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Bulletin PHYT’EAU JAURON n°4 - 27 mars 2003 – page 1 Avec le soutien financier de : L'Agence de l'Eau Loire-Bretagne La DIREN Auvergne Le Conseil Régional d'Auvergne Le Conseil Général du Puy-de- Dôme DRAF/SRPV PHYT'EAU JAURON U n bullet i n du groupe P H Y T E A U V E R G N E Désherbage de la Vigne et des Bulbes - Bulletin n°4 – 27 mars 2003 Rédaction : FREDEC Auvergne Les données toxicologiques des molécules de désherbage Recherche Labo : Date du début du suivi analytique (NR = Non Recherché) Rang : Classement des matières actives (m.a.) par rapport à leurs caractéristiques physico- chimiques et de leurs ventes, sur l'Auvergne, en 2000. Plus le chiffre est élevé, plus la molécule a de risque de se retrouver dans l'eau. Vente : Quantité, en kg, de m.a. vendues en 2000 sur le Jauron. Toxicité : Toxicité pour l'Homme (DJA) et pour l'Environnement (Ecotox), du plus défavorable (A/a) au plus favorable (E/e). Fréquence de détection : fréquence de détection des m.a. utilisées sur le maïs par rapport à tous les prélèvements effectués sur l'Auvergne ou sur le Jauron depuis le début du suivi par le Groupe PHYT'EAUVERGNE (1997) et pendant l'année dernière. Détection des molécules concernant le désherbage de la Vigne au point JAU1 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 Juin Décembre Avril Juin Octobre Décembre Avril Juin Octobre Décembre Février Mars Avril Mai Juin Août Septembre Octobre Novembre Décembre Février Mars Avril Mai Juin Août Septembre Octobre Novembre 1998 1999 2000 2001 2002 Concentration (g/L) AMPA Diuron Glyphosate Simazine Terbuthylazine 17,8 DJA Ecotox aminotriazole 1999 66 40 C e 0,0% thiocyanate d'ammonium NR - 35 - - - diquat NR 23 18 C c - paraquat NR 42 28 C c - diuron 1997 85 77 C b 23,3% terbuthylazine 1997 55 64 C c 33,3% AIKIDO flazasulfuron NR - FUSILADE MAX fluazifop-p-butyl 1999 3 12 D d 0,0% MITCHELL BS 120 glufosinate ammonium 1999 45 27 D e 0,0% ROUNDUP BIOFORCE glyphosate (sel d'isop.) 1997 120 1663 E e 4,2% TOTRIL ioxynil (ester octanoique) 1997 50 45 C c 0,0% CENT 7 isoxaben 1997 12 9 D e 0,0% ZORIAL norflurazon 1997 24 1 D e 0,0% SURFLAN oryzalin 1997 12 7 D c 0,0% GOAL PRO oxyfluorfen NR 10 1 C d - PROWL pendimethalin 1997 31 33 D b 0,0% SIMAPHYT EL simazine 1997 17 13 C c 12,5% OURAGAN sulfosate NR 62 254 E e - Fréquence de détection Recherche Labo Matière Active Spécialités Com- merciales (exemples) Aucune information à ce jour Toxicité Vente (Kg) Rang AMITRIL UNO GRAMOXONE PLUS FENICAN Se reporter à la page n°4 pour le commentaire de ces résultats…

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Bulletin PHYT’EAU JAURON n°4 - 27 mars 2003 – page 1

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Rédaction : FREDEC Auvergne

Recherche Labo : Date du début du suivi analytique (NR = Non Recherché)Rang : Classement des matières actives (m.a.) par rapport à leurs caractéristiques physico-chimiques et de leurs ventes, sur l'Auvergne, en 2000. Plus le chiffre est élevé, plus la molécule a de risque de se retrouver dans l'eau. Vente : Quantité, en kg, de m.a. vendues en 2000 sur le Jauron. Toxicité : Toxicité pour l'Homme (DJA) et pour l'Environnement (Ecotox), du plus défavorable (A/a) au plus favorable (E/e). Fréquence de détection : fréquence de détection des m.a. utilisées sur le maïs par rapport à tous les prélèvements effectués sur l'Auvergne ou sur le Jauron depuis le début du suivi par le Groupe PHYT'EAUVERGNE (1997) et pendant l'année dernière.

DJA Ecotox

aminotriazole 1999 66 40 C e 0,0%thiocyanate d'ammonium NR - 35 - - -diquat NR 23 18 C c -paraquat NR 42 28 C c -diuron 1997 85 77 C b 23,3%terbuthylazine 1997 55 64 C c 33,3%

AIKIDO flazasulfuron NR -FUSILADE MAX fluazifop-p-butyl 1999 3 12 D d 0,0%MITCHELL BS 120 glufosinate ammonium 1999 45 27 D e 0,0%ROUNDUP BIOFORCE glyphosate (sel d'isop.) 1997 120 1663 E e 4,2%TOTRIL ioxynil (ester octanoique) 1997 50 45 C c 0,0%CENT 7 isoxaben 1997 12 9 D e 0,0%ZORIAL norflurazon 1997 24 1 D e 0,0%SURFLAN oryzalin 1997 12 7 D c 0,0%GOAL PRO oxyfluorfen NR 10 1 C d -PROWL pendimethalin 1997 31 33 D b 0,0%SIMAPHYT EL simazine 1997 17 13 C c 12,5%OURAGAN sulfosate NR 62 254 E e -

Fréquencede détection

Recherche LaboMatière ActiveSpécialités Com-

merciales (exemples)

Aucune information à ce jour

ToxicitéVente(Kg)Rang

AMITRIL UNO

GRAMOXONE PLUS

FENICAN

Se reporter à la page n°4 pour le commentaire de ces résultats…

Avec le soutien financier de :L'Agence de l'Eau Loire-Bretagne La DIREN Auvergne Le Conseil Régional d'Auvergne Le Conseil Général du Puy-de-Dôme DRAF/SRPV

Désherbage de la Vigne et des Bulbes - Bulletin n°4 – 27 mars 2003

Les données toxicologiques des molécules de désherbage

Détection des molécules concernant le désherbagede la Vigne au point JAU1

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1998 1999 2000 2001 2002

Concentration (µg/L)AMPADiuronGlyphosateSimazineTerbuthylazine

17,8

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Bulletin PHYT’EAU JAURON n°4 - 27 mars 2003 – page 2

Le désherbage des Bulbes (Ails et Echalotes) 1 – Post plantation – Pré-levée

Possibilité d'utiliser, par exemple, 2 litres de PROWL (pendimethaline) et 2 litres de CENT 7 (isoxaben) par hectare pour limiter le développement des matricaires, stellaires, véroniques, pensées, coquelicots, chénopodes, ravenelles, renouées… Ce traitement permet d'éliminer la concurrence précoce des adventices vis-à-vis de la culture, et aussi de limiter les doses d'application des produits de post-levée. Ces deux produits sont d'autant plus efficace que le sol est humide au moment de l'application. Il est aussi possible d'utiliser du glyphosate si certaines mauvaises herbes sont levées.

2 – Post-levée

Le désherbage des dicots peut se faire, par exemple, avec TOTRIL (ioxynil) à des doses variant de 0,6 à 1 Litre / Ha avec possibilité de répéter le traitement dans un intervalle de 3 à 8 jours.

- amarantes - anthémis - arroches - capselles - chénopodes - coquelicots - laiterons - matricaires - mercuriales

- mouron - morelles - renouées - liserons - renouées persicaires - sanves - séneçons - véroniques

- fumeterres - lamiers pourpres - orties brûlantes - orties royales

Pour optimiser l'efficacité du traitement, il est recommandé de traiter à un minimum de 500 litres d'eau par hectare et d'utiliser le produit seul.

Le désherbage des graminées se réalise avec des produits spécifiques tels que FUSILADE MAX (fluzifop-p-butyl) par exemple.

Une démarche raisonnée adaptée à la culture de la vigne.

Le désherbage de la Vigne

Il y a moins de cinquante ans, toutes les familles rurales de la Limagne et de ses coteaux cultivaient au moins une parcelle de vigne destinée à l’autoconsommation. Aujourd’hui la situation viticole a bien évoluée et la culture de la vigne a su s’adapter pour pouvoir répondre aux exigences demandées pour produire des raisins de qualité.

Rédaction : DOMAGRI

Jusqu'au stade 6 feuilles, les principaux adventices sensibles sont : … et jusqu'au stade 4 feuilles :

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Bulletin PHYT’EAU JAURON n°4 - 27 mars 2003 – page 3

S’il y a eu une concentration du vignoble, devenu plus spécialisé au niveau des exploitations, sur des terroirs de qualité et une modernisation des modes de conduite, la protection phytosanitaire de la vigne fait l’objet d’une démarche raisonnée, rediscutée à chaque récolte.

Cette protection nécessaire à l’obtention de produit de qualité est appréhendée dès la plantation. En effet les problèmes liés à la propreté des sols sont pris en compte en fonction du matériel de culture de la vigne :

• Choix de l’écartement entre ligne • Entretien mécanique, désherbage

chimique, enherbement contrôlé…

En effet, compte tenu de l’interdiction de la simazine et des limitations de dosage d’autres matières actives, le viticulteur va pouvoir opter pour un système mixte d’entretien des sols : enherbement inter rang alterné avec un travail mécanique un rang sur deux ou trois avec rotation bisannuelle et désherbage chimique d’appoint (résiduel + foliaire) sous le rang.

La lutte contre les maladies…

Les problèmes de protection contre les parasites de la vigne font aussi l’objet d’une attention particulière. A chaque campagne, Syndicats et techniciens viticoles, Service de la protection des Végétaux, Coopératives,…, en fonction des observations effectuées sur des vignes témoins, essaient d’apporter les règles de protection adaptées au millésime. En ce qui concerne les maladies du bois : Esca, Eutypiose… seules les mesures prophylactiques (marquage, arrachage, brûlage) sont applicables en l’absence actuelle de traitement chimique.

Les maladies cryptogamiques telles que le mildiou et l’oïdium avec l’emploi de fongicides spécifiques pénétrants ou systémiques agissant sur le métabolisme des cellules, ont développé des résistances à certaines matières actives. Depuis quelques années, le viticulteur auvergnat, a su s’adapter et utiliser avec discernement les prescriptions des bulletins d’Avertissements Agricoles® du S.R.P.V., afin de protéger avec une efficacité raisonnée sa récolte. En fonction de la pression des parasites, de la météorologie, du stade végétatif, l’emploi de matières actives minérales ou de synthèse, de produits de contact, ou pénétrants, ou systémiques, vont être utilisés en respectant les dosages et mélanges prescrits

et autorisés. Ce même souci d’opportunité et d’alternance de matières actives va régir la lutte contre la pourriture grise (Botrytis).

… et contre les ravageurs

Enfin en ce qui concerne les parasites animaux, les traitements prophylactiques tel que le Soufrage vont permettre de limiter les attaques massives d’acariens (acariose de printemps en particulier) et ainsi limiter l’emploi d’acaricide spécifique. La lutte conte le vers de la grappe fait l’objet d’attention très particulière. Ainsi, les stations de piégeage de l’Eudémis et de la Cochylis permettent d’avoir non seulement la date de traitement optimale mais aussi le seuil de dégâts prévisibles qui va indiquer la nécessité ou la dispense de traitement.

Le vigneron auvergnat a, aujourd’hui, bien intégré les principes d’une lutte raisonnée et s’il met en application le principes de choix des opportunités de traitements et des matières actives, le parcellaire viticole ne lui permet pas encore d’optimiser l’utilisation d’un matériel de pulvérisation performant.

Enherbement inter-rang

Rédaction : Chambre d’Agriculture du Puy-de-Dôme

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Bulletin PHYT’EAU JAURON n°4 - 27 mars 2003 – page 4

Rédaction : FREDEC Auvergne

Nettoyez correctement votre pulvéristeur Les produits se déposent et s’accumulent dans les endroits de faible circulation. Quand ces pellicules se décollent, elles bouchent les buses et antigouttes, et obstruent les filtres les plus fins. Voilà pourquoi il est indispensable de nettoyer régulièrement son pulvérisateur : � en fin de journée de travail (�+�) pour éviter les dépôts de produit dans les circuits, � en fin de traitement (�+�+�)pour éviter les mélanges de produits, � avant le remisage hivernal (�+�+�) pour mettre le pulvérisateur hors gel.

� Rincer au champ à l’eau claire

Diluer le fond de cuve 1 à 2 fois avec l’eau de la cuve de rinçage et épandre sur la tournière ou sur le champ à vitesse plus élevée

� Nettoyer avec un détergent

- Remplir la cuve au 1/5, en rinçant l’intérieur - Ajouter le détergent et agiter 10 à 15 minutes - Faire circuler le produit jusqu’aux buses - Laisser agir 5 à 10 minutes - Pulvériser sur un couvert végétal

� A la fin, rincer à la ferme

- Rincer à l’eau claire et vidanger en pulvérisant - Démonter les filtres et les bouts de rampe - Rincer à nouveau rapidement à l’eau claire

La cuve de rinçage est conçue pour pouvoir rincer sa cuve dans les meilleures conditions. 10 fois moins grande que la cuve principale, elle permet de faire un, voire deux (en divisant la quantité d’eau par 2) rinçages en pulvérisant rapidement sur la parcelle. Elle permet aussi de rincer les rampes, les filtres et les buses. Ainsi quand vient le rinçage à la ferme, le reste de bouillie est dilué entre 10 fois et 100 fois (dans le cas d’une double dilution). Le reste des vidanges peuvent se faire alors dans un décanteur ou une fosse. Dans tous les cas, évitez de rincer votre pulvérisateur à proximité d’une ressource en eau.

Commentaires sur les données de toxicité et sur les analyses Plusieurs paramètres doivent vous guider pour le choix des matières actives à appliquer. Outre les performances agronomiques des molécules, leurs profils toxicologiques ainsi que leurs aptitudes à se retrouver dans la ressource en eau sont les points clefs d’une bonne sélection. Dans tous les cas, préférez les molécules dont la toxicité n’est pas trop importante. Nous remarquons que des molécules comme diquat, paraquat, simazine et terbuthylazine présentent une forte toxicité mais un rang assez faible, ce qui représente surtout des risques lors de leur manipulation. Le diuron,quant à lui présente aussi bien un risque important de toxicité qu’un rang élevé, ce qui en fait la molécule la plus dangereuse du tableau. A contrario le glyphosate semble avoir un profil de toxicité intéressant. Le rang important s’explique par la forte utilisation de cette molécule. Cependant, l’AMPA, première molécule de transformation du glyphosate, est une molécule plus toxique et surtout plus stable que sa molécule mère. Concernant les molécules intéressantes, le sulfosate garde un rang relativement faible au regard de la quantité employée, et possède un bon profil toxicologique. D’autres molécules restent intéressantes à utiliser comme par exemple l’isoxaben), le gluphosinate ou le fluazifop-p-butyl.

Les résultats d’analyses nous apportent plusieurs indications : - il n’y a aucune détection des molécules

présentées pour le désherbage des bulbes, du fait des faibles quantités appliquées,

- la qualité de l’eau, vis-à-vis des molécules présentées ici, s’améliore globalement,

- l’utilisation diminuante de la simazine, de la terbuthylazine, et du diuron se perçoit positivement dans les analyses

- la période la plus touchée par la présence de matières actives est juin. C’est à cette période que le risque est le plus grand car les applications sont très fréquentes.

- la présence du couple glyphosate/AMPA en octobre est probablement due à des applications non agricoles ou des traitements avant le semis des céréales. L’amélioration des performances du laboratoire-partenaire nous a permis, en 2002, de détecter pour la première fois ces deux molécules.

Rédaction : FREDEC Auvergne