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8/8/2019 Du commerce de l'me et du corps
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Swedenborg, Emanuel (1688-1772). Du commerce de l'me et du corps. 1843.
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http://www.bnf.fr/pages/accedocu/docs_gallica.htmmailto:[email protected]:[email protected]://www.bnf.fr/pages/accedocu/docs_gallica.htmhttp://gallica.bnf.fr/http://www.bnf.fr/8/8/2019 Du commerce de l'me et du corps
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DU COMMERCEt)F.
L'AMEET DUCORPS;TBANXTDULATW
B.'EMmAMMEt.S~WEBEafMOUS,
.ParM.P-
imprim6 Londresen 4T8S.
PARIS,IMPRIMERIEADMINISTRATIVEDEPAULt)UP(Wr,Ruede GrencUe-Saint-Hener~,M.
iMS
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AVERTISSEMENT.
Une question obsctH'e, pi-neuse, pleine de d~eultes, etqui a exerce de to~8 le~ tempsla sagacit des ph~sopMSt qMont voutu peh~~ ~9;mystresde la nature-, c'est sjMtSdouteceUe de rutuon de l'a~e et ducorps~ et du pp~~e~e o!) (~9~-respond&ntceentpecesdeuiXjStt!~stalces~ Tr
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AVUm'ISSEMUNT.4
par les agents extrieurs, portele sentiment de cette commotion l'me. C'est le systme desmatrialistes, qui ne voient par-tout que la matire, et rien au-del. D'autres soutiennent qu'ily a opration instantane et una-nime entre les deux substances,
opration qu'ilsnomment har-
monie prtablie. Enfin un troi-sime systme est celui del'influence spirituelle, qui non-seulement parat le plus vrai-semblable,maisencore est le seulvrai, comme le dmontre l'au-teur'de ce petit Trait dont nousoffrons au public la traduction.
Ce systme n'est donc pasnouveau mais ce qui l'est, c estla manire dont l'auteur le d-montre, ses preuves, et lessublimes vrits qu'il annonce.On avait dit avant lui qu'il y
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AVERTISSEMENT. 5
avait une influence de l'me surle corps; mais on n'avait pas dit
qu'il y eut une influence sur1 me,et que sans cette influenceil n'y aurait point de vie, pointd'action, point de communica-tion par consquent entre lesdeux substances. Mais nous ne
chercherons point ici prvenirles lecteurs sur le mrite de cetouvrage, traduit depuis plu-sieurs annes en allemand et enanglais par de savants hommesqui n'ont pas ddaign d'y ajou-ter des claircissements et desnotes. Nous osons seulementnousflatter que les lecteurs sansprjugs et de bonne foi noussaurons quelque gr de leur
avoir fait connatre un ouvragedevenu trs-rare, ainsi quetousles autres du mme auteur. Ceserait ici le lieu de parler de la
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AVERTISSEMENT.6
personne et des crits de cethomme extraordinaire on yverrait un homme embras dsson enfance de l'amour de la v-rite, consacrer tous les momentsd'une trs-longue vie l'tudede cette vrit, parcourir lesdiffrentes contres de l'Europe
pour ychercher des connais-
sances qu'il jugeait ncessaires son plan, publier le fruit deses travaux et de ses dcouvertessans emphase, sans prtentionet dans l'unique vue du biengnral bon citoyen, bcmami, en un mot, un vrai phi-losopiM, un vritable sage, nonde ces sages en spculationtels qu'on en voit tousles joups,mais
qui joignait
la thorie lapratique de toutes les vertuson y verrait un savant non moinsdistingu par la profondeur de
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AVERTISSEMENT. 7
son gnie, que parla vaste ten-due de ses connaissances dansles mathmatiques, la physique,l'histoire naturelle, l'anatomie,la mtaphysique, la thologie.Mais on peut consulter les Mer-veilles Ciel et de ~~yz/er~Jouvrage du mmeauteur~traduitdu latin, imprim Berlin, iy8a,et ou le traducteur a rassembl la tte du premier volume toutce qu'il a pu trouver sur la vieet es crits de Swedenborg.Nous nous contenterons de don-ner ici une notice de tous sesouvrages imprims, trop peuconnus jusqu'aujourd'hui, maisbien dignes de 1tre.
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CATALOGUE
MSOtJVMGEStMi'R'MS
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Ceuxmat~oed'un ontet
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cet a{;eont donn de pareillea preuves-de gnie et detalent pourla. posie. f"it rveut ce qu'i! aime, et. lorsqu'il !e fait,
il le nommebien. Que le vrai appar-tienne a la sagesse, c'est que toute
sagesse procde des vrits, et quemme tout le bien que le sage penseest vrai et devient bon, lorsqu'il leveut et le met en pratique. Quiconquene distingue pas ces deux rceptaclesde vie, qui sont la volont et {'en-tendement, et ne s'en forme point unenotion bien claire, s'efforceen vain deconnatre l'influence spirituelle. Car ilse fait une influence dans la volont,une autre dans l'entendement; dansla volont influe le bien de l'amouret dans l'entendement le vrai de la
sagesse; l'un et l'autre procdent deJhovah Dieu, immdiatement par lesoleil, au milieu duquel il est, etmdiatcment par le ciel angtique.Ces deux rceptacles, la volont etl'entendement, sont aussidistincts quela chaleur et la lumire; car la vo-ioufp reoit la chateur du ctf!, la-
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ET D U CORPS. 37
4
quelle dans son essence est amour, etl'entendement reoit la lumire du
ciel, qui dans son essence est sagesse,comme il a dj t dit. Il y a uneinfluence de l'esprit de l'homme dansses paroles, et une autre dans sesactions; l'influence dans les parolesprocde de la volont par l'entende-
ment,et l'influenc dans les actions
procde de l'entendement par la vo-lont. Ceux qui ne connaissent quel'influence dans l'entendement et
ignorent l'influence dans la volont,et qui raisonnent et concluent en con-
squence, sont comme des borgnesqui ne voient les objets que d'unct ou comme des manchots quitravaillent pniblement d'une seule `
main, ou enfin comme des boiteux
qui marchent en sautillant avec un b-ton sur un seul
pied.Par
ce quivient~
d'tre dit on voit'clairement que lachaleur spirituelle influe dans la yo-lont de l'homme, et y produit tebien de l'amour, et que ia lumire
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DUCOMMERCEM t.'AME38
spiritueiie inHue~dans son entende.ment et y produit le vrai de la sa-
gesse.
V:.
Cesdeuxchoses,chaleuret lumire,ouamouretsagesse,influentconjointementdeDieudanst'&medel'hommepar l'medansl'esprit,etdel danslessensducorps)lesparolesetlesacttons.
8. Jusqu' prsent les hommes in~struits ont enseign qu'il y a une in-fluence spirituelle de r~tne dans le
corps; mais ils n'ont pas dit qu'ij yet une influence dans rame et p~Famdans lecorps, quoique ron s~c~eque tout bien de !'atB
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ET DU CORPS. 39
source, et veut cependant y trouverdes eaux vives, ou comme celui quicherche l'origine d'un arbre dans saracine, et non dans la semence; ouenfin comme un homme qui examineles principes, sans remonter au prin-cipe. Car l'me n'est point la vie ensoi, mais elle est le rceptacle de lavie qui procde de Dieu, qui est la vte
en soi: et toute influence vient deDieu; ce qui est design par ces paro-les 7a/Mpa 2)MK~oM~?adans lesnarines de ~cwMe une aine de f
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DU COMMERCE DE LAME4o
et que l'intime, ou premier rcepta-cle de l'homme, est son me, pourbien comprendre cette influence, ilfaut commencer par Dieu, et non
point par une station intermdiairecar alors la doctrine de l'influenceserait commeun char sans roues, oucomme un navire sans voiles. Celatant, j'ai d parler d'abord du soleil
du monde spirituel, au milieu duquelest JhovahDieu, article ni, et ensuitede l'influence de l'amour et de la sa-
gesse, et par consquent de la vie,articles v et v. Que la vie influe deDieu dans l'me de l'homme parl'me dans l'esprit, c'est--dire, dansses affections et ses penses, et de ldans les sens du corps, les paroles etles actions, c'est que ces choses ap-partiennent la vie dans un brdresuccessif;carl'esprit (me/M)est subor-
donn l'me(a/M), et le corps estsubordonne l'esprit. L'esprit a deuxvies, l'une dela volont,l'autre del'en-tendement la vie de la volont est le
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ET DU CORPS. 4i
bien de l'amour, dont les manationssont appeles affections, et la vie del'entendement est le vrai de la sagesse,dont les manations sont nommes
penses; et c'est par ces affections etces penses que.l'esprit vit. La vie du
corps est les sensations, la parole etlesactions toutes ceschoses viennentde l'meparl'esprit, commeon levoit
par l'ordre dans lequel elles s'excu-tent ce qui sera trs-vident pour le
sage, mme sans un grand examen.L'me huma~ae tant une substancespirituelle suprieure reoit l'in-fluence immdiatement de Dieu; maisl'esprit tant une substance spiri-tuelle infrieure l'me reoit l'in-fluence de Dieu mdiatement parle monde spirituel et le corps tantune substance de la nature, que l'onnomme matire, reoit l'influence de
Dieu mdiatement par le monde na-turel. Nous verrons dans les articlessuivants que le bien de l'amour et levrai de la sagesse influent conjointe-
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D U COMME RCE D E L 'AMK42
Oient, c'est--dire unis ensemblede Dieudans l'me de l'homme, maisque dans leurs progessious ils sontspars par j'homme, et ne sont reu-nis que dans ceux qui se laissent con-duire par Dieu.
VII.
Le soleildu mondenature)estpurfeu;et temondede la natureexisteetsubsisteparcesoleil.
g. Tout le monde sait par sa pro"pre exprience par les notions dessens et par les crits publis sur cettematire, que la nature et soninonde,par lesquels on entend les atmosph-res et les terres quel'on nommep)a-ntes. parmilesquelles est notre globeterrestre, ainsi que toutes et chacunedes productions qui ornent tous les
ans la surface de ce gtobe chacun,dis-je, sait que toutes ces choses sub-sistent uniquement par le soteUquiestleur centre, et qu'il est prsent par
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ET DOCORPS. /Ptout par les rayons de sa tumire, et
par sa chaleur. Or, comme il s'ensuitde l une perptuelle subsistance, laraison peut en conclure trs-certaine-ment qu'il y a aussi une perpmeUeexistence; car perptuettement sub-sister, c'est perptuellement exister.De l il suit que Jhovah Dieu a crle monde-naturel mdiatement parce
soleil. Nous avons dj dmontre queles choses spirituelles et les naturellesdiffrent essentiellement entre elleset que l'origine et la conservation deschoses spirituelles vient du soleil quiest pur amour, au milieu duquel estle crateur et conservateur de l'uni-vers ./eAoc
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D U COMME RCE D E L 'A ME44
la concentration de ses rayons dansmi foyer, d'ou il rsulte un feu trs-brlant et mme de la flamme, dontla citateur est de la mme nature quecelle du feu lmentaire. La grada-tion decette chaleur du soleilest selonles incidences; de l les climats et les
quatre saisons de l'anne. Par ce quivient d'tre dit, sans citer une infinit
d'autres faits, la raison peut conclure,d'aprs le tmoignage de l'exprience,que le soleil du monde naturel est
pur feu, et mmele feu dans toute sa
puret. Ceux qui ne savent rien de
l'origine deschosesspirituelles parleursoleil, et qui ne connaissent que l'ori-
gine des choses naturelles, ne peu-vent que confondre les choses spiri-tuelles avec les choses naturelles, etconclure, d'aprs lesillusions des senset de la raison, que les choses spiri-
tuelles ne sont que les naturelles pluspures, de l'activit desquelles excits
parla lumireet la chaleur, se formentla sagesse et l'amour; et comme ces
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~6 DU COMMERCE DE T/AME
se croient pourtant fort pntrants;car, disent-ils, qui ne voit pas quel'univers a pris naissance de la nature,et alors qu'est-ce que Dieu? sinon lecentre de cette nature, et autres sem-blables rveries dont ils se glorifientplus que les sages, des plus beauxra ison nements.
vm.
Parconsquenttoutcequiprocdedecesoleil,desoi-mmeestmort.
io. Quel est l'homme qui, parla lumire de son entendement, s'ilest uu peulevau-dessus dessensma*triels, ne voit point que i'amour estdesoi-mmevivant, et que ta prsencede son feu est la vie, et qu'au con'-traire le feu lmentaire de soi-mmeet respectivement est mort; par cons-
quent, que le soleil du monde spiri-tuel, tant pur amour, est vivant; etle s.oteUdu; monde naturel tant
pur feu, est mort et que de mme,
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ET DU CORPS. 47
tout cequi procde de ces deuxsoleilset existe par eux est mort ou vivant,selon son origine. H y a deux causesdans l'univers qui produisent tous leseffets, la vie et'la nature; elles les
produisent selon l'ordre, lorsque lavie excite la nature. Il n'en est pas demme lorsque c'est la nature qui ex-cite la vie; ce qui arrive chez ceux
qui mettent la nature, qui de soi estmorte, au-dessus et au dedans de lavie, et qui, d'aprs ces ides, s'aban-donnent entirement auxvolupts dessenset la concupiscence de la chair,et mprisent les choses spirituelles dei'ame et les rationnelles de, l'esprit.Ces gens-!sont appels Mor~ causede ce renversement de l'ordre; te!ssont tous tes naturalistes athes dansce monde, et tous les Satans dansl'enfer, tts sont aussi appels mo~
dans i'criture, comme dans Davi~se soiztattachs, Z?
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BU COMMER CE DE L'AME48
/Ht~ M.i'jce' t~M/M ~e~p.t commeles morts dece Mo/!
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ET DU CORPS. 4~
5
qui dvorent les cadavres comme desfriandises, et sentent les infections
spulcrales comme des parfums dli-cieux. Ces gens-l ne voient d'autreinfluence que l'influence physique ounaturelle; si cependant ils reconnais-sent une influence spirituelle, ce n'est
pas qu'ils en aient quelque ide, maisils parlent d'aprs un maitre.
IX.
Lespirituelserevtdunaturelcommet'hommed'unhabit.
11. On sait que dans toute opra-tion il y a uu actif et un passif, ou un
agent et un patient, etquerien n'existe
par l'un ou l'autre seuls. Il en est demme du spirituel et du naturel lespirituel tant la force vive est l'a-gent, et, le naturel tant la force
morte est le patient; de l il suit quetout ce qui dans le monde solaire acommenc et continue d'exister pro-cde du spirituel par le naturel, et
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5o BE COM5!ERCBDEt.'AME
cela non-seuiement dans les individusdu rgne animal; mais encore dansceux du rgne vgtt. On sait aussi
que dans toute opration il y a un
principe et un instrument, et quedansl'action ces deux choses paraissentcomme une seule, quoiqu'eties soientdeux bien distinctes. De l vientqu'ontrouve parmi les axiomes de la philo-sophie que la cause priucipaie et lacause instrumentale ne font qu'uneseule cause. It en est de mme pourle spirituel et le naturel, qui, dansl'action, paraissent n'tre qu'un seul,parce que!e spirituel est dans !e natu-re), coinm)a nbre est dans te muscle,et le sang dans les artres, ou commel pense est dans les paroles, et i'af-fection dans ies sons, et qu'il se faitsentir par l naturel, au moyen des
parolest dessohs. Onvbitctairement
paf ta que ie spirituel se revt du na-ture!, commet'homm d'un.habit. ]Le
corp~organique dent Mme s'tait re-
vtue estici compara ttithatbic,pa~e
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ET DU CORPS. 5
que ce corps couvre l'me, que l'mese dppouiiie et se dbarrasse de ce
corps commed'une enveloppe inutile,lorsque, par la mort, elle passe dumonde naturel dans son monde spiri-tuel. Ce corps vieillit aussi comme unhabit, mais non pas l'me, parcequ'elle est une substance spirituellequi n'a rien de commun avec les tres
muabtes de !a nature qui naissent,crpissent et prissent dans u;i tempsdtermine. Ceux qui ne considrentpas le corps comme le vtement ou
renveioppe de !'me, vtement qui ensoiest mort, et adapt seutemeut pourrecevoir les forces vivantes qui tn-~uent de.Dieu par rame, ne peuventque se trompere.n concluantque ramevit par sol, et~e corps de mme, et
qu'entre ia vie de l'amp et ce)!e ducrps H y a un~ ~mo/~e /?/a~e;ou metne que Ja v~ede i'ame ,iaNuedans ta vte du corps, ou ia vie ducorps dans'eUe de,mc, et conqt-ven~ ains.~ ~t'r~QU
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DUCOMMERCEMELAMESa
/~Mrc~, quoique tout ce que nous
voyonsnous prouve cette vent, quel'effet n'agit point par soi, mais parla cause qui l'a produit, que celle-cimme n'agit pas de soi, mais par uneautre cause suprieure, et qu'ainsirien n'agit que par une premirecause qui agit par soi, et cette cause
premire, c'est Dieu. De pins, la vie
est unique; elle ne peut tre cre,maiselle est trs-propre se rpandredans les formes organiquement adap-tes pour la recevoir, et ces formessont tous et chacun des tres de cetunivers cr. Plusieurs s'imaginentque t'~me est la vie, et qu'ainsil'homme qui vit par l'me vit par sa
propre vie, et ainsi par soi, et non
par cette influencede vie, procdantd Dieu; mais ces gens-l ne font
qu'embrouiller le nud gordien; ils
y confondent tous lesjugements deleur esprit par leurs fausses ides; del leurs erreurs sur tes choses spiri-tuelles ils s'engagent dans un taby-
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ET DU CORPS. 53
rinthed'ot'espritne peut ptus se tirer,pas mme l'aide du fil secourable dela raison. Eneffet, itss'ea&ucent,pour ainsi dire, dans des cavernessou-terraines, o ils vivent dans d'ter-neHestnbres,d'osortentdes erreurssans nombre; quelques-unes mmemonstrueuses; par exemple, que Dieus'est infus et transcrit dans les hom-
mes, et que par consquent chaquehomme est une divinit qui vit par soi,et qu'ainsi il fait le bien et est sage parsoi qu'il possde en soi la foi et lacharit qu'il les tire de soi et nonde Dieu, et autres erreurs dangereuses,telles que celles o sont en enfer ceux
qui, lorsqu'ils taient dans le monde,ont cru que la nature vit, ou que parson mouvement elle produit !a vie;ces malheureux lorsqu'ils regardentle ciel, voient sa lumire comme
de pures tnbres. J'entendis unjourune voix du ciel qui disait que si dansl'homme il y avait eu une tincelle devie qui ft de lui, et non de Dieu,
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Df COMMERCE DE /AMB~
le ciel n'existerait pas ri rien de ce
qu'il y a dans le ciel, et que parconsquent il n'y aurait point eu d'-
glise, et ainsi point de vie ternelle.
Voyez,pour de plus grands dtailssurcela, iesn* !3a jusqu' t36, dans
l'ouvr agede /MfM/' co/a~.
X.
Lespirituel,ainsirev&tu.faitquel'hommepeut~ivreici-basrationnellementetmoralement,etparlspirituellement.
ta. Du principe ci-dessus tabli.,que l'me se revt du orp&, eotMHt;l'homme d'ua habit, on petit tirercette conclusion.Car rame ut&uedatts
t'esprit, etpat'espritdattsit)eofp&,et porte avecsoi la vie, qu'etie reoiteontinuetlement de Dieu, et ta trams-met ainst mdiatement au corps j o,
par l'union la plus troite) eHefaiitque le corps parat vivre; del etde miUepreuves tires de!'exprteMe&,it est vident que le spirituel uni au
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DU C OM MERCE DE L'AME56
raisin, la liqueur savoureuse dansune poire, ou l'odeur aromatiquedanslacannelle; les fibresde t'ponge,du raisin, de la poire, de la cannelle,sont des matires qui de soi n'ont au-cun got, ni odeur; mais elles tirentl'un et l'autre des fluides qui sont enellesou autour d'elles; c'est pourquoi,si vous en exprimez ces fluides, ce ne
sont plus que des firsmorts. H en estde mme des organes du corps; si lavie en est te. Que l'homme soit rai-sonnable par l'union du spirituel avecle naturel, cela se prouve par l'ana-
lyse de sa pense et qu'il soit moral
par l'honntet de ses actions et la
politesse de ses manires. Voil deschoses que l'homme doit la facult
qu'il a derecevoir l'influencequi vientde Dieu par le ciel anglique, sjourde la sagesseet de l'amour, et par con-
squent de la rationalit et de la mo-ralit. Par l on voit que le spirituelet le naturel, unis dans l'homme, font
qu'il vit ici-bas spirituellement. Cs
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E T D U CORPS.S7
qui arrive aussi aprs la mort, quoi-que d'une autre manire, parce quel'me de l'homme est alors revtued'un corps substantiel; comme ellel'avait t d'un corps matriel dans cemonde nature!. Plusieurs s'imaginentque les perceptions et les penses de
l'esprit tant spirituelles influent tou-tes
nues, etnon
pardes formes
orga-nises mais ils se trompent fort,parce qu'ils ne font point attention l'intrieur de la tte, o les percep-tions et les penses sont dans leurs
principes; ils ne voient pas que danscette partie sont contenus le cerveauet le cervelet, composs des substan-ces cendre et mdullaire, et ren-fermant des glandes, des canaux, descloisons; le tout contenu et entourpar la dure et la pie-mre ou les m-
ninges,
et
que l'hommepenseet veut
bien ou mal, selon l'tat bon ou mau-vais de tous ces organes; et que parconsquent il est raisonnable, selont'infbrma!ion organique de son' es-
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D" C OMMERCE DB L'AM E58
prit (a). Car la vue rationneUe de
l'homme, qui appartient l'entende-
ment, serait nu)[e,sans les formes or-
ganises pour la rception de la lu-
mire spirituelle, comme sa vue na-
turelle sans les yeux, et ainsi du reste.
XI.
La rception de cette innueice est conforme
l'tat de t'amour et de la sagesse dansl'homme.
i3. Nous avons dmontre ci-dessus s
(a) Il ne faudrait pas conclure que l'hommen'est pas libre, parce qu'il pense et veut bien onmal, seton !a confprnf)ationbien outna) organisedu cerveau;
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ET HT)GOMS. 59
que l'homme n'est point la vie, mais
l'organe de laviede Dieu; que l'amouruni avec la sagesse est la vie, et queDieu est l'amour et la sagesse mme,et par consquent la vie; de l il suit
que plus l'homme aime la sagesse, ou
plus la sagesse est dans le sein det'amour en lui, plus il est l'image de
Dieu, c'est--dire le rceptacle de
la vie procdant de Dieu et qu'aucontraire, plus il est dans l'amour op-pos, et par l dans la folie, moins il
reoit la vie de Dieu, et ptus il reoitla vie de l'enfer, laquelle vie est ap-peta mort. L'amour et ta sagesse nesont point la vie; mais ils s
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60 DUCOMMERCEDEt.'AME
hommes,dans lesoiseaux et les btesde toute espce, et mme dans les
vgtaux qui germent alors'et fructi-fient. Car les douceurs de l'amouret les charmes de la sagesse dilatentles curs et les disposent a la rcep-tion, comme la joie fait panouir la
/ace, et la dispos l'influence des
voluptsde l'me. L'homme
quel'a-
mour de la sagesseaffecte est com-me le jardin d'Eden, o sont deuxarbres, l'un de la vie, et l'autre de la
~c~ence du bien et du mal l'arbre de
~t~ est la rception de l'amour et de
MJ~Sagesse de Dieu, et l'arbre de lacience du bien et du mal est la r-
eption de l'amour et de la sagesse desoi-~me; l'homme qui reoit de soi-
JM)j~~ et la sagesse, croit tresa~~cbmme Dieu mais il est reelte-
ment~pu celui-l est vritablement
sage qui les reoit de Dieu, et quicroit qu'il n'y a de sage que Dieu seul,et que l'homme est sage autant'qu'ilcroit cette vrit, et d'autant plus
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ET DU CORPS. 61
6
qu'il sent la vouloir. Voyez pour un
plus grand dtait sur ce sujet, dans
l'ouvrage del'OM/'coM/M~c~, nt 132 136. J'ajouterai ici un secret du ciel,qui confirme ce que j'avance; savoir,que, tous les anges du ciel tournentle sinciput vers le Seigneur commesoleil, et que tous les anges de l'enfertournent vers lui l'occiput que ceux-
ci reoivent l'influence dans les affec-tions de leur volont, qui en soi sont
concupiscences, et y font accorderleur entendement; mais que ceux-l
reoivent l'influence dans les affec-tions de leur entendement, etyJfontaccorder la volont, et par cons'
quent les uns sont dans la sagesse, etles autres dans la folie; car l'enten-dement humain rside dans le cer-veau, qui est sous le sinciput, et lavolont dans le cervelet qui est dans
la rgion de l'occiput. Qui ne saitpoint que l'homme insens par leserreurs qu'il adopte lche !a bride ses mauvaisdsirs, et les appuiepar
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D U COMME RCE NE t .' AME6~
les raisons quelui fournit son enten-dement; et que celui, au contraire,nui est devenu sage par les vrits,voit quelles sont les passions de savoiont et lesrprime? L'homme sageagit ainsi, parce qu'il tourne sa facevers'Dieu, c'est--dire croit en Dieu,et non en soi mais l'insens agit au~
trement, parce qu'il dtourne sa face
de Dieu, c'est--dire croit en soi, etnon en Dieu croire en soi, c'estcroire
qu'on aime et qu'on est sage par soi,et non par Dieu; et c'est ce qui est
dsign par M~nge~: l'arbre descience
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ETDTCORPS. 63 /)lumire et de la chaleur dans les v-
gtaux, qui fleurissent et fructifientselon la contexture des fibres qui les
composent, et ainsi suivant la rcep-tion de l'influence. On peut aussi l'-claircir par l'influence des rayons delumires dans les pierres prcieuses,qu'ils modifient en couleurs selon.la
position des parties dont elles sont
composes,et par consquent selon larception. On peut encore en prendreune ide claire par les prismes et parles eaux de pluie, au moyen desquelson voit une infinit de couleurs selonles incidences, les rfractions, et parconsquent seloi la rception de lalumire. Il en est de mme pour lesesprits humains, quant la lumire
spiritueHe. qui procde du Seigneurcomme soleil, et influe eoutinueUe-ment, mais est diffremment reue.
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6/{ DU COMMERCE J'B 1/AME
XII.
L'entendementdansl'hommepeuttretevdanslatumire,c'est--diredansla sagesseosonttesangesduciel,selonlaculturedelaraison,etsavolontpeuttrelevedans)achaleur,c'est-diredansl'amourosonttesanges,seloniesactionsdesavie maisl'amourdelavo-lontnepeuttrelevqu'autantquel'hommeveutetfaitcequelui enseignelasagessedet'entendement.
t4. Parl'esprit de l'homme on en-tend ses deux facults appeles enten-dement et volont: l'entendement estle rceptacle de la lumire du ciel,qui dans son essence est sagesse, etla volont est le rceptacle de la cha-leur du ciel, qui dans son essenceestamour, comme on l'a vu ci-dessusces deux choses, sagesse et amour,procdent du Seigneur, commesoleil,et influentdans le cieluniversellementet particulirement; de l, la sagesse
et l'amour dans lesanges; etdemmedans ce monde matriel universelle-ment et particulirement; de l, la
sagesse et l'amour dans les hommes.
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ET DU CORPS. 65
Or, cette sagesse et cet amour proc-dent de Dieu ensemble; ils influent
galement ensembledans les mes des
anges et des hommes mais ils ne sontpas reus ensemble dans leur esprit;car, d'abord, la lumire qui fait l'en-tendement y est reue, et ensuitel'a-mour qui fait la volont, et cela estainsi
parune
sage prvoyance, parceque tout homme doit tre cre denouveau, c'est--dire, rform, ce quise fait par l'entendement. Car il puiseds son enfance les connaissances duvrai et du bon, qui lui enseignent bien vivre, c'est--dire vouloir et faire le bien ainsi la. volont seforme par l'entendement. C'est pourcette fin qu'a t donne t'hommela facult d'lever son entendement
presque la lumire dans laquellesont les
angesdu
ciel,afin
qu'ilvoie
ce qu'il doit vouloir et faire pour trecontent dans cemonde pour le temps,et heureux aprs sa mort pour l'ter-nit: il est heureux et content s'il
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6g bf COMMBME DE L'AMK
acquicri.ia sagesseet retient savolontsous l'empirc de la sagesse; maisin-fortun et malheureux s'il soumetson entendement sa volont la rai-sonen est que la volont ds la nais-sance, est porte au mal et au crime;c'est pourquoi, s'il ne la rprimaitpar l'entendement, l'homme se prci-piterait dans les crimes les plus hor-ribles, et mme, pousspar sa naturefroce, il pillerait, il massacrerait
pour son plaisir tous ceux qui ne se-raient pas de son parti ou qui ne ku
plairaient point. De plus, si l'enten-dement ne pouvait tre perfectionnsparment, et ta volont par t'enten-dement, !'hommene serait point hom-me, mais une bte. Car sans cette
sparation et sans t'tvation deFendement au-dessus de lavolont, il
n'aurait pu penser, ni parler d'aprssespenses, mais seulement montrer,par un son quelconque, son affec-tion; il n'aurait pu non plus agir parraison, mais par instinct; encore
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NT DU COEM. 6ymoins aurait-il pu connatre les cho-ses qui concernent Dieu, et par elles
Dieuhti-meme, ni par consquenttre uni lui, et vivre ternellement.Car Htomme pense et veut en appa-rence par lui-mme, et cette appa-rence est une rciprocit d'union; eneffet, il n'y a point d'union sans rci-
proque,comme il
n'y
a
pointd'union
de l'actif avec le passif sans ractif.Dieu seul agit, et i'homme reoit Fac-tion, et ragit en apparence pa:r soi;mais dans le vrai, c'est par Dieu qu'ilagit. De ce que nous venons de direbien compris, on peut voir quel estl'amour de la volont de l'homme,s'it est tev par l'entendement et
quel il est, s'U n'est point lev, et
papeonsquentquet est l'tat del'hom-me. Mais quel est tat de l'homme,si l'amour de ta votont n'est pointlv par t'entendement? C'est ce'quenous allons claircir par des comparai-sous.t est comme un aigle qui pretdson essordans les airs ds qu'Haper-
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DUCOMMERCEDBL'AME68
oit au-dessous de lui quelque proiecapabie de tenter son apptit, commev
poules, oisons, agneaux, il se pr-cipite dessus l'instant, l'enlve et ladvore; il est commeun adultre, quicacheune femmede mauvaiseviedansun lieu bas et secret de sa maison, etmonte de temps en temps dans les au-tres
appartements,ou il
parle sage-ment de la chastet avec ceux qui s'ytrouvent; mais un moment aprs, s'-
chappant du milieu de la compagnie,il descend dans ce lieu secret et vaassouvir sa passion avec cette femme
perdue il est encore semblable unvoleur qui se campe au haut d'unetour o il feint de faire la garde; ds
qu'il aperoit en bas quelque objet de
rapine, le voil qui se hte de descen-dre, et se met piller il peut aussitre
comparaux mouches
des marais,qui volent en troupe sur la tte d'uncheval.qui galope mais qui, lorsquele chevats'arrte, s'loignent, et vont
se replonger dans leurs marais. Te!
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PT DU CORPS. 69est l'homme, dont la volont ou l'a-mour n'est point lev par l'entende-ment en effet, il vit alors dans la
fange, plong dans les immondices dela nature et les volupts des sens. Iln'en est pas ainsi de celui qui, par la
sagesse de l'entendement, dompte tesamorces des passions de sa volontchez lui, dans la suite, l'entendement
fait une alliance conjugale avec la vo-lont, et consquemment la sagesseavec l'amour, et y cohabitent pourtoujours avec toutes leurs dlices.
XIII.
Il enestbienautrementdanslesbtes.
j 5.Ceuxqui jugentd'aprs la seule
apparence des choses qui se prsen-tent leurs sens concluent que les
btes ont la volont et l'entendementcommeles hommes,et que par con-
squent la seule diffrence qu'il y a,c'estquel'homme peut parler, et non-
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DU COMMER CE DE L'AME~0
cer ce qu'il pense et ce qu'il dsire, etla bote seulement exprimer tout celapar un sqp quelconque. La vrit est
pourtant qu'il n'y a dans les btes nivolont ni entendement mais seule-ment quelque chose qui en tient lieu,et que les savants dsignent sous lenom d'analogue. L'homme est tt,
parce queson entendement
peuttre
levp au-dessus des dsirs de sa vo-lont, et par ta les connatre, les voiret les modrer; mais la bte est tel!e,parce que ses dsirs la portent fairetout ce qu'elle fait. Ainsi ce qui dis-
tingue l'homme de ~abte, c'est quedans celui-cila volont est sous la d-
pendance de l'entendement, et dansla bte, au contraire, l'entendementest sous l'empire dela volont. De lon peu,t tirer cette consquence, quel'entendement de l'homme est vivant,et par consquent un vrai entende-ment, parce qu'il reoit la lumire quiinflue du ciel, la prend et la sent cpm.me tant ea soi, et par elle pense et
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E T D U CORPS. 7~
produitles Ides les plus v arie s co m-
me de lui-mme, et que sa vol ont est
vivante, et par ia une vritable vo-
Jont) parc~q'eiie reoitl'amour
qui
iaHue du ci~, et pat' !c moyen duquel
i!agit
cdmm' de tui-mme. C'est tout
!e contraire dans les b tes. Ainsi ceux
qui pensent d'aprsles
passionsde
leur volont sotit semblables aut
btes et tume dans !e nionde spiri-
tuel ilsparaissent
de loin comme des
btes ils ag is sen t au ss icomm'e ttes,
aveeeette seule diferMtcequ'its peu-
vent a~ir autrements'i)s te veulent.
Mais C UXquf rpriment par
!'
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D U COMME RCE D E L'AME
aveugle; de l vient que la bte nesait point et ne comprend point ce
qu'elle fait, et cependant elle agit;mais elle agit par l'influence proc-dant du monde spirituel, et cette ac-tion dans la bte est ce que nous nom-mons instinct. On s'imagine que labte pense et comprend ce qu'ellefait mais cela n'est point elle est
seulementporte agir par un amournaturel qui lui est implant ds lacration, et par l'aiguillon de ses sens
corporels. Si l'homme pense et parle,c'est uniquement parce que son en-tendement peut tre spar de sa vo-
lont, et levjusque dans la lumiredu ciel; car l'entendement produit la
pense, et la pense les paroles. Si lesbtes agissent conformment aux loisde l'ordre graves dans leur nature,~t quelques-unes mme moralement
et raisonnablement en quelque ma-nire, bien diffrentes en cela de cer-tains hommes, c'est que leur enten-dement est l'obissance aveugle des
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KTHUCOXPS.
7
dsirsde leur volont, etque par l elles'l'ont pu pervertir ces dsirs par demauvais raisonnements comme ontfait tes hommes.Il faut observer quepar la volont et l'entendement des
btes, dans ce qui vient d'tre dit,j'entends ce qui en tient heu, t'M-
/e~He. Ce mot analogue vient d'unmot grec qui dsigne l'apparence (a).
La vie de la bte peut tre compare un noctambule qui marche et agitpar sa seule volont tandis que sonentendement est assoupi; un aveu-
gle qui va dans les rues conduit parun chien; un imbcile qui, par l'u-
sage et l'habitude, fait un ouvrage se-lon ls rgles; enfin un homme quin'a point de mmoire, et par cons-
quent priv d'entendement, qui ce-
(a) Analogue en grec cheo'~o; (analogos) vientd'~a qui en composition marque similitude, res-
semblance, et de ~o~ot, discours, parole, raison,
opinion; analogue signifie donc ressemblance, sem-blable eu apparence.
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nu r.OMMMf.E DE t.'AME74
pendant fait ou apprend a se vtir,
manger, aimer le sexe, aller dansles places de maisons en maisons et faire tout ce qui flatte sessens et sesdsirs charnels, par les amorces des-
quels il se laisse conduire, quoiqu'ilne pense point, et par consquent ne
puisse parler. Par l on voit combiense trompent ceux qui croient que les
btessontdouesdela raison,et qu'el-les diffrent des hommes seulementpar la formeextrieure, etparce qu'el-lesne peuvent noncer leurs penses.De ces faussets plusieurs osent con-clure que, si l'homme vit aprs samort, la bte vivra aussi, et que d'unautre ct, si la bte nevit point aprssa mort, l'homme ne vivra pas noa
plus, et autres erreurs pareilles, nesde l'ignorance o ils sont sur la vo-lont et l'entendement, et sur les de-
grs par lesquels l'esprit de l'hommes'lvecommepar unechellejusqu'auciel.
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ET DU CORPS. ?5
XtV.
U y a troisdegrsdansle mondespirituelettroisdegrsdansle mondenaturel,jusqu'prsentinconnus,setonlesquelssefaittouteinfluence.
t6. En recherchant les causes parles effets, on trouve qu'il y a deux
espces de degrs: les uns renfermentles quantits antrieures et postrieu-res (priora et ~o~e~'o~), les autresles quantits plus ou moins grandes(/MS/wa' /0/'a). Les degrs quidistinguent les quantits antrieureset postrieures doivent tre appels~g'M ~ /!aM/eM/'ou .t~M/'e.t,et les
degrs par lesquels-les quantits plusoumoinsgrandessont distingues l'unede l'autre doivent tre nommsdegrs
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DU COMMERCE DE L'AMEy6par les particules. Les degrs de tar
geur ou continus sont comme les ac-croissements et dcroissements d'unmme degr de hauteur par rapport la largeur, longueur et profondeur;par exemple, du volumeplus oumoinsgrand de l'eau, de l'air, ou de l'ther,ou comme celui des masses de bois,de pierre, de mtal, etc. Toutes et
chacune des choses qui sont dans lesmondes spirituel et naturel sont parleur cration dans ces deux espcesde degrs, tant le rgne animal dansnotre monde en gnral et en particu-lier, que le rgne vgtal et le minralaussibien quel'tendueatmosphriquedepuis le soleiljusqu' la terre. C'est
pourquoi il y a trois atmosphres dis-tinctes l'une de l'autre selon les degrsde hauteur, tant dans le monde spiri-tuel que dans le mondenaturel, parcequ'il y aun soleildansl'uncommedansl'autre de ces mondes. Mais les atmo-sphres du monde spirituel sont sub-stantielles par leur origine, de mme
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nu C OMMERCE DE L'AME78
grs de sagesseet d'amour ceux quisont dans ie premier ciel sont danst'amour de savoir les vrits et lesbiens ceux qui sont dans le secondsont dans l'amour de lescomprendre,et ceux qui sont dans le troisimesont dans l'amour d'tre sages, c'est--dire de vivre selon ce qu'ils saventet comprennent. De mme que lescieux
angliques
sont
distingus
en
trois degrs, de mme aussi l'espritde l'homme est distingu en trois de-
grs, parce qu'il est l'image du ciel,c'est--direle ciel en petit de t~vient
que l'homme peut devenir ange del'un de ces trois cieux, et cela se faitselon la rception de l'amour et de la
sagesseprocdant du Seigneur; angedu premier ciel, s'il reoit seulementl'amour de savoir les vrits et lesbiens; ange du second ciel, s'il reoitl'amour de les comprendre et angedu troisime ciet, s'il reoit l'amourd'tre sage, c'est--direde vivre selonles vrits et les biens qu'il connat.
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ET DU CORPS. 79
Que l'esprit de l'homme soit distin-
gu en trois degrs conformmentaux cieux, voyez-en la preuve dans
l'ouvrage de ~~MM/*co/?/< n
2~0. Par ce qui vient d'tre dit, il estvident que toute influence spirituelledescend du Seigneur dans l'homme
par ces trois degrs, et qu'elle est
reue par l'homme selon le degr de
sagesseet d'amour o il est. La con-naissance de ces degrs est aujour-d'hui d'une trs grande utilit, parceque plusieurs les ignorant, vivent et
persistent dans le dernier degr, ousont les sens de leur corps, et qu'cause de cette ignorance qu'on peutappeler lestnbres de l'entendement,ils ne peuvent tre levs dansla lu-mire spirituelle qui est au-dessusd'eux. De l le naturalisme o ilstombent ds qu'its veulent examiner
la nature de l'me, de l'esprit et de sesfacults,et bien plus encore, lorsqu'ilsraisonnent sur le ciel et sur ia viefuture. On pourrait les comparer
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nC COMMJURCi!DEL'AME80
ces mnrisabfesastrologues qui, aprsavoir bien examin le ciel, ne vousdonnent que de vaincs prdictions; ces grands causeurs, qui parlent etraisonnent sur tout cequ'ils voient etentendent, avec cette diffrence pour-tant que ceux-ci mettent une ombrede jugement dans leurs dcisions; ades bouchers qui se croiraient de
grands anatomistcs, pouravoir exa-
min superficiellement les entraillesdes bufs et des brebis. C'est pour-tant une vrit que penser d'aprs lessentes lueurs de la lumire naturellenon c!aire par lalumire spirituelle,ce n'est autre chose que rver et queparier d'aprs ces penses,c'est parierau hasard comme les devins. Quantaux degrs dont il a t questiondans cet article, voyezl'ouvrage duZ~w< amouret de Divine sagesse,n 113jusqu' 28;, o il en est plusamplement trait.
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ET DU CORPS. 81
xv.
Lesfinssontdansle premierdegr,lescausesdanslesecond,etteseffetsdansletroisime.
t'y. Qui ne voit point que la finn'est pas la cause, mais le produitque celle-ci n'est point l'effet, maisle produit; et par consquent que ce
sont trois choses distinctes qui se suc-cdent par ordre? La fin chez l'hou-
me, c'est l'amour de sa volont; carce que l'homme aime, il se le proposepou)' but. La cause, c'est la rai'son deson entendement car~c'est par cetteraison que la fin recherche les causes
moyennes ou efficientes; et l'effetest
l'opration du corps par et selonla finIlet la cause.Il ya donctrois chosesdansl'homme, qui se succdent par ordrel'une l'autre, comme les degrs de
hauteur. Lorsque cestrois choses agis-sent, alors la fin se trouve dans lacause, et par la cause dansl'effet; ,c'est pourquoi elles coexistent toutes
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DU COMMERCE DE t/AMEga
les trois dans {'effet.De l vient qu'ilest dit dans la parole que chacun sera
jug selon ses uvres car la fin oul'amour de sa volont, et la cause oula raison de son entendement coexis-tent dans les effets, qui sont les mu-vres de son corps, et par consquentt'tat de l'homme entier s'y trouveaussi. Ceuxqui ignorent cela, et distin-
guent ainsi les objets de la raison, nepeuvent que borner leurs ides auxatomes d'picure, aux monades deLeibnitz, ou auxsubstances simplesdeWolf, et par l fermer, pour ainsidire, au verrou leur entendement,de manire qu'ils ne peuvent plus,mme l'aide de la raison, penser surl'influence spirituelle parce qu'i)sn'ont point d'ide d'une progression.En effet, ce dernier auteur dit de sasubstance simple qu'tant divise elle
t'st rduite rien. C'est ainsi que t'en-'tendement s'arrte sa premire )u-inire qui ne lui vient que des sens,et nepeutallerplus avant. Del vient
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fT DU CORP S. 83
qu'alors on s'imagine que te spiri-tuel n'est autre chose que le naturel
subtilis que la brute ainsi quel'homme est doue de la raison, et quel'me est un soufflesemblable celui
que l'homme exhale quand il meurt,autres rveries semblables qui
viennent plutt des tnbres que d
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DU COMMERCE BE L'AME84
de l'arbre. ]1y :t troissor'es d'amour:i'amour du ciel, l'amour du monde etl'amour de soi. L'amour du ciel est
spirituel, l'amour du monde est ma-triel, et l'amour de soi est corporel.Quand l'amour spirituel domine, toutce qui vient de lui, commeles formesde leur essence, est spirituel si l'a-mour principal estcelui du mondeou
des richesses,et par l matriel, toutce qui vient de lui, comme les pro-ductions de leur principe, est mat-riel de mme, si l'amour dominantest l'amour de soiou de la prmi-nencesur tous les autres, et ainsi cor-
porel, tout ce qui vient de lui est
corporel, parce que l'homme qui estdans cet amour ne pense qu' soi, et
par l plonge dans le corps toutes les
penses de son esprit. Donc, commeil a t dit ci-dessus/quiconque con-
nat l'amour dominant de quelqu'un,et les progressionsdesfinsaux causes,et des causes aux effets, trois choses
qui se succdent par ordre selon les
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F.TDU CORPS. Mr~
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(icgrs de hauteur, peut se natter deconnatre l'homme a fond. C'est ainsi
que ies anges du cielconnaissant tousceux avec lesquels ils parlent ils
distinguent leur amour au son deleur voix, leur visage ils voient leurintrieur, et leurs gestes leur tat.
XVt.
Parl onvoitquelleest Ilintluencespirituelledepuissonoriginejusqu'seseffets.
18. Jusqu' prsent on a faitvenir l'influence spirituelle de i'medans le corps, et non de Dieu dansl'me, et ainsi dans le corps, etcela parce qu'on n'avait encore riensu du monde spirituel et de sonsoleil, duquel viennent, comme deleur source, toutes les choses spiri-tuelles; ni par consquent de l'in-
fluence du spirituel dans le naturel.Maintenant comme il m'a t accorded'tre en mme temps dans le monde
spirituel et dans le monde naturel, et
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DCCOMMERCEDEL'AME86
par )a devoir l'un et l'autre monde,i'un et l'autre soleil, jeme crois obligde manifester ces choses car, quesert-il de savoir, si ce que l'ou saitun autre ne peut le savoir aussi ?Qu'est-ce que savoir sans faire partaux autres de sa science, sinon arnas-Herde grands trsors, les tenir ren-ferms, ou seulement les examiner
de temps en tempset les compter sansaucune intention d'en faire usage ?C'est la vritablement l'avarice spiri-tuelle. Mais pour connatre parfai-tement ce que c'est et quelle est l'in-fluence spirituelle il faut savoir ce
que c'est que le spirituel dans son es-sence, ce que c'est que le naturel, etenfin ce que c'est quef
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ET DU CORPS. 87
g. Aprs que j'eus crit ce qu'onvient de lire, je priai le Seigneurqu'il me ft permis de parler avecies disciples d'~n~ofe, de jDe~ca~p.!et de Leihnitz, afin de connatreleurs opinions sur le commerce del'me et du corps. Aprs ma prire
je vis autour de moi neufhommes,trois Aristotliciens, trois Cartsiens
et trois Leibnitziens. Les adorateursd'Aristote taient gauche, les sec-tateurs de Descartes a droite, et der-rire, les fauteurs de Leibnitz auloin et une certaine distance l'unde l'autre, je vis trois hommes quiparaissaient comme les coryphes, et
je compris que c'taient !es chefs oulesmatres eux-mmes.Derrire Leib-nitz tait quelqu'un tenant de la mainle bas de sa robe, et l'on me dit
que c'tait Wolf. Ces neuf person-
nages, se regardant mutuellement, sesalurent d'abord poliment, et semirent converser. Mais dansFinstantil s'leva des enfers un esprit tenant
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D U COMME RCE DE L ' MH88
dans la main droite une petite torche
qu'il agitait devant ieur visage; dstors ilsdevinrent ennemis, trois contretrois; ilsse regardaient d'un air mena-ant la fureur de contredire et dedis-
putertes saisit. LesAristotliciens,quitaient aussi scolastiques, commen-crent la dispute, disant Qui ne voit
poiut que les objets influent par les
sens dans l'me, de la mme manirequ'un homme entre par la porte dansla maison, et que l'me pense d'aprscette influence? N'est-il pas vrai quelorsqu'un amant voit sajeune amanteou sa fiance, sonoeil tincelle, et
porte l'amour dans son me? N'est-it
pas vrai qu'un avare, voyant desbourses pleines d'argent, les dvoredes yeux, et que cette ardeur passantde ses sens dans son me y excite ledsir de les possder?N'est-il pas vrai
que t'orgueitteuxs'entendant louer parrquelqu'un coute avec transport ces
louanges, qui passent de sou oreilledans son me? Les sens ne sont-ils
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KiDucoaps.
pas connue les canaux par lesquelsuniquement tout entre dans le corps?Qui peut, aprs cela et mille autres
exemplessemblables, ne pas conclure
que t'influenceest purement naturelleou physique? A cela les sectateursde Descartes rpondirent de la sorteHlas! vous parlez d'aprs les appa-rences. Ne savez-vouspas que ce n'est
pas l'it qui aime la jeune amantemais i'amc; que ce ne sont pas tessens du corps qui dsirent l'argent,mais l'me qu'enfin c'est l'me etnon les oreilles qui saisit les louanges?N'est-ce pas ta perception qui faitsentir, et la perception n'appartient-elle pas l'me et non au corps?i)Dites-nous, si vousle pouvez, quelleautre chose que la pense fait parierla langue et les lvres et quelle autrechose que )a volont fait agir l(s
mains? Or la pense et la volontappartiennent t'mc et non au
corps. Dites-nous donc qucile autrechose que l'me fait voir l'oeil enten-
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nu CQMMMCEDET.'AMEgocire ies oreittes et sentir les autresorganes? De l et. de mille autreschoses semblables, tout homme quis'eive ua peu au dessus des sensconclura que l'influence ne se fait
point du corps dans l'me mais del'me dans le corps; influence quenous appelons occasionnelleou spiri-tuelle. Les trois fauteurs de Lcib-
nitz, qui taient derrire les autres,levrent alors leurs voix et direntNous avons entendu les raisons desdeux partis, nous les avons compa-res, et nous voyons qu'en plusieurspoints lesunes prvatentsurtesautres.C'est pourquoi, si vous le permettez,nous allons vous mettre d'accord.
Interroges comment, ils repondireutIl n'y a point d'influence de )'medans le corps, ni du corps danst'me mais seulement une opra-
tion unanime et instantane de l'uneet l'autre ensemble, opration querotre clbre matre a dsigne parun nom bien significatif, en l'appe-'
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E T DU CORPS. 9'
tant harmonie prtabtie. Alors lemme esprit parut de nouveau avecsa petite torche, niais dans la main
gauche, et il l'agita derrire leurtte. Dans l'instant toutes leurs idesfurent dans la plus grande confusion,et ils se mirent tous crier Notreme ni notre corps ne savent plus onous en sommes. Terminons donc
ces disputes par le sort, et rangeons-nous du cot du parti pour qui le
premier sort tombera.Ils prirent trois
petits morceaux de papier, sur l'un
desquels ils crivirent :.Z/?MMCcp/.!7'~M
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D U COMME RCE D E L 'A ME9~
Nous sommes pour ce parti, puisquete sort le veut ainsi. Mais tout coupparut un ange qui dit: Ne croyezpoint que ce soit par hasard que cebillet de i'influ'encespiritucHeest sortile premier c'est par une permissionexpresse de Dieu. Car vous qui tesdans un tourbillon d'ides confusesvous ne voyez point la vrit de
cette influence mais la vrit s'estofferte eHe-mmea vos mains afin
que vous la suiviez.
~o. Unjour quelqu'un me demandacommentde philosophej'tais devenu
thologien. Je rpondis: de la mmemanire que des pcheurs furentj'aits
discipleset aptres par le Seigneur, et
j'ajoutai que ds ma plus tendre jeu-nesse j'avais aussi etc pcheur spiri-
tuel. H me dit encore qu'est-ce quepcchcur spirituel? Pcheur dans iesens spirituel de la parole, lui dis-je,signifiel'homme qui recherche et en-
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seigne les ventes naturelles, et quiensuite par le raisonnement s'ive
jusqu'aux vrits spirituelles. luter-
rog comment je dmontrerais cela,jedr., par ces passages de la parole Alors les eaux de la mer manque-Kront, le Heuve deviendra sec et aride, c'est pourquoi les pcheurs pleureront, et tous ceux qui jettent
t'nameon dans la mer seront dansKta tristesse. Isae, XtX, 5, 8. Les ~cc/~eH/'jd'Eugedi taient sur le fleuvedont les eaux taient saines s Its ctend~entteurs filetso il y avait
grand nombre de~o~'o/M de toute
espce comme le ~.)(W.w/!de la grande mer. Ezecli. XLVI1, Q,) o.Voil que je vais envoyer, dit Jlio.
vah, plusieurs pcheurs qui pche- ~'o~ lesfils ~Zf/'a/. Jrm. XVI,Il 16. Par l on voit pourquoi te
Seigneur avait choisi des pcheurspour ses disciples, et pourquoi il leurdit Suivez-moi, et je vous ferai ~e-cheurs ~'AoMfM~.Mat. IV, 8, .t0);
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DM COMMERCE CE jAME94
Marc. 1~ 16, at Pierre, iorsqu'Hil& .1, :A. 1l' U .J.
eut pris une grande quantit de pois-sons Ds maintenant vous ~f6/C.Zdes hommes. Luc. V, g, 10. Aprscela, je dmontrai {'origine do cette
signification de pcheur, par des pas-sages de l'Apocalypse rvfe; savoir,parce que l'eau signifie ies vritsnaturelles n 5o, 932, de mme que
le fleuve, n~*~og, 932. Le poisson,ceux qui sont dans ces vrits natu-relles, n" 45o, et par consquent les
pcheurs ceux qui recherchent et
enseignent lesvrits. Aprs quej'eusainsi parl, celui qui m'avait inter.
rog leva la voix et dit Maintenant
je puis comprendre pourquoi le Sei-gneur avait appel et choisi des p-cheurs pour tre ses disciples, et ainsi
je ne suis pas surpris qu'il vous aitaussi appel, puisque, commevous le
dites, ds votre plus tendre jeunessevous avez t pcheur dans le sens
spirituel, o'est-a-dire scrutateur desvrits naturelles; et maintenant vous
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E T D U CORPS. 93
FIN.
t'tes des vrits spirituelles, parceque ccHcs-ci sont fondes sur celles-ia. II ajouta, parce que c'tait unhommede bon sens, qu'il n'y a que le
Seigneur qui connaisse ceux qui sont
propres comprendre et enseignerles choses qui sont de sa nouvelleglise, et s'il y en a quelqu'un de tel
partoi les grands, ou parmi leurs
serviteurs. De ptus, dit-il, quet
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AVERTISSEMENT.
Nous joindrons ici, par forme desupplment, ce que Swedenborgdit duChevalblanc de l'Apocalypse, dansun
petit ouvrageintitul Dit Chevalblancdont il est parl dans ~poca~se; ot'on verra encoremieuxla maniredontl'auteur explique le sens mystique det'criture, dont on a vuquetquesexem-ptesci-dessus.Nousavonsomislescita-tionset les renvoisaux Arcanesclestes,que le lecteur n'aurait pu consulter,"ul'extrmeraret de cetouvrage, dont ilexistepeinesix exemplairesenFrance.
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DU CHEVAL BLANC
DONT II. EST PARL
DANS L'APOCALYPSE.
t. Dans FApoca!ypsede saint Jean,la parole (a), quant au sens spirituelou Interne, est ainsi dcrite: Je vis leciel ouvert, et il parut M/?chevalblanc, et celui qui tait dessus s'ap-pelait le /'
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DUCHEVALBLANC9~/// cM/r
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rement qu'il est question du verbe oude la parole, et que le verbe est le
Seigneur car il est dit Il s'appellele VuRBE DE DIEU, et ensuite 11
porte ec~ ~M/'son f~
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DU UHI~At. BLA.NCtu')
bien et vritable et combattant avec
justice, cause du vrai car le Sei-
gneur est la justice mme; ses yeuxsont uneflammede feu, qui signifieledivin vrai qui vient du Dieu bien deson divin amour; les diadmes qu'ilavait sur la tte signifient tous lesbiens et toutes les vrits de la foile nomque nulautre quelui ne connat
signifie queautre
quele
Seigneur,et celui qui it le revte, ne connatle sens intrieur de la parole; ta robeteinte de sang signifie la parole dansle sens littral laquelle on a fait
violence; les armes qui sont dansles cieux, qui.le suivaient sur desche-vaux blancs, signifient ceux qui sontdans l'intelligence de la parolequantau sensintrieur; vtues de fin blancet pur, signifie tes mmes, qui sontdans le vrai par le bien; te nom critsur le vtement et sur la cuisse, si-
gnifie le vrai et-le bien et leur ma-nire d'tre. Par ce que nous venonsde dire et par ce que nous dirons en-core, il est vident que dans ce pas-
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DE L'APOCALYPSE. 10!
sage de l'Apocalypse,il est prdit quevers le dernier temps de l'glise lesens spirituel ou interne de la parolesera rvl ce qui doit arriver alorsest aussi dcrit dans les versets T~,18, t g, 20 et at. Il n'est pas nces-saire d'expliquer ici plus en dtail
que telle est la signification de ces pa-roles, parce que nous l'avons fait dans
les ~ycaHe~ clestes.
2. Dans leslivres prophtiques de laParole il est souvent fait mention du
cheval mais jusqu' prsent on n'a
pas su que le cheval signifie l'enten-dement, et le cavalier, l'intelligenceet cela peut-tre parce qu'il parattrange et surprenant que telle soitla signification du mot cheval dans lesens spirituel et dans la Parole; maison peut se Convaincre que cetaest
ainsi par plusieurs passages, dont jeme contenterai de citer quetqucs-uns.Dans laprophtie d'Isral sur Dan onlit: Dan ~
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M CMTAL Bt.ANC!OS
le 6'~eHi~;un craste dans le sentier,?/?
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DE L'APOCALYPSE. !
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DU CHEVAL BLANCio6
rence vient de la mditation de l'en-tendement. Celieu s'appelle le conseildes intelligents et des sages. J'y ai vuaussi des chevaux hrillants et deschars igns, lorsqueque~ues-uns ontt enlevs dans le ciel ce qui e~aitl'indice qu'its avaienttinstruits dansles vrits de la doctrine cleste,qu'ilstaient devenus intelligents et ainsi
dignes d'tre enlevs dans le ciel.D'aprs cela on peut comprendre ce
que signifient le char ign et les che-vaux igns sur lesquels Elie fut en-lev dans le ciel, et les chevaux et leschars igns que vit le serviteur d'Eli-se, lorsque ses yeux furent ouverts.
4. Dans les glises anciennes onconnaissaittrs-biencequesigninaientles chars et les cavaliers, parce queces glises taient des glises repr-sentatives, et ceux qui en taient cul-
tivaient particulirement la sciencedes correspondances et des reprsen-tations. La signification de cheval,comme entendement, passa de ces
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M L'APOCALYPSE. O~
glises che7.les sages des environs, etmme dans la Grce: d'ou vient queies Grecs eu dcrivant le soleil, qu'ilsreprsentaient comme le dieu de la sa-
gesseet de l'intelligence, lui attribu-rent un char et quatre chevaux igns.En dcrivant le dieu de la mer, com-me la mer signifie les sciences quiviennent de l'entendement, ils lui
donnrent aussi des chevaux. Pourdcrire la naissance des sciences de
l'entendement, ils feignirent un che-val ail, qui d'un coup de pied faitsourdre une fontaine, auprs de la-
quelle habitaient neufvierges ou mu-ses,qui sontlessciences;carils avaient
appris des anciennes glises que parle cheval est dsign l'entendement;par les ailes, le vrai; par le pied, cequ'enseigne l'entendement, et par lafontaine, la doctrine d'o dcoulent
les sciences. Par le cheval de Troie,ils n'ont voulu reoreseuter autre choseque l'artifice de dtruire des murs queleur suggra l'entendement. Aujou)'-
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to8nu CHEVAL BLANC DE L'APOCi~PYPS!
d'hui mme, lorsqu'on veut dcrirel'entendement selonla manire de cesanciens, on le reprsente par le che-val volant ou Pgase, la doctrine parla fontaine, et les sciences par lesmuses; mais peiney a-t-il quelqu'unqui sache que le cheval signifie l'en-tendement dans le sens mystique, etmoins encore que ces significations
aient pass des glises anciennes re-prsentatives aux gentil
PtN,