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C aravelle La Voyage : Vancouver Voyage : Vancouver La revue de l’ARDDS | Association pour la réadaptation et la défense des devenus-sourds Dossier Les numéros d’urgence Culture : Petit Pierre et son manège Culture : Petit Pierre et son manège n° 184 | Septembre 2008 | 8 euros

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CaravelleLa

Voyage :Vancouver

Voyage :

Vancouver

La revue de l’ARDDS | Association pour la réadaptation et la défense des devenus-sourds

Dossier

Les numéros d’urgence

Culture :

Petit Pierre

et son manège

Culture :

Petit Pierre

et son manège

n° 184 | Septembre 2008 | 8 euros

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Courrier des lecteurs

Septembre 20082 | La Caravelle | 184

Des lendemains qui ne chantent pasJe suis lasse, pour ne pas dire révol-tée, de ne jamais lire dans la pressetant officielle qu’associative, que deslouanges, des bravos concernant lesopérations d’implants cochléaires.Ce qui peut induire en erreur descandidats à cette intervention.Mon témoignage :Sourde profonde depuis l’adoles-cence, j’ai subi au tout début de cettetechnique de pointe, voici dix-septans, l’implantation de l’oreille neportant pas de prothèse classique.Le résultat fut modeste, assez bon surle plan tonal, mauvais sur le planvocal. L’implant me donnait principa-lement les fréquences aiguës etmoyennes, je continuais donc àporter ma prothèse classique surl’autre oreille pour entendre les sonsgraves et pour entretenir son activité.

Dix-sept ans plus tard, encouragée,poussée, j’ai fait avec hésitation lespas vers une seconde implantationcar, pensais-je, « puisque le côtén’entendant plus a donné un résultat, celui entendant encore un peu devrait donner un résultatplus concluant. » C’est d’ailleurs ceque m’assurait le corps médical,affirmant, de surcroît, qu’en deuxdécennies, les techniques avaientfait bien des progrès.

Toutes mes objections réticentes,mes craintes bien exprimées furentgentiment balayées.Mon espoir était immense.Je passai alors examen sur examen.Longs trajets, longues attentes…bref tout le protocole habituel.Tout semblait correct. Je subis l’opération avec sérénité.Puis j’attendis calmement lebranchement de l’appareillage.

Je n’attendais pas de miracle, j’atten-dais juste une amélioration commeon me l’avait quasiment garanti.Mais il n’y a eu ni miracle ni amélio-ration. À ma grande incrédulité, il n’ya pas eu de réponse aux stimulationsdu côté opéré. Un scanner a montréque la partie interne était bienimplantée et fonctionnait. Alors ?L’origine de mon handicap n’étant pasdéterminée, on a dit que c’était peut-être une maladie neurologique. C’est très possible mais les praticiensavaient toutes les données en main età quoi ont servi tous ces examens ?Je me retrouve donc encore plushandicapée, ne pouvant plusporter la prothèse qui me donnaitune sonorité grave puisquel’implantation détruit irréversible-ment l’oreille. Je ne suis qu’un casisolé. Généralement les patients,traumatisés, honteux, cachent cegenre d’échec. Il y en a pourtant !

❏ Une fidèle lectrice

Sous-titrage télévisionLa section ARDDS Pyrénées nousfait part de son courrier envoyé àOrange internet.

Monsieur le Directeur,Je suis sourd profond et j’ai absolu-ment besoin de sous-titres pourcomprendre les émissions télévisées.Ayant récemment emménagé dansun appartement où antennes etparaboles sont interdites, j’ai acquisune live box avec abonnement triple« Internet + télévision + téléphone ».

Après avoir branché ma télévision surla live box, j’ai pu constater avec satis-faction que la réception est bonne.Mais quelles n’ont pas été masurprise et ma déception de voirqu’il est impossible d’obtenir lesous-titrage des émissions norma-lement sous-titrées sur les chaînesnationales ! J’ai donc fait plusieursdémarches et appels auprès devos techniciens. Ces derniers ontadmis qu’effectivement le sous-titrage par live box Orange nefonctionne pas actuellement.J’estime que ce non fonctionnementest grave pour deux raisons.La première est qu’il constitue unecertaine tromperie du consommateurpuisque vos diverses noticesannoncent l’option sous-titragecomme possible.La seconde est que vous vousmettez ainsi en infraction avec la loide février 2005 sur l’égalité desdroits et des chances, qui exige quesoient pris en considération lesbesoins spécifiques des personneshandicapées.Je suis sûr que vous comprendrez lebien fondé de mon mécontentementet que vous rechercherez une solu-tion pour que les personnes sourdesutilisant les services d’Orangepuissent bénéficier rapidement dusous-titrage auquel elles ont droit.Dans l’attente de votre réponse, jevous prie d’agréer, Monsieur leDirecteur, l’expression de messalutations distinguées.

❏ René COTTIN,Président de l’ARDDS Pyrénées

Vends d’occasion prothèseauditive BaHA300, 500 €Contact : 04 50 77 84 12

Donne prothèses auditives Oticon,modèle Synchro Power achetées en2006 et bénéficiant d’une extensionde garantie contre la panne et lacasse jusqu’en octobre 2010.Contact : 04 50 68 96 45À chacun sa Caravelle

Brè

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Comme chaque année, après le 15 août, une certaine fébrilité megagne. J’ai soudain hâte que le mois de septembre arrive pour retrouverl’agitation de la rentrée. C’est certainement dû à une certaine nostalgiedes préparatifs de la rentrée scolaire, le moment où j’attendais avecimpatience de découvrir les cahiers et les livres nouveaux, les nouvellesfournitures scolaires, les nouveaux camarades de classe, les nouveauxenseignants, etc.

Maintenant j’attends avec impatience mes nouvelles revues et parmielles, La Caravelle qui chaque trimestre nous apporte à domicile desnouvelles qui nous concernent tous, nous « les devenus sourds ».

Nous découvrirons tout d’abord dans ce nouveau numéro de La Caravelle des témoignages sur la vie des sections régionales, les Pyrénées, l’Aisne, la Moselle, la Bretagne, chacune raconte à sa façonles difficultés et les réussites qu’elles rencontrent à faire connaître et reconnaître, par les élus et les pouvoirs publics, les problèmes parti-culiers rencontrés par les devenus sourds dans leur vie quotidienne.

En effet, notre handicap est invisible et très difficile à concevoir par lesentendants (les pin’s de surdi 13 vont nous aider à le rendre visible).Comme le montre l’échange de courrier entre notre vice-présidente etle président de France-Télévision, quand on parle du monde des sourdsdans les médias, il s’agit le plus souvent des sourds qui pratiquent la LSF.

La collaboration étroite qui règne entre les représentant des sections et nos délégués dans les différentes instances nationales est très importante et permet de faire évoluer les choses plus rapidement, lesrésultats obtenus pour l’accès aux numéros d’urgence en est la preuve.Puis nous partirons en voyage studieux au bord de l’océan Pacifique, àVancouver au congrès CHHA/IFOH. L’organisation de ce congrès et lesmoyens mis à la disposition des congressistes ressemblent vraiment àun rêve de sourd.

Un petit tour sur le manège de Petit Pierre, inventeur de génie et pourfinir nous irons au cinéma voir « Valse avec Bachir ».

Voilà nous avons terminé notre lecture et attendons déjà avecimpatience le mois de décembre et le numéro 185 avec les cadeaux duPère Noël !

❏ Marie-France Bentz,Présidente ARDDS 02 Aisne

Éditorial

La Caravelleest une publication trimestrielle de l’ARDDS

75 rue Alexandre-Dumas – 75020 ParisTél. 01 46 42 50 32

Ce numéro a été tiré à 1200 exemplairesDirecteur de la publication :

Aline DucasseRédacteur en chef :Brice Meyer-Heine

Ont collaboré à ce numéro :Monique Asencio, Marie-France Bentz,

Pierre Carré, René Cottin, Édith Kauffman, Huguette Le Corre,Manuella Lefèvre, Fabienne Steinlin,

Joseph Vanzella

Photo couverture :Vancouver, centre-ville© Brice Meyer-Heine

Mise en page – Impression :Ouaf! Ouaf! Le marchand de couleurs

16, passage de l’Industrie 92130 Issy-les-MlxTél. : 0140 930 302

www.lmdc.netCommission paritaire : 0611 G 84996

ISSN : 1154-3655

Crédits dessins et photos : René Cottin, Alicia Ginet (la semaine du Lot),

Jean-Luc Garcia (la dépêche du Lot).

Amis lecteurs,

Sommairen°183 • Juin 2008Courrier des lecteurs 2Vie AssociativeARDDS - nationale 4ARDDS 02 - Aisne 6ARDDS 56 - Bretagne 7ARDDS 57 - BouzonvilleSurdi 13 8ARDDS 64 - Pyrénées 9DossierLes numéros d’urgence 10VoyageVancouver 13Les congrès CHHA/IFOH 14Une communauté pourune communication globale 15CulturePetit Pierre et son manège 16Les galettes bretonnes 17Valse avec Bachir 18BrèvesVoir la musiquepour mieux danser 19

Septembre 2008 184 | La Caravelle | 3

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Vie Associative

4 | La Caravelle | 184

Monsieur le Président

C’est avec un vif intérêt que nous avons suivi la série de reportages sur « Le mondedes sourds » diffusée du 16 au 20 juin dans vos Journaux de 13h.Nous tenons à féliciter et à remercier France 2 pour cette initiative destinée à attirerl’attention du grand public sur les graves problèmes posés par la surdité.Nous avons cependant été très surpris de constater que ces reportages ne concernaientque les personnes utilisant la langue des signes, alors que ces personnes signantesne constituent qu’une faible partie de la population sourde. Il nous semble nécessaire de rappeler que, dans leur large majorité, les déficients auditifs commu-niquent en langue française écrite et parlée, qui leur est indispensable pour resterintégrés dans la société.Selon l’enquête menée en 1999 et 2000 par l’INSEE, le nombre de Français ayant déclaré une déficience auditive s’élève à 5,2 millions, dont 303 000 sourds profonds ou totaux, et parmi ces derniers, seulement 80 000 utilisant la langue des signes.Votre série de reportages relève donc d’un choix sélectif et catégoriel qui a pu tromper les téléspectateurs sur la réalité du « monde des sourds » d’autant que ces reportageslaissaient penser qu’il s’agissait de la totalité de la population sourde.Nous le regrettons et souhaiterions que cette information soit complétée par des reportagesmontrant comment les sourds oralistes communiquent sans utiliser les signes.Ces reportages complémentaires pourraient décrire la grande diversité des moyens utilisés et leur complémentarité : prothèses auditives, implants cochléaires, lecture sur les lèvres,boucles magnétiques, langage parlé complété, transcriptions écrites, sous-titrages…. Il seraitintéressant de suivre ces sourds oralistes dans quelques situations typiques de leur vie quoti-dienne, par exemple à l’école, à leur travail, chez des commerçants, à la banque, à l’hôtel,à l’hôpital… Il serait aussi utile de montrer que certains sont bilingues, français et langue des signes et bien intégrés dans le monde des entendants et dans le monde du silence.Nous nous tenons évidemment à votre disposition pour vous aider à réaliser ces reportages complémentaires.En espérant que vous prendrez en considération le bien fondé de notre demande, nous vous prions d’agréer, Monsieur le président, nos meilleures salutations.

Pour le Conseil d’Administration de l’ARDDS

❏ La Vice-PrésidenteAnne-Marie Choupin

Septembre 2008

Lettre de la Vice-Présidentede l’ARDDS,

Anne-Marie Choupin

Réponse du Président de France Télévision,Patrick de Carollis.

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184 | La Caravelle | 5Septembre 2008

Vie Associative

ARDDS

Transparence des prix dansles devis des audioprothèsesLors de la dernière assemblée générale du Bucodes, à laquelle participait l’ARDDS,

de vifs débats ont eu lieu au sujet du devis normalisé que les audioprothésistes devront

présenter dans l’avenir à tout acheteur d’appareil auditif.

Implants cochléaires :maintien de la gratuitéDepuis de nombreuses années, la fourniture des implants cochléaires est totalement

financée par un fond spécial consacré à l’innovation et versé par l’État aux divers

centres d’implantation habilités.

Cela va changer. Il est à peu prèscertain qu’à partir de l’année pro-chaine, le fond spécial d’innovationsera supprimé. C’est la Sécuritésociale qui prendra en charge, à100%, l’opération chirurgicale et lapartie interne de l’implant, sous con-dition que l’implantation soit prodi-guée dans l’un des centres habilités.

Pour la partie externe, les pourparlerssont en cours au Ministère de la Santé.La difficulté est de fixer un tarif uniquede remboursement, commun aux 4fabricants actuels d’appareils. On peutmalheureusement craindre que cettepartie externe ne soit que partielle-ment remboursée, comme c’est le caspour les audioprothèses classiques.

En ce qui concerne les réglages et lesaccessoires, un forfait est envisagé, sansqu’on puisse, pour l’instant, en savoird’avantage. Nous espérons vous donnerplus d’informations dans notre prochainnuméro sur ce sujet qui intéresse deplus en plus les personnes atteintes desurdité sévère ou profonde.

❏ René Cottin

Ces débats ont opposé les partisans d’undevis détaillé faisant apparaître séparé-ment le prix de la prothèse et celui desprestations (réglage, entretien), auxpartisans d’un devis global, sans détaildes prix, soutenu par les professionnelsaudioprothésistes. Les partisans dudevis détaillé l’ont emporté enadoptant, à une large majorité, lamotion présentée ci-dessous. Cettemotion met fin à une certaine confusionqui régnait jusqu’alors, sur ce sujet, ausein du Bucodes et elle oblige celui-ci àse dissocier de l’UNISDA qui, dans lesréunions ministérielles, a défendu ledevis global :« L’Assemblée Générale du Bucodesexprime son désaccord par rapport àla position que l’UNISDA a tenue lorsde la réunion du ministère du 30 mai2008 sur le projet de devis normalisé.Alors que tous les autres déléguésprésents se sont exprimés en faveurd’un renforcement des droits de l’usa-ger par l’obligation du détail entre

produit et main d’œuvre sur le devisdes audioprothésistes, l’UNISDA,appuyée par un délégué de l’ANPEDAet un délégué de l’AFIDEO a soutenula position des représentants desaudioprothésistes qui s’opposent àtoute transparence de prix entreproduit et prestation. L’argumentselon lequel le non-détail des prixpermet seul de réaliser une prestationde qualité a été contredit par lesorganismes de tutelle et apparaîtfaux : un audioprothésiste compétentpeut réaliser un bon appareillageavec un prix raisonnable pour laprestation; un appareil bas degamme n’est pas synonyme d’unmauvais appareillage. L’argumen-tation consistant à dire que les MDPHet/ou les fonds de compensation neprendront en compte dans leur priseen charge que le prix du produit sanstenir compte de la prestation indisso-ciable et forfaitaire d’adaptation,apparaît comme trompeuse : par

exemple si le fond de compensationprend en charge des installationsd’accessibilité d’un logement com-ment oser dire qu’il ne paiera que lematériel et pas la main d’œuvre? Par ailleurs un tel argument mécon-naîtrait l’intérêt des usagers, trèsnombreux, qui ne sont pas éligibles àces prises en charge. Dans ces condi-tions l’AG du Bucodes se dissocie de laposition de l’UNISDA ».Cette motion, présentée par notreami J. Schlosser de Surdi 13, a étéadoptée par 31 voix pour, 16 voixcontre et 17 abstentions. Les repré-sentants de l’ARDDS l’ont approuvépleinement et sans hésitation, enexprimant ainsi leur volonté dedéfendre les droits et intérêts desdevenus sourds par une plus grandetransparence sur les prix.

❏ René COTTINPrésident ARDDS Pyrénées

Délégué ARDDS au Bucodes

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Septembre 20086 | La Caravelle | 184

Vie Associative

Cette section est pour moi trèsimportante car elle représentetout le chemin parcouru depuis cejour de 1974 où un ORL m’aannoncé sans détour que je seraisourde d’ici peu de temps, lafaute à une otite à cholestéatomeà droite et des suites d’otitesséreuses mal soignées pendantmon enfance, à gauche.

A cette époque (1976), les inter-ventions chirurgicales sur l’oreillemoyenne étaient rares et seulsquelques services les pratiquaientà Paris. Je décidai de tenter machance ! Hélas, le résultat ne fûtpas à la hauteur de mesespérances et les douleurs post-opératoires si insupportables (lesanti-douleurs étaient alors donnésau compte-gouttes) que je n’envi-sageai pas une minute de renou-veler l’expérience.

En 1978, un ami souffrant lui aussides mêmes problèmes, m’apersuadée de tenter à nouveauma chance dans un servicespécialisé de province. J’ai doncrenouvelé l’expérience avec cettefois quelques résultats : au moinsj’avais des osselets et un tympan !Plusieurs autres interventions ontsuivi pendant ces 30 ans (unedizaine), mais malgré tous mesefforts, je suis sourde sévèredepuis de nombreuses années.

Je ne suis plus appareillée qued’une oreille et ne peux pas garderl’appareil en permanence, cela mecausant des otites à répétitions. Jeme suis, peu à peu, retirée detoute vie sociale, abandonnantmon travail, les réunions associa-tives et les sorties entre amis,oubliant le plaisir d’aller authéâtre, au cinéma, etc.

Je limitais au strict minimum lesoccasions d’être en contact avecd’autres personnes pour limiter lesproblèmes.

J’ai toutefois pris pendantplusieurs années des cours delecture labiale avec une orthopho-niste qui m’a redonnée confianceen moi et fait connaître l’ARDDS.

Pendant tout ce temps, je lisaisLa Caravelle avec beaucoupd’intérêt, payais ma cotisationmais sans participer activement àla vie de l’association.

Puis un jour, dans le train, uneamie m’a raconté qu’elle partici-pait à des réunions d’un « Conseilde développement », organismeconsultatif auprès d’une commu-nauté de communes, et que despersonnes handicapées venaienty témoigner des difficultésqu’elles rencontrent dans leur viequotidienne. Je lui ai demandé siles personnes sourdes étaientreprésentées.Non, elles ne l’étaient pas, mais si je voulais venir en parler, ellem’invitait volontiers.

J’ai alors vécu une période difficile,d’un côté je voulais témoigner desdifficultés permanentes rencon-trées par les malentendants dansla vie de tous les jours, de leurisolement, de l’incompréhensionvis-à-vis des malentendants ; aprèstout, si je ne le faisais pas, qui leferait à ma place? Mais d’autrepart, j’avais une peur bleue derencontrer des gens que je neconnaissais pas, de prendre laparole en public et surtout, surtoutdes questions qu’ils risquaient deme poser après (et si je ne lesentendais pas?).

Jusqu’à la dernière minute j’aifailli renoncer, mais j’y suis alléeet là, je crois que mon témoi-gnage a fait découvrir auxpersonnes présentes toutes sortesde problèmes auxquels ellesn’avaient jamais songés.

Il y avait là en particulier la direc-trice du personnel d’un hôpitalproche, qui a pris conscience desdifficultés rencontrées par lesmalentendants quand ils sonthospitalisés et qui commencenten général dès l’accueil et seprolongent tout au long du séjourle rendant encore plus angoissantque pour un entendant.

Aussitôt, elle a décidé d’agir :chaque pavillon de l’hôpital estmaintenant équipé d’une bouclemagnétique et le personnel suitune formation pour accueillir lespatients malentendants. Unepermanence a été mise en placeavec des associations d’aide auxpersonnes handicapées et auxmalades et les sourds y sontreprésentés.

Cela a été un déclencheur et de ce jour, j’ai décidé de sortir de mon silence et d’expliquerchaque fois que je le pourrais cequ’est la vie des malentendants etde défendre leurs droits à l’acces-sibilité. Car souffrant d’un handi-cap invisible, les sourds sontsouvent oubliés lorsqu’on évoquel’accessibilité d’un lieu, après tout,ils peuvent aller partout !

Et c’est ainsi qu’avec mon mari etquelques amis, nous avons décidéde créer à Château-Thierry, dansl’Aisne, une section de l’ARDDS.

❏ Marie-France Bentz

ARDDS 02 - Aisne

La naissance d’une sectionLe 15 mars dernier est née l’ARDDS 02 chargée de représenter, aider, défendre,

conseiller, rassembler, les devenus sourds du département de l’Aisne. Marie-France

Bentz, sa présidente, nous relate sa naissance.

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Septembre 2008

Vie Associative

184 | La Caravelle | 7

En quelques instants, nos moyenstechniques sont mis œuvre. Notreorthophoniste, rééducatrice dulangage, avec une expérience d’éta-blissements d’enfants sourds com-mence à le démutiser; tous les siensparticipent à des exercices delecture labiale vraiment solidaires.Ancien boursier international dutravail, je pense immédiatementà une réinsertion socioprofession-nelle ; un apprentissage envannerie est retenu. Toute lafamille, comme en matière delecture labiale, fut mobilisée.

Dans le jardin furent plantés desosiers, arbres habilement utiliséspar les vanniers. Dans les biblio-thèques, ouvrages spécialisés,illustrations sont glanés car l’utili-sation de livres n’était pas chosefacile. En effet, notre immigré,doublement étranger en franco-phonie, sourd et analphabèteavait essentiellement accès auxdessins et aux images !

Jusque là, des prouesses d’ingénio-sité, un salaire d’ouvrier, et beaucoupde générosité avaient permis devivre dans une certaine harmonie.Fragile équilibre dans une famillenombreuse dont la mère est desanté fragile. Un matin arrive unepremière lettre de la préfecturedénonçant la présence illégale dujeune sourd. D’autre suivront, laissantcomme issue la reconduction à lafrontière et les sanctions.En même temps que la peur, la panique même s’installe dans la famille d’accueil. Plusieurs fois par jour, le père parle à sa femme du risque d’arrestation… de la prison.La santé de celle-ci ne supporte plus.

Tôt un matin, le téléphone sonnechez nous. Mon épouse necomprend rien à cet appel et mepasse le combiné. Une voixféminine, lointaine et fatiguée,quasi éteinte, nous dit combien elleet sa famille sont reconnaissantesde ce que nous avons fait pour eux,mais aussi pour l’immigré clandestinabandonné chez eux.

En réponse, et après l’avoirapaisée, l’auteur de ce texte dit àla maman : « Nous arrivons ».La voix s’éteint de plus en plus : « Ce sera trop tard ».Avant de raccrocher, un mot deréconfort, d’espoir.

Immédiatement, je compose le 18.Une voix lasse après une nuit degarde répond pour enregistrer lescoordonnées d’une mère de familleen train de mourir au milieu dessiens encore endormis. Le temps demodifier l’organisation de la journée,de sortir la voiture et, après avoirsillonné des routes départementales,nous arrivons dans la famille, figéspar l’angoisse d’une mort supposée…À notre coup de sonnette, desenfants calmes nous disent que lespompiers ont emmené leur mamanà l’hôpital. Quel hôpital? Dans quelleville? Le SDIS (Service départementald’incendie et de secours) apporteune réponse.

À l’hôpital, le titre et le sigle,président de l’ARDDS, ouvrent le cœur de l’administration et de l’accueil.L’infirmière responsable merassure et, par téléphone mepasse, du service de réanimation,Madame X…« J’ai pété les plombs ; mon mariest auprès de moi. Dans troissemaines, je devrais rentrer à lamaison ».

Les minutes étant comptées, sansle 18 que serait devenue cettefamille ?

❏ Pierre Carré

ARDDS 56 - Bretagne

Un migrant sourdNotre section ARDDS s’est vue confier un jeune immigré de 23 ans sourd de naissance.

Ses parents, sous le prétexte de vacances en France, l’avaient « oublié » dans une famille

avec pour seul bagage un passeport touristique. En même temps qu’à la gendarmerie, ses

hôtes forcés, des ouvriers riches de plusieurs enfants, s’adressent « aux services du

handicap ». Sur leur conseil, ils se présentent avec leur pupille à l’une de nos permanences.

Sans le 18que serait devenue

cette famille ?

Prix des banques populaires de l’Atlantique

“”

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Septembre 20088 | La Caravelle | 184

Vie Associative

Joseph Vanzella, membre du bureaus’investit largement dans les diffé-rentes commissions (accompagné ouparfois représenté par Guy Dodeller).Joseph Vanzella assiste tous les moisà la sous-commission de la D.D.E.(direction départementale del’équipement) chargée de l’examendes dossiers relatifs au ERP (établis-sements recevant du public) auregard des personnes en situationde handicap, ou à mobilité réduite.Dans cette commission plus de 100dossiers/mois d’ERP 1re à 5e catégoriesont vus et corrigés en fonction de laloi du 11 février 20O5 et de ses diffé-rents arrêtés et décrets d’application.Joseph Vanzella et Guy Dodeller fontégalement partie de la CCDSA (com-mission consultative départementalede sécurité et d’accessibilité).

Ils visitent avec la sous-commissionun certain nombre de bâtiments(ERP) et demandent la mise enplace de BIM (boucle à inductionmagnétique) dans les lieux d’accueil,salles et lieux de rencontre.La préfecture et l’office de tourismede Metz, ainsi que certaines mairiessont déjà équipés d’une BIM.Nous participons à la mise enplace de la commission accessibi-lité dans les communes de plusde 5 000 habitants. Nous faisonspression pour que les communau-tés créent leur commission acces-sibilité et que les communesappliquent les textes correspon-dants dans les mairies, écoles,foyers, salles des fêtes, maisonsde retraite, églises, etc.Les gares se mettent aussi en

conformité. La gare TGV-Est de Metz,celles de Thionville et Forbach sontdéjà équipées d’une BIM auxguichets de vente de billets et auxpoints d’accueil. Doivent suivre lessalles d’attente. Les lieux isoléscomporteront une alarme visuelle.Guy Dodeller a participé aux travauxde laboratoire à la gare deMontparnasse sur l’accessibilité.Nous assisterons par ailleurs auxtravaux du comité de pilotage chargéde définir le schéma directeurd’accessibilité (SDA) du conseil régio-nal pour les gares TER-Métropole.Nous ne faisons pas encore partie de la commission MDPH (MaisonDépartementale des Personnes han-dicapées), mais cela ne saurait tarder.

❏ Joseph Vanzella

ARDDS 57 - Bouzonville

Nos activitésLa section ARDDS 57 Bouzonville, très attentive à l’accessibilité, nous fait part de ses

principales activités en Mozelle.

Pour faire savoir que notre handicapauditif est bien réel, même s’il ne sevoit pas et le répéter inlassablementen jouant la carte de l’humour!

Le handicap auditif fait partie deshandicaps dits invisibles : À première vue, rien ne distingueune personne malentendante d’unepersonne dite normale! Sauf quelorsque la conversation s’engage, lapersonne malentendante entendmal. De ce fait elle répond detravers ou même ne répond pas dutout… Ce qui peut être mal inter-prété par l’interlocuteur. Pour enfinir avec malentendus et quipro-quos, une adhérente de Surdi 13,Régine Got, architecte, a eu l’idéede créer un pin’s aussi sympathiquequ’efficace.

Mesurant 2cm sur 3, il existe enbleu et noir, version commune, eten rose et noir incluant un strass,version chic ou kitch ! Il s’accrocheau revers du vêtement ou au borddu chapeau !

Sensibiliser l’opinion à l’handicapauditif, aider les malentendants àsortir de leur isolement, et neplus avoir honte d’être différent…Telles sont quelques-unes desintentions de ce petit pin’s.

Vous pouvez vous le procurer par correspondance en envoyantvotre commande, accompagnéede votre règlement par chèque, eten précisant la couleur désirée, à :Surdi 13 - Maison de la VieAssociative du LigourèsPlace Romée de Villeneuve13090 Aix-en-ProvenceTél. : 04 42 54 77 72Le pin’s est à 2€ l’unité, plus 3€

de frais de port forfaitaires pour 1 à 20 pin’s commandés.

❏ Fabienne Steinlin,Permanente de l’Association

Surdi 13Un pin’s avec le dessin de l’oreille barrée et l’inscription « Handicap invisible » pourquoi faire?

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Vie Associative

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C’est à la fois un parc de prome-nade et un écomusée, entièrementconsacré à l’abeille et à ses produc-tions. On peut y voir toutes sortesde ruches, étudier l’histoire del’apiculture, goûter miel, pollen,gelée royale, pain d’épice et mêmedéguster de l’hydromel… Le plusextraordinaire de la visite consisteà observer les abeilles dans leursruches à travers des vitres spéciale-ment aménagées. Spectacle fasci-nant : les abeilles déploient uneactivité incessante, les unes appor-tant pollen et nectar, les autresrepartant pour butiner, certainesnourrissant le couvain ou nettoyantles alvéoles.

La vie des insectes sociaux estmaintenant bien connue. On nepeut que s’émerveiller et se poserdes questions devant la perfec-tion de leur organisation.Parfaites architectes, les abeillesconstruisent des alvéoles d’unegrande régularité. Comment ont-elles découvert que des celluleshexagonales sont meilleures quedes cellules rondes ou carrées,parce qu’à capacité égale, ellesexigent moins de cire ? Mystère.

Leur petit cerveau fonctionnecomme un ordinateur. Ainsi, toutesles abeilles ouvrières, au cours deleur courte vie de 6 semaines,exercent successivement cinqmétiers différents : nettoyerla ruche, nourrir les larves,construire des rayons decire, assurer la défensede la ruche et enfinbutiner les fleurs.Aucune excep-tion à cetterègle. Pas dechef. Pas dehiérarchie.Pas d’ap-prentissage.

Tout est programmé. Il n’y a qu’unereine par ruche et son rôle consisteuniquement à pondre (2 000 œufspar jour, soit un poids équivalent àelle-même, sacrée performance!Les mâles, appelés « faux bourdons »et dont seulement quelques-unsont pu féconder la reine, ne fontpratiquement rien. Comme desfainéants inutiles, ils sont expulsésde la ruche par les ouvrières aubout d’un certain temps, ce qui lescondamne à une mort rapide.

Parmi les phénomènes les plusétonnants, il y a celui-ci : lesabeilles communiquent entreelles ! Pas par la parole, bien sûr,mais par des danses frétillantes.Si, par exemple, une ouvrière

découvre un nouveau gisementde fleurs, elle revient à

la ruche et exécute unedanse frétillante qui indi-

que à ses congénères ladirection et la distanceapproximative du site.

Les abeilles ont des enne-mis : le papillon sphinx, le frelon, l’hirondelle, leguêpier, le blaireau, le poudes ruches…

Mais, à vrai dire, le pire d’entreeux est l’homme!

Non seulement il les exploite sansscrupules, en leur volant miel et cire,mais, ce qui est plus grave, il lesempoisonne maintenant avec lesproduits toxiques qu’il utilise enagriculture.Depuis plusieurs années, on assisteà des hécatombes dans les ruchers.Les pesticides, distribués par lesfirmes Basf et Bayer, sont accusésd’en être la cause. Ces produits dan-gereux avaient été tout d’abord inter-dits par le ministère de l’agriculture etles dirigeants de ces deux firmesavaient été mis en examen. Toutrécemment, un non-lieu vientd’être prononcé, qui innocente les chi-mistes, au grand dam des apiculteurs.La disparition des abeilles aurait desconséquences catastrophiques, car cesont elles qui assurent la pollinisationde nombreuses plantes. S’il n’y avaitplus d’abeilles, ce ne serait pas seule-ment nos arbres fruitiers qui neporteraient plus de fruits, maisencore d’innombrables végétauxdont nous nous nourrissons.Cette visite de la Cité des abeillesnous a donc beaucoup appris; ellenous a aussi incités à réfléchir audanger que nous courons si nous neprotégeons pas mieux les richessesnaturelles de notre planète.

❏ René Cottin

ARDDS 64 - Pyrénées

La cité des abeillesLe 28 juin, le soleil brillait à Pau. Après un joyeux pique-nique au bord du Gave,

la section de l’ARDDS Pyrénées est partie visiter la Cité des abeilles.

Septembre 2008

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Dossier

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18, numéro d’appel gratuit surles postes de téléphoneC’est donc simple, rapide et sansfrais, pour obtenir un secourscomplet. La plupart des autresservices, en effet, sont onéreux et partiels. Faire le 18 c’estatteindre directement le SDIS(service département d’incendieet de secours)*.Le 18, c’est le centre de coordinationdes sapeurs pompiers dans chaquedépartement, en alerte perma-nente, de jour comme de nuit.

Pour nous, malentendants,l’essentiel de l’appel tient entrois mots« je suis sourd(e) ». Bien sûr, si celaest possible, donner nom et adressede la victime, voire un bref descrip-tif tel que malaise cardiaque,hémorragie, incendie de cuisine,arrivée d’eau intempestive dansl’appartement… Mais, dès lespremiers mots la personne seraidentifiée et dans les minutessuivantes les secours organisés, ycompris avec police ou gendarmerieet médecin si nécessaire.

Concrètement, l’appel est reçupar un sapeur en servicepermanentIl est répercuté immédiatementauprès de l’officier chargé desmissions d’urgence et, enquelques minutes généralement,les secours sont acheminés. En région parisienne, en régioninsulaire également, ils sontassurés par hélicoptère.

La question se pose : pourquoichoisir les soldats du feu?Institués comme tels en 1811, ils assurent, au-delà des incen-dies, toutes sortes de secours encas de noyades ou brûluresgraves, de désincarcération et deréanimation… qui constituent lequotidien de la profession.Dans ce but, ils ont reçu en mêmetemps qu’une formation de disci-pline, un entraînement physiqueet sportif de haut niveau, ils sontentraînés aux techniques desauvetage et de rapidité.Ils savent réanimer, transporter…et même, si besoin, enfoncer une porte pour sauver lespersonnes.

Si la situation l’exige, ils deman-dent l’aide de leur médecin, voirede la police ou de la gendarmerie.Dans tous les cas, la rapidité deleur intervention n’a d’égale queleur efficacité, fruit de manœuvreset d’exercices fréquents*.Ceci est vrai pour les pompiersvolontaires comme pour lesprofessionnels.

En Île-de-France, il n’est pasfacile de devenir « pompier deParis »!À l’issue d’un entraînementphysique rigoureux, il faut satis-faire aux exigences d’un concoursoù l’adresse et la vitesse ont uneplace de choix. Dès l’appel reçu,ils devront être opérationnels enquelques minutes. Dormir habillé,descendre par une colonne,

et non par les escaliers, se faufilerdans les bouchons des villes etpasser les feux rouges avec uneprudence rapide, sont autant degestes appris pour sauver des viesdans les meilleurs délais.

Pour les personnes sourdes,devenues sourdes et malenten-dantes, il faut savoir que laplupart des centres de secourssollicités par le 18 peuvent identifier l’appel dès l’information« je suis sourd(e) ! ».

❏ Pierre Carré,Président ARDDS 56

Bretagne Vannes

*bibliographie :« courage et dévouement, les sapeurs pompiers au coursdes siècles ».Préface de Louis Armand del’Académie Française, Compagnonde la Libération

L’auteur de ce texte, après avoirservi comme simple sapeur etintégré l’Institut National deSécurité, puis l’école du mêmenom, a préparé le concoursd’ingénieur de Sécurité.

Les risques du feu, des inonda-tions, de la circulation rapide poursauver… la réanimation, il se souvient pourVous.

18 - Secours urgents, rapides, gratuits

Au service des personnes,24 heures sur 24 !Sourds, devenus sourds, malentendants, vous connaissez les excellents moyens

de communication mis à votre disposition par l’audioprothèse, les abonnements d’aide

à domicile avec appareils autoportés, tous parfaitement élaborés, toutefois onéreux.

Pourtant connaissez-vous mieux que le 18 pour sauver une personne seule, blessée, en

phase d’infarctus voire cernée par les flammes dans un début d’incendie? Au fait le 18,

en France, le 112 en Union Européenne, c’est quoi? Comment fonctionnent-ils?

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Dossier

J’ai rencontré l’Adjudant ChefBouscari qui est responsable duCodis (central Téléphonique desSapeurs Pompiers), celui-ci s’estaussitôt senti concerné par lesujet et ensemble, nous avonsréfléchi pour trouver une solutionqui puisse s’appliquer à tous lesnuméros d’urgence (vol, incendie,agression, accident….)

Les moyens que nous avions à notre disposition étaient :

Les SMSNous avons fait le test avec le SAMUdu Lot, les SMS ne passent pas versles numéros d’urgences, une lignespéciale doit être mise en place.D’autre part, lorsqu’on est en état dechoc, écrire un SMS est très long ettrès difficile, surtout qu’il faut écrireun message qui résume toute lasituation (qui nous sommes, oùnous nous trouvons et ce que nousvoyons). Pré enregistrer un SMSn’est pas envisageable, car on nepeut pas anticiper une situationd’urgence et cela amènerait àmodifier le message pour donner lelieu et la nature de l’urgence, celaprend trop de temps.

L’ordinateur :En cas d’incendie dans sa maison,le temps d’allumer l’ordinateur esttrop long. En cas d’accident devoiture, on n’a pas un ordinateur àportée de main. En cas d’agres-sion non plus…

Suite à cette réflexion, nous noussommes dit que la majorité despersonnes sourdessont Oralisées et c’est de là qu’estpartie l’idée du message avec lemot clé « Allô, je suis sourd, je nepourrai pas répondre à vosquestions ».

On appelle, on laisse le message,on raccroche, on rappelle pourconfirmer ce message et lesnuméros d’urgence font sonner letéléphone de la personne sourdeou malentendante pour confirmerqu’il a été pris en compte.

Avec l’Adjudant Chef Bouscarinous avons convié les respon-sables du Samu, de la Police et dela Gendarmerie, nous leur avonsexposé cette possibilité et tout lemonde a accepté de participer àcette belle aventure, un partena-riat s’est créé entre les numérosd’urgence et l’ARDDS 46.

Nous avons décidé de faire unesimulation avec les adhérents del’ARDDS 46 et d’inviter la pressepour communiquer cette nouvelleformule. FR3 a fait un reportagequi a été diffusé aux éditionsnationales, aux éditions régio-nales et aux éditions locales. Ladépêche du Midi nous a consacréla première page et un bonarticle, ainsi que la Semaine duLot et le Petit Journal. RadioTotem nous a contactés afin defaire un reportage qui sera diffusédans plusieurs Départements.Tous les représentants desnuméros d’urgence étaient là ainsique les adhérents de l’ARDDS 46.

Nous avons fait plusieurs simula-tions et cela fonctionne. Cetteformule concerne les personnessourdes et malentendantes qui sontoralisées. Pour les personnes qui nesont pas oralisées il y a la télé assis-tance qui est gérée par le ConseilGénéral et les Pompiers.Les Pompiers du Lot ont proposéaux personnes sourdes et malen-tendantes qui le souhaitent delaisser leurs coordonnées, ainsi encas d’urgence, lorsque la personneappelle, ils ont l’information etsavent que cette personne estsourde et ils peuvent se préparer àrecevoir le message.Cette formule est simple, elle nedemande aucun investissementfinancier aux personnes sourdes etmalentendantes et aux numérosd’urgence. Elle est applicableimmédiatement et permet auxpersonnes qui vivent ce handicapune réintégration sociale, ellespeuvent aider les autres, carmaintenant elles peuvent portersecours, si elles assistent à unaccident, une agression…Elles récupèrent leur autonomie.Nous avons eu le cas avec Danieladhérent à l’ARDDS 46, sonépouse a eu un malaise.Il a essayé d’appeler le Samu et cela n’a pas été possible, alors que maintenant si Danielappelle en disant « allô je suissourd », son message sera entendu.Un grand merci à tous lesnuméros d’urgence du Lot, à FR3et à la presse écrite qui nous ontpermis de vivre cette belleaventure et grâce à tous, lespersonnes sourdes et malenten-dantes ont enfin accès auxnuméros d’urgence.

❏ Monique Asencio,Présidente ARDDS 46 Lot

Les numéros d’urgencedans le LotNous avons eu le bonheur de vivre une belle aventure dans le Lot. Suite à une enquête

sur l’accessibilité des numéros d’urgence pour les personnes sourdes et malentendantes,

un partenariat s’est fait entre les numéros d’urgence du Lot et l’ARDDS 46.

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La réunion pour la simulation de la procé-dure a eu lieu dans les locaux du CODIS.

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Dossier

12 | La Caravelle | 184

Conformément au projet qui avait été approuvé par le CNCPH, le décret prévoit :

• la mise en placed’un centre national de relais ;

• un numéro d’appeltéléphonique unique et gratuit ;

• un accès permanentà ce centre d’appel (24h/24 et 7j/7) ;

• l’accessibilité de la communication de l’usagersourd ou malentendant vers unnuméro d’urgence (15, 17, 18ou 112) en le transférant vers lecentre d’appels d’urgence localcompétent ;

• la mobilisation de tous lesmoyens téléphoniques ou infor-matiques (fixe, mobile, internet,SMS, 3G et visio, webcam,messagerie instantanée, fax,minitel) ;

• la mise à la disposition de l’usa-ger appelant du dispositif decommunication adapté déclinédans la loi : transcription écrite,interprétation en langue dessignes française, codage enlangage parlé complété ;

• un comité national de pilotageprévoyant la participation desreprésentants des usagers, ainsique la définition d’un cahier descharges.

Sa mise en œuvre intégrale estprévue au plus tard pour le 1er janvier 2010. D’ici là, uneexpérimentation sera conduiteavec le CHU de Grenoble et unecouverture progressive de l’en-semble du territoire sera assurée.

❏ Jérémie BoroyPrésident de l’Unisda

Le décret est téléchargeable à partir du site :www.legifrance.gouv.fr(consulter le journal officiel du 16 avril 2008 rubrique Ministère dutravail, des relations sociales, de lafamille, et de la solidarité).

Communiqué du 16 avril 2008L’ensemble des associations représentatives des personnes sourdes ou malentendantes se

sont mobilisées pour que les numéros d’urgence puissent être accessibles quel que soit le

mode de communication choisi : oralisme, transcription écrite, langue des ignes, langage

parlé complété. Nous reproduisons le communiqué de Jérémie Boroy, président de l’UNISDA

annonçant la publication du décret relatif à la réception et à l’orientation des appels

d’urgence des personnes déficientes auditives, publié au Journal Officiel du 16 avril 2008.

Procédure d’appel des numéros d’urgence

Comment passer un appel d’urgence :1/ On garde son calme et on prépare

son message dans sa tête avant d’appeler

2/ • On articule en parlant lentement• Je suis sourd• Mon nom est… Je l’épelle• Mon numéro de téléphone est… • Mon adresse est… • Je résume la situation (incendie, accident, cambriolage…)

3/ On rappelle une deuxièmefois et on redit le message.

Vous êtes sourds ou malentendants

18 Pompiers

112 Appel Urgence Européen

17 Police Gendarmerie

15 Samu

Les pompiers venus expliquerla procèdure à employer.

Les adhérents de ARDDS 46 lors de la simulation.

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Voyage

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Vancouver, ville d’un million etdemi d’habitants, semble avoirréalisé le rêve d’Alphonse Allaiset pourrait être qualifiée de« New-York à la campagne ».De larges avenues rectilignes,bordées de gratte-ciel, se croisent àangles droits mais l’horizon seconfond avec des montagnes auxsommets enneigés ou avec la mer. Lecentre ville est sillonné par desvoitures aux tailles respectables, desautobus et… de nombreux cyclistesde tous âges (par contre motos etscooters sont inconnus). Il jouxte le« Stanley Park », bois de Boulogne de400 hectares avec de magnifiquesséquoias où le promeneur croise desratons laveurs peu farouches.L’architecture fait cohabiter desbâtiments ultra modernes, destotems rappelant les premiersoccupants amérindiens et desmaisons au style victorien. Lestrottoirs sont de véritables jardinssoigneusement entretenus et arroséspar une pluie abondante. En effetbien que situé à moins de 40 km dela frontière américaine le climatrappelle d’avantage l’Angleterre quela Californie, il pleut souvent.Cependant le style de vie est trèscalifornien. L’ambiance est déten-due, la communauté homosexuelleest importante dans la partie ouestde la ville. La communauté chinoisea fait de son quartier un lieu

merveilleusement animé avec sescommerces où se côtoient herboris-teries, vendeurs de K7 du hit paradechinois, objets religieux et restau-rants bon marché mais très copieux.Le jardin Sun Yat Sen est le premierjardin classique chinois construit endehors de Chine. Il a été aménagéavec des matériaux en provenancede la mère patrie et reflète la philo-sophie tao du yin et du yang : lalumière est contrebalancée parl’ombre, la rigueur et la dureté pardes formes lisses et douces. Unvéritable havre de tranquillité et deméditation en plein centre ville.Vancouver est une ville récente,âgée de 122 ans seulement. Ellea été créée en 1886 sur l’empla-cement choisi par l’entreprise dechemin de fer « Pacific Railways »pour être le terminus de la ligne

qui devait traverser le Canada.Elle fut baptisée du nom del’explorateur anglais qui a décou-vert la région en 1792.Au bord de l’océan pacifiqueVancouver est plus proche de Tokyoque de Paris. La majorité destouristes et des immigrants viennentdu continent asiatique mais 70 natio-nalités différentes cohabitent entoute harmonie. Une des serveusesde l’hôtel, française d’originemarocaine établie à Vancouverdepuis plusieurs années, nous aconfié s’y sentir plus en sécuritéqu’en banlieue parisienne.Ainsi Vancouver donne le sentimentd’être une ville jeune et dynamiquetrès proche de la nature. Ce n’estprobablement pas un hasard sil’association internationale « Green-peace » y est née en 1971.L’industrie cinématographique s’y développe rapidement : lespremiers épisodes de Xfiles ou deStargates y ont été tournés.Vancouver et sa station de skiWhistler (située à une heure deroute) accueilleront les jeuxolympiques d’hiver en 2010.

❏ Brice Meyer-Heine

*International federation of hardof hearing

**Canadian hard of hearingassociation

VancouverLa ville de Vancouver, sur la côte ouest du Canada, a été, du 2 au 6 juillet 2008, le siège du

congrès mondial organisé conjointement par l’IFHOH* - fédération internationale des associations

de personnes malentendantes - et le CHHA** - association des malentendants canadiens.

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Voyage

14 | La Caravelle | 184

Il s’est tenu à l’hôtel Sheraton. Lessalles de réunion réparties sur deuxétages permettaient de tenir 5 con-férences en parallèle tout en offrantun espace permettant à la fois ladétente et les visites des standstenus par les nombreux sponsorsprésents. La majorité du personneld’accueil de l’hôtel portait à la bou-tonnière un pin avec le logo oreillebarrée et avait été formé à s’adresserà une personne malentendante.L’accessibilité des conférences étaitassurée grâce à une écoute avecinduction magnétique (position« T ») et grâce à un sous-titrage enanglais et en japonais. Il n’y avaitpas de traduction en LSI (Languedes signes internationale) mais lessourds signeurs, peu nombreux,étaient regroupés par nationalité etavaient leurs propres interprètes.

Écoute en position « T »Des récepteurs HF avec collier indivi-duel ou écouteurs étaient fournis enéchange d’une empreinte de cartede crédit. La fréquence d’écouteétait indiquée à l’entrée de la salle,ce qui évitait les diaphonies entresalles adjacentes. Les personnesayant une surdité légère utilisaientles écouteurs normaux.

Sous titrageLes séance plénières et la totalitédes ateliers étaient sous-titrées,la qualité était excellente.Ce sous-titrage était effectué parla société VLI (Visual LangageInterpreting) : www.vli-dc.com

qui regroupe à la fois un interpré-tariat en langue des signes et unservice de sténographie.

La majorité des participantsétaient de nationalité canadienneou américaine. Les malenten-dants japonais au nombre de 40formaient le 3e groupe le plusimportant. Quatre interprètesjaponaises les accompagnaient.Une fréquence spécifique leurpermettait de suivre la traductiondes séances plénières en japonais.Deux écrans situés de chaques côtéde la salle permettaient de suivrela transcription en langue anglaise,un troisième écran était dédié à latranscription en japonnais.

Parallèlement aux ateliers, lesmoments de détente et les déjeu-ners favorisaient les contactsdirects entre les malentendantsdes différentes nationalités. Au cours des différents échangesdeux éléments m’ont frappé :• Le nombre important de per-

sonnes qui utilisaient des télé-phones de type « blackberry »pour communiquer par messagesécrits avec leurs proches enten-dants ou sourds. Ce type detéléphone, onéreux, est réservéen France aux cadres d’entreprisesdésirant être joint, à tout moment,par internet. Aux États Unis,Canada, Suède il semble êtrecouramment utilisé par les per-sonnes sourdes ou malentendan-tes pour des communications typeMSN. Une fois la communicationtéléphonique établie les échangesécrits s’affichent sans délais.

• Le nombre non négligeable depersonnes implantées surchacune de leurs deux oreilles.Ayant pu converser avec troisd’entre elles, j’ai été étonné parleur faculté de compréhensiondans le bruit.

Ce congrès organisé sur trois jours, asûrement nécessité des moyensfinanciers importants. Les princi-paux sponsors étaient les suivants :• fabricants d’appareils de correction

auditives ou d’implants : Phonak,Widex, Resound, Advanced Bionic,Cochlear

• fabricants de téléphone : RIM(fabricant de blackberry), RealtimeText Alliance (Consortium decompagnies téléphoniques euro-péennes travaillant sur la commu-nication écrite en temps réel)

• administrations : Ministère desaffaires sociales du Canada,diverses associations

Je retiens de ma participation à cecongrès deux éléments :• la nécessité d’étendre nos mou-

vements associatifs vers lespersonnes ayant une surditélégère. Ceci nous permettraitd’augmenter notre représen-tativité et nos moyens d’action.

• Le besoin de développer notrecollaboration avec les fabricantsd’appareils de correction audi-tives et d’implants.

Ces deux actions sont liées. Nouspouvons regretter qu’aucuneassociation de personnes sourdesou malentendantes et aucuneentreprise téléphonique françaisene participe aux développementsliés à la communication écrite par téléphone*.

❏ Brice Meyer-Heine

* www.vimeo.com/1274615

Le congrès CHHA/IFOHLe congrès organisé conjointement par la fédération internationale des personnes

malentendantes et l’association canadienne a réuni 530 participants venant de 37 pays

différents. Pendant 3 jours plus de 80 conférenciers sont intervenus sur le thème

de la communication.

Une partie des congressistes

Les indiens Musqueam descendantsdes premiers habitants de la région.

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Voyage

Septembre 2008 184 | La Caravelle | 15

Le sous-titrageCe sujet a fait l’objet de plusieursateliers. Si les logiciels de reconnaissance vocale présentssur le marché permettent unetraduction littérale de bonnequalité ils sont insuffisants poureffectuer un sous-titrage entemps réel…

Les deux difficultés majeuressont :• la ponctuation : Ainsi la phrase

« A woman without her man isnothing » peut avoir deux sensopposés : « A woman : withouther, man is nothing » « Unefemme : sans elle, l’hommen’est rien » ou « A woman,without her man, is nothing »« Une femme, sans son homme,n’est rien ».

• le débit de l’affichage : Si il n’estpas régulier et ne suit pas lerythme du locuteur, la lecturedes sous-titres est très difficile.

Les derniers développementsd’IBM (« ViaScribe ») prennent encompte les temps de pose dans les discours pour afficher le texte pendant les temps derespiration du locuteur. Il effectuedes retours à la ligne en fin dephrase.

Des exemples très concrets d’utilisation des techniques dereconnaissance vocale dansl’enseignement assisté parordinateur ou dans le soutienscolaire pour malentendantspeuvent être visualisés sur le site :www.liberatedlearning.comsection ViaScribe E learning demo.

La quasi totalité des chaînescanadiennes sont sous-sous-titrées (anglais et français), deuxpoints méritent d’être notés :• Lors des dialogues entre journa-

listes chaque changementd’interlocuteur est précédé duprénom de l’intervenant.

• La position de l’affichage surl’écran varie selon l’émission. Ainsipour CNN l’affichage est souventplacé juste au-dessus des journa-listes, ce qui facilite la lecture.

Real Time Text Alliance (Alliancepour un texte en temps réel)Il s’agit d’un consortium de compa-gnies européennes, qui ont travaillésur la définition d’un protocole per-mettant l’échange de messagesécrits en temps réel entre portablesquel que soit l’opérateur et quel quesoit le type de portable. Ce nouveaustandard a été annoncé en juillet2008. Il permet l’envoi desmessages caractère par caractère,la réception et la lecture sont faitesen même temps que la frappe.Une démonstration concrète peutêtre visualisé avec le lien internet :www.vimeo.com/1274615

Réapprendre à entendre avec notre cerveauMme Kelly Tremblay professeur àl’université de Washington estune spécialiste du domaine de laplasticité cérébrale.La description de ses travauxest disponible sur le site :http://depts.washington.edu/sphsc/labsites/tremblay/research.htmNous n’entendons pas seulementavec nos oreilles car le son traversede nombreuses fibres nerveuses etplusieurs couches du cerveau avant

d’atteindre les centres auditifs du cor-tex. Tout au long de ce cheminl’information acoustique (intensité,fréquence) est codée par nos cellulesneuronales et ces codes contribuentà notre perception de la parole et dela musique. Ce codage changelorsque survient une déficienceauditive et change encore lors del’utilisation d’une aide auditive oud’un implant. Une compréhensionplus fine de ce processus doit per-mettre d’expliquer pourquoi deuxpersonnes ayant le même audio-gramme et le même profil ont desrésultats différents après appa-reillage ou implantation. En utilisantmieux la plasticité de notre cerveau(à tout âge) nous devrions mieux« réapprendre à entendre »

Les audiologistesAu Canada et aux États-Unis le métierd’audiologiste est à la croisée deschemins du médecin ORL, de l’audio-prothésiste et de l’orthophoniste. Il travaille souvent au sein d’unhôpital ou d’un centre de rééduca-tion. Il conseille sur le choix del’audioprothèse et rééduque l’audi-tion (apprentissage de la lecturelabiale notamment).Un atelier a été consacré à la présen-tation du College of Audiologists andSpeech-Language Patologists ofOntario qui est l’équivalent d’un Ordredes audiologistes et spécialistes dulangage. Ce collège veille aux normeséthiques et professionnelles.De nombreuses questions ont étéposées par les participants au sujetde la représentation des usagersdans cette instance. Cette participa-tion semble être jugée insuffisante.

❏ Brice Meyer-Heine

Une communauté pourune communication globaleLe thème choisi par l’IFHOH pour son huitième congrès (organisé tous les quatre ans) était

« A Global Community of Communication ». Il a permis de faire le point sur les progrès envisa-

geables à moyen et long terme pour mieux intégrer les personnes sourdes et malentendantes

dans notre monde de communication. Il a également montré l’importance de la coopération

internationale pour accélérer ces évolutions. Voici quelques flashs non exhaustifs.

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Culture

Alain Bourbonnais et son épousese sont attachés à collectionnerdes œuvres créées par des gensqui ne se définissent pas comme« artistes » : agriculteurs, ouvriers,facteurs ou retraités… Des objetsinsolites, fabriqués souvent àpartir de récupérations, ou d’élé-ments naturels qui racontent unepart de chacun, mêlant souventnaïveté, poésie, rêves, histoirespersonnelles. Alain Bourbonnais aété influencé par la collection deJean Dubuffet qui a défini l’ArtBrut dans les années 50/60,rassemblant des créations demalades mentaux, ou de prison-niers. Mais le psychiatrePrinzhorm avait constitué bienavant, dans les années 1920, unepremière collection d’œuvresréalisées par ses malades.À La Fabuloserie, l’Art Brut sort deces frontières et puise dans lacréativité de chacun. Des tableauxréalisés à partir de jouets cassés,ou d’étoffes colorées, des boitesétranges aux tiroirs et labyrinthessurprenants, des objets de bois,des poupées ficelées ou desgrands objets carnavalesques« Les Turbulents » crées par A.Bourbonnais, lui-même.

Mais le clou de cette visite, lemoment où l’on ressent la plusgrande émotion, c’est la décou-verte au fond du jardin, duManège de Petit Pierre.

Une étonnante machine poétique,toute de guingois, de bric et debroc, fabriquée uniquement àpartir de matériaux récupérés,transformés, raconte l’univers dePetit Pierre : la ferme, les vaches,les travaux des champs, du jardin,les pêcheurs, une surprenantereprésentation de la Tour Eiffel, laguerre, les avions… Cet universbouge, s’anime, se met en vie,grâce à un étrange entrelacs decourroies, de poulies en bois, oude roues de bicyclette, de câbles,ou de simples ficelles. Au début,tout ce manège était entraînépar… un simple vélo !Le pédaleur, abrité dans unemodeste cahute mettait en branlel’Univers de Petit Pierre. Tous lespersonnages, les véhicules en tôlepeinte, prennent vie, tournent,exécutent des gestes quotidiens,bringuebalant lentement, avec unbruit de friction feutré. On entredans un autre monde, naïf etenchanteur.

Au-delà de l’aspect technique,c’est un moment d’émotion et degrâce qui nous est offert, cemanège si naïf, issu de la fascina-tion pour les machines quidonnent le mouvement, nousraconte, nous…On imagine tous ces dimanchesoù la foule de la région accouraitpour visiter le manège, où Pierre,aux commandes de son manège,souriait en voyant petits et grandss’extasier et où il choisissait, avecde la malice dans le regard, celuiou celle, qui serait arrosée par lesmécanismes qu’il a inventés.

Lui, l’exclu, au visage marqué parle handicap, pouvait enfincommuniquer avec ceux quil’avaient si longtemps rejeté.

Pierre Avezard, dit Petit Pierre, estné en 1909 dans une famillemodeste du Loiret. Comme il ledisait lui-même, reprenant

l’expression populaire : « Jesuis né, pas fini ». Il expliqueque sa « difformité » et lasurdité proviennent d’unegrande frayeur ressentie par sa mère pendant la grossesse à la vue d’une vipère, provoquant sanaissance prématurée. Pierre esttrès sourd, ses oreilles ne se sontpas développées, leur conduitbouché, un œil reste fermé. Sonvisage tordu, pourrait paraîtredisgracieux, mais il est éveillé,intelligent, malicieux. Tout petit, ilobserve et bricole avec passion.Victime de railleries de la part desautres enfants, ayant beaucoup dedifficultés pour comprendre ets’exprimer, qualifié de sourd-muet,il ne pourra pas fréquenter l’écolelongtemps. Sa sœur aînée, Thérèselui apprendra les rudiments de lalecture et de l’écriture. Plus tard,Petit Pierre est engagé commegarçon de ferme.

À cette époque, beaucoupd’employés travaillent dans lesfermes et Petit Pierre, chétif etdifférent, doit s’isoler pour échap-per aux moqueries de ses compa-gnons. Il installe au-dessus desvaches, un lit suspendu avec uneéchelle escamotable, pour dormiret bricoler en secret. Il construitalors, son premier manège pour récompenser les vachesméritantes : un avion chargé parune petite grue, distribue lesbetteraves.

Petit Pierre et son manègeConnaissez-vous la Fabuloserie? C’est un musée dit « hors-norme » conçu par Alain

Bourbonnais dans un petit village de l’Yonne, Dicy.

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Culture

Septembre 2008

L’ensemble est déjà entraîné par unpédalier et quand la betterave tombedans la mangeoire, le bruit d’unebombe est imité. Pour pallier à lasurdité, Petit Pierre a appris à devenirun fin observateur, développant samémoire visuelle : il se fie auxvaches qui redressent la tête enentendant du bruit et le préviennentde l’approche d’un visiteur, et il estfasciné par toutes ces machines quicommencent à se répandre à lacampagne.Il analyse, puis reproduit, exploitanttoujours tout ce qu’il a sous la main,Il invente une première machine àlaver pour sa mère, une dynamopour s’éclairer la nuit, répare desappareils électriques…Quand, des années plus tard sonmanège attirera les visiteurs. PetitPierre communiquera à l’aided’ardoises : « Regarde bien l’homme

qui boit son verre devin » et le farceur

attendait que le curieuxs’approchetout près,

pour l’arroser!

Il se fabrique unesorte de cithare

verticale, avec unpetit nombre de cordes

et qu’il tient appliquéecontre sa tempe pour utiliser

la conduction osseuse. Il en jouepour clore la visite.

Une fois à la retraite, il construitune sorte de passerelle métal-lique devant sa maison, dontl’important vacarme l’avertit desvisites.

Pendant les années 1970, tous lesdimanches du printemps à laToussaint, Petit Pierre accueille lesvisiteurs de plus en plusnombreux (parfois plusieurscentaines en un après-midi),attirés par les reportages présen-tés dans la presse, à la radio, oumême à la télévision.

Frappé d’hémiplégie, il continue à ouvrir son manège mais ne par-vient plus à assurer son entretien.

En 1987, l’ensemble sera démontéet entièrement restauré à LaFabuloserie, pour être finalementinauguré en 1989, reconstitutionfidèle de la création de Petit Pierre.Pierre Avezard décède en 1992,âgé de 82 ans.

Depuis, son Manège continue àenchanter les visiteurs, et a donnénaissance à de nombreux docu-mentaires, livres pour enfants.Des spectacles et des pièces dethéâtre contribuent à faire con-naître l’histoire de Petit Pierre et de son manège.

❒ Manuella Lefèvre

Sources : le musée de LaFabuloserie, DicyLivres : Le fabuleux Manège dePetit Pierre - La Fabuloserie éd.Albin Michel - 2007 et Le manègede Petit Pierre M. Piquemal etMerlin, éd. Albin Michel jeunesse.

Galettes BretonnesEnvoyée par notre amie Huguette Le Corre,

responsable de la section nantaise.

Dans une terrine, mélanger tousles ingrédients.Pétrir jusqu’à obtenir une pâteferme.Rouler en boule et laisser reposerune heure.Préchauffer le four à 180° (th. 6/7).Diviser la pâte en morceaux de lagrosseur d’un œuf et aplatir enappuyant avec une boîte farinée.Dorer les galettes à l’œuf et lesrayer au couteau.

Cuire au four environ 10 min.Déguster avec du thé, du café ou simplement pour le plaisir !

❒ Huguette Le Corre

Ingrédients

- 250 g de farine- 100 g de sucre- 1 sachet de sucre vanillé- 60 g de beurre mou- 1 œuf- 1 pincée de sel- 1 pincée de cannelle en poudre

(en option)

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Culture

Freud au chevet de soldatsisraéliens dans la guerre du Liban en 1982« Valse avec Bachir » évoque undouble traumatisme, le traumatismeindividuel du jeune soldat (chocpost-traumatique, il n’avait que 19 ans à l’époque) et le traumatismed’un état, Israël, qui s’interroge surson implication dans cette guerre.Le film débute par une scène fantas-tique : un ami de Ari Foldman luidonne rendez-vous dans un bar etlui confie qu’il est victime d’uncauchemar récurrent. Il se retrouvesystématiquement pourchassé parune meute de 26 chiens.26, exactement le nombre dechiens qu’il a dû tuer au cours dela guerre du Liban. Ari se rendcompte alors qu’il ne se rappellede rien au sujet de cette guerre.

Sa mémoire a effacé l’épisode, et,en particulier, le massacre de Sabraet Chatila… Où était-il cette nuitd’horreur-là?Il éprouve alors un besoin vital dedécouvrir la vérité à propos de cettefraction d’Histoire et de lui-même etdécide, pour y parvenir, d’aller inter-viewer à travers le monde quelques-uns de ses anciens compagnonsd’armes pour leur demander d’exhu-mer leurs propres souvenirs.Une série de psychiatres inter-vient également dans le film pourtenter de décrypter ces souvenirsdans lesquels se mêlent fan-tasmes, cauchemars, obsessionset objectivités.Plus Ari s’enfoncera à l’intérieurde sa mémoire, plus les imagesoubliées referont surface.Au final, il aura fallu 4 ans pourtirer de ces entretiens – qui ontréellement eu lieu – une créationgraphique originale.Ce n’est pas un film américain, laguerre n’est pas du tout représentéede façon glorieuse. Aucun des mili-taires n’a de comportement héroïque.Outre les épisodes éminemmentguerriers : l’attaque d’un tank israé-lien par des milices palestiniennes,une tuerie dans un verger, l’entréedes soldats israéliens dansBeyrouth sous les rafales desnipers… une scène récurrente necesse de renvoyer à l’horreur descamps de concentration : troishommes surgissant nus de la mer,squelettiques, sortis de l’enfer.

La réactivation de la mémoire estaussi celle de la culpabilité d’unegénération dont les parents furentles victimes des nazis. Les soldatsisraéliens ne sont-ils pas à leurtour, du côté des bourreaux, sedemande Ari ? N’est-ce pas ce quedissimule mal ce tabou de l’his-toire d’Israël ? Le film progresseainsi comme une analyse jusqu’àla scène traumatique, celle dumassacre de Sabra et Chatila. Lesquelques dernières images - desdocuments d’archives en vidéo etphoto cette fois - authentifient lesblessures en faisant basculer lefilm du dessin au drame réel.Une rare force émotionnelle émanede « Valse avec Bachir ». Le fait queces témoignages aient été transfor-més en dessins animés rend d’unepart la crudité des horreurs de laguerre supportable à l’écran etpermet d’autre part un astucieuxmélange entre onirisme et réalité.Les dessins sont particulièrementbien faits et permettent de recon-naître le profil des protagonistes.Malgré que ce genre ne soit pas àpriori notre tasse de thé, « Valseavec Bachir » est à voir absolument.

❒ Aline Ducasse

Valse avec BachirValse avec Bachir est un documentaire d’animation. C’est le récit autobiographique

du réalisateur, Ari Folman, au sujet de la guerre du Liban.

Septembre 2008

Aimez-vous les BD ?Moi j’adore ! Et mes enfants aussi ; Ils me font partager ce qu’ils

découvrent, comme ce petit livre.

Paroles de sourds préfacé par Bénédicte Gourdon paru en 2005 aux Éditions BD Boum(Delcourt). L’album comprend 20 petites histoires vraies. Ces 20 « tranches de vie » sont racon-tées et illustrées par des auteurs différents. Elles parlent beaucoup de la Langue des Signes, maisaussi de la difficulté d’être différent à tout âge, de la place de la personne sourde dans la viefamiliale et sociale, d’un enfant sourd de famille entendante ou d’un enfant entendant dans unefamille de sourds! Il y a parfois de grande douleur, mais aussi tant de tendresse et d’écoute!

❒ Anne-Marie Choupin

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Brève

Brè

veVoir la musiquepour mieux danserGrâce au système Visio-Tempo inventé par Serge Galinaud (Champion de France

professionnel de Danse) et développé par l’électronicien J-F. Capuccia il est devenu

possible de danser en musique sans même l’entendre.

Développé en concertation avecEmilie Ernst (Orthophonistespécialisée dans le domaine de lasurdité) et Brice Meyer-Heine(Devenu sourd) un concept totale-ment innovant va permettre auxmalentendants (et aux bienentendants) de danser parfaite-ment en musique.

L’association Alisé Danse est lapremière à s’être équipée d’unensemble « Visio-Tempo, bouclemagnétique » permettant dedonner des cours de danse en couple (rock valse, tango, paso,cha cha…) et d’organiser desstages et des soirées accessibles à tous.

Les cours sous le contrôle deSerge Galinaud auront lieuchaque lundi de 18h30 à 19h30et un vendredi sur deux de 20h15à 21h15.Il n’est pas nécessaire de venir encouple. Bien que prévus pour lesmalentendants les cours etsoirées sont ouverts à tous.D’un coût modique, les coursconfèrent de plus, un excellentrapport qualité/prix.

Alisé Danse vous donne rendez-vous dès le vendredi 19/09/08(ce jour, le cours sera gratuit encas d’inscription).

Alisé DanseEspace Acadanse25bis, Avenue de la République92120 MontrougeA moins de 5 minutes à pied du métro porte d’Orléans

Renseignements06 80 66 00 [email protected]

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75 ARDDS nationaleSiège et section parisienneResponsable : Aline Ducasse

La Maison des Associations du XXème

1-3, rue Fréderick Lemaître75020 Paris

Fax : 01 44 62 63 [email protected]

www.ardds.org

ARDDS 02 - AisneResponsable : Marie-France Bentz

37, rue des Chesneaux02400 Château-ThierryTél. : 03 20 69 02 [email protected]

Permanences :2e et 4e lundis du mois de 14h à 16hau 11bis, rue de Fère à Château-Thierry1er et 3e jeudis du mois de 14h à 16hPavillon 2, hôpital de Villiers-St-Denis

ARDDS 38 – AlpesResponsable :

Anne-Marie Choupin29, rue des Mûriers

38180 SeyssinsPermanences :

1er lundi du mois de 17 heuresà 18h30 à l’URAPEDA, 5, placeHubert-Dubedout à Grenoble

3e lundi du mois de 14h30 à 16h30Espace Mutualité,

33bis, rue Joseph Chanrion38000 Grenoble

Renseignements :Tél. : 04 76 49 79 [email protected]

ARDDS 44Loire – Atlantique

Responsable : Huguette Le Corre4, place des Alouettes

44240 La Chapelle-sur-ErdreFax : 02 40 93 51 09

AccueilRéunion amicale le 2e samedi

du mois, de 15 heures à 17h30

ARDDS 46 - LotResponsable :

Monique AsencioEspace Associatif Clément-Marot

46000 [email protected]

ARDDS 56Bretagne – Vannes

Responsable : Pierre Carré106, avenue du 4-Août-1944

56000 VannesTél./Fax : 02 97 42 72 17

AccueilRéunion amicale le mardi

dès 17 heuresMaison des Associations

6, rue de la Tannerie56000 Vannes

Lecture labialeMardi à partir de 17 heuresMaison des Associations

6, rue de la Tannerie56000 Vannes

Lundi à 15 heures, salle ArgoatMaison-Mère des Frères

56800 Ploërmel

ARDDS 57Moselle – Bouzonville

Responsable : Gustave FegelMaison Sainte-Croix57320 Bouzonville

Tél./Fax : 03 87 57 99 42Permanence le 1er jeudi du mois

Mairie de Bouzonville, de 14 heures à 15 heures

Rencontre et partage le 1er lundi du mois

à 17h154, avenue de la gare57320 Bouzonville

ARDDS 64Pyrénées

Responsable : René CottinMaison des Sourds66, rue Montpensier

64000 PauTél./fax : 05 59 81 87 41

Réunions, cours de lecture labiale etcours d’informatique hebdomadaires

ARDDS 85Vendée

Responsable : Michel Giraudeau4, rue des Mouettes85340 Île d’Olonne

Tél./fax : 02 51 32 11 [email protected]

75 ARDDS 75Accueil

Jeudi de 14 à 18 heures (hors vacances scolaires zone C)

75, rue Alexandre-Dumas75020 Paris

Séances d’entraînement à la lecture labiale

Jeudi de 14 à 16 heures(hors vacances scolaires zone C)

75, rue Alexandre-Dumas75020 Paris

www.ardds.org

Et n’oubliez pas de venir sur le site de l’ARDDS : www.ardds.org

informations sur l’actualité du monde sourd

et sur la vie de l’ARDDS.

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