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CHRONOLOGIE DE LA LIBÉRATION DE BLOIS Du 6 au 17 juin 1944 : espoirs et répression La nouvelle du débarquement allié du 6 juin 1944 commence à se répandre dans tout le Loir-et- Cher et avec elle l'espoir d'une insurrection prochaine provoquant un vif émoi. Après avoir vécu plus de quatre ans sous le joug de l'occupant, le peuple brûle de se battre pour sa libération. Les inscriptions “ESPOIR – S’UNIR – S’ARMER – SE BATTRE” fleurissent sur les murs de Blois. Une centaine de jeunes Blésois, à la demande de la BBC, prend le maquis (Souesmes, Seillac, Les Teignières). Les bombardements alliés s’intensifient, Blois est bombardée, ainsi que les gares de triage de Saint-Pierre-des-Corps et des Aubrais. Les lignes ferroviaires permettant aux Allemands de ravitailler le front de Normandie font l’objet de sabotages journaliers (lignes Blois – Romorantin, Blois – Vendôme, Vierzon – Tours). Les pylônes des lignes à haute tension ainsi que les postes transformateurs entre Orléans et Tours sont dynamités. Les viaducs et ponts des voies ferrées sont détruits par bombardements aériens (Beaugency, Cloyes, Montlouis, La Chaussée-Saint-Victor). Les usines d’armement et de dépôts de munitions sont bombardés ( Salbris, Montrichard). La répression des SS est terrible, s'exerçant contre toute résistance. 55 jeunes, des étudiants pour la plupart, sont fusillés au By dans le Loir (en limite du Loir-et-Cher); le même jour, a lieu le massacre d’Oradour-sur-Glane par la division Das Reich. Le 10 juin, les Alliés attaquent un train de l’organisation Todt en gare de Blois. Le 12 juin, 10 maquisards sont massacrés à Pontijou dont deux survivront, messieurs Maurice Caillard et Guy Robin. Le 14 juin, le bombardement du pont Jacques Gabriel à Blois cause 15 morts et 20 blessés Le 17 juin, le maquis de Souesmes est encerclé. Les combats causeront 13 morts parmi les maquisards. Cinq d'entre eux seront capturés puis déportés. Du 18 juin au 6 août 1944 : l'insurrection s'organise Le 20 juin, Blois est privée de ravitaillement. Les commerces doivent fermer faute d’approvisionnement et les Blésois commencent à évacuer la ville. Le 24 juin, le groupe Priam détruit le pont provisoire en bois réalisé par les Allemands dans le but de remplacer le Pont Jacques Gabriel dans le cas où celui-ci aurait été détruit par les Alliés. Le 27 juin, a lieu un nouveau bombardement du pont de Blois. Les parachutages d’agents et de radios permettent une coordination des différents groupes armés ainsi que le largage d’armes et de munitions permettant l’équipement de 3000 résistants dans le Loir-et-Cher. Ainsi, le 8 juillet, le parachutage de Clénord, annoncé par le message “ peu de menthe, assez de citron” délivre 16 tonnes d’armes et de munitions. 80 maquisards sont présents sur le terrain pour réceptionner et cacher le matériel. Les lignes téléphoniques et électriques sont sabotées, les routes et voies ferrées minées. Des crève-pneus sont répandus sur les routes. Le 6 août, les armes parachutées sont réparties et distribuées aux différents groupes pour instruction.

Du 6 au 17 juin 1944 : espoirs et répression · l’organisation Todt en gare de Blois. Le 12 juin, 10 maquisards sont massacrés à Pontijou dont deux survivront, messieurs Maurice

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Page 1: Du 6 au 17 juin 1944 : espoirs et répression · l’organisation Todt en gare de Blois. Le 12 juin, 10 maquisards sont massacrés à Pontijou dont deux survivront, messieurs Maurice

CHRONOLOGIE DE LA LIBÉRATION DE BLOIS

Du 6 au 17 juin 1944 : espoirs et répression

La nouvelle du débarquement allié du 6 juin 1944 commence à se répandre dans tout le Loir-et-Cher et avec elle l'espoir d'une insurrection prochaine provoquant un vif émoi. Après avoir vécu plus de quatre ans sous le joug de l'occupant, le peuple brûle de se battre pour sa libération. Les inscriptions “ESPOIR – S’UNIR – S’ARMER – SE BATTRE” fleurissent sur les murs de Blois. Une centaine de jeunes Blésois, à la demande de la BBC, prend le maquis (Souesmes, Seillac, Les Teignières).

Les bombardements alliés s’intensifient, Blois est bombardée, ainsi que les gares de triage de Saint-Pierre-des-Corps et des Aubrais. Les lignes ferroviaires permettant aux Allemands de ravitailler le front de Normandie font l’objet de sabotages journaliers (lignes Blois – Romorantin, Blois – Vendôme, Vierzon – Tours). Les pylônes des lignes à haute tension ainsi que les postes transformateurs entre Orléans et Tours sont dynamités. Les viaducs et ponts des voies ferrées sont détruits par bombardements aériens (Beaugency, Cloyes, Montlouis, La Chaussée-Saint-Victor). Les usines d’armement et de dépôts de munitions sont bombardés ( Salbris, Montrichard).

La répression des SS est terrible, s'exerçant contre toute résistance. 55 jeunes, des étudiants pour la plupart, sont fusillés au By dans le Loir (en limite du Loir-et-Cher); le même jour, a lieu le massacre d’Oradour-sur-Glane par la division Das Reich. Le 10 juin, les Alliés attaquent un train de l’organisation Todt en gare de Blois.

Le 12 juin, 10 maquisards sont massacrés à Pontijou dont deux survivront, messieurs Maurice Caillard et Guy Robin.

Le 14 juin, le bombardement du pont Jacques Gabriel à Blois cause 15 morts et 20 blessésLe 17 juin, le maquis de Souesmes est encerclé. Les combats causeront 13 morts parmi les

maquisards. Cinq d'entre eux seront capturés puis déportés.

Du 18 juin au 6 août 1944 : l'insurrection s'organise

Le 20 juin, Blois est privée de ravitaillement. Les commerces doivent fermer faute d’approvisionnement et les Blésois commencent à évacuer la ville.

Le 24 juin, le groupe Priam détruit le pont provisoire en bois réalisé par les Allemands dans le but de remplacer le Pont Jacques Gabriel dans le cas où celui-ci aurait été détruit par les Alliés.

Le 27 juin, a lieu un nouveau bombardement du pont de Blois.Les parachutages d’agents et de radios permettent une coordination des différents groupes

armés ainsi que le largage d’armes et de munitions permettant l’équipement de 3000 résistants dans le Loir-et-Cher. Ainsi, le 8 juillet, le parachutage de Clénord, annoncé par le message “peu de menthe, assez de citron” délivre 16 tonnes d’armes et de munitions. 80 maquisards sont présents sur le terrain pour réceptionner et cacher le matériel. Les lignes téléphoniques et électriques sont sabotées, les routes et voies ferrées minées. Des crève-pneus sont répandus sur les routes.

Le 6 août, les armes parachutées sont réparties et distribuées aux différents groupes pour instruction.

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Du 7 août au 1er septembre 1944 : de l'insurrection à la Libération

Les 7 et 8 août, les services de la gestapo et de la milice sont évacués de Blois à Cellettes. Les embuscades se généralisent.

Le 9 août, sur la route reliant Blois à Vendôme, le groupe Perrin attaque un convoi allemand permettant ainsi l’évasion de 350 Italiens prisonniers des Allemands. Les éclaireurs et le radio du réseau Sussex sont arrêtés. Ils seront fusillés à Nioche sur la commune de Saint-Ouen.

Dans la nuit du 9 au 10 août le groupe Godineau libère les 183 détenus politiques incarcérés à la prison de Blois avant leur transfert vers les camps de concentration ou leur exécution. Cela reste un des évènements les plus marquants de la libération de Blois.

La population civile craignant les représailles devant l’insurrection qui devient générale évacue Blois fuyant les bombardements et les mitraillages.

Au jardin des Lices se tient une réunion des chefs des groupes FFI-FTPF afin de coordonner l'insurrection finale : décision est prise de mettre en place 12 groupes d’insurrection sous le commandement du colonel Valin de la Vaissière. A Francillon, commune de Villebarou, Puymerail, le chef de la résistance du secteur, lance un ordre de mobilisation. Le siège de la Milice à Blois face à la préfecture est occupé par le groupe de Contres Théo Bertin et Le Pallec.

Le pont de Blois est miné par les artificiers des Jeunesses Hitlériennes. Tous les ponts au dessus de la ligne de chemin de fer Orléans–Tours le sont également.

Le poste allemand des allées est attaqué par le groupe Fito, ce qui provoque une riposte des allemands : leur artillerie allemande installée à Saint-Gervais arrose les positions FFI.

Dans la nuit du 12 au 13 août, une division SS motorisée comprenant une centaine de véhicules (chars Tigre et Panthère, automitrailleuses, batteries anti-aériennes et véhicules en tout genre) roulant à vive allure traverse la ville sur les pavés du Bourg neuf en direction de Châteaudun pour rejoindre le front de Normandie et passe à proximité du rassemblement de résistants cantonnés à Francillon.

Le 15 août, arrivant de Normandie sans avoir eu à combattre, le 166th Engineer Combat Battalion de la troisième armée Patton roule sur Blois. Le convoi est d'importance : 80 véhicules, 600 hommes, 2 pièces de 75 mm et 10 automitrailleuses. Sa mission : couper le pont de Blois pour protéger le flanc droit des troupes américaines. A l'entrée de la ville, au niveau du carrefour des Allées, il se heurte aux défenses allemandes tenues par 17 membres des Jeunesses Hitlériennes. Les

soldats Carl. J. Russo et Henry Trajanowski sont tués. 10 autres sont blessés. Abandonnant 2 camions et 4 jeeps sous les tirs de l’artillerie allemande, le convoi rebrousse chemin par Herbault et Vendôme où il est acclamé par la population ignorante des faits. Vers 15 heures, le centre ville et l’entrée du pont sont à nouveau bombardés et mitraillés.Le 16 août, une jeep de reconnaissance américaine est conduite au PC de Francillon et demande la communication

des renseignements sur les défenses et

QG FFI à l'ancienne Feldkommandantur

Les Américains arrivent au PC de Francillon

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effectifs allemands aux services US. Tourneur et Puymerail sont conduits à Ouzouer-le-Marché pour demander aux Américains leur aide pour libérer Blois ainsi que des armes et munitions pour armer la totalité des effectifs. Le plan des Américains étant d’investir Orléans dans les meilleurs délais, il faudra donc que les résistants libèrent Blois par leurs propres moyens. Le chef départemental du Front National, Lucien Jardel, est mis au courant des projets et de l’organisation de cette unité. Dès le début de l’après-midi, la résistance est avertie que les Allemands semblent se préparer à évacuer Blois. Le peloton Blaye prend position dans Villejoint. Vers 16 heures, des incendies éclatent dans les dépôts allemands. L’ordre est aussitôt donné d’investir Blois. Le peloton Blaye atteindra la rue Denis Papin, le Place Victor Hugo, le Château, la gare et la poissonnerie au milieu des ruines. La section Mary atteindra le quai Saint Jean et les abords du pont vers 18h30; le peloton Tourneur rejoindra la caserne, la préfecture et la poste vers 18 heures.

La préfecture est occupée par les FFI de Contres et le nouveau Préfet Keller est déjà à son poste. Les groupes de résistants de Suèvres, Landes le Gaulois et Herbault renforcent les groupes cantonnés dans Blois qui seront répartis sur trois lignes de défense dont une de réserve entre la caserne, la préfecture et la gare. La seconde se situe en bordure de Loire du pont de chemin de fer de la Chaussée Saint Victor aux Grouëts; la troisième en partie haute de la ville, du haut de l’avenue de Verdun à l’abattoir en passant par le Château, l’escalier Denis Papin, la Mairie et les jardins de l'Évêché.

Les ponts de la route de Vendôme, de l’avenue de Châteaudun, ont été dynamités mais permettent la circulation. Les ponts de la Butte et Gambetta sont détruits. Les trois arches centrales du pont Jacques Gabriel seront détruites dès que le groupe Mary atteindra ses abords sous une vive fusillade des troupes allemandes retirées sur la rive gauche de la Loire. Quelques obus tombent sur la ville sans causer de gros dégâts.

Les rues perpendiculaires à la Loire sont prises sous le feu des mitrailleuses allemandes, ce qui empêche toute circulation dans la ville basse.

Le 17 août, des drapeaux commencent à pavoiser les rues du Bourg Neuf, Porte Côté et Porte Chartraine. Les FFI ont pris position sur les terrasses haute et basse des jardins de l'Évêché et empêchent tout mouvement sur la rive gauche de la Loire.

Août 1944 – La population non évacuée pavoise la rue du Bourg Saint-Jean

Les Jeunesses Hitlériennes font sauter le pont Jacques Gabriel

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Malheureusement, les Allemands disposent de mitrailleuses et arrosent copieusement les murets et pilastres ainsi que la statue de Jeanne d’Arc. Ringuédé, un jeune résistant de 20 ans, sera blessé mortellement.

Le virage de la Rue Denis Papin devant l’escalier est piégé par des mines anti-char.Vers 17 heures, le feu se déclare dans les commerces et l’association des sinistrés installés

depuis 1940 sur le mail devant la Caisse d'Épargne.

Le 18 août, le lieutenant-colonel Valin de la Vaissière prend le commandement de tous les éléments FFI et FTP qui se sont rassemblés à Blois.

Les tireurs allemands installés dans le clocher de Saint Saturnin interdisent toute circulation dans la ville basse entre la Loire et les remparts du château. Jean Régnier, un jeune FFI de 18 ans, est blessé et décèdera le 30 décembre.

Les services publics s’organisent pour rendre la vie des habitants moins pénible. L’eau est fournie par la fontaine, Rue du Marché au Beurre et les puits dans la ville haute. L’électricité est coupée, l’usine thermique de Vienne est hors d’usage. L’usine à gaz ne fonctionne plus. L’abattoir en bord de Loire est transféré sous la halle aux grains. Certaines lignes téléphoniques sont rétablies pour les services publics. Les cliniques et l’hôpital continuent à fonctionner bien qu’exposés aux tirs ennemis.

Messieurs Lonjaret et Prou installent au n° 27 de la rue Porte Chartraine un haut parleur diffusant les émissions de la BBC grâce à des accus.

Le 19 août, ont lieu l'organisation et le regroupement des effectifs à la caserne Maurice de Saxe ainsi que la mise en affectation spéciale des éléments en surnombre. Les éléments autorisés à rejoindre leur village peuvent partir. Ceux désirant franchir la Loire pour continuer le combat en Sologne sont autorisés à quitter la ville avec leurs armes. Le lendemain au matin, après la levée des couleurs place Jean Jaurès les éléments disponibles défilent à travers la ville. Le colonel Valin et Lucien Jardel se rendent à Orléans pour prendre contact avec les armées américaines investissant la ville et les FFI de l’Orléanais. Les groupes de résistants quittent enfin Blois pour ralentir la marche de la colonne Elster remontant du sud de la France.

Les FFI au château de Blois ont pris position depuis le 17 août derrière les parapets et harcèlent les Allemands circulant sur la rive gauche. Les ennemis ripostent avec leurs pièces d’artillerie et en 10 minutes détruisent le parapet, endommageant sérieusement la chapelle du château.

Les 22, 23 et 24, août des tirs d’artillerie ont lieu à intervalles irréguliers et la ville basse est mitraillée. Les balles ricochent sur les murs des rues perpendiculaires.

Le 25 août, les nouvelles diffusées par la BBC font état de la Libération de Paris et la position de la 2ème DB avec les résistants de Rol Tanguy et Fabien. La joie est à son comble et la Marseillaise est entonnée à pleine voix. Au même moment le sous-lieutenant Gustav Schluter de la Wehrmacht et ses hommes commettent le massacre de Maillé en Indre-et-Loire causant 124 morts dont 44 enfants.

Le 31 août à la nuit tombante, un incendie se déclare dans les baraquements situés en Vienne entre le pont Jacques Gabriel et la Rue Croix Boissée. Le groupe en alerte prend position. Les Allemands déclenchent un tir de barrage avec toutes leurs pièces d’artillerie et une pluie d’obus fusants s’abat sur la ville pendant plus d’une heure.

Le 1er septembre, au petit matin, des Blésois agitent le drapeau français rue de la Belle Jardinière : les Allemands ont quitté le faubourg. Une barque se détache de la rive et vient prendre le 1er groupe de la 3ème compagnie pour traverser le fleuve. La joie et l’enthousiasme de la population sont à leur comble. Blois est entièrement libérée et les groupes FFI prennent position en haut de Saint-Gervais et contrôlent le stock d’alimentation que les Allemands n’ont pu détruire.

Toutes les routes de Sologne sont gardées.Le 2 septembre, débutent les négociations pour la reddition de la division Elster. Craignant

des représailles, les Allemands souhaitent se rendre non aux FFI-FTPF mais aux Américains.

Page 5: Du 6 au 17 juin 1944 : espoirs et répression · l’organisation Todt en gare de Blois. Le 12 juin, 10 maquisards sont massacrés à Pontijou dont deux survivront, messieurs Maurice

Les 3, 4 et 5 septembre 1944, ont lieu la réorganisation des compagnies de la caserne Maurice de Saxe et la création d’une compagnie de commandement.

Le 6 septembre, les groupes de résistants de Blois sont désignés pour sécuriser la région d’Amboise, Bléré et Loches. Un accrochage à Bléré les opposent aux Allemands se préparant à faire sauter le pont sur le Cher mais ces derniers décrochent : le pont est sauvé et Bléré libérée.

Le 19 septembre, le gouvernement provisoire de la République Française (GPRF) reconnu officiellement par les Alliés et présidé par le général De Gaulle se fixe comme objectif de rétablir le fonctionnement de l’État et de la démocratie en France, de démarrer la reconstruction, de juger les collaborateurs et de reconstituer une armée française. Répondant à cet appel, 1300 jeunes FFI de Loir-et-Cher, provenant de tous les groupes de résistance, signent un engagement volontaire pour la durée de la guerre et permettront au colonel Valin de la Vaissière de constituer un régiment appelé 4ème RIA (Régiment d’Infanterie de l’Air) formé de deux bataillons, le premier à la caserne Maurice de Saxe à Blois, le deuxième au quartier Rochambeau à Vendôme. Ce régiment, après une brève période d’instruction, sera dirigé sur la poche du front de l’Atlantique de Lorient et prendra la dénomination de Corps Franc de l’Air Valin de la Vaissière à la mort de celui-ci, le 19 décembre 1944. Le front entre Carnac et Nostang sera tenu à partir de novembre 1944 jusqu’au 10 mai 1945, jour de la reddition de la garnison de Lorient.

La joie de la Libération n'est cependant pas totale : Blois compte de nombreux sans logis, les prisonniers de guerre ne sont pas encore rentrés et surtout arrivent les premiers déportés qui feront connaître la barbarie du régime nazi.

Le 3 septembre 1950, le général d’armée Koenig remettra la croix de guerre à la ville de Blois après avoir lu la citation suivante par l’intermédiaire de Jacqueline Drussy, fille de Henri Drussy, maire de Blois de 1940 à 1944 et Jacques Juteau (Les villes de Vendôme et Mont-près-Chambord la recevront également) :

Citation de la Ville de Blois

Décision n°62 – Le secrétaire d’état aux forces armées (guerre) cite à l’ordre de la Nation

BLOIS

Très important centre de transit vers la ligne de démarcation pour prisonniers, résistants et réfractaires, a payé un lourd tribut à la guerre et à l’occupation : 230 personnes tuées ou blessées, 103 patriotes déportés ou internés, 1522 immeubles détruits ou gravement endommagés, 3661 familles sinistrées.

Véritable pépinière de résistants et réfractaires, la ville de Blois ne dut qu’à l’audace et au courage d’ardents patriotes d’éviter de sanglantes représailles. Faisant preuve d’un esprit de résistance exemplaire, les Blésois participèrent largement dans la mesure de leurs moyens au combat pour la libération de la Patrie.

Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent.

Fait à Paris le 11 novembre 1948

Signé Max Lejeune.