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Méthanisation agricole Une opportunité à saisir Bimensuel 2,50 e www.avenir-aquitain.com N°982 2 juin 2017 Flavescence dorée Les périodes de traitements obligatoires pour lutter contre la cicadelle vectrice. Aquitanima L’année des records Coop de France Au format de la grande région Législatives FDSEA et JA sur le terrain p. 6 p. 9 DOSSIER : pages 12 à 14 p. 5 p. 11 La méthanisation agricole peut être un modèle gagnant pour les agriculteurs. Le salon ExpoBiogaz des 31 mai et 1 er juin à Bordeaux a proposé un tour d’horizon sur les points d’amélioration et les perspectives de production de biogaz par les agriculteurs.

e Méthanisation agricole Une opportunité à saisir · 2018-01-28 · Méthanisation agricole Une opportunité à saisir Bimensuel 2,50 e N°982 2 juin 2017 Flavescence dorée Les

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Méthanisation agricoleUne opportunité à saisir

Bimensuel 2,50 e www.avenir-aquitain.com N°982 2 juin 2017

Flavescence dorée

Les périodes de traitements obligatoires pour lutter contre la cicadelle vectrice.

AquitanimaL’année des records

Coop de FranceAu format de la grande région

LégislativesFDSEA et JA sur le terrain

p. 6 p. 9

DOSSIER : pages 12 à 14

p. 5

p. 11

La méthanisation agricole peut être un modèle gagnant pour les agriculteurs. Le salon ExpoBiogaz des 31 mai et 1er juin à Bordeaux a proposé un tour d’horizon sur les points d’amélioration et les perspectives de production de biogaz par les agriculteurs.

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02 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Agenda

> DU 23 AU 25 JUIN À Bourg-en-Gironde se tien-dra le festival Vie Sauvage. Bien plus qu’un festival de musique, Vie sauvage se veut être, pour sa 6ème édition, un «laboratoire expérimental» où se mêlent concerts, expositions, activi-tés sportives et culturelles, œnologie, gastronomie, cours de yoga, nature…

festivalviesauvage.fr

> DE JUIN À SEPTEMBRE 2017Découverte des secrets de fabrication du caviar, au bord de la plage, à l’entrée du Bassin d’Arcachon. Visite du site afin de décou-vrir l’histoire du Moulin de la Cassadote, et déguster le caviar produit, depuis 1985, accompagné d’un verre de vin blanc. Sur réservation auprès de l’Office de Tourisme Cœur du Bassin d’Arcachon.

05 57 70 67 56

> D’UN MARCHÉ…Rendez-vous le dimanche 11 juin au Château La Pontête à Vayres, chez Ya n n i ck e t C h r i s t i a n Lacombe, adhérents du réseau Bienvenue à la Ferme. L’occasion de rencontrer les producteurs, de déguster leurs produits et de visiter l’exploitation !

05 57 74 76 99

> … À L’AUTRE. Cadillac accueille le vendre-di 9 juin un Marché des Producteurs de pays en nocturne ! Une dizaine de producteurs seront présents le long des remparts de 19h à minuit.Le 16 juin, retrouvez le Marché des Producteurs de Pays à Saint-Martin-de-Sescas puis au Pian-Médoc le 21 juin.Concerts, dégustations, animations, toujours au rendez-vous !

Marches-producteurs.com/gironde

Sorties

Et aussi

3ème semaine de la coopération agricoleDu 2 au 11 juin, la troisième édition de la coopération agricole a lieu. À cette occasion, les 2 600 coopératives agricoles et alimentaires de France ainsi que leurs 165 000 salariés sont à l’honneur. Opportunité pour le grand public de découvrir ce milieu à travers les quelques 130 manifestations organisées. En Gironde, deux rendez-vous sont fixés : les vins en folie de la Cave de Lugon, et la récréation gourmande des caves de Rauzan.

Concours Les citadelles du Vin à BourgPour la 17ème édition, les Citadelles du Vin se dérouleront du 10 au 12 juin à Bourg. Pendant 3 matinées de dégustation, les jurys composés de professionnels du vin (œnologues, sommeliers, acheteurs, journalistes...) désigneront les champions de chaque catégories. La remise des récompenses est prévue en avant première de Vinexpo le 17 juin et la promotion des lauréats sera assurée sur un espace dédié durant le salon.

LES ŒNOCENTRES ET LA CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA GIRONDE PRÉSENTS À VINEXPOPour la 3ème édition consé-cutive, les Œnocentres et la Chambre d’Agriculture accom-pagnent une vingtaine de viti-culteurs sur le salon mondial des vins et spiritueux sous la bannière Club Œnocentres Bordeaux. L’occasion pour les producteurs participants de rencontrer des ache-teurs professionnels, de faire connaître et de vendre leurs vins. L’espace Club Œnocentres regroupera 24 viticulteurs sur 4 jours (Hall 1 – BC 333).

Chacun pourra présenter son vin en face à face avec les acheteurs mais aussi sur un espace de libre dégustation animé par les œnologues des Œnocentres. Tous ces vins, ayant bénéficié d’un suivi œnologique person-nalisé de la part des œnolo-gues de groupe Chambre d’Agriculture, ont été choisis pour constituer une vitrine de produits authentiques. L’objectif : valoriser le travail passionné des viticulteurs.

oenocentres.com

Vinexpo : carrefour des vins du monde

Tous les deux ans, Vinexpo prend place sur Bordeaux. Ce rendez-vous incontournable génère plus de 100 millions d’euros de retombées écono-miques pour la ville et la région, dont 51 millions de retom-bées directes (restauration, hébergement…).

Place au businessRencontres, dégustations, conférences techniques, soirées privées… Tous les acteurs de la filière, de l’entre-prise viticole à taille humaine jusqu’aux grandes maisons prestigieuses, auront l’occasion

de présenter leurs produits, leur savoir-faire et leurs inno-vations sur les 4 jours du salon. Plus de 2 000 exposants sont attendus, venus d’une quaran-taine de pays du monde entier (Chine, Uruguay, Sud de l’Aus-tralie, Croatie, Chili, Liban...). Un salon résolument international donc, puisque la Chine reste par exemple le premier pays étranger visiteur du Salon, suivi par les États-Unis. Le salon réservé aux profes-sionnels, orienté business, accueillera cette année de nombreuses nouveautés, notamment une nouvelle entité

baptisé WOW! (World of Organic Wines) : 150 producteurs de vins biologiques et biodyna-miques seront réunis dans un espace dédié. Les Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine seront bien sûr fortement représentés. Une occasion pour les artisans vignerons de rencontrer des acheteurs clefs des 150 pays présents, des importateurs, mais aussi des cavistes et des sommeliers. Un restaurant dédié accompagnera égale-ment cette dynamique en proposant une carte de plats 100 % bio. Autre nouveauté, la mise en place d’un programme

RENDEZ-VOUS Le grand événement international dédié aux vins et spiritueux se tiendra à Bordeaux du 18 au 21 juin. 4 jours rythmés par les rendez-vous d’affaires pour promouvoir les ventes et dynamiser les marchés.

«Hosted Buyers» à grande échelle avec la venue de 200 nouveaux acheteurs interna-tionaux pour les secteurs du e-commerce, de la grande distri-bution ou de hôtellerie.

L’Espagne à l’honneurPour cette édition Vinexpo Bordeaux 2017, c’est l’Espagne qui sera mis en avant, troisième pays exportateur de vins dans le monde, acteur majeur de la production mondiale de vin avec la plus grande superficie viticole mondiale. L’Espagne aujourd’hui rayonne sur les marchés internationaux, grâce à la modernisation du style de ses vins, au choix d’un packaging sobre et attractif, et surtout grâce à un indéniable dynamisme commercial et un excellent rapport qualité-prix. Une zone libre de dégustation sera donc aménagée pour les exposants espagnols, propo-sant plus de 150 vins. Des soirées ayant la volonté de mettre en avant l’Espagne auront également lieu, comme par exemple à la Cité du Vin, qui organisera une visite nocturne de ses lieux ainsi qu’un buffet donnant à déguster les mets et vins espagnols sur des airs de flamenco.

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> QUESTIONS À… Emmanuel Vasseneix, président-directeur général de la Laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel

La démarche «C’est qui le patron ?» est un ovni

TRAJECTOIRE Emmanuel Vasseneix revient sur la démarche de «C’est qui le patron ?», initiée durant la crise laitière. La laiterie accompagne également d’autres initiatives avec des distributeurs. Vous avez fêté le 3 mai dans votre laiterie de Varennes-sur-Fouzon (Indre), le dix millionième litre de lait vendu de la marque «C’est qui le Patron ?» Pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette aventure ? Emmanuel Vasseneix : Il faut revenir à notre histoire. En 1984, avec l’arrivée des quotas, la laiterie était vouée à disparaître car elle n’était pas située dans une région à vocation laitière. La production était encore plus atomisée et les pôles de consomma-tion, comme Paris, n’étaient pas aussi prégnants. C’est à ce moment que nous avons réorienté l’entreprise vers le conditionnement de liquide alimentaire en prenant le lait, un liquide compliqué, comme base de notre savoir-faire. En 2005, la question s’est posée de nouveau de savoir ce que nous allions faire de notre

activité lait. 80 % du lait que nous achetions était vendu en premier prix ! Soit nous arrê-tions l’activité lait, soit nous la redéployions. C’est ce que nous avons fait en nous basant sur quatre piliers : l’origine, la santé, le bien-être animal et le lait équitable. Nous avons ensuite développé des parte-nariats pour répondre à la demande des producteurs ou des distributeurs. Ainsi sont nés les partenariats avec Cant’Avey’Lot, le lait du Vercors, FaireFrance, et des laits pour Monoprix (bien-être animal), Auchan (origine et bien-être animal), Système U (Biolait), Lidl (origine). En revanche, la marque «C’est qui le patron ?» pour Carrefour, c’est vraiment un ovni !

Et pourquoi donc ? E. V. : Parce que, pour «C’est qui le patron ?», c’est le consom-mateur qui décide. Avant, l’entreprise faisait des études

marketing, des analyses, etc. pour comprendre la demande du consommateur. Là, c’est l’inverse. C’est le consomma-teur qui indique ce qu’il veut. Le processus s’inverse. En plus, le système s’est créé sans rien, juste avec trois personnes, un sondage par internet et du bouche-à-oreille. Je n’y croyais pas vraiment au début.

Vous affichez un prix du lait au producteur de 390 euros/1 000 l, mais vous êtes dans un marché volatil, connecté aux cours mondiaux, comment adapter le système ?

E. V. : Toujours par sondage. Si le producteur ne s’y retrouve plus, nous retournons inter-roger le consommateur. Cela nous est déjà arrivé de le faire, notamment à un moment où la demande a dépassé l’offre. Nous n’avions plus de briques de lait avec bouchon. Il nous fallait repasser à des briques

de lait sans bouchon pour continuer à approvisionner les consommateurs. Nous leur avons donc expliqué le problème et ils l’ont très bien accepté. Les 0,05 e écono-misés sur le bouchon ont été reversés au producteur. Ce fut très transparent.

Comment se répartissent les marges ?E. V. : Un tiers par t pour le producteur, un tiers pour l’industriel et un tiers pour le distributeur. Avec le distri-buteur, nous avons calculé ensemble pour conserver nos marges habituelles. 5 % du chiffre d’affaires sont réser-vés à la communication. C’est une action militante. Mes colla-borateurs sont fiers aussi de produire du lait équitable.

Quelle vision avez-vous du secteur laitier à l’avenir ?E. V. : Pour moi, il y a une vraie stratégie derrière tout ce qui s’est passé depuis deux ans. Tout le monde savait qu’avec la fin des quotas, cela allait être le bazar. Pourtant, cela a été fait.

Ce sont des décisions purement politiques. Je fais partie de ceux qui imaginent que, d’ici cinq à dix ans, nous allons manquer de matières premières. Si nous n’emmenons pas avec nous les producteurs dans un système plus équitable, ils disparaîtront. Je trouve par exemple scan-daleux la problématique des achats des collectivités locales et territoriales. Les politiques nous donnent de grandes leçons de morale et n’achètent pas français ! Je crains aussi pour le bio. Cela risque d’être dangereux si on ne construit pas plus la filière ! Je crois que nous sommes devant un vrai virage, soit demain on paye une alimentation de qualité au juste prix, soit on la paye moins cher. Dans ce cas, ce sera une spécialisation des productions dans certaines régions du monde et surtout une agriculture subvention-née en permanence, si on en souhaite encore une…

Propos recueillis par Émilie Durand

03 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Panorama

“ Si nous n’emmenons pas avec nous les producteurs dans un système plus

équitable, ils disparaîtront ”

Concours de Bordeaux – Vins d’Aquitaine : le palmarès 2017 dévoilé !Le samedi 27 mai, près d’un millier de professionnels de la vigne et du vin était réuni au Palais des Congrès de Bordeaux pour la 61e édition du Concours de Bordeaux – Vins d’Aquitaine. Sur les 4 029 échantillons dégustés, issus de 92 appellations, seulement 1 213 vins ont été récompensés. 475 médailles d’Or, 526 médailles d’Argent et 212 médailles de Bronze ont été attribuées. Le palmarès complet est en ligne sur www.concours-de-bordeaux.com. Le Concours de Bordeaux est devenu au fil des ans une référence pour les acteurs de la filière viti-vinicole et une valeur sûre pour les consommateurs. Certifié ISO 9001, le Concours de Bordeaux est reconnu pour la rigueur de son organisation et la fiabilité de ses résultats. La Chambre d’agriculture de la Gironde, en charge de l’organisation, a mis en place une série de dispositifs pour exclure toute tentative de fraude : prélèvements des vins directement à la propriété, système d’anonymat des bouteilles, dégustation à l’aveugle par des professionnels, macarons dotés d’une solution haute technologie anti-contrefaçon...

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SDH

Ils ont dit“Nous attendons du nouveau gouvernement

des engagements fermes en matière d’une politique nationale en faveur de l’irrigation et du stockage de l’eau.

> a déclaré Eric Frétillère président d’Irrigants de France le 24 mai à Bordeaux.

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Divergences sur les questions climatiques et l’omnibusUE Les ministres de l’Agriculture ont montré qu’ils n’étaient en phase ni sur la gestion des risques climatiques, ni sur la suite à donner au règlement omnibus.Si les ministres de l’Agricul-ture européens des Vingt-huit se sentaient un peu en vacances à Malte, lors de la réunion informelle organisée du 21 au 23 mai, le secré-taire parlementaire maltais Roderick Galdes, dont le pays préside le Conseil de l’UE, lui, ne savait plus trop où donner de la tête. Pas facile d’organiser un tel événement pour l’île. Le nouveau ministre français de l’Agriculture, Jacques Mézard, a préféré se faire représenter par Frédéric Lambert, chef du service Europe et international du ministère.Cette réunion a été ponctuée par un tour de table sur la problématique eau/climat. Si les ministres affichent une belle solidarité pour dire qu’il est indispensable d’avoir «un cadre solide» au niveau euro-péen pour la gestion de l’eau et la lutte contre le changement climatique, l’échange de vues a notamment fait apparaître des divergences sur les moyens de soutenir la gestion des risques.

«Nous avons l’argent, mais pas de politique»Phil Hogan a notamment insisté sur la nécessité de coordonner les politiques communautaires et d’utiliser le Fonds européen

pour les investissements straté-giques (FEIS) et d’autres crédits européens et nationaux pour financer de grands projets face à la problématique eau/climat. Pour une fois, «nous avons l’argent, mais pas de politique», a dit devant les journalistes le commissaire à l’agriculture qui s’est référé à un document de travail publié fin avril par ses services et ceux de son collègue chargé de l’environnement, le Maltais Karmenu Vella. «Les objectifs de la PAC doivent être alignés

sur ceux de la directive-cadre sur l ’eau» , a souligné ce dernier, un avis partagé par Phil Hogan. Le commissaire à l’agriculture a aussi indiqué que la Commission procédait actuellement à une vérification de la liste des critères de condi-tionnalité des aides et de leur mise en oeuvre, afin d’améliorer éventuellement l’application de ce régime.

OmnibusCette réunion informelle a aussi été l’occasion de conciliabules

en plein air sur les dossiers les plus immédiats, dont le règlement omnibus, censé apporter quelques nouvelles simplifications à la PAC, mais que les eurodéputés veulent transformer en mini-réforme. Les experts des Vingt-huit, au cours d’une séance de travail en marge de la rencontre infor-melle de leurs ministres, ont montré que les États membres étaient à la fois désireux d’éviter de surcharger la négociation à venir et tentés par la réouver-ture de certains points de leur compromis sur la question.Les Vingt-huit sont peu enclins à se lancer dans de longs pourparlers avec les eurodé-putés sur les amendements

04 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Politique

à apporter au volet agricole du règlement omnibus, mais ils sont tentés de profiter eux aussi de l’occasion pour obte-nir, chacun, quelques amélio-rations de ce texte, au-delà du compromis auquel ils sont déjà parvenus. En tout cas, pour la majorité d’entre eux, ils ne veulent pas hypothéquer la mise en oeuvre des mesures de simplification de la PAC envi-sagées dans le projet de la Commission européenne pour application début 2018.L’Allemagne, de même que le Royaume-Uni notamment, a souligné qu’il fallait clore au plus vite le dossier, tout en se déclarant ouverte à quelques adaptations. De nombreuses délégations, dont celle de la Commission, ont manifesté leur opposition aux amen-dements parlementaires qui assouplissent sensiblement le dispositif de verdissement des paiements directs. La France et l’Italie ont plaidé, de leur côté, pour plus de souplesse en ce qui concerne l’utilisation des paiements couplés. Pour sa part, Phil Hogan n’est pas hostile à quelques adaptations des propositions agricoles du règlement omnibus. Toutefois, à Malte, devant les journalistes, le commissaire européen à l’agriculture a averti que les Vingt-huit et les eurodéputés ont «une grosse responsabi-lité quant au résultat final de tout amendement», sur le plan budgétaire en particulier.

Et aussi-

Budget européen 2018 : Bruxelles prévoit une hausse de 2 % des crédits pour l’agricultureLa Commission européenne a proposé le 30 mai une augmen-tation de 8,1 %, en crédits de paiement du budget 2018 de l’UE par rapport à 2017, à 145,4 milliards d’euros. Elle préconise une hausse de 2,1 % des fonds pour le premier pilier de la Pac (aides directes et mesures de marché), à 43,5 milliards d’euros ; et de 5,7 % de ceux pour le deuxième pilier (déve-loppement rural), à 11,8 milliards d’euros. Si 41,1 milliards d’euros sont consacrés aux aides directes, seulement 2,3 milliars sont prévus pour les interventions sur le marché, soit une réduction de 530 millions d’euros par rapport à l’exercice en cours. «La principale raison de cette diminution est que les mesures de soutien exceptionnelles dans les secteurs de l’élevage liées à l’embargo russe sur les importations de certains produits agricoles en provenance de l’UE ne seront pas étendues. Seulement un montant résiduel est inclus pour les activités de transformation et les coûts de stockage», explique la Commission.

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Les ministres de l’agriculture et de la pêche de l’Union européenne, réunis le 23 mai 2017 à La Vallette (Malte), pour un conseil informel.

Baisse de la collecte de lait dans l’UEentre mars 2017 et mars 2016Évolution de la collecte

Source : Observatoire européen du marché du lait - Infographie Réussir

UEPologneIrlandeItalieRoyaume-UniDanemarkFranceAllemagne

- 2,3 %

+ 3,5 %

+ 1,1 %

- 1,3 %

- 3,2 %- 3,9 %- 4,2 %- 4,4 %

Selon les données présentées le 23 mai à l’occasion de la réunion de l’Observatoire européen du marché du lait, la collecte dans l’UE a diminué de 2,3 % au premier trimestre 2017, soit une baisse de 900 000 t. La baisse est nette dans la majorité des pays. Chez certains producteurs importants, la production remonte (Ir-lande, Pologne). Les prix moyens du lait à la ferme dans l’UE ont atteint 33,1 cts/kg en mars, dans la moyenne des cinq dernières années, mais 17 % au-dessus de mars 2016. Les prix du beurre ont atteint de nouveaux records à 450 e/100 kg, creusant encore un peu plus l’écart de prix sans précédent entre les graisses et les protéines.

Le temps d’un graphique

Source : Observatoire européen du marché du lait - Infographie Réussir.

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Les acteurs de la coopération agricole de la grande région ont vécu des moments qu’ils ont qualifiés «d’historiques» à la Maison des Bordeaux de Beychac-et-Caillau où se sont succédées des assem-blées générales ordinaires et extraordinaires, prélude à la naissance de Coop de France Nouvelle-Aquitaine. La nouvelle et unique structure réunit par fusion les syndicats professionnels Coop de France Limousin, Coop de France Poitou-Charentes, la Fédération des Caves Vinicoles d’Aquitaine et Coop de France Aquitaine, sous réserve d’approbation par les différentes assemblées générales. Ce mariage a été approuvé à l’unanimité par les assemblées générales de la FCVA sous la présidence de Stéphane Héraud, et de Coop de France Aquitaine présidée par Patrick Grizou, qui se sont déroulées sur place.

À la dimension de la Grande RégionCoop de France Nouvelle-Aquitaine est l’aboutissement d’une démarche entamée en 2015 dans le cadre d’un «syndi-cat Coop de France ALPC» avec effet rétroactif au 1er janvier 2017. Un événement qui se déroulait en présence de Michel Prugue, président national de

05 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Politique

FUSION Le 30 mai 2017, les 4 fédérations régionales de Coop de France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Limousin et la Fédération des Caves Viticoles d’Aquitaine), ont fusionné dans un syndicat unique «Coop de France Nouvelle Aquitaine», présidé par Yvette Thomas.

Coop de France Nouvelle-Aquitaine est née

Coop de France, de Christian Pees, président de Pau Euralis, et d’Yvette Thomas, vice-prési-dente d’Océalia, qui est la prési-dente de la nouvelle entité. Dans l’exposé des motifs, il est indiqué que suite à la loi NOTRe, les conseils d’adminis-tration ont ressenti la nécessité d’organiser une représentation en cohérence avec la grande région. «Notre mouvement veut tirer parti de tous les atouts de la grande région, des

opportunités de cette nouvelle taille et des décloisonnements qu’elle amène pour en faire bénéficier les coopératives agri-coles et leurs adhérents agricul-teurs : pôles de compétences et de compétitivité, universités et grandes écoles… Le tout sans oublier le lien aux territoires ainsi que l’action locale sur des enjeux identifiés».Ainsi la coopération entend être un acteur dans la politique agricole et agroalimentaire de la

Et encore

Yvette Thomas à la tête de Coop de France Nouvelle-Aquitaine Le bureau est donc présidé par Yvette Thomas, agricultrice en Charente-Maritime, en production végétale. Elle est vice-présidente de Océalia, coopérative agricole implantée à Cognac (Charente), regroupant 7200 adhérents et 900 salariés sur plusieurs métiers : appro, collecte de céréales, viticulture, élevage. «C’est une page d’histoire qui se tourne» a notam-ment affirmé Yvette Thomas avant de souligner la diversité des productions sur ce territoire et les défis qui s’annoncent à travers les demande sociétales, l’environnement, les crises sanitaires.

AGROSMART Coop Au cours de l’assemblée générale de Coop de France Aquitaine Agnès Duparc a fait le point sur l’avancée de ce programme européen qui s’étale sur 2 ans et concerne la Nouvelle-Aquitaine, le nord du Portugal et des régions d’Espagne. Objectifs : encourager l’innovation, l’inter-coopération, «soutenir un marketing intelligent»…

Nouvelle-Aquitaine, renforcer la représentation du mouvement auprès des Pouvoirs Publics, jouer un rôle dans la structura-tion des filières de la première région agricole de France.

Siège : installation à Bacalan ?Le siège de Coop de France NA est fixé comme précédemment (pour l’instant) à l’Europarc de Pessac. On a beaucoup

LA COOPÉRATION AGRICOLE EN NOUVELLE-AQUITAINE

11,2 Md€CHIFFRE D’AFFAIRES CONSOLIDÉ

CA COOP= 7 Md€

270COOPS

UNIONSSICA

150FILIALES

RÉGIONALES

1 700CUMA

63 000AGRICULTEURS

ADHÉRENTSsoit 3/4 des agriculteurs

29 000SALARIÉS

ACTEUR AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE RÉGIONAL

RÉGIONAL

Nombre de coopératives par filière

17 %

27 %

23 %

13 %

2 %

4 %1 % 13 %

Chiffres d’affaires par filière

47 %

13 %

12 %

8 %

7 %6 %

3 % 4 %

CÉRÉALES

AUTRESVINS ET SPIRITUEUX

FRUITS ET LÉGUMES

FORÊT

POLYVA-LENTES

BÉTAIL/VIANDE

1er

LEADER

GRANDES FILIÈRES AGRICOLES

PRODUCTION DE CÉRÉALES

PRODUCTION DE FRUITS ET

LÉGUMESTRANSFORMATION AGROALIMENTAIRE

COLLECTE DE LAIT

PRODUCTION DE VIANDES BOVINE ET OVINE

PRODUCTIONVITICOLE

AQUA-CULTURE

PRODUCTION

EN BIO

7PRODUITSLAITIERS

échangé cependant autour de l’opportunité d’une installation dans le projet de regroupement en gestation à Bacalan, près de la Cité du Vin, où Coop de France pourrait disposer de 400m2 moyennant un investis-sement de 1 320 000 €. Des interrogations se sont manifestées sur l’accessibi-lité du lieu et sur la charge financière. Stéphane Héraud faisait cependant la démons-tration que l’opération serait «supportable» avec la vente des immeubles actuels, à laquelle s’ajouterait un effet de valorisa-tion grâce au développement du quartier bordelais. Il estimait donc nécessaire de «prendre du recul» sur le sujet, tout comme Michel Prugue qui conseillait de s’en remettre «aux décisions des conseils d’administration».Pour ce qui est du déploiement actuellement programmé, on note que Bordeaux conservera de toute façon le siège ainsi que la section vin, qu’il existe un bureau à Limoges, et qu’il en est prévu un autre à Poitiers.

Coop de France Nouvelle-Aquitaine affirme «une offre de service renforcée» définie en trois thèmes : action syndicale, offre de prestations, formation.

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L’agriculture s’invite dans la campagneSYNDICALISME À quelques jours du premier tour des élections législatives, la FDSEA et les JA de la Gironde rencontrent les candidats sur le terrain. La première réunion a eu lieu à Eysines le 30 mai.Le réseau FNSEA-JA a organisé une opération «porte voix» dans le pays. Les syndicats FDSEA-JA de Gironde se sont associés à cette démarche de mobilisation pour sensibiliser les candidats girondins à la députation aux «nombreuses» problématiques qui pénalisent et fragilisent les agriculteurs et les filières, mais aussi pour présenter leur vision et expliquer leurs solu-tions concrètes. Et c’est sur le terrain, dans différentes exploi-tations de Gironde que les 2 organisations syndicales ont choisi de les rencontrer. Une occasion de leur faire découvrir «pour de vrai» les conditions de travail des exploitants, leurs difficultés quotidiennes mais également leurs attentes.

Au milieu des auberginesLa première rencontre s’est déroulée le 30 mai dernier à Eysines sur l’exploitation maraîchère d’Alain Sanguinet. Bérénice Walton, présidente des JA, Jean-Louis Dubourg et Serge Bergeon, président et secrétaire général de la FDSEA, entourés de quelques adhérents ont ainsi accueilli au beau milieu d’une vaste serre d’aubergines une dizaine de candidats des circonscriptions de la métropole bordelaise représentant la République en Marche, les Républicains,

le Front National, les autres candidats sollicités n’ayant pas pu se libérer. «Les futurs parlementaires auront un rôle déterminant pour conduire les réformes nécessaires. Ils devront s’engager à prendre des mesures directement applicables dès les premières semaines de la mandature, afin d’adresser un signe de leur volonté de donner un avenir aux agriculteurs de France» a prévenu Serge Bergeon en ouverture de la réunion. Durant plus d’une heure et demi, les professionnels ont détaillé leurs principaux sujets de préoccupa-tion : redonner de la compétiti-vité aux entreprises notamment en abaissant le coût du travail, se doter d’un outil fiscal et

social moderne permettant de créer une réserve de précau-tion pour faire face à tous les aléas, retrouver de l’équité dans l’ensemble des filières «de la fourche à la fourchette», disposer d’un cadre réglemen-taire commercial favorisant une plus juste répartition de la valeur, sortir de l’enferme-ment des normes et de certains dogmatismes de l’administra-tion française, militer pour une véritable harmonisation fiscale et sociale dans l’Union Européenne. «Nous devons considérer l’Europe comme une chance et non pas comme une menace» a affirmé Jean-Louis Dubourg rappelant la fonction exportatrice de l’agriculture française.

06 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Politique

Influenza aviaire: fin du vide sanitaire, reprise progressive de la productionLe ministère de l’Agriculture a confirmé que les canetons et oisons pouvaient être remis en place à compter du 29 mai dans les départements du Sud-Ouest, où un vide sanitaire était imposé depuis six semaines. 52% de la production française de foie gras était concernée par le vide sanitaire. Le dernier foyer d’influenza aviaire a été signalé le 28 mars. La quasi-totalité des zones de protection et de surveillance ont été levées, indique le ministère. «La reprise complète de la production de foie gras dans le Sud-Ouest, c’est-à-dire la remise en place de canetons ou oisons dans l’ensemble des élevages touchés par le vide sanitaire, devrait intervenir d’ici un mois à un mois et demi», estime Marie-Pierre Pé, la déléguée générale de l’interprofession du foie gras (Cifog). En aval, la production de foie gras ne devrait redémarrer qu’à partir de septembre.

Le temps d’une imageEt encore

Les participants à la rencontre du 30 maiPour le mouvement En Marche : Dominique David (Bordeaux, Bruges, Le Bouscat), Benoît Simian (Médoc), Eric Poulliat (St-Médard, Mérignac).Pour les Républicains/UDI : Florence Legrand (Médoc), Pour le Front National : Philippe Dubois (Bordeaux, Bruges, Le Bouscat), Julie Rechagneux (Bordeaux Centre), Marie-Mauricette Martinez (St-Médard, Mérignac), Marlène Mignon (Pessac,Gradignan).

Les autres rencontres de terrain FDSEA-JA avec les candidats aux élections législatives- le mardi 6 juin 2017 à Puisseguin (10ème circonscription),- le mercredi 7 juin 2017 à Saint Christoly de Blaye (11ème),- le jeudi 8 juin 2017 à Faleyras (12ème),- le vendredi 9 juin 2017 à Langon (9ème).

Débat sur l’emploi et la formationIl fut également question d’ins-tallation, de reprise d’exploi-tation -1700 sont en attente de repreneurs-, mais aussi de formation pas toujours adaptée aux réalités économiques et d’emploi. «Nous ne savons plus comment faire pour trouver de la main d’œuvre, la garder et la fidéliser» a commenté Alain Sanguinet, par ailleurs président de l ’ADEFA 33. «10 % de la masse salariale en Gironde n’est pas pourvue. Il manque 150 à 160 tracto-ristes sur le département. Nous avons toutes les peines à trou-ver des saisonniers. Certains exploitants n’ont pas d’autres solutions que de recourir à de la main d’œuvre étran-gère» se désole-t il. Et Jean-Louis Dubourg de renchérir :

«l’agriculture a besoin d’une main d’œuvre spécialisée et bien formée. Au niveau de la grande région, nous n’avons qu’une seule école d’ingé-nieurs. Et ceux qui sortent vien-dront soit nous conseiller soit nous contrôler mais trop rare-ment travailler sur nos exploi-tations !» Mais le problème est aussi économique : difficile de motiver de futurs agricul-teurs au regard du montant de certains investissements, du nombre d’heures à passer sur l’exploitation pour un salaire qui sera largement inférieur au SMIC les premières années. Bérénice Walton s’est voulue optimiste : «l’agriculture doit être une priorité car derrière elle, il s’agit d’alimentation, de santé, d’entretien et de valo-risation des territoires, mais aussi d’approvisionnement local, de circuits courts. Les JA travaillent notamment sur la fourniture de produits locaux auprès des cantines scolaires. On milite pour l’innovation et une agriculture de précision en évitant de faire des différences entre le bio et le non bio, car ce que nous voulons avant tout, ce sont des exploitations viables et vivables.»La plupart des candidats étaient venus pour «écouter» et prendre note des propositions. Espérons que ceux qui seront élus le 18 juin prochains les auront entendues et retenues...

Alain Monget

FDSEA et JA 33 ont défendu leurs propositions agricoles devant les candidats à la députation.

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PROSPECTIVE Pour la deuxième année de rang, la région Nouvelle-Aquitaine organisait sa conférence permanente de l’agriculture lors du salon de l’agriculture de Bordeaux.

07 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Technique

Comment changer ?

Ce mardi 23 mai se tenait au salon de l ’agriculture Nouvelle-Aquitaine la deuxième conférence permanente de l’agriculture. Événement souhai-té par le Conseil régional et son président Alain Rousset, elle a pour vocation de créer un lieu de réflexion sur l’agriculture de 2030, en réunissant l’ensemble des parties prenantes.Cette année, le thème central était «Intrants, sols, eau... Les pratiques agricoles innovantes, quelles valorisations, quelles diffusions ?» En ouverture des

travaux, Alain Rousset a évoqué le besoin de «préparer la ferme de 2030, d’adapter la conduite d’un élevage ou de cultures végétales avec les nouvelles problématiques qui l’entourent. Il faut insérer l’agriculture dans un nouveau modèle écono-mique, le tout en menant un large travail de veille sur l’inno-vation», a-t-il ajouté.Les défis à venir sont multiples et d’horizons divers. Il faut répondre à de nouvel les attentes sociétales, relever le défi d’un modèle économique

viable face aux variations du marché, faire face au chan-gement c l imat ique , aux évolutions réglementaires... Impossible de ne pas évoluer non plus sans «s’imprégner du travail scientifique mené par le monde de la recherche», indique encore Alain Rousset.

Retour d’expériencesCes évolutions, voilà mainte-nant quelques années déjà que l’agriculture les étudie, avec le premier plan Ecophyto né du Grenelle de l’Environne-ment en 2008. En 2015, le ministère s’est inscrit dans un plan Ecophyto 2, prévoyant une baisse de 25 % des produits phytosanitaires pour 2020, et de 50 % pour 2025 (par rapport à 2008). À travers l’ensemble du territoire, de nombreux agriculteurs se sont engagés. C’est le cas de Patrick Vasseur, responsable du plan Ecophyto en Gironde et au niveau régio-nal, et lui-même viticulteur. Si celui-ci explique «être engagé depuis une quinzaine d’an-nées dans la limitation des intrants, d’abord sur la lutte contre les maladies, puis sur le désherbage», il reconnaît

aussi quelques difficultés. Des blocages qui persistent et qui demandent à lever des barrières techniques et technologiques. «À un certain niveau de baisse, 25 % ou 30 %, on bloque. Il faut d’autres moyens pour passer le cap, le biocontrôle en est un, la recherche doit être là pour nous aider», continue-t-il. Konrad Schreiber et Hervé Longy, respectivement agri-culteur retraité et enseignant agricole au lycée de Tulle-Naves, ont eux défendu de nouveaux systèmes agricoles. «Définir un système bio, c’est avoir un système le plus autonome et économe possible», affirme le premier. «Il faut récupérer les données de la biologie. Plus un sol consomme du carbone, de la paille par exemple, plus il produira de l’azote et sera autonome. Il faut travailler sur cette fertilité organo-biologique des sols, avoir une couverture végétale à 100 %», continue Hervé Longy. Mais, au-delà des efforts à faire, il s’agit de savoir comment les faire...

Un risque à prendreEt justement, cette transition à opérer n’est pas toujours simple. Jean-Baptiste Siriex, éleveur corrézien en bovins viande et volailles, inscrit dans

une démarche en agriculture biologique, a témoigné de son expérience personnelle, lui qui s’est installé au départ avec son père sur l’exploitation en GAEC, puis a vu justement son père partir en retraite. «À son départ, j’ai voulu effectuer de grands changements. Mais c’est déjà un risque écono-mique. Et c’est aussi un risque personnel, plus intime, celui de tout perdre si l’on se trompe, alors que son père est encore là et observe ce que l’on fait», avoue-t-il. Le changement peut avoir des freins économiques, et donc culturels aussi. Preuve une fois encore que si le chan-gement doit se faire, il ne se fera pas n’importe comment. Il ne peut pas y avoir de rupture brutale, cela doit se faire pas à pas, dans la continuité. Et surtout, ce changement doit être compris par les agricul-teurs, ne pas leur être imposé.«Il y a des solutions, de l’inno-vation. Le problème le plus complexe est peut-être culturel et humain. Il faut renforcer l’accompagnement, continuer à se déplacer et à sortir de l’isolement les agriculteurs», a exprimé Alain Rousset en conclusion.

Sylvain Desgroppes

Alain Rousset a assisté à l’ensemble des travaux de cette conférence permanente annuelle, qu’il a lui-même lancé en 2016.

Et aussi

Gel : la Région débloque une première enveloppe de 3 millions d’eurosLe 22 mai, à l’occasion de la journée de la Région qui se tenait au salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine, le Conseil régional a annoncé les premières mesures d’aides financières aux agriculteurs victimes des deux épisodes de gel qui ont touché les exploitations en avril dernier. «Une enveloppe de trois millions d’euros va être votée au budget supplémentaire lors de la prochaine assemblée plénière, le 26 juin», lâche Jean-Pierre Raynaud, vice-président du Conseil régional en charge de l’agriculture. Le chiffre est donné, mais paraît vite insuffisant devant l’ampleur des dégâts subis par les filières, notamment en viticulture et en arboriculture. «On n’a pas encore connaissance des dégâts. Les pertes seront réellement visibles à la fin de l’année, quand les récoltes ne seront pas là. Mais on doit anticiper, apporter une réponse aux besoins de trésorerie, donner une visibilité aux filières touchées pour qu’elles entament les travaux», continue le vice-président.Les chiffres de cette première aide peuvent paraître trop maigres, mais Jean-Pierre Raynaud affirme que rien n’est définitif. Ni dans l’évaluation des dégâts, que les organismes professionnels doivent évaluer, ni dans l’aide totale que le Conseil régional est prêt à apporter. «C’est une première enve-loppe, un dispositif d’urgence, qui doit intervenir en complé-ment d’autres dispositifs comme le régime des calamités. On verra s’il faut compléter encore cette aide, des modifications pourront être apportées en septembre», conclut-il.

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BOUCHERIE Les meilleurs béliers pour la production d’agneaux de bergerie sont aussi les meilleurs pour la production d’agneaux d’herbe.

08 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Technique

Des agneaux d’herbe performants

«L’organisation de la sélection chez les ovins allaitants est telle que le progrès génétique sur les aptitudes bouchères est essentiellement réalisé par la voie mâle. Les protocoles de contrôle individuel et de testage sur descendance des béliers sont basés sur une conduite en bergerie avec un aliment complet distribué en quantité élevée. Or, l’utilisation de ce type de conduite en sélection est parfois remise en cause par les producteurs d’agneaux

d’herbe (finis quasi exclusive-ment au pâturage) qui doutent de la capacité des béliers sélectionnés de cette façon à être performants pour une production d’agneaux d’herbe. D’où l’étude menée à la ferme expérimentale de Fedatest à Mazeyrat d’Allier (Haute-Loire), visant à comparer les perfor-mances bouchères de deux lots d’agneaux issus de béliers sélectionnés selon le protocole du testage sur descendance : un lot conduit en bergerie et l’autre conduit à l’herbe», expliquent les auteurs de l’étude. 8 béliers de race Rouge de l’Ouest ont été mobilisés pour constituer en 2010 deux lots d’insémination et huit autres mâles de la même race ont été à l’origine de deux lots d’IA en 2012. En 2010, les 379 inséminations effectuées ont permis d’obtenir 314 carcasses

exploitables : 205 issues d’agneaux de bergerie et 109 d’agneaux menés à l’herbe. En 2012, à partir de 382 IA, 175 carcasses d’agneaux de bergerie et 103 d’herbe ont été exploitées.

Un GMQ légèrement inférieurLes agneaux ayant été finis à l’herbe ont consommé en moyenne 27 kilos d’aliment en 2010 et 22 kilos en 2012 de la naissance à l’abattage. Les agneaux d’herbe ont eu une croissance inférieure à celle des agneaux de bergerie. «Ces derniers sont en effet parvenus à croître en moyenne de 18 g/j de plus que leurs homologues conduits à l’extérieur. De ce fait, les agneaux de bergerie ont été abattus en moyenne 8 jours plus tôt que les seconds.»

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Les agneaux de bergerie ont déposé en moyenne un milli-mètre de gras dorsal de plus que les agneaux d’herbe. «Enfin, les agneaux produits en bergerie ont eu un rendement en carcasse supérieur de 2,8 % par rapport à celui des agneaux élevés à l’herbe.» En triant les béliers selon leur indice de synthèse, des différences significatives sont observées au niveau des performances de conformation et d’engrais-sement chez les agneaux de bergerie. En revanche, chez les agneaux d’herbe «on ne distingue de différences signifi-catives qu’au niveau de la note de conformation. Concernant le gras, les agneaux d’herbe issus de béliers améliorateurs ont de meilleures notes pour l’épaisseur de gras dorsal et de gras de rognon». Enfin, quand les béliers sont triés sur la note

de conformation, «on note des différences significatives pour la compacité de la carcasse et la note de conformation chez les agneaux élevés à l’herbe.»

Choisir des béliers améliorateurs«La comparaison des perfor-mances corrigées des descen-dants élevés à l’herbe et en bergerie a permis de montrer que les meilleurs béliers pour la production d’agneaux de berge-rie sont aussi les meilleurs pour la production d’agneaux d’herbe.» Une étude similaire menée en race Charollaise avec des effectifs moindres confir-mait dans cette seconde race la tendance d’une supériorité à l’herbe des béliers qualifiés d’améliorateurs à l’issue du testage en bergerie.

Cyrielle Delisle

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ÉLEVAGE Une fréquentation en hausse, de nouveaux territoires et de nouvelles races, un programme professionnel enrichi... le salon de l’Agriculture Nouvelle Aquitaine a pris une dimension supplémentaire. Aquitanima aussi !

09 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Technique

Aquitanima 2017 bat tous les records

Le salon de l’agriculture qui a fermé ses portes le 28 mai après 10 jours d’une intense activité a réussi brillamment son passage définitif au format de la nouvelle région. Un salon qui a franchi cette année un nouveau cap en renforçant son positionnement professionnel avec la venue de nouveaux acteurs et la tenue de nouvelles conférences, et qui a enregistré une fréquentation remarquable, retrouvant le niveau de visitorat de 2015, en regagnant ainsi les 50 000 visiteurs perdus l’an dernier.À l’heure du bilan, le président du Salon, le landais Dominique Graciet s’est félicité de l’ex-cellent millésime 2017, en lui

attribuant au niveau de l’ap-préciation générale un quin-tuple A. A comme Agriculture évidemment mais aussi pour l’Accueil «des exposants et du public malgré des tempéra-tures caniculaires», pour les Animaux et l’Appropriation «par tous les acteurs du salon» et enfin l’Âme pour «un salon qui a su conserver son esprit et son ambiance tout en procédant à une extension et à l’intégration des nouveaux venus».Mais revers de la médaille, Dominique Graciet a pointé aussi les limites des installa-tions actuelles qui accueillent la plus grande ferme de France après Paris, notamment au niveau des salles pour accueillir

les événements parallèles dont le nombre s’est considérable-ment développé. «Ce salon qui fédère toutes les compo-santes de l’agriculture, est en train de rattraper le retard de communication pris depuis ces 30 dernières années. Le très bel outil que constitue ce salon est essentiel pour instal-ler durablement en Nouvelle-Aquitaine «la semaine de l’agriculture», regroupant tous ses acteurs, toutes ses filières et tous ses territoires» s’est réjoui Dominique Graciet.

Aquitanima version Nouvelle-AquitaineSatisfecit également pour Aquitanima, le rendez-vous professionnel des éleveurs. Pour autant, cette 21e édition s’annonçait à haut risque avec plusieurs challenges à relever : accueillir de nouvelles races, intégrer une journée ovine avec comme conséquence de resserrer sur 2 jours les présen-tations et les concours de bovins, et confirmer la dimen-sion internationale du salon avec l’accueil de 115 profes-sionnels étrangers, dont une forte délégation espagnole, en

amont de la manifestation dans le cadre d’Aquitanima Tours International. Le pari a été réus-si comme en témoigne François Rauscher, un des commissaires d’Aquitanima : «durant cette édition nombre de records sont tombés : 400 animaux accueil-lis, 9 races bovines présentes dont la Salers qui a parfaite-ment réussi son intégration, des concours de haut niveau avec un public d’éleveurs rajeu-nis». Il est vrai que cette année, le climat semblait plus propice : des éleveurs disponibles et plus détendus, le maïs étant largement semé. Le nouveau souffle grande région s’est véri-tablement fait sentir avec une forte participation des éleveurs des ex Poitou-Charentes et Limousin. 4 concours ont été organisés (Blonde d’Aqui-taine, Limousine, Bazadaise et Prim’Holstein) avec chaque fois des races qui ont souhai-té se renouveler et innover.

Autre satisfaction, les ventes aux enchères deviennent des rendez-vous de plus en plus courus par les boucheries tradi-tionnelles mais aussi la grande distribution. Toutes les bêtes limousines ont trouvé acheteur à un prix moyen de 6 000 € et un nouveau record a été établi avec un bœuf de Chalosse parti à 9 000 €. Du jamais vu sur Bordeaux ! Ce principe de ventes aux enchères a été aussi expérimenté pour la première fois par la race Bazadaise et des taureaux issus de sa station. «Nous avons connu une très belle édition», se félicite François Rauscher, qui n’oublie pas toutes les petites mains qui contribuent à la réussite de la manifestation dont les élèves des lycées agricoles : «parfai-tement intégrés à notre équipe, leur travail est important et les éleveurs leur confient les bêtes en toute confiance».

Et encore

La éleveurs girondins bovins présents à Aquitanima • Race Blonde d’AquitaineEarl Gendro à QueyracGaec de Font Bizol à Listrac de DurèzeGaec des Jacquards à Saint-Médard de GuizièresMesure Jean Christophe à Saint-Vivien de MonségurPouchet Gilles à Loupiac de La Réole• Race LimousineEarl Vandenbergue à AsquesEarl de Segondignac à Saint-Germain d’EsteuilEarl Vignobles Tréjaut à Sant-André du BoisSCEA Vignobles Grandeau à Tresses• Race PrimholsteinEarl Miquelet à CoutrasGAEC des Bois Clairs à Les EglisottesEarl Rapin à Sigalens• Race BazadaiseEPLEFPA de BazasEsat de la Haute Lande à CaptieuxEarl du Barses à BazasGlipa Gervais à Saint-Genès de FronsacEarl Bérénice Walton à ArveyresEARL Mc Culloch à BiracEARL de la Ferme Gauvry à RimonsLes ovins ambitieux

Aquitanima a accueilli le 22 mai la journée officielle de la filière ovine. L’innovation territoriale et le renouvel-lement d’une filière vieillissante ont été le fil conducteur avec 42 participants et 29 porteurs de projets. Cette journée a permis de présenter tous les signes de qualité de la Nouvelle-Aquitaine, avec notamment une pré-sentation génétique de 105 reproducteurs. Le concours agneau a pris de l’importance avec la participation de 45 agneaux sous signes de qualité, une belle participation des bouchers et la présence d’acheteurs nationaux de Carrefour et Auchan. «Cela nous a permis de valoriser l’aval, mais également d’insister sur la génétique. En termes d’image, nous avons réussi à fédérer, à monter en puissance sur le plan qualitatif et nous allons voir maintenant comment accueillir les races qui souhaitent venir sur le salon» précise Jean-Pierre Dugat, commis-saire responsable du pôle Ovin du salon.

Le temps d’une image

ContactFrançois RauscherChambre d’agriculture de la GirondeTél. 05 56 79 64 [email protected]

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Faire évoluer ses pratiques de production au chai OAD DecidŒno est un Outil d’Aide à la Décision disponible gratuitement en ligne sur www.decidœno.com. Sa principale fonction : guider le vinificateur dans ses choix lorsqu’il souhaite faire évoluer ses pratiques de vinification et d’élevage.

DecidŒno est l’aboutissement d’un projet sur l’évaluation des itinéraires ; il permet de valori-ser les résultats obtenus dans le cadre de ce programme mais également les références techniques acquises par l’IFV Bordeaux-Aquitaine et ses partenaires depuis plus de 15 ans.

Un accès simple et rapide La première fonctionnalité de DecidŒno est un accès facilité aux références expérimentales. Pour cela, l’utilisateur sélec-tionne le type de vin (rouge, rosé, blanc), puis le stade qui l’intéresse. Apparaissent alors différentes opérations : macération, levurage, enzy-mage, collage, débourbage… En cliquant sur l’une d’elles, plusieurs références sont propo-sées. Le vinificateur peut alors accéder à une fiche synthétique expliquant les conditions d’es-sais, les cépages étudiés, les avantages de la technique mais aussi les limites et restrictions d’emploi et des indications sur les impacts économiques et environnementaux. L’utilisateur

a également accès à une repré-sentation graphique de l’impact sensoriel de la technique par rapport à une opération témoin. L’illustration très visuelle (sous la forme d’un Profil Sensible®) représente la facilité du jury de dégustateurs à distinguer les deux produits comparés.

Atteindre son objectif produitL’outil propose également des opérations techniques pour atteindre un objectif-produit ciblé. Avec cette fonction, l’uti-lisateur sélectionne les critères sensoriels qu’il souhaite faire évoluer sur son produit et l’outil recherche alors dans la base de données les opérations les plus adéquates, selon nos résultats expérimentaux, pour atteindre l’objectif défini. DecidŒno ne donne pas de recettes toutes faites mais affiche des propositions de modifications d’opérations pour un itinéraire de production.Dans les différentes listes d’opé-rations qui peuvent être propo-sées, le vinificateur doit faire ses propres choix et le plus souvent possible en concertation avec

10 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Technique

Et encore

ContactCharlotte Anneraud IFV pôle Aquitaine-CharentesTél. 05 56 16 10 [email protected]

son œnologue conseil. De plus, l’outil affiche très souvent plusieurs références pour une même opération ; bien évidem-ment elles ne pourront pas être toutes appliquées sur un même itinéraire. Cet outil incite le vinificateur à réfléchir sur son schéma de vinification et d’élevage et sur les choix qu’il peut envisager.

En conclusion, DecidŒno propose au viticulteur une démarche simple de réflexion autour de l’amélioration de ses itinéraires de production pour un objectif sensoriel fixé. Depuis début 2017, l’outil propose désormais des fiches de synthèse pour l’élaboration de vins rouges qui viennent ainsi compléter les références pour la production de vins rosés déjà présentes depuis sa mise en ligne.

Une fiche synthétique et complète par référence expérimentale explique les conditions d’essais, les cépages étudiés, les avan-tages de la technique mais aussi les limites et les restrictions d’emploi et des indications sur les impacts économiques et environnementaux.

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11 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Technique

Et encore

Repérage et arrachage des pieds contaminésEn complément de la lutte contre l’insecte vecteur de la mala-die, il est primordial de limiter la présence d’inoculum sur les parcelles. C’est pourquoi un repérage précoce et un arrachage rapide sont les clés pour éviter la propagation de la maladie. En plus des prospections réalisées par le GDON ou FDGDON, les viticulteurs et salariés formés à la reconnaissance des symptômes peuvent prospecter les vignes afin de repérer les pieds malades. Tout pied suspect est à signaler au GDON ou FDGDON concerné.

Identifier la flavescence dorée en 3 points de contrôleÀ partir du mois d’août, sur un seul ou plusieurs rameaux de la souche :

1) Au niveau des feuilles :

- rougissement sur cépages rouges et jaunissement sur cépages blancs d’abord visible sur les nervures puis colonisa-tion de la feuille par dévelop-pement centrifuge.

- coloration sectorielle délimitée par les nervures secondaires.

- éventuel repliement des feuilles sur la face inférieure (variable en fonction des cépages).

2) Au niveau des grappes/inflorescences

- un dessèchement déjà réali-sé ou en cours, voire une absence.

3) Au niveau du rameau :

- un aspect mou, retombant, caoutchouteux,

- une couleur grise blanchâtre,

- un non aoûtement total ou partiel.

L’importance des symptômes est très variable en fonction de la contamination sur le cep et de la sensibilité du cépage.

CONSEIL Tous les mois, les conseillers viticoles de la Chambre d’agriculture font le point sur la vie du vignoble. Focus sur la lutte contre la cicadelle vectrice de la flavescence dorée.La flavescence dorée est une maladie épidémique de lutte obligatoire en France. Elle est causée par un phytoplasme (bactérie sans paroi), transmis de cep en cep par un insecte vecteur, la cicadelle de la flaves-cence dorée (Scaphoideus tita-nus). La lutte contre l’insecte de vecteur et l’arrachage des vignes infectées sont aujourd’hui les seuls moyens de ralentir la progression dans les vignes en place.

Dates des traitements obligatoires Les larves de cicadelle de la flavescence dorée sont obser-vées depuis le 4 mai dans le vignoble du Jurançon et depuis le 9 mai dans le vignoble girondin. Le flash traitement flavescence dorée 2017 de

la Direction régionale de l’ali-mentation, de l’agriculture et de la forêt Nouvelle-Aquitaine qui fixe la date et le nombre de traitements par commune est paru. Il est consultable sur le site internet de la DRAAF Nouvelle-Aquitaine (http://draaf.nouvelle-aqui-taine.agriculture.gouv.fr/Organismes-reglementes). Les traitements obligatoires doivent être appliqués aux dates indiquées ci-dessous mais il convient de se référer aux préconisations du GDON (Groupement de Défense contre les organismes nuisibles) en cas de modifications.Deux stratégies de traitement existent en fonction de l’utilisa-tion de spécialités insecticides non autorisées en Agriculture Biologiques ou autorisées

en Agriculture Biologique (Pyréthrine d’origine naturelle) : voir tableaux ci-dessous.

Parcelles fortement gelées Les œufs des cicadelles de la flavescence dorée n’ayant pas éclos lors des épisodes de gel, l’insecte n’a donc vraisembla-blement pas été affecté. Aussi, toute parcelle présentant du feuillage, même restreint, reste donc soumise aux obligations de traitement. Afin de limiter la dérive et de maximiser l’effet des traite-ments, il est recommandé de traiter à la fin de la fenêtre de traitement (le plus tard possible) les parcelles gelées (sauf communication directe du GDON).D a n s l a m e s u re o ù l e s

Vignoble à la loupe

Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) : l’Europe investit dans les zones rurales.

ContactAnne-Sophie MICLOTConseillère viticole - Animatrice du GDON MédocChambre d’agriculture de la Gironde ADAR du MédocTél. 05 56 59 00 85 / 06 78 41 74 [email protected]

dispositifs de pulvérisation le permettent, la quantité de bouil-lie appliquée peut être modu-lée en fonction de la hauteur

réelle de la végétation à traiter (attention : ne pas modifier la concentration de produit dans la bouillie).

Dates retenues dans le cas de l’utilisation de produits non autorisés en Agriculture biologique

Dates retenues dans le cas de l’utilisation des pyréthrines d’origine naturelle

3 TRAITEMENTS2+1/0 TRAITEMENTS

(piégeage)2 TRAITEMENTS

1+1/0 TRAITEMENTS

(piégeage)

1 TRAITEMENT

T1 LARVICIDE

Du 05 au 12 juin Du 05 au 12 juin Du 05 au 19 juin Du 05 au 19 juinDu 05 au 19

juin

T2 LARVICIDE

À la fin de rémanence du produit soit environ 14 jours généralement,

soit du 19 au 26 juin

À la fin de rémanence du produit soit environ 14 jours généralement,

soit du 19 au 26 juin

PAS DE T2 PAS DE T2 PAS DE T2

T3 ADULTICIDE

À prévoir pour fin juillet. (Attendre confirmation du SRAL dans le BSV

Vigne)

Déclenchement possible pendant 4 semaines courant

juillet-août suivant les résultats de piégeage

d’adulte

À prévoir pour fin juillet. (Attendre confirmation du

SRAL dans le BSV Vigne)

Déclenchement possible pendant

4 semaines courant juillet-août suivant les résul-tats de piégeage

d’adulte

PAS DE T3

Nombre de traitement à réaliser avec des pyré-

thrines d’origine naturelle3 TRAITEMENTS 2 TRAITEMENTS 1 TRAITEMENT

Classement des communes en nombre de traitements

obligatoires3 TRAITEMENTS

2+1/0 TRAITEMENTS

(piégeage)

2 TRAITEMENTS

1+1/0 TRAITEMENTS

(piégeage)

1 TRAITEMENT

T1 LARVICIDE

Du 05 au 12 juin Du 05 au 12 juinDu 05 au 19

juinDu 05 au 12 juin

Du 12 au 19 juin

T2 LARVICIDE

8 à 10 jours après le T1

8 à 10 jours après le T1

8 à 10 jours après le T1

8 à 10 jours après le T1

PAS DE T2

T3 ADULTICIDE8 à 10 jours après le T2

8 à 10 jours après le T2

8 à 10 jours après le T2

PAS DE T3 PAS DE T3

Les pyréthrines d’origine naturelle n’étant pas positionnées en adulticide, une intervention larvicide supplémentaire est réalisée sur les communes à 2+1 et 1+1 traitements. Les résultats de piègeage durant l’été ne s’appliquent donc pas aux utilisateurs de Pyrèthre naturel.

Communes en stratégie de piégeage avec un + 1ème traitementLe «+1ème traitement» est un traitement adulticide pour le moment optionnel dont le déclenchement sera obligatoire pour une commune seulement si le piégeage de cicadelles adultes effectué par les GDON ou FDGDON cet été (entre la mi-juillet et la mi-août) dépasse les seuils tolérés. Les viticulteurs seront avertis du déclenchement de ce traitement par les GDON ou FDGDON.Les parcelles contaminées par la flavescence dorée en 2016 et n’ayant reçu aucun insecticide homologué contre la flavescence dorée en 2016 ainsi que les vignes mères de porte-greffes et de greffons, doivent obligatoirement recevoir 3 traitements insecticides en 2017 (2 larvicides + 1 adulticide pour les autres) sans tenir compte de la stratégie générale de la commune. Ce troisième traitement adulticide est à prévoir pour la fin juillet (après confirmation du SRAL).

Les parcelles gérées avec un produit utilisable en agriculture biologique et contaminées par la flavescence dorée en 2016, doivent obligatoirement recevoir 3 applications larvicides avec ce type de produit en 2017 sans tenir compte de la stratégie générale de la commune.

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12 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Dossier

BIO-ÉNERGIE Produire à la ferme, dans des unités territoriales agro-industrielles, est techniquement possible. Mais les politiques doivent suivre…

Produire du gaz «agricole» en France, possible et souhaitable

Dans la région Nouvelle-Aquitaine, qui vient d’intégrer en un seul les schémas régionaux et départe-mentaux de l’air et de l’énergie, les «projets» de méthanisation font souvent les colonnes de la presse. Mais les réalisations sont peu nombreuses. «En Aquitaine, nous avons quatre unités de méthanisation qui fonctionnent en Dordogne, deux en Lot-et-Garonne, autant dans les Landes et en Pyrénées-Atlantiques. Sur ces dix unités, neuf sont d’ori-gine agricole. Trois autres sont en construction, en Dordogne, Lot-et-Garonne et Landes. Cinq sont en phase d’investissement, en Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques» résume Julie Michels du Conseil régional. 13 unités en tout qui représentent 290 000 t de déchets traités et 157 GWh d’énergie primaire. 27 projets sont en cours. Un certain nombre de projets devra i t émerger dans les prochaines semaines. Comme Méthacycle à Saint-Aquilin en Dordogne, valorisant les effluents d’élevage de 6 exploitations agri-coles, des déchets d’espaces verts de la CdC Isle-Vern-Salembre ou le lactosérum de la fromagerie Le Chêne vert. Cela représente 11 000 t dans le méthanisateur, 300 KW pour de la cogénération électrique injectée sur le réseau ERDF et pour un séchoir (céréales-bois, fourrages, noix). Autre projet mis en exergue, Methaenergies à Taillecavat en Gironde, porté par une exploitation laitière familiale et 4 autres exploitations pour produire de l’énergie électrique. Quant à la chaleur résiduelle, elle servira à chauffer les établisse-ments publics et 10 logements sociaux. Ou encore Adour métha-nisation, à Aire-sur-Adour dans les Landes qui va réaliser la méthani-sation des bio déchets invendus de la GMS et des déchets d’assai-nissement. Cette unité devrait

grandir et produire des digestats, «propresw» pour la valorisation agricole. Pour le montage des projets, il exite des structures spécialisées comme Méthaqtion qui regroupe l’ADEME, la Région, la Fédération régionale des Cuma. Méthaqtion, doté d’un budget de 4 Me, à parité entre la Région et l’Ademe, apporte un appui substantiel aux promoteurs de la méthanisation. Additionnées à celles qui vont être construites, les unités qui fonctionnent vont représenter une production de 145 GWh (gigawatt/heure). Comme le rappelle Lénaïg Lickel de l’Ademe, «les unités de production de méthanisation relèvent des installations clas-sées et sont contrôlées chaque année par la Dreal. Notamment pour vérifier leur étanchéité. Une bonne nouvelle quand on sait que le méthane a un pouvoir de réchauffement de l’atmosphère plus de 20 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2)». Il est vrai que les dispositions réglementaires sont importantes pour ce secteur d’activité. Ainsi le schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) remplace les schémas sectoriels précédents. C’est dans ce dernier que doivent s’ancrer les énergies renouvelables. On voit loin : 2021, 2026, 2030, 2050.

Faire du méthane et le transporterEn matière de biogaz, soit on produit du méthane dans des petites unités pour produire de la co-génération, soit on l’épure et le transporte, après épuration, comme «biométhane» que l’on déconditionne pour l’injecter dans le réseau de gaz.En mars dernier avait lieu, à Niort, la rencontre des clubs des «injec-teurs biométhane» qui a ébauché

des perspectives. Notamment avec la possibilité d’inclure 15 % de cultures énergétiques dans les process. Et puis celles ouvertes par l’étude technique sur le biométhane dans le réseau de gaz menée par l’Ademe : «la filière de l’injection portée (individuelle ou mutua-lisée) de biométhane cherche encore son modèle de dévelop-pement, mais toutes les briques technologiques existent et sont approuvées, que cela aille de l’épuration du biogaz, au condi-tionnement du biométhane, ou le stockage, le transport ou la gestion de l’injection» assure Paul Laurent de la société S3D, auteur de l’étude. On parle alors de possibles petites unités de métha-nisation (20 ou 50 Nm3CH4/h produits) mais avec des choix techniques précis. «L’impossibilité de produire un biométhane extrê-mement pur complique le procédé de liquéfaction du biométhane, qui doit être fait sous haute pres-sion.» Et par-là intransportable par camion. Pourtant, cette «injec-tion portée» devrait séduire : on pourrait ainsi économiser jusqu’à 10 000 t de CO2 par an et créer en moyenne 6,4 fois plus d’éner-gie renouvelable que d’énergies fossiles consommées. On liquéfie-rait plutôt qu’on ne compresserait. La comparaison va plus loin : «les projets en injection portée ne sont pas les plus économes en énergie mais sont plus compétitifs par rapport à des unités centrali-sées qui transportent leurs subs-trats sur de longues distances ou même par rapport à des unités de micro-méthanisation en co-géné-ration». L’étude pourtant estime que les petites unités auraient du mal à supporter le prix de la liquéfaction. Et plus il y aurait d’unités, plus il faudrait multiplier les modules d’épuration et de conditionnement.

Bernard Aumailley

La région veut mettre les gazMÉTHANISATION Les projets et quelques réalisations émergent. Deux choix : produire du méthane et le transformer en électricité revendue, ou produire, conditionner et l’injecter dans le réseau de gaz.

Déjà en 2016, la filière biogaz parlait de gaz renouvelable à 100 % en 2050. Avec la seconde version de son observatoire en mars dernier, France Biométhane enfonce le clou en montrant que la filière biogaz décolle grâce à un second souffle, qui permet non plus de valoriser le biogaz issu sous forme de cogénération électricité/chaleur, mais d’épurer ce biogaz et d’injecter directement le biométhane produit dans le réseau de distribution de gaz où il sera consommé au même titre que le gaz naturel ou utilisé comme carburant.

La dynamique française depuis 2014La France n’est pas le premier pays à se lancer dans l’aven-ture. Les exemples existent en nombre en Suisse, en Suède, au Royaume-Uni ou en Allemagne. Ce dernier pays, où le réseau de gaz est dense, compte 201

sites raccordés. «En France, l’injection de biométhane dans les réseaux est autorisée depuis 2011, mais connaît une dyna-mique importante depuis 2014 : 11 nouveaux sites ont été mis en service en 2015, 9 en 2016 et 6 pour le début de 2017». On s’amuse de la hausse : 162 % par rapport à 2015. Cela porte à 32 sites injecteurs de biométhane : 490 GWh/an. «La tendance d’ici 2020 devrait se maintenir, voire augmenter avec 252 projets inscrits dans les files d’attente fin 2016 pour un potentiel de production annuelle de 5,6 TWh». À l’heure où la transition énergé-tique est devenue une «priorité» l’objectif de 10 % de biométhane dans la consommation de gaz en 2030 suppose que l’on produise environ 30 TWh. Autre objectif, 14 % de biomé-thane dans les transports au même horizon. «Des avancées technologiques sont attendues. Le biométhane 2ème génération, produit à partir de biomasse solide par gazéification est au stade de projet pilote mais pourrait représenter 35 % du gaz consommé en 2050.» Le biométhane ne connaît pas de «saisonnalité.» On peut produire tout le temps. Depuis 2015, on a une nouvelle unité par mois et une croissance de la production mensuelle de 9 %. La plupart des projets sont issus du monde agri-cole. Mais en comparant, les 23 unités de biométhane produisent 14 Gwh/an, alors qu’une seule unité travaillant à partir d’une installation de stockage de

déchets peut en produire 23 GWh/an. Aujourd’hui, ce sont les réseaux de distribution (GRDF, TGIF, GRT gaz) qui permettent de raccorder les projets de biométhane.

L’atout agricolePour le président de France Biométhane, Cédric de Saint Jouan, «ce n’est plus une utopie : les projets émergent et le rythme s’accélère.» Avec la fermeture de Lacq en 2013, la France ne produisait plus de gaz. Grâce au biométhane, nous continuons à produire du gaz en France. «Nous sommes en retard, certes, mais le poids de l’agriculture dans notre pays constitue un atout majeur. Si on le corrèle à notre dépendance énergétique, le choix du biomé-thane s’impose. Se comparer aux autres pays européens n’est pas le sujet : la question n’est pas de savoir si nous allons atteindre l’objectif national mais quand.» Le président du think tank, sur cette question de l’échéancier, estime que le «retard est rattrapable, pour peu que les politiques menées simplifient les procédures.» Car c’est l’un des freins majeurs. Le gaz, même issu de produits agri-coles, tombe sous une chape de normes et de règlements. «Le biométhane est à l’intersection des mondes de l’agriculture, de l’énergie et du déchet qui sont tous les trois à la fois très tech-niques et réglementés. Maîtriser tous les aspects d’un projet est difficile. La technique marche mais il faut sécuriser les process, la maintenance, la logistique.»

Imaginer le mix gazier de 2050Dans divers scenarii élaborés pour projeter cette filière aux hori-zons de 2030-2050, le premier de GRDF imagine que le biométhane de méthanisation puisse repré-senter 88 TWh/an, les biomé-thane de gazéification, 133 et le gaz naturel 113. Si on prend le scénario extrême, NégaWatt 2017, en 2050 on pourrait avoir 67 TWh/an de biométhane de méthanisation, 68 de biométhane de gazéification et… 87 d’hydro-gène ou de méthanisation et plus du tout de gaz naturel extrait. Du 100 % renouvelable. Ce «mix énergétique» dépend beaucoup des «politiques» choisies. Cédric de Saint Jouan pointe aussi la prudence des financeurs, «parce que c’est extrêmement compliqué, complétement neuf, en dehors des autres énergies renouvelables, et les premiers projets de biogaz en cogénération ont été décevants.» Il ajoute : «aujourd’hui, sur le biométhane, nous n’avons pas encore de retour d’expériences qui permettrait de rassurer les financiers.» Les intrants qui vont alimenter cette filière vont aussi évoluer. Aujourd’hui, c’est 30 % de déchets ménagers, 41 % de boues de stations, 6 % d’effluents d’éle-vage, 7 % de CIVE et de Cipan, 3 % de déchets de cultures.

B. A.

Focus

Les réal isat ions dans la méthanisation ou la produc-tion de méthane ne manquent pas. Dans toute la nouvelle Aquitaine, il se trouve des installations. Comme la SAS Clottes, chez Bertrand Guérin, éleveur bovin à Beaumont du Périgord qui fut l’un des pion-nier de la méthanisation à la ferme. Coût de l’investissement 1,2 Me avec 40 % d’aides du Feader. «J’ai eu l’idée d’exploi-ter le biogaz en 2004…» avoue Bertrand Guérin, «mais il est passé 7 années avant que nous entrions dans la phase concrète.» Il traite ses effluents d’élevage et a ainsi une autre activité (la production d’énergie) dans l’exploitation pour confor-ter l’activité lait et substituer le propane par l’énergie renou-velable. «Il faut être patient et prendre le temps de la réflexion,

car c’est un investissement lourd.» Il incorpore aussi des déchets venant d’autres exploi-tations, d’entreprises agro-alimentaires et du territoire. Le digestat est utilisé comme engrais sur l’exploitation.

Au c l o s F l o r i d è n e ch e z Dubourdieu à Pujos sur Cirons en Gironde, c’est le traitement des effluents viticoles qui a servi de base à la réflexion et à la réalisation de compost. Il fallait contrôler la transformation et la valorisation des déchets organiques en produisant un «produit stabilisé, hygiènisé et valorisable en épandage.» Les sarments, les rafles et les marcs sont devenus de «la matière première» au lieu de déchets. Un procédé a même été inventé : Vignalex. On broie les sarments, on les mélange

aux effluents et on composte. 1m3 de sarments pour 2m3 d’effluents. Vignalex est un système de traitement biolo-gique aérobie des effluents, basé sur leur incorporation à un substrat organique en cours de compostage. Tout est auto-matisé. Il est commercialisé par la société Souslikoff. «C’est bien plus qu’un simple procédé de traitement des effluents. Ce procédé rustique et fiable avec une faible consommation éner-gétique et une maintenance limitée apporte une réponse transversale aux probléma-tique environnementales de la filière vini-viticole» souligne Fabrice Dubourdieu, ingénieur œnologue responsable tech-nique du Clos Floridène. C’est en autre un projet porté par le Cluster Inno’Vin.

À TITRE D’EXEMPLES…

Le «biométhane» c’est la version renouvelable d’origine biologique du gaz naturel. En schématisant à l’extrême, c’est passer dans une grande cocotte de la matière organique, fermentescible, pour produire du biogaz : 60 % de CH4 (le méthane) et du dioxyde de carbone (40%). Ce gaz peut être alors utilisé pour produire une autre énergie : de l’électricité ou de la chaleur. C’est la co-génération. «Pour obtenir du biométhane, le biogaz est filtré par un épurateur qui élimine le CO2 et les autres composés impurs. Il ne reste alors que le méthane qui a des qualités similaires à celles du gaz naturel. Il est appelé biométhane et peut être injecté dans le réseau de distribution de gaz ou utilisé dans une chaudière et comme carburant de véhicules.» Que met-on dans les «digesteurs» ? Les tontes de pelouse, cantines scolaires venant des collectes municipales, les déchets agricoles (lisiers, fumiers, déchets céréaliers, CIVE Cultures intermédiaires à vocation énergétique), les co-produits agro-indus-triels riches en matière organique : graisse, déchets de fruits et légumes, etc. Mais aussi les boues collectées dans les stations d’épuration. Les déchets organiques sont collectés puis triés, brassés et introduits dans un méthaniseur. Ils sont ensuite mélangés et chauffés. En fermentant, les bactéries les transforment en biogaz. Le biogaz est épuré afin de ne garder que le CH4, qui prend alors le nom de biométhane. Une fois odorisé et compressé, le biométhane peut alors être injecté dans le réseau de distribution GRDF ou GRT Gaz.

Comment ça marche ?

Unité de méthanisation sur une exploitation laitière. Sur le plan national, l’objectif de 10 % de biométhane dans la consommation de gaz en 2030 suppose que l’on produise environ 30 TWh.

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Cédric de Saint Jouan, président de France Biométhane.

Les unités de production de méthanisation relèvent des installations classées et sont contrôlées chaque année par la Dreal.

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14 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Dossier

Agriculteurs : s’approprier la méthanisationÉNERGIE Pour la première fois organisé dans la moitié sud de la France, à Bordeaux, le salon Expobiogaz a été l’occasion pour l’agriculture régionale de se pencher sur l’avenir.

À l’heure où l’on parle de crises économique, environnemen-tale, sociétale, sanitaire, pour le monde agricole, à l’heure où les enjeux autour de l’énergie n’ont jamais été aussi forts dans le monde comme en France, la méthanisation ne pourrait-elle pas être l’une des meilleures solutions pour répondre à l’en-semble de ces questions ?C’est ce que se sont deman-dés un ensemble d’organi-sations professionnelles et d’agriculteurs le 1er juin, lors d’une conférence organisée au salon Expobiogaz, à Bordeaux. Salon qui s’est déroulé pour la première fois dans le grand sud de la France pour sa sixième édition. L’intitulé de la confé-rence parle de lui-même : «la place de la méthanisation agri-cole dans la transition énergé-tique française».

Un métierDès le début, Bertrand Guérin, vice-président de l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France, lance les débats. «La méthanisation est-elle une activité agricole ou une activité industrielle ?», inter-roge-t-il. C’est bien là le cœur duproblème, ou en tout cas le

point de départ de la réflexion à mener. Réglementairement, le Code Rural apporte une réponse, qui peut se résumer très simplement. La méthani-sation est considérée comme agricole si la moitié au moins des matières entrantes sont issues d’exploitations agricoles, et également si la structure est détenue pour moitié au minimum par des agriculteurs.Une définition certes simplifiée mais qui permet de donner une légitimité à l’activité agri-cole qu’est la méthanisation. Un métier parmi d’autres auquel l’agriculteur peut donc prétendre est celui de métha-niseur, de producteur d’énergie renouvelable. Ce qui est aussi une façon de diversifier les revenus tirés de l’exploitation.«On dit toujours que les paysans sont là pour nourrir les gens. Mais pendant longtemps, ils ont aussi été les seuls à fabri-quer du textile pour que l’on s’habille. Donc pourquoi ne pas aujourd’hui devenir produc-teur d’énergies avec la métha-nisation», développe encore Bertrand Guérin.Surtout qu’allier les deux métiers est loin d’être incom-patible, quand on sait que la

grande majorité des ressources mobilisables pour faire de la méthanisation sont issues des exploitations agricoles : effluents d’élevage, résidus de cultures (paille, céréales...), CIVE (Culture Intermédiaire à Vocation Energétique)...

Pour l’agricultureCependant, dans l’assistance, une thématique s’impose vite comme prépondérante dans les enjeux futurs : se lancer dans la méthanisation est aujourd’hui une idée de plus en plus répandue, mais encore faut-il s’y lancer avec l’envie que cela serve en premier lieu les agriculteurs.«Sur un projet à 50 % agri-cole et à 50 % industriel, on peut se dire que c’est 50 % de perdu pour l’agriculture. Il faut s’approprier ces questions, les méthaniseurs doivent être des projets agricoles», affirme Tony Cornelissen, vice-président de la Chambre régionale d’agricul-ture Nouvelle-Aquitaine.C’est à l’avenir que ce dernier pense, dans l’idée de garder le contrôle sur une méthani-sation appelée à se dévelop-per et à prendre une place importante dans l’économie.

«Il faut que dans vingt ou trente ans, la valeur ajoutée créée par la méthanisation reste à la ferme, et que l’agri-culteur ne devienne pas qu’un simple fournisseur de matières premières pour une méthanisa-tion industrielle», continue-t-il. Cette réflexion économique, Christophe Bellet (GRDF) l’a aussi mise en évidence : «Il faut réfléchir à la situation après les quinze ans. Aujourd’hui, on produit avec un prix d’achat au bout, mais la seizième année ? Dans la construct ion du projet, il faut voir si les coûts

de production permettent de rester compétitif».Autant d’enjeux et de réflexions qui ne peuvent que renforcer l’engagement de l’agriculture, traduit par la signature d’une convention ce 1er juin : «l’enga-gement des structures agri-coles pour le développement de la méthanisation en Nouvelle-Aquitaine». Les signataires étant la Chambre régionale d’agriculture, l’AAMF, la fédé-ration régionale des Cuma, et Vienne Agri Métha.

S. D.

La signature de la convention par la Chambre régionale d’agriculture, l’AAMF, la fédération régionale des Cuma et Vienne Agri Métha traduit la volonté en région de développer une méthanisation par et pour les agriculteurs.

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Lundi 5 Mardi 6 Mer.7 Jeudi 8 vend. 9 Samedi 10 Dim. 11

+1 min. +1 min. +1 min. +1 min. +1 min. +1 min. +1 min.

Lever 06h17 06h17 06h16 06h16 06h16 06h16 06h15

Coucher 21h44 21h45 21h45 21h46 21h47 21h47 21h48

Durée du jour 15h26 15h28 15h29 15h29 15h30 15h31 15h32

Descendante Descendante Descendante Descendante Descendante Descendante Montante

Croissante Croissante Croissante Croissante Pleine Lune Décroissante Décroissante

Apogée

Lundi 12 Mardi 13 Merc. 14 Jeudi 15 Vend. 16 Samedi 17 Dim. 18

+1 min. +1 min. +0 min. +1 min. +0 min. +1 min. +0 min.

Lever 06h15 06h15 06h15 06h15 06h15 06h15 06h15

Coucher 21h48 21h49 21h49 21h50 21h50 21h50 21h51

Durée du jour 15h33 15h33 15h33 15h34 15h34 15h35 15h35

Montante Montante Montante Montante Montante Montante MontanteDécroissante Décroissante Décroissante Décroissante Décroissante Décroissante Décroissante

NœudLunaire

Lundi 19 Mardi 20 Merc. 21 Jeudi 22 Vend. 23 Samedi 24 Dim. 25

+0 min. +0 min. +0 min. +0 min. +0 min. +0 min. +0 min.

Lever 06h15 06h16 06h16 06h16 06h16 06h17 06h17

Coucher 21h51 21h51 21h51 21h52 21h52 21h52 21h52

Durée du jour 15h35 15h34 15h35 15h35 15h35 15h35 15h34

Montante Montante Montante Montante Montante Descendante DescendanteDécroissante Décroissante Décroissante Décroissante Décroissante Nouvelle Lune Croissante

Périgée

Lundi 26 Mardi 27 Merc. 28 Jeudi 29 Vend. 30 Samedi 1er Dim. 2

+0 min. +0 min. -1 min. -1 min. -1 min. -1 min. -1 min.

Lever 06h17 06h17 06h18 06h19 06h19 06h20 06h20

Coucher 21h52 21h52 21h52 21h52 21h52 21h51 21h51

Durée du jour 15h34 15h34 15h33 15h32 15h32 15h31 15h30Descendante Descendante Descendante Descendante Descendante Descendante DescendanteCroissante Croissante Croissante Croissante Croissante Croissante Croissante

NœudLunaire Périgée

Semaine 18 / du 26 au 2 Mai

Semaine 17 / du 19 au 25 Juin

Semaine 24 / du 12 au 18 Juin

Semaine 23 / du 5 au 11 Juin

Éphéméride

ContactRodolphe Montangon, Chambre d’agriculture Référent départemental viticulture biologiqueService Vigne et Vin, Tél. 06 74 82 35 [email protected]

Page 14: e Méthanisation agricole Une opportunité à saisir · 2018-01-28 · Méthanisation agricole Une opportunité à saisir Bimensuel 2,50 e N°982 2 juin 2017 Flavescence dorée Les

SIQO Moment fort du salon de l’agriculture, les Assises de l’Origine s’inscrivaient cette année dans la dynamique d’innovation qui entoure le futur de l’agriculture.

15 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Technique

Innover pour mieux consolider

Les Assises de l’Origine sont un rendez-vous incontournable du salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine. Pour preuve, l’édi-tion 2017, qui s’est tenue le mercredi 24 mai, était déjà la dix-neuvième du nom. L’objectif reste quant à lui toujours le même : assurer la défense et la promotion des produits d’origine. Mais cette défense ne doit pas rester dans l’immobilisme des produits, elle doit au contraire se faire en continuant à avancer pour suivre le mouvement de l’agri-culture actuelle. C’est autour de ces deux dynamiques que les Assises se concentraient cette année, avec pour thème : Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine : conci-lier innovations et traditions. «Il faut savoir rester fidèles à nos traditions, la preuve avec nos 216 SIQO (Signes d’Identifactions de la Qualité

et de l’Origine) qui sont une force. Mais l’innovation doit se mettre au service de ces traditions, en confirmant l’an-crage à un territoire», a expliqué Dominique Graciet en ouverture des débats. Pour que cette relation se fasse, il faut tout de même garder une distance. C’est bien là toute la difficulté : innover dans la façon de travail-ler, innover dans la façon de produire, mais conserver un produit qui respecte la tradition, qui conserve une linéarité à travers le temps, dans le goût et la qualité. «Il faut s’inscrire dans une démarche de progrès, mais un travail important est de pouvoir contrôler le respect de l’ensemble des mesures du cahier des charges», précise Bernard Angelras, président de l’IFV (Institut Français de la Vigne et du vin). Pour ce dernier, c’est le métier qui évolue, dans les méthodes de production, le

matériel, mais le produit doit rester le même. Que les inno-vations soient une réponse à des attentes sociétales, à une évolution du marché, à une demande des consommateurs, elles doivent donc prendre en compte le cahier des charges pour se réaliser tout en valori-sant le produit.

Comment innover ?Pour Bernard Angelras, qui est aussi président de la commis-sion environnement à l’INAO, les évolutions sont déjà en marche, et celles-ci vont engen-drer des évolutions dans les cahiers des charges. Mais des évolutions contrôlées, précises, encadrées par un guide et une typologie bien calibrée.«6 thématiques ont été rete-nues dans les mesures agro-environnementales. Elles ont déjà donné lieu à huit mesures-types votées par les comités

En conclusion des interventions, Simona Caselli, Ministre de l’Agriculture d’Emilie-Romagne (Italie), s’est expri-mée à propos de la politique régionale d’Emilie-Romagne en faveur de l’Innovation... une région très engagée dans les SIQO.

nationaux de l’INAO, et qui peuvent être intégrées rapide-ment aux cahiers des charges des SIQO en viticulture. Cela pourra se compléter par une série de mesures listées dans un guide de l’agro-écologie», continue-t-il. Toujours en viticul-ture, Dominique Forget, direc-teur de l’Unité Expérimentale Viticole de l’INRA à Bordeaux a présenté le sujet plus épineux des nouvelles variétés de cépages. Faut-il les intégrer ? Si oui, en quelle quantité ? Selon quel procédé et quel calendrier ? Autant de questions encore sans réponse. Pour ce dernier, il y a une certaine contradiction qui se ressent entre l’urgence d’innover, notamment pour répondre à des attentes socié-tales, et la résistance, pour ne pas dire la lenteur d’évolution, d’une tradition et d’un SIQO. «Le programme ResDur a donné quatre variétés résis-tantes en totalité à l’oïdium et de façon très élevée au mildiou. On pourrait imaginer l’introduc-tion de ces nouveaux cépages à de faibles pourcentages lors de l’assemblage, 5 % par exemple, mais le verrou variété est trop fermé», regrette-t-il.Dans d’autres filières, les évolu-tions ont déjà commencé, dans la conduite des cultures, les méthodes de production, et les

cahiers des charges. C’est le cas du pruneau d’Agen. Gérard Delcoustal, président de l’ODG «Syndicat du Pruneau d’Agen» a par exemple évoqué «les adaptations faîtes sur le cahier des charges pour répondre aux évolutions du marché et avoir de nouvelles commer-cialisations. Évolutions qui ont permis de passer de yaourts au pruneau à des yaourts au Pruneau d’Agen notam-ment». En Italie, le Parmigiano Reggiano, ou Parmesan, a par exemple su évoluer, tout en respectant la tradition ances-trale. «Les innovations se font dans le respect de la tradition du 12ème siècle. Mais on a intro-duit la climatisation dans les caves d’affinage, de plus larges bacs à fromage, un mix alimen-taire pour le bétail au lieu d’une mono-alimentation...», explique Fabrice Gour, chargé de la promotion de l’AOP Jambon de Parme et Parmigiano Reggiano en France. «Pourtant, certaines opportunités d’inno-vations, comme la sélection des ferments lactiques, sont refusées si elles ne vont pas dans le sens du produit et de sa tradition», rajoute-t-il. Tout est dit.

S. D.

Et aussi

Accord Coop de France-FCD : «Consommer coopératif en Nouvelle Aquitaine» Coop de France et la Fédération du commerce et de la distri-bution (FCD) ont signé une nouvelle convention régionale le 24 mai, sur le thème : «et si on consommait coopératif en Nouvelle Aquitaine ?». Cet engagement réciproque comprend notamment la mise en relation des coopératives et des enseignes locales, le développement d’action de valorisation en points de vente et le soutien à l’innovation. Il a été conclu à l’issue des Assises de l’origine au salon de l’agriculture de Bordeaux. De part et d’autre la volonté affichée est de «créer de la valeur». «Nous menons plusieurs chantiers pour mieux nous connaître et créer de la valeur», a évoqué Jacques Creyssel, délégué général de la FCD. La valeur ajoutée «doit être répartie équitablement entre les acteurs de la filière et mieux comprise par le consommateur», a souligné Yvette Thomas, présidente de Coop de France Aquitaine. Cet engagement «nous permet déjà d’organiser des actions concrètes de mise en avant des produits coopératifs dans certains magasins, notamment sous l’angle RSE», a précisé Yvan Otschapowski, président de FCD Nouvelle Aquitaine. L’objectif commun «est bien de répondre aux attentes multiples des consommateurs» qui cherchent des produits traçables, ayant un lien avec leurs territoires et répondant à leurs aspi-rations citoyennes, a rappelé la FCD. Un accord similaire avait été conclu en 2016 dans l’ensemble «Alpes-Méditerranée».

Groupama lance letrajetleplussur.frPour préparer son itinéraire, deux possibilités s’offrent jusqu’à présent aux conducteurs au niveau des GPS : soit le trajet le plus rapide au regard des conditions de circulation, soit le plus court en termes de kilomètres. Groupama innove et vient de lancer la première plate-forme gratuite de prévention routière qui permet de trou-ver l’itinéraire le plus sûr. «Letrajetleplussur.fr» s’appuie sur les données officielles du Gouvernement concer-nant les accidents de la route des sept dernières années. Il propose des trajets les moins accidentogènes sans dépasser 20 % en moyenne de temps de trajets supplémentaires sur les trajets du quotidien.L’application a été présentée officiellement le 1er juin à Bordeaux par Michel Baylet président de la caisse régionale, Cerise et Pierre Cordier, Directeur général de Groupama Centre-Atlantique.

Le temps d’une image

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INNOVATION Les États Généraux de l’Innovation, qui s’installent dans le paysage du salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine, ont évoqué le développement du biocontrôle.

ÉCHANGE Agri Sud-Ouest Innovation et le Crédit Agricole ont organisé un espace de rencontre entre start-up et agriculteurs en mode «speed-dating».

16 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Technique

L’agriculture en mouvement

Encourager le business

Ils ne sont pas encore une tradition, mais ils commencent maintenant à bien être ancrés dans le paysage. Les États Généraux de l’Innovation célé-braient leur troisième édition au salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine ce mardi 23 mai. Avec pour thématique le biocontrôle.U n t h è m e d e p l u s e n plus présent et sur lequel Dominique Graciet, président de la Chambre régionale d’agriculture, a rebondi pour lancer la matinée de travail : «L’innovation repose sur un

trépied : les orientations à lui donner, les réseaux d’expé-rimentations, les cellules de transfert de connaissances».Des univers qui ont tous pu s’exprimer au travers de nombreuses prises de paroles. Le sujet transversal étant la lutte dans laquelle le monde agricole s’est engagé : mainte-nir la production en quantité et en qualité, tout en s’inscrivant dans le plan Ecophyto II (réduc-tion des pesticides de 50 % entre 2015 et 2025).

L’an passé déjà, le Crédit Agricole d’Aquitaine et le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation avaient travaillé ensemble pour proposer sur le salon une conférence, moyen de présenter «des start-up au service d’une agriculture

innovante» . L’opération a été renouvelée cette année, mais la forme a changé. Ce mercredi 24 mai, c’est dans l’idée d’un speed-dating que les deux partenaires avaient convié 21 start-up interve-nant dans la sphère agricole

De nombreux témoignages du privé comme du monde de la recherche publique ont permis de dresser un panorama du biocontrôle.

Toute l’après-midi, des agriculteurs, opérateurs de l’agriculture, voire des start-up entre elles ont pu tisser des liens directs.

Beaucoup de solutions...Thibaut Malausa, docteur en écologie, chargé de recherche à l’Université de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), a présenté en ouverture des débats ce qu’est le bio-contrôle : «un ensemble de méthodes de protection des végétaux par l’utilisation de mécanismes naturels». Une façon de définir précisément et de diffuser plus massive-ment ce qui a pu se pratiquer de façon informelle depuis longtemps déjà. En pratique, il existe différents moyens de lutte qui font tous partie de la grande famille du biocontrôle. En commençant par les micro-organismes, comme les bacté-ries, champignons ou autres virus que l’on peut introduire pour lutter contre les popu-lations agresseurs. Il existe aussi les macro-organismes, comme les insectes. La troi-sième solution est de se servir de médiateurs chimiques, les phéromones (qui permettent à un insecte de communiquer avec un autre), ou les kairo-mones (qui lui permettent d’agir sur le comportement d’un autre insecte). Enfin, il existe des substances naturelles, qu’elles

soient d’origine animale, végé-tale, ou minérale. Freddy Pierrard, responsable au sein de l’entreprise Jouffray-Drillaud dans la Vienne, a présenté un nouveau produit de biocontrôle, le Messager. Ce produit, desti-né à lutter contre le mildiou et l’oïdium de la vigne, utilise une substance, le COS-OGA. «Il mime à la fois la présence du champignon et sa prolifération, pour activer par anticipation le mécanisme de défense de la plante», résume-t-il.

... mais encore du travailSi ce mécanisme, comme d’autres, contribue à la baisse de l’IFT, il existe encore des limites. «Le biocontrôle fait partie de notre stratégie d’in-novation. Mais on ne l’envi-sage pas en-dehors des autres moyens de lutte, il vient en complément», précise Marie-Claire Grosjean-Cournoyer, directrice des affaires scienti-fiques de Bayer CropScience France. Cette limite n’est pas la seule. Alors que les méthodes de biocontrôle sont en grande partie à l’état d’expérimenta-tion, le cap à franchir est encore important. «Le besoin d’études et de connaissances est encore

Et encore

L’innovation récompenséeEn clôture des États Généraux, ont été remis les prix du 3ème concours «Innovons pour l’agriculture» de la technopole Agrinove, située à Nérac. Le but est de mettre en avant les initiatives novatrices, tout en alimentant la pépinière d’entre-prises. Les trois prix remis sont de 15 000 e, 10 000 e et 5 000 e, et l’entreprise lauréate peut avoir autant si elle s’installe dans les trois ans à Nérac. La société UV Boosting de Juliette Mansard (créée en janvier 2017), a obtenu le premier prix avec un système de stimulation des défenses naturelles des plantes par exposition à un rayonnement ultra-violet.

et une centaine d’acteurs de l’agriculture. «On est plus sur du partage et du business, il y a plus de dynamisme avec une rencontre toutes les sept minutes», précise Ludovic Charbonnier, responsable du marché de l’agriculture au Crédit Agricole d’Aquitaine. Le choix de ces entreprises s’est fait en mobilisant les réseaux de chacun, avec les «villages by C.A.», la Ferme Digitale, le réseau de la technopole, mais aussi les réseaux sociaux.Etienne Barada, développeur de communauté pour la socié-té WeFarmUp, a participé à l’après-midi de rencontres. Son entreprise a pour but d’opti-miser l’utilisation de matériel agricole, en permettant à un propriétaire de mettre à la loca-tion son matériel lorsqu’il ne

l’utilise pas. «On a pu rencontrer de nombreux agriculteurs, des coopératives, d’autres acteurs de la Nouvelle Economie, cela permet d’avancer ensemble», confie-t-il. «Notre présence sur le salon à Bordeaux a vocation

à durer, et on envisage de repro-duire ce modèle de rencontres, pourquoi pas sur d’autres événements aussi», conclut un Ludovic Charbonnier satisfait.

S. D.

fort en milieux ouverts. De plus, cela reste un travail sur le vivant, donc avec des limites», confie Emilie Maugin, ingé-nieur agronome en horticul-ture. Invité à la table-ronde, Pierre Guy, notamment ex-admi-nistrateur de France Nature Environnement et aujourd’hui membre du comité de pilotage national Ecophyto, a insisté sur le travail qu’il reste à effectuer : «Manipuler du vivant introduit forcément la notion d’incer-titude. Cela veut dire un plus gros effort de recherche, et pour cela, il faut accompagner et soutenir l’agriculteur, c’est lui qui prend des risques». Si le biocontrôle est encore une méthode en plein développe-ment, et dont l’intérêt est fort dans le cap qu’il permettrait de passer en matière de baisse de l’utilisation de produits phyto-sanitaires, il ne doit pas faire oublier le reste, comme le rajoute Patrice Rey, professeur à Bordeaux Sciences Agro : «Il faut d’autres approches autour du biocontrôle, comme des itinéraires techniques inno-vants ou des améliorations génétiques».

S. D.

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L’Asie et l’Amérique comme leviers de croissance

17 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Économie

VIN Vinexpo a présenté fin avril les chiffres issus de World of Wine Spirit, basés sur la consommation de vin. Les États-Unis et la Chine vont continuer leur croissance, face à un marché européen en recul. Entre 2011 et 2020, l’Europe aura perdu environ 34 millions de caisses de vin, indiquent les chiffres présentés par Vinexpo. Une baisse de consommation qui s’explique essentiellement par le changement des habi-tudes et des styles de vie : les repas durent moins longtemps, sont plus souvent pris à l’exté-rieur, et les préoccupations en matière de santé sont plus prégnantes.

La Chine toujours en croissanceParallèlement, la Chine devrait drainer la croissance mondiale entre 2016 et 2020, devenant à cette échéance le deuxième pays consommateur de vin au monde et représentant 71,8 % de la croissance du marché d’importation en volume. Cette

montée en puissance s’explique avant tout par la croissance de la classe moyenne dans ce pays qui approche 1,4 million d’habi-tants, et par un changement d’habitudes de consommation. En quelques années, on est passé d’un marché du cadeau (gifting) à un marché où l’ache-teur est le consommateur. Cette démocratisation du vin induit une consommation tirée par des produits d’entrée ou de moyenne gamme, portée par des nouveaux lieux de consom-mation mais aussi la vente en ligne, qui se développe. Les États-Unis devraient quant à eux conserver leur place de premier consommateur mondial avec une hausse prévisionnelle de 11,9 % en valeur. Globalement, la consommation de la zone Asie-Pacifique devrait croître

de 12,7 %, celle du continent américain de 3,9 %.

La France et l’Europe en reculSi elle reste le plus gros marché de consommation de vin au monde, l’Europe est en recul. Pour la France, la baisse prévi-sionnelle est de - 7 % d’ici 2020, avec 43,63 litres/an/hab, soit une baisse de 13 % entre 2011 et 2020. Elle reste en 2016 le pays avec la plus forte consom-mation par habitant, mais sera dépassée par le Portugal d’ici cinq ans avec une consomma-tion prévisionnelle de 49,79 l/an/hab (à noter que la consom-mation inclut la consommation des touristes, ce qui tire les chiffres vers le haut pour ce pays). La consommation fran-çaise de vins effervescents

devrait cependant croitre de 4 % d’ici 2020. L’Europe conserve cependant le leadership sur les marchés d’importation, avec l’Allemagne et le Royaume-Uni en tête des pays importa-teurs, devant les Etats-Unis. En matière d’exportations, la France garde son leadership (en valeur, car l’Italie la devance en volume). Elle perd en revanche sa place de premier exportateur au Japon, au profit du Chili. On constate par ailleurs, depuis 2011, une forte progression de l’Espagne qui a bien réussi sa croissance vers l’Asie.

Spiritueux : le Bourbon va tirer la croissanceLe marché mondial des spiri-tueux est également en crois-sance, avec une perspective de +1,4 % à l’horizon 2020,

tiré par l’Asie avec +50 millions de caisses, grâce à la Chine (+3 %) et l’Inde (+8,7 %). Les États-Unis sont également en progression (+4,1 %), face à un déclin en Europe (- 22 millions de caisses). Si les alcools locaux restent en tête des catégories de croissance, notamment le baiju en Chine, le Bourbon, apprécié des jeunes généra-tions, se distingue avec une perspective de croissance de + 13,9 % d’ici 2020. Le Cognac et l’Armagnac, qui constituent une bonne part des exportations de spiritueux français, devraient croître de + 10,8 %, grâce aux Etats-Unis et à la Chine. Le whisky reste la catégorie dominante sur le marché fran-çais, en léger recul.

VITIFRANCE

SARL VITI TRANSACTIONS ASSOCIES (filiale de la Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel d’Aquitaine) au capital 50 000 € - Siège social : 124 Quai des Chartrons - 33300 BORDEAUX, RCS Bordeaux 798 091 096 - APE 6831Z - N° TVA Intracommunautaire FR 87798091096 - Carte professionnelle n° 33063-3420 portant mention « Transactions sur immeubles et fonds de commerce » délivrée par la préfecture de la Gironde - Garantie CAMCA - 65, rue de la Boétie - 75008 PARIS SODICA (filiale à 100% du groupe Crédit Agricole S.A.) est une société par actions simplifiée au capital de 18 164 829,74 €, dont le siège social est 100, boulevard du Montparnasse - 75014 Paris, immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Paris sous le numéro 422 069 021.CAISSE RÉGIONALE DE CRÉDIT AGRICOLE MUTUEL D’AQUITAINE. Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit. Société de courtage d’assurances immatriculée au registre des intermédiaires en Assurance sous le n° 07 022 491 - Siège social : 304, bd du Président Wilson - 33076 BORDEAUX CEDEX - RCS BORDEAUX 434 651 246.

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Inflation : perception et réalité 18 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Économie

DÉCRYPTAGE Depuis quinze ans, les prix à la consommation ont augmenté de 1,4 % en moyenne par an. Une étude explique l’impression d’explosion des prix depuis le passage à l’euro.

Cotation des vinsCourtiers de Bordeaux, Semaine du 29 mai au 2 juin 2017

VIN DE FRANCEVSIG ROUGE 65

VINS ROUGES RÉCOLTE 2016 RÉCOLTE 2015

BORDEAUX 1250/1350

BORDEAUX ROSÉ 1150/1250BORDEAUX SUPERIEUR 1400/1500 1400/1500COTES 1350/1500

GRAVES 2000/2200

MEDOC 2200/2400 2000/2300SAINT-EMILION 3900/4100SATELLITES St Emilion 2800/3000LALANDE DE POMEROL 4000/4200

VINS BLANCS RÉCOLTE 2016 RÉCOLTE 2015BORDEAUX 1000/1250ENTRE DEUX MERS 1100/1250 GRAVES 1600/1700GRAVES SUPERIEURES s/s cotSAUTERNES 5200/5800

BERGERACOIS RÉCOLTE 2016 RÉCOLTE 2015BERGERAC ROUGE 950/1050BERGERAC SEC 900/1100 COTES DE BERGERAC 1000/1100

MONBAZILLAC 2900/3050

Et encorePetit mémo • L’euro est la monnaie commune à 19 États membres de l’Union euro-péenne. Ils forment ce qu’on appelle la zone euro. • Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican utilisent également l’euro. • 2 pays européens non-membres, le Monténégro et le Kosovo, utilisent l’euro de facto. • D’autres devises, comme le mark de la Bosnie-Herzégovine, le lev bulgare ou encore le franc CFA et la dobra de Sao Tomé-et-Principe, sont liées à l’euro. • L’euro est en usage depuis 1999 pour les transactions financières européennes et a été mis en circulation le 1er janvier 2002 sous sa forme fidu-ciaire. Il succède à l’ECU, ou unité de compte euro-péenne, mise en service en 1979. • L’euro est la 2ème monnaie au monde pour le montant des transactions, derrière le dollar américain et devant le yuan chinois.

2001 en francs

2001 en euros

2002 en euros

2016 en euros

Baguette 250 g 4,31 0,66 0,68 0,87

Pâtes supérieures (500 g) 4,79 0,73 0,75 0,79

Sucre en morceaux (1 kg) 8,59 1,31 1,35 1,05

Café moulu non décaféiné (250 g) 8,07 1,23 1,21 1,63

Lait UHT demi-écrémé (1 litre) 4,26 0,65 0,66 0,82

Beurre extra-fin (250 g) 9,64 1,47 1,50 1,69

Huile d'olive "vierge extra" (1 litre) 33,78 5,15 5,28 6,65

Boeuf : faux-filet (1 kg) 106,86 16,29 16,59 24,12

Thon au naturel en boite (160 g) 9,38 1,43 1,59 1,97

Cabillaud pané surgelé (400 g) 26,57 4,05 4,18 4,60

Gazole (1 litre) 5,25 0,80 0,77 1,11

Supercarburant sans plomb 98 (1 litre) 6,89 1,05 1,03 1,35

Qui n’a pas entendu, un jour, qu’avec le passage à l’euro, les prix à la consommation ont explosé ? Vrai ou faux ? Un peu les deux, mon capitaine.

L’Institut national de la statis-tique et des études écono-miques (Insee) vient de publier une étude intitulée «Une inflation modérée depuis le passage à l’euro» (Insee Focus, n° 87, disponible sur insee.fr) qui montre que ce qui a été vécu comme un traumatisme à l’époque ne se reflète pas néces-sairement dans les chiffres purs et bruts. Et même si certains arrondis au centime supérieur ont marqué les esprits, ceux ci n’ont pas fait exploser le niveau des prix des biens de consommation. Surtout si l’on resitue cette période précise du passage à l’euro dans un temps plus long (de l’après-guerre à aujourd’hui).

+ 1,4 % par an«Depuis 15 ans et le passage à l’euro fiduciaire en 2002, les prix à la consommation ont augmenté de 1,4 % en moyenne par an. C’est nette-ment inférieur au rythme moyen de l’après-guerre au milieu des années 80 (+ 10,1 % par an en moyenne). C’est aussi un peu moins qu’au cours des quinze années précédentes (+ 2,1 % entre 1986 et 2001), période au cours de laquelle le contre-choc pétrolier, les baisses de TVA, les politiques de conver-gence et de stabilité des prix, suite au traité de Maastricht, avaient permis d’entrer dans une phase d’inflation modérée qui dure encore. Enfin, cette hausse des prix depuis 2002 est proche de l’inflation mesu-rée en moyenne dans la zone euro (+ 1,7 % en moyenne par an)» écrivent Marie Leclair, de la division des prix à la consom-mation et Vladimir Passeron, du département de la conjoncture de l’institut.Il n’en reste pas moins vrai que «le passage à l’euro en 2002 a nettement accru la divergence entre la mesure de l’inflation et la perception qu’en ont les ménages. Cet écart s’explique en partie par le fait qu’ils sont plus sensibles à l’évolution des produits achetés fréquemment, dont ils se rappellent plus faci-lement le dernier prix valorisé en francs». Il faut aussi reconnaître que

l’allusion à ces satanés prix qui ne cessent d’augmenter à cause de l’euro est moins présente dans les esprits en 2017 qu’à l’époque.

Comparaisons, mesures et perceptionEn fait, au cours des quinze dernières années, «l’inflation n’a dépassé le seuil de 2 % qu’à quatre reprises (2003, 2004, 2008 et 2011), avec des causes extérieures en géné-ral bien identifiées, telles que les variations des conditions climatiques (produits alimen-taires frais en 2003, 2004 et 2008), l’environnement géopolitique (produits pétro-liers en 2008 et 2011) ou des décisions de santé publique (tabac). Inversement, l’inflation a quasiment stagné en 2009, 2015 et 2016, avec à chaque fois un effet prépondérant du repli des cours internationaux de matières premières, notam-ment du pétrole».Dans cette perspective histo-rique, «l’inflation des années qui ont suivi le choc du passage à l’euro au 1er janvier 2002 n’a pas été atypique. La conversion en euros des prix en francs a certes entraîné une hausse des prix, via notamment le bascule-ment vers de nouvelles grilles tarifaires psychologiques en euros. Mais les évaluations menées à partir des données microéconomiques de prix ont conclu à un impact modéré du passage à l’euro, de l’ordre de + 0,1 % à + 0,2 % sur les prix» peut-on lire dans l’étude qui cite des études faites par ailleurs après le passage à l’euro.Autre élément à prendre en

considération, l’indice des prix à la consommation se réfère à un panier de consommation moyen alors que les consom-mateurs retiennent probable-ment leur propre structure budgétaire.Il est aussi vrai que tout citoyen normalement constitué est plus sensible aux prix qui augmen-tent et qui peuvent se révé-ler un risque pour son budget que ceux qui baissent. Un ou deux centimes de plus sur la baguette est vécu comme un problème alors que la baisse de quelques euros sur un appareil électroménager passe en géné-ral inaperçue ou presque.

Impact de la nouvelle monnaieLa divergence accrue entre mesure et perception pourrait encore résulter de ce que les ménages ont gardé ancré dans leur mémoire, le dernier prix connu en francs : ainsi pour la baguette, par exemple, ils auraient tendance à comparer son prix actuel (0,87 euro en moyenne) à son dernier prix de 2001, d’en moyenne un peu plus de 4,30 francs (0,66 euro). Clairement, c’est le changement de monnaie servant de nouvelle référence qui impacte en partie l’impression de hausse et non une hausse réelle importante. Ainsi, les Français peuvent rete-nir que la baguette a augmenté de 32 % par rapport au passage à l’euro alors que ceci repré-sente + 1,9 % par an sur la période, à peu près en ligne avec la progression de l’inflation moyenne générale. La même réflexion peut être faite sur des produits comme

Source : Insee, indice des prix à la consommation, prix moyens.

le paquet de café, le paquet de pâtes ou encore le litre de lait UHT...Il existe enfin certainement aussi un lien à établir entre niveau de prix d’un produit et importance dudit produit dans le panier du consommateur. Les dépenses obligées ou certaines nouvelles dépenses ont pris une place importante dans le porte-monnaie de certains ménages.

Thierry Michel

Prix moyen avant et après passage à l’euro en France métropolitaine

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Nettoyer les ports19 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Éco Nouvelle-Aquitaine

ENVIRONNEMENT Des creusois se lancent dans le nettoyage des plans d’eau.Tout a commencé par les loisirs. Alan D’Alfonso Peral et Julien Le Moine jouent dans l’équipe de rugby de Guéret et pratiquent ensemble la voile et la plongée sous-marine. C’est lors d’un séjour en mer Méditerranée qu’ils ont fait un constat : « C’était dégoûtant ! les déchets sont partout en mer, de la surface au fond. Quand ils se désagrègent, les poissons les consomment et nous, nous consommons les poissons. » Avec leur ami Marc Reeb, Alan et Julien ont donc décidé de monter une associa-tion, Recyclamer, et organisent des balades en voilier pour sensibiliser le public à la pollu-tion. Ils organisent également des opérations de nettoyage, toujours dans un esprit de sensibilisation. Et puis il y a 8 mois, l’idée d’un nettoyeur auto-nome a fait surface. « Avec des amis ingénieurs d’Alan, nous avons conçu et breveté, une machine pour nettoyer l’eau, explique Julien Le Moine. Le premier prototype est né dans le salon d’Alan, celui-ci est le deuxième ». Le principe est très simple : l’eau de surface entre d’un côté et sort de l’autre, un filet intercepte les déchets, du mégot de cigarette à la bouteille en plastique qui restent dans le bac. Nettoyer la surface permet d’éviter que les déchets ne coulent au fond, là où il devient beaucoup plus compliqué de les collecter. Le nettoyeur se déplace en toute autonomie à la surface de l’eau grâce à un moteur alimenté par des panneaux solaires le jour et sur batterie la nuit. «Les seules interventions humaines sont la mise en place et la vidange du réservoir à déchets». Le système est sans risque pour la faune aquatique, elle évite

LOT-ET-GARONNE - DEUX ACCORDS DE DISTRIBUTION POUR LA SATARLa SATAR, leader national du transport de fruits et légumes, a lancé en 2016 une nouvelle plateforme logistique sous température dirigée de 7000 m² à Carbon-Blanc (Gironde). La plateforme a achevé un exercice 2016 positif et 2017 s’annonce favo-rable grâce à des signatures de contrats clés. La SATAR a signé un accord avec Les Paysans de Rougeline - groupe d’agriculteurs (2 000 salariés, 75 000 t de fruits et légumes/an) qui regroupe des cultivateurs catalans, gasconnais, provençaux et rous-sillonnais- en lui confiant la logistique de sa production. Un accord a été passé entre Primever et Primafrio (leaders espagnols du transport sous température dirigée). Pri-mever (1 600 salariés), filiale de la SATAR, gère une flotte de 650 véhicules, et 23 pla-teformes logistiques. L’accord va permettre de connecter Primever aux producteurs espagnols et portugais.

d’instinct de s’approcher de l’engin.

Récolter les déchets, mais aussi des fondsL e w e e k - e n d d e r n i e r , Recyclamer était présente à l’opération port propre de la ville de Mèze (34). Le nettoyeur de l’association est en effet susceptible de fortement inté-resser les ports : l’eau y est plutôt calme et c’est souvent le point de départ des déchets. La présence du robot à Mèze a permis d’attirer l’attention du public sur la nécessité de la sensibilisation et de mettre en évidence l’origine très locale des déchets. Ce type d’opéra-tion est aussi l’occasion de se faire connaître et de récolter des fonds en vue de la créa-tion d’un nouveau prototype, le prochain objectif étant d’amé-liorer le système, en séparant par exemple les huiles de l’eau.L’enjeu est de taille, car la pollu-tion des mers et océans par les

plastiques ne fait que s’accé-lérer, mettant en danger les espèces marines. On évoque fréquemment les tortues qui avalent des sacs plastiques en les prenant pour des méduses, ou les filets de pêche perdus qui blessent ou tuent des phoques, ou des dauphins. Signe de la prise de conscience mondiale sur le sujet, Recyclamer n’est pas la seule initiative, d’autres projets émergent : Oleo est une éponge pour récupérer les hydrocarbures, et le projet néerlandais « Ocean Clean-up » n’ambitionne pas moins que nettoyer les «continents de plastiques» qui se forment au niveau des gyres océaniques. Mais pour Recyclamer, il n’y a pas de concurrence entre tous ces projets mais une véritable complémentarité : l’important est de faire quelque chose, chacun à son niveau, c’est l’ad-dition de toutes ces actions qui permettent d’avancer.

H. C.

Le prototype de la star-up Recyclamer filtre les eaux de surface et collecte les déchets.

Les vignerons indépendants à l’heure estivaleLes vignerons indépendants de Nouvelle-Aquitaine fêteront un double anniversaire le 23 juin prochain : d’une part les 30 ans d’existence de la fédération régionale mais également les 15 ans de leur «maison» située à Artigues-près-Bordeaux à proximité de la N89.Cette journée destinée à l’ensemble des adhérents permet-tra de présenter les activités et les services proposés par la fédération. De 14h à 17h, ateliers avec de nombreux four-nisseurs-partenaires : Agri-Parter, ADV 33, Amorim, Crédit agricole, Euralis, Groupama, Isagri, Lamouroux, Nadalier… Présence également du journaliste Jacques Dupont qui dédicacera son dernier ouvrage de 11h à 14h30.Un moment d’information, d’échange et de convivialité.

À noter prochaines formations- Les entretiens professionnels obligatoires le 15 juin 2017.- Diagnostiquer et gérer la pénibilité en entreprise le 18 juillet 2017.

Plus d’information : 05 57 77 35 25

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La forêt, placement financier20 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Économie

MARCHÉ En 2016, le marché de la forêt a été marqué par les ventes de grands domaines mais aussi par celles des très petites parcelles, selon la Société forestière de la Caisse des dépôts qui a fait le bilan de l’année, le 17 mai.«La forêt présente d’autres intérêts que la valeur du bois», a affirmé Jean-Luc Desbrosses, président de la Safer Bourgogne-Franche-Comté, le 17 mai, lors d’une conférence de presse. La Société forestière de la Caisse des dépôts présentait ce jour-là le marché français des forêts en 2016. Force est de constater que les forêts de plus de 100 ha sont devenues des biens recherchés car elles sont utilisées comme des place-ments financiers.

Une valeur refuge Les acheteurs de ces grandes superficies sont principale-ment des entreprises, des industriels du bois mais aussi des banques, des assurances et des groupements fonciers, principalement français mais aussi européens. «Face aux incertitudes économiques et financières, la forêt est une valeur refuge», note Jean-Pierre Mesnil, directeur des investisse-ments à la Société forestière. Il évoque un placement de l’ordre de 1 à 1,5 % face à un taux de livret A de 0,75 %.

«Le marché de la forêt est très comparable à celui de l’immobi-lier», souligne cependant Gilles Seigle, évoquant des «coups de coeur» lors des achats qui font grimper les prix. De fait, il ressort de ces transactions, une déconnexion de plus en plus grande entre la valeur des bois vendus et la valeur du marché de la forêt. Cette surcote varie de 0 à 15 % en fonction des tran-sactions, observe Jean-Pierre

Mesnil. Le prix moyen d’une parcelle d’un grand domaine en 2016 est de 6 400 e/ha mais il peut monter à 20 000 e/ha en fonction du type d’essence, de la qualité des bois, du sol, de la région, etc. Le nombre de transactions concernant des forêts de plus de 100 ha en 2016 a progressé de 18 % et la valeur des transactions de 56 % par rapport à 2015. Des chif fres qui reflètent

une demande très forte sur ce créneau. «Le marché est très étroit, note Gilles Seigle, p.-d.g. de la Société forestière. Quand on est sur un marché aussi petit, chaque transac-tion est unique». Le marché du carbone a aussi un rôle dans l’intensification de ces échanges avec l’obligation de compenser ces émissions pour les entreprises, tout comme la chute des taux d’intérêt.

cas pratique Concilier croissance commerciale et rentabilité I 46

enjeuxL’Espagne, championne du low cost I 6

produireTout savoir sur les engrais verts I 12

la passion de la vigne et du vin

numéro 241juin 2017

Cinq solutions pour se financer autrement

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les ceps de vigne I 50

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dossier I 36

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AGRICULTEUR Exploitation individuelle Société SAU : ha Vigne (ha) :

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DossierP. 20-27

Des races rustiques pour les massifs

www.patre.fr

Zonage ICHN Près de 760 communesen plus P. 6

Énergies renouvelablesDes brebis sous des panneaux solaires P. 38

Dans la CreuseBenoît Daudon s’est installéprogressivement P. 37

S’informer Jeune installé Découvrir

16,50 € • ISSN 00456608 numéro 340 • mai-juin 2017

DossierP. 22-29

Maîtriser lespseudomonas sans les éliminer

Alpes-de-Haute-Provence Du fromage à contre saison pour la clientèle P. 30

Santé Un dentiste pour que les chèvres mangent mieux P. 46

AG de la Fnec Le renouvellement des éleveurs, l’enjeu crucial P. 6

ÉleverS’informer

www.la-chevre.fr

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sans les éliminersans les éliminersans les éliminersans les éliminersans les éliminersans les éliminerAG de la Fnec Le renouvellement des éleveurs, l’enjeu crucial

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numéro 369février 2017

dossier

41

technique

22

Autoconstruction : mode d’emploi

enquête I 8

ailleurs

54

rustiques pour les massifspour les massifs

rustiques pour les massifs

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Industrie avicoleMieux coller aux cahiers des charges clients P. 4

ComprendreBâtiment de demain Le premier élevage à énergie positive P. 18

ProduireRecherche biomoléculaireLa technique CRISPR-CAS 9 va révolutionner la génétique P. 28

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mode d’emploi

l’enquêteLes GIEE

en manque de financement I 6

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Les protéagineuxen quête d’un secondsouffle

dossier I 18

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l’enquête

en manque de I 6

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gestionLes contributions sur vos céréales décryptées I 58

prise en mainLe Fendt 724 Vario ou l’excellence à prix fort I 44

protéagineux protéagineux protéagineux protéagineux protéagineux protéagineuxen quête d’un seconden quête d’un seconden quête d’un seconden quête d’un seconden quête d’un seconden quête d’un seconden quête d’un seconden quête d’un secondsoufflesoufflesoufflesoufflesouffle

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Hygiène de traiteTrois façons de préparer les trayons en traite robotisée P. 66

CommunicationLes éleveurs parlent aux consommateurs ! P. 8

Dans le Pas-de-Calais À l’EARL des Flandres, la relève est assurée P. 54

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Comprendre Rentabiliser S’équiper

Vos vaches ont des

choses à vous dire

P. 24-39

Dossier

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faire savoirfaire savoir

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DossierP. 14-23

Communiquons !Gaec du Clos de la Pierre Une FAF optimiséedans sa conception P. 24

Coop de ChanteloupColiprotec F4/F18 a vaincu la colibacillose P. 34

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10,30 € • ISSN 1260-1799 numéro 248 • mai 2017

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DossierP. 18-25

Récolter autrement le maïs fourrage

Marchés aux bestiauxLe gré à gré recule,le cadran progresse P. 6

SavoirRace Charolaise Bientôt deux organismes de sélection ? P. 42

ÉleverEssai du Volkswagen CaddyUn utilitaire avec une finitionet des équipements au top P. 46

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Précautions à prendreLes transactions des parcelles de 1 à 10 ha ont également progressé de 9,7 % en nombre et de 8,5 % en sur face. La plupart des acheteurs habitent sur la commune où se situent ces parcelles. La forêt est alors exploitée pour la chasse ou la production de bois de chauffage. Plus globa-lement, le marché des forêts se tient bien avec une hausse du prix moyen à l’hectare de 2,1 % (4 100 e/ha) et des volumes échangés de 9,8 % (109 000 ha). Le nombre total de transactions a progressé de 9,1 % (17 500 transactions en 2016). Les personnes morales privées ont augmenté leurs achats de 30 % par rapport à 2015 et les particuliers (non agricoles) ont eux augmenté leurs ventes de 6 %. Vu la diversité du marché de la forêt, Gilles Seigle a bien précisé qu’il fallait prendre tous ces chiffres «avec des pincettes».

E. D.

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Ne tombez plus de haut

Nouveaux Instants Santé MSA : faire le point sur sa santé

21 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Social

Dans le secteur agricole, les chutes de hauteur représentent 20,5 accidents du travail par jour, soit plus de 13 % des accidents du travail chez les exploitants et presque 9 % des accidents chez les salariés agricoles.C’est la 3ème cause d’acci-dent mortel au travail dans le secteur agricole, après les accidents cardio-vasculaires et les accidents en lien avec les machines. Toutes les exploitations et entre-prises agricoles sont concer-nées : à partir du moment où les pieds ne touchent plus le sol, il s’agit de travail en hauteur.En agriculture, cela concerne de nombreuses situations :• l’accès à des zones de travail

(cuves de vinification, silos de stockage céréalier…),

• la montée et la descente des engins et machines agricoles,

• les interventions sur les toitures des bâtiments ou sur les serres,

• le travail sur des plates-formes (culture arboricole, entretien des arbres…).

La prévention avant toutComme l’ensemble des risques, la prévention des chutes de hauteur doit être prise en compte dès la conception des lieux de travail, puis tout au long de la vie de l’exploitation.

PRÉVENTION Pour prévenir les risques de chute, des solutions existent.

La MSA, en 2017, va convier à ces Instants Santé les assurés pour lesquels un besoin en termes de prévention a été iden-tifié. Après un échange person-nalisé, ils bénéficieront d’une offre de prévention adaptée. Les Instants Santé proposent un bilan de santé personna-lisé et gratuit, réalisé par des professionnels de santé. Au 1er semestre de l’année 2017, ces Instants Santé seront réali-sés sur les cantons de Blaye, Bourg, Castelnau-de-Médoc, Saint-Ciers-sur-Gironde et Saint-Laurent-Médoc.

Les Instants Santé MSA : suivez le guide !

• Première étape : le premier rendez-vous santé. L’adhérent rencontre, près de chez lui, une infirmière. À partir de ses réponses au questionnaire, elle lui donne des conseils selon ses facteurs de risques identi-fiés. Elle aborde également les questions liées au sommeil, à l’alimentation, à la consom-mation d’alcool ou de tabac. Elle l’informe des actions de prévention et lui propose aussi de prendre rendez-vous pour lui pour la consultation chez le médecin. L’infirmière procède ensuite aux examens biolo-giques (prélèvements sanguins, analyse des urines) et réalise les prises de mesure (poids,

taille, périmètre abdominal, tension artérielle).

• Deuxième étape : la consul-tation chez le médecin. Le médecin choisi par l’adhérent se sert des recommandations de l’infirmière et des résultats des examens biologiques. Il prescrit, si nécessaire, des examens complémentaires et oriente l’adhérent vers des actions de prévention, de soins ou vers un autre professionnel de santé. L’adhérent peut, s’il le souhaite, bénéficier directement de la consultation avec le médecin sans se rendre au premier rendez-vous santé.

Ce risque est identifié lors de l’établissement et la mise à jour du Document Unique d’Évalua-tion des Risques Professionnels (DUERP).Pour réduire le risque, de bonnes pratiques sont à suivre et à relayer au sein de l’exploi-tation. Il faut commencer par se poser la question suivante : y a-t-il un moyen d’intervenir en restant au sol ? Par exemple, avec l’utilisation d’outils sur perche ou d’un branchement en partie basse sur la cuve d’un pulvérisateur porté.Autre exemple, pour la descente de tracteur, il est important de systématiquement :

• descendre face au tracteur, sans sauter, véhicule à l’arrêt, frein à main serré,

• se servir de 3 points d’appui : 2 pieds et 1 main ou 2 mains et 1 pied.

• utiliser des chaussures de travail adaptées (bonne résis-tance à la glisse et semelage cramponné),

• faire tomber la terre du marchepied et laisser de l’es-pace libre près de la porte.

Des équipements adaptésLa prévention du risque de chute passe aussi par l’acquisi-tion de matériels et l’adaptation

Bon à savoirLes chutes de hauteur les plus fréquentes surviennent lors de la montée ou de la descente de véhicule ou de machine. Elles repré-sentent 1/4 des accidents de chute au travail chez les exploitants.Les accidents mortels surviennent essentiellement lors de chan-tiers de couverture ou de réparation de toitures de bâtiments d’exploitation.

À gauche une situation de travail en sécurité, et à droite une situation sujette au risque de chute.

Parce qu’être acteur de sa santé, c’est s’assurer de son bien-être au quotidien et se rassurer sur l’avenir.

des installations existantes de manière à sécuriser le travail.Quelle que soit la tâche à effec-tuer, une réflexion en plusieurs étapes est nécessaire.Est-il possible de mettre en place une installation perma-nente pour l’accès et pour la zone de travail ? Exemples : escaliers, plates-formes de

travail, garde-corps…Si cela est techniquement impossible, peut-on utiliser un équipement temporaire ? Exemples : échafaudages, plate-forme individuelle roulante, nacelle…Dans le cas où la réponse à ces 2 questions est négative, le recours à des équipements de protection individuelle (harnais, système d’arrêt de chute, points d’ancrage, lignes de vie…) n’a lieu qu’en ultime solution. Cette solution présente de nombreux inconvénients, notamment en termes de choix du matériel, de formation du personnel, de véri-fication périodique du matériel, de choix des points d’ancrage.

L’expertise de la MSAVous pouvez vous faire accom-pagner par les équipes Santé-Sécurité au travail de la MSA qui interviennent sur le terrain. Elles mettent en place des forma-tions et des conseils pour aider à réfléchir en fonction de votre activité et vos équipements à des solutions adaptées.

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22 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Petites annonces

Édité par la SARL SEDIGA17, cours Xavier Arnozan 33082 Bordeaux Cedex

Gérants :Joël BONNEAU - Patrick VASSEUR

Directeur de la publication :Joël BONNEAU

Directeur délégué Rédacteur en Chef

Alain MONGETSecrétariat de rédaction

Myriam ROBERTSecrétariat et publicité régionale :

17, cours Xavier Arnozan 33082 Bordeaux CedexTél. 05 56 00 73 68 - Fax 05 56 52 47 24E-mail: [email protected]

Régie NationaleRÉUSSIR - Tél. 01 49 84 03 30

Composition :KA2 Communication - Bordeaux

Imprimeur :Pyrénées Presse SA

6/8 rue Despourrins 64000 PAU CedexAbonnement annuel 52 e (22 numéros, bi-mensuel)

ISSN : 0300-2942Commission paritaire 0320 T 79610

Dépot légal à parution.

Ce journal est imprimé sur un papier de fabrication Allemande et produit en totalité à partir de fibres de

récupération papier 100% recyclé.

MATÉRIEL24 - AV triticale, récolte 2016, 150 e la tonne ou 200 e par sac de 50 kg. Tél. 06.83.76.92.58.

24 - AV Tract. Fendt 716, 8 400 h, Vario TMS, T.B.E. Tél. 06.08.51.40.52.

24 - AV matériel d’élevage veaux de batterie, caillebotis azobés seuls. Divers matériels. Tél. 05.53.56.04.46. ou 06.98.99.99.28.

24 - AV andaineur Agram, 4,10 m, 1 800 e. Faneuse Fella. Faucheuse Claas Disco 300, 500 e. Moulin à farine, 50 e. Charrue trisoc Melotte, 80 e. Tél. 06.82.49.04.40.

24 - AV pulvérisateur 18 m, rampes hy-draul., DPAE, C.T. OK, quadrijets, B.E.G., prix à débat. Epandeur engrais Bogballe, 12 m à 28 m, B.E.G., DPAE, petit prix à débat. Tél. 06.70.06.99.36.

24 - AV élévateur Lerin, hauteur 5 balles. Godet à terre Faucheux, 2 m, état neuf. Pique-bottes Faucheux, état neuf. Tél. 06.85.71.23.32.

24 - Recherche presse MD + round baller à rouleaux. Tél. 06.69.02.93.09.

Si une offre ou une demande vous intéresse, veuillez contacter : ADEFA GIRONDE Espace Kennedy 69, avenue Kennedy 33700 MERIGNAC Tél : 05 56 52 84 09 - Fax : 05 56 48 94 74 [email protected] Heures d'ouvertures : 9h-17h du lundi au vendredi

L’ADEFA Gironde recherche : > PELLEGRUE – Arboriculture – Agent arboricole h/f - Réf : OAR100463-33 Formation souhaitée : IndifférentExpérience souhaitée : < 1 an (savoir-faire)Salaire : Cat B convention collective agri-cole de la Gironde Descriptif : Exploitation arboricole, prunes, pour la récolte 2017 vous serez chargé de la conduite du tracteur avec récolteuse prunes et travail en sécherie. Vous avez de préférence une première expérience dans ce domaine, mais dé-butant (e) accepté (e).Condition : CDD de 1 mois peu se pro-longer selon la récolte à compter du 10 juillet

> HOURTIN – Grandes cultures - Saisonnier h/f - Réf : OCM099214-33Formation souhaitée : IndifférentExpérience souhaitée : Débutant accep-téSalaire : SMICDescriptif : Le Groupement d’Em-ployeurs de la Côte d’Argent recherche pour son exploitation agricole du person-nel saisonnier pour la castration de maïs semence sur la commune d’Hourtin (33). 10 km de toutes les commodités, 15 km de la plage et 1h de Bordeaux. Embauches à partir de mi-juin, fin de saison aux alentours de mi-août. 200 Postes à pourvoir, embauche selon ordre d’inscription. Envoyez votre candidature et coordonnées par mail : [email protected] ou appelez au 05 56 59 50 19.Condition : CDD 2 mois

> HOURTIN – Grandes cultures – Conducteur d’engins agricoles h/f - Réf : OCM099393-33 Formation souhaitée : IndifférentExpérience souhaitée : Entre 1 et 5 ans (savoir-faire)Salaire : SMICDescriptif : Grande exploitation céréa-lière et légumière cherche 5 chauffeurs

tracteurs H/F pour la saison. Vous êtes en charge de la conduite de machine à castrer le maïs. Les horaires sont de 6h à 14h ou de 14h à 22h (heures supplé-mentaires possibles à prévoir). 2 postes travaillent le week-end heures supplé-mentaires. Véhicule indispensable En-voyez votre candidature et coordonnées par mail [email protected] ou appelez au 05 56 59 50 19.Condition : CDD 2 mois

> HOURTIN – Grandes cultures – Agent polyvalent d’exploitation h/f – Réf : OCM099394-33Formation souhaitée : IndifférentExpérience souhaitée : < 1 an (savoir-faire)Salaire : SMICDescriptif : Grande exploitation céréa-lière et légumière cherche 10 chefs d'équipe (H/F) pour encadrer un groupe de 12 à 15 saisonniers lors de l'épura-tion et de la castration de maïs de fin juin à mi-août. Au quotidien vous vous assu-rez de la bonne exécution des tâches et des consignes des équipiers (contrôle de la qualité de la castration, de l'épura-tion...) Vous vous assurez également du bon respect des consignes de sécurité et du règlement intérieur de l'exploita-tion. Vous êtes dynamique, ponctuel(le)s et assidu(e). Véhicule indispensable. Envoyez votre candidature et coordon-nées par mail [email protected] ou appelez au 05 56 59 50 19.Condition : CDD 2 mois

> PAREMPUYRE - Viticulture - Saisonnier h/f – Réf : OVI099618-33Formation souhaitée : IndifférentExpérience souhaitée : Débutant ac-ceptéSalaire : SMICDescriptif : Groupement d'employeur du Médoc recherche 50 agents viti-coles pour les travaux en vert : levage, relevage, épamprage, effeuillage, ven-danges vertes. Travail en équipe 10 à 15 personnes. Lieu de travail : Portes du

Médoc (Parempuyre). Proche Margaux et Listrac-Médoc.Condition : CDD 3 mois

L’ADEFA Gironde propose : > BORDEAUX – Viticulture – Second d’exploitation h/f - PVI-145677Expérience : DébutantMobilité géographique : ArrondissementDiplôme préparé : BTSA Viticulture-ŒnologieContrat recherché : Contrat de profes-sionnalisation

> LIBOURNE – Viticulture – Second d’exploitation h/f - PVI-139325Expérience : < 1 anMobilité géographique : Libournais – Entre 2 mersCompétences : Taille, travail du chai, vinificationDiplôme préparé : BTSA Viticulture-ŒnologieContrat recherché : Contrat de profes-sionnalisation

> ST CIERS D’ABZAC – Viticulture – Vigneron tractoriste/chai h/f - PVI-145729Expérience : > 5 ansMobilité géographique : LibournaisCompétences : Epamprage, relevage, taille, travaux en vert, vendanges, conditionnementDiplôme préparé : BAC Pro Vigne et VinContrat recherché : Contrat d’appren-tissage

> LANGON – Viticulture – Second d’exploitation h/f - PVI-141413Expérience : Entre 1 et 5 ansMobilité géographique : LangonnaisCompétences : conduite et entretien du matériel, encadrement, gestion tech-nique, travail du chai, travaux en vert, vinification, conditionnementDiplôme préparé : BTSA Viticulture-ŒnologieContrat recherché : Contrat d’appren-tissage

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23 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Petites annoncesSAFER AQUITAINE ATLANTIQUE

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Les chantiers de JA33JA Parcours de l’enfant, chartes installation, stage-agricole.com... Le dernier salon régional de l’agriculture a permis aux Jeunes Agriculteurs de Gironde de mettre en avant leurs actions dans le domaine de l’installation et de la promotion.

24 Avenir Agricole et Viticole Aquitain - Vendredi 2 juin 2017 Société

Pour le syndicat des Jeunes Agriculteurs de Gironde, le salon de l’agriculture de Bordeaux est traditionnellement un moment de communication, avant tout en direction du grand public et tout particulièrement les plus jeunes. Depuis 19 ans, il organise le parcours de l’enfant qui permet aux scolaires, «les consommateurs de demain», de découvrir de façon ludique et pédagogique les productions de la région et les savoir-faire des agriculteurs. Cette année, ce sont plus de 700 élèves de 15 écoles élémentaires de Gironde qui ont été accueillis sur la ferme de Nouvelle-Aquitaine durant 3 jours. Ils ont été pris en charge par une vingtaine de jeunes agriculteurs, secondés par les étudiants de Bordeaux Sciences Agro. Les animations des divers ateliers qui compo-saient ce parcours ont été très appréciées : vie des abeilles, fabuleuse histoire de l’élevage, vignoble, machinisme agricole...

Nouvelles chartes installationMais l’édition 2017 a permis à JA33 de rappeler que l’ins-tallation est un dossier priori-taire pour le syndicat et qu’il

compte bien continuer à jouer un rôle central en la matière. La présidente Bérénice Walton et son équipe ont donc profité du salon pour officialiser le 24 mai de nouveaux partena-riats en signant 5 nouvelles chartes installation. Ce travail,

débuté en 2016 avec 8 premières chartes, vise à aider les jeunes installés en leur faisant bénéficier d’offres avan-tageuses proposées par les organisations professionnelles et institutionnelles signataires.Les 2 premières ont été

mettre en avant et soutenir le modèle des circuits courts» a insisté le secrétaire général Thomas Solans. C’est dans cet esprit que le syndicat s’est rapproché du Relais agriculture et tourisme de la Gironde et de son président Denis Chaussié. Les jeunes pourront ainsi béné-ficier d’une année de cotisa-tion blanche pour adhérer aux réseaux Bienvenue à la ferme, Marchés des Producteurs de Pays et Drive fermier ainsi que d’un accompagnement indivi-dualisé dans la mise en place de leur projet.

Un site 100 % installationBérénice Walton a annoncé la mise en ligne en septembre prochain d’un nouveau site internet 100 % installation : «Il manquait un outil pour les jeunes qui présente l’ensemble des partenaires et les bons conseils pour démarrer son projet d’installation. L’ensemble des chartes signées et les partenaires seront présentés». La présidente de JA33 s’est par ailleurs félicitée du succès remporté par un autre site internet www.stage.agricole.com, lancé il y a plus d’un an. Il permet de mettre en relation des agriculteurs et des jeunes à la recherche d’un stage ou d’un apprentissage. Un site qui a de l’avenir puisque le projet girondin va connaître un développement national et une déclinaison internationale.

Enfin, JA33 s’intéresse de plus en plus aux enjeux de la restauration scolaire et de l’approvisionnement local. Une expérimentation va démarrer à la rentrée avec la commune de Saint-Jean d’Illac et ses écoles élémentaires. L’objectif sera de fournir dans un premier temps les produits pour constituer un repas par semaine avec une ouverture sur des visites de fermes.

Alain Monget

CERFrance Gironde, Crédit agricole d’Aquitaine, Relais agriculture et tourisme, Service de remplacement : 4 nou-veaux partenaires des chartes installations de JA33.

Et encore

Prochaine Fête de la Terre girondine JA33 prépare l’édition 2017 de sa Fête de la Terre. Direction les Lèves et Thoumeyragues pour ce nouveau rendez-vous qui aura lieu le 23 juillet et qui comprendra les sélections départementales du concours de labour.

100 jours avant la Fête de la Terre Nouvelle-Aquitaine !On connaissait les Fêtes de la Terre dans les départements. Désormais, il y aura une Fête de la Terre au format de la grande région Nouvelle -Aquitaine. Elle se déroulera les 2 et 3 septembre à Courçon en Charente-Ma-ritime à une quinzaine de kilomètres de la Rochelle. Jonathan Lalondrelle, président JA Nouvelle Aquitaine, Julien Rouger, président du Comité d’organisation et Jonathan Guillon, responsable cantonal de la fête, ont profité du salon de l’agriculture pour dévoiler le 23 mai dernier l’affiche de l’événement, les principales anima-tions et les temps forts de ces deux jours de convivialité, partage et échanges à destination du grand public.Près de 15 000 visiteurs sont attendus sur un site de 30 hectares. Au programme : finale régionale de labour, concours national de chiens de troupeaux (200 brebis), près de 120 vaches de race Maraîchine, Limousine, Prim’holstein, Normande (présentation et concours), mini-ferme du marais Poitevin avec des espèces en ex-tinction, marché fermier, nombreuses animations (piscine de paille, balades à poney, dégustations à l’aveugle, animations saveurs, ascension en montgolfière, et même une descente en rappel des silos de la Minoterie).

Le temps d’une image

conclues avec le Crédit agricole d’Aquitaine représenté par son vice-président Olivier Laban : une pour le volet banque, l’autre pour l’assurance. Les jeunes pourront ainsi bénéficier d’aides financières spécifiques notamment en matière de prêts bonifiés.La troisième charte a été signée avec le CERFRANCE Gironde et son directeur Luis Sandret avec un objectif commun : faire monter en compétences les jeunes en matière de gestion d’entreprise.La quatrième signature a concerné le Service de rempla-cement de la Gironde. «Nous ne faisons que réaffirmer un partenariat historique entre les 2 organisations» a souligné le président Thierry Bergeon. Les jeunes auront accès à des offres découverte et des offres de sécurité pour tester les services du SRAG33. Enfin, JA33 a souhaité montrer l’im-portance qu’il accorde aux acti-vités de diversification et de vente directe. «Nous souhaitons