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LUMIERE ET COULEUR La lumière visible est une partie du spectre du rayonnement électromagnétique. Ce spectre s'étend des ondes très courtes (rayonnement cosmique) aux ondes très longues (ondes radar, micro-ondes, téléphones portables, ondes radio, télévision, etc...). La principale caractéristique de la lumière est sa longueur d'onde. Le spectre lumineux visible (pour l'œil humain) est compris entre 400 et 700 nanomètres. A chacune des longueurs d'onde correspond une couleur. On ramène couramment le spectre visible à trois couleurs: Le bleu entre 400 et 500 nm. Le vert entre 500 et 600 nm.

LUMIERE ET COULEUR

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Page 1: LUMIERE ET COULEUR

LUMIERE ET COULEUR 

La lumière visible est une partie du spectre du rayonnement électromagnétique. Ce

spectre s'étend des ondes très courtes (rayonnement cosmique) aux ondes très

longues (ondes radar, micro-ondes, téléphones portables, ondes radio, télévision,

etc...).

La principale caractéristique de la

lumière est sa longueur d'onde. Le

spectre lumineux visible (pour l'œil

humain) est compris entre 400 et 700

nanomètres.

A chacune des longueurs d'onde

correspond une couleur. On ramène

couramment le spectre visible à trois

couleurs:

Le bleu entre 400 et 500 nm.

Le vert entre 500 et 600 nm.

Le rouge entre 600 et 700 nm.

Page 2: LUMIERE ET COULEUR

L' œil humain possède dans la rétine des

éléments sensibles à l'intensité lumineuse

(les bâtonnets), et d'autres aux couleurs,

les cônes (R,V,B).

La

décomposition

de la lumière

blanche en une

multitude de

couleurs à été

mise en

évidence par

Isaac Newton

qui fit traverser

un prisme par

un faisceau de

lumière

blanche.

A la sortie du prisme, les rayons lumineux sont déviés proportionnellement à leur

longueur d'onde. Plus elle est courte, plus la réfraction est importante.

Synthèse additive et synthèse soustractive des couleurs :

Page 3: LUMIERE ET COULEUR

Synthèse additive :

La lumière blanche peut être recomposée par l'addition

de trois couleurs primaires, le rouge, le vert, le bleu, en

quantités égales. C'est la synthèse additive des

couleurs.

Synthèse soustractive :

Chacune des composantes rouge,

verte, bleue de la lumière blanche

est arrêtée par un filtre de sa

couleur complémentaire.

Le bleu est absorbé par le filtre

jaune, le vert par le filtre magenta,

le rouge par le filtre cyan.

La superposition de ces trois filtres

absorbe toute la lumière blanche.

Absorption et réflexion de la

lumière :

Une surface noire absorbe presque

toute les longueurs d'onde de la

lumière. Pour un objet noir mat, la

réflexion de la lumière est de l'ordre

de 0,004%. Une surface blanche

renvoie toutes les longueurs d'onde

de la lumière. Une feuille blanche

réfléchit 50% de la lumière reçue.

La température de couleur :

La lumière est caractérisée par son intensité et sa composition spectrale qui

détermine sa couleur. Dans une certaine mesure, le cerveau compense la variation

de composition. Dans les cas extrêmes (lever ou coucher de soleil par exemple),

cette compensation n'est plus faite.

Les proportions de rouge de vert et de bleu de la lumière sont modifiées par de

nombreuses causes:

Page 4: LUMIERE ET COULEUR

La pollution.

La brume.

L'altitude.

L' heure, etc...

L'oxygène absorbe les longueurs d'onde les plus courtes, U.V. et bleues. C'est la

cause de la couleur (apparente) du ciel et de l'eau.

La température de couleur d'une source lumineuse s'exprime en KELVINS (K).

A la différence du cerveau, une pellicule photographique ne "compense" pas ces

variations de teinte de la lumière. Ces variations de "qualité" de lumière explique les

dominantes colorées sur les images.

Il existe deux températures de couleur normalisées pour la photographie couleur:

La "lumière du jour" avec une température de couleur de 5500 K.

La "lumière artificielle" à 3200 K.

Ceci est important surtout pour les pellicules inversibles (diapositives), car après

traitement la lecture de l'image est directe et les couleurs ne peuvent être modifiées.

Pour les pellicules négatifs couleur, la tireuse corrige les dominantes colorées. Il en

est de même lors d'un tirage avec un agrandisseur.

Composition spectrale d’une

lumière à 5500 K. La

composition totale est

équivalente en radiations

bleues, vertes et rouges.

La température de couleur

"standard" à 5500 K est celle

d'un ciel à midi (heure solaire)

en été, uniformément couvert

d'une légère couche nuageuse

à la pression atmosphérique de

1013 millibars.

Page 5: LUMIERE ET COULEUR

Composition spectrale d’une

lumière inférieure à 5500 K. La

composition totale est déficitaire

en radiations bleues.

Avec une pellicule "lumière du

jour", une dominante jaune

apparaît. C'est le cas lors de

prise de vue réalisées avec une

lampe domestique.

Composition spectrale d’une

lumière supérieure à 5500 K. La

composition totale est

excédentaire en radiations

bleues.

Ce type de lumière se rencontre

en montagne par temps clair, et

donne une dominante bleue sur

les images.

Le schéma ci-dessous indique la température de couleur

des principales sources de lumière :

Page 6: LUMIERE ET COULEUR

En photographie inversible couleur, les écarts de température de couleur sont

compensés par des filtres. La température de couleur d'une source est mesurée

avec un thermocolorimètre.

L'ECLAIRAGE 

L'éclairage d'une prise de vue permet de mettre en valeur des éléments de l'image.

Les conditions de prises de vues sont très diverses, en extérieur, en studio, lumière

"du jour 5500 K", lumière "artificielle 3200 K", ciel couvert, brume ou brouillard, ciel

bleu avec soleil brillant, etc...

La lumière, donc l'éclairage est certainement l'élément principal de la réalisation de

l'image. C'est la lumière qui "sculpte" l'image, lui donne du relief, de la profondeur.

Ceci est particulièrement vrai en photographie noir et blanc.

Les conseils et les exemples qui suivent sont une introduction à l' éclairage. Il faut se

former l'œil en regardant des photographies, rechercher la direction et le type de

lumière (douce, dure).

 

PHOTOGRAPHIE SIGNIFIE "ÉCRIRE AVEC LA LUMIÈRE".

Le matériel d'éclairage :

Que ce soit du matériel électronique (flash) ou classique (projecteur à lampe

halogène), les résultats et les règles sont identiques.

Page 7: LUMIERE ET COULEUR

Ce type d'éclairage à large réflecteur

possède en son centre une lampe à

filament tungstène à large globe opalin.

La lumière fournie est diffuse, donnant un

éclairage doux, sans ombres très denses.

La température de couleur est de 3200 K.

C'est un éclairage "d'ambiance".

Ce type de projecteur

est muni de deux

lampes halogènes qui

peuvent être allumées

individuellement.

Divers accessoires

(verre diffuseur, filtre

de conversion, grille

métallique de

diffusion) peuvent être

incorporés devant les

ampoules.

Comme tous les

projecteurs à lampe

halogène, il est

obligatoire d'avoir un

verre de protection

devant les lampes,

pour retenir les éclats

en cas d'explosion de

la lampe.

Des volets coupe-flux permettent de moduler le flux lumineux. La température de couleur est

de 3200 K.

Page 8: LUMIERE ET COULEUR

Ce projecteur fournit une lumière

ponctuelle. Il est muni d'un réglage

de focalisation de la lampe qui

permet d'obtenir un faisceau

lumineux de largeur variable.

La lampe "épiscopique" est munie

sur sa partie arrière d'un miroir qui

focalise le flux lumineux.

La lentille de Fresnel concentre le flux

lumineux.

Ce type de projecteur à éclairage ponctuel est

utilisé pour donner un éclairage à "effet".

La température de couleur est de 3200 K.

Les flash électroniques de studio fournissent un

éclairage souple et puissant.

La puissance du flash est modulable de façon

précise.

Une lampe "pilote" donne une représentation exacte

de la lumière fournie par l'éclair.

De très nombreux accessoires permettent de

concentrer le flux lumineux, de le diffuser, de le

colorer, etc...

Page 9: LUMIERE ET COULEUR

Les boîtes à lumière fournissent un éclairage

diffus, des ombres douces.

Il en existe une très grande variété.

Exemple d'accessoires de flash :

Filtres colorés.

Bols de différents diamètres.

Volets coupe flux et "nids

d'abeille" pour concentrer le flux

lumineux.

Des réflecteurs permettent de "déboucher" les

ombres.

Ils existent en différentes couleur, blanc,

argent, doré.

Relation ombre-distance d' éclairage :

La distance entre la source et le

sujet est faible, l'ombre derrière

le sujet est large.

Page 10: LUMIERE ET COULEUR

La distance est plus grande,

l'ombre plus étroite.

Si la distance sujet-projecteur est

"infinie", la taille de l'ombre est

égale à celle du sujet

LES FILTRES EN PRISE DE VUE 

Un filtre est un élément transparent optiquement neutre, à faces parallèles, qui ne provoque

aucune modification dans la formation optique de l’image, mais une modification de celle-ci

par absorption d’une partie d’énergie lumineuse.

Cette absorption se fait, de manière plus ou moins sélective, sur tout ou partie des radiations

qui composent le spectre lumineux visible ou invisible.

Afin de perturber le moins possible le trajet des rayons lumineux, il doit être le plus mince

possible. Les meilleurs filtres sont fait de gélatine teintée couchée sur une surface plate. Après

refroidissement, la feuille de gélatine est protégée sur ses deux faces par un vernis.

Cette protection est fragile et

impose de manipuler les

filtres avec précaution.

Conditionnement des

filtres en gélatine.  

Filtres de sélection rouge,

jaune, vert en gélatine.

Page 11: LUMIERE ET COULEUR

La manipulation des filtres en gélatine est facilitée par

l’utilisation d’une monture en plastique. Un porte filtre

fixé sur l’objectif maintient les filtres, avec ou sans

monture. Un pare-soleil vient compléter le dispositif.

Porte filtre pour filtres en verre organique.

Monture qui permet de fixer le porte filtre sur

l'objectif.

Filtre (polarisant) pour porte filtre.

Il existe des filtres en verre minéral ou organique. Ils se montent soit sur un porte filtre, soit

ils possèdent leur propre monture qui se visse sur la partie frontale de l’objectif. Ces filtres

sont moins fragiles que les filtres gélatine, mais malgré les soins apportés à leur fabrication,

ils restent épais et réduisent la qualité optique de l’image.

Page 12: LUMIERE ET COULEUR

Ce filtre absorbe les longueurs d'onde entre 200 et

480 nanomètres. Il est jaune.

L’action du filtre se limite à

absorber certaines longueurs

d'onde du spectre lumineux.

Cette absorption, plus ou moins

importante, modifie le rendu final

de l’image.

L’effet des filtres est différent

suivant que l’on photographie en

noir et blanc ou en couleur.

Un filtre laisse passer les

longueurs d’onde de sa propre

couleur et absorbe celles de la

couleur complémentaire. Cette

absorption dépend de la

sélectivité et de la densité du

filtre.

Utilisation des filtres en prise de vue noir et blanc :

En prise de vue noir et blanc, les filtres sont utilisés pour modifier le contraste de

l’image. Sur l’épreuve finale, les objets de la même couleur que le filtre seront

éclaircis, ceux de la couleur complémentaire assombris. Les autres couleurs seront

plus ou moins affectés par le filtre, suivant leur teinte. Un filtre rouge éclaircit un objet

rouge ainsi que, dans une moindre mesure, ceux d’une teinte proche du rouge.

Page 13: LUMIERE ET COULEUR

Trois taches de peintures vertes, bleue et

rouge sont photographiées avec une émulsion

négative panchromatique noir et blanc. Les

rendus sont différents suivant les filtres

utilisés. Chaque filtre laisse passer sa propre

couleur et absorbe partiellement les autres

composantes de la lumière. Le négatif reçoit

plus d’énergie lumineuse en provenance de

l’objet de la couleur du filtre. Après

développement, sur le négatif, la densité de

cet objet est supérieure à celle des autres

objets. Sur le positif, sa densité est moindre.

Un filtre éclaircit le sujet de sa propre

couleur.

L’utilisation la plus courante des filtres colorés en noir et blanc est l’augmentation du

contraste entre les nuages et le ciel.

Le ciel étant bleu, un filtre jaune, jaune-orangé ou rouge absorbe plus ou moins le bleu,

suivant leur couleur et leur densité. Cette absorption, augmente, sur le positif, la densité du

ciel, qui paraît plus ou moins contrasté par rapport aux nuages et au sol.

Prise de vue sans filtre.

Prise de vue identique avec filtre

jaune. Le ciel est plus fonce, les

nuages ressortent.

Page 14: LUMIERE ET COULEUR

Avec un filtre rouge, le noircissement

du ciel est plus accentué, donnant un

caractère « dramatique » à l’image.

Suivant le même principe, un filtre vert éclaircit le feuillage, un filtre rouge-orangé

atténue les rougeurs de la peau, etc...

Utilisation des filtres en prise de vue couleur :

Ils servent à modifier le rendu chromatique de l’épreuve. Soit pour modifier la

température de couleur d’une source lumineuse, soit pour modifier l’équilibre

chromatique de l’épreuve.

Les filtres de conversion :

Les films couleurs sont conçus pour un illuminant déterminé.

Soit une source lumière du jour, à 5500 K, soit une source

lumière artificielle, à 3200 K.

Les filtres de conversion permettent d’adapter la température

de couleur à l’émulsion employée.

Une source à 3200 K, éclairage tungstène, utilisée avec un

film lumière du jour donne une image à la dominante jaune

prononcée. Cette dominante provient du manque de lumière

bleue de la source utilisée par rapport à celle pour laquelle le

film est équilibré.

Un filtre de conversion de couleur bleu augmente la quantité

de bleu de la source et annule la dominante.

Les filtres de correction :

Pour différentes raisons, le photographe peut être amené à modifier l’équilibre

chromatique de l’épreuve.

Soit pour créer une ambiance particulière à l’image, la "réchauffer" par l’emploi de

filtres rouges ou orangés, ou, au contraire, la "refroidir" à l’aide de filtres bleus, soit

pour corriger une dominante caractéristique de l’émulsion, soit encore pour corriger

une dominante induite par le développement du film.

Ces filtres sont surtout utilisés lors de l’emploi de films inversibles, aucune correction

Page 15: LUMIERE ET COULEUR

n’étant possible après le traitement, contrairement au film négatif ou le

photographe peut corriger ou induire des dominantes lors du tirage sur

positif.

Les filtres correcteurs existent dans les trois couleurs primaires (rouge, vert, bleu) et

dans les trois couleurs secondaires (cyan, magenta, jaune), dans différentes

densités.

Les filtres à effet :

Les filtres à effet sont divisés en deux catégories; les filtres proprement dits, et les

systèmes optiques, assimilés aux filtres.

Les filtres dégradés :

Les filtres à effet sont généralement constitués d’une lame transparente teintée sur la

moitié de leur surface, la transition entre la partie teintée et la partie transparente est

adoucie pour ne pas délimiter de zone visible sur l’image.

Ils sont utilisés avec une monture dans laquelle ils peuvent coulisser. Ainsi la partie

de l’image sur laquelle ils influent est délimitée par le photographe.

Il est possible à l’aide de ces filtres de modifier le rendu d’un ciel sans toucher au

reste de l’image.

Les filtres polarisants :

La lumière est un phénomène

ondulatoire. Les ondes qui transportent

l’énergie lumineuse vibrent dans

différents plans que l’on peut ramener à

deux plans perpendiculaires. Certaines

substances transparentes absorbent

l’énergie lumineuse de l’un des deux

plans. Après avoir traversé une telle

substance, les ondes lumineuses qui

n’ont pas été absorbées vibrent dans un

seul plan. La lumière est dite « polarisée

». La moitié de son énergie est

absorbée. Si on superpose deux

surfaces polarisantes, la première

Page 16: LUMIERE ET COULEUR

absorbant l’énergie dans le plan vertical,

la seconde dans le plan horizontal, toute

la lumière est absorbée.

Les filtres polarisants diminuent les

reflets sur une surface brillante comme

une vitre (sauf sur les surfaces

métalliques). Ils saturent les couleurs,

notamment celle du ciel polarisée

naturellement. En faisant tourner le filtre

dans sa monture, le photographe

contrôle dans le viseur l’effet produit par

le filtre.

Les systèmes optiques :

Certains accessoires placés devant l’objectif sont improprement assimilés aux filtres .

Ce sont des dispositifs optiques qui modifient le trajet des rayons lumineux. Ils

adoucissent totalement ou partiellement l’image par diminution de la définition de

l’objectif et effet de flare, multiplient sur l’image un point particulier du sujet (effet de

kaléidoscope), diffractent localement la lumière, en particulier les points lumineux qui

forment sur l’image des croix colorées, etc.

Nombre de ces effets peuvent être obtenus par des dispositifs simples : vaseline sur

un filtre neutre, buée sur l’objectif, morceau de bas tendu devant l’objectif, etc.

LES FILMS NOIR ET BLANC 

La gamme des films photographiques est très étendue. Cependant, que ce soit un

film négatif noir et blanc, un film négatif couleur ou un film inversible (diapositive)

couleur, ils possèdent de nombreux éléments en commun :

Le support

L'élément sensible à la lumière.

Les couches annexes (anti-halo, anti-curl, anti-abrasion).

Les éléments communs et les caractéristiques communes sont évoqués dans la

partie qui traite des films noir et blanc.

Les films noir et blanc :

Page 17: LUMIERE ET COULEUR

Une pellicule photographique est composée de divers éléments superposés. Chacun

des composants a son rôle bien spécifique et participe à la qualité finale du film

photographique.

Le support doit être transparent, de couleur neutre, souple, solide, et doit pouvoir

s'enrouler pour être conditionné en cartouches ou bobines.

L’émulsion photosensible est constituée de cristaux sensibles à la lumière, en

suspension dans de la gélatine. L’élément photosensible le plus couramment utilisé

est le Bromure d’argent (Ag+ Br -) .

La gélatine est obtenue à partir de peaux d’animaux traitées pour les débarrasser

d’impuretés.

La qualité de la gélatine est importante car elle contient les cristaux de bromure

d’argent et participe à la formation de l’image par sa capacité à capter les électrons

libres.

Le bromure d’argent possède

une sensibilité naturelle aux

courtes longueurs d’onde qui

forment le spectre visible. Sa

sensibilité chromatique est

limitée au bleu. Les émulsions

ainsi constituées sont dites non-

chromatisés. Elles ne peuvent

pas traduire les composantes

vertes et rouges du sujet

Afin de restituer en valeur de gris

les autres couleurs, des

colorants sensibilisateurs sont

incorporés à l’émulsion pour

étendre le spectre de sensibilité

au vert (émulsions

orthochromatiques sensibles

au bleu et au vert) puis au rouge

(émulsions panchromatiques

sensibles à tout le spectre

visible).

Ce sont ces dernières qui

constituent la majorité des films

noir et blanc. D’autres

Page 18: LUMIERE ET COULEUR

traitements permettent d’étendre

la sensibilité de l’émulsion

jusqu'à l’infrarouge.

Couche anti-abrasion

Emulsion photo-sensible composée de

bromure d'argent, de colorants

sensibilisateurs en suspension

dans de la gélatine

Couche anti-halo

Support

Couche anti -curl

 

D’autres couches viennent compléter le

film :

La couche anti-abrasion protège

le film des agressions

mécaniques.

La couche antihalo absorbe la

lumière renvoyée par le support

dans l’émulsion. Cette lumière

parasite nui à la définition de

l’image et à son contraste.

La couche anti-curl évite que le

film se courbe.

L’emploi d’une émulsion est déterminé par ses caractéristiques. Elles influent sur le

rendu final de l’épreuve ainsi que sur ses conditions d’utilisation. Les principales

caractéristiques sont au nombre de six :

La rapidité. Exprimée en I.S.O, elle indique la sensibilité de l’émulsion à la

lumière.

La granularité. Elle désigne la taille des agglomérats d’argent métal qui

forment l’image.

L’acutance ou micro contraste.

La latitude de pose. C’est l’aptitude de l’émulsion à restituer les écarts

extrêmes de luminance du sujet.

Le contraste ou « gamma ». Il exprime le contraste de l’émulsion en fonction

du développement.

Le spectre de sensibilité. Il donne la sensibilité relative de l’émulsion aux

Page 19: LUMIERE ET COULEUR

différentes couleurs du spectre lumineux.

La rapidité :

La rapidité d’un film, ou sensibilité, est l’expression de la quantité de lumière

nécessaire à l’obtention d’un noircissement donné. Le calcul de cet indice de rapidité

est différent suivant le type d’émulsion.

Les films négatifs noir et blanc, les films négatifs couleurs et les films inversibles

couleurs ont chacun une norme différente de détermination de la sensibilité.

Écart de non réciprocité :

Le noircissement d’une émulsion photographique est proportionnel à la lumination

(H) reçue. Cette quantité de lumière est le produit de l’éclairement par le temps (H =

E x T).

Cette relation, exprime une réciprocité entre le noircissement et la lumination.

La lumination donnée par les couples vitesse/diaphragme suivants devrait,

théoriquement, conduire à des noircissements identiques sur le film.

Vitesse d’obturation ½ ‘’ 1’’ 2’’ 4’’

Diaphragme 22 32 45 64

En pratique, les émulsions réagissent différemment à des temps d’exposition longs

(généralement supérieur à 10 secondes), ou très courts (inférieurs au 1/8000éme de

seconde).

Une perte de sensibilité apparaît qui doit être compensée, soit par une ouverture du

diaphragme plus importante, soit par une augmentation du temps de pose. Les

fabricants fournissent dans leurs notices les corrections à effectuer.

La granularité :

Page 20: LUMIERE ET COULEUR

Émulsion à grain fin

Émulsion à forte granularité

L’image photographique est constituée

d’agglomérats d’argent métallique issus

du développement. La dimension de ces

agglomérats est due, dans une large

mesure, à la structure de l’émulsion. Le

développement, si il influe sur la

granularité de l’image finale, est d’une

moindre importance.

Une émulsion constituée de gros

cristaux d’Ag Br est rapide car la surface

plus importante des cristaux capte mieux

la lumière. La grosseur des cristaux

induit sur l’épreuve une granulation plus

importante qu’une émulsion lente, à

grains fins.

Les émulsions actuelles conjuguent un

grain modéré et une sensibilité élevée.

La forme des cristaux est telle qu’elle

présente une surface maximum à la

lumière pour un grain minimum.

Acutance

faible

Acutance

élevée

Elle détermine l’aptitude de l’émulsion à rendre

avec précision la limite de deux surfaces

adjacentes de densités différentes. Une émulsion à

faible acutance donne une limite diffuse entre deux

zones de contraste différents. Ceci diminue la

netteté apparente de l’image, par abaissement du

micro contraste local.

L’acutance est fonction de la diffusion de la lumière

au sein de l’émulsion, de la taille des cristaux de

bromure d’argent, et de l’agitation durant le

Page 21: LUMIERE ET COULEUR

développement.

La latitude de pose :

A - B : Pied. L’accroissement de la densité n’est

pas proportionnel à celui de la lumination. Cette

zone correspond à une sous exposition du film.

B - C : Partie rectiligne de la courbe ou

l’accroissement de la densité est proportionnel à

celui de la lumination. Les luminances du sujet

doivent se situer dans cette zone : Les basses

lumières vers « B », les hautes lumières en « C ».

C - D : L’épaule. La courbe s’infléchit. La densité

augmente moins vite que la lumination. Les

luminances enregistrées dans cette partie sont

surexposées.

Une émulsion enregistre les

luminations du sujet dans

certaines limites qui

correspondent aux luminations

extrêmes qu’elle peut restituer.

Cette aptitude est représentée

par une courbe qui traduit le

noircissement en fonction de la

lumination. Cette courbe

comprend plusieurs parties :

Le seuil. Situé en bas de

la courbe, aucune

densité n’apparaît pour

une lumination donnée.

Le pied. Situé juste après

le seuil, cette partie

curviligne montre un

accroissement non

proportionnel de la

densité par rapport à

l’augmentation de la

lumination. Cette zone

correspond à une sous-

exposition du film.

La partie rectiligne. La

pente de la courbe est

constante et correspond

à un accroissement

proportionnel de la

densité par rapport à la

lumination reçue.

L’épaule. La courbe

s’incurve, les densités

augmentent moins que la

Page 22: LUMIERE ET COULEUR

lumination. Cette partie

correspond à une zone

de surexposition.

Le contraste :

Le gamma représente le contraste du négatif en fonction du développement. Il est

modifié par le type de révélateur, par l’agitation et la température du traitement, ainsi

que par la durée du développement.

La valeur du gamma est donnée par la tangente de l’angle formé par l’intersection du

prolongement de la partie rectiligne de la courbe et de l’axe des abscisses portant la

valeur logarithmique de la lumination reçue par le film. Le gamma standard est de

0,7

Gamma trop élevé

(sur développement).Gamma correct.

Gamma faible

(sous développement).

Le spectre de sensibilité :

Page 23: LUMIERE ET COULEUR

Une émulsion photographique

ne présente pas une sensibilité

équivalente aux différentes

longueurs d’onde composant la

lumière blanche. Le bromure

d’argent, élément photosensible

des émulsions photographiques,

n’est sensible qu’au bleu (dans

le spectre visible). Il est aussi

sensible à l’ultraviolet, aux

rayons « X » et aux autres

longueurs d’ondes plus courtes.

Une émulsion de ce type ne peut

restituer en valeurs de gris que

différentes valeurs de bleu. Les

composantes vertes et rouges

d’un sujet ne seront pas

restituées.

Pour rendre les émulsions

sensibles aux autres couleurs,

on y incorpore des colorants

sensibilisateurs, qui étendent la

sensibilité au vert et au rouge.

Suivant les colorants sensibilisateurs utilisés, on obtient les émulsions suivantes :

Émulsions non chromatisées, sensibles au bleu.

Émulsions orthochromatiques, sensibles au bleu et au vert.

Émulsions panchromatiques, sensibles au bleu, au vert et au rouge.

Les films infrarouges, ont leur sensibilité étendue au delà du spectre visible. Leur

utilisation est réservée à des applications techniques ou à la recherche d’effets

spéciaux. Ils nécessitent l’emploi de filtres et une correction de la mise au point, la

focalisation des rayons infrarouges au plan focal image étant reculée par rapport au

spectre visible.

LES FILMS NEGATIF COULEUR 

Page 24: LUMIERE ET COULEUR

En plus des informations d'intensité lumineuse, un film couleur doit enregistrer les

informations de couleur.

L’ensemble du spectre lumineux visible peut être ramené à trois couleurs : le bleu, le vert, le

rouge.

Afin de restituer les informations de couleur il

suffit de disposer de trois émulsions sensibles

chacune à une couleur primaire, chacune de

ces couches étant coloré dans la couleur

complémentaire de celle du sujet d’origine.

Un négatif noir et blanc inverse les valeurs de

luminance (le blanc du sujet est restitué par

du noir sur le négatif et inversement, en

passant par toutes les valeurs de gris).

Un négatif couleur doit non seulement

inverser les luminances, mais également les

couleurs. Ainsi la couche sensible au bleu

sera après traitement teintée en jaune

(couleur complémentaire du bleu), la couche

sensible au vert teintée en magenta

(complémentaire du vert), et la couche

sensible au rouge teintée en cyan

(complémentaire du rouge).

Page 25: LUMIERE ET COULEUR

Les couches composant le film couleur ne

sont pas teintées à la fabrication. Chacune

des couches d'émulsion comporte, associée

aux cristaux de bromure d’argent, des

copulants qui lors du traitement dans le

révélateur chromogène génèrent les

colorants jaune, magenta et cyan. Si les

couches étaient colorées lors de la fabrication

du film, chacune d’elle se comporterait

comme un filtre et absorberait la couleur qui

lui est complémentaire.

Un film couleur après traitement ne comporte

plus d’argent métal. Il est constitué

uniquement de colorants jaune, magenta et

cyan. Le principe est celui de la synthèse

soustractive.

L’interposition de gélatine colorée rétablit

l’équilibre entre les couches. La gélatine

teintée en jaune absorbe la composante

bleue qui est enregistrée uniquement par la

première couche, la gélatine teintée en

magenta absorbe le vert.

LES FILMS INVERSIBLES COULEUR 

Les caractéristiques générales d’un film inversible couleur sont analogues à celle

d’un film négatif, notamment pour la température de couleur. Si une dominante due à

un déséquilibre chromatique sur un négatif peut être corrigée au tirage, la diapositive

est à lecture directe.

La diapositive étant un phototype à lecture directe, sans épreuve papier, impose

deux différences principales avec le négatif :

Le contraste du film est plus élevé.

La courbe caractéristique est inversée.

Le contraste.

Le contraste final d’une épreuve issue d’un négatif est la somme du contraste du

négatif et de celui du papier.

Page 26: LUMIERE ET COULEUR

Le gamma visuel moyen d’un positif est égal à 1,2. Le négatif possède un gamma de

0,7, le papier de 0,5. Les gammas s’ajoutent et donnent une épreuve finale de 1,2.

 

Gamma négatif + Gamma papier = Gamma visuel

 

Un film inversible doit présenter un gamma film égal au gamma visuel, soit 1,2. Pour

y parvenir, les émulsions sont conçues avec un contraste plus élevé, ce qui conduit à

une latitude de pose plus faible. La tolérance d’erreur d’exposition d’un inversible

dépasse rarement ½ diaphragme. Une sur-exposition conduit à une image claire, aux

couleurs désaturées, une sous-exposition fournit une image trop dense.