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EDITION N°: 60 Du lundi 06 juillet 2020 PROTÉGEZ-VOUS, ON VOUS INFORME ! www.maroc-hebdo.com FOYER INDUSTRIEL DE SAFI : LE CLUSTER QUI AGGRAVE LA SITUATION SANITAIRE AU MAROC NOUVELLE PUBLICATION DU HCP : LE MAROC OFFICIELLEMENT EN RÉCESSION Retrouvez l’édition digitale de Maroc Hebdo sur votre smartphone ou tablette. Scannez le QR code pour se connecter à notre site web. /press.mhi CNSSGATE LES ISLAMISTES PRATIQUENT LE SACREMENT DU PARDON

Du lundi 06 juillet 2020 - Maroc Hebdo

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EDITION N°: 60Du lundi 06 juillet 2020

PROTÉGEZ-VOUS, ON VOUS INFORME !

www.maroc-hebdo.com

FOYER INDUSTRIEL DE SAFI :

LE CLUSTER QUI AGGRAVELA SITUATION SANITAIREAU MAROC

NOUVELLE PUBLICATION DU HCP :

LE MAROC OFFICIELLEMENT EN RÉCESSION

Retrouvez l’édition digitalede Maroc Hebdo sur votresmartphone ou tablette.Scannez le QR code pourse connecter à notre site web./press.mhi

CNSSGATE

LES ISLAMISTESPRATIQUENT LE SACREMENT DU PARDON

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Protégez-vous, on vous informe !

Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

Le verdict du PJD dans l’affaire de ses deux ministres est tom-bé vendredi 3 juin 2020. Le secrétariat général du parti,

s’exprimant sur cette affaire qui concerne ses ministres Mustapha Ramid et Mohamed Amekraz n’ayant pas déclaré leurs employés à la CNSS des années durant, ayant une place très particulière au sein du parti de la lampe, alors que l’un préside la commission centrale pour l’intégrité et la transparence, l’autre dirige la Chabiba, mérite qu’on s’y at-tarde. Les “sages” ont reconnu leurs “frères” Ramid et Amekraz coupables de transgresser la loi, mais ils les ont absous de toute vio-lation des règles d’honnêteté et de transpa-rence.Le communiqué, signé par le n°2 du PJD, Sli-mane El Amrani, prend la défense des deux avocats, confirmant ainsi qu’“aucun des deux n’a enfreint les règles d’intégrité et de transparence liées à la gestion des affaires publiques et les dispositions de prise en charge de leurs responsabilités publiques”. Mieux, il s’en prend à tous ceux qui les ont dénoncés: “Les tentatives de certains de sur-fer sur les deux affaires pour mener une cam-pagne visant le parti et ses dirigeants, en vue de leur porter préjudice”, avant de ter-miner sur une note qui laisse penser que le parti a ses propres lois qui ne sont pas assu-rément celles qui régissent la vie publique: “les cadors du PJD qui prennent la charge des responsabilités publiques ont toujours fait honneur au parti. Ainsi, les erreurs qui peuvent être commises par les militants du parti ne le rapetissent pas, ces derniers prennent l’initiative eux-mêmes ou à travers le parti de les corriger”.Non seulement, ils se permettent de trans-gresser la loi et deviennent ainsi une source

ministre Amekraz a pris justement une ini-tiative pour s’expliquer. Il a déclaré que depuis fin 2009, date de début de l’exercice du métier d’avocat, il a fallu que le cabinet soit rentable, que le turn-over des stagiaires s’arrête, et que l’avocat en charge de son ca-binet en finisse avec d’autres occupations et avec la déclaration des impôts pour enfin se préoccuper de la CNSS et que cela lui a pris du temps. Et que n’eût été la pandémie, il l’aurait fait quelques mois avant début juin 2020.L’exécution de la loi peut attendre parce que le parti au pouvoir, censé veiller sur son respect, en a voulu ainsi. Est-ce l’objectif donc de faire la politique et de chercher à gouverner? Est-ce que l’intégrité et la mo-rale pjdistiennes priment au dessus du droit commun? Est-ce que le référentiel à l’Islam, qui devrait d’ailleurs être interdit dans la politique, leur donne le droit d’interpréter la loi comme ils le veulent ? On dirait tout bonnement qu’ils n’ont cure ni des lois du pays ni de ses institutions l

de jurisprudence en matière judiciaire qui veut que la transgression de la loi oit corri-gée par la personne qui la viole ou le parti dont il est membre. Quelle belle leçon de respect de la loi! La loi réinterprétéeMieux encore, au sujet du traitement réser-vé aux collaborateurs des deux ministres, le parti de la Lampe dit avoir pris en considé-ration “la bienveillance avec laquelle le mi-nistre Ramid a entouré sa secrétaire, la dé-funte Jamila Bichr, notamment à travers la prise de charge des frais médicaux de l’em-ployée, selon les témoignages de la famille de la défunte”. Celle-ci a officié pendant plus d’une vingtaine d’années auprès dudit cabi-net. Le secrétariat général du PJD a égale-ment tenu “à féliciter” le ministre Amekraz qui “s’est dépêché à corriger cette situation et se conformer à la loi”.Ce même parti qui dirige le pays véhicule ainsi un message aux Marocains: “les lois communes vous concernent, nous, nous avons les nôtres”.Dans une vidéo filmée par lui-même, le

CNSSGATELES ISLAMISTES PRATIQUENT LE SACREMENT DU PARDON

Pour ses deux ministres, coupables d’une infraction pénale, le PJD veut fairetable rase du passé en prononçant un sursis en leur faveur. Comme si de rien n’était.

Une belle leçon du respect de la loi!

Marouane KABBAJ

MustaphaRamid et MohamedAmekraz.

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Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

VIOLATION DES MESURESDE SÉCURITÉ SANITAIRE :LES AUTORITÉS FERMENT DES CAFÉS ET RESTAURANTS

INCERTITUDES AUTOUR DE LA REPRISE DES ÉCOLES

Moins de trois semaines après la réouverture des cafés et restaurants dans le cadre de la deuxième phase du déconfinement, les sanctions commencent à tomber pour non respect des mesures sanitaires. Les autorités de Casablanca, de Rabat et de Tanger ont procédé à la fermeture de plusieurs établissements, qui n’ont pas respecté les mesures et consignes préventives recommandées. Ces campagnes ne se limitent pas aux cafés et restaurants, les autorités locales de plusieurs villes mènent des campagnes similaires au niveau des salons de beauté pour violation des mesures sanitaires.

Non respect du nombre de personnes à ne pas dépasser par table, violation de la distance d’un mètre entre les tables, absence des conditions de sécurité et d’hygiène, plusieurs dépassements ont été notés lors de cette campagne de contrôle. Certains citoyens avaient même noté ces dépassements, lors de leur présence dans certains cafés, restaurants ou autres commerces autorisés à rouvrir sous un protocole sanitaire bien précis. Une réalité que les restaurateurs et cafetiers démentent, laissant entendre que les règles de sécurité sanitaire n’ont pas été expliqués de façon claire par les autorités concernées. Les professionnels veulent aujourd’hui entrer en contact avec le ministère de l’Intérieur pour mettre les choses au clair. L’Association nationale des patrons des cafés et restaurants prévoit des actions de protestation pour dénoncer cette situation l

L es parents d’élèves craignent que les écoles demeurent fermées. Il est vrai que le ministre de l’éducation na-

tionale a fixé le 2 septembre 2020 comme date officielle pour la reprise de l’enseignement présentiel, mais cette réouverture des écoles dépend, en fait, en grande partie, de l’évolu-tion de la situation épidémique dans notre pays. Or, celle-ci ne cesse de s’aggraver avec une hausse importante des cas et l’apparition de clusters industriels d’une gravité sans pareil. On ne peut pas savoir ce qui pourrait arriver d’ici le 2 septembre, mais tout porte à pen-ser qu’un reconfinement de la popu-lation est fortement probable ou du moins le maintien de certaines activi-tés fermés comme les écoles. Face aux incertitudes qui planent sur la réouverture des écoles, le ministère de l’éducation nationale a lancé, en effet, le chantier pour préparer l’en-seignement à distance qui sera proba-blement adopté comme solution d’ici la rentrée scolaire prochaine en cas de prolongation de l’état d’urgence sanitaire ou en cas de reconfinement

de la population. Les académies régionales et les en-seignants sont mobilisés pour mettre en place les cours à distance et tra-vaillent sur les modalités de leur com-munication aux élèves. Sachant que l’expérience de l’ensei-gnement à distance, qui a eu lieu de-puis le 16 mars 2020 jusqu’à fin juin, n’a pas connu un grand succès vu l’ini-quité d’accès à Internet et aux outils technologiques et le manque de pré-paration qui a marqué le processus de lancement. Ni les enseignants ni les élèves ni encore les familles n’ont été préparés à ce nouveau mode d’en-seignement qui a pourtant fait ses preuves dans d’autres pays. Au Maroc, l’enseignement à distance est encore difficile à adopter comme canal essentiel à l’enseignement: fai-blesse de l’infrastructure digitale, po-pulation peu numérisée, manque de moyens et enseignants très peu pré-parés. Des facteurs qui font obstacle à ce canal qui ne peut pas remplacer, dans tous les cas de figure, l’enseigne-ment présentiel l

Aissa AMOURAGL. B. S

L’ENSEIGNEMENT À DISTANCEDEMEURE LA SOLUTION

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Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

Alors que les Marocains at-tendent la levée de l’état d’urgence sanitaire, prévue le 10 juillet 2020, le déconfi-

nement semble faire un pas en arrière. En effet, la ville de Safi a été placée en qua-rantaine totale, suite à l’apparition d’un foyer dans une usine de transformation du poisson de la ville (lire l’article de Aïssa Amourag). La situation épidémiologique au Maroc ne rassure pas. Après le scandale de Lalla Mimouna, le foyer d’El Marsa, petite ville située à une vingtaine de kilomètres de Laâyoune, ayant conduit au re-confinement de la capitale de la province et le “cluster” de Safi, le bilan du coronavirus continue de monter, enregistrant ainsi un total de

un re-confinement général au lieu d’une levée de l’état d’urgence sanitaire? En tous cas, plusieurs rumeurs rôdent affir-mant l’hypothèse d’un éventuel re-confi-nement, pour contrôler la propagation alarmante du Coronavirus. Avec le manque de détails dans les déclarations consacrées à l’annonce des chiffres de contaminations au Maroc, l’inquiétude bat son plein.

Des déclarations platesQue sont devenues les cueilleuses et tra-vailleuses de la fraise de Lalla Mimou-na? Les décès déclarés ces derniers jours concernent-ils ce foyer? Comment est l’état des contaminés de Safi? Asympto-matiques, patients à risques ou patients stables? Leurs familles, amis, voisins sont-ils examinés? Que font les services pour contrecarrer le virus chez l’entourage des cas détectés dans ces foyers? Apprendre à vivre avec le Coronavirus, c’est bien, mais pour ce faire les Marocains doivent avoir le détail de ce qui se déroule derrière les déclarations plates du minis-tère de la Santé pour mieux comprendre l’impact de ces foyers sur l’évolution de la situation épidémiologique dans notre pays. Hôpitaux saturés, décès par centaine, et contaminations par milliers… Les Maro-cains craignent le pire et éprouvent plus que jamais le besoin d’être rassurés. L’OMS a appelé, vendredi 3 juillet, les pays touchés par le Covid-19 à «se réveiller» et à «enga-ger le combat»: «S’il vous plaît, n’ignorez pas ce que vous disent les chiffres», a décla-ré un responsable des urgences sanitaires à l’OMS l

14.329 cas, ce lundi 6 juillet 2020. Malgré les déclarations rassurantes des experts marocains, notamment celle du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, qui a assuré que le Maroc contrôle parfaitement la pro-pagation du Coronavirus, tous les indices prouvent le contraire. Le taux de mortali-té reste certainement faible, mais la pan-démie prend de plus en plus de l’ampleur. 800 contaminations à Lalla Mimouna, 400 contaminations à Safi, et 145 contamina-tions à Laâyoune, ville qui a été épargnée de tout foyer depuis l’arrivée du Covid-19 au Maroc, la situation est plus que jamais inquiétante. Maintien des frontières fermées, re-confi-nement ou maintien du confinement pour plusieurs villes, le Maroc se dirige-t-il vers

LES MAROCAINS RÉCLAMENT PLUS DE DÉTAILS

FLAMBÉE DES CONTAMINATIONS AU COVID-19

Depuis le début du déconfinement, le Maroc a enregistré les plus gros bilans depuis le début de l’épidémie du coronavirus dans notre pays. Le re-confinement de Safi, suite au cluster apparu

dans une usine de transformation du poisson de la ville, déstabilise les Marocains.

L. BELHAJ SOULAMI

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LE FOYER INDUSTRIEL DE SAFI DEMEURE, COMME CELUI DE LALLA MIMOUNA, INEXPLIQUÉ PAR LES AUTORITÉS.

LE CLUSTER QUI AGGRAVELA SITUATION SANITAIRE

AU MAROC

La ville de Safi est devenue, du jour au lendemain, une cité to-talement quadrillée, fermée et désormais inaccessible. Alors

qu’elle était plus ou moins épargnée par le Covid-19, classée dans la zone 1 au len-demain de la levée progressive du confine-ment, elle s’est réveillée, samedi 4 juillet 2020, avec une catastrophe sanitaire inat-tendue. Avec plus de 500 cas positifs enre-gistrés en deux jours, Safi devient le foyer par excellence de la maladie. Le foyer qui rappelle l’autre cluster spectaculaire de Lalla Mimouna, dans la région de Kénitra, où plus de 800 ouvrières dans les fermes de fraises ont été testées positives. A Safi aus-si, ce sont plus de 500 ouvrières dans une usine de conserverie de sardines qui ont la malchance d’attraper le virus. L’usine, Unimer, appartenant au groupe industriel de Saïd Alj, est l’une des plus importantes dans la ville.

Abritant l’un des ports de poisson les plus importants dans le Royaume, Safi est plutôt spécialisée dans la production de sardines et compte plus d’une trentaine d’usines de conserverie de ce poisson très populaire au Maroc.

Un confinement strict Au lendemain de la découverte de ce foyer industriel, les autorités ont fermé tous les accès à la ville et imposé un confinement strict et sévère aux habitants. Une batte-rie de mesures ont été, ainsi, prises pour le contrôle de la situation. À savoir la ferme-ture totale du 3ème district urbain relevant Aissa AMOURAG

de la ville de Safi, où se concentrent les cas positifs du Covid-19, la fermeture et l’inter-diction des déplacements de et vers la cité des Océans et la fermeture immédiate des 18 unités de conservation, situées dans la ville et l’arrêt du transport de leurs em-ployés. Il a été également décidé la fer-meture des locaux de commerce à 18h, la fermeture des cafés à 20h, l’interdiction d’accès à la plage de la ville et la fermeture de deux marchés de proximité, Assalam et Siha, dans le troisième district. Ce foyer industriel, malgré son importance et sa gravité sur le plan régional, demeure, comme celui de lalla Mimouna, inexpliqué par les autorités. Un flou total entoure ce genre de situation et le ministère de la santé maintient toujours cette communi-cation parcimonieuse limitée à annoncer les chiffres de la contamination sans préci-ser le nombre des cas asymptomatiques et encore moins les cas graves. L’affaire de Safi connaîtra, elle aussi, comme pour l’affaire lalla Mimouna, le lancement d’une procédure judiciaire pour déterminer les responsabilités? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que la situation sanitaire ne cesse se dégrader dans le Royaume, faisant craindre le rétablisse-ment du confinement dans les jours ou les semaines à venir l

Un flou total entoure ce genre de situation et le ministère de la santémaintient toujours cette communication parcimonieuse limitée

à annoncer les chiffres de la contamination, sans préciser le nombre des cas asymptomatiques et encore moins les cas graves.

FOYER INDUSTRIEL DE SAFI

Au lendemainde la découvertede ce foyer industriel, les autorités ontfermé tous les accès à la ville.

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Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

I l est donc là, le plan de sauvetage de la Royal air Maroc (RAM). Ou plutôt vaut-il mieux parler de plan social: pas moins de 858 licencie-

ments, dont 180 pilotes, Abdelhamid Addou frappe, pour le moins, fort. Le président-directeur général de la RAM a ainsi saisi l’occasion de sa réunion avec les représentants du personnel, le 2 juin, pour officialiser sa décision et celle de son équipe, et celle-ci bénéficie, comme cha-cun le sait, de l’assentiment de la ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, qui s’était exprimée à ce sujet à la Chambre des représentants le 8 juin.Et, on le pense bien, M. Addou ne devrait sans doute pas, à l’avenir, faire machine arrière, en dépit du refus de son plan qui lui a été opposé -les représentants du personnel, constitués de syndicalistes de

PLUS DE 858 LICENCIEMENTS PRÉVUSSAUVETAGE DE LA RAM

Abdelhamid Addou a fait part de sa décision d’activer un plan social au seinde la compagnie aérienne nationale. Mais est-ce vraiment le moment de reculer?

Wissam EL BOUZDAINI

LA RAM DEVRAIT ÉGALEMENTSE SÉPARER

D’UNE PARTIE DE SA FLOTTE.

l’Union marocaine du travail (UMT), sou-haiteraient pouvoir en discuter davantage et être mieux informés quant à la situa-tion financière détaillée de l’entreprise-, d’autant plus que l’Etat semble se diriger, pour au moins les trois prochaines années, vers une politique d’austérité drastique, et qu’à ce titre il devrait à l’évidence rechi-gner à passer à la caisse pour renflouer l’entreprise -M. Addou le lui avait indirec-tement demandé le 12 mai dans une lettre à ses collaborateurs, où il avait estimé les pertes quotidiennes de la compagnie à 50 millions de dirhams.

Le bras du “soft power” marocainEn outre, la RAM devrait également se sé-parer d’une partie de sa flotte: le nombre d’appareils qui devraient être vendus de-vrait, selon diverses sources, être de vingt.

Est-ce toutefois, ainsi, que la compagnie pourra sortir de “la pire crise de [son] his-toire” -phrase utilisée par M. Addou tou-jours dans sa lettre du 12 mai? Beaucoup en doutent, car si le secteur de l’aérien dans son ensemble est atteint -l’Associa-tion internationale du transport aérien (IATA) estime ses pertes totales à 314 mil-

liards de dollars-, ce n’est sans doute pas le moment de reculer et de laisser tomber à l’eau tout ce qui a été durement construit des années durant. On ne rappellera ja-mais assez que la RAM joue un rôle clé pour la diplomatie du Maroc, qu’elle est le bras aérien de son “soft power” no-tamment en Afrique, et pour s’en assurer il suffit de faire référence aux attaques qu’elle avait essuyée en octobre 2017 de la part du ministre des Affaires étrangères algérien de l’époque, Abdelkader Mes-sahel, de transporter “autre chose que des passagers”, c’est-à-dire de la drogue: le diplomate de la voisine de l’Est n’aurait certainement pas tenu de tels propos s’il n’estimait pas les intérêts de son pays me-nacés par le déploiement à l’international de la compagnie. La Covid-19 devrait plutôt, au contraire, constituer une fenêtre d’opportunité pour la RAM et plus largement le Royaume, puisque toutes ses concurrentes sont af-faiblies. Mais la décision n’appartient bien évidemment pas à M. Addou mais est du ressort du gouvernement l

Abdelhamid Addou.

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Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

WAFASALAF MET EN PLACE SALAF CLICK : UNE SOLUTIONTOTALEMENT EN LIGNE POUR OBTENIR UN PRÊT PERSONNEL

Le leader national dans le crédit à la consommation, Wafasalaf, marque à nouveau le terrain de la digitalisation.

Profitant du confinement pour améliorer, développer et perfectionner son offre digitale, la filiale du groupe Attijariwafa Bank vient de concevoir une solution nouvelle, accessible à distance et sécurisée grâce à la signature en ligne. Wafasalaf propose ainsi le Salaf Click: la première solution, sur le marché du crédit à la consommation, à être 100% en ligne. Les clients, salariés et ceux exerçant une profession libérale,

pourront souscrire à un prêt personnel depuis n’importe quel terminal connecté: la simulation, la signature du contrat et le financement, tout est assuré à distance sans aucun déplacement en agence. Cette solution a été possible grâce à la forte mobilisation des équipes Wafasalaf pour proposer, dans un temps record, une solution qui soulagera le quotidien des clients en ces temps difficiles. Elle a été rendue possible également à la faveur de procédés technologiques et moyens humains que Wafasalaf a développés au fil des années l

E-COMMERCE :JUMIA CÉLÈBRE SON 8E ANNIVERSAIRE ET LANCE UN PROGRAMME DE PROMOS Jumia célèbre, du 6 au 19 juillet 2020, son huitième anniversaire. Avec le slogan “plus forts ensemble”, cet événement se veut sous le signe de la solidarité avec ses vendeurs et consommateurs. “Nous souhaitons plus que jamais être proches de nos clients durant cette période difficile, en leur proposant plus de choix, plus de catégories, des prix de plus en plus bas grâce à nos partenaires qui nous accompagnent et nous soutiennent durant cette campagne”, déclare Larbi Alaoui Belrhiti, DG de Jumia Maroc. A l’occasion de son anniversaire, la plateforme e-commerce a lancé un programme de promotions sur de Le lycée français international

Louis-Massignon ouvre dès la rentrée 2020 une classe prépa, devenant ainsi le pre-

mier établissement dans l’histoire de l’Office scolaire et universitaire inter-national (OSUI) à mettre en place une classe préparatoire accompagnante. En partenariat avec l’École Centrale Ca-sablanca et l’Université Aix-Marseille, la prépa consiste en une formation de deux années afin de pouvoir passer les concours et intégrer une grande

école d’ingénieurs française. Conçue pour les lycéens des différentes écoles d’enseignement ayant obtenu leur baccalauréat en 2020, la prépa Massi-gnon permettra à ces élèves de rester au Maroc dans le cadre d’un projet d’excellence accompagné d’un suivi in-dividuel. Pour garantir la réussite des étudiants, le lycée français internatio-nal «instaure plusieurs dispositifs inno-vants dont un tutorat méthodologique et organisationnel réalisé par les étu-diants de l’École Centrale Casablanca. Une équipe pédagogique, mobilisée et disponible, accompagnera également les élèves avec un suivi personnalisé à raison de trois heures par semaine en physiques et mathématiques. Des bilans individuels seront en outre effec-tués toutes les trois semaines pour une éventuelle remédiation proactive. En-fin, un stage au Maroc ou à l’étranger, en entreprise ou dans une association, sera effectué entre les deux années de classes préparatoires», souligne le ly-cée Louis-Massignonl

ENSEIGNEMENT : LE LYCÉE LOUIS-MASSIGNON LANCEUNE CLASSE PRÉPA DÈS SEPTEMBRE 2020La prépa consiste en une formation de deux années afin de pouvoir passer les concours et intégrer une grande école d’ingénieurs française.

nombreuses catégories de produits. Pour la réussite de ce programme, Jumia s’est appuyé notamment sur les partenariats qu’elle a noués avec de grandes marques nationales et internationales, dont Xiaomi, L’Oréal, Koton, Trendyol et beaucoup d’autres. Par ailleurs, Jumia a renforcé JumiaPay pour régler directement tous ses achats en ligne, en plus de la possibilité de faire des recharges téléphone et avoir du cashback.

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Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

A lors qu’il avait mis en évidence, dans une note de conjoncture qu’il avait publiée le 30 juin, une croissance quasi nulle de

l’économie nationale au cours du premier trimestre (lire Maroc Hebdo au quotidien n° 58), le Haut-Commissariat au plan (HCP) est revenu cinq jours plus tard à la charge avec une publication similaire concernant cette fois le deuxième trimestre, et le moins que l’on puisse dire est que celle-ci est sans appel eu égard à l’impact de la Covid-19: 13,8% de contraction du produit intérieur brut (PIB), et donc une récession.Ainsi, selon le HCP, quasiment tous les sec-teurs en ont été pour leurs frais, de l’agri-culture, qui a vu sa valeur ajoutée baisser de 6,1% -et qui, en plus, a également pâti de la sécheresse-, au secteur secondaire, où le BTP, l’électricité et l’industrie auront sans doute tout le mal du monde à se relan-cer, en passant par le secteur tertiaire, que l’institution d’Ahmed Lahlimi Alami qualifie

LE MAROC OFFICIELLEMENTEN RÉCESSION

NOUVELLE PUBLICATION DU HCP

Avec 13,8% de recul de son PIB au deuxième trimestre, le Royaume a tout à craindre pour son économie.

Wissam EL BOUZDAINI

ON ATTEND QUE BENCHAÂBOUN METTE LES BILLES DE L’ETAT

DANS LA BALANCE.

de «principal moteur de la croissance éco-nomique» et qui a vu les activités commer-ciales, de transport, d’hébergement et de restauration plonger.Seuls la communication et les services non-marchands ou encore l’agroalimen-taire et la chimie réussissent, en fait, à s’en sortir, et cette dernière a par ailleurs aussi permis au phosphate de maintenir la demande vis-à-vis de lui, puisque celle-ci est, d’après le HCP, principalement pro-venue des industries locales de la chimie. Justement, la question de la demande a été longuement abordée par le HCP dans sa note, et celle-ci a naturellement été gre-vée aussi bien à l’interne, où les ménages ont, en moyenne, consommé 6,7% moins que pendant le même trimestre de l’année précédente, qu’à l’externe car tous les pays partenaires ont également été touchés par la Covid-19. Sur ce dernier plan, le HCP note un recul de 25,1% des exportations; ce qui rejoint à peu près les chiffres donnés par

l’Office des changes (OC) dans ses derniers indicateurs des échanges extérieurs et qui citent une chute de 20,1% à ce niveau sur les cinq premiers mois de l’année et de 21,5% pour mars, avril et mai, qui corres-pondent plus ou moins à la période d’état d’urgence sanitaire décrétée par le gouver-nement le 20 mars.

Mesures austéritairesConséquemment, l’indice des prix à la consommation est demeuré quasiment le même, et ce d’autant plus qu’en même temps le pétrole connaissait son plus bas historique (-38,94 dollars le baril à New York le 20 avril). On attend donc que le mi-nistre de l’Economie et des Finances, Moha-med Benchaâboun, tienne sa promesse de mettre les billes de l’Etat dans la balance afin de permettre à la machine de repartir du bon pied, mais il est permis de douter de ses intentions alors que le gouvernement vient de décider une série de mesures aus-téritaires par excellence, dont le gel total des recrutements dans la fonction publique pour au moins les trois prochaines années. La loi des finances rectificative, qui doit en principe activer le plan d’investissement pu-blic tant attendu par les opérateurs ces der-niers mois, devrait, au final, se cantonner à un projet de pure essence technique. Ce qui serait de bien mauvais aloi: dans sa note, le HCP table sur, au minimum, une régression du PIB en valeur annuelle de 4,6% l

Ahmed Lahlimi Alami.

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Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

L e groupe BCP déploie dès le lundi 6 juillet 2020 sa nouvelle orga-nisation. Un certain nombre de principes directeurs ont guidé

l’élaboration de cette nouvelle organisa-tion. À commencer par la transformation du modèle opérationnel en un modèle pro-ducteur-distributeur et en plateformes; la redéfinition des périmètres d’intervention de chaque acteur, afin de garantir une meil-leure expérience client, renforcer l’efficacité opérationnelle et accélérer les synergies groupe. Sans oublier la mise en place d’un pilotage plus fin des objectifs commerciaux et opéra-tionnels, à travers l’instauration de contrats de performance et de service entre les diffé-rents acteurs du nouveau modèle. Le tout en renforçant le dispositif de gestion des ta-

VERS UN NOUVEAU MODÈLE ORGANISATIONNEL

LE GROUPE BCP DÉPLOIE SA NOUVELLE ORGANISATION

Il n’y a pas de changement majeur au niveau des noms figurant dans l’organigramme mais une redéfinition des périmètres du Groupe.

Seddik MOUAFFAK

UNE GOUVERNANCE AXÉE SUR LA SYNERGIE DANS TOUS LES

PROCESSUS DE DÉCISION.

lents à l’échelle du groupe pour dynamiser l’émergence de hauts potentiels, qui seront associés aux grands chantiers de développe-ment du groupe.

Des plateformes mutualiséesCette nouvelle organisation, fruit d’un tra-vail de co-construction avec les instances de gouvernance du groupe et l’équipe diri-geante, s’articule, notamment, autour de la direction générale banque commerciale, structurée autour d’entités Producteurs par segment de clientèles et d’entités distribu-teurs, au Maroc et dans les pays de présence en Europe, au Moyen Orient et en Amé-rique. Mais, aussi, autour de la Direction générale BCP et International, structurée autour, d’une part, d’entités Plateformes Produits et Services, spécialisées et mutua-

lisées à l’échelle du groupe et, d’autre part, de la Banque de l’international en charge du développement et du pilotage des activi-tés du groupe en Afrique subsaharienne, au Moyen Orient et dans l’Océan indien.La Direction générale Risques groupe n’est pas en reste. Elle sera structurée autour de filières de maîtrise et de gestion des risques ayant une portée groupe, menant une triple mission: normative, de contrôle et de service. Le tout dans le cadre d’une conso-lidation du positionnement stratégique, en rattachement à la présidence direction générale, des fonctions en charge des fi-nances et performances, de la stratégie groupe, de la conformité et du développe-ment durable, ainsi que celles inhérentes à la Marque, au capital humain et à la gou-vernance groupe, notamment la communi-cation groupe, la qualité, la gouvernance et

les participations, ainsi que le développe-ment du capital humain du groupe.Ce nouveau modèle organisationnel vise à renforcer l’ancrage d’une gouvernance axée sur la cohésion et la synergie dans tous les processus de décision du groupe Banque Centrale Populaire.Notons qu’il n’y a pas de changement majeur au niveau des noms figurant dans l’organigramme. Il s’agit d’abord d’une re-définition des périmètres. Ainsi, Mohamed Karim Mounir reste le président du comité directeur du Crédit Populaire du Maroc, Jalil Sebti est à la tête de la direction générale banque commerciale, de même que Mo-hamed Kamal Mokdad continue à présider aux destinées de la direction générale BCP &International. Quant à la direction géné-rale Risques Groupe, elle est chapeautée par Choukri Oimdina, et la direction marque & gouvernance Groupe, dirigée par Asma Lebbar l

Mohamed Karim Mounir.

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Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

Nouvelle identité visuelle pour Eqdom. Le spé-cialiste du crédit à la consommation a adop-

té un nouveau logo autour de trois couleurs (rouge, noir et blanc), ainsi qu’une nouvelle signature: «L’essen-tiel, c’est vous». Ce changement d’image de la filiale du groupe Société Générale s’accom-pagne également d’une nouvelle vi-sion orientée proximité, agilité, inno-vation et digital. Sur ce dernier point, Eqdom entend miser davantage sur les nouvelles technologies en inno-vant dans de nouveaux parcours et solutions, dont l’objectif final est l’amélioration de l’expérience client.Un virage digital qui semble déjà s’opérer puisque le groupe a innové en matière de communication. Eq-dom a, en effet, publié une capsule vidéo, de 2:50 min, sur sa chaîne You-tube, où le DG, Younes Benboujida, s’adresse aux clients, collaborateurs

et futurs clients du groupe. Une ma-nière différente de communiquer qui traduit cette métamorphose que compte entamer la filiale du groupe Société Générale. «Nous entamons un nouveau cha-pitre de notre histoire en capitalisant sur les acquis de notre notoriété et l’appartenance au Groupe Société Générale, avec un logo plus actuel. Nous inaugurons cette nouvelle dy-namique orientée vers l’avenir, en portant un nouveau regard sur notre métier. Au-delà de l’octroi du crédit, nous aspirons à contribuer positive-ment à la vie de nos clients. A travers une nouvelle signature, «L’essentiel c’est vous», nous mettons les projets de vie de nos clients au centre de nos priorités, en innovant dans de nou-veaux parcours et solutions, tout en étant engagés, audacieux, agiles et optimistes», déclare Younes Benbou-jidal

Bon cru en juin pour Sarouty.ma. Les recherches effectuées sur le site, spécialisé dans les annonces immobilières, ont augmenté de 30% par rapport à un mois auparavant. Le portail enregistre actuellement 20.000 visiteurs uniques par jour à la recherche d’un bien immobilier. Des visiteurs qui passent en moyenne plus de sept minutes trente sur le site. «Certes, la période estivale est d’habitude propice aux recherches immobilières, mais cette hausse du nombre de recherches est généralement imputée aux retours des MRE. Or cette année, les frontières sont pour l’instant fermées, et la progression des recherches immobilières sur Sarouty.ma provient d’adresses IP marocaines. Cela se confirme aussi par le fait que la hausse des recherches se concentre principalement sur les locations saisonnières, alors que pendant les étés précédents, les MRE de retour au Maroc étaient plus à la recherche de biens à la vente», précise Sarouty.ma.

EQDOM ENTAME SON VIRAGE DIGITALET CHANGE D’IDENTITÉ VISUELLE

COMMUNICATION CORPORATETRAFIC RECORDPOUR SAROUTY.MA EN JUIN

IMMOBILIER

M.A.H.

M. A. HAFIDI

YounesBenboujida.

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Protégez-vous, on vous informe !

Edition 60 - Du lundi 06 juillet 2020

A vec ses frontières fermées aux vi-siteurs étrangers depuis le mois de mars et jusqu’à nouvel ordre, le Maroc vit une année 2020 très

difficile dans le domaine du tourisme. Selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le Maroc est classé 7e pays le plus touché par la crise du coronavirus. Pourtant, le Royaume semblait sur une belle lancée après des chiffres encore jamais atteints en 2018 et plus encore en 2019. En effet, notre pays a enregistré un nouveau record de recettes de voyages de 78,8 milliards de dirhams (8,12 milliards de dollars) en 2019, contre 73 milliards (7,5 milliards de dol-lars) en 2018, selon le rapport annuel de la Bourse sur la balance des paiements et la position extérieure globale du Maroc.Lorsqu’on s’attarde sur ces chiffres, on s’aperçoit que c’est la France qui a émis la majorité des recette de voyage, représen-tant 25,7 milliards de dirhams (2,6 milliards de dollars). L’Espagne a émis 6,68 milliards de dirhams (688,7 millions de dollars) en re-cettes de voyages, suivie par le Royaume-Uni avec 6,31 milliards (650,5 millions de dollars)

LES RECETTES VOYAGES AU RENDEZ-VOUSTOURISME

Les recettes voyages ont atteint en 2019 un record de 78,8 milliards de dirhams (MMDH). Après celui enregistré une année auparavant à 73 MMDH, selon un rapport de l’Office des changes.

Réda BENADADA

et l’Arabie saoudite avec 2,78 milliards de di-rhams (286,6 millions de dollars).Quant aux dépenses, elles ont nettement augmenté, passant de 18,6 MMDH en 2018 à 20,9 MMDH en 2019 en hausse de 145,88% par rapport à 2008. Cette année-là, ces dépenses avaient atteint seulement 8,5 MMDH. L’année dernière, elles étaient prin-cipalement concentrées dans le tourisme (55%), les frais de scolarité (25,4%) et les voyages religieux (9%). Les recettes de ser-vices, quant à elle, ont représenté 42% des dépenses, tandis que les recettes de trans-port ont représenté 19%.

Une forte baisseLe record de l’année dernière ne sera cer-tainement pas égalé en 2020. Les différents indicateurs du secteur ont connu une forte baisse au cours des quatre premiers mois de 2020, a déclaré la ministre du Tourisme Na-dia Fettah El Alaoui le 8 juin.Le nombre de touristes a diminué de 45% par rapport à la même période l’an dernier, les nuitées ont chuté d’environ 43% et les re-cettes touristiques ont diminué de 15%. Le 5 mai, le ministre a déclaré que la crise avait

fermé 87% des hôtels au Maroc. Entre jan-vier et avril, les recettes de voyages sont pas-sées de 23 milliards de dirhams (2,307 mil-liards de dollars) à 20 milliards de dirhams (2 milliards de dollars), soit une baisse de 13%. Les acteurs du domaine sont dans le flou le plus total en l’absence d’une vision des po-litiques à définir des axes pour réaliser une reprise complète du tourisme, d’autant plus qu’il n’y a toujours pas de date fixe pour rou-vrir les frontières du Maroc aux voyageurs internationaux jusqu’au 10 juillet, date de la fin de l’état d’urgence sanitaire dans le pays.Heureusement, le tourisme intérieur au Ma-roc a connu une reprise depuis que les res-trictions de voyage ont été assouplies le 25 juin, le transporteur national Royal Air Ma-roc célébrant une «relance historique» des vols intérieurs. Mais ce se sera pas suffisant pour relever complètement la tête. D’ail-leurs, l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT) et la Banque euro-péenne pour la reconstruction et le dévelop-pement (BERD) se sont également engagées à soutenir la relance du secteur du tourisme au Maroc l

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Protégez-vous, on vous informe !

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Partant du discours royal devant les parlementaires du 13 oc-tobre 2017, Al Mountada, think tank indépendant, fort de ses

cadres et dirigeants issus des secteurs pu-blic, privé et associatif et de ses 310 par-ticipants aux cercles de travail dans 16 provinces du Royaume, s’est mis au travail pour élaborer une réflexion nationale sur le nouveau modèle de développement. Tout ce beau monde s’y est mis en proposant, plus qu’une liste de propositions mais une nouvelle manière de voir, d’analyser, de faire. «Bien que le progrès et les avancées ré-alisés depuis 20 ans soient énormes et doivent être défendus, de nombreux défis demeurent», nous disent les contributeurs à cette réflexion. Ces défis, qui ne sont pas

propres qu’au Maroc, sont le chômage, la pauvreté et les carences des services pu-blics. Le tout dans un contexte politique en crise et de lassitude des citoyens non seu-lement vis-à-vis des institutions, mais aussi de la représentation politique et syndicale.C’est dans cet esprit que les différents cercles de travail organisés par Al Moun-tada dans les différentes provinces du Royaume «n’ont fait que corroborer la conviction que nous avons de l’urgence d’accorder une vie décente à l’ensemble des citoyens marocains comme un préa-lable inéluctable à la construction d’un modèle de développement qui a comme soubassement un grand rêve marocain».

L’architecture de cette vision commune et de ce projet de société partagé a pour base un contrat social au service du citoyen. Le tout dans le cadre d’une bonne gestion de la chose publique, une économie de l’offre et de souveraineté économique. Sans ou-blier le développement des territoires. Tout un programme que les cercles de tra-vail d’Al Mountada ont accompagné d’une série de recommandations concernant à la fois le recentrage de la société sur ses priorités, sur le bien-être des citoyens et la protection sociale, une réforme des fi-nances publiques et de l’Administration, un écosystème de l’enfant et un système éducatif en phase avec les enjeux de la so-ciété, qu’une réussite de la régionalisation et de la déconcentration administrative et une nouvelle vision de la politique indus-trielle et une ouverture raisonnée et sou-veraine l

Les cercles de travail d’Al Mountada sont partis de la priorité des priorités: et qui n’est autre que «le combat pour le respect des droits fondamentaux des citoyens et la protection de leurs aspirations à une vie digne». En effet, disent-ils, «nous cher-chons désormais non pas un modèle de croissance où la création de richesse n’est pas forcément centrée sur le citoyen mais un modèle de développement qui par défi-nition garantit un mouvement vers le haut de l’ensemble des composantes de la so-ciété. Celles-ci ont besoin d’être à l’abri de l’arbitraire et de l’injustice en bénéficiant de l’égalité des chances et de la mobilité sociale».

UNE VOIE QUI NOUS SOIT PROPRERÉFLEXION SUR LE NOUVEAU MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT

Partant d’une approche collaborative et territoriale, la réflexion d’Al Mountada n’a d’autre butque de produire et de diffuser des idées, des analyses et des propositions alternatives.

Seddik MOUAFFAK

L’ARCHITECTURE DE CETTE VISION COMMUNE ET DE CE PROJET DE SOCIÉTÉ PARTAGÉ A POUR BASE

UN CONTRAT SOCIAL AU SERVICE DU CITOYEN.

Garantir une vie décente à l’ensemble des citoyens.