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27 DOSSIER 31 mars 2017 Coordination du dossier Louis Le Roux (chambres d’agriculture de Bretagne) avec Audrey Dibet (Terra). Rédaction Michel Falchier, Philippe Lannuzel, Stéphanie Montagne et Pierre Havard (chambres d’agriculture de Bretagne). Composition : Terra Désherbage maïs 2017 Plusieurs stratégies possibles Le maïs est très sensible à la concurrence des adventices. Un échec de désherbage se paie cash car les rendements s’effondrent. L’objectif est d’intervenir tôt pour éviter la nuisibilité des adventices et de maintenir un état de propreté suffisant jusqu’au recouvrement des inter-rangs par la culture. Prélevée, post levée, chimique ou mécanique, la boîte à outils dispose de plusieurs solutions qu’il faudra combiner selon la flore, les caractéristiques de chaque parcelle et les conditions d’humidité du sol. À noter l’intérêt croissant des stratégies mixtes, chimique puis mécanique, dans le but, notamment, de réduire les IFT herbicides. Les différentes solutions indiquées dans le dossier s’appuient sur les références acquises dans les réseaux d’essais menés par la chambre d’agriculture de Bretagne et par Arvalis Institut du végétal.

Désherbage maïs 2017 · du mois de mai permettent une levée rapide des mauvaises herbes. Les levées de mau-vaises herbes se sont faites régulièrement, permettant des applications

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Page 1: Désherbage maïs 2017 · du mois de mai permettent une levée rapide des mauvaises herbes. Les levées de mau-vaises herbes se sont faites régulièrement, permettant des applications

27DOSSIER 31 mars 2017

31 mars 2017

Coordination du dossierLouis Le Roux (chambres d’agriculture de Bretagne) avec Audrey Dibet (Terra).RédactionMichel Falchier, Philippe Lannuzel, Stéphanie Montagne et Pierre Havard (chambres d’agriculture de Bretagne).Composition : Terra

Coordination du dossierLouis Le Roux (chambres d’agriculture de Bretagne) avec Audrey Dibet (Terra).Louis Le Roux (chambres d’agriculture de Bretagne) avec Audrey Dibet (Terra).Louis Le Roux (chambres d’agriculture de Bretagne)

RédactionMichel Falchier, Philippe Lannuzel, Stéphanie Montagne et Pierre Havard (chambres d’agriculture de Bretagne).Stéphanie Montagne et Pierre Havard (chambres d’agriculture de Bretagne).Stéphanie Montagne et Pierre Havard

Composition : Terra

Désherbage maïs 2017Plusieurs stratégies possibles

Le maïs est très sensible à la concurrence des adventices. Un

échec de désherbage se paie cash car les rendements s’effondrent.

L’objectif est d’intervenir tôt pour éviter la nuisibilité des

adventices et de maintenir un état de propreté suffisant jusqu’au

recouvrement des inter-rangs par la culture. Prélevée, post levée,

chimique ou mécanique, la boîte à outils dispose de plusieurs solutions qu’il faudra combiner selon la flore,

les caractéristiques de chaque parcelle et les conditions d’humidité

du sol. À noter l’intérêt croissant des stratégies mixtes, chimique puis mécanique, dans le but, notamment,

de réduire les IFT herbicides.

Les différentes solutions indiquées dans le dossier s’appuient sur

les références acquises dans les réseaux d’essais menés par la

chambre d’agriculture de Bretagne et par Arvalis Institut du végétal.

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31 mars 2017

Malgré des semis plutôt tardifs, des difficultés à positionner correctement les stratégies de désherbage, finalement l’efficacité des désherbages est satisfaisante grâce à un été plutôt sec qui a plus favorisé la culture que les mauvaises herbes.

Après un mois d’avril plutôt frais, et des sols peu réchauffés, les semis de maïs ont tardé à démarrer. Mais l’essentiel des par-celles était tout de même implantées avant le 20 mai dans de bonnes conditions. Les conditions étaient alors réunies pour une bonne réussite des désherbages. Les préle-vées, parfois délicates à positionner en fonc-tion des pluies annoncées ont pu bénéfi cier d’une humidité du sol favorable à leur bon fonctionnement. Les conditions poussantes du mois de mai permettent une levée rapide des mauvaises herbes. Les levées de mau-vaises herbes se sont faites régulièrement, permettant des applications sur des plantes jeunes, particulièrement sensibles aux désherbants de post-levée. Cependant les semis les plus tardifs n’ont pas pu bénéfi -cier de la douceur du mois de mai et se sont trouvés à des stades sensibles, en pleine période de pluies et de vent rendant parfois délicates les interventions, qu’elles soient chimiques et encore plus mécaniques. En fi n de campagne, les quelques levées tardives de mauvaises herbes sont passées complè-tement inaperçues car l’été relativement sec ne leur a pas permis de se développer.

Les produits de prélevée efficaces, mais un rattrapage souvent nécessaireSi les conditions de sol au moment de l’ap-plication des produits de prélevée étaient réunies (humidité du sol grâce aux pluies du printemps et conditions peu séchantes en avril) pour un bon fonctionnement sur les premières levées, ces produits n’ont pas été en mesure de toujours contrôler les levées

tardives de renouées, de mercuriales ou de fumeterres. Au final, quels que soient les programmes, un rattrapage avec une association de tricétone + sulfonylurée + bromoxynil a permis d’obtenir des résultats satisfaisants… mais pour un coût total de près de 100 euros/hectare.

La postlevée précoce : bien positionnée, ça peut marcher sur flore simpleDans les conditions de 2016, les straté-gies de désherbage en post-levée précoce, contenant une base de produits de prélevée appliqués au maximum au stade 2 feuilles des mauvaises herbes, ont une fois de plus montré leurs limites. En effet étant donné le décalage entre les premières et les der-nières levées, en intervenant tôt (stade 2 à 3 feuilles du maïs), on contrôle parfaitement bien les adventices déjà levées mais sans perturber les levées futures.Les applications ont été réalisées 18 jours après le semis, le maïs a 3 feuilles et les mauvaises herbes sont au stade cotylédon à 2 feuilles maximum. Les applications de post-levée précoces sont bien souvent satis-faisantes 1 et régulières quels que soient les produits à la première notation du 6 juin, ces notations deviennent souvent insuffi-santes au mois de juillet, démontrant ainsi le manque de persistance de ces programmes.Les programmes Adengo + Isard, de très bonne effi cacité, ont tout de même, sur cet essai montré une sélectivité un peu limite pour la culture (brûlures très marquées sur stades jeunes et tassement végétatif par la suite), probablement à mettre en relation avec les amplitudes thermiques qui ont suivi les applications.Comme souvent, un rattrapage avec une association de tricétone + sulfonylurée + bromoxynil a permis d’obtenir des bons résultats… sur le site expérimental d’Iffen-dic, constitué d’une fl ore simple (stellaire, chénopode, renouée des oiseaux, pensée gaillet, morelle…) ! Ce ne fût pas le cas sur les essais de Buléon en présence de véro-niques ou de Ménéac avec des renouées liserons. Quelle que soit la situation, le coût total du programme dépasse souvent les 80 euros/hectare.

Des résultats réguliers avec la post-levée en double application- Les résultats des essais de 2016 en post-levée 2 nous démontrent une fois de plus que dans les stratégies en double applica-

Désherbage du maïs : bilan de campagne 2016

Dans la stratégie tout en post-levée,la première application doit être réalisée au stade 2 à 4 feuilles jeunes des adventices et le rattrapage 15 jours après.

1 Résultats de la post-levée précoce sur maïs avant rattrapage (Iffendic 2016)

0 2 4 6 8 10

lsard 0,7 l + Adengo 1,0 l

lsard 0,7 l + Adengo 1,5 l

Isard O, 7 l + Monsoon activ 1,0 L

Isard 0,7 l + Monsoon activ 0,75 l

lsard 0,7 l + Elumis 0,5 l

Isard 0,7 L + Elumis 0,75 l

Camix 1,5 l + Milagro 0,3 l + Peak 6 g

Camix 2,5 l + Milagro 0,3 l + Peak 6 g

15 juillet

6 juin

e�cacité satisfaisante

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29DOSSIER

tion, la dose de produit de post-levée peut être modulée autour d’une dose de 0,5 l/ha d’Elumis, en fonction du stade des adven-tices mais également en fonction du type d’adventices présentes. Le rattrapage réa-lisé 15 jours plus tard permet de réaliser des programmes satisfaisants dans tous les cas de fi gure.- L’effet date est bien plus important que l’effet dose dans cet essai. Au 23 mai, toutes les adventices n'étaient pas levées. Ces résultats nous confi rment une fois de plus que la dose pivot peut se situer autour d’une base Elumis 0,3 + Rajah 0,3, dans des condi-tions d’applications précoces : mauvaises herbes entre 2 et 4 feuilles maximum lors de la première application et deuxième passage 15 à 20 jours plus tard.- La troisième thématique testée sur l’essai d’Iffendic consistait à comparer la dose de produits antidicot complémentaires sur un programme de base de postlevée. Les diffé-rences entre produits, sur une fl ore relative-ment simple, ne sont pas très sensibles. Certains produits (Peak, Conquérant) marquent un peu plus sur l’effet de la dose, mais ceci sera également sans conséquence sur le résultat fi nal après le rattrapage réa-lisé 15 jours plus tard 3 .Le choix du produit, doit plutôt être déter-miné en fonction de la flore présente au moment du traitement, en visant en particu-lier les adventices les plus diffi ciles 4 .

Michel Falchier Chambres d’agriculture de Bretagne

31 mars 2017

31 mars 2017

Désherbage du maïs : bilan de campagne 2016

Rajah Emblem Peak Basamais Biathlon + Dash Banvel 4S Cambio Kart Conquérant Casper

Fumeterre ++ + + ++

Gaillet ++ + + + ++ + ++ ++ ++ +

Géranium + + ++ ++ ++

Linaire + + + + ++ ++ ++ +

Mercuriale ++ + + + + + + +

Pensée ++ + + + + +

Renouée des oiseaux ++ + ++ ++ ++ + + ++ ++

Renouée liseron ++ ++ ++ ++ ++ + ++ ++ ++

Véronique de perse + + + + + + +

Liseron ++ ++ ++ ++ ++

Lychnis ++ ++ +

4 Spectre d’efficacité de quelques antidicots

2 Résultats de la double application de post-levée sur maïs (Iffendic 2016)

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Elumis 0,5 l+ Rajah 0,3 l

Elumis 0,3 l+ Rajah 0,3 l

Elumis 0,75 l+ Rajah 0,3 l

Elumis 0,5 l+ Rajah 0,3 l

avant rattrapage

Traitement du 23 mai Traitement du 27 mai

E�ca

cité d

u dés

herb

age

e�cacité satisfaisante

après rattrapage

3 Résultats d’associations de produits de postlevée sur maïs avant rattrapage (Iffendic 2016)

0 1 2 3 4 5 6 7 8

Elumis 0,5 l + Conquérant 300 g

Elumis 0,5 l + Conquérant 200 g

Elumis 0,5 l + Biathlon 50 g + Dash 1 l

Elumis 0,5 l + Biathlon 35 g + Dash 1 l

Elumis 0,5 l + Peak 12 g

Elumis 0,5 l + Peak 6 g

Elumis 0,5 l + Rajah 0,3 l

Elumis 0,75 l + Rajah 0,3 l

e�cacité satisfaisante

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31 mars 2017

Avant de recouvrir les inter-rangs, le maïs est peu compétitif par rapport aux adventices. Le désherbage a pour objectif d’éliminer cette concurrence le plus tôt possible. Selon la flore présente, la stratégie peut varier.

Stratégies de désherbage maïs 2017

Exemples de traitements de prélevéeCette stratégie emploie des produits raci-naires. Pour atteindre leur cible, ils doivent pénétrer dans les premiers centimètres du sol. L’effi cacité est faible sur sol trop sec, trop motteux ou en cas de présence impor-tante de résidus du précédent en surface. Les sols à forte teneur en matière organique sont également à éviter. La pré-levée néces-site souvent un rattrapage, elle peut donc s’avérer coûteuse.

Produit Dose (l/ha) IFT(a) Effi cacité

graminées Effi cacité dicotylédones Estimation du coût/ha

Isard ou Spectrum 1,4 l 1

Panic, sétaire, digitaire(= PSD)

Amarante, véroniques 31 €

Dakota-P ou Wing –P ou Beloga-P

2,5 là 3 l

0,6 à0,75 PSD Morelle, mouron,

arroche27

à 32 €

Camix ou Calibra 2,5 l à 3 l

0,7 à 0,8

PSD, pâturin

Amarante, chénopode, véroniques, morelle

noire, renouée persicaire, arroche,

mouron

38 à 45 €

Isard + Prowl 400 1 l + 2 l 1,38 PSD Renouée des oiseaux,

véroniques 45 €

Isard + Lagon 0,8 l + 0,8 l 1,37 PSD Amarante, chénopode,

morelle noire, mouron 45 à 50 €

Adengo ou Koloss 2 l 1 PSD Renouée, morelle, chénopode, mouron

63 €

Isard + Adengo 0,8 l + 1,5 l 1,3 PSD

Amarante, véroniques, renouée, morelle,

chénopode, mouron65 €

En cas de présence de graminées estivales ou de véroniques : intervenir en pré-levée si les conditions le permettent !

Si les conditions sont trop sèches pour la pré-levée au moment du semis, il est possible de décaler l’intervention en post-levée précoce à 2-3 feuilles du maïs

À ce stade, les 1res levées de mauvaises herbes ont déjà pu avoir lieu. Pour mieux les contrô-ler, associer des produits foliaires aux produits racinaires, dont on pourra baisser les doses. Sur fl ore simple, les stratégies en post-levée précoce ne nécessitent pas systématiquement de rattrapage. Tout dépend du type de fl ore présente dans la parcelle et de l’homogénéité des levées. En cas de présence de renouée liseron par exemple, cette stratégie ne sera pas effi cace.

Exemples de stratégies en post-levée précoce

Produits (dose en l ou kg/ha) IFT Estimation du coût/ha

Isard / Spectrum 1,2 + Choriste / Elumis 0,2 0,99 36 €

Camix / Calibra 2 à 2,5 + Milagro 0,15 + Peak 6 g 0,93 à 1,06 40 à 48 €

Isard 0,7 + Adengo 1,5(a) 1,25 62 €

(a) IFT = Indice de fréquence de traitement = Rapport dose

utilisée/dose homologuée.

(a) attention aux conditions d'application avec Adengo: un tassement du maïs et des brulures sont possibles en cas de fortes amplitudes thermiques après le traitement.

Les interventions de prélevée donnent des résultats plus réguliers sur véronique de perse, à condition d'avoir un sol suffi samment humide.

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Stratégies de désherbage maïs 2017La post-levée en 2 passages permet d’adapter le programme aux adventices présentes

L’indice de fréquence de traitement et le coût/ha peuvent être minimisés en réduisant les doses. Pour cela l’application doit être réalisée en conditions optimales : hygro-métrie supérieure à 60 %, mauvaises herbes jeunes et pulvérisateur en bon état !Le 1er passage est à réaliser en général 3 semaines après le semis. Le maïs est au stade 2 à 3 feuilles, les mauvaises herbes jeunes.Le 2e passage est à réaliser avant 6 feuilles. Utiliser les mêmes produits que précé-demment en choisissant les plus adaptés à la fl ore présente. Une base de mésotrione (Callisto) peut suffi re. Contre les graminées ou les crucifères, ajouter Milagro 0,3 l à 0,5 l. Contre liseron des haies, rumex… Banvel 4S (0,2 l), ou Cadence (0,1 kg), ou Starane 200 (0,3 à 0,4 l) en veillant à ne pas les appliquer entre 6 à 8 feuilles du maïs.Un binage juste avant le recouvrement de l’inter-rang donne des effi cacités compa-rables au tout chimique si les conditions de réussite sont réunies : sols ressuyé, période de temps sec après le binage.

Quelques nouveautés testées par Arvalis

Alcane Sync Tec : Pré-levée à 2 feuilles du maïs, associe clomazone et pendimé-thaline. Permet un bon contrôle sur re-nouées des oiseaux et mourons. À asso-cier. DVP 20 m !Arigo : Associe nicosulfuron, rimsulfuron et mésotrione, homologué à 0,33 kg/ha, il se positionne sur la gamme des her-bicides à large spectre comme Elumis. De très bon niveau sur dicotylédones, il apporte un gain d’effi cacité sur sétaire et panic pied de coq par rapport à Elumis pleine dose. Un point faible sur renouées. DVP 20 m !Onyx : Pyridate. Homologué à 1,5 l/ha (36 €). À utiliser entre 2 et 8 feuilles du maïs. À 0,5 l/ha associé une base méso-trione + nicosulfuron, il apporte un plus sur véronique, fumeterre, mercuriales, datura mais ne permet pas de gérer les renouées. DVP 5 m.

Exemples de traitements post-levée en deux passages pour une flore classique : panic, sétaire, chénopode, morelle, amarante… (< à 4 f)

Association de 2 produits (dose en l ou kg/ha) IFT Coût/ha indicatif

Callisto 0,3 à 0,5 + Equip 0,6 à 1,0 0,42 à 0,7

25 à 40 €Auxo 0,5 + Milagro 0,3 à 0,5 + huile 0,66

Elumis 0,4 à 0,6 0,26 à 0,4

Callisto 0,3 + Milagro 0,3 0,4

Exemples de traitements pour une flore difficile : renouées, mercuriale, lychnis (< à 4 f)

Association de trois produits (dose en l ou kg/ha)

Base : 2 produits associés IFT(a) + 3e produit Coût/ha indicatif

Callisto 0,3 + Milagro 0,3 0,4 Rajah 0,3… (IFT 0,2)ou

Peak 6 g (IFT 0,3)ou

Biathlon 35 g+ Dash 0,5 l (IFT 0,5)

30 à 34 €Callisto 0,3 + Equip 0,6 0,42

Elumis(b) 0.4 0,26

(a) Pour avoir l’IFT total additionner l’IFT de chaque produit associé.(b) Ne pas mélanger avec des produits contenant du bromoxynil sous forme poudre (Emblem, Saxo…) - Elumis 0,5 = Callisto 0,38 + Milagro 0,38.

En cas de fl ore diffi cile, l’association de trois produits est nécessaire : contre renouée liseron ou mercuriale, l’ajout de bromoxynil (Rajah) ou de prosulfuron (Peak) est effi cace. En cas de présence de lychnis, ajouter du tritosulfuron (Biathlon) + adjuvant.

Exemples de traitements pour une flore difficile à base de liserons

Association de trois produits (dose en l ou kg/ha)

Base : 2 produits associés IFT(a) + 3e produit(b) Coût/ha indicatif

Callisto 0,3 + Milagro 0,3 0,4Banvel 4S 0,2 (IFT 0,33)

ouCadence 0,1 kg (IFT 0,25)

ouStarane 200(c) 0,3 à 0,4

(IFT 0,3 à 0,4)ou

Casper 0,1 kg (IFT 0,33)ou

Conquerant 0,2kg (IFT 0,5)

27 à 37 €Callisto 0,3 + Equip 0,6 0,42

Elumis 0,4 0,26

(a) Pour avoir l’IFT total additionner l’IFT de chaque produit associé.(b) Positionner avant 6 feuilles ou après 8 feuilles du maïs.(c) À utiliser sur les parcelles à risque fort et moyen (classement parcelles à risque phytosanitaire).

Contre les vivaces comme le liseron de haies, utiliser du dicamba (Banvel 4S…) ou du fl uroxypyr (Starane 200).

Philippe Lannuzel et Stéphanie Montagne Chambres d’agriculture de Bretagne

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31 mars 2017

Face à la complexité croissante du désherbage du maïs et à son coût, le binage du maïs trouve de plus en plus d’adeptes. Culture d’été à grands écartements, c’est la culture par excellence pour s’apprendre au désherbage mécanique.

S’il est vrai que le désherbage mécanique intégral du maïs demande une technicité très pointue et une approche globale de la maîtrise des mauvaises herbes par les rotations et la gestion des intercultures, on observe de plus en plus de programmes de désherbage associant pour partie le désher-bage chimique et le désherbage mécanique.

Le maïs, une culture adaptée au désherbage mécaniqueLe binage, en particulier, intervient dans le programme de désherbage comme un rattrapage après un premier traitement chimique réalisé en prélevée ou en post-levée. Ces programmes permettent des résultats aussi satisfaisants que le tout chimique moyennant quelques précautions :- le résultat du binage sera d’autant meilleur

que le premier traitement est déjà réussi (mais ceci est également vrai pour un rat-trapage en chimique),

- un maïs en bonnes conditions poussantes recouvre vite les rangs et évite au fi nal un resalissement de la parcelle. Dans le cas contraire il ne faut pas hésiter à réaliser un deuxième passage de bineuse,

- hélas… on ne sait pas encore biner le liseron.

Associer les outils pour aller vers du tout mécanique ?Deux autres outils, la herse étrille et la houe rotative, apportent une effi cacité complé-mentaire au fonctionnement des bineuses. Ces deux outils travaillent sur la largeur

totale de la parcelle, y compris sur le rang de la culture. Cependant, ils ne seront effi -caces que sur des adventices très jeunes et si possible au simple stade de la germina-tion. Les conditions idéales de passage se situent avant la levée du maïs, 5 à 8 jours après la date de semis, en fonction de la température du sol et de la dynamique de levée 1 .

La période d'intervention est donc très courte et le réglage (de la herse étrille en particulier) peut s’avérer très délicat : il faut trouver un juste milieu pour détruire les adventices et non la culture.

Le faux semis : une autre façon de voir le désherbage mécaniqueDans une culture comme le maïs, la gestion des adventices peut être gérée, au moins partiellement, avant l’implantation de la culture par la réalisation de faux-semis. L’objectif de ces interventions est de dés-tocker le plus précocement le stock de graines de mauvaises herbes présent dans les premiers centimètres du sol et qui sont susceptibles de germer pendant le cycle de la culture.Pour cela, plusieurs passages sont néces-saires afin de faire lever puis de détruire ces mauvaises herbes avant l’implantation

Le désherbage mécanique se prépare dès le semis

Outre son grand intérêt en sol tassé et crouté, le binage s’intègre parfaitement dans la stratégie de désherbage du maïs. Le passage intervient le plus souvent après une intervention chimique de pré-levée ou de post-levée.

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33DOSSIER

Alain Kerveillant, agriculteur, entrepreneur de travaux agricoles à Plogastel-Saint-Germain et membre du réseau Déphy Écophyto Centre-sud Finistère a redécouvert il y a six ans le binage avec l’acquisition d’une bineuse six rangs. Chaque année, il bine chez lui et chez ses clients entre 80 et 180 ha de maïs.

Il a voulu une machine adaptée aux sols caillouteux de sa zone de travail au sud de Quimper, avec un guidage effi cace à tous les stades du maïs. Pour les éléments bineurs, il a donc opté pour des disques étoiles en deux rangs de deux disques com-plétés par une dent "patte d’oie" : les premiers déracinent les mauvaises herbes annuelles sans ressortir les cailloux ni faire remonter de la terre non traitée en préle-vée, la dent sectionne sous la surface la racine des rumex et des chardons.

Bineuse à double guidageLa machine dispose d’un double guidage : une caméra bien adaptée jusqu’à 6 feuilles et deux palpeurs pour être efficace au-delà. "Je déconseille le binage dans deux types de parcelles : les parcelles très cail-louteuses et les parcelles pentues où le correcteur de dévers de la machine arrive à ses limites. La meilleure effi cacité, on l’obtient généralement à 5 ou 6 feuilles du maïs en rattrapage car les adventices sont encore peu développées et l’action entre les rangs des disques étoiles est complétée par l’étouffement des mauvaises herbes sur le rang par la terre qu’ils projettent. Mais on peut aller sans risque jusqu’à 8-10 feuilles du maïs". La bineuse d’Alain Kerveillant est également équipée d’un semoir de petites graines pour un semis de RGI sous maïs. "Dans ce cas, il est préférable d’attendre 7 à 8 feuilles du maïs pour que le RGI s’implante sans trop se développer avant que le maïs ne recouvre l’inter-rang". Pour le premier passage, Alain a une petite préférence pour la prélevée qui permet de mieux grouper les relevées et parce que les conditions de réussite pour une prélevée sont plus souvent remplies que pour une post-levée précoce.

Deux jours sans pluie après le passage"La limite principale est climatique : il faut un peu de sec avant un passage pour être effi cace et deux jours sans pluies après pour dessécher les plants déchaussés, ce qui n’est pas possible tous les ans, constate Alain Kerveillant. Une année sur trois, j’arrive à biner la grande majorité de mes parcelles avec un IFT herbicide maïs qui diminue alors de 35 à 40 %". Le débit de chantier est nettement plus faible pour une bineuse de 6 rangs (3 à 4 ha/h) que pour un pulvérisateur de 21 m par exemple (plus de 10ha/h hors remplissage). Par contre, le coût d’une prestation de binage en Cuma ou en ETA, lorsqu’elle est disponible, est comparable au coût d’un traitement chimique si l’on prend compte l’amortissement du matériel et le prix des produit (25 à 40 euros).

David, le fils d’Alain ajoute : "On nous demande fréquemment d’intervenir en binage pour rattraper sur le tard, des dés-herbages ratés. Dans ce cas, il est vrai que c’est souvent la meilleure chose à faire pour éviter de bloquer le maïs avec des doses élevées de phyto. Cependant, ce n’est pas l’utilisation la plus intéressante d’une bineuse".

Propos recueillis par Olivier Laborde Debat Animateur Déphy Écophyto

80 à 180 ha de maïs de binés par campagne

31 mars 2017

31 mars 2017

Le désherbage mécanique se prépare dès le semisde la culture : la règle essentielle consiste à passer les outils de manière de plus en plus superficielle. On peut par exemple imaginer un premier passage permettant d’enfouir les couverts végétaux ainsi que les fumiers ou lisiers après épandage. Il sera suivi d’un passage d’outil à disques ou à dents ne travaillant qu’à 5-10 cm de pro-fondeur 10 à 15 jours avant les semis, avant de réaliser un passage de herse étrille très agressif pour détruire les levées provoquées par les passages précédents. Cette tech-nique est particulièrement appropriée pour les mauvaises herbes qui ont des levées printanières telles que les renouées, les chénopodes, les atriplex, mais surtout les véroniques. Elle sera certainement moins effi cace sur les espèces strictement esti-vales (panics, sétaires, digitaires, ama-rantes) et dans une moindre mesure sur des espèces à levée échelonnée comme la mercuriale ou les linaires.Dans de bonnes conditions, on peut espérer une effi cacité de destruction de 50 à 70 % des mauvaises herbes, ce qui donne bien plus de souplesse pour la suite.

L'importance de la préparation du sol et du semisLes conditions de réussite d’un désherbage mécanique (quel que soit l’outil) sont déter-minées par la qualité de la préparation du sol et du semis :- vérifi er scrupuleusement le centrage de

l’attelage du semoir et l’écartement entre les rangs au niveau de la pose de la graine (des écarts jusqu’à 5 cm sont fréquem-ment observés) : c’est une nécessité pour pouvoir régler ensuite la position des socs de la bineuse au plus près des rangs de maïs,

- un lit de semence suffi samment fi n pour s’assurer d’une levée groupée des mau-vaises herbes et ne pas intervenir trop souvent,

- un sol avec le moins de reliefs possible (traces de roues du semoir effacées, sil-lons de semis peu marqués, absence de bourrelets entre les passages de herse…),

- semis un peu plus profond et un peu plus dense, en particulier si on envisage un passage de herse étrille,

- les outils de désherbage mécanique ne supportent pas les résidus végétaux gros-siers en surface (couverts végétaux ou pelisses de prairie non enfouis).

Pierre Havard et Michel Falchier Chambres d’agriculture de Bretagne

Alain Kerveillant : "La meilleure effi cacité, on l’obtient généralement à 5 ou 6 feuilles du maïs en rattrapage. Mais on peut aller sans risque jusqu’à 8-10 feuilles du maïs".