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Dossier pédagogique - 21 rue la Boétie - 1

Dossier pédagogique - 21 rue la Boétie - 1 - Culturespaces · Dossier pédagogique - 21 rue la Boétie - 6 21 RUE LA BOÉTIE « 21 rue La Boétie » est une adresse parisienne,

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L’exposition ......................................................................................................... 5

Manifeste ............................................................................................................ 6

Le parcours ......................................................................................................... 7

Sommaire

21 RUE LA BOÉTIE

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Les dates ...........................................................................................................12

Portrait ..............................................................................................................13

Citations ............................................................................................................14

PAUL ROSENBERG

Entre innovation et adaptation ..........................................................................15

Des paramètres en synergie ............................................................................17

Regards croisés ................................................................................................19

LE MARCHÉ DE L’ART

Contexte ............................................................................................................ 20

Constitution ...................................................................................................... 21

Itinéraire d’un tableau spolié ............................................................................ 22

Un art idéologique ............................................................................................ 23

LA COLLECTION

EXPLORATIONS

Visuels disponibles ........................................................................................... 31

Les aides .......................................................................................................... 33

Informations pratiques .................................................................................... 35

VOTRE VISITE

L’art moderne .................................................................................................. 24

Chronologie des mouvements ......................................................................... 26

Focus sur une œuvre ....................................................................................... 28

Pistes ................................................................................................................ 30

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AVANT-PROPOS

Ce dossier est conçu pour les enseignants et les personnels encadrants des structures socioculturelles. Il propose des questionnements, des outils méthodologiques et des pistes d’exploitation pédagogique en prolongement. En regard des nouveaux programmes de l’Éducation nationale, il a pour mission de favoriser une approche contextualisée et perspective des œuvres.

Situé rue de Grenelle, en plein coeur du 7e arrondissement de Paris, le Musée Maillol abrite la plus

importante collection d’oeuvres d’Aristide Maillol, artiste qui a révolutionné en son temps la sculpture moderne.

Avec sa cour pavée et sa célèbre façade réalisée par Edme Bouchardon, cet hôtel particulier est placé depuis le

XVIIIe siècle sous le signe de l’art. Le musée offre un panorama complet de la création d’Aristide Maillol et présente

une importante collection d’art moderne du XXe siècle. Il a pour vocation d’accueillir d’importantes expositions

temporaires d’art moderne et contemporain et ainsi de devenir un lieu majeur de la vie culturelle parisienne.

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21 RUE LA BOÉTIE

D’après le livre d’Anne Sinclair (© Editions Grasset & Fasquelle, 2012)PICASSO, MATISSE, BRAQUE, LÉGER...2 MARS > 23 JUILLET 2017 AU MUSÉE MAILLOL

L’EXPOSITION

L’exposition 21, rue La Boétie retrace le parcours singulier de Paul Rosenberg (1881 - 1959), qui fut l’un des plus grands marchands d’art de la première moitié du XXe siècle.

Elle rassemble une soixantaine de chefs d’oeuvre de l’art moderne (Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque, Henri Matisse, Marie Laurencin...), pour certains indédits en France et provenant de collections publiques majeures telles le Centre Pompidou, le Musée d’Orsay, le Musée Picasso à Paris, ou encore le Deutsches Historisches Museum de Berlin, ou d’importantes collections particulières comme celle de David Nahmad. De nombreuses oeuvres sont directement liées au marchand, pour avoir transité par ses galeries, à Paris ou à New-York, alors que d’autres renvoient au contexte historique et artistique de l’époque.

Conçue par Tempora et réalisée par Culturespaces, cette exposition bénéficie du soutien actif de la petite fille de Paul Rosenberg, Anne Sinclair, auteur du livre éponyme 21 rue La Boétie (paru aux éditions Grasset & Fasquelle, 2012).

Après le Musée de La Boverie de Liège, la venue de l’exposition 21 rue La Boétie au Musée Maillol s’inscrit dans la nouvelle programmation du musée, mise en oeuvre par Culturespaces, et rencentrée sur l’art moderne et contemporain. Elle fait résonner les liens que Paul Rosenberg entretenait avec Aristide Maillol, que le marchand défendait dans sa galerie.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Elie Barnavi, Benoît Remiche, Isabelle Benoit, Vincent Delvaux et François Henrard, de l’équipe Tempora. Elaine Rosenberg, belle-fille de Paul Rosneberg, à New-York, a permis la mise à disposition de ses archives et Anne Sinclair est la marraine de l’exposition.

Georges Braque (1882-1963), Nu couché, 1935, Huile sur toile, 114,3 x 195,6 cm, Collection David Nahmad,Monaco.© ADAGP, Paris 2017© Photo: Collection David Nahmad, Monaco

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21 RUE LA BOÉTIE

« 21 rue La Boétie » est une adresse parisienne, le titre d’un livre, et maintenant, une exposition. L’adresse fut celle de la galerie de Paul Rosenberg, célèbre marchand d’art de l’entre-deux-guerres. Le livre (éditions Grasset & Fasquelle, 2012) est celui écrit à sa mémoire par sa petite-fille, la jour-naliste Anne Sinclair. L’exposition part du livre pour étudier, à travers sa galerie et dans la première moitié du XXe siècle, un chapitre de l’histoire de l’art, et de l’histoire tout court.

La carrière de cet homme d’exception, homme d’affaires avisé et amateur éclairé, justifierait à elle seule une exposition d’envergure. Mais l’époque tourmentée, coincée entre deux cataclysmes guer-riers, en a fait le témoin privilégié d’une histoire qui le dépasse et dont il a été, tout à la fois, acteur et victime.

Promoteur infatigable de l’art moderne, il a été l’ami et le représentant de Picasso, Matisse, Braque, Léger, Marie Laurencin, pour ne nommer que les plus prestigieux. Trait d’union entre les deux rives de l’Atlantique, il a contribué à former le goût des Américains pour l’art moderne. Spectateur impuis-sant de la barbarie nazie, exilé et dépouillé par Vichy de sa qualité de Français, sa galerie devenue le siège d’une officine antisémite financée par la Gestapo, il a été le témoin et le protagoniste d’un moment crucial de l’histoire de l’art : le passage du centre de gravité du marché de l’art de l’Europe vers les États-Unis, de Paris à New York. Enfin, il a rempli un rôle de premier plan dans une pièce dont l’intrigue à rebondissements se perpétue jusqu’à nos jours : la restitution des œuvres spoliées.

Paul Rosenberg dans sa galerie, avant 1914© Archives Paul Rosenberg & Co, New York

MANIFESTE

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Pablo Picasso (1881-1973) Portrait de Mme Rosenberg et sa fille1918, huile sur toile, 130 x 95 cmMusée Picasso Paris (Dation Micheline Rosenberg, 2008)© Succession Picasso 2017© RMN - Grand Palais muséePicasso de Paris) - © Thierry Le Mage

Jean MetzingerPortait de Léonce Rosenberg en uniforme de soldat colonial, 1924, mine graphite sur papier, 50 x 36,5 cm.Centre Pompidou, Musée nationald’art moderne – Centre de création industrielle (Legs de Mme Lucienne Rosenberg, 1995).© ADAGP, Paris, 2017© Photo : Centre Pompidou,MNAM-CCI, Dist. RMN-GrandPalais - © Philippe Migeat

LA NAISSANCE D’UNE GALERIE

Le XIXe siècle voit émerger la figure du marchand de l’art : à la fois entrepreneur, découvreur de talents et intermédiaire entre l’artiste et la société bourgeoise qui achète ses oeuvres. Personnage central d’une dynastie de galeristes, qui commence avec son père et se perpétue à travers les générations successives, Paul Rosenberg (1881-1959) est un protagoniste de premier plan de cette histoire.

Ouvert à la création de son siècle adossée à celle du XIXe siècle, Paul Rosenberg, ouvre sa propre galerie en 1910, au 21 rue La Boétie à Paris. Il bénéficie d’un stock important de tableaux impressionnistes hérités de son père et d’un vaste réseau de relations. A cette même époque s’esquissent les prémices de sa collaboration avec Pablo Picasso qui donnera lieu à une vraie relation d’amitié.

Précurseur et pressentant la montée en puissance des Etats-Unis, il fonde en 1923 à New York, une société commerciale avec Georges Wildenstein.

En 1936, fort de ses succès, Paul Rosenberg ouvre une nouvelle succursale à Londres, au 31 Bruton Street.

La galerie du 21 rue La Boétie est réquisitionnée dès le mois de mai 1941 pour abriter le tout nouvel « Institut d’Etudes des Questions juives » (IEQJ).

Exilé en 1941 à New York, Paul ouvre une galerie au 16 East 57th Street. En 1953, la Galerie est transférée au 20 East 79th Street et Alexandre, le fils de Paul Rosenberg, en prend la direction.

LE PARCOURS

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Pablo Picasso (1881-1973), Nature morte à la cruche, (détail) 1937, Huile sur toile, 46,3 x 64,8 cmCollection David Nahmad, Monaco.© Succession Picasso 2016© Photo: Collection David Nahmad, Monaco

PASSEUR DE MODERNITÉ

Paul Rosenberg s’inscrit résolument dans le modernisme, dont il devient un acteur de premier plan. Il fait le choix de « l’avant garde » - ce choix ayant les limites de ses propres goûts ; ainsi, il ne s’intéressa guère aux Surréalistes. En soutenant des artistes qu’il définit comme des « créateurs », Paul Rosenberg se considèrera toute sa vie comme un « passeur » de cette modernité. Il laisse libre cours à ses artistes dans leur quête esthétique.

Une double stratégie se met en place, marchande et esthétique. Paul Rosenberg vend ce qu’il aime moins pour acheter et défendre ce qu’il aime vraiment - une méthode qui se lit dans l’espace de sa galerie, disposée sur deux étages où le visiteur et acheteur potentiel est invité à aller du plus familier au plus osé. Et, loin de tuer l’ancien pour faire place au nouveau, il inscrit celui-ci dans les pas de celui-là. La trajectoire de Picasso est à cet égard révélatrice : Picasso et le Cubisme, Picasso et Ingres, Picasso et Renoir...

LE SYSTÈME ROSENBERG

Paul Rosenberg a été l’un des marchands les plus influents de son temps. Il doit son succès tant au choix de ses peintres qu’à une grande rigueur dans la gestion de ses affaires.

La méthode Rosenberg s’articule autour de quatre principes : 1. Il mise sur les valeurs « sûres » de l’art moderne, tout en rassurant la clientèle qui a besoin de l’être en lui proposant des oeuvres des maîtres du XIXe siècle. 2. Il tisse un réseau de clients fortunés, tant européens qu’américains. Il est parmi les premiers à avoir compris l’importance du marché américain et se rend régulièrement aux Etats-Unis pour conseiller les nouveaux musées dont se dotent les villes de province.

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3. Il utilise tous les moyens modernes pour assurer la promotion de ses artistes : édition de catalogues, accrochages monographiques, publicité dans les journaux, participations à des salons et organisation d’expositions de bienfaisance... 4. Enfin, il organise des expositions en rafale, qui lui permettent d’être sans cesse présent sur le marché. La seule année 1936 voit défiler Georges Braque en janvier, Seurat en février, Picasso en mars, Monet en avril, Matisse en mai, une exposition sur les maîtres du XIXe siècle durant l’été et une exposition collective de douze artistes modernes en fin d’année. Sobres mais spectaculaires dans leur accrochage, ces expositions font date dans l’entre-deux-guerres.

L’ASSAUT SUR L’ART DÉGÉNÉRÉ

Dans cet espace, l’exposition traite de l’irruption brutale de la politique dans l’art. Si Paris est encore préservée, la menace pèse sur l’Allemagne nazifiée des années 1930.

Dès l’arrivée des nazis au pouvoir, et officiellement après, l’art moderne est défini par Hitler et ses partisans comme un « produit de la dégénérescence juive » et combattu comme tel. Pour les nazis, l’art ne constitue pas le simple pendant esthétique de leur idéologie, ni un outil de propagande parmi d’autres ; c’est un front essentiel, où selon eux se forge « l’âme du peuple des maîtres ».

À ce titre, il fait partie de la Weltanschauung (vision du monde) du parti et du régime. La notion « d’art dégénéré » est forgée par Goebbels pour désigner toutes les productions artistiques ne correspondant pas aux critères nazis. Cette conception est fondée sur la théorie de la pureté raciale, placée au cœur de la vision du monde nazie. Elle désigne pratiquement l’ensemble de l’art moderne, produit du « couple monstrueux bolchévisme/juiverie internationale ».

Cette notion « d’art dégénéré » est illustrée notamment dans la double exposition de juillet 1937 à Munich, où l’on voit, à des fins de propagande, « l’art allemand » opposé à un art dit « dégénéré ».

Un nombre conséquent d’œuvres sont détruites dans des autodafés dès 1939, d’autres sont vendues au plus offrant. Cependant, la grande majorité des oeuvres ainsi mises à l’encan sont acquises pour des sommes très inférieures à leur valeur réelle.

Le 30 juin 1939, la « commission » du ministère de la Propagande nazie organise une vente réunissant à Lucerne une assemblée de marchands, collectionneurs et responsables de musées américains, belges et suisses, mais aussi quelques anglais, français, hollandais et suédois.

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L’OCCUPATION ET L’EXIL, 1940-1945

Dès le début de l’Occupation, en mai 1940, les autorités allemandes organisent, avec l’aide des Français qui collaborent avec l’Allemagne nazie, une vaste opération de pillage des biens juifs, et notamment des oeuvres d’art. Les grands collectionneurs et les marchands, dont Paul Rosenberg, sont visés au premier chef.

En février 1940, Paul Rosenberg se réfugie avec les siens à Floirac, près de Bordeaux. Au même moment, de nombreux tableaux de sa collection se trouvent déjà à l’étranger, dont un grand nombre d’oeuvres de Picasso exposées lors de la rétrospective new-yorkaise de 1939, ainsi que des toiles expédiées à sa galerie londonienne de Bruton Street. Avant d’embarquer pour l’Amérique, Paul Rosenberg pense avoir mis en sécurité une grande partie de ses tableaux en lieu sûr dans un coffre- fort de la Banque nationale du Commerce et de l’Industrie à Libourne.

Le 15 septembre 1940, les Allemands pillent la villa de Floirac à la suite d’une dénonciation par un confrère parisien. Un an plus tard, ils font main basse sur l’ensemble de la collection enfermée à Libourne.

En 1941, Paul Rosenberg ouvre sa galerie au 79 East 57th Street à New York. À la même époque, cruelle ironie de l’histoire, la galerie de la rue de La Boétie est réquisitionnée par les Allemands et devient l’Institut d’Etudes des Questions juives. À l’issue du conflit, Paul Rosenberg reprend possession de sa galerie parisienne. Ne pouvant se résoudre à l’a rouvrir, il met le lieu en vente.

La galerie de Paul Rosenberg àNew York dans l’après-guerre, au numéro 16 de la 57e rue© Archives Paul Rosenberg & CO,New York

Nicolas de Staël Fleurs blanches et jaunes, 1953Huile sur toile, 130 x 89 cmFondation Gandur pour l’Art, Genève, Suisse.Courtesy Galerie Applicat-Prazan, Paris.© ADAGP, Paris 2017© Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photo : Sandra Pointet

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LA LIBÉRATION ET LE COMBAT POUR LA RESTITUTION

Après la guerre et les spoliations vient le temps de la restitution. Paul Rosenberg s’engage alors dans un long combat pour récupérer ses biens volés. Une histoire à rebondissements qui reste inachevée. De retour d’exil, Paul Rosenberg n’hésite pas à se rendre lui-même chez des confrères peu scrupuleux dont il sait qu’ils détiennent des œuvres pillées dans sa galerie ou au Castel Floirac. En l’absence de preuves qui les identifieraient formellement (une partie de ses archives ayant été perdue lors de sa fuite du Vieux Continent), il lui est parfois difficile de récupérer ses biens.

De nombreuses œuvres restent ainsi aujourd’hui encore introuvables ou réapparaissent périodiquement, au hasard de l’actualité. C’est le cas, par exemple, de Femme assise de Henri Matisse, retrouvée en 2012 lors d’une perquisition chez Cornelius Gurlitt, le fils d’un important marchand allemand - actif sous le IIIe Reich - qui avait été mandaté par le régime pour écouler les biens juifs spoliés. 1 406 toiles et des dessins de maîtres furent découverts par la police dans son appartement munichois, dont un grand nombre d’œuvres volées. Femme assise fut restituée à la famille Rosenberg en 2015.

PAUL ROSENBERG, UN GALERISTE VISIONNAIRE À NEW-YORK

A l’image de nombreux artistes, intellectuels, scientifiques et écrivains, fuyant l’Europe en guerre, Paul Rosenberg arrive à New-York le 20 septembre 1940 avec sa famille. Familier de cette ville, il a pressenti, dès le début des années vingt, la montée en puissance économique des Etats-Unis et l’émergence de New-York comme capitale artistique. Il présente la première exposition outre-Atlantique consacrée à Pablo Picasso en 1923. Paul Rosenberg dispose également d’amitiés précieuses, notamment celle de l’influent directeur du Museum of Modern Art, Alfred Barr, qui fait l’acquisition en 1942 de l’œuvre de Fernand Léger, Le Déjeuner.

Disposant d’un stock d’œuvres mises à l’abri avant le conflit, il relance l’activité de sa galerie dès son arrivée et s’établit sur la 57e avenue. Paul Rosenberg continue à présenter les artistes modernes. Durant la guerre, il s’intéresse à l’œuvre de Jean Hélion, artiste déjà bien connu à New-York depuis les années 30. En juin 1953, Nicolas de Staël signe avec lui un contrat d’exclusivité pour les Etats-Unis. Quelques mois plus tard, Paul Rosenberg inaugure dans sa galerie new-yorkaise l’exposition Recent Paintings by Nicolas de Staël (8 février - 6 mars 1954). Le tableau Fleurs blanches et jaunes y figure en bonne place, au-dessus du bureau d’acceuil de la galerie. Enfin, Paul Rosenberg organise en 1958, à travers les Etats-Unis, une grande exposition itinérante consacrée à l’œuvre du sculpteur Aristide Maillol.

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PAUL ROSENBERG

LES DATES

Paul Rosenberg (1881-1959) marchand d’art et galeriste, est le fils d’Alexandre Rosenberg, immigré de Slovaquie en 1878, qui se lançait dans le commerce d’art et d’antiquités à Paris et devenait marchand d’art dès 1898, s’intéressant particulièrement aux peintres impressionnistes et postimpressionnistes.

Paul et son frère ainé Léonce (1878-1947) commencent leurs carrières au service de leur père, dans sa galerie de l’avenue de l’Opéra et en assument ensemble la succession de 1906 à 1910. Alexandre eut la riche idée de faire voyager ces deux fils à Londres, Berlin, Vienne et New York à seules fins de leur permettre de tisser liens et contact, et d’élargir leur expérience de jeunes marchands d’art.Durant ce périple, Paul achète deux dessins de Van Gogh et un portrait de Manet.

Léonce deviendra le marchand des peintres cubistes. Sa galerie «L’Effort Moderne», au 19 rue de La Baume, fait figure de précurseur et réunit l’avant-garde des artistes de son temps.

En 1910, Paul Rosenberg ouvre en nom propre une galerie au 21, rue La Boétie à Paris. On considère qu’il fut l’un des grands marchands d’art de la première moitié du XXe siècle, représentant, en parallèle et, parfois, en concurrence avec le découvreur Daniel-Henry Kahnweiler, Braque, Picasso, et Matisse.

En 1936, fort du succès de ses affaires, conscient aussi des tensions internationales et des risques de conflit en Europe, Paul Rosenberg commence à répartir sa collection hors d’Europe continentale : il ouvre une succursale à Londres, au 31, Bruton Street, avec son beau-frère Jacques Helft, célèbre antiquaire parisien.

Paul Rosenberg part aux États-Unis en 1940, pour échapper au nazisme. En 1941, à la suite de l’Ex-position universelle de New York en 1939, il ouvre une galerie à New-York au 16 East 57th Street, qu’il déménage en 1953 pour l’installer au 20 East 79th Street. Malgré ces mesures, au moment de l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, plus de 2 000 pièces demeurent encore dans sa galerie et plus largement en France, Paul Rosenberg sera victime de spoliation, notamment à Libourne et dans sa ré-sidence proche de Bordeaux qui sera pillée.

Les nombreuses tribulations et procès visant à ré-cupérer les œuvres volées, menés tant par Paul Rosenberg que par ses descendants, sont entrés dans l’histoire des difficultés à obtenir ces restitu-tions... et des contorsions des administrations et du marché de l’art.

À sa mort, en 1959, son fils Alexandre, déjà associé depuis 1952 à la gestion de la galerie, en prend la direction.

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PORTRAIT

PAUL ROSENBERG

Homme d’affaires avisé, passionné et amateur éclairé comme l’étaient également son père et son frère, Paul fut l’ami et l’agent d’artistes qui comptaient parmi les plus grands de ce temps, et qui allaient devenir des maîtres incontestés de l’art moderne.

Mais il arrive aussi que l’Histoire d’un homme se confonde avec celle de l’Histoire et de l’Histoire de l’art. Cela devient alors tout l’enjeu de cette exposition que de mettre au jour ces précieuses articulations pour nous plonger dans l’art de la première moitié du XXeme siècle au travers d’un long voyage qui démarre à Paris, puis en France, en Europe et aux Etats Unis d’Amérique.

Paul Rosenberg dans sa galerie en 1914© Archives Paul Rosenberg & Co, New York

« Paul, mon grand-père, était un homme discret, qui aimait mieux le dialogue avec « ses » peintres et « ses » tableaux qu’avec ceux qui pourraient lui en faire compliment et parler de lui. Il n’aurait jamais imaginé qu’un prestigieux musée parisien lui fasse l’honneur de le célébrer, et que toutes les collections sollicitées pour prêter leurs tableaux, non seulement répondent favorablement, mais mettent un point d’honneur à prêter des oeuvres de premier plan, par respect pour cet homme qui eut tellement le souci de l’art de son temps et fut si généreux avec les musées français et américains auxquels il fit don de nombreuses toiles de maître.

Paul Rosenberg n’aurait jamais imaginé non plus, alors qu’il dut fuir les nazis dans son propre pays, dans sa propre ville, qu’il verrait

sa maison devenir – ironie terrible de l’histoire – une officine dégradante dans des murs où, auparavant, l’art trônait, en majesté.

C’est en effet au 21 rue La Boétie, réquisitionné par les autorités d’occupation, que s’installa en 1941 le siège de l’infamant Institut d’étude des questions juives, qui conçut et organisa une propagande violente et antisémite, au profit direct de la Propagandastaffel, c’est-à-dire de la Gestapo.

C’est aussi ce mélange des accidents de l’histoire qui incita Élie Barnavi, ancien diplomate, et surtout éminent historien, professeur d’histoire de l’Occident moderne à l’Université de Tel-Aviv, à entreprendre ce périple. Et cette exposition a pour objet de raconter cette histoire. » Anne Sinclair, L’enchaînement des hasards.

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PAUL ROSENBERG

CITATIONS

Elles mettent en lumière des choix esthétiques et stratégiques précis.

Concernant le caractère novateur scénographique dédié au 21 rue La Boétie dès son ouverture en 1910 :

« J’estime (...) que le défaut des expositions actuelles est de montrer isolément l’œuvre d’un artiste. Aussi ai-je l’intention d’organiser chez moi des expositions d’ensemble d’Art décoratif. Bien des personnes, qui ne sont pas assez sûres de leur goût ou du goût des Artistes, pris séparément, verraient leur tâche facilitée en jouissant d’un coup d’œil d’ensemble de l’étroite réunion de tous les Arts dans l’atmosphère d’une habitation privée. » PR

Sur la valeur « pédagogique » d’une mise à distance :

« Les peintures en avance sur leur époque n’existent pas. C’est le public qui est parfois à la traîne de l’évolution de la peinture. Combien d’erreurs ont été commises, combien de jeunes futurs grands peintres ont connu la misère à cause de l’ignorance des marchands et leur refus de les soutenir, tout simplement parce qu’ils n’aimaient pas cet aspect de leur art ou parce qu’ils ne les comprenaient pas ! (...) Trop souvent, le spectateur cherche en lui-même des arguments contre leur art plutôt que de tenter de s’affranchir des conventions qui sont les siennes. » PR 1941

De l’estime à l’estimation :

« Imaginez être capable d’entrer dans le studio de Matisse ou de Picasso deux fois par an, de regarder 40 de leurs meilleures toiles et dire ‘je les prends toutes !’. Jusqu’à la guerre, c’est ce que faisait Paul Rosenberg. » Un grand journal californien dans les années 1940.

La morale de la loi de l’offre et la demande, vendre cher à une clientèle fortunée.

« Cela ne fait de mal à personne et cela fait du bien à tous les peintres. » PR

Axe de recherches proposé comme fil conducteur d’une visite de l’exposition, à affiner selon les niveaux, pour des groupes scolaires du premier et du second degré.

Comment cette exposition nous plonge au cœur de la galerie (agrandissements photogra-phiques, objet, films…) et recrée l’ambiance si chère à Paul Rosenberg décrite dans sa pre-mière citation (couleurs, moquette, déambulation, éclairages, mobilier…) afin de mêler l’Art à la sphère privée ? Existe-t-il une équivalence possible avec l’art contemporain ? Sous quelles formes ? Appuyez-vous sur quelques exemples.

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LE MARCHÉ DE L’ART

ENTRE INNOVATION ET ADAPTATION

L’histoire du marché de l’art ne commence bien sûr pas au XXe siècle.

De plus, il oscille entre plusieurs paramètres : les évolutions économiques et sociales d’une part et

les évolutions artistiques de l’autre,

La Renaissance nous fait entrevoir les balbutiements du marché tel que nous le conce-

vons aujourd’hui. L’arrivée de grandes familles, riches et cultivées aux plus hautes

sphères du pouvoir religieux et politique, crée une nouvelle dynamique par le mécénat et

la commande. L’émulation artistique réapparait, les œuvres s’échangent et se vendent.

Au siècle des Lumières et après, l’esprit se rationalise, la société s’embourgeoise : on tend presque

vers une forme de méritocratie. Cela se traduit par l’Académie, le Salon, la distribution de prix et

l’établissement des règles du Beau qui expose les œuvres agréés par l’Académie des Beaux-arts.

A la fin du XIXe siècle, la première Révolution industrielle bat son plein, la société devient

marchande et bourgeoise… C’est à ce moment de l’histoire que les marchands réinventent le métier

de galeriste en l’adaptant à l’émergence de cette nouvelle société : ils constituent des stocks, spé-

culent, établissent des contrats d’exclusivité...

Des Salons autogérés par des sociétés d’artistes s’ouvrent à Paris, permettant aux peintres dits

modernes, de trouver des possibilités d’exposition plus favorable (Salon des Indépendants, Salon

d’automne, Salon d’hiver …).

À partir de 1945, le marché de l’art s’internationalise et rentre dans une course au développement

C’est la Mondialisation qui fait aujourd’hui place à la Révolution numérique et au marché de l’art en

ligne, boulversant les modes de consommation d’un art accessible à tous, partout et tout le temps,

en temps réel voire augmenté ! Les circuits traditionnels en sont tout retournés …

Au-delà de la carrière de Paul Rosenberg en homme d’affaires avisé, c’est l’émergence de la figure

du marchand d’art au XXe siècle qui se dessine à travers l’exposition.

Tout comme les célèbres marchands Paul Durand-Ruel, Ambroise Vollard ou Daniel-Henri

Kahnweiler, Paul Rosenberg a joué un rôle déterminant dans l’art de son époque, et les archives

rassemblées pour l’occasion aident à comprendre comment s’est construit le marché de l’art aux

prémices de la modernité.

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LE MARCHÉDE L’ART

De nouveaux rapports se nouent entre le marchand et les artistes qu’il promeut et soutient morale-ment comme financièrement.

Ami et agent de Picasso, Matisse, Braque, Léger, Marie Laurencin, Paul devient aussi le témoin em-blématique du déplacement géographique du centre de gravité artistique, de Paris à New York, suite aux bouleversements de la Seconde Guerre mondiale. Parmi les premiers à comprendre la nouvelle importance du marché américain, Paul Rosenberg se rend régulièrement aux États-Unis, où il fonde dès 1923 une société commerciale avec Georges Wildenstein, et parcourt le pays pour conseiller les nouveaux musées dont se dotent les villes de province.

De nouveaux moyens de communication et de diffusion se mobilisent : la presse, la photographie, la publicité. Ils sont utilisés pour assurer la promotion des artistes avec l’édition de catalogues, des accrochages monographiques, la publicité dans les journaux, la participation à des salons, l’organi-sation d’expositions de bienfaisance...

Il faut désormais compter aussi, comme nous l’avons vu, avec le nouvel acteur du paysage artistique, le critique d’art et un nouveau lieu, la galerie d’art.

Des lieux de rassemblement plébiscités par les artistes modernes deviennent célèbres comme les cafés, les cabarets ou les salons privés.

Pablo Picasso (1881 - 1973),Baigneurs et baigneuses (Trois baignants),1920 - 1921, huiel sur toile, 54 x 81 cmCollection David Nahmad, Monaco© Succession Picasso© Photo: Collection David Nahmad, Monaco

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LE MARCHÉ DE L’ART

DES PARAMÈTRES EN SYNERGIE

Comment estimer la valeur d’un tableau ?

Prix de vente et cote

Comme pour n’importe quel bien, le prix de vente d’une œuvre d’art est fonction de la loi de l’offre et de la demande, elle-même dépen-dant de toute une série de facteurs : la renom-mée de l’artiste et sa cote, le dynamisme du marchand qui le représente, la qualité et l’in-térêt de l’œuvre dans sa production, les condi-tions du marché au moment de la transaction, l’état de conservation de l’œuvre, et aussi, bien sûr, les caprices du goût et de la mode.

La cote est une indication de la valeur des œuvres d’un artiste, constatée lors de ventes aux enchères ; elle est donc forcément une donnée incomplète sur la valeur marchande des œuvres car elle ne tient pas compte des ventes de gré à gré sur lesquelles peu de sta-tistiques existent.Le fait qu’un artiste soit vivant ou décédé exerce aussi une influence déterminante sur le prix des œuvres : bien que cela ne constitue pas une loi immuable, les prix ont tendance à s’envoler à la mort de l’artiste, car par défini-tion l’offre devient alors limitée et c’est la de-mande qui détermine essentiellement le prix.

L’influence de la critique, qui fait et défait les réputations, est aussi déterminante.

La spéculation n’est pas un fait récent, elle existe depuis la Renaissance. À l’époque, les peintres étaient payés à la journée, à l’instar des artisans, mais, si un prince venait à s’inté-resser à un tableau, la cote de l’artiste pouvait soudain grimper de manière spectaculaire.

À partir de 1870, les entrepreneurs et les in-dustriels constituent une nouvelle espèce de collectionneurs.Le marché s’internationalise alors et les ca-pitaux en jeu deviennent plus importants.Cette tendance à l’internationalisation s’ac-croît tout au long du XXe siècle et atteint son apogée dans les dernières décennies, lorsque l’apparition des moyens de communication et de diffusion modernes lors des ventes pu-bliques donne une tournure mondiale à ce phénomène. Par ailleurs, le marché connaît aujourd’hui une nouvelle catégorie d’acheteurs. Davan-tage financiers que collectionneurs, ils voient l’art comme une source d’investissement et de profit spéculatif. La puissance des capitaux engagés et l’importante concurrence, alimen-tée par une demande mondiale forte, font at-teindre aux valeurs «sûres » du marché des prix astronomiques.

Dossier pédagogique - 21 rue la Boétie - 18

LE MARCHÉDE L’ART

Les barèmes d’achat

Dans la première moitié du XXe siècle, les mar-

chands proposent aux artistes des relations

contractuelles basées sur différents systèmes :

l’exclusivité de la production ou le droit de pre-

mière vue sur les œuvres produites. Ces systèmes

garantissent à l’artiste une sécurité matérielle

par une rente octroyée moyennant l’aliénation de

l’ensemble ou d’ un certain nombre de toiles. Ils

fixent aussi les prix auxquels le marchand achète

les œuvres à l’artiste.

Pour établir le barème d’achat des peintures

à l’huile, on tient compte du format de chaque

toile, pondéré par la « signature » (la cote) de

l’artiste.

Pour les autres techniques (gouaches ou des-

sins), la valeur d’achat est déterminée par un

prix fixe et identique, quel que soit le format.

La cote d’un artiste intervient donc dans la né-

gociation des prix prédéterminés entre un artiste

et son marchand, une renommée forte tirant les

prix d’achat à la hausse. Ce système de calcul de

prix à l’achat élimine le critère de la qualité d’une

toile en particulier et se concentre sur la cote,

c’est-à-dire la stabilité des prix de vente d’un

groupe d’œuvres à un moment donné.

La cote étant variable en fonction de l’engoue-

ment du public pour un artiste, les contrats

doivent donc être revus régulièrement.

En France, on utilise un système normalisé de

points, basé sur la taille des toiles. Elles ont

ainsi différents « calibres », allant de 1 à 120

points et différents types de format : Figure, Pay-

sage ou Marine.

En général, bien que divers systèmes coexistent,

un tarif progressif, variant en fonction de l’ac-

croissement de la dimension des toiles, s’ap-

plique. C’est le cas pour les prix fixés dans le

contrat entre Paul Rosenberg et Henri Matisse

en 1936.

Le prix de revente par le marchand à un client

est laissé à la discrétion du marchand. Il est tou-

tefois d’usage que le prix de vente d’un tableau

soit fixé au moins au double (dans le cas d’un

contrat de première vue) ou au triple (dans un

contrat d’exclusivité, en particulier d’artistes peu

connus) du prix d’achat.

Recherches en HDA, niveau 3ème du cycle 4.

Mémo clés à constituer des facteurs entrant en jeu et exerçant une influence sur le prix d’une œuvre : pour chacun, une définition sera recherchée et répertoriée.

- Le marché de l’art - La cote d’un artiste - La critique d’art - La spéculation - Les barèmes - Le système par points - Le format - La signature - La nature d’une œuvre - Le genre d’un tableau - Les différents types de contrat - Leur possible évolution - La singularité d’une œuvre - La mode

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LE MARCHÉ DE L’ART

REGARDS CROISÉS

L’occasion est belle avec cette exposition, de rappeler la genèse sociale d’une œuvre.Nous pouvons considérer que l’œuvre dépend du croisement de regards de tous les acteurs du monde de l’art permettant à l’œuvre d’exister, c’est-à-dire d’être produite et diffusée.

Les acteurs et leur rôle :- L’artiste (création)- Le marchand ou galeriste (estimation, exposition, vente)- Le mécène (soutien financier de l’artiste)- Le critique (commentaires, théorisation)- Le collectionneur (achat)- Le conservateur du musée (consécration, révélation de l’œuvre au grand public).

Les attributions ne sont pas toujours figées, chacun des protagonistes pouvant déborder de sa fonc-tion. Ainsi certains galeristes sont aussi collectionneurs comme certains artistes, marchands (Mar-cel Duchamp fut par exemple un très bon vendeur promoteur tout comme Andy Warhol).

Monter un projet avec des classes de lycée en Arts plastiques, spécialité et option facultative et en option Théâtre et Cinéma audiovisuel.

Disciplines concernées : Histoire, Lettres, Arts plastiques, Mathématiques, Anglais, Philosophie.

Proposition : Vendre un tableau blanc

Vous partez par groupe, à la rencontre d’un lieu d’art aujourd’hui (une galerie, une salle de vente, un musée …).Cette rencontre se fait au prisme du marché qui s’y déploie.Vous n’omettez aucune question lors des interviews…

Vous mettez en commun toutes vos découvertes respectives afin d’élaborer, ensemble, la trame d’une courte pièce / performance théâtrale dans laquelle vous tenez et défendez votre rôle (artiste, galeriste, commissaire-priseur, collectionneur, conservateur, critique ou amateur).

La représentation fait l’objet de capture photographique ou filmique afin de servir de matériau d’étude pour proposer de nouvelles versions sous forme de production de « tableaux » ou de scénettes tragiques ou burlesques, par variation de la scénographie, du décor et des costumes.

Comment montrer l’objet de la convoitise ?Quelles alliances mettre en place, quels bluffs ?

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LA COLLECTION

CONTEXTE

Le Paris des avant-gardes

Au tournant du siècle et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, Paris est la capitale de l’art moderne et agit comme un aimant pour les artistes du monde entier. Montmartre, Montparnasse, Saint-Germain-des-Prés et le quartier Latin sont autant de lieux associés aux plus grands peintres ou sculpteurs, mais aussi aux écrivains et poètes. Paris est un lieu foisonnant où se retrouvent tous les jeunes artistes novateurs, dépassant l’héritage impressionniste pour se réclamer des trois « oubliés » du XIXe siècle : Van Gogh, Gauguin et Cézanne.Une multitude de courants d’avant-garde naît dans ce contexte, tels que le postimpressionnisme, le fauvisme, le cubisme, le primitivisme, Dada …

Le milieu artistique de cette époque est en pleine effervescence !

Sélection de dates et d’événements clés :

1900 Exposition universelle à Paris1902 Matisse et Picasso exposent chez Berthe Weill1904 Première exposition personnelle de Matisse chez Vollard1905 Salon d’automne, la « cage aux fauves » (Matisse, Marquet, Derain, Vlaminck)1906 Monet, début des Nymphéas ; rétrospective Gauguin au Salon d’automne1907 Ouverture de la galerie Kahnweiler à Paris ; rétrospective Cézanne au Salon d’automne ; rencontre entre Picasso et Braque1908 Naissance du cubisme1909 Les Ballets russes de Diaghilev au Châtelet1910 Premières œuvres non figurativesde Kandinsky1911 Séjour de Mondrian à Paris1913 Apollinaire, Alcools ; New York, exposition de l’Armory Show, le Nu descendant l’escalier de Duchamp fait scandale1914 Début de la Première Guerre mondiale ; Apollinaire, premiers Calligrammes ;mobilisation de Léger, Braque1915 Mobilisation de Derain, K. Malévitch, Manifeste du suprématisme1916 Naissance de Dada à Zurich1917 Russie, Révolution d’octobre ; La Fontaine de Duchamp est refusée à l’exposition des artistes indépendants à New York

1918 Fin de la Première Guerre mondiale mort d’Apollinaire1919 Fondation du parti fasciste en Italie A. Einstein, théorie de la relativité générale ; Miró s’installe à Paris1920 Fondation du NSDAP (parti nazi) ; A. Breton et P. Soupault, Les Champs magnétiques1922 Création de l’URSS, Staline, premier secrétaire du parti ; « Marche sur Rome » de Mussolini1923 Exposition « De Stijl » à Paris

Questionnements après la visite, adaptables aux différents niveaux du cycle 4 et au lycée, en Français, Histoire et Arts plastiques.

Les mouvements artistiques d’avant-gardes datent-ils du XXe siècle ?

À quelle période de l’Histoire a-t-on déjà assisté à des remises en cause de l’Académisme dominant ?

Quelles voies empruntent la notion de LIBERTÉ en art, quelles apparences ? Peut-il exister un art « prisonnier » ?

Dans les œuvres ayant appartenu à Paul Rosenberg, quelles influences décisives sont attribuables aux trois grands artistes solitaires que furent Van Gogh, Gauguin et Cézanne ?

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LA COLLECTION

CONSTITUTION

Un socle :

Paul dispose d’un important fond de tableaux impressionnistes et d’une solide expérience, hérités de son père Alexandre.Il s’étoffe et se compose de peintures du XIXe des grands maîtres de la peinture française : Delacroix, Ingres, Corot, Courbet, les paysagistes de l’Ecole de Barbizon et une large sélection d’artistes impressionnistes et postimpressionnistes qu’il expose « en situation » parmi des meubles de style et des marqueteries pour montrer l’effet qu’elle produirait dans son propre intérieur.

Une démarche et quelques principes :

• Faire le choix des modernes (Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand Léger, Henri Matisse, Marie Laurencin) en s’inscrivant dans la continuité de la tradition picturale française, c’est-à-dire miser sur des valeurs sûres de l’art moderne tout en rassurant avec des œuvres de maîtres du XIXe.

• Favoriser des rencontres entre Picasso et Renoir par exemple.

• Accompagner aussi bien les recherches d’abstraction que celles d’un « retour à l’ordre » des artistes comme celles de Picasso ou de Braque.

• Vendre ce que l’on aime le moins pour acheter et défendre ce que l’on aime vraiment.

• Tempérer les audaces exposées dans la grande salle du rez-de-chaussée de la galerie par la présentation à l’étage, des peintres impressionnistes ou des maîtres de l’Ecole de Barbizon.

• Choisir les œuvres de ses peintres avec discernement.

• Faire preuve d’une grande rigueur dans la gestion et l’organisation des affaires : tenir à jour la fiche indexée de chaque œuvre avec son descriptif, sa provenance, son acquisition et sa cession.

• Tisser un réseau de clients fortunés européens et américains.

• Utiliser tous les moyens pour assurer la promotion des artistes.

• Organiser des expositions en rafale pour être sans cesse présent sur les marchés français, européens et américains (en1923, Paul Rosenberg fonde une société commerciale avec Georges Wildenstein à New York et en 1936, une nouvelle succursale à Londres avec son beau-frère Jacques Helft, célèbre antiquaire parisien de l’époque).

Pistes de recherche en lycée, pour une terminale littéraire en Philosophie et Histoire

En vous appuyant sur la liste ci-dessus, interroger la notion de « Passeur de modernité », celui qui éclaire, ouvre la voie, permet le passage, à la fois guide et intermédiaire …

Quelles œuvres témoignent d’un retour à l’ordre ou à un certain idéal classique après les « excès » des avant-gardes et le cataclysme de la Grande Guerre ? Cherchez des exemples significatifs et argumentez.

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LA COLLECTION

ITINÉRAIRE D’UN TABLEAU SPOLIÉ

Le 1er mars 1937, Matisse peint dans son studio de Nice, en compagnie de Lydia Delectorskaya, son assistante et sa muse. Elle porte un corsage de taffetas bleu avec une collerette et un jabot d’organdi blanc qu’elle a elle-même confectionnés. Ce vêtement apparaît d’ailleurs dans d’autres tableaux du maître, qui peint la jeune Russe plus de quatre-vingt-dix fois entre 1935 et 1939. Le tableau est pres-tement achevé (le 4 mars) et porte le titre Profil bleu devant la cheminée. Il est ensuite exposé chez Paul Rosenberg en juin de la même année et le sera à nouveau en octobre 1938 et juin 1939.

En juin 1940, les nazis sont dans Paris. Paul Rosenberg décide de fuir la France et de se réfugier avec sa famille aux États-Unis, laissant derrière lui une partie de ses tableaux.

En mars 1941, les Allemands sont informés de l’existence d’un coffre-fort à la Banque nationale pour le commerce et l’industrie à Libourne, où sont cachées un grand nombre d’œuvres, dont Profil bleu devant la cheminée. Ils le font ou-vrir et emportent les toiles qui y sont entreposées. L’œuvre de Matisse est inscrite à l’inventaire sous le numéro « PR 28 » et devient la propriété d’Hermann Goering sous le titre Frau am Kamin. Sa valeur est alors estimée à 3 000 francs. Le tableau est échangé en compagnie d’un autre tableau de Matisse, d’un Modigliani et d’un Renoir contre un ton-do florentin du XVIe siècle. Le nouveau propriétaire est le marchand d’art allemand basé à Paris, Gustav Rochlitz. Il sert d’intermédiaire aux nazis pour l’échange d’œuvres d’art dites « dégénérées » contre des œuvres anciennes, plus conformes au canon esthétique et idéologique allemand. Après-guerre, Paul et son fils Alexandre tentent en vain de retrouver la trace des œuvres disparues. Le tableau réap-paraît, sans que Paul en ait connaissance, à la fin des an-nées quarante, lorsqu’il est acheté à la galerie Bénézit par l’armateur et collectionneur d’art norvégien Niels Onstad. L’œuvre figure des années durant dans le parcours perma-nent du musée créé par celui-ci près d’Oslo.

En 2012, à l’occasion d’un prêt du tableau au Centre Pompidou pour une exposition dédiée à Matisse, la famille Rosenberg, alertée, reconnaît l’œuvre comme étant l’un des tableaux volés soixante et onze ans plus tôt. Une procédure de restitution est engagée. Elle aboutira à la restitution du tableau à la famille par le Centre Henie Onstad en 2014. Vincent Delvaux, co-commissaire de l’exposition.

Henri Matisse (1869-1954)Profil bleu devant la cheminée(Robe bleue, profil devant la cheminée, aux soucis) 1937Huile sur toile, H. 88, l. 60 cmCollection particulière

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LA COLLECTION

UN ART IDÉOLOGIQUE

Conception et réalisation par groupe en Histoire et Arts plastiques, de dossiers ressources pour l’Histoire des arts, niveau 3ème.

- L’antisémitisme

- L’art nazi / l’art dégénéré : deux visions du monde

- La protection du patrimoine en temps de guerre : la résistance

- La création artistique après-guerre

- La restitution : un combat de longue haleine et l’irruption des hasards

Alfred Höhn (1875- ?), Junge Frau (Jeune femme),1939 ?Huile sur toile, 78 x 54 cmStiftung Deutsches Historisches Museum, Collection Haus der Deutschen Kunst, Berlin ©Deutsches Historisches Museum, Collection Haus der Deutschen Kunst, Berlin © Photo : I. Desnica

Ce tableau, tout empreint de « pureté » est emblématique de la représentation artistique du monde édicté par le parti national-socialiste dont les thèmes de prédilection se concentrent sur la virilité, la vie rurale, la maternité, la puissance militaire.

C’est lors d’une des très nombreuses expositions-vente d’art allemand (une exposition par an de 1937 à 1944) qui regroupent les peintures et sculptures d’une centaine d’artistes « éligibles » que Hitler fit l’acquisition de cette huile sur toile.

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EXPLORATIONS

L’ART MODERNE

L’appellation d’art moderne désigne une période de l’Histoire de l’art qui est initiée par Édouard Manet et les peintres impressionnistes dans les années 1870 et s’achève au milieu des années 1950, notamment avec la naissance du pop art.

Précédant l’art contemporain qui commence en temps d’après-guerre, l’art moderne nait lorsque des mouvements tels que le réalisme, le symbolisme et l’art nouveau deviennent populaire.

L’art moderne se caractérise par une rupture avec les canons de la figuration de l’art classique.

Interroger la notion de modernité

La notion de modernité (à ne pas confondre avec l’avant-garde) envahit l’art et les institutions au XXe siècle, mais elle émerge vers 1850 pour désigner les grands changements survenus au XIXe siècle provenant des révolutions techniques et industrielles. La « modernité » est un mode de pensée, de vie et de création qui se veut résolument nouveau, fondé sur le changement et en réaction (comme c’est toujours le cas lors d’évolutions majeures) aux temps précédents.

Dans Le Peintre de la vie moderne, Baudelaire trouve la beauté dans la rue et il la voit changeante, mobile ; chez l’artiste moderne, il salue l’aptitude à dégager le transitoire du quotidien, l’éternel de la beauté. Walt Whitman s’attache aussi à observer le quotidien en perpétuel mouvement. La beauté n’est plus désormais l’apanage de l’Antique. La culture de masse et le divertissement popu-laire écrasent et signent la fin de l’exaltation de la morale officielle. On trouve de nouveaux sujets à traiter empreints d’une modernité innovante, notamment ceux issus de la Révolution industrielle. Ainsi La Gare Saint-Lazare de Monet expose, sans regard nostalgique, la véritable modernité.

Comprendre les glissements de pouvoir

D’un point de vue institutionnel, l’émergence de la modernité ébranle l’Académie dans son pouvoir d’autoriser ou non l’entrée d’une œuvre au Salon. Les jurys des salons commencent à perdre leur crédibilité absolue pour les peintres, l’État et le public.

En 1863, lors du Salon des Refusés, Napoléon III décide de « laisser le public seul juge », et c’est un déchaînement de rires et de sarcasmes qui s’abat sur Le Déjeuner sur l’herbe de Manet ; cela met très nettement en évidence quelle influence le jury exerce sur l’opinion du public. En 1884, l’Académie ne dirige plus les Beaux-Arts et perd ainsi sa légitimité aux yeux des artistes ; cette perte d’autorité favorise l’émergence de la création dite « bohème », ainsi qu’un renouveau du marché de l’art dans lequel les galeries deviennent des acteurs de tout premier plan.

Les peintres « hors-académie » refuseront finalement d’être exposés à côté des peintres acadé-miques. C’est la raison de la création en 1885 du Salon des Indépendants, en 1890 du Salon de la Société nationale des beaux-arts ainsi que du Salon d’Automne en 1903.

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EXPLORATIONS

Naissance de l’« art moderne »

• Au-delà des normes académiques établies, une nouvelle manière de peindre

Les premiers pas vers l’art moderne sont accomplis par les peintres impressionnistes, très influencés par Édouard Manet dans les années 1870. En plus de rejeter les normes dictées par l’Académie (ce qu’avaient déjà entrepris les peintres réalistes et paysagistes), ils commencent à peindre d’une manière véritablement nouvelle. L’utilisation de couleurs pures (sans mélange) et la peinture par touches juxtaposées en sont des exemples. Ce rejet de la peinture classique ouvrira la voie à des peintres tels que Cézanne, Gauguin et Van Gogh, puis au Cubisme, mouvement qui canalisera tout l’art du XXe siècle. Notons également qu’en 1881, Octave Maus, Edmond Picard et Louis Eugène Robert fondent à Bruxelles la revue L’Art Moderne (1881-1914) dont la volonté est véritablement de valoriser un art dit «moderne».

• La création s’exprime dans l’exploration et par le décloisonnement des médiums

L’apparition de la photographie exerce une influence sur de nombreux artistes du XIXe siècle, puis du XXe siècle, depuis Degas jusqu’à Picasso, Matisse, Miró, et bien d’autres qui deviendront les figures éminentes de l’art moderne. De ce fait, les artistes se revendiquant de l’art moderne, s’expriment à travers une multiplicité de médiums : dessin, peinture et sculpture, mais aussi photographie, cinéma, céramique, architecture, arts décoratifs ou arts de la scène. Ainsi, Picasso s’intéresse à tout ce qui relève des arts visuels, Dalí fait du cinéma avec Luis Buñuel, Le Corbusier est également peintre …

• L’art comme sujet et sujet d’écriture

L’art moderne se caractérise aussi par la naissance de la critique d’art. En effet, au même moment, l’art devient sujet d’écriture : la critique est souvent un discours engagé sur l’œuvre. Baudelaire et Zola, écrivent des critiques engagées en faveur des peintres modernes. Goethe et Matisse écrivent sur la couleur. De nombreux artistes publient des textes ou des manifestes (dadaïsme, futurisme, surréalisme, …).

Cycle d’atelier-découverte de pratiques plasticiennes pour rentrer dans la peau d’un artiste moderne après la visite de l’exposition, les ressources et les techniques s’ajustant aux niveaux du cycle 3 de l’école élémentaire en Arts plastiques.

Chaque enfant choisit l’œuvre d’un artiste dans l’exposition. Il retient son titre, son auteur, l’année de sa création. En classe, il la fait revivre en la racontant à ses camarades, détaillant la ou les techniques employées et les effets produits. Pour expérimenter plastiquement et librement, les enfants se répartissent par « bloc » Picasso, Braque, Léger, Laurencin dans leur salle de classe. Ils confrontent leur production en les exposant dans un espace commun (hall, cour, cantine, dis-positif comme « la grande Lessive », …) et défendent leur mentor.

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EXPLORATIONS

CHRONOLOGIE DES MOUVEMENTS

Avant 1914

Impressionnisme : Claude Monet,Auguste Renoir, Alfred Sisley

Postimpressionnisme : Paul Gauguin, Georges Seurat, Henri de Toulouse-Lautrec

Symbolisme : Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Moreau, Fernand Khnopff, Max Klin-ger

Art nouveau : Gustav Klimt, Alfons Mucha, Vic-tor Horta

Fauvisme : André Derain, Henri Matisse, Maurice de Vlaminck

Cubisme : Georges Braque, Juan Gris, Fer-nand Léger, Pablo Picasso

Futurisme : Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Carlo Carrà

Expressionnisme : Ernst Ludwig Kirchner, James Ensor, Oskar Kokoschka, Edvard Mu-nch

Abstraction : Vassily Kandinsky, Kasimir Malevitch

De Stijl (début en 1917) : Piet Mondrian, Theo van Doesburg

L’entre-deux-guerres

Bauhaus : Vassily Kandinsky, Paul Klee

Constructivisme : Naum Gabo, László Mo-holy-Nagy

Dada : Jean Arp, Marcel Duchamp, Max Ernst, Francis Picabia, Kurt Schwitters

Expressionnisme : Georges Gimel

Surréalisme : Salvador Dalí, Max Ernst, René Magritte, André Masson, Joan Miró

Nouvelle Objectivité (« Neue Sachlichkeit ») : Max Beckmann, Otto Dix, George Grosz

Figuratifs : Balthus, Bernard Buffet, Jean Carzou, Yves Brayer, Maurice Boitel, Serge Fiorio, Pierre-Henry, Daniel du Janerand, An-toine Martinez, Alice Martinez-Richter, Jean Monneret, Gaston Sébire, Louis Vuillermoz

Non figuration : Jean Bazaine, Maurice Estève, Jean Le Moal, Alfred Manessier

Art brut : Jean Dubuffet, Gaston Chaissac

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L’après-guerre

Art figuratif : Jeune peinture de l’École de Pa-ris, Bernard Buffet, Jean Carzou, Yves Brayer, Maurice Boitel, Pierre-Henry, Daniel du Ja-nerand, Jean-Pierre Alaux, Jean Monneret, Gaston Sébire, Louis Vuillermoz, André Ham-bourg, Paul Collomb, Émile Frandsen

Nouvelle figuration (figuration européenne) : Francis Bacon, Alberto Giacometti, René Iché, Marino Marini, Henry Moore, Louis Soutter

École de Londres : Lucian Freud, Francis Bacon, Frank Auerbach, Kossof, Andrews

L’expressionnisme abstrait ou l’Action Pain-ting : Mark Rothko, Willem de Kooning, Jack-son Pollock

Expressionnisme abstrait américain : Willem de Kooning, Jackson Pollock

Spatialisme: Lucio Fontana, Roberto Crippa, Gianni Dova

Arte Povera : Michelangelo Pistoletto, Piero Manzoni, Giuseppe Penone, Yannis Kounellis

Non figuration - Abstraction (dite « lyrique ») : Georges Mathieu, François Baron-Renouard, Jean Bazaine, Roger Bissière, Nicolas de Staël, Jean Dubuffet, Joseph Lacasse, Mau-rice Estève, Jean Le Moal, Alfred Manessier

Matiérisme : Jean Dubuffet, Jean Fautrier

Happening : Allan Kaprow, Nam June Paik, Wolf Vostell, Joseph Beuys, Charlotte Moor-man

EXPLORATIONS

Après la Seconde Guerre mondiale, l’art moderne est suivi de l’art contemporain.

Marie Laurencin (1883-1956), Anne Sinclair à l’âge de quatre ans, 1952, huile sur toile,27 x 22 cm, Collection particulière.© Fondation Foujita / ADAGP, Paris, 2017

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EXPLORATIONS

FOCUS SUR UNE ŒUVRE

Cette nature morte, représentative du travail de Braque au milieu des années vingt, est vendue par Paul Rosenberg à la Städtische Galerie à Francfort en 1926. Elle reste exposée sur les cimaises du musée pendant une décennie avant que les nazis, qui considèrent cette frange de l’art moderne comme « dégénérée », ne la décrochent en 1937.

L’œuvre est mise en vente par la galerie Fischer à Lucerne, le 30 juin 1939. Pierre Matisse, le fils du célèbre artiste, s’en porte acquéreur pour la somme de 3 300 francs suisses.

Georges Braque (1882-1963)Fruits sur une nappe, 1924Huile sur toile, 31,5 x 65,5 cm© Fondation Collection E.G. Bührle, Zurich

Premier constat (ce que je vois) ou le champ matériel :

Fruits sur une nappe est une huile sur toile de format rectangulaire allongé dont le motif central combine les éléments traditionnels propres au genre de la nature morte : plats et fruits d’automne pris en écharpe dans les plis d’une nappe blanche, qui les met en avant. Mais ce qui donne un caractère « projeté » à cette nature morte , c’est la compartimentation du fond qui joue sur des bandes verticales rythmiques telles un rappel des anciennes pratiques de peintre en bâtiment, par lesquelles Braque a commencé son apprentissage, et clin d’œil au double jeu des textures utilisées dans les papiers collés de 1913-1914.

Inventaire raisonné (ce que je perçois) ou le champ plastique :

Correspondance et dialogue des composants plastiques : Braque a partitionné les couleurs et distribué les formes rectangulaires (fond) et arrondies (motif central), les pommes rondes et les poires allongées. Doublement cernés, par un liseré blanc ou noir et par le fond rayé, les objets surgissent théâtralement, éclairés d’une lumière irréelle développant un espace réinventé à partir des données cubistes, et tout aussi déconcertant, un espace construit comme un poème visuel, traversé de rimes et d’échos.

Mise en perspective (ce que je sais) ou les champs iconiques et sémantiques :

Loin de marquer une coupure, le cubisme, affirme Bissière, « aura ramené la peinture à ses moyens traditionnels, dont nous nous étions écartés depuis cinquante ans. Il nous aura réappris le respect de la matière, et du métier de peintre ». L’invocation de la tradition, qui implique le recours à un certain répertoire de motifs, est encore plus sensible dans les œuvres que Braque a exposé au Salon d’automne en 1922, qui font de lui, selon Salmon, à la fois un « cubiste intégral » et le « Chardin du cubisme ».Le respect de la matière et le goût du beau métier, dont parlait Bissière en 1919, caractérisent ainsi de nombreuses œuvres des années 20 de Braque, comme celle-ci.

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EXPLORATIONS

EN SAVOIR PLUS

Lorsque Theodor Fisher, le commissaire-priseur de la vente aux enchères de LUCERNE, propose Fruits sur une nappe, un tableau de Braque ayant appartenu à Paul Rosenberg …

Paul Rosenberg organise en 1924 une première exposition de Georges Braque dont les 16 toiles sont toutes des natures mortes. Encouragé par son marchand dans ses recherches formelles, l’artiste explore les possibilités du genre en divers formats, dont voici un exemple au format horizontal.

La Stadtische Galerie de Francfort fait l’acquisition de Fruits sur une nappe en 1926 avant que les nazis ne la décrochent en 1937. Classées parmi les œuvres dites d’ « art dégénéré », les toiles de Braque font néanmoins partie des pièces susceptibles d’être vendues par les nazis au prix fort. Le 30 juin 1939, la « commission de valorisation » du ministère de la propagande organise une vente aux enchères avec la galerie Fischer de Lucerne, en Suisse.14 h15, Grand Hôtel National : le parterre réunit 350 personnes dans une atmosphère qu’un journaliste qualifie « d’ambiance de concours de tir ». Le catalogue de 125 œuvres, pour l’essentiel expressionniste, n’épargne pas les membres de l’École de Paris.

Paul a une position intransigeante : il avertit ses pairs que les nazis « ne manqueraient pas de leur retourner cet argent en obus et mitrailleuses ». Il se confronte à la motivation antinazie de certains participants, convaincus que leur attitude traduit une réplique à « un crime contre l’esprit ». Certains peintres, tel Kokoschka, s’opposent au boycott pour les raisons que résume ainsi l’historien de l’art Georg Schmidt : « Vous auriez dû voir quel était l’effet quand un artiste n’était pas acheté : c’était comme une condamnation à mort. » En effet, le succès relatif de la vente empêcha la destruction précipitée du stock restant : même conclues à vil prix, ces ventes, prolongées jusqu’en 1941, ont assuré la survie de nombreuses œuvres.

Deux ans auparavant :

À Munich en 1937 s’ouvre l’exposition sur « l’Art dégénéré » qui voyage dans 12 villes et est vue par plus de 3,2 millions de visiteurs (2 millions à Munich). Elle présente 700 œuvres provenant de 28 villes et 32 musées, 112 artistes « juifs » ou « enjuivés ». Le parcours est thématique - l’art juif, la dé-générescence, l’anarchisme, la folie, …Les œuvres sont accrochées à côté de productions d’enfants et de malades mentaux. Ce considérable succès témoigne de l’embrigadement de masse généré par la Propagande.

En face se dresse une autre exposition :« l’Exposition du Grand Art Allemand ».Plus que deux types d’art, ce sont deux idéologies que les autorités allemandes entendent confronter.La notion d’art « dégénéré » dérive de la théorie de la pureté raciale, à l’opposé de la culture nazie exaltant la famille, la virilité et les vertus guerrières à travers les stéréotypes de l’esthétique classique, les créa-tions d’avant-gardes relevant d’un art forcément cor-rompu, produites par des juifs, « bolcheviques » ou « cosmopolites » développant des théories malsaines.

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EXPLORATIONS

PISTES

Domaines et thématiques HDA à exploiter avant et après la visite de l’exposition

École primaire

Le XXe siècle : Repérages et analyse d’œuvres illustrant les principaux mouvements artistiques de l’époque moderne (fauvisme, cubisme, surréalisme…)

Collège

« De la Belle Epoque aux années folles :l’ère des avant-gardes » (1870 – 1930)

Comment un mouvement artistique reflète l’es-prit de son temps : les salons, les marchands, les galeries, la presse et leur relation avec la création

L’œuvre d’art et la tradition : notion d’avant-garde, mouvements artistiques, suiveurs, re-connaissance.

L’œuvre d’art et le dialogue des arts :peinture, sculpture, écriture, musique, danse. Puiser dans une culture non savante des formes nouvelles, très éloignées d’un répertoire académique, une démarche com-mune à nombre d’artistes à l’orée du XXe (vs les influences de la statuaire africaine chez Pablo Picasso) ?

Les différents écrits et l’art : livre illustré, ca-talogue, critique.

« Les arts entre liberté et propagande» (1910 – 1945) :

La galerie Paul Rosenberg dans l’histoire.

La galerie et la crise, la galerie et la guerre, quelle position prennent les musées?

Lycée, enseignement de spécialité

Champ esthétique :« Questions et enjeux esthétiques »

L’art et ses lieux d’exposition et de diffusion

Champ historique et social :« Arts, ville, politique et société »

Le marché de l’art.

La galerie 21 Rue La Boétie entre les deux guerres.

Disciplines concernées

Arts plastiques / Education Musicale / Histoire / Sciences économiques / Lettres modernes / Langues vivantes

Problématiques transdisciplinaires

Quelle est la place de l’artiste dans la société occidentale au XXe siècle ?

Dans quelle mesure l’art est tributaire de son environnement économique ou politique ?

L’art marqué par l’histoire, l’histoire marquée par l’art : sous quelles formes ?

Quelle relations se nouent entre les arts (peinture, dessin, gravure, poésie)?

La diffusion de l’art : quels enjeux ?

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VOTRE VISITE

VISUELS DISPONIBLES

1 | Pablo Picasso (1881-1973), Portrait de Paul Rosenberg,1918-1919, Mine de plomb sur papier, 35,6 x 25,4 cm, Collection particulière. © Succession Picasso 2017 © Photo: Studio Sebert / Galerie Troubetzkoy2 | Pablo Picasso (1881-1973), Mademoiselle Rosenberg, 3 août 1919, Huile sur panneau, 21 x 15 cm, Collection particulière© Succession Picasso 20173 | Pablo Picasso (1881-1973), Nature morte à la cruche, 19 avril 1937, huile sur toile, 46.3 x 64.8 cm, Collection David Nahmad, Mona-co. © Succesion Picasso 2017 © Photo : Collection David Nahmad, Monaco.4 | Alfred Sisley, la Route de Versailles, 1875, Huile sur toile, 47 x 38 cm, Musée d’Orsay, Paris. Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski5 | Henri Matisse (1869-1954) La leçon de piano, 1923, Huile sur toile, 65 x 81 cm Collection particulière. © Succession Henri MatisseL’exonération vaut pour une reproduction allant jusqu’à un quart de page (toute reproduction excédant ce format entraînera l’applica-tion de droits d’auteur par la succession Matisse.

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Les visuels de la RMN (visuels n°3, 4, 6 et 7) peuvent être reproduits gratuitement en 1/4 de page maximum (les reproductions dans un format supérieur sont soumises au paiement de droits), pour la promotion de l’exposition uni-quement. L’article doit mentionner le nom du musée, le titre et des dates de l’exposition. Toutes les images de la RMN utilisées devront porter, en plus du crédit photographique, la mention Service presse/Nom du musée

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VOTRE VISITE

VISUELS DISPONIBLES

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6 | Pablo Picasso, Nature morte à la tête antique, 1925, huile sur toile, 97 x 130 cm. centre Pompidou, Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle (Don de Paul Rosenberg, 1946) © Succession Picasso 2017 © Photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN- Grand Palais - © Jacques Quecq d’Henripret7 | Marie Laurencin (1883-1956), La répétition (Groupe de femmes), 1936, Huile sur toile, 120,5 x 120,5 cm, 1936 Centre Pompidou, Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle (Don de Paul Rosenberg, 1947) © Fondation Foujita / ADAGP 2016 / © Photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Droits reservés.

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VOTRE VISITE

LES AIDES

Autour de l’exposition

Le catalogue

À l’occasion de l’exposition 21 rue La Boétie Picasso, Matisse, Braque, Léger, Culturespaces et Hazan publient un cata-logue de 280 pages réunissant l’ensemble des oeuvres exposées. Mêlant histoire de l’art, histoire sociale et politique, l’ouvrage riche de 150 illustrations, met en lumière un moment crucial du XXème siècle, dont Paul Rosenberg (1881-1959) a été témoin emblématique, à la fois acteur et victime. Ce catalogue nous invite également à redécouvrir le parcours singulier de Paul Rosenberg qui fut l’un des plus grands marchands d’art de la première moitié du XXeme siècle.

En vente à la librairie-boutique du Musée Maillol au prix de 30 € et en ligne sur www.boutique-culturespaces.com

Le hors-série Connaissance des Arts

Le hors-série de Connaissance des Arts retrace l’histoire de Paul Rosenberg à travers un entretien avec Anne Sinclair, sa petite-fille, auteur du livre éponyme 21 rue La Boétie (paru aux Editions Grasset & Fasquelle, 2012) dont l’exposition s’inspire. Il présente les grandes thématiques abordées dans l’exposition : une vie au service de l’art moderne, Paul Rosenberg parmi les marchands d’art du XXe, spoliations et restitutions.

En vente à la librairie-boutique du Musée Maillol au prix de 9,50 € et en ligne sur www.boutique-culturespaces.com.

Le journal de l’expo - Beaux-Arts magazine

Le « Journal de l’expo » Beaux-Arts magazine s’intéresse au parcours extraordinaire de Paul Rosenberg, qui s’inscrit dans l’histoire bouleversée du XXe siècle. Héritage des impressionnistes, œuvres des grands maîtres de l’art moderne, la confrontation entre l’art dit « dégénéré » et l’« art officiel » l’exposition nous convie à par-courir l’histoire de l’art du XXe à l’aune de la grande Histoire.

En vente à la librairie-boutique au prix de 5 €.

Le dépliant de visite

Disponible à l’entrée du musée, ce dépliant vous propose de suivre pas à pas le parcours de l’exposition et vous permet d’enrichir votre visite avec une présentation générale de chaque salle.

En vente à la billetterie du musée au prix de 1€.

Un documentaire

Diffusé en mars 2017 sur France 5 à l’occasion de la rétrospective consacrée au marchand d’art français Paul Rosenberg (1881-1956) à Liège en Belgique (novembre 2016-janvier 2017) puis au musée Maillol à Paris (mars-juillet 2017), 21 RUE LA BOÉTIE est un film de Virginie Linhart, d’après l’ouvrage éponyme d’Anne Sinclair. Il retrace la vie de celui qui fut l’intime de Picasso, Braque, Matisse, Laurencin, Léger et qui contribua à former le goût des Américains pour la peinture moderne.Produit par IMAGISSIME, STROMBOLI PICTURES, GARNER&DOMM, RTBF avec la participation de France Télévisions, de Toute l’Histoire.

La newsletter

Abonnez-vous à la newsletter scolaire de Culturespaces : www.culturespaces.com/fr/espace-scolaires

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VOTRE VISITE

Les outils d’aide à la visite

La visite commentée sur iPhone/iPad et Android

Cette application, disponible en français et en anglais, propose une vidéo de présentation de l’exposition, une

sélection d’une vinghtaine d’œuvres commentées, ainsi que les informations pratiques. La variété des contenus (vidéo,

audio, image) et la navigation fl uide grâce à la présentation de type «cover fl ow» en font l’outil indispensable pour une

visite approfondie de l’exposition.

Avec la version iPad, profi tez d’une visite en très haute défi nition avec une profondeur zoom exceptionnelle. Le Musée

Maillol propose le téléchargement sur place et sans nécéssité d’une connexion 3G grâce à un accès Wi-Fi exclusivement

dédié au téléchargement sur l’Applestore ou sur Google Play. Ce téléchargement in situ sera également accessible aux

possesseurs d’iPod Touch ainsi qu’aux visiteurs étrangers sans surcoût de roaming data. L’application est au prix de

1,99 € pour la basse défi nition et de 3.99 € pour la haute défi nition.

L’audioguideUn audioguide proposant une sélection d’oeuvres majeures est disponible en deux langues (français et anglais) au prix de 3 €.

La Fondation Culturespaces et le Musée Maillol

Depuis sa réouverture en septembre 2016, la Fondation met en place une politique active d’accessibilité au Musée Mail-lol pour des enfants scolarisés dans des établissements scolaires prioritaires, des enfants en longue maladie en colla-boration avec des hôpitaux pédiatriques et des enfants porteurs de handicap.

Entre mars et juillet 2017, la Fondation accueillera 500 enfants de 6 à 10 ans pour un parcours de visite de l’exposition suivi d’un atelier ludique. Parmi les structures déjà inscrites au projet : l’Hôpital d’Enfants Margency Croix Rouge situé dans le Val-d’Oise, le Secours Populaire, l’association Môm’artre, la Fondation Oasis des Cités Le Rocher (antenne de Bondy), l’Association Sport dans la Ville, la fondation Apprentis d’Auteuil.

L’accès au musée est offert pour les groupes d’enfants.

L’acti on de la Fondati on Culturespaces au Musée Maillol reçoit le souti en de la Fondati on Obélisque (Cholet Dupont), de Conseil Plus Gesti on ainsi que de donateurs individuels souhaitant garder l’anonymat.

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VOTRE VISITE

INFORMATIONS PRATIQUES

Musée Maillol59/61 rue de Grenelle - 75007 Pariswww.muséemaillol.comTél. : 01 42 22 59 58Mis en valeur et géré par Culturespaces

AccèsRER C : Musée d’OrsayEn métro : ligne 12, station Rue du Bac En bus : lignes 63, 68, 68, 83, 84, 94 et 95En Velib’ : station Boulevard Raspail

Le musée est accessible aux personnes à mobilité réduite. Cependant, afi n d’améliorer votre confort de visite, des travaux sur les accès aux espaces sont actuellement en cours. Les poussettes ne sont pas autorisées dans le Musée. Elles doivent être déposées à l’accueil.

HorairesLe musée est ouvert de 10h30 à 18h30, tous les jours en période d’exposition temporaire. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h30.

Réserver votre visiteRésrevation obligatoire par téléphone au 01 42 22 25 44 ou par e-mail [email protected] Accueil : pour toute la durée de la visite, la présence des enseignants et des accompagnateurs est obligatoire.Annulation : nous vous remercions de prévenir nos services au plus tard 10 jours avant la date prévue de la visite.

TarifsVisite libre des collections permanentes et de l’exposition temporaire : 5 € par élèveExpositions : audioguide en français ou anglais (+3 € ) Collections permanentes : audioguide gratuit en 6 languesDurée : 1h30. À partir de 15 personnes. Visite conférence de l’exposition temporaire : 160 € par groupeRéservation obligatoire. Le prix s’ajoute au billet d’entrée. La visite est disponible en plusieurs langues. Audiophone obligatoire (1.50 € ) Durée : 1h30. À partir de 15 personnes.

Mode de règlement : chèque, espèces, carte bancaire et mandat administratif.Les tarifs s’entendent par élève sauf spécification particulière.Tarifs accompagnateurs sur demande.

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Dossier pédagogique - 21 rue la Boétie - 36

59/61 rue de Grenelle - 75007 Paris

Ouverture 7 jours sur 7

en période d’exposition

De 10h30 à 18h30

Nocturne le vendredi jusqu’à 21h30

www.museemaillol.com