La Folia Musiciens de l’Orchestre de l’OpéraAndrea Falconieri Jean-Marie Leclair Jean-Pierre GuignonAlessandro ScarlattiHenry PurcellGeorg Friedrich HaendelMarin MaraisFrançois CouperinAntonio Vivaldi

Mercredi 9 mars 20h

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Direction Musicale Denis Raisin Dadre Ensemble Vocal et Instrumental Doulce Mémoire

Mercredi 10 février 20h

MUSICIENS DE L’ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE ROUEN NORMANDIE

LA FOLIA

L’Opéra de Rouen Normandie est subventionné par la Région Normandie, la Ville de Rouen, le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Normandie, le Département de l’Eure, et la Métropole Rouen Normandie.Vice-président Yvon Robert Directeur artistique et général Frédéric RoelsChef principal Leo Hussain

Juste avant la fureur vivaldienne le 16 mars prochain, place à la folie ibérique avec ce très beau programme des musiciens de l’Opéra de Rouen, consacré à l’un des thèmes les plus exploités de l’âge baroque. La folia est d’abord connue au Portugal puis en Espagne au XVe siècle comme une danse de transe dont la gradation expressive était destinée à énergiser les foules. À trois temps, elle est souvent bâtie sur les variations toujours plus enfiévrées d’un même thème. Les compositeurs de l’Europe entière se la sont ensuite appropriée, tirant comme un trait d’union entre les grandes écoles musicales des nations. C’est toutefois la dernière Sonate en trio de l’opus 1 de Vivaldi qui demeure la plus célèbre et que les musiciens de l’Opéra, jouant sur cordes en boyaux, nous servent en final d’une anthologie étourdissante.

Opéra de Rouen Normandie > Chapelle CorneilleMercredi 9 mars, 20hDurée : 1h40, entracte compris

Andrea Falconieri (1575-1661)Folias echas para mi senora Dona Tarolilla de Carallenos

Jean-Marie Leclair (1697-1764)Chaconne, extrait de la 2e récréation de musique opus 8

Jean-Pierre Guignon (1702-1774)Les Folies d’Espagne opus 9

Alessandro Scarlatti (1659-1725)29 partite sopra l’aria della folia

Henry Purcell (1659-1695)Chaconne en sol mineur, Z730

Entracte

Georg Friedrich Haendel (1685 -1759)Sarabande con variazioni

Marin Marais (1656-1728) Pièces en trio 1. Petite passacaille 2. Air gay

François Couperin (1668-1733) `Les Folies Françaises, extrait du 3e livre de clavecin, ordre 13arrangements par Marco Crosetto1. La Virginité, sous le Domino couleur d’invisible2. La Pudeur, sous le Domino couleur de roze3. L’Ardeur, sous le Domino couleur incarnat.4. L’Esperance, sous le Domino vert5. La Fidélité, sous le Domino bleu6. La Persévérance, sous le Domino gris de lin7. La Langueur, sous le Domino violet8. La Coquéterie, sous diférens Dominos9. Les Vieux Galans et les trésorieres suranées, sous des Dominos pourpres et feuilles mortes10. La Frénésie, ou le Désespoir, sous le Domino noir

Antonio Vivaldi (1678-1741)Sonate en trio en ré mineur, RV 63 « La Folia »Adagio - Andante - Allegro - Adagio - Vivace - Allegro - Larghetto - Allegro - Adagio - Allegro

Sur instruments baroquesViolons Hervé Walczak Le Sauder, Hélène Bordeaux Violoncelle Hélène Latour Clavecin Frédéric Hernandez

Le thème de la folia serait aujourd’hui considéré comme le tube de l’âge baroque. Si ses origines sont incertaines, c’est au Portugal à la fin du XVe siècle que l’on en fait la première mention : la folia est alors connue comme une « chanson à danser », populaire, construite sur la répétition toujours plus rapide d’une mélodie jouée avec guitare et percussions. Elle se propage aussitôt sur l’ensemble du continent ibérique ce qui lui assure un succès à plus grande échelle. Sous le règne de Charles Quint, l’Espagne s’affirme en effet comme la première puissance européenne grâce notamment à la colonisation des Amériques et le commerce maritime ; c’est le début du Siglo d’oro (Siècle d’or). La formation d’enclaves hispaniques a pour effet de faire rayonner la culture du pays hors de ses frontières. Des cours princières espagnoles fleurissent en Italie, en France et dans les actuels Pays-Bas ; avec elles voyagent les musiciens qui sont à leur service, leur esthétique et leurs instruments – le commerce de la guitare se répand dans toute l’Europe. Un premier modèle est ainsi exporté vers l’Italie, comme en répondent les Folias echas para mi señora Doña Tarolilla d’Andrea Falconieri (1585-1656), un compositeur dont les multiples voyages et engagements auprès de cours espagnoles (à Naples, puis en Espagne) favorisent l’influence ibérique de son style.À partir de 1671 en France, sous l’impulsion d’un guitariste italien, la forme va se fixer comme un principe de variations instrumentales sur un même thème, à trois temps, de tempo plus lent que celui des origines. Le succès est immense : les Folies d’Espagne attestent de leur exotisme chez des compositeurs comme Lully, avant de gagner l’Angleterre puis de nouveau l’Italie. En s’inspirant du modèle français, Arcangelo Corelli ancre définitivement la « follia » (le terme est italianisé) dans la mémoire collective. La sonate tout aussi célèbre d’Antonio Vivaldi pour deux violons lui rendra hommage

NOTE MUSICOLOGIQUE

en 1705, de même que les 29 Partite (1723) pour violon et clavier d’Alessandro Scarlatti, composées depuis Lisbonne.En France, la révérence à Corelli, et plus largement à l’art musical italien, est tout aussi profonde, même si elle garde un esprit idiomatique propre. C’est du moins ce que l’on perçoit dans les Folies françaises ou les Dominos (1722) de François Couperin où chacune des douze variations pour clavecin illustrent autant de « dominos » (des costumes de bal masqué) allégoriques – la pudeur sera rose et la jalousie grise. Parce qu’elle ne connaît aucune frontière, la folia incarne au mieux l’esprit baroque et rassemble les membres d’une grande famille. Le principe de répétition variée, déployant une virtuosité tant technique qu’expressive, y trouve sa pratique la plus grisante. On retrouve ce principe exploité dans d’autres formes plus ou moins similaires, la chaconne notamment. Celle de Jean-Marie Leclair (1697-1764), couplée avec les Folies d’Espagne de Jean-Pierre Guignon (1702-1774), violoniste italien naturalisé français, rappellera la rivalité qui opposait les deux compositeurs, mais pas les deux formes. La chaconne comme la folia consacrent le violon comme l’instrument de prédilection des XVIe et XVIIe siècles, et trouvent dans la variation le moyen de témoigner de la pérennité de la musique, toujours recommencée, jamais semblable. Quelques siècles plus tard, les variations sur un thème donné restent le cheval de bataille de tout compositeur. Car le principe de variations permet non seulement de bâtir des ponts entre les esthétiques de différents siècles, mais surtout d’user d’une rhétorique virtuose qui a depuis longtemps prouvé son efficacité auprès du public.

Luce ZuritaCoordination éditoriale : Joann Elart, Université de Rouen

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À VENIR

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DJAMILEH GEORGES BIZET

Inspiré d’un conte oriental, Djamileh est une pépite signée Bizet et injustement oubliée. Cet opéra de chambre est interprété par les chanteurs de la Compagnie. DU 21 AU 26 MARS ROUEN Théâtre des deux RivesDurée : 1h30, sans entracteTarif de 10 € à 21 €

IN FURORE VIVALDI

Le thème de la furore montrera tous ses visages sous l’exercice de la grande soprano française Sandrine Piau et des Paladins, ensemble spécialiste du répertoire dramatique du XVIIe siècle et de l’opéra-comique du XVIIIe.MERCREDI 16 MARS, 20H ROUEN Chapelle CorneilleDurée : 1h15, entracte comprisTarif de 12,50 € à 25 €

GUESTS JOSETTE BAÏZ - GROUPE GRENADE

Josette Baïz revisite les pièces de sept chorégraphes : A. Richard, E. Gat, W. McGregor, D. Bagouet, L. Childs, R. Horta et H. Shechter. L’originalité du spectacle repose sur la performance des interprètes qui n’ont qu’entre 9 et 17 ans.SAMEDI 19 MARS, 20H ROUEN Théâtre des ArtsDurée : 1h10, sans entracteTarif de 10 à 21 €

Le quiz symphonique ou concert participatif est beaucoup plus qu’un concert. C’est un joyeux moment d’échange entre musiciens et jeunes spectateurs sur le principe d’un jeu de questions et de réponses. VENDREDI 25 MARS, 20HAttention la représentation du 23 mars est annulée. ROUEN Théâtre des ArtsDurée : 1h10, sans entracteTarif de 10 à 21 €

QUIZ SYMPHONIQUE CONCERT INTERACTIF