14
Notes et études socio-économiques CENTRE D’ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE n° 38 - Juin 2014 CENTRE D’ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE Notes de lecture GALTIER Franck Gérer l’instabilité des prix alimentaires dans les pays en développement DEBRÉ Patrice, GONZALES Jean-Paul Vie et mort des épidémies MISSEMER Antoine Nicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomique BONNAUD Laure, JOLY Nathalie (dir) L’alimentation sous contrôle : tracer, auditer, conseiller ABIS Sébastien, POUCH Thierry Agriculture et mondialisation Un atout géopolitique pour la France NESE n° 38, Juin 2014, pp. 149-158 Agriculture et changement climatique

e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Not

eset

étud

esso

cio-

écon

omiq

ues

CEN

TRE

D’É

TUD

ESET

DE

PRO

SPEC

TIV

En°

38- J

uin

2014

CENTRE D’ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE

SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE

Notes de lecture

GALTIER Franck

● Gérer l’instabilité des prix alimentaires dansles pays en développement

DEBRÉ Patrice, GONZALES Jean-Paul

● Vie et mort des épidémies

MISSEMER Antoine

● Nicholas Georgescu-Roegen, pourune révolution bioéconomique

BONNAUD Laure, JOLY Nathalie (dir)

● L’alimentation sous contrôle : tracer,auditer, conseiller

ABIS Sébastien, POUCH Thierry

● Agriculture et mondialisationUn atout géopolitique pour la France

NESE n° 38, Juin 2014, pp. 149-158

Agriculture etchangement climatique

Page 2: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Présentation

Notes et Études Socio-Économiques est une revue du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaireet de la Forêt, publiée par son Centre d’Études et de Prospective. Cette revue technique à comitéde rédaction se donne pour double objectif de valoriser des travaux conduits en interne ou des étu-des commanditées par le ministère mais également de participer au débat d’idées en relayant descontributions d’experts extérieurs. Veillant à la rigueur des analyses et du traitement des données,elle s’adresse à un lectorat à la recherche d’éclairages complets et solides sur des sujets bien déli-mités. D’une périodicité de deux numéros par an, la revue existe en version papier et en versionélectronique.

Les articles et propos présentés dans cette revue n’engagent que leurs auteurs.

Directrice de la publication :Béatrice Sédillot, MAAF-SG-SSP, Chef du Service de la Statistique et de la Prospective

Rédacteur en chef :Bruno Hérault, MAAF-SG-SSP, Chef du Centre d’Études et de Prospective

Secrétaire de rédaction :Florent Bidaud, MAAF-SG-SSP-CEP, Centre d’Études et de Prospective

Comité de rédactionJean-Claude Teurlay, MAAF-SG-SSP, Adjoint au chef du SSPMartin Bortzmeyer, MEDDTL-CGDD, Chef de bureauPatrick Aigrain, FranceAgriMer, Direction Marché Études et ProspectiveFrédéric Courleux, MAAF-SG-SSP-CEP, Chef du BEAEBruno Hérault, MAAF-SG-SSP, Chef du Centre d’Études et de ProspectiveAurélien Daubaire, MEFI-DGT, chef du BEA (POLSEC 4)Elsa Delcombel, MAAF-DGPAAT, Chef du BSECCJean-Luc Pujol, INRA, Directeur Mission d’anticipation Recherche Société et Développement durableSébastien Treyer, IDDRI, Directeur des programmesTancrède Voituriez, CIRAD, IDDRIPascale Pollet, MAAF-SG-SSP, Sous-directrice de la SDSSR

Composition : SSP - ANCDImpression : SSP - BSSDépôt légal : à parutionISSN : 2259-4841

Renseignements et diffusion : voir page 4 de couverture

Page 3: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014 ■ 149

Ce livre propose une nouvelle version d’unrapport commandé par l’Agence française dedéveloppement (AFD) et le ministère desAffaires étrangères dans le cadre de la pré-paration de la réunion des ministres de l’agri-culture du G20 en 2011. De nombreusesétudes de cas complètent le rapport initial.La thèse centrale, elle, n’a pas changé : ladoctrine, apparue au cours des années 1980,visant à démanteler les politiques de stabili-sation des prix agricoles, et à promouvoir lesseuls instruments privés de gestion des ris-ques (assurances, marchés à terme), pourassurer la sécurité alimentaire, a été discré-ditée par les crises alimentaires de 2007-2008. Trois arguments sont mis en avant :1) les instruments de gestion du risque n’ontpas connu l’essor espéré et restent hors deportée pour des ménages qui n’ont mêmepas accès au crédit ; 2) les pays ayant connuune « révolution verte » ont eu recours à despolitiques visant à stabiliser les prix ; 3) vules répercussions de l’instabilité des prix agri-coles sur la stabilité macro-économique etpolitique, « la non-intervention n’est pas unepolitique crédible ».

Franck Galtier plaide pour une approche iden-tifiant précisément les différentes causes del’instabilité, afin d’employer à bon escient l’en-semble des instruments, sans exclusive, qu’ils

visent à limiter la volatilité ou seulement à enlimiter les effets, qu’ils relèvent du dévelop-pement des marchés ou de l’action des pou-voirs publics. Il identifie ainsi quatre stratégies.La stratégie A vise à améliorer le fonctionne-ment des marchés en partant du principe que,comme toute institution, les marchés ontbesoin de règles partagées pour être effica-ces dans leur fonction d’allocation des res-sources. La stratégie B repose sur lesinstruments de gestion des risques tels queles assurances ou les marchés à terme. Lastratégie C prévoit l’usage, par les pouvoirspublics, des mesures agissant sur l’offre et/oula demande aux frontières ou sur le territoirenational. Enfin, la stratégie D vise à soutenirles consommateurs les plus affectés par lavolatilité des prix, en leur distribuant une aidealimentaire, conditionnée ou non à la fourni-ture de travail.

L’approche se veut résolument pragmatique.D’importants développements permettent deconsidérer l’articulation nécessaire entre lesdifférents types de stratégies : employé seulou en combinaison avec d’autres, un mêmeinstrument peut produire des effets qui diver-gent significativement. De nombreuses pos-sibilités de transposition vers les politiquesagricoles des pays développés apparaissentà la lecture, mais l’analyse est conduite pour

Note de lecture

GALTIER FranckGérer l’instabilité des prix alimentaires dans les paysen développementCIRAD - Agence française de développement, 2012

Page 4: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

150 ■ Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014

servir aux concepteurs et praticiens des poli-tiques agricoles nationales des pays en déve-loppement. Pour autant, l’auteur ne s’interditpas de compléter son propos par des re-commandations portant sur l’action interna-tionale : rééquilibrage des règles de l’OMC,coordination de stocks publics nationaux ourégionaux, etc.

Au niveau d’un pays, les sources de volati-lité des prix sont de trois ordres : la « vola-tilité naturelle » résulte des conditions cli-matiques qui impacteront positivement ounégativement la production ; la « volatilitéimportée » fait référence aux effets des varia-tions des prix des marchés internationaux,structurellement étroits, qui se répercuterontd’autant plus sur les prix nationaux que lesprotections douanières sont basses et lescoûts de transport faibles ; enfin la « volati-lité endogène » renvoie aux mécanismes deformation des prix et aux prises de décisionsdes acteurs économiques (erreurs d’antici-pation, bulles spéculatives, mouvements depanique, etc.). Plus la zone sur laquelle s’opè-rent les échanges est grande, plus la volati-lité naturelle sera faible car les incidentsclimatiques restent généralement localisés.En revanche, l’ouverture commerciale sup-primera la « couverture naturelle » que consti-tue la corrélation négative entre lesrendements et les prix (les petites récoltesfont monter les prix et vice-versa), et qui per-met une certaine forme de stabilisation durevenu agricole. Il faut donc choisir entre vola-tilité importée et couverture naturelle ! À l’in-verse, la prise en compte de l’instabilitéendogène justifie l’intervention publique : laconsommation étant peu réactive aux prix,les cycles de production étant longs et lesproducteurs très atomisés, la possibilité devoir ces derniers produire de façon à équili-brer la demande à un prix proche des coûtsde production complets est assez illusoire.

Mettre en avant la question de la stabilisa-tion des prix - et lui permettre, selon l’expres-

sion de Peter Timmer dans la préface, de« sortir du purgatoire » - relève de la prise derisque intellectuel vu le poids de la doctrinedominante sur la sphère académique et lesinstances internationales. La vraie originalitéconceptuelle réside cependant, plus certai-nement, dans le traitement des stratégies A,celles qui visent à améliorer le fonctionne-ment des marchés. Le parallèle établi entrela bourse de Chicago et les warrantages afri-cains (entrepôts où le paysan peut stockersa marchandise en toute sécurité tout enayant la possibilité d’utiliser le certificat d’en-treposage pour gager un emprunt) est parti-culièrement éloquent : le développement desinstruments de gestion des risques ne peutse faire sans la modernisation de marchéssous-jacents.

Toutefois, il aurait été intéressant de traiterle sujet de l’organisation économique des pro-ducteurs et du rôle des coopératives, carjouer sur l’organisation d’une filière relèveégalement de ce type de stratégies. Par ail-leurs, on aurait pu souhaiter que la notion de« coûts de production » soit davantage pré-sente, que ce soit pour critiquer l’efficiencede marchés censés être à l’équilibre, ou pourmieux distinguer la logique de soutien par lesprix de celle de filet de sécurité contre desmarchés instables. Mais, in fine, l’ensembledes exemples d’initiatives dans les pays afri-cains cités dans la seconde partie montreque les progrès en termes de constructionde politiques de sécurité alimentaire sont cer-tains, et que ces pays ont largement pris leursdistances avec la doctrine dominante.

Frédéric CourleuxChef du bureau de l’évaluation et de

l’analyse économiqueCentre d’études et de prospective

[email protected]

Page 5: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014 ■ 151

La découverte des antibiotiques, avancéemajeure au milieu du XXe siècle, a pu laissercroire que le combat contre les germes étaitgagné. Le directeur général de la santé desÉtats-Unis déclarait ainsi en 1967 : « le cha-pitre des maladies infectieuses est clos ».Actuellement à l’origine de 14 millions demorts par an, elles nourrissent pourtantencore bien des craintes sur l’avenir. PatriceDebré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur derecherche à l’Institut de recherche pour ledéveloppement (IRD), fournissent dans Vieet mort des épidémies une stimulante grillede lecture de leur diffusion.

Parmi les facteurs qui contribuent au déve-loppement des maladies, les auteurs men-tionnent en premier lieu les déplacementshumains et animaux, qui ont parfois eu desconséquences dramatiques. Des populationsinsulaires ont été décimées suite à l’intro-duction par les grands navigateurs, explora-teurs et autres conquistadors, de maladiesinconnues pour elles : variole, typhoïde, tuber-culose, grippe, etc. L’épisode du traité de1874 entre Cakobeau, roi des îles Fidji, etVictoria, reine d’Angleterre, montre bien quedes intentions pacifiques ont pu malheureu-sement elles aussi conduire à un désastre :

le quart de la population de l’archipel a étéemporté par la rougeole. Les auteurs témoi-gnent aussi de victimes collatérales des gran-des épidémies, dues à la méconnaissancedes maladies, à des préjugés et à la recher-che de boucs émissaires. Ils citent en exem-ple l’épisode cruel de 1359 à Strasbourg oùmille Juifs ont été rendus responsables del’épidémie de peste, et brûlés.

Le rôle majeur de la population animale estsouligné. L’homme est contaminé via l’animal,et l’épizootie précède souvent l’épidémie.Menées à grande échelle, des pratiques agri-coles basiques favorisent le développementde maladies. Ainsi, pour l’élevage porcin inten-sif en Malaisie en 1998, les vergers quidevaient produire des fruits pour l’alimenta-tion des porcs ont attiré des chauves-souris,lesquelles ont contaminé les porcs avec levirus Nipah. Dans la pampa argentine, la miseen service de moissonneuses-batteuses pourla culture du maïs a disséminé le sang desrongeurs, déchiquetés par les engins, et accé-léré le développement de la fièvre hémor-ragique dont les animaux étaient porteurs.

À l’avenir, les déplacements de populationshumaines ou animales, et l’importance durapport homme/animal, devront être pris encompte de manière plus systématique dans

Note de lecture

DEBRÉ Patrice, GONZALES Jean-PaulVie et mort des épidémiesOdile Jacob, 2013

Page 6: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

152 ■ Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014

la gestion des émergences. Pour les auteurs,certaines tendances sont irréversibles, etl’homme devra apprendre à vivre avec desémergences infectieuses souvent impré-visibles. L’éducation et la communication entemps de crise devront également êtrerepensées. Poussé à l’extrême, le principede précaution pourrait aussi conduire, seloneux, à de nouvelles peurs et montrer ses limi-tes. Enfin, malgré une plus grande incidencedes maladies infectieuses dans les pays duNord, constatée depuis environ quinze ans,cette préoccupation est et devrait resterbeaucoup plus aiguë dans les pays del’hémisphère Sud.

En contrepoint des phénomènes indissocia-blement naturels et sociaux de diffusion desmaladies, l’ouvrage met en lumière la longuehistoire de la recherche sur les germes patho-gènes. Le chemin des découvertes scienti-fiques est pavé de rivalités entre scientifiques.Il en va ainsi de la controverse entre conta-gionnistes et anticontagionnistes, ou de lapolémique qui a opposé au début du XXe siè-cle le cubain Finley et l’américain Reed quantà la paternité de la découverte majeure del’agent du paludisme. La compétition intellec-tuelle n’est jamais exempte de dimensionspolitiques et il se joue aussi ici des rapportsde domination entre les nations.

Le récit, très vivant, est émaillé d’anecdotessur les multiples étapes des avancées scien-tifiques, qui en rendent la lecture particuliè-rement captivante. Bichat est mort de latuberculose à 31 ans, Manson a contaminévolontairement son fils en le faisant piquer

par un moustique porteur du paludisme,l’Anglais Rossa a bu de l’eau contaminéeavec des parasites plasmodium, etc. Certai-nes situations sont décrites avec un stylepittoresque, sans pour autant noyer les gran-des avancées et les grands enjeux dans l’ac-cessoire. On peut ainsi citer la façon dontPasteur a fait valoir à ses détracteurs sesthéories sur la transmission de la fièvre char-bonneuse aux poules. Un hommage appuyéest également rendu à Charles Nicolle, quiau-delà de sa découverte du rôle du pou dansla transmission du typhus, prédisait en 1930 :« Il y aura des maladies nouvelles. C’est unfait fatal. Un autre fait, aussi fatal, est quenous ne saurons jamais les dépister dès leurorigine. Lorsque nous aurons notion de cesmaladies, elles seront déjà toutes formées,adultes pourrait-on dire ».

C’est au final autant une histoire des mala-dies qu’un hommage aux hommes et fem-mes qui ont consacré leur vie à l’étude et àla lutte contre ces infections, à ces praticiensqui ont parfois sacrifié leur santé ou celle deleurs proches. Remarquablement documenté,cet ouvrage peut être apprécié par le grandpublic, mais il sera aussi une mine d’infor-mations pour les spécialistes.

Madeleine LesageChargée de mission Nutrition,

sécurité sanitaire, bien-être animalCentre d’études et de prospective

[email protected]

Page 7: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014 ■ 153

En 2009, l’OCDE a publié un ouvrage inti-tulé La bioéconomie à l’horizon 2030 : quelprogramme d’action ? Plusieurs institutionset pays ont aussi défini des « feuilles deroute » : la Commission européenne proposeune « stratégie pour une bioéconomie dura-ble en Europe » (2012), l’Allemagne a fait demême en 2013, etc. Alors que ce concepts’affirme dans les sphères publiques, avecde fortes retombées pour l’agriculture et laforêt, sa définition pose question. L’ouvraged’Antoine Missemer l’éclaire à partir des tra-vaux d’un économiste atypique, NicholasGeorgescu-Roegen, auteur en 1971 d’unlivre pionnier, The Entropy Law and theEconomic Process.

Formé aux mathématiques, Georgescu-Rogen s’approprie avec facilité la théorieéconomique néoclassique. Il en vient à cri-tiquer le référent scientifique choisi par sescontemporains, la physique newtonienne,dont l’approche mécaniste ne permet pas detenir compte des contraintes de l’environne-ment. Face à ces limites, il propose un chan-gement de paradigme, une nouvelle manièrede repenser les processus économiques, àl’aide d’une part de la théorie darwiniennede l’évolution en biologie, et d’autre part dela physique thermodynamique, en particulierla notion d’entropie qui désigne la dégra-

dation inéluctable des systèmes vers plusde désordre.

Le terme « bioéconomie » lui permet alorsde caractériser ce changement de para-digme, dont l’enjeu est, selon le philosopheJ. Zeman, « une extension de la théorie bio-logique dans le champ de l’économie ». Cetélargissement doit permettre une meilleureprise en compte des contraintes physico-chimiques de l’environnement dans lequels’inscrivent nos activités économiques,comme la finitude des ressources. Il doitaussi aider à dépasser l’analyse statique,pour rendre compte de processus économi-ques dynamiques : émergence et diffusiondes innovations, irrévocabilité et irréversibi-lité dans les choix de production, de consom-mation, etc. Au-delà de la formalisation, àtravers l’usage des mathématiques,Georgescu-Roegen s’intéressera aussi auxaspects qualitatifs des processus économi-ques, qui ne sont pas considérés par la théo-rie néoclassique, autrement dit des élémentsmultidimensionnels, complexes et non mesu-rables, dépendants du contexte dans lequelils sont définis. Il prend l’exemple du temps,variable continue représentée par le conceptde « l’instant » en modélisation. Cette appro-che, qui combine formalisation et dialecti-que, permet « de rendre le monde plus

Note de lecture

MISSEMER AntoineNicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomiqueENS Éditions, 2013

Page 8: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

154 ■ Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014

intelligible en étant plus fidèle à la réalité »,donc aux contraintes de la biosphère.

Ne s’arrêtant pas à la critique, Nicholas Geor-gescu-Roegen développe un programmed’actions. D’une carrière riche de rencontres,notamment avec Joseph Schumpeter, à l’ori-gine du concept de « destruction créatrice »,et de séjours dans différents pays, émergeun ensemble cohérent de prises de positionspolitiques, reflétant ses questionnements tantsur le plan intellectuel qu’humain.

Cette proposition « bioéconomique » reposesur le développement de technologies « suf-fisamment efficaces pour être autonomes etsuffisamment économes et propres pour s’in-tégrer dans le système écologique global »,soit un saut technologique qu’il illustre au tra-vers du recours à l’énergie solaire. Cette bioé-conomie tient aussi le plus grand compte durôle joué par les politiques publiques dansl’orientation des dépenses et la réglementa-tion de l’activité économique, ainsi que duchangement des comportements descitoyens vers une plus grande sobriété et uneplus forte équité intergénérationnelle.

Il faut saluer l’approche novatrice de cet« ABC économique », qui certes fait écho àdes problématiques bien connues aujourd’hui,mais pas aussi couramment acceptées dansles années 1970.

Concernant l’agriculture, Nicholas Georgescu-Roegen évoque la mise en place d’une agri-culture biologique. Il critique la mécanisationet la consommation de fertilisants ne tenantpas compte de la rareté des énergies terres-tres par rapport à l’abondance de l’énergiesolaire mobilisable par le biais de la tractionanimale et du fumier.

Antoine Missemer nous invite à regarder ledevenir de cette théorie, son appropriationpar la sphère de la recherche. Pour ce faire,il discute ses liens avec des courants de pen-

sée récents : l’économie de l’environnementqui tente de pallier les défaillances de l’éco-nomie néoclassique, sans remettre ses fon-dements en question, ou encore l’économieécologique et les « objecteurs de croissance ».

L’ouvrage nous incite aussi à nous interrogersur l’appropriation du terme « bioéconomie »dans la sphère des politiques publiques, enparticulier au regard de la définition propo-sée par l’OCDE, « un système dans lequelles biotechnologies assureront une part subs-tantielle de la production économique1 ». Ceconcept est en fait à géométrie variable, tantdans le monde académique que dans lesmilieux institutionnels. Aucune définition nefait vraiment consensus, bien que paradoxa-lement ce terme parle à tous.

Au-delà d’une rétrospective sur les travauxd’un économiste atypique et de la généalo-gie d’un terme dont l’emploi se fait croissant,l’ouvrage appelle aussi à exercer notre espritcritique pour questionner notre perception del’économie : faut-il une économie de l’environ-nement, autrement dit une économie quidonne un prix aux ressources naturelles etaux pollutions pour les faire entrer dans lasphère marchande (internalisation des exter-nalités), ou une économie pour l’environ-nement, c’est-à-dire une économie capabled’articuler ses propres lois avec celles de lanature ?

Bien que quelques connaissances en scienceéconomique facilitent la compréhension decet ouvrage, il n’en est pas moins pédago-gique et agréable à lire.

Élise DelgouletChargée de mission Économie del’environnement et des ressourcesCentre d’études et de prospective

[email protected]

1. http://www.oecd.org/fr/prospective/defistechnologiquesetsocietalesalong-terme/labioeconomiealhorizon2030quelprogram-medaction.htm

Page 9: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014 ■ 155

Depuis leur production jusqu’à la table duconsommateur, les denrées font l’objet d’unsuivi documentaire et de contrôles qui concer-nent autant leur qualité sanitaire que les condi-tions dans lesquelles elles sont produites etcommercialisées. L’alimentation sous contrôlerassemble des contributions de sociologues,d’économistes et d’anthropologues à l’analysede la montée en puissance de ces exigencesde traçabilité et, plus largement, d’auditabilité,dans les filières agro-alimentaires.

La première partie de l’ouvrage, intitulée « tra-çabilité, audit, conseil : entre invention etrecomposition d’activités », met en valeur l’at-testation de l’origine et l’affichage de prati-ques spécifiques relevant du volontariat, sansse limiter au seul aspect sanitaire. Lesauteurs apportent un éclairage sur ce qu’ilfaut tracer pour établir la preuve de ce qui aété fait et sur le déroulement des audits.L’engagement et la bonne foi des profession-nels jouent ici un rôle majeur. La pertinencede ces approches minutieuses est confortéepar certaines fraudes alimentaires récentes.La méconnaissance de la complexité desorganisations de filières fait en effet sansdoute le lit des contre-vérités ou carencesd’information sur certains produits et pourrait

en tout cas avoir pour effet de compromettreen profondeur la confiance du consomma-teur dans le système agro-alimentaire.

Une étude de cas portant sur l’époisses per-met de souligner l’effort fourni pour obtenirpuis maintenir une Appellation d’OrigineContrôlée (AOC), issue de l’engagementvolontaire d’éleveurs-fromagers en 1991 :cahiers des charges stricts, multiples audits,ajustements à l’occasion de crises sanitairescomme la listeria en 1999, etc. Mais la rigueurd’un cahier des charges peut aussi avoir desconséquences parfois critiques. Ainsi, le laitdevant provenir de vaches de races détermi-nées, une vache croisée issue de deux racesautorisées peut être perçue comme nonconforme pour la production du lait.

Les différentes contributions de l’ouvrage four-nissent des informations utiles sur des pro-cédures peu connues et sur leursconséquences, par exemple l’agréage destomates, qui permet aux centrales d’achat etaux producteurs de s’accorder sur les carac-téristiques du produit, afin de conclure latransaction en faisant l’économie d’une véri-fication visuelle. Elles mettent aussi en valeurles développements récents des sciences

Note de lecture

BONNAUD Laure, JOLY Nathalie (dir)L’alimentation sous contrôle : tracer, auditer, conseillerQuae - Educagri, 2012

Page 10: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

156 ■ Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014

sociales de l’écrit. L’approche des new lite-racy studies souligne par exemple les chan-gements induits par les procédures detraçabilité d’un point de vue professionnel etsocial en Grande-Bretagne (rapport au tra-vail, évolutions des métiers).

La seconde partie de l’ouvrage cerne les ambi-guïtés des « normes de l’échange, entre négo-ciations et contraintes ». Un chapitre consacréaux agrumes met en lumière les premiers tex-tes communautaires relatifs à la sécurité sanitaire de l’alimentation, à une époque oùla protection du consommateur n’était pas lapriorité absolue. L’autorisation, au début desannées 1960, d’agents de conservation desurface des agrumes, utiles pour assurer lacommercialisation des fruits, mais sus-ceptibles de provoquer des troubles de santéchez le consommateur, a consacré des compromis délicats entre santé du consom-mateur et intérêts du marché. Ces compromisfurent ensuite révisés à l’occasion de nouveauxévénements, des progrès de la recherche, etde la prise en compte de ce qui viendra à êtredésigné comme « principe de précaution ».

Le lecteur appréciera de nombreux éclaira-ges historiques, parmi lesquels une chrono-logie des faits marquants, notamment sur

l’agriculture biologique et le marché de sescertificateurs. La variété des champs abor-dés et des angles d’attaque est également àsouligner : technique, règlementaire, socio-logique, stratégique, à l’image de l’organisa-tion de la production d’huile d’olive en Ombrie,construction méthodique, complexe, desti-née à défendre un produit « patrimonial » commercialisé sur un marché local. La répu-tation de terroir que s’attache en général ceproduit, lui vaut d’être souvent la cible de frau-deurs. À ce titre, l’huile d’olive fait d’ailleursl’objet d’une attention soutenue de la part desservices de l’Union européenne.

La lecture de cet ouvrage sera utile auxconnaisseurs du sujet, aux organismes decertification, tout comme aux enseignants,chercheurs ou étudiants. Compte tenu de soncaractère très technique, il est possible qu’ilsoit perçu comme assez hermétique à un lec-torat non spécialiste.

Madeleine LesageChargée de mission Nutrition,

sécurité sanitaire, bien-être animalCentre d’études et de prospective

[email protected]

Page 11: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014 ■ 157

Contre l’idée d’un déclin de la France dansle jeu mondial, Sébastien Abis et ThierryPouch mobilisent dans ce livre les conceptsde la géostratégie pour renouveler le regardsur notre agriculture. La France est passée,en deux décennies, du statut de pays impor-tateur à celui de puissance agro-exportatrice.Les succès de la modernisation, depuis lapériode d’après-guerre, aux fameuses loisd’orientation de 1960 et 1962, jusqu’à la miseen place de la PAC, se traduisent par uneévolution fulgurante du solde commercial agri-cole. Quatre denrées dégagent des excé-dents structurels depuis cette période : lescéréales, les produits laitiers, le sucre et lesvins et boissons. La France renforce alorsdes avantages comparatifs liés à ses atoutsgéographiques, mais qui relèvent égalementde déterminants socio-politiques et institu-tionnels (chapitre 1).

Dans un contexte de mondialisation, l’appa-rition de nouveaux rivaux commerciaux vientaujourd’hui éroder les positions françaises.Les auteurs considèrent que la « vocationexportatrice » de la France est insuffisam-ment prise en compte et appellent à mieuxvaloriser les « forces nationales » dont elledispose (chapitre 2). Il y a d’abord « l’arse-nal pédo-climatique » (ou land power), la géo-graphie étant le facteur le plus déterminant

de la puissance, et le plus stable. Vientensuite la « force céréalière », secteur où lesauteurs recommandent, entre autres, l’adap-tation de l’offre aux exigences des différentsclients et la mise en place d’une véritablediplomatie. Les « forces » viticole, laitière etsylvicole sont également évoquées, ainsi quela force scientifique, outil central du soft poweralimentaire français. L’implantation interna-tionale des grands groupes français del’agroalimentaire et de la distribution est consi-dérée comme une « arme économique et culturelle ». Elle peut favoriser les exporta-tions agricoles, comme le montre l’exemplede l’essor des vins français en Chine, entreautres lié à l’implantation de Carrefour.

Une troisième partie interroge ce qui pourraitfaire la puissance de la France au XXIe siè-cle. Le constat dressé est sévère : la Francen’aurait pas suffisamment anticipé les trans-formations du monde. Elle resterait accrochéeà une « géopolitique du verbe », à son siègeau Conseil de sécurité de l’ONU et à une fran-cophonie déclinante, tout en pesant de moinsen moins sur les décisions internationales. Or,si la puissance doit être pensée différemmentau XXIe siècle, cela implique pour les auteursd’intégrer le fait que l’agriculture est redeve-nue un enjeu stratégique de premier plan. Lesgrands pays exportateurs qui, à l’instar du

Note de lecture

ABIS Sébastien, POUCH ThierryAgriculture et mondialisationUn atout géopolitique pour la FrancePresses de Sciences Po, 2013

Page 12: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

158 ■ Notes et études socio-économiques n° 38 - Juin 2014

Brésil, des États-Unis ou de l’Australie, enten-dent répondre à la demande mondiale crois-sante en denrées alimentaires, se doteraientainsi en même temps des nouveaux attributsde la puissance économique et politique.L’enjeu pour la France serait donc d’abord derecentrer sa diplomatie sur ces secteurs d’ex-portation dans lesquels elle dispose d’atouts.La faible considération portée à l’agriculturedans les réflexions géostratégiques nationa-les tient à deux raisons. Les auteurs déplo-rent, d’une part, que l’agriculture soit toujoursperçue comme un problème dans les cerclesde décision français. Ils regrettent, d’autrepart, la mauvaise compréhension de la géo-politique par les milieux et experts agricoles,l’international étant souvent pensé commeune contrainte.

Le dernier chapitre regroupe une série depréconisations : mieux protéger les terresagricoles, à la fois de l’urbanisation et desinvestissements étrangers ; prioriser l’actionextérieure vers les zones d’exportation stra-tégiques (Méditerranée en premier lieu) ; ren-forcer les synergies entre acteurs, notammentdans la logistique ; enfin faciliter l’accès aumétier d’agriculteur. Les auteurs considèrentque la perspective géostratégique, évoquéetout au long de ce livre, pourrait contribuer àreconstruire l’identité professionnelle et àaméliorer l’attractivité du métier.

Cet essai inspire au final trois remarques.Premièrement, compte tenu de l’ensembledes atouts de l’agroalimentaire français recen-sés, pourquoi insister autant sur l’exportationde céréales ? Ne trouve-t-on pas des vec-teurs de rayonnement international autrementplus puissants dans les produits alimentairesà haute valeur ajoutée (la gastronomie étantun volet reconnu de l’influence française),dans la coopération scientifique (indispensa-ble pour peser dans les débats politiquesinternationaux), ou dans l’exportation desnombreux savoir-faire techniques ?

Deuxième remarque : en opposant les ambi-tions exportatrices et les efforts pour amélio-rer les performances environnementales, lesauteurs ne passent-ils pas à côté de ce quipourrait demain être un facteur majeur de compétitivité ? Lorsqu’ils dénoncent, par exem-ple, la diminution des surfaces agricoles, ilsomettent de mentionner la dégradation avé-rée des sols français, phénomène menaçanttout autant le potentiel de production à longterme. Par ailleurs, les nouvelles classesmoyennes des pays émergents, amenées àtirer la demande mondiale dans les années àvenir, deviennent exigeantes, et les normesenvironnementales publiques ou privées s’im-posent de plus en plus comme des conditionsd’accès aux marchés internationaux.

Troisièmement enfin, les auteurs considèrentque la situation de dépendance aux importa-tions que connaissait la France au milieu duXXe siècle était un facteur de vulnérabilité.Mais dans ce cas, comment affirmer que l’ex-portation de céréales vers les pays d’Afriquedu Nord contribue à leur stabilité ? La notionde « double efficience » (exportation et contri-bution au bien-être des populations) semblesimplifier à l’excès la question complexe dulien entre commerce et sécurité alimentaire.

Ce livre ambitionne, à travers le prisme géo-politique, de redonner un nouvel élan à l’agri-culture française. Il a le mérite de proposerde nouvelles clés de lecture sur la mondiali-sation et, bien que certaines idées méritentd’être discutées, apporte une contributionappréciable au débat sur les fonctions stra-tégiques de notre agriculture.

Alexandre MartinChargé de mission Économie

et politiques agricolesCentre d’études et de prospective

[email protected]

Page 13: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Recommandations aux auteurs

● FormatLes manuscrits sont présentés sous format Word ou Writer en police de taille 12. Ils ne dépassent pas50 000 signes espaces inclus, y compris tableaux, graphiques, bibliographie et annexes.

Sur la première page du manuscrit doivent figurer :- le titre de l’article ;- le(s) nom(s) de(s) auteur(s) et leur(s) institution(s) ;- le résumé de l’article (800 signes espaces compris) en français et en anglais ;- trois à six mots-clés en français et en anglais.

Toutes les sources des chiffres cités doivent être précisées. Les sigles doivent être explicités. Lorsquel’article s’appuie sur une enquête, des traitements de données, etc., un encadré présentant la métho-dologie est souhaité. Pour une meilleure lisibilité, les notes de bas de page doivent être limitées en nom-bre et en longueur.

Les références bibliographiques sont présentées ainsi :a - Dans le texte ou les notes, chaque référence citée est constituée du nom de l’auteur et de l’an-

née de publication entre parenthèses, renvoyant à la bibliographie en fin d’article. Par exem-ple : (Griffon, 2004).

b - À la fin de l’article, les références sont classées par ordre alphabétique d’auteurs et présentéesselon les normes suivantes :

- pour un ouvrage : nom de l’auteur, initiale du prénom, année, Titre d’ouvrage, ville, mai-son d’édition ;

- pour un article : nom de l’auteur, initiale du prénom, année, « Titre d’article », Revue,n° de parution, mois, pages.

Seules les références explicitement citées ou mobilisées dans l’article sont reprises en fin d’article.

● Compléments pour mise en ligne de l’articleDans la perspective de la publication de l’article sur le site internet du CEP et toujours selon leur conve-nance, les auteurs sont par ailleurs invités à :

- adresser le lien vers leur(es) page(s) personnelle(s) à caractère « institutionnelle(s) » s’ils en dis-posent et s’ils souhaitent la(les) communiquer ;

- communiquer une liste de références bibliographiques de leur choix utiles pour, contextualiser,compléter ou approfondir l’article proposé ;

- proposer une liste de lien vers des sites Internet pertinents pour se renseigner sur le sujet traité ;- proposer, le cas échéant, des annexes complémentaires ou des développements utiles mais non

essentiels (précisions méthodologiques, exemples, etc.) rédigés dans la phase de préparation del’article mais qui n’ont pas vocation à intégrer la version livrée, limitée à 50 000 caractères. Cescompléments, s’ils sont publiables, viendront enrichir la version Internet de l’article.

● ProcédureTout texte soumis est lu par au moins 3 membres du comité de rédaction. Deux fiches de lecture rédi-gées par un des membres du comité de rédaction et par un expert extérieur sont transmis aux auteurs.La décision de publication est prise collectivement par le comité de rédaction. Tout refus est argumenté.

Les manuscrits sont à envoyer, en version électronique uniquement, à :- Florent Bidaud, secrétaire de rédaction : [email protected] Bruno Hérault, rédacteur en chef : [email protected]

● DroitsEn contrepartie de la publication, l’auteur cède à la revue Notes et Études Socio-Économiques, à titreexclusif, les droits de propriété pour le monde entier, en tous formats et sur tous supports, et notam-ment pour une diffusion, en l’état, adaptée ou traduite. À la condition qu’il demande l’accord préalableà la revue Notes et Études Socio-Économiques, l’auteur peut publier son article dans un livre dont il estl’auteur ou auquel il contribue à la condition de citer la source de première publication, c’est-à-dire larevue Notes et Études Socio-Économiques.

Page 14: e Notes de lecture u - agriculture.gouv.fr · Debré, professeur d’immunologie à l’univer-sité Paris VI, spécialiste du SIDA, et Jean-Paul Gonzales, virologue, directeur de

Notes et études socio-économiquesMinistère de l’Agriculture,

de l’Agroalimentaire et de la ForêtSecrétariat Général

Service de la Statistique et de la ProspectiveCentre d’études et de prospective

Renseignements :Service de la Statistique et de la ProspectiveCentre d’Études et de Prospective12, rue Henri-Rol-Tanguy –TSA 70007 – 93555 Montreuil sous Bois Cedex

tél. : 01.49.55.85.85

LES PUBLICATIONS DU SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE Prix : 12 €

Diffusion :Service de la Statistique et de la ProspectiveBureau des ventes – BP 3268831326 – Castanet Tolosan cedex

Vente au numéro : [email protected] : 05.61.28.93.66

Abonnement : tél. : 05.61.28.93.05

Tous les articles de Notes et Études Socio-Économiques sont téléchargeables gratuitement sur :

http://agriculture.gouv.fr/centre-d-etudes-et-de-prospective

- Rubrique Publications du CEP > Notes et études socio-économiques

http:/www.agreste.agriculture.gouv.fr

- Rubrique Publications > Notes et études socio-économiques

Abonnement à l’alerte électronique en envoyant un message à l’adresse :

[email protected] avec le sujet « abonnement »

Notes et études socio-économiques