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Editorial Janvier 2004 - N° 8 La Lettre de l’Investissement Socialement Responsable d’AXA Investment Managers Question de Marché Focus Produit 4-5 Interview Réponse 2-3 Actualités Développement Durable Tribune Contacts 6-7-8 La question : « Le Développement Durable est-il une mode ? » ne se pose plus. Le dialogue avec les entreprises est une dynamique essentielle au développement de l’Investissement Socialement Responsable. Le concept de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) a pris une ampleur consi- dérable et l’Investissement Socialement Res- ponsable a accompagné ce développement. En Europe, les montants d’actifs gérés dépassent maintenant 12 milliards d’euros, et représentent plus d’un milliard d’euros en France. Or, aucune loi européenne n’impose aux entreprises de communiquer sur le thème du développement durable et de la RSE. Seule la France se distingue avec la loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques). La publication d’un rapport consacré au dé- veloppement durable repose donc sur une démarche volontaire. Son contenu dépend bien sûr du degré de transparence sou- haité par l’entreprise mais aussi de sa propre interprétation du concept. Bien que des progrès notables aient été constatés dans ce domaine, les besoins des investisseurs, ainsi que ceux des autres parties prenantes, restent encore trop souvent insatisfaits. Les entrepri- ses n’en sont pas les seules responsables. Les investisseurs et les analystes « socialement responsables » (SR) doivent être, eux aussi, plus transparents sur ce qu’ils souhaitent, sur leur méthode d’analyse, leurs critères de sélection et le pourquoi de ces critères. Le dialogue, dans un contexte non régle- menté, devient un outil indispensable pour crédibiliser à la fois les rapports de dévelop- pement durable et la recherche Socialement Responsable. Pascale SAGNIER Responsable de la gestion ISR La qualité de la communication extra-financière des entreprises pages 2 et 3

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Edito

rial

Janvier 2004 - N° 8 Janvier 2004 - N° 8

La Lettre de l’Investissement Socialement Responsable d’AXA Investment Managers

Question de Marché Focus Produit

4-5 Interview Réponse

2-3 Actualités Développement Durable Tribune Contacts

6-7-8

La question : « Le Développement Durable est-il une mode ? » ne se pose plus. Le dialogue avec les entreprises est une dynamique essentielle au développement de l’Investissement Socialement Responsable.

Le concept de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) a pris une ampleur consi-dérable et l’Investissement Socialement Res-ponsable a accompagné ce développement. En Europe, les montants d’actifs gérés dépassent maintenant 12 milliards d’euros,et représentent plus d’un milliard d’euros en France.

Or, aucune loi européenne n’impose aux entreprises de communiquer sur le thème du développement durable et de la RSE. Seule la France se distingue avec la loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques).

La publication d’un rapport consacré au dé-veloppement durable repose donc sur une démarche volontaire. Son contenu dépend bien sûr du degré de transparence sou-haité par l’entreprise mais aussi de sa propre interprétation du concept. Bien que des progrès notables aient été constatés dans ce domaine, les besoins des investisseurs, ainsi que ceux des autres parties prenantes, restent encore trop souvent insatisfaits. Les entrepri-ses n’en sont pas les seules responsables. Les investisseurs et les analystes « socialement responsables » (SR) doivent être, eux aussi, plus transparents sur ce qu’ils souhaitent,sur leur méthode d’analyse, leurs critères de sélection et le pourquoi de ces critères.

Le dialogue, dans un contexte non régle-menté, devient un outil indispensable pour crédibiliser à la fois les rapports de dévelop-pement durable et la recherche Socialement Responsable.

Pascale SAGNIERResponsable de la gestion ISR

La qualité de la communication extra-fi nancière des entreprisespages 2 et 3

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Stanislas DupréResearch Manager chez Utopies,Agence de conseil en Développement Durable

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AXA IM : Quelles qualités doit avoir un rapport développement durable ?

S.P. : De notre point de vue1, un rapport effi cace expose de façon claire les principaux enjeux liés à l’activité tels que perçus en interne mais aussi en externe, afi n de permettre au lecteur d’appréhender les risques, opportunités et dilemmes auxquels l’entreprise fait face. Le travail de réfl exion stratégique que cela nécessite nous paraît un préalable indispensable à toute tentative de mesure de la performance, tant pour la crédibilité du rapport en externe que pour les discussions que cela suscite au niveau de la direction générale.

AXA IM : Quelles conclusions tirez vous de votre étude2 sur le reporting extra-fi nancier des 120 plus grosses capitalisations françaises?

S.P. : Globalement, la loi NRE a joué son rôle d’incitateur : près de 70% des grandes entreprises françaises ont publié des informations sociales et environnementales substantielles. L’émulation générale a aussi favorisé la progression des leaders. Une douzaine de rapports se placent ainsi au niveau des meilleures pratiques mondiales. Lafarge3, qui arrive en tête de notre classement, obtient même un score légèrement supérieur aux rapports 2001 de Shell et BP (classés 6ème et 7ème dans l’étude Global Reporters 20024), se détachant d’un peloton de tête constitué de Suez, Carrefour3 et Renault.Cependant, ce constat optimiste est à nuancer : suivant la voie tracée par la loi, la plupart des rapports se concentrent encore uniquement sur la gestion des ressources humaines et les impacts environnementaux des sites de production. Or cela s’avère dans la plupart des secteurs en décalage total avec les enjeux de l’activité et donc les attentes d’information. C’est notamment le cas des banques et des assureurs qui rendent des comptes sur les consommations d’eau, d’énergie ou de papier des bureaux mais n’évaluent quasiment pas les risques sociaux liés à leurs produits ou le degré d’intégration des principes de l’ISR dans la gestion de leurs fonds. On pourrait aussi citer les laboratoires pharmaceutiques qui survolent la question de l’accès aux traitements à travers quelques bonnes pratiques, alors même que la pression de la société civile sur cette question pourrait menacer la viabilité de leur business model. Enfi n, quelques secteurs « à risques », comme la construction ou les média ne rendent quasiment pas de comptes.

AXA IM : Quels sont les freins au développement de la communication extra-fi nancière ?

S.P. : Ce reporting globalement non stratégique se traduit logiquement par un manque persistant d’intérêt des lecteurs potentiels, et notamment des investisseurs : un sondage récent5 révèle ainsi que les rapports sont principalement étudiés par les rédacteurs de rapports (employés ou consultants) à des fi ns de benchmarking. Si la NRE a permis d’augmenter le nombre de rapports, il nous semble que la nature transversale des informations demandées risque à terme de concentrer les investissements des entreprises vers la mise en place de systèmes de collecte d’informations sur des sujets peu pertinents pour le lecteur, au détriment d’une réfl exion de fond sur la contribution de leurs métiers au développement durable. Pour compléter le dispositif légal, une prise de position des investisseurs sur ce sujet nous paraîtrait aujourd’hui souhaitable.

1 Point de vue développé dans le guide Comment réaliser un rapport de développement durable ? – Utopies/PNUE à paraître en janvier 20042 Monsieur Jourdain au pays du reporting / Etat du reporting en 2003 – Utopies/ SustainAbility / PNUE 3 Rapports évalués par SustainAbility (car entreprises clientes d’Utopies)4 Global Reporters 2002 / Trust Us – SustainAbility/ PNUE 5 The global stakeholder report 2003 – ECC Kohtes Klewes

INTERVIEW

« … une prise de position

des investisseurs

serait souhaitable… »

LA REPONSE D’AXA IM

Nous avons analysé la communication des 50 plus grosses capitalisations européennes (indice Dow Jones Stoxx 50). L’objectif de cette démarche a été de recenser leurs axes de com-munication extra-fi nanciers et de comparer cette infor-mation aux attentes d’un investisseur socialement responsable.

95 % des entreprises européennes communiquent sur des informations extra-fi nancières

Premier point positif : 95 % des entreprises communiquent sur des informations autres que fi nancières ou stratégiques. Les rapports annuels traditionnels intégraient déjà depuis des années certaines informations sur les collaborateurs, l’innovation, la relation client ou les relations avec les actionnaires mais le détail n’était pas suffi sant pour mener une étude sur ces critères. Le développement des fonds socialement responsables a incité les entreprises à communiquer davantage.Aujourd’hui, près de 80 % d’entre elles publient un rapport spécifi que sur leurs engagements dans le Déve-loppement Durable.

Les critères sociaux et environnementaux sont les mieux traités

Nous avons classé les rapports en fonction de 5 grands critères – l’en-vironnement, le social, les clients,

La communic ation des entreprises européennes sur le Dévelo ppement Durable répond-elle aux attentes des investisseurs ISR ?

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LA REPONSE D’AXA IM

les fournisseurs et la société civile -puis relevé les sous-critères associés à chacun. Il était également déter-minant de relever les indicateurs quantitatifs de mesure de la per-formance pour chacun d’entre eux. De manière générale, les critères sociaux et environnementaux sont les mieux traités : on observe une moyenne de 3,4 indicateurs par sous-critères sociaux, 3 indicateurs pour l’environnement et en général un indicateur pour les autres critères. Les sous-critères environnementaux les plus récurrents sont le traitement des déchets, les émissions de gaz à effet de serre ou la consommation d’énergie (voir tableau). Ils varient évidemment d’un secteur d’ac-tivité à l’autre : certains secteurs apparaissent plus transparents.

Des progrès sont encore attendus sur l’adéquation entre l’information et les enjeux propres à chaque secteur

Le meilleur élève sectoriel, tous indi-cateurs quantitatifs de performance confondus, est le secteur fi nancier, notamment sur la partie sociale. Vien-nent ensuite les secteurs des biens de consommation, de l’énergie et de la distribution. Ce n’est donc pas tant la quantité d’informations publiée qui fait défaut mais la qualité et le degré de pertinence avec les enjeux majeurs liés à l’activité.

Exemple : le secteur bancaire

Le secteur bancaire communique fortement sur le critère social mais les sous-critères mis en avant ne por-

La communic ation des entreprises européennes sur le Dévelo ppement Durable répond-elle aux attentes des investisseurs ISR ?

3

César de BritoGérant ISR chez AXA IM.

tent pas sur les enjeux essentiels de la banque. Parmi les sous-critères les plus utilisés par le secteur fi nancier, nous retrouvons les thématiques de la diversité et de la parité homme/femme, de l’actionnariat salarié ou de la formation. Mais les banques ne communiquent pas assez sur la ges-tion des carrières, des pyramides des âges, la sous-traitance ou encore l’ex-ternalisation. Le critère de la relation client est également peu représenté et ne tient pas assez souvent compte du détail des procédures de gestion des risques vis à vis des clients. Enfi n, la politique de lutte contre l’argent criminel n’est pas assez mise en avant.

Nous avons comparé les 5 sous-cri-tères les plus communiqués par les entreprises européennes et le nom-bre d’indicateurs associés de mesure de performance. Le critère social se détache très nettement avec 103 indica-teurs associés aux 5 principaux sous-critères, soit presque le double de son dauphin - l’environnement - qui affi che 59 indicateurs en moyenne.

Critère principal Top 5 des sous-critères les plus souvent communiqués Indicateurs associés

Social Sécurité / santé 31 Formation 28 Emploi 20 Parité / diversité 18 Part du capital détenu par les salariés 6

Environnement Transport 25 Déchets 17 Consommation d’eau 8 Consommation d’énergie 7 Emissions de gaz à effet de serre 2

Clients Enquête de satisfaction / opinion 12 Réclamations 11 Ouverture aux minorités : populations défavorisées 10 Communication 5 Recherche 3

Société Civile Soutien à des causes charitables / des projets associatifs 10 Fondation 9 Soutien à des causes / projets éducatifs 8 Participation des employés / volontariat 7 Soutien à des causes / projets de santé 7

Fournisseurs Audit 9 Critères de sélection des fournisseurs 5 Paiement 3 Nombre de fournisseurs 1 Conditions sociales de fabrication 2

103

59

41

41

20

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QUESTION DE MARCHÉ

Performances des indices ISR

Performances 1 an 3 mois Décembre

FTSE4GOOD Europe 11,78% 11,11% 2,76%

ASPI EuroZone 16,56% 14,32% 3,82%

DJSI Stoxx 12,11% 11,34% 2,90%

DJSI EuroStoxx 17,03% 15,12% 3,72%

R

Données AXA IM au 31/12/03. Les performances passées ne préjugent en rien des performances à venir.Tous ces fonds sont agréés à la commercialisation par la COB. Les notices d’informations sont disponibles sur simple demande.

Au mois de décembre, nous avons investi dans Allianz et Metro et sorti Pernod Ricard et Portugal Telecom du portefeuille. Le gouvernement d’en-treprise de Allianz, même s’il est perfectible, répond à nos principaux cri-tères (séparation des pouvoirs et « une action = un droit de vote »). Le groupe affi che une sensibilité importante sur les aspects sociaux et environnementaux et nous attendons une amélioration des résultats fi nanciers en 2004. Métro affi che claire-ment ses ambitions vis à vis de ses salariés et se positionne parmi les meilleurs du secteur. Le groupe mène également une politique active sur le plan environnemental.

Les marchés émergents ont poursuivi leur crois-sance en Décembre. Les récentes déclarations de la Fed et de la BCE nous laissent penser que les taux d’intérêt à court terme vont rester bas pour quelques temps, accroissant l’intérêt pour les investissements à haut rendement. L’Amé-rique Latine est devenue une zone plus attractive pour les investisseurs, du fait de la stabilité poli-tique et économique de la zone. Les économies asiatiques continuent à croître fortement.

Le fonds pour objectif d’offrir une performance comparable à celle de l’indice ASPI Eurozone capitalisé, en investissant dans les grandes capita-lisations de la zone Euro sélectionnées selon des critères sociaux, environ-nementaux et de gouver-nement d’entreprise.

AXA Euro Valeurs AXA WF EasyETF Responsables Development Debt ASPI Eurozone (créé le 18/03/02) (créé le 01/01/02) (créé le 12/03/02)

3 mois 11,70% 0,13% 14,04%

1 an 11,43 5,08% 17,13%

Depuis création -27,07% 9,64% -21,21%

Commentairesde nos gérants

Performancesde notre gamme

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Performances des indices ISR

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RFOCUS SUR...

Une conviction forte, un engagement de long terme

Notre philosophie d’investissement se fonde sur la conviction que le respect des normes sociales et environnementales rigoureux par les entreprises constitue de réelles sources de création de valeur à long terme.

Un fonds qui privilégie la sélection de valeurs

AXA Euro Valeurs Responsables investit dans des sociétés de la zone Euro qui allient les performances fi nancières et les performances sociétales et environnementales.

Il est géré activement selon un processus basé essentiellement sur la sélection des titres, en s’appuyant sur nos équipes de recherche

internes et les o rgan i smes externes. Nous invest i s sons dans les valeurs ayant un solide p o t e n t i e l

AXA Euro Valeurs Responsables, une gestion fondamentale Actions, active et positive

L’ISR, c’est évaluer l’entreprise, sous l’angle de la responsabilités et de ses risques

Le processus d’analyse consiste à déterminer les risques non fi nanciers (industriels, technologiques,environ-nementaux, de ressources humaines, de réputation, …). Pour sélectionner des entreprises, il est aussi fonction de leur performance fi nancière sur longue période et de leur capacité à intégrer,

au plus haut niveau de leur stratégie, leurs responsabilités face à leurs salariés, fournisseurs, clients, actionnaires et l’environnement.

PascaleSagnier,Responsablede la Gestion ISR

d’appréciation sur le long terme, en associant analyse fi nancière et analyse qualitative : l’interaction de l’entreprise avec son cadre environnemental et social est un critère clé de notre processus de décision.Aucun secteur n’est exclu a priori et aucun indice de référence n’infl uence la construction du portefeuille.

Le fonds est géré par une équipe dédiée. Elle s’appuient sur l’expertise de nos analystes qui intègrent dans leur notation des critères sociétaux, sur la recherche externe, sur l’information communiquée par les entreprises et par les médias spécialisés (ressources humaines, environnement, …). Nos équipes rencontrent très régulièrement les dirigeants pour compléter cette analyse et entretenir le dialogue.

AXA Euro Valeurs Responsables, Fonds Action de la zone Euro à été autorisé à la commercialisation par la COB le 28/06/96.

La manière dont une entreprise développe son activité peut comporter des risques que l’analyse fi nancière seule ne peut pas déceler. L’analyse et la gestion ISR approfondissent et enrichissent les méthodes traditionnelles de gestion.

« Nos analystes intègrent

des critères ISR qui enrichissent

et approfondissent la connaissance

AXA Euro Valeurs Responsables, Fonds Action de la zone Euro à été autorisé à la commercialisation par la COB le 28/06/96.

la connaissance des entreprises »

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ACTUALITÉ

Gouvernement d’entreprise

L’activisme actionnarial gagne du terrain

Après les campagnes de plusieurs gestionnaires de fonds contre les rémunérations de dirigeants d’entreprises jugées excessives, c’est au tour des enjeux éthiques. Les actionnaires engagés prennent la relève des Organismes Non Gouvernementaux (ONG) sur des thèmes comme le travail forcé, le travail des enfants,

l’environnement etc... En novembre dernier, le groupe de tabac, British American Tobacco (BAT), a annoncé son retrait de Birmanie après des années de pressions extérieures. Une campagne mondiale contre les investissements étrangers dans le pays a été lancée. Le gouvernement britannique avait également demandé publiquement le retrait de BAT, dernier groupe britannique implanté dans ce pays dirigé par une dictature critiquée pour son recours au travail forcé. Aujourd’hui, il reste 375 groupes étrangers dont 48 se sont implantés récemment, principalement des investisseurs asiatiques.

Politique socialeLa formation tout au long de la vie professionnelle en France

Le projet de loi française sur la formation professionnelle tout au long de la vie a été adopté en conseil des ministres en novembre 2003. Les salariés ont désormais un « droit individuel à la formation » qui vient s’ajouter au cadre de formation de leur entreprise.

Une étude de TNS-Sofres montre que sur l’échantillon de français interrogés, la formation est encore fortement associée à l’aspect opérationnel et peu à la dimension d’« employabilité » qui consiste à développer ses chances de réinsertion ou réembauche grâce à une formation dans un domaine différent du dernier métier exercé. La perception des salariés de grandes entreprises differe de ceux des petites et moyennes entreprises où la dimension formation tout au long de la vie professionnelle semble être perçue comme moins importante. La loi prévoit cependant

d’augmenter la contribution des entreprises de moins de 10 salariés en faisant passer de 0,14 à 0,55 %, la part de la masse salariale allouée à la formation. Pour les entreprises de plus de 10 salariés, ce pourcentage passe de 1,5 à 1,6%

Relation client Le rappel des produits défectueux : l’exemple du secteur automobile

La commercialisation d’un produit qui présente un défaut est un risque permanent pour tout producteur. La responsabilité juridique de ce dernier est engagée dès lors que ce défaut provoque un dommage chez le consommateur. Une directive européenne de 1985 a voulu protéger les consommateurs en créant un cadre réglementaire commun en matière de

responsabilité vis à vis des produits défectueux. Avant cette directive, le plaignant devait apporter la preuve de la négligence dans la chaîne de production.

L’automobile est un secteur assez exposé. Cette année, Nissan a annoncé un rappel record de 2,5 millions de véhicules dans le monde en raison d’un problème de soudure au niveau du moteur. Le contrôle est d’autant plus diffi cile que le nombre de pièces produites par des tiers est important (jusqu’à 70 % de la valeur du véhicule). Le nombre croissant de rappels observés est à la fois rassurante - car la protection du consommateur s’accroît - mais également préoccupante car cela soulève la question du contrôle de la qualité quand la sous-traitance est de plus en plus utilisée.

l’environnement etc... En novembre dernier, le groupe de tabac, British American Tobacco (BAT), a annoncé son retrait de Birmanie après des années de pressions extérieures. Une campagne mondiale contre les investissements étrangers dans le pays a été lancée. Le gouvernement britannique avait également demandé publiquement le retrait de BAT, dernier groupe britannique implanté dans ce pays dirigé par une dictature critiquée pour son recours au travail forcé. Aujourd’hui, il reste 375 groupes étrangers dont 48 se sont implantés récemment, principalement des investisseurs asiatiques.

« Les actionnaires

prennent la relève

des ONG… »

« Nissan a rappelé 2,5 millions

de véhicules… »

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ACTUALITÉR

Société Civile

Le classement de la corruption dans le monde par l’ONG Transparency International.

L’ONG Transparency International publie chaque année depuis 1995 un indice de perception de la corruption existant dans les administrations publiques et la classe politique dans 133 pays. L’ONG mandate pour cela plusieurs études par pays (une dizaine en moyenne) visant à recueillir auprès d’acteurs locaux leur perception du niveau de corruption dans leur pays. Une note de 1 à 10 est donnée pour chaque pays. Ceux dont la corruption est ressentie comme la plus forte (avec une note inférieure à 2) sont : le Bangladesh, le Nigeria, Haïti, le Paraguay et la Birmanie. Parmi les mieux perçus, nous retrouvons : la Finlande, l’Islande, le Danemark, la Nouvelle Zélande et Singapour. Certaines améliorations sont à noter en France, Allemagne, Malaisie et Norvège. Ce classement n’est pas une mesure de la corruption réelle des Etats mais plutôt une appréciation qualitative de la confi ance des citoyens dans leur gouvernement. Les coûts de la corruption sont diffi ciles à évaluer pour un pays mais il est certain qu’une corruption de la classe politique freine les investissements étrangers dans le pays ou son développement.

Environnement

La nouvelle réglementation sur les produits chimiques

La réforme de la législation sur les produits chimiques, proposée par Bruxelles, vise à mieux protéger la santé publique et l’environnement. Le programme REACH (Registration, Evaluation and Authorisation of Chemicals) a pour objectif d’instaurer progressivement, d’ici à onze ans, un nouveau système d’enregistrement, d’évaluation et d’autorisation pour les substances chimi-ques. Cette proposition a déjà provoqué une certaine opposition de la part des industriels européens en raison de son coût et de l’impact potentiel sur l’emploi dans le secteur chimique en Europe.

Le nombre de molécules à analyser et soumises à autorisation sera de 30 000. L’argument majeurmis en avant par la commission porte sur les économies potentielles générées au niveau de la santé qui pourraient atteindre 50 milliards d’euros sur les 30 prochaines années.

Cet enjeu est d’autant plus important que, selon la Banque mondiale, entre 0,6 et 2,5 % des maladies sont dues aux produits chimiques. L’Europe a la vocation de montrer l’exemple en matière de protection de l’environnement, mais reste isolée dans sa démarche.

sont dues aux produits chimiques. L’Europe a

NEWS ENTREPRISES

France Télécom700 salariés fonctionnaires du groupe sont invités à rejoindre d’autres secteurs de l’administration, no-tamment des collectivités locales. Un accord a été si-gné en juin 2003, sur la base du volontariat, assurant aux fonctionnaires acceptant la mobilité, une prime d’intégration de quatre mois de salaire et la prise en charge par France Télécom, pendant deux ans, du différentiel de salaire éventuel entre l’ancien et le nouveau poste occupé.

RenaultRenault a décerné le label SMR (Système de Ma-nagement Renault) à l’usine de moteurs espagnole de Valladolid. La certifi cation porte sur des normes d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail. Ce référentiel sera exigé dans tous les centres de pro-duction à l’horizon 2005. La démarche n’est encore qu’au début de son déploiement.

Telefonica Les principaux dirigeants de Telefónica ont respecté leur engagement de réduction de leur rémunération. La partie variable a baissé de 35 % par rapport à l’année précédente.

« L’Europe montre l’exemple... »

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TRIBUNE

« L’ISR promoteur de valeurs », principaux enseignements de notre 4ème séminaire annuel

AXA Investment Managers Responsable de publication Pascale SagnierCœur Défense - Tour B - La Défense 4 Rédacteurs César de Brito, Stéphanie Mogenot100, Esplanade du Général de Gaulle N° ISSN en cours

92932 Paris La Défense cedex Tél. : 01 44 45 70 00

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Nos clients ont été nombreux à participer au séminaire du 14 octobre dernier qui les réunissaient autour de 2 grandes problématiques : - L’Epargne Retraite doit-elle montrer l’exemple du socialement

responsable ? - Le Développement Durable est-il compatible avec la rentabilité ?

Vos contacts :Pour toute précision sur l'un des thèmes abordés dans la lettre ou pour en savoir plus sur les produits et services proposés, n'hésitez pas à contacter nos spécialistes.

Pour la clientèle institutionnelle :Jean PitoisTel : 01 44 45 74 01

Pour les distributeurset Conseillers en Gestionde Patrimoine :Salim BerkoukTel : 0 803 08 34 35(0.15 euros TTC la minute)

Pour l'Epargne Entreprise :Lionel PicouTel : 01 44 45 70 50

Pour les journalistes :Carine GraciaTel : 01 44 45 73 66

Vous pouvez également consulter nos pages ISR sur Internet :

www.axa-im.fr

Des représentants de grandes entreprises, du monde paritaire et les investisseurs ont pu partager leurs expériences et échanger leurs points de vues dans le cadre de 2 tables rondes.De nombreux sujets ont été abordés : différences entre économie solidaire et ISR, infl uence des évolutions réglementaires et législatives de l’Epargne Retraite, rôle des acteurs sociaux, intégration des contraintes du Développement Durable, comment ce « coût » devient créateur de valeurs à long terme, performances des fonds ISR, …

‘‘

L’ISR se développera au point de devenir selon moi, pour les institutions et les particuliers, un critère incontournable dans la sélection de valeurs. Je vois à cela une raison principale : le Développement Durable et l’ISR bénéfi cient à tous. Les investisseurs travaillent avec une vision de long terme qui rejoint parfaitement l’approche du Développement Durable. Les performances des entreprises seront d’avantage assises sur une plus grande maîtrise des risques et des stratégies durables plutôt que sur des approches tactiques visant à assurer des performances à très court terme.

Le compte-rendu de la manifestation - partages d’expériences et débats - peut-être consulté en ligne sur www.axa-investmentmanagers.fr/expertises/gestion_isr.asp.

Des représentants de grandes entreprises, du monde paritaire et les investisseurs ont pu partager leurs expériences et échanger leurs points de vues dans le cadre de

Jean-Louis Laurens,PdG d’AXA IM Paris,

a déclaré :

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