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1 Claire Brechet Développement motricité, perception et communication non verbale Chapitres I et II Motricité – Développement typique et troublé (la dyspraxie) Chapitres III et IV Perception – Développement typique et déficience sensorielle (la cécité) Chapitres V et VI Communication non verbale – Développement typique et troublé (l’autisme) I/ Théories du développement : entre nature et culture Maturationnelle (Gesel) : Théorie selon laquelle les changements développementaux sont uniquement du à la maturation du système biologique. L’environnement est conçu comme une occasion d’expression des comportements, il n’est pas conçu comme étant à l’origine du développement. Environnementaliste (Pavlov, S-R), behavioriste : La cause majeure du développement est l’apprentissage, les interactions que je peux avoir avec mon environnement. La maturation biologique à un rôle très mineur. Interactionniste (Piaget) Maturation et Environnement : Dans cette théorie, la maturation est nécessaire mais pas suffisante au développement de l’enfant. C’est au travers de l’exercice et de l’expérience acquise que l’enfant va pouvoir se développer. C’est surtout les interactions qui vont être importantes avec l’idée de transmission sociale. II/ Précisions terminologiques Nouveau-né : Naissance à 28 jours Nourrisson : De 28 jours jusqu’à 2 ans Bébé : Naissance à 2 ans Enfant : Naissance à adolescence CHAPITRE 1 : Motricité – développement typique Activité motrice : Ensemble des fonctions motrices de l’organisme. Développement psychomoteur : Développement de l’activité motrice relié au développement psychique (intentionnalité, affective, intelligence, communication) I. Facteurs du développement moteur 1. Equipement organique et maturation neurologique Organisation correcte, sans altération Processus de myélinisation (influx nerveux)

Développement motricité, perception et communication non

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Page 1: Développement motricité, perception et communication non

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Claire Brechet

Développement motricité, perception et communication non verbale

Chapitres I et II

Motricité – Développement typique et troublé (la dyspraxie)

Chapitres III et IV

Perception – Développement typique et déficience sensorielle (la cécité)

Chapitres V et VI

Communication non verbale – Développement typique et troublé (l’autisme)

I/ Théories du développement : entre nature et culture

Maturationnelle (Gesel) : Théorie selon laquelle les changements développementaux sont uniquement du à

la maturation du système biologique. L’environnement est conçu comme une occasion d’expression des

comportements, il n’est pas conçu comme étant à l’origine du développement.

Environnementaliste (Pavlov, S-R), behavioriste : La cause majeure du développement est l’apprentissage,

les interactions que je peux avoir avec mon environnement. La maturation biologique à un rôle très mineur.

Interactionniste (Piaget) Maturation et Environnement : Dans cette théorie, la maturation est nécessaire

mais pas suffisante au développement de l’enfant. C’est au travers de l’exercice et de l’expérience acquise

que l’enfant va pouvoir se développer. C’est surtout les interactions qui vont être importantes avec l’idée de

transmission sociale.

II/ Précisions terminologiques

Nouveau-né : Naissance à 28 jours

Nourrisson : De 28 jours jusqu’à 2 ans

Bébé : Naissance à 2 ans

Enfant : Naissance à adolescence

CHAPITRE 1 : Motricité – développement typique

Activité motrice : Ensemble des fonctions motrices de l’organisme.

Développement psychomoteur : Développement de l’activité motrice relié au développement psychique

(intentionnalité, affective, intelligence, communication)

I. Facteurs du développement moteur

1. Equipement organique et maturation neurologique

Organisation correcte, sans altération

Processus de myélinisation (influx nerveux)

Page 2: Développement motricité, perception et communication non

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Augmentation du nombre de synapses

2. Apprentissage

Expérience (répétée, mémorisée et transposée)

Dépend de la quantité et qualité des stimulations.

3. Médiation relationnelle et affective

Donne un sens à l’acte moteur + motivation pour pouvoir le produire

Carences affectives précoces (retard)

II. Principes généraux : lois et normes

A. Loi céphalo-caudale

Développement du haut vers le bas (yeux, cou, nuque, dos, jambes)

B. Loi proximo distale

Développement du centre vers les extrémités (tronc, épaules, bras, mains)

C. Loi de différenciation

Motricité globale à une motricité fine

D. Normes de développement et loi de la variabilité

Découpage en stades ou étapes qui consistent à dire que normalement se succède un certain

nombre d’étape qui représente une norme de développement.

Variabilité interindividuelle.

Les rythmes de développement ne sont pas uniformes : progression plus ou moins rapide.

E. Evolution du tonus musculaire : Double transformation inversée

Disparition de l’hypertonicité des membres (bras contractés puis plus ballants)

Augmentation de l’hypertonicité axiale (tronc et tête redressée en suspension ventrale)

Fonction : Créer et maintenir la posture

III. Réflexes :

* Définition du réflexe (Malcuit, Pormeleau & Maurice, 1995)

« Le réflexe est le déclenchement régulier, sans condition d’expérience préalable, d’une réponse par un stimulus. Il

décrit la relation entre un stimulus déclencheur et la réponse qu’il déclenche de façon régulière.

Le concept de réflexe se définit surtout par la régularité d’une réponse X provoquée par un stimulus Y, et ceci de

façon rapide et automatique chez tous les individus d’une espèce (…). Le stimulus déclenche la réponse. Ni la

réponse seule, ni le stimulus seul ne définissent le réflexe. C’est la relation entre un stimulus déclencheur et une

réponse déclenchée qui définit le réflexe. »

* Réflexes adaptatifs = persistent toute la vie (ex : Clignement des yeux)

* Réflexes primitifs = disparaissent avec l’âge

Page 3: Développement motricité, perception et communication non

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2 conceptions 2 fonctions

Arcahïques Vestiges de notre passé (héritage phylogénétique)

Facilitatrice Base des activités motrices ultérieurs (ex : préhension)

Primaires Première dorme de mouvements organisés qui laissent

place à des mouvements volontaires

Inhibitrice Doit s’effacer afin qu’un mouvement volontaire puisse

s’établir (ex : Babinski vs marche)

Faiblesse/ absence/ persistance : suggère trouble neurologique

A. Développement postural (statique)

1. Définition de la posture

Ajustement des différentes parties du corps dans l’espace

Dépend des lois de développement et du tonus musculaire

Activité motrice car maintien actif mais non conscient.

2. Les postures du nouveau-né

Naissance : gravité efforts

Nouveau né : posture imposée par l’adulte

Mais modifie sa posture : tête de côté (asymétrie) Perception

3. Maintient de la tête, station assise et station debout

Maintient de la tête : évolution entre 3 er 4-5 mois

Station assise : évolution entre 3 et 8 mois

Station debout : évolution entre 6 et 10-12 mois équilibre statique

B. Développement locomoteur (dynamique)

1. Reptation et marche

6 mois = Reptation : à la force des bras, jambes collées au sol

8 mois = Marche quadrupédique : participation des jambes, synchronisation avec les bras

Mais pas tous les bébés

Si pas de marche quadrupédique : accès plus tardif à la marche bipède autonome

9 – 10 mois = Premiers pas (soutenu par les bras)

12 mois = la marche autonome apparait

Equilibre dynamique

Marche autonome qui comporte plus de risques que quadrupédique

Mais le bébé qui commence ne s’arrête plus

Pendant quelques mois : alternance en fonction de la situation.

Marche autonome : 2 phases

Page 4: Développement motricité, perception et communication non

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2. Marche autonome

a) Phase 1 : Intégration de la posture et du mouvement

* Contraintes mécaniques du système (corps/sol/gravité)

* Evolution très rapide (Entre 3 et 5 mois après le début de la marche) des paramètres :

Vitesse

Longueur du pas et écartement pieds

Durée double appui

Cette marche est efficace et fonctionnelle cependant, cette marche réside dans la stratégie de propulsion.

Quand un adulte marche, il marche dans une stratégie d’équilibre.

Les enfants sont dans une stratégie de chute.

L’enfant marche en tombant, l’adulte tombe en marchant »

b) Phase 2 : Ajustement

* Période d’affinement du contrôle de la marche

* Vers stratégie de propulsion adulte

Augmentation posé du pied par le talon

Phénomène anticipateurs

Situation d’équilibre

* Après 5 années de marche autonome (soit environ à 6ans)

3. Gestion du déplacement et prise de risque (falaise visuelle)

Bébés pré-locomoteurs (7 mois) – ne s’arrêtent pas et rythme cardiaque normal

Bébés locomoteurs confirmés – arrêt et augmentation rythme cardiaque

L’enfant « apprend à éviter le vide » (exercice locomoteur)

c) Développement des habiletés manipulatoire

1. Préhension : du geste d’atteinte à la saisie

La notion de geste fait référence à un mouvement orienté vers un but et ajusté à son atteinte.

Mouvement de pré-atteinte

Nouveau-né : capable de diriger son bras vers des objets

Puis apprend à guider sa main (4-5 mois : coordination œil-main)

Puis geste de saisie : 3 grandes étapes

20-28 semaines : Saisie cubito-palamaire : il saisit l’objet avec tous ses doigts sauf son pouce.

28-32 semaines : Saisie pollico palmaire : il attrape des choses avec son pouce mais avec de gros

objets.

36 semaines : Saisie radio digitale ; saisie de l’adulte.

2. Autres habiletés de motricité fine (exemple : le dessin)

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1ère étape : la trace

exercice sensori-moteur sans intention représentative

2ème étape : acte graphique et fonction symbolique

gribouillis – signification propre à l’enfant

3ème étape : le dessin

du réalisme au soucis du détail

IV. Fonctions de l’activité motrice

1. Transport et manipulation

Circulation et orientation capteurs sensoriels

Modification et exploration environnement

Utilisation outils (prolongement du corps)

2. Fonction Développementale

Source de connaissances, structuration pensée (Piaget)

Développement identitaire (schéma corporel, conscience de soi)

3. Fonction Expressive

Dimension symbolique activité motrice (émotions, communication gestuelle/écrite)

CHAPITRE 2 : Motricité développement troublé (la dyspraxie)

I. Terminologie

Dyspraxie

1ère description en 1960

Terme choisi par analogie : apraxie (adulte)

Apraxie = perturbation des gestes déjà acquis

Dyspraxie = difficultés d’apprentissage de ces gestes

Variabilité terminologique

Trouble de la coordination (DSM IV)

Syndrome de la maladresse

Syndrome psychomoteur

Pas encore consensus terminologique entre psychologues.

Praxies : Coordination volontaire des mouvements orientés vers un but

Intention consciente et dirigée (bouger versus agir)

Gestes intentionnels (but) : transitifs et intransitifs

Développement praxies : augmentation répertoire gestes (quantitatif & qualitatif)

Matures à 11 ans (activités vie quotidienne et scolaire)

II. Définition dyspraxie développementale

Page 6: Développement motricité, perception et communication non

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Tâches motrices nouvelles

Elaboration de séquences de gestes (planifier/organiser/coordonner)

Exécution correcte séquences bien apprises dans un contexte (démonstration et découpage de la

séquence en unités)

Difficulté à transférer dans un autre contexte (généraliser)

Nouveau geste = effort d’apprentissage considérable

Prévalence : 6% des enfants de 5 à 11 ans atteints de dyspraxie

Sex ratio : Plus haute incidence sur les garçons

Troubles persistent à l’adolescence et à l’âge adulte

III. Caractéristiques

1. Signes neurobiologiques discret

Peu ou trop latéralisés : utiliser la main droite ou la main gauche

Agnosies digitales : reconnaitre le doigt touché

2. Maladresses motrices

Motricité globale

Tombent, se cognent

Acquisition psychomotrice tardive, habiletés (s’asseoir, ramper, marcher, faire du vélo, jouer à la

balle)

Equilibre précaire

Anxiété – moins de plaisir de se déplacer

Diminution exploration, limitation des connaissances

Motricité fine

Gestes pauvres et « gauches » (sauf activité spécifique)

Habillage (boutonnage, lacets)

Alimentation (maniement couverts, versements liquides)

Colorier, dessiner, découper

Considérés comme « brise tout », maladroits.

3. Troubles perceptuels

Visuo-spatiaux

Relation des objets dans l’espace

Orientation spatiale (ex : droite/gauche)

Tactiles

Perception tactile floue (ex : comme écrire avec des gants)

Pauvreté du schéma corporel

Page 7: Développement motricité, perception et communication non

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Temporels

Vocabulaire préservé (avant/après/pendant)

Mais dimension temporelle (longueur du temps) affectés (ex : perception temps d’un trajet)

4. Difficultés scolaires

Coordination

Préhension crayon

Perception spatiale

Productions écrites mal organisées, dysgraphie

Opération mathématiques (droite/gauche)

Géométrie (ex : reproductions en miroir)

Accapare les ressources attentionnelles

5. Conséquences affectives

Diminution de l’estime de soi

Surprotégé puis confronté aux enfants et professeurs : conscience de l’échec

Image : paresseux et incompétent (malgré efforts)

Attitude de repli + refus scolaire

Faible tolérance à la frustration

Sentiment d’insécurité : dépendance adulte (craintifs/passifs)

Risque de problème de santé mentale (anxiété, dépression)

IV. Etiologie : causes et facteurs d’un trouble

Pas de lésion cérébrale comme facteur causal (différent d’apraxie)

1. Modèle bio-psycho-social = facteurs :

Biologiques

Facteurs héréditaires, pré ou périnataux

Anomalies cérébrales non spécifiques

Psychologiques

Motivation de l’enfant

Sociaux

Absence de stimulation

Limitation des occasions d’apprentissage

2. Modèle cognitif de la motricité (étapes traitement de l’information)

Perception

Système visuel

Page 8: Développement motricité, perception et communication non

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Proprioception

Système vestibulaire

Sélection

Quelle information favoriser ? (Ex : Jeu de balle)

Programmation et exécution contrôlée

cf. Elaboration de séquences de gestes

V. Evaluation/ Diagnostic

Raisons consultation

Troubles scolaire (troubles praxiques = secondaires)

Matériel d’anamnèse (spontanément ou par questionnement)

Impression clinique lors de la première rencontre de l’enfant

Mesures quantitatives : test normés

1. Compétences intellectuelles ET poids des sous tests

WPPSI III et WISC IV

Exemple : Assemblage d’objets

K-ABC II

Exemple : Mouvements des mains

2. Batteries spécifiques pour habiletés praxiques

Batterie des habiletés praxiques (Hill)

Brochure

Tâches de perception somato-sensorielle suggérées par Casey et Rourke (1992)

3. Reproduction de dessins géométriques

Ex ; figure de Rey

Structure de base (rectangle), médianes-diagonales, puis détails

Dyspraxie : figure morcelée, détails redoublés, juxtapositions

4. Examen de l’écriture

5. Critères diagnostiques du DSM IV-TR

6. Quelques précisions

Possibilité de comorbidités (coexistence de deux troubles ou plus)

Trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH)

Troubles des apprentissages (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie)

Trouble su développement du langage

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Prudence terminologique dans la quantification de l’atteinte

Diagnostic important/ attentes parents- professeurs

« Délais », « immaturité », « retard » = possible rattrapage

Mais permanence du trouble

IV- Prise en charge

Pluridisciplinaire : psychologue, pédiatre, psychomotricien, kinésithérapeute, éducateur, …

1. Intervention rééducatives

Rééducation du graphisme (exercices de copie)

Acquisition des notions spatiales

Traduction verbale

2. Intervention palliatives (ex : ordinateur)

3. Suivi psychologique

Parents

Peu familiers avec nature du trouble et implications

Enfant

Estime de soi et anxiété

Attitude vis-à-vis des tâches ardues

Investissement des activités difficiles

Intégration pairs

Gestion émotions

Page 10: Développement motricité, perception et communication non

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CHAPITRE III & IV : La perception développement typique & déficience sensorielle

Nouveau né

Jusqu’en 1960 : perceptivement incompétent, aveugle « page blanche ».

Aujourd’hui : « éponge sensorielle », « bébé astronome », mémoire sensorielle.

I- Les techniques d’étude du développement perceptif

1. Technique du choix préférentiel

Présentation de 2 stimuli (D/G)

Observation Temps de Fixation visuelle

Discrimination des 2 stimuli

2. Habituation (phénomène de désintérêt)

Habituation à 1 stimulus puis présentation d’un nouveau

Observation du temps de Fixation visuelle

Détection de la nouveauté = discrimination

II- La perception via les 5 sens

A. Vision

« Sens dominant » - perception à distance y compris très lointaine

Disponibilité plus tardive et brutale que les autres modalités – Dans le ventre de la maman, le fœtus, a un

sens du gout et de l’olfaction mais la vision apparait après la naissance.

Maturation très rapide (3-4 mois)

1. Acuité visuelle

Nouveau-né : 10 à 30 fois plus faible qu’un adulte (acuité complète à 8 mois)

Objets fortement contrastés et à faible distance

2. Poursuite visuelle des objets en mouvement

Première préférence visuelle (dès naissance) : objets en mouvements

Attention à la vitesse et le déplacement : A très faible distance des yeux et en déplacement long.

Source d’information essentielle pour organiser et structurer l’environnement.

3. Perception des visages

Le visage, un stimulus privilégié

Contraste, mobilité, expérience, connotation positive

Préférence majeure du nouveau né = visage de la mère

Page 11: Développement motricité, perception et communication non

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Le bébé préfère regarder un visage normalement configuré et un visage qui le regarde dans les yeux.

4. Reconnaissance de son propre visage

Epreuve du miroir

Etape 1 : Repère l’image (3-6 mois)

Etape 2 : Intérêt vis-à-vis de « cet autre enfant » (10-15 mois)

Etape 3 : Malaise – évitement (16 mois – 2 ans)

Etape 4 : Reconnaissance de soi (18 moi – 2ans et demi)

B. Audition

1. Audition et fœtus et continuité postanale

Perception à distance (limité)

Fonctionnelle : 28 semaines (fœtus)

Mémorisation en fin de grossesse

La voix maternelle est un stimulus privilégié (dès la naissance)

Idem pour les autres expositions prénatales

2. Audition et cécité

Sensibilité auditive identique chez aveugles et voyants

Aveugles > voyants dans différents domaines

Identification des voix

Mémoire immédiate des chiffres (rappel)

Identification d’un son en présence d’un bruit de fond

C. Goût et olfaction

1. Continuité post-natale et préférences précoces

Système gustatif : fœtus 11 semaines Influence alimentation de la mère

Naissance : rotations tête et réactions gusto-faciales (sucré vs amer)

A partir de 3 jours : « olfaction sociale » = sensibilité par rapport à l’odeur de sa mère.

2. Olfaction et cécité

Sensibilité olfactive identiques chez aveugles et voyants

Identification 25 odeurs (ex : citron, muscade)

Odeurs : contribueraient plus et plus consciemment à l’élaboration des connaissances sur l’environnement

chez les aveugles. A défaut d’avoir des informations visuelles, les aveugles donnent plus d’attention à

l’olfaction.

D. Toucher

Perception de contact (champ perceptif très petit)

1. Généralités

Passif Actif

Perception tactile Perception haptique

Stimulation peau Stimulation peau résultant de mouvements actifs

Ex : Sensibilité température, douleur (fœtus 26 semaines)

Conduites exploratoires

Page 12: Développement motricité, perception et communication non

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2. L’exploration haptique chez le bébé

0 à 7 mois : Augmentation de l’exploration orale

5 à 11 mois : Augmentation exploration manuelle

Geste de saisie (coordination vision-préhension) + station assise

Nouveau-né : discrimination de la forme

3. Stratégies d’exploration haptique manuelle

Premiers mois : Enveloppement (forme globale)

5 mois : Soulèvement (poids)

8 mois : Toutes les stratégies motricité fine

4. Toucher et cécité

Sensibilité tactile et haptique identique chez les aveugles et voyants

Toucher = modalité la plus à même de « suppléer » la vision

Mais perception de contact

a) Activités manuelles spontanées (bébé)

Très faible activité manuelle : « mains aveugles »

Mollesse jusqu’à 6-7 mois

Exploration manuelle spontanée aveugles – voyants

Inverse à partir de 6ans

Inactivité contre- intuitive

Toucher – faible valeur d’appel/ incitation par rapport à la vision

b) Reconnaissance OBJETS NON FAMILIERS (Enfant)

Enfants de 3 à 15 ans

Objet métallique – courbure verticale

(1) Exploration haptique libre

(2) Reconnaissance

A partir de 8 ans : Aveugles (main entière) > voyant (1-2 doigts) : Les aveugles ont de meilleures

performances.

Voyants : limitent taille champ perceptif

Si entrainement : voyants = aveugles

c) Identification OBJETS USUELS 3D (Enfant)

Enfants de 3 à 15 ans

Objets

(1) Exploration haptique

(2) Identification

Pas de différences entre aveugles et voyants quelque soit l’âge car ce sont de objets usuels.

Moyens – Taille normale (Ex : Livre) Grands – miniaturisés (Ex : Chaise) Petits – agrandis (Ex : crayon)

Page 13: Développement motricité, perception et communication non

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E. Voyants/aveugles

Pas d’hypersensibilité (tactile/haptique/olfactive/auditive)

Important d’un point de vue adaptatif

Pourtant les aveugles présentent de meilleures performances que les voyants dans de nombreux

domaines.

Identifier, discriminer, mémoriser formes/odeurs/sons

Différences :

Attention portée aux stimuli (Plus importante)

Stratégies d’exploration de ces stimuli (Plus adaptées)

Mais ces différences ne sont pas innées, c’est quelque chose qui est le fruit du développement et de

l’adaptation à l’environnement.

III. Coordination intermodales et modulation sensorielle

Perception ≠ indépendantes les unes des autres

Perception = multimodale : intégration d’informations en une connaissance

Coordinations (ex : vision toucher)

Modulation des informations sensorielles par bébé

Ex : objet sonore vs lumineux : Le bébé va avoir tendance à tourner son attention vers l’objet sonore.

IV. Transferts intermodaux (exemple : toucher – vision)

Habituation haptique

Puis test visuel

Nouveau-nés : fixent plus l’objet qu’ils n’ont pas touché en habituation

Chapitre V : Communication non verbale – Développement typique

Attirance spontanée pour stimuli sociaux (visage, voix, odeur, mouvement humain, etc.)

Meilleurs stimuli pour déclencher 1 réponse chez le bébé

I. Expressions faciales

1. Réactions imitatives précoces/ néonatales

Nouveau-nés de 36h

Répons imitative : mouvements bouche, yeux, sourcils contagion ou mimétisme.

2. Premiers sourires sociaux

Nouveau-nés : Sourires « artificiels » (contagion/mimétisme)

2 mois : Le bébé va sourire volontairement de manière sélective à des visages humains qui le regarde et

qui est en mouvement.

5 mois : L’enfant ne va pas se cantonner au visage et il va se mettre à sourire vis-à-vis d’objets familiers

(jouets, doudou, biberon)

6-8 mois : Le sourire devient sélectif, le bébé sourit aux personnes familières mais non étrangères.

Page 14: Développement motricité, perception et communication non

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3. Discrimination des expressions faciales

Technique d’habituation/réaction à la nouveauté

Mesure TF visuelle

3-4 mois : distinguent la joie de la neutralité/colère/surprise

4. Interprétation des expressions faciales

a) L’effet still face

5 mois : Situation face à face mère bébé : déroutés si la mère présente un visage figé.

Mesure : Regard, sourire, grimace

Diminution du temps de regard, des sourires et augmentation des grimaces. cf : Schéma dans brochure

b) La référenciation sociale : falaise visuelle

10 mois : Attentions vers mère/père (expression faciale) et modulation du comportement

Etranger : Regardé 2 fois plus que les parents

Fonction communicative et adaptative

II. Comportements à valeur déictique (valeur de désignation, de pointage)

1. Attention mutuelle (2 mois) : Ajuster son regard à celui d’autrui (expérience partagée)

2. Attention conjointe (6-12 mois) : Suivre le regard de l’autre

3. Attention contrôlée (12-18 mois) : Orienter le regard de l’autre avec son regard

4. Geste de pointage

Geste de préhension avorté : le nouveau né est incapable de faire un geste de préhension mais va

faire preuve d’un mouvement de pré-atteinte. Si l’enfant dirige son bras vers un objet sans le

toucher, la maman lui donnera (normalement) l’objet.

9-10 mois : geste dirigé vers autrui pour attiré son attention Outil de communication

III. Gestes conventionnels

Gestes « sociaux » = émetteur + récepteur

Signification précise (équivalent verbal)

Communication à distance/ bruit ou renforcement du verbal

Iconiques (ressemble à la réalité) ou arbitraire (ex du geste d’au revoir)

Après pointage, conjointement aux 1ers mots

1ers gestes : refus, acquiescement, salut, applaudissement

Situations familières – imitation adultes

IV. Imitation : Un « langage avant les mots »

Imitation néonatale

6 -9 mois : 1ères imitations intentionnelles d’actions

1an et demi – 4ans : Mode de communication privilégié « Tu m’intéresses »

Page 15: Développement motricité, perception et communication non

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V. Jeu

1. Types de jeux et évolution avec l’âge

2. Fonctions du jeu

Motricité globale et fine : Déplacement, mouvements, gestes

Développement cognitif : Exploration et consolidation des acquis

Communication/ Socialisation : Jeu = situation sociale (interaction avec pairs)

VI. Théorie de l’esprit

1. Contagion émotionnelle (0-1ans)

Nouveau-né

Pleure en présence d’un enfant qui pleure

S’arrête en entendant ses propres pleurs

Mécanisme élémentaire de partage des émotions

= éveil empathique

2. Empathie (1-3 ans)

Enfant préoccupé par la détresse d’autrui

Répertoire comportemental pour soulager

Moyens qui le soulageraient lui-même (doudou-mère)

Après 3 ans : moyens adaptés à autrui

3. Compréhension goûts/désirs d’autrui (3-4 ans)

Goûts et désirs peuvent différer et orienter le comportement d’autrui

4. Théorie de l’esprit (4-5ans)

Se représenter les états mentaux d’autrui même s’ils sont différents

Compréhension de la « fausse croyance » - l’autre peut ignorer quelque chose que je sais

VII. Conclusion : Etapes du développement socio-communicatif

1. 0-6 mois : Instauration du dialogue inter-subjectif

Manifestations émotionnelles (pleurs, sourires, cris, mimiques)

= interprétées par entourage réactions

Page 16: Développement motricité, perception et communication non

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Bébé perçoit ces réactions : découvre l’effet de con comportement

Dyade adulte/enfant

Regard mutuel, expressions faciales, vocalisations, contagion émotionnelle

2. 6-12 mois : Développement de l’inter-subjectivité secondaire

Développement psychomoteur conduites exploratoires

Bébé délaisse le face à face environnement matériel

Interactions triadiques : adulte/enfant/objet

Attention conjointe, pointage

3. 12-18 mois : conventionnalisation de la communication

Interactions entre pairs

Attention contrôlée, gestes conventionnels, imitation, empathie

Page 17: Développement motricité, perception et communication non

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Chapitre VI : Communication non verbale – Développement troublé (l’autisme)

I. Classifications et terminologie

* Troubles envahissants du développement (TED)

= Perturbations développementales dans tous les secteurs d’activité

* versus Troubles spécifiques du développement (ex : dyspraxie)

= perturbation propre à un domaine de développement

* Prévalence

Spectre autistique : 1 pour 100

Trouble autistique : 1 pour 500

Augmentation due à l’élargissement des critères diagnostiques

* Sex ratio

Quatre fois plus de garçons

II. Caractéristiques

A. Déficits dans 3 domaines : La triade autistique

1. Interactions sociales/ communication non verbale

Expressions faciales

Regard

Geste

Relations avec les pairs

2. Communication

Retard ou absence de langage (sans compensation non verbale)

Echolalie (immédiate ou différée)

Absence d’imitation ou de jeu de faire semblant

3. Comportements répétitifs et intérêts restreints

Habitudes ou rituels inflexibles

Maniérisme moteur stéréotypé et répétitif

B. Manifestations associées

Résistance au changement

Angoisses

Fonctionnement de type obsessionnel

Rituels Réactions vives si interférences

Absence de moyens de communication

Frustration auto ou hétéro agressivité

Page 18: Développement motricité, perception et communication non

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C. Conséquences sur le développement

Entrave le développement psychomoteur, cognitif et social (TED)

Enfant autiste : n’intègre pas stimulations indispensables au développement

Pas d’intérêt vis-à-vis d’autrui

Beaucoup d’apprentissage = par imitation

III. Etiologie

A. Evolution des connaissances

La faute de la mère ?

Aujourd’hui : dimension biologique indéniable

Prédisposition génétique (environ 90%) + facteurs environnementaux

Trouble neuro-psycho développemental

B. Modèles psychologiques explicatifs

1. D’origine émotionnelle (Hobson) 2. Origine cognitive (Baron Cohen)

Système émotionnel (Contagion, interprétation, etc.…)

Intérêt regard

Engagement de l’enfant dans les interactions Attention conjointe

Théorie de l’esprit

Intersubjectivité Adaptation sociale

IV. Evaluation/ Diagnostic

* Âge moyen diagnostic = 3ans

Pour repérer des altérations, la fonction psychologique doit être en place

* 3 niveaux

1. Premiers signes cliniques (parents)

Avant 3 ans = signes évocateurs d’un futur autisme

2. Dépistage précoce

Equipe médicale

Repérage signes précoces d’autisme = probabilité du devenir autistique

* CHAT : Checklist for Autism in Toddlers

9 items parents + 5 items professionnels

Peu de faux negatives mais faux positives

3. Consultation spécialisée : Bilan approfondi

Décalage d’environ 15 mois entre premiers signes et consultation spécilaisée

Equipe pluridisciplinaire (médico-psychologique)

Page 19: Développement motricité, perception et communication non

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* Compétences développementales

* Batteries spécifiques

ADI-R : spécificité et sensibilité

CARS (Childhood Autism Rating Scale) : intensité du trouble

Echelle de Vineland : adaptation sociale

ECSP (Echelle d’Evaluation de la Communication Sociale Précoce) : Développement socio-communicatif (3-30

mois)

3 fonctions interactives – 3 rôles interactifs – 4 niveaux de développement : Profils très hétérogènes

V. Prise en charge

Diagnostic précoce = facteur d’évolution important

Le trouble persiste mais le profil peut se modifier

1. Généralités

Pas de consensus sur les prises en charges les plus efficaces

Approche pluridisciplinaire

Courant actuel : TCC = Thérapies Cognitivos- comportementales

TEACCH, ABA

Adaptation environnement sociale

2. Cibles d’intervention majeures

Développement communication - Dépend du profil

Autonomie - Prise en charge individualisée à adapter à

Réduction rigidité, stéréotypes l’évolution et à l’âge de l’enfant

Contrôle des comportements inadaptés

3. Evolution de la place des parents (partenaire)

Elaboration et suivi des programmes

Activités éducatives

Assistent aux synthèses

Participation active au TCC = co-thérapeuthes

4. Apports de la recherche

Ex : Intérêt vis-à-vis d’autrui éveillé par le fait d’être imité