Expérience de l’ésotérisme de référencechrétienne

- Qu’elle a été la suite de votre histoire une foisque vous êtes arrivé en Europe, en France ?

On pourrait espérer que le fils prodigue rentredans la maison du Père, dans l’Eglise qui l’attend,la grande réconciliation…Ce n’est hélas pas sisimple. Car le jeune homme de 28 ans qui revenaitn’a pas pensé à s’adresser au curé de la premièreparoisse venue, je ne savais pas à qui m’adresser, etd’autres jeunes qui ont fait le même parcours n’ontpas pensé, après avoir quitté un gourou, de s’adres-ser au curé du coin. Je me demandais ce qu’unbrave curé pouvait bien savoir du Bon Dieu, pasd’une façon aussi explicite certainement, mais jen’avais pas envie de me retourner vers cette Eglise.Il me fallait voir du pays. Et finalement j’étais laproie idéale pour les ésotérismes de référenceschrétiennes.

Pouvoir de radiesthésie, penduleEt c’est effectivement ce qui s’est passé. Par un

biais assez étonnant, le biais de l’occultisme, à

savoir que certains personnages se référant auchristianisme m’ont dit «Monsieur vous avez despouvoirs particuliers, entre autres le pouvoir deradiesthésie et il nous semble au nom de votre foidans l’Evangile et de l’appel de Jésus à se mettreau service de vos frères, qu’il vous faut travaillerdans ce domaine -à !»

Bien surpris mais converti néophyte je me suis ditque ces gens parlaient de Jésus. Ils avaient effecti-vement de beaux discours sur l’Evangile, ils medisaient qu’il me fallait servir mes frères, pourquoipas ?

Et me voilà pratiquant la radiesthésie, très éton-né moi-même de ce don. La radiesthésie c’est sim-plement de faire un diagnostic médical en s’aidantd’un support que l’on appelle le pendule. On gardela main au-dessus de la main ou d’un témoin ayantappartenu à la personne et on interroge, soit à par-tir d’une carte ou soit mentalement , on se pose parexemple la question «est-ce que le foie de la person-ne fonctionne bien ?» et conventionnellement lependule tourne à gauche si la réponse est non et àdroite si c’est oui». Le pendule n’est rien d’autrequ’une sorte d’amplificateur d’une intuitiond’ordre médiumnique. C’est un support matériel.

N° 195Bimestriel : Abonnement 1 an Fr 15.– Mai-Juin 2018

Suisse : Ed. Les Amis de Saint François de Sales – CH - 1950 Sion

Courriel : info@amissfs.com / www.amissfs.com

Du catholicisme aux philosophies religieuses

d’Orient, par la méditationtranscendentale (IIème partie)

Bulletin des Amis de saint Francois de Sales

(Par Jacques Verlinde)

N° 195 – Mai-Juin 2018

Don de voyanceAprès un petit temps je me suis rendu compte que

je n’avais pas du tout besoin de ce support matériel.Il me suffisait d’observer un peu la personne, mêmesans besoin de l’observer, d’avoir un contact avec lapersonne pour «voir» immédiatement ce qui n’allaitpas. Les membres du groupe ésotérique m’ont dit«vous avez le don de voyance». Très étonné je medemandais d’où cela me venait et ils me disaient quec’était un don que le Seigneur me faisait et que jedevais mettre cela au service de mes frères.

Don de guérison Alors les personnes avec qui j’avais contact me

disaient que ma main sur la leur leur faisait du bien,et les maîtres en question me dirent «on ne vous l’apas dit mais vous avez un don de guérison et làaussi il vous faut vous mettre au service de vosfrères, vous avez tel degré d’initiation, vous avezun don de guérison.»

Et me voilà parti dans différentes formes de gué-risons magnétiques. J’avais écrit des cahiers entiersdes observations que je faisais avec ce fameux «donde voyance» que je devrais appeler «un pouvoir»plus qu’autre chose. Ce qui m’avait amené à retrou-ver toutes ces doctrines ésotériques qui aujourd’huisont jetées sur le marché. Alors qu’il y a 20 ans oùse déroulaient ces faits elles faisaient partie dugrand domaine secret de l’ésotérisme.

– Donc la voyance l’ésotérisme, le pouvoir deguérison ce sont des choses réelles, ce ne sont pasuniquement des inventions de charlatans ?

Je crains que non, je crains qu’effectivement il yait des pouvoirs médiumniques qui peuvent êtreacquis par des techniques appropriées. Alors onpeut se demander comment se fait-il que j’avais, queje possédais ces pouvoirs ? Il m’a fallu ces 15 à 20années de réflexion après la seconde conversion,.

Intervention d’entités spirituelles Donc j’ai continué à exercer ces pouvoirs pen-

dant 2 ans jusqu’à ce que le Seigneur m’ouvre lesyeux. Car n’oublions pas que pendant tout ce tempsde pratique occulte j’avais une vie théologale. Jevivais avec le Seigneur, je vivais l’Eucharistiechaque jour. Je prenais du temps pour l’adoration etj’étais pleinement de bonne foi. Je soignais mesfrères au nom du Seigneur Jésus, avec des thérapiespersonnelles, même des thérapies de groupes qui

donnaient des résultats assez surprenants. C’estd’ailleurs l’intensité des résultats qui me posaitquestion. Car il ne faut pas être un modèle d’humili-té pour se poser des questions sur l’origine de telspouvoirs. On me disait bien que c’étaient des donsde Dieu, mais je me demandais quand même «aunom de quoi suis-je gratifié de tels dons sans avoiratteint un degré de sainteté particulier ?»

Ensuite, mais surtout, ce qui m’a inquiété c’estque lorsque dans ces pratiques – qui sont carrémentlà dans le domaine occulte – je me suis vu progres-sivement sollicité intérieurement par des entitésspirituelles de caractère personnel puisqu’ellesm’interpellaient et elles se proposaient comme uneidentité et elles se proposaient dans un dialogue.

Je vivais 20 ans avant l’heure, si je peux m’expri-mer ainsi, ce qui aujourd’hui est banalisé sous leterme de «channeling» – qui est la forme trèscontemporaine du spiritisme – et il est de bon tonaujourd’hui aux USA, au Canada, autour d’unetasse de thé de se retrouver avec un médium. Cemédium est un «canal», qui invoque un «esprit»qui vient se présenter et qui répond…

Exorcisme et deuxième conversion Cela n’avait plus rien à voir avec l’Evangile et

mon intention en revenant des Indes était de me don-ner aussi radicalement à Jésus que je m’étais donnéà ce gourou. Je me suis dit : attention au clignotantrouge. Et c’est à ce moment-là que je me suis retrou-vé un jour dans une église et au moment de laconsécration, à ma plus grande stupeur, j’ai enten-du monter en moi un flot de blasphèmes ! Alors làj’étais évidemment dans une confusion totale. Je merends à la sacristie auprès du prêtre après la célé-bration et lui explique ce qui m’arrive et lui très cal-mement me dit « cela ne m’étonne pas, je suisl’exorciste du diocèse…»

Là les écailles me sont tombées desyeux.

J’ai dû donc subir toute une série de prièresd’exorcisme et de délivrance, et lorsque le PèreMatthieu m’a revu après, il a effectivement constatéd’emblée que le Seigneur avait accordé la pleinedélivrance.

Appel au sacerdoce et guérison inté-rieure

Mais délivrance ne signifie pas guérison. Il m’afallu vivre un long temps de guérison intérieure, et

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puis de guérison intérieure au niveau existentiel jedirais mais aussi au niveau de l’intelligence. Et leSeigneur a permis – et ce fut quand même une gran-de grâce – un long temps de formation puisqueayant confirmé à ce moment là mon appel au sacer-doce, j’ai vécu 2 ans à Avignon, puis 6 ans au sémi-naire d’Avignon puis 6 ans au séminaire de Rome.Puis après un temps en paroisse mon évêque m’aenvoyé faire une thèse de philosophie à Louvain envue d’un enseignement à l’Université catholique deLyon à la faculté de philosophie.

Pourquoi ces pouvoirs – Est-ce que l’on sort de tant d’années, 4, 6

années de pratiques non chrétiennes comme cela,d’un coup d’exorcisme, ou bien est-ce qu’il faut unesorte de convalescence, réapprendre à marcher ?

Une longue convalescence et c’est pour cela quej’ai dit que pour moi ces 11 années de formationsont tout à fait essentielles. Elles ont été le temps deme permettre d’être un peu mis à l’écart pour untemps d’étude, pour me refaire humainement, physi-quement, psychiquement et bien sûr avant tout spiri-tuellement. Et d’enfin pouvoir, dans un contextesain, rencontrer le Seigneur, enraciné dans uneauthentique vie théologale, sans tous les pièges éso-tériques par où j’étais passé. Pouvoir recevoir cetteparole de Dieu telle qu’elle m’est transmise parl’Eglise, recevoir ce long chemin de guérison inté-rieure au niveau du cœur, au niveau du psychismeaussi, laisser guérir mon intelligence. Il me fallait cetemps de désert pour comprendre ce que j’avaisvécu aux Indes, confronté à ce que me dit la tradi-tion chrétienne sur Dieu, pour comprendre ce quej’ai vécu dans l’occultisme, pour comprendre pour-quoi revenant des Indes j’avais ces pouvoirs, pour-quoi j’avais été récupéré par les écoles ésotéro-occultes de l’Occident.

Disparition de ces pouvoirs – Avez-vous encore ces dons de voyance et de

guérison ?,

A partir du jour où j’ai remis ces dons entre lesmains du Seigneur, Lui disant : «s’ils viennent devous conservez-les moi sinon enlevez-les moi» je lesai entièrement perdus ! Je n’ai absolument plusaucuns pouvoirs ! Et j’ai pu vérifier dans la pra-tique, dans des circonstances dramatiques, où mapropre mère était gravement malade et mon pèrem’a sollicité très fermement en me disant : «tu as lesmoyens de l’aider et tu refuses de l’aider ? Qui es-tu

donc ?» Pris dans une sorte d’étau j’ai essayé dereposer un diagnostic par ces voies-là et j’ai effecti-vement constaté que je n’ai plus aucun pouvoir.

Pratique du yoga, médiumnité et pou-voirs occultes

J’ai pu me rendre compte que les ésotoriciens ontconstaté que j’avais des pouvoirs précisément parceque je venais de l’Inde, et que les exercices, lestechniques de yoga avaient ouvert tous les chakraset m’avaient ce faisant mis en état de médiumnité !

LES CHAKRAS fonctionnent comme des petitespompes qui nous branchent, qui nous mettent enrésonnance avec un certain niveau d’énergie. C’estpar ce terme que l’on désigne conventionnellementle monde occulte. Je fais une petite parenthèsepuisque il faut quand même définir le terme.

– Que sont les énergies occultes ?

Les énergies occultes sont appellées «occultes»parce qu’elles échappent à tout contrôle par lessciences empirico-formelles classiques, disons parla physique. Ce sont des énergies d’ordre créé, maissur lesquelles nous n’avons pas de maîtrise selon laphysique.

– Alors pourquoi ne pourrions-nous pas essayerd’avoir un pouvoir sur elles, ou de les utiliser,puisque dans les récits de la Genèse, par exemple,Dieu dit à l’homme «vous soumettrez la création»si cela fait partie de la création, ces énergiescréées, pourquoi est-ce que l’on ne chercherait pasà les utiliser dans le bon sens, comme votre expé-rience nous le montre ?

J’ai essayé de mettre ces pouvoirs au service demon prochain. Le résultat est partiellement positifau sens où certaines guérisons sont obtenues, maisnous avons vu à la fin du parcours que apparemmentje ne travaille pas seul dans ces domaines des guéri-sons, mais que nous nous faisons aider par desentités spirituelles, qui en tous cas, ne sont pas favo-rables à l’Evangile de Jésus-Christ. Par l’ouverturedes chakras je me branche sur différents niveauxd’énergie que je peux utiliser, car la médiumnité estune chose, le pouvoir en est une autre. C’est le pas-sage simplement de la passivité devant ces énergiesà l’utilisation de ces énergies occultes, c’est le pas-sage de la médiumnité à la magie. En quelque sortela magie c’est l’utilisation des pouvoirs occultes.L’utilisation des magies donne un certain résultat,

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mais au terme du parcours je constate que ces résul-tats ne sont pas obtenus uniquement par mes forcesmais par l’aide d’une entité spirituelle qui n’est paspositive.

Efficacité de ces pratiques occultes A partir de mon expérience pastorale et des

témoignages de beaucoup de personnes, j’ai conti-nué à explorer le sujet. Il semble bien que dans cespratiques occultes on peut obtenir un certain résul-tat thérapeutique. C’est-à-dire que certains symp-tômes peuvent disparaître. Et là je pourrais citer lesanalyses d’une sociologue, où effectivement paroccultisme, là plus spécialement par spiritisme, maisles deux sont conjoints, on peut obtenir certainesformes de «guérison», c’est-à-dire de soulagementde certains symptômes.

Guérisons obtenues avec l’aide desesprits occultes

Ce qui a frappé cette sociologue c’est que lesmêmes personnes reviennent quelques temps aprèsavec d’autres symptômes, qui à nouveau sont élimi-nés. Donc il y a un soulagement de ces symptômes etla personne adhère d’autant plus au groupe occulte.Elle amène ses amis dans le groupe occulte, mais nesemble pas se rendre compte que si tous les mois ellea besoin d’une nouvelle thérapie, il faudrait peut-être se poser des questions sur l’efficacité de cesfameux médecins spirituels.

Donc il semble bien confirmé par plusieurs pra-tiques que ces guérisons sont obtenues par l’inter-médiaire des esprits.

Si je me réfère à Allan Kardec, le grand prêtre duspiritisme, il y a un passage très intéressant dansson ouvrage “Le livre des médiums”, où l’esprit luirépond : «Ces guérisons sont évidemment obtenuesavec l’aide des esprits».

– Question d’Allan Kardec à l’esprit : «Lesmagnétiseurs qui prétendent fonctionner à un niveaupurement matériel, sont-ils eux aussi aidés par desesprits ?

– Réponse de l’esprit : «Evidemment nousn’attendons pas qu’on fasse appel à nous pour veniraider. Dès que vous êtes dans le domaine de l’occul-te vous faites implicitement appel à nous.»

Alors évidemment, pour Allan Kardec, ces espritssont éminemment positifs; se sont les esprits desmorts qui évoluent.

Mais pour autant que l’on puisse donner créditau témoignage des esprits eux-mêmes – ce qui esttoujours difficile – mais dans le monde occulte nousn’avons d’autres moyens d’accès que par desmoyens occultes eux-mêmes. Il y a quand même uneconvergence de témoignages qui, même si l’on n’enest pas très conscient, même sans faire appel à desentités personnelles de ce domaine là, il semble bienque les effets magiques, qu’ils soient bénéfiques oumaléfiques, soient obtenus par l’aide de telles enti-tés.

Effets de ces pratiques de l’entourageimmédiat

– Et alors, est-ce que ces pratiques d’occul-tismes, pour employer un mot très général, peu-vent avoir des effets sur l’entourage également ?Auriez-vous quelques témoignages ?

Oui, et si je reste dans la logique de ce que je suisoccupé à dire, par le fait de cet esprit qui vient enaide, il y a donc une aliénation. Et lorsque j’ai vusa réaction par rapport à l’expérience de foi chrétien-ne, je dirai que cet esprit est difficilement un espritpositif, c’est-à-dire ce que l’on appellera un ange.

Il me semble donc que cet esprit ne me fait pasavancer au niveau spirituel. C’est un esprit qui profi-te de mon attention dans le domaine occulte pourcapter mon attention dans ces domaines et qui d’unecertaine façon m’aliène moi personnellement, que jele veuille ou non. Je ne suis pas forcément le pre-mier à subir les dégâts de cet esprit, car effective-ment, si je suis un médium, l’esprit à tout intérêt àgarder l’instrument médiumnique en bon état.

Exemple :

C’est l’histoire d’une famille dont le papa avaitune maladie dégénérative qui exigeait des soins trèsréguliers et un dosage de médicaments très précis.J’accompagnait spirituellement la fille de ce couplequi cheminait vers la consécration religieuse. Je nel’avais pas vue pendant une interruption de l’été et àma plus grande surprise je la retrouve en septembrephysiquement délabrée, très pâle et sans énergie.Tout de suite elle s’ouvre à moi en me disant quepsychologiquement cela ne va pas, qu’elle se sentdépressive.

Elle n’a pas un tempérament dépressif, elle n’ajamais vécu de dépression. Au contraire, elle a untempérament très vivant. Il n’y a aucun élément quipermette de discerner une cause à cette dépression,

N° 195 – Mai-Juin 20184

aucun élément qui permette de mettre le doigt surune nuit de la foi qui pourrait engendrer de tels phé-nomènes. Rien ne semble justifier l’état psycholo-gique et la dégradation de sa vie de foi. Elle avoueune impuissance à demeurer dans la prière, une sortede rejet de Dieu, une sorte de révolte contre Dieu quil’angoisse. Et effectivement, en présence del’Eucharistie elle ressent des phénomènes d’angois-se, de blasphèmes… des choses très étonnantes quila perturbe profondément.

Je lui demande des nouvelles de sa famille. Elleme dit que de ce côté-là il y a quelque chose de posi-tif. Son papa va mieux depuis que sa maman a enfinréussi à bien doser régulièrement 3 fois par jour lesmédicaments par la radiesthésie. Immédiatement j’aiun petit soupçon et je lui demande si elle se limiteau papa. Elle me répond qu’elle le fait aussi pourdes gens de l’entourage.

Je lui demande s’il y a de plus en plus de mondequi vient. Surprise elle me demande comment je lesais. Je lui réponds qu’elle le fait probablement toutela journée et elle me dit que oui effectivement. Je luidis que c’est le processus habituel qui s’enclenche.Elle me révèle que la date où la maman a commencéses pratiques radiesthésiques se situe à environ unmois avant qu’elle ait commencé à ressentir cettedétérioration intérieure et extérieure.

Je rencontre les parents et j’essaie de les éclairersur le danger objectif qu’ils sont occupés à vivre. Ilsvont consentir à arrêter la pratique. Il va y avoir unnet apaisement dans la famille pendant deux mois.Après coup la maman, toujours pour aider le papadans la prise de ses médicaments, va reprendre sespratiques et je vais le savoir par la fille qui me ditque tous les symptômes avaient recommencé. Je faisappel à un autre prêtre qui les accompagnait.Ensemble nous essayons de les convaincre que cespratiques sont dangereuses. Et ce qui m’a frappéc’est que nous avons eu une sorte de dialogue dechantage, où les personnes nous suppliaient nousdisant : «ce n’est quand même pas à chaque fois quenous faisons de la radiesthésie qu’un esprit va venirs’interposer, peut-être il y a des fois où nous pou-vons le pratiquer d’une façon très neutre.»

Je dois reconnaître qu’effectivement ce seraitanti-scientifique de déclarer que chaque fois que jeprends le pendule j’ai l’intervention d’un esprit.Mais je peux dire, de par mon expérience, que dansde nombreux cas se révèle la présence d’un esprit.Autrement dit, faire de la radiesthésie est commetraverser un champ de mines. Nous n’avons aucunepreuve que c’est à chaque fois mais que le danger

est bien là. Nous avons essayé de l’expliquer à cettepersonne et elle a dit : «Nous ne pouvons pas nousarrêter» ce qui me semble une preuve tangible del’aliénation que subissait ce couple.

Cela semble bien montrer qu’il y a besoin d’uneprière de délivrance. Loin de moi de dire que cespersonnes sont possédées, mais il y a une sorte demainmise aliénante de l’esprit sur le médium,parce qu’à travers ce ministère qu’elle effectuait,elle permettait au médium de se rendre présent àl’entourage propre et du coup de vivre une sorte desymbiose non seulement avec le médium mais avecl’environnement. Alors qu’est-ce que c’est que cettesymbiose ? Je ne prétends pas savoir commentfonctionnent ces esprits et à la limite je ne désirepas le savoir. Je constate simplement qu’ils fonc-tionnent par une sorte de «VAMPIRISME»puisque je constate un épuisement des forces phy-siques, un trouble psychologique et ce qui mesemble très important pour le discernement de lanature de ces esprits, un profond trouble auniveau spirituel que j’ai constaté dans pratique-ment tous les cas.

Spiritisme – Est-ce que dans cette expérience que vous

mentionnez vous incluez également des jeuxd’écoliers ou lycéens où l’on fait tourner destables ?

Alors là, le domaine du spiritisme qui est telle-ment banalisé aujourd’hui s’y rattache, me semble-t-il immédiatement. La distinction entre spiritisme etoccultisme est artificielle et ce que nous voyonsautour de nous semble bien le confirmer.

Effectivement les occultistes reconnaissent qu’ilstravaillent avec des esprits et que lorsque l’on rentredans le spiritisme, très vite on a des pouvoirsoccultes. Faire tourner les tables est sans doute unepremière étape. C’est intéressant de lire ce que ditAllan Kardec sur ce point. Il considère que c’estpleinement une sorte de jeu entre l’esprit et la per-sonne, il y a un fluide qui émane de notre personneet le fluide qui émane de l’esprit se joint à celui de lapersonne pour soit soulever la table, soit agir d’unefaçon guérissante, soit pour donner une thérapie. Ilest vrai que les jeunes rentrent dans le circuit occultepar ce jeu des tables qui tournent. Si effectivementces jeunes rentrent dans une sorte de symbiose avecces entités spirituelles, c’est là que peut commencerune aliénation qui très vite va montrer ces fruits.

Là aussi je pourrais citer un grand nombred’exemples. J’en citerai un.

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Après un cours je vois arriver deux jeunes et àleur visage je me dis qu’ils doivent avoir fait unebêtise. Ils me disent : «On est allé, invité par un ami,à une séance de spiritisme. On s’est mis autour de latable, on a invoqué un esprit, on n’y croyait pas vrai-ment, mais cela a marché. Un d’entre nous s’est misà parler avec une voix féminine tout à fait autre. Ilétait dans un état second, un état de transe. Il étaittout agité et la table s’est mise à bouger, et d’autresmeubles aussi, et le gars en état de médiumnité s’estmis à parler sur chacun de nous.»

Un des deux était croyant pratiquant, l’autre avaitun fond de foi mais n’était plus pratiquant. L’esprits’est mis à parler à propos de divers personnes dansce petit groupe et lorsqu’il est arrivé au croyant pra-tiquant, l’esprit s’est mis en colère – ce qui est enco-re une fois intéressant sur la nature des esprits – Ils’est mis à lui annoncer qu’il allait mourir dansl’année, qu’il était damné et des tas de choses pastrès réjouissantes. Le petit gars ne rigolait plus dutout. L’autre a été interpellé vivement par l’esprit devenir aux séances de spiritisme et de se convertir auspiritisme. Intéressant comme conversion !

Les deux gars sont sortis beaucoup moins fiersqu’ils n’y étaient entré et sont rentrés dans leurchambre où ils vivaient à trois. Dès le lendemain il ya eu des manifestations étranges, assez spectacu-laires quand même, dont le troisième gars, quin’avait pas participé à la séance, a été lui-mêmetémoin, avec des inflammations spontanées d’objetqui ont profondément troublé ces jeunes.

Le dernier épisode étant qu’un de ces jeunes, quiportait un appareil dentaire, a été pris d’un flot desang dans la bouche après l’avoir ôté, alors qu’iln’avait aucune blessure buccale. Ces jeunes étaientcomplètement retournés et ils sont venus me parler.Cela a été pour moi l’occasion de les ramener sur unchemin de conversion et de les détourner de ceschoses, de les responsabiliser.

On joue actuellement d’une façon tout à fait irres-ponsable avec tout ce domaine des esprits sans serendre compte que la participation à ce genre deséances est implicitement un consentement à rentrerdans une alliance avec ce monde des esprits dontnous ne connaissons que peu ou rien. Nous nousengageons dans une forme d’alliance avec cesesprits à travers cet état fusionique que nous permet-tons; état fusionique qui conduit à une aliénation etqui a, tôt ou tard, des fruits pas positifs. Dansl’exemple que je vous ai cité les conséquences ontété assez rapides, pour permettre à ces jeunes de

reposer un acte de liberté clair et net, mais le problè-me c’est que souvent cela arrive des années plustard.

Ainsi le cas de mon cousin

Je savais qu’il pratiquait de la radiesthésie et j’aiessayé de lui expliquer que probablement il s’enga-geait sur une voie un peu dangereuse. Il me répondque moi j’avais été trop loin dans ce domaine alorsque lui faisait cela sporadiquement, pour sa proprefamille et pour ses proches, jamais pour de l’argentet qu’il était impossible qu’il y ait quelque chose denégatif dans ce qu’il faisait. Et tout en parlant il sortson pendule et me dit : «la preuve : je vais te mon-trer comment je fonctionne». Il employait uneméthode de radiesthésie qui est assez proche du spi-ritisme puisqu’il laisse courir le pendule sur unalphabet, il laisse construire des paroles, des mots. Ilpose la question classique : «quel est l’organe quine fonctionne pas bien chez Jacques» et curieuse-ment les lettres qu’il écrit donne la phrase suivante :«qui c’est celui-là ?» Très troublé mon cousin dit :«mais il ne répond pas à ma question !»

Je me demandais dans quel guêpier je m’étaismis. Il repose la question de savoir quel organe estmalade. Intérieurement je prie. Réponse saccadée dupendule «fous-le dehors !» A ce moment là dans unréflexe d’auto-défense je me suis levé et j’ai dit uneprière déprécative telle que «au nom de Jésus va-t-en.» A ce moment là, dans la pièce à côté où l’épou-se de mon cousin qui préparait le repas, et n’était pasau courant de ce que nous faisions, s’effondre dansun cri ! Nous l’avons emportée à l’hôpital dans unétat semi-comateux et, ce ne sont pas les médecinsmais une prière de délivrance qui va la faire revenirpleinement elle-même.

Et ce qui me frappe le plus c’est que le fistonétait depuis six mois dans une sorte de problèmepsychologique, avec une anorexie grandissante queles médecins ne s’expliquaient pas. La prière dedélivrance sur la famille a complètement libérél’enfant de son problème psychologique. Je cite cetexemple car il y a une objectivité forte dans l’analy-se de tel cas.

Ce n’est pas mon cousin qui se trouve réagir aumoment de la prière déprécative mais c’est une per-sonne qui ne sait absolument pas ce que nous fai-sons, mais qui est liée familialement et liée par lapratique à ce qui se passe, à l’enjeu de la radiesthé-sie. Je pourrais multiplier ce genre d’exemples.

N° 195 – Mai-Juin 20186

– Est-ce que l’on peut vraiment multiplier cegenre d’exemple, est-ce que c’est vraiment trèsrépandu ?

Le phénomène du spiritisme est hélas très répan-du, jusque dans des écoles chrétiennes. Beaucoup dejeunes s’y essaient par jeu.

Un autre exemple

Une jeune fille est venue dans mon bureau. Elleavait, pour jouer, essayer, avec des amies d’invoquerdifférents esprits, des chanteurs décédés, etc.… puiselles ont invoqué Satan. On peut se dire que ce n’estpas Satan en personne qui va se déplacer parcequ’on l’invoque, on peut trouver beaucoup debonnes raisons, mais la jeune fille était là avec uneassistante sociale et sa maman car depuis cettefameuse séance elle était poussée au suicide. Desenvies suicidaires violentes la poussait vers lafenêtre, au point que les parents et l’enfant étaientprofondément déboussolés. Et comme par hasarddepuis ce moment là.

Encore une fois on peut invoquer bien des raisonspsychologiques etc.

Le fait est que lorsque l’on contacte les jeunes, etqu’ils sont en confiance, beaucoup avouent avoirpratiqué cela.

Ces esprits ne sont pas positifs Je voudrais revenir sur ce que j’ai dit, à savoir

que pour moi ces esprits sont incompatibles avecl’esprit de Jésus et ne sont pas positifs. On peut trèsvite me dire : «vous dites cela mais il y a des espritsbons et il y a peut-être des esprits mauvais.» A celaje réponds que dans les quelques exemples quej’ai donné les esprits se présentaient évidemmenttous comme des esprits bons puisqu’ils étaientguérisseurs. Sans avoir le temps de citer des casconcrets de personnes pratiquant de la magieblanche, c’est-à-dire invoquant des esprits en vued’un effet bénéfique, dans une prière chrétienne,lorsqu’ils acceptent de soumettre cela au discerne-ment du Seigneur Jésus, ce qui se révèle n’est pas dutout bénéfique. Il y a un ange de lumière, dont parleSt-Paul, qui lorsque on l’expose au discernementchrétien malgré apparemment des agissements bons,dévoile un visage qui n’est pas du tout celui que l’oncroyait. St Ignace dit : «Il faut bien que l’espritmauvais commence par donner un élément bonpour nous conduire sur le chemin où nous ne vou-drions pas aller.» Les esprits mauvais qui d’emblée

proposent des expériences négatives savent à qui ilsles proposent, mais comme, heureusement, la plu-part des gens sont quand même de bonne foi, ilscommencent par un chemin qui va d’abord dans lesens de la bienveillance envers le prochain, pournous conduire ensuite vers un chemin où nous nevoudrions pas aller.

Mise en garde contre les guérisseurs Combien de personnes ont un discernement un

peu simpliste, y compris des prêtres et religieux, quidisent que comme cela fait du bien c’est donc bon,et donc cela vient de Dieu. Nous sommes dans unereligion de liberté et qui n’est pas une religionmagique. Je peux dans la fine pointe de mon âmeavoir choisi le Seigneur et continuer par ignorance àposer des actes contraires.

Le fait que le guérisseur prie, assiste à la Messetous les jours, n’est pas un critère de vérité de cequ’il fait. Il est peut-être sincère, mais sincérité n’estpas vérité. Il faut rappeler que la parole de Dieudénonce toutes pratiques magiques, toutes pratiquesoccultes, même les pratiques magiques en vue defaire le bien, donc la magie blanche en vue de guérirest comprise dans ses mise en garde. Dans l’Ecritureil y a un nombre impressionnant de citations mettanten cause de telles pratiques. La bonne volonté et lerésultat positif ne sont pas suffisants pour la jus-tifier.

Incompatibilité fondamentale entre leyoga et le christianisme

– Pourriez vous nous dire un mot par rapportau yoga : le yoga “chrétien”, une soi-disantsimple gymnastique, une séance de relaxation ?

Les propositions du yoga sont de tout ordre,jusqu’à la relaxation etc. Je crois qu’en faitl’engouement d’aujourd’hui pour le yoga est plus larecherche d’une expérience spirituelle qui ne soitpas trop onéreuse. Je parle surtout pour les chrétiens,car une personne qui va vers le yoga à partir d’unhorizon de recherche spirituelle peut très bien vivrecette démarche comme moi-même je l’ai vécue. Il ya des maisons religieuses qui proposent des sémi-naires de yoga, certains prêtres donnent des cours deyoga. Il me semble qu’il y a effectivement le dangerde confondre une technique de relaxation avecune méthode de prière.

Et parler de yoga chrétien est une contradictiondans les termes.

7Mai-Juin 2018 – N° 195

Le yoga est une technique efficace, qui appar-tient à une tradition religieuse bien précise, l’hin-douisme, et qui conduit à une expérience de fusionavec les énergies cosmiques, le tout cosmique,considéré comme divin. C’est une expérience defusion avec des énergies naturelles créées et non pasvers une rencontre avec le Dieu personnel, avec leCréateur qui se révèle en Jésus-Christ.

Le yoga est une technique efficace pour mefondre dans le tout impersonnel, pour régresser enamont de toutes mes différenciations indivi-duelles, de tout ce qui fait que je suis un être unique,même de tout ce qui fait que je suis un individurationnel, posant des jugements pour rejoindrel’expérience du pur acte d’être qui est commun àl’homme, à l’animal, à la plante et à tout objet créé.

Donc c’est une démarche régressive vers lesein de la mère nature, la fusion avec le grandtout considéré comme étant divin.

Je ne vois pas comment une telle démarche peutêtre intégrée dans un projet spirituel chrétien, oupeut être posée comme introduction à une prièrechrétienne, puisque la prière chrétienne est toujoursune mise en état d’accueil de la visite du Tout Autre.Il a y des méthodes chrétiennes de prière dans les-quelles j’oriente toutes mes facultés vers Celui quidoit venir, vers Jésus, et la prière étant un dialogueavec le Seigneur dans une altérité bien sûr. Je nevois pas comment on peut introduire une prière rela-tionnelle dialogale par une démarche fusionnelle.Dans la prière nous sommes juste dans un état devigilance intérieure, ramassés à la fine pointe del’âme, là où je suis le plus intensément dans mon«je» personnel, tout ouvert à la rencontre de Dieu,alors que le yoga veut justement conduire au dépas-sement de ce qu’il considère comme une division, àsavoir le sujet personnel.

Je crois pouvoir discerner dans cet engouementpour le zen et le yoga une tentation de mettre lamain sur la rencontre avec Dieu.

C’est évident qu’il y a une pauvreté dans la priè-re chrétienne; je peux me disposer à accueillir Celuiqui vient me visiter, mais je ne peux pas mettre lamain dessus, je ne peux pas Le forcer à venir medonner l’expérience de la consolation. Et s’Il ne mevisite pas sensiblement, je sais dans la foi qu’Il estlà. Mais la rencontre qui me touche, je ne peux pasme la donner à chaque fois. La tentation du chrétienpeut bien être de contourner les épreuves de la nuitde la foi et de pouvoir se donner une expérience desérénité intérieure qui risque d’être confondue avecla paix intérieure que le Seigneur peut donner dansla prière. Le piège est là de confondre une sérénitépsychique, une sorte de suffisance dans cette

expérience de ma propre nature qui s’étend mêmejusqu’aux dimensions du cosmos – dans le cas d’uneexpérience très profonde – expérience psychique dumoi, qui prend des dimensions de plus en plusgrandes, avec cette pauvreté de la rencontre du jeavec le tu divin et de cette attitude d’humilité.

Il y a des options fondamentales qui sont derrièretout cela, sur la destinée de l’homme. Dieu appellel’homme à une communion transformante danslaquelle Dieu se communique à l’homme, tout enrespectant sa nature, dans une communion d’amour,tout en respectant la distinction des personnes.

Ce qui nous est proposé dans l’Evangile c’est unehistoire d’amour, or pour aimer il faut être deux.L’amour est la perfection de la relation entre deuxsujets personnels et c’est dans une relation de cetype là que Dieu se révèle et se communique. Dieuest amour, Il est trinité de personnes, et c’est à uneparticipation à cette relation trinitaire que Dieu nousinvite. La condition pour vivre cette transfigurationdans l’Esprit Saint c’est d’accepter d’être un “je”créé sous le regard du «Tu» incréé. Alors que ladémarche de l’Orient est une régression en amontde cette dimension personnelle, pour se contenterd’une béatitude naturelle, qui est de l’ordre de lanature mais qui n’est pas de l’ordre de la grâce, del’ordre du Créateur.

Texte intégral d’une interview du PèreVerlinde. Disponible sur CD chez : Les Amis deSt-François de Sales, CH – 1950 Sion – mail :info@amissfs.com

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Osservatore Romano, 08.06.2016«Vœux pour le ramadan… relancer le dialogue

et la collaboration entre les religions…

C’est le vœux principal contenu dans le messa-ge que plusieurs prélats catholiques ont envoyéaux fidèles musulmans à l’occasion de l’ouverturedu ramadan.»

Osservatore Romano, 22.02.2016«Le jésuite Fernando Cardenal, promoteur de la

théologie de la libération est mort… Ministre de laculture dans le gouvernement de Daniel Ortega…il fut suspendu “a divinis”. Mesures révoquéesen 2014.» [Donc par le pape François].

L’Osservatore Romano, 07.07.2016«L’Église que les catholiques ont donné aux

orthodoxes a été consacrée.»

N° 195 – Mai-Juin 20188