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Claire Brechet
Développement motricité, perception et communication non verbale
Chapitres I et II
Motricité – Développement typique et troublé (la dyspraxie)
Chapitres III et IV
Perception – Développement typique et déficience sensorielle (la cécité)
Chapitres V et VI
Communication non verbale – Développement typique et troublé (l’autisme)
I/ Théories du développement : entre nature et culture
Maturationnelle (Gesel) : Théorie selon laquelle les changements développementaux sont uniquement du à
la maturation du système biologique. L’environnement est conçu comme une occasion d’expression des
comportements, il n’est pas conçu comme étant à l’origine du développement.
Environnementaliste (Pavlov, S-R), behavioriste : La cause majeure du développement est l’apprentissage,
les interactions que je peux avoir avec mon environnement. La maturation biologique à un rôle très mineur.
Interactionniste (Piaget) Maturation et Environnement : Dans cette théorie, la maturation est nécessaire
mais pas suffisante au développement de l’enfant. C’est au travers de l’exercice et de l’expérience acquise
que l’enfant va pouvoir se développer. C’est surtout les interactions qui vont être importantes avec l’idée de
transmission sociale.
II/ Précisions terminologiques
Nouveau-né : Naissance à 28 jours
Nourrisson : De 28 jours jusqu’à 2 ans
Bébé : Naissance à 2 ans
Enfant : Naissance à adolescence
CHAPITRE 1 : Motricité – développement typique
Activité motrice : Ensemble des fonctions motrices de l’organisme.
Développement psychomoteur : Développement de l’activité motrice relié au développement psychique
(intentionnalité, affective, intelligence, communication)
I. Facteurs du développement moteur
1. Equipement organique et maturation neurologique
Organisation correcte, sans altération
Processus de myélinisation (influx nerveux)
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Augmentation du nombre de synapses
2. Apprentissage
Expérience (répétée, mémorisée et transposée)
Dépend de la quantité et qualité des stimulations.
3. Médiation relationnelle et affective
Donne un sens à l’acte moteur + motivation pour pouvoir le produire
Carences affectives précoces (retard)
II. Principes généraux : lois et normes
A. Loi céphalo-caudale
Développement du haut vers le bas (yeux, cou, nuque, dos, jambes)
B. Loi proximo distale
Développement du centre vers les extrémités (tronc, épaules, bras, mains)
C. Loi de différenciation
Motricité globale à une motricité fine
D. Normes de développement et loi de la variabilité
Découpage en stades ou étapes qui consistent à dire que normalement se succède un certain
nombre d’étape qui représente une norme de développement.
Variabilité interindividuelle.
Les rythmes de développement ne sont pas uniformes : progression plus ou moins rapide.
E. Evolution du tonus musculaire : Double transformation inversée
Disparition de l’hypertonicité des membres (bras contractés puis plus ballants)
Augmentation de l’hypertonicité axiale (tronc et tête redressée en suspension ventrale)
Fonction : Créer et maintenir la posture
III. Réflexes :
* Définition du réflexe (Malcuit, Pormeleau & Maurice, 1995)
« Le réflexe est le déclenchement régulier, sans condition d’expérience préalable, d’une réponse par un stimulus. Il
décrit la relation entre un stimulus déclencheur et la réponse qu’il déclenche de façon régulière.
Le concept de réflexe se définit surtout par la régularité d’une réponse X provoquée par un stimulus Y, et ceci de
façon rapide et automatique chez tous les individus d’une espèce (…). Le stimulus déclenche la réponse. Ni la
réponse seule, ni le stimulus seul ne définissent le réflexe. C’est la relation entre un stimulus déclencheur et une
réponse déclenchée qui définit le réflexe. »
* Réflexes adaptatifs = persistent toute la vie (ex : Clignement des yeux)
* Réflexes primitifs = disparaissent avec l’âge
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2 conceptions 2 fonctions
Arcahïques Vestiges de notre passé (héritage phylogénétique)
Facilitatrice Base des activités motrices ultérieurs (ex : préhension)
Primaires Première dorme de mouvements organisés qui laissent
place à des mouvements volontaires
Inhibitrice Doit s’effacer afin qu’un mouvement volontaire puisse
s’établir (ex : Babinski vs marche)
Faiblesse/ absence/ persistance : suggère trouble neurologique
A. Développement postural (statique)
1. Définition de la posture
Ajustement des différentes parties du corps dans l’espace
Dépend des lois de développement et du tonus musculaire
Activité motrice car maintien actif mais non conscient.
2. Les postures du nouveau-né
Naissance : gravité efforts
Nouveau né : posture imposée par l’adulte
Mais modifie sa posture : tête de côté (asymétrie) Perception
3. Maintient de la tête, station assise et station debout
Maintient de la tête : évolution entre 3 er 4-5 mois
Station assise : évolution entre 3 et 8 mois
Station debout : évolution entre 6 et 10-12 mois équilibre statique
B. Développement locomoteur (dynamique)
1. Reptation et marche
6 mois = Reptation : à la force des bras, jambes collées au sol
8 mois = Marche quadrupédique : participation des jambes, synchronisation avec les bras
Mais pas tous les bébés
Si pas de marche quadrupédique : accès plus tardif à la marche bipède autonome
9 – 10 mois = Premiers pas (soutenu par les bras)
12 mois = la marche autonome apparait
Equilibre dynamique
Marche autonome qui comporte plus de risques que quadrupédique
Mais le bébé qui commence ne s’arrête plus
Pendant quelques mois : alternance en fonction de la situation.
Marche autonome : 2 phases
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2. Marche autonome
a) Phase 1 : Intégration de la posture et du mouvement
* Contraintes mécaniques du système (corps/sol/gravité)
* Evolution très rapide (Entre 3 et 5 mois après le début de la marche) des paramètres :
Vitesse
Longueur du pas et écartement pieds
Durée double appui
Cette marche est efficace et fonctionnelle cependant, cette marche réside dans la stratégie de propulsion.
Quand un adulte marche, il marche dans une stratégie d’équilibre.
Les enfants sont dans une stratégie de chute.
L’enfant marche en tombant, l’adulte tombe en marchant »
b) Phase 2 : Ajustement
* Période d’affinement du contrôle de la marche
* Vers stratégie de propulsion adulte
Augmentation posé du pied par le talon
Phénomène anticipateurs
Situation d’équilibre
* Après 5 années de marche autonome (soit environ à 6ans)
3. Gestion du déplacement et prise de risque (falaise visuelle)
Bébés pré-locomoteurs (7 mois) – ne s’arrêtent pas et rythme cardiaque normal
Bébés locomoteurs confirmés – arrêt et augmentation rythme cardiaque
L’enfant « apprend à éviter le vide » (exercice locomoteur)
c) Développement des habiletés manipulatoire
1. Préhension : du geste d’atteinte à la saisie
La notion de geste fait référence à un mouvement orienté vers un but et ajusté à son atteinte.
Mouvement de pré-atteinte
Nouveau-né : capable de diriger son bras vers des objets
Puis apprend à guider sa main (4-5 mois : coordination œil-main)
Puis geste de saisie : 3 grandes étapes
20-28 semaines : Saisie cubito-palamaire : il saisit l’objet avec tous ses doigts sauf son pouce.
28-32 semaines : Saisie pollico palmaire : il attrape des choses avec son pouce mais avec de gros
objets.
36 semaines : Saisie radio digitale ; saisie de l’adulte.
2. Autres habiletés de motricité fine (exemple : le dessin)
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1ère étape : la trace
exercice sensori-moteur sans intention représentative
2ème étape : acte graphique et fonction symbolique
gribouillis – signification propre à l’enfant
3ème étape : le dessin
du réalisme au soucis du détail
IV. Fonctions de l’activité motrice
1. Transport et manipulation
Circulation et orientation capteurs sensoriels
Modification et exploration environnement
Utilisation outils (prolongement du corps)
2. Fonction Développementale
Source de connaissances, structuration pensée (Piaget)
Développement identitaire (schéma corporel, conscience de soi)
3. Fonction Expressive
Dimension symbolique activité motrice (émotions, communication gestuelle/écrite)
CHAPITRE 2 : Motricité développement troublé (la dyspraxie)
I. Terminologie
Dyspraxie
1ère description en 1960
Terme choisi par analogie : apraxie (adulte)
Apraxie = perturbation des gestes déjà acquis
Dyspraxie = difficultés d’apprentissage de ces gestes
Variabilité terminologique
Trouble de la coordination (DSM IV)
Syndrome de la maladresse
Syndrome psychomoteur
Pas encore consensus terminologique entre psychologues.
Praxies : Coordination volontaire des mouvements orientés vers un but
Intention consciente et dirigée (bouger versus agir)
Gestes intentionnels (but) : transitifs et intransitifs
Développement praxies : augmentation répertoire gestes (quantitatif & qualitatif)
Matures à 11 ans (activités vie quotidienne et scolaire)
II. Définition dyspraxie développementale
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Tâches motrices nouvelles
Elaboration de séquences de gestes (planifier/organiser/coordonner)
Exécution correcte séquences bien apprises dans un contexte (démonstration et découpage de la
séquence en unités)
Difficulté à transférer dans un autre contexte (généraliser)
Nouveau geste = effort d’apprentissage considérable
Prévalence : 6% des enfants de 5 à 11 ans atteints de dyspraxie
Sex ratio : Plus haute incidence sur les garçons
Troubles persistent à l’adolescence et à l’âge adulte
III. Caractéristiques
1. Signes neurobiologiques discret
Peu ou trop latéralisés : utiliser la main droite ou la main gauche
Agnosies digitales : reconnaitre le doigt touché
2. Maladresses motrices
Motricité globale
Tombent, se cognent
Acquisition psychomotrice tardive, habiletés (s’asseoir, ramper, marcher, faire du vélo, jouer à la
balle)
Equilibre précaire
Anxiété – moins de plaisir de se déplacer
Diminution exploration, limitation des connaissances
Motricité fine
Gestes pauvres et « gauches » (sauf activité spécifique)
Habillage (boutonnage, lacets)
Alimentation (maniement couverts, versements liquides)
Colorier, dessiner, découper
Considérés comme « brise tout », maladroits.
3. Troubles perceptuels
Visuo-spatiaux
Relation des objets dans l’espace
Orientation spatiale (ex : droite/gauche)
Tactiles
Perception tactile floue (ex : comme écrire avec des gants)
Pauvreté du schéma corporel
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Temporels
Vocabulaire préservé (avant/après/pendant)
Mais dimension temporelle (longueur du temps) affectés (ex : perception temps d’un trajet)
4. Difficultés scolaires
Coordination
Préhension crayon
Perception spatiale
Productions écrites mal organisées, dysgraphie
Opération mathématiques (droite/gauche)
Géométrie (ex : reproductions en miroir)
Accapare les ressources attentionnelles
5. Conséquences affectives
Diminution de l’estime de soi
Surprotégé puis confronté aux enfants et professeurs : conscience de l’échec
Image : paresseux et incompétent (malgré efforts)
Attitude de repli + refus scolaire
Faible tolérance à la frustration
Sentiment d’insécurité : dépendance adulte (craintifs/passifs)
Risque de problème de santé mentale (anxiété, dépression)
IV. Etiologie : causes et facteurs d’un trouble
Pas de lésion cérébrale comme facteur causal (différent d’apraxie)
1. Modèle bio-psycho-social = facteurs :
Biologiques
Facteurs héréditaires, pré ou périnataux
Anomalies cérébrales non spécifiques
Psychologiques
Motivation de l’enfant
Sociaux
Absence de stimulation
Limitation des occasions d’apprentissage
2. Modèle cognitif de la motricité (étapes traitement de l’information)
Perception
Système visuel
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Proprioception
Système vestibulaire
Sélection
Quelle information favoriser ? (Ex : Jeu de balle)
Programmation et exécution contrôlée
cf. Elaboration de séquences de gestes
V. Evaluation/ Diagnostic
Raisons consultation
Troubles scolaire (troubles praxiques = secondaires)
Matériel d’anamnèse (spontanément ou par questionnement)
Impression clinique lors de la première rencontre de l’enfant
Mesures quantitatives : test normés
1. Compétences intellectuelles ET poids des sous tests
WPPSI III et WISC IV
Exemple : Assemblage d’objets
K-ABC II
Exemple : Mouvements des mains
2. Batteries spécifiques pour habiletés praxiques
Batterie des habiletés praxiques (Hill)
Brochure
Tâches de perception somato-sensorielle suggérées par Casey et Rourke (1992)
3. Reproduction de dessins géométriques
Ex ; figure de Rey
Structure de base (rectangle), médianes-diagonales, puis détails
Dyspraxie : figure morcelée, détails redoublés, juxtapositions
4. Examen de l’écriture
5. Critères diagnostiques du DSM IV-TR
6. Quelques précisions
Possibilité de comorbidités (coexistence de deux troubles ou plus)
Trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH)
Troubles des apprentissages (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie)
Trouble su développement du langage
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Prudence terminologique dans la quantification de l’atteinte
Diagnostic important/ attentes parents- professeurs
« Délais », « immaturité », « retard » = possible rattrapage
Mais permanence du trouble
IV- Prise en charge
Pluridisciplinaire : psychologue, pédiatre, psychomotricien, kinésithérapeute, éducateur, …
1. Intervention rééducatives
Rééducation du graphisme (exercices de copie)
Acquisition des notions spatiales
Traduction verbale
2. Intervention palliatives (ex : ordinateur)
3. Suivi psychologique
Parents
Peu familiers avec nature du trouble et implications
Enfant
Estime de soi et anxiété
Attitude vis-à-vis des tâches ardues
Investissement des activités difficiles
Intégration pairs
Gestion émotions
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CHAPITRE III & IV : La perception développement typique & déficience sensorielle
Nouveau né
Jusqu’en 1960 : perceptivement incompétent, aveugle « page blanche ».
Aujourd’hui : « éponge sensorielle », « bébé astronome », mémoire sensorielle.
I- Les techniques d’étude du développement perceptif
1. Technique du choix préférentiel
Présentation de 2 stimuli (D/G)
Observation Temps de Fixation visuelle
Discrimination des 2 stimuli
2. Habituation (phénomène de désintérêt)
Habituation à 1 stimulus puis présentation d’un nouveau
Observation du temps de Fixation visuelle
Détection de la nouveauté = discrimination
II- La perception via les 5 sens
A. Vision
« Sens dominant » - perception à distance y compris très lointaine
Disponibilité plus tardive et brutale que les autres modalités – Dans le ventre de la maman, le fœtus, a un
sens du gout et de l’olfaction mais la vision apparait après la naissance.
Maturation très rapide (3-4 mois)
1. Acuité visuelle
Nouveau-né : 10 à 30 fois plus faible qu’un adulte (acuité complète à 8 mois)
Objets fortement contrastés et à faible distance
2. Poursuite visuelle des objets en mouvement
Première préférence visuelle (dès naissance) : objets en mouvements
Attention à la vitesse et le déplacement : A très faible distance des yeux et en déplacement long.
Source d’information essentielle pour organiser et structurer l’environnement.
3. Perception des visages
Le visage, un stimulus privilégié
Contraste, mobilité, expérience, connotation positive
Préférence majeure du nouveau né = visage de la mère
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Le bébé préfère regarder un visage normalement configuré et un visage qui le regarde dans les yeux.
4. Reconnaissance de son propre visage
Epreuve du miroir
Etape 1 : Repère l’image (3-6 mois)
Etape 2 : Intérêt vis-à-vis de « cet autre enfant » (10-15 mois)
Etape 3 : Malaise – évitement (16 mois – 2 ans)
Etape 4 : Reconnaissance de soi (18 moi – 2ans et demi)
B. Audition
1. Audition et fœtus et continuité postanale
Perception à distance (limité)
Fonctionnelle : 28 semaines (fœtus)
Mémorisation en fin de grossesse
La voix maternelle est un stimulus privilégié (dès la naissance)
Idem pour les autres expositions prénatales
2. Audition et cécité
Sensibilité auditive identique chez aveugles et voyants
Aveugles > voyants dans différents domaines
Identification des voix
Mémoire immédiate des chiffres (rappel)
Identification d’un son en présence d’un bruit de fond
C. Goût et olfaction
1. Continuité post-natale et préférences précoces
Système gustatif : fœtus 11 semaines Influence alimentation de la mère
Naissance : rotations tête et réactions gusto-faciales (sucré vs amer)
A partir de 3 jours : « olfaction sociale » = sensibilité par rapport à l’odeur de sa mère.
2. Olfaction et cécité
Sensibilité olfactive identiques chez aveugles et voyants
Identification 25 odeurs (ex : citron, muscade)
Odeurs : contribueraient plus et plus consciemment à l’élaboration des connaissances sur l’environnement
chez les aveugles. A défaut d’avoir des informations visuelles, les aveugles donnent plus d’attention à
l’olfaction.
D. Toucher
Perception de contact (champ perceptif très petit)
1. Généralités
Passif Actif
Perception tactile Perception haptique
Stimulation peau Stimulation peau résultant de mouvements actifs
Ex : Sensibilité température, douleur (fœtus 26 semaines)
Conduites exploratoires
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2. L’exploration haptique chez le bébé
0 à 7 mois : Augmentation de l’exploration orale
5 à 11 mois : Augmentation exploration manuelle
Geste de saisie (coordination vision-préhension) + station assise
Nouveau-né : discrimination de la forme
3. Stratégies d’exploration haptique manuelle
Premiers mois : Enveloppement (forme globale)
5 mois : Soulèvement (poids)
8 mois : Toutes les stratégies motricité fine
4. Toucher et cécité
Sensibilité tactile et haptique identique chez les aveugles et voyants
Toucher = modalité la plus à même de « suppléer » la vision
Mais perception de contact
a) Activités manuelles spontanées (bébé)
Très faible activité manuelle : « mains aveugles »
Mollesse jusqu’à 6-7 mois
Exploration manuelle spontanée aveugles – voyants
Inverse à partir de 6ans
Inactivité contre- intuitive
Toucher – faible valeur d’appel/ incitation par rapport à la vision
b) Reconnaissance OBJETS NON FAMILIERS (Enfant)
Enfants de 3 à 15 ans
Objet métallique – courbure verticale
(1) Exploration haptique libre
(2) Reconnaissance
A partir de 8 ans : Aveugles (main entière) > voyant (1-2 doigts) : Les aveugles ont de meilleures
performances.
Voyants : limitent taille champ perceptif
Si entrainement : voyants = aveugles
c) Identification OBJETS USUELS 3D (Enfant)
Enfants de 3 à 15 ans
Objets
(1) Exploration haptique
(2) Identification
Pas de différences entre aveugles et voyants quelque soit l’âge car ce sont de objets usuels.
Moyens – Taille normale (Ex : Livre) Grands – miniaturisés (Ex : Chaise) Petits – agrandis (Ex : crayon)
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E. Voyants/aveugles
Pas d’hypersensibilité (tactile/haptique/olfactive/auditive)
Important d’un point de vue adaptatif
Pourtant les aveugles présentent de meilleures performances que les voyants dans de nombreux
domaines.
Identifier, discriminer, mémoriser formes/odeurs/sons
Différences :
Attention portée aux stimuli (Plus importante)
Stratégies d’exploration de ces stimuli (Plus adaptées)
Mais ces différences ne sont pas innées, c’est quelque chose qui est le fruit du développement et de
l’adaptation à l’environnement.
III. Coordination intermodales et modulation sensorielle
Perception ≠ indépendantes les unes des autres
Perception = multimodale : intégration d’informations en une connaissance
Coordinations (ex : vision toucher)
Modulation des informations sensorielles par bébé
Ex : objet sonore vs lumineux : Le bébé va avoir tendance à tourner son attention vers l’objet sonore.
IV. Transferts intermodaux (exemple : toucher – vision)
Habituation haptique
Puis test visuel
Nouveau-nés : fixent plus l’objet qu’ils n’ont pas touché en habituation
Chapitre V : Communication non verbale – Développement typique
Attirance spontanée pour stimuli sociaux (visage, voix, odeur, mouvement humain, etc.)
Meilleurs stimuli pour déclencher 1 réponse chez le bébé
I. Expressions faciales
1. Réactions imitatives précoces/ néonatales
Nouveau-nés de 36h
Répons imitative : mouvements bouche, yeux, sourcils contagion ou mimétisme.
2. Premiers sourires sociaux
Nouveau-nés : Sourires « artificiels » (contagion/mimétisme)
2 mois : Le bébé va sourire volontairement de manière sélective à des visages humains qui le regarde et
qui est en mouvement.
5 mois : L’enfant ne va pas se cantonner au visage et il va se mettre à sourire vis-à-vis d’objets familiers
(jouets, doudou, biberon)
6-8 mois : Le sourire devient sélectif, le bébé sourit aux personnes familières mais non étrangères.
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3. Discrimination des expressions faciales
Technique d’habituation/réaction à la nouveauté
Mesure TF visuelle
3-4 mois : distinguent la joie de la neutralité/colère/surprise
4. Interprétation des expressions faciales
a) L’effet still face
5 mois : Situation face à face mère bébé : déroutés si la mère présente un visage figé.
Mesure : Regard, sourire, grimace
Diminution du temps de regard, des sourires et augmentation des grimaces. cf : Schéma dans brochure
b) La référenciation sociale : falaise visuelle
10 mois : Attentions vers mère/père (expression faciale) et modulation du comportement
Etranger : Regardé 2 fois plus que les parents
Fonction communicative et adaptative
II. Comportements à valeur déictique (valeur de désignation, de pointage)
1. Attention mutuelle (2 mois) : Ajuster son regard à celui d’autrui (expérience partagée)
2. Attention conjointe (6-12 mois) : Suivre le regard de l’autre
3. Attention contrôlée (12-18 mois) : Orienter le regard de l’autre avec son regard
4. Geste de pointage
Geste de préhension avorté : le nouveau né est incapable de faire un geste de préhension mais va
faire preuve d’un mouvement de pré-atteinte. Si l’enfant dirige son bras vers un objet sans le
toucher, la maman lui donnera (normalement) l’objet.
9-10 mois : geste dirigé vers autrui pour attiré son attention Outil de communication
III. Gestes conventionnels
Gestes « sociaux » = émetteur + récepteur
Signification précise (équivalent verbal)
Communication à distance/ bruit ou renforcement du verbal
Iconiques (ressemble à la réalité) ou arbitraire (ex du geste d’au revoir)
Après pointage, conjointement aux 1ers mots
1ers gestes : refus, acquiescement, salut, applaudissement
Situations familières – imitation adultes
IV. Imitation : Un « langage avant les mots »
Imitation néonatale
6 -9 mois : 1ères imitations intentionnelles d’actions
1an et demi – 4ans : Mode de communication privilégié « Tu m’intéresses »
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V. Jeu
1. Types de jeux et évolution avec l’âge
2. Fonctions du jeu
Motricité globale et fine : Déplacement, mouvements, gestes
Développement cognitif : Exploration et consolidation des acquis
Communication/ Socialisation : Jeu = situation sociale (interaction avec pairs)
VI. Théorie de l’esprit
1. Contagion émotionnelle (0-1ans)
Nouveau-né
Pleure en présence d’un enfant qui pleure
S’arrête en entendant ses propres pleurs
Mécanisme élémentaire de partage des émotions
= éveil empathique
2. Empathie (1-3 ans)
Enfant préoccupé par la détresse d’autrui
Répertoire comportemental pour soulager
Moyens qui le soulageraient lui-même (doudou-mère)
Après 3 ans : moyens adaptés à autrui
3. Compréhension goûts/désirs d’autrui (3-4 ans)
Goûts et désirs peuvent différer et orienter le comportement d’autrui
4. Théorie de l’esprit (4-5ans)
Se représenter les états mentaux d’autrui même s’ils sont différents
Compréhension de la « fausse croyance » - l’autre peut ignorer quelque chose que je sais
VII. Conclusion : Etapes du développement socio-communicatif
1. 0-6 mois : Instauration du dialogue inter-subjectif
Manifestations émotionnelles (pleurs, sourires, cris, mimiques)
= interprétées par entourage réactions
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Bébé perçoit ces réactions : découvre l’effet de con comportement
Dyade adulte/enfant
Regard mutuel, expressions faciales, vocalisations, contagion émotionnelle
2. 6-12 mois : Développement de l’inter-subjectivité secondaire
Développement psychomoteur conduites exploratoires
Bébé délaisse le face à face environnement matériel
Interactions triadiques : adulte/enfant/objet
Attention conjointe, pointage
3. 12-18 mois : conventionnalisation de la communication
Interactions entre pairs
Attention contrôlée, gestes conventionnels, imitation, empathie
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Chapitre VI : Communication non verbale – Développement troublé (l’autisme)
I. Classifications et terminologie
* Troubles envahissants du développement (TED)
= Perturbations développementales dans tous les secteurs d’activité
* versus Troubles spécifiques du développement (ex : dyspraxie)
= perturbation propre à un domaine de développement
* Prévalence
Spectre autistique : 1 pour 100
Trouble autistique : 1 pour 500
Augmentation due à l’élargissement des critères diagnostiques
* Sex ratio
Quatre fois plus de garçons
II. Caractéristiques
A. Déficits dans 3 domaines : La triade autistique
1. Interactions sociales/ communication non verbale
Expressions faciales
Regard
Geste
Relations avec les pairs
2. Communication
Retard ou absence de langage (sans compensation non verbale)
Echolalie (immédiate ou différée)
Absence d’imitation ou de jeu de faire semblant
3. Comportements répétitifs et intérêts restreints
Habitudes ou rituels inflexibles
Maniérisme moteur stéréotypé et répétitif
B. Manifestations associées
Résistance au changement
Angoisses
Fonctionnement de type obsessionnel
Rituels Réactions vives si interférences
Absence de moyens de communication
Frustration auto ou hétéro agressivité
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C. Conséquences sur le développement
Entrave le développement psychomoteur, cognitif et social (TED)
Enfant autiste : n’intègre pas stimulations indispensables au développement
Pas d’intérêt vis-à-vis d’autrui
Beaucoup d’apprentissage = par imitation
III. Etiologie
A. Evolution des connaissances
La faute de la mère ?
Aujourd’hui : dimension biologique indéniable
Prédisposition génétique (environ 90%) + facteurs environnementaux
Trouble neuro-psycho développemental
B. Modèles psychologiques explicatifs
1. D’origine émotionnelle (Hobson) 2. Origine cognitive (Baron Cohen)
Système émotionnel (Contagion, interprétation, etc.…)
Intérêt regard
Engagement de l’enfant dans les interactions Attention conjointe
Théorie de l’esprit
Intersubjectivité Adaptation sociale
IV. Evaluation/ Diagnostic
* Âge moyen diagnostic = 3ans
Pour repérer des altérations, la fonction psychologique doit être en place
* 3 niveaux
1. Premiers signes cliniques (parents)
Avant 3 ans = signes évocateurs d’un futur autisme
2. Dépistage précoce
Equipe médicale
Repérage signes précoces d’autisme = probabilité du devenir autistique
* CHAT : Checklist for Autism in Toddlers
9 items parents + 5 items professionnels
Peu de faux negatives mais faux positives
3. Consultation spécialisée : Bilan approfondi
Décalage d’environ 15 mois entre premiers signes et consultation spécilaisée
Equipe pluridisciplinaire (médico-psychologique)
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* Compétences développementales
* Batteries spécifiques
ADI-R : spécificité et sensibilité
CARS (Childhood Autism Rating Scale) : intensité du trouble
Echelle de Vineland : adaptation sociale
ECSP (Echelle d’Evaluation de la Communication Sociale Précoce) : Développement socio-communicatif (3-30
mois)
3 fonctions interactives – 3 rôles interactifs – 4 niveaux de développement : Profils très hétérogènes
V. Prise en charge
Diagnostic précoce = facteur d’évolution important
Le trouble persiste mais le profil peut se modifier
1. Généralités
Pas de consensus sur les prises en charges les plus efficaces
Approche pluridisciplinaire
Courant actuel : TCC = Thérapies Cognitivos- comportementales
TEACCH, ABA
Adaptation environnement sociale
2. Cibles d’intervention majeures
Développement communication - Dépend du profil
Autonomie - Prise en charge individualisée à adapter à
Réduction rigidité, stéréotypes l’évolution et à l’âge de l’enfant
Contrôle des comportements inadaptés
3. Evolution de la place des parents (partenaire)
Elaboration et suivi des programmes
Activités éducatives
Assistent aux synthèses
Participation active au TCC = co-thérapeuthes
4. Apports de la recherche
Ex : Intérêt vis-à-vis d’autrui éveillé par le fait d’être imité