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E MONDE DU TRAVAIL dans une - documents.worldbank.orgdocuments.worldbank.org/curated/en/...Lillustration de la couverture represeme un tableau de Jacob Lawrence intirule Eight Builders

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Rapport sur Ie developpement dans Ie monde 1995

E MONDE DU TRAVAIL dans une

ECONOMIE SANS FRONTIERES

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Rapport sur Ie developpement dans Ie monde 1995

E MONDE DU TRAVAIL

dans une ECONOMIE

SANS FRONTIERES

BANQUE MONDIALE

WASHINGTON

@ 1995 Banque internationale pour la reconstruction et Ie developpement/ BANQUE MONDIALE

1818 H Street, N.W, Washington, D.C. 20433, Etats-Unis d'Amerique

Fait aux Etats-Unis d'Amerique Premier tirage : juin 1995 Tous droits reserves

Lillustration de la couverture represeme un tableau de Jacob Lawrence intirule Eight Builders (1982), reproduit avec I'aimable permission de I' artiste et de la Gallerie Francine Seders. L original fair partie de la Seatrle City Light Portable Works Collection qu'administre la Seattle Arts Com­mission. La photographie est de Steve Young.

Le present resume est extrait du Rapport sur Ie develnppement dans Ie monde 1995, publie par la Banque mondiale. Ce Rapport est une etude des services de la Banque mondiale et les opinions qui y som exprimees ne refletent pas necessairement celles de ses Administrateurs ou des gouvernemems qu'i1s representent. La Banque mondiale ne garantit pas I' exactitude des donnees figurant dans la presente publication et n' accepte aucune responsabilite quam aux consequences de leur utilisation.

ISBN 0-8213-2901-4

Imprime sur du papier recycle conforme aux normes des Etats-Unis (American Standard for Permanence of Paper for Printed Library Material, Z39.48-1984)

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Definitions et notes sur les donnees

Sommaire

ImFJduction : Un monde au travail

Premiere pttrtie QueUes strategies de developpement sont bonnes pour les travaiUeurs?

2 Croi,sance economique et remuneration du travail 3 Les menages, la croissance et l'emploi 4 L'action des pouvoirs publics et la physionomie de la demande de main-d'oeuvre 5 Former des competences pour Ie developpement 6 Les marches, la main-d'oeuvre et les inegalites

Deuxieme partie L'integration internationale des economies : chance ou menace pour les travaiLlleurs?

7 La n:ondialisation du marche du travail 8 Une division internationale du travail en pleine mutation 9 La n:obilite des capitaux : un bien ou un mal?

10 Les migrations internationales

Troisieme partie QueUes formes doit prendre fintervention de fEtat sur Ie marche du travail? 11 Politlques publiques et normes de travail

12 Le r61e des syndicats 13 Parer it l'insecurite du revenu 14 L'Etat comme employeur

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Quatrieme partie En quoi les gouvernants peuvent-ils, par leur choix, aider les travailleurs en periode de profonde mutation? 15 Les differents types de reforme 16 Des gagnants et des perdants 17 Restructuration de l' emploi

Cinquieme partie Quel XXIe siecle pour les travailleurs? 18 Les choix des gouvernants et l' avenir des travailleurs

Notice bibliographique

Annexe : Statistiques internationales du travail

Indicateurs du developpement dans Ie monde

D [JONG EST UN PAYSAN VIETlvAMIEN QUI lRA­

vai/le dur pour nourrir sa fomitle. It gagne /'equivalent de dix dollars par semaine pour 38 heures de travail dans les rizieres, mais it ne travaille It temps complet que six mois de

tan nee - et /1 gague tres peu en periode creuse. Sa femme et ses quatre enfonts travai!lent avec lui dans les champs, mais la fomille ne peut 5e permettre den voyer a /'ecole que les deux plus jeunes. La fille de 11 ans reste it la maison pour aider aux soins du menage. tandis que Ie g{lr~on de 13 ans tient un petit commerce de rue dans la ville voisine. A to us points de vue. la fomille de Duong vit dans la pauvrete. C?UX qui, comme Duong, cultivent des exploitations fomiliales dam des pays a revenu foible ou intermediaire represen­tent environ 40 % de la population active du monde. · ..

Hoa est une jeune Vietnamienne de Ho Chi Minh Ville qui, pour la premihe flis de sa vie, connait une relative aisance : elle travaille dans une il brique de vetements - creee en association avec une societ,; ftanf.tise - qui lui paie /'equivalent de 30 dollars pour une semaine de 48 heures. Elle doit en outre consacrer beau­coup d'heures /, ses trois enfonts; son mari est gardien d'immeuble. La fomille de Hoa travaille dur, comme on Ie voit, mais elle vit mille fois miel,'x que celle de Duong et joutt dun niveau de vie relativement ei.?ve pour Ie Viet Nam. Tout porte It eroire que Hoa et ses enfonts continueront It jouir dun niveau de vie infiniment superieur a celui qu'ont connu ses parents. Les employes salaries qui, comme Hoa, travaillent dans Ie secteur flrmel des pays a revenu foible au intermediaire. representent environ 20 % de la population active du monde. · ..

Frllnfoise e .. t une immigrante dorigine vietnamienne installie en Frallce. Elt.· doit travailler de longues heures comme serveuse pour arriver a joindre les deux bouts. Apre! impots et avec ses pourboires, ell.? gagne !equivalent de 220 dollars par semaine pour 50 heure: de t"lVail Pour la France. elle est pauvre. Sur Ie plan juridique Fran.;oise est une travailleuse occasionnelle et na done aucune seturite de l'emploi. mais elle IIi! beaucoup mieux en France quelle 'Ie {'auralt foit au Viet Nam. Elle gagne pres de huit flis plus que ce que gagne Hoa a Ho Chi Minh Ville. Ceux qui. comme Fr. Infoist. travaillent tlans Ie secteur des services dans les pays a revenu elev,; representent environ 9 % de la population active du mont/e. · ..

Jeall-Paul e't un Franfais de 50 ans dont les perspectives dem­ploj paraissent sombres. II a travai"! pendant dix ans dans une fobrique de vet.'ments de Toulouse pour un salaire qui correspond It 400 dollars par semaine - soit 12 flls ce que gagne un salarie mQyen de l'industrie du vetement au Viet Nam. Mais it va, dans un mois, perdre son emploi lorsque tusine ou il travaille va fermer ses portes. Les ailocations de chomage qu'il percevra amortiront un peu Ie choc, mais il a peu de chances de retrouver un emploi amsi bien rbnunere que celui qu'il aura perdu. Les Franfais de fage tie Jean-Pilul qui perdenr kur emploi risquent fort de demeurer sans

travail pendant plus d'un an; aussi Jean-Paul encourage-t-il son fils It travailler dur a /'ecole afin de pouvoir aller a l'universite et devenir un jour programmeur. Ceux qui, comme Jean-Paul exer­cent une activite industrie!le dans les pays a revenu eleve represen­tent tout juste 4 % de la population active du monde.

••• Ces quatre families - deux vietnamiennes et deux

frans;aises - ont des niveaux de vie et des perspectives d'avenir tres differents. Les perspectives d'emploi et de salaire a Toulouse et a Ho Chi Minh Ville sont aux antipodes les unes par rapport aux autres, meme lorsque les revenus sont exprimes. comme ici, en termes de pouvoir d'achat. II est clair que, si faible qu'il soit, Ie salaire de Frans;oise, qui est un salaire de pauvre, permettrait a Hoa de vivre mille fois mieux. Et une grande partie de la population active du monde tra­vaille, com me Duong, en dehors du secteur salarie, dans des exploitations familiales ainsi que dans Ie secteur informel, ou ils gagnent en general encore moins (En cadre l). Mais les vies des travailleurs urbains des differentes parties du monde sont de plus en plus interconnectees. Le consommateur franc,:ais achete Ie produit du travail de Hoa; Jean-Paul croit que ce sont des gens comme Hoa qui, avec leurs bas salaires, lui prennent son emploi; et des travailleurs immigres comme Franc,:oise se sentent vises par Ia colere de gens comme Jean­Paul. Pendant ce temps, Duong s' escrime a economiser pour que ses enfants puissent aller a I' ecole et quitter ensuire la campagne pour la ville, ou des sodetes etrangeres proposent des emplois nouveaux et mieux remuneres.

Nous vivons a une epoque proprement revolutionnaire pour l' economic mondiale. Ladoption, dans beaucoup d' eco­nomies en developpement et d' economies en rupture avec Je centralisme economique, d'un type de dcveioppement media­rise par Ie marchi', l'ouverture des marches internationaux et la fidlite de plus en plus grande avec laquelle se fait la circulation des marchandises, des capitaux et des idees dans Ie monde sont en train de creer, pour des milliards d'etres humains, une con­joncture grosse de risques, certes, mais aussi d'opportunites. En 1978, un tiers environ de la population active du monde vivait dans des pays a economie planifiee. Un autre tiers au moins vivait dans des pays faiblement rattaches aux interac­tions internationales par suite de barrieres protectrices mises au commerce et aux investissements. Si les ten dances actuelles se maintiennent, il pourrait ne pas y avoir, d'ici I'an 2000, 10 % de travailleurs it vivre dans des pays largement coupes des marches mondiaux.

Mais des changements rapides ne sont jamais fadles. A mesure que les progres de la technologie, avec I'elargissement du champ des interactions internationales qu'ils entrainent, et l'affaiblissement des structures sod ales de type traditionnel semblent faire peser une menace sur les emplois, sur les salaires et sur I' aide aux personnes agees, des peurs d'insecurite crois­sante se font jour dans les pays riches aussi bien que dans les pays pauvres. Et on ne pent pas dire que la croissance

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economique et l'integration de plus en plus grande des economies aient resolu Ie probleme de la pauvrete et du denue­mem dans Ie monde. En fait, Ie nombre de pauvres pourrait encore augmemer si, comme on Ie prevo it, Ia population active du monde passe de 2,5 milliards it 3,7 milliards d'ici 30 ans. La grande majorite du milliard environ d'individus qui vivent avec 1 dollar par jour, ou moins, ne disposent pour tout moyen de subsistance, comme Duong et sa famille, que du produit derisoirement maigre de leur travail. Dans beaucoup de pays, Ies travailleurs ne sont pas represemes aupres des em­p[oyeurs et travaillent dans des conditions malsaines, dan­gereuses ou humiliantes. Enlin, Ie monde compte environ 120 millions de chOmeurs, er encore cela ne comprend pas les mil­lions de ccux qui om perdu tout espoir de trouver du travail.

Et pourtant, les craintes que suscitent pour I'emploi Ie developpemem des echanges et des investissements interna­tionaux ainsi que Ie desengagement des Etats sonr, pour ['essenriel, sans fondement. Dans bon nombre de pays, sunour dans ceux qui om embrasse ces rendances mondiales en jouanr

it fond [a carte des marches internationaux et en evitam toute intervention excessive de [,Etat, les travailleurs vive:'lt beau­coup mieux. Si la population active du monde a double au cours des 30 dernieres annees, [a productivite du travailleur median en a fait autant.

Le Rapport condut qu'il est possible de s' attaquer efficace­mem - et de reduire, ce faisant, la pauvrete et les inegalites entre regions - aux problemes que posent it de nombreux tra­vailleurs la faiblesse des revenus, la mauvaise qualite des condi­tions de travail et l'insecurite. Mais il faudra pour ceLt que les pays pratiquem une politique bien orientee et que I'environ­nemenr international y soit favorable, ce qui veut dire que les gouvernemenrs devront :

• poursuivre des modes de croissance par Ie marche de nature it generer une augmentation rapide de la demande de main­d'oeuvre. un renforcement des qualifications profession­nelles de la population active et une augmentation de la productivite;

• tirer parti des nouvelles possibilites qui s' offrent a eux sur Ie plan intertJational en ouvrant leurs fi-ontieres au commerce et au capital mais en prenant soin de gerer les perturba­tions dam s'accompagnent parfois les changements de decor sur h scene internationale;

• meme sur pied, pour leur politique du travail, un cadre qui soit complemclltaire des marches du travail informel et rural, qui lacilitt' les negociations collectives dans Ie secteur fotmel, qui assure Ia protection de ceux qui sont vul­nerables et qui e\ ite de favoriser les travailleufs de condition reiativemeIH aisee;

• s'i1 s' agit de pays en transition vers une forme de developpe­ment plus conforme aux lois du marche et plus a l'economie mondiale, s' eHorcer de faire en sone que la tran­sition soit aussi rap ide que possible sans que Ie monde du travail en soJuifre a I'exces ou en permanence.

Les strategies de developpement et les travailleurs

Dans Ie secteur manllJactlirier d'un groupe di>conomieJ d'Asie de tEst a vocation exportatrice, les salaires ont augmente de 170 % en !laleur reeile enm, 1970 et 1990, et i'emploi de 400 %. En [nde, les salaires agricoles ont augmente de 70 %. Mais, dans ie meme temps, l~s salaires industriels n'augmentaient que de 12 % dans un groupe de P,tys d'Arnerique latine et ils chutaient merne dans un grana nombre de pays d'Afrique subsaharienne.

La croissance economique est bonne pour les travailleurs. C' est la une verite qui se verine depuis longtemps pour ceux des pays qui sOnt maintenant les pays riches du monde et qui se verifie de maniere spectaculaire, depuis q uelq ues decennies, pour les nouvelles economies industrielles (NEl) d'Asie de l'Est. La croissance a fait reculer la pauvrete grace a la creation d' emplois, a I' accroissement de la productivite du travail et a la montee des salaires reds (Figure 1). Elle tend aussi a reduire les inegalites, y compris entre hommes et femmes. Les pays a revenu faible ou intermediaire d'aujourd'hui n'ont pas lieu de craindre que la croissance en vienne a pronter surtout au capi­tal, qu'elle cree peu d'emplois et quelle ne fasse pas monter les salaires. Les travailleurs du Viet Nam sont maintenant parmi les plus pauvres du monde. Si leur pays suit la voie tracee par ceux d'Asie de rEst qui ont reussi, Ie revenu de leur travail pourrait bien doubler d'ici une dizaine d' annees.

1I n'y a rien de mieux pour la croissance et i'amelioration du niveau de vie des travailleurs qu' un developpement par Ie march': qui encourage Ies emreprises ct les travailleurs a inves­tir en capital physique, en techniques nouvelles et en forma­tion professionnelle. Les tenratives des pays qui avaient pense pouvoir aider les travailleurs par une politique d'investissement qui favorisait l'industrie aux depens de I' agriculture, en pro­tegeant de la concurrence internationale les emplois d'un pedt nombre de travailJeurs favorises du secteur indus triel , en decretant les augmentations de salaires ou en creant des

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emplois superflus dans Ie secteur public, ont fini par echouer - aussi bien en Amerique latine que dans I'ex-Union sovie­tique ou ailleurs. II n' est pas, pour la population active de rout pays, de plus grand besoin que ce1ui de voir augmenter la de­mande de ses services, accompagnee d'un gros effort d'in­vesrissement en education, en formation, en routes er en ma­chines. Cene politique n'a jamais mieux reussi que la ou, comme en Asie de l'Est, les gouvernements om exploirc les possibilites offertes par les marches internacionaux en parti-culier pour ecouler une production en expansion et forte-ment sourenu l'exploitation agricole de type familial. Dans ces economies, Ie secteur public a contribue au bon fonction­nement des marches en creant un environnement macro­economique stable pour I' epargne et l'investissement et en sou­tenant l'expansion de l'infrastructure economique et des services soclaux.

linvestissement dans la formation professionnelle, dans la sante et dans I' etat nurritionnel des travailleurs est determinant pour Ie bien-ecre de ceux-ci ainsi que pour Ie sucd:s eco­nomique. Mais l'investissement educatif n'a pas empeche les

mauvais resultats pour certains pays. l:investissement que ce soit en capital physique ou en capital humain - ne garantit pas la croissance (Figure 2). us economies en transition d'Europe et d'Asie centrale representent un cas extreme d'investissement eleve qui a d' abord conduit a la stagnation et, en fm de compte, a I'effondrement des revenus du travail.

Une croissance par Ie marche forte consommauice de main-d'oeuvre a generalement aussi pour effet de reduire les inegalites - a I'interieur des pays et entre regions - mais iI faut pour cela que les gouvernements investissent beaucoup dans la formarion ainsi que dans la mise en place des a,:tifs qui permettront aux gens de meme a profit Ie savoir-faire qu'i1s auront acquis. II est vrai que les pays a economie planiJ1ee sont parvenus a des degres eIeves d'egalite et qu'on y discerne main­tenant un commencement d'inegalite. Mais la strat~gie des pays d'A~ie de rEst - qui crait de promouvoir l'exploitation agricole de type familial, d'eviter Ie dualisme des marches du travail et d' encourager par I' exportation une croissance vigoureuse de l'emploi dans Ie secteur forme! a petmis de realiser une croissance rap ide avec recul de la pauvrete et reduction des inegalites. En revanche, la pluparr des pays d'Amerique latine ont longremps connu - et la plupart con­naissent encore de grandes inegalites de repartirion des revenus, avec forte concentration des exploitations agricoles aux mains du petit nombre et des modes de croissance defa­vorables 11 la main-d'oeuvre.

us inegalites entre hommes et femmes, emre groupes eth­niques et entre regions geographiques sont particulierement ten aces. Alors qu' elles rravaillent souvent davantage, les femmes som moins bien payees que les hommes - parce que Ie travail du menage les requiert davantage, qu' elles om moins d'instruc­cion ou que les emplois re\ativemem bien remunere~ ne leur sont pas aussi aisement accessibles. En Inde, les " intouchables »

n'ont acces qu'a des emplois faiblement remuneres. Des regions pauvres, comme l'Etat de Chiapas au Mexique, demeurent en general relativement pauvres meme lorsque l'ensemble de I' economie se developpe. Le deve!oppement profite a certaines de ces categories de population (il est notable, en particulier, que les differentiels de salaires entre hommes et femmes dimi­nuent generaiement), mais it y a des laisses-pour-compte. Aider ceux-ci est un des problemes les plus ardus que les pouvoirs publics, aussi bien des pays pauvres que des pays riches, aient a resoudre. D'un point de vue strictement economique, c'est peut-etre prendre un risque mal caicuie, parce que beaucoup som viellX, socialement mal adaptes au travail ou bloques dans des regions economiquement sous-devdoppees, mais leur erat de grande pauvrere et un souci de cohesion sociale comman­dem aux pouvoirs publics de ne pas les oublier. Plus longremps les gens demeurent dans un etat d'arrieration economique, plus il devient ensuite difficile de rompre des cycles de transferrs intergenerationnels de pauvrete.

I!emploi ella mondialisation des economies La part des produits manufactures dans les exportations des pays en developpement est passee de 20 a 60 % entre 1960 et 1990. Les pays a revenu faible ou intermtdiaire representent deja pres de 80 % de fa main-d'oeuvre industrielle du monde.

Les fllLX inrernationalLX de biens, de services, de capitalLX et de personnes ouvrent des perspectives nouvelles a la plupart des travailleurs. La OU iI y a eu essor des exportations, les salaires ont, eux aussi, augmente rapidement - augmentation qui a ete en moyenne de 3 % par an (Figure 3). rinvestisse­ment direct etranger, qui represente maintenant 30 % des fllLX de capitalLX en direction des economies a revenu faible ou in­termediaire, ,;st en train de creer beaucoup d'emplois nou­vealLX ; GO % de la croissance mondiale du budget des salaires des societes rrultinationales a eu lieu dans ces pays entre 1985 et 1992, Les migrations internationales, si elles n' ont pas eu jusqu'a prese1t la meme force, comme facteurs de change­ment, que Ie, ech<mges ou l'investissement, se sont quand meme generalement traduites par des gains de revenu pour ceux qui partent, par des envois de fonds plus eleves a ceux qui restem et par une production accrue de biens et de services dans les pays d' accueiL

I.:ouverture de I'economie aux echanges internationaux a ete tres largement favorable a de nombreux travailleurs, en par­ticulier dans les exploitations agricoles, les usines et les secteurs des services d'Asie. Mais certains ont maintenant I'impression d'etre plus exposes a I'instabilite de la conjoncture interna­tionale; d'autres surtout en Afrique subsaharienne de­meurent largrment deconnectes des possibilites offertes par Ie marche intenational. Et, dans les pays industriels, une mi­norite peu ll( mbreuse, mais qui sait se faire entendre, a peur que l'mtrodu:tion de nouvelles techniques, la croissance des echanges internationaux et les mouvements de capitaux et de personnes dt' part et d'autre des frontieres nationales leur soient prejudiciables,

II ne fait pas de doute que les evolutions en cours feront souffrir certains travailleurs s'ils demeurent dans des secteurs d'activite en perte de vitesse et s'ils manquent de ressort pour en changer. l'vfais les imernationaux, !'immigration et les flux de capitaux n'emrent que pour une petite part dans Ie probleme que connaissent, en France, les rravailleurs qui ont perdu leur emploi ou, aux Etats-Unis, les ouvriers non quali­fies qni voiem leurs salaires baisser depuis des decennies, alors meme que cellX des diplomes d'universite ne cessent de mon­ter. Et surtom, ce n'est pas en restreignant les mouvements de marchandises ou de capitaux que ['on resoudra ce probleme ; mieux vaut, que! que soit Ie pays, s'employer it renforcer Ie capital de competences techniques de la population ou aider celle-ci a s'ori?nter vers de nouveaux emplois, rout en demeu­rant en prise ,ur I'economie mondiale. us migrations interna­tionales, par contrc, subissem toujours un certain controle. Dans la mesure OU il vise a reduire les risques de situation con­flictudle rout en preservant les droits fondamentaux des mi­grants, ce controle peut en fait contribuer a reguler Ie phenomene des migrations internationales.

Quoi qu'i: en soit, rout ce que peuvent fillre cettains gouvernements pour tenter d'en contenir les mouvements, Ie capital circule maintenant de plus en plus vite de part et d'autre des frontieres. Mais, loin de condamner les gouverne­ments a ['impuissance, c'est la un phenomene qui a pour eEfet de renforcer l'impact de la politique des pays sur la situation du monde dn trav,!il, tecompensant largement la politique suivie quand elle est bonne, mais la sanctionnant duremem

quand elle ne ['est pas. I.:acceleration et I'elargissement des flux de capitaux ainsi que l'ouverture croissante des economies aux echanges rendent l' action des pouvoirs publics encore plus im­portante pour les travailleurs. Le succes engendre Ie succes, parce que de bonnes politiques macroeconomiques et strue­turelles permettent d' attirer ou de conserver les capitaux et de realiser les gains de productivite necessaires pour creer des emplois competitifs de mieux en mieux payes. Mais, quand une politique echoue, les invcstissements de portefeuille et l'epargne locale vont se placer ailleurs. et Ie monde du travail en subit les consequences,

Politique du travail Quatre-vingt-dix pour cent des pays en diveloppement ant un sys­teme quefconque de securite sociale, mats if ne sapplique, d4ns Ie meilleur des cas, quaux travailleurs du secteur formel, qui ne representent que 15 % de la main-d'oeuvre d4ns les pays it jaible revenu et 45 % d4ns les pays it revenu intermediaire.

Dans les pays a revenu faible ou intermediaire, la politique du travail n'a aucun dIet sur la majorite des travailleurs qui, comme Duong au Viet Nam, travaillent dans Ie secteur rural ou Ie secteur urbain informel. Ce sont la les plus pauvres i1s ga­gnent souvent moins de la mOilie de ce que gagne un employe du secteur formel et ce sont, par consequent, ceux qui ont Ie plus grand besoin de protection, De plus, la reglementation du travail demeure souvent lettre mone dans de nombreuses

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entreprises normalement considerees comme faisant partie du secteur moderne (voir Figure 11.2 au Chapitre 11).

Faut-il en condure que les gouvernements des pays a revenu faible ou intermediaire devraient s' epargner la peine d'intervenir sur Ie marche du travail du fait que les mesures qu'ils pourraient prendre ne toucheraient pas ceux qui ont Ie plus grand besoin d'aide et que les reglements qu'ils pourraient edicter ne seraient pas appliques? La reponse est non. [action des pouvoirs publics pelit venir completer celie des collectivites et renforcer Ie bien-etre des travailleurs du secteur informel en ameliorant Ie cadre dans lequel its operent. Dans Ie secteur formel, l'intervention des pouvoirs publics est parfois neces­saire pour ameliorer Ie fonctionnement du marche, promou­voir I' equite et proteger les travailleurs vulnerables.

Les travailleurs du secteur informel et du secteur rural doivent souvent travailler dans des conditions plus dangereuses et a des emplois de plus grande insecurite que leurs homo­logues du secteur formel. La meilleure fa<;:on d' ameliorer les conditions de ce n'est pas de les reglementer, mais d'en­gager une action publique directe qui ait des incidences sur Ie milieu de travail et la sante des travailleurs, dans des domaines com me I' approvisionnement en eau et I'hygiene, la construc­tion de routes et d'ouvrages de drainage a I'interieur et aux abords des villes, ainsi que l'assainissement du milieu nature!' [eradication de I'onchocercose (cecite des rivieres) sur de grandes etendues de territoires en Afrique de I'Ouest a eu d'immenses elfets sur la reduction des souffrances humaines et fortement I' offre de main-d'oeuvre. Les arrange­ments spontanes de securite du revenu peuvent etre completes par des programmes publics de transferts : les travaux publics sont habituellemenr, a cet egard, Ie meilleur mode de transfert pour hommes et femmes en bonne sante. C'est ainsi que I'Etat indien de Maharashtra a longtemps garanti aux travailleurs ruraux, dans Ie cadre de programmes de travaux publics, un travail remunere au taux de salaire en vigueur localement.

Pour Ie secteur formel, les negociations collectives entre en­treprises et syndicats independants SOnt un moyen efficace pour fixer les salaires et les conditions de travail. Pourtant, les gouvernements ont souvent reprime les tentatives de syndica­Iisation, ce qui a ete Ie cas en Republique de Coree jusque dans les annees 80, ou politise Ie processus de negociation, comme au Bangladesh aujourd'hui. Parfois, comme en lndonesie, ils ont repondu aux pressions a la creation de syndicars indepen­dants par line amelioration directe des conditions de navail -en relevant Ie salaire minimum, par exemple, au risque de compromettre la situation de l'emploi. II appartient aux gou­vernemenrs d'etablir les regles a appliquer dans les negocia­dons entre employes et employeurs, en precisant les droits des uns et des autres, en mettant en place des mecanismes de re­glement des differends et en edictant un minimum de regles d'hygiene et de securite, donr les syndicats pourront alors sur­veiller l' application. Lorsque seule une petite proportion de la population active est syndiquee, com me c'est Ie cas dans la plupart des pays a revenu faible ou intermediaire, rien ne reus­sit mieux que des negociations decemralisees conduites dans les conditions de marches des produits competitifs. Ce pre­cepte est suivi depuis longtemps au Japon et a Hong Kong, et ill' est actuellement aussi au Chili et en Coree.

II est normal que les pouvoirs publics interviennent di­rectement lorsqu'il y va du bien-etre des enfants qui travaillent et dans d' autres cas OU Ie marche risque de produire des resul­tats pervers, en generant des comportements discriminatoires a I' encontre des femmes, par exemple. Mais il ne suffira pas pour cela de reglementer. II faudra aussi, par exemple, pratiquer une politique de I'education qui rende celle-ci peu couteuse et ou­vrir plus grand l'acces des femmes aux emplois du secteur fonnel. LInde possede de bonnes lois sur Ie travail des enfants, mais il y a dans ce pays des millions d'enfants qui travaillent, et souvent dans des conditions dangereuses. Le travail des enfants est en partie une consequence de la pauvrete. Mais il n'est pas necessaire d' attendre que la pauvrete recule pour 5' attaguer aux aspects les plus dangereux et les plus avilissants du travail des enfants. Dans la ville de Pagsanjan, aux Philippines, ['action engagee par des associations communautaires a emraine une reduction spectaculaire de la prostitution enfantine. At: Bresil, en lnde et aux Philippines, l'action locale, soutenue par les pouvoirs publics, fait beaucoup pour ametiorer l' etat de sante des enfants qui rravaillent et leur donner des pos,ibilites accrues de s'instruire.

Les gouvernemenrs doivent aussi fixer la politique de l'em­ploi pour Ie secteur public. Beaucoup d'employes du secteur public travaillent dur et de maniere productive. Mais, dans beaucoup de pays a revenu £aible ou intermediaire, et notam­ment en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient, la qualite du service public s'est degradee, la morale professionnelle sy etant delitee sous I' elfet conjugue de la plethore des de l'insuffisance des salaires et de la faiblesse des structure~ de ges­tion. II sera souvent indispensable, pour redresser la siruation, de revaloriser les salaires et de roouire les rout en in­rroduisant des ameliorations dans Ie recrutement, la promo­tion et Ie sens des responsabilites des agents de du per­sonnel enseignant et du personnel infirmier ainsi que des administrateurs. Avec la redefinition du role de il de­vient d'autant plus important que l'action des pouvoirs publics soit efficace dans les domaines demeures de leur resson.

S'il est normal, dans un contexte national, de soutenir Ie droit de former des syndicats et de collectivement, ainsi que de chercher a reduire Ie travail des enfants, ces principes doivem-ils faire J' objet de clauses dans les accords de commerce internationaux, assortis de sanctions en cas de viola­tion? Ceux qui en sont partisans etablissent une distinction entre un noyau de principes incontournables que beaumup as­simileraiem a des droits fondamentaux et qui n'auraient pas d'incidence directe sur Ie COllt du travai\' et d'autres qui, comme Ie salaire minimum, som directemem fonccion du niveau de developpement. C' est la une distinction bier, vue, et it est normal que la question du respect des principes de base preoccupe la communaute internationale. Mieux vallI, route­fois, que les accords de commerce multilateraux ne portent que sur des questions directement liees au commerce afin d'empecher que des interets protectionnistes en viennent a tirer abusivement parti de ce type de clauses pour nSduire Ie volume des echanges commerciaux donr depend la possibilite d' accroltre Ie revenu des travailleurs dans les pays a revenu faible ou intermediaire. Comme Ie montre l'histoire de la re­forme du commerce, it n'est pas de mesures commerciaies

d6liberees, si Jien intemionnees et si rationnellement con<;:ues soient-elles, que les protectionnistes ne puissent toumer a leur avantage.

Bien gerer les mutations Sur les 2,5 mi:'liards de travail/eurs que compte Ie monde, 1,4 mil­liard !livent dlm des pays confrontis a la diJficile tache de sortir definitivement dun systeme d'interventionnisme d'Etat, de protec­tionnisme outnmcier ou de planification centra/isee.

••• Beaucoup d'economies en developpement et en transition

sont confrontees au difficile probleme d'avoir a inrroduire dans leurs strategies de developpemenr un ou deux changements de cap d'imporrance majeure: passer du protectionnisme a I'inte­gration croissante aux marches internationaux et de !'inrerven-

tionnisme d'Etat a une economic de marche OU Ie role de I'Etat dans I' allocation des re~sources sera reduit. Ce sont la des changements qui peuvent avoir de fortes incidences sur les marches du travail. Leur caracteristique principale est d' ac­celerer Ia destruction d' emplois qui ont cesse d'etre viable._ et d' en creer de nouveaux. Ce processus s' accompagne souvent d'un recul des agregats macroeconomiques et d'une forte chute de la demande nationale de travail. Souvent, les travail/eurs en subissent immediatement Ie contrecoup: chute des salaires, aggravation du chomage et detournement de I' emploi vers des activites informelles. En Argentine, en Bolivie, au Chili et au Mexique, les salaires reels ont chute d'un tiers ou davantage avant d' amorcer une remontee. En Bulgarie, en Pologne, en Republique tcheque, en Roumanie et en Russie, la chute a ete de 18 a 40 % durant la premiere annee de la transition; dans

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certains pays, comme Ia Bulgarie et la Pologne, Ie chomage cst passe de niveaux nt'gligcables a 15 % ou davantage. Mais, au Ghana et en Chine, les salaires ont augmente durant Ie proces­sus d'ajustement et Ie chomage y est demeure faible.

La reforme des economies pent etre crearrice d'opporru­nites pour certains travailleurs, mais avoir des elfets dechirants pour d'autres. Si bien can~ues qu'elles aient ete, les reformes font, dans Ie court terme, des gagnants et des perdants. Le meilleur moyen de reduire Ie plus possible les souffrances et Ie cout social de I' ajustement est de mettre au plus vite I' economie sur les nouvelles voies de la croissance; c' est dire I'importance de Ia stabilite macroeconomique et de la credibi­lite de l'effort general de reforme. Des pays com me Ie Chili et I'Estonie ont obtenu d' assez bans resultats a cet egard et sont parvenus ou sont en train de parvenir- a redresser la situation sur Ie front des salaires et de I'emploi. Par contre, I'economie du Belarus et du Venezuela a connu des rates, et Ies salaires et I'emploi y ont recule ou stagne (Figure 4).

Vne strategie de transition graduelle est-elle meilleure pour les travailleurs? La au les conditions de depart permettent une destruction progressive des emplois sans compromettre pour autant Ies chances de la reforme qui s'impose pour en creer de nouveaux, Ie gradualisme se justifie. On n'en veut pour preuve que la Chine, encore qu'i! s'agisse Ia d'un pays qui jouissait d'une grande marge pour I'expansion des emplois, d'abord en agriculture et ensuite en industrie quasi privee, grace a quoi il lui devenait possible de financer Ie cout d' un secteur etatise re­lativement improductif. Dans la plupart des autres pays, pour des raisons de desequilibre macroeconomique ou en raison du caut des secteurs inefficaces, Ie gradualisme n' est pas a envisager.

Des politiques microeconomiques qui influent sur la mo­bilite et Ie revenu des travailleurs peuvent jouer un grand role, ala fois dans l'inflechissement du ryrhme general de I'evolu­tion er la protection du bien -erre des travailleurs en periode de transition. Vne bonne politique impliquera generalement trois types d' acrion : accroitre la mobilite des travailleurs, reduire l'insecurite de revenu et armer Ies travailleurs en vue du changement. Ce sont la des actions hautement complemen­taires. La recherche d'une plus grande mobi!ire des travailleurs conduira souvent a appliquer des mesures qui permettront au processus de destruction d'emplois, lequel comprendra des li­cenciements massifs dans Ie secteur public, de suivre son cours. H faudra, dans beaucoup de pays, separer Ie droit aux services sociaux de l'emploi et liberaliser les marches du logement. Mais il sera important aussi de ne pas perdre de vue les besoins de ceux qui risquent de subir de fortes chutes de revenu. Les transferts de revenu peuvent jouer un role important ici. La reconversion peut aider certaines categories de travailleurs, mais il est peu probable que ce soit la une panacee.

Divergence ou convergence? Quatre-vingt-dix-neuf pour cent environ du milliard de rra­vailleurs dont on prevoit qu'its viendront grossir les rangs de Ia

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population active du monde au cours des 30 prochaines an­nees seront de pays qui sont aujourd'hui des pays a revenu £aible ou intermediaire. Le niveau de vie de certaines cal egories de rravailleurs relativement pauvres s'est beaucoup arne] iore au cours des 30 dernieres annees notamment en Asie. Mais il n'y a pas de tendance mondiale a la convergence entre tra­vailleurs riches et travaiUeurs pauvres. II n' est meme pas impos­sible que les travailleurs des pays pauvres voient l' ecart entre eux et les autres se creuser encore davantage a mesure que les differences d'investissement et de degre d'instruction vien­dront aggraver encore les disparites. Certains travailleurs, surtout en Afrique subsaharienne, pourraient se tr0l3er de plus en plus marginalises. Et, dans les pays qui jouis·ent de taux de croissance confortabIes, les exdus de la prcsperite generale pourraient bien Ie demeurer definitivement, .:nden­chant ainsi des cycles intergenerationnels d'exdusion.

II ya tout lieu de craindre, certes, qu' avec I' aggravarion de la pauvrete, Ie fosse vie nne a se creuser encore entre nches et pauvres au cours des decennies a venir, mais il n'y a la rien de fatal a condition que les pays sachent orienter dans Ie bon sens leur politi que internationale et nationale. II sera posslble, en maintenant des relations commerciaies ouvertes, en em­pechant les deficits budgetaires des pays riches d' asphyxier I'in­vestissement ailleurs et en faisant en sorre que la croissance soit forte et stable dans les pays a revenu Cleve, de maintenir Ie niveau de Ia demande mondiale et de faire piece aux poussees de protectionnisme que pourraient engendrer, dans les pays riches, des taux de chomage qui persisteraient a demeurer eIeves. II sera encore plus important que les pays pratiquent une politique de nature a promouvoir la realisation d'un type de croissance a fort coefficient de main-d'oeuvre - et une bonne politi que du travail.

Gouvernements et travailleurs ant it s'adapter a un monde qui change. rheritage du passe pourra rendre ce changement difficile au effrayant. Et pourtant, l'avenement d'un rouveau monde du travail dans lequel toutes les categories de tra­vail leurs seraient parties prenantes a une dynamique d'aug­memation des revenus, d'amelioration des conditions de tra­vail et de renforcement de la securite de I' emploi est essentiellement affaire de choix bien orientes - sur Ie plan in­ternational et sur Ie plan national. Cela consistera, notam­menr, a taire confiance au marche pour creer des debollches, a prendre soin des faibles et des exclus et a donner <lUX tra­vailleurs la possibilite de choisir Iibrement leur cmploi, de ne­gocier leurs conditions de travail et de mieux scolariser leurs enfants. Duong, Hoa, Fran'roise et Jean-Paul et des millions de rravailleurs com me eux -, taus ant un interet majeur a ce que les choix politiques de ceux qui les gouvernent aillcnt dans Ie bon sens. Car ils devront, eux et leurs families, en sJbir les consequences.

Extraits du Rapport sur Ie developpemeht dans Ie monde

1995

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DANS QUELLE MESURE les travailleurs som-ils mieux payes dans un pays que leurs homologues dans un autre? Meme compte tenu des differences de pouvoir d' achat des mon­

naies, un ingenieur de Francfort, en Allemagne, gagne a peu pres 56 fois ce que gagne une ouvriere du textile non qualifiee de Nairobi, au Kenya, laquelle gagne a son tour

sept fois plus quun ouvrier agricole de son pays. Vne partie

de I' ecan entre les plus hauts et les plus bas salaires est due

aux differences de remunerations d' emplois differents a l'in­terieur d' un meme pays: c' est ainsi, par exemple, que, dans

tous les pays, des ingenieurs gagnem plus que des ouvriers

du textile non qualifies. Mais cela s'explique aussi en pattie

par des differences internationales de remuneration du tra­

vail : dans des pays a PIB eleve, comme l'Allemagne, les in­

genieurs gagnent davantage, a egalite de competences, que des ingenieurs en Hongrie ou en Inde.

Ces differences de remuneration sont dues en grande partie a des differences de productivite du travail, definie

comme la quantite et la valeur de la contribution des tra­

vailleurs a la production. Avec Ie deve\oppement, b tra­vailleurs deviennent plus producrifs dans leur domaine de

specialisation: leurs competences s'enrichissent, Ie montant

du capital investi dans chacun augmente et I' organisation

de leur travail s'ameliore. Ils profitent egalement d'une

croissance globale de la productivite qui conduit :1 faire momer les sal aires a mesure que la main-d'oeuvre se fait relativement plus rare. Le Rapport s'interroge sur la

maniere dom Ie type de developpement suivi peut accelerer

ou falemir ce processus.

UNE CROISSANCE ECONOMIQUE A LONG nIU.1E est bonne

pour les travailleurs. Dans les pays a revenu faible au inter­mediaire, il y a une forte correlation entre la croissance de

I' economie et celie des salaires a la fois dans I' agriculture

et les industries manufacturieres. Une augmentation du PIB signifie une augmentation de la valeur ajoutee par

travailleur et, si la valeur ajoutee par travailleur augmente, il est probable que les salaires en feront autant. Le Rapport cherche a determiner les conditions dans lesquelles les

economies a revenu faible ou intermediaire peuvent s'en­

gager sur la voie d'une croissance economique et d'une aug­mentation des salaires soutenues et complementaires.

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[INTEGRATION DES MARCHES NATIONAUX et regionaux est impulsee par la chute des couts du transport et des com­munications, ce qui permet de rcunir plus rapidement, et pour un cout moins eleve que jamais, marchandises, cap i­taux, personnes et idees.

La part du commerce dans Ie PIB mondial a presque double depuis 1970. Les secteurs d'activite directement ou indirectement lies aux exportations emploient deja Ie sixieme environ de la main-d'oeuvre des pays en develop­pement et des pays en transition mis ensemble.

Les flux annuels de capitaux etrangers ont atteint dans les 9 % du PIB des pays en developpement et des pays en transition. Si ces pays avaient pu conserver tous les capitaux entres chez eux au cours des annees, cela representerait maintenant quelque 11 % de leur srock total de capitaux - mais ces sorties de capitaux ne representent que 2 % des stocks de capitaux des pays industriels.

Le phenomene migratoire fait ici figure de trainard : les flux de migrants a destination et en provenance de pays en deveioppement et de pays en transition, provoques Ie plus souvent par la recherche d'un travail, nont pas progresse par rapport a 1970. Les personnes qui vivent en dehors de leur pays d' origine ne constituent que de 2 it 3 % des popu­lations des pays a revenu faible ou intermediaire mis ensem­ble, et moins de 1 % de celles des pays industrieis.

Toutes ces formes d'integration sont en train de creer un marche mondial du travail OU les decisions d'un pays en matiere de salaire et d'emploi doivent de plus en plus etre prises en fonction de la situation qui regne et des decisions qui sont prises dans les autres. Le Rapport evalue les con­sequences que cetre interdependance croissante peut avoir pour Ies travailleurs, dont beaucoup, a tort ou a raison, voient dans cette evolution vers la mondialisation des economies une menace pour leur bien-erre.

LES FEMMES FONT GENERALEMENT moins d'heures de tra­vail que les hommes si I' on ne considere que les activitcs sanctionnees par Ie marche, mais dies en font en rcalite da­vantage, car dies consacrent une bien plus grande partie de leur temps que les hommes as' occuper des enfants, a pour­voir aux soins du menage et, dans beaucoup de regions, a ramasser Ie bois de feu et a chercher de I'eau. Quand elles travaillent pour un salaire, cdui-ci est generalement plus faible que celui des hommes, ce qui tiem en partie au fait qu'dles travaillent en nombre disproportionne dans Ie secteur informel et en partie au fait qu'elles sont generale­ment moins instruites que les hommes.

Le Rapport analyse les mesures qui pourraient, par une amelioration de leur degre d'instruction et de leur position sur Ie marche du travail, ameliorer Ie bien-etre des femmes

qui travaiIIent.

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LA OU LE TAUX DE SYNDICALISATION est faible, c~)mme c' est Ie cas dans beau coup de pays en developpement qui nont qu'un petit secteur formel, les avamages de la ;yndi­calisation a savoir des salaires generalemem plus e1eves et souvent aussi de meilleures conditions de travail - sont l'apanage d'un nombre relativement peu eieve de tra­vailleurs. Dans Ies pays en developpemem pour lesquels on a etudie ia prime de salaire due a I'accion syndicale, Ie ;alaire des travailleurs syndiques est superieur de 10 a 30 % :t celui de leurs homologues non syndiques. La OU les syndicats ;owssent aussi d'un cermin pouvoir de monopole, ces avan­tages dont jouit la minorite, dIe Ie fait aux depens de la ma­jorite des consommateurs, lesquels doivent payer plus cher les biens et les services que produisem Ies entreprises syndi­calisees. De plus, Ie fait qu'il faut payer plus cher les tra­vailleurs syndicalises conduit les employeurs a engager moins de travailleurs, ce qui a pour effer d'accroitre I'offre de travail en direction du secteur non syndicalise et d'y peser sur la situation de I' emploi.

Toutefois, la presence d'un syndicat peut ecre bonne

pour la productivite et I' efficacite. Les travailleurs pmteges

par des syndicats peuvent ainsi etre plus confiants dans Ie fait que la direction ne s'appropriera pas tout ce qu'une

contribution eventuelle de leur part a la dynamisati.m de

I' organisation du travail dans I' entreprise ferait gagner a celle-ci.

Le Rapport examine les effets positifs et negatifs d.: [' ac­

tion des syndicats et la maniere dont l'appareil juridicue et

l'appareil marchand au sein desquels ils operent peuvent maximiser ce qu'i1s ont de positiE

LE XXIe SIECLE VERRA-T-IL s'e1argir recan de remuneration du travail deja enorme qui existe entre les pays les plus riches et les plus pauvres? Ou Ie changemem de cap opere en matiere de strategie de developpement par tant d' economie; naguere fermees et soumises a une planifica­

cion centralisee contribuera-t-il a faire converger les revenus? Le Rapport presente les projections generees pour 2010

par un modele economique global a partir de deux scena­rios oppose~. Le premier est un scenario « de divergence »

selon lequell'investissement et Ie bilan educatif dans toutes les grandes "egiol1s demeurent anemiques, OU la producti­vite du travail n'.mgmente que faiblement et OU les pays som impuis,ants 1 realiser Ia reduction des barrieres com­merciales interna:ionales dont la conclusion du cycle des negociation:< de I'Uruguay marquait la promesse. Le second

est un scenlrio rlus optimiste " de convergence" selon lequd ['invcstissel1ent, les niveaux d'instruction et, de ce

fait, la productivite du travail augmentent dans to utes Ies regions - grace en partie a des choix d'orientation judi­deux - et OU les barrieres aliX transactions internationales tombent.

Le scenario de convergence decrit une repartition inter­nationale des salaires dans laquelle les categories de tra­vailleurs pauvres commencent a rattraper les plus riches: Ie ratio entre les salaires des plus riches et ceux des plus pau­vres tombe d' environ 60 pour 1 it environ 50 pour 1 en 2010, alors qu'i1 passe it 70 pour 1 dans Ie scenario de di­vergence. Mais il est clair que les differences internationales de revenus, qui n'ont cesse de se creuser depuis Ie sieele dernier, ne sont pas pres de disparaitre quand bien meme Ie scenario optimiste viendrait a se realiser. Le Rapport etoITe ces scenarios par une evaluation, region par region, des perspectives ofFertes par Ie changement.

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Rapport sur Ie developpement dans Ie monde 1995 Le monde du travail dans une economie sans frontieres

Texte integral disponible dans les langues suivantes : Anglais (relie) ISBN 0-19-521103-0 No de stock 61103 Anglais (broche) ISBN 0-19-521102-2 No de stock 61102

Aparaitre: Fran~ais ISBN 0-8213-2892-1 No de stock 12892 Espagnol ISBN 0-8213-2893-X No de stock 12893 Arabe ISBN 0-8213-2897-2 No de stock 12897 Chinois ISBN 0-8213-2896-4 No de stock 12896 Allemand ISBN 0-8213-2894-8 No de stock 12894 Japonais ISBN 0-8213-2895-6 No de stock 12895 Portugais ISBN 0-8213-2899-9 No de stock 12899 Russe ISBN 0-8213-2898-0 No de stock 12898

Points de vue regionaux sur Ie Rapport sur Ie developpenlent dans Ie nlonde 1995

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Jobs, Poverty, and Working Conditions in South Asia ISBN 0-8213-3344-5 No de Stock 13344 $6,95

Involving Workers in East Asian Growth ISBN 0-8213-3345-3 No de Stock 13345 $6,95

Will Arab Workers Prosper or Be Left Out in the Twenty-First Century? ISBN 0-8213-3346-1 No de Stock 13346 $6,95

Workers in Transition in Europe and Central Asia ISBN 0-8213-3347-X No de Stock 13347 $6,95

Labor and the Agenda for Reform in Latin America and the Caribbean ISBN 0-8213-3348-8 Node Stock 13348 $6,95

The Employment Crisis in the Industrial Countries: Is International Inte-gration to Blame? ISBN 0-8213-3349-6 No de Stock 13349 $6,95

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P ARTOUT DANS LE MONDE, la plupart des gens passent la plus grande partie de leur vie a travailler. Meme parmi les plus pauvres, ceux qui ne travaillent pas sont relativement peu nombreux; dans leur grande masse, ils travaillent dur et gagnent peu. chomage, qui touche plus de 100 millions de personnes, preoccupe

gravement les pays riches comme les pays pauvres. Encore faudrait-il ajouter a ce chiffre les centaines de millions de ceux, pour la plupart habitants de pays a revenu faible ou intermediaire, qui res tent pauvres non par manque de travail, mais par manque de competences techniques ou faute de trouver l'environnement economique dans lequel utiliser de maniere plus productive et pour un meilleur salaire ce qu'ils savent faire.

C' est principalement par leur travail que la plupart des menages sont emportes par la vague de cha.ngements profonds qui est en train d'agglomerer en une economie mondiale unique les differentes economies nationales et regionales. Ces changements - l' ouverture aux marches internationaux et l' abandon des formes de planification centralisee sont annonciateurs d' enormes possibilites de croissance. Mais quel en est l' efIet sur ceux qui travail­lent - sur leurs salaires, sur les risques auxquels its sont exposes, sur les conditions dans lesquelles ils travaillent -. - en particulier durant ce qui est, pOut de nombreux pays et de nombreux menages, une douloureuse periode de transition?

1e resume que l'on presente ici reprend Ie Sommaire et quelques extraits du Rapport sur Ie rMveloppement dans Ie montie. Le Rapport evalue ce que signifie pour les travailleurs un monde plus soumis aux lois du marche et plus integre. II demande queUe strategie de deveioppement repond Ie mieux aux besoins des travailleuts et ce que les politiques nationales de l' emploi peuvent faire pour assurer une repartition plus equitable des revenus, une plus grande securite de l' emploi et de meilleures conditions de travail, tout en preservant, voire en augmentant, l' effi­cadte des marches du travail.

La conclusion du Rapport est que Ie processus de mondialisation des economies est riche de promesses de gains enormespour la population active du monde - mais it ne les garantit pas. II faut des politiques nationales et inter­nationales bien orientees pour que se realise la promesse d'un monde qui serait un immense marche du travail inte­gre et prospere. Les politiques qui font confiance aumarche, mais qui en evitent les defaillances ou qui, s'il s'en produit, les corrigent; celles qui investissent dans la personne humaine; celles qui encouragent la petite exploita­tion agricole de type familial ainsi que les tout nouveaux secteurs d' activite industrielle et de services - toutes ces politiques sont bonnes pour les travailleurs. Les gouvernements conservent d'importantes fonctions : mettre en place etentretenir Ie cadre social au sein duquel travailleurs, syndicats et entreprises interagissent pour fixer les sal~res et les conditions de travail; ve,Qiren aide aux travailleurs quisont durement touches lorsque des secteurs g'~tivite ou des pansentiers de r economie subissent des choes majeurs; et defendre les droits des plus vulnerables 'p~f~iles travailleuts enfants dom on exploite Ie travail, femmes ou minorites ethniques victimes de com­~~ten}entsdiscriminatoires. Dans les economies qui sont moins bien armees pour affronter la concurrence mon­d~~\~ilparticulier danscelles qui sortent de systemes a planification centralisee, l'acdon puhJique a un role par­;tictfl.~tel11ent important a jouer _. encourager la mobilite de la main-d'oeuvre, rendte Ie coutde la transition plus $~p~~~~le etvenir eri aide aux laisses-PQur-compte de la croissance. ,:~anssa version integrale, Ie Rapport comprend les Indicateurs du developpementdansle monde, OU l' on trou­

ver~&sdorinees completes et a jour sur Ie developpement economique et soc~.depl6.s de 200 pays et territoires . . Leslpdicateurs peuVent aussi s'ohtenir sur disquette. Vne Annexe>auR,.ppoft propose un complement de statis­tiques . sur Ie travail.

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MAQUETTE DE LA COUVERTURE: BRIAN NOYES / THE MAGAilNE GROUP ISBN 0-8213-2901-4

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