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janvier–mars 2009 Un périodique trimestriel mennonite conservateur No 20 Gratuit Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée (Matthieu 5:14). Jésus leur parla de nouveau, et dit : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie (Jean 8:12). LUMIÈRE DU MONDE Editorial : Les fruits de notre foi Dans ce numéro, nous présen- tons la seconde partie de l’article les « Distinctions anabaptistes » et encore une fois nous parlons de ce que nous croyons, surtout de notre foi. Ce que nous croyons est tou- jours plus important que notre ha- billement ou notre comportement. Cependant, ces deux derniers as- pects sont des fruits de notre foi, c’est-à-dire comment nous vivons notre foi quotidiennement. On a dit qu’un loup peut se dégui- ser en agneau, mais qu’un agneau ne se déguise jamais en loup. Ainsi, bien Dans ce numéro Éditorial Les fruits de notre foi 1 Doctrine Distinctions anabaptistes 3 Parents Trop de chemises 9 Enfants Le choix d’Abner 12 Réflexion Urgent ou important 14

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janvier–mars 2009 Un périodique trimestriel mennonite conservateurNo 20 Gratuit

Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée (Matthieu 5:14).

Jésus leur parla de nouveau, et dit : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera

pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie (Jean 8:12).

Lumière du monde

Editorial :

Les fruits de notre foiDans ce numéro, nous présen-

tons la seconde partie de l’article les « Distinctions anabaptistes » et encore une fois nous parlons de ce que nous croyons, surtout de notre foi. Ce que nous croyons est tou-jours plus important que notre ha-billement ou notre comportement. Cependant, ces deux derniers as-pects sont des fruits de notre foi, c’est-à-dire comment nous vivons notre foi quotidiennement.

On a dit qu’un loup peut se dégui-ser en agneau, mais qu’un agneau ne se déguise jamais en loup. Ainsi, bien

Dans ce numéroÉditorial

Les fruits de notre foi . . . . . . . 1

DoctrineDistinctions anabaptistes . . . . 3

ParentsTrop de chemises . . . . . . . . . . 9

EnfantsLe choix d’Abner . . . . . . . . . 12

RéflexionUrgent ou important . . . . . . 14

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2 janvier – mars 2009 Lumière du monde Lumière du monde janvier – mars 2009 3

Publié par Les Éditeurs Lampe et Lumière26 Road 5577, Farmington NM 87401-1436 É.-U.Tél. : 505-632-3521 • Téléc. : 505-632-1246

Éditeur : Donald White 52598 College Line, RR 4, Aylmer ON N5H 2R3, CANADAConseil de révision : David Fisher, Jonathan Martin, Ron Marengère, David MastLampe et Lumière est un éditeur mennonite conservateur. Lampe et Lumière est entièrement responsable des traductions françaises publiées ici. Tous ses articles sont traduits et publiés avec permission.Lumière du monde est distribué gratuitement partout au monde. Pour vous abonner, contactez-nous par courrier, télécopieur, téléphone.

Vous pouvez copier ce document sans permission autant que vous le copiez en entier.

Nous croyons

  Que la Bible entière est  la Parole inspirée de Dieu et que les chrétiens doivent observer tous les commandements du Nouveau Testament.

  Que  toute personne  responsable doit  croire,  se  repentir et être née de nouveau et doit persévérer dans l’obéissance à cette  foi  pour  être  sauvée, mais  que  les  enfants  innocents sont en sécurité par le sang de Jésus.

  Que, pour Dieu, les chrétiens doivent se séparer du monde, vivre simplement et éviter les modes mondaines, en s’attachant à une assemblée chrétienne fidèle aux Écritures.

  Que les chrétiens doivent être non résistants, rejetant tout recours à la force ou à l’intimidation.

qu’il puisse trébucher, un véritable chrétien ne persistera pas à faire ce qui est mal (ou même dangereux). Il évitera même toute espèce de mal. Notre engage-ment envers Dieu nous donne la force (la grâce) de faire ce qui est juste, même malgré notre propre volonté égoïste. Voilà l’esprit de sacrifice. Ce sacrifice de soi-même pour la vérité, séparera toujours le véritable chrétien de l’hypocrite ou du non-convaincu.

« Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.

Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? » (Matthieu 7:15–16).

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Doctrine :

Distinctions anabaptistes

Seconde partie La foi mène à l�action. Ce sont les croyances des anabaptistes qui les mènent

à vivre cette foi selon la volonté du Christ. Dans la première partie nous avons parlé de la vision distinctive des anabap-

tistes envers (1) les Écritures et (2) envers le Christ.

3. Les anabaptistes étaient distincts* dans leur vision du chrétien.

Les anabaptistes acceptent le fait que personne n’est sans péché. Nous avons tous commis des péchés. Nous avons tous besoin de l’expiation du Christ. C’était à cause des péchés de l’homme et de son impuissance qu’ils s’étaient réjouis à l’annonce de l’Évan-gile de Jésus-Christ qui offrait le salut. Cependant, pour eux, un chrétien était bien plus que quelqu’un dont les pé-chés étaient pardonnés. Le chrétien était quelqu’un qui marche à la suite de Jésus dans sa vie de tous les jours. Pour eux, la foi qui offre le salut et mener une vie sainte vont de pair. Tout com-me, la foi et la pratique sont indisso-ciables. Professer la nouvelle naissance voulait dire mener une vie nouvelle. Réclamer la purification voulait dire abandonner les péchés de la chair et « … revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité » (Éphé-

siens 4:24). Être disciple voulait dire faire ce que le Maître disait. Prendre la croix voulait dire être en conflit avec le monde et avec les mœurs du monde, « Combatt[re] le bon combat, saisi[r] la vie éternelle » (1 Timothée 6:12), et accepter joyeusement tous les, embête-ments, de la part du monde.

Pour les anabaptistes, être disciple chrétien était une façon de vivre et cela touchait à tout aspect de la vie. Cela modifiait leur vie familiale, leur vie d’affaires et leur vie sociale. Bien qu’ils aient cru dans le salut par Jésus-Christ et dans la justification par la foi, nous ne trouvons que peu d’écrits sur le sujet. Plutôt, si nous lisons les écrits des anabaptistes, ils nous parlent surtout de l’importance d’observer les commandements du Christ et de vi-vre dans l’obéissance, car sans l’obéis-sance nous ne pouvons pas être disci-ples. Voilà une vérité que nous devons nourrir afin de maintenir vivant l’ana-baptisme dans nos Églises actuelles. Les protestants apprécient leur témoi-

* L’article original utilise parfois le temps présent, parfois le temps passé. Nous parlons de l’histoire, mais aussi de la foi actuelle, alors nous utilisons le temps imparfait — NDLR.

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gnage sur le salut. Les piétistes appré-cient leur témoignage sur la direction de l’Esprit. Mais une personne qui mène sa vie d’une façon contraire à la loi du Christ n’est pas Son disciple, peu importe son glorieux témoignage sur ce que Dieu a fait pour lui.

Les anabaptistes vivaient sous la loi du Christ. Par conséquent, parfois on les a accusés d’une religion des œuvres. Certaines personnes les accusaient de regarder le Nouveau Testament com-me simplement une nouvelle sorte de loi, c’est-à-dire que les anabaptistes se considéraient comme sous les exigen-ces du Nouveau Testament, ainsi ils se liaient sous la loi comme les saints de l’Ancien Testament étaient liés sous la Loi mosaïque. Les anabaptistes ont ré-pliqué qu’ils croyaient dans la réconci-liation par le sang du Christ. Nous ne pouvons rien faire pour nous rendre saint devant Dieu, en dehors du fait que Jésus-Christ est mort pour nous.

Sans le sang versé du Christ il n’y a pas de pardon. Nous sommes pardon-nés. Mais ce pardon n’est pas simple-ment un nettoyage de notre expérience pour que Dieu ne voit plus nos péchés. C’est plutôt une purification qui libère nos cœurs pour que nous puissions mener une vie acceptable devant Dieu. Les protestants soulignent l’expiation et la purification. Les anabaptistes étaient d’accord qu’il faut une purification, mais il faut aussi une nouvelle naissan-ce. Il faut un changement du cœur afin que la vie de la personne soit acceptable

à Dieu. Peut-être que les paroles citées en Romains 12:1, l’expriment encore mieux. Après avoir exposé les grandes lignes de la doctrine du salut, l’apôtre Paul dit : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » Of-frir nos corps parle de notre quotidien. Comment est-il agréable à Dieu ? Il est agréable à Dieu parce que Jésus-Christ S’est d’abord donné afin que notre sa-crifice puisse être acceptable.

Ainsi, nous ne nous plaçons pas par nos propres efforts dans l’entrée du ciel. Parfois on avait accusé les anabaptistes d’essayer de « prendre le ciel par la for-ce » [heaven stormers], c’est-à-dire qu’ils essayaient de se placer dans la faveur de Dieu. Ils ne le regardaient pas comme çà ! Ils croyaient que Dieu oeuvrait par Jésus-Christ afin de leur offrir une ex-piation ce qui rend possible qu’ils soient agréables à Dieu. « … soyez transformés par le renouvellement de l’intelligen-ce … » (Romains 12:2).

On peut bien demander : « Que croyaient-ils les anabaptistes au sujet du chrétien et le péché ? » Ils ne croyaient pas que quelqu’un pouvait vivre dans le péché et que la grâce le protégeait (cou-vrait). Ils auraient pu éviter beaucoup de souffrances s’ils avaient cru cela. Ils auraient pu ainsi continuer dans l’Égli-se catholique romaine, tout en faisant ce qu’ils savaient qui n’était pas correct [par exemple, le baptême des enfants]

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et en présumant que Dieu s’occuperait d’eux ; et ainsi, ils n’auraient pas eu à endurer aucune souffrance. Mais loin de là ! Ils préféraient plutôt d’offrir leur cou à l’épée pour pouvoir vivre en obéissance à la Parole du Christ. Alors, ils souffraient volontairement parce qu’ils savaient que la grâce de Dieu n’ignorait pas la désobéissance

Et ils ne croyaient pas dans la perfec-tion sans péché et au-delà de l’atteinte du péché. Plutôt, ils se reconnaissaient dans le texte : « Car vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes » (1 Pierre 2:25). Ils acceptaient la responsabilité de marcher sincèrement dans le chemin étroit, d’écouter et de s’examiner « … à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés » (Hébreux 12:15).

Les anabaptistes croyaient que le chré-tien avait de l’aide afin de mener une vie sainte dans ce monde actuel. Avant tout, le chrétien avait la Parole et il avait le Saint-Esprit — le Christ habitant son cœur — mais il avait aussi l’Église. Les anabaptistes croyaient qu’être disciple obéissant du Christ et de Sa Parole ne peut se réaliser que dans le contexte d’une Église (assemblée) fidèle.

4. Les anabaptistes étaient distincts dans leur vision de l’Église.

Il est vrai que les anabaptistes sou-lignaient l’importance de la vie chré-

tienne personnelle. Le salut de notre âme est très personnel. Mais la foi per-sonnelle a peu de sens en dehors du contexte d’une communauté croyante. « Un individu ne peut pas être chrétien tout seul, » disaient les anabaptistes. Ce concept est menacé par l’individualisme de notre culture, mais les disciples de Jé-sus ne sont pas tout seuls. Ils sont guidés non seulement par la sincérité de leurs motifs personnels, mais par les textes bi-bliques médités par la communauté du peuple de Dieu, l’Église locale. Le chré-tien y trouve de l’aide des autres afin de marcher dans le chemin étroit. Dans la communauté de foi, sous la Seigneurie de Jésus-Christ, le disciple découvre comment il faut mener sa vie et agir. C’est dans cette communion des frè-res qu’il trouve la sagesse et l’aide pour pratiquer la modération, la discipline et l’amour pendant qu’il s’efforce de suivre Jésus-Christ dans ce monde hostile.

Ce concept qu’on ne peut être chrétien que dans la communauté de croyants, dans l’Église, est distinct aux anabap-tistes. Les protestants et les catholiques soulignent que la vie de l’Église aide et dirige les gens vers le salut. Les anabap-tistes ne s’intéressaient pas seulement à aider les gens d’obtenir le salut (bien que cela fît partie de leur tâche), mais ils s’intéressaient à se garder les uns les autres dans la communion des saints et irrépréhensibles jusqu’à l’avènement du Seigneur. Pour les anabaptistes, l’Église ne signifiait pas simplement le lieu de rencontre pour écouter la prédication,

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alors ils n’appelaient pas leur lieu de rencontre « église ». Pour eux, l’Église était le corps de croyants qui s’effor-çaient à devenir de plus en plus comme le Christ. Les liens entre les membres de ce corps n’étaient pas un hasard sim-plement parce qu’ils se rassemblaient ou parce qu’ils habitaient dans le même voisinage et qu’ils pouvaient adorer en-semble le dimanche matin.

L’Église n’était pas simplement une association libre d’adultes qui avaient découvert certains faits existants à sa-voir, un état de péché, une foi salvatrice et une expérience religieuse semblables. De ce fait, ils avaient des choses en commun. Ce n’était pas la simple cu-riosité sociale ou le fait qu’ils aimaient tous l’agriculture, le travail assidu et la pratique des principes de la frugalité, ou même encore le fait qu’ils étaient tous au même niveau. L’Église n’était pas simplement une autre commu-nauté à l’intérieur d’une communauté plus grande qui faisait une activité re-ligieuse, mais d’une façon légèrement différente. Plutôt, l’Église était la com-munauté de ceux qui s’étaient décidés délibérément de suivre Jésus-Christ et de faire Sa volonté sur terre.

L’Église était constituée des gens qui savaient qu’ils étaient des brebis errantes qui avaient besoin de retour-ner au Pasteur et au Gardien de leurs âmes (voir 1 Pierre 2:25). Ils savaient qu’il leur fallait non seulement corri-ger la relation entre Dieu et l’homme, mais aussi la relation entre l’homme et

l’homme. On n’a pas obtenu le salut tant que les deux relations ne sont pas corrigées. Ainsi, nous ne pouvons pas séparer le fait de devenir chrétien et le fait de devenir membre de l’Église par-ce que le Seigneur ajoute ceux qui sont sauvés à la communauté de l’Église. La communion avec le Seigneur produit le désir de communion avec d’autres croyants et celui d’être étroitement identifié avec eux par la profession de foi et par le baptême d’eau.

Cette communauté se composait de ceux qui avaient décidé de faire la volon-té de Dieu concernant l’homme en ce moment. Voila l’Église comme les ana-baptistes la comprenaient, le royaume de Dieu où Dieu règne. C’était la ville sainte. Ici, il y avait l’harmonie. Ici il y avait la sainteté. Ici, ils « Recherch[aient] la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Sei-gneur » (Hébreux 12:14). C’était la nouvelle Jérusalem « …descend[ue] du ciel, d’auprès de Dieu … » (Apocalypse 21:2). Voilà le lieu choisi par Dieu, par-mi toutes les nations de la terre, pour y placer Son Nom.

… vous êtes une race élue, un sacer-doce royal, une nation sainte, un peu-ple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséri-corde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde (1 Pierre 2:9–10).

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Voilà « … la colonne et l’appui de la vérité » (1 Timothée 3:15).

Voilà la lanterne de la justice « … au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde » (Philippiens 2:15). Voilà la vision anabaptiste de l’Église.

A. Ils soulignaient l’adhésion volontaire.

Personne n’était contraint à deve-nir membre de l’Église. Toute per-sonne qui ne voulait plus rester unie à l’Église était libre de la quitter. Bien entendu, ils prêchaient l’Évangile et ils encourageaient les pécheurs à quitter le monde et les avertissaient.

Néanmoins, ils croyaient ferme-ment que l’Église était volontaire. Ils enseignaient que l’entrée au royaume exigeait le repentir et la foi salvatrice. Ils prêchaient : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite… » (Luc 13:24). La porte est si étroite que vous devez perdre toute votre chair aux bords de la porte. Pour les anabaptistes, cela si-gnifiait le sacrifice de leur propre vie s’il le faut. Et très peu d’entre eux y sont passés avec même leur corps. Voilà leur vision de l’Église. L’Église est un corps de croyants qui font ce que dit Jésus-Christ. Ils y vivent pour lui. Ici, nous vivons les uns pour les autres en vivant pour Lui. Voilà l’Église.

B. Ils enseignaient le baptême des croyants.

Quand quelqu’un se repent et croit à l’Évangile, on le baptise sur la confession

de sa foi. Cependant on ne voit pas ce baptême comme une ordonnance pour purifier la chair ou pour laver les péchés, mais plutôt comme « … l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu » (1 Pierre 3:21). Ce baptême signifie le changement d’une vie en vertu de la mort du Christ. Ce baptême-là n’est pas un rite individualiste. Par le baptême une personne s’engage non seulement à Jésus-Christ, mais aussi au corps du Christ (l’Église). Par le baptême il se déclare prêt à participer dans la com-munion des frères pour traiter le péché d’une façon nouvelle et rédemptrice.

Il se déclare uni au corps, à tout ce qu’il faut lier et délier dans cette vie. Pour les anabaptistes, lier et délier le corps à cause du péché, faisait par-tie intégrale de la vie d’un membre du corps du Christ. Par le baptême, le membre s’est engagé à se soumet-tre au Christ et à Sa Parole, et il a accepté de donner et de recevoir de l’aide actif afin de vivre pleinement les enseignements cités en Matthieu 18, auxquels les écrits anabaptistes accordaient beaucoup d’importance.

L’accent actuel sur le piétisme sug-gère que quelqu’un pourrait recevoir le baptême et être rempli du Saint-Esprit, et ensuite pourrait choisir de faire partie d’une Église. Pas avec les anabaptistes ! Pour eux, le baptême et être membre dans l’Église n’étaient jamais séparés. Quand quelqu’un était baptisé, il était baptisé dans la famille de Dieu. En se donnant au Christ, il s’est donné à

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l’Église du Christ. L’Église n’était pas un corps vague, large et universel. Les anabaptistes s’étaient baptisés dans l’as-semblée locale et se soumettaient aux décisions de cette assemblée locale. Voilà leur vision de la vie de l’Église.

C. Ils mettaient aussi l’accent sur la sainte Cène, qu’ils observaient comme une ordonnance faite en mémoire.

Le pain et la coupe symbolisaient le corps du Christ à Sa mort. En les partageant, ils témoignaient à plus que simplement d�avoir pris le corps brisé du Christ et Son sang versé dans leur vie et de dire que ce geste leur est signifiant. Pour l’ana-baptiste, participant dans la Cène confirmait leur unité dans le corps « … nous sommes membres les uns des autres » (Éphésiens 4:25).

Dans nos célébrations de la Cène, nous sommes reconnaissants qu’Il soit mort pour moi. Nous chantons cela. Mais avant tout, la Cène est le moment pour nous de témoigner les uns aux autres que nous sommes membres de Sa chair, de Son corps et de ses os. Les anabaptistes ensei-gnaient l’unité dans le Christ. Ils étaient un corps de membres.

D. Ils mettaient l’accent sur le gouvernement de l’Église.

Afin de garder le péché à l’extérieur, l’Église avait besoin d’établir des nor-

mes selon la Parole et l’œuvre du Saint-Esprit. Les anabaptistes croyaient qu’ils devraient obéir à l’assemblée locale. Il n’y a qu’une seule situation où nous ne devons pas obéir, et cela même, où on nous demande de faire ce qui est explicitement contraire à ce que Dieu au ciel nous demande. Il y avait eu des occasions ou des anabaptistes se trou-vaient dans une assemblée locale qui avait commencé à agir contre la vérité. Dans ce cas, la Parole devint leur seule autorité. Mais, là où ce conflit n’exis-tait pas, il était évident que d’être uni avec le peuple de Dieu signifiait « Je lui obéis. » L’obéissance [gelassenheit] est essentielle à mon salut.

En résumé, la vision des anabaptistes des Écritures, du Christ, du chrétien et de l’Église, les distingue du courant principal du christianisme. Puissions-nous suivre leur exemple comme :

… une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a ap-pelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu misé-ricorde (1 Pierre 2:9–10).

— Dale Horst“Anabaptist Distinctiveness”

The Christian Contender, mai 2008Rod and Staff Publishers

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Parents :

Trop de chemisesLa Bible nous appelle à vivre simplement, mais notre désir d’aider les uns et les

autres, peut même nous mener à recevoir plus que nous n’avons besoin. Les parents doivent être attentifs à ce qu’une telle aide ne l’emporte pas sur notre simplicité.

« Où trouvez-vous des chemises de dimanche pour vos jeunes garçons ? » demanda Anita au groupe de sœurs, un soir juste après la réunion de priè-res. « Nous voulons assister à l’ordina-tion ce week-end à Rivière Bleue et je n’ai pas de bonnes chemises pour Luc. Il est tellement difficile de trouver des chemises de sa taille et de plus, je n’ai jamais appris à les coudre. »

— As-tu vérifié les magasins à rayons locaux ? offrit une sœur.

— Oui, Jacques a trouvé une che-mise quelque part en ville, mais elle était trop grande. Ils n’avaient rien de convenable dans les tailles plus petites.

— Colleen aime coudre, n’est-ce pas ? demanda Luella.

— Oh, Colleen aime vraiment coudre pour des garçons. Elle a es-sayé de leur faire des chemises, mais elle ne sait pas comment faire les manchettes. Je ne l’ai jamais appris moi-même, alors je ne peux pas le lui enseigner, répondit Anita.

— Je serais contente de le lui en-seigner. Si elle pouvait venir chez-moi demain, nous pourrions coudre ensemble, » offrit Luella.

— Le visage d’Anita s’éclaira, « çà, c’est une bonne idée. Cela fournira

une autre chemise en plus d’enseigner à ma fille quelque chose que je veux vraiment qu’elle apprenne. C’est pro-bablement notre meilleure solution.

— J’ai trouvé deux chemises à une boutique d’articles d’occasion. Mon garçon n’en a besoin que d’une. Je t’enverrai l’autre quand j’aurai l’oc-casion, » offrit Joanne.

Anita rentra chez elle ce soir avec le cœur allégé. Elle examina les che-mises de Luc pendant qu’elle le pré-parait à se coucher. « Celle-ci ne vaut même pas la peine de l’apporter. Elle des trous aux coudes, » pensa-t-elle. Elle fit un soupir et suspendit la pe-tite chemise dans la garde-robe.

Le lendemain, Colleen, seize ans, prit le transport avec les écoliers jusque chez Luella. Anita termina les tâches matinales et se dirigea vers la cham-bre des jeunes garçons. Aujourd’hui, il faut qu’elle examine leurs vêtements pour s’assurer que tout est prêt pour le voyage ce week-end.

« Mais voici une chemise que j’ai achetée pour lorsque Samuel sera plus grand, mais il se pourrait qu’elle soit la bonne taille pour Luc, » pen-sa-t-elle. Elle sortit la petite chemise du paquet et la remonta un peu plus

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haut, puis elle appela : « Luc, viens à maman s’il te plaît. »

Luc fut à son côté dans un instant. « Vois ce que maman a trouvé, Luc. Vérifions si cela te va bien ? Mais oui, elle te va très bien ! Tu peux la porter le premier et ensuite nous la mettrons de côté pour Samuel. »

Anita examina le reste des vête-ments. « Juste quelques chemises de plus et nous serons prêts. »

Anita se reposait sur le sofa quand elle entendit le cliquetis habituel et alors elle savait que les enfants étaient de retour de l’école. Elle se leva ra-pidement et replaça quelques mèches sous son voile.

Colleen entra en courant en pre-mier « Vois ce que j’ai fait, maman ! » s’exclama-t-elle. Luella sait exactement comment faire ces manchettes et ce n’est pas vraiment difficile quand quel-qu’un te montre comment faire. Voici maman. Est-elle assez bien pour por-ter à Rivière Bleu ? Elle manque enco-re des boutons. » Le visage de Colleen s’épanouit en un large sourire pendant qu’elle remonte un peu la chemise bleu clair pour l’inspection de sa mère.

« Mais Colleen, elle est très bien faite ! Je suis tellement reconnaissante aux sœurs qui sont prêtes à t’enseigner à coudre. Tu sais quoi ? J’ai trouvé aujourd’hui une chemise quand j’exa-minais des vêtements que j’avais mis de côté pour Samuel. Alors, nous en avons deux et je crois vraiment que c’est suffisant si je lave quelques vê-

tements pendant que nous sommes là-bas. Après tout, nous n’assisterons qu’à trois réunions seulement. »

Les autres enfants se rassem-blaient autour de la table avec leur bavardage habituel. Anita plaça un bol de pommes devant eux. On en-tendit quelqu’un cogner à la porte. Anita alla l’ouvrir. « Mais, Joanne, entre, » invita-t-elle.

« Je ne peux vraiment pas rester, » dit Joanne jetant un coup d’œil à ses écoliers qui l’attendaient dans sa fourgonnette. « Voici la chemise dont je t’ai parlé. Je veux te la donner. »

— Puis-je te la payer ? demanda Anita.

— Non, c’est un cadeau, répondit Joanne.

— Merci beaucoup, dit Anita sin-cèrement. C’est très gentil.

— Ce n’est rien, répondit Joanne. J’espère que vous avez un bon voya-ge. » Et elle se dépêcha d’aller vers ses enfants dans la fourgonnette.

« J’y pense, maman, » dit Annette tout en fouillant avidement dans son sac d’école. « Anna a envoyé deux chemises parce que ses garçons sont trop grands maintenant. Elle a dit que si tu ne les veux pas, de les passer simplement à quelqu’un d’autre. » Annette retira deux chemises frois-sées de son sac. « Je suppose qu’elles se sont froissées en revenant.

— Ce n’est pas grave, rit Anita. Nous pouvons les repasser. Nous avons assez de chemises pour Luc maintenant, non ?

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— Un, deux, trois, quatre, cinq, compta Colleen. Mais maman, c’est plus de chemises de dimanche que Luc n’a jamais eues !

— Et plus qu’il n’en a besoin, ajouta Anita.

Mais le déluge des chemises n’était pas encore terminé. Jacques arriva bientôt de son travail. « Comment était ta journée ? » demanda Anita.

« Bien, » répondit-il. Il retira un sac d’une poche de son manteau. « Da-niel et Eunice t’ont envoyé ceci. »

Anita ouvrit le sac. « Une autre chemise ! » s’exclama-t-elle.

Elle retira une note du sac et en fit la lecture.

J’espère que tu peux te servir de cette chemise. Hervé est mainte-nant trop grand pour la porter. J’aimerais que tu me la retournes quand tu n’en auras plus besoin parce que j’aurai peut-être un autre jeune garçon un jour.

— Eunice.« Cela fait six chemises pour Luc, »

dit Anita émerveillée.« Que veux-tu dire ? Je croyais qu’il

avait besoin de chemises. »Jacques avait l’air perplexe. Alors

Anita raconta à Jacques comment elle avait parlé aux femmes la veille au sujet des chemises.

« Et puis Luella m’a aidé à en faire une aujourd’hui. » dit Colleen.

« Et Anna en a envoyé deux de l’école avec moi, » ajouta Annette. « Et Joanne en a apporté une aussi.

« Et j’en ai trouvé une que j’ai cru trop petite pour lui. » termina Ani-ta. « Et maintenant je me sens un peu penaud d’avoir mentionné que j’avais vraiment besoin de chemises pour Luc. »

« Incroyable ! » s’expliqua Jacques. « Mais pourquoi te sens-tu penaud, Ani-ta. C’est simplement un bon exemple de l’entraide des membres de l’assem-blée. Moi, j’y vois l’amour en action. »

« Cela m’incite à faire ma part quand il y a un besoin et je peux aider, » dit Anita humblement.

« Pourquoi ai-je besoin de six che-mises ? » demanda Luc.

« Tu n’en a pas ! » dit Jacques en riant et il prit son fils dans ses bras. « Mais parfois Dieu donne plus que nous n’avons besoin ! »

Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières… (Jacques 1:17).

— Marie Rhodes“Too Many Shirts”

The Christian Example, le 31 août 2008

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12 janvier – mars 2009 Lumière du monde Lumière du monde janvier – mars 2009 13

Enfants : Le choix d’Abner

Les enfants doivent apprendre très tôt la joie d’être serviable. Parfois cela leur de-mande un grand sacrifice. On pourrait même leur demander de faire quelque chose que non seulement ils préfèrent ne pas faire, mais quelque chose qu’ils ne voient pas comme étant leur rôle. Un frère peut-il s’occuper d’un bébé sœur ? Bien sûr que oui !

La porte s’ouvrit et les trois écoliers entrèrent en courant. « Maman ! Je vois que papa a labouré le jardin. Le sèmerons-nous ce soir ? Puis-je vous aider ? » Abner déborda de questions. « J’ai besoin de tout le monde, mais le bébé Alma a le nez bouché et ne peut pas sortir avec nous. Ce vent frais printanier la refroidirait et la rendrait encore plus malade. Papa et moi avons décidé que toi, Abner, tu dois rester dans la maison et t’occuper du bébé. »

« Oh » dit Abner. « Je m’attendais vraiment de vous aider à semer le jar-din. Je ne peux pas abandonner une tâche aussi charmante. »

« Je sais que tu aimes travailler dans le jardin, mais il n’y a pas d’autre choix. Il faut que quelqu’un reste avec le bébé. Je comprends ta décep-tion, mais nous devons faire de notre mieux dans les circonstances. Nous ne voulons pas qu’Alma devienne encore plus malade. »

Abner parla vite. « Mais il fait tel-lement beau dehors et les oiseaux chantent. Nous pourrions mettre le bébé à l’abri. »

Papa et moi avons considéré cela aussi, mais c’est vraiment frais pour elle, assise tranquillement dans son

siège de bébé. Alma aime çà quand tu t’occupes d’elle, Abner. Maintenant, dépêche-toi et changes-toi avec tes vêtements de tous les jours. »

« Calvin et Laure, dépêchez-vous ! Il faut commencer ou bien nous ne ter-minerons pas ce soir. Laura, quand tu auras changé de vêtements, tu pourras aider les petits avec leurs manteaux. Je préparerai une collation pour vous tous avant que vous ne sortiez de-hors, » dit maman rapidement.

Abner fronça les sourcils.Sa mère l’admonesta : « Abner,

c’est ton choix. Si tu passes une soirée malheureuse ou encore si tu essaies d’accomplir joyeusement ton devoir, n’oublie pas que Dieu aime celui qui donne avec joie. »

Les deux écoliers gambadèrent en haut de l’escalier, mais Abner traîna la patte tout en pensant que la vie était injuste. Puis il pensa aux paroles de sa mère : « C’est ton choix, si tu passes une soirée malheureuse ou… » Abner pria en silence pour demander de l’aide.

Quand les autres furent prêts à aller au jardin, maman dit : « J’ai donné des gouttes à Alma qui peu-vent lui donner envie de dormir. Si tu as besoin de moi, appelle-moi.

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12 janvier – mars 2009 Lumière du monde Lumière du monde janvier – mars 2009 13

Tu peux le faire, » encouragea-t-elle Abner. « Et si Alma s’endort, tu peux préparer du pop-corn si tu le veux. »

Abner se trouvait tout seul dans la maison, tenant sa petite sœur dans ses bras. Il poussa un soupir en écoutant sa respiration bruyante. « Pauvre petit bébé, je prendrai soin de toi. » À cet instant même, elle toussa. « Oh, tu es bien trop petite pour tousser comme ça, » dit Abner d’un ton soulageant mais tout en se sen-tant impuissant. Il décida de la bercer et se glissa dans la ber-ceuse en tenant Alma toujours bien serrée dans ses bras.

Avant, arrière, avant, arrière, la ber-ceuse grinchait. Ab-ner fut grandement soulagé quand le bébé s’arrêta de tous-ser. Ses paupières se fermèrent lente-ment. « Ah ma chère, tu vas t’endor-mir pour moi ! Que j’aime ma petite sœur sans défense. »

En retenant son souffle afin de ne pas réveiller le bébé, Abner l’étendit très doucement dans la voiture d’en-fant. Ses yeux restaient fermés. Abner respira. Son effort était récompensé puisqu’elle s’était endormie. « Main-tenant, que faire avec mon temps ? » se marmotta-t-il en regardant par la fenêtre les gens affairés dans le jardin. Qu’ils s’amusent bien. « Je ne dois pas les regarder ou mes pensées noi-res risquent de revenir, » décida-t-il.

Abner sortit l’appareil de pop-corn du placard. Il était content que le bruit n’ait pas réveillé Alma. Bientôt, le pop pop du pop-corn lui donna le goût de chanter mais il ne fit que chantonner doucement. En regardant autour de lui, il découvrit que l’évier était plein de vaisselle sale. Même que la vaisselle du petit déjeuner n’était pas encore la-vée !

Abner se décida de surprendre sa mère en lavant toute la vaisselle sale pour elle aussitôt qu’il aura fait assez de pop-corn pour la famille. Il pen-sait au champ que son père était en train de labourer. Comme il aurait voulu y être !

Mais rapidement, Abner se concentra sur sa tâche et en peu de temps, il avait

maîtrisé ses sentiments. Il s’étonna de constater qu’il passait une soirée agréable. Maman avait raison — il peut choisir entre le malheur et le bonheur.

Maman rentra du jardin quelques minutes plus tard. Elle était tout à fait ravie et surprise de voir ce qu’Abner avait fait. Et Abner avait appris que ses efforts de rester dans la maison en valaient bien la peine.

— Sarah Brubacker“Abner’s Choice”

The Christian Pathway, le 17 août 2008

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Réflexion :

Urgent ou important Le prédicateur dit que plu-

sieurs affaires urgentes occu-pent notre temps et poussent les affaires importantes hors de notre vie.

Si vous n’avez pas trop d’af-faires urgentes qui demandent votre attention, prenez un ins-tant pour sortir ce dictionnaire poussiéreux de la tablette et vérifiez les deux mots, urgent et important. J’ai deux dictionnaires dans mon bureau, l’un fut imprimé en 1980 et l’autre en 2007. Les deux s’accordent sur la définition de ces deux mots. Il faut faire les affaires urgen-tes sans délai car on ne peut pas les différer, mais les affaires importantes ont une valeur, un intérêt, un rôle considérable avec de grandes conséquences.*

Maintenant, si vous pouvez mettre vos affaires urgentes de côté pour encore quelques minutes, prenez un morceau de papier et faites une ligne verticale au centre. Dans la colonne gauche écrivez cinq choses importantes que vous de-vriez faire aujourd’hui. Dans la colonne droite, écrivez cinq choses urgentes qui pourraient vous inciter à laisser non accomplies les cinq choses importantes.

Important Urgent 1. Passer du temps avec Dieu 1. Terminer ce manuscrit 2. Jouer avec mes enfants 2. Tondre le gazon 3. Parler avec ma femme 3. Faire la vaisselle et le lavage (ou mon mari) 4. Écouter un ami en difficulté 4. Rencontrer un client 5. Rendre service à 5. Traire les vaches. l’étranger mal pris.

Voyez-vous comment les choses à droite demandent notre attention im-médiate tandis que les choses à faire dans la colonne de gauche ont de plus grandes conséquences éternelles ? Notre Dieu est un Dieu d’ordre, et la vie chrétienne est aussi une vie ordonnée. Nous devrions pourvoir aux besoins de notre famille, maintenir notre maison en bon ordre et compléter les

* En fait, l’anglais et le français s’accordent sur le sens de ces deux mots. Nous avons consulté le Petit Larousse 2003 et 2008 ainsi que le Petit Robert 2007. — NDLR.

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tâches à l’heure, mais nous n’osons pas permettre que les affaires urgentes nous obligent à mettre de côté les affaires importantes. Ce qui est important et ce qui est urgent seront toujours des choses opposées et en état de se com-battre. Peu importe combien fort, ou combien de temps nous travaillons, les affaires urgentes demanderont toujours notre attention. Si nous concentrons notre attention seulement sur ces affaires urgentes, les affaires importantes seront toujours négligées et jamais accomplies.

Posez-vous cette question : « Quelles sont les conséquences éternelles ce de que je fais en ce moment ? » — Henry Yoder (rédacteur de BSW)

“Urgent or Important”Beside the Still Waters, juillet-août 2008

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