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Superviseur : M. Thimothée DABIRE Directeur des Etudes et de la Stratégie (DES) REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE Union- Discipline-Travail ………………………………… MINISTERE DU PLAN ET DU DEVELOPPEMENT ……………………..…………… BURKINA FASO Unité-Progrès-Justice ……………...………………… MINISTÈRE DU COMMERCE, DE L’INDUSTRIE ET DE L’ARTISANAT ………………………………… Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso Auteur : SAWADOGO Halimata Elève Ingénieure Statisticienne Économiste (ISE) Février 2020 École Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée DÉTERMINANTS DE LA FORMALISATION DES ENTREPRISES DU SECTEUR INFORMEL À TRAVERS LE DISPOSITIF D’ACCOMPAGNEMENT DES CENTRES DE GESTION AGRÉÉS (CGA) AU BURKINA FASO MEMOIRE DE FIN DE CYCLE

Déterminants de la formalisation des entreprises du

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Page 1: Déterminants de la formalisation des entreprises du

Superviseur :

M. Thimothée DABIRE

Directeur des Etudes et de la

Stratégie (DES)

REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

Union- Discipline-Travail

…………………………………

MINISTERE DU PLAN ET DU

DEVELOPPEMENT

……………………..……………

BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice

……………...…………………

MINISTÈRE DU COMMERCE, DE

L’INDUSTRIE ET DE L’ARTISANAT

…………………………………

Chambre de Commerce et d’Industrie

du Burkina Faso

Auteur :

SAWADOGO Halimata

Elève Ingénieure Statisticienne

Économiste (ISE)

Février 2020

École Nationale Supérieure de

Statistique et d’Economie Appliquée

DÉTERMINANTS DE LA FORMALISATION DES

ENTREPRISES DU SECTEUR INFORMEL À TRAVERS

LE DISPOSITIF D’ACCOMPAGNEMENT DES CENTRES

DE GESTION AGRÉÉS (CGA) AU BURKINA FASO

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE

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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

DECHARGE

« L’ENSEA et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso n’entendent donner

aucune approbation, ni improbation aux idées émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être

considérées comme propres à leur auteur ».

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE ii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

DEDICACE

À ma mère SAOUADOGO Ouado et sa jumelle SAOUADOGO Ouassomdé,

À mon père SAWADOGO Tendaogo Boureima,

À mon oncle SAWADOGO Kassoum et sa famille,

À mes frères, sœurs et amis,

À tous ceux qui me sont chers.

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE iii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

SOMMAIRE

DECHARGE .........................................................................................................................................i

DEDICACE ......................................................................................................................................... ii

SOMMAIRE ...................................................................................................................................... iii

REMERCIEMENTS ...........................................................................................................................iv

AVANT-PROPOS ............................................................................................................................... v

LISTE DES ILLUSTRATIONS .........................................................................................................vi

SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS .............................................................................. vii

PRESENTATION DE LA CCI-BF ET DU CGA DE OUAGADOUGOU .................................... viii

RESUME ET ABSTRACT .................................................................................................................xi

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1

CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTÉRATURE ....................................... 6

CHAPITRE II. ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE .... 20

CHAPITRE III. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE . 30

CHAPITRE IV. MODELISATION ÉCONOMÉTRIQUE ET DISCUSSION DES RESULTATS . 45

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................ 57

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. xv

ANNEXES ..................................................................................................................................... xviii

TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................................ xxvii

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE iv

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

REMERCIEMENTS

Avant toute chose, nous exprimons nos sincères gratitudes envers les personnes ayant apporté toutes

sortes de contributions pour la réussite de ce travail.

Ainsi, nous remercions M. KARGOUGOU Issaka, Directeur Général de la CCI-BF qui nous a

chaleureusement accueillis au sein de sa structure durant la période de stage. Merci à M. DABIRE

Thimothée, Directeur des Etudes et de la Stratégie qui, malgré son emploi du temps chargé, nous a

apporté un soutien indéfectible en nous accompagnant durant la rédaction de ce mémoire. Merci

également à Mme KORMODO Raïssa, chef de service des statistiques, pour son soutien moral. Il en

est de même pour M. SOULI Zacharia et M. BORO Jean-Yves qui, avec leurs remarques et

suggestions ont permis d’améliorer la qualité de notre travail. Nous ne saurons oublier Mme KIMA

Édith, Mme NIKIEMA Aïcha et tout le personnel administratif et appui de la CCI-BF.

Nous remercions également M. SAWADOGO Boukary, Directeur du CGA de Ouagadougou, qui a

aussi pertinemment contribué à la réalisation de cette étude notamment dans la formulation de la

thématique et en nous fournissant la base d’entreprises pour la collecte des données. Merci à Monsieur

KABORE Georges et à tout le personnel du CGA de Ouagadougou pour leur soutien ;

En outre, nous adressons nos remerciements à Dr KOUADIO Kouassi Hugues, Directeur de

l’ENSEA (et président de jury à notre soutenance), pour nous avoir accueillis chaleureusement dans

sa prestigieuse école pour une formation de meilleure qualité. Nous nous inclinons devant M.

KOUAKOU N’Goran Jean-Arnaud, Directeur des Etudes qui, pendant notre formation et le stage,

nous a accompagnés avec de bons conseils. Nous n’oublions pas de mentionner Dr. GAPKA Lewis

et Pr. BELLO Toyidi pour la transmission de leur savoir sur la méthodologie de la recherche qui nous

a servi de guide pour la structuration du mémoire ; Monsieur BAFFO Boris pour sa contribution à la

rédaction de notre projet de recherche ; tous les enseignants et particulièrement Mme ABY Gwladys

et Dr SORO Nahoua – membres du jury – ainsi que le personnel administratif et appui de l’ENSEA.

Nos remerciements vont également à l’endroit de l’Etat Burkinabè pour son accompagnement au

moyen d’une bourse d’étude ; nos parents, frères et sœurs pour leur soutien moral et financier surtout

dans le cadre de nos études. Nous remercions notre oncle, SAWADOGO Kassoum et sa famille pour

leur soutien durant notre séjour ; OUEDRAOGO Filbert, un ami très cher, pour ses conseils et ses

encouragements ; tous nos camarades étudiants ITS et ISE et tous les membres de l’Amicale des

Etudiants Burkinabè (AMEB) de l’ENSEA qui représentent plus qu’une famille pour nous à

l’ENSEA.

Page 6: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE v

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

AVANT-PROPOS

L’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée (ENSEA) d’Abidjan, créée en

1961, est un établissement public national ayant pour vocation d’assurer la formation des statisticiens

pour les pays africains. En 2006, elle a obtenu le label de centre d’excellence de l’Union Économique

et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et en 2017, le prix de l’administration publique la plus

moderne de Côte d’Ivoire. Elle délivre des formations à travers plusieurs filières parmi lesquelles il

y a celle des Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE). La formation des ISE a une durée de trois

ans au terme de laquelle un stage de trois mois est effectué par les élèves. Ledit stage permet d’une

part à l’élève de s’enquérir des réalités du monde professionnel et d’autre part de mettre en application

les connaissances acquises durant les deux années de sa formation. En outre, pendant la période du

stage, il est question pour l’élève de rédiger un mémoire sur une thématique donnée. L’obtention du

diplôme est conditionnée par la soutenance et la validation dudit mémoire.

Le présent rapport rend compte d’un stage effectué à la Chambre de Commerce et de l’Industrie du

Burkina Faso (CCI-BF) du 1er août au 31 octobre 2019. Durant les trois mois, nous avons travaillé

sur le thème : « Les déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à

travers le dispositif d’accompagnement des Centres de Gestion Agréés (CGA) au Burkina Faso

». Il s’agit d’une thématique d’intérêt qui vise à répondre à une préoccupation du CGA de

Ouagadougou, une structure d’accompagnement des entreprises de la CCI-BF.

Cependant, l’absence des données nous a amené à réaliser une étude terrain pour collecter les

informations nécessaires à la bonne conduite de l’étude, chose qui a empiété sur le temps du stage en

raison des délais de mise en place du budget.

Page 7: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE vi

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Liste des graphiques

Graphique 1 : Statistiques sur la nature de formalisation ................................................................... 30

Graphique 2 : Répartition des entreprises selon la formalisation et le genre du dirigeant ................. 35

Graphique 3: Formalisation selon la connaissance ou non des CGA................................................. 39

Graphique 4 : Plans factoriels 1 et 4 pour les caractéristiques des entreprises adhérentes ................ 42

Liste des tableaux

Tableau 1: Estimation des taux de réponse ........................................................................................ 28

Tableau 2 : Relation entre la nature de formalisation et le profil de l’entreprise ............................... 31

Tableau 3: Répartition (%) selon la nature de formalisation et le secteur d’activité ......................... 34

Tableau 4 : Répartition (%) des entreprises selon la formalisation et l’adhésion au CGA ................ 39

Tableau 5: Tableau de correction de Benzécri ................................................................................... 41

Tableau 6 : Les statistiques liées aux estimations (logit) multinomiales ........................................... 46

Tableau 7 : Les effets marginaux ....................................................................................................... 48

Tableau 8 : Résultats de l’estimation du modèle logit multinomial : les éffets marginaux ............... 52

Liste des annexes

Annexe 1 : Liste des variables retenues selon la littérature ........................................................... xviii

Annexe 2: Questionnaire de l’enquête sur la formalisation des entreprises du secteur informel par le

dispositif d’accompagnement des CGA (EFESI-CGA) ....................................................................xiv

Annexe 3 : Liste des variables et leurs modalités .............................................................................xxi

Annexe 4 : Relation entre la nature de formalisation et le profil du manager ................................ xxii

Annexe 5: Hystogramme des valeurs propres ................................................................................. xxii

Annexe 6 : Synthèse sur le modèle logit multinomial .................................................................. xxiii

Annexe 7 : Premiers résultats de la régression logit multinomiale : variables non significatives ..xxiv

Annexe 8 : Résultats du modèle final ............................................................................................... xxv

Annexe 9 : Validation du modèle ....................................................................................................xxvi

Annexe 10: Résultats de l’estimation du modèle logit multinomial : cas des adhérents .............. xxvii

Annexe 11 : Validation du modèle : cas des adhérents ................................................................ xxviii

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE vii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS

Sigles Significations

ACM Analyse des correspondances multiples

BIT Bureau international du travail

CATSI Commission d’appui à la transformation du secteur informel

CCI-BF Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso

CGA Centre de gestion agréé

CGA-O Centre de gestion agréé de Ouagadougou

CME Contribution des micros entreprises

CNF Comptabilité non formelle

CNSS Caisse nationale de sécurité sociale

DES Direction des études et de la stratégie

EFESI-CGA Enquête sur la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le

dispositif des CGA

EI Entreprise individuelle

ENESI Enquête nationale sur l’emploi et le secteur informel

IANP Indépendance des alternatives non pertinentes

IFU Identification financier unique

INSD Institut national de la statistique et de la démographie

IREEP Institut de recherche empirique en économie politique du Bénin

ME-BF Maison de l’entreprise du Burkina Faso

OCDE Organisation de coopération et de développement économique

OHADA Organisation pour l’harmonisation en Afrique des droits des affaires

OIF Organisation internationale de la francophonie

OIT Organisation internationale du travail

PME Petite et moyenne entreprise

RCCM Registre du commerce et du crédit mobilier

RSI Réel simplifié d’imposition

SA Société anonyme

SARL Société à responsabilité limitée

SESPS Service des études, de la stratégie, de la prospective et du suivi évaluation

SS Service statistique

TPA Taxe patronale d’apprentissage

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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

PRESENTATION DE LA CCI-BF ET DU CGA DE OUAGADOUGOU

I. Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF)

La Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso a été créée sous le nom de « Chambre

d’Agriculture et d’Industrie » à Bobo Dioulasso, le 11 juin 1948. Des changements en 1973 ont

entrainé une modification de son appellation qui devient « Chambre de Commerce, d’Industrie et

d’Artisanat » et Ouagadougou devient son siège. En 2007, sa dénomination fut encore changée par

suite de la création de la Chambre des Métiers d’Artisanat (CMA-BF). Elle devient par la suite

« Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ».

La CCI-BF est un Établissement Public à caractère Professionnel (EPP) doté de la personnalité

morale, de l’autonomie financière et de gestion. Elle est placée sous la tutelle technique du Ministère

du Commerce, de l’industrie et de l’Artisanat et est représentée dans les 13 régions administratives

par des délégations consulaires régionales.

Les principales missions de la CCI-BF sont au nombre de trois à savoir une mission consultative, une

mission représentative et une mission administrative. La mission consultative consiste à mettre à la

disposition de l’Etat, les avis et renseignements que l’on peut solliciter sur les questions

commerciales, industrielles et des services et de faire également des diagnostics du secteur privé afin

de proposer à l’Etat des politiques d’accompagnements adéquates du secteur privé. La mission

représentative, quant à elle, consiste à représenter le milieu d’affaires burkinabè au sein des

institutions et organismes nationaux, sous- régionaux et internationaux. Elle consiste également, pour

la CCI-BF, à faire entendre la voix des acteurs du secteur privé burkinabè en les représentant dans

toutes les instances où les intérêts économiques sont discutés et où il y a décision sur la coopération

économique, l’intégration et la promotion commerciale. La mission administrative de la CCI-BF

consiste à assurer des services publics d’intérêt général. Cette mission est assurée par une direction

générale à laquelle se rattache directement la Direction des Etudes et de la Stratégie (DES), Direction

dans laquelle nous avons effectué notre stage académique. Cette Direction est chargée des études et

du volet stratégique de la CCI-BF. En outre, elle comprend trois services que sont : le Service

Innovation et Intelligence Economique (SIIE), le Service des Etudes, de la Stratégie, de la Prospective

et du Suivi Évaluation (SESPS) et le Service des Statistiques (SS).

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE ix

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

II. Les Centres de Gestion Agréés (CGA)

II. 1 Historique

Selon les textes régissant de la création des CGA, les CGA du Burkina Faso ont été créés par la

directive n°04/97/CM/UEMOA du 28 novembre 1997 portant adoption d’un régime juridique des

Centres de gestion agréés dans les États membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-

Africaine (UEMOA). C’est une directive qui vient en complément à la directive

n°03/97/CM/UEMOA du 28 novembre 1997 portant création d’un conseil national de comptabilité

dans les États membres de l’UEMOA ayant permis la mise en place du Conseil National de la

Comptabilité (CNC) et de l’Ordre National des Experts Comptables et Comptables Agréés

(ONECCA) dans les différents États membres de l’UEMOA. La création des CGA vise à apporter

une assistance en termes de tenue de comptabilité, de fiscalité et de formation en gestion d’entreprise

aux PME. Cette décision est venue à la suite du constat des difficultés rencontrées par les PME. Au

Burkina Faso, la décision de création des CGA a été portée par la Chambre de Commerce et

d’Industrie, une institution d’appui au secteur privé. Pour ce faire, elle procéda à l’ouverture de deux

CGA dans les deux plus grandes villes du Burkina, à savoir Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Ces

deux CGA ont été créés respectivement en mai 2007 et en novembre 2007, conformément à la

directive de l’UEMOA.

II. 2 Définition

Les CGA sont des structures spécialisées de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina

Faso, chargées d’accompagner les petites et Moyennes Entreprises en matière de gestion. Leurs cibles

sont les entreprises qui relèvent du régime de la Contribution des Micros-Entreprises (CME) et celles

relevant du régime du Réel Simplifié d’Imposition (RSI). Le but principal des CGA est de contribuer

à une grande formalisation des entreprises du secteur informel, non seulement à leur enregistrement

au Registre de Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM), mais aussi à la tenue d’une comptabilité.

Ils préservent ces entreprises des grandes difficultés rencontrées dans l’informel et améliorent leur

performance en termes de gestion.

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE x

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

II. 3 Les missions

Les CGA ont pour missions de :

• susciter une plus grande motivation des entrepreneurs à une bonne gestion et à la tenue d’une

comptabilité transparente ;

• améliorer la gestion des entreprises adhérentes ;

• contribuer au développement des activités des entreprises adhérentes ;

• promouvoir une culture comptable et fiscale ;

• renforcer les compétences des dirigeants des PME ;

• développer toute autre activité qui contribue à la réalisation de ces missions.

II. 4 Organisation

Les CGA au Burkina Faso sont organisés suivant des textes de loi et des statuts de règlement. Ils

disposent des organes tels que l’Assemblée Générale, le Conseil d’administration et la Direction.

L’Assemblée Générale est l’organe suprême des CGA et regroupe l’ensemble des membres

fondateurs et adhérents des CGA. Elle approuve le budget de l’association et le rapport d’activité du

conseil d’administration. Le conseil d’administration des CGA est composé de 03 membres au moins

et 15 au plus selon leurs statuts. Ces membres sont au nombre de 08 pour le CGA de Ouagadougou,

constitués principalement par les membres fondateurs des CGA.

En outre, les CGA dispose d’un mode de financement pour la réalisation de leurs activités. Selon les

statuts des CGA, leur financement provient principalement des contributions des membres, des droits

d’adhésion, des cotisations, des ventes de services, des subventions et des ressources extraordinaires

légalement admises. Ce financement peut être assuré par des fonds propres et par des fonds extérieurs.

Page 12: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xi

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

RESUME ET ABSTRACT

Résumé

L’objectif de cette étude est d’analyser les déterminants de la formalisation des entreprises du secteur

informel à travers le dispositif d’accompagnement des Centres de Gestion Agréés (CGA) au Burkina

Faso. En se servant des informations sur 120 entreprises obtenues après une enquête dans

l’agglomération de Ouagadougou, l’on a réalisé une modélisation économétrique afin d’identifier ces

déterminants. Pour cela, nous nous sommes servis d’un modèle de type logit multinomial non

ordonné. Les résultats obtenus permettent de conclure que le secteur d’activité, le genre du promoteur

ainsi que le statut d’adhésion par rapport au CGA exercent une influence significative sur la

formalisation des entreprises du secteur informel. Aussi, la sous-traitance, la possession de plan

d’affaires et l’amélioration de la situation financière après adhésion au CGA favorisent-elles la

formalisation des entreprises du secteur informel. En revanche, ni le niveau d’instruction du

promoteur, ni les coûts d’enregistrement au CGA, ni le niveau de chiffre d’affaires n’influencent

considérablement la nature de la formalisation d’une entreprise via les CGA.

Termes clés : formalisation - secteur informel - CGA

Abstract

The objective of this study is to analyze the determinants of the formalization of enterprises in the

informal sector through the support system of the Certified Management Centers (CGA) in Burkina

Faso. Thus, based on information of inquiries on 120 enterprises after a field work in the urban area

of Ouagadougou, an econometric modelling was carried out in order to identify these determinants.

This modelling was done using an unordered multinomial logit model. The results obtained lead to

the conclusion that the activity sector, the promoter's gender and the membership status vis-à-vis the

CGA have a significant influence on the formalization of informal sector enterprises. Also,

subcontracting, having a business plan and having the financial situation improved after joining the

CGA encourage the formalization of informal sector enterprises. Nevertheless, neither the level of

education of the promoter, nor the costs of registration with the CGA, nor the level of turnover have

a significant influence on the nature of formalization of an enterprise through the CGA.

Key terms: formalization - informal sector - CGA

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE 1

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

INTRODUCTION GENERALE

I. Contexte et justification

l’instar de la plupart des pays africains, l’activité économique du Burkina Faso reste tributaire

du secteur informel, avec un poids de 41,9% dans le PIB en 2015 selon l’Institut National de

la Statistique et de la Démographie (INSD, 2019)1. De plus, l’emploi dans le secteur informel du

Burkina Faso concerne-t-il 95% des actifs occupés en 2016 et le taux de croissance du nombre

d’entreprises informelles en 2018 par rapport à 2015 est de 10,5% selon l’INSD. Ce secteur, même

si les activités sont méconnues des services de l’Etat (la majorité ne disposant pas de numéro

d’Identification Financier Unique (IFU)), contribue aussi à la constitution de l’assiette fiscale de

l’Etat à travers le paiement de la patente. Toutefois, le montant reversé (patente) par les entreprises

de ce secteur reste assez faible et n’excède pas 1,8% de la valeur ajoutée totale du secteur. On note

également que, seulement 7,2% des entreprises informelles paient les impôts (INSD, 2019). Ce qui

laisse une très grande charge de fiscalité aux entreprises formelles.

Aussi, les nombreuses créations d’entreprises informelles s’accompagnent-elles d’une précarisation

croissante au sein du secteur informel. De ce fait, les emplois exercés dans ce secteur se caractérisent

par une absence générale de protection sociale. En effet, selon le Bureau international du travail (BIT,

2012), 54,1% des employés d’entreprises informelles ne bénéficient d’aucun contrat avec leurs

employeurs, les congés payés ne touchent que 1,5% d’entre eux et même les primes de fin d’année

ne sont distribuées qu’à seulement 3,5% de la main d’œuvre. Il ressort également que, hormis les

programmes d’assistance sociale, seules les mutuelles de santé interviennent au sein de l’économie

informelle et ne touchent que seulement 3% de la population Burkinabé, ce qui est assez faible.

Toujours dans la même veine, le BIT (2012) montre que la majorité des jeunes femmes et hommes

travaillant dans l’économie informelle ont toujours des revenus précaires. De même, les ménages

rencontrent des difficultés liées à l’écoulement de la production (essentiellement du côté de la

demande) et des difficultés d’accès au crédit.

Bien avant, un constat très capital a été fait par l’INSD dans les années 2006 concernant la gravité de

la situation. Il ressort que cela menaçait l’existence même des entreprises informelles, avec 91%

d’entre elles qui couraient un risque de disparition, selon l’INSD (2006), si les tendances perduraient.

1 Ces résultats ont été obtenus à travers les données de l’Enquête Régionale Intégrée sur l’Emploi et le Secteur Informel

(ERI-ESI, 2018)

A

Page 14: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 2

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

En raison de ces problèmes, couramment observés au sein des entreprises du secteur informel du

Burkina Faso et qui entravent la bonne marche de leurs activités, des stratégies ont été mises en place

en vue de les accompagner vers le secteur formel. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la création des

deux Centres de Gestion agréés en 2007 dont l’un à Ouagadougou et l’autre à Bobo Dioulasso. Cette

stratégie de mise en place des CGA vise à soutenir le développement du dynamisme et de la

compétitivité des entreprises du secteur informel.

Cependant, des droits d’adhésion sont définis pour chaque entreprise adhérant au dispositif. En retour,

ces adhérents bénéficient de plusieurs avantages qui leur permettent d’améliorer leur performance et

leur compétitivité. En effet, selon les textes sur le CGA Ouagadougou, les adhérents bénéficient d’un

abattement de 20% sur la Taxe Patronale d’Apprentissage (TPA) payée par les nationaux. Les TPA2

(fixées à 4% pour les nationaux et 8% pour les non nationaux) sont soumises à toutes les

rémunérations salariales brutes y compris les avantages en nature. Un deuxième avantage de

l’adhésion des entreprises au dispositif d’accompagnement des CGA est la réduction de 30% de

l’impôt sur le bénéfice. En outre, on note la réduction de 50% du minimum forfaitaire de perception

ou de l’acompte provisionnel. Selon le Ministère de l’économie et des finances du Burkina Faso

(MEF, 2011)3, le minimum forfaitaire de perception s’applique au taux de 0,5% sur le chiffre

d’affaires hors taxes de la période de référence et est arrondi à 100 000 FCFA au niveau inférieur.

Ainsi, le taux appliqué aux adhérents du CGA revient à 0,25%, ce qui leurs est bénéfique. Il y a

également la réduction de 25% de la Contribution de Micro-Entreprises (CME). Il s’agit d’une

contribution spécifique pour les entreprises de très petites tailles.

Du fait des avantages liés à l’adhésion au dispositif d’accompagnement des CGA, la création des

CGA au Burkina Faso vise à contribuer à la formalisation des entreprises du secteur informel c’est-

à-dire leur passage du secteur informel vers le formel. En plus, les CGA offrent des prestations à

l’endroit des entreprises du secteur informel. Ces prestations sont regroupées en deux grandes

catégories. Il s’agit notamment des prestations de base qui sont relatives aux formations pour la tenue

d’une comptabilité, à l’assistance fiscale, à la production des états financiers de fin d’exercice et

autres. Quant à la deuxième catégorie, elle fait référence aux prestations optionnelles qui entrent dans

le cadre de l’assistance commerciale et le développement de la force de vente, des études de marché,

le montage de plans d’affaires et toute autre activité entrant dans le cadre de l’accomplissement des

missions des CGA. Ces efforts d’accompagnement fournis par les CGA ont pour but d’aboutir à une

migration maximum possible des entreprises informelles vers le secteur formel.

2 Les établissements publics à caractère administratif, l’Etat et les collectivités décentralisées sont dispensés de cet impôt. 3 Instruction administrative N° 2011-002/MEF/SG/DGI/DLC relative Au minimum forfaitaire de perception établi par l’article 56 de

la loi N°008 2010/AN du 29/01/2010 portant création d’un impôt sur les Sociétés

Page 15: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 3

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

II. Problématique

En dépit des avantages qu’offrent les CGA, l’informel demeure toujours le secteur pourvoyeur

d’emplois le plus prolifique au Burkina Faso, avec une contribution de l’ordre de 70% dans les

emplois non agricoles selon le BIT (2014). Afin d’apporter des solutions à cette situation du secteur

informel, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso a décidé, dans le

cadre de son plan de mandature 2016-2020, de mettre en place la Commission d’Appui à la

Transformation du Secteur Informel (CATSI). Cette commission a pour mission de proposer des

études, des projets et mesures incitatives au Bureau consulaire ainsi que des programmes de

sensibilisation visant à favoriser la migration des opérateurs du secteur informel vers le secteur

formel.

Cette politique semble également ne pas aboutir suffisamment à la solution recherchée. C’est

d’ailleurs ce que l’on constate au niveau des CGA lorsque bon nombre d’entreprises du secteur

informel n’adhèrent toujours pas au dispositif. En effet, le taux d’adhésion est de 11,8% parmi les

acteurs enrôlés au CGA de Ouagadougou en 2018, chose qui ne permet pas aux CGA de jouer

pleinement leur rôle d’accompagnement à la formalisation des entreprises du secteur informel du

Burkina Faso, c’est-à-dire à leur enregistrement formel au registre du commerce et du crédit mobilier.

Ce phénomène apparait toujours, malgré les efforts d’accompagnement fournis par les CGA, à travers

une meilleure gestion comptable, fiscale et sociale de même que l’amélioration de l’accès au

financement des entreprises adhérentes. De ce fait, l’informel reste toujours dominant dans les

activités des entreprises au Burkina Faso. En plus, 73% des entreprises informelles n’ont pas

l’intention de se faire enregistrer selon l’INSD (2019).

La prédominance du secteur informel et particulièrement le faible taux d’adhésion des entreprises au

dispositif d’accompagnement des CGA justifient l’importance de notre thématique d’étude :

« Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif

d’accompagnement des CGA au Burkina Faso ». En effet, le faible taux d’adhésion des entreprises

au dispositif des CGA suscite des interrogations quant à la pertinence des politiques d’attractivité

menées par les CGA envers les entreprises pour la formalisation. D’où la nécessité de mener une

étude afin d’aboutir à un certain nombre de solutions pouvant améliorer le dispositif des CGA. Ainsi,

la question cruciale à laquelle l’on cherche à trouver une réponse est de savoir : quels sont les

déterminants de la formalisation des entreprises par le dispositif d’accompagnement des CGA au

Burkina Faso, plus spécifiquement le CGA de Ouagadougou ?

Page 16: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 4

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

III. Objectifs de l’étude

Dans le but d’aider les CGA, cette étude a pour objectif principal de déterminer les facteurs qui

expliquent la formalisation des entreprises à travers le dispositif d’accompagnement des CGA au

Burkina Faso. En d’autres termes, il s’agit d’identifier les déterminants qui sous-tendent la

formalisation des entreprises du secteur informel en vue de proposer des axes stratégiques et des

actions à entreprendre pour relever ce défi.

Pour ce faire, nous nous fixons les objectifs spécifiques suivants :

• Faire l’état des lieux sur la formalisation des entreprises du secteur informel ;

• Identifier les facteurs explicatifs de la formalisation des entreprises informelles en général ;

• Étudier la pertinence ou la validité (significativité) de ces facteurs (variables) dans le contexte

du Burkina Faso et particulièrement au niveau des adhérents et non adhérents des CGA ;

• Examiner le cas spécifique des adhérents des CGA afin de comprendre davantage leur

situation quant à la nature de formalisation.

IV. Hypothèses de recherche

Plusieurs hypothèses sont émises dans le but d’atteindre les objectifs visés :

• H1 : la formalisation d’une entreprise à travers le dispositif des CGA dépend du secteur

d’activité dans lequel elle exerce ;

• H2 : la probabilité pour une entreprise du secteur informel de se formaliser est d’autant plus

grande que le niveau d’instruction du promoteur est élevé.

• H3 : une entreprise dirigée par un homme a plus de probabilité de se formaliser que celle

dirigée par une femme ;

• H4 : le coût d’enregistrement au CGA influence négativement la formalisation d’une

entreprise via les CGA ;

• H5 : un adhérent actif du CGA a plus de probabilité de passer du secteur informel vers le

secteur formel qu’un adhérent inactif ;

• H6 : le niveau élevé du chiffre d’affaires influence positivement la formalisation d’une

entreprise informelle.

Page 17: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 5

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

V. Méthodologie

La présente étude cherche à identifier les déterminants de la formalisation des entreprises (PME) du

secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA. Pour y arriver, nous nous

appuierons sur des outils tels que : la recherche documentaire, l’échantillonnage, la statistique

descriptive et l’analyse économétrique.

Tout d’abord, l’approche documentaire se fera à travers une revue de littérature afin de nous

approprier du cadre conceptuel, théorique et empirique de notre thématique et d’identifier les

variables d’intérêt de l’étude. En d’autres termes, l’approche documentaire comportera

essentiellement la définition des concepts clés, une revue sur les théories développées sur la

thématique ainsi que les fondements empiriques qui permettront de mieux cerner les contours de la

problématique. Quant à l’échantillonnage, il est destiné à nous orienter sur la taille d’échantillon pour

la réalisation de l’enquête auprès des entreprises du secteur informel, une étude qui nous permettra

d’entrer en possession des données nécessaires aux analyses. En outre, l’analyse descriptive sera

réalisée afin de mieux appréhender l’évolution et les caractéristiques de chacune des variables

d’intérêt ainsi que les relations qui pourraient exister entre elles. Enfin, l’analyse économétrique est

destinée à faire ressortir les déterminants de la formalisation des entreprises (PME) du secteur

informel par le dispositif d’accompagnement des CGA au Burkina Faso.

VI. Plan du travail

L’analyse de notre thématique se fera sur quatre chapitres. Le premier chapitre comportera l’analyse

conceptuelle et la revue de littérature. Le second chapitre sera consacré à la présentation de la

méthodologie d’échantillonnage pour la réalisation de l’enquête. Quant au troisième chapitre, il sera

consacré à la présentation des données, à l’analyse descriptive qui servira d’appui pour apprécier

l’évolution des différentes variables. Ce chapitre abordera également de manière détaillée la

description du modèle retenu pour l’analyse économétrique. Le quatrième et dernier chapitre portera

sur la modélisation économétrique qui permettra de mettre en application la méthodologie retenue en

vue de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses préalablement émises.

Page 18: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 6

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

CADRE CONCEPTUEL ET REVUE

DE LITTÉRATURE

Ce chapitre est consacré, dans un premier temps, au cadre conceptuel en vue de mieux comprendre

la thématique. Dans un second temps, il présente une revue de littérature afin d’identifier les variables

susceptibles d’expliquer la formalisation des entreprises du secteur informel au Burkina Faso par le

dispositif d’accompagnement des CGA.

I. 1 CADRE CONCEPTUEL

Dans cette partie, il sera question de définir les concepts clés pour mieux appréhender la thématique

et de présenter les enjeux de la formalisation des entreprises au Burkina Faso.

I. 1.1 Définition des concepts de base

I. 1.1.1 Notion d’informel

Plusieurs définitions existent pour le secteur informel. Selon la définition de l’OCDE (évoqué par

l’UNESCO)4, le secteur informel peut être considéré, de façon générale, comme étant « constitué

d’unités de production qui opèrent typiquement à petite échelle, avec un faible niveau d’organisation,

peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production et l’objectif

premier de créer des emplois et d’engendrer des revenus pour les personnes concernées ». Par ailleurs,

les entreprises du secteur informel ou entreprises informelles peuvent être considérées comme des

entreprises qui ont un nombre limité de salariés et/ou qui ne sont pas enregistrées selon les formes

qui sont spécifiques de la législation nationale.

(4) http://uis.unesco.org/fr/glossary-term/secteur-informel

CHAPITRE I

Page 19: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 7

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Coulibaly (2008) définit une activité informelle comme « toute activité, non enregistrée et/ou

dépourvue de comptabilité écrite formelle, exercée à titre d’emploi principal ou secondaire, par une

personne en tant que patron ou à son propre compte et considérée comme Chef d’unité de production

informelle ». La présente définition insiste également sur les critères fondamentaux de non-

enregistrement et de non tenue de comptabilité écrite formelle. L’enregistrement peut se référer à

l’inscription prévue pour la règlementation industrielle ou commerciale, les lois fiscales ou de sécurité

sociale, la réglementation des groupes professionnels, ou par des textes semblables, des lois ou des

règlements qui sont établis par les instances législatives nationales.

Dans le même ordre d’idée, la perception de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie

(INSD) du Burkina Faso sur le secteur informel renvoie globalement aux activités qui ne sont pas

dûment enregistrées auprès de l’administration publique. C’est le secteur dans lequel les emplois ne

sont pas régis par la réglementation en vigueur du marché du travail. Plus spécifiquement, le secteur

informel est l’ensemble des unités de production dépourvues de numéro d’identification financier

unique (IFU)5 et/ou de comptabilité écrite formelle. Le critère de la tenue de comptabilité a été

introduit pour ne pas exclure les entreprises qui pour des raisons inattendues, disposeraient d’un

numéro IFU, sans pour autant pouvoir être assimilées à des entreprises formelles pour lesquelles la

tenue de comptabilité est un bon indicateur. Cela peut apparaitre du point de vue de leur mode

d’organisation et de production. Quant à la vision des Centres de Gestion Agréés (CGA), selon les

textes, sont considérées comme entreprises informelles « les entreprises qui ne sont pas enregistrées

dans le registre de commerce et du Crédit Mobilier, qui ne sont pas immatriculées au service des

impôts par le biais d’un numéro IFU, ne tiennent pas une comptabilité régulière et leurs activités ne

sont pas saisies par les statistiques officielles ». Par ailleurs, le Bureau international du travail (OIT,

2015) définit l’économie informelle comme toutes les activités économiques des travailleurs et des

unités économiques qui, en droit ou en pratique, ne sont pas couvertes ou sont insuffisamment

couvertes par des dispositions formelles ; mais ne désignant pas les activités illicites.

I. 1.1.2 La formalisation

Selon l’Organisation internationale du travail, la formalisation de l’entreprise désigne le processus

dans lequel s’engagent les entreprises lorsqu’elles formalisent leurs activités. Ce processus repose sur

plusieurs dimensions :

(5) L’IFU permet d’harmoniser l’immatriculation des usagers de l’administration financière

Page 20: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 8

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

• L’enregistrement et l’obtention d’une autorisation d’exercer auprès des autorités nationales,

régionales et municipales ;

• L’accès à un système de protection sociale pour le propriétaire de l’entreprise et ses

employé(e)s ;

• La mise en conformité avec le cadre légal, y compris la législation en matière fiscale, de

sécurité sociale et du travail.

Le but de la formalisation consiste à créer des emplois en plus grand nombre et de meilleure qualité,

à réduire la pauvreté et à remédier à la marginalisation de ceux tout particulièrement exposés aux plus

graves défis de travail décent dans l’économie du secteur informel.

La formalisation des entreprises est un moyen d’avoir un environnement favorable pour les

entreprises, la croissance économique et de meilleures conditions de travail des entrepreneurs. Cette

formalisation alimente les recettes fiscales nécessaires pour fournir des biens et services publics. Elle

réduit la concurrence déloyale de la part des entreprises informelles.

Aussi, elle s’inscrit dans une approche plus large de la transition de l’économie informelle vers

l’économie formelle, qui comporte des mesures visant à renforcer les politiques économiques,

sociales et environnementales, à bâtir des institutions solides et à assurer une concurrence loyale sur

les marchés nationaux et internationaux. (OIT, 2017)

À partir des définitions ci-dessus portant sur la formalisation et sur le secteur informel, on peut

distinguer plusieurs notions qui composent la formalisation d’une entreprise informelle. Il s’agit

notamment de la tenue de comptabilité, de la possession des identifiants IFU, RCCM, CNSS. De

même, on distingue la notion du chiffre d’affaires évoqué selon la Charte des PME au Burkina Faso6.

Ainsi, les définitions suivantes seront utilisées dans la suite de l’étude :

• La formalité sur le plan administratif : dans ce contexte, une entreprise est formelle au

sens de l’administration si celle-ci dispose des trois numéros d’identification (IFU, CNSS,

RCCM). L’on ne tient pas compte forcément du niveau du chiffre d’affaires ou de la tenue

de comptabilité ;

• La formalité sur le plan comptable : une entreprise est considérée comme formelle au sens

de la tenue de comptabilité lorsqu’elle tient une comptabilité (comptabilité formelle),

même si les trois identifiants (IFU, CNSS, RCCM) ne sont pas disponibles. Si la méthode

6 https://cga-bf.bf/wp-content/uploads/2017/01/charte_des_pme_du_burkina_faso.pdf

Page 21: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 9

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

de comptabilité n’est pas formelle (prise de note des entrées et sorties), l’entreprise est

dite informelle ayant une comptabilité non formelle ;

• La formalité au sens pur : dans le contexte de cette étude, nous considérons qu’une

entreprise est purement formelle lorsqu’elle est identifiée auprès des services de l’États et

dispose d’une comptabilité formelle ;

• L’informalité au sens pur : une entreprise est purement informelle lorsqu’elle ne vérifie

pas toutes les conditions ci-dessus, c’est-à-dire qu’elle ne possède aucun identifiant, ne

tient pas de comptabilité. Ici, l’entreprise ne dispose même pas d’une comptabilité non

formelle.

I. 1.1.3 Notion d’attractivité

D’une manière générale, l’attractivité peut être considérée comme la capacité à attirer et à retenir

certains facteurs mobiles et/ou fixes. Pour un territoire, cette notion renvoie également à la capacité

de ce territoire à être choisi par un acteur comme zone de localisation pour tout ou une partie de ses

activités. Sur la base de cette notion, on définira l’attractivité du dispositif des CGA comme la

capacité de ce dispositif à attirer et à retenir les entreprises ciblées par les CGA. De ce fait, les facteurs

d’attractivité, s’ils sont bien utilisés, doivent permettre d’augmenter au mieux le nombre d’entreprises

adhérant au dispositif d’accompagnement des CGA.

I. 1.1.4 Régime de Contribution des Micros-Entreprises (CME) et Régime

Simplifié d’Imposition (RSI)7

• Régime de Contribution des Micros-Entreprises (CME)

Le régime de Contribution des Micros-Entreprises correspond à un régime fiscal pour les entreprises

de très petite taille. En effet, il s’agit d’un impôt synthétique qui englobe tous les impôts et taxes

applicables aux personnes physiques (entreprises individuelles) dont le chiffre d’affaire global annuel

est inférieur à 30 millions lorsqu’elles exercent une activité commerciale et 15 millions lorsqu’elles

délivrent des prestations de services ou des activités mixtes. L’on exclut dans ce régime le secteur de

la boisson, de l’élevage, de la location d’immeubles, les importateurs et les personnes physiques

soumises à l’impôt sur les bénéfices non commerciaux.

7 https://burkinafaso.eregulations.org/menu/9?l=fr

Page 22: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 10

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

• Régime Simplifié d’Imposition (RSI)

Le Régime Simplifié d’Imposition se rapporte à un régime qui s’applique aux sociétés dont le chiffre

d’affaires annuel est inférieur à 100 millions de FCFA et aux personnes physiques dont le chiffre

d’affaires est compris entre 30 millions et 100 millions de FCFA pour les livraisons de biens, les

travaux immobiliers et travaux publics, les fournitures de logement, les ventes à consommer sur place,

les agriculteurs, les pêcheurs, les planteurs et les éleveurs. Cette valeur est comprise entre 15 millions

et 50 millions de FCFA pour les prestations de service et pour les opérations mixtes. Pour les

personnes physiques qui exercent des professions libérales soumises à l’impôt sur les bénéfices non

commerciaux, cette valeur est inférieure à 50 millions de FCFA.

I. 1.2 La formalisation des entreprises au Burkina Faso et ses enjeux

Les entreprises du secteur informel ont connu un développement important ces dernières années,

lequel est à la base de la promotion de l’entrepreneuriat au Burkina Faso. Comme définit ci-dessus,

la formalisation va de pair avec un environnement favorable aux entreprises, la croissance

économique ainsi que de meilleures conditions de travail. C’est dans ce sens que des structures

comme les CGA ont été mises en place pour faciliter la promotion des PME et réduire certaines

difficultés que rencontrent ces dernières. Toutefois, les informations relatives au secteur informel et

les résultats issus des CGA laissent apercevoir des anomalies dans les politiques de formalisation.

Ces anomalies sont d’une telle envergure qui rend le secteur informel encore plus dominant au

Burkina Faso.

I.1.2.1 Le secteur informel du Burkina selon l’Enquête Nationale sur

l’Emploi et le Secteur Informel (ENESI) en 2015.

Selon l’Enquête Nationale sur l’Emploi et le Secteur Informel (ENESI, 2015), la répartition des actifs

occupés selon le secteur institutionnel se caractérise par une prédominance du secteur informel, avec

95,2% des actifs occupés qui exercent une activité principale dans le secteur informel. Parmi les

travailleurs du secteur informel, l’étude montre que la majorité n’a aucun niveau d’instruction

(83,8%). Dans les 16,2% instruits, seulement 2,2% ont atteint un niveau d’étude supérieur. Aussi,

remarque-t-on que les femmes sont aussi très nombreuses dans l’informel vu leur effectif au niveau

national (51,7% de la population burkinabé).

Page 23: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 11

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Toujours selon l’ENESI 2015, le taux de chômage (4% en 2015) augmente avec le niveau d’étude.

En effet, ce taux s’élève à 1,8% pour les sans niveau d’étude contre 23,4% pour les niveaux

supérieurs. Ces résultats semblent logiques en raison de la grande majorité de la population qui

travaille dans l’informel, dominé par des chefs d’entreprises non instruits. Par conséquent, on peut

percevoir l’informel comme un facteur qui entraine une augmentation du chômage chez les personnes

éduquées. Aussi, les femmes sont-elles plus exposées au chômage en milieu urbain contrairement aux

hommes.

On se rend compte dans ce cas que le secteur informel est toujours le secteur dans lequel la plupart

des entreprises (surtout féminines) burkinabè exercent leurs activités. Aussi, ces résultats nous

enseignent-ils sur des difficultés rencontrées par les entrepreneurs à travers l’influence de certains

facteurs.

I.1.2.2 La problématique des adhésions au niveau des CGA : les résultats

du programme Pro-ACTIF

Selon le directeur général du CGA Ouagadougou8, il est prévu l’accompagnement de 9 450

entreprises de l’économie informelle vers l’économie formelle et également l’amélioration de l’accès

au financement des entreprises adhérentes. Après la mise en place du programme Pro-ACTIF (cf.

encadré ci-dessous) pour accompagner les PME en matière de gestion comptable, fiscale et sociale,

le CGA Ouagadougou a affiché 6 387 acteurs enrôlés lors du coaching d’enregistrement dans les 13

régions, 808 acteurs informés et sensibilisés dans les 13 régions à la nécessité du dispositif. Il aboutit

finalement à 754 potentiels adhérents (acteurs relevant du RSI).

Ce nombre d’adhérents potentiels très bas ne permet pas de couvrir les lacunes de la situation

économique du pays puisque cela n’est qu’une infirme partie des entreprises ciblées.

Aussi, selon le rapport d’étude pour la transformation des CGA en une entité de coordination dotée

du statut d’utilité publique de la CCI-BF (2019), le taux d’accroissement moyen des adhésions pour

le CGA Ouaga est de l’ordre de 33% l’an. En plus, il y a un manque de stabilité dans l’adhésion des

PME aux CGA qui pourrait être le résultat du faible taux de formalisation des PME à travers le

dispositif.

8 http://ecodufaso.com/formalisation-des-entreprises-au-burkina-faso-entretien-exclusif-le-directeur-general-du-cga-boukary-sawadogo-a-propos-des-

acquis-du-programme-pro-actif/

Page 24: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 12

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Encadré 1: Le programme Pro-ACTIF : synthèse

Source : CGA-Ouagadougou et auteur

I.1.2.3 Solutions envisagées pour la formalisation des entreprises à

travers le CGA

Après le constat des résultats insatisfaisants, des programmes d’accompagnement qui ont été mis en

place, notamment le programme pro-ACTIF, le CGA de Ouagadougou envisage un certain nombre

de solutions pour renforcer ses politiques de formalisation. Une de ces solutions est d’identifier les

failles que présente leur programme afin de l’améliorer. Cette étude servira d’appui pour le CGA afin

d’identifier les déterminants de la réticence des PME envers le processus de formalisation. Aussi,

permettra-t-elle également de disposer des principaux facteurs déterminants de la formalisation des

entreprises adhérentes (actives comme inactives).

Officiellement lancé en 2017, Pro-ACTIF est un Programme d’Accompagnement pour la

Transition des Entreprises de l’économie informel vers le Formel s’inscrivant dans le cadre du

projet d’Appui à la Transformation de l’Economie et à la création de l’Emploi de la BAD. Sur une

durée de trois ans, ce programme a pour objectif de mieux favoriser le passage à l’échelle des

entreprises du secteur informel vers la formalisation. Il se déroule en trois phases successives :

1. Informer, sensibiliser, renforcer les capacités des entreprises cibles, identifier leurs

préoccupations et besoins d’accompagnement, disposer d’une cartographie des acteurs,

disposer d’esquisses de politiques à mettre en œuvre pour une transformation positive des

acteurs.

2. Organiser les acteurs, négocier et mettre en place des lignes de crédits et de garantie, mettre en

place des dispositifs de caution mutuelle, de caution solidaire, développer des partenariats

fructueux au profit des entreprise cibles et mettre en place une base de données des associations

professionnelles sectorielles et de leurs membres.

3. Accompagner les acteurs vers les dispositifs mis en place, développer des prestations

additionnelles au profit des entreprises-cibles et mettre en œuvre les partenariats signés au

profit des entreprises-cibles.

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE 13

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

I. 2 REVUE DE LITTÉRATURE

La thématique sur la formalisation des entreprises a fait l’objet de plusieurs études. Dans chacune des

études, des résultats sont fournis selon l’objectif visé et aussi selon les hypothèses émises par les

auteurs.

I.2.1 Approche théorique du secteur informel et la formalisation

Il existe différentes théories qui se cachent derrière la notion de formalisation. Ces théories se

résument en deux approches essentielles selon plusieurs auteurs notamment Rakotomanana (2009) et

Ouédraogo (2015) : l’approche néolibérale et l’approche structuraliste. À cela s’ajoute le dualisme

qui est vu comme la première théorie sur laquelle est fondée la notion de formalisation.

I.2.1.1. Le secteur informel dans les pays en développement

L’absence d’enregistrement des activités économiques est un des critères internationaux qui

définissent le secteur informel. Le concept d’économie informelle est apparu pour la première fois

dans un document officiel par le biais des documents du Bureau International du Travail (BIT) en

1972 pour décrire « les activités des travailleurs pauvres qui exerçaient un travail très pénible mais

dont les activités n’étaient ni reconnues, ni enregistrées, ni protégées, ni règlementées par les pouvoirs

publics » (OIT, 2002). Un dilemme s’est posé quant au développement de ce secteur, mais celui-ci a

fini par se propager aussi rapidement dans presque toutes les régions du monde, y compris les pays

industrialisés. Selon l’OIT (2002), c’est dans le secteur informel qu’apparaissent généralement des

emplois nouveaux, en particulier dans les pays en développement et en transition. Cependant,

l’explication qui ressort est que la plupart des personnes se sont rattachées à l’économie informelle

par manque d’emploi ou par présence de difficulté de lancer une entreprise dans l’économie formelle.

Le rapport sur la conférence internationale du travail en 2014, traitant de la transition de l’économie

informelle vers l’économie formelle (OIT, 2014), révèle que : « l’économie informelle prospère là où

sévissent le chômage, le sous-emploi, la pauvreté, l’inégalité entre les sexes et la précarisation du

travail ». En effet, l’économe informelle joue un grand rôle notamment en matière de création de

revenu, en raison de son accessibilité sans trop de conditions techniques ou financière. Dans la même

veine que précédemment, on retient que les hommes, en majorité, entrent dans l’économie informelle

non pas par choix, mais par nécessité absolue en ce sens que cela leur permet d’avoir accès à des

activités génératrices de revenus.

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE 14

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Par ailleurs, l’OIT souligne que l’économie informelle est un phénomène diversifié et aux multiples

facettes. Elle appui ses propos en faisant l’affirmation suivante : « l’économie informelle fait

référence à des situations différentes, ayant des causes différentes, posant des problèmes différents

requérant des solutions différentes ». Ainsi, une première solution efficace pour la transition vers

l’économie formelle est la prise de conscience du caractère hétérogène de l’économie informelle, des

différences dans les catégories de travail et des différents éléments moteurs de l’économie informelle

ainsi que tout autre problème lié à l’informel. Les travailleurs dans l’économie informelle se

distinguent selon leurs caractéristiques notamment le niveau de revenu, la profession, le secteur

d’activité, la forme juridique, la taille de l’entreprise et autres. (OIT, 2014)

La Banque mondiale (2019)9 annonce un assombrissement des perspectives économiques mondiales

tout en mettant en exergue le secteur informel qui est en accroissement dans plusieurs pays. Ainsi, il

ressort que le secteur informel représente environ 70% de l’emploi et 30% du PIB des marchés

émergents et des économies en développement. Aussi, fit-elle comprendre l’idée à laquelle le secteur

informel est synonyme de faible productivité, de maigres recettes fiscales et de niveaux élevés de

pauvreté et d’inégalité, ce qui est un obstacle au développement des économies en développement.

La Banque mondiale propose alors une possibilité d’uniformisation des règles du jeu des secteurs

formel et informel en allégeant le fardeau fiscal et réglementaire et en facilitant l’accès au

financement. Elle ajoute également l’importance de certaines politiques en lien avec des services

éducatifs et publics de meilleure qualité et le renforcement des systèmes de recettes publiques.

I.2.1.2. Le dualisme et la formalisation des entreprises

La littérature rend compte des fondements théoriques de la formalisation en commençant par la

théorie duale du marché de travail. Cette théorie duale a vu le jour avec Arthur Lewis (1954) à travers

son ouvrage intitulé « Economic Development with Unlimited Supplies of Labor ».

Pour comprendre de manière plus détaillée cette notion de dualisme, Doney (2016) présente une

description de l’économie dans les pays en développement, laquelle fait ressortir les informations sur

le dualisme. Ainsi, en analysant ses travaux on découvre la coexistence de deux secteurs au sein de

l’économie selon Arthur Lewis (1954). Il s’agit notamment d’un secteur moderne (l’industrie) dans

lequel les gains de productivité sont élevés et un secteur traditionnel (l’agriculture) où la productivité

est faible. On note que le secteur traditionnel est doté d’une productivité marginale du travail

9 https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2019/01/08/darkening-prospectsglobal-economy-to-slow-to-29-percent-in-

2019-as-trade-investment-weaken

Page 27: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 15

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

strictement proche de zéro. Le secteur moderne, quant à lui, est doté d’une productivité marginale du

travail strictement positive et croissante en raison de l’accumulation rapide du capital et du progrès

technique. Il fait alors savoir que le secteur traditionnel peut monopoliser la main-d’œuvre et

empêcher le développement de l’industrie. D’un autre côté, étant donné que le salaire industriel est

supérieur au salaire agricole, on aboutit à un transfert de surplus de main d’œuvre agricole vers le

secteur industriel pour établir le plein emploi dans le cadre de l’équilibre général walrasien, lequel

équilibre nécessite une baisse des salaires dans l’industrie.

La littérature montre qu’il s’en est suivi un renchérissement du modèle de Lewis (1954) par Harris et

Todaro (1970) en faisant ressortir le mécanisme (l’exode rural) par lequel le travail est affecté du

secteur traditionnel au secteur moderne. Ainsi, un travailleur rural migre vers la ville si la valeur

actuelle de ses salaires urbains dépasse la valeur actuelle de ses salaires en milieu rural ; le salaire

urbain étant basé sur la probabilité de trouver un emploi dans le secteur formel. Lewis (1979) revient

pour souligner les forces et les faiblesses liées au modèle de Lewis (1954). Forces en ce sens qu’il est

utilisé par certains auteurs pour expliquer le développement dans les pays industrialisés et faiblesses

dans la vitesse à laquelle les salaires réels ont augmenté dans certains pays en développement riches

en main d’œuvre. Outre cela, Fields (2004), (en révision des propos de Fields (1975)) indique que le

dualisme du marché de travail est une stylisation utile de ce que l’on a appelé plus tard la segmentation

du marché de travail. Pour lui, il n’y a pas que deux secteurs en ce qui concerne la segmentation du

marché de travail. C’est dans ce sens qu’il a ajouté qu’il existe une troisième option pour les migrants

ruraux qui est l’emploi dans le secteur informel urbain. Pour lui, les migrants qui n’ont pas eu la

chance d’avoir un emploi urbain formel finissent par accepter un emploi urbain informel dont il y a

peu de barrières à l’entrée. Il évoque alors que selon l’approche du marché de travail dualiste, l’emploi

informel est une solution involontaire au chômage.

I.2.1.3. Le néolibéralisme et la formalisation des entreprises

Une réponse à la théorie dualiste qui ignore la possibilité de création d’emploi dans le secteur informel

est l’approche néolibérale ou la théorie alternative, soutenue par Hernando De Soto (1989).

Au lieu d’être un deuxième meilleur substitut pour l’emploi formel, la théorie néolibérale décrit le

secteur informel comme étant un secteur à faibles barrières à l’entrée pour les entrepreneurs. Ce

secteur est perçu par les néolibéraux comme une stratégie volontaire où les entrepreneurs avertis

pourraient commencer leurs activités à faibles coûts. Aussi, pour Hernando De Soto (1989), le secteur

informel est-il la résultante des règlementations gouvernementales qui sont couteuses pour les

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE 16

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

entrepreneurs. Selon cette approche, l’intervention de l’Etat est une forme de confiscation de la liberté

individuelle d’exercer une activité et constitue un mécanisme qui empêche les entrepreneurs

d’atteindre la production optimale. Selon les néolibéraux, c’est du fait des désavantages liés à

l’intervention de l’Etat que les entreprises sont réticentes vis-à-vis des registres administratifs afin de

maximiser leur profit. À en croire, la fiscalité, par exemple, entraine la réticence des entreprises à la

formalisation. L’idée générale sur la vision de De Soto peut être ressortie à travers ses travaux (De

Soto, 2000).

I.2.1.4. Le structuralisme et la formalisation des entreprises

On aborde ensuite la théorie structuraliste qui soutient que le secteur informel accroit la flexibilité et

la compétitivité de l’économie. Cette approche prône l’intervention de l’Etat contrairement à

l’approche néolibérale. En effet, les structuralistes soutiennent que, bien que les législations et les

régulations des activités économiques ne soient pas adaptées au secteur informel, la meilleure solution

n’est plutôt pas de les supprimer mais de les améliorer car les législations sont jugées utiles pour

protéger les intérêts communs de l’ensemble de l’économie et pour permettre de réaliser des projets

communautaires avec les ressources collectives. Ils recommandent alors de rendre les services

d’enregistrement publics plus efficaces et plus accessibles notamment en rendant le traitement de

dossiers plus court, moins corrompu, plus transparent et moins couteux.

Il en résulte alors, sous l’hypothèse de rationalité des individus, que la décision de formaliser une

entreprise informelle est guidée par la différence d’utilités entre ces deux statuts (informels et

formels). En effet, tout entrepreneur rationnel accepterait donc la formalisation de son entreprise si

l’utilité espérée du statut formel excède celle du statut informel.

I.2.2 Revue empirique

Plusieurs auteurs ont eu à travailler sur la thématique de la formalisation des entreprises ou des

thématiques semblables. L’analyse des documents ou articles issus des études de ces auteurs revêt

plusieurs variables susceptibles d’expliquer la transition d’une entreprise de l’informel vers le formel

et des possibilités de modèles à utiliser pour les estimations de probabilités. De même, d’autres

pourront nous guider à connaitre les raisons pour lesquelles certaines entreprises choisissent de rester

dans l’informel.

Page 29: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 17

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

I.2.2.1. Les caractéristiques individuelles de l’entrepreneur et la

formalisation des entreprises

Le parcours des travaux de différents auteurs montre que la formalisation d’une entreprise peut être

liée à la personnalité même du dirigeant de l’entreprise. Tansel et Ozdemir (2015), en utilisant un

modèle logit multinomial ont pu identifier les déterminants de la transition entre les secteurs formels

et informels en Égypte. Il découle de leur analyse que le genre, l’âge, le statut matrimonial sont des

facteurs explicatifs de la transition vers le secteur formel. De même, le niveau d’éducation supérieur

favorise le passage de l’informel vers le formel. Cette idée a été également soutenue par Traoré (2016)

en indiquant, d’une part, que l’expérience du manager, le niveau d’instruction supérieur affectent

positivement la propension à formaliser les PME informelles. D’autre part, il montre que le fait que

l’entreprise soit dirigée par une femme constitue un frein à la disposition des managers à formaliser

leurs entreprises. Ses résultats ont été obtenus à la suite d’une régression probit binaire sur la base des

informations sur 400 entreprises informelles en Côte d’Ivoire. Tandis que certains auteurs révèlent

l’influence du niveau d’instruction du promoteur sur la formalisation de l’entreprise, Abaté (2017)

aboutit cependant à un résultat opposé dans le cadre de ses travaux portant sur la Cameroun. En effet,

avec pour but de comprendre la dynamique transitionnelle des activités entre le formel et l’informel,

il a analysé le parcours de sept entrepreneurs au Cameroun. Après analyse, il trouve que le niveau

d’instruction du promoteur n’influence pas considérablement la formalisation de l’entreprise.

I.2.2.2. Les caractéristiques générales des entreprises et leur disposition

à se formaliser

La littérature indique que la formalisation d’une entreprise peut être influencée par des facteurs qui

lui sont propres c’est-à-dire les caractéristiques générales de l’entreprise. On peut comprendre cela à

travers l’étude réalisé par l’Institut de Recherche Empirique en Economie Politique (IREEP) du Bénin

(2016). En effet, dans le cadre du lancement du projet de mise en œuvre du statut de l’entreprenant

dans les États membres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires

(OHADA)10, un protocole d’enquête préliminaire a été mise en œuvre par l’IREEP en 2016. Il s’agit

d’un projet réalisé dans l’optique de connaitre l’ensemble des incitations les plus efficaces pour attirer

les entreprises vers le secteur formel. Selon l’IREEP, le statut de l’entreprenant repose sur l’idée que

le fait pour une entreprise de devenir formel et avoir un numéro fiscal unique (IFU) devraient

(10) OHADA a été créée en 1993 par 17 pays africains : Benin, Burkina Faso, Cameroun, RCA, Tchad, Comores, République du Congo, Côte d’Ivoire, Guinée équatoriale, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, RDC dans le but d’harmoniser leur système de régulation.

Page 30: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 18

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

augmenter ses chances d’obtenir du crédit. Après avoir réalisé un échantillonnage de 3600 entreprises

sur trois catégories de populations constituées selon les avantages du programme, des variables ont

été collectées pour définir la population éligible au programme. Il s’agit notamment le niveau

d’éducation de l’entrepreneur, l’ancienneté de l’entreprise, le nombre d’employés et la méthode de

comptabilité utilisée par l’entreprise. Ces informations sont d’une grande importance pour définir la

population éligible au programme.

Traoré (2016) indique que la localisation de l’entreprise peut être également un facteur explicatif de

la formalisation des entreprises du secteur informel en Côte d’Ivoire. De même, Tachouola (2019) a

eu à proposer différentes sortes d’hypothèses sur la formalisation des PME. Ses hypothèses portent

notamment sur la taille de l’entreprise, la forme juridique, le secteur d’activité qui exercent chacune

une influence sur la formalisation des PME. Ses résultats ont été obtenus à la suite d’une analyse

descriptive bien approfondie et des régressions. Cependant, selon Abaté (2017), il n’y a ni un effet

taille, ni un effet âge de l’activité (ancienneté), ni un effet sectoriel dans la transition des entreprises

vers le formel au Cameroun.

I.2.2.3. L’environnement des affaires et la formalisation des entreprises

L’environnement des affaires peut être vu comme tout ce qui a trait aux relations qui existent entre

les entreprises et les structures d’accompagnement.

Selon les travaux de Valéau (2006), le fait pour une entreprise d’avoir des doutes semble influencer

sa décision de se formaliser. En effet, il indique que les entrepreneurs se doivent de toujours se

préserver mais, en pratique, la plupart d’entre eux passent par des périodes de doute qui pourraient

rendre incertain leurs engagements sur la formalisation. Ce doute peut être porté sur l’entrepreneur

lui-même ou sur les structures d’accompagnement. Sur ce, à la suite d’une enquête réalisée par cet

auteur sur 50 entrepreneurs, il aboutit à travers une analyse de corrélation que le doute est lié à la

santé de l’entreprise, au potentiel entrepreneurial et à la relation entrepreneur-accompagnateur. Nous

pouvons alors tirer de cette étude que le doute peut entrainer la réticence des entreprises envers la

formalisation. À cela s’ajoute le coût de formalisation et l'absence d'incitations à l'exploitation dans

le secteur formel selon Ishengoma et Kappel (2006) afin de contribuer à leur croissance. Pour Kenyon

(2007), en plus de l’approche habituelle de la formalisation des entreprises qu’est la simplification

des procédures, on pourrait envisager des questions sur l’équilibre entre les sanctions positives et

l’application des lois et voir comment cela pourrait changer au cours du processus de formalisation.

Page 31: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 19

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

De même, il souligne l’importance d’envisager une solution sur comment persuader les associations

d’entreprises et les grandes entreprises de coopérer avec les entreprises informelles.

Pour renchérir, on peut analyser les travaux de Rakotomanana (2009) qui semblent plus scientifiques

car ce dernier a illustré ces propos à l’aide d’un modèle de type logistique multinomial non ordonné

afin d’identifier « les déterminants de la volonté de faire enregistrer son entreprise informelle à

Madagascar ». En plus des déterminants standards comme la « visibilité » de l’unité de production et

le « sexe » de l’opérateur, il parvient à identifier d’autres facteurs. Parmi ces facteurs, on distingue

l’affiliation aux registres administratifs qui est l’une des stratégies adoptées pour faire face à des

problèmes d’accès au crédit et l’obtention d’un local approprié. Aussi, l’efficacité perçue de

l’administration et la qualité de l’information reçue influencent-elles positivement les intentions

d’enregistrement. De même, il ressort que l’accès aux services publics de base et le fait d’avoir suivi

une formation professionnelle formelle augmentent la propension d’enregistrement de l’entreprise

auprès des services administratifs. Il ressort également que les faibles performances économiques

réduisent la probabilité d’enregistrement de l’entreprise.

Selon Tassin (2014), la décision des propriétaires de petites entreprises d’Afrique du Sud de se

formaliser est motivée par leur désir de croître et d'étendre leurs activités, l'accès à des services

bancaires appropriés, aux marchés publics et aux appels d'offres. D’autres facteurs à savoir le manque

d'informations adéquates et pertinentes sur le processus de formalisation et l'absence de soutien

gouvernemental pour la transition des entreprises informelles vers le secteur formel ont également

été identifiés. Ouédraogo (2015) dans son analyse sur la transition des entreprises informelles vers le

formel a trouvé comme déterminants l’accès au financement, en matières premières, aux

infrastructures et aux services publics et la facilité de donner des reçus aux clients pour les attirer.

En outre, Traoré (2016) montre que les taxes, les coûts d’enregistrement, l’affiliation à une

organisation politique et l’ignorance des procédures ont un effet négatif sur la disposition des

managers à formaliser leurs entreprises. La possession d’un plan d’affaire à la création, la

simplification des procédures d’enregistrement affectent positivement la propension à formaliser les

PME informelles. L’auteur indique également que les problèmes d’accès au financement et aux

marchés publics conduisent les entreprises à la formalisation. L’impact négatif des taxes sur la

formalisation a également été prouvé dans l’étude de Rothenberg et al. (2016) sur le secteur informel

en Indonésie. Il en est de même pour les coûts d’enregistrement, dont la réduction pourrait augmenter

d’avantage la migration des entreprises informelles vers le secteur formel. L’on note également les

résultats de Araujo et Rodrigues (2016) selon lesquels l’idée d’être formelle ou informelle au niveau

Page 32: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 20

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

des entreprises est due à des contraintes de taxes et de crédits. Selon ces auteurs, les entreprises se

formalisent dans le but d’obtenir du crédit.

En outre, Abaté (2017), évoque trois cas pouvant se présenter lors de la transition des entreprises vers

le secteur formel. Le premier cas réside dans l’efficacité des administrations qui permettent à certaines

entreprises informelles de se formaliser à travers l’enregistrement dans les livres de l’administration ;

ensuite, la défaillance de l’Etat qui se manifeste par la corruption, la lourdeur bureaucratique et par

un système généralisé des recherches de rentes ; enfin, la capacité stratégique des acteurs de

l’informel comme le fait de frauder, jongler ou de manipuler pour enregistrer des économies d’impôts

sans se faire attraper.

I.2.3 Contribution de l’étude

Au regard des études qui ont été réalisées sur la thématique de formalisation des entreprises, un certain

nombre de déterminants peuvent, bien évidemment, être utiles dans le cas du Burkina Faso.

Néanmoins, la justification de notre intérêt pour cette étude se décline en plusieurs points.

Premièrement, les pays n’ont pas les mêmes réalités, ce qui fait qu’un facteur explicatif de la

formalisation dans un quelconque pays peut ne pas être significatif dans le cas du Burkina Faso et

vice versa. Notre étude se veut d’être un guide pour comprendre les canaux d’incitation aux

entreprises du secteur informel du Burkina Faso à se formaliser à travers le dispositif

d’accompagnement des CGA. Cette thématique pourrait-elle être un guide pour la CATSI afin de

mieux orienter ses actions d’accompagnement des entreprises du secteur informel pendant sa

mandature. Aussi, les résultats de ce travail de recherche pourront-ils permettre au CGA de bien

définir les systèmes de motivations des entreprises à s’intéresser au programme de formalisation en

question. Deuxièmement, étant donné que les types de variables et leur mode d’influence peuvent

différer d’un pays à un autre, on peut également avoir un changement au niveau de l’approche à

utiliser pour l’estimation des probabilités. C’est d’ailleurs ce que l’on rencontre dans la littérature où

certaines études utilisent des modèles économétriques et d’autres, de simples analyses descriptives.

Page 33: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 20

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE

DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE

Le présent chapitre est dédié à la présentation de la méthode utilisée pour la réalisation de

l’échantillonnage, de même que la collecte des données. Aussi, le chapitre présente-t-il en dernier

lieu une analyse des résultats issus de l’enquête.

II. 1 ÉCHANTILLONNAGE

Selon la revue de littérature, nous pouvons retenir comme facteurs susceptibles d’expliquer la

formalisation, les facteurs d’ordre démographiques, environnementaux et socioéconomiques. Ceux-

ci se déclinent en des facteurs relatifs au profil de l’entreprise, au profil du dirigeant et à

l’environnement des affaires. Les facteurs économiques, notamment le chiffre d’affaires pourraient

aussi être de très bons indicateurs de formalisation.

Le tableau synthétique (cf. annexe 1) présente les variables ayant été évoquées comme déterminants

du passage des entreprises de l’informel vers le formel dans la littérature.

De prime abord, il convient de faire une analyse de l’existant afin d’avoir une idée des informations

disponibles, notamment sur les CGA.

II.1.1. Analyse de l’existant au niveau des CGA

Des analyses menées par la CCI-BF (2019)11 montrent que le CGA de Ouagadougou reste le premier

en matière de performance et sur presque tous les plans contrairement au CGA de Bobo.

Dans le rapport d’analyse, on note l’existence des activités régulièrement menées par chacune des

deux CGA sur plusieurs niveaux. Il s’agit notamment de l’enregistrement de nouvelles adhésions,

11 Étude pour la transformation des CGA en une entité de coordination dotée du statut d’utilité publique, juillet 2019

CHAPITRE II

Page 34: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 21

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

l’établissement des états financiers (bilans), l’appui à l’organisation administrative et comptable des

adhérents, l’assistance au redressement fiscaux et l’appui à la réalisation des déclarations fiscales et

sociales. Il ressort que ces activités ont produit des résultats confirmant le dynamisme du CGA de

Ouagadougou et que des initiatives sont prises pour assurer une plus grande efficacité et un plus grand

rayonnement aux activités des CGA.

Cependant, le CGA de Ouagadougou enregistre une faiblesse en matière d’adhésions. En effet, il

ressort que depuis la date de création des CGA à l’année 2018, l’évolution des adhésions pour le CGA

de Ouagadougou, présente une tendance haussière, mais, avec une forte variabilité (écart type=90%)

montrant de fortes fluctuations des adhésions d’une année à une autre. Ce qui dénote une instabilité

dans l’adhésion au niveau du CGA. En plus, le même rapport de la CCI-BF (2019) révèle-t-il que

70% de l’effectif actuel des adhérents actifs ont été perdus par le CGA de Ouagadougou au cours de

la période.

En outre, l’on constate que les adhésions au CGA de Ouagadougou sont composées de 73,6%

d’entreprises relevant du Régime simplifié d’imposition (RSI), 16,7% du régime de la Contribution

des micros entreprises (CME), 9% du Réel normal et 0,7% d’associations. En matière de cotisations

de droits d’adhésion, 51% ont été mobilisées au niveau du CGA de Ouagadougou sur la période (de

la création jusqu’à l’année 2018). Il y a également la répartition selon le genre du promoteur,

indiquant que jusqu’à 72% de membres du CGA de Ouagadougou sont des hommes.

Par ailleurs, plusieurs analyses n’ont pas pu être abordées dans ce rapport (analyse des adhésions

selon le secteur d’activité, le chiffre d’affaires, l’ancienneté et bien d’autres) du fait de la non-

disponibilité des données. Aussi, le CGA de Ouagadougou ne dispose-t-il pas, principalement, des

informations permettant de capter la répartition des adhésions selon la nature de formalisation. Plus

précisément, on ne connait pas la part des entreprises informelles qui, après adhésion sont devenues

formelles ou sont restées informelles.

En vue de disposer des données nécessaires à la compréhension de décision de formalisation des

entreprises du secteur formel (non disponibles), il convient de recourir à une enquête.

Pour ce faire, il sera présenté la méthode d’échantillonnage ayant permis de disposer de l’échantillon

pour la collecte des données.

Dans la réalisation de l’échantillonnage, il est nécessaire de faire ressortir le champ de l’étude, les

unités statistiques, de même que la méthode de sondage utilisée. Il est également important de montrer

la méthode utilisée pour le calcul de la taille de l’échantillon.

Page 35: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 22

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

II.1.2. Champ et unités statistiques

II.1.1.1. Le champ de l’étude

L’enquête s’est déroulée uniquement dans l’agglomération de Ouagadougou au Burkina Faso en

raison du délai assez court pour la collecte des données (relatif au temps imparti pour le stage

académique).

II.1.1.2. Les unités statistiques

Deux types d’unités statistiques ont été considérés lors de la collecte des données. Ce sont les

entreprises du secteur informel qui adhérent au dispositif d’accompagnement du CGA de

Ouagadougou et celles qui n’y adhèrent pas. Ces unités ont été stratifiées en trois catégories :

• les entreprises adhérant au dispositif d’accompagnement du CGA de Ouagadougou CGA, qui

sont suivies sur le plan comptable et sont également à jour de leurs cotisations mensuelles. Ce

sont des adhérents actifs ;

• les entreprises adhérant au dispositif d’accompagnement du CGA de Ouagadougou mais qui

ne se font pas suivre sur le plan comptable et ne sont pas à jour dans leurs cotisations

mensuelles. On les appelle des adhérents inactifs ou partis ;

• les entreprises qui n’adhèrent pas au dispositif d’accompagnement du CGA de Ouagadougou,

appelées des non adhérents.

II.1.3. Méthodologie d’échantillonnage

II.1.2.1. Quelques caractéristiques de l’échantillon

La base de données obtenue au niveau du CGA Ouagadougou comprend 949 entreprises dont 139

adhérents actifs, 133 adhérents inactifs et 677 non adhérents. Les non adhérents sont composés de

528 entreprises ayant reçu une formation du programme Pro-ACTIF et 149 entreprises qui ont été

formées dans le cadre de la mise en place du statut de l’entreprenant. Les données permettent déjà de

distinguer certaines caractéristiques au niveau de certaines catégories d’entreprises pouvant être

prises en compte dans l’élaboration du plan de sondage.

Page 36: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 23

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

• Statut d’adhésion et type d’adhésion

Les unités statistiques sont les adhérents et les non adhérents au dispositif d’accompagnement des

CGA au Burkina Faso (plus spécifiquement de Ouagadougou). Ces unités statistiques ont bien

évidemment des caractéristiques communes et des caractéristiques non communes. L’analyse de la

répartition des entreprises montre que la majorité est constituée des non adhérents (71,34%). Dans le

lot des entreprises adhérentes (28,66%), on compte 51% d’adhérents actifs et 49% d’adhérents non

actifs.

• Les non adhérents

Les non adhérents du CGA-O se distinguent selon leur participation à la formation dans le cadre du

Pro-ACTIF (78% des non adhérents) ou du statut de l’entreprenant (22%). Les non adhérents

commerçants représentent 50,34% parmi les entreprises ayant suivi la formation dans le cadre du

statut de l’entreprenants. Les moins nombreux exerçant dans le secteur des services occupent une part

de 21,48%.

II.1.2.2. Le plan de sondage

Avant de déterminer la méthodologie d’échantillonnage à utiliser, l’observation des bases disponibles

sur les trois catégories montre que celles-ci n’ont pas la même structure. Après un sondage stratifié

selon l’adhésion ou non au CGA-O, le tirage se fera-t-il également dans chaque catégorie de

population issue des strates.

• Catégorie 1 : Les adhérents actifs

La base de données sur le groupe des entreprises adhérentes actives mise à notre disposition ne

contient pas d’information auxiliaire. Par conséquent, la méthode qui semble idéale pour le tirage de

l’échantillon dans cette strate est un « sondage aléatoire simple ». Tous les individus auront donc la

même probabilité d’être tirés.

Page 37: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 24

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

• Catégorie 2 : les adhérents inactifs

La deuxième catégorie qui porte sur les entreprises adhérentes inactives dispose des informations sur

le genre, ce qui permet de réaliser une stratification à l’intérieur de ce groupe. En plus, aucune

information quantitative pouvant être utilisée comme auxiliaire n’est à notre disposition. Par la suite,

nous retenons un « sondage stratifié simple » selon le genre pour cette catégorie.

• Catégorie 3 : les non adhérents

La base sur la troisième catégorie portant sur les entreprises non adhérentes comporte deux sous

populations. D’une part, il y a des entreprises ayant été formées dans le cadre du programme Pro-

ACTIF mise en place par le CGA-O en 2017, à l’exception de cinq d’entre elles qui ont adhéré au

CGA-O par la suite. D’autre part, il s’agit des entreprises ayant été formées dans le cadre du statut de

l’entreprenant mis en place par la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (ME-BF) en partenariat

avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), officiellement lancé le 31 juillet 2018.

Au regard de la structure des non adhérents, on peut déjà penser à un sondage stratifié selon le type

de non adhérents dans cette catégorie. D’ailleurs, l’observation des données permet d’opter également

pour un « sondage stratifié » selon le secteur d’activité.

II.1.2.3. Calcul de la taille de l’échantillon

La variable d’intérêt utilisée pour la détermination de la taille de l’échantillon est l’adhésion ou non

au Centre de Gestion Agréé de Ouagadougou. La taille de l’échantillon est calculée en supposant un

niveau de confiance de 95% de l’estimateur, ce qui permet d’utiliser z=1,96.

Le calcul se fera selon une marge d’erreur de 8,5%. Quant à la valeur de la proportion d’entreprises

adhérentes, elle devrait être égale à 0,5 par défaut c’est-à-dire en l’absence d’une étude antérieure

pouvant permettre de disposer de la valeur exacte. Mais dans la présente situation, avec

l’accroissement du nombre d’entreprises informelles comme mentionné précédemment et vu le faible

taux d’adhésion des entreprises aux CGA, on ne pourrait considérer cette valeur au risque de

surestimer la proportion d’entreprises adhérentes. De ce fait, l’on approxime la valeur de la proportion

à travers l’échantillon d’entreprises disponible. Cela suppose que la proportion d’entreprises

adhérentes au CGA (de Ouagadougou) est au voisinage de 28,66%

Page 38: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 25

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

En désignant par P la proportion des entreprises adhérentes et 휀 la marge d’erreur considérée, la taille

initiale 𝑛1 est alors donnée par la formule suivante :

𝑛1 ≥𝑧2𝑃(1 − 𝑃)

휀2

Après application, on obtient 𝑛1 ≥ 108,71 . On retient alors 𝑛 = 109 entreprises.

La valeur finale de la taille de l’échantillon s’obtient après ajustement avec le taux moyen de réponse

des enquêtes auprès des entreprises qui s’élève à 𝑡 = 75% au niveau de la CCI-BF.

Soit n la taille de l’échantillon, elle s’obtient au moyen de la formule suivante :

𝑛 =𝑛1𝑡

Cela permet de disposer du résultat tel que n=146. Cette valeur étant le minimum requis pour la taille

de l’échantillon à enquêter, nous considérons finalement n=150 entreprises pour la suite de l’enquête.

In fine, l’enquête s’est portée sur un échantillon de 150 entreprises du secteur informel dans

l’agglomération de Ouagadougou.

II.1.2.4. L’allocation proportionnelle

Afin d’obtenir la taille de l’échantillon, il est nécessaire de savoir comment répartir la taille globale

de l’échantillon entre les strates. le sondage stratifié, dans ce cas, se fera par « allocation

proportionnelle ». Selon ARDILLY (2006), ce type de sondage est généralement utilisé pour trois

raisons :

• Premièrement, il permet d’égaliser la moyenne estimée et la moyenne simple de

l’échantillon et offre un avantage dans la simplicité du calcul de l’estimateur. Cette égalité

permet d’attribuer un même poids à tous les individus d’une même strate.

• En second lieu, le sondage stratifié à allocation proportionnelle est plus précis que le

sondage aléatoire simple appliqué à un même échantillon.

• Enfin, l’on n’a pas besoin de connaître quoi que ce soit à priori sur le comportement des

individus, mais seulement les tailles dans chaque strate. Le gain de précision obtenu par

rapport au sondage aléatoire simple est assuré quels que soient les comportements des

individus dans l’échantillon.

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE 26

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Sur une population de 949 individus (N=949), on veut tirer un échantillon de 150 individus (n=150).

Considérons 𝑁𝐴 (respectivement 𝑛𝐴 ) l’ensemble des adhérents dans la population (respectivement

dans l’échantillon) et 𝑁𝑁𝐴(respectivement 𝑛𝑁𝐴) l’ensemble des non adhérents dans la population

(respectivement dans l’échantillon).

Avec le sondage stratifié à allocation proportionnelle, on a :

𝑛𝐴𝑁𝐴

=𝑛

𝑁 𝑒𝑡

𝑛𝑁𝐴𝑁𝑁𝐴

=𝑛

𝑁

Cette méthode permet alors de retenir 44 entreprises adhérentes et 106 entreprises non adhérentes.

Pour aller plus loin, la même procédure a été appliquée à l’intérieur de chaque strate afin de tenir

compte de certaines caractéristiques des entreprises, lesquelles, ont été présentées précédemment.

L’application de celle-ci dans la strate des adhérents a permis de retenir 23 entreprises adhérentes

actives et 21 entreprises adhérentes inactives (dont 11 dirigées par des hommes et 10 dirigées par des

femmes).

Au niveau de la strate des non adhérents du CGA, on peut également retenir 24 entreprises ayant

participées à la formation sur le statut de l’entreprenant (dont 5 en service, 7 en artisanat et 12 en

commerce) et 82 entreprises ayant été suivies dans le cadre du programme Pro-ACTIF (dont 62

commerçants et 20 entreprises exerçant toute autre activité).

II.1.4. La collecte des données

II.1.3.1. Le questionnaire

En vue d’atteindre le maximum possible d’informations recherchées, un questionnaire a été conçu

sur la base des variables de la revue de littérature et de la situation actuelle des CGA. Ce questionnaire

figure à l’annexe 1 et comporte six grandes sections :

• Section A : identification de la PME

Cette section comporte des questions basées sur les éléments d’identification de la PME. Il s’agit

notamment de la dénomination, du statut juridique, de la localisation, etc.

Page 40: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 27

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

• Section B : caractéristiques de la PME

Cette section comporte des questions plus détaillées que la précédente pour capter les informations

sur l’activité elle-même, le personnel employé et même la situation financière.

• Section C : caractéristiques sociodémographiques du promoteur

Il s’agit dans cette section de recueillir des informations sur le profil même du dirigeant de

l’entreprise. Cette section permettra donc de connaitre le genre, l’âge, le statut matrimonial et bien

d’autres informations sur la personnalité du dirigeant.

• Section D : rapport entre les entreprises et le CGA

Le but ici est de recueillir des informations relatives aux services offertes par les CGA aux entreprises

ainsi que les avis des dirigeants d’entreprises sur les CGA. Ces questions permettront de disposer

d’informations sur les forces et les faiblesses du dispositif d’accompagnement des CGA.

• Section E : gestion de la PME

Dans cette partie, l’objectif est de savoir comment et par quels moyens les entreprises organisent leur

système de gestion. Il s’agit notamment de la méthode de comptabilité utilisée, de même que les

activités connexes servant d’appui pour la bonne marche de l’entreprise.

• Section F : environnement général de l’entreprise

Cette section comporte des questions relatives au mode de financement, les transactions qu’effectue

l’entreprise ainsi qu’aux difficultés rencontrées.

II.1.3.2. Procédure de collecte

La collecte des données a été effectuée auprès des PME sur une durée de 10 jours ouvrables à l’aide

du questionnaire figurant à l’annexe 1.

La procédure de collecte a consisté, pour les enquêteurs formés, à passer des appels téléphoniques

afin de localiser l’entreprise en question pour ensuite prendre un rendez-vous pour l’administration

du questionnaire.

En raison de l’indisponibilité de certains dirigeants d’entreprises, certains questionnaires ont été

déposés auprès de ces derniers pour remplissage. L’enquêteur est donc chargé de passer quelques

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE 28

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

jours après pour les récupérer après validation des questions avec le chef d’entreprises. D’autres

dirigeants ont préféré renseigner le questionnaire puis le retourner par courriel.

II.1.3.3. Les difficultés rencontrées pendant la collecte

En raison de l’inaccessibilité de certains contacts d’entreprises rendant difficile voire impossible leur

localisation et l’indisponibilité du répondant à la période de l’enquête, un échantillon de

remplacement a été constitué dans chaque strate afin de pouvoir compléter la taille recherchée de

l’échantillon. En plus, certains questionnaires déposés auprès des dirigeants n’ont pas été remplis à

temps, d’où la nécessité de leur remplacement. L’on se doit également de signaler que plusieurs chefs

d’entreprises n’ont pas honoré leur rendez-vous. Ce qui a entrainé des retards dans la collecte de

données.

II. 2 ANALYSE DES RÉSULTATS DE LA COLLECTE

II.2.1. Évaluation des taux de réponse

Après la collecte des données, nous disposons de l’essentiel des variables recherchées dans le contexte

de la thématique de l’étude à quelques exceptions près. Néanmoins, la taille de l’échantillon

préalablement fixée n’a pas été atteinte. Les taux de réponse sont consignés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1: Estimation des taux de réponse

Prévu Enquêté Taux (%)

Adhérents 44 44 100

Non adhérents 106 76 71,7

Ensemble 150 120 80

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Le taux de réponse global est jugé satisfaisant quel que soit la catégorisation de l’entreprise. En effet,

le taux de réponse global est de 80%, 71,7% pour les non adhérents et 100% pour les adhérents.

Le taux de réponse des enquêtes auprès des entreprises étant fixé par défaut à 75% par la CCI-BF,

celui obtenu par cette enquête peut donc être jugé bon, en ce sens qu’il est même plus élevé.

Page 42: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 29

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

II.2.2. Traitement des non-réponses partielles

À l’exception de quelques variables telles que la taille (nombre d’employés), l’ancienneté (par rapport

à la date de création), la plupart des variables obtenues sont qualitatives. Ces variables sont ensuite

rendues qualitatives après regroupement en classes. Le traitement des non-réponses s’est déroulé

selon les méthodes usuelles telles que l’imputation par la moyenne conditionnelle, le mode et la

méthode du plus proche voisin.

II.2.3. Mesure de la formalisation

La variable dépendante de cette étude est la nature de formalisation de l’entreprise. Mais, n’étant pas

évident de capter directement l’information sur la variable, il y a nécessité de faire un regroupement

de variables selon plusieurs critères. Les critères dont il s’agit ici sont la tenue de comptabilité et le

fait d’être reconnu dans au moins un des services de l’Etat, c’est-à-dire avoir un numéro IFU, RCCM

ou CNSS.

Après visualisation des données disponibles, obtient-on les catégories suivantes :

• Les entreprises purement formelles ;

• Les entreprises informelles possédant une comptabilité non formelle ;

• Les entreprises formelles sur le plan administratif ;

• Les entreprises purement informelles.

Il faut noter que les entreprises de la catégorie « formelle sur le plan administratif » ne représentent

que seulement 2% de l’échantillon, ce qui ne semble pas assez représentatif comparativement aux

autres catégories. Cependant, ces entreprises étant connues dans au moins un des services de l’Etat,

c’est-à-dire qui possède au moins un des identifiants IFU, RCCM ou CNSS, celles-ci ont été

regroupées parmi les entreprises formelles. Ce regroupement a été fait sous l’hypothèse que

l’identification d’une entreprise auprès des services de l’Etat pourrait augmenter sa probabilité de

tenir une comptabilité. En plus, la littérature indique que certaines entreprises (qui pourraient être

formelles) ne dévoilent pas le montant exact de revenu de leurs activités (ou parfois refusent de

déclarer) pour limiter leurs montants d’imposition.

La nature de formalisation (variable dépendante) est donc désormais une variable à trois modalités et

sera utilisée comme cible dans cette étude.

Page 43: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 30

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON

ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE

L’objet de ce chapitre est de donner une description des données collectées lors de l’enquête et de

mettre en exergue les relations qui subsistent entre les différentes variables étudiées.

Ces statistiques sont présentées dans les points qui suivent.

III.1 APERÇU GENERAL SUR LES ENTREPRISES

III.1.1. Qu’en est-il de la formalisation des entreprises ?

Il est nécessaire de connaitre, avant tout, les différentes informations sur la variable dépendante. En

effet, cette étude a pour objectif de déterminer les facteurs qui expliquent la formalisation des

entreprises à travers le dispositif d’accompagnement des CGA au Burkina Faso. Après la

catégorisation des entreprises sur la base des informations dans l’échantillon, le graphique suivant

donne une répartition de ces entreprises selon la nature de formalisation.

Graphique 1 : Statistiques sur la nature de formalisation

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

46,7%

29,2%

24,2%

Informelle CNF

Formelle

Informelle

CHAPITRE III

Page 44: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 31

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

A priori, les statistiques laissent voir une forte dominance des entreprises tenant une comptabilité non

formelle (CNF) avec une part de 46,7%. La tenue d’une comptabilité (même sans forcément être

formelle) est d’ailleurs importante en ce sens qu’elle aide à travers la budgétisation et le suivi des flux

de trésorerie, d'appréhender sereinement tous les obstacles qui se produisent au sein de l’entreprise.

Les entreprises disposant d’un numéro RCCM, IFU, CNSS et tenant une comptabilité, c’est à dire

formelle, représentent 29,2%. Les entreprises informelles c’est-à-dire celles n’ayant aucun identifiant

IFU, CNSS et RCCM et ne tenant aucune comptabilité (ni formelle, ni informelle) sont aussi

nombreuses et représentent 24,2% des entreprises.

III.1.2. Caractéristiques de l’entreprise

Le profil de l’entreprise est matérialisé par les éléments tels que le statut juridique, la taille, le secteur

d’activité, le nombre d’années d’ancienneté et bien d’autres caractéristiques. Le tableau synthétique

suivant donne-t-il les résultats sur la répartition en profil colonne des entreprises selon la nature de

formalisation pour chacune de ses caractéristiques.

Tableau 2 : Relation entre la nature de formalisation et le profil de l’entreprise

Variables/modalités Formelle Informelle CNF Informelle

Statut juridique

EI 25,7 100,0 100,0

SARL 65,7 0,0 0,0

SA 8,6 0,0 0,0

Totaux 100,0 100,0 100,0

Taille de

l'entreprise

Moins de 5

employés 74,3 98,2 93,1

5 à 9 employés 22,9 1,8 6,9

10 employés et + 2,9 0,0 0,0

Totaux 100,0 100,0 100,0

Ancienneté de

l'entreprise

Moins de 5ans 45,7 17,9 31,0

5 à 9ans 34,3 30,4 31,0

10 à 14ans 17,1 23,2 13,8

15ans et + 2,9 28,6 224,1

Totaux 100,0 100,0 100,0

Possession d’un

business plan

Non 40,0 62,5 93,1

Oui 60,0 37,5 6,9

Totaux 100,0 100,0 100,0

Pratique de

sous-traitances

Non 60,0 78,6 69,0

Oui 40,0 21,4 31,0

Totaux 100,0 100,0 100,0

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Page 45: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 32

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Ce tableau résume des informations relatives à des variables liées aux caractéristiques générales des

entreprises. Il est représenté sous forme de profil colonne pour chaque variable. Chacune de ces

variables sera interprétée dans les points qui suivent.

III.1.2.1. Forme juridique et nature de formalisation

L’échantillon d’étude est représenté par un grand nombre d’entreprises individuelles (78%) et de très

peu de sociétés anonymes (2,5%).

Tout comme la littérature, l’analyse des résultats du tableau 2 montre que le secteur informel est

essentiellement constitué d’entreprises individuelles (100%). Quant au secteur formel, il comprend

plus de sociétés à responsabilité limité (SARL, 65,7%). Quel que soit le type de formalisation on note

une présence importante des entreprises individuelles (une entreprise formelle sur quatre (4)

représente une entreprise individuelle). L’on note également que, dans la plupart des cas, les

entreprises ayant uniquement de la comptabilité non formelle sont également des entreprises

individuelles avec une part de près de 100%. Toutes les sociétés anonymes sont purement formelles,

de même que les Sociétés à responsabilité limitée. Il est également logique de voir qu’il y a beaucoup

d’entreprises individuelles qui sont méconnues des services de l’Etat (mais disposant uniquement que

de la comptabilité non formelle) car il s’agit des entreprises qui ne se confient pas généralement à

l’administration publique.

III.1.2.2. Taille de l’entreprise et nature de formalisation

La taille de l’entreprise est appréciée ici à travers le nombre d’employés déclarés ou pas à la Caisse

Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). L’analyse des données laisse voir que chaque entreprise

dispose d’au moins un employé c’est-à-dire le promoteur ou le dirigeant lui-même avec

éventuellement d’autres employés en plus. De façon générale, il ressort que la plupart (environ 90%)

des entreprises ont un effectif n’excédant pas cinq employés.

Hormis les entreprises de moins de cinq employés qui représentent au moins ¾ des entreprises dans

chaque catégorie, les résultats du tableau 2 montrent que la plupart des entreprises formelles

possèdent entre cinq et neuf employés. En effet, près de 23% des entreprises formelles ont entre cinq

et neuf employés. Celles ayant plus de dix employés qui, d’ailleurs sont très peu dans l’échantillon,

ne représentent que 2,9% parmi les entreprises formelles. Cependant, ce type d’entreprises (plus de

10%) est toujours formelle au regard des résultats du tableau. Il s’ensuit alors que les entreprises

Page 46: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 33

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

informelles (au sens pur ou de tenue de comptabilité non formelle) sont très peu disposées à recruter

plus de personnel dans l’exercice de leurs activités, plus de 90% d’entre elles n’ont pas plus de cinq

employés dans leur entreprise.

III.1.2.3. Ancienneté de l’entreprise et nature de formalisation

L’ancienneté de l’entreprise varie entre zéro année révolue et 33 ans. La durée moyenne d’existence

sur le marché est d’environ 9 ans. Sur l’échantillon étudié, on note une prédominance des entreprises

créées en 2018.

En regroupant les entreprises par classe d’ancienneté, on remarque que la classe modale d’ancienneté

des entreprises de l’échantillon est celle de « 5 à 9 ans ».

Selon le tableau 2 ci-dessus, les entreprises de moins de 5 ans d’ancienneté sont les plus nombreuses

dans le formel (45,7%) ; viennent ensuite les entreprises de 5 à 9 ans d’ancienneté (34,3%), 10 à

14ans (17,1%) et plus de 15 ans (2,9%). On constate alors une part quasiment très petite au niveau

des entreprises de plus de 15 ans parmi les entreprises formelles. Elles sont relativement nombreuses

dans l’informel et leur plus grand effort c’est la tenue de comptabilité non formelle. Ce qui voudrait

dire que si l’entreprise met trop de temps dans l’informel, elle aura alors tendance à demeurer

informelle pour le reste de sa vie.

III.1.2.4. Possession de plan d’affaire, sous-traitance, vie associative et

formalisation

Une grande partie des entreprises ne disposent pas de plan d’affaires (63%) et très peu effectuent des

sous-traitances (29,17%). Ce qui témoigne la persistance des grandes difficultés que rencontrent ces

entreprises puisqu’aucune stratégie n’est mise en place pour anticiper sur les difficultés. Il ressort

également que les entreprises s’intéressent peu à la vie associative dans leur domaine d’activité. En

effet, la plupart (94,17%) ne sont pas affiliées à des associations professionnelles.

Les entreprises formelles sont celles qui disposent le plus souvent d’un plan d’affaires (60%). Ainsi,

pour être précis, presque toutes les entreprises affiliées à l’administration publique disposent-elles

d’un plan d’affaires. Cela s’avère être le contraire au niveau du secteur informel dont 93.1% n’en

disposent pas. Il ressort également que 69% des entreprises informelles ne font pas de sous-traitances,

de même que 78,6% de celles ayant une comptabilité non formelle. Quelle que soit la nature de

formalisation de l’entreprise, celles-ci n’accordent pas un grand intérêt à la pratique de sous-traitance.

Page 47: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 34

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Toutefois, l’effort est relativement remarquable au niveau des entreprises formelles comparativement

aux entreprises informelles.

III.1.2.5. Secteur d’activité et nature de formalisation

Quatre grandes catégories d’activités sont identifiées dans le secteur privé burkinabè. Il s’agit

notamment des secteurs des services, du commerce, de l’industrie et de l’artisanat.

L’analyse des données de l’étude laisse voir une dominance des commerçants avec une part de 62,5%

des entreprises. Les industries quant à elles sont faiblement représentées soit environ 7,5% des

entreprises.

Tableau 3: Répartition (en %) selon la nature de formalisation et le secteur d’activité

Commerce Industrie Artisanat Service

Formelle 21,3 77,8 0,0 60,0

Informelle CNF 57,3 11,1 37,5 30,0

Informelle 21,3 11,1 62,5 10,0

Totaux 100,0 100,0 100,0 100,0

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Le tableau révèle des résultats selon lesquels la nature de formalisation des commerçants se limite

beaucoup plus à la tenue de comptabilité non formelle (57,3%).

Cependant, le constat est différent au niveau des entreprises industrielles dont 77,8% sont formelles.

On remarque qu’il y a très peu d’entreprises industrielles dans le secteur informel (11,1%) montrant

l’engagement de ces entreprises dans le processus de formalisation.

Aucun des artisans n’est disposé à formaliser son entreprise, selon les résultats. En effet, parmi les

entreprises exerçant dans le secteur artisanal, aucune n’est formelle. Bon nombre de ces entreprises

(62,5%) sont informelles comme l’indique le tableau 3 ci-dessus. Le reste ayant fourni un peu d’effort

se limite à la tenue d’une comptabilité non formelle.

Quant aux entreprises offrant des services, elles sont très peu dans l’informel (10%). Cela pourrait

s’expliquer par le fait que la plupart de leurs activités sont justifiées au sein de l’administration. L’on

peut le constater à travers le tableau 3 qui indique que 60% des entreprises exerçant dans le domaine

des services se formalisent.

Page 48: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 35

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

III.1.3. Caractéristiques sociodémographiques du promoteur

Le profil du promoteur ou du dirigeant de l’entreprise joue également un rôle important dans la

décision de formalisation d’une entreprise. Le tableau, en annexe 4, donne une description (sous

forme de profil colonne) des entreprises selon la nature de formalisation et les éléments liés au profil.

III.2.2.1. Genre du promoteur et nature de formalisation

Parmi les répondants, 78,33% des entreprises sont dirigées par des hommes. Par conséquent, on

dispose d’un très grand nombre d’hommes entrepreneurs que de femmes.

Graphique 2 : Répartition des entreprises selon la nature de formalisation et le genre du dirigeant

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

L’analyse des résultats du graphique montre que l’on dispose de plus d’hommes que de femmes

entrepreneurs dans le secteur formel. Cela va de soi que 88,6% des entreprises formelles sont dirigées

par des hommes. 85,7% de celles qui tiennent une comptabilité (non formelle) sont dirigées par des

hommes. La faible représentativité des femmes dans le formel pourrait s’expliquer par leur nature à

s’intéresser aux petits commerces.

11,4% 14,3%

48,3%

88,6% 85,7%

51,7%

Formelle Informelle CNF Informelle

Par

t des

entr

epri

ses

Femme Homme

Page 49: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 36

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

III.2.2.2. Âge du promoteur (ou de l’actionnaire majoritaire) et nature de

formalisation

Les analyses montrent que, hormis le secteur informel qui est relativement plus représenté par des

jeunes entrepreneurs de 18 à 34 ans (37,9%), les entreprises formelles et les entreprises informelles

ayant une comptabilité non formelle sont plus dirigées par des personnes de 35 à 44 ans (plus de 45%

dans chaque catégorie) ; c’est-à-dire des personnes majeures et actives. Par ailleurs, les entreprises

ayant des dirigeants de moins de 18 ans qui, d’ailleurs sont relativement moindre dans l’échantillon

par rapport aux autres, se retrouvent parmi les entreprises ayant uniquement que de la comptabilité

non formelle.

Le tableau en annexe 4 révèle que, quel que soit le type de formalisation, on note une faible

représentativité des entreprises dirigées par des personnes âgées. À l’évidence, seulement 10% des

entreprises dans l’informel sont dirigées par des personnes de plus de 55 ans. Ce taux est davantage

plus faible dans les entreprises jouissant d’un minimum de formalité (6,9% pour les entreprises tenant

uniquement de la comptabilité non formelle et 5,4% pour les entreprises formelles) et quasiment

inexistant dans les entreprises informelles.

III.2.2.3. Niveau d’instruction et nature de formalisation

L’analyse basée sur le niveau d’étude montre que près de 33% des entreprises sont dirigées par des

personnes ayant atteint un niveau d’instruction supérieur. Ensuite, viennent respectivement les

entreprises dirigées par des personnes de niveau primaire (25%) et supérieur (18,33%). Seulement

15,83% des entreprises ont des dirigeants non alphabétisés. Le reste, représentant la minorité des

entreprises, est constitué des dirigeants ayant fait l’école coranique ou l’alphabétisation rurale.

En ce qui concerne la relation avec la nature de formalisation, on remarque, selon l’annexe 4, que

48,6% des entreprises formelles sont essentiellement composées de dirigeants ayant un niveau

supérieur. 42,9% de ces entreprises sont-elles dirigées par des personnes ayant un niveau secondaire

et seulement 8% sont dirigées par des personnes ayant un niveau primaire. Le secteur informel quant

à lui, est constitué relativement de beaucoup d’entrepreneurs ayant un niveau d’étude primaire

(37,9%) et d’entrepreneurs non alphabétisés (27,6%).

Page 50: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 37

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

III.2 ENVIRONNEMENT GÉNÉRAL DES ENTREPRISES ET RELATION AVEC

LES CGA

En ce qui concerne l’environnement des affaires dans le contexte de cette étude, on s’intéresse plus

aux informations caractérisant les entreprises tout en faisant le lien avec les CGA.

III.2.1 Aperçu sur les adhérents et les non adhérents du CGA de

Ouaga

III.2.2.1. Les non adhérents

L’analyse des résultats de l’enquête montre que les taxes pourraient ne pas être un obstacle à

l’enregistrement des entreprises du secteur informel au niveau du CGA. En effet, près de 99% des

entreprises déclarent que la raison de leur non-adhésion n’est pas liée au paiement des taxes.

Bien que très peu de non adhérents (27,63%) déclarent ne pas connaitre les procédures

d’enregistrement, la complexité des procédures d’enregistrement semble ne pas influencer la non-

adhésion de ces entreprises. En effet, près de 98% des non adhérents connaissant les procédures

d’enregistrement trouvent qu’elles ne sont pas complexes.

Il en est de même pour les coûts d’enregistrement où 98% des entreprises non adhérents et connaissant

les procédures d’enregistrement déclarent qu’ils ne sont pas la raison de leur non-enregistrement.

Cela laisse croire que le coût d’enregistrement n’est pas lié à la réticence de la plupart des entreprises

non adhérentes du CGA.

L’analyse des données de l’échantillon révèle qu’une faible partie des non adhérents sont formelles

(14,5%). Bon nombre de ces entreprises se limitent uniquement à la tenue d’une comptabilité non

formelle (près de 54%). Le reste (31,5%) sont restées purement informelles c’est-à-dire que non

seulement elles ne sont pas reconnues des services de l’Etat, mais elles ne disposent pas également

de comptabilité (même non formelle). Par ailleurs, les informations obtenues sur ces non adhérents

ne permettent pas d’avoir une idée (a priori) sur les raisons de leur réticence face au CGA.

Page 51: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 38

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

III.2.2.2. Les adhérents

Les résultats montrent que 54,55% des entreprises adhèrent au CGA à cause des avantages de

réduction des impôts et taxes. 43,18 % de ces entreprises adhérentes ont été motivées par les

prestations de base et 27,27 % ont adhéré pour profiter des prestations optionnelles. Il ressort

également que 38,64% des adhérents se sont inscrits au CGA pour avoir accès aux marchés publics

et 31,82% pour l’accès au financement bancaire.

De façon précise, plus de 70% des adhérents actifs ont été motivés par la réduction des taxes et

beaucoup ont également évoqué comme source de motivation l’accès aux marchés publics (58,8%)

et au financement bancaire (52,9%).

Les analyses montrent également que seulement 6,82% des entreprises adhérentes trouve que les

services des CGA sont mauvais. 63,64% de ces adhérents ne trouvent ces services ni bons, ni mauvais,

mais simplement acceptables.

La répartition des entreprises adhérentes selon la nature de formalisation permet de voir que, 54,5%

de ces entreprises (adhérents actifs + adhérents inactifs) sont formelles. Seulement 11,3% de celles-

ci sont informelles.

Plus spécifiquement, environ 71% des entreprises adhérentes actives se formalisent et seulement

moins de 6% sont restées informelles. Le peu restant concerne celles qui possèdent une comptabilité

non formelle. Contrairement aux adhérents inactifs, les tendances sont à peu près inversées chez les

adhérents inactifs. C’est ce qu’on remarque lorsque 44,4% des entreprises adhérentes inactives sont-

elles formelles et près de 15% sont restées informelles. Cependant, on note jusqu’à 40,7% qui

possèdent une comptabilité non formelle.

III.2.2 Visibilité des CGA et nature de formalisation des entreprises

Les informations issues de l’échantillon laissent voir que les CGA sont bien connus par la plupart des

entreprises. En effet, près de 60% des entreprises connaissent bien l’existence des CGA. À présent,

on peut analyser le lien avec la nature de formalisation des entreprises.

Le graphique suivant donne la répartition des entreprises selon la nature de leur formalisation et la

connaissance des CGA.

Page 52: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 39

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Graphique 3: Formalisation selon la connaissance ou non des CGA

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

L’observation des résultats du graphique montre que, les entreprises formelles sont, pour la plupart

des cas, celles qui sont informées de l’existence des CGA, même si elles ne sont pas forcément

adhérentes. En effet, plus de 90% des entreprises formelles connaissent les CGA et plus de 50% des

entreprises ayant une comptabilité non formelle déclarent avoir déjà entendu parler des CGA. 58,6%

des entreprises informelles sont celles qui ne connaissent pas les CGA.

III.2.3 Statut d’adhésion et nature de formalisation des entreprises

Parmi ces entreprises qui connaissent les CGA, 23,29% sont des adhérentes actives, 36,99% sont des

adhérentes inactives et 39,73 % sont des non adhérents. Analyser le lien entre le statut d’adhésion et

la nature de formalisation s’avère important. En effet, cela permet d’avoir une idée de façon théorique

si la nature de formalisation des entreprises est liée au fait qu’elles soient dans chacune de ces trois

situations en matière d’adhésion.

La répartition des entreprises selon leur nature de formalisation et le statut par rapport au CGA

s’obtiennent à travers le graphique suivant :

Tableau 4 : Répartition (en %) des entreprises selon la nature de formalisation et l’adhésion au CGA

Formelle Informelle CNF Informelle

Non adhérents 31,4 73,2 82,8

Adhérents inactifs 34,3 19,6 13,8

Adhérents actifs 34,3 7,1 3,4

Total 100 100 100

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

8,6%

48,2%58,6%

91,4%

51,8%41,4%

Formelle Informelle CNF Informelle

Par

t des

entr

epri

ses

Connait CGA

Ne connait pas

Page 53: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 40

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

On constate au niveau du graphique ci-dessus une répartition quasi égale des entreprises formelles

selon le statut d’adhésion. Toutefois, les adhérents actifs et inactifs pris ensemble sont plus

représentatifs parmi les entreprises formelles. L’on dénombre alors près de 69% d’adhérents contre

31% de non adhérents. Les entreprises informelles sont, pour la plupart des cas, des entreprises qui

n’adhèrent pas au dispositif d’accompagnement des CGA (82,8%). Par ailleurs, on dispose de très

peu d’adhérents actif (3,4%) parmi les entreprises informelles.

III.2.4 Profil des entreprises adhérentes au CGA : analyse des

composantes multiples

À présent, il serait important d’avoir une idée plus ou moins claire sur les caractéristiques de chaque

type d’entreprise (adhérentes ou non). Pour capter ces informations qui concernent plusieurs variables

en lien avec les CGA, il convient de réaliser une Analyse de Composantes Principales (ACM). Il

s’agit d’un outil couramment utilisé pour appréhender la relation entre plusieurs variables. On

s’intéresse ici aux adhérents sous l’hypothèse qu’être adhérent actif augmente la chance de

formalisation. Les caractéristiques des adhérents actifs seront donc considérées comme susceptibles

d’influencer la décision de formalisation.

L’analyse multidimensionnelle vise également à faire une sélection des variables les plus pertinentes

pour la suite de la modélisation économétrique. La variable dépendante « formalisation » a été mise

en illustratif compte tenu de l’objectif visé. Une variable mal représentée sur le nuage des points peut

également être mise en illustratif.

III.2.4.1. Présentation des résultats de l’ACM

Suivant le processus défini ci-dessus, l’analyse s’est déroulée avec 17 variables mises en actifs, les

autres qui n’étaient pas bien représentées sont mises en illustratif.

L’histogramme des valeurs propres (annexe 5) permet de retenir les 9 premiers facteurs pour espérer

interpréter au moins 60% de l’information. Le nombre d’axes très élevé est dû aux faibles valeurs

propres.

L’objectif principal de ce type d’analyse étant de retenir le moindre nombre de facteurs possibles

pour obtenir plus d’information, il convient donc de les corriger ou d’utiliser un autre critère de

sélection. Ainsi la méthodologie utilisée pour la correction des valeurs propres est la méthode de

Page 54: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 41

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Benzécri qui est une méthode bien connue dans la littérature. La démarche de cette méthode est

présentée dans l’encadré ci-dessous :

Encadré 2 : méthode de Benzécri

Source :http://maths.cnam.fr/IMG/pdf/ANALYSE_DES_CORRESPONDANCES_MULTIPLES-

2012-2_cle838d4f.pdf

L’application de cette méthode avec p=17 on a les résultats suivants :

Tableau 5: Tableau de correction de Benzécri

Numéros

d’ordre

Valeurs

Propres

Valeurs

propres

corrigées

Pourcentages des valeurs

propres corrigées

Pourcentage

cumulés

1 0,27 0,000168 43,71 43,71

2 0,17 5,03E-05 13,07 56,78

3 0,17 4,70E-05 12,21 69,00

4 0,16 4,08E-05 10,60 79,60

5 0,14 2,34E-05 6,09 85,69

6 0,12 1,64E-05 4,27 89,97

7 0,12 1,36E-05 3,54 93,51

8 0,11 1,17E-05 3,05 96,56

9 0,10 6,72E-06 1,75 98,30

10 0,09 3,10E-06 0,81 99,11

11 0,08 1,89E-06 0,49 99,60

12 0,08 1,09E-06 0,28 99,88

13 0,07 4,21E-07 0,11 99,99

14 0,06 3,46E-08 0,01 100

15 0,06 2,99E-10 0,00 100

Total --- 0,000385 100 ---

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

La démarche de la méthode de Benzécri :

(i) Calculer le seuil « 1/p » avec p le nombre d’individus actifs.

(ii) Pour les facteurs dont la valeur propre 𝜆 ≥ 1/𝑝, calculer la valeur corrigée 𝜆′ =

[𝑝

𝑝−1(𝜆 −

1

𝑝)]2

.

(iii) Faire la somme des 𝑆′des 𝜆′.

(iv) Calculer les pourcentages d’inertie expliquées et faire le cumul à partir des 𝜆′ et de la

somme 𝑆′.

Page 55: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 42

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Les résultats du tableau 4 permettent d’avoir de fortes valeurs de contributions dont 79,6% d’inertie

au niveau des quatre premiers facteurs. En outre, en se basant sur le critère du coude à travers

l’histogramme des valeurs propres, on peut retenir les quatre (04) premiers facteurs. Cela pourrait

donc nous servir pour mieux appréhender les relations entre les variables dans la représentation

graphique.

L’observation des coordonnées factorielles montre que beaucoup de variables sont corrélées par

rapport à l’axe 1 et contribuent plus à la formation de cet axe. Néanmoins on dispose de quelques

variables qui contribuent à la formation de l’axe 4.

De ce fait, nous retenons finalement quatre axes pour la suite de l’analyse. Cela nous permet d’obtenir

le graphique ci-dessous qui illustre les informations entre les plans factoriels 1 et 4.

Graphique 4 : Plans factoriels 1 et 4 pour les caractéristiques des entreprises adhérentes

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Les interprétations des résultats de l’ACM sont abordées dans le point suivant.

III.2.4.2. Interprétation des résultats de l’ACM

Au regard du graphique, on constate que l’axe 1 oppose les adhérents actifs aux adhérents inactifs de

même que les hommes aux femmes. Les femmes sont plus inactives en termes d’adhésion tandis que

les hommes sont actifs. On remarque que les adhérents inactifs sont des entreprises individuelles,

surtout des commerçants qui tiennent une comptabilité non formelle ou qui n’en tiennent pas du tout.

Ces entreprises sont dirigées par des personnes non alphabétisées et ne disposent d’aucun plan

d’affaires. Malgré leur adhésion au CGA, les adhérents inactifs (près de 60% des entreprises) trouvent

Page 56: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 43

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

leur situation financière inchangée après leur adhésion. Ces entreprises ont une mauvaise appréciation

des services des CGA et ce sont des entreprises n’ayant pas eu aucun accès au financement de

démarrage de leur activité.

À l’opposé, les adhérents actifs sont en général des sociétés à responsabilité limitée (SARL) dirigées

par des hommes, avec moins de 5 ans d’ancienneté ayant comme motivation d’adhésion l’accès au

financement bancaire, au marché public et profiter des avantages liés à l’adhésion. Les adhérents

actifs n’ont pas forcement financé leur activité sur fond propre. Ils ont une bonne appréciation des

services des CGA et ces derniers ont également vu leur situation financière un peu améliorée. Les

dirigeants de cette catégorie d’entreprises ont reçu des formations en entrepreneuriat. Ils ont un niveau

d’étude supérieur et disposent également d’un plan d’affaires. Notons également que ces entreprises

tiennent une comptabilité formelle et exercent généralement soit dans l’industrie, soit dans les

services.

III.3 MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE

Afin d’estimer les probabilités liées à la décision de formalisation des entreprises à travers le dispositif

d’accompagnement des CGA, on utilisera (à priori) un modèle logit multinomial. Cela se fera bien

évidemment après un test d’indépendance (Khi-deux) entre les variables.

Notons également que la modélisation se fera en deux parties : l’une comportant toutes les variables

explicatives (modèle complet) et l’autres uniquement les variables permettant de capter la relation

entre les entreprises et les CGA et concerne surtout les entreprises adhérentes (modèle simple). L’idée

d’introduire le modèle simple permet de vérifier et d’approfondir certaines hypothèses émises sur les

CGA afin d’avoir des résultats plus crédibles

III.3.1 Justification des propos

Ce choix s’est fait en s’inspirant de la revue de littérature ainsi que la nature des données disponibles.

Les informations qui découlent des études citées en revue laissent présager l’utilisation d’un modèle

(probit ou logit) multinomial pour ladite étude et le logit est le plus utilisé dans ces études.

En effet, le contexte dans lequel ces modèles ont été utilisés notamment l’identification des variables

explicatives du passage des entreprises de l’informel vers le formel est bien en concordance avec la

présente thématique. En plus, d’autres études traitant de la détermination des facteurs explicatifs d’un

Page 57: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 44

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

phénomène quelconque utilisent pour la plupart des cas, ce type de modèle. Bellache (2013) par

exemple, a utilisé un modèle de régression logistique multinomial en passant par une analyse

multidimensionnelle pour identifier les déterminants de l’accès au secteur informel en Algérie. Même

si son étude traite des deux secteurs à la fois, les modèles de type multinomial semblent appropriés

pour ce type de thématique.

Aussi, la variable dépendante de ladite étude comporte-t-elle plus de deux modalités selon les

catégorisations faites ci-dessus. Puisque les variables sont qualitatives, la fonction de densité ne

permet donc pas une bonne spécification entre probit (cas d’une loi normale) et logit (cas d’une loi

logistique). Mais pour s’assurer de la vraisemblance des résultats, on pourrait se baser sur les critères

d’information (AIC est le plus souvent utilisé). On a :

𝐴𝐼𝐶 = 2𝑘 + 1 − log (𝐿)

𝑛

Où log (𝐿) est la log-vraisemblance du modèle estimé.

Le modèle qui minimise le AIC sera retenu pour l’estimation des coefficients. Ce qui veut dire que le

modèle ayant un logarithme de vraisemblance plus élevé est susceptible d’être le meilleur pour les

estimations.

En plus du critère AIC, la décision peut également être basée sur le pouvoir explicatif du modèle (R²).

III.3.2 Description

Introduit par McFadden en 1968, le modèle logit multinomial permet d’étudier les situations où

l’individu doit faire un choix parmi plusieurs modalités. C’est un modèle utilisé comme un outil

d’analyse discriminante dans le but de mettre en évidence les traits distinctifs de chaque catégorie.

Désignons par 𝑋𝑖 le vecteur constitué des variables explicatives dans le cas complet c’est-à-dire il

modèle avec toutes les variables explicatives, et par 𝐺𝑖 le vecteur des variables explicatives dans le

cas du modèle simple (modèle avec uniquement les entreprises adhérentes).

L’encadré, en annexe 6, donne une description synthétique de la démarche méthodologique du

modèle logit multinomial dans le cas complet. Par analogie, on trouve également la démarche du

modèle dans le cas simple.

Page 58: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 45

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

MODELISATION ÉCONOMÉTRIQUE

ET DISCUSSION DES RESULTATS

Dans ce chapitre, il s’agit de mettre en pratique toutes les théories évoquées afin de disposer des

résultats plus pratiques. Il s’en suivra également une discussion sur les résultats obtenus pour mieux

appréhender les fondements de chacun de ces résultats.

IV.1. LES RÉSULTATS EMPIRIQUES DE LA FORMALISATION DES

ENTREPRISES

Après la mise en pratique des principales étapes décrites précédemment, des résultats ont été obtenus

notamment sur les critères de choix du modèle ainsi que les valeurs des estimations du modèle choisi.

IV.1.1 Évaluation des relations entre les facteurs et choix du

modèle

IV.1.1.1. Résultats du test de Khi-deux

Composée de quatre modalités, la variable que l’on cherche à expliquer dans cette étude est la nature

de formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des

CGA. Un test de Khi-deux est réalisé avant d’entamer la modélisation proprement dite. Le test de

Khi-deux permet d’avoir une vision claire sur les variables à introduire dans le modèle afin de mieux

l’expliquer.

Ainsi, on constate après réalisation de ce test qu’il existe une dépendance entre la nature de

formalisation et plusieurs autres variables explicatives. Pour le statut d’adhésion, les résultats révèlent

CHAPITRE IV

Page 59: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 46

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

une p-value qui est significative au seuil de 5%, d’où sa liaison avec la nature de formalisation. Il en

est de même pour la visibilité des CGA qui est significative au seuil de 5%.

En outre, un test de Khi-deux réalisé entre les variables explicatives montre que certaines d’entre elles

sont corrélées.

IV.1.1.2. Justification du choix du modèle

Afin de s’assurer du modèle adéquat pour la modélisation, il convient de vérifier un certain nombre

d’informations issues de chacun des deux types de modèles (logit multinomial et probit multinomial).

Pour cela, on peut analyser les résultats du tableau ci-dessous en guise de comparaison des deux

modèles.

Tableau 6 : Les statistiques liées aux estimations (logit) multinomiales

Fitstats mlogit mprobit

Log-likelihood (Model) -67,623 -67,420

LR (df=28)/Chi-2 118,736 …

p-value 0,0000 …

R2(Count) 0,750 0,758

AIC 195,245 188,840

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

En comparant la log-vraisemblance du probit multinomial et celui du logit multinomial, on constate

que les différences ne sont pas significatives. Il en est de même pour les pouvoirs explicatifs (R2) qui

tourne autour de 0,75. Pour ce qui est du critère d’information (AIC), le modèle probit est celui qui

le minimise avec une valeur de 188,8 contre 195,32 pour le logit multinomial. Si l’on s’en tenait à

cette règle de décision sur les critères d’information, on aurait choisi le modèle probit multinomial.

Toutefois, le modèle probit multinomial est globalement non significatif même jusqu’au seuil de 10%,

voire non convergent, comparativement au logit multinomial (P-value=0,0000 inférieure à 5%).

Autrement dit, le probit multinomial ne fournit pas des résultats statistiquement interprétables

comparativement au logit multinomial.

In fine, les informations obtenues permettent de retenir un « modèle logit multinomial non ordonné »

pour l’estimation des coefficients.

Page 60: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 47

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

IV.1.2 Résultats des estimations à l’aide d’un modèle logit

multinomial non ordonné

Comme signalé précédemment, le modèle logit multinomial non ordonné (encore appelé modèle logit

multinomial) est celui qui est jugé pertinent pour cette étude. Mais, dans la pratique, la modélisation

avec toutes les variables citées auparavant ne permet pas d’obtenir un modèle assez convergent. En

effet, plusieurs d’entre elles n’étaient pas significatives notamment l’âge du dirigeant ou de

l’actionnaire majoritaire, le statut matrimonial et le niveau d’instruction (cf. annexe 7).

Alors, pour rendre le modèle plus significatif, on a adopté une approche de modélisation Backward

c’est-à-dire en omettant expressément les variables non significatives au fur et à mesure que l’on

modélise. Le tableau (annexe 8) donne les résultats (coefficients et p-values) des estimations finales

des coefficients du modèle.

Le modèle est globalement significatif au seuil de 1% au regard de la p-value du test (0.0000 inférieur

à 1%) avec un pseudo-R2 de Mc Fadden qui s’élève à 0,4675. Quant à la significativité individuelle,

les résultats montrent que toutes les variables ont des coefficients bien significatifs à 1%, 5% ou à

10% dans au moins une des catégories par rapport à la catégorie de référence. La modalité de

référence (automatiquement choisie par le logiciel) est celle des entreprises informelles ayant une

comptabilité non formelle.

L’observation des signes laisse apercevoir que plus le nombre d’année d’ancienneté de l’entreprise

dans l’informel augmente, moins elle a de la chance d’être formelle. Outre cela, l’on constate que

plus la taille de l’entreprise est grande, plus elle est susceptible de se formaliser. De même, les facteurs

comme la pratique de sous-traitance, la possession de plan d’affaires, le fait que le promoteur soit un

homme ainsi que le fait d’avoir connu les CGA influencent positivement sur la formalisation à travers

le dispositif d’accompagnement des CGA. En outre, être adhérent inactif ou non adhérent agit

négativement sur le passage d’une entreprise du secteur informel vers le secteur formel

comparativement à un adhérent actif.

IV.1.3 Les effets marginaux

Étant donné des difficultés d’interprétation des coefficients de l’estimation, on peut se baser sur les

effets marginaux afin de comprendre de façon détaillée les relations entre les différents facteurs et la

formalisation.

Page 61: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 48

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Les effets marginaux ici mesurent l’effet d’une modification de la probabilité d’un choix de

l’entreprise d’une modalité au détriment d’une autre (modalité de référence). Ainsi, ces effets

marginaux permettent de comprendre l’essentiel des informations sur les choix des entreprises du

secteur informel à se formaliser. Pour ce faire, le tableau suivant rend compte des effets marginaux

issus de la modélisation.

Tableau 7 : Les effets marginaux

Variables Modalités Formelle Informelle CNF Informelle

Nombre

d’années

d’ancienneté

Moins de 5 ans Réf. Réf. Réf.

5 à 9 ans -0,04** 0,01 0,03

10 à 14 ans -0,02 0,05 -0,02

Plus de 15 ans -0,06*** 0,13 -0,07

Taille de

l’entreprise

Moins de 5 personnes Réf. Réf. Réf.

5 à 9 personnes 0,30 -0,51 0,21

Plus de 10 personnes 0,97*** -0,84*** -0,14***

Sous-

traitances

Pas de sous-traitance Réf. Réf. Réf.

Pratique de sous-traitance 0,06 -0,39*** 0,33**

Plan d’affaires

Pas de plan d'affaires Réf. Réf. Réf.

Existence de Plan

d'affaires 0,01 0,33*** -0,33***

Genre du

promoteur

Femme Réf. Réf. Réf.

Homme 0,02 0,49*** -0,51***

Secteur

d’activité

Commerce Réf. Réf. Réf.

Industrie 0,03 -0,04 0,01

Artisanat -0,25*** 0,02 0,23

Service 0,02 0,03 -0,05

Visibilité des

CGA

Ne connait pas CGA Réf. Réf. Réf.

Connait CGA 0,09** 0,11 -0,20*

Statut

d’adhésion

Adhérents actifs Réf. Réf. Réf.

Adhérents inactifs -0,05** 0,02 0,12

Non adhérents -0,18 0,05 0,16

***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Page 62: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 49

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Les résultats du tableau montrent qu’une entreprise ancienne (plus de 15 ans) connait une diminution

de sa probabilité d’être formelle de 6 points de pourcentage comparativement à une entreprise ayant

moins de 5 ans d’ancienneté ; c’est le même constat chez les entreprises de 5 à 9 ans d’ancienneté qui

ont une diminution de leur probabilité d’être formelle de 4 points de pourcentage par rapport aux

entreprises de moins de 5 ans. La situation des entreprises de plus de 15 ans pourrait s’expliquer par

leurs habitudes à exercer dans l’informel, lesquelles leur rendent moins confiantes face aux politiques

de formalisation. Quant aux entreprises de 5 à 9 ans, on pourrait l’expliquer, en plus de leur ancienneté

par rapport aux entreprises de moins de 5 ans, par leur forte représentativité dans l’échantillon. En

effet, il s’agit de la classe modale, c’est-à-dire la classe contenant le plus grand nombre d’entreprises

de l’échantillon.

En outre, la taille de l’entreprise (nombre d’employés) exerce une grande influence sur la

formalisation. En effet, le fait pour une entreprise d’avoir plus de 10 employés contribue à une

augmentation de 97 points de pourcentage de sa probabilité de passer du secteur informel au secteur

formel comparativement à une entreprise de moins de 5 employés. De même, cela diminue sa

probabilité de 84 points de pourcentage de n’avoir qu’une simple comptabilité non formelle.

Aussi, la possession d’un plan d’affaires diminue-t-elle la probabilité d’une entreprise informelle de

rester dans l’informel de l’ordre de 33 points de pourcentage par rapport à une entreprise qui n’en

possède pas. On note également une diminution de la probabilité de 39 points de pourcentage d’avoir

une comptabilité non formelle pour une entreprise faisant des sous-traitances. Tout de même, celle-

ci peut rester informelle avec une augmentation de sa probabilité de 33 points de pourcentage. Cela

pourrait se justifier par le coût relativement moins cher de leurs sous-traitances. Dans ce cas, ce qui

importerait pour les entreprises avec lesquelles elles sous-traitent serait simplement leur connaissance

du métier et non l’affiliation à des services administratifs.

Dans la même veine, les entreprises ayant un homme comme promoteur ont moins de risque d’être

informelle. En effet, cela diminue leurs probabilités de 51 points de pourcentage d’être informelles

comparativement aux entreprises dont le promoteur est une femme.

Les résultats nous renseignent également sur la position des Artisans par rapport au statut formel. En

effet, l’on constate que, comparativement au commerce, une entreprise exerçant dans le secteur

artisanal connait une baisse de 25 points de pourcentage de sa probabilité de se formaliser.

En plus, une entreprise ayant connu les CGA ne serait-ce que par un ami, par les médias ou par la

chambre de commerce a une baisse de sa probabilité d’être informelle de 20 points de pourcentage

Page 63: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 50

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

qu’une autre n’ayant jamais connu les CGA. Par ailleurs, celle-ci a 9 points de pourcentage de plus

de probabilité de passer au secteur formel que les ignorants des CGA.

Dans le même ordre d’idée, la probabilité d’un adhérent inactif et d’un non adhérent du CGA d’être

formel diminue respectivement de 5 et de 18 points de pourcentage par rapport à un adhérent actif.

IV.1.4 Validation du modèle

En matière de validité du modèle, il s’agit de s’assurer que les variables que l’on a trouvés à l’issue

des estimations sont bien des facteurs influençant la formalisation des entreprises à travers le

dispositif d’accompagnement des CGA. De plus, il convient de s’assurer que l’on a bien choisi le

modèle adéquat pour la modélisation économétrique. C’est ainsi que les trois tests (Wald, rapport de

vraisemblance et Hausman) ont été réalisés après estimation des coefficients du modèle final.

Les deux tests (Wald et rapport de vraisemblance) portent sur la significativité des variables utilisées

dans la régression. Il s’agit ici de tester l’hypothèse nulle que tous les coefficients sont nuls contre

l’alternative qu’il existe au moins un coefficient non nul parmi les modalités de chaque variable. En

gros, les résultats permettent de conclure que ces variables ont bien une influence sur la formalisation

des entreprises du secteur informel au Burkina Faso à travers le dispositif d’accompagnement des

CGA. (Cf. annexe 9)

Le test de Hausman permet de tester l’hypothèse d’indépendance des alternatives non pertinentes afin

de conclure sur la validité même du modèle choisi (logit multinomial). Les résultats révèlent des

valeurs de Khi-deux très faibles ainsi que des p-values supérieures à 5% ; ce qui entraine une

acceptation de l’hypothèse nulle qui est que la différence entre les coefficients estimés dans les deux

modèles (modèle complet et modèle partiel) est non significative. Autrement dit, les coefficients sont

sensiblement égaux dans les deux modèles. Les résultats de ce test confirment la vérification de

l’hypothèse d’indépendance des alternatives non pertinentes (IANP ou IIA).

L’ensemble des tests effectués permettent de conclure sur une bonne spécification du modèle.

Page 64: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 51

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

IV.2. LA FORMALISATION DES ENTREPRISES ADHÉRENTES DU CGA

Pour affiner les résultats précédents, on considère une partie de l’échantillon constituée de 44

adhérents (actifs comme inactifs) que l’on modélise avec les mêmes variables explicatives en y

ajoutant les variables liées à l’environnement des CGA. Il s’agit notamment de :

• l’appréciation globale des CGA par les entreprises ;

• la situation financière de l’entreprise après adhésion ;

• le fait d’être actif ou inactif ;

• des variables dummy en rapport avec les motivations des entreprises à l’adhésion au CGA.

Il s’agit d’une modélisation venant en appui pour la vérification des hypothèses H4 et H5, qui sont

en rapport avec l’environnement des CGA. Il sera présenté dans les points qui suivent, les résultats

de l’estimation du modèle logit multinomial pour les entreprises adhérentes au CGA Ouagadougou.

On y trouve également les effets marginaux.

IV.2.1. Résultats de l’estimation : cas des entreprises adhérentes

La mise en œuvre du modèle à l’aide des données portant uniquement sur les adhérents (actifs et

inactifs) des CGA a permis d’avoir les résultats globalement significatifs au seuil de 5%. En effet, la

P-value est inférieure à 5%, ce qui permet de conclure que le modèle est globalement significatif.

Aussi, le modèle a un pouvoir explicatif (de Mc. Fadden) de 0,49. Les résultats d’estimations

(coefficients) sont consignés dans le tableau en annexe 10.

La référence au niveau de la dépendante est la modalité « formelle », c’est-à-dire que l’analyse se fait

en comparaison avec les entreprises formelles. Au niveau des variables explicatives, quatre ont été

retenues pour analyser la situation dans le cas spécifique des adhérents du CGA. Chaque variable

possède une modalité de référence choisie automatiquement par le logiciel pour les interprétations.

L’on aurait pu également imposer des modalités de référence si le choix du logiciel ne semble

convenable.

Les résultats montrent que, comparativement aux commerçants, le fait pour une entreprise adhérente

d’exercer dans le secteur de l’artisanat contribue positivement à sa réticence en matière de

formalisation c’est-à-dire que cela la rend davantage informelle au lieu de la faire migrer vers le

secteur formel. En effet, on constate à travers les résultats du tableau (cf. annexe 10) que le signe du

coefficient associé à cette modalité (Artisanat) est positif. Cependant, le fait d’exercer une activité

industrielle contribue positivement à la formalisation. Cela peut s’observer à travers le signe négatif

Page 65: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 52

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

du coefficient associé à la modalité « industrie » dans la catégorie des entreprises informelles. C’est

le cas également des entreprises adhérentes qui travaillent dans le secteur des services qui constitue

un avantage pour leur formalisation.

De même, le fait de faire des sous-traitances et d’avoir un plan d’affaires contribuent à rendre formelle

une entreprise informelle adhérant au CGA. En outre, l’amélioration de la situation financière d’une

entreprise informelle après son adhésion au CGA constitue un atout à sa formalisation. C’est le cas

des signes négatifs associés à la catégorie des entreprises informelles ayant connu une amélioration

financière après adhésion et le signe positif pour celles ayant connu une détérioration de leur situation.

IV.2.2. Les effets marginaux : cas des entreprises adhérentes

À présent, on se penche sur les effets marginaux afin de comprendre davantage les effets de chacune

des variables sur la nature de formalisation des entreprises adhérentes du CGA. Les résultats sont

consignés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 8 : Résultats de l’estimation du modèle logit multinomial : les éffets marginaux

Variables Modalités Formelle Informelle CNF Informelle

Secteur

d’activité

Commerce Réf. Réf. Réf.

Industrie 0,84*** -0,84*** 3E-09

Artisanat -0,98*** 0,76*** 2E-01

Service 0,12 -0,12 -2E-08

Sous-

traitances

Pas de sous-traitance Réf. Réf. Réf.

Pratique de sous-traitance 0,36** -0,36** 1E-03

Plan

d’affaires

Pas de plan d’affaires Réf. Réf. Réf.

Possession de plan d’affaires 0,05 -0,05 -3E-04*

Situation

financière

après

adhésion

Inchangée Réf. Réf. Réf.

Un peu améliorée 0,25* -0,25* -6E-09

Beaucoup améliorée 0,15 -0,15 -6E-08**

Baissée 0,48*** -0,48*** 2E-06

***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Les résultats du tableau montrent que le fait d’exercer son activité dans l’industrie agit positivement

sur la formalisation d’une entreprise informelle qui adhère au CGA. En effet, comparativement au

Page 66: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 53

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

commerce, une entreprise informelle travaillant dans le secteur industriel connait une augmentation

de sa probabilité d’être formelle à hauteur de 84 points de pourcentage. Par contre, les artisans sont

plus exposés à l’informel comparativement aux commerçants, avec une diminution de la probabilité

d’être formelle de 98 points de pourcentage.

En outre, les activités comme les sous-traitances et les montages de plan d’affaires influencent

positivement la formalisation d’une entreprise informelle, surtout celle qui adhère au CGA. En effet,

faire des sous-traitances augmente la probabilité que l’entreprise informelle migre vers le formel

d’une valeur de 36 points de pourcentage. Il en est de même pour le plan d’affaires qui diminue la

probabilité d’être informelle pour une entreprise adhérente du dispositif des CGA.

Les résultats sur la situation financière d’une entreprise après adhésion au CGA révèlent que le fait

d’aboutir à une amélioration (ne serait-ce qu’un peu) contribue à augmenter sa probabilité de 25

points de pourcentage d’être formelle comparativement à une entreprise ayant une situation financière

inchangée. On remarque également que la probabilité d’être formelle des adhérents ayant connue une

baisse de leur situation financière augmente de 48 points de pourcentage comparativement aux

entreprises ayant une situation financière inchangée.

IV.2.3. Tests de validité

Pour éclaircir nos propos, le tableau (annexe 11) présente les deux tests de significativité des

coefficients.

Le test du rapport de vraisemblance (LR test) et celui de Wald indiquent bien une significativité dans

au moins une des modalités de chaque variable explicative du modèle.

Après cela, le test de Hausman mis en œuvre confirme-t-il la vérification de l’hypothèse

d’indépendance des alternatives non pertinentes (IANP). (Cf. annexe 11)

Page 67: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 54

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

IV.3. DISCUSSION DES RÉSULTATS ET LIMITES DE L’ETUDE

Cette partie présente une discussion des résultats obtenus ainsi que les limites qui pourraient exister.

IV.3.1. Discussion

Le but de cette étude était de pouvoir identifier avec des preuves à l’appui les différents facteurs qui

sont à l’origine de la formalisation des entreprises à travers le dispositif d’accompagnement des CGA.

Les résultats obtenus avec l’échantillon des 120 entreprises adhérentes et non adhérentes au CGA de

Ouagadougou soulèvent une discussion assez intéressante.

En effet, à l’exception des hypothèses H2, H5 et H6, toutes les autres sont vérifiées. À cet effet, le

secteur d’activité détermine la nature de formalisation des entreprises du secteur informel à travers le

dispositif des CGA. De même, le genre du promoteur ainsi que le statut d’adhésion ont une influence

sur la formalisation de ces entreprises contrairement aux variables telles que le niveau d’instruction,

le coût d’enregistrement au CGA et le niveau du chiffre d’affaires.

Par ailleurs, des explications peuvent être fournies pour comprendre au mieux l’effet positif ou négatif

de certains facteurs explicatifs ainsi que la non-influence d’autres facteurs. Par exemple, la non-

influence du niveau d’instruction du promoteur (H2) sur la nature de formalisation n’est pas un fait

nouveau. En effet, hormis le fait que l’échantillon contienne beaucoup d’entreprises dirigées par des

personnes non instruites, d’autres études ont aussi abouti à un rejet de cette hypothèse notamment

Abaté (2017).

Le genre du promoteur (H3), significatif dans presque toutes les études évoquées en revue, est le

facteur répondant le plus à nos attentes conformément à la situation actuelle du secteur informel

burkinabé dominé par des entrepreneurs féminins. La moindre chance des entreprises féminines par

rapport aux entreprises dirigées par des hommes pourrait être due à leur faible représentativité dans

le domaine entrepreneurial. Ou encore, cela pourrait être lié au type d’activité exercé par les femmes,

car la plupart des femmes semblent exercer dans les petits commerces contrairement à bon nombre

d’hommes qui sont polyvalents.

C’est d’ailleurs ce que l’on constate au niveau de l’hypothèse H1 qui révèle que la nature de

formalisation dépend du secteur d’activité de l’entreprise. Plus loin, dans la modélisation, il est

ressorti que l’artisanat qui constitue le type d’activité que la plupart des femmes exercent (en dehors

du commerce) influence négativement le passage vers le secteur formel. Ces activités artisanales

qu’exercent ces femmes sont notamment les activités de coiffeuses et de tisserandes. Il s’agit des

Page 68: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 55

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

activités qui, pour la plupart des entreprises dans cette situation, ne fournissent pas une grande valeur

ajoutée pouvant leur permettre de couvrir leurs impôts. D’une manière ou d’une autre, il est clair que

l’artisanat (surtout exercé par une femme dans ces conditions) ne demande pas forcément que celle-

ci soit affiliée à l’administration. C’est ce qui d’ailleurs pourrait expliquer leur réticence pour le

secteur formel.

Pour ce qui est du chiffre d’affaires de l’entreprise (H6), celui-ci s’est également avéré sans effet sur

la nature de formalisation de l’entreprise via les CGA. D’une part, cela pourrait émaner du fait que

même les entreprises ayant des activités à fortes valeurs ajoutées se cachent dans le but d’éviter les

impôts et de maximiser leurs gains. D’autre part, les entreprises à faibles valeurs ajoutées restent

également informelles en ce sens qu’elles ne disposent pas de moyens nécessaires pour faire face aux

impôts. Ainsi, les taxes pourraient être un des facteurs qui rendent réticente la plupart des entreprises

envers le secteur formel.

Allant du côté des CGA, on a remarqué que le coût d’enregistrement des entreprises au CGA (H4)

n’agit pas sur leur nature de formalisation. Cela pourrait se justifier par le fait que la plupart des

entreprises, surtout les non adhérents, n’ont pas évoqué ce cas comme une raison de leur non-adhésion

au CGA, adhésion qui implicitement agirait positivement sur leur passage au secteur formel. D’un

autre côté, certaines entreprises non adhérentes pourraient profiter des avantages des CGA, tout

simplement en se référant à leurs consœurs adhérentes. Toutefois, cette pratique (bien que conduisant

à rendre formelle certaines entreprises) pourrait engendrer des conséquences de long terme sur

l’efficacité des CGA dans l’accompagnement des entreprises. Cela, à travers un ralentissement du

processus de suivi des entreprises par manque de ressources en ce sens qu’on pourrait avoir beaucoup

d’entreprises qui profitent des avantages et seulement une infirme partie qui s’acquitte de ses droits

d’adhésion.

La vérification de l’hypothèse H5 permet de dire que l’adhésion au CGA est un facteur explicatif du

passage vers le secteur formel, lequel est observé du côté des adhérents actifs comparativement aux

adhérents inactifs. C’est ce qu’ont révélé les résultats montrant une baisse de la probabilité d’être

formelle de 5 points de pourcentages chez les adhérents inactifs par rapport aux adhérents actifs. Cela

pourrait s’expliquer tout simplement par le fait que les adhérents actifs bénéficient davantage plus

d’accompagnement que les adhérents inactifs et les non adhérents.

Des informations supplémentaires qui pourraient être utiles concernent par exemple l’effet de la

visibilité des CGA sur la formalisation. En effet, le fait qu’une entreprise (surtout non adhérente) se

formalise après avoir été tenue au courant de l’existence des CGA implique, en partie, une réussite

dans les politiques d’accompagnement des CGA. Cette situation pourrait être justifiée de deux

Page 69: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 56

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

manières. D’une part, il faut comprendre que les formations offertes par les CGA aux entreprises,

dans le cadre du programme Pro-ACTIF semblent être efficaces. En effet, cette initiative a permis à

de nombreux entrepreneurs du secteur informel de s’imprégner de la réalité quant à la tenue de

comptabilité (même si la plupart des comptabilités de ces entreprises sont non formelles). L’on peut

citer également l’organisation même de leurs activités ainsi que les avantages qu’ils pourraient avoir

à travers la formalisation.

Un cas ambigu qui se présente est la situation des adhérents ayant connue une baisse de leur situation

financière. Cela pourrait être dû à la faible représentativité des entreprises présentant ce cas dans

l’échantillon. Ou bien, celles-ci n’ont pas forcément besoin que leur situation soit améliorée avant de

se formaliser. Il pourrait alors s’agir des entreprises ayant initialement (avant adhésion) une situation

financière déjà stable et capable de s’autofinancer. Ou encore, cette baisse pourrait ne pas être de

nature à vouloir impacter fortement sur le fonctionnement de l’entreprise.

IV.3.2. Limites de l’étude

Cette étude se heurte à un certain nombre de limites liées notamment à la représentativité de

l’échantillon. En effet, l’échantillon de base des entreprises utilisées pour la collecte des données a

été tiré à partir d’une petite portion d’entreprises du secteur informel. D’ailleurs, il est difficile, voire

impossible de pouvoir disposer d’une base exhaustive des entreprises du secteur informel car on ne

peut pas les décompter.

En plus, l’enquête s’est-elle déroulée uniquement à Ouagadougou. Par conséquent, on n’a pas tenu

compte des informations liées au CGA de Bobo Dioulasso. La prise en compte des deux CGA dans

l’enquête aurait permis de gagner en précision sur les résultats obtenus.

Page 70: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 57

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

CONCLUSION GENERALE

a présente étude était destinée à présenter les déterminants de la formalisation des entreprises

du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des centres de gestion agréés.

Ainsi, sur la base d’un échantillon d’entreprises obtenu au niveau du CGA de Ouagadougou,

une enquête a-t-elle permis d’obtenir des variables nécessaires pour la modélisation avec un modèle

logit multinomial. Il ressort de cette modélisation que la taille, l’ancienneté ainsi que le secteur

d’activité d’une entreprise sont des facteurs qui influencent sa décision de se formaliser à travers le

dispositif des CGA. Le fait qu’une entreprise du secteur informel soit dirigée par une femme diminue

sa probabilité d’être formelle à travers le dispositif des CGA. De même, le fait de faire des sous-

traitances et de disposer d’un plan d’affaires, augmentent les chances de formalisation de l’entreprise

par le dispositif des CGA. Le statut d’adhésion et de la visibilité des CGA constituent également des

facteurs explicatifs de la nature de formalisation des entreprises. Ainsi, le fait pour une entreprise

d’être adhérente de manière active augmente-t-il sa probabilité de passage du secteur informel au

secteur formel contrairement à un adhérent inactif ou non adhérent qui a tendance à demeurer

informelle. On peut retenir également qu’une entreprise adhérente ayant connu une amélioration de

sa situation financière est susceptible de migrer vers le secteur formel comparativement à une

entreprise ayant une situation inchangée après adhésion.

En revanche, ni le niveau d’instruction du promoteur ou de l’actionnaire majoritaire, ni les coûts

d’enregistrement au CGA, ni le chiffre d’affaires n’influence significativement la nature de

formalisation des entreprises du secteur informel via les CGA.

Les différents résultats obtenus permettent de formuler des recommandations de politiques

économiques pour un meilleur accompagnement des entreprises du secteur informel vers le secteur

formel. Ces recommandations sont formulées aussi bien à l’endroit de l’Etat burkinabé qu’à l’endroit

des CGA.

Au niveau de l’Etat, nous recommandons de :

• renforcer les politiques d’accompagnement de l’entrepreneuriat féminin pour encourager les

femmes entrepreneurs du secteur informel à formaliser leurs entreprises. À cela pourrait

s’ajouter des politiques de sensibilisation des femmes entrepreneurs n’ayant pas connaissance

de ces politiques et de les édifier sur les avantages du passage de l’informel vers le formel ;

• organiser des séances de sensibilisation des entreprises individuelles du secteur informel pour

les inciter à s’intéresser au programme d’accompagnement des CGA ;

L

Page 71: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE 58

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

• définir une stratégie de motivation, surtout pour les entreprises de plus de 15 ans d’ancienneté

dans le secteur informel pour leur inciter à la formalisation. Cela peut commencer par une

séance de sensibilisation. Après cela, on pourrait définir des politiques de financement

spécifiques à ces entreprises.

Au niveau des CGA, les principaux résultats de l’analyse conduisent à formuler les recommandations

suivantes :

• accroitre la visibilité du dispositif d’accompagnement afin de mobiliser de nouvelles

adhésions. Cela pourrait se faire par un renchérissement des formations dans le cadre du

programme Pro-ACTIF ;

• améliorer le suivi des membres à travers les prestations de base telles que le montage de plan

d’affaires, les sous-traitances et l’accès au financement des entreprises qui se formalisent.

Cela permet d’accroitre le niveau de satisfaction des entreprises adhérentes et contribue à les

maintenir dans le secteur formel ;

• trouver une stratégie de motivation pour les artisans afin qu’ils puissent se formaliser. Pour

ce faire, on pourrait penser à une compétition de plan d’affaires dans ce domaine dans le but

de financer les gagnants. Cela permettra non seulement à ces entreprises d’avoir des fonds

pour leurs activités mais également de réaliser à quel point leurs produits ont de l’intérêt pour

l’économie burkinabè.

En raison de la visibilité des CGA et du statut d’adhésion qui sont des facteurs contribuant à la

formalisation des entreprises du secteur informel au Burkina Faso, on peut dire que les CGA

constituent un canal très fondamental pour la formalisation des entreprises. Les recommandations

ainsi formulées à leur endroit pourraient donc permettre de renforcer leurs politiques

d’accompagnement des entreprises du secteur informel vers la formalisation.

Page 72: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xv

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

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Page 75: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xviii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

ANNEXES

Annexe 1 : Liste des variables retenues selon la littérature

VARIABLES TYPES EXPLICATIONS

Statut de formalisation* Qualitative Formelle, informelle ou autre

Profil de la PME

Taille de l’entreprise Quantitative Mesurée par le nombre d’employés déclarés

L’ancienneté de l’entreprise Quantitative Durée (en termes d’année) d’existence de

l’entreprise depuis sa création

Localisation géographique Qualitative Siège de l’entreprise

Secteur d’activité Qualitative Commerce, industrie, artisanat ou service

Affiliation à des associations Qualitative Être affilié ou non à des associations

professionnelles

Tenue de comptabilité Qualitative Tenue effective ou pas de comptabilité

Mode de création Qualitative Création avec ou sans plan d’affaires

Sous-traitance Qualitative Faire des sous-traitances12

Profil du dirigeant

Âge Quantitative Âge du manager

Expérience professionnelle Quantitative Nombre d’années d’expérience professionnelle

de l’entrepreneur dans son domaine d’activité

Genre Qualitative Homme, Femme

Niveau d’instruction Qualitative Niveau d’étude atteint par le dirigeant

Formation reçue ou non Qualitative Avoir reçu ou pas une formation dans le

domaine d’activité

Statut matrimonial Qualitative Le statut matrimonial du dirigeant

Environnement des affaires

Accès au financement Qualitative Obtention de crédit bancaire par l’entreprise

Appréciation du niveau des

taxes

Qualitative Montant des taxes à payer par l’entreprise

Appréciation des coûts

d’enregistrement

Qualitative Les cotisations à payer pour bénéficier des

services d’accompagnement

Corruption Qualitative Le fait qu’un des proches du dirigeant soit déjà

victime de corruption ou pas

Accès aux marchés publics Qualitative Avoir accès aux marchés publics pour les

activités

Connaissances ou non des

formalités administratives

Qualitative Être au courant des formalités d’enregistrement

Perception des procédures Qualitative Procédures d’enregistrement complexes ou non

Décision volontaire Qualitative Volonté venant de la part du dirigeant

Contraintes économiques

Quartile d’appartenance du CA Quantitative Le niveau du chiffre d’affaires

Source : revue de littérature, auteur

12 Travailler pour d’autres entreprises en en contrepartie d’une quelconque rémunération

Page 76: Déterminants de la formalisation des entreprises du

xiv

Annexe 2: Questionnaire de l’enquête sur la formalisation des entreprises du secteur informel par le dispositif d’accompagnement des CGA (EFESI-CGA)

ENQUETE SUR LA FORMALISATION DES PME DU SECTEUR INFORMEL AU BURKINA FASO A

TRAVERS LES CENTRES DE GESTION AGREES (CGA) Septembre 2019

La Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso organise

en collaboration avec le Centre de Gestion Agrée de Ouagadougou, une étude

sur la formalisation des entreprises du secteur informel au Burkina Faso.

Cette enquête a pour objectif de s’informer de la situation des

entreprises du secteur informel et d’analyser les déterminants de la

formalisation de ces entreprises. Ces informations permettront à la CATSI de

s’enquérir des réalités des entreprises du secteur informel afin de renforcer

les capacités du dispositif des CGA pour un meilleur accompagnement de ces

entreprises.

Votre structure fait partie des entreprises sélectionnées pour y

participer. Des enquêteurs accrédités sont chargés d’administrer le

questionnaire auprès du chef de l’entreprise ou de toute autre personne

ressource de votre entreprise.

Comptant sur votre collaboration distinguée pour la réussite de cette

activité, nous vous remercions d’avance pour votre disponibilité à recevoir

l’agent accrédité pour l’administration du questionnaire.

Pour toute information complémentaire, veuillez contacter Mlle

SAWADOGO Halimata, à la Direction des Etudes et de la Stratégie (DES)

de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF)

au 54 20 32 80, Email : [email protected] .

Identification du questionnaire………. |__||__| |__||__|

Code enquêteur Numéro Questionnaire

CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU BURKINA FASO

CENTRE DE GESTION AGREE

COMMISSION D’APPUI POUR LA

TRANSFORMATION DU SECTEUR INFORMEL

Page 77: Déterminants de la formalisation des entreprises du

xviii

SECTION A. IDENTIFICATION DE LA PME

A1. Dénomination de l’entreprise :

………………………………………….………………...…………………………….

A2. Sigle : …………………………………………………....

A3. Forme juridique :

Entreprise individuelle Société anonyme (SA)

Société à responsabilité limitée (SARL) Ne sait pas

Autres formes à préciser ………………………………………

A4. Téléphone 1……………………………A5. Téléphone 2 :…………………………

A6. Site web :………………………………………………….……

A7. Email :………………………………………………………….

A8. Ville : .……………….….…….………………………………………………

A9. Localisation géographique (quartier,

arrondissement) :……………………….………………………………………………………

SECTION B. CARACTERISTIQUES DE LA PME

B1. Date de début des activités (mois et année) :

|__||__| / |__||__||__||__|

B2. Quel était votre investissement à la création [Enquêteur : Cochez une seule réponse] : Moins de 100 000 5 Millions à 10 Millions

100 000 à 500 000 10 Millions à 50 Millions

500 000 à 1 million 50 Millions et plus

1 Million à 5 Millions B3. Dans quels secteurs d’activité exerce votre structure ? [Cochez un ou plusieurs

domaines d’activités]

Commerce Artisanat

Industrie Service B4. Quel était votre chiffre d’affaire en 2018 ?

Moins de 15 Millions 150 à 200 Millions

15 à 50 Millions 200 à 500 Millions

50 à 100 Millions 500 Millions à 1 Milliard

100 à 150 Millions 1 Milliard et plus

B5. Effectif du personnel au début des activités

Total personnel : |__||__| B6. Effectif du personnel en 2018

Total personnel : |__||__|

SECTION C. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES

DU PROMOTEUR C1. Sexe du promoteur ou de l’actionnaire majoritaire : Homme Femme C2. Quel est votre tranche d’âge ?

Moins de 18 ans 45 à 54 ans Ne sait pas

18 à 34 ans 55 à 64 ans

35 à 44 ans 65 ans et plus

C3. Quelle est votre état matrimonial

Célibataire Divorcé /séparé Veuf (ve)

Marié (e) Union libre C4. Quelle est le nombre de personne prise en charge y compris vous-même |__||__|

C5. Quelle est votre nationalité ?

Burkinabè

Autre nationalité........................................................................... C6. Quel est votre niveau d’instruction ?

Non alphabétisé Alphabétisé Medersa École rurale

Primaire Secondaire Supérieur Ne sait pas

C7. Avez-vous fait des études techniques ? (si non allez à C9)

Oui Non C8. Si oui, quels types d’études techniques avez-vous fait ? (Plusieurs réponses

possibles)

Commerciale Mécanique Électricité

Hôtellerie /tourisme Autre à préciser………

C9. Expériences antérieures en entreprenariat Questions Oui Non

a. Avez-vous déjà suivi une formation en entreprenariat ?

b. Avez-vous travaillé dans une autre entreprise avant

d’entreprendre ?

c. Si oui à (b), était-elle dans le même domaine que votre

entreprise ?

d. Si Oui à (b), était-elle formelle ?

C10. Quelles ont été vos motivations à la création de votre entreprise ? [Lire les

options. Accepter une seule réponse pour chaque choix]. Lorsque le répondant cite le 1er

problème, demandé après quel est le 2e, puis le 3e] Raisons Choix 1 Choix 2 Choix 3

Rien / Aucun choix

Vous étiez à la recherche d’emploi

Vous voulez être indépendant

Vous avez perdu votre emploi

Vous êtes membre d’une communauté

étrangère

Vous avez perçu une opportunité d’affaires

Autres [A spécifier]

……………………………

SECTION D. RAPPORT ENTREPRISES-CGA

D1. Connaissez-vous les Centres de Gestion Agrée (CGA) ?

Oui Non

D2. Si Oui, comment avez-vous entendu parler des CGA:

Par un ami A travers la Chambre de commerce

A la radio A la télévision Autres à préciser……….

Page 78: Déterminants de la formalisation des entreprises du

xix

D3. Statut actuel par rapport au CGA

Adhérent actif adhérent inactif Non adhérent

D4. Si «Non adhérent, D.3», Quelles sont les causes de votre non adhésion ? [Cochez et

passez à la SECTION E]

Peur de certaines exigences comme le paiement des taxes Ne connait pas les

procédures d’enregistrement

Bénéficie déjà des assistances en gestion d’autres structures

Bénéficie déjà de l’accès à l’information économique, technologique, commercial, etc.

Coûts d’enregistrement élevé Pas besoins des services d’un CGA

Procédures d’enregistrement complexes Autre à préciser…………………………

D5. Si « adhérent, actif ou inactif, D.3», quelle est la date d’adhésion au programme des

CGA (mois et année) :

|__||__| / |__||__||__||__|

D6. Quelles ont été vos motivations à l’adhésion ? [Une seule réponse pour chaque choix].

Lorsque le répondant cite la 1er première motivation, demandez après quel est la 2eme, puis la

3eme, Entreprise adhérentes] Raisons Choix 1 Choix 2 Choix 3

Rien / Aucun choix

Les avantages (réduction des impôts et taxes)

Les prestations de base (l’information, la formation, les

assistances commerciales, etc.)

Les prestations optionnelles (l’assistance des

entreprises pour leur installation, montage de plan

d’affaires, stratégie et outils pour le développement des

forces de ventes.)

Pour avoir accès aux marchés publics

Pour avoir accès au financement bancaire

Autres à préciser…………......

D7. Effectif du personnel à l’adhésion [Entreprises adhérentes]

Total personnel : |__||__|

D8. Comment appréciez-vous globalement la qualité des services fournis par les CGA.

Bonne Acceptable Mauvaise

D9. Appréciation de la qualité des prestations de base fournis par les CGA [Cochez une

seule réponse par service] [Entreprises adhérentes]

Services Bonne Acceptabl

e

Mauvaise

La tenue de la comptabilité

L’assistance fiscale

La production des états financiers de fin

d’exercice

La production des déclarations fiscales et

sociales périodique

L’assistance administrative et

organisationnelle

L’assistance commerciale et le développement

de la force de vente (conseil et information)

L’information et la formation

Le coaching et le monitoring.

Autre (préciser) ……………………

D10. Appréciation de la qualité des prestations optionnelles fournis par les CGA [Cochez

une seule réponse par service] [Entreprises adhérentes]

Services Bonne Acceptable Mauvaise

Assistance commerciale et développement de la

force de vente (stratégies et outils)

Réalisation d’études de marché

Montage de plans d’affaires

Formation à la carte

Assistance aux entreprises pour leur installation au

Burkina Faso

Autre à préciser…………...

D11. Appréciation des avantages liés à l’adhésion aux CGA

Avantages Bonne Acceptable Mauvaise

L’abattement de 20% sur la Taxe Patronale

d’Apprentissage (TPA) payée par les nationaux

La réduction de 30% de l’impôt sur le bénéfice

La réduction de 50% du minimum forfaitaire de

perception ou de l’acompte provisionnel

La réduction de 25% de la Contribution de Micro-

Entreprises (CME) payée par les micros entreprises

D12. Appréciation du montant des droits d’adhésion aux CGA

Cotisation Bonne Acceptable Mauvaise

20 000 FCFA pour les entreprises du RSI

10 000 FCFA pour les entreprises du CME

D13. Comment appréciez-vous la situation financière de votre entreprise après votre

adhésion ?

Beaucoup améliorée Un peu améliorée Inchangée Baissée

D14. Comment évaluez-vous les investissements de votre entreprise après votre

adhésion ?

Beaucoup améliorée Un peu améliorée Inchangée Baissée

D15. Quelles sont vos recommandations pour l’amélioration des services des CGA

Page 79: Déterminants de la formalisation des entreprises du

xx

Recommandation

1……………………………………………………………………

Recommandation

2……………………………………………………………………

SECTION E. GESTION DE LA PME

E1. Votre entreprise dispose-t-elle d’un business plan

Oui Non

E2. L’entreprise possède-t-elle les éléments suivants ? (Cochez les éléments possédés)

Numéro d’identification financier unique (IFU)

Numéro d’identification à la CNSS

Numéro d’enregistrement au registre de commerce et du crédit mobilier

(RCCM)

E3. Méthode de comptabilité ?

Prise de note des achats et ventes Ne tient pas de comptabilité Comptabilité formelle

E4. Faites-vous des sous-traitances ?

Oui Non

E5. Participez-vous à la vie associative ? [Lire les options et cocher une réponse pour

chaque association]

E6. Composition du personnel de l’entreprise

Type de personnel Oui Non Part (%)

Membres de la famille

Amis ou amis de membres de la famille

Aucun lien de famille

SECTION F. ENVIRONNEMENT GENERAL F1. Comment avez-vous financé votre entreprise à la création ? [Coder à partir des

réponses. Ne pas lire les options]

Type de financement Oui Non

A. Fond propre

B. Concours de la famille et/ou amis

C. Prêt bancaire

D. Capital-risque

E. autre …………………………………

F2. Votre entreprise a-t-elle manifesté une demande de financement dans le cadre de ses

activités ?

Oui Non

F3. Si « oui à F2 », en quelle année la dernière demande de financement a été faite ?

|__||__||__||__|

F4. Si « oui à F2 », quel était le résultat ?

La demande a été rejetée par la banque La demande a été acceptée

La demande est toujours en cours

F5. Si « rejetée par la banque à F4», pourquoi la demande de prêt a-t-elle été rejetée

par la banque

Le formulaire de demande n’a pas été rempli correctement

Le plan d’entreprise a été jugé peu fiable

Le doute de la capacité de l’entreprise à rembourser ou à réaliser des bénéfices

La garantie offerte était insuffisante Aucune raison n’a été donnée

F6. Si « non à F2 », pourquoi votre entreprise n’a-t-elle pas demandé un prêt ?

Pas besoin de prêt

Les procédures de demande d’un prêt étaient trop complexes

Les taux d’intérêts n’étaient pas favorables

La taille du prêt et l’échéance étaient insuffisantes

Les exigences de garantie étaient trop élevées

F7. Quels sont vos clients parmi ces agents ?

Les grandes entreprises Les particuliers/ménages

Les PME Autres [À spécifier] ……………………

Administration publique

F8. Quels sont vos fournisseurs parmi ces agents ?

Les grandes entreprises Les particuliers/ménages

Les PME Ne sait pas

Administration publique Autres [À spécifier] ……………………

F9. Quelles sont les difficultés rencontrées par votre entreprise dans l’exécution de

ses activités

a)…………………………………………………………………………………

b)…………………………………………………………………………………

c)…………………………………………………………………………………

F10. Quelles sont vos recommandations à l’endroit du gouvernement pour le

développement des PME au Burkina Faso

a)…………………………………………………………………………………

b)…………………………………………………………………………………

c)…………………………………………………………………………………

Fin du questionnaire,

Merci pour votre collaboration !

Appartenez-vous à une

association

Oui membre actif Oui membre

non actif

Non

Religieuse

Syndicat/association

professionnelle

Parti politique

Autre (préciser)

……………………

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxi

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Annexe 3 : Liste des variables et leurs modalités

Variables Libellés Modalités

Formalisation Statut de formalisation* 1=formelle 2=formelle comptable

3=formelle administrative 4= informelle

Profil de la PME

class_pers Taille de l’entreprise 1=moins de 5 employés 2= 5 à 9 employés

3=plus de 10 employés

class_ancien L’ancienneté de l’entreprise 1=moins de 5 ans 2= 5 à 9 ans

3=10 à 14 ans 4=plus de 15 ans

statut Statut juridique 1=EI 2=SARL 3=SA

secteur Secteur d’activité 1=Commerce, 2=industrie, 3=artisanat 4=service

parti_politique Affiliation aux associations politiques 1=oui 0=non

meth_compta Méthode de comptabilité 1=prise de note 2=comptabilité formelle

3=pas de comptabilité

plan_aff Possession d’un plan d’affaire 1=oui 0=non

sous_traitance Faire des sous-traitances 1=oui 0=non

Profil du dirigeant

age Tranche d’âge du dirigeant 1=moins de 18ans 2=18 à 34ans

3=35 à 44ans 4=45 à 54ans

5=55 à 64ans 6=plus de 65ans

Sexe Genre du dirigeant 1=Homme, 0=femme

Instruction Niveau d’instruction 1=Non alphabétisé 2=Medersa

3=École rurale 4=Primaire

5=Secondaire 6=Supérieur

etude_techn Étude technique 1=Oui 0=Non

Formation Formation en entrepreneuriat 1=Oui 0=Non

stat_mat Statut matrimonial 1=Célibataire 2=Marié(e)

3=Divorcé/séparé 4=Union libre

5=veuf (ve)

Environnement des affaires

connait_CGA Connaissance des CGA 1=Oui 2=Non

stat_adhesion Statut d’adhésion 1=Adhérent actif 2=Adhérent inactif

3=Non adhérent

apprec_CGA Appréciation globale des CGA 1=Bonne 2=Acceptable 3=Mauvaise

class_pers_charge Nombre de personnes pris en charge

dans le ménage

1=Moins de 5 personnes

2=5 à 9 personnes 3=Plus de 10 personnes

Opportunite Activité exercée après avoir perçu une

opportunité d’affaires

1=Oui 0=Non

fond_propre Financement de l’activité à la création

par fond propre

1=Oui 0=Non

Contraintes économiques

CA2018 Quartile d’appartenance chiffre

d’affaires

1=Moins de 15millions 2=15 à 50millions

3=50 à 100millions 4=150 à 200millions

5=200millions et plus

investissement_debut Investissement de début des activités 1=100 à 500milles 2=500milles à 1million

3=1 à 5millions 4=5 à 10millions

5=10 à 50millions

Source : EFESI-CGA (2019), auteur

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Annexe 4 : Relation entre la nature de formalisation et le profil du manager

Variables/modalités Formelle Informelle CNF Informelle

Age du dirigeant

Moins de 18ans 0,0 1,8 0,0

18 à 34ans 22,9 17,9 37,9

35 à 44ans 45,7 57,1 31,0

45 à 54ans 25,7 17,9 20,7

55 à 64ans 5,7 5,4 6,9

65ans et + 0,0 0,0 3,4

Totaux 100,0 100,0 100,0

Niveau d'instruction

Non alphabétisé 0,0 19,6 27,6

Medersa 0,0 8,9 6,9

École rurale 0,0 3,6 0,0

Primaire 8,6 28,6 37,9

Secondaire 42,9 32,1 24,1

Supérieur 48,6 7,1 3,4

Totaux 100,0 100,0 100,0

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Annexe 5: Hystogramme des valeurs propres

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxiii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Annexe 6 : Synthèse sur le modèle logit multinomial

Source : littérature

Formalisation mathématique Soient n individus distincts, répartis en J catégories, décrits par un ensemble de K caractéristiques. On note alors 𝑃(𝑗/𝑋𝑖) la

probabilité que l’individu i fasse le choix j, étant donné ses caractéristiques. Soit 𝑋𝑖,𝐾 = (𝑥𝑖,1, 𝑥𝑖,2, … , 𝑥𝑖,𝐾), on a :

𝑃(𝑗/𝑋𝑖) = 𝐺(𝛽0,𝑗 + 𝛽1,𝑗𝑥𝑖,1 + 𝛽2,𝑗𝑥𝑖,2 +⋯+ 𝛽𝐾,𝑗𝑥𝑖,𝐾) = 𝐺(𝑋𝑖𝛽𝑗)

La fonction G étant censée permettre de mesurer une probabilité, l’on pose

𝐺(𝑋𝑖𝛽𝑗) =𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽𝑗)

∑ 𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽ℎ)𝐽ℎ=1

Sa valeur est donc toujours comprise entre 0 et 1 et la somme des probabilités est égale à 1.

Aussi, pour permettre l’identification des paramètres 𝛽, on impose la nullité de tous les paramètres relatifs à une catégorie de

référence. En supposant la catégorie J comme référence, on a alors tous les 𝛽𝑘,𝑗 = 0.

Le modèle peut donc s’écrire de la manière suivante :

{

𝑃(𝐽/𝑋𝑖) =

𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽𝐽)

1 + ∑ 𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽ℎ)𝐽−1ℎ=1

𝑃(𝐽/𝑋𝑖) =1

1 + ∑ 𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽ℎ)𝐽−1ℎ=1

Pour J=2, on revient à un modèle de régression logistique simple puisqu’on a deux alternatives.

Dans cette étude, l’on dispose de quatre modalités pour la variable dépendante, donc J=4.

Estimation L’estimation des coefficients de ce modèle peut se faire par la technique du maximum de vraisemblance. La

vraisemblance s’écrit de la manière suivante :

𝐿(𝛽) =∏∏𝑃(𝑗/𝑋𝑖)𝑦𝑖,𝑗

𝐽

𝑗=1

𝑛

𝑖=1

𝑦𝑖,𝑗 = 1 si l’individu choisi l’alternative j et 0 sinon. Ainsi, la log-vraisemblance s’écrit de la façon suivante :

𝑙 = 𝑙𝑛(𝐿(𝛽)) =∑∑𝑦𝑖,𝑗 × 𝑙𝑛(𝑃(𝑗/𝑋𝑖))

𝐽

𝑗=1

𝑛

𝑖=1

Les paramètres 𝛽 s’obtiennent en maximisant la log-vraisemblance. Cela revient donc à résoudre

𝑑 (𝑙𝑛(𝐿(𝛽)))

𝑑𝛽= 0

Interprétation L’interprétation des coefficients ne se fait pas directement car l’on serait tenté d’associer les coefficients 𝛽𝑗 aux choix j des

individus, ce qui serait trompeur. L’idéale dans ce cas serait donc de calculer les effets marginaux. Les effets marginaux sont

calculés selon la formule suivante :

𝛿𝑗 =𝜕𝐺(𝑋𝑖𝛽𝑗)

𝜕𝑋𝑖= 𝑃(𝑗/𝑋𝑖) [𝛽𝑗 −∑𝛽ℎ𝐺(𝑋𝑖𝛽ℎ)

𝐽−1

ℎ=1

]

Les 𝛿𝑗 sont plus faciles à interpréter directement et décrivent l’effet de la modification unitaire d’une variable sur la probabilité

qu’un individu choisisse l’alternative j.

Les interprétations peuvent se faire également à l’aide des odds ratios qui s’obtiennent en faisant l’exponentiel du coefficient de

la régression.

Validation du modèle Pour valider le modèle logit multinomial, il faut vérifier la significativité individuelle de chacune des variables et tester

l’hypothèse d’indépendance des alternatives non pertinentes (IANP). La significativité peut être vérifiée à travers deux tests que

sont le test du rapport de vraisemblance (LR test) et le test de Wald. Le test de Hausman permet de confirmer ou d’infirmer

la vérification de l’hypothèse IANP.

L’hypothèse d’indépendance des alternatives non pertinentes implique que les pourcentages de chance de faire tel ou tel choix

sont indépendants les uns des autres dans le modèle logit multinomial.

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxiv

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Annexe 7 : Premiers résultats de la régression logit multinomiale : les variables non significatives

• Le niveau d’éducation du promoteur

Formelle Informelle Informelle CNF

Modalités Coefficients P-value Coefficients P-value (base outcome)

Non alphabétisé Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.

Medersa 4,70 0,9990 0,27 0,8380 -

École rurale 5,79 0,9990 -22,80 0,9980 -

Primaire 15,86 0,9930 -0,63 0,5320 -

Secondaire 17,63 0,9920 -2,83 0,0310 -

Supérieur 18,82 0,9920 -2,06 0,3270 -

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

• Le chiffre d’affaires

Formelle Informelle Informelle CNF

Modalités Coefficients P-value Coefficients P-value (base outcome)

Moins de 15 Millions Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.

15 à 50 Millions 35,75 0,9940 -0,03 1,0000 -

50 à 100 Millions 26,51 1,0000 1,66 1,0000 -

150 à 200 Millions 43,29 0,9990 -4,68 1,0000 -

200 à 500 Millions 21,65 1,0000 1,19 1,0000 -

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

• L’âge du promoteur

Formelle Informelle Informelle CNF

Modalités Coefficients P-value Coefficients P-value (base outcome)

Moins de 18 ans Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.

18 à 34 ans 15,09 0,9990 19,62 0,9990 -

35 à 44 ans 16,96 0,9990 18,83 0,9990 -

45 à 54 ans 17,13 0,9990 20,23 0,9990 -

55 à 64 ans 17,16 0,9990 19,43 0,9990 -

65 ans et plus 16,68 1,0000 59,32 0,9990 -

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Page 84: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxv

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Annexe 8 : Résultats des estimations des coefficients du modèle final

Variables Formelle Informelle Informelle CNF

Moins de 5 ans Réf. Réf. Réf.

5 à 9 ans -1,53* 0,20 -

10 à 14 ans -1,16 -0,22 -

Plus de 15 ans -3,65** -0,76 -

Moins de 5 personnes Réf. Réf. Réf.

5 à 9 personnes 3,56** 1,88 -

Plus de 10 personnes 17,93 5,52 -

Pas de sous-traitance Réf. Réf. Réf.

Pratique de sous-traitance 2,01** 2,21*** -

Pas de plan d'affaires Réf. Réf. Réf.

Possession de plan d'affaires -0,23 -3,28*** -

Femme Réf. Réf. Réf.

Homme 0,44 -2,77** -

Secteur commerce Réf. Réf. Réf.

Secteur industrie 0,81 0,10 -

Secteur artisanat -17,65 1,18 -

Secteur service 0,62 -0,47 -

Ne connait pas CGA Réf. Réf. Réf.

Connait CGA 2,87** -1,33* -

Adhérents actifs Réf. Réf. Réf.

Adhérents inactifs -2,70* 0,16 -

Non adhérents -3,05** 0,96 -

_cons -0,22 0,96 -

Number of obs = 120

LR chi2(28) = 118,74

Prob > chi2 = 0,0000

Pseudo R2 = 0,4675

***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

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SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxvi

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Annexe 9 : Validation du modèle

• Test de significativité individuelle des coefficients

H0 : Tous les coefficients associés aux variables sont nuls

Modalités Chi2- Wald test Chi2- LR test

Moins de 4 ans d’ancienneté Réf. Réf.

5 à 9 ans 2,96 3,69

10 à 14 ans 1,87 1,76

Plus de 15 ans 5,94* 9,19**

Moins de 4 personnes Réf. Réf.

5 à 9 personnes 2,89 7,57**

Plus de 10 personnes 145,43*** 0,50

Pas de sous-traitance Réf. Réf.

Pratique de sous-traitance 12,75*** 11,91***

Pas de plan d’affaires Réf. Réf.

Possession de plan d'affaires 10,37*** 12,38***

Femme Réf. Réf.

Homme 0,84 0,28

Secteur commerce Réf. Réf.

Secteur industrie 532,96*** 14,06***

Secteur artisanat 1,14 0,83

Secteur service 11,49*** 13,59***

Ne connait pas CGA Réf. Réf.

Connait CGA 8,74** 14,12***

Adhérent actifs Réf. Réf.

Adhérents inactifs 7,21** 5,22*

Non adhérents 6,20** 8,03**

***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Page 86: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxvii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

• Résultats du test de Hausman (IIA) pour la régression logit multinomial

Régression sans les entreprises purement informelles

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

Annexe 10: Résultats de l’estimation du modèle logit multinomial : cas des adhérents

Variables Informelle CNF Informelle Formelle

Commerce Réf. Réf. Réf.

Industrie -18,46*** -1,22 …

Artisanat 18,82*** 37,21*** …

Service -0,63 -1,55* …

Pas de sous-traitance Réf. Réf. Réf.

Pratique de sous-traitance -2,14* 16,00*** …

Pas de plan d'affaires Réf. Réf. Réf.

Possession de plan d'affaires -0,26 -17,41*** …

SF. Inchangée Réf. Réf. Réf.

SF. Un peu améliorée -1,51 -0,82 …

SF. Beaucoup améliorée -0,83 -15,02*** …

SF. Baissée -17,68*** 4,71*** …

_cons 0,84 -16,86*** …

***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement, SF=situation financière après adhésion

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

b = consistent under Ho and Ha; obtained from mlogit

B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from mlogit

Test: Ho: difference in coefficients not systematic

chi2(10) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)

= 3,17

Prob>chi2 = 0.9770

(V_b-V_B is not positive definite)

Page 87: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxviii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

Annexe 11 : Validation du modèle : cas des adhérents

• Test du rapport de vraisemblance et test de Wald pour les adhérents

H0 : tous les coefficients associés aux variables sont nuls

Modalités Chi2-Wald test Chi2- LR test

Secteur commerce Réf. Réf.

Secteur industrie 392,38*** 4,10

Secteur artisanat 554,52*** 7,20**

Secteur service 3,81 0,47

Pas de sous-traitance Réf. Réf.

Pratique de sous-traitance 167,15*** 5,40*

Pas de plan d’affaires Réf. Réf.

Possession de plan d'affaires 154,31*** 2,33

SF. Inchangée Réf. Réf.

SF. Un peu améliorée 2,36 2,48

SF. Beaucoup améliorée 93,25*** 0,33

SF. Baissée 240,12*** 0,00

***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement, SF=situation financière après adhésion

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

• Résultats du test de Hausman (IIA) pour les adhérents

Sans les entreprises informelles

Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur

b = consistent under Ho and Ha; obtained from mlogit

B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from mlogit

Test: Ho: difference in coefficients not systematic

chi2(2) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)

= 0.00

Prob>chi2 = 1.0000

(V_b-V_B is not positive definite)

Page 88: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxvii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

TABLE DES MATIÈRES

DECHARGE .........................................................................................................................................i

DEDICACE ......................................................................................................................................... ii

SOMMAIRE ...................................................................................................................................... iii

REMERCIEMENTS ...........................................................................................................................iv

AVANT-PROPOS ............................................................................................................................... v

LISTE DES ILLUSTRATIONS .........................................................................................................vi

SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS .............................................................................. vii

PRESENTATION DE LA CCI-BF ET DU CGA DE OUAGADOUGOU .................................... viii

I. Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ................................. viii

II. Les Centres de Gestion Agréés (CGA) ...............................................................................ix

II. 1 Historique ......................................................................................................................ix

II. 2 Définition ......................................................................................................................ix

II. 3 Les missions ................................................................................................................... x

II. 4 Organisation ................................................................................................................... x

RESUME ET ABSTRACT .................................................................................................................xi

Résumé ............................................................................................................................................xi

Abstract ............................................................................................................................................xi

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1

I. Contexte et justification ....................................................................................................... 1

II. Problématique ....................................................................................................................... 3

III. Objectifs de l’étude .............................................................................................................. 4

IV. Hypothèses de recherche ...................................................................................................... 4

V. Méthodologie ....................................................................................................................... 5

VI. Plan du travail ....................................................................................................................... 5

CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTÉRATURE ............................................................... 6

I. 1 CADRE CONCEPTUEL ..................................................................................................... 6

I. 1.1 Définition des concepts de base ..................................................................................... 6

I. 1.1.1 Notion d’informel ....................................................................................................... 6

I. 1.1.2 La formalisation .......................................................................................................... 7

I. 1.1.3 Notion d’attractivité .................................................................................................... 9

I. 1.1.4 Régime de Contribution des Micros-Entreprises (CME) et Régime Simplifié

d’Imposition (RSI) .................................................................................................................... 9

Page 89: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxviii

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

I. 1.2 La formalisation des entreprises au Burkina Faso et ses enjeux .................................. 10

I.1.2.1 Le secteur informel du Burkina selon l’Enquête Nationale sur l’Emploi et le Secteur

Informel (ENESI) en 2015. ..................................................................................................... 10

I.1.2.2 La problématique des adhésions au niveau des CGA : les résultats du programme

Pro-ACTIF .............................................................................................................................. 11

I.1.2.3 Solutions envisagées pour la formalisation des entreprises à travers le CGA .......... 12

I. 2 REVUE DE LITTÉRATURE ............................................................................................ 13

I.2.1 Approche théorique du secteur informel et la formalisation ........................................... 13

I.2.1.1. Le secteur informel dans les pays en développement ............................................... 13

I.2.1.2. Le dualisme et la formalisation des entreprises ........................................................ 14

I.2.1.3. Le néolibéralisme et la formalisation des entreprises ............................................... 15

I.2.1.4. Le structuralisme et la formalisation des entreprises ................................................ 16

I.2.2 Revue empirique .............................................................................................................. 16

I.2.2.1. Les caractéristiques individuelles de l’entrepreneur et la formalisation des

entreprises ................................................................................................................................ 17

I.2.2.2. Les caractéristiques générales des entreprises et leur disposition à se formaliser .... 17

I.2.2.3. L’environnement des affaires et la formalisation des entreprises ............................ 18

I.2.3 Contribution de l’étude .................................................................................................... 20

ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE ............................. 20

II. 1 ÉCHANTILLONNAGE ..................................................................................................... 20

II.1.1. Analyse de l’existant au niveau des CGA .................................................................... 20

II.1.2. Champ et unités statistiques ......................................................................................... 22

II.1.1.1. Le champ de l’étude .............................................................................................. 22

II.1.1.2. Les unités statistiques ........................................................................................... 22

II.1.3. Méthodologie d’échantillonnage .................................................................................. 22

II.1.2.1. Quelques caractéristiques de l’échantillon ............................................................ 22

II.1.2.2. Le plan de sondage ................................................................................................ 23

II.1.2.3. Calcul de la taille de l’échantillon ........................................................................ 24

II.1.2.4. L’allocation proportionnelle ................................................................................. 25

II.1.4. La collecte des données ................................................................................................ 26

II.1.3.1. Le questionnaire .................................................................................................... 26

II.1.3.2. Procédure de collecte ............................................................................................ 27

II.1.3.3. Les difficultés rencontrées pendant la collecte ..................................................... 28

II. 2 ANALYSE DES RÉSULTATS DE LA COLLECTE ....................................................... 28

Page 90: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxix

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

II.2.1. Évaluation des taux de réponse .................................................................................... 28

II.2.2. Traitement des non-réponses partielles ........................................................................ 29

II.2.3. Mesure de la formalisation ........................................................................................... 29

DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE ........................... 30

III.1 APERÇU GENERAL SUR LES ENTREPRISES ............................................................. 30

III.1.1. Qu’en est-il de la formalisation des entreprises ? ........................................................ 30

III.1.2. Caractéristiques de l’entreprise .................................................................................... 31

III.1.2.1. Forme juridique et nature de formalisation ........................................................... 32

III.1.2.2. Taille de l’entreprise et nature de formalisation ................................................... 32

III.1.2.3. Ancienneté de l’entreprise et nature de formalisation .......................................... 33

III.1.2.4. Possession de plan d’affaire, sous-traitance, vie associative et formalisation ...... 33

III.1.2.5. Secteur d’activité et nature de formalisation......................................................... 34

III.1.3. Caractéristiques sociodémographiques du promoteur .................................................. 35

III.2.2.1. Genre du promoteur et nature de formalisation .................................................... 35

III.2.2.2. Âge du promoteur (ou de l’actionnaire majoritaire) et nature de formalisation ... 36

III.2.2.3. Niveau d’instruction et nature de formalisation .................................................... 36

III.2 ENVIRONNEMENT GÉNÉRAL DES ENTREPRISES ET RELATION AVEC LES

CGA 37

III.2.1 Aperçu sur les adhérents et les non adhérents du CGA de Ouaga ........................... 37

III.2.2.1. Les non adhérents ................................................................................................. 37

III.2.2.2. Les adhérents ........................................................................................................ 38

III.2.2 Visibilité des CGA et nature de formalisation des entreprises ................................. 38

III.2.3 Statut d’adhésion et nature de formalisation des entreprises .................................... 39

III.2.4 Profil des entreprises adhérentes au CGA : analyse des composantes multiples ..... 40

III.2.4.1. Présentation des résultats de l’ACM ........................................................................ 40

III.2.4.2. Interprétation des résultats de l’ACM ...................................................................... 42

III.3 MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE .................................................................................... 43

III.3.1 Justification des propos ................................................................................................ 43

III.3.2 Description ................................................................................................................... 44

MODELISATION ÉCONOMÉTRIQUE ET DISCUSSION DES RESULTATS ............................ 45

IV.1. LES RÉSULTATS EMPIRIQUES DE LA FORMALISATION DES ENTREPRISES .. 45

IV.1.1 Évaluation des relations entre les facteurs et choix du modèle .................................... 45

IV.1.1.1. Résultats du test de Khi-deux................................................................................ 45

IV.1.1.2. Justification du choix du modèle .......................................................................... 46

Page 91: Déterminants de la formalisation des entreprises du

SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxx

Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA

IV.1.2 Résultats des estimations à l’aide d’un modèle logit multinomial non ordonné .......... 47

IV.1.3 Les effets marginaux .................................................................................................... 47

IV.1.4 Validation du modèle ................................................................................................... 50

IV.2. LA FORMALISATION DES ENTREPRISES ADHÉRENTES DU CGA ...................... 51

IV.2.1. Résultats de l’estimation : cas des entreprises adhérentes ........................................... 51

IV.2.2. Les effets marginaux : cas des entreprises adhérentes ................................................. 52

IV.2.3. Tests de validité ............................................................................................................ 53

IV.3. DISCUSSION DES RÉSULTATS ET LIMITES DE L’ETUDE ..................................... 54

IV.3.1. Discussion .................................................................................................................... 54

IV.3.2. Limites de l’étude ......................................................................................................... 56

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................ 57

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. xv

ANNEXES ..................................................................................................................................... xviii

TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................................ xxvii