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ÉCONOMIE ET FINANCES • 37 E ANNÉE • N°31-32 • BEL/LUX 5 • P509559 • 2 AOÛT 2012 Vente de vin en ligne LE BOOM DES CAVISTES NUMÉRIQUES AMAZON L’EMPIRE CACHÉ Vous pensiez connaître Amazon ? Services informatiques, bijoux, outils, vêtements: le champion de l’e-commerce va beaucoup plus loin Il ouvre même son site et ses stocks à ses concurrents FISCALITÉ LES FRAIS DE RESTAURANT TAXÉS À 309 % ? >

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ÉCONOMIE ET FINANCES • 37E ANNÉE • N°31-32 • BEL/LUX € 5 • P509559 • 2 AOÛT 2012

Vente de vin en ligne

LE BOOM DESCAVISTESNUMÉRIQUES

AMAZONL’EMPIRE CACHÉ• Vous pensiez connaître Amazon ?

• Services informatiques,bijoux, outils, vêtements: le champion de l’e-commerce va beaucoup plus loin

• Il ouvre même son site et ses stocks à ses concurrents

FISCALITÉLES FRAIS DERESTAURANT

TAXÉS À

309 %?

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TE31-001 ANNELIES NEW_TE31-001 31/07/12 16:10 Pagina 1

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C’est l’histoire d’un représentant commercial, toujours sur la route, qui en avait marre de bosser dans savoiture entre deux rendez-vous, le portable coincé sur les genoux. Ce commercial, Pierre Vreuls, se met à rê-ver d’un réseau de bureaux: un peu comme un marin possède une femme dans chaque port, lui voudrait retrouver un es-pace de travail dans chaque ville qu’il traverse.Avec trois associés, il transforme cette idée en business et fonde Mobispot. Cette toute jeune start-up (le lancement of-ficiel a eu lieu le 2 juillet) chapeaute un ensemble de 27 centres de télétravail, situés aux quatre coins du pays. «Notreconcept dépasse le simple «coworking», assure Denis Struyf, directeur de projet. Nous ne nous adressons pas seulementaux indépendants qui en ont assez d’être seuls, mais aussi aux entreprises qui souhaitent mettre en place du travail à dis-tance, sans que cela ne se traduise par du travail à domicile.»Mobispot s’attaque à l’une des cordes sensibles des employés et des employeurs : la mobilité. Car bouloter plus près dechez soi, c’est passer moins de temps dans les embouteillages, alléger son stress, rééquilibrer vie professionnelle et vie pri-vée pour, au final, se montrer plus productif. Pour 10 ou 1.000 heures maximum par trimestre (soit un tarif allant de 70 à 5.000 euros HTVA), particuliersou sociétés peuvent réserver un bureau en temps réel via Internet. Mobispot collabore essentiellement avecdes centres d’affaires déjà établis (Silversquare, Multiburo, Orionagroup,...) mais espère par la suite étoffer son réseauen proposant à des firmes de rentabiliser leurs éventuels locaux vides grâce à l’accueil de travailleurs nomades. Si, pourl’instant, la majorité des «spots» sont concentrés en région bruxelloise, les quatre comparses entendent parfaire leur cou-verture nationale, voire même s’étendre au Luxembourg, à Lille ou à Maastricht.

z MÉLANIE GEELKENSmobispot.be

27CENTRES DE

TÉLÉTRAVAILC’est le réseau

que possède déjà Mobispot.

La start-up espère atteindre

50 de ces espaces d’ici la fin de

l’année 2012.

PG

Bizz

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S T A R T E R : M O B I S P O T

UN BUREAU DANS CHAQUE VILLE

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BIZZENTREPRENEURIAT

E lles cuisinent, préparentles tartines et font lalessive, mais à côté deces tâches maternellesclassiques, elles gèrentleur propre société.

Elles ont ainsi plus de liberté pour mieuxorganiser leur vie de famille, même si,comme tout chef d’entreprise, lesmompreneurs sont confrontées à toutessortes de difficultés – financières,techniques ou autres. «Une mompreneurn’est pas différente d’un autre entrepre-neur», assure Laurence Verset, créatricedu site Mompreneurs.be, le réseau wallondes mamans entrepreneuses. «Ellesportent plusieurs casquettes au sein deleur entreprise, et aussi celle de mère, carc’est un rôle auquel elles ne veulent pasrenoncer.» Les critiques y voient laversion moderne de la femme au foyer.Laurence Verset entend souvent cetteremarque. «Il est détestable que le travail

à domicile ne soit pas apprécié à sa justevaleur, surtout lorsqu’il concerne lesfemmes, réplique-t-elle. Je ne vois pastrès bien en quoi le fait d’interrompre unejournée de travail pour s’occuper desenfants enlèverait quoi que ce soit à nosactivités. Beaucoup de mompreneurs seremettent au travail à l’heure où d’autress’installent devant la télévision, sortentou vont dormir.»

E L L E S O N T P R I S L E S T A T U T D ’ I N D É P E N D A N T A P R È S L A N A I S S A N C E D E L E U R E N F A N T

«Mompreneurs», unissez-vous!

Aux Etats-Unis, berceau du mompre-neuriat, il existe déjà des classementstels que le Top 50 des mompreneursde l’année, tandis que sous nos cieux, le concept est encore récent. Legroupement wallon Mompreneurs.be avu le jour début 2011 et fait des émulesau nord du pays cette année. Si les deuxassociations – Mompreneurs.be etMompreneurs-nl.be – comptent pas malde jeunes mères parmi leurs membres,elles considèrent cependant que leurpublic cible est plus large. «Au sensclassique du terme, les mompreneurssont en effet des femmes qui ont pris lestatut d’indépendant après la naissancede leurs enfants», reconnaît HeidiVerbeuren, cheville ouvrière de l’asso-ciation néerlandophone. «Nous avonsune conception plus large: certaines denos affiliées étaient déjà entrepreneuses

Les «mompreneurs»concilient désirs d’enfantet d’entreprise

180MOMPRENEURSSont inscrites en tant

que membre sur le site belgefrancophone mompreneurs.be.

En France elles sont environ 600 à faire partie du réseau.

Les femmes qui souhaitent consacrer plus de temps à leur famille optent généralement pour le travail à temps partiel. On connaît moins les femmes qui créent leur propre entreprise pour mieux accorder vies familiale et professionnelle. De plus en plus nombreuses, ces mompreneurs (ou mampreneurs en français) ont déjà deux associations professionnelles en Belgique. «Nous ne travaillons pas moins, mais l’équilibre entre notre vie de famille et notre travail est plusharmonieux», disent-elles. WOUTER TEMMERMAN

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avant leur maternité, d’autres ne le sontdevenues qu’après que leurs enfants ontgrandi, d’autres encore sont à la foismères, grands-mères et entrepreneuses.Nous accueillons aussi les mères quirecherchent de l’aide pour leur projetd’entreprise avant de se jeter à l’eau.»Les deux associations sont très activessur Internet, où elles mettent en avantleurs membres; outre leur réseau virtuel(qui passe notamment par des forums en ligne), elles organisent desformations, des encadrements et desrencontres régionales. Autant d’initia-tives censées stimuler les contacts entreles mères indépendantes travaillant à domicile, mais qui ressemblentfortement à ce que d’autres organisa-tions d’indépendants font déjà. Quelleest, dès lors, la valeur ajoutée demompreneurs.be? «Nous sommes plusaccessibles, répond Heidi Verbeuren.Dans de nombreux cas, nous recom-

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LES MOMPRENEURSElles rangent, langent et biberonnent...

tout en gérant leur propre société.

GE

TTY

• Qui? Sarah Demaret (32 ans).• Mère de... trois filles (5 ans - 2,5 ans - 5 mois).• Entreprise? Sweet *n Fairy, une cyberboutique d’accessoires de pâtisserie.• Pourquoi est-elle «mompreneur»? «Infirmière de formation, j’ai vécuces trois dernières années auxEtats-Unis avec mon mari, militairede carrière. Ne parlant pas l’anglais,je n’ai pas trouvé immédiatement dutravail, et comme je ne trouvais pasde crèche en tant que chômeuse, j’aipassé mes journées avec ma petitefille. J’ai finalement appris l’anglaisen apprenant la pâtisserie en coursdu soir. De retour en Belgique, j’aivoulu mettre à profit ma passion de la pâtisserie en créant une entre-prise. La boutique sweetnfairy.coma été lancée juste avant l’été.

Pendant la période estivale, je tra-vaille encore à mi-temps comme in-firmière, mais après, je veux devenirmompreneur à temps plein.»• Principaux obstacles? «Je m’yconnaissais bien en pâtisserie, maistrès peu en informatique. Grâce ausoutien de Mompreneurs, j’ai eu ré-ponse à bon nombre de questions.On m’a montré comment utiliserdes outils gratuits sur Internet pourdévelopper la cyberboutique et leblog qui lui est lié, mais j’ai aussibeaucoup appris sur le plan juri-dique – je pense par exemple à laprotection de mon logo ou à l’éta-blissement des conditions généralesde la cyberboutique. Par ailleurs,grâce à l’association, j’ai aussi pudévelopper un réseau en Belgiquealors que j’habitais encore auxEtats-Unis.»z

Sweet *n Fairy

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BIZZENTREPRENEURIAT

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mandons aussi à nos membres deprendre contact avec l’Unizo ou l’UCM,où il existe des initiatives pour entre-preneuses, telles que Mabizz ou Diane.La maman qui lance sa petite entreprisedepuis son domicile est souventréticente à l’idée de participer à une telleinitiative, parce qu’elle y côtoiera aussides femmes d’affaires de haut niveau.On peut beaucoup apprendre d’elles,mais le seuil est plus élevé». «En outre,nos associations insistent beaucoup plusque les autres sur le lien entre les rôlesde mère et d’entrepreneuse, ajouteLaurence Verset. Notre atout est sansaucun doute la solidarité féminine.»

Le soutien de l’entourageLes bons conseils que l’on peut donner

aux mompreneurs en herbe ? Il y a lesclassiques: se faire encadrer, rédiger unbusiness plan, explorer le marché ousoigner la communication. Il est aussiessentiel qu’elles soient soutenues, enparticulier par leur propre entourage.«La femme qui ambitionne de devenirmompreneur doit avoir le soutien de safamille et de ses amis, affirme HeidiVerbeuren. Nous remarquons que lesfemmes confrontées à l’incompréhen-sion de leur entourage ont beaucoup demal à développer leur affaire.» Cesoutien de l’entourage est absolumentnécessaire, parce que par définition, lamompreneur n’a pas la tâche plus facile,explique Laurence Verset. «C’est sansdoute le premier conseil que nousvoulons leur donner. Elles doivent trimerdur, en tout cas les cinq premièresannées. Elles passent plus de temps avecleur famille, mais elles travailleront de6 à 21 heures, voire le dimanche matin.Il faut en outre apprendre à travailleralors que le reste de la famille se détendà la maison.» z

• Qui? Annelies Vanoppen (38 ans) et Liesbeth Corthouts (38 ans).• Mères de... Annelies a une fille de 1 an, Liesbeth un fils de 7 ans et unefille de 5 ans.• Entreprise? Studio ToutPetit estune agence de communication ciblant les marques européennespour bébés et enfants.• Pourquoi sont-elles «mompre-neurs»? «Nous étions auparavanttoutes deux freelances, raconte Annelies. Nous ne voulions renoncerni à notre carrière, ni au temps passéavec nos enfants. Par exemple,

une freelance ne peut pas prendre uncongé de maternité sans courir lerisque de perdre des clients. Nousavons saisi l’occasion de nous occu-per de la communication de marquespour bébés et pour enfants et décidéde créer notre propre entreprise.»• Principaux obstacles? «Le plus diffi-cile est de trouver un équilibre entre la fourniture d’un service parfait à nosclients et le travail à domicile. On a dû tâtonner, mais le problèmeest désormais réglé. J’ai ainsi répartima journée de travail sur le matin et le soir.» z

Studio ToutPetit

BE School

• Qui? Rose Beauduin (33 ans) et Pascaline Riera (30 ans).• Mères de... Rose a un garçon de 2,5 ans et une petite fille de 4 ans.Pascaline a, elle, une fillette de 8 moiset un garçon de 3 ans.• Entreprise? BE School, une école dedevoirs pour les petits francophonesde la capitale britannique. Au pro-gramme: aide aux devoirs, accompa-gnement dans les cours de françaispar correspondance comme le Cnedou le cours Legendre et, depuis peu,stages résidentiels pour les jeunesbelges désirant améliorer leur anglaissur le sol britannique. • Pourquoi sont-elles «mompre-neurs»? Arrivées à Londres à la mi-2000 pour rejoindre leurs maris tra-vaillant dans la City, elles ontrapidement été confrontées aux réali-tés britanniques: des diplômes (enpsychologie et éducation pour la pre-mière, en droit pour la seconde) nonreconnus outre-Manche et un sys-tème de garde d’enfants moins déve-loppé et plus cher qu’en Belgique.Afin de continuer à travailler, Rosecommence par donner des cours par-ticuliers aux petits francophones deLondres. Pascaline suit le mouve-ment. Mais de nouveaux petits boutsviennent agrandir leurs foyers, la de-

mande de cours particuliers aug-mente et Rose et Pascaline ne par-viennent plus à suivre. Germe alorsl’idée de créer une structure chargéede recruter et de placer des profes-seurs francophones auprès d’uneclientèle londonienne. BE School voitle jour en 2010.• Principaux obstacles? La formule adu succès. Le nombre de famillespasse de cinq à 25 en deux ans. Au-jourd’hui, Rose et Pascaline atteignentcependant doucement leurs limites.«Cela doit rester gérable avec notrevie de famille», souligne Pascaline quicarbure «au Coca pour se booster» etau «Rescue pour se calmer». «Pourl’instant on pose les bases de notrebusiness, on le développera plusquand nos enfants seront à l’école.»Et de poursuivre: «Notre temps detravail est pris sur le temps de som-meil de nos enfants. Il est vrai aussique nous ne pourrions jamais nouspermettre de lancer notre affaire à cerythme si nous n’avions pas des marisgagnant pas trop mal leur vie.» Lesdeux fondatrices de BE School ontégalement rejoint le club des mamansentrepreneuses de Londres. Unetoute nouvelle initiative qui permet àces jeunes femmes de partager leurexpérience et leur savoir-faire. z G.V.

Les sceptiquesvoient en elles la version modernede la femme au foyer.

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ENTREPRISESBIZZ

U N P O S T E D E D É P E N S E S I M P O R T A N T P O U R L E S S O C I É T É S P

our le citoyen, lesentiment d’insé-curité n’a jamaisété aussi grandque ces dernières

années. Il craint le cam -briolage jour et nuit, ferme lesportes de son véhicule dèsqu’il monte dedans... Lescommerçants ou les en -treprises n’hésitent pas affec -ter un budget important à unsystème de gardiennage oud’alarme perfectionné. Et auvu des statistiques decriminalité, ils ont raison. Ducôté flamand, le taux decriminalité a augmenté de 6%en 10 ans, à Bruxelles, il stagneet en Wallonie, il a diminuéde 3%. Grâce aux systèmes desécurité de plus en plus per-fectionnés? En tout cas, unechose est sûre: le domaine dela protection privée neconnaît pas la crise.

En Belgique, il y aurait82.000 cambriolages par an,soit un cambriolage toutes lessix minutes. En 2011, 69.568effractions ont été commisesdans des habitations, soit une

augmentation de 9,83% parrapport à 2010, selon lesdonnées communiquées parla police fédérale. Les chiffresont commencé à fortementaugmenter à partir de sep-tembre 2011 et les premièresdonnées de 2012 confirmentcette tendance. Selon la policefédérale, la plupart des cam-briolages se déroulent dansles arrondissements deBruxelles, Anvers, Liège,Charleroi et Asse. Les arron-dissements d’Eupen, Ypres etFurnes comptent à l’inverseparmi les moins touchés.

Le gardiennage: la protection la plusdemandée

En Belgique, toutes lesentreprises de sécuritédoivent être agréées par leministère de l’Intérieur. Leuragrément est délivré pourcinq ans, renouvelables. Lessociétés qui ont besoin d’untel sésame sont actives dansles domaines du gardiennage,de la sécurité, de la consul-tance en sécurité et de la

Le businessde la sécuriténe connaîtpas la crise

WWW.TRENDS.BE | 2 AOÛT 2012 57

En voiture, au centre commercial, aubureau, en boîte ou dans la rue, partout oùnous allons, nous nous trouvons dans desendroits surveillés, sécurisés, contrôlés.Sécurité vs insécurité, c’est le paradigmemoderne... qui permet à de nombreusesentreprises d’en tirer profit. VANESSA LHUILLIER

PG

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convention de gardiennage, l’assurance,la vidéosurveillance et le signalementd’incidents. De même, l’utilisationobligatoire de listes et de registres degardiennage entend éviter des situationspeu claires. Un frein est ainsi mis autravail au noir et les services de policesavent par qui, où et quand, des missionsde gardiennage sont effectuées. En 2011,plus de 900 registres (détenus par lesdiscothèques et les cafés) et 10.500 listes(confectionnées lors d’événementsexceptionnels) ont été transmis auministère.

Un secteur qui a la formeMalgré la crise, la sécurité reste un

poste de dépense important pour lesentreprises. Même si elles ont tout demême dû adapter leurs budgets. «Lacrise a frappé nos clients et nous avonsdû rechercher des solutions innovantesmoins chères tout en leur garantissantle même niveau de sécurité, expliqueRégis Gaspar, CEO de Securitas. Nousavons aussi de nouveaux acteurs qui

formation. Les détectives privés ontégalement besoin d’une autorisationd’exercer. En 2011, 190 entreprises degardiennage, 846 entreprises de sécurité,898 détectives privés, 36 organismes deformation et 355 consultants en sécuritédétenaient leur agrément. Et 11.463 cartesindividuelles d’identification ont étédistribuées aux agents de gardiennage.

Pour les entreprises de sécurité, legardiennage reste le service le plusdemandé, qu’il soit statique ou mobile.Les ports, les aéroports, les commerces,

les industries, les services publics, les ins-titutions bancaires, la chimie et lesévénements, entre autres, ont besoind’une protection accrue. Souvent, unsystème de surveillance par caméra estinclus. Les patrouilles constituent aussiun élément dissuasif important.

Beaucoup de sociétés assurent éga -lement la sécurité lors des grandsévénements ou dans les lieux récréatifsmais la législation est très stricte. Leministère de l’Intérieur a ainsi clarifiéles règles relatives à l’utilisation de la

BIZZENTREPRISES

58 2 AOÛT 2012 | WWW.TRENDS.BE

• Date de création: 1962• Historique : Jorgen PhilipSorensen se lance dans despatrouilles avec l’entreprise«Société de surveillance etde sécurité». Dans les an-nées 1970, ses activités sediversifient avec le transportde fonds puis les systèmesd’alarmes électroniques.Dans les années 1980, la so-ciété développe déjà un sys-tème de back-up des don-nées informatiques. En 1981,l’entreprise se nomme Group4 Securitas. Ensuite, les ac-quisitions s’enchaînent, fai-sant du groupe un des lea-

ders belges. En 2000, elle fu-sionne avec Falck, sociétédanoise cotée en Bourse puisen 2004, avec Securicor etfait son entrée à la Bourse deLondres. Depuis 2009, legroupe est devenu G4S ettraite de tous les domainesde la sécurité. • Spécialités: G4S est leaderdu marché belge pour letransport de fonds, les for-mations de security et la sé-curité événementielle. Ilfournit également des ser-vices de centrales d’alarmes,de fire & safety et de gardien-nage classique ou mobiledans les aéroports et ports,l’industrie, le commerce dedétail, les organismes gou-

vernementaux, la chimie, lesPME et grandes entreprisesainsi que chez les particu-liers.• Nombre d’employés: 6.000. • Chiffre d’affaires: 330,3millions d’euros en 2010.

• Date de création : 1985• Historique: La société naîtsous le nom de Belgavia Security Systems. Trois ansplus tard, elle est rebaptiséeSecuris et aide l’Etat belge àétablir la réglementation surles entreprises de gardien-nage et de sécurité. Elle créesa propre école d’agents. En

1999, elle est rachetée par lesuédois Securitas AB maispréserve une certaine auto-nomie. En août 2011, elle ac-quiert la société Cobelguardet poursuit ainsi son expan-sion. • Spécialités: Securitas est le leader en Belgique pour legardiennage classique et mo-bile, les centrales d’alarme etle conseil en sécurité. La so-ciété assure la sécurité desports et aéroports, des com-merces, des hôpitaux, de l’in-dustrie chimique et pétrochi-mique, de grandes entrepriseset des particuliers.• Nombre d’employés: 6.000.• Chiffre d’affaires: 262,8millions d’euros en 2010.

Deux acteurs majeurs en Belgique

RASSURER LES RIVERAINSLes particuliers recherchent des solutions où les frais sont à diviser entre les habitants du quartier. La police est de plus en plus ouverte à ce genre de collaborations.

IMA

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WWW.TRENDS.BE | 2 AOÛT 2012 59

Les nouvellesformes de luttecontre le crime

nous ont contactés. Leur assurance leurdemande un service de gardiennage ouelles enregistrent de nouveaux soucis.Le retail connaît de plus en plus de vols,les hôpitaux également. Par ailleurs,des acteurs publics, comme la SNCB quidoit faire face à une augmentation duvol de cuivre, nous appellent. A présent,certaines sociétés externalisent leurservice de sécurité. Entre 2011 et 2012,notre chiffre d’affaires a ainsi augmentéde 7 à 8%.»

De manière générale, ces dernièresannées, la croissances’est essentiellementdéveloppée au niveaudes institutions gou-vernementales et dansle domaine du com-merce de détail. L’inté-gration de systèmes encombinaison avec lasécurité du personnelconnaît une augmenta-tion plus importantepour faire pression surles coûts du personnelet ainsi augmenter l’ef-ficacité.

Les sociétés degardiennage mettentégalement leur expé-rience à profit enréalisant des audits desécurité. Elles tententde répondre de manière spécifique àchaque client car les besoins ne sontévidemment pas les mêmes.

Dès lors, la formation est un élémentessentiel. Quelque 3.000 personnespassent sur les bancs de l’école deSecuritas chaque année. «Nous enga-geons environ 1.000 personnes par an,explique Régis Gaspar. Il s’agit souventde personnes peu qualifiées. Ellesapprennent un métier dans lequel ellespeuvent progresser.»

Les particuliers: un marché à chouchouter

Chaque année, les policierscommunaux rappellent l’importanced’une habitation bien protégée pourdissuader les voleurs. Des opérationsdites «Rosace» sont mises en place dansde nombreuses communes bruxelloises.Sur demande du citoyen, un policierconseiller en prévention passe en revue

toute l’habitation. Souvent, quelquespetits aménagements suffisent.

Les particuliers s’équipent aussi decaméra de surveillance, de systèmed’alarme mais cela ne les rassure pas com-plètement. Sans faire trop de bruit, lasécurité privée se développe dans nossociétés au point que, dans certains pays,le nombre de personnes engagées dansces organisations dépasse déjà le nombrede policiers publics. Ainsi, aux Etats-Unis,il y aurait 2 millions de policiers privéspour 650.000 policiers assermentés et,

au niveau mondial, cerapport serait de deuxà trois agents privéspour un agent public!En Belgique, le nom-bre de policiers parhabitant reste plusélevé que celui desagents privés. Pour-tant, les entreprisesprivées sentent unedemande grandis-sante. «Nous avons deplus en plus de parti-culiers qui nousdemandent d’effectuerune surveillancemobile et d’intervenirquand une alarmeretentit, précise AlainD’Haese, porte-parolede G4S. Les particu-

liers sont demandeurs de solutions desécurité où les frais sont à diviser entreles habitants du quartier. Nousremarquons que les services de policesont de plus en plus ouverts à ce genre decollaborations car nous constatons destransactions suspectes.» Mais cesquartiers résidentiels sécurisés restentpour le moment assez rares en Belgique.

Sur le domaine public, les rondespréventives ne sont toujours pas légales.«Nous devons faire face à un freinlégislatif important, commente RégisGaspar (Securitas). L’Etat dispose d’unbudget limité et nous manquons depoliciers. Nous pourrions donc les aider.Nous engagerions du personnel que nousformerions et qui reprendrait une partiedes tâches policières. Cela coûterait moinscher. Mais nous sommes devant unproblème idéologique. Pourtant, auxPays-Bas par exemple, cela se fait sansaucun souci.» z

Les conciergeriesDans une rue sombre, une «bandede jeunes» traînant sur un banc ren-force le sentiment d’insécurité. ABruxelles, les quartiers plus popu-laires le long du canal font l’objet deconstructions immobilières de stan-ding. Mais pour faire venir l’investis-seur, il faut le rassurer. Cela passepar l’installation d’une conciergeriede luxe. Dans le hall de l’immeuble,un «concierge» annonce les visi-teurs, contrôle les caméras et as-sure tout simplement une présence.Savviva, une conciergerie de luxe,développe de plus en plus la protec-tion des résidences de leurs clientslorsqu’ils sont à l’étranger.

Les caméras espionsQuelques particuliers s’amusent àsurveiller leur baby-sitter ou leurconjoint. Les caméras se cachentdans un nounours, un porteman-teau, un réveil... «Notre sectioncaméra espion se porte bien etnous constatons même une légèreaugmentation ces dernières an-nées», avoue Christophe VandenEynde, directeur d’Echo, uneplate-forme de vente en ligne. EnFrance, ce type d’enregistrement adéjà révélé des situations de mal-traitance sur des nourrissons.

Les détectives privés Il est loin le temps de SherlockHolmes. Les détectives ont troquéleur imper beige contre des appa-reils ultra-sophistiqués. Ils ont éga-lement suivi deux années de courspour être agréés par le ministèrede l’Intérieur. Aris, agence de ren-seignement, tire son épingle dujeu. Aujourd’hui, 60% de ces en-quêtes sont commandées par desentreprises qui soupçonnent unemployé de leur voler des informa-tions confidentielles ou de se servirdans la caisse. Le détective ap-porte la preuve et protège l’entreprise.

RÉGIS GASPAR, CEO DE SECURITAS BELUX«De nouveaux acteurs font appel à nous et certaines sociétés externalisent leur service de sécurité. Entre 2011et 2012, notre chiffre d’affairesa augmenté de 7 à 8%.»

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BIZZZOOM

60 2 AOÛT 2012 | WWW.TRENDS.BE

Tous pour la famille, la famille pour unLes sprinters Jonathan et KevinBorlée, leur sœur Olivia — qui amanqué de peu la sélection au relais4x100 m — et leur père Jacques, quiest aussi leur coach, préfèrentnégocier en famille plutôt que deconclure des contrats de sponsoringindividuels. Cet accent mis surl’équipe et la famille expliquepourquoi les Borlée conviennent bienaux entreprises s’identifiant auxvaleurs familiales, comme le CréditAgricole, leur partenaire principal, oula chaîne de magasins de vêtements

JBC. Les entreprises se bousculent auportillon pour associer leur marqueaux athlètes, mais la famille Borléetrie ses partenaires sur le volet.

Un spot TV qui fait moucheDans le dernier spot télévisé du CréditAgricole, on voit Jonathan et Kevincourir de manière parfaitement syn-chronisée à travers bois et champs.Depuis son rachat le 1er juillet 2011 deCentea, filiale de la KBC, la banqueveut accroître sa notoriété... pourquoipas en faisant rayonner sur elle lasympathie dont la famille jouit. Enseptembre dernier, le groupe lançaitsa première campagne publicitaire,mettant en scène les athlètes. Depuislors, le nombre de coopérateurs

(clients actionnaires de labanque) est passé de 77.000

à 224.000.

Partenaires répartis en quatre niveauxLe Crédit Agricole est le partenairepremium des Borlée, le seul à avoir ledroit de tourner un spot TV avec eux.Un cran en dessous, on trouve lestrois partenaires principaux : Nike,JBC et Acerta. Ces trois entreprisespeuvent utiliser l’image des membresde la famille sur les panneaux publi-citaires. Au niveau trois, Nikon, BMWet Lampiris sont partenaires de lafamille d’athlètes. Au quatrième rangfigurent un certain nombre departenaires de soutien, comme leconseiller immobilier Jones LangLaSalle, sponsor de la première heure(lire aussi en pp. 82-83). En vertu d’uneclause de confidentialité contenuedans les contrats de sponsoring, lemontant que ces entreprisesdéboursent est secret.

Le marketing des

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BENNY DEBRUYNE

44,56SECONDESLe nouveau record belge que Kevin Borlée a battu le 16 juin. C’est le meilleur temps européen depuis 2007.

9JOURSavant le début des JO et trois jours après la dernière finale (le 12 août): pendant cette période, les sponsorsofficiels de la famille Borlée ne peuvent utiliser les athlètes dans des actions publicitaires parce qu’ils ne sont pas sponsors du Comitéolympique international(COI) ou de sa branche belge (COIB).

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Mise en récit pour attirer l’attention«L’athlétisme intéresse moins lesmédias que le cyclisme ou lefootball, déplore Ludwig De Clercq.En outre, quand on est sous contratchez Nike, on n’a pas le droit deporter d’autres maillots.» Leconsultant en marketing a doncrecours à la mise en récit et auxmédias sociaux pour attirerl’attention sur ses athlètes, parexemple en racontant l’activité deteam building au cours de laquelleles neuf membres de l’équipe de4 x 400 m ont gravi un imposantglacier en Islande avec l’explora-teur polaire Alain Hubert, ou lestage de formation chez l’ancienathlète Michael Johnson. Cesreportages ont été diffusés enBelgique mais aussi sur la BBC.

Des valeurs claires«Nous ne cherchons pas des initiativesponctuelles, mais des partenaires quicroient au projet Borlée. Un projet à longterme, dans lequel les Jeux de Londressont une étape avant les Jeux de Rio deJaneiro en 2016», explique Ludwig DeClercq (LDC-Consulting), consultantindépendant en marketing sportif etmanager de la famille Borlée.«Si unechaîne de restauration rapide mettaitbeaucoup d’argent sur la table, nousdéclinerions son offre, parce qu’elle necorrespond pas aux valeurs de la familleBorlée: respect, esprit d’équipe, objectifclair, ambition, plaisir, passion, valeursfamiliales, combativité, excellence etinnovation.»

Borlée

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BIZZAIDES

Tant au niveau européen quebelge, les aides au finance-ment de l’innovation pleu-vent. «Mais très peu d’en-treprises –PME surtout–

en ont connaissance et les utilisentà bonescient», déplore Arjaan Muntslag,senior consultant chez Alma ConsultingGroup, société de conseil en finance-ment de l’innovation. Les raisons decela? «Les définitions de ce qui entreeffectivement dans le champ de l’inno-vation ne sont pas claires pour tout lemonde, les entreprises craignent, si ellesprofitent d’incitants fiscaux, de ne paspouvoir se justifier correctement lorsde contrôles, et enfin, les réglementa-tions en matière de subventions chan-gent très régulièrement, énumère leconsultant. Pourtant, en temps de crise,ces mesures peuvent donner une bouf-fée d’oxygène bienvenue.» Les chiffressont éloquents: si 86% des entreprisesinnovantes belges utilisent au moinsune mesure fiscale en faveur de la R&D–un bon score en soi– seules 28% d’en-tre elles en sont effectivement satis-faites, si l’on en croit le 7e baromètred’Alma Consulting. La preuve que le système est très –trop?– complexe...

Contexte généralSi l’Europe veut rester compétitive

au plan mondial, elle doit indiscuta-blement soutenir l’innovation en sonsein. La stratégie de Lisbonne a d’ail-leurs permis de dessiner les contoursd’une ambition forte en la matière: idéa-lement, les Etats membres devraientdépenser au moins 3% de leur PIB dansl’innovation, dont au moins deux tierspar le secteur privé. La Belgique aencore du chemin à faire: elle n’y consa-cre actuellement que 2% de son pro-duit intérieur brut. «Les mécanismesmis en place aux niveaux européen etnationaux visent en réalité quatregrands objectifs, explique ArjaanMuntslag. D’abord, il s’agit de contrerune faille liée au marché : les entre-prises effectuant leurs calculs de ren-tabilité pour elles seules, sans tenircompte de l’impact général sur lasociété, sont parfois réticentes à inves-tir dans l’innovation considérant quecela est trop risqué. Ensuite, cesmesures visent à conserver autant quepossible les emplois à haute valeur ajou-tée dans les pays occidentaux, et à aug-menter leur compétitivité de manièreà y attirer les investisseurs étrangers.

D E S M E S U R E S D I R E C T E S E T I N D I R E C T E S E X I S T E N T

P O U R F I N A N C E R L ’ I N N O V A T I O N

Alors que l’Europe et la Belgique font de l’innovation un véritable cheval de bataille, très peu d’entreprises

profitent des aides disponibles en la matière, notamment fiscales. Explications et tour d’horizon.

CAMILLE VAN VYVE

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L’innovation ne coûte pas

(si) cher

2POUR CENTLa part de son PIB que la Belgique consacre à l’innovation. La stratégie de Lisbonne préconise d’y consacrer au moins 3% du PIB dont au moins deux tiers financés par le secteur privé.

THIN

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Enfin, il s’agit d’accroître, par le biaisde l’innovation, notre compétitivité auniveau des prix des biens et services.»

Aides directes et indirectesQuand on parle de financement de

l’innovation, il faut d’abord bien dis-tinguer les aides directes des aides indi-rectes. «Les premières consistent endes subsides ou des prêts à taux d’in-térêt réduit ou nul, les secondes sontdes incitants fiscaux qui permettent

d’alléger l’impôt sur le travail lié à l’in-novation», précise Arjaan Muntslag.Une partie de la complexité du systèmerepose d’ailleurs sur cette ambivalence:«On observe que le financement de l’in-novation touche à des aspects très trans-versaux de l’entreprise : fiscalité, res-sources humaines et recherche, desmatières généralement gérées par deséquipes tout à fait différentes, qui necommuniquent pas nécessairemententre elles.»

Une définition correcte de la R&DAutre élément qui pose problème:

la définition de ce qui entre –ou non–dans ce que l’on appelle globalement«recherche et développement». «Avecle temps, les critères d’appréciation ontchangé, pointe Arjaan Muntslag. Dansle cadre de la dispense de précomptepour personnel chercheur par exemple(lire l’encadré p. 64): au départ seuls lesingénieurs civils et les docteurs pouvaientêtre considérés comme tels, mais, depuis2007, les masters et les ingénieurs indus-triels peuvent aussi faire partie de cettecatégorie de travailleurs. Beaucoup d’em-ployeurs plaident d’ailleurs en faveurd’une assimilation encore plus large,incluant les bacheliers, notamment dansle domaine informatique où se situentpas mal des projets d’innovation actuels.»De même, beaucoup d’entreprises pen-sent encore que la R&D se limite au tra-vail de laboratoire. «La législation per-met une interprétation beaucoup pluslarge, incluant par exemple l’informa-tique et tout ce qui concerne l’optimisa-tion des processus de production, pré-cise Arjaan Muntslag. De même, tous lessecteurs d’activité sont concernés, pasuniquement les secteurs technologiquesou industriels : banques, sociétés deconstruction... L’innovation est l’apanagede tous.» Et le consultant d’illustrer sonpropos par cette anecdote: «Chez l’unde nos clients, une société cotée sur leBEL20, notre mission a permis d’iden-tifier 70% de chercheurs en plus de ceuxqui avaient été inventoriés jusque-là.Autant vous dire que les économies d’im-pôt réalisées ensuite furent énormes...» ≤

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Beaucoupd’entreprisespensent encoreque la R&D se limite autravail delaboratoire.

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Les mesures les plus populairesAu regard des paragraphes précédents,

vous pensez que votre entreprise peutlégitimement se porter candidate pourdes aides au financement de l’innova-tion? Voici les principales aides propo-sées par le gouvernement (fédéral) belgeauxquelles elle pourrait prétendre :- La déduction majorée pour inves-tissements en brevets et pour larecherche et le développement deproduits ou technologies respec-tueux de l’environnement permet àl’investisseur de déduire de sa baseimposable un montant correspondantà 15,5 % des immobilisations (in)cor-porelles afférentes tandis qu’une optiond’étalement permet une déductionallant jusqu’à 22,5 % de la valeur desamortissements sur immobilisationsprécitées. Pour ce même type d’inves-tissements, il est également possible derecourir (irrévocablement) au disposi-tif de crédit d’impôt recherche, ayantpour seule différence la nature comp-table de l’avantage. La mesure vise lesentreprises belges et étrangères situéesen Belgique, mais nécessite une vali-dation préalable par les organismesrégionaux concernés qui doivent êtresollicités au plus tard le 31 mars suivantl’année de l’investissement. A noter: encas d’insuffisance des bénéfices, ladéduction et le crédit peuvent êtrereportés sur les exercices ultérieurs.

- La déduction pour revenus de bre-vets est applicable depuis l’exerciced’imposition 2008 et permet la déduc-tion de la base imposable d’un montantéquivalent à 80 % des revenus de bre-vets que la société perçoit, ce qui réduitle taux d’imposition effectif maximumsur les revenus de brevets à 6,8 % et cepour toute société belge ou étrangère

établie en Belgique. Sont concernés lesbrevets dont la société est titulaire etqu’elle a développés totalement ou par-tiellement dans ses centres de recherche,ainsi que les brevets et les droits delicence qu’elle a acquis à la conditionqu’ils aient fait l’objet d’une améliora-tion par la société dans ses centres de recherche.

- La dispense partielle (75 %) de ver-sement de précompte professionnelpour personnel chercheur. Ce dispo-sitif a été instauré en 2003 et permet àl’employeur de substantiellement allé-ger ses coûts salariaux liés aux activitésde R&D.

- Les primes uniques d’innovation,introduites en 2006 et plusieurs foisreconduites, permettent de récompen-ser l’inventivité des collaborateurs. L’innovation ou la nouveauté donnantdroit à la prime doit néanmoins trouverune application concrète au sein de l’en-treprise. Ces primes sont exonérées de charges patronales.

Les aides directes sont quant à ellesorganisées au niveau régional ou euro-péen –on parle alors des aides FEDER–et peuvent être cumulables, moyennantcertaines conditions. Elles sont princi-palement dédiées au secteur privé, maisles partenariats public-privé pour larecherche et l’innovation sont aussi for-tement encouragés. Et bénéficient deconditions d’obtention moins strictes...z

BIZZAIDES

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PME bruxelloise de déve-loppement de logiciels surmesure, Phidani, avec sesdeux sociétés sœursERTMS Solutions (pour lesecteur ferroviaire) etRaincode (spécialisée dansles migrations et les com-pilateurs), est entrée encontact fortuitement avecAlma Consulting Group, viaun client français. «Nousétions habitués aux sub-sides de la région, mais jen’avais jamais entendu par-ler d’incitants fiscaux pro-posés au niveau fédéral,

confie Stanislas Pinte, co-fondateur et directeur fi-nancier pour la triple en-tité. Quand on m’a parlé dela possibilité de récupérer75% du précompte profes-sionnel pour le personnelchercheur, je suis tombédes nues : comment se fait-il que quasiment aucunePME belge –alors que cesont elles qui en ont le plusbesoin– ne soit au courantde cette mesure?» Or, ladouzaine de travailleurs dePhidani et consorts, dispo-sant pour la plupart d’un

master en informatique,peuvent presque tous êtreconsidérés comme cher-cheurs. Rétroactivement,l’entreprise a donc pu récu-pérer une partie du pré-compte payé pour la pé-riode 2007-2010, et depuis2011, elle voit son niveaude charges patronalesmensuel substantiellementréduit. «L’économie corres-pond environ à 5% denotre coût salarial total, cequi n’est pas rien : à la finde l’année, c’est environ50.000 euros de cash sup-

plémentaire qui est ainsirendu disponible», se ré-jouit Stanislas Pinte. Uneopération win-win pour Phidani et Alma ConsultingGroup, cette dernière serémunérant par le biaisd’une commission de 25%sur les montants économi-sés par ses clients. «C’estune part importante, maisen contrepartie de laquelleils gèrent tout sur le planadministratif. Tout lemonde s’y retrouve...», affirme le cofondateur de Phidani.

«Nous économisons 5 % de notre coût salarial total»

«Banques ou encoresociétés de con-struction : tous lessecteurs d’activitésont concernés, pasuniquement lessecteurs technolo-giques ouindustriels.»

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Repères

E C O D E S I G N

Enterrer seschaussures uséesLa marque hollandaise de sneakers OatShoes a développé une paire de basketsbiodégradables que vous pouvez mettresimplement en terre dans votre jardinune fois qu’elles sont usées. Ces chaus-sures se composent de chanvre, de co-

ton bio, de liègeet de plastiquebiodégradable.Après environsix mois — enfonction du sol—, elles sont en-

tièrement décomposées et des fleurssauvages grandissent à l’endroit où lesbaskets ont été enterrées, parce que desgraines sont dissimulées dans leurs se-melles. z

I N N O V A T I O N

Après le vélo,la voiturepliableTout devient pliable. Après les vélos, les chaussures et autreskayaks pliables, voici qu’arrive àprésent une voiture pliable. Un petit véhicule électrique repliable,

baptiséHiriko Fold,est actuelle-ment testéen Espagne.Une fois dé-ployée, cette

voiture fait 2,5m de long et 50km/h. Elle est idéale pour les petites distances en ville. Repliée,

elle ne fait plus que 1,5mde long, soit le tiers d’uneplace de stationnementnormale. z

Les jardinsverticaux de NissanParmi lesnombreux spotspublicitairessouventstéréotypés pourles marques devoitures se cachentparfois des idéesétonnantes,comme c’est le casde Nissan Mexico.La marque devoitures a voulu seprofiler comme unemarqueécologique ; elle n’apas mis en avant defaçon centrale sapropre voituredans le spot, mais adécidé decollaborer avec une

ONG mexicaine.Ensemble, elles ontplacé sur la voiepublique de Mexicodes sculpturesverticales qu’ellesont fait recouvrirde plantes pourrendre la ville plusverte. zSource: www.spring-wise.com.

Pop-uphôtelA Vienne, le projet TheUrbanauts a pour vocation de transformerdes espaces vides(magasins, lofts,etc.) en chambresd’hôtel. L’idéesous-jacente ?Faire découvrir auclient la culture et les commerceslocaux. Car letouriste quidécide de logerdans cet hôtelnouvellegénération est invité àprendre son petit déjeuner à la boulangerie du coin et à sedétendre dans le spa local.

Des vélos sontmis à dispositionpour explorer les alentours,voire même,moyennantsupplément, uneVespa. Prix de la nuitée : 120 euros. zwww.urbanauts.at

BIZZZZAP

66 2 AOÛT 2012 | WWW.TRENDS.BE

pour cent des employés reconnaissent avoir déjà sorti des données confidentielles de leur entreprise, selon une enquête commandée par Iron Mountain. Dans plus d’un cas sur deux, il s’agissait de données relatives à la clientèle.32

I N T E R N E T

FacebookrachèteAcrylicSoftwareCela faisait grand bruit dans la sphère techno la semaine dernière: Facebook rachèteAcrylic Software, la société canadienne spécialisée dans les applications, pour un montant qui n’a pas été dévoilé. L’intéressant dans

l’histoire, c’est que l’objectif de Facebook n’est visiblementpas de mettre la main sur des applications phares de la société comme Pulp (qui compile le contenu des sitesd’information de votre choix) ou Wallet (permettant de stockerde façon sécurisée tous vos motsde passe, codes PIN et autres).Ces dernières ne font d’ailleurspas partie du deal, selon l’AFP.Ce qui intéresse avant tout la firme de Marc Zuckerberg,c’est d’avoir dans ses propresrangs une équipe de dévelop-peurs. Racheter une société pour ses talents uniquement?Cela semble en tout cas être devenu l’habitude de Facebook,qui avait affirmé racheter également pour cette raisonSpool ou encore TagTile. z

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Vous avez une question ?Envoyez-nous un e-mail à [email protected]

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L ’ A S T U C E

«Cloud» et traitement des fichiersDe plus en plus d’entreprises utilisentle cloud pour rendre leurs fichiers ac-cessibles. Le service gratuitWappwolf.com permet d’automatisercertaines actions. Pour commencer,vous sélectionnez un dossier pour le-quel vous souhaitez une opération spé-cifique. Vous indiquez ensuite ce quidoit se produire exactement avec les fi-chiers se trouvant dans ce dossier. Parexemple, vous pouvez ainsi convertirun document Word en fichier PDF ouenvoyer un fichier déterminé à un col-lègue. Vous pouvez également crypterles fichiers, qui sont supprimés direc-tement des serveurs Wappwolf aprèstraitement. zSource: Tim Christiaens (Time Management Company)

P A R T N E R Z Z

Producteur defilms cherche... Agences de pubDepuis février, le producteur defilms Wim Symoens commercialisesa nouvelle technologie ClickableVideo. «Cette technologie permetde cliquer sur une vidéo en ligneafin d’ajouter ainsi n’importe quelcall-to-action. Le spectateur peutchoisir ce sur quoi il souhaite ensavoir plus ou quelle partie d’unevidéo il veut d’abord visionner.»Pour le développement deClickable Video, W. Symoens re-cherche notamment des agencespublicitaires (numériques) capa-bles d’intégrer la technique dansdes campagnes de communicationpour leurs clients. [email protected]

Les mentionslégales obligatoiressur les documentsd’entreprise

Tous les actes, factures, publicités,communications, correspondances,commandes, sites web et tous lesautres documents, sous forme élec-tronique ou non, provenant d’uneSPRL, SCRL et SCRI, SA, SCA, GIEet de sociétés (coopératives) euro-péennes doivent mentionner auminimum les données suivantes :

- le nom (statutaire) de la société ;- la forme juridique de la société ;- le siège de la société ;- le numéro d’entreprise ;- la formule «registre des per-

sonnes morales» ou l’abréviation«RPM» suivie de la mention dusiège du tribunal de commerce dela juridiction où l’entreprise a sonsiège et du numéro d’entreprise ;

- le cas échéant, le fait que lasociété est en liquidation.

Les éléments susmentionnés sontsurtout oubliés dans les e-mails, lesfax et sur les sites web des entre-prises. Les sanctions pour l’absence

de mention de ces données ne sont pourtant pas négligeables.Tout qui collabore à un acte ou un site web qui ne répond pas à cesprescriptions peut être tenu person-nellement responsable pour lesengagements pris par la sociétédans ce cadre. Le numéro d’entre-prise doit également être clairementapposé sur les bâtiments, étals etvéhicules utilisés pour l’exercice de l’activité.Tous les documents — e-mails etautres — doivent aussi mentionnerle numéro d’au moins un comptebancaire de l’entreprise auprès d’unétablissement de crédit établi enBelgique. Des amendes sont prévuesen cas de non-mention du numérod’entreprise et du numéro decompte en banque.Chaque entreprise a dès lors toutintérêt à contrôler régulièrementses moyens de communication afin de s’assurer que toutes les mentions légales obligatoires y sontreprises. z

Il apparaît trop souvent encore que des sociétés ne sont pas enordre au niveau des mentions légales obligatoires devant figurersur les documents d’entreprise. Vous trouverez ci-dessous unaperçu de ces mentions obligatoires au regard de la législationsur les sociétés et de la loi BCE.

entreprises utilisent le logicielSAP All-in-One dans le monde,selon Gartner.21.70086

J U R I D I Q U E Roeland Moeyersons, partner chez van Cutsem Wittamer

pour cent des entreprises belges s’attendent àune pénurie de cadres moyens et inférieurs,comme le révèle une enquête du CRF Institute.

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