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Dossier SANGARIS, RETOURS D’EXPÉRIENCE La revue du Génie FOCUS : • BSPP ET LES ATTENTATS DU 7 JANVIER 2015 • FORMISC : FACE À EBOLA HISTOIRE : • LE CINQUANTENAIRE DU RATTACHEMENT DE LA BSPP AU GÉNIE

Dossier SANGARIS, RETOURS D’EXPÉRIENCE · légère de l’armée de Terre est venu s’entraîner avec la ... Au cours de cette période, le chef de corps, le chef BOI, deux compagnies,

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SANGARIS, RETOURSD’EXPÉRIENCE

La revue du Génie

› FOCUS : • BSPP ET LES ATTENTATS

DU 7 JANVIER 2015• FORMISC : FACE À EBOLA

› HISTOIRE : • LE CINQUANTENAIRE DU

RATTACHEMENT DE LA BSPP AU GÉNIE

Sommaire

Éditorial> GÉNÉRAL DE DIVISION

PATRICK ALABERGÈRECOMMANDANT DE L’ÉCOLE DU GÉNIE, DÉLÉGUÉ MILITAIRE DÉPARTEMENTAL, CHEF INTERARMÉES DU GÉNIE MILITAIRE.

Ce nouveau numéro annuel de la revue SAPEUR nous permet de mettre en exergue la vie des unités du génie militaire et leurs réussites les plus marquantes de cette année 2015, emblématique

à plus d’un titre.La divulgation du projet du CEMAT pour notre ADT « Au contact » est évidemment le moment fort de 2015. La place du génie dans ce projet et dans le modèle d’armée afférent est celle que j’ai toujours défendue : celle

d’une arme de mêlée, indispensable à la réussite de la manœuvre et qui bénéficiera à ce titre comme les fantassins et les cavaliers d’un renforcement significatif en termes d’effectifs.C’est une organisation rénovée du génie des forces terrestres articulée demain autour de 6 RGBIA et de 2 régiments du génie d’appui au déploiement (RGAD), que seront le 19e RG et le 31e RG.C’est le rattachement à très court terme de notre École du génie au CFT, évolution parfaitement logique pour développer la synergie entre formation et entraînement dans un cadre interarmes, regroupant au sein de l’École du combat interarmes fantassins, cavaliers, artilleurs et sapeurs avec l’Ecole d’état-major.C’est l’arrivée tant attendue d’équipements performants comme le VAB Ultima et le VAB génie revalorisé qui nous permettra de gagner en efficacité. C’est la dotation en équipement FELIN pour toutes nos unités de combat afin de mieux s’intégrer au combat à pied de l’infanterie dont nous partageons les dangers et les contraintes. C’est la finalisation de la réflexion sur la refonte de l’instruction à la mise en œuvre des explosifs pour redonner aux sapeurs l’expertise qu’ils doivent détenir dans ce domaine, notamment en zone urbaine.Les opérations extérieures continuent de mettre en évidence la qualité de nos sapeurs de toutes les composantes, leur appui est toujours indispensable à la réussite de la manœuvre, pour protéger la force face au danger IED, toujours la menace n°1 à Barkhane, pour vivre et durer dans un dispositif sécurisé, pour rétablir et entretenir nos terrains d’aviation, cruciaux pour l’engagement et le soutien de la Force.Comment ne pas évoquer la création de la base avancée de Madama au nord Niger, véritable prouesse des sapeurs qui, au milieu du désert, ont créé à la fois une base vie pour 400 hommes, bien protégée, alimentée en eau et électricité et disposant grâce au savoir-faire unique du 25e RGA d’un terrain de poser sommaire créé de toutes pièces pour accueillir nos avions de transport tactiques et nos hélicoptères.Vous trouverez également une synthèse du RETEX du génie militaire de l’opération SANGARIS où une fois de plus, tout le spectre des missions et savoir-faire du génie militaire a été utilisé avec succès.Mais c’est aussi le regret de constater sur les théâtres d’opérations que les contraintes d’effectifs conduisent à un sous-dimensionnement du génie militaire, principalement dans l’appui direct au combat, qui trop souvent fragilise notre intervention et la qualité de notre appui en disséminant nos moyens, éclatés jusqu’aux plus bas échelons, sans cohérence tactique et au mépris des règles d’emploi.C’est enfin l’affirmation de notre place centrale dans l’action de l’ADT sur le théâtre national, en raison de la dualité de nos équipements, de nos savoir-faire, et grâce à l’expertise déjà détenue par les formations militaires de la sécurité civile et la BSPP. Le génie militaire est bien l’arme du territoire national.Au plan historique, nous célébrerons lors des cérémonies de Dantzig le cinquantenaire du rattachement de la brigade des sapeurs pompiers de Paris (BSPP) à notre arme pour notre plus grande fierté.A quelques semaines de quitter mes fonctions à la tête de l’Ecole et comme chef interarmées du génie militaire, je veux saluer la remarquable qualité de nos sapeurs : ceux du génie des forces terrestres, du génie de l’air, des sapeurs sauveteurs des FORMISC, des sapeurs pompiers des forces terrestres et de la BSPP, comme de nos camarades du service interarmées de l’infrastructure. Ce fut un honneur et une grande fierté de présider aux destinés du génie militaire durant 2 ans et demi et je veux témoigner de votre engagement et de l’excellence de vos résultats en opérations.

Bonne lecture

p 3 VIE DES UNITÉS

p 15 SANGARIS, RETOURS D’EXPÉRIENCE

p 22 FOCUS• « ATTENTATS À PARIS »

SECTEUR SÉVIGNÉ – SECTEUR MONTROUGE – SECTEUR CHARONNE (7, 8 ET 9 JANVIER 2015)

• LES SAPEURS-SAUVETEURS DES FORMISC FACE AU DÉFI DU VIRUS EBOLA

p 27 HISTOIRE• L’EMPREINTE HISTORIQUE

DES SAPEURS-POMPIERS DE PARIS

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Vie des Unités

Dans le cadre de la réhabilitation de l’atoll de Hao, ancienne base arrière du centre d’essai du Pacifique (CEP) stationné à MURUROA. Le 1er Régiment étranger

de génie a projeté une équipe de cinq plongeurs de combat du génie (PCG). Leur mission ; effectuer des reconnaissances de certaines zones du lagon avant de débuter les opérations de dépollution. Les étapes qui se sont succédé avant de se mettre à l’eau ont été nombreuses et plutôt originales. Il a fallu dans un premier temps recueillir les témoignages des habitants de l’atoll puis ceux des anciens du CEP, ce qui a pris un temps certain, et enfin récupérer les travaux du service océanographique et hydrographique de la Marine Nationale qui a cartographié les fonds marins grâce à ses sonars.

Une fois qu’un objet est repéré sur ces photos sonar, les plongeurs entrent en jeu et l’identifient : fût de 200 litres vide, machine à laver, mais aussi des carcasses de véhicules, des pneus, des chaînes et ancres de bateau… Le lagon offre une grande diversité et pas seulement dans les poissons qui l’habitent.

Si le milieu dans lequel évoluent les PCG du 1er Régiment étranger de génie semble idyllique et paradisiaque, il n’en reste pas moins extrêmement exigent. C’est pourquoi la gestion des paramètres

de plongée pour rester dans un cadre sécuritaire maximum est la préoccupation permanente du directeur de plongée. Effectuant deux immersions par jour à une profondeur de 35 mètres, les plongeurs sont extrêmement rigoureux sur la préparation et l’entraînement, que ce soit dans les domaines physiques ou techniques.

A ce jour, l’équipe a effectué 50 missions de reconnaissance. Il y a en tout 96 sites à vérifier et 72 sont désormais clairs. Quand cela est possible, les reconnaissances sont suivies par des relevages et des travaux sous-marins sur les objets dits « polluants ».

Cette mission est extrêmement gratifiante pour nos plongeurs : les conditions sont idéales, le travail est concret et vraiment utile tout en permettant la mise en œuvre de savoir-faire particuliers de nos équipes de combat.

LES PLONGEURS DU 1er REG DÉPOLLUENT HAO

4 Sapeur | La revue du Génie

Vie des Unités

Profitant du terrain et des compétences variées des légionnaires du 2e régiment étranger de génie, un détachement de la division d’application de l’aviation

légère de l’armée de Terre est venu s’entraîner avec la compagnie d’appui, du 11 au 13 mars 2015. A bord des hélicoptères PUMA, la section de fouille opérationnelle spécialisée (FOS) s’est composée en détachement héliporté d’intervention du génie (DHIG).

Mettre en œuvre les compétences spécifiques du combat du génieDurant trois jours, la section FOS de la compagnie d’appui du 2e REG s’est exercée à l’appui à la contre mobilité opéré par la 3e dimension. Intégrée dans la manœuvre interarmes, cette mission consiste à réduire les possibilités de mouvement de l’adversaire par la réalisation d’obstacles généralement minés. Le DHIG, correspondant à un élément du génie héliporté, a pour mission de mettre en place, sur court préavis, un certain nombre d’obstacles à base de mines, sur un ou plusieurs itinéraires.

Ne rien laisser au hasard et tirer parti de l’environnementUne première journée de reconnaissance des axes a permis au chef de patrouille de prendre en compte le rayon d’action (3D), s’étendant sur tout le plateau d’Albion (Région PACA).

Après avoir étudié les axes de progression possibles de l’ennemi, le chef de section a réalisé un plan d’obstacles, en collaboration avec le chef de patrouille afin de déterminer les risques potentiels liés aux déplacements aériens et aux fortes rafales de vent.

Le milieu montagneux qu’offre le plateau d’Albion a clairement donné une plus-value à cet exercice et aux futurs pilotes d’hélicoptères de manœuvre, qui effectuent leur dernière année de formation au Luc. Pour plusieurs légionnaires, ce fut l’occasion d’être héliportés pour la première fois.

LES SAPEURS DANS LE CIEL :LE 2e REG PROFITE DE LA VENUE DE LA DA DE L’ALAT POUR

S’ENTRAÎNER ET AIGUISER SES COMPÉTENCES

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Vie des Unités

A partir du mois d’octobre 2014 et pendant près de 9 mois, le 3e régiment du génie (3e RG) a été projeté dans le cadre de l’opération SANGARIS. Au cours de cette période,

le chef de corps, le chef BOI, deux compagnies, qui se sont auto-relevées et de nombreux personnels à titre individuel ont été déployés sur le théâtre.

Dès le mois d’octobre, la 1re compagnie s’est immédiatement engagée dans des missions d’appui direct au combat, à Bangui (capitale de la RCA). Elle a ensuite participé aux combats de Bria (ville située dans le centre-est de la Centrafrique) où une section s’est particulièrement distinguée. Montant deux fois à l’assaut de bâtiments publics tenus par les ex-seleka, elle a montré tout le bénéfice des multiples passages au CENZUB (Centre d’Entraînement en zone Urbaine). Se sont également succédé des missions d’appui au déploiement, consistant à renforcer ou améliorer les défenses des postes de combat avancés.

La compagnie a participé à l’appui à la mobilité tactique en détruisant de nombreuses munitions et en restaurant l’usage d’un bac permettant le franchissement d’une rivière importante pour le GTIA (Groupement Tactique Interarmes) basé à Bambari. Cette dernière opération particulièrement complexe, au niveau technique, a pu être menée grâce à la présence des spécialistes du franchissement.

La relève de la 1re compagnie à peine terminée, la 3e compagnie du régiment, commandée par le capitaine Orti, a été immédiatement engagée sur la construction d’un pont Bailey au sud de Bangui. Cette mission, conduite par une section du 3e RG, a été accomplie avec la coopération d’une section de sapeurs africains, coopération d’autant plus aisée que les deux chefs de section étaient camarades de DA (Division d’Application) dernière année de stages qui préparent les lieutenants à prendre le commandement d’une section et qui regroupent des élèves français et étrangers). La construction de ce pont, modèle de coopération internationale, a permis une relance économique du sud de Bangui, poumon économique de la capitale. L’ouverture de ce nouvel axe de circulation garantit la reprise des échanges et offre la possibilité aux VBCI (Véhicule Blindé de Combat de l’Infanterie) de varier leurs itinéraires. Cet ouvrage d’importance a été inauguré par madame Catherine Samba Panza, chef de l’État de transition Centrafricain, en présence du général Bellot Des Minières, commandant la force SANGARIS et la 1re brigade mécanisée, et du colonel Michel, chef de corps du 3e régiment du génie.

OPÉRATION SANGARIS : LE 3e RG EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, UN FERME ENGAGEMENT.

Pont Bailey à Bangui

6 Sapeur | La revue du Génie

Vie des Unités

Le 6e régiment du génie a fêté ses 120 ans de présence en Anjou à l’occasion d’un exercice en terrain libre du 11 au 15 novembre 2014. Les sapeurs de marine ont vécu

l’expérience d’une immersion dans l’agglomération angevine, s’insérant totalement dans la vie économique et le quotidien des Angevins. Ils ont ainsi pu profiter d’un terrain d’exercice grandeur nature et des plus réalistes. Renforcé par une dizaine d’unités, l’exercice « Angers Terrain Libre » a réuni plus de 700 militaires de l’armée de Terre, mais aussi des forces de sécurité de la police, de la gendarmerie et de la sécurité civile, qui ont pu faire la démonstration de leurs savoir-faire, souvent de façon combinée.

Pendant quatre jours, ces unités ont œuvré selon un scénario minutieusement préparé pendant plusieurs mois par le 6e régiment du génie, en concertation avec la ville d’Angers et la Préfecture : franchissement, construction d’une FOB1, combat en zone urbaine, maintien de l’ordre, évacuation de population, accident industriel... Autant de conditions extrêmement variées qui ont permis de faire étalage de la multiplicité des savoir-faire du génie en opération extérieure comme sur le territoire national. L’interarmes n’était pas en reste puisque le 2eRIMa a pu évoluer en ville avec ses VBCI2. Le commandement et la coordination de cet exercice étaient assurés depuis le poste de commandement régimentaire (PCR) déployé en centre-ville et agrégeant les DL3 des autres unités.

A cette occasion, le régiment a aussi pu impliquer la population et notamment les écoles du département. En effet, les médias se faisaient l’écho des activités au jour le jour et la population était

invitée à se rendre sur les différents lieux d’entraînement, où elle était accueillie et bénéficiait de présentations de matériels et d’engins. En collaboration avec la direction académique, les scolaires, avec leurs enseignants, bénéficiaient d’un traitement spécial puisqu’ils plastronnaient l’exercice sur un mode RESEVAC4. Récupérés dans leurs écoles, ils étaient évacués par moyens militaires, franchissaient la Maine par moyens du génie et étaient accueillis sur la FOB où ils étaient pris en charge par un CRER5 déployé.

Sciemment planifié durant la semaine du 11 novembre, cet exercice a également permis de donner un sens particulier aux commémorations des 100 ans de la Grande Guerre. La cérémonie du 11 Novembre était étoffée par la présence d’unités et de matériels déployés pour l’occasion. De même, des animations ont été proposées à la population : concert de musique militaire avec la fanfare du 6e RG aux Greniers St Jean et conférence historique sur la Grande Guerre prononcée par le colonel Goya et l’universitaire M. Jacobzone, au centre des congrès d’Angers.

L’exercice s’est terminé par une magnifique prise d’armes sur l’eau. L’ensemble des moyens de franchissement avait été regroupé sur la Maine, sous le château d’Angers. Les troupes ont pu marquer la fin des manœuvres militaires et célébrer les 120 ans de présence du régiment à Angers, en compagnie des Angevins venus en nombre.

LE 6e RG : 120 ANS DE PRÉSENCE DANS SA GARNISON

1. Base d’Opération Avancée2. Véhicules Blindés du Combat de l’Infanterie3. Détachement de Liaison4. Évacuation des ressortissants5. Centre de Regroupement et d’Évacuation des Ressortissants

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Vie des Unités

Le second semestre 2015 va voir arriver de nouveaux équipements dans les unités du génie. Après une loi de programmation militaire un peu décevante pour

les sapeurs, l’arrivée du VAB ULTIMA et d’une quantité importante des panoplies FELIN1 est une excellente nouvelle. La combinaison de ces deux matériels apportera aux sapeurs des capacités d’appui, en particulier au contact, bien supérieures à celles dont ils disposent actuellement.

Génération ultime du VAB2

Présenté à l’École du génie au début de cette année par le groupement MOB-AGESTER de la STAT, en présence du général de division Alabergère, commandant l’Ecole du génie, et du général de brigade Beaudoin, directeur de la STAT3, le VAB U a impressionné les stagiaires, les cadres de l’école ainsi que les représentants des régiments.

Ce véhicule dispose en effet d’une protection renforcée non seulement contre les projectiles (niveau 3+) mais aussi contre les engins explosifs grâce à ses sièges anti-mines et à son système de sangles. Nombre de blessures sont de fait dues à des chocs entre le matériel mal arrimé et les victimes au moment de l’explosion. De plus, un filet anti RPG (lance-roquette) pourra être installé.

Mais c’est surtout dans sa partie autodéfense que ce VAB apporte la plus importante avancée. D’une part avec la protection des tireurs arrière et l’installation éventuelle du kit de détection de départ de coup (SLATE), et d’autre part avec la mise en place d’un tourelleau télé-opéré équipé d’une mitrailleuse 12,7. Apportant protection et précision, cet équipement donne à la section de combat du génie une puissance de feu qu’elle ne possédait pas. La dotation de quatre engins par section est actuellement en discussion et permettrait un appui feu conséquent. Cela amènerait aussi à repenser la position du sous-officier adjoint qui pourrait se voir confier la conduite de ces appuis.

Bien entendu, le VAB U permettra aux sapeurs d’utiliser l’ensemble du matériel FELIN : rechargement des batteries, utilisation du RIF NG et prédisposition pour la réception d’une dalle SITTEL. S’agissant de cette dernière, la réécriture prochaine du GEN 36.0014 permettra de préciser que les chefs de groupe devront en être équipés, ce qui numérisera plus avant la section de combat du génie.

Un sapeur « félinisé »Considérée comme une fonction opérationnelle prioritaire par le CEMAT5 dans son nouveau format d’armée, le génie devrait se voir doté de près de 1800 collections FELIN d’ici à la fin de l’année 2016. Toutefois, la réforme en cours a repoussé la sortie du plan d’équipement et les chiffres pourraient évoluer.

Cet équipement, totalement compatible avec le VAB ULTIMA, apporte une plus-value indéniable dans les domaines de la protection (gilet pare-balle, tenue NRBC) et de l’agression grâce aux éléments d’observation et de visée qui accompagnent le FAMAS FELIN : jumelle de vision nocturne MINIE, viseur clair, OVD6… De plus, les combattants débarqués seront équipés du RIF7 nouvelle génération, accélérant la circulation de l’information au sein de la section de combat. En outre, la possibilité d’envoyer des photos ou de la vidéo donnera une nouvelle dimension à l’appui que peut fournir le génie en utilisant, par exemple, le télé-diagnostique. Mais le RIF permet aussi de s’intégrer parfaitement dans le réseau radio de l’élément interarmes (IA) appuyé. L’élément génie détaché percevra ainsi la situation tactique de la même manière que l’IA et pourra d’autant mieux répondre à ses attentes.

A l’épreuve des OPEXIl est prévu aujourd’hui de projeter avant la fin de l’année 2015 une douzaine de VAB ULTIMA afin de renforcer les unités du génie engagées. S’agissant des kits FELIN, une section de combat du génie a déjà été envoyée sur le sol africain. Ces projections permettront sans aucun doute de mieux appréhender la complémentarité du binôme VAB ULTIMA – FELIN. Et pour compléter ces enseignements et tirer tous les avantages de ces matériels pour la sape, des expérimentations seront conduites tout au long de l’année 2016, au travers des différentes rotations en centres spécialisés entre autres.

1. Fantassin à équipements et liaison intégrés2. Véhicule de L’Avant Blindé3. Section technique de l’armée de Terre4. Manuel d’emploi des sections de combat du génie5. Chef d’État-major de l’Armée de Terre6. OVD : oculaire à vision déportée7. Réseau d’information du fantassin : système de

communication radio interne à la section

VAB ULTIMA ET FELIN

8 Sapeur | La revue du Génie

Vie des Unités

Trois sections FOS ont été créés dans l’armée de Terre, aux 6e RG, 17e RGP et 13e RG, pour répondre au besoin du renforcement de la fouille opérationnelle. Les autres

régiments auront également bientôt leur section FOS. L’armée de Terre peut désormais s’appuyer sur la qualification «fouille opérationnelle complémentaire» (FOC) détenue par tous les sapeurs de génie combat et à un niveau supérieur, sur les compétences «fouille opérationnelle spécialisée» de ces sections FOS.

Composée de deux groupes FOS, la section FOS est une petite unité qui s’intègre facilement au sein d’un SGTIA pour une mission ponctuelle. Des procédures efficaces lui permettent de fouiller plusieurs objectifs dans un délai très restreint et un contexte tactique de haute intensité. La FOS doit pouvoir intervenir en milieux périlleux (grottes, puits, égouts…) et dans des bâtiments inoccupés, où l’on prend en compte une suspiscion de piégeage. Les procédures et les matériels complexes à maîtriser nécessitent de nombreuses heures d’entraînement.

Pour la première fois, dans le cadre de sa montée en puissance, la section FOS du 13e RG a vérifié ses acquis au CENZUB. Ce nouveau lieu d’instruction pour la FOS offre des possibilités de scénarios décuplées avec ses habitations inoccupées et son réseau souterrain. L’environnement interarmes du camp est aussi une dimension tactique importante. Ce mois de mars 2015, lors d’une opération « Cordon and search », les sapeurs ont pu pleinement valider leurs techniques en prélèvement de ressources et leur capacité à appliquer des procédures pour le Guépard.

Un compte rendu minutieux des opérations de fouille a ensuite été rédigé par le lieutenant Klotz, chef de la section FOS. Source importante de renseignement, ce rapport est très demandé à tous les niveaux de commandement. Les ressources trouvées sont, quant à elles, récupérées par des spécialistes FORENSIC pour réaliser des analyses ADN, électroniques, biométriques…

Pour résumer, avec un groupe FOS de 10 personnes, il est possible d’obtenir du renseignement ayant un impact au niveau théâtre, parfois même au niveau stratégique (identification de réseaux terroristes, trafic d’armes...).

UNE PREMIÈRE AU CENZUB POUR LA SECTION FOUILLE OPÉRA-TIONNELLE SPÉCIALISÉE (FOS) DU 13e RÉGIMENT DU GÉNIE !

Un sapeur classe une ressource trouvée lors de la fouille du bâtiment

Fouille opérationnelle d’un bâtiment par la section FOS

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Vie des Unités

Fidèles aux savoir-faire et à l’excellence des EOD français du génie, les équipiers du 17e RGP possèdent une compétence et une expérience éprouvée dans le domaine

des munitions et des explosifs. Ils sont actuellement déployés sur tous les théâtres et plus particulièrement au Sahel. Face à la menace, les EOD (Élément Opérationnel de Déminage) du « 17 » s’adaptent en permanence pour neutraliser tout type d’IED (Engin Explosif Improvisé) auquel la 11e brigade parachutiste pourrait faire face. La section EOD du 17e RGP est unique en ce sens qu’elle offre à tout instant une capacité EOD aéroportée, mise en place par la troisième dimension. L’équipe EOD/TAP type se compose de quatre parachutistes équipés en gaine (deux équipiers qualifiés IEDD – Intervention sur Engin Explosif Improvisé et deux auxiliaires EOD) et d’une gaine collective GC23. Ainsi, intégrée à l’alerte GUEPARD ENU TAP permanente à 12 heures (Dispositif d’alerte pour le départ en opération, Echelon National d’Urgence, Troupe Aéroportée), l’équipe a déjà montré toute sa capacité de réaction et son savoir-faire lors de la mise à terre d’EOD au Nord Mali en 2013. Lors des opérations au Sahel, les EOD ont mis en œuvre tout l’éventail de leurs savoir-faire. Ils ont procédé entre autre, à l’identification et la destruction de munitions, au traitement d’IED, à la neutralisation de suicide bomber, à des fouilles, à du dépiégeage et à de l’analyse post-explosion. L’ensemble de ces missions sont effectuées avec un matériel réduit, les équipes progressant soit à pied, soit en véhicule léger Auverland.

D’autre part, les EOD du 17e RGP entretiennent d’étroites relations avec les autres sections de la SLRO - Section de Liaison et de Reconnaissance Offensive (GCP, PCG, Fouille)- et les renforcent fréquemment, leur apportant une compétence essentielle sur le traitement des engins explosifs improvisés. Ils élaborent également un partenariat avec la BFST (Brigade des Forces Spéciales Terre), dans le cadre du nouveau groupement d’appui aux opérations spéciales

(GAOS). La section EOD, de par sa spécificité 3D, propose et essaie régulièrement des nouveaux matériels en recherchant constamment un gain de poids et d’encombrement sans nuire à la sécurité (test des « mini-hook », détecteur de mine compact « MIMID », ligne de tir allégée, chariot porte charge après mise à terre « CARIX »).

Cette capacité offre une réelle plus-value à la brigade en lui permettant, instantanément, de disposer d’une équipe d’intervention pour sécuriser un itinéraire lors d’une infiltration, déjouer les pièges lors d’une prise d’APOD (AirPort Of Debarcation), traiter des munitions, inventorier des dépôts, sécuriser des saisies d’armes et de munitions et intervenir sur tout type d’IED, tout en maintenant une réelle liberté de manœuvre à la force déployée.

LTN Arnaud BRUNAT - CDS EODD

LA SECTION EODD (ÉLÉMENT OPÉRATIONNEL DE DÉMINAGE – DÉ-POLLUTION) DU 17e RÉGIMENT DU GÉNIE PARACHUTISTE (17e RGP)

Neutralisation d’IED et analyse

Entraînement d’intervention

10 Sapeur | La revue du Génie

Vie des Unités

De Kidal à N’Djamena, en passant par Gao, Niamey, Dirkou et Madama, le 19e régiment du génie (19e RG) a été au cœur du lancement de l’opération Barkhane,

opération de lutte contre les groupes armés terroristes dans la bande sahélo-saharienne.

De septembre 2014 à janvier 2015, une centaine de sapeurs du 19e RG ont été déployés au Mali, au Niger et au Tchad, dans le cadre de l’opération Barkhane.

Le détachement le plus important se trouvait à Gao, où une section de combat, renforcée d’un groupe organisation du terrain (OT) et d’une équipe EOD (Explosive Ordnance Disposal), a appuyé l’action du groupement tactique désert (GTD) armé par le 35e régiment d’infanterie. Unique pion de manœuvre génie au Nord Mali, la section a participé à l’ensemble des opérations et suivi un rythme d’engagement intense. En quatre mois, elle a pris part à une dizaine d’opérations majeures, de la frontière nigérienne à la frontière algérienne, parcourant plus de 5 000 km.

Le risque « mines » étant prégnant, les sapeurs d’Afrique ont effectué des ouvertures d’itinéraires, des vérifications de non pollution et sont intervenus sur quelques incidents. Ils ont en outre réalisé une trentaine de fouilles, découvrant plusieurs tonnes d’armements, de munitions, d’explosifs, et de matériels divers, destinés à fabriquer des IED (Engin Explosif Improvisé). Enfin, la section a appuyé les convois du bataillon logistique à Tessalit et Tombouctou.

Le groupe OT a été lui aussi très employé, en particulier à Tessalit, pour permettre le stationnement d’un sous GTD. Composé de sapeurs d’appui au déploiement lourd, il a apporté une véritable plus-value dans l’optimisation des moyens et du temps imparti.

Au Niger, à Niamey, les deux CADL (Compagnie d’Appui au Déploiement Lourd) du régiment se relaient pour armer, depuis septembre, et avec leurs propres engins, une section travaux. Depuis son arrivée sur le théâtre, celle-ci a créé plus de 2 000 mètres de piste et deux plateformes logistiques, soit près de 50 000 tonnes

de latérite posées. La section a détaché un groupe à Madama, en renfort du 25e RGA, pour extraire les matériaux de carrière.

A Dirkou, le régiment a armé et commandé un détachement de liaison et d’appui opérationnel (DLAO), en collaboration avec l’armée nigérienne. Profitant de sa dominante « génie » et prenant en compte les aspects Force Protection, infrastructure, énergie et bien-être esquissés lors des reconnaissances du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) basé à N’Djamena , il a procédé à l’installation d’un camp ex-nihilo, afin de renforcer le dispositif au Nord Niger. Au PCIAT tout comme au poste de Joint Force Engineer (JFE, « conseiller » génie du COMANFOR) des officiers du régiment ont œuvré à la conduite et à la planification des opérations.

Ainsi, d’un bout à l’autre d’un théâtre d’opération immense et tout au long de la chaîne de commandement, le 19e RG a pleinement participé à cette opération majeure pour les armées, en mettant en œuvre une large palette de ses savoir-faire.

Cet effort se poursuit, puisqu’une section comprenant un groupe travaux et un groupe d’aide au déploiement d’urgence vient d’être projetée au Tchad, en avril, pour effectuer des travaux de restructuration du camp d’Abéché.

BARKHANE : LE 19e RG AU CŒUR DE LA RÉGIONALISATION

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Vie des Unités

Le 25e régiment du génie de l’air est une unité de l’armée de l’Air composée de sapeurs de l’armée de Terre. Son expertise : l’infrastructure horizontale. Illustration avec

l’opération Barkhane.Sable et vent sur Madama ! Ce cocktail sans eau traduit bien les conditions rustiques rencontrées par les militaires déployés au nord du Niger, dans les confins du désert du Ténéré. Les fines particules de sable portées par des rafales de vent sont une plaie, aussi bien pour les hommes que pour la mécanique.

Expert dans le domaine de l’infrastructure horizontale, le régiment est réparti sur l’ensemble de la bande sahélo-saharienne (BSS) avec deux missions principales. La première est axée sur l’appui au déploiement comme à Madama. En second lieu, il assure l’appui au stationnement pour la création d’aires aéronautiques conformément au schéma directeur de l’infrastructure, notamment à Niamey (Niger) et à N’Djamena (Tchad). Sur la base aérienne tchadienne, les compagnies opérationnelles du génie de l’air (COGA) se succèdent tous les quatre mois. «Durant notre mandat, nous avons travaillé sur l’aire logistique de stockage, sur la plateforme pour les futurs bâtiments de l’escale et du groupement de transport opérationnel ainsi que sur l’aire de stationnement pour l’A400M», détaille le capitaine Laurent, commandant le détachement du 25e RGA à N’Djamena. C’est un vaste chantier qui impose un rythme de travail soutenu. De jour comme de nuit, des sapeurs s’affairent sur la plateforme aéronautique. Durant leur mandat, les 50 sapeurs du génie ont abattu un travail titanesque. Partis d’une zone marécageuse, ils ont progressivement construit une vaste zone aéronautique. Ils ont posé quelque 750 toupies de béton. «L’armée de l’Air nous équipe très bien, explique le capitaine Laurent. Nous avons déployé 60 engins spécialisés et deux centrales à béton pour le chantier de N’Djamena.» Les conducteurs d’engins sont aux petits soins, ils se chargent des opérations d’entretien, du graissage et du nettoyage à haute pression. Les véhicules du génie affichent ainsi une disponibilité exemplaire et en cas de panne l’équipe de dépannage accourt.

Les moyens des unités d’appui au déploiement (UAD), réalisés par le groupement aérien des installations aéronautiques (GAIA) ont la particularité d’être aérotransportables. Lors d’une ouverture de théâtre, les sapeurs sont déployés en avant avec du matériel « léger » pour établir une piste et la maintenir en condition opérationnelle. Les autres les rejoignent avec des éléments un peu plus lourds pour réaliser des travaux de plus grande ampleur.

« Au sein de la BSS, nous disposons d’une capacité d’appui au commandement par la réalisation de plans des différentes zones de stationnement et pistes, mais également la reconnaissance de terrains

sommaires ou revêtus, détaille le commandant des UAD de l’opération Barkhane. Mais des éléments du génie de l’air se sont également rendus en dehors de la BSS comme en Guinée Conakry fin 2014.» Le 25e RGA a déployé des sous-officiers pour assurer la conception des chantiers de N’Djamena et de Niamey mais également pour délivrer son exper-tise sur des pistes sur lesquelles la force pourrait se déployer. Cette cellule d’as sistance à la maîtrise d’œuvre offre la capacité d’agir à tous les niveaux du pro jet : de la conception à la réalisation des différents chantiers. «L’expertise va jusqu’à donner les dimensions de la structure en fonction des caractéristiques des différents porteurs et des normes de l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI), sou ligne l’adjudant Sylvain, chef de la cellule. Les plans présentent également le volume de béton ou d’enrobé nécessaire pour l’ensemble ou une partie du projet. »

La reconnaissance de terrain est une capacité-socle du 25e RGA indispensable lors d’une entrée en premier. Pour les ter rains sommaires (TS), le régiment projette une poignée de spécialistes pour relever les différentes dégradations. Ces derniers vérifient les dégagements présents autour de la piste, puis sa résistance à l’aide d’un pénétromètre à choc. «Pour les TS, nous formons également des membres du 17 régiment du génie parachutiste et du com mando parachutiste de l’air n° 10 (CFA 10), précise le capitaine Laurent. En revanche, le 25e RGA est la seule unité des armées à pou voir réaliser cette opération sur les terrains revêtus.» Lors d’une ouverture de théâtre, comme pour l’opération Barkhane, cer tains sapeurs du 25e RGA, aguerris, accom-pagnent les membres du CFA 10 pour apporter leur expertise technique.

Suivant les normes strictes de l’OACI, la reconnaissance de piste revêtue consiste tout d’abord à relever toutes les dégrada tions sur une aire aéronautique et faire un test sur la force portante. Les spécialistes font ensuite un carottage sur différents points de la piste pour extraire des échan tillons de la structure existante. Après ana lyse, ils sont en mesure de valider la bre telle, les différents parkings et également la piste en fonction des aéronefs qui seront amenés à se poser où à stationner. J-L.N

EN PISTE AVEC LE GÉNIE DE L’AIR

12 Sapeur | La revue du Génie

Vie des Unités

En 2013, le GUEPARD du 31eRG ouvre la route de la 3e BLB lors du déclenchement de l’opération SERVAL. Deux ans plus tard, l’histoire se répète. Les éléments du 31 en alerte

au sein de l’Echelon National d’Urgence du 31 se déploient en Irak, aussi bien dans sa composante « appui direct » qu’ « appui général ». Ce déploiement au Moyen-Orient démontre une fois de plus que le génie s’adapte parfaitement à ces missions d’appui aux unités étrangères, savoir-faire cultivé et reconnu depuis des décennies notamment en Afrique et en Afghanistan.

Un appui au déploiement adapté et réactif.Préparé en amont par le chef BOI du régiment au sein de l’équipe précurseur de la 3e BLB, il illustre la continuité et la complémentarité des appuis cultivées au 31e et menées dès les premiers jours de l’opération. En effet, le dialogue entre le chef BOI du 31 et l’officier chargé de la reconnaissance du SID à Bagdad en janvier 2015 a permis d’optimiser l’emploi des capacités de la main-d’œuvre militaire (MOM) dans le cadre du schéma directeur infrastructure du théâtre. La modularité et la réactivité du module Appui au Déploiement Opérationnel (ADO) ont parfaitement répondu au besoin initial du déploiement, dans un contexte sécuritaire dégradé. Les sapeurs d’Afrique ont notamment permis de sécuriser les réseaux électriques, de réhabiliter les réseaux de distribution d’eau, de transformer certains CORIMEC hébergement en centre opération du détachement, en centre transmission, en ROLE 1. L’« ADO » a également participé aux travaux de force protection afin de valoriser le dispositif du camp Monsabert où stationnent les éléments français

à Abou Grahib. Enfin, l’action des électromécaniciens s’est révélée déterminante pour garantir l’autonomie en énergie du site et le renforcement des mesures passives de protection.

Un mentoring « génie » de l’état-major divisionnaire aux unités engagées dans les opérations.Parallèlement, la composante combat est engagée aussi bien dans le Kurdistan irakien que dans les environs de la capitale. Elle s’appuie sur des Détachements d’Instruction Opérationnelle (DIO) dont le format diffère en fonction des missions (module organisation du terrain en plus, module CIED) aussi bien au profit des Peshmergas que de l’armée irakienne ou de l’Iraqui Counter Terrorism Service, les forces spéciales irakiennes. Enfin, le savoir-faire et l’expérience des sapeurs français sont particulièrement appréciés au sein de l’état-major de la 6e division irakienne. A ce niveau, un officier génie français conseille l’état-major irakien dans ses travaux de conception et de planification des opérations en cours.

Le génie français en Irak, par ses différentes composantes et à différents niveaux, a permis à la force de se déployer en quelques semaines dans un contexte sécuritaire difficile et d’appuyer de façon cohérente la préparation opérationnelle de l’armée irakienne, notamment face à la menace IED. Le sens de l’adaptation et le pragmatisme du sapeur se sont révélés être des facteurs clés de succès pour répondre aux défis de cet engagement hors normes.

Cne M., conseiller génie de la 6e division irakienne.

IRAK : NOUVELLE OUVERTURE DE THÉÂTRE POUR LE 31 AU CŒUR DE LA COMPLÉMENTARITÉ ENTRE

« APPUI DIRECT » ET « APPUI GÉNÉRAL »

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Vie des Unités

Destruction de puits avec Harpie1, destruction du matériel saisi lors de fouilles à Barkhane2, réalisation de fourneaux et effraction chaude : le tir à l’explosif est

bien l’apanage du sapeur. Toutefois, le règlement qui encadre la formation et l’entraînement de nos soldats ne répond plus aujourd’hui totalement à leurs besoins en opération. Ainsi, l’École du génie s’est lancée dans une refonte globale de ce domaine. De nouveaux procédés, impliquant une redéfinition des responsabilités, seront mis en place, et la formation, conçue sur le modèle de l’IST-C3, est en cours de modification. Dans le même temps, de nouveaux matériels et des infrastructures de tir adaptées vont faire leur apparition.

L’IST-C-ExploAfin de répondre au mieux aux besoins des forces terrestres, est apparue la nécessité de revoir les procédés de mise en œuvre des explosifs. Ces modifications ont été conduites sur la base des quatre principes de l’IST-C :L’efficacité L’ISTC-E vise à améliorer le comportement des combattants en s’appuyant sur la répétition des gestes, la maîtrise des techniques de mise en œuvre et des procédures de tir. Toutefois, à la différence du tir avec l’armement individuel, la mise en œuvre des explosifs est une opération qui se réalise en équipe. Ainsi, il passe par cette maitrise individuelle des équipements et des explosifs en dotation, mais aussi par une connaissance des procédures afin de garantir une parfaite coordination entre l’équipe de destruction et les unités qui l’entourent.Le réalisme Afin que tous les tireurs maîtrisent ce tir, il convient tout d’abord qu’ils dépassent leur éventuelle appréhension de cet armement. La manipulation d’un explosif n’est dangereuse que pour celui qui ne

le connaît pas. Les tireurs doivent donc se sentir en confiance avec ce matériel. Il est nécessaire que les combattants s’entraînent dans les conditions les plus proches possible des opérations afin que les soldats fassent preuve d’automatisme. La sécurité Le respect de la réglementation est un gage de sécurité, non un frein. L’instruction et l’entraînement seront donc basés sur la progressivité afin d’amener les soldats à pratiquer le tir à l’explosif avec de plus en plus d’efficacité mais toujours en sécurité. Le chef devra ainsi apprécier la maîtrise des techniques de son unité et adapter les tirs et l’environnement (tirs techniques avant de passer en ambiance tactique, tir de jour avant de faire un tir de nuit…), en fonction du niveau de cette dernière.La responsabilisation L’unité qui a reçu la mission destruction est souvent détachée et doit être autonome dans la réalisation de sa mission. Il est donc nécessaire de donner plus de responsabilités aux échelons subordonnés, en particulier aux chefs de groupe de combat du génie qui seront entraînés à mettre en œuvre des explosifs de manière autonome du point de vue technique. Afin de répondre à ces principes, il était nécessaire de redéfinir la formation actuelle de tous les acteurs entrant dans la mise en œuvre d’explosif, du directeur de tir à l’exécutant, en passant par le moniteur. De même, toutes les fonctions opérationnelles n’ont pas le même besoin. Il a donc été décidé de créer différents modules en partant d’un pack TTA4, permettant les mises en œuvre basiques, jusqu’au module « GEN expert » réservé à une toute petite population de cadres du génie. Ces modules sont en cours d’élaboration et la structure exacte n’est pas encore arrêtée.

Le matérielAfin de suivre les évolutions technologiques et permettre aux forces terrestres d’être toujours plus efficaces, plusieurs contrats ont été signés par la DGA5 cette année et de nouvelles « munitions » vont venir renforcer l’arsenal des unités du génie.

IST-C EXPLO

14 Sapeur | La revue du Génie

Vie des Unités

DosUn effort a été fait dans le domaine du combat en zone urbaine avec l’acquisition du PASSMU6 et de la bande explosive autocollante (BEA). Le PASSMU est un système qui permet de réaliser une brèche dans un mur. Il en existe deux versions, une lourde et une légère, suivant le type de mur que l’on cible. La BEA servira, quant à elle, à réaliser une effraction rapide en détruisant l’ouvrant sélectionné (porte ou fenêtre). S’agissant du successeur du PLA-NP (pain plastique), il devrait arriver au début de l’année 2016 sous la dénomination de pain explosif malléable (PEM). Les derniers essais de validation seront effectués cet été par la STAT7. Possédant une brisance de 23 GPa, il sera un peu plus puissant que le PLA-NP (20 GPa) et il contiendra un marqueur permettant de le détecter plus facilement, comme l’impose le traité de Montréal.Enfin, des projets sont en cours sur le renouvellement des exploseurs, l’adaptation des lots de mise en œuvre et l’acquisition de système de mise à feu par onde de choc.

Les infrastructuresPour mener à bien la formation et l’entraînement de manière satisfaisante, en considérant les nouvelles procédures et les nouveaux matériels, il était nécessaire d’adapter nos infrastructures de tir. Trois projets sont lancés dans ce but :

• création d’un complexe d’effraction permettant l’entraînement du tir à l’explosif dans le cadre d’un combat en zone urbaine (arrivée prévue en 2018) ;

• réalisation de portiques simulant un ouvrant (2016) ;• réalisation de cibles simulant un mur et permettant la mise en

œuvre du PASSMU et de moyens de circonstance comme les croisillons (2016) ;

Il est clair que malgré ces changements, la pratique des explosifs restera compliquée à cause de règles de stockage contraignantes et de polygones de tir indisponibles. Toutefois, il est nécessaire pour les Sapeurs de faire preuve de persévérance afin de conserver cette expertise spécifique de l’arme de génie.

CBA PAUL (DEP)

1. Opération de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane2. Opération menée au Sahel par l’armée française contre les

groupes armés terroristes3. Instruction sur le Tir de Combat4. Texte Toutes Armes5. Direction Générale de l’Armement6. Passe Muraille7. Section technique de l’Armée de Terre

SANGARIS

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RETEXSANGARIS

RETEX SERVAL

Dos> DOSSIER

UN AN DE PRÉSENCE EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, RETOURS D’EXPÉRIENCE ET ENSEIGNEMENTS DU GÉNIE

UN PEU PLUS D’UN AN APRÈS L’INTERVENTION DE LA FORCE SERVAL AU MALI DANS UN CONTEXTE TRÈS DIFFICILE ET FACE À UN ENNEMI DÉTERMINÉ ET BIEN ARMÉ, IL SEMBLAIT INTÉRESSANT DE RÉDIGER UN DOSSIER DES ENSEIGNEMENTS TIRÉS PAR LE GÉNIE LORS DE L’OPÉRATION SANGARIS. CE DOSSIER EST L’ESSENCE DE CETTE SYNTHÈSE.

SANGARIS, RETOURS D’EXPERIENCE

16 Sapeur | La revue du Génie

RETEXUN BILAN TRÈS SATISFAISANT

Dans un pays grand comme la France et la Belgique réunies, souffrant tantôt de sécheresse, tantôt de pluies diluviennes et d’inondations, la Force Sangaris a dû

être projetée et déployée dans un contexte sécuritaire très dégradé dans Bangui pour s’y installer plus durablement avant de contrôler une partie plus importante du pays.

Le succès de l’opération peut s’expliquer par la présence d’unités servant déjà au sein de l’opération BOALI, par la projection rapide de troupes venant du Gabon ou par l’envoi d’unités expérimentées depuis la France.

Pour le génie, bien que la doctrine d’emploi (qui prévoit l’appui d’une compagnie génie par GTIA) n’ait pas été respectée, les succès des missions tiennent avant tout au travail acharné des sapeurs et à un emploi et une coordination des moyens par un JFE (Joint Force Engineer ou chef interarmées du génie de théâtre).

Ce concept, fondé sur la doctrine OTAN et éprouvé aux difficultés d’alors, avait déjà donné satisfaction au Mali un an plus tôt.

L’étude des missions conduites par le génie pendant un an en République centrafricaine montre que le génie a été très employé et que, pratiquement l’ensemble des capacités (à l’exception de la lutte contre IED) a été couvert, confirmant la grande réversibilité des unités de combat du génie : appui au déploiement, protection de la force, appui à la mobilité, franchissement, construction et réfection de ponts, appui direct au combat, contrôle de foule, traitement du danger MUNEX, fouille opérationnelle... L’appui génie a été modelé par les caractéristiques physiques de la RCA, le contexte sécuritaire et les modalités de conduite des opérations sur un théâtre d’opérations particulièrement exigeant qui, une fois encore, a mis en évidence le fait que le génie s’appuie sur des hommes à la fois soldats, sapeurs et spécialistes.

SANGARIS

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EMPLOI TRÈS LARGE DES CAPACITÉS DU GÉNIE

Aux côtés de la force SANGARIS, est présente en RCA la MISCA (Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine) qui ne possède

aucune capacité génie à l’exception d’un engin de travaux rwandais de faible gabarit. Les FACA (Forces Armées Centre Africaines), officiellement recréées depuis le lancement de l’opération, ne constituent pas encore une force militaire crédible.

Dans ce cadre, les opérations se sont d’abord concentrées sur la capitale et l’application de mesures de confiance envers les ex-Séléka, en décembre 2013. En janvier 2014, l’action de SANGARIS a permis de contrôler BANGUI et de soutenir les nouvelles autorités de transition. En février, la Force a pu se concentrer sur la problématique émergente des anti-balakas et les exactions commises, tout en commençant véritablement en mars, une sécurisation de la MSR. Enfin le mois d’avril a vu la force orienter son effort vers l’est.

Ceci s’est traduit par les impératifs suivants dans le domaine génie :

• Participer aux travaux de planification et de conception : fonctions MUNEX, étude de terrains, évaluation de la traficabilité et de délais de déplacement par voie routière.

• Appuyer le déploiement et le stationnement afin de résoudre le problème du manque d’infrastructures sur le camp de M’POKO : aménagement de plateformes, production d’eau et d’énergie, climatisation.

• Homologuer les plateformes aéronautiques en province avant tout déploiement, assurer leur disponibilité.

• Conserver une capacité permanente d’intervention EOD et d’appui aux opérations : sur la capitale en priorité.

• Conserver de manière permanente des moyens d’appui général pour accompagner si besoin un engagement en province.

18 Sapeur | La revue du Génie

RETEXPROTÉGER LA FORCE

La protection de la Force peut s’envisager sous deux aspects : la protection vis-à-vis des menaces extérieures et la prise en compte des risques à l’intérieur des emprises.

L’intrusion et les tirs constituent les menaces extérieures qui pèsent sur les emprises à Bangui comme en province. C’est pour cette raison que les moyens du génie ont fait un effort sur le durcissement des enceintes des camps et sur l’amélioration des conditions de surveillance des installations.

A Bangui, sur le camp de M’Poko, les intrusions nocturnes sont quotidiennes. En province, comme à Sibut ou à Bouar, la Force a été victime de vols consécutifs à des intrusions caractérisées. Le moindre angle-mort dans un dispositif, la moindre faiblesse sur un mur ou une structure d’enceinte est exploitée. Les postes de combat, alignés avec le mur d’enceinte, ont été avancés dans une logique inspirée des travaux de Vauban toujours pertinents. Un Syprope (Système de PROtectection PErimétrique) a été mis en place à compter du mois d’avril 2014.

Protéger du danger MUNEX

De nombreux restes d’explosifs de guerre (REG) sont présents dans les anciennes zones de confrontation. Ils représentent un danger pour la Force, notamment les grenades et les RPG assez répandus. Les grenades sont très bon marché et se trouvent donc facilement en circulation au sein de la population.

Présent à l’extérieur comme à l’intérieur des emprises, le danger MUNEX relève pour l’essentiel de la responsabilité du Génie. Seules des munitions conventionnelles ont été trouvées. Le stockage des munitions et leur quantité (120 tonnes de munitions rien que pour la capitale en six mois) posent un problème majeur de sécurité dans BANGUI.

Lorsque l’autorisation a été donnée, les EOD se sont souvent retrouvés dans l’obligation de détruire au milieu des populations des stocks ou des restes d’explosifs de guerre intransportables.

Éléments constituant le système de protection périmétrique

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GARANTIR LA LIBERTÉ D’ACTION

Sur un théâtre situé à plus de 5000 km de la métropole, sans accès à la mer, et dont la traficabilité des routes reste extrêmement réduite, la liberté d’action de niveau

stratégique passe presqu’exclusivement par l’APOD de Bangui-M’Poko. Les réparations de la piste et des bretelles effectuées de nuit par le détachement du génie de l’Air ont garanti à Sangaris et, au-delà, à l’ensemble des Forces internationales d’assurer la non rupture des flux logistiques AIR (véritable aorte du pays) mais aussi de jouir de cette liberté indispensable à la poursuite de la mission internationale. Pour cela, il a fallu :

• Identifier très rapidement les capacités d’accueil de l’aéroport de Bangui.

• Réaliser les travaux d’urgence permettant d’augmenter les capacités d’accueil de l’aéroport.

• Garantir les flux logistiques intra théâtre par l’ouverture et le maintien en condition des pistes d’aviation.

Comme souvent en Afrique, et notamment en RCA, la liberté d’action au niveau opératif a fortement reposé sur la capacité du 25e RGA à reconnaître, ouvrir et maintenir en condition les pistes secondaires du théâtre.

La soutenabilité de la Force, dépendait ainsi directement des pistes d’aviation de N’Délé, Bouar, Bambari et Bria.

La préservation d’un niveau seuil de liberté d’action a représenté un défi permanent pour une Force de 2000 hommes opérant sur un territoire plus grand que la France, maillé de chemins forestiers rendus difficilement praticables par la saison des pluies.

Les efforts déployés par les éléments génie et la mise en œuvre de savoir-faire « de fortune », sans garantir totalement la liberté d’action du niveau tactique, ont néanmoins permis à la Force de ne jamais rester cloisonnée ou fixée.

20 Sapeur | La revue du Génie

RETEXFAIRE FRANCHIR

Le franchissement est un savoir-faire qui reste totalement d’actualité et qui doit être travaillé en exercice, dans sa globalité, c’est-à-dire au-delà de la technique pure de

montage et de mise en place. A l’instar de ce qui s’est passé un an plus tôt au Mali durant l’opération Serval, les sapeurs ont dû faire franchir les troupes en République Centrafricaine à plusieurs reprises.

Dans ce domaine, deux anticipations se sont avérées particulièrement judicieuses : l’acheminement de 2 portières MLF dès le premier mandat, et l’acheminement d’un pont BAILEY préparé par le mandat Sangaris 2.

Durant cette opération, tous les moyens ont été utilisés.

Par moyens de fortune

Une section détachée auprès d’un GTIA, s’est retrouvée confrontée à la nécessité de lui faire franchir une coupure non reconnue, en vue d’une opération conduite sous contrainte de temps. L’expertise du génie s’est appliquée au fractionnement de la colonne et au franchissement lui-même par la mise en place de deux treuils des deux côtés de la berge permettant de créer un « va-et-vient » de fortune.

Par MLF

Les MLF ont été utilisés à deux reprises au cours du dernier mandat pour faire franchir un SGTIA et en utilisant les bateaux pour remettre à flot et remorquer un bac détérioré au cours des affrontements de 2014.

Sur des ponts reconnus et aménagés

La plupart des ponts mixtes (IPN charpente) en province sont construits pour faire franchir des camions assez lourds. Si de nombreux ponts ont une classe suffisante, pour supporter le poids de VBCI, ils ne disposent que d’une largeur de voie de 2,5 m, conforme aux normes des VHL classiques. Ils ne s’appuient pas sur un platelage de répartition suffisamment solide pour compenser une largeur trop étroite entre les IPN.Les unités ont été amenées à mettre en œuvre des franchissements de fortune et de circonstance.

Par pont Bailey

Le génie a également procédé au début de l’année 2015 au lancement d’un pont Bailey dans le centre de Bangui. Caractéristiques du pont : 30 mètres de portée, 40 tonnes d’acier assemblées à la main, 3 jours de travaux ont constitué une belle mission pour la compagnie de combat, arrivée la semaine précédente sur le théâtre.

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APPUYER LE DÉPLOIEMENT

En raison de la co-localisation des zones de déploiement avec les pistes d’aviation, et de la dualité génie aéronautique/génie travaux, la mission d’appui au

déploiement a été en grande partie confiée au détachement du 25e RGA pour Bangui.

Les moyens génie Terre, quant à eux, ont été détachés auprès de chacun des trois GTIA.

Missions d’appui général réalisées par le 25e RGA :

Appuyer le déploiement de la force Sangaris en Centrafrique par :• remise à niveau des zones aéronautiques ;• création de plots SEA sur l’APOD de Bangui ;• aménagement intérieur du camp de M’POKO (Bangui) ;• réalisation de l’extension Nord du camp de M’POKO situé sur

l’aéroport de Bangui.

Appuyer la mobilité de la Force par l’identification, la réparation et l’entretien de plateformes revêtues et de circonstance :

• maintien en condition opérationnelle de l’aéroport de Bangui (partie civile et militaire) ;

• reconnaissance et expertise des pistes revêtues au profit du JFACC (Berengo, Berberati, …) ;

• reconnaissance des terrains sommaires au profit du JFACC (Bossangoa, Bozoum, Paoua, …) ;

• recueil et mise à jour de renseignements terrain pour tous les terrains d’aviation.

Missions d’appui général réalisées par le génie Terre :• protection physique des installations et de la Force (check-point,

postes de combat...) ;• réalisation/rétablissement d’infrastructures horizontales (routes,

voies d’accès…) ;• réalisation d’infrastructures à vocation opérationnelle (dépôt

de munitions avancé de SIBUT) ;• protection contre l’incendie (camp de M’POKO prioritairement) ;• production et traitement de l’eau de M’POKO uniquement) ;• production d’énergie (toutes emprises).

22 Sapeur | La revue du Génie

Focus« ATTENTATS À PARIS » SECTEUR SÉVIGNÉ – SECTEUR MON-

TROUGE – SECTEUR CHARONNE (7, 8 ET 9 JANVIER 2015)

La Brigade au plus près du drame.

Interview MC Jean-Pierre Tourtier, médecin en chef de la Brigade.

ADH : Comment s’organisent les secours médicaux sur ce type d’intervention ?

L’une des forces de la Brigade est son statut militaire. Avoir dans nos équipes des médecins parfaitement formés à la prise en charge de blessés par balle est un atout indéniable. Leur expérience dense de terrain, suite à leur projection sur les récents conflits africains et afghan, est une force. Notre protocole répond à une doctrine de traumatologie : le damage control. Appliquée dans notre pratique pré-hospitalière, cette stratégie implique tous les acteurs, du secouriste au médecin, illustrant le caractère collectif de la manœuvre. Celle-ci repose sur quatre grands principes :

• Demande de renfort : prévenir rapidement le centre opérationnel pour obtenir les moyens supplémentaires nécessaires.

• Prise en charge secouriste : arrêt des hémorragies externes au moyen de garrot, point de compression ou pansement compressif ; mise en position d’attente pour un blessé grave. C’est grâce à ces actions menées dès les premières minutes que nos sapeurs-pompiers sauvent des vies ! Ils ont un rôle initial majeur dans une intervention de ce type.

• Prise en charge médicale : aidés des secouristes de la Brigade, les infirmiers et médecins vont au plus vite lutter contre l’acidose (augmentation de l’acidité du sang), l’hypothermie (baisse de la température du corps) et contre l’installation de la coagulopathie (défaillance des mécanismes de coagulation).

• Transfert hospitalier : le plus rapidement possible après sa stabilisation, le patient sera évacué vers un service de réanimation spécialisé en traumatologie. Le risque d’hémorragie interne est fréquent et difficilement détectable sur le terrain. Il s’agit donc d’assurer une hémostase chirurgicale définitive (arrêt du saignement), de permettre au patient de survivre et aux médecins réanimateurs de poursuivre la lutte contre la coagulopathie.

Lors de ces trois interventions difficiles, j’ai été marqué par l’engagement des équipes et leur capacité d’adaptation à des situations atypiques. La remarquable collaboration entre d’un côté les sapeurs-pompiers, les infirmiers et les médecins de la BSPP, et de l’autre les équipes du SAMU, a permis un résultat collectif : augmenter au maximum les chances de survie des blessés. Cela nous permet également d’avancer et de chercher à toujours s’améliorer, en associant à ces événements une démarche qualité. La Brigade et les SAMU travaillent d’ores et déjà ensemble sur un protocole de recherche pour l’apport de facteurs de coagulation dès la phase pré-hospitalière pour les blessés en choc hémorragique.

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La BSPP en appui des forces de l’ordre

Sur ces trois faits liés au terrorisme, de nombreuses forces de la gendarmerie et de la Police nationale ont travaillé conjointement pour sécuriser la population et détruire la menace. Au sein de ces deux entités, on retrouve des groupes spécialement entraînés pour des interventions impliquant des forcenés, preneurs d’otages et autres suspects dangereux : le GIGN, le RAID et la BRI. Parmi eux, la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la Police nationale a la particularité d’être médicalisée par des hommes de la Brigade. Pour chaque intervention programmée, comme les interpellations à 6 heures du matin au domicile d’un suspect, ou celle inopinée comme à la porte de Vincennes, un médecin est constamment au bout de la colonne d’assaut. L’intérêt de sa présence est justifié par deux missions principales :

• extraire les blessés pendant l’assaut et apporter les premiers soins dans la zone « rouge » (interdite à tous à l’exception du groupe) ;

• assurer le lien entre les forces Police dans la zone « rouge » et les forces BSPP, en attente dans la zone de soutien (le médecin informe le COS et le DSM de la manœuvre, anticipe les éventuels besoins de renfort, informe le DSM en temps réel du nombre et de l’état des éventuels blessés et prévient lorsque la zone est sécurisée pour permettre l’accès aux sapeurs-pompiers).

Ce partenariat, créé il y a cinq ans, permet d’améliorer considérablement l’efficacité et l’interopérabilité entre les différents intervenants lors d’une situation de crise. Sur ce genre d’opération, la Brigade se met à la disposition des forces de l’ordre pour que chacun intervienne en toute sécurité.

Focus

24 Sapeur | La revue du Génie

Focus

D’octobre 2014 à février 2015, des détachements successifs composés de personnels des trois unités des ForMiSC sont intervenus dans la lutte contre l’épidémie

Ebola en Afrique. Cette mission innovante s’est déroulée dans un cadre très particulier pour trois raisons :

•un contexte complexe et exigeant pour agir face à une crise d’ampleur régionale avec de très nombreux acteurs humanitaires et institutionnels ;

•une menace diffuse car il fallait agir en réaction face à un virus biologique qui se propageait dans des zones peuplées de populations presque réticentes à se plier aux exigences d’hygiène que requiert la lutte contre cette maladie, alors que les moyens existants se cantonnent essentiellement à la détection et la prise en charge de victimes contaminées;

•une ambition inhabituelle du monde du secours, d’agir dans un cadre interministériel et au sein de structures peu habituées à travailler ensemble pour un projet de si longue durée.

Une réponse globale pour un enjeu mondial

Le virus, essentiellement localisé en Guinée, touche aussi la Sierra Léone et le Libéria. Propagé essentiellement à partir d’un contact cutané, il connaît une accélération brutale à partir du mois d’août 2014. Seules les ONG sont déployées sur le terrain mais leurs capacités sont insuffisantes devant la difficulté de la mission d’assistance aux malades et l’étendue des besoins (plus de 1000 morts en Guinée en octobre 2014). Enfin deux pays francophones voisins, le Mali et la Côte d’Ivoire avec des communautés françaises importantes et des moyens militaires déployés, risquent d’être impactés. Face à cette situation critique, les autorités françaises décident alors d’engager les moyens étatiques pour contribuer à la lutte sur le terrain. Une « Task Force Interministérielle Ebola » (TFIE) sous l’égide du ministère des Affaires Etrangères et du Développement International (MAEDI) est constituée. Dans ce cadre, la Sécurité civile française reçoit le mandat de construire deux centres de traitement en Guinée et deux centres de formation pour les soignants, en Guinée et en métropole avant la fin de l’année 2014 avec une enveloppe budgétaire dédiée (près de 8 M€).

1. Formations Militaires de la Sécurité Civile

LES SAPEURS-SAUVETEURS DES FORMISC1 FACE AU DÉFI DU VIRUS EBOLA

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FocusUne adaptation indispensable pour réussir la mission

Face à un virus méconnu et une situation complexe, les ForMiSC exploitent les premiers enseignements transmis par les ONG et adaptent leurs capacités d’action pour répondre aux principales sollicitations qui vont évoluer au fur et à mesure du temps.

Alors qu’une section de l’UIISC12 participe initialement à une mission d’instruction au profit des unités de protection civile guinéennes (UPC) dans le cadre d’une mission de coopération classique, la mission évolue vers une mission de formation incluant des modules de lutte contre Ebola. S’appuyant sur des savoir-faire transposables d’action en zone contaminée, la section instruit le détachement sur les mesures de protection individuelles et les protocoles d’habillage et de déshabillage avec les équipements adéquats. L’objectif est de permettre aux deux compagnies locales formées d’être en mesure d’appuyer les services médicaux guinéens dès la fin du mois de décembre 2014. Grâce aux contacts établis avec MSF3 Belgique et la Croix Rouge française, cette première adaptation est mise à profit pour formaliser les concepts de fonctionnement des centres de traitement et de formation face au virus Ebola. Les besoins logistiques nécessaires à la construction et au fonctionnement de ces centres sont alors identifiés.

En parallèle, la mission la plus ambitieuse de construire des infrastructures fixes en Guinée est développée, soit un centre de formation pour le personnel soignant guinéen et deux centres de traitement Ebola (CTE) en Guinée forestière, au cœur de la zone la plus contaminée. Le nouvel objectif est de rendre opérationnel ces trois centres pour début 2015. Afin de préparer ces réalisations, une mission d’appui et d’expertise est engagée le 27 octobre 2014 et se concrétise par l’engagement successif d’un nouveau détachement composé de personnels de l’UIISC7 et de l’UIISC5 avec les missions suivantes :

• mise en place du centre de formation des soignants (CFS) à Manéah (près de Conakry) à partir d’un hangar militaire désaffecté en y reproduisant toutes les fonctionnalités d’un centre de traitement et en participant à l’élaboration du programme de formation ;

• construction de deux centres de traitement Ebola (CTE) à Beyla et Kérouane (800 km de Conakry).

2. Unité d’Instruction et d’Intervention de la sécurité Civile3. Médecin Sans Frontière

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Focus

Les intenses travaux de planification menés en coordination avec les acteurs institutionnels locaux et l’ONU, associés aux actions déterminantes du détachement de 45 sapeurs-sauveteurs commandés par le LCL Philippe Brugère, chef de corps de l’UIISC7, permettent en un mois et demi de réunir et de projeter l’ensemble des équipements nécessaires au fonctionnement opérationnel des centres et de tenir ainsi les échéances fixées pour accueillir les stagiaires et les malades.

Enfin cette approche globale s’est concrétisée également en France avec la mise sur pied à Nogent-le-Rotrou d’un centre de formation au profit du personnel soignant non guinéen engagé en Guinée (membres du ministère de la santé, d’ONG françaises et étrangères). S’appuyant sur les équipements de la réserve nationale, l’UIISC1 a mis très rapidement en place les structures nécessaires pour préparer ces équipes médicales à agir en zone hautement contaminée avant de rejoindre les CTE. De novembre 2014 à février 2015, plus de 120 stagiaires sont ainsi formés par session de cinq jours avec des formateurs de tous horizons, Croix Rouge, MSF, EPRUS4, EMSOME5, ForMiSC. Les échanges très riches permettent rapidement de faire évoluer les procédures pour se rapprocher de la réalité guinéenne.

Une mission parfaitement remplie grâce à la polyvalence intrinsèque des ForMiSC

La spécificité militaire des unités engagées a permis de répondre à ce défi de la manière la plus efficace qu’il soit. L’intégration d’un officier du SID6 a été extrêmement bénéfique pour planifier les travaux. Pendant deux mois, les sapeurs-sauveteurs ont été soumis à un rythme de travail intense, sans repos, dans des conditions climatiques et sanitaires éprouvantes et un confort de vie rudimentaire, loin des bases vie. L’entraînement, la discipline et l’enthousiasme ont assurément permis la réussite de la mission dans un contexte toujours dangereux (1000 victimes locales décédées au cours du mandat). Ainsi, la mission menée illustre parfaitement la plus-value d’une force militaire dans un environnement interministériel et la dualité des sapeurs-sauveteurs – militaires spécialistes du secours et de l’assistance aux populations. La mission EBOLA 1 achevée a une nouvelle fois démontré l’étendue des savoir-faire et du savoir-être des ForMiSC en situation de crise grave tout en gagnant l’estime des nombreux acteurs impliqués, français, guinéens et internationaux. Forts de leurs succès, les sapeurs - sauveteurs sont de nouveau repartis depuis en Guinée dans le cadre de la mission EBOLA 2 actuellement en cours, pour consolider notamment les structures de veille sanitaire d’un pays encore fragile.

4. Établissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires

5. École Militaire de Spécialisation de l’Outre-Mer et de l’Etranger

6. Service d’Infrastructure de la Défense

Schéma d’un centre de traitement EBOLA

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Histoire

À une époque que l’on espère révolue, le pompier de Paris et celui de la province ont souvent été en opposition sur un fond de méconnaissance mutuelle. Historiquement,

tous deux partagent des traditions et des usages communs issus d’un passé mal connu, dont nous vous proposons d’explorer quelques facettes.Au XVIIIe siècle, Paris se dote d’un service incendie. Du Périer, un acteur de la troupe de Molière, parvient à obtenir un privilège pour construire et commercialiser un modèle de pompe rapporté des Pays-Bas. Contrairement à ce qui est écrit sur la plaque qui orne la façade de l’hôtel des Pompes de la rue Mazarine, il n’est pas l’introducteur de la pompe à incendie en France. À Paris, comme dans d’autres villes de France, les pompes à incendie sont connues. Il lui revient juste le mérite de la création d’un corps spécialisé lié au service des pompes composé d’artisans parisiens. Mais il ne faut pas oublier que la première initiative de du Périer a été de créer une prestation de services payante d’extinction des incendies.

Celui qui va donner ses lettres de noblesse au service de lutte contre l’incendie parisien est un ingénieur des Ponts et Chaussées, Pierre Morat, qui associe les règles éthiques à l’action des garde-pompes. Le garde-pompe se doit d’être instruit à la pratique des pompes. Le modèle parisien fait florès et Paris reçoit des garde-pompes de province pour les former. Les villes de province vont ainsi exporter le modèle parisien. L’un des héritages les plus anciens du modèle parisien en usage chez les garde-pompes et qui perdure chez les sapeurs-pompiers volontaires reste probablement la manœuvre mensuelle du premier dimanche du mois. Cette règle se retrouve dans le règlement des garde-pompes imposé par Morat à ses hommes dès 1760.

Pendant plus de trente ans, Morat et son neveu Deville vont propager le modèle parisien en province et même à l’étranger, comme l’atteste la correspondance de l’impératrice Marie-Thérèse de Hongrie avec Lenoir, alors lieutenant général de police de Paris à la fin du XVIIIe siècle. Solidement établi sur les bases d’un volontariat encadré par les corporations de métiers, le service des incendies va toutefois

L’EMPREINTE HISTORIQUE DES SAPEURS-POMPIERS DE PARIS

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Histoireconnaître un déclin pendant la Révolution et bien après, jusqu’à l’incendie de l’ambassade d’Autriche.

De fait, la militarisation parisienne de 1811 marque une rupture avec le modèle français qui reste celui du volontariat. À cette époque, quelques projets vont tenter d’imposer un modèle militaire sans succès dans les départements. Le lieutenant-colonel Paulin est l’auteur de l’un de ces projets qu’il publie dès 1830 dans deux manuels d’instruction à l’usage des sapeurs-pompiers.

Le modèle national s’oriente malgré tout vers un modèle paramilitaire en 1830 avec l’incorporation des compagnies de sapeurs-pompiers au sein de la garde nationale. Le général Lafayette placé à la tête de la garde nationale officialise un uniforme des sapeurs-pompiers directement inspiré de celui des pompiers de Paris.

Malgré le refus d’une organisation militaire, comme celle préconisée par le chef de bataillon Paulin en 1829, la solution de compagnies dépendant de la garde nationale est celle qui concilie le mieux l’exigence du contrôle du recrutement et celle de la discipline issue du système militaire dans un vivier civil dont les hommes les plus jeunes ont tous un passé militaire plus ou moins long.

Le parisianisme qui prévaut à cette époque n’est toutefois pas une exception. En effet, les règlements de manœuvres diffusés sur le territoire sont ceux rédigés par les chefs de corps de la capitale, et principalement les chefs de bataillon Plazanet et Paulin. Malgré leur très large diffusion et utilisation dans les grandes communes, l’inadaptation de ces textes vis-à-vis des petits corps de la province sera à l’origine d’une explosion de règlements locaux de 1824 à 1860. Certains dénoncent explicitement le décalage existant entre le manuel parisien et les besoins d’une subdivision rurale dont les membres ne se réunissent qu’une fois par mois.

Jusqu’au XXe siècle, de nombreuses villes de province ont, en revanche, adopté les règlements parisiens à défaut d’autres ouvrages d’instruction spécifiques. Le célèbre Règlement d’incendie et de manœuvre (RIM) qui est publié et diffusé largement en France à l’usage des sapeurs-pompiers des départements est également une évolution du manuel du sapeur-pompier de 1949 du capitaine Hamon (du régiment de sapeurs-pompiers de Paris), manuel illustré par le sapeur Masmonteil, un autre sapeur parisien. En parallèle, le manuel du capitaine Hamon fut largement diffusé dans toute la France.

Depuis le XVIIIe siècle, et malgré la multitude de fabricants de pompes à bras qui proposent des modèles aussi variés sur l’apparence que sur la qualité de fonctionnement, on retrouve partout une pompe dite « parisienne » à deux roues. Elle est semblable aux pompes en service au Bataillon, puis au Régiment. Bien que les parisiens l’aient abandonnée à la fin du XIXe siècle, elle restera en usage jusque dans les années 60-70 dans certains villages.

Les couleurs bleu et rouge de l’uniforme des sapeurs-pompiers français sont probablement la marque la plus visible de l’influence parisienne sur l’organisation nationale. Ces deux couleurs sont à l’origine celles des échevins de la ville de Paris (et donc celles de la capitale) dont dépendaient les garde-pompes. Sur le plan de l’uniforme, tout au long du XIXe siècle, hormis pour l’Alsace-Lorraine qui présente un panel de coiffes et de tenues tout à fait original, ce sont les modèles parisiens qui prévalent. Seules les casquettes de feu en tôle noire, ou les modèles en laiton dits « campagnards » à partir des années 1860, restent particuliers aux corps de province. Néanmoins, on trouve parmi ces coiffes un casque campagnard à haut cimier qui rappelle celui du casque modèle 1855 et qui est dénommé « modèle Petit Paris ».

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HistoireParmi les plaques des casques de quelques villes françaises, dans les départements de Seine-Inférieure (actuelle Seine-Maritime), du Loiret, nous notons la présence d’un assemblage curieux de plaques aux armes de Paris, semblables à celles du casque modèle 1885. Le bandeau supérieur affiche toutefois le nom des villes. Ces plaques sont-elles des choix individuels ou équipent-elles tout un corps communal ? Ces curiosités et le fait que le phénomène ne soit pas spécialement localisé n’ont à ce jour pas trouvé d’explication

formelle. Cela marque toutefois une influence forte des pompiers de la capitale dans la culture des sapeurs-pompiers de Province.

À l’étranger, le casque français a été copié ou adopté par les Anglais et les Russes vers 1870 et de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle. De même, certains pays ou villes étrangères ont adopté le casque français comme en Roumanie, en Allemagne, mais aussi au Portugal, sans parler des compagnies « pompes France » d’Amérique du Sud ou d’Amérique du Nord… Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive.

En 1942, l’adoption d’un insigne régimentaire va généraliser le port de pucelles dont le plateau est celui de Paris avec des blasons locaux rapportés à l’instar de la caravelle parisienne. Ces insignes seront le lieu de la diffusion d’une devise qui devient celle des sapeurs-pompiers de la ville de Paris « sauver ou périr ». Pourtant, il s’agit là d’une confusion commune, car ce qui passe pour une origine parisienne est un authentique emprunt au monde civil. En effet, elle fut, dès 1830, la devise des compagnies de sauvetage civiles. Elle ne deviendra progressivement celle, officieuse, des pompiers parisiens qu’à partir des années 1880 et très officiellement à partir de 1942 pour essaimer vers la province… Un ironique retour des choses que cet article voulait mettre en lumière.

30 Sapeur | La revue du Génie

Retrouvez la revue Sapeur sur le site www.esag.terre.defense.gouv.fr.

l R é d a c t i o n S a p e u r : É c o l e d u g é n i e - B u r e a u commun ica t i on - 106 , r ue Eb lé - 49000 Ange rs ll Directeur de la publication : GDI Patrick ALABERGÈRE l Rédacteur en chef : LCL Éric MAUFRONT ; Courriel : o c i . e s a g @ t e r r e - n e t . d e f e n s e . g o u v. f r l C r é d i t s photos : Éco le du gén ie - BSPP - S IRPA TERRE lRéalisation : i10 groupe l Dépôt légal : 23 décembre 2009 - ISSN 1969-864X l Avec le soutien de l’Association Française pour le Déminage Humanitaire - www.cndh-a.org

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