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Evaluation de l’opération
Ecolo’gestes
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SOMMAIRE
Pages
2 En résumé
3 Une démarche d’enquête
5 Le terroir d’Ecolo’gestes en Bretagne
Des constats sur l’ERE en Bretagne · Sortir du « tout scolaire » · Une affaire de spécialistes ? · Les projets des ACM et l’ErE ?
9 Un ancrage associatif et territorial · Bretagne Vivante entre en jeu · Une organisation qui s’étend aux 5 départements de la Bretagne historique
11 Le partenariat : clef de voûte du système ? · Éléments généraux · Les différents partenaires et leur place dans Ecolo’gestes
14 Une opération régionale de 12 ans
17 Les ingrédients de l’aventure
De quoi s’agit-il ? · Les principes fondateurs · La démarche Ecolo’gestes : 4 phases
La formation Ecolo’gestes : une formation continue par alternance ? · Les principes structurants de la formation · L’alternance, un processus en œuvre dans la formation ?
34 Les acteurs de l’aventure Ecolo’gestes
Qui sont-ils ? · Collectivités territoriales ou associations ? · D’où viennent-ils ?
38 La participation à Ecolo’gestes en question · Comment les structures arrivent dans l’aventure ? · Pourquoi les structures s’inscrivent à Ecolo’gestes ? · Pourquoi arrête t-on Ecolo’gestes ? · Pourquoi ne participe t-on pas à Ecolo’gestes ?
42 L’organisation des structures pour Ecolo’gestes : une fourmilière ? · De septembre à juin, « on s’éveille avec la nature » · Comment procède t-on avec les enfants ?
45 Ecolo’gestes aux influences multiples · Une influence éducative et pédagogique ? · L’environnement et les projets éducatifs et pédagogiques des structures ? · D’un ancrage territorial à un partenariat local ? · Que deviennent…nos jeux ?
54 Des pistes de réflexion ?
Annexe I – Questionnaire
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Ecolo’gestes en quelques mots :
Chaque année, les centres de loisirs se mobilisent autour d'un thème de
l'environnement. Les animateurs et les enfants réfléchissent ensemble
au type de jeu qu'ils veulent inventer et aux problématiques qu'ils
souhaitent aborder. Il s'agit de sensibiliser les jeunes et les équipes
d'animation à leur environnement quotidien et à la vie de leur quartier
ou de leur ville. Porteur en termes de développement personnel, de
dialogue et d'écoute entre les différentes tranches d'âges, Ecolo'gestes donne aux
enfants l'occasion de réaliser un projet et d'exprimer leur créativité. Leur participation
et leurs idées sont en effet sollicitées à tous les niveaux du jeu.
Tout au long de l’année, des journées de formation sont proposées aux animateurs
porteurs du projet durant lesquelles ils vont acquérir des connaissances techniques et
pédagogiques qu’ils pourront réinvestir dans leur projet. En juin, un festival Ecolo’gestes
est organisé dans chaque département. Les enfants présentent leur jeu et jouent aux
jeux des autres. Au total plus de 800 structures de loisirs se sont engagées dans le projet
et environ 18 000 enfants participant à l’aventure.
La réalisation d'un jeu
une formation
Un partenariat
Une liberté pédagogique
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Une démarche d’enquête
L’opération Ecolo’gestes existe maintenant depuis 12 ans. Dès l’origine les concepteurs
du projet se sont donné des objectifs ambitieux tant dans les domaines de la
connaissance de l’environnement que dans les domaines éducatifs en mettant en œuvre
une démarche originale et innovante basée sur des partenariats forts et une liberté
pédagogique laissée aux participants du projet. La DRDJSCS1 a donc souhaité mettre en
œuvre une évaluation participative de l’opération Ecolo’gestes afin de répondre aux
questions suivantes :
· Dans quelle mesure l’opération Ecolo’gestes a-t-elle permis d’atteindre les objectifs visés par ses promoteurs ?
· Dans quelle mesure les conditions de l’organisation de l’opération Ecolo’gestes ont-elles été déterminantes dans l’inscription des acteurs à l’opération ?
· Dans quelle mesure, la thématique de l’opération est-elle un facteur d’adhésion des acteurs ?
· Quelle a été la contribution d’Ecolo’gestes dans la construction ou le renforcement du partenariat autour et dans la structure participante ?
· Dans quelle mesure la participation à l’opération a-t-elle permis d’inscrire l’éducation à l’environnement dans le projet éducatif des structures participantes et/ou la thématique dans le projet pédagogique ?
· Y a-t-il une cohérence entre les effets de l’action en termes d’amélioration des projets éducatifs et les moyens humains et financiers mobilisés pour sa réalisation ?
· Dans quelle mesure la participation à l’opération a-t-elle favorisé l’implication des structures participantes dans leur territoire et favorisé les contacts avec l’environnement (urbain ou rural, patrimonial ou quotidien, nature ou technologique) ?
· Dans quelle mesure l’implication des enfants dans l’opération est-elle un facteur de réussite ?
· Quels sont les freins qui limitent la participation à l’opération ?
Outre le fait de répondre aux questions ci-dessus, l’autre enjeu de l’évaluation est
d’identifier les composants du projet Ecolo’gestes afin de transposer cette opération
régionale à un niveau national et de voir ces éléments clefs transférés à d’autres
domaines que celui de l’environnement. Depuis 12 ans, environ 308 structures
différentes ont participé au projet Ecolo’gestes et par conséquent il a fallu pour
procéder à l’évaluation faire des choix géographiques, des choix de types de
structures …Un échantillon représentatif des 308 structures a été retenu au regard de
1 Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale.
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critères multiples, soit 50 structures au total. S’ajoutent également 20 structures qui
n’ont jamais participées à Ecolo’gestes pour compléter la démarche d’évaluation.
10 structures par département
Par département, 5 issues de collectivités territoriales, 5 structures associatives.
Le nombre de participation à Ecolo’gestes : 1ère fois ; 2/3 fois ; > 4 fois.
Structures en milieu rural, structures en milieu urbain.
Un questionnaire a donc été élaboré en conséquence afin de répondre aux questions
posées ci-dessus et a été diffusé de deux manières : des entretiens en face à face et des
questionnaires envoyés par mail.
Enfin s’ajoutent également à l’enquête, des rencontres en direct (ou questionnaire2 par
mail) de personnes intervenantes dans le projet Ecolo’gestes : Paskall Le
Doeuff (Bretagne Vivante) ; Henri Labbe (anciennement DRDJSCS) ; André Colleu (DDCS3
22) ; Bastien Moreau(BV 22) ; Hélène Choloux (BV 44); Bruno Ferré (BV 29) ; Laure Pinel
(BV 35) ; Frédéric Le Cormoux (BV 56) ; Bertrand Allio (DDCS 29) ; Gilles Bion (DDCS 56) ;
Serge Moehlo (DDCS 35) ; Christine Bonfiglio (CG 564) ; Anne-Marie Savina (CAF 29).
La démarche d’évaluation a démarré le 1 février 2012 et s’est terminée le 31 mai 2012.
Dans cette période, 1 mois et demi a été consacré à la rencontre des personnes et à la
participation aux journées de formation Ecolo’gestes (3) et 1 mois et demi à
l’élaboration de la démarche ; du questionnaire ; la lecture de documents ; l’exploitation
des questionnaires et enfin l’écriture du rapport.
Les CEMEA Bretagne remercient l’ensemble des personnes qui ont accepté de consacrer du temps pour les
entretiens et remplir les questionnaires. De la même manière toutes les personnes qui ont diffusées des
documents relatifs à l’opération Ecolo’gestes ont facilité la démarche d’évaluation.
2 La Fédération des Caf Bretonne, la DREAL, le Conseil régional n’ont pas donné suite au questionnaire envoyé par
mail. 3 Direction Départementale de la Cohésion Sociale 4 Conseil Général
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Le terroir d’Ecolo’gestes en Bretagne
“La nature n’est pas quelque chose que l’on regarde calé dans un fauteuil, sur un écran
de télévision. Le plaisir de la nature est avant tout un plaisir total qui mêle
investissement physique, investissement sensoriel et jouissance intellectuelle des
émotions et des savoirs. Il faut amener le participant à être dans la nature et puis
provoquer le jeu : jouer dans la nature, jouer pour découvrir. On ne débute jamais
complètement. Nous arrivons tous avec un vécu, un passé, une mémoire, des
compétences personnelles. On en sait toujours assez pour commencer5 ». Et pourtant…..
Des constats sur l’ERE en Bretagne
Sortir du « tout scolaire »
Au début des années 2000, l’image globale de l’éducation à l’environnement en
Bretagne se développe dans la conception d’un environnement « ressources à protéger,
cherchant d’abord à communiquer des valeurs puis à transmettre des connaissances ».
C’est ce que révèle une étude du REEB6 en novembre 2001. Ces connaissances se
développent à partir de problématiques (l’eau, littoral, déchets…) pour un public
essentiellement scolaire. Sortir du « tout scolaire » car 70% des actions sont tournées en
direction des cycles 3 (CM1/CM2), en développant des actions vers les maternelles,
collèges et lycées, a été une problématique posée. Même si le développement des
agendas 21 scolaires a permis de travailler sur l’environnement et le développement
durable, cela a renforcé le « tout scolaire ». S’est posée la question également de la
complémentarité des temps d’éducation à l’environnement entre les temps scolaires et
périscolaires dans ce qui était fait. Mais d’une manière globale, on peut déplorer que
très peu d’actions soient proposées en temps hors scolaire. Pourtant on peut noter des
initiatives diverses en Bretagne (et ailleurs). Pour exemple, la DDCS 22 proposait des
formations à destination des équipes d’animation en centre de loisirs et en périscolaire,
5 Piste, Louis Espinassous, 1997, Ed Milan 6 Diagnostic de l’Éducation à l’environnement en Bretagne ; Nov. 2001
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qui souhaitaient mettre en place des projets d’éducation à l’environnement. Ces
formations, financées par la DDCS étaient assurées par une association locale : La
Goutte de Plus. Se posaient déjà dans ces formations les questions de savoir utiliser son
environnement proche lors des animations, de faire découvrir différentes approches et
méthodes pédagogiques pour aborder l’environnement (approche ludique, sensorielle,
scientifique…). D’autres actions collectives voient le jour
(pas uniquement sur la région Bretagne) : en avril 2004, le
ministère de la Jeunesse et des Sports et la J.P.A. éditent
une plaquette « Éducation à l’environnement en CVL7 »,
pour une démarche incitative : « les spécificités des CVL,
favorisent la découverte, la connaissance des espaces et des
milieux. Vivre dans le milieu pour le découvrir.
L’environnement est au cœur du projet éducatif des CVL ».
Il n’en reste pas moins que les projets autour de l’environnement se font rares (hormis
au sein de structures spécialisées), quelques petites activités « pointent leur nez » mais
l’inscription de l’environnement dans les projets pédagogiques des ACM8 est quasi
inexistante. Se pose ici un deuxième constat à l’époque : faut-il être spécialiste pour
faire des animations autour de l’environnement ?
Une affaire de spécialistes ?
Certaines études montrent qu’en 2008, ce constat est toujours présent : « les pratiques
autour du « sortir » sont en danger9 ». On sort de moins en moins en animation, alors
qu’a contrario on note peu de contraintes réglementaires. Il apparait qu’au-delà des
pratiques, le terme ErE 10 évoque un domaine spécialisé avec des intervenants
spécifiques auprès des animateurs d’A.C.M. Faut-il donc recevoir une formation en
environnement ou bien être professionnel de l’environnement pour mener des actions
7 Centre de vacances et de loisirs 8 Accueil Collectif de mineur 9 Étude d’Henri Labbe, CTPS ASTErE DRDJS Bretagne, 4 août 2009 10 Education Relative à l’Environnement
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dans ce domaine? A ce titre là, les aspects de formation des animateurs se posent et la
question des contenus de stage BAFA 11 également. D’une manière globale, les
thématiques12 autour de l’environnement sont peu nombreuses et lorsque l’on se
rapproche des fédérations organisant des stages BAFA, bien souvent les thématiques
environnementales sont peu prisées en termes d’inscriptions.
De la même manière et indépendamment de la thématique du stage, on a parfois
affaire à des stages hors sol, c'est-à-dire qu’ils peuvent se dérouler n’importe où, et
donc la dimension territoriale n’est pas prise en compte. Pour ce qui concerne les
formations dites professionnelles, certaines permettent à des animateurs de se
spécialiser dans l’environnement ou tout du moins de recevoir des outils qui leur
permettent de développer des projets transversaux. C’est le cas entre autre du Beatep
« environnement » qui au fil des années va disparaître (2003-2004) avec la réforme des
diplômes des métiers de la jeunesse et des sports : quel étrange oubli…. Il faut attendre
la création d’un certificat de spécialisation (comme le nom l’indique…) et sa mise en
11 Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur.
12 « Quels contenus dans les formations générales et approfondissements Bafa ? » H.Labbe, 2008.
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Stages approfondissement BAFA 2008, Bretagne
Publics
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Organisat°
Sports
APSPN
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pratique en 2009 en Bretagne pour revoir apparaître une formation de type
environnemental, à destination des animateurs déjà titulaires d’un BPJEPS13.
Les projets des ACM et l’ErE14
?
Au début des années 2000, les différentes notions autour de l’environnement
n’apparaissent que très peu dans les projets pédagogiques ou éducatifs sauf en ce qui
concerne les structures dédiées à l’environnement. La relation des ACM avec le
territoire environnant est d’ordre plutôt social, d’ailleurs à ce moment
là, l’ACM est davantage conçu comme un outil d’éducation dans le
territoire qu’un outil d’éducation au territoire15. Certes des actions
d’ErE existent, mais il faut les chercher dans l’organisation transversale
des séjours ou la vie quotidienne. On pourra néanmoins noter que dès
lors ou le projet éducatif intègre des axes environnementaux une
dynamique alors se met en route pour une meilleure appropriation du territoire.
S’ajoutent également des actions menées sur une année autour de l’environnement : la
création d’un jardin, le tri sélectif, le compostage c’est à dire un ancrage local par une
action pérenne sur l’environnement au quotidien des enfants. Des appels à projets ou
dispositifs facilitent ces actions (1000 défis pour ma planète). Enfin il existe aussi des
projets d’actions sur l’environnement ou la démarche de projet et de partenariat est
forte. Ces trois strates d’intervention des ACM sur l’environnement au début des années
2000 constituent effectivement un bon démarrage mais les actions d’Éducation à
l’Environnement sont encore faiblement inscrites dans les politiques territoriales et
dans les dispositifs existants. Quelle place alors pour l’ACM dans cette éducation
relative au territoire ? Un maillon faible ou un acteur qui s’oublie ?
13 Brevet professionnel de la jeunesse, éducation populaire et sports
14 Education Relative à l’Environnement 15 Place du centre de loisirs sans hébergement – ErE, Volume 5 « cultures et territoires »2004-2005, H.Labbe
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ation du territoire.
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C’est au regard de ces constats que va naître le projet Écolo’gestes et qui va se doter
d’objectifs qualifiés d’ambitieux par ses protagonistes.
Un ancrage associatif et territorial
Bretagne Vivante entre en jeu…
Bretagne Vivante est une association fondée en 1959, à une époque où l'écologie ne
concernait encore que quelques initiés, la Société pour l'Étude et la Protection de la
Nature en Bretagne (SEPNB) a joué un rôle précurseur en créant des réserves
ornithologiques sur le littoral. Son champ d'action s'est rapidement élargi à tous les
problèmes de défense de l'environnement se posant sur l'ensemble des cinq
départements de la Bretagne historique. En 1968, l'association SEPNB est reconnue
d'utilité publique. En 1998, la SEPNB change de nom et devient Bretagne Vivante-
SEPNB.
En 2009, à l’occasion de ses 50 ans, l’association a réactualisé son projet associatif, et
s’est dotée d’un plan d’action sur trois ans déclinant les actions qu’elle se fixe
d’entreprendre en priorité. Les valeurs qui guident l’action de Bretagne Vivante peuvent
se rassembler autour de ces orientations16 :
16 Projet Associatif Bretagne Vivante – Assemblée Générale Brest 2009
Connaître
Protéger
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Eduquer
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Dit autrement, la mise en œuvre de ces valeurs se retrouve dans la finalité du projet
éducatif de l’association : « Conduire les enfants et les adultes d'aujourd'hui vers
l'écocitoyenneté, les rendre responsables et acteurs du respect quotidien et de la protection de
leur environnement, en le leur faisant apprécier comme un facteur fondamental d'équilibre et
de bien-être17
» On retrouve ici toutes les bases d’un véritable projet d’Éducation
Populaire. Pour autant les interventions pour le public de Bretagne Vivante sont au tout
démarrage ciblées sur le scolaire et grand public. Le temps des loisirs n’est pas visé et
pourtant, la grande spécificité du CVL tient « dans le V et le L » du sigle : Vacances,
Loisirs. Le CVL peut donner à l’éducation à l’environnement le temps qui lui manque
souvent. C’est la combinaison de l’éducatif, du récréatif, du ludique ! C’est dans cette
aventure que Bretagne Vivante décide de se lancer, afin de mettre en œuvre au plus
juste la finalité éducative : Écolo’gestes voit alors le jour dans cette perspective mais pas
seulement….
Une organisation qui s’étend aux 5 départements de la Bretagne
Historique.
Dans un souci d’être proche des territoires (où interviennent les ACM), Bretagne Vivante
va déployer son organisation interne de la manière suivante : 1 coordinateur
pédagogique régional et 1 animateur pilote d’Écolo’gestes dans chaque département.
Cette organisation va permettre d’avoir un relai du projet pour les 5 départements. Il
faut noter l’importance de la stabilité de l’équipe des animateurs puisqu’en 12 ans, il n’y
a eu seulement que deux changements au sein de l’équipe. Cela fait partie des éléments
pointés par les structures participantes comme étant un facteur facilitant pour la
continuité de l’aventure : sur l’ensemble des structures interrogées sur les 5
départements, 39 % identifient l’animateur (de Bretagne Vivante) pilote de son
département pour Écolo’gestes. Paradoxalement l’association Bretagne Vivante en tant
que telle, est très peu citée comme porteuse du projet mais sont nommés des
17 Projet Éducatif de Bretagne Vivante.
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conseillers techniques et pédagogiques des DDCS (39 %) (« C’est Henri… ; c’est
André… »).
Bien que pilotée par Bretagne Vivante, l’aventure Écolo’gestes ne s’est pas développée
de manière simultanée en Bretagne. En effet on notera que lorsque les DDJS de
l’époque se positionnent comme partenaires du projet, Écolo’gestes voit le jour dans les
départements de manière plus formelle.
2003 2003 2004 2005 2007
Le partenariat : clef de voûte du système ?
Eléments généraux
Construire une action avec des partenaires nécessite d’être clair sur la démarche.
L’initiative vient de quel partenaire ? Est-ce qu’il nous est imposé ? Est-ce que nous le
suscitons ? Ou bien se construit-il ensemble ? Quel est l’objet de la concertation ? Quel
est le projet développé ? Quels sont les objectifs ? Pour quels résultats ?
0%
20%
40%
60%
80%
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Les porteurs du projet Ecolo'gestes
C.G / C.R
Caf
Animateur B.V
DDJS
B.V
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Chacun doit pouvoir annoncer ses attentes, proposer des pistes, préciser ses objectifs
pour se rejoindre sur des objectifs communs. Dit autrement le partenariat est une
méthode d’action coopérative fondée sur un engagement libre, mutuel et contractuel
d’acteurs différents mais égaux. Ils constituent à ce titre un acteur collectif dans la
perspective d’un changement des modalités d’actions (faire autrement ou faire mieux)
sur un objet commun et élaborent à cette fin un cadre d’action adapté au projet, qui les
rassemble pour agir ensemble à partir de ce cadre18.
Les différents partenaires et leur place dans Ecolo’gestes.
La question du sens dans cette base partenariale est posée comme le dénominateur
commun. Soit elle se fait de manière institutionnelle, soit par intérêt personnel. En effet
si l’on regarde du côté des référents des DDCS, chaque interlocuteur a trouvé au sein
d’Ecolo’gestes un intérêt. Cela s’est opéré soit par la définition de leur poste et des
missions inhérentes, soit parce qu’il y a un intérêt personnel, une affinité par rapport à
la thématique.
18 Fabrice Dhune, « Du travail social au travail ensemble. Le partenariat dans le champ des politiques sociales ». ASH
Professionnels - 2000
Le sens
de la
démarche
La place des
acteurs dans
le partenariat
Le sens de
l'action en
partenariat
Partenariat ?
Comment
on le fait ?
Savoir ce
que l'on fait
Pourquoi
on le fait
?
Comment
on le fait ?
Comm
Savoir ce
quequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequequeque l' l' l'on quequequequequequequeque l' l' l' l' l' l' l'on faifaifaifaifaifaifaifaitfaifaifaifaifaittttt
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En effet pour une majorité des conseillers techniques et pédagogiques des DDCS,
Ecolo’gestes est une manière pour eux d’intervenir indirectement auprès des structures,
un accompagnement par rapport à l’acte éducatif et pédagogique, dit autrement de
participer à l’amélioration éducative des projets pédagogiques des ACM. Il y a une réelle
corrélation des objectifs d’Ecolo’gestes et des missions des DDCS, sans que ces dernières
ne se positionnent comme prescriptrices auprès des structures de loisirs. Lorsque les
missions des conseillers ne sont pas tournées directement vers les ACM, l’affinité par
rapport à la thématique environnementale prend le relais et permet donc à Ecolo’gestes
de continuer à se développer au niveau du département. C’est à ce moment précis
qu’un réglage doit s’opérer avec l’animateur Bretagne Vivante afin de voir un équilibre
dans les modes d’intervention.
En fonction des territoires les modes d’intervention peuvent différer, d’un soutien
financier à une aide technique, pédagogique mais l’essentiel réside bien dans ce
positionnement éducatif.
L’intérêt du projet est également un des socles du partenariat c'est-à-dire qu’il y a
corrélation entre les objectifs des projets institutionnels et ceux d’Ecolo’gestes.
Au-delà de soutiens techniques et/ou financiers, les partenaires CAF ou CG ont trouvé
un point d’ancrage en termes de projet. A titre d’exemple, dans le cadre de sa politique
de préservation des espaces naturels sensibles et de la mise en œuvre de l’agenda 21, le
Conseil Général 56 souhaite contribuer à l’éducation et à la sensibilisation de tous à la
préservation de l’environnement. Le projet Ecolo’gestes traduit de façon concrète et sur
un mode ludique cette participation des enfants dans la connaissance, l’usage et la
préservation de leurs patrimoines naturels de proximité19. C’est également le cas pour la
CAF 29 qui voit dans l’aventure Ecolo’gestes la possibilité de contribuer à l’intégration
des familles dans la vie collective et citoyenne et de développer les relations
parents/enfants dans le cadre d’une réalisation d’un jeu.
19 Propos responsable du service espaces naturels et randonnées – Conseil Général 56
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On le voit donc bien ici, le partenariat est une méthode d’action coopérative fondée sur
un engagement libre, mutuel et contractuel d’acteurs différents mais égaux afin de se
rejoindre sur des objectifs communs. Pour autant la notion de durée doit être prise en
compte dans ce pacte éducatif. En effet pour la CAF 56 par exemple, elle met en
évidence le fait que le partenariat n’est efficient que lorsque l’implication de l’institution
est pérenne dans le temps et dans ses types d’intervention.
Ecolo’gestes n’étant pas un dispositif, cela positionne donc l’ensemble des institutions
sur un rôle complémentaire à l’échelle d’un territoire, un véritable travail de
coéducation vis-à-vis des structures de loisirs.
Une opération régionale de 12 ans.
L’aventure Ecolo’gestes voit le jour en 2000. Les deux premières éditions se sont
déroulées sous la forme d’un concours régional. Pour les structures de loisirs souhaitant
s’inscrire, elles devaient remplir une fiche (type « appel à projet ») puis s’organisait alors
une sélection parmi les participants avec un jury et des critères. Un nombre réduit de
projets était conservé : 3 par département. Même si d’un point de vue organisation, la
limitation du nombre de projet s’avérait être facilitant, il n’en demeure pas moins que
cette forme allait générer beaucoup de frustrations auprès des structures participantes,
voire un désintérêt du projet l’année d’après. De plus la logique de compétition venait à
contre-courant de la démarche voulue auprès des centres : la coopération.
Un premier changement s’est donc opéré dans la forme à partir de 2003. Ecolo’gestes se
structure alors de la manière suivante : un comité de pilotage régional, chargé de définir
les orientations de l’année, la thématique… puis chaque département se dote à
nouveau d’un comité de pilotage qui, lui, organise à l’échelle locale le déroulement de
l’opération. Pour chaque département, les 20 premiers inscrits partent dans l’aventure
Ecolo’gestes.
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D’une manière globale si l’on suit la courbe exponentielle du graphique ci-dessus,
l’augmentation du nombre de participants à Ecolo’gestes reste en hausse globale : les
spécificités départementales sont bien liées aux partenariats locaux se mettant en place
et notamment avec les DDCS. Ainsi dans les Côtes d’Armor, lorsque le conseiller
technique et pédagogique prend le relais d’Ecolo’gestes, en 2007, l’aventure prend
forme dans le département.
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
2007-2008
2008-2009
2009-2010
2010-2011
2011-2012
35 14 13 20 23 23 18 25 24 30
29 16 16 21 16 13 28 23 23 33
56 0 0 9 9 0 10 13 13 16
44 0 8 8 8 6 10 18 16 10
22 0 0 0 0 22 16 27 24 21
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Nombre de centre inscrits
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Sur la période20 2003-2012 on peut noter également que pour chaque département, le
taux de renouvellement des structures par année reste raisonnable puisqu’en moyenne
on oscille entre 37, 2 % et 49,8 % : chaque année des nouveaux curieux arrivent et
d’autres se fidélisent dans l’inscription.
Pour certaines structures le nombre de participation s’élève à 7 années. Alors pourquoi
Ecolo’gestes rencontre autant d’engouement depuis 12 ans ?
Ecolo’gestes, ça fait 12 ans, d’après vous, pourquoi ça marche ?
L’élément majeur que l’on peut noter à travers cette première question aux structures
participantes à Ecolo’gestes, c’est que les « raisons » du succès de cette opération sont
entre autre liées au fait que l’ErE est désormais perçue comme une thématique ancrée
dans l’actualité et intégrée comme une préoccupation territoriale. C’est une évolution
notable dans les esprits si l’on se réfère aux constats pointés dans les années 2000. A
noter également que les aspects organisationnels du projet c'est-à-dire la souplesse, la
démarche (certes qualifiée de gratuite), et l’espace de rencontre et d’échange de
pratique (43 %) sont aussi des éléments présentés comme des facteurs de réussite et de
durée d’Ecolo’gestes. Il faut tout de même préciser que les raisons évoquées ci-dessus
ne sont pas forcément identiques à ce pourquoi les structures participent en tant que
tel à Ecolo’gestes. (Voir partie n°3)
20 Chiffres Bretagne Vivante
37%
12% 15%
13%
15%
5% 3%
Parce que l'ErE est d'actualité
C'est ludique
La souplesse
Une démarche gratuite
Rencontres et échange de pratique
Un projet long
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Les ingrédients de l’aventure
De quoi s’agit-il ?
Les principes fondateurs
Les différents composants d’Écolo’ gestes sont intrinsèquement liés : on peut même
parler d’écosystème. En partant des objectifs définis en partenariat avec la Fédération
des Caf, la DRDJS et la Région, on peut distinguer
les intentions réelles des initiateurs du projet.
L’aventure Écolo’ gestes se définie alors ainsi : un
projet qui s’inscrit dans une démarche
d’éducation à l’environnement, tout en
privilégiant le ludique et l’apprentissage (socle de
base de l’ACM). C’est aussi un projet d’animation
dépassant le simple stade de l’activité : un projet
long dans une logique de Développement
Durable. De part cette dimension, cette aventure
vise à intégrer les politiques éducatives
territoriales, dont l’ACM est un des maillons
essentiels en complément à la famille et à l’école.
Cette intégration par l’existant nous amène à dire
qu’Ecolo’gestes ne doit pas être un
projet/dispositif supplémentaire et de part sa
structuration c’est le contraire d’un appel à projet.21. Se rajoute aussi la dimension
partenariale qui doit introduire la notion de réseau sur les différents territoires. Comme
tout projet, pour qu’il soit fédérateur, les objectifs doivent être clairs et
compréhensibles pour les participants. C’est bien la notion de sens qui entre en jeu. Sur
21 Henri Labbe
* promouvoir des actions de qualité auprès des enfants et en permettre l'accès au plus grand nombre,
* développer participation et action des jeunes vers leur environnement quotidien (cadre de vie, milieux ...),
* susciter des démarches ludiques tout en pratiquant à la fois des approches scientifiques, artistiques et culturelles
* donner un contenu concret et de qualité aux politiques éducatives ;
* mettre en œuvre des dynamiques partenariales entre des services de l'état, des collectivités territoriales et des associations organisatrices d'Accueils Collectifs de Mineurs.
Des objectifs ambitieux
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l’ensemble des structures interrogées (sans avoir mentionné au préalable dans le
questionnaire les objectifs du projet Ecolo’gestes), les réponses formulées sont très
proches des objectifs initiaux. De manière proportionnelle, on peut voir que même si les
éléments « créer du lien entre les structures » ou « activités longues » sont cités, ce ne
sont pas des axes qui priment. A l’inverse 23% des structures identifient de manière
conséquente, qu’Ecolo’gestes est un projet dont un des objectifs vise l’échange, le
partage (voir la formation) des animateurs.
Cette identification des objectifs d’Ecolo’gestes par les structures participantes indique
que les porteurs du projet (et notamment ceux qui sont en face à face du public
animateur/directeur de l’ACM) sont « lisibles » dans les intentions et font en tout état
de cause SENS auprès de ces personnes à travers ce projet.
Si l’on regarde à une échelle autre, c'est-à-dire celle de la ou des personnes en charge
du projet Ecolo’gestes dans sa structure, on retrouve également des éléments de
réponses similaires à la question précédente avec quelques nouveautés : un outil de
travail (17%), nouvelles pratiques dans le centre (7%) et de l’échange cette fois-ci avec
les enfants (14%).
21%
23%
31%
8%
11%
4% 2%
Les objectifs d'écolo'gestes sont....
Proposer des projets d'une façon ludique
Partager des pratiques d'animateurs
Sensibiliser les Enfants à l'ErE
Créer du lien entre les structures
Vulgarisation de connaissances
Activités longues
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Pour vous, c’est quoi Ecolo’gestes ?
Ce que l’on peut donc pointer d’une manière générale c’est que manifestement il y a
bien adéquation entre les objectifs du projet, ce que les structures ont identifié et enfin
ce que les individus y trouvent.
La démarche Ecolo’gestes : 4 phases
Ecolo’gestes est une aventure qui démarre en septembre de
chaque année pour s’achever en juin. Pour se faire, tous les
accueils de loisirs y compris périscolaires (au tout début cela
s’adressait uniquement aux centres de loisirs sans hébergement)
reçoivent une plaquette leur présentant le thème de l’année. Les
structures qui souhaitent se lancer dans l’aventure vont alors
explorer leur environnement et leur territoire et créer avec les
enfants, un jeu en rapport avec le thème. La dynamique se met alors en route au sein
des structures et comme ce n’est pas un dispositif, il n’y a pas de règlement précis et
d’engagement fixe : les structures peuvent s’arrêter en cours de route. Cet élément est
particulièrement apprécié de ces dernières, qu’elles qualifient de facilitant
pour s’engager dans l’aventure car moins de pression et de cadre à la
Un outil de travail17%
Découverte pour protéger
24%
Découverte de la nature de
manière ludique 17%
La fête de la nature
7%
Echange avec les enfants
14%
Nouvelles pratiques
dans le centre
7%
Bricolage et expérimentation
2%
un projet d'un an 5%
La création d'un jeu 7%
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différence de d’autres dispositifs cette fois-ci. En effet lors de l’inscription en début
d’année, les structures n’ont pas à se conformer à un cahier des charges et répondre à
des objectifs précis hormis celui de fabriquer un jeu mais avec toute la latitude de
s’emparer du projet comme elles l’entendent.
La démarche d’Ecolo’gestes peut se décliner en 4 phases, soit 4 éléments constitutifs de
ce projet ou bien encore 4 ingrédients.
Une lettre d’information…..
Chaque année le point de démarrage officiel d’Ecolo’gestes est le mois de septembre. A
cette période tous les organisateurs des Accueils Collectifs de Mineurs reçoivent un
courrier d’information envoyé par les Directions Départementales de la Jeunesse et des
Sports. A ce courrier est joint la plaquette indiquant le thème de l’année pour
l’opération Ecolo’gestes. Ce courrier diffusé à l’ensemble des organisateurs vient
renforcer le partenariat existant entre Bretagne Vivante et les DDCS et légitime auprès
des différents organisateurs la participation ou non de la structure à ce projet. Mais au-
delà de renforcer le partenariat, le revers de ce courrier est le suivant : Ecolo’gestes est
une opération initiée par les DDCS même si il est précisé : « l’aventure Ecolo’gestes
présentée par Bretagne Vivante en partenariat avec la DRDJSCS et les DDCS est soutenue
par le Conseil Régional, la Fédération Bretonne des CAF… » . Le courrier à entête marque
les esprits ou tout du moins ceux des organisateurs.
lettre d'information,
plaquette, thème
• officialisation
• communication
• remue-méninge
Une réunion de
lancement
• témoignage
• Partage
• Intérêt
Journées de formation
• apports
• expériences
• mutualisation
né d fo atio Le festival
• valorisation
• intense
• aboutissement
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Ce qui est intéressant de noter c’est que ce courrier d’information n’a pas le même
impact ou tout du moins ne circule pas de la même manière suivant les organisateurs.
En effet plus la collectivité territoriale est grande (mais pas seulement), plus le courrier a
du mal à revenir à la personne qui potentiellement peut impulser Ecolo’gestes au sein
de l’ACM. L’organisation de la circulation de l’information au sein de ces collectivités
peut être un frein. Ce qui explique que certaines structures (gérées par des collectivités
territoriales) ne participent pas à Ecolo’gestes et par voie de conséquence ne
connaissent pas cette opération.
Sur un échantillon de 10 structures collectivités territoriales (via le directeur de l’ACM)
qui ont été questionnées sur cette opération (structures n’apparaissant pas dans la liste
des participants), 8 annoncent qu’ils ne connaissent pas ce projet. Or toutes les
structures organisatrices déclarées auprès des DDJS reçoivent ce courrier. Pour ce qui
concerne les structures associatives, la circulation de ce courrier se pose également
mais soulève une autre problématique : sur un échantillon identique, soit 10 structures,
6 organisateurs diffusent mais c’est le directeur de l’ACM qui change régulièrement (ou
tout du moins en début d’année) et qui par conséquent part avec l’information.
Thème, vous avez dit thème ….
Depuis le démarrage de l’aventure Ecolo’gestes, 12 plaquettes de présentation ont vu le
jour. Jusqu’à présent 4 groupes/tendances sur les thèmes proposés peuvent se dégager :
Le thème abordé sur la plaquette (dont la problématique est posée par le jeu de mots)
renvoie souvent chez les participants les mêmes commentaires ou réactions….
FA
UN
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UN
E les petites bêtes
oiseaux sans frontière
sous mes pieds
FLO
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E l'univers des plantes
l'arbre ça me branche
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mémoire de nature
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l'eau dans tous ses états
que serais-je sans ailes
l'energie en jeu
la biodiversité
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Ces éléments évoqués par les personnes interrogées font état de plusieurs choses et
notamment une très importante : la proposition du thème en début d’année
effectivement suscite ce genre de réaction mais il faut le pondérer puisqu’elles précisent
généralement que le fait qu’il y ait par la suite des journées de formation pour aborder
le thème (le décortiquer, le comprendre, le pratiquer…) leur permet d’aborder les
choses sereinement dans leur centre. Autrement dit ce n’est pas un facteur de blocage
pour adhérer au projet, mais plutôt le début d’une mise en réflexion sur le thème avant
d’agir (Réflexion/Action), un temps de maturation en quelque sorte.
Néanmoins il faut souligner une remarque évoquée par les structures (dont pour
certaines interrogées sur leur non-participation) : le choix du thème peut bloquer ou
tout du moins freiner certaines structures qui évoluent en milieu urbain. On se heurte là
à la conception que « la nature c’est plus facile en dehors de la ville », « que peut-on
faire dans un quartier de centre ville avec Mare, flaque, lavoir ou bien sous mes pieds ?
Quand on voit que l’on ne peut déjà même pas aller sur les pelouses des parcs avec les
enfants …. »22.
22 Propos d’une directrice d’ACM
•ça dépend de notre sensibilité
•Large pour faire ce que l'on veut
•impossible sans apports
•pas toujours d'actualité
•originaux, on y pense pas
•thème concret = facile (oiseaux)
• thème généraux = complexe
(biodiversité)
•diversité des thèmes
•Vaste et parfois on se disperse
•ça dépend de notre sensibilité
•Large pour faire ce que l'on veut
•impossible sans apports
•pas toujours d'actualité
•originaux, on y pense pas
•thème concret = facile (oiseaux)
• thème généraux = complexe
(biodiversité)
•diversité des thèmes
•Vaste et parfois on se disperse Que pensez-
vous des
thèmes ?
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Effectivement le choix de la thématique est donc crucial pour faciliter l’adhésion des
structures au projet mais malgré tout on trouvera le contre-exemple en Loire Atlantique
où là manifestement la majorité des structures participantes à Ecolo’gestes depuis 2004
évoluent dans un milieu urbain : 24 sur 39.
On notera peu d’évolution majeure dans la conception de la plaquette, si ce n’est par
l’introduction de photos illustrant le thème, ce qui permet d’identifier déjà différentes
entrées pour traiter du sujet. L’autre aspect introduit c’est le destinataire de la
plaquette : à qui s’adresse Ecolo’gestes ? Pour l’édition 2010/2011, sont concernés en
plus des accueils de mineurs, ceux qui se déroulent dans le cadre périscolaire. Cela
n’empêchait bien entendu pas ces derniers d’y participer sur les années précédentes,
ainsi en 2007 sur l’opération Ecolo’gestes du 22, les structures cibles sont pour une
bonne partie celles dont les accueils se déroulent sur le temps périscolaire.
En résumé tout l’enjeu réside donc à avoir un thème qui soit : ni trop large, ni trop
restrictif ; compréhensible par tous sans un être un spécialiste ; transposable dans
n’importe quel contexte. C’est en définitif renforcer la philosophie d’Ecolo’gestes et de
l’ErE.
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Une réunion d’information
Courant octobre est programmée une première réunion dans chaque département.
Cette étape est très importante puisqu’elle permet de lancer officiellement l’opération.
Sont conviées à cette réunion de lancement toutes les personnes qui se sont inscrites
via le coupon réponse de la plaquette. En fonction des départements, cette réunion
peut se dérouler en fin d’après-midi, voire même en soirée, ce qui permet à un
maximum de personnes de venir sur des horaires non contraignants par rapport à leur
emploi du temps. Deux éléments sont à pointer au sujet de cette première étape par les
structures interrogées :
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Comment qualifieriez-vous la réunion de présentation d’Ecolo'gestes ?
Au-delà de la présentation du déroulement de l’édition Ecolo’gestes de l’année, on le
voit bien l’aspect mutualisation est très important. En effet les « adeptes »
d’Ecolo’gestes sont source d’information pour les « nouveaux ». Ils témoignent de leur
expérience, la façon dont ils ont travaillé au sein de leur structure, les difficultés
rencontrées etc.Ce sont en quelque sorte les ambassadeurs
de l’opération, est-ce là, les prémices d’un réseau ? Parfois ils
amènent les jeux fabriqués les années précédentes qui
peuvent répondre à certaines interrogations (les questions
des uns sont les réponses des autres…). 25 % des personnes
accordent une « vertu » déstressante à cette réunion. Le
caractère redondant est évoqué par les personnes connaissant bien l’opération
Ecolo’gestes. En effet derrière ce terme elles pointent le fait qu’elles « n’apprennent »
pas toujours grand-chose lors de cette 1ère rencontre puisqu’elles connaissent déjà le
fonctionnement. A l’inverse elles viennent malgré tout car cela leur permet de
rencontrer d’autres structures participantes (56%) !
La formation Ecolo’gestes
Le Jour J : le festival
Redondant
Déstressant
Richesse et partage
Cette partie fera l’objet d’un
chapitre à part entière
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Qualifié par les structures « d’événement très attendu par les enfants et par les
animateurs » (30 %), le festival reste un élément fédérateur et l’aboutissement de
l’opération Ecolo’gestes. Mais en aucun cas il est présenté comme une fin en soi par les
structures interrogées. En effet à l’échelle des enfants c’est la concrétisation de ce long
projet d’année, d’investissement, facilement repérable et identifiable par les anciens
participants aux éditions précédentes à la différence des séances consacrées à la
création du jeu, ou des sorties plus espacées dans le temps.
D’ailleurs les équipes d’animateurs ne parlent pas d’Ecolo’gestes pendant cette période
selon le principe que cela n’évoque pas grand-chose auprès des enfants. C’est un
moment fort et de valorisation pour les enfants (14%). Dans l’organisation même du
festival, on a vu quelques évolutions au fil des années et des départements. Ainsi si
actuellement la forme retenue est celle d’un rallye avec feuille de route remise aux
enfants afin qu’ils puissent découvrir les jeux des autres centres, cela n’a pas toujours
Une journée attendue des
enfants 23%
Une journée attendue
des animateurs
7%
Fatiguant 3%
Valorisation 14% Echange
8%
Un bouquet final 4%
Autonomie pour les enfants
10%
Organisé 6%
Evolutions dans la forme
positives 4%
Ce n'est pas une finalité en soi
8% Très motivant pour la structure
8%
Une obligation de faire quelque chose de bien
5%
Ce que l'on en pense ….
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été le cas. Au tout début après l’installation du matin des différents stands les enfants
avaient un temps limité (30 min) pour tester et tourner sur les jeux dans un ordre précis.
Désormais les enfants font le choix d’aller où ils veulent mais
toujours dans un temps donné. Effectivement, ce qui est
apprécié c’est qu’ils gagnent en autonomie (10%) et pas
seulement en déplacement, puisque chaque stand de jeu à
un ambassadeur pour expliquer les règles du jeu à ses pairs
(le choix d’organiser ce point là est propre à chaque
structure).
Le choix du lieu dans cette organisation est primordial et parfois un casse-tête pour les
animateurs de Bretagne Vivante. Il faut un lieu capable d’accueillir entre 200 et 300
enfants, un lieu qui puisse offrir une zone de repli en cas d’intempéries et
géographiquement un lieu un peu central en fonction des participants. C’est un
investissement pour les structures de louer un car, surtout pour les plus petites et par
conséquent certaines ont fait le choix de partager le moyen de transport ensemble
quand cela est possible.
Dans certains départements, le choix du lieu du festival est ciblé sur des lieux dits
ressources pour les structures en lien avec la thématique de l’année. Pour le
département des Côtes d’Armor, on organise même pendant la journée du festival, une
visite du lieu pour les enfants. Le choix du lieu est plutôt bien perçu par les structures
car elles découvrent une ressource potentielle mais finalement y retourne très peu par
la suite : « manque de moyen ; trop loin ; pas de possibilités de réserver des créneaux
(Écomusée de la Taupinais) ». Pour une question d’organisation, un nombre limité
d’enfants vient le jour du festival, ce qui génère des frustrations auprès des structures
(surtout) : « comme il est difficile d’avoir un groupe d’enfants fixe sur le projet à l’année,
Ecolo’gestes c’est un projet collectif qui peut concerner une vingtaine d’enfants or on en
amène que 10 ou 15. »23
23 Propos de directeurs d’ACM
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Dans certains cas, les centres ont fait le choix alors face à cette contrainte d’organiser
un autre festival en inter-centre : des contraintes naissent des projets !!!! En fin de
journée il est procédé à une remise de prix : chaque centre reçoit un prix en fonction
d’un critère que le jury choisit : coopératif, technique,
artistique, imaginatif, ludique, sportif, scientifique…Bref
autant de critères que de jeux, puisque le principe est que
chaque centre reparte avec un prix. De plus en fonction des
départements, les enfants (ou les structures) reçoivent des
« accessoires pédagogiques » allant de brochures sur le
thème, à des entrées dans une réserve de Bretagne Vivante
(pour 4 personnes), un abonnement à une revue produite
par Bretagne Vivante également (l’Hermine Vagabonde)…
Pour la constitution du jury, les choix sont divers et variés chaque année : des
représentants des différents partenaires, des élus
locaux, les professionnels des lieux accueillant le
festival, les intervenants lors des journées de
formation. Souvent les commentaires sont
élogieux à l’égard des jeux présentés : qualité,
jouabilité, présentation soignée, et intérêt éducatif. Nous avons affaire à une véritable
ludothèque en plein air. Le festival terminé, chaque structure ou tout du moins chaque
organisateur reçoit de la part de la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports un
courrier indiquant le prix que les enfants ont remporté. Une manière d’informer encore
une fois les élus sur l’opération Ecolo’gestes, et la participation de la structure à cette
aventure. Quant aux prix, ils sont arborés aux entrées des ACM, ce qui permet aux
directeurs d’informer les parents de cette opération (57 %). Depuis quelques temps les
structures et les enfants sont demandeurs à la fin du festival de connaître le thème de la
nouvelle saison, ce qui est fait…. « C’est une manière de ne pas se dire au revoir »24
24 Propos de Bastien Moreau, animateur Bretagne Vivante 22
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La formation Ecolo’gestes : une formation continue par alternance ?
Les principes structurants de la formation.
Jusqu’en 2011/2012, il y avait 2 journées de formation proposées. Désormais il y en a 3
exactement : décembre, janvier/février et mars/avril. Ces trois journées sont élaborées
suivant une progression pédagogique claire et précise. En regardant les contenus et les
structurations des journées, on peut dire qu’elles sont issues de la pédagogie de projet.
Cette pédagogie s’avère très bien adaptée à la mise en œuvre d’actions concrètes,
fondées sur la pratique de terrain. Comme l’éducation à l’environnement vise 3 types
d’objectifs (de savoir, de savoir-faire et de savoir être), la pédagogie de projet appliquée
à l’environnement, par son objet comme par ses méthodes, se prête parfaitement aux
apprentissages liés à ces grands objectifs. Elle met également en jeu des relations
multiples (sensorielles, artistiques…) entre l’individu et son environnement.25 Ce que
l’on peut identifier comme éléments significatifs tout au long de ces journées de
formation oscillent entre réflexion, pratique et échange de pratique. Ce tryptique est
plutôt apprécié des structures et des animateurs, voire même très attendu avant qu’ils
ne démarrent sur le sujet avec les enfants :
25 Éduquer à l’environnement en lycées et collèges-les Écologistes de l’Euzière-2000
29%
16%
3%
7%
10%
21%
8%
6%
Indispensable avant pour faire dans le centre
C'est concrêt et facile à réutiliser
Ca donne des idées de partenariat
Ca donne des idées pour d'autres projets
C'est un échange de pratique fort
Ca sert à ne pas avoir peur
on ne se sent pas seul
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La première journée est cruciale dans cette progression, puisque les participants
arrivent avec beaucoup de questionnements sur la thématique ce qui génère un
sentiment de peur (21%) et de fait attendent ce moment là avant d’entamer le projet
(29%) avec les enfants. Pour cela, on retrouve dans les programmes des 1ères journées
de formation des temps de travail sur les représentations des animateurs sur la
thématique, ce qui permet d’amener à l’animateur l’idée que « on en sait toujours assez
pour commencer 26». Parmi ces supports on note : des brainstormings, des collectes
d’objets en lien avec le thème, des expressions de groupes, des diaporamas…
L’objectif ici est clair, il s’agit de rassurer l’animateur, de dédramatiser son approche vis-
à-vis de la thématique qui peut parfois questionner le jeune animateur. L’autre élément
fondamental que l’on retrouve, celui-ci de manière transversale c’est la découverte du
thème par la pratique d’activité : des choses simples, concrètes, ludiques que les
animateurs peuvent réutiliser avec les enfants dans le centre. (16%). On va retrouver
comme support des ateliers de pratique que l’on peut classer en 3 degrés, basé sur 3
façons de découvrir27 :
Ce sont ces principes qui guident alors ces différents temps de découverte du thème,
que l’on retrouve désormais sur chacune des journées de formation, « concret et facile à
réutiliser » (16%). Cette démarche est efficace puisqu’effectivement les animateurs
26 Louis Espinassous 27 Techniques ludiques et principes universels de jeux – Henri Labbe, revue Polypode, été 2004, REEB.
• l'expérience des sens 1er degré
• l'expérience de la découverte 2ème degré
• l'expérience de la compréhension 3ème degré
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peuvent faire la transposition dans leur centre facilement à tel point que des
structures interrogées disent « démarrer le thème avec les enfants » de la même
manière que celle abordée dans les journées de formation (les ateliers). La capacité à
prendre du recul par rapport à ce qui a été fait en formation ne s’opère pas à ce
moment là du projet, il faut un temps de maturation du projet. Cette prise de recul est
d’autant plus compliquée quand il s’agit de jeunes animateurs (en terme d’expériences).
Une deuxième journée est programmée en général 1 mois et demi
après pour à nouveau aborder le thème et le mettre en vie. On va
retrouver alors des intervenants spécialistes de la thématique (un
animateur de la LPO ; un conteur….) et parfois la découverte d’un
lieu ressource pour les animateurs (écomusée, un musée, une
maison du littoral…). L’objectif ici est de permettre à l’animateur de raisonner en terme
de : comment je peux solliciter des intervenants, créer des partenariats à l’échelle de
mon territoire (on reste sur l’idée que le « sortir » est en danger et qu’il faut absolument
dépasser cette difficulté). Le fait de solliciter un spécialiste pour aborder la thématique
est intéressant mais le risque est aussi de renforcer l’idée que pour parler
d’environnement il faut absolument un spécialiste. Il s’agit donc de bien doser le niveau
et le type d’intervention. De la même manière, un des paramètres qui devrait être pris
en compte lors de ces temps là est : quelle est la place pour l’animateur d’ACM quand
un intervenant anime un temps auprès des enfants : accompagnateur du groupe ? Co-
animateur ?
Sur cette deuxième étape de formation on peut rajouter également un
apport sur la notion de jeu, soit en faisant intervenir des ludothécaires,
des maisons des jeux etc. Il s’agit d’aborder aussi des aspects
techniques autour de la création d’un jeu. On retrouve donc des apports
du type : les classifications des jeux, les différents mécanismes de jeux,
les différentes formes des jeux etc. Ce dernier aspect est qualifié parfois par les
inconditionnels d’Ecolo’gestes de « moins intéressant » parce que désormais ils
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connaissent ces éléments là. Mais comme ils le soulignent à juste titre, ils peuvent ne
pas venir puisque les journées de formation n’ont pas non plus un caractère obligatoire.
des structures pensent que les journées de formation sont aussi des temps
d’échanges importants. En effet (désormais) sur la 3ème
journée de formation un temps
assez conséquent (une demi-journée) est consacré à l’avancée des projets dans les
centres, les difficultés rencontrées ou les points de blocage. C’est un moment d’échange
de pratique, de mutualisation, de réflexions, de bidouilles et d’astuces découvertes
entre pairs : comment est né le jeu ? Son principe ? Comment on lance le jeu ? Comment
fait-on pour mobiliser les enfants ? Bref autant d’éléments qui permettent de dire que
nous sommes face à un moment important dans une formation en alternance : la
pratique des animateurs. C’est une formation/action où les apports des uns sont les
réponses des autres. Cela permet également de dédramatiser les choses au sujet de
l’avancée des projets au sein des structures, ce qui enlève « la pression » parfois réelle
chez les animateurs en charge du projet : « on se sent moins seul (8 %) ».
Tout au long de ces trois étapes de formation, d’échange et de mutualisation, les
animateurs vont pouvoir acquérir des éléments qui leurs permettront de passer dans
leur structure de l’outil au projet, de la simple activité au projet long.
L’alternance, un processus en œuvre dans la formation ?
En regardant d’une manière plus globale les composants de la formation on peut
pointer que l’alternance est au cœur du système Ecolo’gestes. On peut même avancer le
fait qu’Ecolo’gestes est une formation en alternance pour les animateurs qui y
participent. En effet 4 phases peuvent être identifiables dans ce processus : une phase
contact, une phase rebond, une phase réalisation, une phase restitution28. Ces phases
28 Séjours buissonniers “du temps et de l’espace pour des projets d’éducation à l’environnement. Les écologistes de
l’Euzière
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sont liées à la pédagogie de projet appliquée à l’éducation à l’environnement et c’est ce
que vont vivre en alternance les animateurs et de la même manière les enfants des
centres sur une période de 8 à 9 mois.
Elle permet une première approche d’un milieu ou d’une
thématique. Elle est fondatrice des projets et doit soulever plus de
questions qu’elle ne donne de réponse. Entrer dans la nature, susciter la
motivation, le questionnement, l’imaginaire… Pour cela l’immersion
dans le milieu est un élément clef de cette phase de découverte. On
retrouve donc dans les ateliers dits de pratique lors des journées de formation ces
principes de découverte par des approches ludiques, simples et amenant un
questionnement. Cette phase de contact va être réitérer dans les centres auprès des
enfants puisque 64 % des animateurs disent reproduire la même chose qu’en formation
dans leur structure. On amorce ici le passage de l’outil au projet.
aboutit à l’émergence des projets suite aux prémices de la première
phase. L’animateur va construire sa progression pédagogique en fonction de ses idées et
celles qui émergent des enfants. De là va naitre le projet Ecolo’gestes pour lequel il va
devoir faire des choix avec les enfants sur ce qui est faisable ou pas…, constituer des
groupes, trouver une organisation de travail …. Bref il est en démarche de projet et lors
des journées de formation notamment les moments consacrés aux échanges de
pratique, il trouvera des relais auprès de ses pairs.
• La phase contact
1
• La phase rebond
2