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48 CARACTERE - Octobre 2008 - N°646

T e c h n o l o g i e sD o s s i e r

LES ROTATIVES Avec l’arrivée d’Internet, on a

beaucoup parlé de la fin du papier et du quotidien en par-

ticulier. Pourtant, la concurrence exacerbée entre les médias ne voit pas systématiquement le triomphe des cybermédias aux dépens de l’imprimé. Il y a d’ailleurs longtemps que des éditeurs de presse se sont lancés avec succès dans l’aventure d’Internet, dé-veloppant en même temps de nou-veaux produits ou services.Si la publicité en ligne a tendance à prendre le pas sur celle de l’imprimé (notamment pour les petites annonces dans les quotidiens), on note toutefois la montée en puissance de nouveaux produits imprimés tels que les journaux gratuits qui touchent de nouveaux groupes cibles et génèrent des volumes de publicités supplémentaires.En effet, l’essor spectaculaire des jour-naux gratuits compense, du moins en partie, la baisse des tirages payants dans de nombreux pays. Le consom-mateur pratique depuis longtemps déjà le mélange des genres pour s’in-former ou acheter, sans en avoir tou-jours conscience. S’il apprécie l’uni-vers coloré et la rapidité d’Internet, il n’en éprouve pas moins l’envie de se relaxer à la lecture de son journal favori, ailleurs que devant son écran.

La presse en plein bouleversement

L’imprimé demeure un vecteur fort d’informations et de publicités. La concurrence entre les médias stimule

l’imagination des consommateurs mais aussi celle des acteurs impliqués, donnant naissance à des idées, mo-dèles et concepts d’avenir qui viennent enrichir le secteur de l’imprimerie.Les techniques mises au point donnent davantage de valeur ajoutée au jour-nal pour offrir une qualité supérieure pouvant séduire les annonceurs. Les rotatives récemment installées sont désormais configurées pour faire un maximum de pages en quadrichro-mie. En France, les investissements, assez nombreux ces dernières années, répondent à plusieurs objectifs : mon-ter les titres en qualité, favoriser la proximité géographique et réduire les coûts de fabrication. L’arrivée d’une nouvelle rotative coïncide souvent

avec une réduction du format du jour-nal. La tendance au petit format est indéniable. Grand nombre d’entre-prises de presse européennes, et main-tenant aussi américaines, passent au format berlinois ou à des formats ta-bloïd spéciaux.Outre la maniabilité, avantage impor-tant, ces formats sont adaptés aux suppléments, magazines et aux tra-vaux de labeur pour des commandes de sous-traitance. En principe, il est possible d’imprimer des produits ta-bloïds sur n’importe quelle rotative double laize. Les rotatives pour pro-duits tabloïd peuvent être associées à des équipements d’agrafage pour ap-porter une plus value aux produits et faciliter leur manipulation.L’une des tendances constatées dans l’industrie de la presse consiste à doter des sections ou des rotatives entières de sécheurs heatset et autres matériels pour s’ouvrir les portes des marchés du semi-commercial (tels les jour-

sFace à la concurrence d’Internet, le journal se cherche un nouveau look plus conforme aux attentes des annonceurs et des lecteurs. Désormais, la plus grande flexibilité des rotatives doit aller de pair avec une plus grande productivité.

n Comprendre la technologieDéclinées dans de nombreuses paginations et configurations, les rotatives de presse bénéficient désormais de nombreuses fonctions automatiques et du système de contrôle du repérage. En offset humide ou en offset sec, en tours en H ou satellite, elles font l’objet de nombreuses évolutions.

n Guide d’achat Bien connaître ses besoins permet de mieux trier parmi les offres proposées. Les distinctions entre les marques de rotatives demeurent assez restreintes, l’équipement étant assez similaire. L’encombrement de la machine joue souvent un rôle décisif dans le choix final.

n L’avis des utilisateursMalgré un contexte souvent peu favorable, les éditeurs ont beaucoup investi ces dernières années notamment pour renforcer leur capacité quadri et réorganiser leur production.

Dossier réalisé par Guillaume Prudent

Obtenir un meilleur plan de charge des rotatives

n Encre coldset : ce terme désigne un processus dans lequel les encres sèchent naturellement par évaporation.

n Encre heatset : cette appellation signifie un processus dans lequel les encres sèchent rapidement grâce à des systèmes de séchage d’air forcé.

n Impression 4/4 : on parle de l’impression quadrichromie recto verso.

n Développement : cette caractéristique technique évoque la circonférence des cylindres.

n Barres de retournement : cet équipement permet de changer le sens de défilement de la bande de papier.

n Régulateur : dispositif indispensable sur une rotative, car il permet de garder stable la bande dans la presse et d’offrir une bonne qualité du repérage. Une régulation imparfaite génère des défauts tels que la variation du repérage, le mouvement de bande transversal ou le doublage.

n Production avec ou sans accumulation : dans un procédé sans accumulation, le feuillet est

immédiatement éjecté en faisant un deuxième pli perpendiculaire au pli du cône. En effet, dans un procédé avec accumulation, la feuille n’est pas éjectée tout de suite. Elle est conservée et au tour suivant se trouvera derrière une autre. Ce qui permet de faire deux cahiers (par exemple à l’intérieur d’un quotidien, on aura un supplément sport).

n Plieuse x:x:x : Le premier x représente le coupeur (le diamètre du cylindre de coupe). Le deuxième x évoque le premier cylindre des cahiers et le dernier correspond au dernier pli.

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Plus automatisées, les rotatives de presse sont à présent configurées pour faire un maximum de pages en quadrichromie.

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DE PRESSEnaux immobiliers). On voit là l’inten-tion d’obtenir un meilleur taux de charge des rotatives, qui, la nuit, im-priment les journaux et, le jour, des produits de type labeur (encarts pu-blicitaires pour la distribution, suppléments, etc.).Pour les produits imprimés en mode semi-commercial, l’actualité et la communication rapide de l’informa-tion importent plus que le plaisir vi-suel éprouvé en feuilletant le produit. Même pour l’œil critique du produc-teur, une impression acceptable suffit sans la qualité supérieure d’une rota-tive labeur classique.Bien des entreprises de presse qui ex-ploitaient des rotatives labeur sous-traitent maintenant les suppléments ou produits similaires. Mais, elles peuvent, en investissant dans une ma-chine semi-commerciale raisonnable-ment équipée, économiser des coûts et élargir la base de leur activité.

Un grand éventail de techniques

Afin de répondre à la diversité des de-mandes, les constructeurs de rotatives proposent des concepts très variés en termes de laize, de développement, de productivité et d’encombrement. À cela s’ajoute une foule de dispositifs : changement automatique ou semi-automatique des plaques, laize va-riable, encrage numérique, système de contrôle qualité, mouillage par pulvérisation, flux d’impression en-tièrement contrôlé par logiciel, rota-tive offset sans eau compacte et bien-tôt la gravure intégrée. Avec de tels équipements, les centres d’impression améliorent la flexibilité de leur offre, tout en réduisant leurs frais de main-d’œuvre, la gâche et les coûts de fa-brication unitaires. Toutes les tech-niques tendent à atteindre les mêmes objectifs, à savoir une baisse des effec-tifs, une réduction des coûts de pro-duction, autant d’automatisation que possible, une réduction de l’interven-tion subjective, et un contrôle des processus intégré tout au long du flux du prépresse. Sur ce dernier point, il est fort à parier que l’industrie de la presse parviendra bientôt à l’intégra-tion de tous les systèmes de production, une pratique que les autres industries ont déjà adoptée. n

L’architecture des unités d’impressionTrois grands types de configuration

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La principale tendance dans la conception d’une rotative pour la presse est de réduire le parcours de la bande de papier dans un groupe et entre les groupes, afin d’améliorer, entre autres, la qualité d’impression.

Les groupes d’impression classique en H, blanchet-blanchet offrent une excellente frappe et constituent la solution la plus économique.

La Commander CT (KBA) est un exemple de rotative compacte, puisqu’elle ne mesure que 3,9 m de

hauteur pour une impression 4/4 sur une bande.

L’architecture en satellite permet d’obtenir des distances très courtes entre les différents groupes, offrant ainsi une qualité de repérage parfaite, en éliminant le risque de fan out.

Cette plieuse 2:3:3 dispose d’un premier pli longitudinal et d’un premier pli journal.

Les conceptions en satelliteLes groupes sont articulés autour d’un cylindre de pression, rendant ce concept bien adapté à l’impression en quadrichromie.

Une plieuse classique pour les journaux1. Groupe d’appel double

2. Dispositif de casse-papier3. Cylindre de coupe

4. Cylindre plieur-accumulateur5. Cylindre à mâchoires

6. Réglage de pliage par servomoteur7. Guidage des produits8. Cordons de transport9. Contrôle des produits

10. Moulinet avec roue cadencée11. Sortie à tapis roulant

12. Moteur de commande à courant alternatif

Les conceptions compactesLe schéma montre l’alignement des cylindres avec les encrages et les mouillages, les laveurs de blanchets et le changement automatique des plaques.

1. Encrier2. Rouleau d’encrier3. Preneur pelliculaire4. Rouleau distributeur5. Table d’encrage6. Rouleaux toucheurs7. Cylindre porte-plaque

8. Cylindre porte-blanchet9. Dispositif de lavage des rouleaux10. Mouillage par pulvérisation11. Table de mouillage12. Rouleau mouilleur13. Chargeur baladé

Les groupes en H

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sLa rotative Cortina rompt avec la technique traditionnelle de l’offset humide et des vis d’encrage.

Depuis 2004, date de sa com-mercialisation, la Cortina, mise au point par KBA,

connaît un succès croissant puisque 26 rotatives auraient déjà été com-mandées dont une en France. Malgré le scepticisme du départ, la technolo-gie ne cesse de séduire par la qualité d’impression, la simplicité de réglage et l’ergonomie des groupes. Avec un encrage sans vis, constitué essentiellement d’une chambre à racle, d’un rouleau tramé et de tou-cheurs, et en éliminant le facteur particulièrement difficile à maîtriser que représente l’eau de mouillage, on obtient, même pour de longs ti-rages, un résultat imprimé stable, de haute qualité et reproductible à tout moment. Compte tenu de l’absence

de vis, la qualité d’impression est clairement définie dès le début de la chaîne de fabrication au prépresse, allant ainsi dans le sens de l’impres-sion standardisée.

Faible gâche

Selon KBA, l’action de la technique s’avère plus constante que celle du personnel, plus ou moins en forme selon les moments. L’avantage de cette

technologie est de réduire le nombre de facteurs et d’intervenants sur le résultat de l’impression et de libérer les opérateurs pour d’autres tâches.De plus, pour de simples raisons phy-siques liées à l’absence d’antagonisme permanent entre l’encre et l’eau et de ses conséquences, l’offset sans eau est plus stable lors d’un tirage que l’off-set humide. Du fait de la suppression du préréglage et de l’absence de l’ajustement de l’équilibre eau-encre,

l’offset sec procure une distribution constante de l’encre, indépendante du motif, grâce au dispositif d’encrage sans vis, d’où des économies de pa-piers mais aussi un changement de travail pratiquement sans gâche (100 exemplaires seulement pour démarrer la rotative), même en qua-drichromie. Ajoutons également que l’offset sans mouillage se distingue par l’absence de problèmes de ten-sions de la bande et minimise le phé-nomène de migration en cas de très forte charge d’encres.Si les avantages sont certains, on ob-serve néanmoins quelques contrain-tes. Celles-ci porteraient essentielle-ment sur les coûts des consommables et sur l’extrême sensibilité à la tem-pérature des encres waterless. Si des systèmes efficaces parviennent à régu-ler la température, leur inconvénient est d’être très gourmand en énergie. Pour en savoir plus, il faudra attendre les premiers retours de Roissy Print (qui imprime Le Figaro), premier utilisateur français de cette techno-logie. Affaire à suivre. n

LES ROTATIVES DE PRESSEComprendre la technologie

Principe

La séduisante technologie sans eau

Seulement 100 exemplaires sont nécessaires pour le démarrage de la machine.

Préparation

Réaliser la gravure des plaques sur la pressesLe constructeur Wifag souhaite opter pour un passage progressif à la technique du computer-to-press.

En 2004, le suisse Wifag a dé-voilé un concept évolutif de rotative débouchant sur le

computer-to-press, une technologie permettant de graver les plaques di-rectement dans la machine. Conçus pour être appliqués dans la produc-tion de journaux, les modules de flashage laser sont synchronisés avec la technique d’entraînement numé-rique. Les plaques sans développe-ment peuvent ainsi être directement gravées sur le cylindre.Il en découle plusieurs avantages

parmi lesquels une diminution des coûts de la manipulation des plaques, un gain de temps entre le début du travail et le démarrage de la produc-tion, et une réduction du temps de fabrication des plaques grâce au fla-shage simultané de toutes les plaques dans la machine.Le système de gravure retenu par Wifag est basé sur une exposition effectuée par de nombreux rayons séparés. 180 lasers d’une puissance optique totale de 160 watts sont montés sur chaque groupe d’impression. À envi-ron 1 200 ppp, l’exposition d’un en-crage prend moins de 3 minutes, ce qui correspond à plus de 160 plaques par heure. Wifag affirme par ailleurs pouvoir obtenir des expositions en 2 minutes, en fonction de la circonfé-rence du cylindre et de la sensibilité de la plaque. Le système de gravure

embarqué reprend un système à tam-bour externe dont l’optique a été op-timisé pour une gamme de résolution allant de 1 000 à 2 000 ppp.

En attente des plaques réinscriptibles

Si l’exposition dans la machine est prête, on attend toujours l’arrivée de la plaque effaçable, qui pourrait être disponible d’ici à trois ans. Aujourd’hui, il existe seulement des plaques d’im-pression offset, basées sur la pulvéri-sation d’une couche de polymère sur une plaque métallique, et qui fonc-tionnent comme des plaques offset thermiques sans développement. Après impression, la couche polymère est éliminée puis remplacée par une autre. Des recherches sont également menées sur les plaques à surface cé-

ramique traitées par photocatalyse. Les rotatives sont équipées de cylindres porte-plaques classiques, mais per-mettent de monter des modules de gravure laser. En cas de panne, il serait possible de revenir en arrière en uti-lisant des plaques offset gravées hors de la rotative.Si la technologie apparaît séduisante, elle n’est pas sans contrainte. Écono-miquement, le coût de la plaque, de l’encre et surtout des têtes de gravure nécessaires sur chaque cylindre doit être éclairci. Techniquement, les opé-rateurs ne peuvent plus vérifier la plaque avant qu’elle soit en machine, comme avec des plaques issues du CTP (Computer-to-plate). Si Wifag vise un passage progressif au computer-to-press, Goss, lui, envisage aussi de proposer la gravure directe sur sa nou-velle gamme de rotatives FPS. n

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sL’impression dite semi-commerciale est un sujet discuté par les fabricants qui proposent des solutions.

L’éditeur souhaitant imprimer sur des couchés mats, couchés une face ou LWC, d’un gram-

mage pouvant atteindre 90 g/m2, de-vra équiper sa machine de sécheurs à air chaud et de l’équipement heatset correspondant. Parmi les équipements nécessaires, on peut citer des dérou-leurs d’une portée supérieure à ceux qui sont conçus pour le papier journal, des débiteurs à régulation précise de la tension de bande, un guide bande en amont des éléments imprimants, un encrage renforcé avec des encriers à lames en dessous, un troisième rou-leau toucheur, des dispositifs de lavage

des cylindres avec la possibilité de la-vage intermédiaire en cas de longs tirages, des régulations des registres couleur et coupe, un dispositif de col-lage avec mouillage au pli, etc.Ces équipements ne suffisent pas à garantir une bonne qualité d’impres-sion, qui ne pourrait être obtenue sans un prépresse à la hauteur et l’emploi des consommables appropriés.

Du « heatset » au « coldset »

Pour l’impression, le professionnel devra considérer la solution des en-cres hybrides capable de passer d’une production semi-commerciale heat-set à une production journal coldset, sans changer d’encre et éviter les temps de nettoyage longs et fasti-dieux. Une solution de remplacement aux encres hybrides réside dans le système de nettoyage des encriers conçu pour passer rapidement d’une

encre coldset à une encre heatset.Sur le système Goss, par exemple, il est possible de changer d’encre entre les deux processus d’impression grâce à un système de double alimentation. Pendant le passage d’un réservoir à l’autre, qui a lieu au moment où la rotative s’ouvre en vue du change-ment de plaque et du nettoyage, le système d’encrage se purge automa-tiquement.Par ailleurs, une autre solution est de réserver une tour pour l’impres-sion heatset, à condition cependant que le nombre de travaux d’impres-sion demeure suffisant, pour que les capacités soient exploitées au maxi-mum, sinon il s’agirait d’un capital mort. La dernière solution dispo-nible sur le marché est à mettre au compte de la rotative waterless KBA Cortina, seule machine sur le mar-ché ne nécessitant pas de change-ment d’encre. n

Comprendre la technologie

Mise à niveau

Passer au mode semi-commercial ?

Depuis quelques années, les éditeurs, à la recherche de gain de productivité, s’orien-

tent vers des équipements robotisés. Sur ces machines, les commandes sont centralisées, et les données mémori-sées. La technologie de préréglage mise en œuvre sur les dispositifs auto-matisés de la presse optimise les opé-rations de démarrage, avant même l’intervention des conducteurs.La presse peut également prendre en compte les données d’imposition, avec une possibilité de connexion au flux numérique de l’atelier et avec les CTP. Récupérant les données du prépresse (pour correspondre aux données trai-tées par le RIP), elles permettent le préréglage de l’encrage et du mouillage, réduisant la gâche et apportant une bonne qualité d’impression. Des sys-tèmes de commande prennent ensuite le relais pour affiner les préréglages.L’automatisation intervient aussi au stade du changement de plaques. Le mode semi-automatique est devenu la norme. Il est possible de changer les plaques simultanément sur les couples supérieurs et inférieurs sans aucun outil et en moins de 2 minutes, soit deux fois plus vite qu’avec un système manuel.Le rôle de l’opérateur se limite à en-lever les plaques usées puis à engager le bord des nouvelles plaques. Le chan-gement sans intervention humaine est, quant à lui, de plus en plus ré-pandu, mais demeure plus onéreux.Enfin, une des dernières évolutions réside dans l’automatisation du ré-glage de la pression des cylindres, qui peut désormais être réalisée à distance sur certaines machines. Cela permet de passer rapidement d’un type de papier à un autre et engendre un gain de temps et un confort de travail. n

Mécanique

Les avantages du sans-arbre

LES ROTATIVES DE PRESSE

sDe nombreuses évolutions découlent de l’arrivée des servomoteurs.

L’intérêt principal de la presse sans arbre réside dans la liberté de configuration liée à un en-

combrement et à des coûts réduits, ainsi que dans la convivialité de la rotative. Une machine shaftless offre en effet une grande souplesse dans le passage du papier et peut être subdi-visée en tours ou en ponts pour s’adap-ter aux configurations requises.L’entraînement sans arbre assure une synchronisation aisée des groupes d’impression par rapport à la plieuse. Il minimise les casses de bande et pro-voque une moindre gâche. L’entraî-nement individuel de chaque groupe permet d’optimiser le repérage à l’in-térieur d’une même tour, ou entre les groupes dans le cas d’un passage de bande horizontal. Les commandes sans arbre sont également utilisées

afin d’assurer un meilleur contrôle de la tension de la bande en tout point de la rotative.

Changer les plaques à la volée

Le sans-arbre présente aussi de nom-breux avantages pour toutes les pro-ductions nécessitant des configura-tions complexes avec changements fréquents de passage de bande, de cou-leur et de pagination.La faculté des groupes à fonctionner

séparément a ouvert la voie au chan-gement de plaques à la volée. Ainsi, des sous-éditions peuvent répondre aux attentes des clients sur les marchés lo-caux et régionaux. Les plaques d’im-pression des diverses éditions sont rem-placées sur un cylindre à l’arrêt, indépendamment de la machine en pleine production. Dès que la produc-tion atteint le tirage prescrit, les unités d’impression dotées des plaques de l’édition suivante sont actionnées, syn-chronisées et mises en pression en re-pérage. Et, les unités d’impression qui ne sont plus utilisées sont arrêtées.Avec ces machines, il est possible de modifier le contenu des pages pendant la marche et, dans certains cas, la pagination. Ces fonctions impliquent des tâches complexes au niveau de la commande, de la console de contrôle et du système de préréglage. Enfin, la technologie permet également le changement de pagination à la volée, à savoir un changement de laize, pen-dant la production. n

Équipement

Automatiser les tâches

Un système de changement automatique des plaques.

Les rotatives de presse sont composées de multiples servomoteurs.





sPagination, encombrement, architecture de l’encrage, degré d’automatisation, cadence : tels sont les critères de choix.

Il existe plusieurs familles de ro-tatives de presse. Les premiers éléments à définir sont la laize

(simple, double ou triple) et le déve-loppement de sa future machine (courts ou longs tirages). Il faut aussi considérer le facteur vitesse qui varie du simple au double selon les modèles, et dont le choix dépend de la charge de production du journal. Aujourd’hui, la tendance s’oriente vers des ma-chines à haute vitesse comprise entre 70 000 et 90 000 ex./h capables de répondre aux pics de production.Pour l’acheteur, un des critères les plus déterminants dans le choix de sa confi guration est l’encombrement de la machine, les ateliers ne peuvant être redimensionnés. Il existe des ma-chines conçues pour occuper une moindre place, jusqu’à deux fois moins par rapport à un modèle pré-cédent. Les avantages des rotatives compactes sont les suivants : moins d’espace en hauteur requis pour l’ins-tallation, moins de fan-out, un pas-sage de bande plus court, et une ré-

duction de la gâche. Elles offrent aussi la possibilité d’imprimer et de contrô-ler sur un niveau. En contrepartie, elles demandent un espace plus grand à l’horizontal, et sont parfois difficile d’accès à certains endroits.

Plusieurs points à définir...

Au-delà de ces critères, il est judicieux de déterminer le degré d’automatisa-tion de la presse. L’encrage numé rique, les commandes à distance, le calage automatique ou semi-automatique sont devenus la norme. Dans une pers-pective à long terme, l’utilisation de fonctions complémentaires, tels les systèmes de réglage basés sur les don-nées d’images (sans marques de re-

pérage) et éventuellement les systèmes de contrôle qualité en boucle méritent une grande attention.Par ailleurs, l’imprimeur soucieux de flexibilité pourra s’interroger sur le bien-fondé des formats variables qui permettent de changer la longueur de la coupe soit par l’installation d’un module d’échange de cylindres, soit par l’investissement dans deux formats.Lors de son investissement, l’éditeur devra aussi considérer les avantages et les inconvénients des deux types d’uni-tés d’impression. La plus récente est l’architecture en tour satellite qui ne demande aucun réglage du registre circonférentiel en quadrichromie, et qui présente l’avantage de réduire les distances entre les éléments impri-mants et donc d’éliminer presque com-plètement le fan-out. Le court trajet de la bande supprime tout élargissement du papier, cela assurant ainsi l’exacti-tude du repérage des couleurs et une qualité d’impression très élevée. Consi-dérée comme la configuration la plus traditionnelle et la plus économique, la tour en H offre une excellente frappe mais reste l’architecture la plus exposée au fan-out, phénomène cependant largement minimisé par des systèmes de compensation et la cadence désor-mais très élevée des machines.

...dont la mise à niveau

Outre l’acquisition d’une machine, les éditeurs recherchant uniquement de nouvelles capacités d’impression en quadri peuvent considérer la solution

de la mise à niveau de la presse sur des lignes anciennes. Dans un contex te économique difficile pour la presse quotidienne, la modernisation de l’existant peut être plus facile à faire passer auprès des actionnaires que l’achat de machines neuves. Conserver la même machine rassure les opéra-teurs, évite d’arrêter la production et, dans certains cas, d’investir dans l’im-mobilier et d’avoir à se débarrasser des anciennes rotatives. Si elles ont béné-ficié d’une maintenance mécanique correcte, elles méritent aussi d’être dotées des automatismes et des sys-tèmes de contrôle qui leur manquent. Ces lignes peuvent aussi être équipées de l’encrage numérique qui donne d’excellents résultats. n

Une offre segmentée selon la laize et le développement

Le choix d’une rotative reste un exercice complexe dépendant de multiples paramètres. Ci-dessus, la rotative Wifag du Courrier de l’Ouest.

Guide d’achat

n La création d’un nouveau siteLe prix est forcé-ment très variable. Selon le matériel que l’on souhaite ac-quérir, il peut varier de plusieurs millions d’euros. À titre indi-catif, un projet com-posé de la construc-tion d’une usine, de deux CTP, d’une salle d’expédition neuve sans encartage, d’une ligne de mise sous film, de deux machines 8 pages double laize simple développement

représenterait une enveloppe d’investis-sement de l’ordre de 35 millions d’euros.

n Les rotatives de presseLe coût dépend bien évidemment de la configuration retenue et des dispositifs annexes demandés par l’édi-teur ou l’imprimeur. À titre d’exemple, le coût d’une rotative de presse disposant de trois tours, de trois dérouleurs et d’une plieuse

tourne autour de 10 millions d’euros.

n Les consommables waterlessImprimer en off-set sec demande l’emploi de consom-mables spécifiques, plus onéreux que pour l’offset humide. Le coût des plaques au mètre carré serait 50 % plus cher. Quant aux encres waterless, elles auraient un prix supérieur de 10 à 20 % comparées aux encres coldset.

L e p r i x d e l ’ é q u i p e m e n t

n Penser au blanchet tubulaireIssues des rotatives labeur, les blanchets tubulaires ne contiennent pas de gorge. Cette technique, reprise sur les rotatives Mainstream de Goss, permet un changement de blan-chet en moins de 60 secondes sans casser la bande et élimine le recours à l’habillage du blanchet et du foulage.

n Étudier les techniques de mouillageLe professionnel devra choisir entre le système de mouillage à brosse et le système par pulvérisation. Avec ce dernier, le contrôle de l’équilibre eau-encre est assuré par un système fermé, qui amène aux trois rouleaux du train de mouillage une eau à température constante. Il offre aussi la distribution la plus précise de l’eau de mouillage.

n Bien choisir son encrierDeux systèmes d’encriers coexistent. Le premier est le système conventionnel de l’encrier ouvert, à la fois simple et robuste. Le second, plus moderne, est le système à lame en dessous, qui procure une prise d’encre constante pendant toute la durée du tirage, quelle que soit la vitesse de la rotative.

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GossMainstream Rotative double laize simple développement 1 700 mm 578,5 mm Tours quatre hauteurs 80 000 96 pages

Magnum 4 Rotative simple laize simple développement 1 016 mm 578 mm Tours quatre hauteurs 45 000 64 pages

Universal 50 Rotative simple laize simple développement 1 000 mm 630 mm Tours quatre hauteurs 50 000 64 pages

Universal 80 Rotative simple laize double développement 1 020 mm 700 mm Tours quatre hauteurs 80 000 64 pages

Uniliner 4 x 1 Rotative double laize simple développement 1 680 mm 630 mm Tours quatre hauteurs 80 000 96 pages

Uniliner 4 x 2 Rotative double laize double développement 1 900 mm 630 mm Tours quatre hauteurs 80 000 96 pages

KBAPrisma Rotative double laize simple développement 1 680 mm 598,5 mm Tours en H 75 000 80, 96 ou 144 pages

Commander Rotative double laize simple développement 1 680 mm 598,5 mm Tours en satellite 86 000 144 pages de neuf cylindres

Colora Rotative double laize double développement 1 680 mm 578 mm Tours en H 37 500 80, 96, 144 ou 160 pages

Commander Rotative double laize double développement 2 000 mm 1 260 mm Tours en H 45 000 80, 96 ou 144 pages ou en satellite

Commander 6/2 Rotative triple laize double développement 2 400 mm 1 260 mm Tours en satellite 45 000 80, 144 ou 160 pages

Cortina Rotative sans mouillage 4/1, 4/2, 6/2 2 100 mm 1 260 mm NC 40 000 120 pages

ManrolandCromoman Rotative 2-1 ou 3-1 simple laize 965 ou 530 ou 630 mm Tours en H 70 000 64 ou 80 pages simple développement 1 280 mm

Uniset Rotative simple laize 2-2 et 965 ou 700 mm Tours en H 75 000 64 ou 80 pages 3-2 double développement (8 et 12 pages) 1 280 mm

Regioman Rotative double laize simple développement 1 720 mm 578 mm Tours en H 80 000 64 ou 80 pages

Geoman Rotative double laize double développement 1 720 mm 598 mm Tours en H 80 000 64 ou 80 pages

Colorman Rotative double laize double développement 1 700 mm 578 mm Tours en H 90 000 64 ou 80 pages (16 pages) ou en satellite

Colorman Rotative double laize triple développement 2 211 mm 578 mm Tours en H 90 000 64 ou 80 pages ou en satellite

SolnaD380 Rotative simple laize simple développement 890 ou 630 mm Tours en H 45 000 48 pages 1 000 mm

D390 Rotative simple laize simple développement 890 ou 630 mm Tours en H 70 000 48 pages 1 000 mm

D680 Rotative simple laize double développement 840 ou 578 mm Tours en H 70 000 48 pages 915 mm

TKSColor Top 9000CD Rotative triple laize simple développement 2 400 mm 560mm Tours en H 90 000 NC

Color Top Rotative simple laize double développement 880 mm 1 092 mm Tours en H 90 000 NC4100CMUD

WifagOF 370 S Rotative double laize double développement 1 740 mm 1 200 mm Tours en H 45 000 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

OF 470 S Rotative double laize double développement 1 740 mm 1 156 mm Tours en satellite 45 000 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

evolution 371 Rotative double laize double développement 1 740 mm 1 156 mm Tours en H 48 500 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

OF 375 S Rotative double laize simple développement 1 660 mm 578 mm Tours en H 47 500 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

evolution 471 Rotative double laize double développement 1 740 mm 1 156 mm Tours en satellite 46 000 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

evolution 473/4 Rotative double laize double développement 1 740 mm 1 156 mm Tours en satellite 50 000 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

evolution 473/6 Rotative double laize double développement 1 740 mm 1 156 mm Tours en satellite 50 000 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

evolution 373/6 Rotative triple laize double développement 2 140 mm 1 120 mm Tours en H 50 000 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

evolution 372/T Rotative triple laize 2 140 mm 1 400 mm Tours en H 40 000 96 pages (double prod.) ou 112 pages (accumulé)

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Outre les deux nouveaux modèles indiqués, le fabricant japonais TKS décline une dizaine d’autres machines que nous n’avons pas détaillée dans ce tableau faute de renseignements suffisants. Le suédois Solna, représenté en France par Éric Dognin,

propose aussi une machine semi-commerciale nommée Bookline. Toutes les rotatives Solna reposent sur le principe de la technologie sans arbre. Notons que Mitsubishi ne propose plus de rotative sur le marché européen depuis quelques années.

LES ROTATIVES OFFSET DE PRESSE DISPONIBLES SUR LE MARCHÉNom Catégorie de machine Laize papier Longueur Groupe Vitesse Production max. max. de coupe max. d’impression max. (ex./h) en pliage format journal




Les donneurs d’ordre

sLes années écoulées ont vu la concrétisation de nombreux projets visant à rationaliser les moyens d’impression.

Progression des gratuits, recul de la plupart des quotidiens nationaux, restructurations et

investissements, la presse française est en mutation. À quelques exceptions près, la diffusion des quotidiens, na-tionaux et régionaux, baisse chaque année. Menacée sur son propre terrain par les gratuits, boudée par ses lecteurs et confrontée à la concurrence du Web et des nouveaux médias, la presse tente de réagir. Plusieurs nouvelles for mules ont vu le jour, avec une tendance très nette au format berlinois et à la qua-

drichromie. En parallèle, les éditeurs cherchent aussi à rationaliser leurs moyens d’impression. La mutualisa-tion est de plus en plus souvent prati-quée et évoquée.

Une vague d’investissements

À la recherche d’un nouveau modèle économique, entre Web et papier, les quotidiens sont, pour beaucoup, confron tés à de nécessaires restructu-rations. De nombreux quotidiens ont ouvert ou finalisé des négociations avec les syndicats pour réduire leur personnel technique. Ces négociations s’accompagnent généralement d’in-vestissements dans de nouvelles rota-tives modernes qui réduisent le besoin en personnel, et augmentent la pro-ductivité et la qualité.Ces dernières années, les éditeurs de

quotidiens ont choisi des solutions assez différentes pour fabriquer leurs titres. Certains, et dans une proportion non négligeable, ont fermé leurs sites d’impression et sous-traité le tirage de leurs titres. D’autres ont effectué des

modernisations partielles, en rajou-tant des groupes pour augmenter leurs capacités d’impression en quadrichro-mie. D’autres encore ont investi dans une nouvelle rotative et une salle d’ex-pédition, ou, plus rarement, ont créé une nouvelle imprimerie. Même si nombre d’imprimeries de presse ont encore besoin de se moderniser, les investissements ont été importants ces dernières années. Parmi les entreprises ayant acquis du nouveau matériel, citons : La Nouvelle République du Centre-Ouest, Le Dauphiné Libéré , L’Union, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Le Courrier de l’Ouest, La Voix du Nord, La Provence, Midi Print (Le Figaro), Le Progrès , L’Yonne Républicaine , Ouest Print (Ricco-bono) et Corse Matin. La hausse de qualité et de productivité engendrée par l’arrivée d’une nouvelle

Modernisation, restructuration et diver s

“ Nous avons pu réorganiser la production, augmenter la qualité et réduire la gâche

”Michel Baulu, responsable de la maintenance au Courrier de

l’Ouest (Angers, 49)

Pourquoi avoir renouvelé votre rotative en 2007 ?Suite au rachat des trois journaux de la Loire par la Socpresse (Dassault) en janvier 2006, Sipa-Ouest-France a voulu investir sur le site d’Angers. Grâce à une nouvelle rotative, les deux titres Le Courrier de l’Ouest et Le Maine Libre ont pu passer à un format réduit. Cette ligne permettra d’assumer l’augmentation de productivité envisagée et d’imprimer les journaux en format berlinois en deux cahiers de 24 pages dont un en quadri à une cadence de 90 000 ex./h.

Quelles sont les caractéristiques de la Wifag Evolution 371 ?Conçue pour un format de page de 360 x 500 mm, cette ligne se compose de trois tours d’impression de huit encrages, d’une tour quatre en crages et d’une autre de deux encrages, d’une plieuse à ma choires KF 140

2:5:5 et de six dérouleurs avec chargement et déchargement automatique des bobines. Notre rotative est aussi équipée d’un système de régulation automatique du registre circonférentiel et latéral des couleurs, des registres de coupe, d’un dispositif de calage semi-automatique des plaques et d’un système d’engagement de la bande automatique.

Quelles différences y a-t-il avec votre ancien matériel ?La Wifag offre une excellente qua-lité d’impression, une grande sta-bilité tout au long du tirage et une diminution de la gâche. Grâce à sa haute vitesse, nous avons une plus grande marge de manœuvre. La rotative nécessite logiquement moins de personnel, ce qui a per-mis de créer une équipe de jour, chargée d’imprimer sur notre site les cahiers du supplément auparavant réalisés à l’extérieur.


Le mode semi-commercial ne convainc pas

P o i n t s d e v u e

“ Profiter de notre indépendance pour décrocher des travaux extérieurs

”Gilbert Delacour, directeur général de L’Occitane

d’Imprimerie (Toulouse, 31)

De quel matériel d’impression disposez-vous ?Depuis 2003, La Dépêche du Midi exploite deux Goss Mainstream, des rotatives simple développe-ment, double laize, d’une cadence maximale de 90 000 ex./h. Chaque presse est équipée de 32 encrages répartis sur quatre tours. Nous pouvons réaliser 66 pages maximales par rotative dont 10 pages quadri en format berlinois. Ces machines bénéfi-cient d’une grande automatisation des réglages dont le préencrage, le calage semi-automatique et le contrôle automatique du repérage.

Quels étaient vos principaux critères de choix ? D’abord, nous voulions une machine rapide pour répondre aux pics de production, qui ont lieu la nuit, lors de l’impression des 17 éditions de La Dépêche du Midi mais aussi des Échos , de 20 minutes, etc. Notre deuxième

critère étant de limiter la consom-mation des plaques, nous avons in-vesti dans une machine disposant d’une plaque au tour par page, permettant de réduire les temps d’arrêt et d’augmenter notre pro-ductivité. Nous n’avons pas opté pour le tout-quadri du fait du coût des encres et de l’équipement.

Avec le recul, comment jugez-vous votre investissement ?Il y a quatre ans, beaucoup de confrères ne comprenaient pas notre investissement. Malgré le contexte actuel peu favorable, La Dépêche du Midi obtient des résultats satisfaisants, ce qui confor te notre choix. L’un de nos points forts est d’être un groupe indépendant, un statut qui nous permet de décrocher plus facile-ment des travaux extérieurs. Notre objectif est de faire tourner nos rotatives dans un rendement opti-mum avec le taux de charge le plus élevé possible, 7 jours sur 7.



T e c h n o l o g i e s

r sificationrotative permet aux éditeurs d’impri-mer des travaux autrefois sous-traités. Une des voies de diversification mise en avant par les constructeurs de ma-tériel est l’impression semi-commer-ciale, une technique toujours contro-versée chez les éditeurs. « L’extension vers le semi-commercial peut per-mettre d’améliorer la qualité, mais aussi la flexibilité de la production », déclarait Roland Chamack, directeur de l’imprimerie du Monde, lors de la porte ouverte organisée par Wifag en juin dernier. Les visiteurs pouvaient y découvrir les résultats de tests réalisés en séchage UV. Beaucoup de profes-sionnels considèrent que le montant de l’investissement pour le semi-com-mercial se révèle trop élevé et ne res-sentent pas de demande du marché. « Il s’agit d’un investissement finan-cier très lourd et, aujourd’hui, les

annonceurs ne sont pas présents », explique Gilbert Delacour, directeur général de L’Occitane d’Imprimerie, illustrant un sentiment majoritaire-ment répandu. Sans pour autant se lancer dans le semi-commercial, les éditeurs sont nombreux à vouloir se diversifier en tentant de rapatrier des travaux traités à l’extérieur ou à ga-gner de nouveaux marchés.

Prudence face aux nouvelles technologies

Outre le semi-commercial, un des autres sujets d’actualité concerne l’impression sans eau. Les profession-nels ont souvent assisté à des démons-trations de la Cortina dont ils reconnais sent la grande qualité d’im-pression, mais ils attendent les pre-miers retours du Figaro pour vérifier

sa capacité à réguler la température.Parmi les autres voies d’avenir pos-sible, la technologie computer-to-press demeure une des pistes éven-tuelles, même si, à l’heure actuelle, les responsables de production inter-rogés estiment qu’il est trop tôt pour la juger étant donné la non-existence des plaques réinscriptibles et l’ab-sence de données par rapport au coût des plaques et de l’équipement en gravure embarquée. Dans la filière graphique, il n’est plus question d’envisager l’avenir d’une entreprise sans s’intéresser à l’envi-

ronnement et au développement du-rable. « Nous avons intégré beau-coup d’éléments qui démontrent notre souci de préserver l’environ-nement et nous allons vers la cer-tification », explique Jean-Pierre Solini, directeur de Midi Print. Dans toutes les imprimeries, les efforts en matière de recyclage et de valorisation des déchets sont croissants. Ils peuvent aussi toucher le recyclage des solu-tions de mouillage à travers des filtres céra miques ou consister en la récu-pération de la chaleur de la rotative pour chauffer le stock papier. n

Les rotatives s’inscrivent dans un ensemble industriel

de production, incluant le prépresse et l’expédition.

“ La technique de la laize variable procure une grande souplesse

”Jean-Pierre Solini, directeur du site d’impression Midi Print

(Gallargues-le-Montueux, 30)

En 2007, vous démarrez deux ro-tatives. Décrivez-nous les condi-tions de votre investissement ?Il s’agit au départ d’un projet du Figaro de décentraliser sa produc-tion dans le sud de la France afin d’offrir à ses lecteurs un journal plus proche de l’actualité, tout en quadri, tout en intégrant les nouvelles contraintes écono-miques et environnementales du transport et de la production. Le site de Gallargues a été choisi pour sa situation géographique.

Sur quelles machines s’est porté votre choix ?Le groupe Riccobono a investi dans deux rotatives Régioman de Manroland, en double laize, sim-ple développement, d’une vitesse de 75 000 ex./h. La première, en coupe 47 et dotée de huit tours et quatre cônes, permet d’imprimer jusque 64 pages quadri recto verso en quatre cahiers. Elle im-prime Le Figaro, 20 minutes et Di-

rect Soir. La deuxième, en coupe 56 et 26 encrages, composée de trois tours, un pont et deux cônes, autorise l’impression au format broadsheet jusqu’à 40 pages dont 16 en quadri. Elle imprime La Croix, La Tribune, International Herald Tribune et Libération .

Pourquoi avoir opté pour ce matériel ?Leur réputation de fiabilité, leur vi-tesse élevée et leur changement rapide d’édition ont dicté notre choix. La laize variable de la se-conde machine nous a également séduit. Disposant de quatre types de laize, cette machine permet d’imprimer plusieurs titres et de réaliser d’autres produits dans des laizes allant de 1 200 à 1 600 mm. Nous avons aussi fait le choix d’une configuration de ro-tative évolutive, pouvant recevoir des sécheurs dans le cas d’une éventuelle diversification vers le marché du semi-commercial.

“ Les rotatives triple laize reprennent de nombreux avantages

”Claire Charbonnel, directrice industrielle du groupe

La Provence (Marseille, 13)

Dans quel contexte s’est déroulé votre investissement ?À l’origine, l’éditeur voulait faire évoluer nos produits vers un jour-nal plus compact et plus coloré, adapté aux lecteurs et aux annon-ceurs. Le nouvel investissement a donc porté sur une machine double développement, capable de réaliser un journal tout quadri 60 pages, avec une montée en charge de l’utilisation de la qua-dri. La machine réalise aussi bien du format broadsheet que tabloïd, ce qui constitue un véritable plus. Le format berlinois permet de réa-liser un petit tabloïd, bien adapté aux suppléments, aux journaux gratuits et aux hors séries.

Pourquoi avoir opté pour une rotative triple laize ?La solution triple laize nous a facilité l’installation des équipements dans nos locaux. En effet, à pagination égale, il y a moins de groupes dans une triple

laize, mais aussi moins de dérouleurs. La machine retenue comporte cinq bandes, ce qui entraîne une plus grande facilité de conduite et moins de risques de casse. De plus, le besoin en personnel est moindre, ce qui répondait là aussi à notre volonté de réorganiser notre production en supprimant la production de jour.

Quels sont les premiers résultats ?Nous avons réussi la transition vers un nouveau format avec le soutien des annonceurs tout en réduisant nos effectifs. Les bons résultats 2007 s’expliquent, en partie, par les changements effec-tués qui ont donné un nouvel élan au journal. Ces nouveaux équipe-ments laissent la possibilité aux éditeurs et à la régie de disposer d’un large potentiel éditorial et publicitaire. L’outil technique est maîtrisé et possède un bon potentiel de développement.


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Dossier LES ROTATIVES - Freeallianceimpression.free.fr/Site ALLIANCE_fichiers...48 CARACTERE - Octobre 2008 - N 646Technologies Dossier LES ROTATIVES A vec l’arrivée d’Internet,