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Ce dossier est consacré à la venue de Vladimir Fédorovski à l'Ecole supérieure de Journalisme de Paris. L'ancien diplomate soviétique livra, à cette occasion sa vision de la politique et de l'actualité russe.
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Vladimir Fédorovski en conférence à l’ESJ paris, le 10 mars 2009.
Cré
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L ’ E V E N E M E N T
Vladimir Fédorovski
«Une arme de séduction
massive»
Récit d’une rencontre avec
l’ancien diplomate et écrivain
Vladimir Fédorovski, invité de
l’Ecole Supérieure de Journalisme
de Paris le mardi 10 mars 2009.
Ses yeux brillent derrière une grosse monture noire.
Le regard, pour lui, c’est capital. “ J’ai regardé vos
yeux en entrant ”, lance à un auditoire extrêmement
nombreux le sémillant écrivain. Comme pour souli-
gner avec malice sa redoutable entreprise de captation
de votre attention. Ce n’est pas en plongeant les siens
dans les vôtres que Vladimir Fédorovski, l’ancien
diplomate russe devenu romancier, fascine le plus,
ni même en évoquant ses multiples vies successives
d’homme politique puis de plume, en faisant chanter
les –r dans un français excellent. En revanche, il ra-
conte l’histoire de la Russie contemporaine avec un
talent de conteur extraordinaire, le même que celui
déployé dans ses livres. Avec beaucoup d’humour,
d’humilité, et une pointe de séduction qu’il s’amuse
de manier à merveille.
Dans sa bouche, l‘histoire de la Russie contemporaine
devient un extravagant roman d’aventures.Avec ses
dangers, ses héros, ses fi gures de l’ombre, et ses im-
posteurs. Sa verve joyeuse de conteur se nourrit large-
ment de la détestation farouche du communisme, “ la
Bête ”. Gorbatchev ? Un faiseur de “ fl ou artistique ”
sans lequel “ tout cela aurait terminé dans un fl euve de
sang ”. Evoquant Raïssa, l’épouse de ce dernier, Fédo-
rovski use avec brio de l’emphase du romancier pour
décrire sur son dirigeant de mari “ l’infl uence occulte
de cette femme extraordinaire ”... En tout, avance-t-il,
“ une dizaine de personnes a changé la donne ”. Boris
Eltsine “ que j’ai bien connu aussi ” est de ceux-là
: “ Vous avez une mauvaise image de lui. Celle de
quelqu’un qui est bouffi et qui picole ! Mais dans
l’Histoire ils vont rester comme des personnages
absolument majeurs, car sans eux tout cela aurait pu
continuer. ” L'accession de Vladimir Poutine au pou-
voir pourrait également être “ une histoire qui entre
tout droit dans les romans ”. Eltsine en mauvaise san-
té, raconte ainsi Fédorovski, se cherche un successeur
sur les conseils du petit ami de sa fi lle. Ce concours de
circonstances permet de sortir de sa médiocrité à un
vulgaire offi cier chargé du contre-espionnage au KGB
: là encore, le ton ne manque pas. Après 1999, décla-
rant vouloir pourchasser les tchétchènes “ jusque dans
les chiottes ”, Poutine réinstalle la Russie sur la scène
internationale, semble reconnaître le romancier. Non
sans cynisme, avec le pétrole comme arme. lll
● Un reportage d’Amélie Moynot
L ’ E V E N E M E N T
«Thriller politique»
L’ère qui s’ouvre n’a pas encore son héros. En contexte
de crise, elle en aurait pourtant besoin.“ Le problème
de l’Ukraine est peut-être le plus important dans les se-
maines à venir ! ”prophétise l’inépuisable Fédorovski,
qui entrevoit un possible retour à une “ URSS énergéti-
que ”.En tout cas, “ tous les éléments du thriller politi-
que sont bien là. Il y aura du sport ”.
De l’homme lui-même, on parle peu fi nalement, sinon
en creux, à travers la vie des grands qu’il a côtoyés et
“ bien connus ”. On effl eure ses origines ukrainiennes,
sa naturalisation française “ pour des raisons lucratives
” ; son éditeur étant en France, il voulait “ pouvoir être
payé tranquillement ”. Humour… Et amour toujours.
Il publie dans quelques jours un recueil des lettres
érotiques de l’impératrice Catherine II. “ Ou de l’art de
soigner la crise avec des personnages extraordinaires ”.
Avec Fédorovski, c’est l’Histoire qui prend des accents
hors du commun. Cette rencontre fut haute en couleurs,
et rare. l
Le problème de l’Ukraine est peut-être le plus important dans les semaines à venir !
‘‘
Tête à Tête entre l’invité et Henri Marque, président de l’ESJ Paris Cré
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Clé
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« Les paroles d’un poète sont déjà ses actions »
P O R T R A I T
ertains hommes infl uent sur l’histoire et
si Vladimir Fédorovski, par modestie ou
par pudeur, s’abstrait de cet itinéraire
romanesque, du moins les a t-il portés dans leur
entreprise, maniant la plume comme d’autres
usèrent du glaive. Diplomate, militant, écrivain
à succès, les trois vies d’un enfant du XXème
siècle...
Territoire où se mêlent l’eau et le feu, la
Mauritanie est la première destination d’un jeune
diplômé en relations internationales. Fin linguiste
et grand connaisseur de la langue de Saladin, il
assiste Leonid Brejnev lors des visites de chefs
d’Etats arabes, interprétant les paroles d’Ara-
fat, Khadafi , Hussein. Puis à la faveur d’une
décision, il rejoint Paris, la ville qu’il avait tant
de fois parcourue au travers de ses lectures. Puis
un diffi cile retour à la réalité moscovite, des ren-
contres déterminantes, l’espoir : la Perestroîka est
en marche.
« On ne fait pas l’Histoire, on ne la voit pas, pas
plus qu’on ne voit l’herbe pousser ». Une phrase
lancée par Boris Pasternak allait résumer la
trajectoire hors du commun d’un homme
d’engagement.
c Né au crépuscule du Tsar Rouge, Vladimir
Fédorovski voit s’effondrer l’Union Soviéti-
que et ses zones d’ombre.“Les révolutions sont
commencées par des rêveurs, poursuivies par
les imbéciles et récupérées par les salauds”. Un
Empire tombe, un autre apparaît sous la menace
des chars putschistes. Soutenant ouvertement
le courant progressiste et réformateur, il se lie
avec Iakovlev, Gorbatchev, Eltsine, des hommes
qui, comme lui, étant pris dans les tourments du
siècle luttèrent pour leurs idées, pour « un vent de
liberté ».
Découvrir les ouvrages de l’historien, tourner une
à une les pages noircies en les soumettant au fi ltre
de l’oubli et, par la magie du romancier, se risquer
aux rencontres les plus marquantes... Le règne
éclairé de la Grande Catherine, la fulgurante
séduction de Pouchkine, les ténèbres au fond des
yeux d’Ivan, les images oscillent, vont, viennent,
comme dans le miroir d’une Néva prise par les gla-
ces de décembre. A la fois intime et captivante, la
plume de l’auteur du Fantôme de Staline entraîne
l’imprudent s’étant risqué à une telle aventure au
coeur de l’Histoire, de ses anecdotes, ses secrets
d’alcôves, ces instants absolus d’où découlèrent
une décision, une déclaration, un drame... l
Jérémy Felkowski
a chuté de 16% en une année. L’en-
dettement des entreprises atteint
440 milliards de dollars, alors que
selon l’ONU le taux de pauvreté
atteint les 20%. Le premier mi-
nistre Vladimir Poutine ne s’y est
pas trompé. Après avoir rassuré le
système bancaire et mobilisé près
de 150 milliards de dollars depuis
l’automne, il annonce un budget
2009 de 1 200 milliards de roubles,
soit 27 milliards d’euros. 4 milliards
de roubles doivent être débloqués
pour les allocations chômages et 43
milliards pour les aides régionales.
Pour pallier à l’effondrement du
secteur de la construction, Vladimir
Poutine veut engager une politique
de grands travaux et faire du site des
jeux Olympiques d’hiver de 2014
(Sotchi) une « priorité nationale
». Les victimes les plus visibles de
cet affaissement sont en premier lieu
les milliardaires de Russie. Selon le
classement annuel du magazine For-
bes, de 87 en 2008, la Russie n’en
possède plus que 32.Moscou n’est
plus la capitale des hommes les plus
riches au monde et new-York re-
prend sa place. Le plus grand per-
dant reste Oleg Deripaska, le
sulfureux magnat du groupe Basic
Element, qui possède une des deux
premières entreprises
de production d’aluminium Rusal
UC. En moins d’un an, il a perdu
près de 25 milliards de dollars et les
3,5 milliards qui lui restent l’ont dé-
classé de la 9ème place à la 164ème.
Mikhail Prokhorov a réussi à re-
prendre sa première position des
milliardaires russes. Même ce géant
de la fi nance et de la métallurgie a
perdu 51% de ses actifs, les 9,5 mil-
liards qui lui restent le classe à la
40ème position. La raison principa-
le de cet effondrement économique
tient à sa dépendance vis-à-vis des
matières premières. Après un envol
exceptionnel jusqu’à 150 dollars le
baril, le pays affronte une chute à
près de 40 dollars.L’aluminium a
suivi la même envolée et écrase-
ment que l’énergie en passant en
juillet de 3 200 dollars la tonne à
environ 1 200 dollars aujourd’hui.
Cette baisse dramatique du niveau
de richesse amputera les capacités
fi nancières de l’Etat russe et réduire
la marge de manoeuvre de Vses di-
rigeants. Ceux-ci devront compter
sur d’autres éléments pour garder
la paix sociale : la société civile ou
l’armée. l Yann Maël Forner
LLa Russie à l’épreuve de la crise fi nancière
La chute brutale des
indices Micex et RTS,
du nombre des milliar-
daires et des cours du
pétrole va affaiblirle pouvoir de Poutine. Tout va mal
à la bourse de Moscou. Après avoir
frôlé les 2 400 points en 2007,
l’indice RTS, qui représente les
50 plus grosses entreprises russes,
est tombé aujourd’hui en dessous
des 600 points, son niveau
de 2004. Le Micex, l’indice de la
bourse de Moscou, a chuté de la
même manière. De près de 2000
points en juin dernier, il est passé
à moins de 750 points. Malgré les
suspensions régulières, les indices
ont perdu plus de 60% de leur va-
leur et montre une forte dégrada-
tion de l’économie russe.
La crise est là. Le budget 2009
prévoit une récession de 2,2%
du PIB, après une baisse de 8,8%
pour l’année 2008. Avec plus de 6
millions de sans-emplois, le taux
de chômage s’établit à 8,1% pour
l’année 2008. Avec plus de 6 mil-
lions de sans-emplois, le taux de
chômage s’établit à 8,1% de la po-
pulation active et devrait augmen-
ter. L’infl ation pourrait atteindre les 11% alors que la production
Comme un Tsar en sa cour
Malgré une alternance du pouvoir exigée par la Constitution, le nou-veau Premier ministre Vladimir Poutine n’est pas près à se cantoner au rôle de subalterne généralement dévolu au résident de la Maison Blanche. Mais passée l’observtion, force est de constater que le jeu desinfl uences ne saurait être écarté de la compréhension d’un système politique encore jeune.
L’exposition médiatique et l’om-niprésence de Vladimir Poutine renvoient à la discrétion du nou-veau maître du Kremlin. Si Dmitri Medvedev, ex patron de Gazprom et vice Premier ministre, a été élu à la tête de l’Etat en mars 2008, c’est bel et bien son prédécesseur et mentor qui interpelle et donne des directives souvent
éloignées des prérogatives d’un simple chef de gouvernement. La « Verticale du Pouvoir » dont il fut l’initiateur verrouille chacune desstrates de la société civile en un subtil mélange d’apparences et de répression. Le président nomme les gouverneurs de régions depuis 2005 et de nombreux postes locaux dépendent de cette décision. Tout d’abord groupuscule ultra violent puis collectif pléthorique de jeunessupporters enthousiastes, les Nachis soutiennent le pouvoir et saturent des ondes souvent consen-tantes d’une diatribe à la gloire du pétersbourgeois. Au-delà d’une op-position peinant à trouver l’unité entre Gary Kasparov et Edouard Limonov, c’est toute la politique russe qui se retrouve devant le fait accompli :
une domination hégémonique que ni les communistes ni les représen-tants de l’extrême droite n’ont su ou souhaité endiguer.
Au règne d’un tsar tel que l’ancien Lieutenant Colonel du KGB, diffi -cile de ne pas associer des boyards devenus capitaines d’industrie, magnats des médias et grands argentiers du pays.L’émergence des oligarques s’est faite au coeur des années 1990, de leur chaos et de leur corrup-tion. Le Kremlin initiait alors une privatisation à marche forcée de pans entiers de l’écono-mie nationale dont la population, alors exsangue, garde une profonde blessure. Cette plaie, entretenue, ravivée à la faveur d’une rhétorique borgne, s’est notamment soldée par une chasse aux sorcières dirigée contre plusieurs hommes d’affai-res. « Ceux qui ne sont pas avec
nous, sont contre nous ! » prévient un proverbe soviétique. Mikhail Khodorkovski, président de Ioukos était condamné en 2005 à 8 ans de réclusion pour fraude fi scal tandis que Boris Berezovski, s’exilait à Londres pour fuir des poursuites similaires. D’autres ont suivi une voie différente. Oleg Deripaska, Roman Abramovitch, Mikhail Prokhorov, Alexei Miller étendent leur empire sur la sidérurgie, les médias, l’énergie… Une quaran-taine d’hommes d’affaires génère la moitié de la richesse nationale et avec eux se décline une politique ciblée et affairiste, une politique étroitement cadrée par d’anciens dirigeants du FSB.
L’échéance électorale de 2012 devrait consacrer le retour du Tsar sur son trône. Le mandat présidentiel pourrait alors passer de 4 à 6 ans grâce à une réforme bientôt engagée main dans la main par l’exécutif et le législatif. l
Jérémy Felkowski
Les jeunesses «Nachis» à la botte de Poutine
ladimir Poutine ne pouvait pas rêver mieux. Depuis mars 2006, le parti présidentiel Russie Unie possède une branche jeunesse, les Nachis. Le mouvement, qui compte des dizai-nes de milliers de membres, voue un soutien total à la politique de fermeté de l’ ex-président. Ses partisans usent de méthodes musclées pour combattre les opposants au régime. En passant par une telle structure, les Nachis comptent s’assurer un poste au sommet de l’État, pour que perdure le système Poutine.
Élitisme, conservatisme, patriotisme. Voici une devise qui siérait parfaitement aux Nachis. Le mouvement, composé exclusivement de jeunes russes, est né suite aux « révolutions de couleur »d’Ukraine et de Géorgie. Dirigés contre l’intelligentsia communiste, ces soulèvements ont alimenté au sommet du gouvernement moscovite une forte crainte de voir des mouvements de la sorte s’importer en terre russe. Ainsi, les Nachis sont censés canaliser les velléités de révolte chez les jeunes, pour offrir à Vladimir Poutine l’espace politique le plus large possible.
Ils se donnent pour mission de défendre le régime contre les ennemis de l’intérieur, (dissidents et démocra-tes), comme de l’extérieur (l’Occident perçu comme moralisateur), dans la lignée idéologique de Russie Unie. En-dehors de Nachis, il existe des dizaines d’autres groupes pro-Poutine. Mais ce-lui-ci est le seul directement chapeauté par le Kremlin. En outre, à la différence des autres formations, Nachis vit sous perfusion étatique. C’est pourquoi cer-tains jeunes adhèrent au mouvement pour profi ter des rétributions offertes
: école, vacances, débouchés profes-
sionnels. En 2006, le gouvernement est
allé jusqu’à demander aux plus grandes
entreprises russes un chèque de 10 000
dollars pour fi nancer les activités. Pour
celles qui auraient refusé, diffi cile de
passer à côté du contrôle fi scal...
«Si tu n’es pas avec nous, alors tu es
contre nous»
En Russe, « Nachis » signifi e « les
Nôtres ». Un nom ostracisant, à l’image
de l’élitisme de ses membres. Chez les
Nachis, il ya les cerveaux.
Un nom ostracisant, à l’image de
l’élitisme de ses membres. Chez les
Nachis, il ya les cerveaux. Des étudiants,
qui nourrissent l’espoir de prendre un
jour les rennes d’une administration. Et
il y a les renforts. Les « Gladiateurs »,
brutes peu ou pas diplômées, recrutées
dans les rangs des supporters du Spartak
de Moscou et chez les hooligans de la
région de la capitale fédérale.C
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Démonstration de force dans un quartier de Moscou. Etandards et symboles militaires sont de sortie
V
Rien de tel pour se battre(physiquement) contre les « traîtres »: néo-bolchéviques, nationalistes, homosexuels, militants des droits de l’Homme… Le simple fait de ne pas soutenir la démarche des Nachis est interprété comme de l’anti-patriotisme. En plus d’être empreinte de violence, la démarche des Nachis oscille entre patriotisme et xénophobie, intro-duisant une confusion dans l’idéologie
du groupe. Certes, le mode opératoire est le même. A l’instar des boneheads (skinheads d’extrême-droite), les Gla-diateurs s’inspirent de méthodes pa-ramilitaires, ce qui leur vaut le surnom de Nachisti (nazillons). Les Natsboly, partisans d’Edouard Limonov et du parti National Bolchévik fi gurent égale-
ment à leur tableau de chasse. Plusieurs
d’ entre eux en sont d’ailleurs morts.
En fait, la rhétorique militaire des Nachis
tient son plein rôle dans la propagande
de Russie Unie. Elle attire beaucoup
de jeunes désaxés, qui retrouvent en
Poutine une image paternelle, pour la-
quelle leur dévouement est total et fu-
sionnel. A tel point que les Nachis sont
unanimes: si la Russie est attaquée, ils
seront les premiers à se battre. Au sens
premier du terme. lSamira Hamiche
Cette autre Russie...
Mikhaïl Khodorkhovski Ancien
patron du géant pétrolier Ioukos, il crou-
pit, avec son bras droit Lebedev, depuis
quatre ans dans une prison sibérienne.
Motif offi ciel de son emprisonnement
:fraudes fi scales. L’ancien homme le
plus riche du Russie fait aujourd’hui
l’objet de nouvelles accusations de dé-
tournements de fonds, de biens sociaux
et d’opérations illégales. Il risque une
peine supplémentaire de 22 ans
Boris Berezovsky. Cet ancien conseiller
de Boris Elstine a fait fortune dans les
médias au cours des années 1990. Il
symbolisait un nouveau capitalisme à la
russe où la criminalité n’est pas absente
des affaires. Exilé à Londres
depuis 2000, accusé de commerce illé-
gal et de blanchiment d’argent, il dénon-
ce aujourd’hui la mainmise de Poutine
sur le pouvoir. Moscou a demandé son
extradition.
Gary Kasparov. Connu pour ses
exploits aux échecs, Kasparov mène de
front une carrière politique depuis les
années 1980. « Le tigre » est devenu
depuis 2004 l’adversaire de Poutine
le plus charismatique. Fondateur de la
coalition d’opposition L’Autre Russie,
il est plusieurs fois arrêté, et contraint
de se retirer de la course aux élections
présidentielles de 2008.
Edouard Limonov. Ecrivain lancé sur
le tard en politique, il était opposant sous
Eltsine. Fondateur du Parti National Bol-
chevik et des Natsboly, il rejoint ensuite
L’Autre Russie de Kasparov. Arrêté en
2001 pour trafi c d’armes, condamné à
quatorze ans de prison, il purge deux
ans de sa peine. Cette expérience est
décrite au coeur de Mes Prisons, sorti en
2008 aux éditions Actes Sud
Anna Politkovskaïa. Journaliste de
Novaïa Gazeta et auteur de plusieurs
ouvrages polémiques, elle s’est engagée
contre les guerres en Tchétchénie, les
violations des droits de l’homme et les
injustices subies par les citoyens russes.
Elle a été assassinée dans le hall de son
immeuble moscovite le 7 octobre 2006.
Les investigations sont restées stériles
rien donné et les commanditaires du
crime courent toujours.
Alexandre « Sacha » Litvinenko.
Agent du KGB, puis du FSB. Exclu des
services en 1998 pour avoir dénoncé les
activités parallèles de plusieurs collè-
gues, il est emprisonné un an dans un
centre spécial avant de trouver refuge en
Grande-Bretagne. Il est empoisonné au
polonium 210 au coeur de Londres en
octobre 2006, alors qu’il s’intéressait de
près au meurtre de la journaliste Anna
Politkovskaïa. lAmélie Moynot
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La Russie face à la gangrène néo-nazie
ne extrême droite radicale virulente, sans commune mesure avec la mouvance skinhead occidentale, monte en puissance depuis une dizaine d’an-nées. État des lieux d’un phénomène qui, désormais, cède à l’hyper-violence.
Ils se voient les fers de lance d’un mou-vement de libération national. Les héros d’une guerre sainte vouée à débarrasser la mère-patrie des non-Slaves, ces « indésirables » récemment immigrés du Caucase et des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Ce sont lesnéo-nazis russes. On estime leur nombre à quelque cinquante mille, répartis à tra-vers le pays en divers groupuscules aux noms évocateurs ; le Mouvement contre l’immigration illégale, l’Organisation militante des russes nationalistes, et le plus extrême d’entre eux, l’Union slave (Slaviyansky Soyuz en russe, la SS). Les skinheads n’hésitent plus à ar-penter en plein jour les rues des grandes villes, bras tendus vers le ciel en salut hitlérien, haranguant les badauds au cri de « la Russie aux Russes ». Les forces de l’ordre observent avec passivité cesdémonstrations de force. Elles n’inter-viennent que rarement. Chose inima-ginable en Europe occidentale, où les moindres faits et gestes des néo-na-zis sont étroitement surveillés par les services de renseignements intérieurs.
L’impunité relative dont jouissent les skins russes s’explique notamment par la xénophobie atavique de la popula-tion. Xénophobie très largement partagée au sein des forces de sécurité. Alexandre Verkhovsky, directeur de Sova, une agence moscovite chargée d’étudier les crimes à caractère racial, assène un constat éloquent : « Plus de 50 % des Russes supportent l’idée selon laquelle les Slaves de souche devraient être privilégiés par rapport aux autre groupes ethniques. Pire encore, près de la moitié des Russes pensent que les minorités ethniques devraient être restreintes voire même expulsées de leur région ». Le racisme, déjà percep-tible sous l’Union soviétique, a explosé depuis 1999 et la meurtrière vague d’ attentats à la bombe, hâtivement attri-buée aux indépendantistes tchétchènes. La seconde guerre de Tchétchénie et sa fameuse rhétorique poutinienne ont fait long feu (« s’il le faut, on ira buter les terroristes jusque dans les chiottes »). L’agence Sova a recensé une centaine de meurtres raciaux en 2008, et 419 autres agressions non-mortelles. Il existerait trois mille néo-nazis fanatisés, prêts à exécuter de sang froid des immigrés. Le plus souvent des travailleurs pauvres, attaqués au hasard dans l’immense banlieue dortoir de Moscou, l’une des plus étendues d’Europe.
L’hyper-violence est désormais le triste sceau des activistes russes. En décem-bre dernier, deux adolescents de 17 ans ont été condamnés à dix ans d’em-prisonnement pour vingt assassinats à l’arme blanche, d’une sauvagerie à peine imaginable. Ils étaient membres du Slaviyansky Soyuz. Pourtant, seuls les crimes les plus graves font l’objet de procédures judiciaires. Les tribunaux se refusent obstinément à considérer les autres agressions comme des attaques raciales, ne retenant le plus souvent que des charges mineures de hooliganisme.
Ironie de l’histoire, le Kremlin qui, il y a dix ans, attisait l’ultranationalisme à des fi ns va-t-enguerre, voit peu à peu
le phénomène lui échapper. Certains
groupes néo-nazis dissidents n’hésitent
plus à menacer de mort les dirigeants en
place, si aucune mesure n’est prise pour
déporter hors de Russie les « occupants
» caucasiens et asiatiquesl
Florian Martin
U La «Marche russe», manifestation d’extrême droite autorisée par le pouvoir
Cré
dit
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. G
rani.
ru
Crimes et châtiments : un journalisme désinfecté?
e 29 janvier dernier, le président russe Medvedev a reçu le co-proprié-taire du principal journal d’opposition Novaïa Gazeta Michaël Gorbatchev et son rédacteur en chef Dimitri Mou-ratov. Ils ont abordé ensemble des su-jets sensibles comme le meurtre d’Anna Politkovskaia et la liberté de la presse. Lueur d’espoir dans un pays où un ar-ticle trop virulent peut vous couter la vie ? Certains veulent le croire, le nou-veau chef d’Etat se montrant plus conci-liant que son prédécesseur. Car cette rencontre n’aurait jamais pu voir le jour si Vladimir Poutine occupait toujours la présidence.
Depuis son arrivée au pouvoir,l’ancien offi cier du KGB n’a jamais caché son
inimitié à l’égard de la presse. 23 jour-
nalistes ont été assassinés de 2001 à
2009, plaçant la Russie au 3ème rang
mondial de ce triste classement. La der-
nière victime, dans un hasard douteux,
date du jour de cette réunion.
Anastassia Babourova, stagiaire chez
Novaïa Gazeta, a été abattue en pleine
rue aux côtés de l’avocat Stanislas
Markelov. Second deuil pour le journal
en plein procès des meurtriers présumés
d’Anna Politkovskaïa, qui aboutira le
19 février à un non-lieu.
Faiblesse passagère, ou bon présa-
ge pour l’avenir ? Attention à leurs
prochains mouvements de pions.l
Clémentine Blézeau
Le pays dispose pourtant d’un mar-
ché des médias dynamique et diversi-
fi é avec trois mille stations de radio et
vingt-cinq mille journaux. Parmi eux,
une seule station indépendante,Echo de
Moscou ; mais cette liberté a un prix.
Les rédactions sont souvent le théâtre
de descentes musclées de la police, de
saisies, et les journalistes les cibles d’
intimidations et de menaces. Un climat
d’insécurité qui encourage leur auto-
censure, favorisé par le manque de sou-
tien de la population. Exemple le plus
criant, les buralistes rechignent à expo-
ser les journaux dissidents de peur des
représailles.
Mais la crise a changé la donne. Les rus-
ses, après des années de développement
accéléré et de prospérité, voient leur
condition de vie se détériorer, remet-
tant en question pour la première fois
la popularité et l’assise de Vladimir
Poutine. La contestation s’amplifi e et
se tourne vers internet qui échappe aux
contrôles. Les blogs se multiplient pour
témoigner de la situation économique
du pays, et du mécontentement d’une
population qui entend l’appel de la rue.
Pour endiguer la montée du mouve-
ment, le Kremlin lâche du lest et permet
quelques initiatives civiles.
L
Stanislav Markelov
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Anna Politkovskaïa30 août 1958 - 7 octobre 2006
Bataille de Borodino (1812)
Risk! reinté par la chute du Mur, le
bipolarisme n’est plus. La logique des
blocs a laissé place à un monde multipo-
laire, où l’interdépendance entre Etats
n’a jamais été aussi forte. Un monde où
les intérêts économiques, stratégiques et
politiques s’entremêlent et se contre-
disent. Moscou, qui veut réaffi rmer son
retour sur la scène internationale, joue
à plein de cette nouvelle donne et tente
de redistribuer les cartes à son avantage.
L’URSS est morte, vive la Russie !
Alors, adversaire ou allié ? Dans un
contexte international effervescent,
miné par le terrorisme et la crise éco-
nomique, le sujet est brûlant. Particu-
lièrement pour les Etats Unis, qui ne
savent plus sur quel pied danser devant
la politique internationale offensive
russe. En mal de partenaires puissants,
Washington a récemment appelé à un
« nouveau départ » dans les relations
entre les deux pays. Une main tendue
relayée, en bon soldat, par l’OTAN.
Après avoir suspendu ses relations avec
la Russie suite au confl it Géorgien,
en août dernier, elle vient de renouer
offi ciellement le dialogue.Façon de tirer
un trait sur l’unilatéralisme des années
Bush. Le Kremlin n’est pas insensible
à ces appels du pied.Mais n’oublie pas
que, si on peut y voir la marque de la po-
litique d’ouverture voulue par Obama,
ce geste est principalement dicté par des
impératifs d’ordre stratégique. En jeu,
une voie d’accès terrestre et sécurisée
vers l’Afghanistan, bien plus sûre que le
Pakistan, qui passe par l’ex-URSS.
E détentrices d’un siège au Conseil de
Sécurité de l’ONU. Une union d’op-
portunité, non d’idéologie. D’abord
commerciaux, les échanges ont
aujourd’hui abouti à l’annonce d’une
volonté de coopération stratégique. Une
déclaration inquiétante selon certains
observateurs, qui voient renaître une
confrontation est-ouest. Autre facteur
d’inquiétude, les relations avec l’ins-
table Iran. Des liens réels, mais dont
la solidité reste à prouver. De plus en
plus dépendante des relations commer-
ciales avec l’ouest (plus de 50% de son
commerce extérieur), la Russie est aussi
plus sensible aux requêtes insistantes
des occidentaux, qui lui enjoignent
de limiter ses contacts avec Téhéran…
Tout en sollicitant son entremise sur le
dossier du nucléaire.
Fruit de la hausse du prix du baril et du
volontarisme de Vladimir Poutine, le
come-back de la Russie au premier plan
international est remis en question par
la crise économique. Si les dernières
années ont permis de renfl ouer les cais-
ses, les deux prochaines s’annoncent
très délicates, en partie à cause d’un
manque d’investissements ces derniè-
res années. Une réalité qui pousse le
pouvoir à réviser sa politique extérieure.
Et à nuancer ses positions. En brouillant
les pistes, le Kremlin compte bien tirer
son épingle du jeu.lPierre Bougeois
Sur fond de prolifération nucléaire et de
confl it afghan, celle-ci peut se révéler
un allié précieux mais coûteux pour les
occidentaux. Depuis les crises successi-
ves du gaz, les Européens en ont cruel-
lement conscience. Les Russes, qui
ont compris l’Union comme une mise
en commun d’intérêts particuliers, ont
conclu des accords énergétiques de gré
à gré avec les différents Etats membres.
Ce faisant, ils ont fi ssuré le bloc euro-
péen. Quand Moscou ferme les vannes,
Bruxelles est débordée. Une arme de
poids sur le front diplomatique, mais au
double tranchant économique.
Nouveaux partenaires
Un moyen de pression qui a cours égale-
ment au sein de la zone post soviétique.
Echaudée par les adhésions à l’U.E. et
à l’OTAN de plusieurs de ses anciens
satellites, la Russie veille. Au nom de
la protection des minorités russopho-
nes, ou pour la préservation plus pro-
saïque d’intérêts stratégiques ou éner-
gétiques, elle tente d’étouffer les envies
d’occident. Economiquement, politi-
quement ou militairement. La Géorgie,
et l’Ukraine plus récemment, payent
pour le savoir. Mais Vladimir Poutine,
lucide, veut réduire sa « dépendance » à
l’égard de ses satellites. En étudiant un
projet de gazoduc qui contournerait la
Biélorussie et l’Ukraine, par exemple.
Mais surtout en diversifi ant ses allian-
ces.Un nouveau tandem Sino-Russe est
ainsi en train de se profi ler. Deux super-
puissances régionales
iffi cile de se retrouver dans
la crise russo ukrainienne. Situation
inédite que la guerre froide n’avait pas
engendrée, retour sur une crise aux
enjeux capitaux pour la géopolitique
européenne du XXIème siècle.
Le feuilleton commence en décem-
bre 2008. Gazprom, le géant du gaz
russe sous contrôle de l’Etat, réclame
à l’Ukraine de rembourser une dette de
1,5 milliards de Dollars, et accuse son
homologue ukrainien Naftogaz de voler
une partie du gaz russe transitant vers
les pays de l’Union Européenne.
L’Ukraine paye une partie de son dû et
nie tout détournement. La Russie met
donc ses menaces à exécution : le 1er
janvier 2009, Kiev cesse d’être alimen-
tée. Le 7, c’est l’Union Européenne
qui voit son robinet fermé, ce qui place
certains pays en situation d’urgence
sanitaire. (Plusieurs Etats dont les Pays
Baltes, et l’Europe centrale dépendent
exclusivement du gaz russe pour sub-
sister).
Il y a deux problèmes distincts dans
ce confl it : d’un côté, celui de l’ap-
provisionnement de l’Europe via
l’Ukraine. De l’autre, celui du gaz
russe vendu à l’Ukraine pour sa propre
consommation. L’Ukraine n’a pas été
consultée pour la vente du gaz russe à
l’UE. Résultat, Moscou est obligée de
fournir l’Europe. Une crise à l’échelle
continentale prend en otage des pays
dépendant de ce ravitaillement.
Arctique : Nouvel Eldorado russe?
Un océan gelé, ce n’est rien, mais
c’est loin d’être sans importance. La
Russie revendique sa souveraineté sur
ce morceau de globe, où se trouve
le Pôle Nord. Son argument : l’Arcti-
que est reliée à ses terres par la plaque
continentale. Elle y a récemment renfor-
cé sa présence aérienne et navale. Il y a
deux ans, des scientifi ques russes plan-
taient le drapeau de leur pays au fond de
l’eau grâce à un petit sous marin.
L’Arctique constitue un enjeu à la fois
économique, stratégique et écologique.
La zone représente 20% des réserves de
pétrole du monde. Elle offre une base
possible pour le positionnement d’ar-
mes et de missiles. Avec 2°C gagnés en
cent ans, elle est touchée de plein fouet
par le problème du réchauffement cli-
matique. D’une même voix que le Da-
nemark (souverain sur le Groenland), la
Russie appelle offi ciellement à
l’établissement d’une convention
internationale sur la région. Le Conseil
de l’Arctique (composé des pays fron-
taliers auxquels s’ajoutent la Finlande,
la Suède et l’Islande) doit se réunir la
prochaine fois en avril prochain.lA.M.
Derrière cette partie d’échecs se cachent
des enjeux politiques cruciaux caracté-
ristiques de la région. Pour la première
fois depuis l’Indépendance (14 août
1991), le président Viktor Iouchtchen-
ko, n’est pas à la botte du Kremlin (son
prédescesseur, Leonid Koutchma était
un ancien cadre du P.C. d’Union Sovié-
tique).Compliquant son accès à la Mer
Morte et menaçant sa sécurité militaire,
la Russie serait une grande perdante de
l’adhesion de son voisin à l’Europe et
l’OTAN, qui le mettrait pour longtemps
hors de sa sphère directe d’infl uence. On
peut alors lire ce confl it comme une ten-
tative de décrédibiliser l’Ukraine auprès
des 27. Malgré des avancées concédées
de part et d’autre en début d’année, la
question du prix du gaz et de son tran-
sit reste à régler. L’accord était simple
: Kiev casse les prix du transit , Moscou
celui du gaz vendu à son ancien vas-
sal. Le 23 décembre 2008, le Premier
ministre Vladimir Poutine déclarait que
: « le gaz bon marché, c’est fi ni »
La sortie de crise n’a été possible qu’au
prix d’âpres négociations. Les deux
camps s’opposant sur les nouveaux
tarifs alloués à l’Ukraine. Moscou
exigeait, lors du sommet du 17 janvier,
un prix de 445 dollars pour 1000 m³,
soulevant la hire des clients de Gazprom
arqueboutés sur les prix offerts à Berlin,
pourtant 1000 km plus loin.l
Clémentine Blézeau - Nacim Cheikh
Crise russo ukrainienne, petite querelle entre amis
D
Bibliographie
Vladimir Fédorovski
Le Roman de St Pétersbourg V.Fédorovski Editions du Rocher 2003Le Roman du Kremlin V.Fédorovski Editions du Rocher 2003Le Fantôme de Staline V.Fédorovski Editions du Rocher 2007
Histoires de la Russie éternelle
A la conquête du Caucase E. Hoesli Editions des Syrtes 2006Les sites de la mémoire russe G. Nivat Editions Fayard 2007L’Empire d’Eurasie H. Carrère d’Encausse Editions Fayard 2005Histoire de l’Union Soviétique N. Werth Presses Universitaires de France 2007La Révolution russe O. Figes Editions Denoël 2007
Société et pouvoir
Russie, l’envers du pouvoir M. Mendras Editions Odile Jacob 2008L’Empire aliéné A. Kalika Editions du CNRS 2007Le Rouge et le noir M. Laruelle Collectif Editions du CNRS La Russie Nouvelle L. Millot Editions Actes sud 2007Qui sont les russes? A. Sergueeva Editions Max Milo 2006Collection idées reçues: La Russie J.L Buër Editions Cavalier Bleu 2007
Presse et publications
Atlas des migrations, Collectif Hors série du Monde 2009N 68 hiver 2007/2008 L. Delcours La revue internationale et stratégique Un siècle russe Collectif Manière de voir, Monde diplomatique L’Histoire en procès Collectif Hors série, le Nouvel Obs’ 2008Le dollar et le marteau n°1 Collectif XXI 2008
LiensLe tour de la blogosphère
Encyclopédie en ligne des violences de masse http://www.massviolence.org/Spoutnitsi http://www.spoutnitsi.net/Echos de Russie http://blog.lefi garo.fr/russie/
Icônothèque russe et soviétique http://iconotheque-russe.ehess.fr/
Ministère des affaires étrangères http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zonesgeo_833/
russie_463/index.html
La Documentation française http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/euro-
perussie/index.shtml
Russiactu Prime www.russiactuprime.com
Les médias
Le Courrier de Russie http://www.lecourrierderussie.ru/
Le Monde Diplomatique Russie http://www.monde-diplomatique.fr/index/pays/russie
Ria Novosti http://fr.rian.ru/
Russie.net http://www.russie.net/
I N D I S C R E T S R U S S I E
Un Ermitage à Amsterdam ...
Avec ses trois millions d’objets d’art retraçant
l’histoire de l’Europe, de la Russie et de l’Orient
depuis l’Antiquité, le musée de l’Ermitage à
Saint-Pétersbourg n’aurait rien à envier à un
Louvre parisien. Resplendissante nouvelle,
ce joyau russe est sur le point de s’exporter
en Europe. C’est à Amsterdam, la capitale
hollandaise, que des pièces choisies de cette
prestigieuse collection trouveront en juin
prochain un nouveau refuge. Au coeur de la ville, sur les rives du canal
Herengracht, dans un ensemble de bâtisses historiques des XVII et XIXè siècle qui
servait autrefois d’asile, le futur musée est destiné à accueillir deux collections par
an. Celle qui débute en juin sera consacrée à l’Art à la cour de Russie.
RUSSIACTU PRIME,L’actualité de la Russie...
... toute l’actualité
www.russiactuprime.com
Un nouveau radar
russe...
l Ria Novosti a relayé
les déclarations d’un haut
responsable du ministère
de la défense russe. Un
nouveau radar de longue
portée vient d’être mis en
service. Il devrait suppléer
les installations ukrainien-
nes de la région de Sébas-
topol. Celles-ci pourraient
à terme servir les intérêts
européens.
POLITIQUE SPECTACLELe récent confl it russo géorgien trouve des prolongations pour le moins inattendues dans le monde du show business. La cérémonie de l’Eurovision, organisée à Moscou devait être l’occasion de voir se produire une troupe géorgienne aux refrains plus que politisés. «We don’t wanna put in», référence à peine voilée à l’actuel Premier ministre russe Vladimir Poutine.
Depuis ce coup d’éclat, le groupe s’est décommandé et la Russie a désigné une ukrainienne chantant dans sa langue natale pour la représenter. Patricia Kaas tentera de remporter le concours pour la FranceA suivre...
REDACTION
Amélie MOYNOTSamira HAMICHEClémentine BLEZEAUPierre BOUGEOISYann Maël FORNERFlorian MARTINJérémy FELKOWSKINacim CHEIKH
PHOTOS
Clémentine BLEZEAU
EDITING
Jérémy FELKOWSKI
Ce numéro spécial Russie a été réalisé en partenariat avec RUSSIACTU PRIME et avec l’aide précieuse d’Anaïs LLOBET, journaliste au Courrier de Russie.
Un grand merci à M. Henri MARQUE pour
son infi nie gentillesse et sa disponibilité.