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Le Magazine trimestriel de l’environnement Avril - Mai - Juin 2020 Numéro 62 Traitement des déchets DU DéPOTOIr à CIEL OUvErT à LA DéChArgE CONTrôLéE Coronavirus UNE PANDéMIE QUI CONFINE LA PLANèTE

DU DéPOTOIr à CIEL OUvErT à LA DéChArgE CONTrôLéE...BOSANGI - Le magazine trimestriel de l’environnement - Avril - Mai - Juin 2020 / N 61 5 1. Women’s Day Attacks in Bamenda

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Le Magazine trimestriel de l’environnement Avril - Mai - Juin 2020 Numéro 62

Traitement des déchets

DU DéPOTOIr à CIEL OUvErTà LA DéChArgE CONTrôLéE

CoronavirusUNE PANDéMIE QUI CONFINE LA PLANèTE

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BOSANGI - Le magazine trimestriel de l’environnement - Avril - Mai - Juin 2020 / N°61 3

Editorial

L’humanité est-elle en train depayer au prix fort le désir effrénéde quelques-uns à faire du profit à

tout prix ? Eux qui ont tiré de la terre lemaximum qu’elle pouvait donner pourprotéger les hommes.Il a été démontré que la réduction de labiodiversité a privé la planète de sesdéfenses immunitaires et du coupl’expose à toutes sortes d’agression. Lecoronavirus n’est pas une pandémiecomme les autres, car elle s’attaque auxsociétés en les obligeant à défaire le liensocial qu’elles ont mis tant de mal tisser.Aujourd’hui le maitre mot est leconfinement. Un enfermement sur soi.La suppression de tout rassemblement.La fermeture des établissements jugés« inutiles » comme les bars, lesrestaurants, les salles de concerts,l’annulation des manifestationssportives, ces grands rassemblementsdont Pierre de Coubertin disait qu’ellesétaient des creusets de socialisation,de rencontres entre les peuples. Unemanière de promouvoir le vivreensemble, de défendre le droit à ladifférence et de magnifier l’excellence.Avec la pandémie, la terminologieguerrière et répressive reprend le

dessus et Dieu seul sait ce queproduiront sur le plan sociétal lesdécisions de confinement, la fermeturedes frontières. Fini les principesélémentaires des droits de l’homme ?Le droit d’aller où l’on veut et comme onveut ?Il y a quelques mois à peine, c’était latragédie des migrants qui mourraient enpleine mer, jetés par des passeurs peuscrupuleux dans les océans affolés partant de misère. Et maintenant ? Qui vaencore charger les bateaux de la mort ?Qui va oser traverser les barrières

imposées par la pandémie ?En revenant sur cette question, votremagazine vous plonge au cœur d’undébat et des enjeux de société. Il met ledoigt sur l’engrenage des dérèglementsde l’environnement liés auréchauffement de la planète. Ceréchauffement dont on connait lescauses et que les activistes écologisteset autres citoyens favorables à la terre

n’ont cessé de dénoncer en criant audanger. Aujourd’hui, face à une telle pandémiedont il ne fait aucun doute qu’elle est leprolongement de toutes cescatastrophes que l’homme a causéespar vanité ou à cause de l’appât du gainou pire par simple égoïsme, la planètedoit resserrer les liens de solidarité. Le mythe de Sisyphe semble êtreenclenché et le puissant rocher peutdésormais écraser les certitudes deshommes. Comme à son accoutumée,votre magazine, lanceur d’alertes deserrements de la planète, revientlonguement sur les glissements eterrements de la terre. Il ouvre un dossier sur une question-clé: comment exploiter les sites quireçoivent nos déchets, cette matièrepremière secondaire, riche de nouvellespromesses d’un développementdurable ? Comment traiter ceux-ci ?Autant de questions dont on peutpenser qu’elles n’ont rien à voir aveccette tragique pandémie qui remet lespendules à l’heure où au fond devant lamort tous les hommes et les femmessont égaux.Personne n’est épargné : ni par sa

fortune, ni par sa position sociale ougéographique. Il reste cependant qu’il ya des pays voire un continent plusexposés que les autres. Comme lespays dits en voie de développement.C’est-à-dire la plupart des paysafricains. Alors il y un impératif devigilance. Un devoir de responsabilité etune conscience aiguë de la sauvegardedu futur pour nos enfants.

Bosangiune publication de Hysacam

B.P : 1420 Douala.Tél. +237 233 37 44 14Fax : +237 233 37 47 73

B.P. : 781 YaoundéTél. +237 222 22 13 79Fax : +237 222 22 53 44

Directeur de publicationMichel NgAPANOuN

Rédacteur en chefgarba AHMADOu

Secrétaire de rédactionInnocent EBODEOnt participé à ce numéro :Jean Loïc AMOugOu, Eric Vincent FOMO,Jator NJENYu, Boris NgOuNOu, JeanCélestin EDJANguE, Janvier NgWANZAOWONO

Direction artistiqueValentin OMBIBIMarque PlusTél : +237 696 69 84 [email protected]

Impression : Print Industry Tél : +237 233 42 63 93

Par Michel NGAPANOUN

COvID-19 : UNE PANDEMIE QUIBOULEvErSE LA vIE SOCIALE

Aujourd’hui, face à une telle

pandémie dont il ne fait aucun

doute qu’elle est le

prolongement de toutes ces

catastrophes que l’homme a

causées par vanité ou à cause

de l’appât du gain ou pire par

simple égoïsme, la planète

doit resserrer les liens de

solidarité.

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BOSANGI - Le magazine trimestriel de l’environnement - Avril - Mai - Juin 2020 / N°614

DE L’ENFOuISSEMENT SOMMAIRE Aux CENTRES DE TRAITEMENTSDES DéCHETSAu carrefour de plusieurs enjeux de civilisations, de société et de développement, cesite où l’on déverse les déchets, ce que l’on en fait, est un miroir du rapport de l’hommeà son environnement. De nombreuses choses ont changé et la manière même de dé-signer ces endroits où l’on décharge les déchets, le statut même du déchet et l’écono-mie circulaire ont permis les mutations tant au niveau conceptuel que des infrastructuresqui accueillent les déchets . Bosangi vous ouvre les yeux sur ce dossier brûlant.

Actualité

11 Déchetterie, décharge, centre d’enfouissement…

La danse des mots, Eric Vincent FOMO

12-13 De la décharge au CTD : les déchets à plusieurs enjeux,

Jean-Célestin EDJANGUE

14 Incendies sur les décharges, causes multiples, Jean Loïc AMOUGOU

15 Most dangerous dumpsite accident in Africa, Jator NJENYU

16 Les projets MDP au Cameroun, les deux centrales de captage

et de traitement de biogaz d’Hysacam , Boris NGOUNOU

17-18 Des sites aménagés en parcs de loisirs en Corée du sud,

Jean-Célestin EDJANGUE

Dossier

Sommaire

6-9

11-18

10

6 8 mars 2020 au Cameroun, par ici le bilan, Eric Vincent FOMO

7 Cameroun, des supers maires en lieu et place des délègues,

Boris NGOUNOU

8-9 Coronavirus, une pandémie qui confine la planète,

Jean-Célestin EDJANGUE

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BOSANGI - Le magazine trimestriel de l’environnement - Avril - Mai - Juin 2020 / N°61 5

1. Women’s Day Attacks in Bamenda and Galim, five suspects jailed, Jator NJENYU

2. Gouvernance locale, l’ere des supers maires, Eric Vincent FOMO

20-21Evènement

Kampala to become clean, Jator NJENYU

22-23

32

KAMPALA (OUGANDA)

Carte postale

33

Lutte contre les changements climatiques en Afrique, les medias en première ligne, Eric Vincent FOMO

Note de lecture

L’AFRIQUE, un marché d’avenir pour l’énergie dite propre ?Jean-Célestin EDJANGUE

25-26regards

MANU DIBANGO, Jean Loïc AMOUGOU

30-31hommage

Gestion des Ctd au Cameroun, ce qui change avec le nouveau code électoral,Boris NGOUNOU

ALASSANE DRAMANE OuATTARAIvory Coast's President Alassane Ouattara has stun-ned his critics by announcing that he will not run for athird term, putting pressure on other regional leadersto follow his example, writes the BBC Newsday'sJames Copnall from the main city, Abidjan.

MANu DIBANgOMort d’une légende

24réflexions

Alassane Dramane Ouattara, The Man of Surprises, Jator NJENYU

28-29Portrait

34Forum des lecteurs

21

Nouvelles d’ailleurs

Mort d’une légende

28

Exit les délégués du gouvernement. Place auxautorités élues au suffrage universel indirect pourun mandat de cinq ans.

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BOSANGI - Le magazine trimestriel de l’environnement - Avril - Mai - Juin 2020 / N°616

Actualité

La coïncidence de la 35èédition de la Journéeinternationale de la Femme

(JIF) avec l’abondante actualitépolitique au Cameroun (consécutiveau double scrutin législatif etmunicipal du 9 février 2020 ; Ndlr)est loin d’être un hasard. Le thèmeretenu : « Promotion de l’égalité etprotection des droits de la femme àl’horizon 2020 : dresser le bilan desactions menées, fixer un nouveaucap », a été l’occasion de mieuxadresser les questions del’autonomisation des femmes et deleur implication dans le processusdécisionnel. A ce niveauparticulièrement, les lignes ontbougé. Actuellement, le Camerounenregistre 58 femmes députés sur167, en attendant les résultats deslégislatives partielles du 22 marsprochain. Les femmes maires sontdéjà au nombre de 33 en 2020,contre 29 en 2013. Cette relativeavancée peut être mise à l’actif dela prise en compte par ElectionsCameroon (Elecam) descomposantes sociologiques et dugenre conformément à l’article 151du code électoral. Par ailleurs, on dénombre 26% defemmes sénatrices et 60 de femmespromues aux commandementsterritoriaux. 254 femmes serecrutent parmi les conseillersmunicipaux sur l’ensemble duterritoire national, tandis que 4d’entre elles sur 18 sont en postedans les hautes juridictions. 11femmes sur 47 sont directrices

d’hôpitaux. 144 femmes occupent leposte de proviseur dans lesétablissements publicsd’enseignement secondaire. LeConseil national de la Jeunesse duCameroun (Cnjc) est actuellementprésidé par une femme, FadimatouIyawa (une première en 11 ansd’existence), qui indique d’ailleursenviron 18% de représentativité desjeunes femmes dans les instancesde cette structure.

Beaucoup reste à faire….Alors que 2020 marque le 25eanniversaire de la Déclaration etProgramme d’action de Beijing(Chine), il faut reconnaître que desavancées ont été enregistrées dansla promotion de la parité selonl’initiative 50/50 d’ONU-Femmes.Toutefois, beaucoup reste à faire. Etle plaidoyer de la ministre de laPromotion de la Femme et de laFamille (Minproff), Pr. MarieThérèse Abena Ondoua, lors de lacélébration de la célébration du 8mars dernier est évocateur. « Nousespérons avoir une société où lesfemmes et les hommes sont égauxet ont les mêmes avantages, tantsur le plan social que politique », a-t-elle souhaité. En l’état actuel, des

contraintes persistent encore auniveau des entités comme leConseil constitutionnel ou lesfonctions de gouverneur de régionet de grand maire. Les petits pas de la promotion de laparité doivent donc amorcer leurvitesse de croisière. Lors de laprésentation en novembre 2019 deson rapport 2019 « The Power ofParity » sur la parité en Afrique, leMcKinsey Global Institute a révéléque le Cameroun est classé paysmoyen en matière de parité liée augenre sur le continent africain. Avecun score global de 0,59 sur 1, il y atout de même une progression versla parité au travail et dans la société.Selon les statistiques officiellesrévélées par Elecam, les femmesconstituent 52% de la populationtotale du Cameroun. Pour leséchéances électorales du 9 févrierdernier, l’on a enregistré 3,6 millionsde femmes inscrites sur les listesélectorales, contre 3,2 millionsd’hommes selon le Minproff. Mais,elles sont peu représentées dans lasphère politique. C’est le cas àl’Assemblée nationale avec moinsde 31,11% de femmes, au Senat26% et dans les exécutifscommunaux avec moins de 8%.

8 mars 2020 au Cameroun

PAr ICI LE BILAN

Même si les lignes ontb o u g é 2 5 a n s a p r è s l a« Déclaration de Beijing »,l’autonomisation de lafemme et la parité 50/50restent un défi.

Eric Vincent FOMO

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Actualité

C’est un fait historique auCameroun, consacré par la loi du24 décembre 2019, portant Code

général des collectivités territorialesdécentralisées. À l’exception de la villede Buéa, chef-lieu de la région du Sud-ouest, tous les chefs-lieux de région, ainsique les villes de Limbe et Kumba dans lesud-ouest, Nkongsamba et Edéa dans lelittoral et Kribi dans le sud, ont désormaisà leurs têtes des supers maires. Ils ontpour la plupart été élus le 3 mars 2020,pour un mandat de 5 ans renouvelable.Le corps électoral était constitué parl’ensemble des conseillers municipauxdes communes d’arrondissements quecompte chaque ville, lesquels avaient étéélus lors du double scrutin municipal etlégislatif du 9 février 2020. Les tout premiers maires des villes auCameroun sont au nombre de 14,autochtones de la région de rattachementde leur ville respective, ils ont quasimentles mêmes prérogatives que leursprédécesseurs. Et ceux des villescosmopolites ont beaucoup plus de défis

à relever. Dans les capitales Yaoundé etDouala, qui frôlent chacune les 2 millionsd’habitants selon le Bureau central desRecensements et des Études de laPopulation, les problèmes d’urbanisation(mobilité, logement, accès à l’eau potableet à électricité, santé et environnement)sont exacerbés par l’augmentationaccélérée de la population. Lors de lavisite au Cameroun, de Stéphanie Rivoal,la Secrétaire générale du 28e SommetAfrique-France consacré cette année à laville durable, les autorités ont révéléqu’un flux moyen de 200 personnesarrivait chaque jour à Yaoundé, et cedepuis la montée des violences liées à lacrise séparatiste qui secoue les régionsdu nord-ouest et du sud-ouest. Les super maires, l’une des solutions à lacrise anglophoneL’élection des super maires à la tête desvilles du Cameroun est l’une desrésolutions phares du « grand dialoguenational », tenu du 30 septembre au 4octobre 2019 à Yaoundé. Ces assisesnationales avaient plaidé entre autres,

pour l’accélération du processus dedécentralisation et la suppression duposte de délégué du gouvernement.S’inscrivant dans cette logique, leparlement a examiné et adopté le projetde loi portant Code général descollectivités territoriales décentralisées.Et c’est conformément à ladite loi,promulguée par le chef de l’État le 24décembre 2019, que les villes ontdésormais à leurs têtes des élus locaux. La loi du 24 décembre 2019 portant Codegénéral des collectivités territorialesdécentralisées vise notamment larésolution de la crise séparatiste qui aéclaté dans les régions du nord-ouest etdu sud-ouest depuis 2016. Ces régionsbénéficient dès lors d’un statut spécial.Dans les faits, la loi pose les fondementsà la création d’un gouvernement et d’unparlement pour la zone anglophone. Plusspécifiquement, cette loi tient compte del’héritage linguistique et des particularitésliées aux systèmes éducatif et judiciaired’inspiration anglo-saxonne avecnotamment la « common law ».

Les villes camerounaises ayant régime de communauté urbaine, connaissent une èrenouvelle depuis le 3 mars 2020. Le jour où les délégués du gouvernement, personnalitésnommées à la tête de ces villes par décret présidentiel, ont été remplacés par des éluslocaux : des super maires.

Cameroun

DES SUPErS MAIrES EN LIEU ET PLACE DES DéLégUéS

Boris NGOUNOU

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Actualité

Les populations barricadées. Lesétablissements scolaires etuniversitaires, fermés. Les

transports, terrestres, aériens et maritimesau ralenti voire arrêts. Les salles despectacles et de sports vidées. Lescompétitions sportives, nationales etinternationales, suspendues. La maind'oeuvre des entreprises allégée.L'économie asphyxiée. Les relationshumaines, oubliées. Pas de gested'amour, de fraternité, d'embrassade, depoignée de main...L'effet sceptiquedevient panique. Il faut apprendre à vivredifféremment, à faire preuve d'imaginationpour montrer aux personnes qui nous sontchères qu'on les aime. Et aucun pays,aucun continent n'est épargné, même siau début, l'Asie, l'Europe et les Etats-Unisd'Amérique semblaient particulièrementconcernés, par rapport à l'Afrique. « Nous sommes en guerre », selonl'expression du président de la Républiquefrançaise, Emmanuel Macron, dans uneallocution remarquée à la télévisionnationale, lundi 16 mars, à 20 heures. Enguerre contre un ennemi invisible,imprévisible, surprenant, contre qui lamobilisation générale, de tous, estrequise, à commencer par les Etats, lecorps médical et de santé, les organismesde sécurité... Un ennemi qui requiert tousles moyens nécessaires et la collaborationtotale des citoyens pour espérer venir àbout. Un ennemi dont on connaîtparfaitement le nom : le coronavirus. Unedrôle de famille de virus qui peut s'avérerdifficilement traitable, irrespirable, voirerapidement mortel.

« une menace inédite »Les coronavirus doivent leur nom à laforme de couronne qu'ont les protéines quiles englobent. C'est un groupe de virus, unagent infectieux nécessitant un hôte,généralement une cellule, dont il a besoinpour se répliquer, causant des maladieschez les mammifères et les oiseaux. Chezl'homme, ce virus provoque les infectionsdes voies respiratoires, plus souventbénignes comme le rhum. Mais desformes plus complexes de la maladie,

comme le SRAS (syndrome respiratoireaigu sévère), le MERS (syndromerespiratoire Moyen-Orient) et le SARS-CoV-2, agent responsable de la pandémie« COVID-19 », affectent aussi lessystèmes gastro-intestinaux, cardiaqueset nerveux, parfois jusqu'à la mort. Le 11mars, l'OMS qualifie l'épidémie du Covid-19 de « pandémie », mettant ainsi enavant le caractère dangereux de lamaladie et probablement aussi le niveaude surprise qu'elle provoque, aux yeuxdes scientifiques, du fait de sonimprévisibilité, de la vitesse avec laquelleévolue le virus, poussant de nombreuxpays à prendre des mesuresexceptionnelles. « Ce coronavirusconstitue une menace sans précédent, aajouté le patron de l'institution cemercredi(le 18 mars 2020 ndlr). Mais c'estaussi une occasion sans précédent denous rassembler contre un ennemicommun, un ennemi de l'humanité»,affirmait l'Organisation mondiale de lasanté. «Plus de 200 000 cas ont étésignalés à l'OMS et plus de 8 000personnes ont perdu la vie dont un enfant», a indiqué le mercredi, 18 mars, ledirecteur général de l'OMS, l'EthiopienTedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'uneconférence de presse virtuelle, soulignantque plus de 80% des cas ont été recensésen Europe et dans le Pacifique occidental.Il a aussi déclaré en direction du berceaude l'humanité : « Le meilleur conseil pourl'Afrique est de se préparer au pire et dese préparer dès aujourd'hui », ajoutantque « Ce coronavirus constitue unemenace sans précédent. Mais c'est aussiune occasion sans précédent de nousrassembler contre un ennemi commun, unennemi de l'humanité»Selon l'Institut national de la santé et de larecherche médicale(Inserm), unétablissement public français à caractèrescientifique et technologique, qui œuvredepuis 1964 dans la recherche médicale,ce n'est pas la première fois qu'uncoronavirus fait parler de lui. « Jusqu'en2002, les coronavirus n'étaient vu commeun problème que pour les personnesimmunodéprimées et les nourrissons,

susceptibles de développer descomplications respiratoires de typepneumonie en cas d'infection. Pour lesautres, au pire des cas, c'étaitparacétamol et mouchoirs ! », expliquel'établissement scientifique, avant depoursuivre : « Et puis il y a eu le Sars-CoV,un nouveau coronavirus apparu en Chine,qui a non seulement acquis le superpouvoir de se transmettre de l'animal àl'Homme puis d'Homme à Homme, maisaussi celui de déclencher une détresserespiratoire aigüe, voire le décès despersonnes infectées ».

« un COVID-19 particulièrementagressif »Tout est parti de Chine, en décembre2019. Une épidémie de pneumonied'allure virale d'étiologie inconnue, estdéclarée dans la ville de Wuhan, provincede Hubei. Personne ne doute alors quedès le 9 janvier 2020, cette épidémiecorrespond en réalité à la découverte d'unnouveau coronavirus, d'abord appelé2019-nCoV puis SARS-CoV2, proche d'unvirus détecté chez la chauve-souris, maistotalement différent des autres familles decoronavirus enregistrées par le passé.L'annonce est faite officiellement par lesautorités chinoises de l'Organisationmondiale de la santé(OMS), quiremarquent par ailleurs que ce nouveauvirus est l'agent responsable de cettenouvelle pathologie infectieuserespiratoire qu'on va finalement appelerCOVID-19 (Corona Virus Desease). Lamaladie se propage très vite à travers lemonde. Si la Chine connaît un picépidémique de janvier à février 2020, lasituation épidémique s'étend sur le restede l'Asie, en Corée du Sud, dès ladernière semaine de février, puis au Japonet à Singapour, avant l'apparition denouveaux foyers en Iran, en Italie. Desfoyers de contagion sans liens attestésavec des cas observés en Chine. Situationd'autant plus désarmante qu'au momentoù s'opèrent ces nouveauxdéveloppements à l'extérieur desfrontières chinoises, la Chine, elle, semblemieux maîtriser les choses désormais.

Parti de Chine, en décembre 2019, le virus responsable duCOVID-19, une maladie qui attaque les voies respiratoiresparfois jusqu'à la mort, se propage comme une traînée depoudre, nécessitant de l'organisation de la riposte, àl'échelle mondiale. La « guerre » est déclarée contre cetennemi invisible, mais clairement identifié.

Jean-Célestin EDJANGUE

CoronavirusUNE PANDEMIE QUI CONFINE LA PLANETE

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Actualité

Comme l'indique l'annonce, faite par lesautorités chinoises, le 9 mars, de laréouverture des lieux publics et lafermeture des hôpitaux de campagne. Lelendemain, le 10 mars, tous les pays del'Union européenne sont touchés par leCOVID-19 et le 11mars, le COVID-19 estreconnu comme « pandémie ». Lapremière provoquée par un coronavirus.Une vraie découverte, qui surprendd'autant, les spécialistes de l'Organisationmondiale de la santé, étonne lesvirologues et infectiologues, obligésd'avancer pas à pas, étape par étape,dans la connaissance de la pathologie.Une connaissance nécessaire si l'on veutrapidement éradiquer la pandémie.

L'Afrique frappée à son tour Le continent a longtemps été épargné parl'épidémie. L'Afrique doit, à son tour,affronter la pandémie. Les payss'organisent tant bien que mal. La Côted'Ivoire, à l'issue du Conseil national desécurité tenu le 16 mars, a pris 13mesures dans ce sens : interdictions derassemblements de population de plus decinquante personnes, fermeture desboites de nuits, cinémas et salles despectacle, suspension pour au moins 15jours des évènements sportifs et culturels.En outre, l’entrée sur le territoire desvoyageurs non-nationaux en provenancedes pays ayant plus de 100 cas confirmésest suspendue pour au moins 15 jours.Les Ivoiriens de retour au pays ainsi queles résidents permanents non ivoiriensseront soumis à une quarantaine de 14jours dès leur arrivée. La quarantaine estd’ailleurs rendue obligatoire pour les cassuspects et les contacts des malades. Parailleurs, tous les établissements scolairessont fermés depuis le 17 mars, et ce,pendant 30 jours, alors que les boîtes denuit, des cinémas et des lieux despectacle le sont pour une période de 15jours renouvelables. Les rassemblementsdes populations de plus de 50 personnessont interdits pendant au moins deuxsemaines, depuis le 18 mars, de mêmesont suspendus tous les événementssportifs et culturels nationaux etinternationaux pendant la même durée.Enfin, ouverture des sites équipés deprise en charge vont être ouverts dansune douzaine de villes de province et dessites supplémentaires vont être installés àAbidjan et mise en place de la « gratuitétotale du diagnostic et de la prise encharge de tous les cas suspects etconfirmés de Covid-19 ». Le Sénégal aajouté à ces mesures, la suspension deslignes aériennes pour 30 jours depuis etvers certains pays, pour faire face à lapandémie de coronavirus : la France,l’Espagne, la Belgique, le Portugal,l’Algérie et la Tunisie. Le Tchad a lui aussi

fermé ses lignes internationales, et auCameroun, les autorités « recommandent», sans l’imposer formellement, unconfinement de 14 jours à toute personneen provenance de pays à risque, en plusde toutes les autres mesures classiques.Dans les aéroports de Douala et Yaoundé,des cordons sanitaires ont été mis enplace : une prise de température, et unefiche à remplir pour tous les passagers,afin de retrouver et suivre les personnesayant voyagé avec des maladesconfirmés. Au Nigéria, les autorités misentsur les moyens financiers conséquentspour endiguer la pandémie du COVID-19.Dans cette optique, la Banque centrale duNigeria prévoit un fonds de 163 millions dedollars et de réduire les taux d’intérêt decertains prêts bancaires centraux à 5 %par an, contre 9 % pendant un an.Les approches globalement semblables,même si chaque pays tente d'adapter lesmesures adoptées à son environnementsocio culturel. Reste la question desmoyens et des infrastructures qui vainévitablement se poser, notamment dansla phase 3 de la pandémie. Phase durantlaquelle, il y a souvent un afflux massif desmalades dans des structures hospitalièreset une prise en charge conséquente. EnEurope, des pays comme l'Italie,l'Espagne ou la France, ont enregistrédeux à trois fois plus de décès, lors decette phase, en dépit de la qualité desinfrastructures disponibles.

Recherches : course sur lestraitements et vaccinsComme lors de l'apparition de chaquepandémie, la compétition scientifico-étatique, confinant à une guerre delaboratoires, sur le coronavirus est lancée.Cette chasse au virus du COVID-19 vise àaccélérer les recherches pour trouver lestraitements et vaccins. Et à ce jeu du chatet de la souris, les Etats-Unis ontannoncé, lundi 16 mars 2020, qu'unpremier essai clinique est en cours, unvaccin étant dans sa dernière phased'essais cliniques. «Cela va êtrebeaucoup d'essais, beaucoup d'erreurs,mais nous avons beaucoup d'options àexplorer », affirme Benjamin Neuman,virologue à la Texas A&M University-Texarkana. Le vaccin se nommemRNA-1273 et a été développé par desscientifiques des Instituts nationaux desanté américains (NIH) et de l'entreprisede biotechnologies Moderna, basée àCambridge dans l'Etat du Massachusetts.Ils espèrent une disponibilité d'ici 12 à 18mois. Le pari vaut vraiment la peine d'êtretenté, puisque jamais un vaccin trèsefficace contre un membre de la familledes coronavirus n'a été conçu pour leshumains. En France, plusieurs essais ontété effectués à partir de la Chloroquine, un

antipaludique, avec beaucoup d'espoir. Lachloroquine est utilisée depuis plusieursdécennies et commercialisée notammentsous le nom de Nivaquine. Ce traitementest souvent recommandé lorsqu'onprévoit de se rendre en zone infestée parle parasite du paludisme, transmis par lesmoustiques. « Les essais de Chloroquine, menés àMarseille pour soigner les maladesatteints du COVID-19 sont prometteurs, etvont être étendus », a indiqué legouvernement d'Emmanuel Macron, le 17mars 2020. «J'ai pris connaissance desrésultats et j'ai donné l'autorisation pourqu'un essai plus vaste par d'autreséquipes puisse être initié dans les plusbrefs délais sur un plus grand nombre depatients", a indiqué lors d'une conférencede presse téléphonique le ministre de laSanté Olivier Véran, précisant que cesessais "ont déjà commencé à Lille jecrois". Quant au professeur Didier Raoult,qui teste la chloroquine à l'Instituthospitalo-universitaire de Marseille, ilaffirmait dès lundi, 16 mars, que « soneffet contre le coronavirus étaitspectaculaire avec la disparition du virusen six jours auprès des trois quarts despatients ». Mais la réputation defantasque, qu'il traîne aux yeux de l'ordredes Médecins, en France, pourrait justifierles réserves de plusieurs experts appelantà la prudence en l'absence d'études pluspoussées, surtout que la Chloroquine peutprovoquer des effets indésirables quipeuvent être graves, notamment en casde surdosage. Quoi qu'il en soit, la guerrecontre le coronavirus est bien lancée,avec à terme, l'espoir de dompterdéfinitivement un ennemi invisible, à l'œilnu, et qui s'attaque à la planète entière.

Encadré- Précautions/PréventionLes mesures adoptées par les autoritésfrançaises :- S'abstenir de toute sortie nonindispensable dans un lieu public.- Ne participer à aucun regroupement,qu'il soit de nature professionnelle, socialeou familiale.- Eviter tout contact avec des personnesvulnérables (femmes enceintes, maladeschroniques, personnes âgées...).- Eviter de fréquenter de lieux où setrouvent des personnes fragiles (hôpitaux,maternités, structures d'hébergementpour personnes âgées...).

Les gestes barrières sont efficaces :- Se laver les mains régulièrement (eau + savon)ou utilisez une solution hydro alcoolique.- Tousser ou éternuer dans votre coude, ou dansun mouchoir.- Utiliser des mouchoirs à usage unique (et les jeterà la poubelle après le premier usage).- Saluer sans serrer la main, sans embrassades.- Conserver une distance d'au moins 1,5 mètre

avec tout interlocuteur.

(Source : Gouvernement.fr)

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Actualité

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DOSSIErDE L’ENFOUISSEMENT SOMMAIrE AUXCENTrES DE TrAITEMENTS DES DEChETS

Au carrefour de plusieurs enjeux de civilisations, de société et

de développement, ce site où l’on déverse les déchets, ce que

l’on en fait, est un miroir du rapport de l’homme à son

environnement. De nombreuses choses ont changé et la

manière même de désigner ces endroits où l’on décharge les

déchets, le statut même du déchet et l’économie circulaire ont

permis les mutations tant au niveau conceptuel que des

infrastructures qui accueillent les déchets . Bosangi vous ouvre

les yeux sur ce dossier brûlant.

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Actualité

Le 27 février dernier, le Bénin ainauguré sa toute première dé-chetterie pour les déchets biomé-

dicaux. Le centre va accueillir lesdéchets de natures diverses commeles lames, les déchets en provenancedes laboratoires, les seringues, les ai-guilles, les compresses, etc. Cette dé-chetterie dispose d’une capacité detraitement de 200 kg de déchets bio-médicaux par heure. Le dictionnaireenvironnement et développement du-rable définit la déchetterie comme « unespace aménagé, gardienné, clôturé,où le particulier et/ou les entreprisespeuvent apporter leurs déchets encom-brants et d'autres déchets triés en lesrépartissant dans des contenants dis-tincts en vue de valoriser, traiter oustocker au mieux les matériaux qui lesconstituent ». Les experts s’accordent à dire que ladéchetterie est la technique la moinscoûteuse et la plus efficace pour pré-server l’environnement des diverstypes de matériaux (gravats, déchetsverts, huiles, batteries, ferraille, papiercarton…). Ceux-ci sont par la suitetriés sur place puis dirigés vers diffé-rentes structures de recyclage. Les ob-jectifs recherchés sont généralement :

la participation à la protection de l'en-vironnement en devenant un maillondes filières de récupération et de valo-risation des déchets, la réduction desdéchets destinés à l’incinération, la li-mitation de la multiplication des dépôtssauvages et le développement du senscivique des usagers.

Décharge La décharge constitue un autre pen-dant du stockage des déchets. Encoreappelé centre de stockage des dé-chets, le terme renvoie, selon FuturaSciences, « à des lieux dans lesquelssont stockés des déchets qui ne peu-vent ni être recyclés ni être valorisésénergétiquement, de façon à contrôlerleurs effets sur l’environnement. Dumoins dans des conditions économi-quement acceptables à l'instant où cesdéchets y sont placés ». On les qualifieaussi de centres d’enfouissement tech-nique. Futura Sciences ajoute qu’enfonction de la nature des déchets, ilexiste trois grands types de centres destockage. Le premier renvoie aux centres destockage de classe 1, encore appelésinstallations de stockage des déchetsdangereux, notamment les déchets in-

dustriels spéciaux. Les centres destockage de classe 2, ou installationsde stockage des déchets ménagersnon dangereux et assimilés, reçoiventen général les déchets qu'il n'est paspossible de traiter différemment, dansles conditions techniques et écono-miques du moment. Enfin, les centresde stockage de classe 3 encore appe-lés installations de stockage des dé-chets inertes, gravats et déblais sontprioritairement destinés aux déchets dubâtiment et des travaux publics.

Centre d’enfouissementLe centre d’enfouissement constitue enoutre une perspective pour l’environne-ment et le développement durable.Après un passage à la décharge, lesdéchets qui ne peuvent pas être valori-sés ou dont le recyclage est trop coû-teux, rejoignent ce centre. Son objectifest justement de stocker les déchetsultimes, tout en limitant les risques depollution et de contamination de l'envi-ronnement. Les normes à respecter icisont les suivantes : la protection desnappes phréatiques pour éviter toutepropagation, le stockage des déchetsdans des casiers creusés et étanches,avec fermeture étanche, etc.

Déchetterie, décharge, centre d’enfouissement…LA DANSE DES MOTSCes concepts, aussi polysémiques, ont une même finalité : offrir un cadre où lesdéchets seraient mieux gérés.

Eric Vincent FOMO

Une décharge visitée par des ferrailleurs.

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Même si la définition peut varierd'une culture à l'autre, onadmet généralement qu'un

déchet est un objet en fin de vie ouune substance physiquement ouchimiquement altérée, ne présentantplus d'utilité, ou destiné à l'élimination.Le mot vient de l'ancien françaisdéchiet ou déchié, qui désigne « laquantité perdue dans l'usage d'unproduit », ce qui en reste après sonutilisation. Tout commence par la production etse termine par la valorisation, enpassant par l'entrepôt dans unedécharge et la valorisation. La gestiondes déchets est une activité aucarrefour de plusieurs enjeux. Unedécharge, lorsqu'elle est agréée,reconnue par les autoritéscompétentes, peut être définie commeune installation de stockage dedéchets soumise à autorisation. Elleimplique diverses modalitésrèglementaires d'exploitation, dansl'optique de la maîtrise des impacts,sur l'homme et l'environnement, de ceprocédé de traitement des ordures.

Mais la décharge peut aussi êtresauvage, non agréée. Elle devientalors un dépôt clandestin de déchetsinitié par des particuliers ou desentreprises, sans autorisationcommunale, et sans autorisationpréfectorale, au titre de la législationsur les installations classées. On yretrouve amassés, pêle-mêle, lesordures de toutes natures,dangereuses, toxiques ou non, dansdes conditions ne respectant aucunerègle concernant des déchargescontrôlées. Les impacts surl'environnement, non gérés, sontnombreux et peuvent concerner lapollution des sols, la pollution deseaux, la pollution de l'air et causer desmaladies pouvant entraîner la mort.Un centre de traitement ou devalorisation de déchets reçoit lesdéchets collectés pour être traités ouvalorisés. Plusieurs opérations sontalors programmées : les emballageset papiers vont dans un centre de trioù ils sont triés par matériaux etpréparés au recyclage. Les orduresménagères vont dans un centre de

valorisation énergétique où elles sontincinérées, car, non-recyclables, ellesne doivent en aucun cas aller endécharge ; elles peuvent, enrevanche, être valorisées en vapeur eten électricité. Les ordures ménagèreset les déchets verts étant composésde matière organique biodégradable,ils vont être valorisés en biogaz,transformés en électricité, chaleur etcarburant pour les véhicules et mêmeen en compost sous forme d'engrais.La complexité de la filière déchet,l'implication de nombreuses activitéset le fait des différents enjeux de lagestion des ordures, impose uneréglementation internationaleappliquée au niveau de chaque Etat,dans le but de la sauvegarde del'environnement et de la protection dela planète.

Prévention et vérificationLes déchets, de plus en plusconsidérés comme une véritable mined'or, pour qui sait leur donner uneseconde vie, posent des problèmesqui menacent la cohésion sociale et la

Jean-Célestin EDJANGUE

De la décharge au CTD : LES DEChETS A PLUSIEUrS ENJEUXLa gestion des déchets est une opérationqui se déroule en plusieurs phases, depuisla collecte jusqu'à la valorisation via ladécharge et le traitement. Chacune des

étapes est un enjeu majeur pour laprotection de l'environnement et ledéveloppement durable. En ligne de mire, latransition écologique.

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planète, face à la pressiondémographique, notamment dans lescentres urbains. Une réalité de plus enplus prise en compte par lacommunauté internationale. Depuis leSommet de Rio, en 1992, les déchetssont devenus l'une despréoccupations majeures d'Action 21,le plan d'action global d'applicationmondiale, nationale et locale, adoptépar plus de 178 gouvernements lorsde la Conférence de Rio de Janeiro,au Brésil. Le plan concernenotamment la gestion des produitschimiques toxiques, tenant davantagecompte du respect del'environnement, de la prévention dutrafic international illégal des produitsdangereux et une gestion inoffensivepour l'environnement des autres typesde déchets. Le Sommet mondial pourle développement durable à deJohannesburg, en 2002, en Afrique duSud, a encore mis un accentparticulier sur les initiatives visant àaccélérer la production et laconsommation durables. L'Afrique etles pays en développement sontdirectement concernés par le pland'application adopté par le Sommet ,dans son paragraphe 22 : « Préveniret réduire au minimum la productiondes déchets et maximaliser laréutilisation, le recyclage et l'utilisationde matériaux de substitutionrespectueux de l'environnement, avecla participation des pouvoirs publics etde toutes les parties prenantes, afinde réduire au minimum les effetsnuisibles sur l'environnement etd'améliorer le rendement desressources, une assistance financière,technique et autres étant aux pays endéveloppement ». La 7èmeAssemblée du Groupe de Travail surla vérification de l'environnement(GTVE) de l'INTOSAI, tenue en 2001,à Ottawa, au Canada, adoptait lagestion des déchets commedeuxième thème, après celui de l'eautraditionnellement son champ deprédilection. Le GTVE recommandait,en s'appuyant sur le rapport présentéà, l'occasion, que les institutssupérieurs de contrôle, partout dans lemonde, s'attèlent à la vérification de lagestion des déchets et des contrôlesappliqués de ce domaine, dans lecadre de la planification à l'horizon2005-2007. Des gardes fousnécessaires compte tenu de la

dangerosité de l'activité. La gestiondes déchets expose des salariés àdes risques potentiels, lors de lacollecte et le tri des ordures. Desproduits dangereux, qu'ils soientchimiques, toxiques, liés à la pollutionlors de l'incinération comme des bioaérosols allergènes ou contenir desparticules indésirables. En France,une étude de l'Institut national derecherche et de sécurité, uneassociation à but non lucratif créée en1947, indique que le taux defréquence d'accident avec arrêt detravail, survenu dans le cadre del'exercice d'une profession, est de 44avec un taux de gravité de 1,88 pourl'ensemble du secteur collecte plustraitement, contre 25 avec un taux degravité de 1,06 pour l'ensemble desactivités affiliées au RGSS (Régimegénéral de la sécurité sociale). Uneréalité qui fait que les installations detraitement de déchets sontgénéralement classées, encadréespar une réglementation spécifique etcontrôlées par l'État. La politique de l'Union européenne, enla matière renforce encore la vigilancede la communauté et des Etats dansce domaine.

« gestion durable des matières »La directive 2018/851 de l'Unioneuropéenne(UE) du ParlementEuropéen et du Conseil du 30 mai2018, modifiant la directive 2008/98de la Communauté européenne (CE),redéfinie une nouvelle politique degestion des déchets dans l'espacecommunautaire. « La gestion desdéchets dans l’Union devrait êtreaméliorée et convertie en une gestiondurable des matières, afin deprotéger, de préserver et d’améliorerla qualité de l’environnement, deprotéger la santé humaine, de garantirune utilisation prudente, efficace etrationnelle des ressources naturelles,de promouvoir les principes del’économie circulaire, de renforcerl’utilisation des énergiesrenouvelables, d’accroître l’efficacitéénergétique, de réduire ladépendance de l’Union à l’égard desressources importées, de créer denouvelles perspectives économiqueset de contribuer à la compétitivité àlong terme », indique le document,ajoutant : « Pour que l’économiedevienne réellement circulaire, il est

nécessaire de prendre des mesuressupplémentaires relatives à laproduction et à la consommationdurables, en mettant l’accent surl’ensemble du cycle de vie desproduits de manière à préserver lesressources et à «boucler la boucle».Une utilisation plus efficace desressources permettrait également auxentreprises, aux autorités publiques etaux consommateurs de l’Union deréaliser des économies nettessubstantielles, tout en réduisant lesémissions annuelles totales de gaz àeffet de serre ». Surtout, il s'agit pourl'Union européenne, de tout mettre enœuvre pour réduire sa dépendancepar rapport aux matières premièresimportées. « L’amélioration del’efficacité des ressources et lareconnaissance des déchets commeune ressource peuvent contribuer àréduire la dépendance de l’Union àl’égard des matières premièresimportées et à faciliter la transitionvers une gestion plus durable desmatières et vers un modèled’économie circulaire », note ladirective. Elle précise par ailleurs : «Cette transition devrait contribuer àatteindre les objectifs d’unecroissance intelligente, durable etinclusive inscrits dans la stratégieEurope 2020 et à ouvrir denombreuses perspectives auxéconomies locales et aux partiesprenantes, tout en renforçant lessynergies entre les politiques enmatière d’économie circulaire, d’unepart, et les politiques en matièred’énergie, de climat, d’agriculture,d’industrie et de recherche, d’autrepart, et en ayant des retombéespositives sur l’environnement, grâceà la réduction des émissions de gazà effet de serre, ainsi que surl’économie ».De la décharge au Centre de tri ou detraitement des déchets(CTD), unepalette d'activités se bouscule, avecplusieurs enjeux en ligne de mire.D'une part, la transitiondémographique, la protection de laplanète et l'urgence climatique.D'autre part, la transition écologique eténergétique, l'économie circulaire,l'efficacité des ressources et lagestion des déchets. Encore faudrait-il que tous les acteurs de la filièredéchet jouent franchement le jeu, entoute transparence et responsabilité.

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L’origine d’un incendie estsouvent difficile à déterminerdu fait de l’absence de preuves

matérielles concrètes. Lepourcentage de causes inconnuespeut être très important. La cause d’un incendie peut êtreconnue selon différents niveaux decertitudes. En France, laconnaissance de la cause estrenseignée à l’aide d’un des niveauxsuivants : certaine, très probable,supposée, inconnue. Avant 1996,seule la gendarmerie pouvaitrenseigner la cause d’un incendie etles causes considérées commeconnues étaient les causescertaines. Depuis 1996, d’autres services sontsusceptibles de fournir lesinformations qu’ils possèdent sur lanature de la cause. Les causesconsidérées comme connues sontles causes certaines, très probableset supposées. Ces nouvelles règlesont permis de mieux appréhenderl’origine des incendies et le taux descauses connues est passé d’environ30 % avant 1996 à environ 70 %actuellement.Les déchets ne s’enflammant passeuls, même par forte sécheresse,l’unique cause naturelle connue estla foudre. Ce phénomène estrelativement rare. Les causeshumaines représentent l’essentieldes origines des incendies dedécharge. Globalement, on retrouvedes causes involontaires et descauses volontaires. Leur répartitiondépend étroitement du contextesocial, économique, politique etlégislatif de chaque pays.

Causes involontairesLes causes involontaires constituentles causes principales pour la

majorité des pays. Les imprudencesrésultent de négligence par rapportaux risques d’incendie, et sontcorrélées à l’importance de lafréquentation des décharges ou deleurs abords immédiats. Larépartition des causes pour chaquepays est très variable.Pour les pays où l’économie estbasée sur l’agriculture et où lapression de la population urbaineest forte, les travaux agricolesreprésentent une des causes lesplus importantes. Les départs defeux sont alors provoqués par desriverains des décharges quipratiquent des activités agricolesalentour : défrichements pourlabours, feu pastoral, incinération devégétaux, travaux agricoles,carbonisation (charbonnières),brûlage des rémanents aprèséclaircie, brûlage de déchets,étincelles...

Causes volontairesLeur importance est très variableselon les pays. Le brûlage derémanent à proximité desdécharges est parfois classé encause volontaire. Certains individusmettent le feu par plaisir ou par jeu,pour être reconnus, pour voir lesengins de lutte en action... Cettepyromanie est plus ou moinsmaladive, selon le degré deresponsabilité de l’individu. Cette cause reste cependant limitée,même si on souvent tendance, encas d’incertitude sur l’origine d’unfeu, à l’attribuer à un pyromane. Lavengeance peut être à la sourced’un incendie. Le feu peut être unoutil de vengeance suite à undifférend avec l’entreprise quiexploite la décharge ou avec unvoisin avec qui on est en conflit. Il

peut aussi être lié à une exclusionsociale (ouvriers licenciés) ou à uneexpropriation.

La décharge comme enjeupolitique et économiqueDans les pays marqués par uneinstabilité politique, la décharge peutêtre utilisée comme outil derevendication et, à ce titre, êtrel’objet d’incendies volontaires. Entermes d’enjeu économique, lesincendies criminels peuventapporter un gain matériel direct(commerces des produits derécupération) ou indirect parappropriation foncière. Ces actes à motivation criminellesont donc d’autant plus fréquentsque le cadre législatif est mal défini(absence de cadastre ou debornage des décharges, répressionquasi inexistante).

Décharges non contrôlées et nonaménagéesCe type de décharge est sans doutele mode d’élimination terrestre leplus couramment appliqué dans lespays en développement. Lorsquedes déchets non traités sontdéposés dans une décharge noncontrôlée et non aménagée,l’environnement local n’est pasprotégé et cette solution est donc àproscrire. En dernier recours, si ceconditionnement n’est pas possible,les déchets non traités doivent êtrerapidement recouverts d’une coucheépaisse de déchets urbains pouréviter leur récupération. On ne doit pas perdre de vue que ledépôt dans des décharges ouvertesnon contrôlées, en l’absence demesures suffisantes, peut être unecause importante d’incendie.

Jean Loïc AMOUGOU

Incendies sur les décharges

CAUSES MULTIPLESLes causes des incendies qui surviennentdans les décharges sont diverses et leurElles varient selon les pays et à l’intérieurd’un même pays, mais aussi en fonction du

temps. Dans le Bassin Méditerranéen, lesincendies sont en grande majorité d’originehumaine, que ce soit par accident ou parnégligence.

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MOST DANgErOUS DUMPSITE ACCIDENT IN AFrICA

Almost 40% of the world’swaste ends up in hugerubbish tips, mostly found

near urban populations in poorcountries, posing a serious threat tohuman health and the environment “The world’s 50 biggest wastedumps are growing in size, are nowaffecting the health of over 60million people and are pollutingrivers, lakes and the oceans. Butthey should not be seen as localproblems but a challenge to theworld community, because they arelocated in very poor countries withno financial and human resources tomanage them,” says AntonisMavropoulos, one of the authors. “Ireally believe that the closure andrehabilitation of those dump sitesand the development of soundwaste management systems mustbe considered a global challengeand not a local one.”The Ethiopian landfill accident inMarch 2017 still stands as the mostdangerous accident at dumpsite onthe African continent. The disasterclaimed over 113, after several daysof searching turned up more bodiesfollowing a weekend landslide at amassive landfill outside Ethiopia'scapital, Addis Ababa.Communications Minister NegeriLencho said the bodies of 38 malesand 75 females had been recovered,many of them children. "This is the result of the searchbecause this is a vast area. It is alsodeep. The amount (that) collapsed,it is deep, it takes time," the ministersaid, explaining the sharp increasein the death toll.At least 60 people were counted

dead shortly after the mounds ofdecaying trash and debris gave waylate Saturday. Many people lived inmakeshift houses on top of thegarbage. "There is no explanation for thisaccident except naturally the pile ofthis trash may have been shaken.The investigation ... is still going on,"Lencho said.The landfill is called Koshe, whichmeans "dust." It's been around fordecades, servicing the sprawlingand growing capital."It's a sad story because thegovernment has been trying toresettle the people residing in thearea," Lencho told CNN. Thegovernment had also been buildinga factory to convert waste productsat the landfill into energy, he said.Fisseha Tekle, the chief researcherfor Amnesty International inEthiopia, said the governmentclaims it has been developing for thelast decade, "but it was not able totake residents out of this deplorablesituation," he said.And, he said, there had been noconcrete action to remove the peoplefrom this area prior to this incident. The smells permeate the landfill andnearby areas. Small fires eruptbecause of the methane gas thedecomposing trash produces."And those people are living in themiddle of that location. It's not a landfillanymore, it's like a mountain," Teklesaid. "Whatever kind of country youare, you cannot let people live in thissituation."Tekle said the government shouldresettle the people and do an"accountability investigation."

The government is "fully responsiblefor the people living on this site andfor their condition of those peoplewho died, and for their lack ofsafety," he said.Along with the dead, dozens wereinjured in the landslide, Lencho said.Video showed crews with heavyequipment at the scene scrapingand digging through the debris andshots of flimsy and upendeddwellings.The government has transferred290 people who were living on thelandfill, but who were not injured inthe accident, to a temporary shelterin a youth center in Addis Ababa.Hope for Korah, a Canadian NGOthat assists people living in the areanear the dump, said on its Facebookpage in the days after the landslidethat people at the landfill were"frantically looking for friends andfamily."Some of the people who weretrapped tried to call authorities to gethelp from inside the debris, thegroup said. One woman and her three childrenmanaged to scramble to safety justas their home became caught up inthe landslide, according to the NGO.Experts estimate that nearly half theworld’s population lacks access toeven the most elementary wastecollection and safe disposal services.The atlas reveals that almost 40% ofthe waste generated globally isdisposed of unsafely in open dumpsites. Most of these disposal sites canbe found in low-income anddeveloping countries, and are close tourban areas, posing a major threat tohuman health and the environment.

Jator NJENYU

Waste is now a global business yet morethan half of the world’s population have littleoption but to use dumps for disposingrubbish, creating massive sites full ofhazardous materials, often in the world’spoorer countries. The latest Waste Atlas

report, developed by D-Waste andsupported by the Waste Atlas partnership,lists 50 of the biggest sites, and we profilethe most terrible landfill accident in Africa-Ethiopia.

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Hygiène et salubrité duCameroun (Hysacam), amarqué un tournant décisif

dans le traitement des déchetsménagers en Afrique centrale, eninaugurant en 2011, une centrale decaptage et de traitement du biogaz,dans l’enceinte de sa décharge deNkolfoulou, une banlieue située àl’ouest de Yaoundé, la capitale duCameroun. Financée sur empruntbancaire à hauteur de 3 milliards defrancs CFA, l’infrastructure permetdans un premier temps, de capter legaz de la décharge, composéeessentiellement de méthane, undangereux gaz à effet de serre.Deuxièmement, ce méthane estbrûlé en torchère, pour du CO2, ungaz beaucoup moins toxique pour

l’atmosphère. Cette centrale capteet brûle au quotidien, 250 tonnes degaz produits par la décharge. Trois ans plus tard, Hysacam aréédité l’expérience, à Douala, sursa décharge de PK10, dans lapériphérie de la ville. Cettedeuxième centrale permettrad’éviter l’émission de 1 million detonnes de gaz carbonique au coursdes dix prochaines années.Les deux centrales de captage et detraitement du biogaz d’Hysacamgarantissent une meilleuresécurisation des déchets ménagers.Le captage et le brulage du gazproduit par les déchargespermettent non seulement deremédier aux mauvaises odeursautour des décharges, mais aussi

de réduire considérablement lesémissions de gaz à effets de serre. Selon Hysacam, il s’agit d’unepremière dans la sous-région enmatière de lutte contre leréchauffement climatique par laréduction des émissions des gaz àeffet de serre telle que préconiséepar le « Mécanisme pour unDéveloppement propre » duprotocole de Kyoto. « Ces projetsincarnent non seulement uneamélioration considérable desmodes de traitement des déchetsménagers, mais participentégalement au rayonnement de lapolitique environnementale duCameroun dans toute l’Afrique,voire dans le monde entier. » aexpliqué Hysacam.

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Cameroun DEUX CENTrALES DE CAPTAgE ET DE TrAITEMENT DUBIOgAZ POUr AMéLIOrEr LE TrAITEMENT DE DéChETSLa multinationale africaine de la propretéexpérimente depuis plusieurs années auCameroun, deux projets dédiés auMécanisme pour un Développement propre(MDP). Les Centrales de Captage et de

Traitement de Biogaz de Nkolfoulou et de deDouala PK 10. Deux projets inédits en Afriquecentrale, qui permettent d’éviter de rejeterdans l’atmosphère le méthane produit par lecompactage des ordures ménagères.

Boris NGOUNOU

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Dossier

Le nom de Séoul qui signifie «capitale » en coréen a étéadopté en 1945 après la

libération de l'emprise colonialejaponaise. La capitale de la Coréedu Sud est certes le centrepolitique, le cœur économique, letemple de la culture et le centre dutransport du pays. Un quart de la population sud-coréenne (soit 10 millions sur les51,85 millions d'habitants endécembre2019) vit à Séoul. Lacapitale conserve de nombreuxvestiges de la dynastie Joseon quitémoignent de la richesse dupatrimoine culturel national : lesportes Dongdaemun et Namdaemun ;les Palais Gyeongbokgung,Changdyeonggung,Changgyeonggung, Deoksugung,Gyeonghuigung ; les tombes royalestelles que Hongneung etSeonjeongneung. La ville, tout enétant attachée à son histoire, s'estrésolument tournée vers l'avenir ens'arrimant à la modernité, en créant deplus en plus d'espaces pour les loisirs.

Un parc de loisirs est un espace deloisirs permanent, en plein air,proposant un certain nombred'activités culturelles, de loisirs et dedivertissements. Séoul, la capitale dela Corée du Sud, métropole d'environ10 millions d'habitants,traditionnellement connue pour sesgratte-ciel modernes, les métros high-tech et la culture pop côtoyant lestemples bouddhistes, les palais et lesmarchés de rue, est de plus en plusréputée également ses espacesloisirs, une cité où les parcsd'attractions ont une place de choix.Certains sont uniques, incluant lefuturiste et somptueux DongdaemunDesign Plazza, un palais des congrèsaux formes courbes avec un parc surson toit, le palais de Gyeongbokgung,qui disposait autrefois de plus de 7000 pièces, et le temple Jogyesa, oùse trouvent des pins et des acaciasplusieurs fois centenaires. D'autres sont de véritables parcsd'attraction offrant des activitésnombreuses et diverses, destinées àdivertir, amuser ou détendre les

visiteurs. Ces activités peuvent revêtirune variété de formes, depuis lesspectacles jusqu'aux parcoursscéniques en passant par lesmanèges. Parfois, ce sont des parcsà thème.

Le parc-jardin botaniqueC'est le dernier né des parcs à thèmede la capitale sud-coréenne. Le toutpremier parc botanique, qui abrite lejardin botanique de Séoul, a ouvertofficiellement ses portes le 1er mai2019, au sud du quartier de Séoul, àMagok-dong, dans le district deGanseo. Avant cette ouverturesolennelle et définitive, l'espace avaitattiré plus de 2 millions de visiteurslors de deux ouvertures temporaires,à base de test, en octobre 2018 etavril 2019. Le site propose un concepttotalement novateur, en la matière,réunissant dans une même surface,un concept très harmonieux de parcet jardin botanique. Du coup, le lieudétonne tant avec la perception quel'on peut avoir des jardins botaniquestraditionnels davantage destinés à

Jean-Célestin EDJANGUE

Corée du Sud

DES SITES AMENAgéS EN PArCS DE LOISIrSSéoul, la capitale, et sa banlieue, abritent plus d'une dizaine de parcs de loisirs etd'attractions, liant recherche de détente, divertissements et qualité de l'environnement.

uu

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Dossier

l'étude et préservation des plantes,que par les objectifs affichés par lesautorités municipales de Séoul quantau nouveau concept : « Promouvoir laculture botanique, mener desrecherches sur la biodiversité urbaine,encourager la participation citoyennedans les parcs et renforcer la valeurdu jardin botanique qui se développe». Dans cette optique, la prioritésemble être donnée à lasensibilisation du public àl'importance des plantes dans la viequotidienne. Ce qui justifie lamultiplication des expériences autourdes plantes, dans l'espoir d'amenerles citoyens à mieux se familiariseravec elles. Le jardin comprend quatresections depuis la forêt ouvertejusqu'au pavillon des marais, enpassant par le jardin botanique et lejardin du lac. Un véritable régal pourles yeux et le toucher. Une idée dugigantisme du site, le seul pavillondes marais couvre environ 504000m2.Une des ambitions des promoteurs duprojet du parc-jardin botanique deSéoul, est d’introduire de nouvellesespèces de plantes, en faisant passerle nombre d’espèces de 3 100 à 8000. Avec en filigrane, la volonté des’imposer comme une référence dansle domaine de l’espace botaniqueurbain. Les moyens conséquents sontmis à disposition pour non seulementacquérir davantage de plantes pour lejardin, mais également pour investiractivement dans ses relationsextérieures et les recherchesbotaniques. La coopération, étant icicomme dans bien d'autres domaines,un instrument de poids permettant demener à bon port les projets les pluscomplexes. Un magnifique jardin desserres, où se tient l'expositionthématique des plantes de 12 villes,permet d'apprécier des espèces aussivariées que des nénuphars victoriaoriginaires du bassin amazonien, desarbres endémiques de Queenslanden Australie, des oliviers et Cyprèsimportés d’Espagne, les arbres àbouteilles d'Afrique du Sud, ainsi quede nombreuses autres espècesrarement observées en Corée. Cecoin exotique du jardin botanique faitdu parc botanique de Séoul fait de lacapitale de Corée du Sud, une étapeincontournable pour les touristes et

autres visiteurs. La majorité des parcsbotaniques du pays étant situésgénéralement dans les banlieues deSéoul, le concept du parc-jardinbotanique offre aux habitants de lacapitale, un parfum d'espace vert àrespirer au quotidien.

Everland et ses attractionsAutrefois appelé « Jayeon Nongwon», ce qui se traduit par « fermenaturelle », Everland est devenu leplus grand parc d'attractions à thèmede Corée du Sud et l'un des plusgrands au monde. Ouvert en 1976, ila même été classé 19ème site de cegenre, à l'échelle de la planète, en2018. Everland se trouve au EverlandResort à Yongin , une ville située àenviron une cinquantaine dekilomètres de Séoul, la capitale. Leparc est divisé en cinq sessions quisont autant de thèmes : GlobalFair(Foire mondiale), AmericanAdventure(mise en perspective des500 ans de l'histoire américainedepuis Christophe Colomb jusqu'àElvis Presley et le Rock'nroll, musiquedes années 60) , MagicLand(domaine réservé desmanèges), Europen Adventure(avecune reproduction architecturale destyles européens, l'art culinaire etjardin fleuri) et Zoo Topia(pour lethème des animaux). Une diversitéd'univers qui semble ravir des publicsvenus de divers horizons, réunis parla même envie de se divertir. D'autantplus que le parc d'attractions, quireçoit 5,85 millions de visiteurs par an,programme par ailleurs des festivalstout au long de l'année dont celui destulipes est très apprécié.Le festival des tulipes se déroule,chaque année, de mars à avril. Lorsdu festival, les visiteurs peuventprofiter de diverses attractionsprintanières telles que le spot photoreprésentant l'Everland, «l'arbremagique», les rues qui semblent avoirquitté le marché aux fleurs français etla «rue des parapluies d'Esope». Parailleurs, des comédies musicales etautres défilés, donnent la possibilité àtout public de venir passer du bontemps. La Foire mondiale,permanente, est avant tout un lieu derestauration, de souvenirs et dephotos pendant que les visiteursentrent et sortent du parc. Il existe de

nombreux magasins et restaurantsainsi que des services comme lalocation de poussettes et des casiers. Le géant Coréen de l'électronique etde la téléphonie mobile, SamsungConstruction and TradingCorporation, est l'exploitant du parcd'attractions

Le Lotte WorldLe parc abrite une cinquantained'attractions, ce qui permet d'adapterl'offre à la demande et aux envies dupublic. Les attractions vedettes duparc sont l’attraction « PungseonBihaeng », qui permet de profiter despaysages en montgolfière, le monorail« World Monorail » qui donne accèsà l’espace dédié au «Magic Island »,avec des attractions à forte sensation,et à l'« Adeventure ». D'autresanimations sont également trèsappréciées à l'instar du carrousel pourson ambiance romantique, ou encore« Atlantis », une sorte de deuxattractions en une avec un mélangede montagne russe et de toboggansaquatiques. En outre, le parc LotteWorld propose en journée toute unediversité de festivals, comme celuides masques «fantasy » mêlantdanse et chant, et qui contribuent à larenommée du site.La ville de Séoul semble donc avoirmisé sur les parcs d'attractions et lesloisirs verts, avec un mélange savantentre histoire, manèges, parcs etjardins botaniques, pour mieuxrépondre aux besoins d'unepopulation, certes vieillissantepuisque les plus de 65% représentent15% des habitants du pays, mais quia compté sur un environnementverdoyant pour se ressourcer.Parallèlement, les jeunes générationssemblent en phase avec ledynamisme d'une capitale trèsconnectée au reste du monde et pourqui les parcs d'attractions et de loisirssont indispensables au bien-êtreindividuel et collectif. Bienévidemment, les grandes compagnieset sociétés profitent de ces projets quireprésentent de juteuxinvestissements. Il n'est donc pasétonnant que Samsung Constructionand Trading Corporation, parexemple, soit propriétaire du parc-jardin d'Everland.

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BOSANGI - Le magazine trimestriel de l’environnement - Avril - Mai - Juin 2020 / N°6120

Evènement

Jator NJENYU

Women’s Day Attacks in Bamenda and galim

FIvE SUSPECTS JAILED

Five suspected persons have beenarrested following the attacks thatoccurred on March 8, 2020, in

Bamenda. The information was disclosedby the North West Region’s Governor,Adolphe Lele Lafrique, in an interview withCameroon Radio Television.Mr. Lafrique said the men, whose identitiesare not known yet, are being interrogatedto shed light on the Sunday's attack.In the morning of Sunday March 8, 2020,amid the International Women's Daycelebrations, an improvised explosivedevice detonated, killing one soldier andleaving seven “seriously injured,”including four soldiers, two police officers,and a civilian.The attack was claimed by Ayaba Cho andTapang Ivo, two activists based outsideCameroon, who claim to be leaders of theAmbazonia separatist movement.Gov’t Confirms Double AttackGovernment confirmed the attack left 8people dead on the Commercial Avenue afteran explosive detonated on March 8, 2020.The government of Cameroon through itsspokesperson Rene Emmanuel Sadi hasconfirmed that the two attacks, one in Galim,Bamboutous Division, West Region andBamenda, North West Region of Cameroonhas left 8 persons dead and 7 injured. Local media reports, however, say thefigure is much higher. The attacks werereportedly orchestrated by men linked toseparatist forces in the North West andSouth West Regions. The attack in Galim was carried out on agendarmerie brigade and police stationSaturday, March 7, 2020, living at least 7people including two gendarmes, twopolice officers and three civilians dead.The second attack during women’s daycelebration in Bamenda left a soldierdead, and seven others injured accordingto reports.The armed men are said to have been onboard motorbikes and reported to havemade away with weaponry before fleeingtowards Bafanji in the North West Region.This may well suggest that the attack mighthave come from members of the Non-StateArmed Group seeking to make of thecountry’s North West and South WestRegions an independent countrychristened Ambazonia.Security is said to have been increased in

the locality to foil any other such attacks.This attack in Galim follows two previousattacks on the West region — one onDecember 22, 2018, and the other onJanuary 6, 2020. In December 2018,armed men stormed Bangourain killing atleast one person and kidnapping others.Inhabitants of this locality in the NounDivision of the West Region blamed thearmed men for over sixty houses burntdown following the attack.In January this year, some nineunidentified armed men suspected to beseparatist fighters reportedly attacked aGendarmerie post in Bangourain carryingaway arms and weapons.

BamendaThe explosion occurred while the Governorof the North West Region Adolphe LeleLafrique delivered a speech relating to thecelebration of International Women’s Day.The device is reported to have been placedat the grandstand overnight.The explosion occurred around 10am notfar from the grand stand where festivitiesto mark the International Women’s Daywas taking place. However, the explosion did not hinderfestivities of the International Women’s Dayto go on as the Governor of the North WestRegion Adolphe Lele LAfrique called onthe population to remain calm and saidinvestigations have been opened to trackdown the perpetrators of the crime, Journaldu Cameroun reported.Government spokesperson RenéEmmanuel Sadi said: “The Government

firmly condemns these despicable actsperpetrated by criminals whose soleobjective is to sow chaos to serve selfishinterests, and conveys to the families of themilitary and civilian victims the sincerecondolences of the President of theRepublic, Head of the armed forces, aswell as the comfort of the entireCameroonian people to the wounded.” “In addition, in view of the extent of thedamage caused by the secessionistterrorists, the National Defense andSecurity Forces launched a searchoperation of the area and arrangementswere made for increased security in thelocality of Galim,” He added.

galimGovernor Awa Fonka Augustine of theWest Region said separatists from thecountry's troubled English-speakingnorthwest region crossed over earlySunday and attacked a security post in thevillage of Galim, killing officers andcivilians. "Our forces are in search of the attackerswho from every indication were out to seizeweapons and ammunition from the forces,"the governor said.Cameroon’s Anglophone rebels have beenfighting since 2017 to create anindependent, English-speaking state in themajority French-speaking country’swestern regions. The U.N. says theconflict has cost more than 3,000 livesand forced half a million to flee to French-speaking regions of Cameroon or intoneighboring Nigeria.

The attack in Bamenda, which left one deadand 7 injured after an explosive detonated atthe Commercial Avenue on Sunday March 8,2020, followed an attack in galim carried out

on a gendarmerie brigade and police stationSaturday, March 7, 2020, living at least 7people including two gendarmes, two policeofficers and three civilians dead.

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Evènement

Eric Vincent FOMO

gouvernance locale

L’èrE DES SUPErS MAIrES

L’une des révolutions du codegénéral des Collectivitésterritoriales décentralisées

promulgué par le président de laRépublique, Paul Biya, le 24décembre 2019, est la création duposte de « super maire ». Lenouveau texte sonne ainsi le glas dela fonction de délégué dugouvernement qui était jusqu’àprésent nommé par le président de laRépublique. Désormais, les supersmaires ou plus simplement lesmaires de la ville pionniers issus desélections municipales du 9 févrierdernier ont pour noms : Luc MessiAtangana à Yaoundé, Roger MbassaNdine à Douala, Bobbo Saliou àNgaoundéré, Ousmaila BoubaMohamadou à Garoua, Victor NkeleNgoh à Kumba, Roger Tafam àBafoussam, Paul Achombang Tambengà Bamenda, Guy Emmanuel Sabikandaà Kribi, Daniel Edjo’o à Ebolowa,Frédéric Nzoki Epoh à Nkongsamba,Jean Marie Dimbele Sodea à

Bertoua, Emmanuel Albert Nlend àEdéa, Sali Babani à Maroua etAndrew Motanga Monjimba à Limbe. Selon les dispositions du nouveaucode de la décentralisation, le supermaire de la ville est élu au suffrageuniversel indirect, par un collège desconseillers municipauxd'arrondissement de la ville. Sonmandat est de cinq ans. D’après unecirculaire du ministre de laDécentralisation et du DéveloppementLocal, Georges Elanga Obam, signéele 13 février 2020, il est «préalablement élu maire de sacommune d’arrondissement ». Il doitégalement être autochtone de la villeou originaire de la région d’attache dela ville. Cette nouveauté qui consacredes changements dansl’administration des grandes villesconstitue l’une des résolutions duGrand dialogue national tenu àYaoundé du 30 septembre au 4octobre 2019. Dans la pratique, elleva consacrer une certaine

autonomie, dans la mesure où lessupers maires sont redevables nonplus au président de la République,mais davantage à leur électorat. Il s’agit de personnes qui doivent êtrecapables de porter l'intérêt général,d'animer, de coordonner et defédérer les acteurs de leurs territoiresrespectifs. L’on devra s’attendre àl’accroissement de leur libertéd’initiative et d’action et à unemeilleure participation despopulations à la confection desbudgets locaux et au choix desprojets prioritaires en phase avecleurs réalités locales. A travers cettemesure, les pouvoirs publics veulentadapter la gouvernance locale auxdéfis de la décentralisation.L’ambition étant de promouvoir unegestion locale de proximité, introduireplus de souplesse, plus de flexibilitéet plus de liberté dans les rapportsadministratifs, humains et financiersentre les exécutifs territoriaux et lesautorités administratives.

Exit les délégués du gouvernement. Place aux autorités élues au suffrage universel indirectpour un mandat de cinq ans.

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Nouvelles d’ailleurs

As one of the ways to bettermanage garbage disposal andimprove hygiene in the city,

Kampala Capital City Authority,KCCA, has revamped its ‘KeepKampala Clean’ campaign.While launching the communityservice in Ndeeba in Rubagadivision, KCCA’s director of publichealth David Serugo said the masscleaning exercises will be carried outin all divisions every last Friday of themonth."We are aiming at reducing rubbishin the city which is still in plenty.When we focus on being clean, thehigh numbers of people that spendmoney in hospitals will reduce," hesaid. Sserugo urged people to clean uptheir areas especially in drainages toavoid floods that occur in the city dueto blocked drainage channels.Serugo also called on community

leaders to encourage residents not tolitter anyhow and also to plant trees.He said KCCA has a target of having500,000 trees planted in the citybefore 2020.Rubaga division mayor JoyceSebugwawo said rubbish is one ofthe problems affecting the city,saying it is high time people startedcollecting it for reprocessing to getother valuables like crafts for sell.Eliab Kyagoba, a local council leaderin Ndeeba, hailed KCCA andresidents for cleaning up their area.In the same spirit, he appealed toKCCA to always work with residentsin all they are doing as it was with the‘Keep Kampala Clean’ campaign toenable smooth running of the work inthe city. Residents worked togetherwith KCCA officials and swept streetsin the area, cleaned up drainagechannels, emptied latrines andsprayed insects.

The Secret PushAnybody familiar with the term willagree that it aptly describesPresident Yoweri Museveni take onthe state of Uganda capital city,Kampala.

For many years now, the Presidenthas relentlessly attacked theperpetual dirt and filth that had cometo characterise the capital city;arguing that it simply was not kosherto have a capital city in whichmarabou storks and big green fliesfeel perfectly at home and aretherefore to be found all over theplace. As marabou storks (locally known askaroli) and those huge greenflies arecreatures that are usually to be foundin places that are stinking filthy, themessage was quite clear: somethingought to be done to clean up thecapital. And real quick at that. And

Kampala Capital City Authority revamps 'Keep Kampala Clean' campaign to reduce rubbish inthe city which is still in plenty.

Jator NJENYU

KAMPALA TO BECOME CLEAN

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Nouvelles d’ailleurs

the President was not the only highprofile figure to decry the state of thecapital ; in which uncollectedgarbage piles all over the place andmany people do not help matters bycontinually littering, making analready bad situation worse. A few years ago when renownedAmerican Televangelist Joyce Meyer,known for speaking her mind cameto Kampala, she made a remark thatwas a bit too frank for many peopleliking. She described Kampala asdirty and disorganised; unworthy of asecond visit and declared that unlessit was improved, she would not beback for another visit. Maybe the biggest problem has beenpossibly two-fold: lack of strong,strategic and accountable leadershipin the city, coupled with a nonchalantsociety that has come to accept thestatus quo, unwilling to challenge thetrend and happy to go along withmatters. It is arguably the President persistentobjection that culminated into theConstitutional Amendment Act 2005which stipulated that Kampala wouldhenceforth be administered by theCentral Government. This wasfollowed by the Kampala CityAuthority Act which operationalizedthe amendment. The city is nowmanaged by an executive directorappointed by the President and to befair, whose coming has brought withit plenty of change. For all intents and purposes, it wouldbe quite apt for a huge banner orbillboard to be put up at everyentrance to the city to proclaim thatKampala is now under newmanagement.Slowly but surely, the dirt isdecreasing; the uncollected garbageis less and less and so is theindiscriminate and disorganisedpositioning of vendors all over thestreets. The entire mess madeKampala a huge risk in terms ofsheer health, but also cut its streetsout as highly risky for anyone,especially the pedestrians and thoseon motorbikes are particularly thebode it's because the congestion hasbeen so severe that safety wasalways in doubt with thousands of

cars, motorbikes, bicycles, carts andpedestrians all crammed on bothstreet and sidewalk.The situation exacerbated byvendors who narrow the streets bycramming the sidewalks. The result of the mess is welldocumented: regular outbreaks ofcholera, food poisoning, highcasualty rates of those who move onbode bodass, many of them losinglife and limb. Security itself has beena challenge, with many thieves androbbers taking advantage of themess to relieve people of theirproperty. It has never been easy to

police the city in such a situation. Fireoutbreaks have always been regularand costly. Environmentaldegradation has been untold; withpollution very high the NakivuboChannel, the city is biggest outflow ofwater from surface run-off, cloggedwith all manner of garbage. In short, the city has been hell for thelaw-abiding and a perfect haven forthose who love mayhem andpandemonium and are comfortableliving on the side of the law. With thecity is now under new management,firm decisions are now being taken;decisions that are calculated torestore order to the city so thatprogress is not sacrificed at the altarof populism. Vendors who had

previously been on the sidewalk ofevery street (and in many cases rightin the middle of certain streets) havebeen relocated to gazetted marketareas. If no place had been got forthem that would have been totallyinhuman because they are also outto take an honest living. Apart from ensuring order in the city;this is an excellent step to minimiseunfair competition in which thosewho pay expensively to rent shopsare short-changed by vendors whopark on street and sidewalk and lapup customers who would bepurchasing from shops. I suspectthat suggestions to have flea markets— once a week or so bazaars inwhich, for example, an entire streetcan be cordoned off and turned into amarket for a few houses will belistened to: after all even cities likeNew York have them. All this ties in well with the Anti-litterBill, a proposed law to maintain aclean environment by criminalisingindiscriminate dumping of rubbishand establishing regulations andguidelines for the orderly disposal ofthe same. The Bill started as aPrivate Members Bill in the 8thParliament, but Government is nowtaking it up and it will soon bepresented to Cabinet, before itsonward journey to Parliament fordebate and enactment. The Bill in which yours truly has hada hand will not be for the city alone;but across the country, and it isexpected that it will help reverse atradition of indiscriminate disposal ofgarbage where you find even thosein posh cars who you expect have apossibly higher standard of civilisedconduct, casually tossing used beeror soda cans, or banana peelsthrough the window as they speedalong!By all indications, all this is just thebeginning of a transition towards acleaner city and country and apopulation which is environmentallyconscious and friendly.

It is arguably the President

persistent objection that cul-

minated into the Constitutio-

nal Amendment Act 2005

which stipulated that Kam-

pala would henceforth be

administered by the Central

Government. This was follo-

wed by the Kampala City

Authority Act which operatio-

nalized the amendment.

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Réflexions

Promulgué le 25 avril 2019, la loi portant modification du code électoral institue l’élection desconseils des régions. Des organes déterminants, non seulement pour le processus dedécentralisation, mais surtout dans la gestion de la collectivité territoriale décentralisée (Ctd)que représente la région.

gestion des Ctd au Cameroun

CE QUI ChANgE AvEC LE NOUvEAU CODE ELECTOrAL

Boris NGOUNOU

Les tous premiers conseillersrégionaux du Camerounn’ont pas encore été élus,

mais cela est désormais chosepossible. Il suffit juste que le chefde l’État décide de convoquer lecorps électoral pour ce faire,comme le lui confère la loi. C’est tout le sens de la loi N°2019/005 du 25 avril 2019, quimodifiant et complétant les arti-cles 249, 250 et 257 de la loi N°2012/001 du 19 avril 2012 portantCode électoral. À travers ses nou-velles dispositions, ce code per-met au président de laRépublique de convoquer lecorps électoral pour les électionsrégionales au Cameroun. Ce quimettra en scène les conseils ré-gionaux. Des délibérants des ré-

gions, au sein desquels les Ca-merounais pourront prendre unepart active, dans la gestion deleurs affaires locale.Composés de 90 conseillers ré-gionaux par région, ces organesjouent un incontournable dans lagestion de la collectivité territo-riale décentralisée qu’est la ré-gion. Le conseil régionaladministre librement la région. Àce titre, il élabore et vote le bud-get de la région.

Les attributions de la régionLa tâche du conseil régional estcomplexe et importante, au vudes compétences transmises auxrégions par la constitution du 18janvier 1996. Ces compétencestouchent de nombreux domaines

parmi lesquels, l’économie, lasanté et l’environnement. En ce qui concerne le domaine del’environnement, on a la gestion,la protection et l’entretien deszones protégées et des sites na-turels relevant de la compétencerégionale. Il y a la création debois, de forêts et de zones proté-gées d’intérêt régional, suivant unplan dûment approuvé par l’État. Sur les plans sociaux et sani-taires, les régions promeuventl’hygiène, la salubrité ainsi que lesmesures de prévention des mala-dies, organisent et gèrent l'appro-visionnement en médicaments etautres produits de santé. Ellesparticipent à l'élaboration de leurscartes sanitaires.

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Regards

Le continent dispose de vrais atouts pour développer l'énergie verte. C'est ce que révèlent denombreuses études publiées ces dernières années. A condition d'installer la paix et la sécuritéde manière durable.

L’AFrIQUE, UN MArChé D’AvENIr POUr L’éNErgIEDITE PrOPrE ?

Jean-Célestin EDJANGUE

Une énergie propre ou verteest une source d'énergiedont l'exploitation produit

des quantités de polluants plusfaibles comparativement à d'au-tres sources plus répandues etconsidérées comme étant pluspolluantes. Mais, il faut distinguerune énergie propre d'une énergierenouvelable. Cette dernière, quiimplique une reconstitution, ne si-gnifie pas obligatoirement qu'ellesoit exempte de déchets et inver-sement. Parmi les sources d'éner-gie généralement citées comme «propres », on retrouve la géother-mie (haute ou basse énergie),l'énergie éolienne, l'énergie so-laire, l'énergie marémotrice(l'énergie des vagues, les hydro-liennes), la traction animale, lapropulsion humaine, la biomasse,l'énergie hydroélectrique, les

pompes à chaleur, les mégawattsou encore les centrales solairesorbitales, attendues dans un futurplus ou moins proche. En écono-mie, un marché est un systèmed'échange où se rencontrent l'of-fre(les vendeurs) et lademande(les acheteurs). Par ex-tension, il s'agit également del'ensemble des règles, juridiquesou informelles, nécessaires à laréalisation ces opérations.Le concept d'énergie « propre »doit être relativisé. Car toutes lessources d'énergie produisent desdéchets au cours de leur cycle devie, notamment lors des phasesde fabrication et de construction.Par ailleurs, certaines ont des ef-fets indirects sur l’environnement,comme les barrages, dont la bio-masse se décompose en produi-sant du méthane, un puissant gaz

à effet de serre(GES). Le Pro-gramme des Nations Unies del'Environnement(PNUE), indi-quait, en septembre 2010, dansun rapport, que six pays (leJapon, les États-Unis, l'Alle-magne, la République de Corée,le Royaume-Uni et la France)sont à l'origine de 80 % des bre-vets déposés en la matière. « Suivre le bon wagon »Les choses tendent, visiblement àchanger, si l'on en croit un rapportde Bloomberg cité par nosconfrères du magazine écono-mique panafricain Afrimag (n° 140du 20 mars 2020). « Les investis-sements dans l'énergie dite « pro-pre » ont atteint 333,5 milliards dedollars américains. L'énergie so-laire et l'énergie éolienne arriventen tête avec 161 et 107 milliardsde dollars américains d'investis-sements, notamment en Asie(187 milliards de dollars), en Amé-rique (78 milliards de dollars) eten Europe (69 milliards de dol-lars) ». Et même si l'Afrique ne fi-gure pas dans les premierswagons de la locomotive, le conti-nent s'attèle à ne pas être com-plètement largué. « Dans lacourse vers ce nouveau marché,l'Afrique « suit » la tendance maisreste loin derrière. Le rapportBloomberg, qui place la Chine entête, avec 40% des investisse-ments (132,6 milliards USD) ne luiréserve de place que dans la ru-brique « autres », alors que despays leaders, comme les Etats-Unis (59 milliards), le Japon (23,6milliards), l’Allemagne (10 mil-liards), l’Australie (9 milliards) et

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Regards

le Mexique (6 milliards) essaientde suivre la cadence imposée parPékin », affirme l'article d'Afrimag.Les efforts entrepris par le conti-nent le moins pollueur de la pla-nète, l'Afrique, avec moins de 4%des émissions de gaz à effet deserre, en dépit des conséquencesdu réchauffement climatique dansla région, sont incontestables.Déjà, une étude publiée en août2016, par Havas Horizons,groupe issu du rapprochement deHavas Paris, leader en communi-cation d'influence, en France,avec l'Institut Choiseul, un thinktank réputé pour ses analyses surles questions économiques inter-nationales, fait de l'énergie solaire« l'investissement le plus promet-teur pour l'Afrique en 2020 ». Et,paradoxalement, c'est le faibletaux d'électrification du continentrapporté à sa démographie galo-pante, avec plus de 2 milliardsd'habitants à l'horizon 2050, quipermet d'entrevoir, avec un cer-tain optimisme, les perspectivesd'avenir dans le domaine du dé-veloppement de l'énergie verte. «Avec un taux d’accès à l’électri-cité qui n’atteint pas 20% dans lamoitié des pays africains (BanqueMondiale), l’Afrique devrait attirerd’énormes investissements dansce secteur d’avenir », expliqueHavas Horizons, précisant : «L’énergie solaire hors réseau, parexemple, représente un marchéannuel de 1,75 milliard de dollars,selon un rapport du Groupe de laBanque mondiale et de l’Associa-tion mondiale du secteur del’énergie hors réseau (GOGLA). Ilfournit de l’électricité et d’autresservices énergétiques à 420 mil-lions d’usagers dont une bonnepartie se trouverait en Afrique ».

un optimisme mesuréComme souvent dans ce genrede situation, les prévisions deHavas Horizons doivent êtreconsidérées à la lumière du

contexte sociopolitique et écono-mique des différents paysd'Afrique. Les situations de ten-sions sociales, comme celles ob-servées quasi systématiquementdans le cadre des élections muni-cipales, législatives et surtout pré-sidentielles, entament laconfiance entre les Etats et les in-vestisseurs potentiels, perturbantde fait l'économie. C'est pourquoi,l'Association pour la défense del'énergie en Afrique(ADEA), de-puis le début d'année, tire la son-nette d'alarme. Dans un articlesur « L'énergie en Afrique en2020 », paru sur son site en ligne(energy-for-africa.fr), le 5 janvier2020, Jean-Pierre Favenec, pré-sident de l'ADEA, souligne dansson éditorial : «Nous sommes at-tristés par les dramatiques événe-ments du Mali, du Burkina, duNiger où dans les dernières se-maines des centaines de per-sonnes sont mortes à la suited’attaques de groupes puissam-ment armés. Dans l’une de cesattaques des dizaines de femmeset d’enfants innocents ont étéabattus. Les causes de ces at-taques sont nombreuses et rame-ner la paix dans cette immenserégion du Sahel sera très com-plexe ». Il reste néanmoins per-suadé que le bon sens communfinira par l'emporter, malgré le cli-mat social troublé qui règne danscertains pays. « Mais ceci ne doitque nous encourager à travaillerpour un meilleur accès à l’éner-gie, condition indispensable auprogrès et à l’amélioration de lasituation des populations. Le dé-veloppement économique, sensi-ble dans les pays à l’écart de cesconflits, permet l’amélioration desconditions de vie des populationset apaise les tensions ». Autant dire qu'il y a lieu de conti-nuer à croire au développementde l'énergie verte en Afrique. Acondition que la paix et la sécu-rité, gages de tout développe-

ment, s'installent de manière per-manente et que la volonté poli-tique des acteurs décisionnels semanifeste par des actes concrets.D'ailleurs, le baromètre HavasHorizons, publié en juillet 2018,sur la perception des économiesafricaines en 2023, montre unréel optimisme des investisseursinternationaux pour le berceau del'humanité. Intitulé «Financer lacroissance africaine à l’horizon2023: perception des investis-seurs internationaux», le docu-ment note que « 92% desinvestisseurs internationaux réaf-firment leur optimisme et renou-vellent leur confiance quant auxperspectives économiques ducontinent durant les cinq pro-chaines années ». La mêmeétude révèle à propos des inves-tisseurs étrangers : « Ils sontaussi 80% à envisager de renfor-cer leurs positions en Afrique,d’après cette enquête réaliséeauprès d’un panel de dirigeants(CEO, directeurs Afrique, direc-teurs financiers, analystes senior,etc.) de 50 grands groupes mon-diaux opérant en Afrique dans di-vers secteurs d’activité, dontGoldman Sachs, Rothschild &Co, Saint-Gobain, Sanofi, Goldand General, Société Générale,CFAO Retail et Quilvest PrivateEquity ». Mais cet engouementn'est pas le même pour l'ensem-ble du continent, certains paysétant plus prisés que d'autres. «Par zones géographiques, c’estl’Afrique de l’Ouest qui attire leplus les investisseurs internatio-naux: 64 % d’entre eux désirenty renforcer leurs investisse-ments, contre 9 % voulant les yréduire. Cette sous-région enre-gistre une croissance en hausseconstante depuis 2016, en dépitdes mauvaises performances duNigeria. Selon la BAD, cettecroissance devrait atteindre 3,8% en 2018 et 3,9 % en 2019 »,conclut le rapport.

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Portrait

Jator NJENYU

ThE MAN OF SUrPrISES

Alassane Dramane Ouattara'slong and finally victoriousbattle for the presidency of

Ivory Coast has mirrored some of theproblems the world's largest cocoaproducer has faced over the pastdecade or so.He was twice barred from running inpresidential elections because hewas regarded as a foreigner - as hismother was from neighbouringBurkina Faso.He has a reputation as a hard-worker, keen on transparency andgood governance. But his rivals criticise him for beingtoo Western, and say he backed the2002 attempted coup d’état -something he denies.However, those rebels now form thebulk of his fighting forces.Arguments over his nationality cameto symbolise the marginalisation feltin the mainly Muslim north, wheremany migrants from neighbouringcountries have settled sinceindependence to work on cocoafarms and plantations.Following the 2002 civil war, whichsplit the country between the northand south, the constitution, wasamended to remove the stipulation

thatboth a presidential candidate'sparents be Ivorian.This opened the way for Mr Ouattarato take on President Laurent Gbagboin November 2010 - in polls the UNpeacekeeping mission in the countrysays he won.But Mr Gbagbo's supporters reactedwith outrage, after years of seeing MrOuattara demonised on state mediaas a foreigner and stooge of France,the former colonial power.Soft-spoken economistImage caption Alassane Ouattara ismarried to a Frenchwoman,Dominique Folloroux-Ouattara "Ado", as Mr Ouattara is known to hissupporters because of his initials, didnot start out as a career politician.He is an economist by training -studying in the United States - and

hasspent much of his career at theInternational Monetary Fund - wherehe rose to be deputy head - and theWest African Central Bank. When Ivory Coast's founding fatherFelix Houphouet-Boigny called himto help rescue Ivory Coast fromeconomic stagnation, he was seenlocally as an international technocrat. He then had a brief taste of powerwhen he served as prime ministerbetween 1990 and 1993 under MrHouphouet-Boigny. After Mr Houphouet-Boigny died in1993, Henri Konan Bedie succeededto the presidency and played thenationalist card, exploiting MrOuattara's links to neighbouringBurkina Faso to side-line him frompresidential contests.Months of instability sparked by

Alassane Dramane Ouattara

Ivory Coast's President Alassane Ouattara hasstunned his critics by announcing that he willnot run for a third term, putting pressure onother regional leaders to follow his example,writes the BBC Newsday's James Copnall fromthe main city, Abidjan.

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Portrait

attempts to discredit Mr Ouattaraculminated in Ivory Coast's first coupin December 1999, by GeneralRobert Guei. At first the coup appeared to be goodnews for Mr Ouattara, and several ofhis supporters assumed seniorpositions in the military government. But it became clear that Gen Gueiplanned to run for the presidencyhimself and he began employingsimilar tactics to Mr Bedie. Mr Ouattara was excluded from theDecember 2000 poll but Gen Guei'sattempts to rig the outcome weredefeated by massive street protestsby supporters of Mr Gbagbo - then aveteran opposition leader. Mr Ouattara may again havehoped that a change of regimewould be good news for him butit was not to be. Like his two predecessors, MrGbagbo found it useful to shore uphis new position of power by usingnationalism to attack his main rival, aMuslim with a French wife.Xenophobic attacks on Burkinabes inAbidjan by supporters of Mr Gbagbowere a sign of things to come. After the 2002 uprising, Mr Gbagboportrayed himself as under attackfrom foreign powers. Mr Gbagbo followed similar tacticsafter December - and some hadworried they might prove too nastyfor the soft-spoken economist.But from his blockaded hotel inAbidjan, where he has been sincebeing declared presidential winner inDecember, he has squeezed MrGbagbo financially - cutting off hisaccess to vital cocoa funds andinternational finance.The banking system all but collapsedand cocoa beans piled up inwarehouses in the country's ports.He did show a steely side - longcalling for military action to oust MrGbagbo, before finally unleashing theformer rebels, who backed him, fromtheir northern strongholds to sweepdown towards the seat of power inAbidjan.With former rebel leader GuillaumeSoro as his prime minister, Ado is setto finally become Ivory Coast's leaderafter being thwarted for so manyyears.

The Ivorian head of state surprisedeveryone by announcing he wouldresign from the October 2020presidential election. The decision,however, was long in the planningand highly strategic.The Ivorian head of state lovessurprises, saying one thing and thendoing the opposite. By announcingon 5 March, before theparliamentarians gathered inCongress, that he would not run inthe presidential election of October2020, he has taken everyone bysurprise.

Only a handful of his followers knewwhat he was planning as he madehis entrance into the Foundation’samphitheatre. His wife, Dominique,preceded him, surrounded by Vice-President Daniel Kablan Duncan,Amadou Gon Coulibaly, and theMinister of Defence HamedBakayoko.Matured decision, hurried scheduleAt the podium, Alassane Ouattarasummed up his nine years aspresident and told the audience,“During the two terms you haveentrusted me with the leadership ofour beautiful country, I have alwaysattached particular importance tohonouring my commitments. In thesame spirit, I had indicated onseveral occasions, at the time of theadoption of the Constitution of theThird Republic in 2016, that I did notwish to run for another presidentialterm. Accordingly, I would like tosolemnly announce that I havedecided not to stand as a candidatein the presidential election of 2020.”

Initially, he planned to make thedecision in July, then decided to bringforward his schedule.“The option had been on the table forseveral weeks. It really took shape atthe last African Union summit in earlyFebruary in Addis Ababa, and thenduring his stay in France on 14February,” one of his relativesexplained.During that visit to the French capitalto inaugurate the Félix Houphouet-Boigny Library of the FrenchAcademy of Overseas Sciences,Ouattara looked tired. Many asked, isit time to hand over the reins?He informed his first circle a few dayslater of his decision, and it was metwith different reactions.Some wish he would wait a littlelonger, at least until the InternationalCriminal Court (ICC) decides on theconditions of Laurent Gbagbo’sparole. Others plead for him to run in2020, even if it means then retiringafter one or two years. There isnothing to stop this.Respecting the rulesDespite the doubt surrounding hisintentions, he finally decided to keephis word — especially to the Frenchgovernment — and skilfully turned anannouncement that had been takenfor granted at the beginning of hissecond term of office, into a historicspeech.“He has always wanted to appear inthe eyes of certain African heads ofstate and the internationalcommunity as someone whorespects the rules,” said one of hisold friends. “It was unthinkable forhim to take the risk that his candidacywould trigger violence, and one dayhe’d find himself like BlaiseCompaoré, forced into exile by theFrench army.”Does Ouattara’s announcementinfluence the choice of Henri KonanBédié and Laurent Gbagbo? While itis now certain that the former wantsto launch into the race for the topposition, the intentions of the latterremain uncertain.“The president believes that this isthe best way to dissuade them fromtaking the plunge,” his entourageexplained. “They will now appear outof touch, even within their own party.

Only a handful of his followers

knew what he was planning as

he made his entrance into the

Foundation’s amphitheatre. His

wife, Dominique, preceded

him, surrounded by Vice-Presi-

dent Daniel Kablan Duncan,

Amadou Gon Coulibaly, and

the Minister of Defence Hamed

Bakayoko.

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Parole à…

MANU DIBANgO

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Hommage

C’était une voix. C’était un rire.C’était un sourire. C’était unegueule. C’était une carrure.

C’était une présence. C’était ungénie. C’était un talent. C’était unelégende. C’était la générosité faitehomme. C’était l’humilité personnifiée.C’était la bonté à l’état pur. Manu était tout cela à la fois. Difficilede lui trouver un défaut, uneimperfection, tant sur le planartistique qu’humain. Il n’étaitcertainement pas un ange, mais iln’était pas loin de l’être. C’était unhomme bien sous tous rapports. Tous ceux qui l’ont connu, c’est-à-dire la moitié de la planète, sontunanimes. Manu, on l’aimaitspontanément. Il dégageait une joiede vivre contagieuse. Quand ilentrait dans une pièce, il laremplissait de son humanité.Yannick Noah : « Il avait un grandcharisme. Au-delà de son talent,c'était quelqu'un de très simple, trèsabordable, il traitait tous les gens dela même manière. » Alain Bélibi : «Ce qui frappait d’emblée quand onrencontrait Manu Dibango, c’était ladistance entre la giga starinternationale, et celui que vousaviez devant vous. C’étaitsimplement un homme. »Ses mélodies ont bercé les vies desgénérations d’hier et d’aujourd’hui.Elles berceront certainement cellesde demain.Car Manu est une de ces personnesrares qui font partie du patrimoinede l’humanité, et qui habitentcontinûment la mémoire collective.Il est à ranger dans la catégorie desplus grands : Louis Amstrong,Michael Jackson, Mohammed Ali,Mandela, Pelé, Makéba…Le Cameroun et l’Afrique sont fiersd’avoir eu un ambassadeur aussiprestigieux et magnifique qui a faitdécouvrir au monde leurs richesses,leurs singularités et leurs identitésculturelles.Les hommages qui lui sont rendusdepuis son départ pour le pays desancêtres, en particulier ceux des

chefs d’Etat, témoignent de lareconnaissance due à ce baobabdessouché, pour son apportexceptionnel au rayonnement ducontinent noir à travers le monde.L’œuvre de Manu ? Irrésumable.Incommensurable. Pantagruélique.Encyclopédique. Si les océansétaient un encrier, et la terre entière,une feuille de papier, il n’y aurait pasassez d’encre et d’espace pourécrire l’histoire artistiqued’Emmanuel N'Djoké Dibango.Quelle histoire en effet ! Manu, c’estd’abord un tube qui n’était pasdestiné à être tube : « SoulMakossa », sorti dans les bacs en

1972. Un séisme musical quisecoue l’Afrique toute entière avecdes répliques dans le monde entier.Il a été l’un des précurseurs de laWorld Music. L’œuvre musicale ducélèbre saxophoniste est traverséepar des influences innombrables etvariées. Makossa, Rumba, Jazz,Reggae, Rock, Zouk, Soul, Blues…Il était le maitre de la fusion. Pasétonnant qu’il ait été acclamé parles publics du monde entier. DeVienne à Tokyo, de Paris à NewYork, de Delhi à Mexico, de Doualaà Kin, Papa Groove était partoutchez lui.Mais c’est par le Jazz qu’il est entrédans l’univers de la musique. Un

jour, au début des années 50, ilentre chez un disquaire. Les rayonssont presque vides. Il achète le seuldisque qui reste. Celui de DukeEllington, l’une des méga stars de laplanète jazz. Le jeune Manu tombesous le charme. Sa décision estprise. Il marchera sur les pas duDuke. On connait la suite.

Il avait adopté le jazz. Mieux,comme c’était un homme demélanges, de syncrétisme et derencontres, il avait marié le Jazzaux sonorités africaines. Fela avaitinventé l’Afrobeat. Manu avaitenfanté l’Afrojazz. Homme d’ouverture, il s’était rendudisponible pour la variété françaisedans les années 70-80. Il avaitcollaboré avec la plupart de grandsnoms de la chanson de son paysd’adoption. Par exemple, il avait étécul et chemise avec Nino Ferrerdont il fut un temps, le directeurd’orchestre.On ne peut pas parler de Manusans évoquer son saxo. Il fumaitdes cigares. Mais il fumaitdavantage son saxo. Il était marié àson saxo. Sa relation avec son objetétait si fusionnelle que peu de genssavent qu’il était unmultiinstrumentiste. Le piano,l’harmonium, le trombone et l’orguen’avaient pas de secret pour lui.Manu, c’était aussi cetteauthenticité. Un Africain qui n’avaitjamais renié sa race, ses racines,son terroir. Bien qu’il soit arrivé enFrance à 15 ans, il a conservé sonaccent de « Kamer ». Il étaitdifférent de ces Camerounais qui semettent « whitiser » dès que leurpostérieur se juche sur le siège d’unBoeing d’Air France au départ deDouala…Dans ses chansons, il a magnifié leSawa, cette langue qu’il chérissaittant. Manu était monsieur tout lemonde. Il était comme nous. Ilparlait comme nous. Il nousressemblait. Il nous rassemblait.

Jean Loïc AMOUGOU

MOrT D’UNE LégENDE

Manu est une de ces per-

sonnes rares qui font par-

tie du patrimoine de

l’humanité, et qui habitent

continûment la mémoire

collective. Il est à ranger

dans la catégorie des plus

grands : Louis Amstrong,

Michael Jackson, Moham-

med Ali, Mandela, Pelé,

Makéba…

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KAMPALA

Carte postale

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Note de lecture

Eric Vincent FOMO

Le récent essai de Jean-Célestin Edjanguè paru le 7 janvier dernier engage les professionnelsde l’information à jouer leur partition dans l’adaptation ou la mitigation des évènementsclimatiques.

Lutte contre les changements climatiques en AfriqueLES MEDIAS EN PrEMIErE LIgNE

La lutte contre le changementclimatique pourrait être gagnéeou perdue dans les émissions

radiotélévisées, dans les pages desjournaux, sur Internet et sur lestéléphones mobiles. Ainsi serait-ontenté de résumer l’ouvrage «Urgence climatique etdéveloppement en Afrique : lesmédias en première ligne ». L’essaide 200 pages a été publié le 7 janvier2020 par le journaliste et conférencierJean-Célestin Edjanguè, aux éditionsL’Harmattan. D’après l’auteur,l’Afrique est la première victime duréchauffement climatique, alorsqu’elle y contribue le moins. De façonchiffrée, avec 17% de la populationmondiale, le continent africain estresponsable d'à peine 4% desémissions de gaz à effet de serre, àl'échelle de la planète. Pourtant, c'estaussi la région qui souffre le plus desconséquences du réchauffementclimatique. Abondant dans le même sens, le Dr.Ibrahima Cissé, responsable de lacampagne Océans de GreenpeaceAfrique, estime que « …la non-sélectivité des impacts duchangement climatique appelleaujourd’hui à une responsabilité detoute la planète. Les médias et lesleaders africains ne peuvent pas sedédouaner de cela, parce que lespays africains subissent de pleinfouet les effets du changementclimatique… ». Une situation qui nelaisse pas indifférent Jean-CélestinEdjangué qui a décidé de prendre letaureau par les cornes. Sa cible : lesfemmes et hommes des médias.

L’urgence d’informerFace à l’inaction ou aux actionsinsuffisantes des professionnels del’information, l’auteur invite lesmédias à assumer leursresponsabilités et à jouer pleinement

le rôle qui est le leur dans l’éducationà l’environnement, la sensibilisation,l'information et la communication surle climat. Les médias doivent susciterla prise de conscience collective surles enjeux liés aux dérèglementsclimatiques. Lorsque les informationssont exactes, pertinentes et fourniesen temps voulu, elles contribuent àpromouvoir le développementdurable. Les activités des médias surla thématique du changementclimatique aident les pays africains àplanifier et à mettre en œuvre despolitiques nationales efficaces sur leterrain, tout en remplissant lesobligations prises au niveauinternational. L’ouvrage lesencourage à se réinventer unemission demédiateurs de lacitoyennetécontinentale, enrendant visibleset lisibles lesproblèmescomplexes et lelien local-global. Parce que lepublic africainest en panne debonnesinformationspour prendredes décisionsefficaces à sonniveau ou àl’échellemondiale, lamédiation dujournaliste estdès lorssollicitée. Il luirevient d’avertirle public surlesévénementsclimatiquesextrêmes, de

fournir des explications sur despolitiques complexes, de vulgariserles stratégies d’adaptation et de jouerle rôle de surveillance pour protégerl’intérêt public. Dans un style simpleet détaillé, l’auteur de « Jeunesd’Afrique, jeunes du monde » entreautres, présente les médias commecette force qui peut renforcerl’autonomie des communautésvulnérables, les pousser à adopter, àaccomplir des changements positifset promouvoir des mesuresd’atténuation visant à limiter à leurportion congrue les activons menantau réchauffement planétaire.

« Urgence climatique et développement en Afrique : les médias en première ligne », Jean-Célestin Edjanguè, éditions L’Harmattan,

7 janvier 2020, 200 pages.

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BOSANGI - Le magazine trimestriel de l’environnement - Avril - Mai - Juin 2020 / N°6134

Forum des lecteurs

J’ai pris l’habitude de me

procurer votre magazine dès

que je suis informé de sa

parution pour une raison

simple. Il est instructif et

m’inspire dans mes recherches

universitaires.

Le thème que vous avez traité

dans le précédent numéro, « le

recyclage peut-il financer la

propreté ? » est digne d’intérêt.

Personnellement, je ne crois

pas que cela soit possible en

Afrique. Les pouvoirs publics

(Etats, municipalités) avec

l’appui du secteur privé doivent

continuer à financer la propreté

en Afrique.

Toutefois, vos lecteurs doivent

savoir que le recyclage des

déchets en Afrique est

business juteux, mais ignoré.

C’est une niche dans laquelle il

faut absolument investir. Le

recyclage de toutes sortes

d’ordures est une excellente

opportunité d’affaires qu’il est

nécessaire de saisir.

Jean Marc Edjente, Doctorant

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