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Développement d’un nouveau piègepour la capture de l’ours noir à des fins scientifiques
«Tube DEX-02 »
G U I D E
DÉVELOPPEMENT D’UN NOUVEAU PIÈGE POUR LA CAPTURE DE L’OURS NOIR
À DES FINS SCIENTIFIQUES « TUBE DEX-02 »
D I R E C T I O N D E L ’ E X P E R T I S E É N E R G I E - F A U N E - F O R Ê T S - M I N E S - T E R R I T O I R E D U S A G U E N A Y — L A C - S A I N T - J E A N
Direction de l’expertise Énergie-Faune-Forêts-Mines-Territoire
du Saguenay–Lac-Saint-Jean
DÉVELOPPEMENT D’UN NOUVEAU PIÈGE
POUR LA CAPTURE DE L’OURS NOIR
À DES FINS SCIENTIFIQUES
par
Gilles Lupien
Technicien de la faune
Ministère des Ressources naturelles et de la Faune
Saguenay, juin 2012
v
TABLE DES MATIÈRES
Page TABLE DES MATIÈRES................................................................................................... v LISTE DES TABLEAUX................................................................................................... vi LISTE DES ANNEXES.....................................................................................................vii 1. INTRODUCTION.......................................................................................................1 2. BRÈVE DESCRIPTION DES PROJETS DE RECHERCHE.....................................2
2.1 Projet sur les effets du nourrissage sur le comportement de l’ours noir............2 2.2 Projet sur la relation entre l’ours noir et le caribou forestier en forêt boréale sous aménagement forestier intensif ...................................................3
3. DÉROULEMENT DES ACTIVITÉS DE PIÉGEAGE ET MODIFICATION
GRADUELLE DU PIÈGE « TUBE DEX-02 » ............................................................4 3.1 Saison 2008 ......................................................................................................4 3.2 Saison 2009 ......................................................................................................5 3.3 Saison 2010 ......................................................................................................7 3.4 Bilan des trois saisons de piégeage..................................................................7 3.5 Saison 2011 ....................................................................................................10 3.6 Bilan général ...................................................................................................11
4. DESCRIPTION DU PIÈGE « TUBE DEX-02 » .......................................................12
4.1 Composantes du piège ...................................................................................12 4.1.1 Tube ..................................................................................................12 4.1.2 Beignet de constriction ......................................................................13 4.1.3 Mécanisme du piège..........................................................................13 4.1.4 Système de ressort............................................................................13 4.1.5 Système de déclencheur ...................................................................14
4.2 Système de retenue de l’animal ......................................................................14 4.2.1 Lacet à patte ......................................................................................15 4.2.2 Chaîne et ancre .................................................................................16
5. INSTALLATION DU PIÈGE.....................................................................................18 6. LEURRES ET APPÂTS ..........................................................................................21 7. PROBLÉMATIQUES PARTICULIÈRES RENCONTRÉES EN 2011......................22
7.1 Blessures.........................................................................................................22 7.2 Installation des pièges-tubes en 2011.............................................................25
8. CONCLUSION ........................................................................................................27 REMERCIEMENTS.........................................................................................................28 LISTE DES RÉFÉRENCES ............................................................................................30 ANNEXES.......................................................................................................................31
vii
LISTE DES ANNEXES
Page Annexe 1. Partenaires ..................................................................................................32 Annexe 2. Photographies .............................................................................................34
1
1. INTRODUCTION
En 2008, la Direction de l’expertise Énergie-Faune-Forêts-Mines-Territoire du
Saguenay–Lac-Saint-Jean (DEX-02) du ministère des Ressources naturelles et de la
Faune (MRNF) a entrepris un projet de recherche sur l’ours noir afin de mesurer si le
nourrissage de l’ours à des fins d’observation avait des effets sur le comportement de
cette espèce et pouvait influencer son rapport avec les humains.
L’étude en cours nécessitait la capture d’ours noirs vivants afin de les munir d’un collier
GPS pour suivre leurs déplacements. Le segment de la population visé par le projet était
les ours mâles adultes (65 kg et plus). L’étude se déroulait dans deux secteurs, soit : sur
la rive sud du Saguenay (expérimental, site de nourrissage) et sur la rive nord du
Saguenay (témoin).
Des pièges à lacet à patte de type tube RL04 (Lemieux et Czetwertynski 2006) et L83
(Jolicoeur et Lemieux 1992) ont été utilisés pour la capture des ours. En début de projet,
des ours sont morts et cela était attribuable au piège de type RL04. Pour pallier cette
lacune, de nombreuses modifications ont été apportées graduellement à ce dispositif de
façon à le rendre sécuritaire pour les ours ainsi que plus efficace et plus facile à installer.
En 2011, un nouveau projet de recherche destiné à mieux comprendre la relation entre
l’ours noir et le caribou forestier a été amorcé par le MRNF et l’Université du Québec à
Rimouski (UQAR). Ce projet nécessitait aussi la capture d’ours noirs vivants. Il a donc
permis de vérifier l’efficacité du nouveau piège dans un contexte différent.
Le présent document décrit brièvement les problèmes rencontrés et propose un
nouveau type de piège, développé en 2009 et 2010, mieux adapté à la capture de l’ours
noir à des fins de recherche scientifique. Afin d’alléger le texte, toutes les photographies
ont été regroupées à l’annexe 2.
3
Monts-Valin et certains territoires municipalisés de Sainte-Rose-du-Nord,
Saint-Fulgence, Saint-Honoré, Shipshaw et Saint-Ambroise. Le projet consiste à étudier
et comparer le comportement de l’ours noir dans les deux secteurs, notamment quant à
leurs déplacements, leurs domaines vitaux et leurs distances d’approche des
habitations.
Le projet s’est déroulé dans le domaine de la sapinière à bouleau blanc et, plus
particulièrement, en milieux forestier et agroforestier. L’âge des peuplements varie
beaucoup, mais la majorité des secteurs de capture sont constitués de forêts d’âge
moyen à mature et n’ont pas fait l‘objet de travaux sylvicoles intensifs récents.
C’est dans le contexte de ce projet de recherche que le nouveau piège « Tube
DEX-02 » a été développé.
2.2 Projet sur la relation entre l’ours noir et le caribou forestier en forêt
boréale sous aménagement forestier intensif
Le projet s’est déroulé en forêt boréale dans le domaine de la pessière noire à mousses.
L’ensemble du secteur a fait l’objet de travaux de récolte forestière intensive au cours
des années 1975 à 2005. Les peuplements d’origine couvrent actuellement environ
33 % du territoire et le reste est constitué de peuplements en régénération ou issus de
plantation. Les espèces feuillues dominent ce paysage. Plusieurs secteurs ont aussi fait
l’objet d’éclaircies précommerciales. Les captures ont été réalisées le long du réseau
routier, donc en grande majorité dans de jeunes peuplements forestiers ayant fait l’objet
de récolte. L’objectif du projet est de comprendre l’utilisation du territoire par l’ours noir
par rapport au caribou forestier. En 2011, 12 ours noirs femelles et 11 ours noirs mâles
adultes ont été munis de colliers cervicaux de marque Telonic.
4
3. DÉROULEMENT DES ACTIVITÉS DE PIÉGEAGE ET MODI-FICATION GRADUELLE DU PIÈGE « TUBE DEX-02 »
Les projets de capture des ours noirs se sont déroulés au cours des étés 2008, 2009,
2010 et 2011. Tout au long des projets, des modifications constantes ont été apportées
à nos façons de procéder afin d’améliorer nos méthodes de capture dans un souci
d’efficacité et de respect des ours capturés et manipulés.
3.1 Saison 2008
En 2008, première année du projet, presque toutes les installations de départ utilisaient
le piège-tube, selon la méthode décrite dans Lemieux et Czetwertynski (2006) et après
avoir reçu une formation sur le terrain par un des auteurs (Rolland Lemieux).
Le piège-tube était installé entre trois arbres rapprochés formant un triangle avec un
mécanisme à ressort de type boudin pour actionner le lacet à patte (photo 1). Le
diamètre du tube est de 20 cm et le lacet recouvert de bagues protectrices en
caoutchouc est placé à 7 cm de son entrée, le déclencheur et l’appât étant situés au
fond du tube (photo 2). Par la suite, une protection de troncs d’arbres et de branchage
est ajoutée de façon à sécuriser l’installation et à diriger l’ours vers l’entrée du tube.
Finalement, des rondins de bois sont ajoutés transversalement en haut et en bas du
piège pour protéger encore mieux l’installation.
Peu de temps après le début de la session de piégeage, un premier cas de mort
accidentelle d’ours est survenu dans un secteur. Il s’agissait d’un ours juvénile qui est
mort par strangulation. L’ours a passé la tête et une patte dans le tube, plutôt que
seulement la patte, et a déclenché le piège. Le collet s’est alors refermé autour du cou
de l’animal, provoquant ainsi sa suffocation et éventuellement sa mort.
Croyant à un événement fortuit et malchanceux, nous n’avons rien changé aux
installations. Cependant, peu de temps après, un deuxième cas de mort accidentelle
similaire est survenu dans le même secteur.
5
Cette deuxième perte involontaire d’un animal nous a forcés à apporter rapidement des
changements à notre stratégie de piégeage. Tous les pièges-tubes ont été retirés des
stations de capture du site concerné et remplacés par des pièges à lacet installés au sol,
de type L83. Dans la station témoin (rive nord), les pièges-tubes ont été conservés, mais
des modifications ont été apportées pour les rendre plus sécuritaires. Des boulons à
écrou ont été ajoutés à l’entrée et au bas du tube, de façon à empêcher les petits ours
d’introduire leur tête dans le tube (photo 3) et éviter les cas de strangulation. De plus, les
rondins posés transversalement entre les arbres, sous le tube (photo 1), ont été enlevés
parce que ceux-ci pouvaient servir d’échelle et d’appui aux jeunes ours leur permettant
d’atteindre le tube installé à environ 1,3 m du sol et d’y entrer la tête.
Par la suite, un troisième incident identique dans le second secteur a été enregistré et
un deuxième boulon (photo 3) a alors été ajouté au haut du tube pour encore diminuer la
possibilité qu’un ourson y entre la tête. Malgré cela, un quatrième ours est mort en fin de
saison, toujours dans ce secteur.
À cette même période, une cage de capture a été installée sur le site d’appâtage.
3.2 Saison 2009
En 2009, les travaux se sont poursuivis et nous avons encore dû accepter la perte de
trois nouveaux ours malgré les modifications apportées aux pièges en 2008.
Deux oursons sont morts par strangulation après avoir introduit la tête dans le tube, et
une ourse adulte d’environ 80 kg a aussi été trouvée étouffée par le collet. La grosseur
de la tête de cet animal, par rapport au diamètre du tube, nous laisse perplexes quant à
la façon dont a pu se dérouler cet accident mortel. À la suite de ces nouveaux revers,
nous avons amorcé une réflexion plus globale sur la conception et l’utilisation des
pièges-tubes. Nous voulions en conserver les nombreux avantages de sélectivité de
captures pour l’ours noir et d’installation, mais aussi régler définitivement le problème
des morts accidentelles.
6
Pour contrer une fois pour toutes la possibilité qu’un ours de toute taille entre la tête
dans le tube, nous avons conçu un beignet fait de contreplaqué de 4 cm d’épaisseur qui
s’insère dans le tube, ce qui en a réduit le diamètre intérieur de 19,5 cm à 14,5 cm. Ce
beignet est situé au même niveau que les rainures qui retenaient le lacet en place par
les coussinets. De plus, une rainure, d’une profondeur de 1 cm, y a été creusée sur la
face interne pour maintenir le lacet en place. Cette rainure sert aussi à dissimuler et
rendre inaccessible le lacet pour un ours futé qui voudrait le retirer du tube avant d’aller
chercher l’appât. Pour encore diminuer les risques d’accident, un boulon a été placé au
bas du tube, à l’avant du beignet (photo 4).
Le système de fermeture du collet, à l’aide d’un ressort de type boudin, a aussi été
remplacé. Il était difficile et dispendieux de s’approvisionner en ressorts chez les
fournisseurs et son installation n’était pas très conviviale. On devait, premièrement,
trouver trois arbres de bonne dimension et bien situés, ce qui n’est pas toujours le cas à
l’endroit où l’on veut installer le dispositif de capture. De plus, comme le ressort devait
être tendu à partir d’un rondin posé transversalement entre les arbres à bonne hauteur
de terre, son installation nécessitait de grimper aux arbres et augmentait les risques
d’accident. Pour un bon fonctionnement, l’ajustement précis du ressort, tant
verticalement qu’horizontalement, augmentait le temps alloué à l’installation. Il fallait
aussi être deux pour enclencher le mécanisme de capture.
Un tout nouveau système de détente et de fermeture du collet a donc été développé
pour permettre une installation rapide du piège à partir du sol. Le prochain chapitre
(chapitre 4) décrit, en détail, ce nouveau mécanisme et son utilisation (photos 5 et 6).
Dix de ces nouveaux pièges ont été fabriqués et expérimentés au cours de la saison
2009. Ils ont permis la capture d’ours noirs et n’ont pas occasionné de blessures ni de
morts accidentelles d’ours.
9
Une femelle adulte d’environ 80 kg et six oursons juvéniles sont morts par strangulation.
Le poids a été établi pour cinq de ces oursons, soit : 21 kg, 27 kg, 34 kg, 36 kg et 52 kg.
Le dispositif utilisé était donc sélectif et représentait une dangerosité supérieure pour les
ours de petit gabarit.
Le piège à lacet à patte L83 et les cages de capture n’ont occasionné aucune perte
d’animal. Les pièges-tubes d’origine et modifiés sont responsables de la mort par
strangulation de sept ours, soit un taux de mortalité global de 5,5 %. Le piège « Tube
DEX-02 » n’a causé aucun accident entraînant la mort d’un animal.
Il est impossible de mesurer l’efficacité de chacun des engins de capture (effort de
piégeage par capture), car de nombreux facteurs ont influencé les résultats obtenus. Les
données, présentées dans le tableau 1, doivent donc être interprétées avec
circonspection.
En début de projet, le diamètre de 6,3 mm du brin utilisé pour la confection des lacets à
patte était trop grand pour permettre leur fermeture adéquate, ce qui a permis à
plusieurs ours de s’échapper. Par la suite et ce jusqu’en 2009, de multiples problèmes
d’ajustement des barrures de lacets ont aussi été notés et ont permis à de nombreux
ours de se libérer de l’emprise. En 2010, tous les lacets ont été refaits par le MRNF avec
des brins de 5 mm et des barrures bien ajustées; ceux-ci ont permis de diminuer le
nombre d’ours qui auparavant pouvaient s’échapper.
À cause des lacets utilisés recouverts de bagues protectrices en caoutchouc, les ours
de moins de 45 kg risquent moins d’être capturés, car les coussinets empêchent la
pleine fermeture du lacet (photo 9). L’objectif étant la capture de mâles adultes, celle
des petits ours n’était pas souhaitable, car elle réduisait le stress pour ces animaux, les
manipulations et les dépenses en ressources humaines ainsi qu’en produits
anesthésiants.
10
De plus, l’intensité du piégeage à l’aide du piège L83, du piège-tube et des cages de
capture, directement sur le site de nourrissage, a probablement rendu les ours le
fréquentant plus méfiants envers ces différents dispositifs. De nombreuses vidéos
réalisées à cet endroit par des caméras de surveillance ont permis de visualiser ce
comportement d’évitement des engins de capture à plusieurs occasions, et ce, même
chez les ours n’ayant jamais été capturés antérieurement.
3.5 Saison 2011
Le nouveau projet de recherche, amorcé en 2011, a permis de continuer les
expérimentations du nouveau piège dans des conditions d’habitat différentes et de
valider si les résultats obtenus précédemment étaient concluants ou simplement le fruit
du hasard. Seulement 11 captures d’ours avaient été réalisées à l’aide du piège « Tube
DEX-02 » en 2010. En 2011, les captures d’ours noirs en forêt boréale se sont
déroulées du 22 juin au 29 juillet.
Trois types de pièges ont été utilisés pour la capture des ours, soit le piège « Tube DEX-
02 », le piège L-83 et les cages. En 2011, 42 ours noirs ont été capturés avec le piège
« Tube DEX-02 » (tableau 2) et aucune mort par strangulation n’a été observée lors des
travaux. En moyenne, il a fallu 14,5 nuits-piège pour chaque ours capturé avec le piège
« Tube DEX-02 » comparativement à 16,5 nuits-piège avec le piège L83.
Tableau 2. Ours noirs — caribous forestiers, résultat des captures
Piège Nuit-piège Capture Nuit/capture Tube DEX-02 609 42 14,5
L-83 165 10 16,5
Cage 28 14 2
Total 802 66 12,3
11
3.6 Bilan général
Des 192 captures d’ours noir réalisées au cours des quatre dernières années,
53 captures l’ont été à l’aide du piège « Tube DEX-02 », et ce, sans aucune perte
d’animal attribuable à une capture accidentelle par le cou ayant provoqué la mort de
l’animal.
L’installation d’un beignet de constriction à l’entrée du tube apparaît donc comme une
solution très efficace pour rendre les pièges-tubes très sécuritaires pour la capture de
l’ours noir à des fins scientifiques.
13
4.1.2 Beignet de constriction
Le tube de 20 cm du piège-tube d’origine a été conservé pour permettre une installation
plus aisée et solide entre deux arbres ainsi qu’un jeu adéquat de la détente. Pour éviter
de capturer de petits ours par le cou, nous avons développé un beignet de constriction
qui sert de plus à maintenir et camoufler le collet et à empêcher les ours rusés de
l’enlever (photo 7).
Le beignet est fait de plastique recyclé d’une épaisseur de 3,8 cm. Il a un diamètre
externe de 19,5 cm et un diamètre interne de 14,5 cm. Une ouverture de 3 cm de
largeur est pratiquée en son centre supérieur pour laisser passer le lacet et l’extrémité
antérieure du déclencheur. Enfin, une cannelure de 1 cm de profondeur par 0,6 cm de
largeur est creusée au centre, sur la face interne du beignet. La largeur de la rainure doit
être adaptée au coussinet de caoutchouc du lacet de façon à le retenir en place par une
faible pression (photos 13 et 14). Finalement, deux planchettes de plastique recyclé de
1,3 cm sont fixées en chicane, de part et d’autre du beignet, à l’aide de vis. Ces
planchettes épousent la courbure interne du tube et mesurent en leur centre 4,5 cm
(photo 7). Le beignet assemblé est fixé sur le tube à l’aide de vis, à 5 cm de son
extrémité antérieure.
4.1.3 Mécanisme du piège
Le mécanisme du piège est composé de deux parties distinctes, soit d’un système à
ressort servant à fermer rapidement le lacet sur la patte de l’ours et d’un déclencheur qui
sert à maintenir le ressort sous tension et à le dégager lorsque l’animal tente de saisir
l’appât.
4.1.4 Système de ressort
Le ressort utilisé est un ressort de piège commercial de type Conibear 220, dont les
anneaux distaux ont été coupés (photo 15). Ce ressort est fixé au tube par un raccord
ajustable retenu par des boulons (photo 16). À l’autre extrémité du ressort, un autre
raccord ajustable (photo 17) permet de joindre un levier (photo 18) muni d’une goupille
14
(photo 19) servant à recevoir l’extrémité du déclencheur qui maintiendra le ressort sous
tension. Les deux systèmes de raccord ajustable permettent un ajustement fin et rapide
du mécanisme sur le terrain. De plus, ils permettent de maintenir les pièces ensemble
sans avoir recours à la soudure, dont la chaleur compromettrait le trempage de l’acier du
ressort et du levier et les rendrait moins résistants et fonctionnels.
L’extrémité du levier, légèrement recourbée, sert à maintenir le collet par son oeillet
(photos 20 et 21). Le petit bout de métal posé perpendiculairement au levier sert à
bloquer le lacet et à y fixer un petit élastique ou le bout d’une petite broche flexible
servant à maintenir légèrement le collet en place. Celui-ci devrait se briser ou se
détacher facilement après la fermeture du lacet lors d’une capture (photos 22 et 23).
Afin de faciliter la pose du lacet et d’éviter les blessures, un cran de sûreté est installé à
l’avant du tube, sous le levier (photos 24 et 25). Pour rendre le piège fonctionnel, celui-ci
doit être retiré lorsque l’installation est terminée. Les photos 26 et 27 présentent le
mécanisme entier.
4.1.5 Système de déclencheur
Le déclencheur comprend deux pièces, soit un support et un levier (photo 28). Le
support est fixé sur le dessus du tube et le levier y est rattaché en formant un pivot
(photo 29). Le levier possède un crochet à son extrémité antérieure qui s’insère dans la
goupille du levier du ressort lorsqu’on amorce le piège. L’autre extrémité forme un genre
de panier qui empêche l’ours d’accéder directement à l’appât (photo 30). Lorsque l’ours
soulève le levier, le piège est déclenché. La distance entre le lacet et le panier du
déclencheur est de 26 cm, ce qui permet de fermer le collet au-dessus du poignet de
l’ours.
4.2 Système de retenue de l’animal
Le système de retenue de l’animal est identique au système du piège-tube d’origine, à
l’exception de la longueur du collet qui a été ajustée au nouveau mécanisme de détente.
Ce système est composé d’un lacet à patte, de deux sections de chaîne reliées par un
ressort d’absorption et d’une ancre (photo 31).
16
grosseurs de tube de protection favorisent une meilleure circulation sanguine dans
l’extrémité du membre et limitent l’œdème dans la patte retenue par le lacet.
Finalement, le lacet est terminé en repassant l’autre extrémité dans la barrure et en la
fixant à un gros émerillon en formant un œil et en le refermant avec une autre gaine de
raccordement (photos 36 et 37). C’est à cette étape que l’on peut ajuster finement la
longueur du lacet pour bien l’adapter au piège.
L’ajout d’un émerillon à l’extrémité du lacet permet de réduire les risques de cassure et
de luxation des articulations des membres et de l’épaule de la patte par laquelle l’animal
est retenu. Le lacet est, par la suite, assujetti au système d’ancrage avec une grosse
maille d’accouplement (photo 38).
4.2.2 Chaîne et ancre
En 2008, 2009 et 2010, aucune modification n‘a été apportée au système d’ancre
traînante développé par Lemieux et Czetwertynski (2006).
« Nous avons conçu et réalisé les ancres traînantes à partir d’une tige
d’acier de 120 cm et d’un diamètre de 17 mm formée pour prendre la
forme d’une ancre. Lorsque formée, l’ancre a 39 cm de large par 39 cm
de long et pèse 3 kg. Les bouts de l’ancre sont coupés en diagonale et
incurvés pour augmenter la résistance lorsqu’elle est tirée au travers de
la végétation. Nous avons attaché l’ancre à 3 m de chaîne (0,635 cm de
diamètre et 477 kg de résistance) avec une maille d’accouplement. La
longueur de la chaîne peut être ajustée en se basant sur la densité de la
végétation du secteur de piégeage; plus la chaîne sera longue, plus
rapidement l’animal sera immobilisé.
La dernière pièce du mécanisme de retenue est un ressort d’absorption
de 35 cm de long (MIKINSA03). Nous avons réuni une extrémité du
ressort d’absorption aux trois mètres de chaîne et à l’ancre. Nous avons
réuni l’autre extrémité à 30 cm de chaîne et au lacet. Le ressort
d’absorption est fait d’acier, compte 18 tours, et son diamètre externe
17
est de 3,66 cm. Les deux extrémités sont fermées pour éviter que les
ours les brisent en morceaux » (Lemieux et Czetwertynski 2006,
traduction).
Les photos 31 et 39 illustrent la fabrication du système d’ancrage.
L’ajout de ruban forestier fluorescent sur la chaîne et l’ancre permet de voir plus
facilement à distance si le piège a été déclenché, nous prévient d’une capture et aide à
visualiser rapidement si l’animal est bien retenu par l’ancre (photo 40).
En 2011, en raison de quelques blessures lors des captures et de la structure de
l’habitat, des modifications au système de retenue ont été apportées et seront discutées
au point 7.
18
5. INSTALLATION DU PIÈGE
L’utilisation du piège-tube, jumelé au système d’ancrage traînant, a permis la capture de
60 ours noirs de 2008 à 2010. Un seul des ours capturés a détruit nos installations. Les
ours sont donc attirés par les leurres et les appâts et leur présentation ne les prédispose
pas à s’en prendre au piège pour tenter de les obtenir. À la suite de cette constatation,
nous avons modifié la façon d’installer les pièges-tubes afin de réduire le temps de pose
et d’augmenter d’autant la période allouée à la capture.
Le piège-tube est placé entre deux arbres d’assez bon diamètre et assez rapprochés
pour permettre de le coincer à environ 1,3 m du sol (photo 41). Si la distance entre les
arbres n’est pas adéquate, on peut l’ajuster en façonnant les arbres, si ceux-ci sont trop
rapprochés, ou l’on peut ajouter un morceau de bois de la bonne épaisseur, si ceux-ci
sont trop éloignés. Plus le diamètre des arbres est gros, meilleure est la protection du
mécanisme de déclenchement, ce qui réduit les risques qu’un ours désamorce le piège.
L’emplacement des arbres destinés à recevoir le piège doit tenir compte de deux
facteurs. Premièrement, le secteur entourant le piège doit contenir un nombre suffisant
d’arbres et d’arbustes pouvant assurer que la chaîne et l’ancre puissent jouer leur rôle et
retenir l’animal. Il est souhaitable que l’ours soit retenu à quelque distance du site de
capture pour éviter qu’il détruise l’installation, mais assez près pour diminuer le temps
de recherche de l’animal capturé. Deuxièmement, le couvert aux alentours devrait être
assez dense pour qu’un ours capturé ne soit pas exposé aux regards des intrus et se
sente en sécurité. Enfin, le couvert arborescent devrait permettre que l’ours capturé ne
soit pas immobilisé en plein soleil et exposé aux intempéries, mais qu’il soit plutôt à
l’ombre, de façon à réduire le stress et la chaleur interne de l’animal. L’installation
directe en bordure d’une ouverture, d’une clairière, d’un chemin, d’une tourbière et d’un
champ est déconseillée pour que l’animal capturé ne puisse fuir le site de capture et soit
exposé aux regards ou aux conditions météorologiques qui lui seraient défavorables.
19
Lorsqu’on a choisi les arbres et l’environnement adéquats, le tube est installé
horizontalement entre les deux arbres sur deux rondins ou des petits madriers cloués
perpendiculairement au tube et reliant les deux arbres et, de part et d’autre de ceux-ci, à
environ 1,3 m du sol (photo 41). Ces deux supports forment une tablette solide pour
soutenir le tube. La traverse supportant la partie postérieure du tube devrait être
installée un peu plus haut que la partie antérieure afin d’éviter que l’eau de pluie
s’accumule dans le fond du piège.
Le tube est mis en place et est retenu par deux vis à tôle à tête hexagonale de 5 cm de
longueur (photo 42). Ensuite, un petit rondin est placé diagonalement sur le dessus du
tube entre les deux arbres, de façon à bien comprimer le tube et à le maintenir
fermement en place (photo 43).
La mise en place du tube est terminée et le piège est prêt à être amorcé. Aucune autre
structure de protection n’est ajoutée pour sécuriser l’installation. De petits trous percés
sur le devant du tube permettent d’ajouter de petites branches de résineux pour
camoufler le mécanisme de détente (photo 44).
Pour terminer l’installation, un clou est planté dans l’arbre de gauche pour supporter la
chaîne et permettre au lacet de bouger adéquatement lorsque le piège est déclenché
(photo 45). Le clou est replié fermement sur la chaîne afin que le lacet se referme
fortement sur la patte lorsque l’ours s’éloigne rapidement du piège. La grosseur du clou
doit être suffisante pour bien retenir la chaîne jusqu’à la fermeture complète du lacet,
mais doit permettre à l’animal de le déplier pour pouvoir quitter rapidement le site de
capture. La portion de chaîne excédant le clou doit être assez longue pour permettre la
pleine extension du ressort lors du déclenchement du mécanisme afin de bien fermer
rapidement le lacet sur le membre. Finalement, un pare-écureuil est fixé au besoin, par
compression, à l’entrée du tube (photo 8).
21
6. LEURRES ET APPÂTS
Pour attirer l’ours près du piège, nous utilisons différents leurres qui leur seront
perceptibles de loin en raison de leur odorat très développé.
Du sang de phoque entreposé pendant longtemps dans des barils de métal est répandu
à différents endroits sur le sentier menant à l’installation. Près du piège, un morceau de
viande de castor est suspendu en hauteur avec une broche. La viande de castor est
préalablement salée avec du gros sel pour ralentir la putréfaction. Ce salage offre aussi
l’avantage que les mouches et les guêpes ne s’agglutinent pas autour de ce leurre.
Finalement, une gelée constituée de vaseline et d’anis est badigeonnée sur un des deux
arbres qui retiennent le piège. Le mélange de ces trois odeurs a donné de très bons
résultats pour attirer les ours, et ce, de façon plus marquée en forêt naturelle que sur le
site de nourrissage.
Par la suite, deux appâts sont présentés aux ours. Les appâts sont constitués de
retailles de gâteaux vendues commercialement, mélangées à de la mélasse ou à du
sirop de table. Ces appâts sont placés dans des sacs de plastique pour faciliter leur
manipulation (photo 2). Un sac est attaché près de l’ouverture du piège et un autre est
suspendu au crochet disposé à cet effet au fond du tube, à l’arrière du panier du
déclencheur.
En 2011, la quantité de sang de phoque disponible n’étant pas suffisante pour toute la
période de capture, ce dernier a été remplacé par de la vanille brune artificielle. Ce
nouveau leurre a bien fonctionné et son utilisation, à l’aide d’un vaporisateur, est plus
aisée et agréable que celle du sang de phoque. Ce produit est aussi plus accessible, et
ce, à un coût très abordable.
22
7. PROBLÉMATIQUES PARTICULIÈRES RENCONTRÉES EN 2011
7.1 Blessures
En 2008, un cas de luxation grave avec plaie ouverte au poignet d’un ours nous a
contraints à l’euthanasier et, en 2010, un cas de fracture non ouverte du tibia est
survenu et l’ours a été relâché tel quel. Deux ours, parmi les 88 ours capturés au moyen
de lacets à patte, ont donc subi des blessures apparentes aux membres retenus par le
lacet, soit 2,8 % des ours capturés.
En 2011, un cas de fracture ouverte et trois cas de fractures sans perforation de la peau
ont été observés sur les 52 ours capturés avec des lacets, soit 7,7 % des captures. Fait
à noter, tous ces ours étaient des femelles. Pour les quatre années de capture, c’est
donc 6 ours sur 140 capturés au lacet qui ont subi des fractures du membre retenu, soit
un taux de 4,3 % des captures.
Dans tous ces cas, les ours qui ont subi des blessures avaient enroulé la chaîne autour
de petits arbres ou arbustes de façon telle que l’émerillon et le ressort d’absorption ne
pouvaient plus jouer leur rôle protecteur contre les blessures. Nous pensons, à la suite
de nos observations, que la plupart de ces blessures sont survenues dans les moments
précédant l’immobilisation chimique de l’animal, lorsque son niveau de stress était à son
maximum et qu’il déployait toute sa force et son énergie pour fuir. Des interventions
systématiques, mais assez rapides lors de l’anesthésie, devraient diminuer les risques
de blessures. On devrait limiter le nombre d’intervenants à deux personnes pour
procéder à l’anesthésie, un pour injecter la drogue et un pour assurer la sécurité afin de
limiter au minimum le stress pour l’animal.
En 2011, en cours de projet, la façon de retenir les ours a été modifiée en s’inspirant de
la méthode décrite par Jonkel (Jonkel, 1993).
23
« Une multitude de dispositifs sont efficaces pour capturer des ours et
tous ont besoin d’un arbre solide pour servir d’ancre. L’arbre servant
d’ancre doit être vivant et assez fort pour sortir une camionnette prise
dans la boue au moyen d’un treuil. L’arbre doit être solide, sans signe
de pourriture et d’un diamètre d’au moins 10 po (25,4 cm) à hauteur de
poitrine…
Assurez-vous toujours que le lacet est installé le plus près possible de
l’arbre servant d’ancre. Les ours capturés dans des lacets avec une trop
grande longueur de câble disponible ont toujours plus de chance de se
blesser ou de briser le lacet. Ne gênez pas l’action du lacet mais, en
même temps, ne donnez pas à l’ours trop de place pour se déplacer
après la capture.
Attachez le lacet à l’arbre et vérifiez le diamètre de jeu. Coupez tous les
arbustes et arbres par-dessus lesquels un ours peut grimper et rester
suspendu en redescendant. Aussi, coupez tous les petits arbres et
broussailles autour desquels un ours peut enrouler le lacet. Si un ours
est capable d’enrouler le lacet autour d’arbustes ou de broussailles en
aval de l’émerillon, il peut briser le câble et s’échapper avec le lacet
attaché à sa patte » (Jonkel 1993, traduction).
Il est à noter que les recommandations de Jonkel (1993) s’appliquent à des captures
d’ours noirs et d’ours grizzlis. Pour l’ours noir, un arbre sain de plus faible diamètre
devrait suffire à retenir l’animal.
À partir du 6 juillet 2011, nous avons testé des installations s’inspirant de la méthode
décrite par Jonkel (1993) afin de vérifier si elles pouvaient réduire les blessures aux
membres et s’appliquer à l’utilisation de pièges-tubes. Les sites entourant les tubes ont
été débroussaillés, tous les arbres d’un diamètre inférieur à 10 cm et les arbustes ont
été enlevés et la chaîne retenant le lacet a été fixée à un arbre sain et de bon diamètre
situé près du piège-tube.
24
Malgré ces précautions, 1 ours sur les 21 capturés au moyen d’une chaîne fixe s’est
cassé la patte après avoir enroulé la chaîne autour d’un arbre qui empêchait le bon
fonctionnement du ressort et de l’émerillon. On a donc enregistré un taux de blessures
de 4,8 % avec ce type d’installation, comparativement à 5 cas de fractures sur 109 ours
(4,5 %) au moyen d’une chaîne traînante au cours des quatre dernières années.
Nous avons cependant noté plusieurs désavantages à l’utilisation de la chaîne fixe. Le
fait de couper tous les arbres de 10 cm et les arbustes réduit très souvent le couvert qui
permet à l’animal de se protéger du soleil et des intempéries. De plus, l’ouverture du
couvert forestier expose l’animal et peut faire augmenter son niveau de stress.
Le fait de retenir l’animal près du piège permet à celui-ci de grimper sur le tube et de
redescendre de l’autre côté et de se suspendre par la patte, ce qui provoque un grand
inconfort et un risque de blessures accru. De plus, dans la majorité des cas, l’ours
détruira complètement l’installation et, bien souvent, brisera le mécanisme du piège et le
rendra inutilisable. Si l’on avait utilisé une installation fixe durant tout le projet, avec des
pièges-tubes, nous aurions manqué de pièges pour finaliser les captures.
Enfin, lorsqu’un ours est capturé avec un lacet muni d’une chaîne fixe dans un milieu
ouvert, il bénéficie souvent d’une plus grande mobilité. Il y a donc plus de risques qu’il
se blesse en tentant de fuir à plus grande vitesse. Il peut aussi plus facilement et
rapidement s’éloigner de la personne responsable de l’immobilisation, ce qui souvent
augmente le temps nécessaire pour injecter le tranquillisant, ce qui accroît le niveau de
stress de l’animal et entraîne d’autres complications qui auraient pu être évitées. La plus
grande mobilité de l’ours rend aussi l’opération plus dangereuse pour les personnes
prenant en charge l’animal.
Compte tenu de ce qui précède, nous pensons que l’utilisation d’un système d’ancrage
fixe n’est pas une solution sans risque pour l’animal et ne convient pas aux pièges de
type tube en raison des nombreux bris d’équipement.
25
Nous pensons que le plus haut taux de blessures aux membres observées en 2011
avec une ancre traînante est dû en bonne partie au type d’habitat dans lequel se sont
déroulées les captures. Le fort pourcentage de jeunes peuplements, issus de coupes
forestières intenses et relativement récentes de l’aire d’étude, fait que le couvert
forestier est en grande partie constitué d’arbres de petit diamètre et d’un bon couvert
arbustif. Ce type de peuplements augmente les risques qu’un ours entremêle la chaîne
et le lacet dans la végétation, de façon à rendre inopérants le ressort à boudin et
l’émerillon, ce qui peut engendrer des captures moins sécuritaires pour l’animal. En
2011, plusieurs des sites choisis pour les installations étaient situés dans ces jeunes
peuplements, donc probablement plus propices aux blessures. Dans un tel
environnement constitué de jeunes forêts, le choix des sites de capture devient très
important pour minimiser les risques
On devrait, dans de telles circonstances, favoriser les installations dans les peuplements
les plus âgés qui subsistent, et ce, particulièrement dans les bandes forestières
résiduelles le long des lacs et des cours d’eau ainsi que dans les séparateurs de
coupes. Dans ces types de peuplements, l’ancre traînante devrait être utilisée plutôt que
l’ancre fixe.
7.2 Installation des pièges-tubes en 2011
Les types de peuplements forestiers disponibles pour réaliser nos installations en 2011
étaient très différents de ceux utilisés lors des années antérieures, et la méthode
d’installation a dû être modifiée pour en augmenter l’efficacité.
Les vieilles pessières à mousses sont des forêts constituées de gros arbres éloignés les
uns des autres et il est souvent difficile de dénicher deux arbres de bon diamètre assez
rapprochés pour y coincer le tube. Souvent, il a fallu installer les pièges entre des arbres
plus éloignés qu’en situation idéale.
Dans les jeunes forêts en régénération, issues de coupes avec protection de la
régénération, il n’y avait souvent plus d’arbres de bon diamètre, à l’exception de
quelques feuillus isolés. On a donc dû installer souvent les tubes sur des arbres trop
petits pour assurer une bonne protection de l’installation (photo 47).
26
Dans ces conditions, afin de protéger le mécanisme du piège et de réduire ses
déclenchements accidentels, une protection supplémentaire composée de rondins et de
branches a été ajoutée, telle que le conseillent Lemieux et Certwertyski (2006)
(photo 48).
Dans quelques situations où un site prometteur pour la capture était dépourvu d’arbres
rapprochés, un piège-tube a été installé sur un très gros arbre isolé, selon la méthode
préconisée par Francis Taillefer (technicien de la faune et étudiant au baccalauréat en
biologie, UQAR). L’arbre est façonné à la tronçonneuse pour accueillir le tube et celui-ci
est retenu en place à l’aide de deux sangles à cliquet. Le mécanisme est ensuite
camouflé à l’aide de branches de résineux attachées à l’arbre et passant sous le ressort
et le levier du piège (photos 49 et 50). Le mécanisme du piège est cependant très facile
d’accès pour un ours et les risques de déclenchement accidentel sont élevés. Ce
dispositif a cependant permis la capture de quelques ours.
Le piège « Tube DEX-02 » peut donc être utilisé efficacement pour la capture de l’ours
noir dans différents types d’habitats forestiers en apportant toutefois quelques
modifications à son installation pour répondre à la situation.
27
8. CONCLUSION
L’expérience acquise au cours des quatre dernières années de recherche sur l’ours noir
a permis de développer un nouveau système de capture de l’ours noir à des fins
scientifiques, le piège « Tube DEX-02 ». Bien que la capture et les manipulations
d’animaux sauvages vivants pour la recherche comporteront toujours certains risques de
blessures ou de morts accidentelles, nous pensons que les modifications apportées aux
systèmes actuels permettront d’augmenter le niveau de sécurité, de limiter au minimum
les risques encourus par les ours capturés et de rendre nos opérations éthiquement plus
acceptables. Nous espérons donc que d’autres chercheurs adopteront et utiliseront
notre dispositif et continueront de l’améliorer pour le bien-être des animaux capturés.
28
REMERCIEMENTS L’auteur désire remercier les personnes suivantes pour leur contribution au développement
de ce nouveau type de piège pour la capture de l’ours noir à des fins scientifiques ainsi que
pour leur compréhension et leur appui tout au long du projet :
- M. Rolland Lemieux, technicien de la faune à la Direction de la recherche sur la faune
du MRNF; - M. Jean-Benoit Gagnon, directeur des opérations, Okwari Aventures; - M. Claude Pelletier, directeur de la conservation, parc national des Monts-Valin; - M. Claude Dussault, biologiste responsable de la grande faune, Direction de l’expertise
Énergie-Faune-Forêts-Mines-Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, MRNF; - M. Serge Gravel, technicien de la faune, Direction de l’expertise Énergie-Faune-Forêts-
Mines-Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, MRNF; - M. Carol Harvey, technicien de la faune, Direction de l’expertise Énergie-Faune-Forêts-
Mines-Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, MRNF; - Mme Sophie Massé, candidate à la maîtrise en biologie, Université du Québec à
Chicoutimi; - M. Nicolas Bradette, photographe naturaliste, candidat biologiste, Université du Québec
à Rimouski; - M. Rémi Lesmerises, candidat Ph. D. en biologie, Université du Québec à Rimouski; - M. Francis Taillefer, technicien de la faune, candidat biologiste, Université du Québec à
Rimouski; - Mme Diane Larose, directrice, Direction de l’expertise Énergie-Faune-Forêts-Mines-
Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, MRNF; - Mmes Élaine D. Carrier, Lynda Martin et Louise Brassard, secrétaires, Direction de
l’expertise Énergie-Faune-Forêts-Mines-Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, MRNF.
29
Des remerciements spéciaux s’adressent également à M. Laurier Coulombe, technicien de
la faune, nouvellement retraité de la Direction de l’expertise Énergie-Faune-Forêts-Mines-
Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, pour sa complicité, sa patience légendaire et sa
collaboration soutenue lors des nombreuses modifications apportées au piège et M. Daniel
Potvin, propriétaire de Nature Action, pour ses précieux conseils et la réalisation technique
des nouveaux mécanismes.
30
LISTE DES RÉFÉRENCES
LEMIEUX R. et S. CZETWERTYNSKY. 2006. Tube traps and rubber padded snares for capturing American black bears. Société de la faune et des parcs et Université de l’Alberta, 24 p.
JOLICOEUR H. et R. LEMIEUX. 1992. Le piège à ours L-83 : description et méthode
d’installation. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 13 p. JONKEL J. J. 1993. A manual for handling bears for managers and researchers.
Université du Montana. Missoula. 174 p.
31
ANNEXES
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Annexe 1. Partenaires
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Annexe 1. Partenaires
Ce projet sur l’effet du nourrissage de l’ours noir est né d’une collaboration entre Okwari
Aventures, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et l’Université
du Québec à Chicoutimi (UQAC). Il n’aurait pu être réalisé sans la collaboration et
l’apport financier de plusieurs partenaires.
Centre de formation professionnelle de La Baie (Protection et exploitation territoire
faunique);
Centre local de développement de La Baie;
Conférence régionale des élus du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CRE-02);
Contact Nature Rivière-à-Mars;
Développement économique du Canada;
Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (Direction de l’expertise Énergie-
Faune-Forêts-Mines-Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean [DEX-02]);
Municipalité régionale de comté (MRC) du Fjord-du-Saguenay;
Okwari Aventures;
Parc national des Monts-Valin (Société des établissements de plein air du Québec
[SEPAQ]);
Promotion Saguenay;
Rio Tinto Alcan;
Service d’aide au développement des collectivités;
Tourisme Québec;
Université du Québec à Chicoutimi;
Zec Martin-Valin.
Un merci particulier à chacun de ces partenaires.
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Annexe 2. Photographies
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Annexe 2. Photographies
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Photo 46 Photo 47 Photo 48
Photo 49 Photo 50 Crédit des photographies : Page couverture : Nicolas Bradette, UQAR 1 à 46 et 48 : DEX-02, MRNF 47, 49 et 50 : Francis Taillefer, UQAR