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L ettera du LANCIA CLUB FRANCE La EDITO Signe des temps, la trame de l’édito de notre première Lettera 2021 peut être reprise sans changement. L’année est lancée mais que nous apportera la cigogne ? Nous ne pouvons toujours pas répondre avec pertinence à cette question. Les confinements s’enchaînent avec plus ou moins de raffinement. Lors du premier nous étions totalement bloqués, actuellement les autos peuvent espérer sortir un peu. Mais toujours pas de quoi mettre l’huile en ébullition. On nous dit que c’est le printemps : oui mais ça dépend des jours. Le calendrier était prêt : oui mais on ne peut toujours pas voir les cousins britanniques ni les belges. En attendant les jours rallongent : continuons à préparer nos autos et à prendre soin de nous condition indispensable à toute activité lanciste. Nous allons en sortir, oui ! Première manifestation de l’année : notre Assemblée Générale Les sociétaires du Lancia Club France ont été invités à se réunir en visio-conférence. Tous les thèmes habituels ont été abordés et même avec une certaine facilité. Chacun a pu s’exprimer. Cette nouvelle formule a permis de retrouver des amis qui d’ordinaire ne pouvaient pas nous rejoindre physiquement. Nous avons fait la connaissance d’un nouveau membre. Réfléchissons à cette formule… qui en outre ne nous a rien coûté. Nous nous adaptons et faisons évoluer nos pratiques associatives. Notre centre d’intérêt automobile est secoué mais il résiste bien La FFVE a décidé de maintenir le 25 avril prochain la Journée Nationale des Véhicules d’Époque sous forme virtuelle : sortir, individuellement, son véhicule d’époque et le photographier devant un lieu emblématique et déposer photos ou vidéos accompagnées de commentaires, sur l’espace dédié. Voilà une bonne idée. Allez, profitons des dix kilomètres et contribuons au mouvement national de notre fédération ! N’hésitez pas à nous envoyer vos clichés qui viendront compléter notre mur de photos sur le site du LCF. Vous trouverez dans cette Lettera, la seconde partie du portrait d’un Lanciste très convaincu et des photos prises chez PininFarina à Turin en 1957 par un étudiant en stylisme américain. Prenons soin de nous… nos Lancia ont aussi et toujours besoin de nous. Et plus le temps passe, plus encore au top niveau elles vont être! Publication du LANCIA CLUB FRANCE association loi 1901 - 2 avenue Anatole France 95250 BEAUCHAMP- Directeur de la publication :Jean-Charles VOISIN - www.lanciaclubfrance.com 21-B

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Letteradu LANCIA CLUB FRANCE

La

EDITO Signe des temps, la trame de l’édito de notre première Lettera 2021 peut être reprise sans changement.

L’année est lancée mais que nous apportera la cigogne ?

Nous ne pouvons toujours pas répondre avec pertinence à cette question. Les confinements s’enchaînent avec plus ou moins de raffinement. Lors du premier nous étions totalement bloqués, actuellement les autos peuvent espérer sortir un peu. Mais toujours pas de quoi mettre

l’huile en ébullition. On nous dit que c’est le printemps : oui mais ça dépend des jours. Le calendrier était prêt : oui mais on ne peut toujours pas voir les cousins britanniques ni les belges. En attendant les jours rallongent : continuons à préparer nos autos et à prendre soin de nous condition indispensable à toute activité lanciste. Nous allons en sortir, oui !

Première manifestation de l’année : notre Assemblée Générale

Les sociétaires du Lancia Club France ont été invités à se réunir en visio-conférence. Tous les thèmes habituels ont été abordés et même avec une certaine facilité. Chacun a pu s’exprimer. Cette nouvelle formule a permis de retrouver des amis qui d’ordinaire ne pouvaient pas nous rejoindre physiquement. Nous avons fait la connaissance d’un nouveau membre. Réfléchissons à cette formule… qui en outre ne nous a rien coûté. Nous nous adaptons et faisons évoluer nos pratiques associatives.

Notre centre d’intérêt automobile est secoué mais il résiste bien La FFVE a décidé de maintenir le 25 avril prochain la Journée Nationale des Véhicules d’Époque sous forme virtuelle : sortir, individuellement, son véhicule d’époque et le photographier devant un lieu emblématique et déposer photos ou vidéos accompagnées de commentaires, sur l’espace dédié. Voilà une bonne idée. Allez, profitons des dix kilomètres et contribuons au mouvement national de notre fédération ! N’hésitez pas à nous envoyer vos clichés qui viendront compléter notre mur de photos sur le site du LCF.

Vous trouverez dans cette Lettera, la seconde partie du portrait d’un Lanciste très convaincu et des photos prises chez PininFarina à Turin en 1957 par un étudiant en stylisme américain.

Prenons soin de nous… nos Lancia ont aussi et toujours besoin de nous. Et plus le temps passe, plus encore au top niveau elles vont être!

Publication du LANCIA CLUB FRANCE association loi 1901 - 2 avenue Anatole France 95250 BEAUCHAMP- Directeur de la publication :Jean-Charles VOISIN - www.lanciaclubfrance.com

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Classic and Sport de septembre 1993 2/4

Annonce

Vends Aurelia B20S / 4ième série tching color. Intérieur neuf (cuir) Moteur d'origine refait par Albert Cailler, qui a parcouru environ 5.000 km depuis Contact: [email protected]

Photos prises chez Pinin-Farina à Turin en 1957 par un étudiant en stylisme américain faisant un voyage en Italie du nord chez les grands carrossiers. On y voit des B20 6e série et des B24 Convertible America (et non des spiders ! ) sur la chaîne d’assemblage Claude Pibarot

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Portrait de Lanciste (suite et fin)

Comment devenir Lanciste à l’insu de son plein gré ! par François DUPONT

Commence le temps de la restauration de la mécanique, des freins qui sont morts. La liste de courses pour Cavalitto s’allonge… Rémy fait l’essentiel. Elle est prête la veille de notre départ pour Clermont Ferrand pour le rallye annuel de 2010 en Auvergne. Nous partons le vendredi matin, mais entre St Etienne et Clermont sur l’autoroute, la voiture s’arrête en pleine ligne droite. Il y a un problème d’allumage, je pense au condensateur. Allo assistance, plateau et on est à St Genis Laval sur la place en face du garage du dépanneur. Je vérifie ce que je peux mais rien ni fait. J’appelle Rémy qui saute dans sa voiture avec sa remorque pour venir nous chercher. La traversée de Lyon est difficile et il arrive à la nuit tombée. La voiture est vite sur la remorque. Retour à la maison à minuit. Réveil mis à 6 heures et on repart avec la Flavia. On retrouve tout le rallye au repas de midi. Le soir, Rémy m’appelle. Il a passé l’après midi à rechercher la panne: verdict la goupille du pignon du Delco a rendu l’âme… Réparation possible avec un clou! Après le rallye, je décide de poser le moteur sur l’établi. Je démonte tout. Le bloc, le vilebrequin, les bielles partent en rectification. Les pistons sont changés dans la dernière cote de réparation. La culasse a été rabotée de vilaine manière et n’est pas récupérable. J’en trouve une autre identique qui aura des guides neufs, des soupapes neuves, des sièges rectifiés aussi. Je me rends compte à ce moment là que la voiture n’a pas son moteur d’origine mais celui d’une berline, soit 48 cv au lieu de 60. La différence vient de la culasse qui a des chambres plus petites et fait augmenter le taux de compression donc la puissance. Ce qui explique pourquoi elles sont introuvables car beaucoup de possesseurs de berline à peu de frais ont amélioré leur voiture! A la fin le moteur est refait complètement. Je ne devrais plus avoir d’embrouilles sur la route. Mon innocence pourrait être touchante; je la trouve navrante! En seconde dans un rond point, plus de motricité, le moteur tourne, les vitesses passent… j’arrive à me garer sur un terre plein. Allo Rémy qui me dis que j’ai du casser un arbre de transmission. Il arrive rapidement, embarque la capricieuse: rupture de l’arbre secondaire entre le roulement arrière et les cannelures. Plus qu’à trouver une boîte. Là, on est content de ne pas être tout seul. Un ou deux coups de fil et je prends contact avec Jean Pierre Vermer qui m’en cède une. La voiture retrouve le goudron et moi le plaisir de la conduire. A Padoue, sur le stand du club Appia, Loris me montre un échappement Facetti 4 en 1 que son club a fait refabriqué. Il

en reste 1! Je saute dessus et le lendemain, je rentre à l’hôtel avec ma précieuse découverte qui devrait augmenter la puissance de la voiture de 7-8 cv. Il va falloir le modifier car il a été conçu pour une conduite à droite. Rémy et ses doigts de fée me le rend à la bonne cote. Montage et adaptation du collecteur m’occupe un moment et c’est le moment de l’essai. Juste derrière la maison, le col de Bluffy est un bon terrain pour ce genre d’expérience. La voiture est méconnaissable, plus besoin de passer en seconde au milieu de la montée, l’augmentation de puissance est évident. 7 cv, cela fait 14% de plus sous la pédale et cela se connait. François Bozon a entendu que je recherchais une culasse moteur de châssis 3ème série; il prend contact avec moi et m’explique que son père a ferraillé le châssis de la même voiture mais que toute la mécanique est dans une haie à coté de Chambéry depuis 15 ans. Il m’envoie le plan et je pars en chasse. Je trouve sans problème le moteur, la boite accouplée, le train avant, le train arrière, la barre de transmission au bord d’un chemin agricole. Je reviens avec une remorque et j’embarque le tout.

La rouille a fait son travail! J’arrive difficilement à séparer la boite du moteur. J’attaque le démontage du moteur, la culasse ne se laisse pas faire et je suis obligé d’utiliser des méthodes que la bienséance me force à taire. Au bout de quelques heures, elle est sur l’établi. C’est une culasse de châssis deuxième série de 54 CV. Elle part chez le rectifieur pour une cure de jouvence car le démontage a été rude! Les sièges sont morts et j’en profite pour faire raboter le plan de joint d’1 mn ainsi que les sièges pour avoir la même compression que les moteurs de 60 cv. Soupapes et ressorts sont neufs. Peinture vermiculée sur les caches culbuteurs, la culasse va reprendre du service. Je suis bien récompensé, le moteur tourne et a encore gagné en puissance. J’ai juste fini avant une virée en Ardèche. Dans la spéciale du Moulinon je mesure la différence! Il reste à résoudre les caprices de carburation et de ralenti qu’elle a toujours eu. Je finis par poser le carburateur sur l’établi et je démonte. Il y a un jeu important sur l’axe du deuxième corps. Je trouve dans mes réserves une bague en bronze qui devrait pouvoir faire après un passage au tour. Je commence par rectifier l’axe puis la bague. Cela ne change rien; re-démontage et j’essaie de mettre les papillons en contact avec le carburateur car l’usure a crée un jour qui donne un ralenti à 1200 tours.

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Pas mieux. Je commande des papillons neufs: pareil! J’ai du démonter le carburateur 10 fois. En moins de 10 mn, je l’ai dans la main mais ce n’est pas le but. Je le porte pour un nettoyage aux ultra-sons. Pas de différence sauf que maintenant, c’est une passoire, la cuve se vide en une nuit! Je pense que ce carburateur va pouvoir faire valoir ces droits à une retraite sûrement méritée. Je pense que la voiture a fait deux tours de compteur… Dilemme, j’essaie de trouver un Weber DCD 5 à Padoue ou acheter une refabrication. C’est vite vu, la covid a choisi pour moi. Pas de Padoue, pas de carbu! Je trouve sur internet en Angleterre un Weber DCD 7 neuf espagnol en promotion. Il est monté sur les Fiat Abarth 1100 et les Alfa 1300. Je commande la bête, la reçoit trois jours plus tard; une heure après, il est monté et c’est la troisième révolution pour la voiture. Elle marche à merveille avec un ralenti parfait, prend les tours comme un proto. Le plaisir augmente avec la puissance qui passe de 48 à 67 cv et permet une conduire plus souple; il n’y a plus besoin de brutaliser la mécanique et les dépassements sont facilités. Le confinement me prive d’en profiter plus et de voir ce qu’il se passe à plus grande vitesse. Affaire à suivre! Plus de 40000 km ensemble avec celle là, cela commence à faire un bail. Et maintenant nous allons écrire d’autres chapitres une fois cette année pourrie finie.

Bien sûr, l’autre fait sa jalouse bien qu’elle m’a permis de faire 53000 km. Alors j’essaie d’être juste. A chacune son usage. J’allais oublié de vous donner son nom: APPIA Convertible Vignale

François DUPONT

ps: mon petit Tom Tom ne marchait pas bien avec des coupures très fréquentes en général en ville (là où c’est le plus utile) sur l’Appia alors que tout allait bien sur la Flavia. Au remontage de la culasse, j’ai mis des bougies avec une résistance anti parasite (NGK BPR 7 ES) que j’avais en stock et sans le savoir, j’ai réglé mon problème!

Merci encore à François Bozon pour la mécanique récupérée. Les autres pièces sont stockées au sec et au chaud en attendant un usage pour qui pourrait en avoir besoin.

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