20
Concentration de calcium dissous Concentration de calcium dissous après application de sept systèmes après application de sept systèmes adhésifs auto-mordançants sur adhésifs auto-mordançants sur modèle expérimental d’émail modèle expérimental d’émail humain humain K. Nasr, G. Grégoire, P. Sharrock (Toulouse, France). 21 èmes Journées Scientifiques du CFBD, Neuchâtel, 10-11 juin 2004.

Droits des investisseurs versus droits des peuples Une constante aux implications géopolitiques différentes au Nord et au Sud. Virginie de Romanet et Renaud

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Droits des investisseurs versus droits des peuples

Une constante aux implications géopolitiques différentes au Nord et au Sud.

Virginie de Romanet et Renaud Vivien (CADTM)

Le 25/02/10 - ULB

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I. L’approche « Responsabilité sociale des entreprises » (RSE)

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2. Présentation de quelques cas de RSE

• Dans les années 90 et surtout les années 2000, les entreprises multiplient les initiatives « éthiques » pour s’affranchir de la contrainte juridique externe.

Quelques exemples: - Adoption de codes de bonne conduite et partenariats avec

les ONG- Adhésion aux principes directeurs de l’OCDE- Adhésion au « Global Compact » de l’ONU

Tous ces instruments sont purement volontaires: soft law

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Les partenariats entre ONG et entreprises

• Bref historique :

- jusqu’à la fin des années 80: les entreprises rejetaient toute responsabilité quant aux violations commises par leurs fournisseurs

- l’origine des partenariats ONG/entreprises: aux États-Unis et en France (avec le collectif « l’Éthique sur l’étiquette » en 1995). Ce collectif demande aux entreprises présentes en France et aux marques françaises internationales de veiller aux conditions de commercialisation de leurs marchandises et d’encourager le progrès social chez les fournisseurs, sur base des normes internationales en vigueur (OIT, DUDH).

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Les partenariats entre ONG et entreprises

• Le partenariat entre Carrefour et le FIDH (1997):- Création en 2000 d’une association commune « Infans » dont l’objectif est

de réaliser des audits sociaux dans les usines de fournisseurs du groupe de distribution

- Carrefour s’est prévalu de ce partenariat pou refuser d’indemniser les travailleurs d’une usine « cliente » au Bangladesh

• Le partenariat entre Casino et Amnesty International (2003)Amnesty valide en 2004 la Charte d’éthique de la centrale d’achat de Casino, qui :

- sélectionne les normes que l’entreprise s’engage à respecter - qui interdit à l’ONG de vérifier leur respect effectif. - qui interdit le contrôle de la qualité sociale des achats par un organisme

multipartite

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Les partenariats entre ONG et entreprises

• Un bilan globalement négatif de ces partenariats pour les travailleurs:Les audits sociaux n’ont pas changé la donne: les conditions de travail ont empiré pour les 2 millions de salariés du textile du Bangladesh, du fait notamment de l’abrogation des accords textiles de l’OMC, ouverts à la libéralisation depuis 2005.

• Un bilan prévisible :- Outre le fait qu’ils sont non-contraignants, ces Codes de bonnes

conduite sont de vrais « cache misère »: L’étude réalisée par l’OIT en 1998 fait remarquer que, sur l’ensemble des 215 codes de bonne conduite des sociétés transnationales, seuls 15% font allusion à la liberté d’association, 25% à l’interdiction du travail forcé, 40% au niveau des salaires et 45% à l’interdiction du travail des enfants.

- Ces transnationales bénéficient du soutien de la Banque mondiale

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Les principes directeurs de l’OCDE

• 1976: Adoption par l’OCDE des « principes directeurs à l’intention des entreprises multinationales » (révisés en 1983 et 2000).

• Les domaines couverts: les droits humains, la gestion responsable de la chaîne de l’offre, les relations de travail, l’environnement, la protection des consommateurs et la lutte contre la corruption

• Les pays qui adhérent à ces principes représentent 85% des flux d’investissement international et accueillent le siège de 97 des 100 premières transnationales du monde.

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Les principes directeurs de l’OCDE

• Ces principes sont de simples recommandations n’impliquant strictement aucune espèce de sanction

• Les points de contact nationaux (PCN) sont des instances de discussion et de médiation

• Les PCN n’ont aucun moyen de mener une enquête ou une investigation

• Absence quasi-totale de volonté des PCN d’enter en conflit avec les entreprises (les exemples du Royaume-Uni et des États-Unis)

• Les PCN dépendent dans leur quasi-totalité des Ministères des Finances des pays OCDE

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Le Global Compact

• Les transnationales s’engagent, sur une base volontaire, à respecter 10 principes fondés sur le respect des droits humains, des normes de travail, d’environnement et de lutte contre la corruption

• Initiative lancée par Kofi Annan en 1999 peu après les manifestations altermondialistes de Seattle en novembre 1999 contre l’OMC.

• Au début, de nombreuses ONG et syndicats ont apporté leur soutien mais se sont par la suite retirés, qualifiant ce pacte de « marché de dupes »

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Le Global Compact

• Aucune force contraignante et aucun moyen de vérifier le respect de ces engagements

• En août 2009, sur les 5147 entreprises adhérentes, 926 étaient déclarées « non communicantes ».

• Ce global compact profite surtout aux entreprises pour redorer leur blason (Nike, Shell, Rio Tinto, Novartis, etc sont adhérentes)

• Il consacre un renversement inquiétant sur le plan juridique : les droits humains sont proposés aux entreprises comme une disposition facultative

• Institutionnalise l’infiltration des transnationales au niveau de l’ONU, en contradiction avec la Charte de l’ONU

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Le triomphe du soft law et ses conséquences

• Comment croire les acteurs du marché quand ils prétendent sur une base volontaire sauvegarder l’intérêt général en respectant les droits humains et en protégeant l’environnement ?

• La « société civile » est en phase de privatisation : conséquence des partenariats, des financements voire de la présence de représentants d’entreprises dans les Conseils d’administrations de certains ONG

• En réalité, l’objectif de ces entreprises est de neutraliser l’action critique de la « société civile » et ainsi réduire le risque judiciaire

• « En synthèse, le soft law est au cœur d’une nouvelle stratégie du capitalisme mondial: écarter l’intervention judiciaire tout en s’efforçant de reconquérir les consommateur perdus » (William Bourdon, avocat français et président de Sherpa)

• Or, les entreprises sont des sujets de droit international passifs que les États ont l’obligation de réglementer

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II. Approche Alternative

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Les « class actions » ou recours collectifs

• Définition des class actions : actions en justice (inventées dans les pays de common law), qui permettent à un grand nombre de personnes (physiques ou morales), de faire reconnaître leurs droits méconnus ou refusés, et d’obtenir une indemnisation morale ou financière, auprès d'une personne tierce ou d'une institution.

• Aux États-Unis, ces actions permettent à un groupe de personnes victimes de saisir la justice des pratiques abusives de certaines entreprises. En cas de succès, les dommages-intérêts sont versés à tous ceux qui auraient pu légitimement avoir à s’en plaindre (ce qui inclut donc les non-plaignants)

• En Grande-Bretagne, seules les victimes qui se sont fait connaître avant le jugement sur la demande de groupe peuvent réclamer les dommages et intérêts octroyés par ce jugement

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Les recours collectifs

• Dans les pays de « civil law » qui ne connaissent pas un tel système de recours collectif, il faut la réunion de plusieurs conditions assez strictes (cf la notion d’« intérêt personnel à agir »)

• Toutefois, certaines procédures s’apparentent à des class actions:

- Le procès de Total en France (constitution d’un fonds de solidarité doté de 5,2 millions d’euros en prévision d’autres plaintes).

- Le procès Texaco/Chevron en Équateur (plainte déposée par les peuples indigènes d’Amazonie équatoriale pour destruction de l’environnement).

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La possibilité de poursuivre la Banque mondial en justice

1) Pourquoi faire un procès contre la BM?- transfert dette coloniale- Soutien des dictatures et régimes criminels- Soutien des projets criminels- Plans d’ajustement structurels (PAS)

La Banque mondiale doit rendre des comptes devant la justice et réparer les préjudices causés. Créer un précédent.

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La possibilité de poursuivre la Banque mondiale en justice

2) Peut-on poursuivre la BM en justice?

- la BM comme toutes les organisations internationales est un sujet de droit (Avis de la CIJ sur le différend entre l’OMS et l’Egypte)

- La BM n’a pas l’immunité (section 3, article 7 de ses statuts – décision « Mendaro » )

- Qu’en est-il du FMI ?

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La possibilité de poursuivre la Banque mondiale en justice

3) Comment augmenter les chances de réussite d’un procès contre la BM?

- Trouver des cas très documentés où sa responsabilité civile et/ou pénale directe est en cause (audit de la dette ; rapports du Panel d’Inspection)

- Mobilisation la plus large possible au Sud et au Nord (médiatisation pour plus de sécurité)

- Intenter un action en justice dans un pays où l’ingérence politique est la plus faible possible (le déni de justice est un critère de compétence des juges nationaux)

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Le procès de l’Apartheid

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• Après la fin de l’Apartheid en 1994, le nouveau gouvernement de Mandela n’a jamais questionné la dette issue du régime odieux de l’Apartheid.

• Dette de 25,6 milliards de dollars dont 15,2 milliards dus par le gouvernement central et les pouvoirs publics à des banques et transnationales étrangères.

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• Ces prêts étaient en contradiction avec la résolution des Nations unies de 1973 qui avait qualifié le régime de l’Apartheid comme un crime contre l’humanité.

• Après cela, certaines banques et transnationales ont jugé préférable de se retirer après avoir obtenu des bénéfices faramineux de l’exploitation perpétrée par ce régime.

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• D’autres en particulier suisses et allemandes ont décidé de rester, les banques appliquant alors des taux d’intérêt extrêmement élevés pour compenser leur « prise de risque ».

• En 1998, le réseau international contre la dette Jubilé ->campagne internationale envers banquiers suisses et allemands pour l’annulation de la dette de l’Apartheid comme compensation pour leur soutien.

• Refus constant de ces banques.

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• Une organisation de victimes et leurs proches Khulumani support groupe ->procédure contre ces 23 banques et transnationales

• Procédure lancée fin 2002 en première instance devant le tribunal du district Sud de New York (ATCA) – Charles Abrahams

• Juillet 2003: le gouvernement sud africain écrit à la Cour pour demander l’abandon de la plainte

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• L’archevêque Desmond Tutu et Joseph Stiglitz ont alors écrit à la Cour pour soutenir le bien-fondé de la plainte.

• Le tribunal s’est reposé sur la demande du gouvernement sud-africain pour débouter les plaignants.

• Khulumani est alors allé en appel devant la seconde instance de New York

• Le 12 octobre 2007, cette juridiction a ordonné la mise en place d’une enquête.

• Cette enquête n’a pas eu lieu.

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• Motion des plaignants demandant le maintien de la décision première

Demande auprès de la Cour suprême

• Le 13 mai 2008, la Cour suprême a statué que l’affaire devait retourner à son point de départ

• Certains des juges de la Cour suprême étaient actionnaires de ces multinationales

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• Le 24 octobre 2008, un des avocats des plaignants à déposé une plainte amendée contre 8 banques et trasnationales Barclays National Bank Ltd, Daimler AG, Ford Motor Company, Fujitsu Ltd, General Motors Corporation, International Business Machines Corporation, Rheinmetall Group AG and Union Bank of Switzerland AG.

• La plainte a été déposée sous la catégorie de Class Action.

• Permet qu’y soient aggrégées toutes les personnes victimes d’exécution extra-judiciaire, torture, détention illégale prolongée et traitement cruels inhumains et dégradants entre 1960 et 1994.

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• Les banques et transnationales incriminées le sont pour complicité (Aiding and Abetting /Tribunal de Nuremberg) avec les forces de sécurité sud-africaines

• Ces personnes morales ont fourni armements, véhicules militaires et systèmes informatisés de données raciales pour la répression des opposants – soutien logistique et matériel -> effet très concret sur la commission de crimes

• Cercle vicieux – leur participation a permis au régime de l’Apartheid de se maintenir aussi longtemps et en retour ils bénéficiaient financièrement de ce régime

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• Dans la plainte, il est estimé que rien qu’entre 1990 et fin 1993, environ 12.000 civils ont été abattus et 20.000 blessés

• Entre 1960 et 1990, plus de 80.000 civils ont été détenus sans procès jusqu’à 3 ans dont des femmes et des enfants de – de15 ans

• Entre 1950 et 1966, 6.000 personnes ont été emprisonnées pour avoir eu des relations sexuelles avec quelqu’un d’une autre « race »

• Interdiction des mariages interraciaux depuis 1949

• Interdiction pour un employé noir de mettre fin à son contrat de travail

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• 16,5 millions de Sud-africains ont été criminalisés et harcelés avec la loi sur les pass

• 4 millions ont été expulsés de leur maison ou de leur terre

• 300 lois avaient été mises en place pour organiser la ségrégation et le désavantage des Noirs du berceau jusqu’à la tombe

• Massacres de Sharpeville en 1960 et de Soweto en 1976

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• Embargo de l’ONU en 1977

• Les compagnies ont continué à fournir des fonds et du matériel tout en sachant très bien que cela avait des conséquences très graves sur une grande partie de la population sud-africaine.

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• Le 8 avril 2009, la juge Scheindlin très bien préparée et au fait de tout le dossier a jugé la plainte recevable

• Par rapport aux banques dont l’implication est a priori moins indirecte que celle des compagnies: aucun Etat ne pourrait autoriser une banque à prêter à une organisation terroriste comme le régime de l’Apartheid

• Dans cette plainte, il est fait une distinction entre les compagnies qui ont « simplement » fait du business avec l’Afrique du Sud (pas poursuivies) et celle dont la participation a permis au régime et à la répression de perdurer.

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• Le 1er septembre 2009, le nouveau gouvernement de Jacob Zuma a retiré l’opposition du gouvernement sud-africain face à la plainte

• Plusieurs raisons apparemment la diminution des revendications, l’établissement plus clair des liens de cause à effet

• Normalement l’affaire devait être jugée en 2010 et le dénouement connu en 2011

• Avec le changement de cap du gouvernement sud-africain, il n’est pas impossible qu’on s’oriente vers un règlement négocié.

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III. La géopolitique des Institutions financières

internationales (IFI)

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Le CIRDI

• Les transnationales s’appuient sur le CIRDI (Centre International de Règlement des Différends relatifs aux Investissements) pour contrôler les États

• Qu’est ce que le CIRDI? - un tribunal arbitral créé en 1966, sous l’égide de la Banque mondiale,

par la Convention de Washington (ratifiée aujourd’hui par 144 États)- Un tribunal arbitral qui protège les investissements des

transnationales (il existe actuellement 2000 Traités de protection des investissements)

- Un tribunal où la Banque mondiale est à la fois juge et partie (le président du CIRDI est le président de la Banque mondiale)

- Un tribunal international qui ignore le bien commun

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Le CIRDI

- « Un nouveau monstre juridique » comme le qualifie Mireille Delmas-Marty, et ce pour 2 raisons principales:

a) A partir des années 1990, la compétence du CIRDI est devenue systématique en cas de différend sur les investissements étrangers

a) Les transnationales peuvent saisir directement le CIRDI alors qu’elles ne sont même pas parties aux Traités de protection des investissements (sur 232 plaintes déposées devant le CIRDI, 230 l’ont été par des multinationales 

- un tribunal arbitral où les investisseurs gagnent presque toujours et où il est impossible de faire appel des décisions

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Le CIRDI

Exemple de litige devant le CIRDI:

- L’entreprise Aguas (dont l’actionnaire majoritaire est la transnationale étasunienne Bechtel) poursuit la Bolivie en 2005 devant le CIRDI et lui réclame 25 millions de dollars d’indemnités, alors que l’entreprise n’avait investi que 500 000 dollars durant les sept mois qu’a duré la concession

- Motif: la ville de Cochabamba a résilié en 2000 le contrat de concession

de gestion de l’eau car Aguas avait augmenté brutalement les factures d’eau.

- Sous la pression d’une campagne de solidarité internationale avec la population, Aguas a finalement retiré sa plainte

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Le CIRDI

• La Bolivie, qui a quand même dû débourser plus d’un million de dollars pour sa défense et qui est attaqué par d’autres transnationales, a décidé en 2007 de se retirer du CIRDI. L’Équateur a fait de même.

• La Bolivie réhabilite la doctrine Calvo et se met en conformité avec sa Constitution. L’article 135 dispose que toutes les entreprises opérant en Bolivie sont soumises à la souveraineté, aux lois et aux autorités de la République bolivienne

• Les autres États devraient faire de même car ils sont dépossédés de leur souveraineté. Pour l’Argentine c’est une urgence (1/4 des affaires traitées devant le CIRDI)

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Le CIRDI

• Le succès du CIRDI est le résultat direct du fait que les transnationales ont acquis une souveraineté qui rivalise avec celles des États, voire prévaut sur elle

• Les entreprises ont su imposer leurs règles en sélectionnant les normes qui leurs conviennent le mieux

On assiste donc à un double mouvement : la politisation du droit privé et la privatisation du droit public

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Crise financière au Nord

• Août 2007: éclatement de la crise des subprimes• A partir de 2007: multiplication des défauts de paiement des

particuliers• Les organismes de prêt hypothécaires éprouvent des problèmes

pour rembourser les emprunts à court terme• Ils avaient vendu leurs créances hypothécaires à de grandes

banques – celles-ci se retrouvent avec quantité de titres qui ne valent plus grand-chose

• Ces achats avaient eu lieu via des sociétés spécifiques (SIV)• Ces SIV finançaient l’achat de crédits hypothécaires

transformés en titres (CDO)• Vente de ces CDO transformés en commercial papers à d’autres

investisseurs.• Le bénéfice provenait de la différence entre la rémunération

tirée des crédits hypothécaires à haut rendement et celle payée aux acheteurs des commercial papers.

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• A partir de l éclatement de la crise en août les acheteurs des commercial papers n’en ont plus acheté

• Les SIV ont donc de ce fait manqué de liquidités pour acheter les crédits hypothécaires titrisés

• -> Amplification de la crise• Les grandes banques ont du reprendre les dettes des

SIV• Entre août et octobre 2007, les grandes banques ont

du assumer au moins 280 milliards de dollars de dettes

• Blocage inédit du marché interbancaire

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• Pertes colossales -> licenciements des dirigeants des grandes banques MAIS avec parachutes dorés

• 160 millions de dollars pour Stan O’Neil de Merill Lynch• 68 millions de dollars pour Llyod Blankfein de Goldman Sachs

• Intervention des autorités monétaires (BCE et FED) pour relancer le marché interbancaire

• Entre le 10 et le 14 août 2007: la BCE injecte 230 milliards de liquidités

• La FED agit également de la sorte

• Encore d’énormes liquidités sont injectées par une action conjointe totalement inédite de la BCE, la FED, la Banque d’Angleterre, la Banque du Canada, la Banque de Suisse et dans une moindre mesure la Banque du Japon

• -> Evite la multiplication des faillites

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Crise financière au Sud – la crise de l’Asie du Sud Est

• Les autorités américaines et européennes sauvent les banques en mettant des liquidités à leur disposition.

• Baisse des taux d’intérêt• Enorme différence entre la réaction des autorités

politiques et financières américaines et européennes à l’égard de cette crise de liquidité et celle du FMI soutenu par les mêmes gouvernements lors de la crise du Sud est asiatique en 1997-98.

• En Indonésie, le FMI a exigé que des dizaines de banques indonésiennes soient fermées en refusant que le gouvernement ou lui-même ne leur prête.

• Faillite de ces banques -> rachetées par des banques du Nord

• Hausse des taux d’intérêt • Malaisie: refus de « l’aide» du FMI

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Commission Meltzer

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L’action du FMI en Argentine

• 24 mars 1976: Coup d’Etat et installation d’une junte militaire-> répression sanglante

• Le FMI envoie un conseiller économique spécial• Décapitalisation des entreprises nationales pour

préparer leur privatisation (CF: Mémoire d’un saccage)

• Endettement forcé de la compagnie pétrolière nationale

• Rachat à vil prix par des entreprises étrangères des entreprises publiques

• Conditions qui entraînent des faillites multiples des PME

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Le rapport Doing Business de la Banque mondiale

• Classement annuel des pays qui réalisent le plus de réformes visant à améliorer le « climat des affaires »

• Objectif: renforcer toujours davantage les droits des investisseurs au détriment des droits sociaux

• Plus la législation d’un pays facilite les licenciements, mieux il est côté

• Malgré de nombreuses critiques des mouvements sociaux et de la CSI, la Banque continue.

• Ex pour 2009: • - Rwanda: la plus importante progression car suppression des consultations

préalables avec les représentants des salariés et de la notification obligatoire à l’inspection du travail avant les restructurations

• Biélorussie : viole les conventions fondamentales de l’OIT -> est bien classée dans le Doing Business

• - Portugal: Déclassement pour avoir rallongé de deux semaines la période de préavis de licenciement

• Bon classement au Doing Business = régression sociale

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IV. Quelles alternatives?

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Les alternatives en cours

en Amérique latine

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Venezuela, Bolivie, EquateurDes nouvelles Constitutions pour de nouveaux droits

• Depuis 1998: Elections de présidents décidés à rompre avec le néo-libéralisme

• Résultat d’énormes luttes depuis la fin des années 80 (Caracazo, guerre de l’eau, guerre du gaz, renversement de plusieurs présidents)

• Irruption sur le devant de la scène des populations indigènes

• Nouvelles Constitutions (1999 - Venezuela, 2008 – Equateur, 2009 - Bolivie) mais énorme opposition des secteurs conservateurs (travail de sape, sabotages, tentatives de sécession, etc)

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Les acquis économiques

• Se doter de moyens pour mener des politiques ambitieuses

->Retour au contrôle public sur les ressources naturelles et les services

Venezuela: PDVSA, sidérurgie (SIDOR) production et distribution électrique, télecoms, le secteur du ciment

Bolivie: nationalisation de la propriété du gaz et pétrole + construction en octobre 2009 d’une usine de transformation du lithium

Equateur: très grosse augmentation des royalties imposées aux compagnies pétrolières

prix régulé des médicaments

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Les dispositions en matière d’endettement

Bolivie

• Le recours à l’endettement doit obligatoirement être autorisé par le Parlement

• Il est conditionné à la capacité de l’Etat à générer les ressources pour couvrir le capital et les intérêts par le projet financé.

• Les actes économiques illicites sont punis

• Pas de prescription pour les dommages économiques causés à l’Etat

• L’Etat n’assume pas les dettes privées

Equateur (même dispositions et va plus loin)

• L’Etat ne peut avoir recours à l’endettement que lorsque les recettes fiscales ou liées à la coopération sont insuffisantes

• L’Etat n’assumera pas les dettes des collectivités territoriales

• L’Etat procédera à la répudiation des dettes déclarées illégimes par un organisme compétent

• L’Etat se réserve le droit à réclamer la restitution des sommes frauduleusement remboursées

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Les droits sociaux - Venezuela

• L’éducation démocratique, gratuite et obligatoire est un droit humain et un devoir social fondamental (Missions Robinson I et II, Rivas, Sucre) -> éradication de l’analphabétisme; population universitaire passée de 80.000 à 2 millions en 10 ans

• Le gouvernement s’engage à la mise sur pied d’un système de santé, intersectoriel, décentralisé et participatif régi par les principes de gratuité, d’universalité, d’intégralité, d’équité, d’intégration sociale et de solidarité (Constitution de la République bolivarienne du Venezuela, art. 83 et 84)

• -> Enorme apport du gouvernement cubain. Aujourd’hui 23.000 médecins cubains au Venezuela

• L’Etat garantit également le droit de toute personne à la sécurité sociale par la création selon l’article 86 d’un système de sécurité sociale, universel, intégral

• Droit au travail « L’Etat prendra les mesures nécessaires pour que toute personne puisse obtenir une occupation productive qui lui garantisse une existence digne.

• Mesures pour réaliser l’égalité hommes/femmes

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Les avancées - Venezuela

• 1999: Situation catastrophique sur le plan de l’enseignement. 22 millions de Venezueliens, 1,5 million d’analphabètes, 2 millions n’ont pas terminé le primaire, moins de 20 % le secondaire, moins de 5 % ont les moyens d’aller à l’université

• 1 million et demi de personnes alphabétisées en 2 ans entre juillet 2003 et juillet 200 5 grâce à la méthode mise au point par les Cubains « Yo si puedo » (Missión Robinson)

• Misiones Robinson II, Rivas, Sucre, Vuelvan Caras• Grandes réformes à tous les niveaux: maternel, primaire,

secondaire, universitaire, professionnel• Création de 4 nouvelles universités en 2004 et de 20 en

2006 dans tous le pays• La part du PIB destinée à l’éducation passe de 2,8 à 9 %

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• Si la Constitution prévoit le droit à la santé comme un droit social fondamental. Comment passer du papier à la réalité.

• Comme pour l’éducation: constat catastrophique. 2 Vénézuéliens sur 3 n’avaient jamais vu un médecin de leur vie. Le gouvernement lance un appel d’offre aux médecins pour s’installer dans les zones pauvres: aucun succès

• En avril 2003, 58 médecins cubains arrivent à Caracas dans le cadre d’un programme de coopération Cuba-Venezuela

• Mise en place de la mission Barrio Adentro• Expérience décisive généralisée à tout le pays 18.000

médecins et soignants cubains en 2004, 23.000 en 2006• Défi: préparer la relève. Former des médecins venezueliens

avec une autre mentalité. 8.000 ont déjà rejoint la mission• Au moins 40.000 sont nécessaires -> formation

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Les droits sociaux - Bolivie

• La Constitution prévoit une éducation publique obligatoire et gratuite jusqu’à la fin des études secondaires

• Un système de santé publique gratuite avec une priorité donné à la production locale de médicaments génériques et la promotion et garantie du respect de l’utilisation, de la recherche et de la pratique de la médecine traditionnelle

• Sécurité alimentaire: une alimentation saine, adéquate et suffisante

• Sécurité sociale• Accès garanti aux services fondamentaux d’eau potable,

d’évacuation, d’électricité, de gaz, de poste et télécommunications

• Logement adéquat• Mesures pour réaliser l’égalité hommes/femmes

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Les avancées - Bolivie

• Diminution de 5 0 % des salaires du président et de tous les ministres

• Grâce à l’aide de Cuba et du Venezuela, la Bolivie a récemment été déclarée « pays libre d’analphabétisme » par l’ONU

• Près de 4.000 médecins engagés – la santé publique a connu une amélioration notable

• Programme de réforme agraire avec une distribution de 481.000 ha de terres à des paysans pauvres

• Reconnaissance du travail paysan et en particulier des producteurs de feuille de coca

• Augmentation du salaire minimum de 12 %• Pension de retraite, allocation scolaire, allocation pour les

femmes enceintes pour diminuer la mortalité infantile• Le 2 mai 2007, la Bolivie quitte le CIRDI

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Les droits sociaux - Equateur

• Education publique, obligatoire et gratuite jusqu’à la fin du secondaire qui s’inscrit dans le cadre d’une éducation participative et interculturelle centrée sur l’être humain pour garantir son développement global

• Accès à la santé

• Droit à la sécurité sociale y compris pour les personnes sans emploi ou travaillant de manière autonome

• Droit à un logement adéquat et digne indépendamment de la situation économique et sociale de chacun

• Mesures pour réaliser l’égalité hommes/femmes

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Les avancées - Equateur

• Expulsion du représentant de la Banque mondiale en avril 2007• Aide cubaine dans les domaines de l’éducation, de la santé et du sport• Audit de la dette suspension du remboursement d’une grande partie de la

dette commerciale accord entre le gouvernement et les créanciers pour une réduction de 6 5 % du montant initial -> le gouvernement économise 300 millions de dollars sur les 20 prochaines années sommes qui serviront au développement national

• Politique volontariste de réduction des sous-contrats de travail dans l’optique de les éliminer complètement

• Le 18 octobre, a commencé la distribution de 130.000 ha de terres de l’Etat a des petits paysans.

• Le gouvernement a déclaré le 28 octobre la dérogation au droit de propriété intellectuelle sur les médicaments (2.000 médicaments pourront être produits dans le pays ou importés sans brevets).

• Plus aucun banquier ne pourra détenir des moyens de communication sociale

• Sortie du CIRDI en juin 2009

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Droit au travail et accès à la terre

• Venezuela: le régime latifundiaire est considéré contraire à l’intérêt social->dispositions fiscales pour imposer les terres non productives

• Bolivie: l’Etat garantit et protège la propriété individuelle et communautaire ou collective de la terre – qui n’est pas saisissable ni sujette à l’impôt dans la mesure où elle répond à la fonction sociale ou socio-économique qu’il lui incombe. L’Etat a en charge de réguler l’accès à la terre pour éviter l’accumulation de surfaces supérieures à ce que prévoit la loi et la division en superficies inférieures à ce qui est établi pour la petite propriété.

• Equateur: L’accès et l’utilisation de la terre doit remplir une fonction sociale et de protection de l’environnement. Mise en place d’un fonds national des terres-> accès équitable aux paysans et paysannes

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Les droits des populations indigènes et afro-descendantes

Venezuela• Reconnaissance de l’existence, de l’organisation sociale, politique et

économique des peuples indigènes (cultures, langues, religions, habitat, droit originaire sur leurs terres ancestrales). Ils doivent pouvoir bénéficier des ressources présentes sur leurs terres.

Bolivie • Reconnaissance comme langues officielles à côté de l’espagnol de toutes les

langues indiennes et de toutes les institutions indiennes.

• Consultation par l’Etat pour l’exploitation des ressources naturelles présentes sur leurs territoires

• Prise en compte dans l’éducation des connaissances universelles et savoirs collectifs des peuples indigènes

Equateur• Quichua et Shuar sont reconnues comme les langues officielles de la relation

interculturelle + caractère officiel des autres langues indigènes dans les régions concernées.

• Propriété des communautés sur leurs terres et droit de participer à l’utilisation et à la gestion des ressources naturelles qui s’y trouvent

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Quelques alternatives

proposées par le CADTM

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Quelques alternatives proposées par le CADTM

1) Abolition de la dette du tiers-monde pour libérer le développement et avancer vers la souveraineté des peuples :

- audit de la dette

- front uni contre le non-paiement

- Acte unilatéral souverain des États

2) Rétrocession aux populations du Sud des avoirs détournés par les dirigeants corrompus du Sud, sur le fondement de la Convention de l’ONU contre la corruption

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Quelques alternatives proposées par le CADTM

3) Versement sans conditionnalité par le Nord de réparations au titre de la dette historique, sociale et écologique- accumulée à l’égard des peuples du Sud (une APD rebaptisée « Contribution de réparation et de solidarité » intégralement composée de dons)

4) Mobiliser des ressources non génératrices d’endettement :

- Adopter une nouvelle discipline financière basée sur un contrôle strict des mouvements de capitaux et des marchandises, en taxant le capital (taxes globales, impôts sur les grosses fortunes)

- En cas de nationalisation de banques privées en faillite, récupération du coût de l’opération sur le patrimoine des grands actionnaires et des administrateurs

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Quelques alternatives proposées par le CADTM

5) Actions en justice contre les institutions financières internationales

6) Remplacement de la Banque mondiale, du FMI par des institutions démocratiques qui mettent la priorité sur la satisfaction des droits humains fondamentaux

7) Réhabiliter la doctrine Calvo et créer un organe arbitral régional. Ce CIRDI alternatif régional devra appliquer les normes du droit international public

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Quelques alternatives proposées par le CADTM

8) Affirmer la supériorité des droits humains sur le droit commercial et imposer aux gouvernements, aux institutions financières internationales et aux entreprises le respect de différents instruments internationaux tels que la Déclaration universelle des droits humains (DUDH, 1948), la Convention sur les droits politique de la femme (1952), le Pacte international sur les Droits économiques sociaux et culturels (PIDESC, 1966), le Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP, 1966), la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW, 1981), la Déclaration sur le droit au développement (DDD, 1986), la Convention relative aux droits des travailleurs migrants et de leurs familles (1990), la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme (1998) et la Déclaration sur les droits des peuples autochtones (2007).

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Quelques références

• www.cadtm.org

• www.cetim.ch

• Éric Toussaint et Damien Millet, 60 questions/60 réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale (2008)

• William Bourdon, « Face aux crimes du marché – Quelles armes juridiques pour les citoyens? » (2010)

• Pour rejoindre le groupe droit du CADTM, il suffit de nous contacter!

Virginie de Romanet: [email protected]

Renaud Vivien : [email protected]