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. Requiem version pour mezzo-soprano solo chœur mixte et orgue ensemble vocal les éléments michel bouvard, orgue direction joël suhubiette op 9

DURUFLÉ, M.- Requiem : POULENC, F.- Laudes de Saint Antoine de Padoue (Bouvard, Les Eléments Chamber Choir, Suhubiette)

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WORKS BY DURUFLE AND POULENC

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Page 1: DURUFLÉ, M.- Requiem : POULENC, F.- Laudes de Saint Antoine de Padoue (Bouvard, Les Eléments Chamber Choir, Suhubiette)

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Requiem version pour mezzo-soprano solo chœur mixte et orgue

ensemble vocal les élémentsmichel bouvard, orguedirection joël suhubiette

op 9

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Un Requiem français

C’est en 1947, au Théâtre des Champs-Elysées, sous la direction de Roger Désormières, et dans sa version la plus développée (grand orchestre, orgue et chœur), que fut créé le Requiem opus 9 de Maurice Duruflé.

L’histoire de l’œuvre est - comme l’œuvre elle-même - bien « française », reflétant toutes les ambiguïtés d’une époque troublée : ce Requiem n’est rien moins qu’une commande de Vichy, fina-lement créée dans un théâtre, deux ans après la Libération, par un chef communiste.

Le premier Requiem "français" est assurément celui de Saint-Saëns, qui consomme la rupture avec les grandes fresques tragiques de Berlioz et Verdi, bientôt suivi par Fauré qui signera le chef-d’œuvre du genre. Le Requiem de Saint-Saëns et la première ver-sion de celui de Fauré sont des œuvres purement liturgiques, faisant appel, dans la tradition des paroisses parisiennes, outre les solistes et le chœur, à un orchestre réduit auquel se mêle l’orgue.

RequiemLe plain-chant, source véritablement inépuisable de lignes mystérieuses, splendides

Charles Tournemire

*

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Un Requiem français

C’est en 1947, au Théâtre des Champs-Elysées, sous la direction de Roger Désormières, et dans sa version la plus développée (grand orchestre, orgue et chœur), que fut créé le Requiem opus 9 de Maurice Duruflé.

L’histoire de l’œuvre est - comme l’œuvre elle-même - bien « française », reflétant toutes les ambiguïtés d’une époque troublée : ce Requiem n’est rien moins qu’une commande de Vichy, fina-lement créée dans un théâtre, deux ans après la Libération, par un chef communiste.

Le premier Requiem "français" est assurément celui de Saint-Saëns, qui consomme la rupture avec les grandes fresques tragiques de Berlioz et Verdi, bientôt suivi par Fauré qui signera le chef-d’œuvre du genre. Le Requiem de Saint-Saëns et la première ver-sion de celui de Fauré sont des œuvres purement liturgiques, faisant appel, dans la tradition des paroisses parisiennes, outre les solistes et le chœur, à un orchestre réduit auquel se mêle l’orgue.

RequiemLe plain-chant, source véritablement inépuisable de lignes mystérieuses, splendides

Charles Tournemire

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La version avec orgue

(l’orgue) représente l’idée de l’apaisement, de la foi et de l’espéranceMaurice Duruflé

La question de l’effectif instrumental est plus complexe, et semble révéler une certaine hésita-tion, voire un malaise de l’auteur. La version avec grand orchestre était, on l’a vu, inévitable. Destinée au public du théâtre, elle devait fournir une parure « mondaine » à l’antique plain-chant.

Une version avec orgue seul fut publiée par la suite. Elle est intitulée « réduction » par l’auteur lui-même. Qu’on ne s’y trompe pas : sous ce terme quelque peu dépréciateur se cache la version peut-être la plus « authentique » de l’œuvre, et ce pour plusieurs raisons.Duruflé semble l’avoir particulièrement soignée : elle peut soutenir la comparaison avec ses œuvres pour orgue seul les plus abouties. D’une extrême difficulté d’exécution, elle exige égale-ment un important travail de registration : on est loin de la « réduction » destinée à soutenir les répétitions des chanteurs !

On se souvient que ce Requiem fut élaboré à par-tir de pièces d’orgue. Il est fort probable que bien des passages de la « réduction » correspondent textuellement à ces pièces. Mais on pourrait aller plus loin dans les hypothèses – en l’absence de

C’est à l’éditeur Hamelle que revient l’idée de commander à Fauré une version de concert de son Requiem, avec grand orchestre, qui sera créée au Palais du Trocadéro, à l’occasion de l’Ex-position universelle de 1900.Sorti de son contexte liturgique, ce Requiem devenait une méditation sur la mort d’une portée plus générale, impression renforcée par le scepti-cisme de Fauré : Lucien Rebatet n’hésitera pas à qualifier la messe de Fauré de « berceuse païenne ».

Entre les deux guerres, le mysticisme revient à la mode et devient une source d’inspiration majeure pour toute une génération de compositeurs. Pour Duruflé et ses condisciples de la classe de Paul Dukas au Conservatoire (Olivier Messiaen, Jehan Alain, Jean Langlais), tous catholiques fervents, une œuvre religieuse ne saurait être une coquille vide utilisée faute de mieux : elle devait être une œuvre de foi.

Mais ceux-ci ne souhaitaient pas, pour autant, s’enfermer dans le rôle obscur de musicien d’église, dont le statut s’était d’ailleurs fortement dégradé depuis la séparation de l’Église et de l’État. Ils entendaient au contraire mettre l’art sacré au centre de la vie culturelle, assurant ainsi, outre de bonnes conditions d’exécution pour leurs œuvres, une réelle publicité pour leur cause. Ces avantages n’avaient pas échappé à l’Église elle-même qui ne décourageait pas ces tentatives « d’inculturation » en milieu mondain...

sources objectives – en affirmant que ce Requiem fut initialement, sinon écrit, du moins « pensé » pour orgue et voix.Il n’était pas rare en effet, à cette époque, d’écrire pour l’orgue et de transcrire ensuite pour orchestre : Cortège et Litanie de Marcel Dupré, les Trois Danses de Jehan Alain (dont l’orchestra-tion originale fut malheureusement perdue) et le Scherzo de Duruflé lui-même obéissent à cette curieuse démarche. Bien plus, certains composi-teurs d’avant-garde, tel Oliver Messiaen dans l’As-cension (d’ailleurs transcrit pour orgue par la suite), n’hésitaient pas à faire sonner l’orchestre à la manière d’un orgue : tempo très lent, tenues, oppositions de timbres purs.

Il faut dire que l’orgue d’avant-guerre, encore « symphonique » voire « orchestral », malgré les récentes recherches néoclassiques, encourageait le mélange des genres.

Que ce Requiem soit une transcription pour orgue ou une transcription pour orchestre, ou les deux à la fois, il n’en demeure pas moins que la partie d’accompagnement sonne idéalement à l’orgue. Débarrassée des poncifs d’orchestration que seul un Messiaen osait éviter, la perfection de l’harmo-nie, l’impeccable prosodie et la beauté des lignes grégoriennes retrouvent tout leur relief. Car si Duruflé était un orchestrateur brillant, peut-être le meilleur continuateur de son maître Paul Dukas, il n’en demeurait pas moins, dans ce domaine, un épigone, alors que sa musique pour orgue, son

Il était donc naturel, pour Maurice Duruflé, de donner à son Requiem une forme extérieure adaptée au théâtre. Le meilleur moyen était bien sûr de prendre modèle sur celui de Fauré, ce qu’il ne manquera pas de faire : mezzo-soprano solo pour l’émouvant Pie Jesu, dramatique Libera me avec baryton solo, vaste orchestre symphonique, etc.

Mais la comparaison s’arrête là. Car, au delà de ces contraintes formelles, Duruflé entendait retrouver la pureté originelle et la ferveur de la musique liturgique d’antan.Il songe alors à réutiliser une série de pièces d’orgue, composées sur des thèmes de la messe des morts grégorienne.Paradoxalement, l’utilisation du chant grégorien sera le garant d’un relatif modernisme. L’utilisation du plain-chant, non seulement comme générateur de « thèmes », mais aussi comme ligne continue harmonisée et sobrement commentée (Introït, parties extrêmes du Sanctus, In paradisium, etc.) présentait en effet l’avantage du développement hérité du XIXe siècle. Les modes et neumes de ce même plain-chant réclamaient également un lan-gage harmonique et rythmique approprié : si Duruflé demeure en deçà des recherches avant-gardistes d’un Messiaen, du moins avait-il l’assu-rance que son Requiem modal serait bien une œuvre du XXe siècle.

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La version avec orgue

(l’orgue) représente l’idée de l’apaisement, de la foi et de l’espéranceMaurice Duruflé

La question de l’effectif instrumental est plus complexe, et semble révéler une certaine hésita-tion, voire un malaise de l’auteur. La version avec grand orchestre était, on l’a vu, inévitable. Destinée au public du théâtre, elle devait fournir une parure « mondaine » à l’antique plain-chant.

Une version avec orgue seul fut publiée par la suite. Elle est intitulée « réduction » par l’auteur lui-même. Qu’on ne s’y trompe pas : sous ce terme quelque peu dépréciateur se cache la version peut-être la plus « authentique » de l’œuvre, et ce pour plusieurs raisons.Duruflé semble l’avoir particulièrement soignée : elle peut soutenir la comparaison avec ses œuvres pour orgue seul les plus abouties. D’une extrême difficulté d’exécution, elle exige égale-ment un important travail de registration : on est loin de la « réduction » destinée à soutenir les répétitions des chanteurs !

On se souvient que ce Requiem fut élaboré à par-tir de pièces d’orgue. Il est fort probable que bien des passages de la « réduction » correspondent textuellement à ces pièces. Mais on pourrait aller plus loin dans les hypothèses – en l’absence de

C’est à l’éditeur Hamelle que revient l’idée de commander à Fauré une version de concert de son Requiem, avec grand orchestre, qui sera créée au Palais du Trocadéro, à l’occasion de l’Ex-position universelle de 1900.Sorti de son contexte liturgique, ce Requiem devenait une méditation sur la mort d’une portée plus générale, impression renforcée par le scepti-cisme de Fauré : Lucien Rebatet n’hésitera pas à qualifier la messe de Fauré de « berceuse païenne ».

Entre les deux guerres, le mysticisme revient à la mode et devient une source d’inspiration majeure pour toute une génération de compositeurs. Pour Duruflé et ses condisciples de la classe de Paul Dukas au Conservatoire (Olivier Messiaen, Jehan Alain, Jean Langlais), tous catholiques fervents, une œuvre religieuse ne saurait être une coquille vide utilisée faute de mieux : elle devait être une œuvre de foi.

Mais ceux-ci ne souhaitaient pas, pour autant, s’enfermer dans le rôle obscur de musicien d’église, dont le statut s’était d’ailleurs fortement dégradé depuis la séparation de l’Église et de l’État. Ils entendaient au contraire mettre l’art sacré au centre de la vie culturelle, assurant ainsi, outre de bonnes conditions d’exécution pour leurs œuvres, une réelle publicité pour leur cause. Ces avantages n’avaient pas échappé à l’Église elle-même qui ne décourageait pas ces tentatives « d’inculturation » en milieu mondain...

sources objectives – en affirmant que ce Requiem fut initialement, sinon écrit, du moins « pensé » pour orgue et voix.Il n’était pas rare en effet, à cette époque, d’écrire pour l’orgue et de transcrire ensuite pour orchestre : Cortège et Litanie de Marcel Dupré, les Trois Danses de Jehan Alain (dont l’orchestra-tion originale fut malheureusement perdue) et le Scherzo de Duruflé lui-même obéissent à cette curieuse démarche. Bien plus, certains composi-teurs d’avant-garde, tel Oliver Messiaen dans l’As-cension (d’ailleurs transcrit pour orgue par la suite), n’hésitaient pas à faire sonner l’orchestre à la manière d’un orgue : tempo très lent, tenues, oppositions de timbres purs.

Il faut dire que l’orgue d’avant-guerre, encore « symphonique » voire « orchestral », malgré les récentes recherches néoclassiques, encourageait le mélange des genres.

Que ce Requiem soit une transcription pour orgue ou une transcription pour orchestre, ou les deux à la fois, il n’en demeure pas moins que la partie d’accompagnement sonne idéalement à l’orgue. Débarrassée des poncifs d’orchestration que seul un Messiaen osait éviter, la perfection de l’harmo-nie, l’impeccable prosodie et la beauté des lignes grégoriennes retrouvent tout leur relief. Car si Duruflé était un orchestrateur brillant, peut-être le meilleur continuateur de son maître Paul Dukas, il n’en demeurait pas moins, dans ce domaine, un épigone, alors que sa musique pour orgue, son

Il était donc naturel, pour Maurice Duruflé, de donner à son Requiem une forme extérieure adaptée au théâtre. Le meilleur moyen était bien sûr de prendre modèle sur celui de Fauré, ce qu’il ne manquera pas de faire : mezzo-soprano solo pour l’émouvant Pie Jesu, dramatique Libera me avec baryton solo, vaste orchestre symphonique, etc.

Mais la comparaison s’arrête là. Car, au delà de ces contraintes formelles, Duruflé entendait retrouver la pureté originelle et la ferveur de la musique liturgique d’antan.Il songe alors à réutiliser une série de pièces d’orgue, composées sur des thèmes de la messe des morts grégorienne.Paradoxalement, l’utilisation du chant grégorien sera le garant d’un relatif modernisme. L’utilisation du plain-chant, non seulement comme générateur de « thèmes », mais aussi comme ligne continue harmonisée et sobrement commentée (Introït, parties extrêmes du Sanctus, In paradisium, etc.) présentait en effet l’avantage du développement hérité du XIXe siècle. Les modes et neumes de ce même plain-chant réclamaient également un lan-gage harmonique et rythmique approprié : si Duruflé demeure en deçà des recherches avant-gardistes d’un Messiaen, du moins avait-il l’assu-rance que son Requiem modal serait bien une œuvre du XXe siècle.

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instrument de prédilection, manifeste infiniment plus d’originalité sur le plan purement instrumen-tal.Il est malheureusement fort probable que la ver-sion avec orgue, pour spécialement adaptée qu’elle soit au langage de l’auteur, n’aurait pas suffi à donner à l’œuvre la célébrité qui est la sienne aujourd’hui. La version pour orchestre, favorisant le rapprochement avec Fauré (qui, paraît-il, mettait Duruflé hors de lui), a permis à ce Requiem d’entrer au Panthéon des Requiem célèbres, tout en effaçant, au passage, les cir-constances douteuses de sa naissance.

En 1961, Duruflé réalise une version avec orgue quintette à cordes, harpe, trompettes et timbales ad libitum. Il renoue ainsi avec la tradition des paroisses parisiennes, et curieusement, avec les origines du « Requiem français ». Récemment remise à l’honneur, elle demeure cependant, par rapport aux deux versions précé-dentes, quelque peu bâtarde. Sa destination semble avant tout pratique, comme en témoignent les « ad libitum ». Conçue bien plus tard, cette ver-sion liturgique ne peut-être considérée, à l’instar de Fauré, comme la version « originale ». À vrai dire, cette formule ni chair ni poisson ne parvient guère à imiter les sortilèges d’un grand orchestre, sans renoncer pour autant avec la limpidité de l’orgue seul.

Comme toute musique française qui se respecte, la musique de Duruflé doit une grande part de

son effet à son « habillage » instrumental. L’écoute comparée des trois versions est, à ce titre, pas-sionnante, tant l’œuvre semble changer de visage, de l’élégance quelque peu empruntée de la ver-sion « officielle » à la transparence de la réduction-transcription pour orgue.Pour rendre parfaitement justice à cette dernière, il était nécessaire de remplir certaines conditions : un instrument adapté à l’esthétique de l’œuvre, c’est à dire un orgue symphonique pourvu de quelques jeux de mutation, une acoustique favo-rable au chant et une disposition qui permette au chœur de se tenir près de l’orgue, condition indis-pensable à une cohérence sonore.Ces qualités se trouvent réunies à l’église Notre-Dame du Taur à Toulouse, qui renferme un magni-fique orgue Puget de 1880, pourvu de deux boîtes expressives et d’une riche palette de jeux de fond aux timbres variés. Cet instrument a fait l’objet d’un relevage effectué avec talent par Jean Daldosso.

Conformément au souhait de l’auteur la partie dévolue au baryton solo est chantée par tous les barytons et seconds ténors du chœur.

Vincent GenvrinMathias Coulaud

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instrument de prédilection, manifeste infiniment plus d’originalité sur le plan purement instrumen-tal.Il est malheureusement fort probable que la ver-sion avec orgue, pour spécialement adaptée qu’elle soit au langage de l’auteur, n’aurait pas suffi à donner à l’œuvre la célébrité qui est la sienne aujourd’hui. La version pour orchestre, favorisant le rapprochement avec Fauré (qui, paraît-il, mettait Duruflé hors de lui), a permis à ce Requiem d’entrer au Panthéon des Requiem célèbres, tout en effaçant, au passage, les cir-constances douteuses de sa naissance.

En 1961, Duruflé réalise une version avec orgue quintette à cordes, harpe, trompettes et timbales ad libitum. Il renoue ainsi avec la tradition des paroisses parisiennes, et curieusement, avec les origines du « Requiem français ». Récemment remise à l’honneur, elle demeure cependant, par rapport aux deux versions précé-dentes, quelque peu bâtarde. Sa destination semble avant tout pratique, comme en témoignent les « ad libitum ». Conçue bien plus tard, cette ver-sion liturgique ne peut-être considérée, à l’instar de Fauré, comme la version « originale ». À vrai dire, cette formule ni chair ni poisson ne parvient guère à imiter les sortilèges d’un grand orchestre, sans renoncer pour autant avec la limpidité de l’orgue seul.

Comme toute musique française qui se respecte, la musique de Duruflé doit une grande part de

son effet à son « habillage » instrumental. L’écoute comparée des trois versions est, à ce titre, pas-sionnante, tant l’œuvre semble changer de visage, de l’élégance quelque peu empruntée de la ver-sion « officielle » à la transparence de la réduction-transcription pour orgue.Pour rendre parfaitement justice à cette dernière, il était nécessaire de remplir certaines conditions : un instrument adapté à l’esthétique de l’œuvre, c’est à dire un orgue symphonique pourvu de quelques jeux de mutation, une acoustique favo-rable au chant et une disposition qui permette au chœur de se tenir près de l’orgue, condition indis-pensable à une cohérence sonore.Ces qualités se trouvent réunies à l’église Notre-Dame du Taur à Toulouse, qui renferme un magni-fique orgue Puget de 1880, pourvu de deux boîtes expressives et d’une riche palette de jeux de fond aux timbres variés. Cet instrument a fait l’objet d’un relevage effectué avec talent par Jean Daldosso.

Conformément au souhait de l’auteur la partie dévolue au baryton solo est chantée par tous les barytons et seconds ténors du chœur.

Vincent GenvrinMathias Coulaud

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Joël Suhubiette direction musicale

Il dirige à Toulouse l’Ensemble Vocal « Les Éléments » qu’il a fondé en 1985 et le Chœur de Chambre « Les Éléments » formation de 18 chan-teurs professionnels créée en 1997. Avec ces deux ensembles, il interprète principalement le répertoire du XXe siècle et la création contempo-raine, a cappella ou avec ensemble instrumental. Il dirige également l’oratorio (Messie de Haendel, Anthems de Purcell, Grande Messe en ut et Requiem de Mozart, La Création de Haydn, Requiem de Fauré et Duruflé, etc…) notamment avec l’Orchestre de Chambre National de

Michel Bouvard orgue

Par son milieu familial, Michel Bouvard – né à Lyon en 1958 – fut, très jeune, imprégné de la musique et de l’orgue en particulier : son grand-père, Jean Bouvard, organiste et compositeur, lui transmit l’enseignement de ses maîtres – Florent Schmitt, Vincent d’Indy, Paul Dukas, Louis Vierne – ainsi que son goût pour les instruments et l’es-thétique d’Aristide Cavaillé-Coll.

Après des études de piano et d’orgue à Rodez, Michel Bouvard entre au Conservatoire National Supérieur de Paris où il suit des études d’écriture

Toulouse et l’orchestre baroque la Fidélissime de Perpignan avec lesquels il collabore régulière-ment.

Joël Suhubiette dirige également à Tours l’En-semble Jacques Moderne, formé d’un chœur de 16 chanteurs professionnels et d’un ensemble d’instruments anciens spécialisés dans le réper-toire des XVIe et XVIIe siècles Orfeo et œuvres sacrées de Monteverdi, motets de la Renaissance francaise, espagnole et italienne).

Il est l’assistant de Philippe Herreweghe depuis 1990 au sein de La Chapelle Royale, ensemble où il a chanté pendant de nombreuses années et avec lequel il a participé à une trentaine d’enre-gistrements.

Joël Suhubiette est fréquemment invité à diriger d’autres ensembles français pour le répertoire choral et lyrique. En août 1998, il a dirigé l’opéra « Les Noces de Figaro » de Mozart au Festival de Saint-Céré, repris en tournée nationale en 1999.

musicale ; dans le même temps il travaille avec Suzanne Chaisemartin, puis dans la classe d’An-dré Isoir.

La tribune de Saint-Séverin lui permettra ensuite de compléter sa formation auprès de Michel Chapuis, Francis Chapelet et Jean Boyer, avant de devenir à son tour titulaire de ce bel instru-ment pendant dix ans.

Son premier prix (musique française des XVIIe et XVI I Ie siècles) au concours international de Toulouse en 1983 fut une nouvelle étape déter-minante dans sa carrière : Xavier Darasse, nommé en 1985 professeur au CNSM de Lyon, lui confiera sa succession au Conservatoire de Toulouse. En 1993 il prendra avec Jan Willem Jansen la responsabilité du nouveau département supérieur « Orgues et claviers » ouvert par Marc Bleuse et la Direction de la Musique du Ministère de la Culture. Depuis 1995, il enseigne égale-ment au Conservatoire National Supérieur de Paris, aux côtés d’Olivier Latry et Loïc Mallié.

Mais il n’en conserve pas moins ses profondes attaches toulousaines, puisqu’il est titulaire du célèbre Cavaillé-Coll de la Basilique Saint-Sernin, et directeur artistique du festival Toulouse les Orgues depuis 1996.

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Joël Suhubiette direction musicale

Il dirige à Toulouse l’Ensemble Vocal « Les Éléments » qu’il a fondé en 1985 et le Chœur de Chambre « Les Éléments » formation de 18 chan-teurs professionnels créée en 1997. Avec ces deux ensembles, il interprète principalement le répertoire du XXe siècle et la création contempo-raine, a cappella ou avec ensemble instrumental. Il dirige également l’oratorio (Messie de Haendel, Anthems de Purcell, Grande Messe en ut et Requiem de Mozart, La Création de Haydn, Requiem de Fauré et Duruflé, etc…) notamment avec l’Orchestre de Chambre National de

Michel Bouvard orgue

Par son milieu familial, Michel Bouvard – né à Lyon en 1958 – fut, très jeune, imprégné de la musique et de l’orgue en particulier : son grand-père, Jean Bouvard, organiste et compositeur, lui transmit l’enseignement de ses maîtres – Florent Schmitt, Vincent d’Indy, Paul Dukas, Louis Vierne – ainsi que son goût pour les instruments et l’es-thétique d’Aristide Cavaillé-Coll.

Après des études de piano et d’orgue à Rodez, Michel Bouvard entre au Conservatoire National Supérieur de Paris où il suit des études d’écriture

Toulouse et l’orchestre baroque la Fidélissime de Perpignan avec lesquels il collabore régulière-ment.

Joël Suhubiette dirige également à Tours l’En-semble Jacques Moderne, formé d’un chœur de 16 chanteurs professionnels et d’un ensemble d’instruments anciens spécialisés dans le réper-toire des XVIe et XVIIe siècles Orfeo et œuvres sacrées de Monteverdi, motets de la Renaissance francaise, espagnole et italienne).

Il est l’assistant de Philippe Herreweghe depuis 1990 au sein de La Chapelle Royale, ensemble où il a chanté pendant de nombreuses années et avec lequel il a participé à une trentaine d’enre-gistrements.

Joël Suhubiette est fréquemment invité à diriger d’autres ensembles français pour le répertoire choral et lyrique. En août 1998, il a dirigé l’opéra « Les Noces de Figaro » de Mozart au Festival de Saint-Céré, repris en tournée nationale en 1999.

musicale ; dans le même temps il travaille avec Suzanne Chaisemartin, puis dans la classe d’An-dré Isoir.

La tribune de Saint-Séverin lui permettra ensuite de compléter sa formation auprès de Michel Chapuis, Francis Chapelet et Jean Boyer, avant de devenir à son tour titulaire de ce bel instru-ment pendant dix ans.

Son premier prix (musique française des XVIIe et XVI I Ie siècles) au concours international de Toulouse en 1983 fut une nouvelle étape déter-minante dans sa carrière : Xavier Darasse, nommé en 1985 professeur au CNSM de Lyon, lui confiera sa succession au Conservatoire de Toulouse. En 1993 il prendra avec Jan Willem Jansen la responsabilité du nouveau département supérieur « Orgues et claviers » ouvert par Marc Bleuse et la Direction de la Musique du Ministère de la Culture. Depuis 1995, il enseigne égale-ment au Conservatoire National Supérieur de Paris, aux côtés d’Olivier Latry et Loïc Mallié.

Mais il n’en conserve pas moins ses profondes attaches toulousaines, puisqu’il est titulaire du célèbre Cavaillé-Coll de la Basilique Saint-Sernin, et directeur artistique du festival Toulouse les Orgues depuis 1996.

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SopranosCéline BriendFrancine EstréméRoselyne HeuzéMartine KroonChristine LauxireFlorence MaugardNanette ParadisEliette ParmentierIsabelle PicardLiliane RobmanFrançoise RoudierClaire Suhubiette-Ferrand

Altos Fabienne FontanaJoëlle GayIsabelle ManeveauMonique RiccardiFanette SardaSophie ToussaintMarie Tubéry

TenorsJean-Franck AgnagnosPhilippe ImbertMarc ManodrittaHugues PrimardAlex RivalsHervé SuhubiettePierre Vié

Basses Jean-Pierre BarailléMarcel BercetPierre BénardDidier ChevalierJean-Michel CillaireAndré JanelleBertrand MaonOlivier Rastouil

Mezzo, SolistePatricia Fernandez

OrgueMichel Bouvard

Direction Joël Suhubiette

CHŒUR DE CHAMBRE ET ENSEMBLE VOCAL LES ÉLÉMENTS

*

L’ensemble vocal, fondé en 1985, est formé de 25 à 40 chanteurs, jeunes professionnels et ama-teurs de haut niveau. Depuis sa création, il inter-prète principalement le répertoire a capella du XXe siècle (Britten, Martin, Poulenc, Stavinsky,…) mais également l’oratorio, notamment avec l’or-chestre « La Fidélissime » et l’Orchestre de Chambre National de Toulouse (Bach, Purcell, Hændel, Mozart, Duruflé, Fauré, Britten).En 1995, il a crée le Stabat Mater de Patrick Burgan, commande de l’Etat faite pour l’en-semble, qu’il enregistrera prochainement.L’ensemble a été l’invité du Festival Estival de Paris, du Festival d’Art Sacré de Paris, de la « Folle Journée » de Nantes, du Festival de Saint-Céré, du Festival de Lourdes, du Festival International « Toulouse les Orgues », du Festival « Éclat de Voix » d’Auch…En décembre 1998, il a chanté en Egypte, à Alexandrie et à l’Opéra du Caire.

Ensemble toulousain, composé d’une vingtaine de chanteurs professionnels, le chœur de chambre « Les Éléments » a pour mission principale d’inter-préter la musique du XXe siècle ainsi que la créa-tion. I l est dirigé par son fondateur Joël

Suhubiette. Il a créé L’Audi Coelum de Patrick Burgan (1998), qui lui a également dédié When Forty Winters (1999), Le premier rêve de Martin Luther King de Pierre Adrien Charpy en 2002. Il a chanté récemment des œuvres de Philippe Hersant, Thierry Pécou, Vincent Paulet et Jonathan Harvey.

Il est régulièrement l’invité de Michel Plasson et de L’Orchestre National du Capitole pour diffé-rentes productions (Médée, le Dialogue des Carmélites…)

Ses enregistrements ont été appréciés par la cri-tique, notamment le Requiem de Duruflé, salué comme une version de référence (Diapason, 10 de Répertoire).

Le chœur de chambre « Les Éléments » est un ensemble conventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – Direction Régionale des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées – et soutenu par la Fondation d’entre-prise France Télécom et Musique Nouvelle en Liberté.

ENSEMBLE VOCAL « LES ÉLÉMENTS »L’ensemble « Les Éléments » est composé de deux formations :

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SopranosCéline BriendFrancine EstréméRoselyne HeuzéMartine KroonChristine LauxireFlorence MaugardNanette ParadisEliette ParmentierIsabelle PicardLiliane RobmanFrançoise RoudierClaire Suhubiette-Ferrand

Altos Fabienne FontanaJoëlle GayIsabelle ManeveauMonique RiccardiFanette SardaSophie ToussaintMarie Tubéry

TenorsJean-Franck AgnagnosPhilippe ImbertMarc ManodrittaHugues PrimardAlex RivalsHervé SuhubiettePierre Vié

Basses Jean-Pierre BarailléMarcel BercetPierre BénardDidier ChevalierJean-Michel CillaireAndré JanelleBertrand MaonOlivier Rastouil

Mezzo, SolistePatricia Fernandez

OrgueMichel Bouvard

Direction Joël Suhubiette

CHŒUR DE CHAMBRE ET ENSEMBLE VOCAL LES ÉLÉMENTS

*

L’ensemble vocal, fondé en 1985, est formé de 25 à 40 chanteurs, jeunes professionnels et ama-teurs de haut niveau. Depuis sa création, il inter-prète principalement le répertoire a capella du XXe siècle (Britten, Martin, Poulenc, Stavinsky,…) mais également l’oratorio, notamment avec l’or-chestre « La Fidélissime » et l’Orchestre de Chambre National de Toulouse (Bach, Purcell, Hændel, Mozart, Duruflé, Fauré, Britten).En 1995, il a crée le Stabat Mater de Patrick Burgan, commande de l’Etat faite pour l’en-semble, qu’il enregistrera prochainement.L’ensemble a été l’invité du Festival Estival de Paris, du Festival d’Art Sacré de Paris, de la « Folle Journée » de Nantes, du Festival de Saint-Céré, du Festival de Lourdes, du Festival International « Toulouse les Orgues », du Festival « Éclat de Voix » d’Auch…En décembre 1998, il a chanté en Egypte, à Alexandrie et à l’Opéra du Caire.

Ensemble toulousain, composé d’une vingtaine de chanteurs professionnels, le chœur de chambre « Les Éléments » a pour mission principale d’inter-préter la musique du XXe siècle ainsi que la créa-tion. I l est dirigé par son fondateur Joël

Suhubiette. Il a créé L’Audi Coelum de Patrick Burgan (1998), qui lui a également dédié When Forty Winters (1999), Le premier rêve de Martin Luther King de Pierre Adrien Charpy en 2002. Il a chanté récemment des œuvres de Philippe Hersant, Thierry Pécou, Vincent Paulet et Jonathan Harvey.

Il est régulièrement l’invité de Michel Plasson et de L’Orchestre National du Capitole pour diffé-rentes productions (Médée, le Dialogue des Carmélites…)

Ses enregistrements ont été appréciés par la cri-tique, notamment le Requiem de Duruflé, salué comme une version de référence (Diapason, 10 de Répertoire).

Le chœur de chambre « Les Éléments » est un ensemble conventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – Direction Régionale des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées – et soutenu par la Fondation d’entre-prise France Télécom et Musique Nouvelle en Liberté.

ENSEMBLE VOCAL « LES ÉLÉMENTS »L’ensemble « Les Éléments » est composé de deux formations :

Page 12: DURUFLÉ, M.- Requiem : POULENC, F.- Laudes de Saint Antoine de Padoue (Bouvard, Les Eléments Chamber Choir, Suhubiette)

maurice duruflé (1902-1986)requiem op. 9 (1947)version pour mezzo-soprano solo, chœur mixte et orgue

1 – introït ································· 3:352 – kyrie ··································· 3:263 – domine jesu christe ····················· 8:124 – sanctus ································· 3:335 – pie jesu ································ 3:556 – agnus dei ······························· 3:427 – lux aeterna ····························· 3:318 – libera me ······························· 5:329 – in paradisum ···························· 3:16

francis poulenc (1899-1963)laudes de saint antoine de padoue (1957-59) pour chœur d’hommes

10 – o jesu ································· 1:5411 – o proles ······························· 0:5012 – laus regi ······························ 1:4713 – si quaeris ····························· 2:17

olivier messiaen (1908-1992) 14 – o sacrum convivium (1937) à quatre voix mixtes ························ 4:59

durée totale 50:38

Patricia Fernandez mezzo-soprano (n°5)Vocal ensemble Les Éléments – Director: Joël Suhubiette

Michel Bouvard organ of the church Notre Dame du Taur – Toulouse

Page 13: DURUFLÉ, M.- Requiem : POULENC, F.- Laudes de Saint Antoine de Padoue (Bouvard, Les Eléments Chamber Choir, Suhubiette)

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‘modern’ Requiem drawing its sources from the riches of Gregorian chant

vocal work in which the accompaniment is like an organ concerto

Duruflé, with Saint-Saëns et Fauré, is one of the 20th century’s most striking composers of sacred music.

His Requiem, a splendid contrast of melodies and Gregorian structures, is seductive by its richness, its sparkling style and its harmonic refinement.

The vocal ensemble Les Éléments and Michel Bouvard present us with the organ version of the famous Requiem, the orchestral version of which has already been recorded a number of times.The organ version, contemplative and intended for the expression of faith and meditation, allows us to grasp the perfect fit of the great French organ

school with high quality liturgy, of which it was one of the pillars. It is like a counterpoint of the orchestral version, intended for the room organ and for concerts.The sumptuous Puget organ of Notre Dame du Taur in Toulouse gives us the warm colours of the French instrument which combine so well with the voices, forming a dynamic ensemble of exceptional nobility.

Patricia Fernandez mezzo-soprano (n°5)Vocal ensemble Les Éléments – Director: Joël SuhubietteMichel Bouvard organ of the church Notre Dame du Taur – Toulouse

• Maurice Duruflé Requiem op. 9 (1947) • Francis Poulenc Laudes de Saint Antoine de Padoue (1957-1959) • Olivier Messiaen O Sacrum convivium (1937)

REQUIEM Maurice Duruflé (1902-1986)

DDD --- T.T. 50'38 --- REF. Hortus1018 --- © HORTUS 2011