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«««« Mieux connaître Mieux connaître Mieux connaître Mieux connaître
notre territoirenotre territoirenotre territoirenotre territoire »»»»
Foyers Ruraux du Foyers Ruraux du Foyers Ruraux du Charolais BrionnaisCharolais BrionnaisCharolais Brionnais
FédérationDépartementale
desFoyersRuraux
FDFR71
Hameaudel’EauVive71960LaRocheVineuseTel.0385366206Fax0385377834
www.fdfr71.org
DavidHUYGHE-FermedesBruyeresaVitry-en-Charolais
CharlotteMOON-Boulangerie « Les trois petits pains » a StJuliendeJonzy
CélineCROLA-«Bougresd’anes»aMelay
Georges SILVAet Franz SPATH -Centre d’art contemporainFrankPopperaMarcigny
Bernard GINISTY - Philosophe de formation, il a etudie plusparticulierementlapenseedeGastonBergeretlaprospective.Ilaexercedurantdenombreusesanneesdesresponsabilitesnationalesdanslaformationdestravailleurssociaux.
LLeesintsinteervrveenantsnants
««OsOseerlrleemilimilieeururalurural»»InitiativInitiativeess,choixd,choixdeeviviee,témoignag,témoignageess
Ilsontchoisidevivreetdetravaillerenmilieurural:• Installationenagriculturebiologiqueetchambred’hotes
• Ouvertured'uneboulangeriebio(painaulevainfaitalamainetcuitaufourabois)
• Circuitstouristiquesavecdesanes• Creationd'uncentred'artcontemporain
ConnaîtrConnaître e sonpayssonpays
pourl’pourl’eexprimxprimeerreetltlee
dévdéveelopploppeerr
LesFoyersRurauxsontdesasso-ciations d’EA ducation Populairequi œuvrent pour l’animationlocale et le developpement duterritoirerural.Aujourd’hui, les Foyers Rurauxdu Charolais Brionnais ont lavolonte de s’inscrire dans unedemarche proche de celle desUniversitesRurales,baseesurunprincipe d’Education Populaire,par la mise en place deconferences-debats liees a l’es-pacerural.Ils souhaitent ainsi creer desespaces de rencontres etd’echanges entre les differentsacteursduterritoire.L’objectifestdepermettreacha-cundemieuxconnaıtresonterri-toire pour avoir les moyensd’agir ensemble sur son milieudevie.
Les Universités rurales rassem-
blent des hommes et des femmes
concernés par le devenir de leur
territoire et engagés dans un pro-
jet de société pour le monde rural.
Les actes de Les actes de Les actes de Les actes de l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais
Mars 2012Mars 2012Mars 2012Mars 2012
Ils ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu rural
2
CharlotteMOON,CharlotteMOON,CharlotteMOON,
boulangèreàSaintboulangèreàSaintboulangèreàSaint---JulienJulienJulien---dedede---JonzyJonzyJonzy
Jusqu’en 2007, Charlotte et Ben, d’origine anglaise,
vivaient a Londres avec leurs enfants. Charlotte
etaient enseignante et Ben projetait de preparer
en France un diplome de « Master specialite multi-
media » a l’Universite.
La famille s’installe dans une maison « pretee »
pour un an dans le Beaujolais. Pendant cette an-
nee, le couple decouvre le metier de boulanger
aupres d’amis exerçant cette profession.
Ben abandonne sa formation universitaire pour
apprendre le metier de boulanger. La famille ac-
quiert une maison dans le Brionnais, a Ligny et
projette de fabriquer du pain dans la maison et de
le vendre sur les marches.
Ce projet s’afHine peu a peu : en effet, le couple
souhaite concilier une vie professionnelle en ade-
quation avec une certaine philosophie de la vie :
• Faire du pain au levain, avec de la farine bio-
logique et dans un four a bois
• Avoir une activite professionnelle et un sa-
voir-faire qui puisse se « transmettre » : du
coup, le projet de fabrication de pain « a la
maison doit etre revu.
• Retrouver le plaisir decouvert lors de l’ap-
prentissage de la fabrication du pain et par
consequent, limiter la production.
• Limiter l’investissement Hinancier et par con-
sequent, ne pas se lancer dans une boulange-
rie conventionnelle necessitant un endette-
ment important.
En 2008, le couple est installe a Ligny, les enfants
vont a l’ecole et la famille a deja construit un re-
seau relationnel important.
C’est en partie grace a ce reseau que Ben et Char-
lotte ont connaissance de la renovation du batiment
de la boulangerie par la commune de Saint- Julien-
de-Jonzy et par voie de consequence de la recherche
d’un boulanger par cette meme commune.
L’offre et la demande sont en phase et le Conseil
Municipal, debut 2008, donne son accord pour
l’installation du couple. Les locaux sont neufs, le
four a bois a ete renove et les conditions du bail
respectees, puisque le pain doit etre fabrique sur
place.
Malgre le changement de municipalite en mars
2008, le projet est maintenu et Ben et Charlotte
peuvent ouvrir la boulangerie en octobre 2008.
Aujourd’hui la situation est la suivante :
• La boulangerie a une bonne et Hidele clien-
tele qui vient de toute la region et pas exclu-
sivement de la commune.
• Proportionnellement le chiffre d’affaires est
bon et comparable a une boulangerie con-
ventionnelle.
• Le « creneau » choisi, a savoir la fabrication
de pain bio, correspond a une demande.
• La tenue du commerce sedentaire engendre
des charges (eau, electricite, assurances, etc.)
• La boulangerie ne degage pas sufHisamment
de beneHice, permettant a la famille une vie
decente.
• Le choix de Ben du petrissage « a la main »
entraine une fatigue importante et ne per-
met pas d’augmenter le nombre de fournees.
• La boulangerie « Les trois petits pains » est
une tres petite entreprise avec des charges
importantes par rapport au beneHice.
• En bio, le prix des matieres premieres reste
plus eleve qu’en boulangerie traditionnelle,
et il est difHicile de repercuter ce surplus sur
leprixdupain.
Decefaitlamargepourleboulangerest
plusfaible.
Amoyen terme, Charlotte et Ben ont decide
derepartirenAngleterre,auplustardenjuin
2013. Ils souhaitent que la boulangerie soit
repriseetsont a larecherchedeboulangers,
souhaitanttravailler«commeeux».
Sur cesquatreannees,BenetCharlottepor-
tent un regard positif, a cause desmultiples
rencontresque laboulangerie leurapermis,
du plaisir a realiser « un reve ».Mais Char-
lotte reconnaıt ne pas avoirmesure entiere-
mentcequevoulaitdire«oserleBrionnais»
etavoirsous-estimel’investissementperson-
nel important necessaire a l’exercice d’une
activiteenmilieurural,audetrimentdelavie
familiale ou de la presence aupres des en-
fants.
A partir de ces 4 dimensions, on etablit des
hypothesesdecequipeutsepasserenterme
demobilites,dedynamiqueseconomiques,de
ressources naturelles et patrimoniales et de
gouvernance.Ilenressortainsiquatrescena-
rios possibles de l’evolution des espaces ru-
rauxal’horizon2030.
3
DDDavid avid avid HUYGHEHUYGHEHUYGHE, , ,
agriculteur à Vitryagriculteur à Vitryagriculteur à Vitry---enenen---CharolaisCharolaisCharolais
Natif du nord de la France, il souhaitait reprendre la
fermed’unoncle,maiscelan’apaspuserealiserpour
des probleme familiaux. Il trouve, par l’intermediaire
de l’Association Departementale pour l’Amenagement
des Structures des Exploitations Agricoles (ADASEA),
unefermeenpolycultureelevage,enagriculturebiolo-
gique,(porcsetbovins).
Il arrive en 2004 avec sa femme qui attend un qua-
triemeenfant.Lafermefaisantaussitabled’hotes,cela
permetasonepousedetravailleraveclui.
Son installation a Vitry se fait dans de bonnes condi-
tions. Son predecesseur, ainsi que la mairie souhai-
taientvoir s’installerun jeuneet ila ete bienaccueilli
par l’ensemble des agriculteurs qui lui ont offert une
petitelaitonne(veaufemelle)poursonarrivee.
Apres sept ans d’exploitation, David est toujours con-
forte dans la conduite d’une agriculture biologique,
mais il reconnaıt que « lemilieu rural a un cout tres
cher».Celademandedesmoyensphysiquesmaisaussi
desmoyens Hinanciers. Ayant une petite structure, la
difHiculte aujourd’hui, c’est de pouvoir s’agrandir, le
foncierquiselibereetantrecupereparceuxquiontde-
jadegrandessurfacesetdesmoyensHinanciers.Acela
s’ajoute laquasi impossibilited’obtenirdespretspour
un jeune qui s’installe. Dans le debat, David souligne
l’importancedelavolontedeselusd’accompagnerune
installation.Sonepousefaitremarquerquelorsquel’on
vient d’une autre region on a tendance a plus s’impli-
quer,etl’onsesentproche,deCelineetCharlottedans
leurchoixdevie.
Ils ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu rural
4
LeCentred’ArtContemporainLeCentred’ArtContemporainLeCentred’ArtContemporain
FrankPopperàMarcignyFrankPopperàMarcignyFrankPopperàMarcigny
«Deuxétrangers»etuncentred’art contem-
poraindans«laFranceprofonde»,çan’existe
pasetpourquoipas?
Georges Silva, originaire du Portugal et Franz
Spath, ancien medecin allemand devenu artiste
peintre et sculpteur, sont tous les deux issus du
milieurural.EndebarquantdeParispourinstaller
un centre d’art contemporain a Marcigny, ils di-
sent«avoiroselemilieururalavecunefortedose
d’inconscience».
Poureux,leprojetd’uncentred’artcontemporain
a Marcigny, dans un bourg monastique, c’etait
vraiment un challenge : « nous avons ouvert le
centredansunbatimentduXIIeme siecle, sur nos
fonds propres et dieu sait que l’on n’est pas
riche».
Pourquoioserl’artcontemporain?
Parce que l’art aide àmieux vivre, parce que
l’artinterpelle.
«La culture, c’est LA chosepublique ». Pourquoi
les ruraux resteraient-ils alors a l’ecart de la cul-
ture?«L’artaideamieuxvivre.Notreconviction
etnotre interet estd’implanterde l’art enmilieu
rural et pour moi comme pour Georges, trans-
mettrel’artengeneralestnotreraisondevivre».
L’artbouscule,apporteduplaisir, inviteaunere-
miseenquestion:«Quandons’ouvreal’artcon-
temporain, on a toujours quelque chose a trebu-
cher,çaveutdireçafaitmarcher,çafaittrebucher
le cerveau, avancer, seposerdesquestions.Dans
l’artcontemporain,ilyatoujoursquelquechosea
interroger».
«Lesuccès,parcequel’artgénèredescontacts
intenses, parce que la qualité est au rendez-
vous».
En general, l’art et d’autant plus l’art contempo-
rain represente un domaine dont les ruraux ne
s’autorisentpasladecouverte.
«Onaeudesoppositionsvisavisdel’artcontem-
porain puisque c’est vu comme quelque chose
d’elitiste,reserve,presquereserveauxrois,c’etait
l’inconnu».
La mise en place d’un reseau de mediateurs et
d’un centre de formation agree a fait tomber les
barrieresetcontribueausucces.
«On forme des mediateurs pour chaque exposi-
tion,c’estadiredesgenscommevous.Etcesont
cesmediateursquiapprennentauxvisiteurs.C’est
leplus important…Onaide aenlever lapeurdes
gens.»
De plus, les deux concepteurs du projet ont tou-
jours mise sur la qualite artistique des exposi-
tions. Elle demeure essentielle, un veritable leit-
motiv,quelquechosed’intrinsequeauconcept.
«Nousavonsfaitdegrandesexpositions.Certains
disent ‘’comment se fait-il qu’il y ait de grandes
expositionscommeça?…ÇadevraitetreaParis…
pourquoi ici aMarcigny ?’’. Ce qui est important,
c’est laqualiteartistiqueexposee. Ilyaeu6000
visiteursl’anneederniere.»
Un partenariat s’est egalement construit avec les
ecoles du canton et les enfants poussent les
adultesavenir.Lesparentsdisent:«Toutelase-
maine,monenfantm’aditqu’il fallaitvenir,mais
c’estmagniHique!»
Ils ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu rural
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Resultat:
Le succes, une ambiance fantastique
et des contacts avec le public plus
intensesqu’aParis.
Le paradoxe : un succès usant et
dif@icile.
LespartenairesduCentred’ArtCon-
temporain sont le Conseil Regional,
laDRAC, les ecoles, lavilledeMarci-
gnyet lacommunautedecommunes
ainsiquedesparticuliers.
Une association a egalement ete
creee et compte actuellement 200
membres.
«Sivouscompareza1900habitants,
on peut dire qu’on a environ 10 %
des habitants qui soutiennent. Mais
nous avons aussi des oppositions
tres fortes.Celanousplaitqu’ilyait
de plus en plus de forces ensemble.
Par contre, malgre notre bonne vo-
lonte,ons’use».
L’avenir:«Regardsurl’art»…tou-
jours l’art en perspectives,
Georges et Franz nous invitent à
venirlesrejoindre.
«N’ayezpaspeurdesbizarreriesdes
artistes d’aujourd’hui, on les ex-
plique,onapprendamieuxconnaıtre
notremonde,notrevieetpeut-etrea
en tirer aussi du plaisir. L’art c’est
travaillerlacitoyennete,c’esttravail-
ler le milieu ou nous sommes, c’est
essayer de l’inclure au groupe hu-
main».
Ils ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu rural
CélineCROLAet«CélineCROLAet«CélineCROLAet«Bougresd’ânes»Bougresd’ânes»Bougresd’ânes»
CelineestoriginairedeMontceau-les-Mines.Issuedumilieuou-
vrier, elle obtient un DUT (Diplome Universitaire Technolo-
gique)dephysiquechimie.Ellepoursuitenecoledecommerce
ettravailledurant5ansentantquetechnico-commerciale.
Alasuited’unlicenciementeconomique,ellesequestionnesur
sondevenir.Sortirdusalariat?Fonderunefamilledansunen-
vironnementprivilegie?Etvivredansuneferme,unreved’en-
fantquivabientotserealiser.
Aimantfairedesrandonneesavecdesanes,elledecidedefaire
une formation de creation d’entreprise enmilieu rural et tra-
vaillechezdesaniers.En2002,elles’installedansleBrionnaisa
Melaydansunefermequesonmarienremiseenetat.Ellede-
marrel’activitedelocationd’anesdansleBrionnaisetsonmari
s’installeenagriculturebio(maraıchage).
En 2009, ils ouvrent une chambre et table d’hotes au sein du
reseau«Accueilpaysan».
Desormais leursouhaitestdefonctionnerenreseau,d’amener
les gens a randonner avec des anes pendant plusieurs jours.
Grace au bouche a oreille, ils creent un reseau d’hebergement
aveclapossibilited’accueillirlesanes.En2011,leuractivitege-
nere650nuitees.
Le developpement de leurs activites est limite par le foncier :
Quatre hectares pour 18 anes et du maraıchage, c’est insufHi-
sant. Ils ontpeu d’espoir de s’agrandir car en 10 ans ils n’ont
trouvealouerqu’unhectareetdemi.
Ceblocageduaufoncierlesemmeneas’orienterversuneacti-
vitetouristiquesurlebassindelaLoire.Ilscreentl’association
«LaLoireavecunane»etl’objectifestderealiserunsentierde
randonneeavecunaneenborddeLoire.
6
Philosophe de formation, Bernard Ginisty a ete
amene a avoir des responsabilites tres diverses
dans le secteur social au cours de sa vie profes-
sionnelle : directeur d’une ecole de travailleurs
sociaux,puisresponsableauniveaunational,ges-
tionnaire d’organismes de formation, collecteur
aupresdesentreprisespourHinancerlaformation
continue, cofondateur de l’association ATTAC
(Association pour la Taxation des Transactions
Hinancieresetpourl’actioncitoyenne.)
SareHlexionphilosophiqueserefereacelledeGas-
ton Berger, philosophe et universitaire, qui a
beaucouptravaillesurlaprospective.GastonBer-
geracreelesINSA(InstitutNationaldesSciences
Appliquees),institutsformantdesingenieurscon-
juguantuneformationtechniqueavecuneouver-
turesurlesproblemesculturelsetsociaux.Ilaou-
vertegalementuncentred’etudesprospectives.
Qu’est-ce que la prospective ?
Selon Bernard Ginisty, c’est poser des choix dans
l’avenirquivontmodifier lepresent. A l’oppose la
previsionestuneextrapolationdupresentdans le
futur.Enquelquesorte,c’estseposerdesquestions
quenousn’avonspasl’habitudedenousposer.
Cesoir,nousallonsvoircommentdesgensquiont
ose et risque quelque chose ont aussi modiHie,
sansenavoirconscienceaudepart, leur façonde
comprendrelemonde.
Après les témoignages, Bernard Ginisty pro-
pose quelques pistes de ré@lexion.
Lesintervenantsontremisencauselaseparation
habituelle entre vie privee et vieprofessionnelle.
Chacuna lie evolutionprofessionnelleet vieper-
sonnelle.Ilssesontlances,ontosesansetreobse-
desparleprincipedeprecaution.Tous,etafortio-
ri ceux venant d’autres pays, ont ose et risque
quelquechoseendehorsdechezeux.
Ils nous ont dit que leur projet peut evoluer, ce
sontdesnomadesetnondessedentaires.Ilssont
enpermanencedevantdes choix a faire, sacriHier
des choses et decider que cela vaut plus que le
reste.
Cesontdesinnovateursdansl’artvivreetdetra-
vailler, desmediateurs qui peuvent nous aider a
vivrecetempsdecrise.
Regard de Bernard GinistyRegard de Bernard GinistyRegard de Bernard Ginisty
7
Photo : F. Croze
Un paradoxe de la soiree : les « parisiens » qui
sontvenusvivredans lesvillages,nousontparle
d’unereellesolidaritedevoisinageetd’unsensde
l’accueil.Maisquandonaabordeledomainepro-
fessionnel, les difHicultes sont apparues.Meme si
le proHit maximum n’est pas une priorite, il faut
pouvoirvivredecemment!
Il est vrai que les temoignages concernaient des
projets plus alternatifs, mais representatifs de
nouvelles tendances possibles pour lemonde ru-
ral,cequinefacilitepasleschoses:pourdesacti-
vitesnouvelles, ilyaforcementunephasedede-
marragequinecorrespondpasauxespoirsdede-
part.
Pourrelativisercettedeception,ilfautsavoiraussi
que pres d’un tiers des entreprises artisanales
« classiques » (batiment, restauration, services,
etc.) ont arrete leur activite avant trois annees.
L’exempledeDavidHuyghe, lui,sesitueentreles
deux : localement, beaucoup de chaleur et d’en-
traide,maisblocagepouraugmenterlasurfacede
sonexploitation.
D’aprescestemoignages,lemoteurprincipalestla
passion, qui permet de demarrer. D’autres ele-
ments favorables ont ete cites, comme la forma-
tion,l’environnementfamilial.
Mais, sauf pour la SCOPProd’inov (voir encadre)
deMarcigny,ilsemblequ’ilaitmanqueunaccom-
pagnement techniqueet economiqueefHicace,qui
permettedebienajusterlesobjectifsetdemettre
enevidencedespointsdeblocage.
Dansunprojetdedynamisationrurale,lamiseen
relationdes«porteursdeprojets»avecd’autres
personnes, peut s’envisager de diverses façons,
complementaires:
• Le echanges avec d’autres porteurs de pro-
jetscreentunreseaupouvantdejaapporter
desidees.
• L’accompagnement local par des personnes
ayant la competence professionnelle, le re-
cul, et surtout la capacite d’ecoute pourrait
etre une reponse, et un appui certain. « On
nepensepeut-etrepas,quandons’installe,a
venirvoirlemaireoulePresidentdelacom-
munaute de communes,mais peut-etre fau-
drait-iltravaillerla-dessus.
• Sansoublierl’accompagnementpossibledes
organismes consulaires, mais qui n’ont pas
toujoursletempsdes’occuperdeprojetsun
peuparticuliers.
Prendrelerisqued’aiderceuxquirisquent!Notre
role n’est-il pas d’aider ces defricheurs, qui se
prennentparlamain,etqui«osent»?
Cesechangesetcetaccompagnementdeveloppent
une dynamique pour les porteurs de projets
commepourlemonderural.
"Prod'Inovest une Societe Cooperative creeepar des salaries a la fermeture de leur entre-
prise.
Le soirde la conference, a caused'un surcroıt
detravail,ilsn'ontpaspuselibererpourparler
de leur experience. Mais leur demarche a ete
presenteeparun eludeMarcigny,quiabeau-
coup insiste sur tout l'accompagnement de ce
projet,auplanjuridiqueeteconomique.
Laencore,ilfallait"oser".
Petite synthèse et pistes possiblesPetite synthèse et pistes possiblesPetite synthèse et pistes possibles
8
Sivoussouhaitezparticiperaux
travauxderé@lexiondel’UniversitéRuraleenCharolaisBrionnais
ou,sivoussouhaitezqu’une
thématique,quiconcernenotreterritoire,soitabordée,
vouspouveznousécrire:
Federation Departementale des
Foyers Ruraux de Saone-et-Loire
FRGS Charolais Brionnais
Hameau de l’Eau Vive
71960 La Roche Vineuse
jean-marie.sanchez
@mouvement-rural.fr
LeComitédepilotagede
l’UniversitéRuraledeCharolaisBrionnaisestconstituéde:
Guy Beauchamp,
Hubert Cateland,
Françoise Chalayer,
Joelle Courot,
Henri Desbois,
Chantal Desnoyer,
Roland Julien,
Francette Larue
La coordination est assuree par
Jean-Marie Sanchez
Les actes realises par le Foyer Rural
Grand Secteur Charollais-Brionnais reprennent les reflexions et
interventions de la soiree thematique. Ils sont construits a partir
des enregistrements de radio Cactus.
Ils sont diffuses a l’ensemble des participants et acteurs du
Brionnais, et disponibles sur demande par courrier ou par mail
(contact : [email protected]) aupres de la
Federation Departementale des Foyers Ruraux de Saone et Loire.
• « La place des chemins dans l’espace rural » (novembre
2009,SemurenBrionnais)
• « Laplacedesagriculteursdansl’espacerural»(avril2010,
SaintJuliendeJonzy)
• «Laréformedescollectivitésterritoriales»(janvier2010,
Iguerande)
• «Oùhabiterdemainenmilieurural»(octobre2011,Melay) • «Oserlemilieurural»(mars2012,Marcigny) • «Désertificationmédicale:rumeurouréalité?»(novembre2012,StMauriceleschateauneufs) (*)
(*)Lesactesconcernant ladésertificationmédicaleserontdisponiblesaupremiertrimestre 2013. Ces actes sont disponibles sur demande à la FédérationDépartementaledesFoyersRuraux
A travers nos sessions Universite
Rurale « mieux connaître notre
territoire»:
• Quels sont les chemins de la connaissance que l’on peut
developper pour le Charolais - Brionnais ?
• Comment notre societe s’empare-t-elle des problemes
ruraux ?
• Apprendre ensemble, apprendre des autres, etre
attentifs aux autres, partir avec de nouvelles questions,
des moyens et des outils a mettre en place.
Université Rurale Université Rurale Université Rurale Université Rurale en Brionnaisen Brionnaisen Brionnaisen Brionnais
Les actes de Les actes de Les actes de Les actes de l’Université Ruralel’Université Ruralel’Université Ruralel’Université Rurale