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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 1 ER AOÛT 2016 // LESECHOS.FR ISSN0153.4831 108 e ANNÉE NUMÉRO 22245 28 PAGES Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin 4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €. Grande-Bretagne 2£80. Grèce 3,20 €. Italie 3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse 4,80 FS. Tunisie 3,40 TND. Zone CFA 2.500 CFA. www.amplegest.com PAGE 11 les inventeurs de l’entreprise moderne l DIX JOURS QUI ONT CHANGÉ LA SCIENCE PAGE 10 l LA MÉTAMORPHOSE DES OBJETS PAGE 10 l LES AÉROPORTS DE LÉGENDE PAGE 21 nos séries d’été La panne de croissance va compliquer la rentrée du gouvernement CONJONCTURE Bercy est réservé sur l’hypothèse d’une croissance à 1,7 % en 2017. Simple trou d’air ou véritable panne de croissance ? C’est sur cette interrogation que le gouvernement s’apprête à prendre ses vacances, alors que l’Insee a annoncé vendredi une stagnation du PIB au deuxième trimestre. Cette mauvaise nouvelle com- plique l’équation de François Hollande pour la pré- paration du budget 2017. Lors de son allocution du 14-Juillet, le président avait posé comme condition à une baisse d’impôt une prévision de croissance à 1,7 % en 2017. Une perspective qui semble s’éloigner. « Le chiffre de l’Insee doit nous inciter à beaucoup de précautions pour l’an prochain », a affirmé le minis- tre des Finances, Michel Sapin. // PAGES 4, 5 ET L’ÉDITORIAL DE DOMINIQUE SEUX PAGE 8 L e prélèvement à la source sera mis en place en janvier 2018, quoi qu’il arrive. C’est le mes- sage qu’ont tenu à faire passer Michel Sapin, ministre des Finances, et Christian Eckert, secré- taire d’Etat au Budget, dans la presse ce week-end. Alors que le texte n’a toujours pas été transmis au Parlement, les locataires de Bercy ont tenu à rassu- rer sur le calendrier et sur leur volonté de mener au bout cette réforme. « Je ne vois pas qui remettrait en cause une disposition de cette nature, qui sera votée en fin d’année et entrera en vigueur au 1 er janvier 2018. Elle sera appliquée quelle que soit la majorité », a déclaré Michel Sapin au « Journal du dimanche ». Si l’exécutif s’y accroche malgré les nombreuses dif- ficultés techniques, c’est qu’il s’agit d’un engage- ment de campagne de François Hollande. Un gage donné à la majorité qui souhaitait aller plus loin en engageant la fusion de l’impôt sur le revenu pro- gressif et de la CSG. C’est aussi une réforme popu- laire, à droite comme à gauche. Mais le LR Eric Woerth assure qu’une « nouvelle majorité garde tou- jours sa liberté ». // PAGE 3 Pourquoi Hollande veut l’impôt à la source l Michel Sapin affirme sa volonté d’aller au bout de la réforme, qui doit s’appliquer en 2018. l La retenue à la source est un gage donné à la gauche, qui rêve à terme d’une fusion avec la CSG. l La droite ne s’estime pas liée par ce projet. Le nouveau bilan de santé des banques européennes BANQUE Fin du suspense pour la planète finance. L’Autorité bancaire européenne (EBA) a publié vendredi soir les résultats de ses tests de résistance. Si les grands groupes français traversent l’épreuve sans grands dommages, l’italien Monte dei Paschi di Siena échoue de façon spectaculaire. Les grands brûlés de la crise, en Irlande, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni restent encore fragiles. Pour l’EBA, les banques n’ont toujours pas obtenu leur « certificat de bonne santé ». // PAGES 22-23 ACCOR : NOUVELLE ÈRE AVEC LE DÉPART DE « M. DIGITAL » Le directeur général adjoint, Vivek Badrinath, quittera AccorHotels en octobre. Le PDG va repenser « l’organisation des fonctions ». // P. 18 L’EPR ANGLAIS SUSPENDU À LA DÉCISION DE LONDRES Alors que le conseil d’administra- tion d’EDF a donné son feu vert, le gouvernement anglais repousse sa décision à l’automne. // P. 15 ET « CRIBLE » P. 28 TURQUIE : LES PURGES GAGNENT LES ENTREPRISES Les dirigeants du conglomérat Boydak ont été arrêtés. De quoi effaroucher les investisseurs étrangers. // P. 7 L’AUTOMOBILE SOUFFRE DANS LES PAYS ÉMERGENTS Les constructeurs ont quasiment tous subi des pertes au Brésil et en Russie. Pour tenter de compen- ser, ils explorent de nouveaux marchés. // P. 16 L’ESSENTIEL Moteurs Diesel : la commission Royal ne blanchit pas les constructeurs FRAUDE Les systèmes antipollution de 86 modèles ont été testés Sur les 86 modèles étudiés, environ un tiers sont « en anomalie » vis-à-vis des seuils d’oxyde d’azote (NOx), d’après le rapport de la commission mise en place par Ségolène Royal qui n’exclut pas la possible utilisation de dispositifs illégaux. Renault affirme res- pecter la loi, mais nombre de ses véhicules affichent des émissions élevées et le cons- tructeur suscite des soupçons. Renault a déjà lancé un plan de remise à niveau pour les voitures les plus récentes. Par ailleurs, des tests en conditions réelles seront réali- sés dès cette année. // PAGE 17 Les véhicules Diesel représentent 62 % du parc roulant en France. Shutterstock Air France : pas de retour à la normale en vue // P. 13 et « Crible » P. 28 Christophe Ena/AP/SIPA Le réseau social Facebook plane à Wall Street Apple, Alphabet (Google), Microsoft ExxonMobil et Amazon : ce sont les derniers groupes au monde à avoir une capitalisation boursière supérieure à celle de Facebook. Fort d’excellents résultats trimestriels, le groupe de Mark Zuckerberg vient de doubler le Berkshire Hathaway de Warren Buffett. Et la lune de miel avec Wall Street pour- rait perdurer tant le groupe a déjà avancé de pions en prévision d’après- demain, de la réalité virtuelle à la vidéo et au live streaming, en passant par l’intelligence artificielle. // PAGE 19 INTERNET Le groupe pèse 356 milliards de dollars en Bourse. Vivendi menace Mediaset de se trouver un autre allié pour bâtir un « Netflix d’Europe du Sud » MÉDIAS Dans une interview aux « Echos », le président du directoire de Vivendi fait le point sur le conflit avec le groupe italien. Rien ne va plus entre Vivendi et Mediaset. Les deux groupes avaient pourtant uni leur des- tin, en avril dernier, lorsque le groupe de Vincent Bolloré avait annoncé qu’il rachetait la plate-forme de télévision payante Mediaset Premium. Mais le 26 juillet, la société fran- çaise a décidé de changer les termes de son alliance et de ne plus prendre 100 % de ce bou- quet payant. Ce qui a déclenché l’ire de Mediaset menaçant de poursuivre Vivendi au civil, voire au pénal. « La confiance est à zéro », a confié aux « Echos » Marco Giordani, le direc- teur financier du groupe italien. La clarification de Vivendi ne s’est pas fait attendre. « Les ponts ne sont pas coupés », juge Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, dans une interview aux « Echos ». Il défend son groupe d’avoir « instrumentalisé l’accord pour réaliser un objectif final qui serait la prise de contrôle de Mediaset ». Mais le projet de Vivendi de devenir un « Netflix d’Europe du Sud » est-il réaliste sans Mediaset ? « Ce n’est pas une condition sine qua non. Il y a d’autres acteurs en Italie », répond Arnaud de Puyfon- taine. La partie de poker menteur ne fait que commencer. // PAGE 20 « L’ÉDITO ÉCO » À 7H20 DU LUNDI AU JEUDI SUR

ÉCONOMIE // LUNDI 1ER AOÛ Pourquoi lesinventeurs … · 3,50€Luxembourg 3€.Maroc 25 DH. Suisse ... voire au pénal. « La confiance est àzéro »,aconfiéaux « Echos »Marco

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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 1ER AOÛT 2016 // LESECHOS.FR

ISSN0153.4831 108e ANNÉENUMÉRO 22245 28 PAGES

Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €.Grande-Bretagne 2£80. Grèce 3,20 €. Italie3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse4 ,80 FS . Tunis ie 3 ,40 TND. Zone CFA2.500 CFA.

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les inventeursde l’entreprise

moderne

l DIX JOURS QUI ONTCHANGÉ LA SCIENCE PAGE 10

l LA MÉTAMORPHOSEDES OBJETS PAGE 10

l LES AÉROPORTSDE LÉGENDE PAGE 21

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d’été

LapannedecroissancevacompliquerlarentréedugouvernementCONJONCTURE Bercy estréservé sur l’hypothèse d’unecroissance à 1,7 % en 2017.

Simple trou d’air ou véritable panne de croissance ?C’est sur cette interrogation que le gouvernements’apprête à prendre ses vacances, alors que l’Insee aannoncé vendredi une stagnation du PIB audeuxième trimestre. Cette mauvaise nouvelle com-plique l’équation de François Hollande pour la pré-paration du budget 2017. Lors de son allocution du14-Juillet,leprésidentavaitposécommeconditionàune baisse d’impôt une prévision de croissance à1,7 %en2017.Uneperspectivequisembles’éloigner.« Le chiffre de l’Insee doit nous inciter à beaucoup deprécautions pour l’an prochain », a affirmé le minis-tre des Finances, Michel Sapin. // PAGES 4, 5ET L’ÉDITORIAL DE DOMINIQUE SEUX PAGE 8

L e prélèvement à la source sera mis en placeen janvier 2018, quoi qu’il arrive. C’est le mes-sage qu’ont tenu à faire passer Michel Sapin,

ministre des Finances, et Christian Eckert, secré-taire d’Etat au Budget, dans la presse ce week-end.Alors que le texte n’a toujours pas été transmis auParlement, les locataires de Bercy ont tenu à rassu-rer sur le calendrier et sur leur volonté de mener aubout cette réforme. « Je ne vois pas qui remettrait encauseunedispositiondecettenature,quiseravotéeenfin d’année et entrera en vigueur au 1er janvier 2018.

Elle sera appliquée quelle que soit la majorité », adéclaré Michel Sapin au « Journal du dimanche ».Si l’exécutifs’yaccrochemalgré lesnombreusesdif-ficultés techniques, c’est qu’il s’agit d’un engage-ment de campagne de François Hollande. Un gagedonné à la majorité qui souhaitait aller plus loin enengageant la fusion de l’impôt sur le revenu pro-gressif et de la CSG. C’est aussi une réforme popu-laire, à droite comme à gauche. Mais le LR EricWoerth assure qu’une « nouvelle majorité garde tou-jours sa liberté ». // PAGE 3

PourquoiHollandeveutl’impôtà lasourcel Michel Sapin affirme sa volonté d’aller au boutde la réforme, qui doit s’appliquer en 2018.l La retenue à la source est un gage donné à lagauche, qui rêve à terme d’une fusion avec la CSG.l La droite ne s’estime pas liée par ce projet.

Lenouveaubilandesantédesbanqueseuropéennes

BANQUE Fin du suspense pour la planète finance. L’Autorité bancaireeuropéenne (EBA) a publié vendredi soir les résultats de ses tests derésistance. Si les grands groupes français traversent l’épreuve sansgrands dommages, l’italien Monte dei Paschi di Siena échoue de façonspectaculaire. Les grands brûlés de la crise, en Irlande, aux Pays-Bas etau Royaume-Uni restent encore fragiles. Pour l’EBA, les banques n’onttoujours pas obtenu leur « certificat de bonne santé ». // PAGES 22-23

ACCOR : NOUVELLE ÈRE AVECLE DÉPART DE « M. DIGITAL »Le directeur général adjoint, VivekBadrinath, quittera AccorHotelsen octobre. Le PDG va repenser« l’organisation des fonctions ».// P. 18

L’EPR ANGLAIS SUSPENDUÀ LA DÉCISION DE LONDRESAlors que le conseil d’administra-tion d’EDF a donné son feu vert, legouvernement anglais repoussesa décision à l’automne. // P. 15ET « CRIBLE » P. 28

TURQUIE : LES PURGESGAGNENT LES ENTREPRISESLes dirigeants du conglomératBoydak ont été arrêtés. De quoieffaroucher les investisseursétrangers. // P. 7

L’AUTOMOBILE SOUFFREDANS LES PAYS ÉMERGENTSLes constructeurs ont quasimenttous subi des pertes au Brésil et enRussie. Pour tenter de compen-ser, ils explorent de nouveauxmarchés. // P. 16

L’ESSENTIEL

MoteursDiesel : lacommissionRoyalneblanchitpaslesconstructeursFRAUDE Les systèmesantipollution de86 modèles ont été testés

Sur les 86 modèles étudiés, environ un tierssont « en anomalie » vis-à-vis des seuilsd’oxyde d’azote (NOx), d’après le rapport dela commission mise en place par SégolèneRoyal qui n’exclut pas la possible utilisationde dispositifs illégaux. Renault affirme res-pecter la loi, mais nombre de ses véhiculesaffichent des émissions élevées et le cons-tructeur suscite des soupçons. Renault adéjà lancé un plan de remise à niveau pourles voitures les plus récentes. Par ailleurs,des tests en conditions réelles seront réali-sés dès cette année. // PAGE 17

Les véhicules Diesel représentent 62 %du parc roulant en France. Shutterstock

Air France :pas de retourà la normaleen vue// P. 13 et « Crible » P. 28Ch

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Apple, Alphabet (Google), MicrosoftExxonMobil et Amazon : ce sont lesderniers groupes au monde à avoir unecapitalisation boursière supérieure àcelle de Facebook. Fort d’excellentsrésultats trimestriels, le groupe deMark Zuckerberg vient de doubler leBerkshireHathawaydeWarrenBuffett.Et la lune de miel avec Wall Street pour-rait perdurer tant le groupe a déjàavancé de pions en prévision d’après-demain, de la réalité virtuelle à la vidéoet au live streaming, en passant parl’intelligence artificielle. // PAGE 19

INTERNET Le groupepèse 356 milliards dedollars en Bourse.

VivendimenaceMediasetdesetrouverunautrealliépourbâtirun« Netflixd’EuropeduSud »MÉDIAS Dans une interview aux « Echos »,le président du directoire de Vivendi fait le pointsur le conflit avec le groupe italien.

RiennevaplusentreVivendietMediaset.Lesdeuxgroupesavaientpourtantunileurdes-tin, en avril dernier, lorsque le groupe de Vincent Bolloré avait annoncé qu’il rachetait laplate-forme de télévision payante Mediaset Premium. Mais le 26 juillet, la société fran-çaiseadécidédechangerlestermesdesonallianceetdeneplusprendre100 %decebou-quetpayant.Cequiadéclenché l’iredeMediasetmenaçantdepoursuivreVivendiaucivil,voire au pénal. « La confiance est à zéro », a confié aux « Echos » Marco Giordani, le direc-teur financier du groupe italien. La clarification de Vivendi ne s’est pas fait attendre. « Lespontsnesontpascoupés »,jugeArnauddePuyfontaine,présidentdudirectoiredeVivendi,dans une interview aux « Echos ». Il défend son groupe d’avoir « instrumentalisé l’accordpour réaliser un objectif final qui serait la prise de contrôle de Mediaset ». Mais le projet deVivendi de devenir un « Netflix d’Europe du Sud » est-il réaliste sans Mediaset ? « Ce n’estpasuneconditionsinequanon.Ilyad’autresacteursenItalie », répondArnauddePuyfon-taine. La partie de poker menteur ne fait que commencer. // PAGE 20

« L’ÉDITO ÉCO »À 7H20DU LUNDI AU JEUDI

SUR

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02 // Lundi 1er août 2016Les Echos

FRANCE01/07l Les six derniers critères associésau compte pénibilité s’appliquentet s’ajoutent aux quatre autresexistant depuis janvier 2015.

02/07l Décès à l’âge de 85 ans deMichelRocard, Premier ministre de Fran-çois Mitterrand de mai 1988 àmai 1991, auquel on doit notam-ment leRMIet laCSG.

05/07l Bercyrenonceàfairelatotalitédeson plan de 50 milliards d’écono-miespromisàBruxelles.Lesdépen-ses nouvelles ne seront compen-sées que « pour partie » par leséconomies.l L’écologiste Nicolas Hulotrenonce à être candidat à l’électionprésidentielle de 2017.

10/07l LePortugal remporte l’Euro2016enbattant la France 1 à0.

12/07l EmmanuelMacrontientsonpre-mier grandmeeting à laMutualité.

14/07

l 84 personnes sont tuées par uncamion sur la promenade desAnglaisàNiceenpleinecélébrationdu 14-Juillet. L’attentat est revendi-quépar l’Etat islamique.

20/07l Adoption définitive du projet deloi sur la biodiversité.

21/07l Plus de cinqmois après avoir étédévoilé, le projet de loi El Khomriremaniant le Code du travail estdéfinitivement adopté.l Suite à l’attentat de Nice, l’étatd’urgence est prolongé jusqu’à finjanvier 2017.

24/07l Le Britannique ChristopherFroome remporte son troisièmeTourdeFrance.

26/07l Nouvel acte barbarede l’EI.Deuxdjihadistes assassinent un prêtredans son église à Saint-Etienne-du-Rouvray, près deRouen.

27/07l Lors d’une dernière séance denégociationsurleprojetdeconven-tionmédicale,l’Assurance-maladieaccepte une revalorisation de laconsultation desmédecins généra-listes de 23 à 25 euros en une seulefois au 1ermai 2017.

MONDE01/07l Une semaine après le référen-dum sur le Brexit, la Slovaquieprend la présidence de l’Unioneuropéennepour sixmois.

03/07l Plusde250mortset200blessésàBagdad dans un attentat au véhi-cule piégé, revendiquépar l’EI.

04/07l Nigel Farage annonce sa démis-

siondelatêtedupartieurophobeetanti-immigrationUkip.l Christine Lagarde débute sonsecondmandat à la tête duFMI.

12/07l L’Europe annonce le lancementdes procédures à l’encontre del’Espagne et du Portugal, pour ladérive de leurs finances publiques.Elle y renonce le 27.

13/07l Theresa May succède à DavidCameron en tant que Premierminis t re du Royaume -Uni .Bor i s Johnson , che f de f i l edes « brexiters » est nommé auxaffairesétrangères.

15/07

l Une tentative avortée de coupd’Etat en Turquie fait plus de290morts.

19/07l En Allemagne, l’attaque com-miseàl’armeblanchedansuntrainpar un demandeur d’asile afghande 17 ans est revendiquéepar l’E.I.l Donald Trump devient le candi-dat officiel duParti républicain.

21/07l L’état d’urgence est instauré enTurquie sur fond de purges(55.000 fonctionnaires suspenduset 9.000emprisonnés).

24/07l UnattentatàlabombeàAnsbach(Bavière) parundemandeurd’asilesyrien fait 15 blessés. L’attaque estrevendiquéepar l’E.I.

26/07l Hillary Clinton, devient la pre-mière femme investie par le partidémocrate comme candidate à laMaison-Blanche.

27/07

l Le Français Michel Barnier estdésignénégociateur de la Commis-sion européennepour leBrexit.

INDUSTRIE&SERVICES01/07l AirbusSafranLaunchersest juri-diquement constitué. La filialed’Airbus et Safran a pour missionde concevoir et de construireAriane6.l Au nom de la lutte contre lapollutiondel’air,lesvoituresimma-triculées avant le 1er janvier 1997sont interdites de circulation ensemainedansParis.l L’interdictiondes sacs de caisse àusageuniqueentreenvigueur.Tousles commerces sont concernés.

04/07l Le nouveau PDG d’Air France-

KLM, Jean-Marc Janaillac, prendses fonctions. Il succède à Alexan-drede Juniac.l Le groupe français Pierre &Vacances et le conglomérat chinoisHNA officialisent la co-entreprisequi va développer en Chine desconcepts inspirés desCenterParcs.

05/07l Les actionnaires d’Alstom votentcontre la rémunération de l’ancienPDGPatrickKron.

07/07l Danonemet11,3milliardsd’eurospour s’offrir l’américain White-WaveFoods,numéro1desproduitslaitiers bio aux Etats-Unis. C’est laplusgrosseopérationréaliséeparlegroupe depuis 2007 et le rachat dunéerlandaisNumico.

08/07l PSAsigneaveccinqsyndicatsson« pacte social » baptisé « NouvelElanpour la croissance ».

13/07l La maison mère de Conforama,Steinhoff, acquiert la totalité desmagasinsbritanniquesPoundland.l AuchanetSystèmeUrenoncentàformer le premier distributeurfrançais.

14/07

l Bayerrelèvesonoffresurl’améri-cain Monsanto à 125 dollarsl’action, soit 3 dollars supplémen-taires.

18/07l L’Autorité de la concurrenceautoriselaFNACàracheterDarty,àcondition de céder six magasinsdont 5Darty en régionparisienne.l La Commission européenneannonce un nouveau plan de500millions d’euros pour venir enaideauxagriculteurs,etnotammentauxproducteurs laitiers, confrontésà la faiblessedesprixagricoles.l L’américain Zimmer Biometrachète le fabricant français derobots chirurgicauxMedtech.

19/07l La Commission européenneinflige une amende record de2,93 milliards d’euros à des cons-tructeurs européens de camionspouravoirparticipéàuncartelpen-dant quatorze ans.l Trois Etats américains déposentune plainte soupçonnant MatthiasMüller, le patron de Volkswagen,d ’avoir été au courant de lafraudeauxnormesdepollutiondès2006.

22/07l L’Oréal accélère aux Etats-Unisen s’offrant la pépite IT Cosmeticspour 1,2milliarddedollars encash.

24/07l Le CIO renonce à exclure la Rus-sie – accusée de « dopage d’Etat » –des prochains Jeux de Rio et laisseaux fédérations sportives interna-tionales le soin de trancher sur lesort des athlètes russes.

25/07l Le distributeur Vivarte est placésous mandat ad hoc pour renégo-cier sa dette, deux ans après unabandonmassif de créances.l LVMH cède lamarque de prêt-à-porter Donna Karan à l’américainG-III Apparel pour 600 millionsd’euros.

26/07l L’avion Solar Impulse 2, pilotépar Bertrand Piccard, boucle untour du monde historique avecl’énergie solaire comme uniquecarburant.

27/07l Débutd’unesemainedegrèvedespersonnels navigants commer-ciauxàAir France.

28/07l Le conseil d’administrationd’EDF donne son feu vert au projetcontroversé d’investissement surl’EPR d’Hinkley Point, en Angle-terre.Maislegouvernementbritan-nique décide de se donner le tempsd ’ é tud i e r l e p ro j e t j u squ ’ àl’automne (lire page 15). L’électri-cien approuve en outre la cessionde 49,9 % de RTE à la Caisse desDépôts.l L’Etat choisit le consortiumAtlantia-EDF Invest pour repren-dre saparticipationdans l’aéroportde Nice, et Vinci Airport-Caissedes Dépôts-Predica pour cellede Lyon, pour un montant totalde 1,7milliardd’euros (lirepage 14).

HIGH-TECH&MÉDIAS05/07l Iliad, la maison mère de Free,s’implante en Italie pour devenir lequatrièmeopérateurmobile.

07/07l L’éditeur d’antivirus Avastreprend son concurrent néerlan-dais AVG Technologies pour1,3milliarddedollars.l SortiedujeuPokémonGodeNin-tendo, qui devient un phénomèneenquelques jours.

14/07l Deux nouveaux actes d’accusa-tion contre Google, pour abus deposition dominante dans la publi-cité en ligne.

18/07

l SoftBank s’offre ARMHoldingspour 29milliardsd’euros.

21/07l Accusé deharcèlement sexuel, lePDG de Fox News, Roger Ailes,démissionne.

25/07l Yahoo ! vend ses activités histori-ques à Verizon, pour 4,8 milliardsdedollars.l En difficulté, Ericsson se séparede son directeur général, HansVestberg.

26/07l SFR annonce vouloir supprimerun tiers de ses effectifs.l L’alliance entre Vivendi etMediaset pour lancer un Net-flix d’Europe du Sud, vire au brasde fer.

FINANCE&MARCHÉS05/07l Cofaces’effondreenBourseaprèsun avertissement sur résultatannoncé le 4 juillet. Le titre del’assureur-crédit français s’écroulede 29,74%.l Trois fonds immobiliers britan-niques suspendent leurs transac-tions. La crainte d’une crise faitplonger laBoursedeLondres.

07/07l La France emprunte au taux leplus bas de son histoire, 0,16 % à10ans.

09/07l Manuel Barroso, ancien prési-dent de la Commission euro-péenne, crée la polémique endeve-nant président non exécutif deGoldmanSachs.

11/07l Les incertitudes liées au Brexitmettent un terme au projet defusion des activités de gestiond’actifs d’UniCredit (Pioneer) et deSantanderAM.l L’indice S&P500bat son recordhistorique du 21mai 2015 en termi-nant à 2.137points.

12/07

l Jean-PierreMustier prend la têted’UniCreditetaccélèresarestructu-rat ion . Le sort des banquesitaliennes dont les bilans sontgorgés de crédits douteux, est aucœur des négociations du conseilEcofin.

13/07l L’Allemagne émet pour la pre-mière foisde ladette à 10ansà tauxnégatif.

14/07l JPMorgan ouvre le bal des résul-tats des banques américaines quitirent leur épingle du jeu grâce aurebond des activités de tradingpost-Brexit et aux réductions decoûts.

19/07l La Banque de France déroge à larègle de calcul du taux du Livret Aen le maintenant à 0,75 % au1er août. Une réforme de cetteformule es t annoncée e t larémunération du PEL est ramenéeà 1 %.

20/07l Unhaut cadredeHSBCest arrêtéà New York pour des soupçons defraude sur lemarchédes changes.

21/07l Perquisition du siège d’EDF parl’Autorité des marchés financiers(AMF) qui s’interroge sur lesinformations financières com-muniquéesaumarchédepuis2013.

27/07l DeutscheBankpublieunrésultatnet en chute libre à 20 millionsd’euros.

28/07l BNP Paribas, BPCE, CréditMutuel-CIC et La Banque Postalepublient des résultats qui mar-quent le pas sous la pression destauxbas.

29/07l La BCE publie les résultats destests de résistance des banqueseuropéennes. Monte dei Paschi,Allied Irish Bank, Raiffeisen, BankofIrelandetBancoPopularenregis-trentlesplusmauvaisrésultats(lirepages 22-23).

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un des objectifs de la réforme.Des mesures d’économies sontprévues en contrepartie de cesnouvelles règles qui risquentd’augmenter le nombre d’allo-cataires alors que le régime desintermittents est déjà en déficitchronique, avec des pertes del’ordred’unmilliardd’eurosparan. Le salaire de référence, surlequel est basé le montant del’allocation-chômage, seradésormais calculé sur 12 mois,ce qui réduira les sommes ver-sées. Le plafond des allocationsest rabaissé à 3.797 euros parmois et, surtout, une franchiseest créée sur les congés payés.Les employeurs sont aussi misà contribution avec une haussedecotisationde1pointetlasup-pression de certains abatte-ments.

Le comité d’experts désignépour évaluer l ’ impact del’accord a conclu fin mai qu’ildevrait permettre d’économi-ser de 84 à 93 millions d’eurospar an. Mais l’Unédic juge cetotal surévalué en raisond’éventuels effets de comporte-ment induits : avec un passagede10à 12mois, les intermittentsatteignant les 507 heures pour-raient être tentés de lever lepied. En tout état de cause, c’estmoins que les 185 millionsd’économies qu’exigeaient lesgestionnaires de l’Unédic,Medef et CFDT en tête.

Pour faire passer la pilule, legouvernement a dû s’engager àpérenniser un fonds de soutienà l’emploi des intermittents dequelque90millionsd’eurosparanvisantàsoulagerlesfinancesde l’Unédic. Une solution ban-cale mais qui a constitué le prixde la paix sociale pour une gau-che pétrifiée à l’idée de sebrouiller encore plus avec laculture à moins d’un an del’élection présidentielle. — D. P.

C’est la seule réforme ressortiede la négociation sur l’assuran-ce-chômage du printemps. Siles partenaires sociaux, auniveau interprofessionnel, ontéchoué à trouver un accord surle régime général, une refontedesrèglesspécifiquesauxinter-mittents a été actée dès la finavril par les syndicats et lepatronat du spectacle. Les nou-velles règles, précisées par undécret du 13 juillet et une circu-laire Unédic du 21 juillet,entrent en vigueur ce lundi1eraoût. Elles s’appliqueront auxartistes et techniciens dont lafin de contrat intervient à partirde ce jour.

Le principal changementréside dans un assouplisse-ment des règles d’accès àl’indemnisation : les intermit-tentsaurontdouzemois(etnonplus dix ou dix et demi selon lesmétiers) pour effectuer les507 heures de travail nécessai-res. L’indemnisation devientpossible jusqu’à ladateanniver-saire, alorsqu’elleétait limitéeà243 jours. Si l’intermittent aretravaillé 507 heures ou plusavant cette date, il peut deman-der une réadmission anticipée.E s t a u s s i i n t r o d u i t e u n e« clause de rattrapage » : unallocataire ne cumulant pas507 heures en un an mais encomptant au moins 338 dansles douze derniers mois et aumoins 2.535 heures dans les dixdernières années bénéficied’une rallonge de droits de sixmois. Elle constitue alors, pré-cise l’Unédic, une « avance » surses futurs droits, le temps qu’ilatteigne les fameuses 507 heu-res. Cette mesure est destinée àlisser les creux de parcoursd’intermittents bien établis.Mais elle ne va pas dans le sensde la simplification, pourtant

EMPLOI

L’accès à l’assuran-ce-chômage leurest élargi à partirdu 1er août.

Les allocationsmensuelles sontplafonnéesà 3.800 euros.

Intermittents :laréformeentreenvigueur

Le gouvernement s’est engagé à pérenniser un fondsde soutien à l’emploi des intermittents de quelque90 millions d’euros par an. Photo Marta Nascimento/RÉA

La réforme doitdégager 80 millionsd’euros d’économiespar an.

Le régime est déjàen déficit chroniquede 1 milliard par an.

Terrorisme :SarkozyetJuppémarquentleursdifférences

La campagne pour la primaire àdroiteneseraofficiellementouvertequ’à la rentrée, mais la bataille entreles favoris de ce scrutin ne connaîtpas de pause estivale. Les attentatsde Nice et de Saint-Etienne-du-Rou-vray sont notamment l’occasionpour les deux favoris du scrutin dese mesurer sur le terrain très sensi-bledelaluttecontreleterrorisme.Sileurs propositions sont souvent trèsproches, Alain Juppé et NicolasSarkozy divergent sur la manièred’aborder cette question.

Lutte contre la radicalisation,encadrementdesimams,fermeturedes mosquées salafistes, augmenta-tion des effectifs de police et de gen-darmerie, réforme des services derenseignement : voilà les mesures

qui reviennent dans les program-mes des deux candidats. Ils s’accor-dent même sur le retour de la dou-b l e p e i n e . U n e p r o c é d u r epermettant d’expulser un étrangercondamné en France qui avait étéallégée en 2003 par Nicolas Sarkozylui-même, alors ministre de l’Inté-rieur.

« Sang-froid » et « fermeté »La principale différence entre lesdeux hommes se trouve dans leurfaçon d’aborder cette problémati-que. Quelques heures seulementaprèsl’attentatdeSaint-Etienne-du-Rouvray, Nicolas Sarkozy passait àl’offensive,s’attaquantaux« argutiesjuridiques » qui entravent selon luila lutte contre le terrorisme dansune allocution devant la presse.Danslafoulée,ilaccordaituneinter-view fleuve au « Monde ». Le prési-dent des Républicains y proposaitdes mesures fermes, notamment leplacement en détention ou l’assi-gnation à résidence des individusfichés par le renseignement. Unemesure mettant à mal la présomp-tion d’innocence qui n’est pas per-mise par la législation actuelle. Cespropos ont d’ailleurs fait réagir lagauche, qui accuse Nicolas Sarkozydevouloircréerun« Guantanamoàla française » et de fouler aux pieds

le respect de l’Etat de droit. AlainJuppé n’entend pas laisser le terrainde la sécurité à son principal adver-saire dans la course à la primaire,toutensedéfendantdevouloirpourautant « entrer dans une suren-chère » sécuritaire.

EnvisiteofficielleenNouvelle-Ca-lédonie et en Polynésie française aumomentdel’attentatdeSaint-Etien-ne-du-Rouvray, le maire de Bor-deaux s’était retrouvé bien loin dudébat sur la lutte contre le terro-rismequiagitelapolitiquefrançaisedepuis. De retour vendredi enmétropole,ilarectifiéletirquelquesheures à peine après être sorti de

l’avion. Prônant le « sang-froid et lafermeté », il a immédiatement mar-qué sa différence avec NicolasSarkozy : « L’Etat de droit est fonda-mental,cen’estpasuneargutiejuridi-que », a-t-il déclaré. S’il souhaitemettre en place une législation plusfermeetplusefficacecontreleterro-risme, notamment avec l’instaura-tion d’un « délit de séjour » pour lesindividus s’étant rendu ou ayanttentédeserendreenSyrie,pasques-tion pour l’ancien Premier ministred’outrepasser la législation actuelle.« Je refuse de choisir entre l’Etat dedroit et la protection des Français »,affirme-t-il. — A.R.

POLITIQUE

Le maire de Bordeauxa présenté vendredises propositionspour combattrele djihadisme.

Elles divergent plussur la forme que sur lefond de celles avancéespar l’ex-président.

Ingrid Feuerstein@In_Feuerstein

Le prélèvement à la source sera misen place en janvier 2018, quoi qu’ilarrive.C’estlemessagequ’onttenuàfaire passer Michel Sapin, ministredes Finances, et Christian Eckert,secrétaire d’Etat au Budget, dans lapresse ce week-end. Alors que letexte n’a toujours pas été transmisau Parlement, les locataires deBercy ont tenu à rassurer sur lecalendrier et sur leur volonté demenerauboutcetteréforme.« Jenevois pas qui remettrait en cause unedisposition de cette nature, qui seravotée en fin d’année et entrera envigueur au 1er janvier 2018. Elle seraappliquée quelle que soit la majo-rité », a déclaré Michel Sapin au« Journal du dimanche ».

Un écho aux propos de plusieursténors de la droite, qui ont affirméne pas vouloir mettre en œuvrecette réforme en cas de change-ment de majorité en 2017. « MichelSapin a tort, une nouvelle majoritégarde toujours sa liberté », a réagiEric Woerth (LR), ancien ministredu Budget, dans un « tweet » publiédimanche. L’opposition défend plu-tôt le principe d’une mensualisa-tion obligatoire, dont le prélève-ment serait contemporain desrevenus.Etcepouréviterdeconfierla collecte de l’impôt à l’employeur,ce qui non seulement alourdit lacharge des entreprises, mais poseun certain nombre de questions deconfidentialité.

Le Conseil d’Etat a d’ailleurs sou-levé ce point dans son avis rendu lemois dernier. Bercy a donc dû pré-voir des garde-fous pour préserver

la vie privée des contribuables. Lepremier repose sur la possibilité derefuser que l’administration fiscaletransmette le taux d’imposition àl’employeur. Dans ce cas, c’est untaux « neutre » – correspondant aubarème d’un célibataire sansenfant – qui s’appliquera. Ce quipeut, dans certains cas, conduire àdes prélèvements plus élevés qu’enchoisissant la transmission du tauxà l’employeur. Si les prélèvementssont moins élevés (par exemple,dans le cas d’un contribuable tou-chant de gros revenus du patri-moine), lefoyerdevraalorsréglerladifférence directement auprès du

Trésor public. Autre garantie : lescouples ayant des écarts de revenusimportants pourront choisir untaux individualisé. « Seuls 10 % desfoyers connaissent soit de fortes dis-parités de revenus entre leurs mem-bres, soit différents types de reve-nus », a relativisé Michel Sapin.

Bercy insiste sur le fait que lescontribuables gagneront en termesde trésorerie, à la fois par rapport àla mensualisation et au paiementau tiers.

Pratiqué par presque tous lespays développés, le prélèvement àla source constituerait la dernièreréforme de ce quinquennat. Lesarticles devraient être transmis auParlement à la rentrée, puis votés àl’automnedanslecadreduprojetdeloi de finances 2017. C’est la pre-mière fois qu’une tentative de met-tre en place le prélèvement à lasource va aussi loin, alors que plu-sieurs projets ont été abandonnéspar le passé.

Si l’exécutif s’y accroche malgréles nombreuses difficultés techni-ques, c’est qu’il s’agit un engage-ment de campagne de FrançoisHollande. Un gage donné à la majo-rité qui souhaitait aller plus loin enengageantlafusiondel’impôtsurlerevenu et delaCSG.Le chef de l’Etata dû reculer sur ce projet, qui auraitencore pénalisé les plus aisés, déjàfortement mis à contribution endébut de quinquennat. C’est aussiune réforme populaire, chez lesélecteurs de droite comme de gau-che, moins clivante que d’autrestextes comme la loi El Khomri.SelonunsondageOdoxapour« LesEchos » réalisé en juin, les deuxtiers des Français y sont favorables.

FISCALITÉ

Michel Sapin confirmel’arrivée du prélève-ment à la source pour2018, « quelle que soitla majorité ».

« Une nouvelle majo-rité garde toujours saliberté », lui a réponduEric Woerth, l’ex-mi-nistre du Budget.

Impôtà lasource :Sapinveutallerauboutdelaréforme

Bercy insiste sur le faitque les contribuablesgagneront en termesde trésorerie, à la foispar rapport àla mensualisation etau paiement au tiers.

« Je ne vois pas qui remettrait en cause une disposition de cette nature, qui sera votée en fin d’annéeet entrera en vigueur au 1er janvier 2018 », a déclaré Michel Sapin. Photo Sipa

Des gagnantset des perdantsMême si c’est uniquementun changement des moda-lités de la collecte, etpas du calcul de l’impôt,le prélèvement à la sourcefera des gagnants etdes perdants. Comme lesrevenus de 2017, année detransition, ne seront pasimposés, seront gagnantsles contribuables subis-sant une baisse de revenusdébut 2018 (retraités, chô-meurs) ou ceux ayant per-çu une prime élevée en2017. Bercy prévoit néan-moins de mesures anti-abus pour les revenus ex-ceptionnels. Lors d’undécès, les descendantsn’auront plus à acquitterl’impôt l’année suivante.Les perdants seront ceuxayant connu une périoded’inactivité en 2017 (chô-mage, congé parental) etqui reprennent un travailen 2018, puisqu’ils paie-ront directement leur im-pôt sur leurs revenusd’activité. De même pourles jeunes entrant dansla vie active en 2018.

Les Echos Lundi 1er août 2016 // 03

FRANCE

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04 // FRANCE Lundi 1er août 2016Les Echos

AVISD’INTENTIONDECONCLURE

91 VILLE DERIS-ORANGIS

AMÉNAGEMENTET EXPLOITATION

D’UNE NOUVELLE CRÈCHEAvis d’intention de conclure de délégation deservice public – Avenant n°1SECTION I : AUTORITÉ DÉLÉGANTE ETADRESSE :I.1) Nom et adresse : Ville de Ris-Oran-gis, place du Général de Gaulle, à l’attentionde M. le maire de la commune de Ris-Oran-gis, 91130 Ris Orangis. Tél. (+33) 1-69-02-52-52. E-mail : [email protected]. fax : (+33) 1-68-02-52-54. Contact :m. le maire de la commune de Ris-Orangis.Adresse générale de l’autorité délégante :https://www.achat-national.com. Adressedu profil d’acheteur : https://www.achat-na-tional.com.I.2) Nature de l’autorité délégante : Com-mune.SECTION II : OBJET DE LA DÉLÉGATIONDE SERVICE PUBLICII.1) Intitulé de la délégation de servicepublic : aménagement et exploitation d’unenouvelle crèche angle rue de Fromont / ruede Seine à Ris-Orangis (91130).II.2) Texte en application duquel la conven-tion est conclue : article L. 1411-2 du CGCTapplicable pour motif d’intérêt général.II.3) Objet de la délégation : avenant n°1 àla DSP relative à l’aménagement et l’exploi-tation d’une nouvelle crèche rue de Seine àRis-Orangis (91130).Mots descripteurs : Délégation de servicepublic. Domaine de la délégation : Autre :Petite enfance, crèche. Durée de la déléga-tion : 5 ans et 11 mois. Autres précisions :La convention prendra effet le 29 août 2016.Modification de la durée et de la date de prised’effet de la délégation. Début au 29 août2016 en lieu et place du 1er septembre 2016.Prolongation de la convention de 5 mois pourune date de fin fixée au 31 juillet 2022. Autori-sation de la substitution par la société dédiéeLA MAISON BLEUE Ris-Orangis. Modifica-tion de la compensation en conséquence.

Lieu principal d’exécution de la délégation :crèche Menthe et Grenadine - 43 Rue deSeine, 91130 Ris-Orangis.II.4) Informations sur le montant prévi-sionnel total de la convention : Montant :1 005 416 euros.II.5) Classification CPV (vocabulaire com-mun pour les marchés publics) : 85312110.SECTION III : PROCÉDUREIII.1) Numéro de référence attribué au dos-sier par l’autorité : 2014-38 AV1.III.2) Publication(s) antérieure(s) concer-nant la même convention : Avis de déléga-tion de service public auquel se réfère la pré-sente publication au BOAMP : Annonce n°41BOAMP 3 B du 04/01/2013.Avis rectificatif de délégation de service pu-blic auquel se réfère la présente publicationau BOAMP : Annonce n°93 BOAMP 24 B du02/02/2013.III.3) Critères d’attribution : Les critères ontété précisés dans le RC.SECTION IV : ATTRIBUTION DEDÉLÉGATION DE SERVICE PUBLICIV.1) Date de la décision d’attribution dela convention par l’autorité délégante :18 août 2016.IV.2) Nom et adresse de l’opérateur écono-mique en faveur duquel une décision d’at-tribution de la délégation de service publica été prise : La maison bleue SAS, 31 rued’Aguesseau, F-92100 Boulogne Billancourt.SECTION V : RENSEIGNEMENTSCOMPLÉMENTAIRESV.1) La convention s’inscrit dans un projetou un programme financé par des fondscommunautaires : non.V.3) Procédures de recours : V.3.1) Ins-tance chargée des procédures de recours :Tribunal administratif de Versailles, 56 ave-nue de Saint Cloud, 78011 Versailles Ce-dex. E-mail : [email protected]. Tél. 01-39-20-54-00. Fax : 01-39-20-54-87. URL : http://www.ta-versailles.juradm.fr.V.3.2) Introduction des recours : Référé pré-contractuel : L. 551-1 et L. 551-5 du code dejustice administrative : 1. La juridiction peutêtre saisie tant que la convention n’est passignée. 2. La convention ne peut être signéeavant un délai d’au moins 11 jours suivant lapublication du présent avis. Par exemple, si lapublication a été faite le 1er février, la conven-tion ne peut être signée avant le 11 février à24 heures (art. 1er-1 du décret n°93-471 du24 mars 1993 portant application de l’article38 de la loi no 93-122 du 29 janvier 1993 relatifà la publicité des délégations de service pu-blic ; art. R. 1411-2-1 du code général des col-lectivités territoriales) ; Référé contractuel :L. 551-15 et R. 551-7 du code de justice admi-nistrative : Le référé contractuel ne peut pasêtre exercé si l’autorité délégante a respectéle délai de 11 jours précité. En outre, si le jugedu référé précontractuel a été saisi, le référécontractuel ne peut être exercé si l’autoritédélégante n’a pas signé la convention avantla décision du juge précontractuel et s’estconformée à cette décision.aDate d’envoi de l’avis à l’organisme depublication : 18/07/2016

TRAVAUX

78VILLE DESAINT GERMAINDE LA GRANGE

RÉFECTION DE VOIRIENom et adresse officiels de l’organisme ache-teur : Mairie de Saint Germain de la GrangeCorrespondant : Monsieur BertrandHAUET - Maire, 1 rue de la Mairie - BP 2678640 Saint-Germain de la Grange. tél. :0134910210, télécopieur : 0134892626,Courriel : [email protected],Objet du marché : travaux de réfection devoirie rue Racine, rue Corneille et rue Molière.Tranche ferme : réfection de voirie RueRacine et Rue CorneilleTranche optionnelle : réfection de voirie RueMolière et réalisée éventuellement en 2017(hors période estivale).Nature et étendue (travaux) : les travauxpréparatoires et les démolitions ; la déposesoignée des bordures en vu de leur réutilisa-tion ; le rabotage de la chaussée ; la fourni-ture et mise en oeuvre de béton désactivé surles trottoirs ; la fourniture et la mise en oeuvrede BBSG 0/10 en reprofilage et en couche deroulement ; la signalisation horizontale etverticale ; la mise en oeuvre de terre végétaledans les espaces verts ; l’engazonnement.Des variantes seront-elles prises encompte : oui.Durée du marché ou délai d’exécu-tion : 42 jours à compter de la notification dumarché.Date prévisionnelle de commencement destravaux : 05 septembre 2016Cautionnement et garanties exigés : rete-nue de garantie de 5% qui peut être rempla-cée par une garantie à 1ère demande ou parune caution personnelle et solidaire.Modalités essentielles de financement etde paiement et/ou références aux textesqui les réglementent : Cf RCForme juridique : entrepreneur unique ougroupement solidaire.Conditions de participation :Critères de sélection des candidatures : lescandidatures qui ne sont pas recevables enapplication des articles 43, 44 et 52 du codedes marchés publics, qui ne sont pas accom-pagnées des pièces mentionnées à l’article45 du code des marchés publics ou qui neprésentent pas de garanties techniques etfinancières suffisantes ne sont pas admises.Situation juridique - références re-quises : renseignements et formalités né-cessaires pour évaluer si ces exigences sontremplies : en cas de groupement, la lettre decandidature (imprimé dc1 ou équivalent) sera

appels d’offressignée par chaque membre du groupementou par le mandataire dûment habilité. Lesautres documents justificatifs devront êtrefournis par chaque membre du groupement.le candidat produira :- lettre de candidature (imprimé dc1 ou équi-valent) ;- déclaration sur l’honneur du candidat jus-tifiant qu’il n’entre dans aucun des cas men-tionnés à l’article 43 du code des marchéspublics, ou règles équivalentes pour les can-didats établis ou domiciliés hors de France(imprimé dc2 - mise à jour octobre 2008 ouéquivalent) ;- copie du ou des jugements si le candidatest en redressement judiciaire, ou fait l’objetd’une procédure équivalente régie par undroit étranger ;- les renseignements sur l’obligation d’em-ploi mentionnée à l’article l. 323-1 du codedu travail.Capacité économique et financière - réfé-rences requises : déclaration concernant lechiffre d’affaire global et le chiffre d’affaireconcernant les travaux, objet du marché, ré-alisés au cours des 3 derniers exercices.Référence professionnelle et capacitétechnique - références requises : décla-ration indiquant les effectifs du candidat etl’importance du personnel d’encadrementla liste détaillée des travaux en cours d’exé-cution ou exécutés au cours des 5 dernièresannées la liste du matériel de l’entreprise.Critères d’attribution :Offre économiquement la plus avantageuseappréciée en fonction des critères énoncésdans le cahier des chargesType de procédure : procédure adaptée.Date limite de réception des offres : 17 août2016 à 17:00.Renseignements complémentaires : pourtous renseignements complémentaires, lescandidats devront faire parvenir au plustard 10 jours avant la date limite de remisedes offres, une demande écrite à FoncierExperts.Conditions de remise des offres ou descandidatures : cf. RCDate d’envoi du présent avis à la publica-tion : 27 juillet 2016.Adresses :Obtention des documents et envoi desoffres : Commune de Saint-Germain de laGrange, Monsieur Bertrand HAUET - Maire1 Rue de la Mairie 78640 Saint-Germain dela Grange, tél. : 0134910210, télécopieur :0134862626 , courriel : [email protected], adresse inter-net : e-marchespublics.comRenseignements d’ordre administratifet technique : Foncier-Experts, M. Jeande Puybaudet 22 Rue Louis de CosséBrissac 78640 Neauphle le Château, tél. :0134898939, télécopieur : 0134896373, cour-riel : [email protected] chargée des procédures de re-cours : Tribunal Administratif de Versailles56 avenue de Saint Cloud 78011 Versailles,tél. : 0139205400, télécopieur : 0139205487,courriel : [email protected].

Ingrid Feuerstein@In_Feuerstein

Simple trou d’air ou véritablepanne de croissance ? C’est surcetteinterrogationquelegouverne-ments’apprêteàprendresesvacan-ces. La stagnation du PIB audeuxième trimestre, publiée ven-dredi par l’Insee qui anticipait ini-tialement une croissance de 0,3 %,annonce une rentrée difficile pourl’exécutif. Sans remettre en causepour l’instant l’objectif de crois-sance de 1,5 % sur 2016, cette mau-vaise nouvelle complique l’équa-tiondeFrançoisHollande surdeuxplans. Il y a d’abord la reprise del’emploi,à laquelle lechefdel’Etataconditionné sa candidaturepour laprésidentielle, mais aussi la prépa-ration du budget 2017. Même siBercyconfirme lesobjectifsdedéfi-cit, les marges de manœuvre pourun geste fiscal à l’attention desménagesparaissentdeplusenplusétroites.Lors de son al locut ion du

14 Juillet, François Hollande avaitposécommeconditionàunebaisse

d’impôt une prévision de crois-sanceà1,7 %en2017.Celaparaissaitdéjà ambitieux, dans la mesure oùleFMIet l’OCDEprévoientrespecti-vement une croissance à 1,3 % et1,5 %en2017.Çal’estd’autantplussiun risque de panne plane sur lacroissance française. Dans unentretien au « Journal du diman-che », Michel Sapin a clairementémis des réserves sur l’hypothèsed’un relèvement de la prévision decroissancepour2017.« Le chiffredel’Insee doit nous inciter à beaucoupde précaution pour l’an prochain »,a-t-il affirmé. « A ce jour, comptetenu des derniers chiffres et desinterrogations sur le Brexit, le chif-fre de 1,5 %de croissance pour 2017paraît être le plus sérieux »,sachant que Bercy actualisera sesprévisions à la finde l’été.

Reprise de l’investissementTout dépend, en réalité, du carac-tère durable de ce coup de frein.« Cet à-coup, après une accélérationtrop forte au premier trimestre, neremet pas en cause notre scénariod’unereprisemodeste,maisquirestenéanmoins supérieure à ce qu’onavait pu voir en 2014 », indiqueFrançois Letondu, économiste à laSociété Générale. D’ailleurs, l’éco-nomie françaiseavait déjà connu lemême phénomène l’an dernier,avec une croissance très forte endébutd’annéeetuncontre-coupaudeuxième trimestre.Cette année, le scénario s’est

reproduit, si bien que la stagnationdu printemps pourrait n’être quetemporaire,aprèsundébutd’annéemarqué par la bonne tenue de laconsommation et la reprise de

l’investissement. Cet indicateur,notamment,apumarquerlepasenraison de la confirmation tardive(en avril) de la prolongation dusuramortissement,undispositiffis-cal de soutienà l’investissement.

« Nous devons maintenant com-prendre ce qui est imputable à deseffets ponctuels et ce qui semble plusdurable », réagit de son côté Vladi-mirPasseron, chefdudépartementconjonctureà l’Insee.L’économistes’inquiète particulièrement de labaisse de la production de biensmanufacturés, plus marquée queprévu. Si cela vient principalementdes blocages dans les raffineries auprintemps, alors on pourrait assis-ter à un rattrapage lors du retour àla normal. Si, au contraire, cettechute traduit une demande exté-rieure faible, les conséquencespourraient êtreplusdurables.Reste, aussi, à mesurer les pre-

miers effets du Brexit et des atten-tats. Pour l’instant, le résultat duréférendum britannique n’a pasencoreaffecté lemoraldespatrons,commelemontre ledernier indica-teur du climat des affaires. Quantauxattentats,leurimpactsurletou-risme risque tout demême d’affec-ter la croissance (lire ci-dessous).« La prévision du gouvernement

pour 2016 n’est pas remise encause », a répétéMichel Sapin dansle « JDD ». Mais, pour tenir cetobjectif, il faudra désormais uneprogression du PIB de 0,5 % auxtroisième et quatrième trimestres,alors que l’Insee anticipait jusqu’iciune hausse de 0,3 %, puis 0,4% surles trois derniers mois de l’année.« Ilfaudrabienuneaccélérationdelacroissance au second semestre pourtenir la prévision à 1,5 % sur 2016 »,souligne Vladimir Passeron. Sanscoup de fouet, la croissance risquede se limiter à 1,3 %sur l’année.

(Lire l’éditor ialde Dominique SeuxPage 8

l La croissance décevante au deuxième trimestrecomplique le projet d’une baisse d’impôt pour les ménages.l Michel Sapin réservé sur l’hypothèse d’un relèvementde la prévision de croissance à 1,7 % en 2017.

Croissance :unà-coupmalvenupourCONJONCTURE

touristes étrangers. « Les marchésplus lointains, comme la Chine et leJapon, chahutés par la questionsécuritaire,nereprésententque30%de la dépense des visiteurs étran-gers », résume-t-on chez AtoutFrance. La chute de leur fréquenta-tionn’enestpasmoins impression-nante : au premier trimestre, selonles chiffres du comité régional dutourisme (CRT) d’Ile-de-France, lafréquentation des touristes japo-nais a chuté de 56 %, tandis quecelle des Russes a baissé de 35% etcelle desChinois de 13,9 %.

OptimisteLe 13 juillet dernier, aumoment ducomité d’urgence économiquepourletourisme,lesuccèsdel’Eurode football 2016 venait à peined’adoucir labaissedecettefréquen-tation touristique étrangère (– 5,8%entre janvieret juincontre–5%surles dix premiers jours de juillet).L’événement international a per-mis aux établissements hôteliersdans des villes organisatrices unehausse de 15% de leurs revenus enjuin. Mais les réjouissances aurontétédecourtedurée,aveclatueriedeNice, le14juillet.PhilippeMaud’huireste optimiste : « L’année n’est pasfinie et le tourisme d’affaires quis’effectue sur les quatre derniersmois de l’année ne semble pas souf-frir des derniers événements. »A la mi-novembre, la deuxième

conférenceannuelledutourismeseréunira. Elle sera l’occasion desavoir si l’objectif d’atteindre100millionsdetouristesen2020estmaintenu. n

Si l’ensemble de l’activité économi-quea fait dusurplaceausecond tri-mestre, le tourisme, connaît, lui, uncoupdefreindepuis lesattentatsdenovembre 2015. Mais cette relativedésaffection pour la destinationFrance n’a pas un impact majeursur le taux croissance. Certes, c’estaussi un secteur clé représentantentre7à8%duPIB,dont2,4 %pro-venant de la consommation inté-rieureau titredesvisiteurs interna-tionaux, soit 50 milliards d’euros.Mais«mêmeunebaissesignificativede 5 % de cette consommationn’aurait en réalité qu’un impactlimité de 0,1 % sur le PIB », tempèrePhilippeMaud’hui, directeur Ingé-nierie et Développement de AtoutFrance, l’agencededéveloppementtouristique de la France. Car c’estsurtoutlafréquentationtouristiqueétrangère lointainequiaété impac-tée par les attentats, « Les Français,eux,continuentdepartirenvacanceset privilégient la France aux paysétrangers », ajoute Phil ippeMaud’hui. « La saison est compli-quée, avec des effets très contrastéssuivant les régions, mais le marchédomestique reste solide ainsi que laclientèle européenne dans la conti-nuité de l’Eurode football. »La clientèle européenne est loin

d’être anecdotique. Elle représente,selon Atout France, 70 % de laconsommation intérieure par les

Le ralentissement observédu tourisme n’a eu qu’unimpact modeste sur leschiffres de la croissanceau deuxième trimestre.

Labaissedutourismeétrangerpèsepeu

La fréquentation touristique dans le Var depuis le débutde la saison reste à peu près stable. Photo Jean-ChristopheMagnenet/AFP

Il faudra bienune accélérationde la croissanceau second semestrepour tenir la prévisionà 1,5 % sur 2016.

« Le chiffre del’Insee doit nous

inciter à beaucoupde précaution pour

l’an prochain. »MICHEL SAPIN

Ministre des Finances

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Les EchosLundi 1er août 2016 FRANCE // 05

Quant au commerce extérieur, ilaurait, au contraire, eu une contri-bution positive. Mais, prévientJohannes Gareis, il s’agit probable-ment d’une fausse bonne nouvelledue essentiellement à la mauvaisetenue des importations.

Aufinal,c’estmalgrétoutuneéco-nomieeuropéenneentrainderalen-tir qui a dû affronter le référendumbritannique.Mais,àcestade,lapani-que ne semble pas de mise. Jeudi, laCommission avait en effet noté quela confiance des milieux d’affairess’était, contre toute attente, amélio-rée en juillet. L’hypothèse domi-nante est donc celle d’un ralentisse-ment modéré au cours du secondsemestre 2016. Pas encore de pani-que en vue, juge Marco Valli, grâce à« la résilience de la demande en zoneeuro, sur la base de fondamentauxaméliorés concernant la consomma-tionet l’investissement ». n

Gabriel Grésillon@GGresillon

— Bureau de Bruxelles

Avant même le référendum britan-nique, l’économie européenne aconnu une nette décélération. Lesdonnées préliminaires publiéesvendredi par Eurostat pointent unedivision par deux de la croissanceentre le premier et le deuxième tri-mestres2016. Endonnéescorrigéesdes variations saisonnières, le PIBde la zone euro a connu une expan-sion de 0,3 % entre avril et juin, parrapport aux trois premiers mois del’année. Au premier trimestre, sahausse avait été de 0,6 %. L’ensem-ble de l’Union européenne connaîtune tendance comparable quoiquemoins marquée, avec une crois-sance passant de 0,5 % à 0,4 %. Enrythme annuel, la croissance de lazone euro s’est inscrite à 1,6 % audeuxième trimestre, soit une trèslégère baisse par rapport au 1,7 %affiché entre janvier et mars.

Un ralentissementmodéréA ce stade, les économistes ne peu-vent pas tirer de conclusion défini-tive de cette statistique, ne dispo-sant pas de la décompositionprécise du PIB. Mais la plupart onttenu à relativiser vendredi : cettedécélération était attendue et cer-tains pensaient même qu’elle seraitplus prononcée. Chez UniCredit,Marco Valli estime qu’on assisteessentiellement à « l’inversion defacteurs temporaires qui avaientdonné un coup d’accélérateur à lacroissance au premier trimestre ».En se fondant sur d’autres études, ilestimenotammentquelademandeinterne a dû ralentir – ce qui con-cerne autant la consommation pri-vée que l’investissement. JohannesGareis, économiste chez Natixis, sefait plus précis et pointe notam-ment le changement d’ambiancedans le secteur de la construction :portée par un climat très doux aucours de l’hiver, elle avait, de façonatypique, crû de 1 % au premier tri-mestre par rapport aux trois der-niers mois de 2015. On sait déjàqu’elle a, depuis, reculé.

l’exécutifQuatre indicateurs clefs

Consommation : un contrecoup attenduLes dépenses de consommation des ménages ont nettement ralentiau deuxième trimestre. Elles ont connu une stagnation, après uneprogression de 1,2 % au premier trimestre. Ce contrecoup étaitattendu, surtout après les achats des billets de l’Euro 2016 en débutd’année. Seule véritable déception : l’hébergement-restaurationqui a encore souffert des suites des attentats au printemps.

L’inflation toujours proche de zéroEn juillet, les prix à la consommation augmentent de 0,2 %sur un an, comme en juin 2016. « Le léger ralentissement des prixdes services serait en partie compensé par unmoindre replide l’habil lement », souligne l’Insee. La prévision d’inflationdu gouvernement pour 2016 a été révisée de 1 % à 0,1 %dans le programme de stabilité, ce qui contraint Bercyà trouver 4 milliards d’économies supplémentaires.

L’investissement marque une pauseAprès deux trimestres de forte hausse, l’investissement marquele pas. Cet indicateur a reculé de 0,4 % au deuxième trimestre,après un redémarrage fin 2015 et un début d’année 2016 en fanfare.L’investissement en construction fléchit, comme en produitsmanufacturés. La perspective de la fin du suramortissement– finalement prolongé en avril – peut expliquer ce trou d’air.

Contr ibution pos itive du commerce extér ieurUne fois n’est pas coutume, le commerce extérieur a contribuépositivement à l’activité au deuxième trimestre. Les exportationsont continué de baisser, au même rythme qu’en début d’année(–0,3 %). Mais les importations reculent plus rapidement(–1,3 %), notamment en produits manufacturés et en hydrocarbures.

«Ilestprobablequelesentreprisess’installentdansunesorted’attentisme »Claire Bauchart@clairebauchart

La croissance zérodu 2e trimestre constitue-t-elleun trou d’air ou bienmarque-t-elle un ralentissementplus durable de l’activité ?Depuis trois trimestres, la crois-sanceenFranceétaittiréeparbeau-coupd’éléments : laconsommationdes ménages, leur retour à l’inves-tissement, celui des entreprises.Il y avait même des créationsd’emplois. Les chiffres de l’Inseesont donc très étonnants. Il estnotammentsurprenantquel’inves-tissement rechute. Généralement,lorsqu’une dynamique s’engage,elle tend à perdurer pour quelquestrimestres, à part en cas de chocénorme, type crise financière. Là,touts’arrête:laconsommationestàpeu près à zéro, l’investissementdes ménages devient négatif, celuidesentreprisesaussi.Lesgrèves,lesattentats ne peuvent pas expliquerà eux seuls un coup d’arrêt aussifranc : ils peuvent avoir une inci-dence, mais suivie d’un rebond letrimestresuivant. Horscontextedu

Brexit, j’auraisdoncditqueceschif-fres reflétaient un trou d’air. Mais levote négatif du Royaume-Uni,com-biné à la répétition régulièred’attentats, produit de l’incertitudecôté consommation. Quant auxentreprises, il est probable qu’elless’installent dans une sorte d’atten-tisme. Je n’entrevois donc pas derebond au prochain trimestre.

Le gouvernementmaintientses prévisions sur l’année…Je peux le comprendre. Première-ment, le chiffre de l’Insee est provi-

soire et peut très bien être révisé, cequi ne m’étonnerait d’ailleurs pasplus que cela. D’autre part, la prévi-sion de croissance du gouverne-ment de 1,5 % en 2016 est encoreatteignable. L’acquis de croissances’établit aujourd’hui à 1,1 %. Il peutdonc y avoir un peu de croissanceau cours des prochains trimestresqui nous rapproche de la prévision.L’important maintenant est d’éta-blir un bon diagnostic pour 2017.

Entre la baisse des tauxd’intérêt et les cours du

pétrole, beaucoup de voyantssont au vert. Comment expli-quer la fragilité de la reprise ?Les taux de marge des entreprisesindustrielles sont à un niveau supé-rieur à celui qui prévalait avant lacrise.Ilestdoncdifficiled’expliquercette croissance zéro ! Les entrepri-ses ont restauré leurs taux demarge, ont des taux d’autofinance-ment extrêmement élevés. Pour-tant, elles n’investissent pas. Deplus, il est très étonnant que lesexportations chutent autant. Il y ade la croissance un peu partout enEurope, des gains de compétitivitéengendrés par le CICE et le pacte deresponsabilité… Au premier tri-mestre, les marges étaient restau-rées, les taux d’épargne étaient éga-lement à des niveaux élevés. Je necomprends donc pas pourquoi,aujourd’hui, l’économie françaisesetrouvedanscettesituation.Soitletaux de croissance sera révisé à lahausse dans les mois qui viennent, soit le climat d’incertitude estdésormais tel en France que lesinvestisseurs, comme les ménages,l’ont intégré dans leurs comporte-ments et stoppent tout. n

Hamilton/RÉA

INTERVIEWÉRIC HEYERDirecteur du départementanalyse et prévision de l’OFCE

L’EuropeanettementdécéléréaudeuxièmetrimestreEn rythme trimestriel,la croissance a été diviséepar deux au cours de lapériode allant d’avril à juin.

Cécile Thibaud— Correspondante à Madrid

La croissance en Espagne continuesur la lancée. C’est ce qu’annoncele gouvernement en soulignant quel’économie a progressé de 0,7%d’avril à juin, même si elle marqueu n l é g e r f l é c h i s s e m e n t a udeuxièmetrimestre2016,unpeuendeçàdu0,8 %dupremiertrimestre.

Rien d’inquiétant aux yeuxdu ministre de l’Economie Luis deGuindos, qui a revu à la haussesespronosticspour2016,anticipantune progression de 2,9 % du PIBsur l’année, nettement au-dessusdu1,6 %attendupourl’ensembledela zone euro sur la période. Il s’agitde « prévisions réalistes et conserva-trices », assure-t-il, qui l’ont aussiconduit à rectifier prudemmentses chiffres pour 2017, en annon-çant 2,3% croissance du fait, dit-il,« de l’impact du Brexit qui pourraitcoûter deux ou trois décimalesà l’Espagne ».

La bonne nouvelle, c’est incon-testablement que cette dynamiquepermet au pays de créer de l’emploiet de commencer à résorberl’énorme poche du chômage qui aété ramené à 20 % de la populationactive pour la première fois depuissix ans, loin du pic de 27 % de 2013.La perspective d’une saison touris-tique de tous les records, cet été,devrait accélérer cette décrueet Luis de Guindos estime que lechômage sera à 18,6% à la fin del’année et à 16,6% fin 2017, avec lacréation de 900.000 emplois netsdurant ces deux années.

Situation incertaineReste que ces pronostics sont mar-quésparleflou,alorsquelepaysesttoujours dans l’incertitude politi-que, sans nouveau gouvernementen vue dans les prochaines semai-nes. Le président sortant, le conser-vateurMarianoRajoy,arrivéentêteauxlégislativesdejuindernier, adûdemander la semaine dernière auroi Felipe un inhabituel délai avantde pouvoir se présenter à l’investi-ture, faute d’avoir pour l’instantréuni les appuis pour s’assurer levote du Parlement en sa faveur.Malgré cette situation incertaine,

l’Espagne consolide son redécol-lage. Elle semble avoir vaincu sesvieux démons et la conviction deséconomistes selon laquelle il luifallait une croissance d’au moins2 % pour commencer à créer desemplois. Une récente étude de lafondation Funcas calcule en effetque le pays fait tourner la « jobmachine » à partir de 1 % de crois-sance, du fait notamment de laréformequiaassouplilemarchédutravail. Cela signifie que la courbedu chômage continuera de baissermême si l’économie progresse à unrythme inférieur à 2 % à partir de2018, comme le prévoient les orga-nismes internationaux.

Mais l’économiste Daniel Fer-nandez Kranz, auteur de l’étude,alerte sur un effet trompe-l’œil.Cette embellie de l’emploi s’appuieessentiellement sur des effets sai-sonniers pourdestâchespeuquali-fiées.« Laplusgrandeflexibilitépeutavoir débouché sur davantage decréation d’emplois en période de fai-ble croissance », note-t-il, en insis-tant sur le fait qu’il ne perçoit « pastrace d’un plus grand dynamismeen terme de création d’emploisstables, mais seulement en créationd’emplois temporaires ». n

L’EspagneconsolidesonredécollageLe chômage est encoreà 20 %, mais Madridtable sur la créationde 900.000 emploisentre 2016 et 2017.

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CANADA : CONTRACTIONDE LA CROISSANCELa PIB canadien a chuté de0,6 % sur un an en mai,contre une hausse de 0,1 %en rythme annuel le moisdernier. Il s’agit de la plusforte contraction en 7 ans. Cerecul s’explique par la chuterecord, de 22 %, de laproduction de pétrole nonconventionnel au mois demai par rapport à la périodeéquivalente de 2015.

CONJONCTUREFAVORABLE EN SUISSELe baromètre conjonctureldu KOF, un indicateur àcourt terme de l’évolution duProduit intérieur brut de laSuisse a légèrementprogressé en juillet,confirmant les perspectivesfavorables pour l’économiehelvétique. En juillet, cebaromètre s’est établi à 102,7points, contre 102,6 points(révisé) le mois précédent.

–0,3 %LA CONSOMMATIONPRIVÉE THAILANDAISELa consommation privéeen Thaïlande a chuté de 0,3 %sur un an en juin, contreune hausse de 1,1 % en mai.La confiance des consom-mateurs y était par ailleurs àson niveau le plus bas en juindepuis décembre 2015.

enchiffres

A100joursdesélections,lareprisesefaittoujoursattendreauxEtats-Unis

[email protected]—Bureau de New York

Heureusement pour Hillary Clin-ton, c’est l’emploi et non la crois-sance qui est au cœur de la campa-gne électorale. Sur ce front, les démocrates peuvent se targuer de quelques beaux succès, avec un taux de chômage passé sous les 5 %,et plus d’un million d’emplois créésdepuis le début de l’année. De fait, ces bons chiffres ont des effets en cascade sur l’économie : confiants et profitant à plein de l’énergie bon marché, les ménages américains dépensent et consomment sans la moindre réserve. Les données publiées par le département du Commerce, vendredi, en attestent : la consommation – le moteur de l’économie américaine – a pro-gressé de plus de 4 % au deuxième trimestre, un record depuis 2014.

Pourtant, d’autres signaux conti-nuent de donner des maux de tête aux économistes. Malgré la belle santédel’emploietl’appétitdescon-sommateurs, lesentreprisesrestent

anormalement prudentes. Depuis trois trimestres, ces dernières ne cessent de réduire leurs investisse-ments, ce qui trahit leurs inquiétu-des. Au printemps, le recul des investissements a ainsi amputé la croissance de plus d’un demi-point de PIB, tandis qu’un point supplé-

mentaireaétémangéparlesstocks,dans lesquels les entreprises ont préféré puiser plutôt que de pro-duiredavantage.« L’économieconti-nue de tourner à deux vitesses, résume Brian Schaitkin, écono-miste pour le Conference Board. D’un côté, des entreprises inquiètes, de l’autre, des consommateurs con-fiants. »

Pour tenter d’expliquer cettedétérioration,leséconomistespoin-tent le recul des profits des entrepri-

ses, constaté depuis fin 2014, sous l’effet de la faible inflation et de la hausse, même modeste, des salai-res. La perspective des élections pousse aussi à l’attentisme. Mais denouveaux facteurs aggravantspourraients’inviterdanslepaysage.« Le Brexit et la volatilité des mar-chés, combinés aux tensions géopoli-tiques,pourraientencoreretarderlesdécisionsd’investissementsdesentre-prises », poursuit Brian Schaitkin.

Le coup de frein est tel qu’il aeffacétout le bénéficede laconsom-mation des ménages sur le trimes-tre. Résultat : le PIB a crû deux foismoins vite que prévu entre avril et juin, n’atteignant que 1,2 %, quand les économistes tablaient sur au moins2,5 %.Leschiffresdupremiertrimestre ont également été revus àla baisse (à 0,8 %), ainsi que ceux dudernier trimestre 2015 (à 0,9 %). Aufinal, l’économie américaine n’a progresséquede1 %depuisledébutde l’année, sa pire performance en cinq ans. Au point que, huit ans après la crise, les économistess’interrogent sur la réalité de la reprise lorsqu’ils la comparent aux précédents cycles d’expansion éco-nomique.Iln’estpasexcluquel’ato-nie persistante de la croissance

finisse par s’inviter dans la campa-gne électorale. C’est en effet dans certains « swing states », ces Etats sans couleur politique et suscepti-bles de faire basculer l’élection, quela reprise se fait le plus attendre, comme dans l’Ohio ou en Pennsyl-vanie. C’est d’ailleurs là que le bus d’Hillary Clinton a choisi de se ren-dre au lendemain même de la con-vention. n

l Malgré les créations d’emplois, l’économie américaine acrû deux fois moins vite que prévu au deuxième trimestre.l Inquiètes, les entreprises gèlent leurs investissements.l Le PIB n’a progressé que de 1 % depuis janvier.

Virginie Robert@virginierg

— Envoyée spéciale à Philadelphie

Lors de son discours d’investiture àPhiladelphie, Hillary Clinton a pro-mis une « économie qui apportequelque chose à chacun ». La pierreangulaire de sa politique économi-que,necesse-t-ellederépéter,estde« créerdebonsemploisdontlessalai-res augmentent ». Voici les pointsclefs de son programme.

• SALAIRE MINIMUMBernieSandersréclamaitunsalaireminimum fédéral à 15 dollars.Hillary Clinton est favorable à12 dollars et veut laisser le reste del’augmentation à l’appréciation desEtats.

• FISCALITÉSelon le Tax Policy Center, le tauxd’imposition sur le 1 % des plusriches baisserait de 12 %, à 21,8 %,avec les propositions de DonaldTrump, quand il augmenterait de

plus de 3 %, pour atteindre 36,2 %,avec celles de la candidate démo-crate. Hillary Clinton veut parailleurs, s’agissant des entreprises,réformer le code des impôts pourrapatrier les bénéfices des multina-tionalesàl’étranger, lesencouragerà mieux partager leurs profits avecleurs salariés et investir sur le longterme. Elle veut aussi taxer le « car-ried interest » (l’intéressement desinvestisseurs aux profits) commeun revenu.

• INVESTISSEMENTSHillary Clinton veut dégager desmoyens importants sur les infras-tructures et prévoit un plan d’inves-tissement de 275 milliards de dol-lars, qu’elle soumettra au Congrèsdans les 100 premiers jours de sonmandat. Une banque des infras-tructures, dotée de 25 milliards dedollars, serait créée.

• ACCORDS COMMERCIAUXLa candidate est opposée à unesignature du Trans-Pacific Par-tnership (TPP) en l’état. Il faudrasans doute revoir cet accord passéavec une douzaine de pays asiati-quespourmieuxassurerlasécuritééconomique des Américains. Unegrande partie de l’électorat mani-feste de plus en plus son oppositionà ce type d’accord par peur de ladélocalisation des emplois.

• DES DÉPENSESEN HAUSSE CIBLÉESL’alourdissement de la fiscalité desplus riches doit permettre de finan-cer plusieurs programmes qui luitiennent à cœur : subventionner lesétudesuniversitairesdesenfantsdela classe moyenne et libérer autantque faire se peut les étudiants deleurs dettes ; permettre auxfamilles de prendre des congésrémunérés pour s’occuper d’unenfant ou d’une personne âgée ;aiderlesfamillesdontlesenfantsnesont pas encore en âge d’aller àl’école pour accéder à des crèches.Dans son discours, elle a égalementévoqué une amélioration de laretraite des plus pauvres.

• BUDGETToutes les nouvelles dépensesdevront être compensées par desrecettes nouvelles, prises sur lesplus hauts revenus comme sur lesentreprises. Le Comittee for a Res-ponsibleFederalBudgetestimeque

son programme ne changera pasles tendances de progression de ladette, qui représente actuellement75 % du PIB.

• IMMIGRATIONLa candidate souhaite élaborer uneréformequipermettedetrouverunchemin vers la naturalisation pro-gressive des 11 millions d’illégauxaux Etats-Unis, en particulier pourceux arrivés avec des enfants auxEtats-Unis.

• WALL STREET« Je crois que Wall Street ne doit plusjamais pouvoir détruire l’homme dela rue », a-t-elle affirmé dans sondiscours. Poussée par ElizabethWarren, la sénatrice du Massachu-setts, elle veillerait à ce que lemonde de la finance soit davantageencadré. Elle assure aussi vouloirlimiterlelobbyingdesdirigeantsdela finance qui prennent des postes àWashington, en dépit de sa proxi-mité avec les milieux d’affaires. n

HillaryClinton :unprogrammesurmesurepourlaclassemoyenneDepuis deux ans, lacandidate prépare un plande route détaillé quirééquilibre les efforts del’Etat vers les moins richesainsi qu’un programmed’investissement massifdans les infrastructures.

ÉTATS-UNIS

LeverdictsansappeldeMoody’ssurlescandidats

A vantage Clinton. Pourl’agence de notation Moo-dy’s, qui a récemment

épluché les programmes des deuxcandidats à la Maison-Blanche ettenté d’en évaluer les effets surl’économie, il n’y a pas l’ombre d’undoute : les mesures proposées parHillary Clinton donneraient uncoup de pouce – modeste – à lacroissance, tandis que celles deTrump auraient des conséquencesdévastatrices. Les premières con-duiraient à la création d’environ 3,2millions d’emplois sur la période,tandis que les secondes en détrui-raient quasiment autant.

De fait, les idées des deux candi-dats sont radicalement opposéesdans bien des domaines. HillaryClinton veut augmenter les impôtssur les plus riches, Donald Trumpcompte les réduire massivement(tout en supprimant certainesniches fiscales) ; elle veut régulari-ser progressivement les clandes-tins, il entend les déporter et fermerlesfrontières;ellecomptelancerungrand programme de constructiond’infrastructures et rendre en par-tie gratuites les études supérieures,il compte réduire la dépense publi-que de façon « drastique ». Les deuxse rejoignent néanmoins sur ladénonciation des traités commer-ciaux, bien que Trump aille beau-coup plus loin (il envisage d’instau-rer des droits de douane allantjusqu’à 45 % avec la Chine, et 35 %avec le Mexique). Et ils s’accordent sur la nécessité d’augmenter lesalaire minimum (à 12 dollars pourelle, à 10 dollars pour lui).

Moody’s,dontl’undesauteursdel’étude a été proche des démocra-tes, a dressé plusieurs scénarios,selon que tout ou partie des mesu-res est appliqué. Mais dans tous les

cas, le verdict est sans appel. Sousune présidence Clinton, ce sont lesménages modestes et des classesmoyennes qui seraient les mieuxlotis, profitant de la hausse de ladépense publique sans subir dehausses d’impôts – celles-ci cible-ront les plus riches et les entrepri-ses. L’effet des mesures combinéessur l’économie est de l’ordre de1,7 point de PIB, tandis que le déficitpublic augmenterait à 4,5 % du PIBen 2020, contre 4,2 % aujourd’hui.

Le plan proposé par Trump ris-que en revanchedefairebasculer lepaysdanslarécession,estimeMoo-dy’s.Cesontlesmesuressurl’immi-gration et les traités commerciauxqui sont à ses yeux les plus destruc-trices pour l’économie, du fait deleur effet quasi mécanique sur lesprix et sur le coût du travail (quivont flamber), alors que l’économieapproche du plein-emploi. « Celacorrespond à un choc d’offre massif,que la Fed ne sait pas gérer », expli-que Moody’s, pour qui la banquecentrale pourrait devoir relever lestaux brutalement. L’impact desmesures sur l'immigration créeraiten outre des difficultés pour cer-tains secteurs comme l'agriculture,très dépendante des saisonniers.

L’agence se dit aussi inquiète deseffets des réductions d’impôts mas-sives proposées par Trump. Cel-les-ci correspondent à environ10.000 milliards de dollars de recet-tes fiscales manquantes sur 10 ansselon les estimations de différentsthink tanks (malgré leurs effetsbénéfiquessurlacroissance).Or,enface, le programme du candidatcomporte des dépenses non négli-geables (prestations accrues pourles vétérans, renforcement desfrontières...), qui risquent de n’êtrepas financées. — E.C.

DÉCRYPTAGE // L’agence estime que le plande Trump détruirait 3,5 millions d’emplois.

La candidate démocrate prévoit un plan d’investissement de275milliards de dollars dans les infrastructures. Photo Robyn Beck/AFP

Les économistess’interrogent sur laréalité de la repriselorsqu’ils lacomparent auxprécédents cyclesd’expansion.

06 // Lundi 1er août 2016Les Echos

MONDE

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Les EchosLundi 1er août 2016 MONDE // 07

ANNLEGALWK

75 • PARIS

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FB HOLDINGS.A.S. au capital de 3.005.000 €

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809.867.948 RCS PARIS

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12016048 – LE PUBLICATEUR LEGAL

Constitution le 28/7/2016 :

Dénomination sociale :

SOGESTHO 66 CHATEAU D’EAUSiège : 102, avenue Kléber, 75016

PARIS.

Forme : S.A.R.L.

Capital : 5.000 euros.

Objet : exploitation d’un hôtel meublé.

Gérants : M. Jean-Luc COHEN etM. Lionel LEVY, demeurant tous deux102, avenue Kléber, 75016 PARIS.

Durée : 99 ans à compter de son im-matriculation au RCS PARIS.

051269A – LES ECHOS

OPEN WIDESociété par actions simplifiée

Au capital de 129.350 euros

Siège social : 23 rue Daviel

75013 PARIS

RCS Paris 437 664 394

La société OPEN WIDE a été dissoutepar déclaration du 29/07/2016 de la so-ciété SMILE SAS, associée unique.Conformément aux dispositions de l’art.1844-5 al. 3 du Code civil, les créanciersde OPEN WIDE peuvent former opposi-tion à la dissolution dans un délai de

30 jours de la publication du présent avis,devant le Tribunal de Commerce de Pa-ris.

051272A – LES ECHOS

OPEN WIDE TECHNOLOGIESSociété par actions simplifiée

Au capital de 450.000 euros

Siège social : 23 rue Daviel

75013 PARIS

RCS Paris 527 853 683

La société OPEN WIDE TECHNOLO-GIES a été dissoute par déclaration du29/07/2016 de la société SMILE SAS, as-sociée unique. Conformément aux dispo-sitions de l’art. 1844-5 al. 3 du Code civil,les créanciers de OPEN WIDE TECH-NOLOGIES peuvent former opposition àla dissolution dans un délai de 30 joursde la publication du présent avis, devantle Tribunal de Commerce de Paris.

69 • RHÔNE

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051282A – LES ECHOS

OPEN WIDE OUTSOURCINGSociété par actions simplifiée

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Siège social : 97 rue Racine

69100 VILLEURBANNE

RCS LYON 442 507 414

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92 • HAUTS-DE-SEINE

SOCIETE

12015318 – LE PUBLICATEUR LEGAL

CASH PRICE 4S.A.R.L. au capital de 700.000 €

Siège social :14/16, rue Marc Bloch - 92110 CLICHY

448 349 084 RCS NANTERRE

Aux termes d’une décision en date du25/7/2016, la société CASH PRICE 1,S.A. au capital de 700.000 €, 14/16, rueMarc Bloch, 92110 Clichy, 334 783 644RCS NANTERRE a, en sa qualité d’as-socié unique de la société, décidé la dis-solution anticipée de la société à compterdu 25/7/2016 avec un effet rétroactif fis-cal au 1er/1/2016, sans qu’il y ait lieu àliquidation.

Conformément aux dispositions del’article 1844-5, alinéa 3 du Code civil, lescréanciers de la société CASH PRICE 4peuvent former opposition à la dissolu-tion dans un délai de trente jours à comp-ter de la présente publication, devant letribunal de commerce de Nanterre.

L’associé unique

Yves Bourdillon@yvesbourdillon

Les purges déclenchées par lerégime turc après le putsch raté du15 juillet ont franchi un cap ven-dredi. Pour la première fois, ellesont touché les milieux économi-ques après avoir dévasté justice,police, armée, médias, haute admi-nistration et universités. Trois desprincipaux dirigeants du holdingfamilial Boydak ont été arrêtés, etdes mandats d’arrêt ont été émiscontre trois autres vendredi pourdes liens supposés de cette entre-prise avec la fondation Gülen queRecep Tayyip Erdogan, le présidentturc, présente comme l’instigatricedu coup d’Etat de mi-juillet.

Boydak, créé en 1957, est un desprincipaux conglomérats fami-liauxquiconstituentl’épinedorsalede l’économie turque. Ce groupetrès actif dans l’ameublement, lachimie, le textile, l’acier, la logisti-que, le commerce et l’énergie,emploie plus de 14.000 personnesdirectement. Ses dirigeants avaient

déjàétéarrêtésbrièvementenmarsdernierpourlemêmemotifmaisilsavaient reçu le soutien du patronatturc,Tiusadetdel’ancien présidentdu pays, Abdullah Gül, un tempsprésentécommeunpendantconci-liant à l’actuel chef de l’Etat au seindu parti islamiste AKP.

« Coopération difficile »Mustafa Boydak, le patron dugroupe éponyme, est également leprésident de la chambre de com-merce de Kayseri, une ville au déve-loppement rapide symbole des« Tigresd’Anatolie »,cesmunicipa-lités ayant prospéré depuis l’arrivéeau pouvoir de Recep Erdogan en2003. Ce raid a de quoi inquiéter les

investisseurs, dont l'implicationdans l’économie turque est vitalepour combler un déficit des paie-ments courants parmi les plusimportants des grandes économiesmondiales, et dont la confiance estdéjà ébranlée par les purges. Cespurges ont continué vendredi dansl’armée, alors qu’Erdogan a déclarésamedi vouloir contrôler le rensei-gnement, l’Etat-major, et fermer lesécoles militaires. Le chef du rensei-g n e m e n t a m é r i c a i n , Ja m e sClapper, avait estimé, jeudi, quel’ampleur de ces purges allait « ren-dre la coopération plus difficile avecles Turcs », alors qu’Erdogan quali-fiait de son côté le patron de l’Etatmajor américain pour le Proche-

Orient de « partenaire des putschis-tes ».LaTurquie est pourtantmem-bre de l’Otan.

Intimidation ? : prèsde 7000 sol-dats turcs ont bloqué dimanchematin tous les accès à la baseaérienneturqued’Incirlik,d’oùpar-tent depuis quelques mois les avi-ons américains pour frapper l’Etatislamique. Ankara a présenté cetteopération comme un « exercice desécurité », toutenfaisant fuiterdanslapresselocalequ’ellecraignaitquen’enémaneunedeuxièmetentativede coup d’Etat. La base, encercléevendredi soir par des manifestantsanti Otan, abrite 50 bombesnucléaires tactiques B61 américai-nes à mise à feu ultra-codée. n

TURQUIE

Les dirigeants duconglomérat Boydakont été arrêtés.

De quoi effaroucherles investisseurs, dontle rôle est pourtantcrucial pour l’équilibrefinancier du pays.

LespurgesenTurquies’étendentauxentreprises Les demi-mesures de la Banque

du JaponPOLITIQUE MONÉTAIRE — Face au Brexit et autres incertitu-des, la Banque du Japon a ajusté, vendredi, sa politique moné-taire, mais ces inflexions mineures ont laissé sur leur faim lesmarchés deux jours après l’annonce d’un plan massif du gou-vernement pour tenter d’insuffler un nouvel élan à l’économie.La BoJ a laissé le montant de son programme de rachat d’actifsinchangé, à 80.000 milliards de yens par an (690 milliardsd’euros), mais elle a décidé de doubler la part allouée aux fondscotés en Bourse (ETF), ainsi qu’un programme de prêt en dol-lars américains pour « soutenir les firmes japonaises à l’étran-ger ». Son taux de dépôt reste par ailleurs identique (–0,1%).

en bref

Aide au développement : l’AFD dévoileses priorités sectorielles à CubaSECTEURS — Les énergies renouvelables, l’eau, le tourismedurable, l’agroalimentaire ou encore les transports. Ce sont làles secteurs d’intervention de l’Agence française de développe-ment définis dans le cadre de l’accord intergouvernementalentre Paris et La Havane, signé le 29 juillet par, Jean-MarieBruno, l’ambassadeur de France, et Rodrigo Malmierca, leministre cubain du Commerce extérieur et de l’Investissementétranger. Cet accord ouvre la voie au financement de projets parle groupe AFD, tant au niveau de la « maison mère » qui porteessentiellement des projets d’investissement publics que par safiliale dédiée au secteur privé, Proparco. Un bureau de l’AFD etde Proparco devrait ouvrir à Cuba d’ici à la fin de l’année.

Scandale Petrobras : Lula va devoirrépondre devant la justiceCORRUPTION — L’ancien président Lula devra répondredevant la justice sur le scandale de corruption Petrobras,alors que son successeur Dilma Rousseff, suspendue du pou-voir en mai, fait face à une procédure de destitution. L’ancienchef de l’Etat (2003-2010) a été inculpé « en raison d’une tentatived’entrave à la justice » : selon le parquet de Brasilia, Lula auraittenté d’acheter le silence d’un ancien directeur de Petrobras,Nestor Cervero, inculpé en janvier 2015. C’est la première foisque Lula – qui avait quitté le pouvoir avec une cote de popularitérecord de 80 % – devra répondre devant un tribunal sur ce vasteréseau de corruption monté au sein du géant pétrolier publicPetrobras.

ParisetTokyoveulentmieuxcoordonnerleuraideenAfrique

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A peine Michel Sapin et Taro Aso sesont-ilsquittésàChengduenChineàla fin de la réunion du G20 qu’ils sesont déjà retrouvés quelques joursplus tard à Paris. Le ministre fran-çais de l’Economie et des Finances aprésidé vendredi avec son homolo-gue japonais le deuxième dialoguebilatéral économique et financier.

S’il n’y a pas de contentieux à pro-prement parler entre les deux pays,ce type de réunion est utile pourtrouver des pistes de coopérationcomme une meilleure coordinationde l’aide au développement entrel’Agence française de développe-ment (AFD) et son homologue japo-nais Jica. Après le Sénégal, les deuxagences travaillent à un projetcommun sur le projet d’urbanismed’Abidjan. Ce type d’action est aussil’occasion pour Tokyo de faire pas-ser des messages. Dans les appelsd’offres, Tokyo a ainsi rappelé sonattachement à la prise en compte dela qualité des dossiers qui intègrentdes standards environnementaux,et pas uniquement du facteur prix.La lutte contre la corruption consti-tue un autre point crucial.

Cette réunion, dont la premièreéditionremonteàjanvier2015,aper-mis aussi de faire le point sur lesgrands sujets d’actualité. « Le Japonse montre particulièrement intéressépar les conséquences du Brexit. Il

s’agit là d’une inquiétude fondamen-tale », a expliqué Michel Sapin àl’issue de la rencontre. Derrière lasortie du Royaume-Uni de l’Unioneuropéenne,seprofilentenfiligranedes sujets comme les avantagescomparatifs entre les places deLondres et de Paris.

Investissementdansles infrastructuresauJaponLes banques japonaises actuelle-ment installées au Royaume-Unis’interrogent sur la nécessité ou nonde transférer leur siège européen.En attendant d’y voir plus clair, ellesont mis leurs activités en veille, lesfinancements d’infrastructures auRoyaume-Uni étant, par exemple,suspendus.AvecleBrexit,c’estaussila montée des protectionnismes quiinquiète, un point qui a été large-ment souligné au G20 de Chengdu.L’actualité nationale n’étant jamais

très loin, Taro Aso n’a guère donnéde détails sur le vaste plan derelance,laissantàShinzoAbelesoind’en dévoiler les détails dans quel-ques jours. Le ministre japonais aévoqué« l’importancedesinfrastruc-tures ferroviaires et portuaires dansl’Archipel », résume le ministrefrançais. Les ports japonais doivent,par exemple, être mis aux normesafin d’accueillir les porte-conte-neurs qui vont transiter par lenouveau canal de Panama.

La France et le Japon ont égale-mentprofitédecetterencontrepouraborder l’entrée de la Chine au Clubde Paris. Un projet auquel Tokyo sedit « très favorable », dans une insti-tution où chacun « a des droits et desdevoirs ». Sans doute, ce deuxièmevolet justifie-t-il à lui seul que leJapon donne son feu vert à la venuede son voisin dans ce club traitantdes dettes souveraines. n

BILATÉRAL

A Paris, Taro Aso a faitpart à Michel Sapin,son homologue,de ses inquiétudesconcernant le Brexit.

Le Japon qui détaillemercredi son plan derelance veut moderni-ser ses infrastructures.

Lesministres des Finances français et japonais, Michel Sapinet Taro Aso, vendredi à Paris. Photo Eric Piermont/AFP

Les purges ont continué vendredi dans l’armée, alors qu’Erdogan a déclaré samedi vouloir contrôlerle renseignement, l’Etat-major, et fermer les écolesmilitaires. Photo AP/Sipa

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L’informationafaitpeudebruitvendredi,etc’estbiennormaldansleclimatterroristequiestceluidelaFrancecesjours-ci.Ellen’enestpasmoinsimportanteetdécevante.L’économiefrançaiseafaitdusurplaceaudeuxièmetrimestre, interrompantuneannéeentièred’accélération.Desurcroît,c’estunesurprise,puisquetantl’InseequelaBanquedeFrancetablaientsurunbonchiffre.Sionajoutel’augmentationduchômageenjuin,annoncéequelquesjoursauparavant, ilestmanifestequel’étééconomiquenetientpaslespromessesduprintemps.Encelundi1er août, ilnes’agitpas(encore)delancerunsignald’alarme.Lesélémentsdisponiblesnepermettentpasdedires’ils’agitd’unsimple« troud’air »oud’unevraierechute.Maisc’estunevraiealertequelegouvernementauraittortdenégliger–commeilvaprobablementêtretentédelefaire.Depuisquelquesmois, le

discoursestà lafoissimpleetsurréaliste : l’économieestrepartiesurdebonsrailsetelletiendrapourcetteraisonpeudeplacedanslesdébatsdel’électionprésidentielle.Unecroissancedeplusde1 %en2015,desventsextérieurspositifsaveclabaisseduprixdupétroleetdel’euro, lespremierseffetsdupactederesponsabilitésurletauxdemargedesentrepriseset laprésentationdelaloitravailontfiniparconvaincreFrançoisHollandequ’ilavait« fait le job ».Hélas, laréalitéestdifférente.Laconjoncturefrançaiseestfragile,molleetl’imagequivientà l’espritrestecelled’unetôleondulée–mêmesisapenteestunpeumeilleure.« Çavamieux »,aencorerépété lechefdel’Etat le14juillet.Oui,àconditiond’avoiruneloupe.Quiddel’avenir ?Comptetenudestrimestresprécédents,Bercymaintientsaprévisiond’unecroissanced’aumoins1,5 %cetteannéeetexpliquelemauvaisrésultatduprintempsparlesgrèves.Maisd’autresfacteurspeuventpesernégativementà l’avenir,commelesincertitudesliéesauBrexit.Enfin,onnepeutpasexclurenonplusquelesattentatsfinissentpardéprimerlesacteurséconomiques–cequin’apasété lecasjusqu’àmaintenant.Dèslors,EmmanuelMacronetMichelSapindevraientconsacrercemoisd’aoûtàpréparerunbudget2017, ledernierduquinquennat,quirassureetappuielesentreprises.Amoinsqu’ilsnefassentlepari lunairequelaloitravaildésormaisvotéevachangerladonne, ilsn’ontpasd’autrechoix–et,àcetégard, lacommunicationrépétitivesurlaretenueàlasourcedel’IRen2018nepeuttenirlieudepolitiqueéconomique.Celapassepartroistypesdedécisions.Un :chercherdesmesures(enfin)simplespourdébloquerl’attentismedesPME.Deux :éviterlesdispositionsfiscalesquivisentàreprendred’unemaincequel’autredonnait,habitudeexécrabledu« bouclage »desloisdefinances.Trois :seposerlaquestiondel’utilitéd’unebaissed’impôtsurlerevenuàdestinationdeceuxquin’enpaientquetrèspeu.

(Lire nos informationsPage 4-5

L’ÉDITORIALDES « ÉCHOS »

L’économiemolle

Ça vamieux ?Oui…à conditiond’avoirune grosseloupe !

Par DominiqueSeux

DANS LA PRESSEÉTRANGÈRE

chercher une solution pourrépondre à « la crise qui menacele système éducatif du pays »,selon Nancy Macharia de laTeachers Service Commission(TSC), une commission gouver-nementale chargée du recrute-ment des enseignants. D’aprèsla TSC, plusieurs mesuresont été proposées pour luttercontre ces incendies volontai-

res, notammentu n e p r é s e n c epermanente dupersonnel dansces écoles avecpensionetlamise

en place pour les écoliers d’unservice de consultation pourrépondre à leurs besoinssociaux et académiques. L’Etatkenyanademandéauxélèvesetenseignants inculpés pour unincendie criminel de « résoudreleurs problèmes à l’amiable ».Les représentants politiques del’opposition considèrent cesincendies comme un « désastrenational » et demandent à l’Etatde chercher une solution « pluspratique et permanente », notele site. — Y. J.

• La société kenyane se mobi-lise pour trouver une solutionface au nombre croissantd’incendiesvolontairesdanslesécoles secondaires publiques,explique le site d’informationAllAfrica. Cinq écoles du payssont parties en fumée dans lanuit de mercredi à jeudi. Mêmecas jeudi matin pour la Garba-tullah High School, située dansle centre du pays.En trois ans, leKenya a vu 113 deses écoles secon-daires partielle-ment détruitesde la sorte. Une recrudescencesans précédent de ces actes demalveillance qui met en dangerles jeunes Kenyans en pension,majoritairement entre treize etdix-huit ans. Les causes proba-blesdecesincendiespourraientêtrelacolèredesélèvescontreletrafic de sujets d’examen, uncalendrier scolaire inadapté oudes méthodes d’enseignementjugées inappropriées. Lesreprésentants des enseignantset du ministère de l’Educationse sont déjà rassemblés afin de

Kenya :flambéedesincendiesvolontairesdanslesécolessecondaires

LE POINTDE VUE

de Patrick Artus

Lazoneeuroetlafacturedudogmatisme

tage des banques par les Etats) au « bailin » (mise à contribution des actionnai-res et des porteurs de dettes des ban-quesencasdeperte)pourréduirel’inci-tation des banques à prendre du risque,ce qu’elles font en théorie si elles sontassuréesparlesEtats.Maiscetteappro-chedelarégulationest trèsthéoriqueetpas suffisamment réfléchie quant à sesconséquences pratiques. On voitaujourd’hui que les banques de la zoneeuro, en raison de ces nouvelles régula-tions,sontconfrontéesàuncoûtdeleurcapital, de leur dette plus élevé (parceque leur prêter devient risqué), à unetrès forte baisse de leur rentabilité et,lorsqu’elles doivent faire face à desdéfautssurlescréditsqu’ellesontfaits,àl’incapacitéd’utiliserle« bailin »(annu-lation d’une partie de la dette ou desdépôts non assurés des banques) sansgénérer une crise économique due auxpertes que le « bail in » ferait subir auxentreprises, aux ménages, aux investis-seurs.Celaexpliqueledébatprésentsurla meilleure manière de remettre enétat de marche les banques italiennessans générer des pertes insupportablespour les épargnants italiens ou les PMEtransalpines.

Autotal, leschoixdepolitiqueécono-mique de la zone euro depuis 2008 ontété dominés par le dogmatisme en cequi concerne la réduction des déficitspublics (trop précoce), la mise en placedu « quantitative easing » (beaucoupplus tardive), la réglementation desbanques (dont les effets sur le coût definancement des banques donc le coûtde financement de l’économie ont étéignorés, ainsi que l’impossibilité prati-que d’utiliser le « bail in »).

Dans tous les cas, un supplémentd’analyse, au-delà de la réflexion pure-ment théorique ou idéologique, auraitété très fructueux.

Patrick Artus est chef économiste,membre du comité exécutif de Natixis.

d’attendre une amélioration visible deséconomies pour commencer à corrigerles déficits budgétaires dans la zoneeuro.

Passons maintenant à la politiquemonétaire mise en place dans la zoneeuro à partir de la crise de 2008. Alorsque le « quantitative easing » (achatsd’obligations par la banque centralefinancésparlacréationmonétaire)aétémis en place à la fin de 2008 aux Etats-Unis, au début de 2009 au Royaume-Uni et au début de 2013 au Japon, il n’estintroduitqu’enavril2015parlaBCE ;onamêmevuen2013et2014unefortecon-traction monétaire dans la zone euro.

Le « quantitative easing » est unepolitique d’exception qui doit être miseen place en cas de crise de liquidité ;c’était le cas dans la zone euro en 2008-2009 pour les banques, en 2011-2012pourlesEtats-Unis,mais,en2015,iln’yaplusdecrisedeliquiditéet le« quantita-tive easing » génère au contraire unexcèsdeliquiditéquifaitapparaîtreuneforte volatilité des prix des actifs finan-ciers, des bulles obligataires. Pourquoila BCE a-t-elle attendu avril 2015 pourdéclencher le « quantitative easing » ?Parce que, coincée par son mandat, ellea dû attendre que le freinage des salai-resetlabaisseduprixdupétrolefassentapparaîtreuneinflationtrèsfaiblepourpouvoir passer à cette politique, lecaractère dogmatique du mandat basésur l’objectif d’inflation à 2 % lui interdi-sant de réagir à une crise de liquidité,même très dangereuse, tant que l’infla-tionn’étaitpasbeaucoupplusbasseque2 %.

Intéressons-nous enfin aux nouvel-les réglementations des banques. Lesobjectifs de ces réglementations sontclairs : accroître les fonds propres desbanquespourréduirelerisquedesolva-bilité ; accroître leurs réserves d’actifsliquides et leurs ressources à moyenterme pour réduire le risque de crise deliquidité ; passer du « bail out » (sauve-

D epuis la crise de 2008-2009,beaucoup de décisions de poli-tiqueéconomiqueontétéprises

ou au contraire n’ont pas été prises, pardogmatisme, sans analyse sérieuse,scientifique, des conséquences de cesdécisions.Nousavonsparticulièrementà l’esprit d’abord la politique budgé-taire, menée à partir de 2010, avec l’exi-gence de réduction rapide des déficitspublics malgré la situation de fort sous-emploi dans de nombreux pays ;ensuite le report jusqu’à 2015 de la miseen place du « quantitative easing » parla BCE, alors que la crise de liquiditédébute en 2008 et que la Réserve fédé-rale et la Banque d’Angleterre passentau « quantitative easing » fin 2008 oudébut 2009 ; enfin, les nouvelles régle-mentations des banques qui, partantd’objectifs en théorie raisonnables,aboutissent à une importante fragilisa-tion du système bancaire de la zoneeuro.

Commençonsparlapolitiquebudgé-taire mise en place depuis la crise de2008-2009.

Dès 2010, les pays de la zone euro ontété requis de réduire leurs déficitspublics et de revenir rapidement auxnormesprévuesparlePactedeStabilitéet de Croissance. Mais les travauxrécents de recherche nous ont apprisque le multiplicateur budgétaire (l’effetd’une variation du déficit public sur lacroissance du pays) est beaucoup plusélevé dans les récessions que dans lespériodes d’expansion ; dans les pério-des de sous-emploi, le multiplicateurbudgétaire serait compris entre 1,5 et2,5, c’est-à-dire qu’une réduction de1 point de PIB de déficit public réduiraitle niveau de PIB en volume de 1,5 à2,5 points. La volonté dogmatique deréduire rapidement les déficits publicsadoncprolongé lacrisede2008-2009etdéclenché la crise des dettes souverai-nes des pays périphériques de 2011-2012. Il aurait été de loin préférable

Réduction des déficits publics, mise en place du « quantitativeeasing », réglementation des banques... les choix de politiqueéconomique de la zone euro depuis 2008 ont été dominéspar le dogmatisme. Au-delà d’une reflexion purement théorique,un supplément d’analyse scientifique aurait été bénéfique.

Le Point de vue Est-il déjà trop tard pour notrecybersécurité ?

Art et Culture Le Sirque fête sa trentième éditiontous azimuts

Dix Jours qui ontchangé la Science

L’ADN dévoile sa double hélice ?

La Métamorphosedes Objets

La « Série noire »

Les Inventeurs del’Entreprise moderne

James McKinsey, l’homme qui murmuraitaux oreilles des patrons

SOMMAIRE

Les nouvellesrégulations desbanques n’ont pasété suffisammentréfléchiesquant à leursconséquencespratiques.

Elles ont aboutià une grandefragilisationdu systèmebancairede la zone euro.

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08 // Lundi 1er août 2016 Les Echos

idées&débats

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Les Echos Lundi 1er août 2016 IDEES & DEBATS // 09

art&culture

Le Sirque fête sa trentièmeédition tous azimutsLouis Mondot

La Route du Sirque fête sa30e édition en terre limou-sine. Né en 1987, le festivaldéploie chaque été son atti-rail de spectacles et autresjoyeusetésdanslegrandparcduchâteaudeNexon (Haute-Vienne). On pourrait croirequec’esttoujourslemême« Sirque »…maisles surprises sont de la partie.

Pas question de tomber dans un « conser-vatisme dogmatique » pour Martin Palisse,directeurdufestivaldepuisplusdedeuxans.Celui qui est aussi jongleur et metteur enscène s’attache surtout à construire le pré-sent. « Chaque édition d’un festival doit êtreun pari. Il faut savoir s’aventurer dansl’inconnu, fort de sa mémoire et de son expé-rience. » Cette année, le festival se mue enéditionspécialeetmetlesbouchéesdoubles.

En termes de dates, d’abord. D’une duréehabituellededixjours, ilgrimpeàvingt.Lesnouvelles activités sont du même tonneau :les stages d’initiation pour enfants et ado-lescents font leur grand retour, sans comp-ter une « master class » aux côtés d’artistes.Parmi les curiosités, la Mobilivre, sorte debibliothèque ambulante aux multiples usa-ges insolites, débarque au beau milieu desfestivités. Il sera aussi possible de passer unbaptême de fil et de trapèze pour les plustéméraires.

Martin Palisse abordel’événement avec une idéephare : produire un bras-sage de talents de tous hori-zons. « J’ai invité une jeunegénération d’artistes talen-tueux à croiser une généra-

tion d’artistes qui ont déjà marqué notre cou-rantd’art.Lepublicestinvitéàêtreletémoindecetterencontre,explique-t-il.Nousdevonscélé-brer ces trente années de cirque à Nexon à tra-versdesconfrontationsesthétiques.Cedoitêtreune grande fête populaire. » Pari réussi pourl’instant, avec un programme qui se muscleau fil des étés, tout comme son public.

Burlesque et mise en abymeAutre signe que le festival s’ouvre à tous lesvents artistiques, la musique classiques’invite aussi dans cette trentième édition.La bande originale de Star Wars sera revisi-tée par un duo – pour ne pas dire duel – depianistes dans un programme intitulé « Leclassique contre-attaque ». Sous les chapi-teaux, on retrouve l’ambiance déjantée descircassiens avec pas moins de quatorzecompagnies et cinquante représentations.Tout juste revenue du Festival off d’Avi-gnon, La Famille Morallès fait sa grandepremière à Nexon. Elle ouvre le bal desspectacles par un numéro qui conjugueburlesque et mise en abyme. A l’image dufestival. n

« Somnium » de et avec Juan Ignacio Tula et Stefan Kinsman au programmele samedi 13 août, à 20h30, au Chapiteau Sirque. Photo Christophe Raynaud de Lage

FESTIVALLa Route du SirqueA Nexon du 1er au 20 août.Billetterie : 05 55 00 98 36www.sirquenexon.com

LE POINTDE VUE

de Bernard Spitz

Est-il déjà trop tardpour notrecybersécurité ?

D ADADA ? DADADA. En plusd’être le refrain insupportabled’un hit du groupe Trio, les

experts en cybersécurité du mondeentier ont découvert, effondrés, que cesdeux lettres trois fois répétées étaient lemot de passe Twitter de Mark Zucker-berg, fondateur de Facebook. Toussavaient qu’un mot de passe aussi sim-ple que DADADA peut être « craqué »en moins de 25 secondes par un ordina-teur ordinaire.

Être patron de l’une des GAFA(1), ex-hacker, et pourtant incapable des’astreindre à la discipline la plus élé-mentaire en matière de mot de passe :huit caractères minimum, comprenantmajuscules, minuscules et signes deponctuation ! Ce DADADA, pardon ceB-A, BA de la sécurité informatiquedevraitêtreenseignédèsl’école,etrépétéaucollège :toutcommeonyenseignelesbases de la sécurité routière.

De même pour l’apparition statisti-que de « cambriolages Facebook » : lesréseaux sociaux sont utilisés pourdéterminersiunefamilleestabsentedechez elle, ses membres (et plus seule-ment les adolescents) publiant leursphotos de vacances géolocalisées entemps réel.

En2015,undemi-milliardd’informa-tions personnelles ont été perdues ouvolées dans le monde(2). Aux seulsÉtats-Unis, on a compté 13 millions devols d’identité. Les points d’attaque semultiplient :nonseulementlesréseauxd’entreprises petites ou grandes ; maisnos téléphones, tablettes, objetsconnectés, des bracelets fitness et réfri-gérateurs aux rames de métro automa-tisées, sont autant de cibles. Le cyber-crimecoûte445milliardsdedollarsparan alors que les catastrophes naturellesn’ontreprésenté« que »160milliardsde

dollars de dommages en moyenne aucours des dix dernières années, dans lemonde.

Une prise de conscience globale estindispensable. La cybersécurité est unenjeu majeur pour les individus, lesentreprises et les nations. Enjeu de pro-tection de la vie privée et du patri-moine ; enjeu de responsabilité enmatière de données et enjeu financierpourlesentreprises ;enjeudesouverai-netépourlesnations.Notrepaysestloinencore d’apprécier le risque à sa justemesure : à côté d’un marché de 2,2 mil-liards d’euros de primes d’assurancesspécifiques « cyber » aux États-Unis en2015, nous n’en sommes encore qu’à30 millions d’euros la même année.

Des solutions existent. Les réponsesà apporter sont multiples : individuel-les et collectives ; éducatives, techni-ques, juridiques, réglementaires.L’assurance a un rôle particulier àjouer :ellesaitrépondreauxnombreuxpréjudices potentiels que recèle lecyberrisque : frais de reconstitution desdonnées,aideà lagestiondecrise,aideàla reconstitution d’image, coût desmises en cause de la responsabilité del’entreprise par ceux qui ont vu leursdonnées personnelles piratées.

Pour répondre à ce danger grandis-sant, les assureurs ont besoin que troisconditions soient réunies : un environ-nement juridique clair qui définisse lesresponsabilités (entre une entreprise etses prestataires informatiques parexemple) ; une connaissance fine desrisques ; et l’existence d’une culture dela prévention.

Le temps politique n’est pas celui deshackers : les décrets de la loi de pro-grammation militaire de 2013 ne sontattendusqu’en2016.Lerèglementeuro-péensurlesdonnéesentreraenvigueur

en 2018. Les enjeux « cyber » doiventimpérativement être pris en comptepar les dirigeants, les comités de direc-tion et les conseils d’administration desentreprises, grandes et petites, devantles obligations nouvelles de ce cadrejuridique, notamment en matière dedonnées personnelles.

Meilleure connaissance des risques :cela doit passer par un échange d’infor-mation accru entre entreprises et assu-reurs, avec les pouvoirs publics maisaussi entre assureurs eux-mêmes.

Nécessitéenfind’unevéritableculturede la prévention cyber dans l’ensembledu tissu économique, notamment dansles PME, moins protégées et statistique-ment les premières cibles – et souventporte d’accès aux grandes entreprises.

Aucun chef d’entreprise responsablene fait aujourd’hui l’impasse sur lesmesures anti-incendie. Il doit en être demême pour les risques cyber.

(1) Google, Apple, Facebook, Amazon : lesquatre méga-entreprises de l’économienumérique.(2) Chiffres Symantec.

Bernard Spitz est le président del’Association française de l’assurance

Notre pays est loinencore d’apprécierle risque de piratageà sa juste mesure.

L’assurance saitrépondre aux nombreuxpréjudices potentiels querecèle le cyberrisque.

LE POINTDE VUE

de Olivier Fernandes

Crise de l’emploi ourévolution du travail ?

A uto-entrepreneurs, managersde transition, indépendants enportage salarial, salariés-en-

trepreneurs, « open contributeurs »,« home-shorers », travailleurs à tempspartagé, « slasheurs »… N’en jetez plus !Enl’espacedequelquesannées,voiredequelques mois, une nouvelle généra-tion de travailleurs est venue chahuterles frontières du monde du travail.

Qu’onnes’ytrompepas : l’émergencede ces nouvelles formes d’emploi estsans conteste la conséquence d’un envi-ronnement économique dégradé, mar-qué par la multiplication des plans dedépart volontaires et des licenciements,avec à la clef peu de perspectives deretour vers une dynamique d’embau-ches.Maiselleestaussi,demanièreplusprofonde et durable, le reflet de muta-tions sociétales irrésistiblement impul-sées par la globalisation et la mobilité.

Par-delà la singularité des situationsetdesmotivations,cesnouvellesfigurestendent vers une même réalité : l’hybri-dation des activités, des statuts et descontrats. Mieux, elles mettent en ques-tion les deux composantes qui structu-rent depuis plus d’un demi-siècle lafigure de l’emploi en France : le salariatet le CDI.

Le fait est d’ailleurs largement actépar la population. Y compris dans lestranches les plus « protégées ». Quandon leur demande d’envisager le mondedu travail demain, 72 % des cadres sonten effet convaincus que le CDI ne seraplus la norme. La question de la transi-

tion professionnelle apparaît commeune évidence de parcours pour 92 %d’entre eux. Et 87 % estiment que cha-cun expérimentera plusieurs statutsdans sa carrière (1) .

Cette tendance au fractionnement del’emploi préfigure-t-elle la fin du tra-vail ? Tout au contraire ! Nombreuxsont les travaux, comme l’enquêteEurofound, qui montrent que le travailcontinue d’occuper une place primor-

diale dans nos sociétés, dans la vie desindividus et dans les valeurs qu’ilsdéfendent en priorité. Mais la nature etlaperceptiondutravailsontincontesta-blement en train de muter. Et ici,comme ailleurs, la société civile adevancé le législateur et le politique.

Finie l’unité de temps, de lieu etd’action. Le pacte social historique« protection contre subordination »passé entre employeurs et employés avécu. Comment ne pas voir dans cetteévolution une remise en cause du rap-

portautravailetàl’entreprise ?Surtout,comment ne pas y deviner une aspira-tion grandissante à l’autonomie et àl’autoréalisation ? Au désir enthou-siaste d’être acteur de son propre projetprofessionnel. Ce à quoi nos sociétésassistent, ce n’est pas tant une crise del’emploi qu’une révolution du travail. Etc’est finalement heureux : le contenuprend le pas sur le contenant, le travails’habille de ses valeurs cardinales :liberté, sens, épanouissement, fierté.

En huit ans, mes associés et moi-même avons dû recevoir au bas mot2.000 consultants indépendants. Deuxmille profils différents, autant de par-cours singuliers. Mais un sentimenttrès largement partagé : rares sont lesconvertis à ces nouvelles formesd’emploiquienvisagentdefairemarchearrière, de « rentrer dans l’ordre », derenoueraveclepoidsdesorganisations.La liberté gagnée et le sens retrouvésont bien trop précieux. La nouvellegénération de travailleurs aspire juste àunpeudereconnaissance,d’émulation,d’échange, de soutien. Et nul besoin icide revenir au formalisme rigide desgrandes structures.

La solution est ailleurs. Dans cetteformidable invention humaine qu’est leréseau.

Olivier Fernandes est président-fondateur du cabinet de conseil Colibee.

(1) 3e baromètre Fondation ITG TravaillerAutrement, Taddeo, TNS Sofres, avril 2016

La nature etla perception du travailsont incontestablementen train de muter.

Etre acteurde son propre projetprofessionnel, uneaspiration grandissante.

UnwesterndanslesAlpesbavaroisesThierry [email protected]

La réalisation pourrait êtresignée Sergio Leone et lamusique Ennio Morricone.On imagine le prégénéri-que. Une haute plaine iso-lée. Un nuage de poussière. Un petit pointqui grossit à l’horizon. « C’est ainsi quel’homme et l’animal sortirent de l’étroit etsombregouletqui,entaillant jusqu’àmi-hau-teur la paroi désolée du massif montagneux,débouchait sur une immense plaine entouréed’une suite de sommets, havre insoupçonnéde calme, asile de fertile solitude. »

Unhomme,âgéd’unevingtained’années,habilléd’uneculottedecuiretd’unevesteenloden dont les boutons sont en bois de cerf,typiques de la région, progresse lentementverslevillageavecsonmuletchargédedeuxétuis en cuir de formes cylindriques.

Montagnes hostilesGros plan sur les visages fermés des villa-geois qui s’inquiètent à l’approche de cetétranger. Personne ne s’aventure dans cesmontagnes hostiles dont les habitants por-tent une sinistre réputation. « C’était unendroit qui se suffisait à lui-même et ne tolé-rait la présence d’aucun élément extérieur. Ilne se défendait pas contre les intrus, mais serefermait aussitôt derrière eux, interdisanttout retour à un autre monde. »

Nous sommes dans lesAlpes bavaroises à la fin duXIXe siècle. L’homme, quidit s’appeler Greider, pré-tend vouloir s’installerquelques mois dans larégion afin de peindre. Onlui conseille plutôt de faire

demi-tour et de rentrer chez lui. « Y a pas deplace pour les étrangers dans cette vallée. »

VengeancePour convaincre du contraire, Greider lâcheune bourse remplie d’or. Il en a plus encoredans ses fontes. L’inconnu va surtout bénéfi-cier de l’inattendue protection de la familleBrenner,lepatriarcheetsessixfilsquifontlaloi dans la vallée et terrorisent les habitants.

On comprend assez vite que la présencedeGreiderdanscesmontagnesaaffaireavecce sinistre clan. Un à un, les fils Brenner sontvictimes d’étranges accidents. La vengeanceestunplatquisemangefroid,surtoutàcettealtitude.Jusqu’aurèglementdecomptefinal.

Avec beaucoup d’habileté et un sens dususpense maîtrisé, Thomas Willmannnous balade entre les Alpes bavaroises etl’Ouest américain au rythme de deuxhistoires qui n’en feront bientôt qu’une.Journalistespécialiséencinémaetenmusi-cologie au « Münchner Merkur » et au« Tagesspiegel »,onnesaitpass’ilaimeSer-gioLeoneetEnnioMorricone,maisonjure-rait que oui. n

ROMAN ALLEMANDSombre Valléede Thomas Willmann,traduit parPierre Deshusses, Belfond,337 pages, 20,50 euros.

LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR CE WEEK-END1. Quatre événements qui pourraient relancer la crise en Europe2. Le YouTubeur star PewDiePie croule sous les millions3. « Stress tests » bancaires : les établissements français passent hautla main, Monte Paschi montré du doigt4. Microsoft Pix : l’appli pour iPhone qui améliore elle-même vos photos5. Terrorisme : Juppé marque sa différence6. JO de Rio : combien gagnent les athlètes français ?

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1945Débuts orange et noirRares sont ceux qui se souviennent que le premier Sérienoire – « La Môme vert de gris » de Peter Cheyney – et lessept titres suivants sont parus avec une couverture noireornées des lettres jaunes . A partir du neuvième livre, lacouverture est cartonnée en orange et noir et griffée dulabel NRF de Gallimard. Marcel Duhamel, le père de lasérie, voulait que le design tranche avec les couverturescriardesdespolarsdel’époque.C’estfinalementcelleima-ginée par sa femme, Germaine, qui sera choisie. Mais ils’enestfalludepeuquela« Sérienoire »n’aieunecouver-ture« fleurettesvertessurfondblanc ».Cequecertains eninterneproposaientchezGallimard.« Untantinetbucoli-que pour de l’étrapillage en série », a jugé Duhamel. n

1958Habit noir des belles annéesFini la couverture cartonnée : « Le Deuxième Souffle »,deJosé Giovanni,414e titre delacollection, inaugure unenouvellemaquette.La« Sérienoire »s’habilled’unecou-verture brochée. La quatrième de couverture est deve-nue un support publicitaire très prisé, en raison des grostiragesaffichés.Clind’œilaugenre,onytrouveleparfummasculin Balafre de Lancôme, les cigarettes Bastos.Grâceauxfigures duromannoir–Chase,CarterBrown,Chandler, Hammett,etc.–, lesuccèsvacroissant.Bientôtla collection s’ouvre aux romanciers français : d’AlbertSimonin, auteur de « Touchez pas au Grisbi » ou aprèsmai 1968, aux auteurs du néopolar (Manchette, Vautrin,Jonquet...), les lecteurs sont au rendez-vous. n

1979La tentation de l’illustrationLa « Série noire » souffre. En 1978, le tirage moyen d’unenouveauté « n’est plus que de 22.000 exemplaires, soit10.000 exemplaires perdus en moins d’une décennie »,lit-on dans « C’est l’histoire de la “Série noire” ». Laconcurrence sur le marché fait rage. Pour attirer le lec-teur, il faut davantage personnaliser les couvertures. En1979, « Je vais faire un malheur » de Greenan arbore unephoto en noir et blanc sur la couverture, désormais bor-dée d’un liseré jaune. Une première ! En 1984, l’illustra-tionpasseencouleur.En1991,retourà lamaquetteorigi-nelle,« façond’invoquerlepasséglorieuxdela“Sérienoire”en espérant qu’elle me soit reconnaissante », dira PatrickRaynal, le directeur de la collection de l’époque. n

2005Le choix du grand formatPoursessoixanteans,la« Sérienoire »abandonnelefor-mat de poche, désormais réservé à la collection « Foliopoliciers ». Recentrée sur des inédits, la vieille damepasseaugrandformatexclusivement,« KingBongo »deThomas Sanchez inaugure cette petite révolution ainsique la nouvelle présentation en vigueur, soit une couver-ture une photo. Stupeur chez les amateurs qui voient leprix grimper, la fameuse numérotation disparaître et lerythme des parutions freiné à un ou deux romans parmois... Pour ses soixante-dix ans, la « Série noire »change de nouveau son look : retour au liseré blanc, auxcouleurs noire et jaune. Un clin d’œil à ses origines, avecdésormais une préférence pour les auteurs français. n

La « Série noire »

LA MÉTAMORPHOSE DES OBJETS// Lancée en 1945 par Marcel Duhamel, la collection de la maison Gallimardn’a cessé de revoir son « look » pour marquer son identité dans un marché du polar chahuté.

DIX JOURS QUI ONT CHANGÉ LA SCIENCE// En révélant la forme hélicoïdalede la molécule d’ADN, James Watson et Francis Crick ont compris les mécanismesde l’hérédité et ouvert la biologie à la recherche génétique.

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23avril1953

L’ADNdévoilesadoublehélicePaul Molga

@paulmolga

Elle est… si belle, voyez-vous ». D’ordi-naireenflamméetarrogantquandils’agit de débattre de sciences, lejeune James Watson, debout devantun parterre d’éminents biologistesréunisauHardyClubdeCambridge,

balbutie quelques impressions fleuries. Quelquesjours plus tôt, le 23 avril 1953, il a révélé au monde,dessin à l’appui, la structure en double hélice del’ADN dans un article de la revue « Nature » cosi-gné avec son ami Francis Crick. La communautéscientifique mesure encore mal l’importance deleur découverte, et c’est donc d’une oreille circons-pectequelessavantsaccueillentlesqualificatifsduchercheur. Si belle, si simple, si grandiose… « Nouspensons avoir trouvé le mécanisme de copie de basequifaitnaîtrelaviedelavie »,résume-t-ilenforçantlesgravesdesavoixjuvénile.Iln’aquevingt-quatreans.Francisenportetrente-six.Touslesdeuxsontquasiment inconnus et ont lâché leur bombe à laface de sommités de la chimie lancées elles aussidans ce décryptage.

Au début des années 1950, l’ADN n’est plus uneinconnue. Depuis les travaux du CanadienOswald Avery qui a identifié l’acide désoxyribo-nucléique en 1944, les biochimistes ont comprisque cette macromolécule est le support de l’héré-dité et ils savent qu’elle se compose de quatretypes de molécules plus petites : adénine, thy-mine, cytosine, guanine, les quatre bases. En 1951,lors d’un congrès à Naples, le physicien MauriceWilkins en a même présenté la première photo-graphie aux rayons X où on devine une structurerégulière. Mais quelle forme a-t-il précisément ?

Atomes crochus et discussions exaltéesQuand il débarque, à l’automne de la mêmeannée, au Cavendish Laboratory, un prestigieuxcentre de recherche en cristallographie de Cam-bridge,JamesWatsonestbiendéterminéàrésou-

drecetteénigme.C’estunaméricainsurdouéquiafait des études d’ornithologie qu’il a prolongées àCopenhague par des recherches sur la biochimiede l’acide nucléique. Son aîné Francis Crick estdéjà dans la place, après la guerre où les minesmagnétiques de son invention ont semé la mortdansles rangs ennemis, il s’est découvert une pas-sion pour la matière vivante. Les deux hommesont un atome crochu : l’ADN, qui les absorbe tota-lement. Jusque tard dans la nuit, les couloirsrésonnent de leurs discussions exaltées. Ils sontd’accordsurunpoint :pourquequelquesbasesle

long d’une chaîne de sucres et de phosphatestransmette des caractères héréditaires sur plu-sieurs générations, c’est que leur forme a quelquechose de spécial qui peut écrire la grammaire dela vie. Ils ont de la chance : le sujet n’intéresse per-sonne. Pour comprendre comment l’ADN formedes copies de lui-même, les biochimistes tra-vaillent alors sur le mécanisme des protéines.

Avecdufildeferetdesperlesdelaiton, lesdeuxhommes testent en secret le processus. La décou-verte de Linus Pauling sur la forme hélicoïdale dela protéine de collagène les a mis sur la voix. Celle

d’Erwin Chargaff qui a montré que les bases del’ADNs’apparientparpaire(AavecT,CavecG)ter-mine leur puzzle. Comme illuminé par « unesublime révélation », ils viennent de déchiffrer lapierre de Rosette de la vie : deux brins identiquesde phosphates et de sucres s’enroulent sans setoucher comme deux escaliers en colimaçon. Ilstiennent ensemble par des barreaux d’échelle, lespaires de bases qui s’y accrochent. Leur ordre lelong de la molécule d’ADN définit l’information,ce que Crick, dans un courrier à son jeune filsrécemment adjugé 6 millions de dollars chezChristie’s, nommera le « code ».

Quand la forme rejoint le fondAvec cette découverte qui leur vaudra le Nobel demédecineen…1962,s’ouvreunenouvelleèrepourla biologie. En 1968, Marshall Nirenberg, HarGobind Khorana et Robert Holley sont à leur tourconviés à Stockholm pour avoir démontré que lesprotéines sont produites à l’aide de cette combi-naison de lettres, lue puis traduite par les acidesaminés.

Les progrès des biotechnologies ont permisdepuis de décrypter une à une ces séquences, constituant l’information génétique du vivant, le génome. Celui de l’homme l’est depuis 2003. Depuis, d’autres mammifères (chimpanzé, chat, cheval, taureau…) ont rejoint la liste, mais aussi des poissons, des insectes, des champignons, desbactéries et des plantes. Le séquençage du blé ten-dre,constituantl’alimentationdeprèsd’untiersdela population mondiale, doit lui s’achever sous peu. La première séquence connue du plus grandde ses chromosomes a déjà montré l’intérêt de plusieurs gènes pour construire de nouvelles variétésrépondantauxenjeuxdesécuritéalimen-taire et d’agriculture durable. Soixante ans après sa découverte, la forme de l’ADN rejoint le fond.

MMardi : Le premier bonjour d’Internet

James Watson (à gauche) et Francis Crick, au Cavendish Laboratory, un prestigieux centrede recherche en cristallographie de Cambridge. Photo Science Photo Library

par Nathalie Silbert@natsilbert

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une association ou à un club, c’est uniquementpour y faire des rencontres utiles sur le plan pro-fessionnel.

Loin de briser l’essor de la jeune firme, la criseéconomique qui éclate en 1929 lui vaut aucontraire un surcroît de travail. Confrontés àl’effondrement de leurs ventes et à de graves diffi-cultés financières, la plupart des grands groupesaméricainscherchenteneffetàrevoir leurorgani-sation. En interdisant aux banques de vendre desprestations de conseil aux entreprises qu’ellesfinancent, la loi de 1934 donne également un coupde fouet à la firme qui devient un interlocuteurobligé des directeurs généraux. Les 15 consultantsde 1930 sont désormais une quarantaine. Quant àJames McKinsey, sa réputation dans les milieuxd’affaires est telle que la compagnie MarshallField, laplusimportantechaînededistributionducentreetdel’ouestdesEtats-Unis,faitappelàluien1935 pour diriger l’entreprise. Sur ce dossier,McKinsey a travaillé l’année précédente avec unedouzaine de ses consultants. Les solutions que la firme a proposées – fermer toutes les usines et lesmanufactures qui produisent vêtements et biensde consommation courante pour se recentrerexclusivementsurlaventeengrandmagasin–onteffrayé le conseil d’administration. Mais il a finipar donner son feu vert, à condition qu’elles soientmises en œuvre par James McKinsey lui-même…

A partir de 1935, celui-ci partage donc sontemps entre la compagnie McKinsey et le groupeMarshall qu’il déleste d’une grande partie de sesactivitésetde1.200salariés.LatâcheépuiseJamesMcKinsey, soumis aux pressions du conseild’administration du groupe et qui, chaque jour,reçoit à son domicile une vingtaine de lettres demenaces écrites par des salariés licenciés.D’autant qu’il lui faut, dans le même temps, suivreles activités de sa firme. En 1936, à l’issue de lon-gues négociations, il la fusionne avec l’une de sesconcurrentes, Scovell, Wellington et Compagnie.Présente à New York, Chicago et Boston, ellecompte, comme McKinsey, une quarantaine deconsultants et intervient sur deux métiers : leconseil en comptabilité-finance et le conseil enmanagement. James McKinsey songe désormaisàquitterlegroupeMarshallpourprendreladirec-tion du nouvel ensemble, confiée pour l’heure aupatron de Scovell et Wellington. C’est alors qu’unévénement vient tout remettre en cause…

« Ils empruntent votre montrepour vous donner l’heure »En novembre 1937, James McKinsey succombe àune pneumonie foudroyante. Il a quarante-huitans. Dans les bureaux que la firme possède à NewYork, Chicago et Boston, c’est la consternation !D’autant que des tensions ne tardent pas à appa-raître parmi les partenaires. D’un côté, l’associé dela première heure, Thomas Kearney, directeur dubureau de Chicago. De l’autre, le responsable dubureau de New York, Marvin Bower. Né à Cincin-nati en 1903, diplômé d’Harvard en droit et enadministration des entreprises, il a rejoint McKin-sey en 1930 après un passage dans l’un des princi-paux cabinets d’avocats de Cleveland. Les deuxhommes s’opposent sur tout : sur la place de Sco-vell, Wellington et Compagnie et sur la façon degérer McKinsey. Peu après la mort de JamesMcKinsey et après des discussions tendues, lesactivités de conseil en comptabilité-finance deScovelletWellingtonsont« sorties »deMcKinsey,qui ne conserve que la partie conseil en manage-ment. Bower et Kearney décident également de seséparer : tandis que les équipes de New York et deBoston conservent le nom de McKinsey, celles deChicagoprennentlenomdeMcKinsey,Kearney&Company qui prendra le nom de A.T. Kearney en1947. Devenu l’âme du cabinet, Marvin Bowers’emploiealorsàprofessionnaliserunmétierquiaune très mauvaise réputation. Ne dit-on pas desconsultants qu’ils « empruntent votre montrepour vous donner l’heure » ? Création d’un sys-tème d’associés obéissant à des règles rigoureusesd’avancement, mise en avant des valeurs d’excel-lence, d’indépendance et de rigueur, recrutementsystématique de jeunes diplômés d’Harvard – cequi assure à McKinsey un vaste réseau dans lesmilieux d’affaires, un début de carrière dans lecabinet devenant un passage quasi-obligé pourdiriger une grande entreprise –, formalisme descomportements (les consultants ont l’obligationde porter le chapeau)… En l’espace de quelquesannées, Marvin Bower fait du conseil en manage-mentunvéritablemétieret luidonneseslettresdenoblesse. C’est lui qui fera du cabinet créé parJamesMcKinseyunefirmed’enverguremondiale.

MSeptième volet mardi : Michel Lévy,le colporteur devenu un géant de l’édition

conduite desentreprises et résumée dans le

« General Survey Outline ».Fort de sa réputation universitaire, James

McKinsey décroche très vite d’importantscontrats : avec l’industriel de la viande Armour,dont le directeur financier, qui a lu tous ses ouvra-ges, veut repenser l’organisation du budget et duplanning financier ; puis avec l’un des principauxfabricants américains de conditionneurs d’air,confronté alors à de lourdes pertes financières.L’histoire raconte qu’un simple coup d’œil à sonpapier à en-tête a suffi à James McKinsey pouridentifier le problème. « Nous intervenons de pointen point du Canada au Mexique », y est-il écrit. Aune époque où le transport aérien est encore dansles limbes, l’entreprise engloutit des sommesénormes pour déplacer ses commerciaux enAmérique du Nord. A la direction du groupe,McKinsey suggère donc de se recentrer exclusive-ment sur Chicago et le centre des Etats-Unis. Sasituation s’améliore aussitôt. Payés 100 dollars parjour, la quinzaine de consultants que compte lafirme en 1930 sillonnent les grandes villes desEtats-Unis pour vendre leurs services aux entre-prises américaines. Un premier bureau est ouvertà New York en 1931. Quant à James McKinsey, il adéfinitivement quitté l’université pour assurer àplein-temps la direction de sa firme. Travailleuracharné, il passe, selon ses propres termes, « tousses petits-déjeuners, la moitié de ses déjeuners et untiers de ses dîners » avec des clients et des pros-pects. Marié et père de deux enfants, il ne goûteguère aux joies de la vie familiale, pas plus qu’il nes’intéresse à l’art ou à la culture. Quand il adhère à

tirer pleine-m e n t p r o f i t d el’essor du marché ? Unmodèle a fini par émerger,adopté par des groupes commeGeneral Motors, DuPont, Westinghouse ouSears,RoebuckandCompany :lesystèmemultidi-visionnaire. Organisé par produit ou zone géogra-phique, il commence à remplacer le système cen-tralisé qui dominait jusque-là. La firme McKinseybasera une grande partie de son succès sur la pro-motion de l’organisation multidivisionnaire par-tout dans le monde. En ce milieu des années 1920,les réflexions sur l’organisation des entreprisesouvrent en tout cas de belles perspectives à JamesMcKinsey.

ImplantéàChicago,JamesO.McKinseyetCom-pagnie démarre modestement, avec une poignéede collaborateurs salariés. Recruté en 1929, le pre-mier partenaire sera Andrew Thomas Kearney,ancien directeur de la recherche chez l’industrieldelaviandeSwiftet futurcréateur,en1947, deA.T.Kearney. La firme n’est pas la première à délivrerdu conseil aux entreprises, loin s’en faut ! AuxEtats-Unis,ilenexistedesdizaines.Maislaplupartsont très spécialisées : les unes, les plus nombreu-ses, interviennent sur l’organisation de la produc-tion et des ateliers, d’autres sur les aspects finan-ciersoucomptables,d’autresencoresurlagestiondu personnel. Toutes travaillent avec les échelonsintermédiaires, chefs de division, ingénieurs deproduction ou directeurs de site industriel. Lecontact avec les directeurs généraux ou les PDGest l’affaire des grandes banques qui, jusqu’en1934, délivrent des conseils où les aspects finan-ciers et de valorisation du capital ont évidemmentlapartbelle.JamesMcKinsey, lui, innovesurdeuxpoints : il ne s’adresse qu’aux cols blancs, au « topmanagement » des groupes américains. Et il pro-pose une approche globale, centrée sur la

Tristan [email protected] d’entreprisesIllustration : Pascal Garnier

James McKinsey aimait enseigner.Ungoûtquiremontaitàsesannéesd’école secondaire lorsque ce sur-doué en mathématiques… donnaitdes cours à ses professeurs ! C’estdu moins ce que prétend l’un de

ses premiers biographes. Né en 1889 dans uneferme du Missouri, le jeune McKinsey pour-suit des études brillantes à l’université deChicago où il décroche en 1918 un diplômede comptabilité. Un an plus tôt, lors del’entrée en guerre des Etats-Unis, il a étémobilisé au sein du département desmatérielsetdesmunitionsavecmissionde faire le tour des industriels impli-quésdansl’effortdeguerre.Cequ’ilavul’a effaré : absence d’organisation,direction dépassée par l’afflux de com-mandes, livres de comptesmal tenus…C’est alors que McKinsey a l’intuitiondont il fera, plus tard, un métier : nom-bre d’entreprises souffrent d’un déficitde management qui entrave leur bonfonctionnementetleurdéveloppement.Pour l’heure cependant, c’est à une car-rière universitaire qu’il se destine. Audébut des années 1920, il devient profes-seur de comptabilité à l’université de Chi-cago. Quand il n’enseigne pas, il écrit desouvragesetdesarticlessurlacomptabilité, lemanagement financier et le contrôle budgé-taire qui lui valent une certaine notoriété parmiles milieux industriels. Au fil de ses travaux, il seforgeuneconviction : lacomptabilitéconstitueunoutil de premier ordre pour comprendre la straté-gie d’une entreprise, identifier ses forces et ses fai-blesseset,àpartirdecesconstatsdedépart,repen-s e r s o n o rg a n i s a t i o n e t s o n m o d è l e d edéveloppement. En bref, un véritable outil demanagement. L’idée, certes, n’est pas tout à faitnouvelle : depuis la création de son MBA en 1908 –le premier au monde –, l’université d’Harvardapprend à ses étudiants à faire de la finance et ducontrôle de gestion un outil stratégique à partentière. Mais le jeune universitaire va plus loin.Dès cette époque, il pose dans ses écrits les bases du futur « General Survey Outline » de McKinsey,cette « feuille de route » destinée aux consultantset qui doit leur permettre d’appréhender la situa-tiond’uneentreprisedanssatotalité,del’organisa-tion aux finances en passant par l’achat et les ven-tes, la place sur le marché, l’état de la concurrenceou la situation du personnel. Une méthode direc-tement issue de ses travaux universitaires.

Organisation multidivisionnaireEn 1926, convaincu que cette approche peut êtreutile aux entreprises américaines, James McKin-sey crée sa firme de conseil tout en continuant àdonner des cours à l’université de Chicago. JamesO. McKinsey et Compagnie, ingénieurs en comp-tabilité et management : tel est le nom de l’entre-prise qui, de manière révélatrice, préfère le terme« ingénieur »àceluide« consultant ».Alorsqueletaylorisme fait référence dans les milieux indus-triels, McKinsey entend se rattacher à la traditionde l’organisation scientifique du travail. Lemoment pour se lancer est bien choisi. Depuis lafin de la guerre, les Etats-Unis connaissent uneforte croissance que le krach boursier de 1929viendra brutalement interrompre. A la tête desgrandesentreprisesdupays,unenouvelle généra-tion de managers salariés a remplacé les « baronsvoleurs » de la génération précédente, ces figureshautes en couleur qui, à force de spéculations, demanœuvres frauduleuses et même de coups tor-dus, ont bâti le capitalisme américain. Sortis desmeilleuresuniversitésaméricaines,cesdirigeantssont tous confrontés au même problème : com-ment organiser l’entreprise pour lui permettre de

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séried’été

LES INVENTEURS DE L’ENTREPRISE MODERNE// 11.000 salariés, 110 bureaux :McKinsey est l’une des firmes de conseil en management les plus importantesdans le monde. A l’origine de cette aventure : James McKinsey et Marvin Bower.Fondateur de la firme en 1926, le premier inventa un métier. Le second,qui dirigea l’entreprise jusqu’en 1967, lui donna ses lettres de noblesse.

JamesMcKinsey,l’hommequimurmuraitauxoreillesdespatrons

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12 // Lundi 1er août 2016Les Echos

Budget de l’Etat 2015 : 366,3 milliards d’euros // PIB 2015 : 2.181,1 milliards d’euros courants //Plafond Sécurité sociale : 3.218 euros/mois à partir du 01-01-2016 // SMIC horaire : 9,67 eurosà partir du 01-01-2016 // Capitalisation boursière de Paris : 1.213,63 milliards d’euros (au 21-07-2016)// Indice des prix (base 100 en 2015) : 100,63 en juin 2016 // Taux de chômage (BIT) : 9,9 %au 1er trimestre 2016 // Dette publique : 2.137,6 milliards d’euros (1er trimestre 2016)

,Les chiffresde l’économie

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ON EN PARLE À BUENOS AIRES

Ledébatsurl’IVGrouvertenArgentine

Aude Villiers-Moriamé—Correspondanteà Buenos Aires

E n Argentine, le slogan« Liberté pour Belén »,témoignant de la résur-

gence du débat sur la légalisa-tion de l’avortement, gagne duterrain.« LibertadparaBelén »,c’est le mot d’ordre qui a ras-semblé, la semaine dernière,une dizaine d’associations pourl a d é f e n s e d e s d r o i t s d el’hommeàSanMigueldeTucu-mán. C’est aussi la revendica-tionquifiguraitsurunepétitiond’Amnesty International,signée par plus de 120.000 per-sonnes et qui a été présentéeaux autorités de Tucumán.

B elén est emprisonnée

depuis presque 900 jours. C’esten prison qu’elle a attendu sonprocès. Et c’est en prison qu’elledoit, en théorie, rester huit ansde plus, après avoir été recon-nue coupable, au mois d’avril,d’homicide volontaire.

L e s f a i t s r e m o n t e n t àmars 2014. Alors âgée de vingt-cinq ans, Belén se rend dans unhôpital de San Miguel de Tucu-mán pour de fortes douleursabdominales. Selon son avo-cate, la jeune femme, issue d’unmilieu modeste, ne sait pasqu’elle est enceinte et est entrain de faire une fausse cou-che. Les médecins, quant à eux,la soupçonnent d’avoir procédéà un avortement, pratique tou-jours illégale et pénalisée enArgentine,unpaysà fortetradi-

tion catholique. Lorsqu’ilsretrouvent un fœtus dans lestoilettes de l’hôpital, ils appel-lent immédiatement la police.

« Ilyaunschémarécurrentdeviolation du secret médical dansla province de Tucumán. Sur les605 affaires ouvertes pour avor-tement ces vingt dernièresannées, 10 % concernaient descas qui ne sont pourtant paspénalisés par la loi, comme lesfausses couches », expliqueMariana Alvarez, avocate etresponsable de l’Assembléepermanente pour les droits del’homme à Tucumán. « Beau-coupdemédecinssontinfluencéspar leurs convictions religieuses.Les patientes soupçonnéesd’avoir avorté sont traitées avecviolence, examinées sans ména-

gement et livrées en pâture à lapolice », ajoute-t-elle. Aucuntest ADN n’a été effectué sur lefœtus retrouvé à l’hôpital.

Le procureur de la province alui-mêmeadmisqu’ilexistaitunvice de forme dans la sentence de la justice argentine et appeléla Cour suprême de Tucumán àse prononcer sur la question le plus rapidement possible. PourMariana Alvarez, « il est proba-ble que la Cour annule la sen-tenceetremetteBelénenliberté ».Une décision qui représenteraitune victoire importante pour les défenseurs du droit à l’avor-tement. Il y a deux semaines, leComité des droits de l’homme de l’ONU a d’ailleurs invité Bue-nos Aires à revoir sa législationsur la question. n

En cause, le cas d’une jeune femme condamnée à huit ans de prison pour avortement.

Environ40.000partisansdeRecepTayyipErdogansesontrassemblés,dimancheàCologneenAllemagne,pourlesouteniraumomentoùilfaitfaceàdescritiquessursespurgesàlasuitedelatentativedeputsch,certainsbrandissantdesbanderolesà lagloired’« Erdogan,combattantdeslibertés ».Berlincraignaitdesdébordementsentrepartisansetadversairesdel’AKP,lepartiduprésidentturc :enAllemagnevit laplusgrandediasporaturque,unecommunautéde3millionsdepersonnesautotal, en incluant les Allemands d’origine turque.

Photo : DPA/Oliver Berg/Germany Out/AFP

AFP

SAINT-ÉTIENNE-DU-ROUVRAYNOUVELLE MISE EN EXAMENLe parquet de Paris a annoncé qu’uncousin d’Abdel-Malik Nabil Petitjean,l’un des deux auteurs de l’attaquemeurtrière contre l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Mari-time), devait être présenté ce diman-che à un juge antiterroriste afin d’êtremis en examen. Cet homme aurait euconnaissance du projet criminel. Lagarde à vue d’un demandeur d’asilesyrien, interpellé jeudi dans l’Allier, aété levée dans la nuit de samedi àdimanche.

EN FRANCE

TUNISIE LE GOUVERNEMENTESSID PERD LA CONFIANCEDU PARLEMENTAprès tout juste dix-huit mois au pou-voir, le gouvernement de Habib Essid,un Premier ministre loué pour sonintégrité, a été écarté samedi soir parun vote de défiance au Parlement, fai-sant craindre une nouvelle périoded’incertitudes pour la Tunisie. Lesjours du gouvernement, critiqué detoutes parts pour son « inefficacité »,étaient comptés depuis que le chef del’Etat s’était dit, le 2 juin, en faveurd’un cabinet d’union nationale.

À L’ÉTRANGER

HOMMAGE PRÊTRE ASSASSINÉ :LA MESSE RÉUNIT CATHOLIQUESET MUSULMANS

Près de 2.000 fidèles catholiques etau moins une centaine de musul-mans, venus à l’appel du Conseil fran-çais du culte musulman (CFCM)exprimer leur « solidarité » et leur« compassion », ont rendu hommagedimanche au père Jacques Hamelassassiné mardi dernier. La messe aété célébrée dans la cathédrale deRouen par l’archevêque Mgr Domi-nique Lebrun.

MARSEILLE UN FERRY ÉVACUÉAPRÈS UNE DÉTONATIONENTENDUE À BORDUn ferry de la compagnie maritimeCorsica Linea, le « Jean-Nicoli », quise trouvait à quai dans le port de Mar-seille, a été évacué dimanche aprèsqu’une détonation a été entendue àbord. L’explosion est vraisemblable-ment due à un engin situé au fond del’eau et datant de la Seconde Guerremondiale. Une enquête a été ouvertepour déterminer les causes exactesde l’incident, qui n’a pas endommagéle bateau.

J0 2016 EXCLUSIONDES RUSSES : LE CIO N’EST « PASRESPONSABLE » DU TIMINGLe Comité international Olympique(CIO) n’est pas responsable des incer-titudes qui pèsent, à cinq jours dudébut des JO de Rio, sur le nombre desportifs russes pouvant y participer,s’est défendu dimanche son prési-dent, Thomas Bach. Certains sportifsrusses ne savent donc toujours pass’ils pourront participer aux Jeux.

RELIGION VALLS PRÔNE« UN PACTE AVEC L’ISLAMDE FRANCE »Dans une tribune publiée dans le« JDD », le Premier ministre, ManuelValls, estime qu’il y a « urgence » à« bâtir un véritable pacte » avec ladeuxième religion de France en« donnant à la Fondation pour l’islamde France une place centrale ». Il s’estredit « favorable » à une interdictiontemporaire du financement étrangerd e s m o s q u é e s , c e q u i s u p p o s ed’« accroître les possibilités de levée defonds en France ».

ÉCOSSE LES ÉCOSSAIS VEULENTRESTER DANS LE ROYAUME-UNIMALGRÉ LE BREXITUne majorité d’Ecossais (53 %) sou-haitent rester au sein du Royaume-Uni malgré la décision des électeursbritanniques de quitter l’Union euro-péenne, tandis que 47 % sont favora-bles à l’indépendance, montre unsondage YouGov publié samedi. De3.000 à 4.000 personnes ont toutefoisdéfilé samedi à Glasgow pour récla-mer la tenue d’un deuxième référen-dum sur l’indépendance de l’Ecosse.

JAPON UNE FEMME ÉLUEPOUR LA PREMIÈRE FOISGOUVERNEUR DE TOKYOPour la première fois, une femme,Yuriko Koike, soixante-quatre ans, aété élue dimanche gouverneur deTokyo. Ex-ministre de l’Environne-ment puis de la Défense, parlant cou-ramment l’anglais et l’arabe, elle aurapour principale tâche de superviserla préparation des Jeux Olympiquesde 2020 et de gérer une économie dela taille de celle de l’Indonésie.

MORT D’ADAMA TRAORÉ LAMARCHE DE SOUTIEN STOPPÉELa famille d’Adama Traoré, mort il y aonze jours lors de son interpellationdans le Val-d’Oise, a regretté samediqu’une marche de soutien n’ait puavoir lieu. Entre 600 personnes, selonla police, et un millier, selon les orga-nisateurs, s’étaient rassemblées pourmanifester entre la gare du Nord et laplace de la République. La préfecturede police dit s’être « opposée à undépart de cortège » pour des raisonsde sécurité.

AFP

JUSTICE LE PARQUET OUVREUNE ENQUÊTE SUR L’AGRESSIOND’UN MUSULMANUne enquête a été ouverte aprèsl’agression, près de Rouen, d’un sep-tuagénaire de confession musul-mane, au lendemain de l’attentatdans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray. La victime, un Françaisd’origine sénégalaise, a été violem-ment prise à partie puis frappée à latête.

YÉMEN LE GOUVERNEMENTACCEPTE UN PROJET D’ACCORDDE PAIX PROPOSÉ PAR L’ONUL e g o u v e r n e m e n t y é m é n i t e aa n n o n c é d i m a n c h e q u’ i l ava i taccepté un projet d’accord de paixproposé par l’ONU pour mettre fin auconflit en cours depuis plus d’un ana u Yé m e n e t q u i a f a i t p l u s d e6.400 morts. A la condition toutefoisque les rebelles houthis et les forcesloyales à l’ancien président Ali Abdal-lah Saleh signent l’accord d’ici au7 août. Mais les rebelles ont rejeté ceplan quelques heures plus tard.

JMJ LE PAPE CLÔTLES RENCONTRES DE CRACOVIEPAR UNE MESSE GÉANTE

Le pape François a achevé dimanchesa visite en Pologne par une messegéante réunissant des centaines demilliers de jeunes catholiques enplein air, au cours de laquelle il ainvité la jeunesse à s’efforcer de chan-ger le monde plutôt que de se satis-faire des plaisirs immédiats offertspar la technique... il a ainsi exhortéson auditoire à « té lécharger lemeilleur lien qui soit, celui du cœur ».Il a également annoncé le lieu de laprochaine édition : Panama en 2019.

Page 13: ÉCONOMIE // LUNDI 1ER AOÛ Pourquoi lesinventeurs … · 3,50€Luxembourg 3€.Maroc 25 DH. Suisse ... voire au pénal. « La confiance est àzéro »,aconfiéaux « Echos »Marco

Lundi 1er août 2016www.lesechos.fr

DEVISES EUR/GBP 0,8416 EUR/JPY 1,1427 EUR/CHF 1,0824 GBP/USD 1,3271 USD/JPY 1,0231 USD/CHF 0,969 TAUX EONIA -0,331 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,296 OAT 10 ANS 0,0747 T-BONDS 10 ANS 1,464

INDUSTRIE & SERVICESVINCILe groupe voit la fin du tunnelpour l’activité BTP en France.// P. 14

EDFL’EPR anglais d’EDF suspenduà la décision de Londres. // P. 15ET « CRIBLE » P.28

AUTOMOBILE

L’industrie mondiale boit la tassedans les pays émergents. // P. 16

DIESELLa commission Royal fait planer ledoute sur les constructeurs.// P. 17

SNCFLe groupe tombe dans le rouge.// P. 17

ACCORNouvelle ère avec le départ du« monsieur Digital ». // P. 18

CASINORésultats en demi-teinte pour legroupe. // P. 18

HIGH-TECH & MÉDIASFACEBOOK

Le réseau social tutoieles sommets en Bourse. // P. 19

INTERVIEWArnaud de Puyfontaine, présidentdu directoire de Vivendi.// P. 20

PME & RÉGIONSLES AÉROPORTS DE LÉGENDELa base aérienne de LorientLann-Bihoué veille sur la Franceet le monde.// P. 21

HAUTS-DE-FRANCEL’enseigne de prêt-à-porterKiabi se dote d’un nouveau siège.// P. 21

FINANCE & MARCHÉS« STRESS TESTS » 2016Les banques européennestriomphent sans gloire.// PP. 22-23

CRISE GRECQUELe rapport qui accable le Fondsmonétaire. // P. 24

LES ÉCHOS BUSINESSCARNET// P. 27

DERNIÈRE HEURE

Teadslève43millionsd’eurosFabienne Schmitt

@FabienneSchmitt

C’estl’unedespépitesdelaFrenchTech.Teads,lespécialistedelapublicitévidéoenligne, lève43millionsd’eurosauprèsd’un syndicat de banques mené parBNPP et comprenant Bank of China,HSBC, la Banque Palatine et la Banquepublique d’investissement. Objectif :faire des acquisitions et installer Teadsen Chine.

La start-up cherche des sociétés de latechausavoir-fairetechnologiquecom-plémentaire du sien. C’est d’ailleurscomme cela qu’elle est née : si PierreChappaz l’a rachetée pour la rappro-cher de ses entreprises, c’est avant toutp o u r s a t e c h n o l o g i e , d e ve n u eaujourd’hui le format star de la pubvidéo. Les médias les plus prestigieuxdans le monde l’ont adoptée parmi les-quels le « Washington Post », le « Cor-riere della Serra », le « Nikkei » ouencore « Les Echos ». « Mieux vautfinancer les acquisitions en cash plutôtque par échange d’actions, car les tauxd’intérêt sont très bas et cela évite dediluer les actionnaires », explique PierreChappaz, le patron de Teads. Cet alpi-niste et randonneur chevronné est par-venu à implanter Teads dans dix-huitpays, dont les Etats-Unis, son premiermarché, où il s’est installé il y a un peumoins de trois ans. Désormais, Teadsregarde vers l’Asie : déjà présent auJapon, il vise la Chine, l’an prochain. Il

est aussi en train de prendre pied à Sin-gapour, porte d’entrée de l’Asie du Sud.C’est là où sont notamment installéesles grandes agences d’achat d’espacespublicitaires.

Le Nasdaq en ligne de mireTeads est aujourd’hui, selon Comscore,la première plate-forme de vidéospublicitaires devant YouTube et Face-book, dont les moyens sont pourtantsans commune mesure face aux siens.La jeune start-up originaire de Mont-pellierdevraitfaire200millionsdechif-fre d’affaires cette année (+40 % sur unan). Elle est rentable depuis quatre ans,mais peu, car elle investit beaucoup.Elle emploie une centaine de déve-loppeurs. « Il faut que la croissance resteprofitable, soutient Pierre Chappaz. Jene fais pas partie des start-up qui expli-quent qu’elles perdent de l’argent jusqu’àce qu’elles en gagnent un jour. On agit àl’européenne : on est plus dans unedémarche industrielle que spéculative. »

Laprochaineétape,c’est leNasdaq, leGraal pour un Français. Teads en parlerégulièrement depuis un an, maisestime qu’aujourd’hui les conditions demarché ne sont pas réunies. « A l’heureactuelle, il n’y a pratiquement aucuneIPO. Talend est une exception, ils ont un“business model” avec des revenus récur-rents donc les investisseurs ont témoignéleur appétit même si la boîte est en perte,relève le patron de Teads. Pour un “pureplayer” comme nous, c’est différent.Mais, dès que le marché s’ouvre, on estprêt. » n

Grèves :toujourspasderetourà lanormaleenvuepourAirFrance

Martine Robert@martiRD

Air France prévoit d’assurer « plus de80 % » de ses vols ce lundi, au sixième jourd’une grève des personnels navigants com-merciaux (PNC), chiffre quasi stable parrapport au week-end. Plus de 95 % des volslong-courriers, plus de 80 % des moyen-courriers à Roissy et plus de 80 % des volsintérieurs seront maintenus, selon le trans-porteur qui fait état d’un taux prévisionnelde 32 % de grévistes, toutefois en baisse parrapportaux41 %annoncéspourdimanche.Le SNPNC-FO évoque pour sa part, un tauxde grévistes autour de 50 % hier, après unpic à 70 %.

Au cinquième jour du conflit, environ30.000 passagers n’ont pu embarquer, por-tantà150.000lenombretotaldeclientstou-chés par les annulations de vols ou les limi-tations à bord des avions depuis mercredi.Durant ce weed-end de chassé-croisé esti-val, avec 300.000 passagers attendus, près

de 20 % des vols étaient encore annulés.Outre les personnes prévenues « à

froid », chaque jour quelques centaines depassagers se rendent à l’aéroport et sontconcernés « à chaud » par des annulations et quelques centaines d’autres sont nonautorisés à monter à bord ou débarqués,d’avions pourtant maintenus, faute de per-sonnel suffisant (plus de 1.000 vendredi etun peu moins de 700 samedi). Sécuritéoblige, un long-courrier doté de 4 paires deportesexigeauminimum4PNC.Mais,avecseulement 4 PNC, « cela limite la capacité à200 sièges sur un avion où on peut en avoirplus de 300. Pour 250 passagers, il faut uncinquième PNC », explique le porte-paroledu syndicat SNPNC-FO, Christophe Pillet.

Un impact chiffré en dizainesde millions d’eurosLa compagnie évalue à « quelques dizainesde millions d’euros » l’impact financier de lagrève,avecdéjàplusde900volssupprimés.Et les discussions sont toujours au pointmort. « Nous n’aurons pas d’autre choix quederedéposerunpréavisdegrève »à l’issuedumouvement, menace Christelle Austera,secrétaire générale adjointe du SNPNC-FO.

Les hôtesses et stewards en grève jusqu’àmardi soir à l’appel du SNPNC-FO et del’Unsa-PNC (45 % des voix) refusent quel’accord collectif fixant leurs règles de tra-

vail, de rémunération et d’avancement, envigueurjusqu’au31octobre,soitprolongédedix-septmoisseulement,commeleproposeAirFrance, invoquantunbesoindestabilité.

« Le dialogue était en cours, et ce préavis estdémesuré. Nous ne comprenons pas pourquoideux syndicats sur trois ont voulu tendre lesnégociations. Plusieurs options étaient possi-bleset il fautretrouveruneconfiancemutuellecar c’est l’avenir de l’entreprise que l’on pré-pare »confiePierre-OlivierBandet,directeurgénéral adjoint d’Air France, aux « Echos ».

L’esprit jusqu’au-boutiste de certains syn-dicats de pilotes de même que le climatsocial français très perturbé en juin avec laloi El Khomri, ont probablement contribuéau maintien du préavis. Mais Air France nepeut se permettre un accord déraisonnablequi pourrait avoir un effet contagieux sursesfiliales,TransaviaetsurtoutsurHOP!oùdes négociations sont prévues en septem-bre. « L’enjeu est la santé du transport aérienfrançais, donc l’emploi de navigants français.Les passagers veulent des prix à la baisse. Onnepeutsedécalerparrapportàd’autrescom-pagnies qui ont fait de gros efforts de compéti-tivité. Le pacte social à Air France est bon parrapport à nombre d’entreprises françaises »rappelle Pierre-Olivier Bandet.

(Lire « Crible »Page 28

La compagnie évalue à « quelques dizaines de millions d’euros » l’impact financier de la grève, avec déjà plusde 900 vols supprimés. Photo Sipa

Déjà 150.000 passagersont été impactés.

Plus de 80 % des volsseront assurés ce lundi.

Christophe [email protected]

Juillet a été un mois historique pour Airbnben France. La plate-forme d’intermédiationpour la location d’hébergement a en effetenregistré son dix millionième client le moisdernier, a-t-on appris ce week-end auprès del’entreprise. Première destination touristi-queinternationale–avecquelque85millionsde visiteurs étrangers –, la France confirmede facto son statut de marché clef pour legéant américain actif sur l’Hexagone depuis2008.D’autantquecelas’expliquetoutautantparsonattraitauprèsdestouristesétrangersqueparunedemandedomestiquesoutenue.

Airbnb,quinedisposepas,semble-t-il,de

toutes les statistiques pour juillet à ce stade,précise que ses hôtes français – ceux quilouent leur hébergement – ont accueilli« deux fois plus de voyageurs » le mois der-nier qu’en juillet 2015. Une augmentationtonitruante qui tient notamment à un trèsvraisemblable effet Euro 2016 de football(pour mémoire, le concurrent HomeAway/Abritel était partenaire de l’UEFA).

Les recettes fiscales, sujet sensibleSelon la direction France d’Airbnb, près de300.000 personnes ont séjourné aux abordsdes stades autour des dates de matchs, soitentre le 10 juin et le 10 juillet. De quoi fairegrincer les dents des hôteliers parisiens. Cesderniers n’ont en effet pas franchement pro-

fité de la compétition contrairement à biende leurs confrères de province.

Celaétant,cetteappétencepourladestina-tion France dont profite Airbnb reflète aussiunchoixdevacancesdesFrançais.Lamoitiéde sa clientèle tricolore de juillet a en effetpréféré réserver en...France. Globalement,l’Héraultressortentêtedesdestinationsinté-rieures, devant le Lubéron. Reste à savoir sicesuccèsdeladestinationFrancesetraduiraenrecettes fiscales,unsujetsensiblesachantqu’ilrevientà l’hébergeurdepayerlui-mêmela taxe de séjour. S’agissant des destinationsétrangères, les Français ont sans surprise,pourrait-on dire, privilégié l’Europe du Suden juillet avec l’Espagne (10 % des réserva-tions), l’Italie (8 %) et le Portugal (5 %). n

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La jeune start-uporiginaire de Montpellierdevrait faire 200 millionsde chiffre d’affaires cetteannée (+40 % sur un an).

Elle est rentable depuisquatre ans, mais peu, carelle investit beaucoup.

Talend réussit son entréesur le NasdaqLe titre del’éditeur aflambé lors desa premièreséance decotation à NewYork. // P. 20 N

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DANS«« EEccoo MMaattiinn »» à 7h42Du lundi au vendredi« À la Une des Echos » à 22h10Du lundi au jeudi

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annonces judiciaires & légalesANNLEGALECH

LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot.

Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.

Les départements habilités sont 75, 77,78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

VILLE D’ARGENTEUILApprobation de la m/(#2).,#/0 (+ -1%

Par délibération n° 2016/S05/005 en date du *5 "+#44', $*&!, leConseil Territorial de l’Etablissement Public Territorial a approuvé laB?*!I,D8!?A *6 3PDA K?,DP *2/;CDA!9B(E

7?A'?;B@B(A8 " P2D;8!,P( 1E-&)F+- *6 7?*( *( P2/;CDA!9B(G PD *@P!C@;D8!?A (98D'I,#@( " P2LM8(P *( .!PP( *(>6!9 P( $* "+#44', $*&! et au siège de l’EtablissementPublic Territorial Boucle Nord de Seine depuis le &3 "+#44', $*&! et pour une durée*( 6A B?!9E7(88( *@P!C@;D8!?A (8 P( *?99!(; *( 3PDA K?,DP *2/;CDA!9B( B?*!I@ 9?A8 8(A69 "PD *!9>?9!8!?A *6 >6CP!, " P2#M8(P *( 4!PP( *2:;%(A8(6!P J0(;4!,( 5;?!8 *(9 9?P9H D6N#(6;(9 #DC!86(PP(9 *2?64(;86;( *6 9(;4!,(EO3 -$F-Q- (A=6(8(F>6CP!=6(<>6CP!P(%DPE';

BTP

Antoine Boudet@ABoudet

Xavier Huilliard, le PDG du groupeVinci, ne manquait pas de sujets desatisfaction vendredi dernier à laprésentation des résultats semes-triels du groupe.

Deuxétaientsinoninattendus,defait pas visibles avant les annonceseffectuées la veille par le gouverne-ment et le chef de l’Etat (« LesEchos » d’hier) : à savoir l’attribu-tion, au consortium emmené parVinci avec la Caisse des Dépôts etPredica, des 60 % détenus par l’Etatau capital des aéroports de LyonBron et Saint-Exupér y ; et lademande, par le président de laRépublique, François Hollande, dudéploiementd’undeuxièmeplanderelance autoroutier, dont les

contours devront être définis dès le1er janvier 2017.

Sur le premier dossier, XavierHuillard a balayé d’un revers demain toute polémique ou un éven-tuel conflit d’intérêts (lire ci-des-sous). Michel Notebaert, directeurgénéral de Vinci Concessions, s’estlui félicité de récupérer en gestion« un actif très jeune, très bienconnecté et un très bon mix de tra-fic ». Il a souligné « son fort potentielde croissance avec toutes ses compo-santes », les aéroports de Lyonaccueillant annuellement 8,7 mil-lions de passagers.

Quantauplanautoroutier,PierreCoppey, président de Vinci Auto-routes, s’est bien gardé de tirer desplans sur la comète. « Nous nousmettons au travail avec le ministèredes Transports sur le périmètre et lecontenu des projets » pour uneentrée en vigueur en 2017, a-t-ildéclaré. Certains relèveront de

contrats de plan au niveau de l’Etat,d’autres de demandes d’investisse-ment des collectivités territoriales.Ils viendront compléter les travauxd’extension et d’élargissement pour3,2milliardsd’eurosautitreduplansigné entre les sociétés concession-naires et l’Etat en 2015.

« L’horizon se dégage »Mais Xavier Huillard avait de quoise satisfaire des seuls résultatssemestriels du groupe. Malgré unchiffre d’affaires publié en baisse de1,5 % sur un an, à 17,6 milliardsd’euros, le résultat opérationnel aluiprogresséde11,7 %,à1,5milliard.En fait, tous les clignotants passentprogressivement au vert.

L’évolution du trafic autoroutiera ainsi enregistré une croissance de3,3 % sur la période, contre 2,7 %surlessixpremiersmoisdel’année.Et si le trafic des poids lourds resteen recul de 3,6 % par rapport à

l’avant-crise Lehman Brothers, cel-le-ci ayant « coûté dix années decroissance », a souligné le PDG deVinci, le trafic autoroutier est « plu-tôt meilleur que prévu », s’est-il féli-cité en tablant sur une croissanced’environ 2,5 % sur l’année. Quantau trafic aérien, son dynamisme nese dément pas, avec une croissanceattendue entre 5 % et 10 % en 2016.

C’est finalement dans le BTP queles derniers clignotants devraientpasser au vert. « On a l’impressionque l’horizon se dégage », a observéXavier Huillard. Le carnet de com-mandes de la branche constructiona progressé de 2 % au premiersemestre, à 29,2 milliards, et les pri-ses de commandes de 11 %, à 17 mil-liards. « Nous sommes prochesd’atteindre le point bas », affirme lePDG du groupe, s’appuyant notam-ment sur la forte hausse des réser-vations de logements de 24 % aupremier semestre. n

l Le groupe de BTP et de concessions se félicite du dynamisme des traficsautoroutier et aéroportuaire.l Il pense toucher le « point bas » dans l’Hexagone pour la branche BTP.

Vincivoitleboutdutunnelpourl’activitéBTPenFrance

à suivre

Feu vert de SABMillerà la nouvelle offre d’AB InBevAGROALIMENTAIRE — Le conseil d’administration du bras-seur britannique SABMiller a finalement accepté la nouvelleoffre du numéro un mondial de la bière, le belge AB InBev, quivalorise SABMiller à environ 79 milliards de livres (93,83 mil-liards d’euros) contre environ 70 milliards (84 milliards d’euros)au moment de sa première offre en novembre 2015. La baisse dela livre, en réaction au vote des Britanniques pour une sortie del’Union européenne, ayant rendu l’opération moins attrayantepour de nombreux investisseurs, AB InBev avait dû relever sonoffre, mardi dernier, pour que cette fusion à plus de 120 mil-liards de dollars puisse se réaliser.

Sanofi maintient le cap malgréun environnement peu favorablePHARMACIE — Le laboratoire français a confirmé son objectifannuel d’un bénéfice par action « globalement stable » par rap-port à l’an dernier à taux de change constants, malgré un déclinde 11,1 % de son bénéfice net au deuxième trimestre, à 1,16 mil-liard d’euros. L’activité diabète a continué de refluer, du fait dudéclin du Lantus et le groupe a été impacté par la crise vénézué-lienne et la perte du brevet du Plavix au Japon. Les ventes del’anticholestérol Praluent ont continué à être bridées par les res-trictions des systèmes de santé. Idem pour le vaccin contre ladengue Dengvaxia, qui n’a quasiment pas réalisé de ventes sur letrimestre écoulé, en l’absence de plans nationaux d’immunisa-tion en Amérique latine.

Essilor réviseen baisseses prévisionsde croissance

OPTIQUE — Essilor vise tou-jours pour l’année 2016 unecroissance du chiffre d’affai-res hors effet de change supé-rieure à 8 %, mais vise désor-mais une croissance en basehomogène autour de 4,5 % aulieu des 5 % précédemmentprévus. En cause, le manqued’ensoleillement, qui a péna-lisé les ventes de lunettessolaires et un redressementde sa filiale chinoise Bolon,plus lent que prévu dans unmarché chinois morose. A

FP

Augmentationde 2 % des tarifsdu gaz en août

GAZ — Les tarifs du gaz appli-qués par Engie à un peu plusde 6 millions de consomma-teurs vont augmenter enmoyenne de 2 % en août. C’estla deuxième hausse consécu-tive après celle de 0,4 % enjuillet. Depuis l’ouverture à laconcurrence, les consomma-teurs ont le choix entre lestarifs réglementés de l’ancienmonopole ou les prix de mar-ché proposés par Engie et sesconcurrents. Sh

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Le gouvernement n’aura donc pasréussi à désamorcer toute polémi-quesurlaventeparl’Etatdesespar-ticipations majoritaires dans lesaéroports de Lyon et de Nice,annoncée jeudi dernier. Echaudépar celle qu’avait suscitée la cessionde ses parts dans l’aéroport de Tou-louseàdesChinois, ilaurapourtantpris ses précautions, affirmantavoir étudié tous les potentielsconflits d’intérêts. En attribuantl’aéroport de Nice à un consortiumitalien, il s’est assuré le silence deChristian Estrosi, le président de larégion Provence-Alpes-Côte d’Azur(Paca), qui pendant le processusd’appel d’offres avait fait savoirbruyamment qu’il considéreraitcomme un casus belli la désigna-tion du consortium emmené parVinci, actionnaire minoritaire dugroupe ADP (environ 8 %).

Recours devantle tribunal administratifC’est finalement sur le dossier deLyon que les choses coincent. Dèsl’annonce du résultat des courses

qui a vu Vinci l’emporter à Lyon,aveclaCaissedesDépôtsetPredica,le président LR de la région Auver-gne-Rhône-Alpes, Laurent Wau-quiez, a annoncé son intention,avec le département du Rhône,d’intenter une action en référédevant le tribunal administratif deParis dès cette semaine visant àannuler le processus de privatisa-tion. L’élu critique le fait que ledeuxième tour prévu pour l’exa-men des six candidatures n’ait paseu lieu et que la décision finale sesoit résumée à un choix entre Vinciet l’australien Macquarie.

Le ministre de l’Economie,Emmanuel Macron, n’a pas tardé àréagir vendredi dans un entretienpublié par le quotidien régional« Le Progrès ». « Ce cahier des char-ges, nous l’avons respecté, affirme-t-il, ajoutant qu’il y avait un écart deprix de plus de 30 % entre les prix(très proches) proposés par les deuxfinalistes et le prix plus élevé proposépar les quatre autres candidats ».

De fait , insiste EmmanuelMacron, « ces quatre autres candi-dats ne satisfaisaient donc pas àl’ensemble des critères posés par lecahier des charges et n’étaient pas enmesure de rattraper leur écart sur lecritère prix lors du troisième tour ».Il souligne enfin que le choix de

Vinci « a été fait en accord avec lescollectivités qui ont pu analyser lesoffres des deux finalistes et les audi-tionner ».

Vinci pas concernéDe son côté, l’heureux élu, le groupeVinci, s’est déclaré vendredi, par lavoix de son PDG, Xavier Huillard,lors de la présentation des résultatssemestriels (lire ci-dessus), « honoréd’être pressenti pour exploiter Lyon-Bron et Lyon Saint-Exupéry ». Inter-rogé sur les déclarations de LaurentWauquiez, le patron du groupe deBTP et de concessions, a simple-ment commenté : « nous ne noussentonspasvisés »,lerecoursévoquéportantsurlaprocédureelle-même.Quant à un éventuel conflit d’inté-rêts du fait de la position de VincicommeactionnairedugroupeADP,

Xavier Huillard a souligné que laposition d’actionnaire « ultramino-ritaire » du groupe gérant ParisAéroports et une gestion « totale-ment indépendante » écartaient toutproblème.

Augustin de Romanet, le PDG dugroupe ADP, a d’ailleurs remarqué,en marge de la présentation de sespropresrésultats,que,si lenouveauconcessionnaire entendait fairedes aéroports de Lyon un « hub »concurrent de la capitale, ParisAéroports ferait tout pour empor-ter la compétition. Sachant que laprivatisation du groupe ADP n’estpas pour demain, puisqu’on rap-pelle à Bercy qu’il faudrait un nou-veau véhicule législatif, la questiondu rôle futur de Vinci sur ce dossiern’est pas prête d’être tranchée.— A. Bo.

Polémiqueautourdelaprivatisationdel’aéroportdeLyonLaurent Wauquiez veutfaire annuler le processusqui a attribué les partsde l’Etat au consortiumemmené par Vinci.

Le choix de Vinci « a été fait en accord avec les collectivités quiont pu analyser les offres des deux finalistes et les auditionner »,a souligné vendredi Emmanuel Macron. Photo Gilles Rolle/RÉA

14 // Lundi 1er août 2016 Les Echos

INDUSTRIE&SERVICES

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Les EchosLundi 1er août 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 15

Les résultats financiers du deuxième trimestre sont en ligne avec nos attentes et intègrent les élémentsdéfavorables que nous avions anticipés. Les ventes de Sanofi Genzyme ont progressé de 20% et Sanofi Pasteura enregistré une bonne performance malgré un lent démarrage de Dengvaxia®. Les faits marquants récentscomprennent la signature de l’accord d’échange d’actifs concernant la Santé Grand Public, l’homologation dePraluent® dans plusieurs pays et les résultats positifs de l’étude de phase III CHRONOS évaluant dupilumab. Comptetenu de nos résultats au premier semestre, nous confirmons notre prévision d’un BNPA des activités globalementstable en 2016 à TCC.

Olivier BrandicourtDirecteur Général de Sanofi

LANCEMENTS MAJEURS DE PRODUITS ET APPROBATIONS

■ Toujeo®, l’insuline de nouvelle génération, a généré un chiffre d’affaires de 141 M€

■ Le lancement de Praluent® dans l’hypercholestérolémie progresse avec l’approbation au Japon et l’augmentationde sa part de marché aux États-Unis

■ Le démarrage de notre vaccin contre la dengue Dengvaxia® est ralenti par les récents changements politiqueset la volatilité économique en Amérique latine

■ Adlyxin™ (lixisenatide) est approuvé pour le diabète de type 2 aux États-Unis

1 - Les croissances sont indiquées à données publiées. Les croissances entre parenthèses sont à taux de change constants (TCC). Pour la définition des indicateurs financiers, veuillez consulter le communiqué de presse du 29 juillet 2016.2 - Avec l’activité Santé animale, mentionnée sur une seule ligne des comptes de résultats consolidés conformément à l’IFRS 5 (actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées)3 - Bénéfice net par action

CHIFFRE D’AFFAIRESAGRÉGÉ DE SANOFI 1, 2

8868Me

-4,3% (-0,2%)

RÉSULTAT NETDES ACTIVITÉS 1

1680Me

-8,7% (-3,3%)

BNPADES ACTIVITÉS 1, 3

1,31e

-7,1% (-2,1%)

RÉSULTATSDU DEUXIÈMETRIMESTRE2016 ©

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Retrouvez l’intégralité des résultats sur

www.sanofi.com

28 octobre 2016Résultats du 3e trimestre 2016

CALENDRIER FINANCIER RELATIONS ACTIONNAIRES

[email protected]

APPLICATION MOBILE : SANOFI IR

Anne Feitz@afeitz

Vincent Collen@VincentCollen

— Correspondant à Londres

Le président d’EDF, Jean-BernardLévy, tentait de faire bonne figurevendredienprésentantlesrésultatsdu groupe, mais il n’a pas cachéqu’il avait découvert les hésitationsde Londres sur Hinkley Point via lecommuniqué publié jeudi soir. « Legouvernement va maintenant exa-miner tous les détails de ce projet etprendra sa décision au début del’automne », a déclaré le ministrebritannique de l’Economie et del’Energie,GregClark,quelquesheu-res après la décision du conseild’administration d’EDF de validercet investissement de 18 milliardsde livres (21,5 milliards d’euros).

Lesdirigeantsdel’électricien,quis’étaient préparés pour une signa-ture des contrats définitifs dès ven-dredi,aveclegouvernementbritan-nique et leurs partenaires chinoisde CGN, ont vite remballé le maté-

riel prévu pour l’événement etannulé les interviews. « Nous som-mes maintenant prêts à organiser lasignaturedescontratslorsquelegou-vernement britannique le souhai-tera », a répété Jean-Bernard Lévy.

Selon une source gouvernemen-tale, Theresa May aurait pourtantdéjà expliqué à François Hollande,lors de leur rencontre à l’Elysée, il yaneufjours,qu’elleauraitbesoindetemps pour étudier le projet. « Ils sesont mis d’accord sur le calendrier »,a précisé cette source citée par Reu-ters.SileprésidentdelaRépubliqueétait au courant, on se demandepourquoilepatrond’EDFn’enapasété informé.

Le délai imposé par Londrespeut-il remettre en question leprojet ? Le président d’EDF se dit« confiant ». Et Emmanuel Macron,ardent défenseur du projet, a indi-qué au « JDD », ce dimanche, nepas souhaiter se « placer dansl’hypothèse d’un abandon ou d’unrevirement ». La remise en caused’un élément clef du contrat,comme le prix garanti de l’électri-citéproduitequifaittantpolémiqueoutre-Manche, contraindrait à unerenégociationcomplète,àunereva-lidation par Bruxelles et par le con-seil d’administration d’EDF, alorsqu’ilafalludesannéespourtrouverun accord.

A Londres, le ministre de l’Ener-gie a rencontré les dirigeants d’EDFet de CGN vendredi pour les rassu-rer, soulignant que rien n’étaitdécidé pour le moment. Mais ce

report relance de plus belle le débatdéjà très vif sur un projet contro-versé. L’opposition travaillistedemande à la Première ministreTheresa May de s’expliquer. La Pre-mière ministre compte-t-elle rené-gocierleprixgarantiàEDF,« déplo-rable pour les consommateurs ? », ademandéleporte-paroleduLabourpour l’énergie, Barry Gardiner. Oubien veut-elle tout simplement

« mettre fin » au projet ?En l’absence de clarification, les

spéculations vont bon train. Si plu-sieurs ministres ont faitpart de leursoutien à Hinkley Point depuis laformation du nouveau gouverne-ment, la Première ministre, elle, nes’est jamais exprimée publique-ment. La nouvelle locataire deDowning Street s’inquiéterait de

l’implication de la Chine dans unprojet aussi stratégique. Elle avaitexprimé ses doutes lorsqu’elle étaitministre de l’Intérieur du gouver-nement Cameron, assure l’ancienministre de l’Economie, VinceCable. Un proche conseiller de laPremière ministre, Nick Timothy,s’y était ouvertement opposél’an dernier, jugeant que la partici-pation de CGN était une menacepour la « sécurité nationale » duRoyaume-Uni.

L’accord avec la Chine avait étépoussé par George Osborne,l’ancienministredesFinances,dontTheresa May n’a jamais été procheet qu’elle a démis de ses fonctions.La remise en question de l’accordsur Hinkley Point refroidirait pro-bablement les futurs investisse-ments de l’empire du Milieu outre-Manche, pointent les milieuxd’affaires favorables au projet.LaGrande-Bretagneestlapremièredestination européenne pour lesinvestissements chinois, massifsdans des secteurs comme les ban-ques, les aéroports, l’énergie,l’immobilier ou l’agroalimentaire.

(Lire « Cr ib le »Page 28

ÉNERGIE

EDF se dit confiantsur l’avenir du projet.

La participation de laChine inquiéterait lanouvelle Premièreministre, Theresa May.

L’EPRanglaisd’EDFsuspenduàladécisiondeLondres

La nouvelle locataire de Downing Street, TheresaMay, avait déjàexprimé ses doutes sur Hinkley Point à l’époque où elle étaitministre de l’Intérieur. Photo Tobias Schwarz/AFP

La remise en caused’un élément clef ducontrat, comme le prixgaranti de l’électricitéproduite, contraindraità une renégociationcomplète.

Anne [email protected]

L’opérateureuropéendesatellitesEutelsat est reparti à la conquête des investisseurs, échaudés par les révisions à la baisse des pers-pectives de croissance du groupe jusqu’à 2019. Dans un secteur quicroît de plus de 5 % depuis plus devingt ans, ils avaient vivement réagi : en mai dernier, le cours d’Eutelsat avait chuté d’un tiers. En présentant les résultats annuels vendredi, son président, RodolpheBelmer,acherchéàras-surer en annonçant le versementen cash d’un dividende de1,10 euro, supérieur aux attentes des analystes. Quant aux comptesannuels présentés, ils restent soli-des : sur l’exercice allant dejuin 2015 à juin 2016, Eutelsat, quidiffuse6.342chaînesdetélévisiondans le monde, a dégagé un béné-fice net de 348,5 millions d’euros,en baisse de 1,9 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires augmente de 3,6 % à 1,53 milliard. La marge d’exploita-tion décroche légèrement, mais reste élevée (76,2 %), et le cash-flow continue à dépasser lesbesoins d’investissement.

Rien a priori qui puisse affoler,si ce n’est l’incertitude qui planedésormais dans le monde del’espace, avec l’arrivée de nom-breux nouveaux entrants dans ununivers technologique en pleinbouleversement. Le temps d’unecroissance simple, guidée par lesnouvellespositionsorbitalesoccu-

péesetlacroissancedeschaînesdetélévision, est révolu. Il faut fairedes choix.

Eutelsat a choisi une sorte depause, histoire de reprendre desforces.Aussi legroupea-t-ilprévuune baisse d’activité cette année,suivi d’une stagnation en 2017 etd’une reprise à partir de 2018. Ilmise toujours sur la télédiffusion,un secteur qui reste en croissanceavec l’introduction de la hautedéfinition et de l’ultra haute défi-nition. La télévision est encore endéveloppement en Afrique, oùEutelsat occupe des positions for-tesetdenombreuxservicessontàdévelopper en aval pour la diffu-sion vidéo multi-écrans.

Le pari du « broadband »L’an dernier, les applicationsvidéo, qui pèsent 64 % du chiffred’affaires d’Eutelsat, étaientencore en hausse (+2,3 % sur unebase comparable). L’opérateurcroit aussi à l’essor du « broad-band », l’accès Internet, undomaine qui décolle (7 % du chif-fred’affaires).Enrevanche,Rodol-phe Belmer s’inquiète du dévelop-pement de surcapacités dans ladiffusion de données (16 % del’activité d’Eutelsat). « Dans la dif-fusion de données, les prix baissentet vont encore baisser pendant cinqans », prédit-il.

C’est pourquoi il annonce unrecentrage du groupe. « On va sedévelopper sur la vidéo et accélérerà partir de 2020 sur le “broad-band” », explique-t-il. Eutelsat aainsi annoncé la cession de saparticipation dans l’opérateurHispasat,valoriséeparlesexpertsaux alentours de 400 millionsd’euros. « Le but est de retrouverde la souplesse financière, afind’êtreenpointeen2020,lorsquelesprogrès technologiques seront telsque le satellite sera aussi puissantque la fibre pour apporter Internetn’importe où dans le monde »,explique le patron d’Eutelsat aux« Echos ». n

ESPACE

Le groupe assureque le recul de sonactivité n’est qu’unetransition avantles bouleversementstechnologiquesde 2020.

Eutelsatmisesurlacroissancedelatélédiffusion

Des objectifs financiers maintenus

EDFamaintenu ses objectifs financiers pour 2016,malgrél’avertissement lancé il y a quelques jours sur saproduc-tionnucléaire dans l’Hexagone. Le groupe abénéficié surle semestre de l’effet positif de 310millions d’euros lié àl’allongement de la duréed’amortissement d’unepartiede sonparcnucléaire, de 40 à 50 ans.Mais son résultat netpart du groupe a chuté de 17,2%en raisondedépréciationsd’actifs de 730millions d’euros, sur la centrale polonaisedeRybnik et la coentreprise nucléaire américaineCENG.

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cèsmodéré »,formuleCarlosGhosn.Le groupe a lancé, le mois dernier,son nouveau modèle redi-GO, pro-posé à environ 3.300 euros, grâce àune localisation de ses composantsproche de 98 %. « Nous sommes trèssatisfaits de ce modèle, avec une tra-jectoire de 4.000 ou 5.000 unités parmois », insiste Vincent Cobée, quipointe le gros effort de distributionréalisée par sa marque. En plus des240concessionnairesNissanetDat-sun, le constructeur s’appuie, dansles petites villes, sur des « ambassa-des » de ces magasins principauxmais aussi sur des agents détachésqui orientent les consommateursvers des concessions.

Le 14 juillet, le groupe a introduitsa marque au Liban, avec la com-mercialisation des modèles on-DOet mi-DO, importés de Russie.« Nous ouvrons désormais dans lespays voisins de nos premiers mar-chés, où l’on peut bénéficier de cadresréglementairessimilairesetd’accordsde libre-échange avantageux », expli-queVincentCobée.DesDatsunsontainsi déjà commercialisées auNépal, au Kazakhstan ou encore auBotswana. Une couverture quipourrait permettre à la marque devendre cette année, 91.000 voitures,contre 78.000 l’an dernier, selon lesdernières projections d’IHS. n

Dressantunpremierbilanenmaidernier, Carlos Ghosn indiquait queDatsunavaitécoulé,encumulé,plusde 150.000 unités dans le mondedepuis sa relance. Des chiffres bieninférieurs à ce que les cadres duconstructeur avaient initialementespéré. « Ces premiers résultats sonttrès dissymétriques », concédait ledirigeant, « très satisfait » des résul-tats en Indonésie. Trevor Mann, ledirecteur de la performance de Nis-san, évoque un contrôle de 18 % dumarché« lowcostgreencars »,maisles ventes de ce segment sont bieninférieures aux projections du gou-vernement indonésien. Elles ontmême reculé sur 2015.

« Succèsmodéré » en IndeEn Russie, Datsun souffre, commetous les constructeurs. « C’est ladébâcle », tranche Carlos Ghosn.Sur le premier trimestre 2016, lesventes ont été divisées par deux, à4.373 unités, par rapport à la mêmepériodede2015.Ellesbaissentaussi,comme tout le marché d’entrée degamme, en Afrique du Sud.

Dans cetenvironnementdifficile,lemarchéindiensembleporterplusd’espoirs,mêmesiDatsunadéjàlar-gement revu à la baisse ses ambi-tions sur place, où il est très loin dugéant Maruti Suzuki. « C’est un suc-

Yann Rousseau@yansan

Lorsque la « team Datsun » s’estréunie, pour la première fois, enmars 2010, sous l’impulsion de Car-losGhosn,lePDGdeRenaultetNis-san, les tendances semblaient évi-dentes. Une large partie de lademandemondialepivotaitvers lespays émergents et vers le segmentdes voitures à bas prix. Cette an-née-là, la croissance a bondi de10,2 % en Inde, de 6,2 % en Indoné-sie ou encore de 4,5 % en Russie.

Pour ne pas rater ce virage, Nis-san décidait alors de ressusciter samarque Datsun dans quatre paysprometteurs.Sespremiersmodèlesbon marché y furent lancés dès2014. Mais, au même moment, unecrise frappait les émergents. LaRussie connaît une récession bru-tale. La croissance indonésienne arefroidi à 4,7 % et l’Afrique du Sudstagne. « Ces pays sont victimesd’une conjoncture économique diffi-cile », résume le responsable de lamarque, Vincent Cobée.

La marque a été ressuscitéepar Nissan en pleine crisedes pays en développement.Son bilan reste pour l’heureen dessous des attentes.

Datsunaucœurdesdifficultés

Trois constructeurs très exposés

Hyundai dans l’œil du cycloneLes pays émergents étaient à la base du succèsde Hyundai. Mais, depuis deux ans, ils font déraillerla machine coréenne : fin juillet, le constructeur a publiéson dixième trimestre consécutif de baisse des profits.Il souffre notamment au Brésil, mais aussi en Russie,où ses ventes plongent de 19 % au premier semestre.

Fiat Chrysler face à la dégringolade brés ilienneC’était autrefois l’eldorado pour Fiat. Le groupe italienne gagne plus d’argent en Amérique du Sud, zone surlaquelle il avait historiquement une longueur d’avancesur ses concurrents. Si le constructeur y a réduitses pertes au deuxième trimestre en restructurant,ses ventes ont plongé de 21,7 % sur la période.

Renault par ie sur sa gamme « ultra low cost »Le groupe au losange l’a annoncé en mai dernier :la Kwid sera bientôt produite au Brésil. Vendue en Indeà partir de 3.500 euros, cette petite citadine surélevéeannonce toute une famille de voitures à très bas coûtsqui devront permettre au groupe français de jouerles premiers rôles dans les pays émergents.

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Benjamin Quénelle— Correspondant à Moscou

Les derniers chiffres de ventesenRussieontportéuncoupdurà AvtoVAZ et son nouveaudirecteur général, le FrançaisNicolasMaure.Leconstructeurrusse, contrôlé à 67 % parRenault-Nissan, a subi en juinune chute de 16 % de ses ventes,plus élevée encore que le déclinde 13 % de l’ensemble du mar-ché automobile. Au total, sur lepremier semestre, ses immatri-culations ont baissé de 12 %.C’est pire que Renault (– 9 %),maismieuxqueNissan(–28 %).

Le groupe AvtoVAZ-Re-nault-Nissan, leader en Russieavec un tiers de part de marché,est la principale victime de lachute du marché russe. Dèsl’automne pourrait être annon-cée une recapitalisation – queRenault-Nissan devra assu-mer – accompagnée de mesu-res pour réduire les coûts.

Effondrement des prix dupétrole, sanctions occidentalesdues à la crise ukrainienne : larécession a réduit le pouvoird’achat des Russes et causé uneforte dépréciation du rouble,plombant les ventes et la renta-bilité des constructeurs. Avto-VAZ, pénalisé par la décision dela précédente direction de privi-légier les fournisseursétrangerspour moderniser la production,est particulièrement touché parl’effet de la baisse du rouble surle coût de ses importations. Lespertesnettesonttriplé,passantà74 milliards de roubles en 2015(prèsde1milliardd’euros)etmi-nant les comptes des actionnai-res. Sur le premier semestre, lacontribution d’AvtoVAZ a am-puté le résultat opérationnel deRenault de 75 millions d’euros.

Reprise enmainAlors qu’au siège, à Paris, Avto-VAZ est vu comme un pro-blème, la direction en Russies’efforce de voir à long terme.« Mon principal objectif est deramener la société à la rentabi-lité », indiquait Nicolas Maureen juin dans un entretien auquotidien russe « Vedomosti ».Sicertainss’inquiètentdevantcequi ressemble à une reprise enmain russe – l’ex-patron d’Avto-VAZ, Bo Andersson, était vive-ment critiqué pour ses restruc-turations sans états d’âme –, lenouveau patron français espèreavoir« touchélefond »en2016etcompte sur une « légère crois-sance » en 2017. Mais le retour àla rentabilité « prendra dutemps, au plus tôt en 2018. Celadépendra beaucoup des condi-tionsdumarché.Lesactionnairesn’ont pas posé de conditions con-crètes en termes de délai ». n

Les ventes duconstructeur contrôlépar Renault-Nissancontinuent de baisser.La rentabilité s’éloigne.

EnRussie,AvtoVAZs’enfoncedanslacrise

La récession aréduit le pouvoird’achat des Russes.

La dépréciationdu rouble plombela rentabilité.

L’industrieautomobilemondialeboitlatassedanslespaysémergents

Maxime Amiot@Maxamiot

Aquandlefonddelapiscine ?Surlapremière moitié de 2016, les ventesde voitures dans les grands paysémergents ont affiché une chuteimpressionnante, voire violente. EnRussie, la fédération russe AEB arevu sévèrement à la baisse ses pré-visions, en anticipant des ventes enrecul de 10,3 % sur 2016, contre 5 %jusqu’ici. Au Brésil, l’association desconstructeurs, l’Anfavea, anticipeune chute des immatriculations de19 %surl’année.Lesventesdevoitu-res neuves ont enregistré leur piresemestre depuis dix ans. Quant àl’Argentine, même si elle devrait sestabiliser à près de 635.000 unités,selon le cabinet IHS, elle a perdu letiers de ses volumes depuis 2013…Même tendance pour les autrespays d’Amérique du Sud, l’Afriquedu Sud, l’Algérie et plusieurs Etatsd’Asie dont la Thaïlande, gros paysautomobile,oùlesventessontatten-dues en recul de 7,5 % sur l’année.« Même si le panorama diffère d’unpays à l’autre, les pays émergents ontbasculé du rêve au cauchemar pourles constructeurs, sans que l’on voiede signes clairs de reprise », juge Car-los Da Silva, analyste chez IHS.

Vilain petit canardAlors que le marché américain semontre toujours dynamique, quel’Europe dépasse les prévisions lesplusoptimistesetquelaChine,mal-gré le ralentissement ambiant,reste soutenue par des mesures fis-cales, les pays émergents ressem-blent fort au vilain petit canard del’industrie automobile. A regarderles comptes des constructeurs,aucun d’entre eux ou presque negagne plus d’argent dans ces zones.Chez Ford, l’Amérique du Sud agénéré une perte record de 265 mil-lions de dollars au deuxième tri-mestre, tandis que l’Afrique-Moyen-Orient a vu sa perte segonfler à 7,2 % du chiffre d’affaires.Même tendance chez GeneralMotors (lourdes pertes en Améri-queduSud),FCAetHyundai(lireci-dessous) ou Toyota et Volkswagen.Du côté des constructeurs français,la Russie et l’Amérique du Sud ontpresqueétéévacuéesdel’activitédePSA – à peine 12 % des ventes – tan-dis que chez Renault, seule la Tur-quie se fait encore une place dansles cinq premiers débouchés mon-diaux du groupe, la Russie et le Bré-sil étant relégués derrière. Gagnerde l’argent dans ces pays devient

d’autant plus difficile que les modè-les qui y sont vendus sont plus spé-cifiquesquesurlesgrandsmarchéseuropéen, chinois ou américain duNord, aux goûts standardisés. Pasgrand-chose à voir en effet entre lesvoitures indiennes de moins de4 mètres – le cœur du marché – etles berlines allongées iraniennes.« Ledéfi,c’estderentabilisercesvéhi-cules avec de plus faibles volumes »,poursuit Carlos Da Silva.

CetteBerezinaestdueauxretour-nements de conjoncture économi-que dans différentes régions, maispeut aussi être liée à des décisionspolitiques plus spécifiques – relève-ment de la fiscalité en Thaïlande,quotas d’importation en Algérie.Pour s’adapter, les constructeursfontledosrondenfreinantouretar-dant les investissements. C’est le casenRussie,oùcertainsconstructeursont abandonné la partie – Opel, lecoréen SsangYong – tandis que lesautres ont mis leurs usines en som-meil. « Ces pays sont volatils, maisgardent un potentiel évident quandonvoitleurfaibleniveaudemotorisa-tion. Il faut être prêt au redémar-rage »,glissaitenjuilletThierryKos-kas, directeur commercial mondede Renault, lors de la présentationdes ventes semestrielles du cons-tructeurfrançais.Alorsquecespayspratiquent des droits de douane éle-vés, les constructeurs savent qu’ilsdevront investir sur place s’ils veu-lent exister dans le futur.

En attendant la reprise, les in-dustriels explorent aussi d’autrespays. C’est notamment le cas desconstructeurs français. Tandis queRenault accélère en Inde et s’inté-resse au Mexique, PSA, qui doit sediversifier, veut accélérer en Algé-rie, dans les pays d’Asie (Malaisie,voire Indonésie), et réfléchit tou-joursàl’Inde.Touslesdeuxserejoi-gnent sur l’Iran, en pleine réouver-ture. Fin juillet, Citroën suivaitPeugeot en signant un accord deretour dans le pays, tandis queRenault veut prendre 20 % de cemarché à horizon 2020. n

l Les constructeurs ont quasiment tous subi des pertes en Russie et au Brésil au premier semestre.l En attendant une prochaine stabilisation, ils explorent de nouveaux pays, comme l’Inde et l’Iran.

AUTOMOBILE

« Ces pays gardentun potentiel quand onvoit leur faible niveau

demotorisation.Il faut être prêt

au redémarrage. »THIERRY KOSKAS

Directeur commercial mondede Renault

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Les Echos Lundi 1er août 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 17

La Caisse Régionale accompagne pleinement le développementéconomique de son territoire avec la réalisation de plus de 1 Mde denouveaux crédits à moyen et long termes. L’encours de créances,à 10,2 Mdse, est en légère progression de 0,2% (1) sur un an et ce malgréune moindre utilisation de certaines lignes de crédits court terme surles clientèles entreprises et collectivités publiques. Sur le plan financier,le ratio des crédits rapportés à la collecte bilan s’établit à 119,7% enamélioration significative de 3 pts sur un an.

L’encours de collecte atteint 14,3 Mdse en progression de 2,8% (2).L’impact défavorable de l’évolution des marchés financiers sur lavalorisation des OPC et actions est compensé par le développementconjoint de la collecte bilan (+4,7%) et de l’assurance-vie (+2,2%)malgré un contexte de taux toujours adverse.

Cette dynamique commerciale se retrouve également dans le domainedes produits et services. Ainsi, l’encours d’assurance dommagesprogresse de plus de 3% sur un an avec la réalisation de 17000 nouveauxcontrats sur le semestre.

Un résultat net social de 57,8 Me (-1,5%)

1 Mde de nouveaux crédits

Le Conseil d’Administration du Crédit Agricole de Normandie-Seinea arrêté lors de sa séance du 29 juillet 2016 les comptes sociaux etconsolidés au 30 juin 2016 (3).

Le Produit Net Bancaire s’élève à 203,5 Me en retrait de 4,4% surun an. Cette évolution résulte principalement de la baisse du tauxde rendement moyen du portefeuille crédits (-31 bp) sous l’effet durecul des taux de marché, et de l’impact défavorable de l’évolutiondes marchés sur le PNB d’Excédents de Fonds Propres.

Les charges de fonctionnement nettes, à 106 Me, enregistrent uneprogression de 2% sur un an. Elles intègrent la poursuite du planpluriannuel d’investissements dédié à la rénovation du réseau d’agenceset au développement commercial et technologique des réseaux.

Le coût du risque s’inscrit à 14,5 ME en quasi stabilité sur un an avecun taux de défaut en principal à 1,95% inférieur à la moyenne dusecteur et en retrait sur un an (-3 bp).

Après prise en compte de l’impôt sur les sociétés, le résultat netsemestriel s’élève à 57,8 Me en retrait modéré de 1,5% sur un an.

Le CCI

Au 30 juin 2016, le cours du CCI du Crédit Agricole de Normandie-Seine s’affiche à 92,5 e en retrait de 6,4% par rapport au31/12/2015, le CAC 40 reculant de 8,6% sur la même période.

Perspectives

Normandie-Seine enrichit sa banque digitale avec la montée deversion des applications mobiles «Ma Banque» et «Ma Carte» oula mise à disposition pour les emprunteurs habitat d’un nouveauservice digital, E-Suivi, permettant la consultation de l’étatd’avancement de leur dossier. Dans un marché du crédit habitatdynamique, la Caisse Régionale est résolument déterminée àaccompagner tous les projets immobiliers de ses clients.

Acteur du développement économique de son territoire, elledéclinera également sur l’agglomération rouennaise le conceptinnovant de «Village by CA». Ce nouveau modèle de pépinièresd’entreprises a vocation à faire bénéficier des projets novateurs d’unaccompagnement personnalisé avec l’implication de partenairesextérieurs et l’appui du réseau Crédit Agricole. Ce nouveau lieudédié à « l’open-innovation», d’une capacité d’accueil à termed’une vingtaine de start-ups, sera ouvert dès 2017 sur un sitetemporaire, avant son installation définitive au premier semestre 2018sur les quais de la rive gauche de Rouen.

L’intégralité de l’information financière réglementée est disponible sur notre site Internet www.ca-normandie-seine.fr

Caisse Régionale de CRÉDIT AGRICOLE MUTUEL DE NORMANDIE-SEINECité de l’Agriculture - Chemin de la Bretèque - 76230 BOIS GUILLAUME - RCS : 433 786 738 Rouen

Contact Relations investisseursPhilippe Pouillot, Directeur financier

E-mail : [email protected]él : 02 27 76 77 53

Information financière semestrielle au 30 juin 2016

Crédit Agricole de Normandie-Seine

Chiffres clés

(5) Résultat net part du groupe.(6) Le différentiel d’évolution 2016/2015 du résultat net entre les comptes sociaux et consolidés résulte principalement de la variation de l’impact des impôts différés.

Chiffres en M€

Base sociale Base consolidée

juin-15 juin-16 Evolution juin-15 juin-16 Evolution

Produit Net Bancaire 212,7 203,5 -4,4% 216,4 207,7 -4,0%

Charges de Fonctionnement (103,9) (106,0) +2,0% (107,5) (109,3) +1,7%

Résultat Brut d’Exploitation 108,8 97,5 -10,4% 109,0 98,4 -9,7%

Résultat Net 58,7 57,8 -1,5% 65,9 (5) 62,3 (5) -5,4% (6)

Des ratios Bâle III significativementsupérieurs aux minima réglementaires

(4) Dernier ratio connu à mars 2016.

Ratio de solvabilité 20,3%(4)

Ratio de liquidité à 1 mois (LCR)(limite réglementaire à 70%) 86,8%

Bois-Guillaume, le 1er août 2016

Pour l’exercice 2016, la Caisse Régionale de Normandie Seinea validé auprès de la Banque de France un programme d’émissionscourt terme. Plafonné à 1 Mde, il s’est vu attribuer un rating P-1 parl’agence de notation Moody’s et A-1 par Standard and Poor’s.Au 30 juin 2016, les ressources clientèle représentent 48% du totalbilan de la Caisse Régionale, les ressources internes au GroupeCrédit Agricole 30% (dont une majeure partie provient indirectementde ressources clientèle) et les ressources de marché 1%.

Endettement

(3) Objet d’un examen limité par les commissaires aux comptes.

(1) Après neutralisation d’une opération de titrisation de 278,9 M€ auto-souscrite par la CaisseRégionale en octobre 2015.

(2) Taux d’évolution 2016 vs pro-forma 2015.

tent pour asseoir leur part demarché », commente le groupe.

« La riposte à la concurrenceintermodale s’accélère », faitnéanmoins valoir la SNCF, quicomptesurl’extensiondel’offreOuigo, les « petits prix », TGVPop, Izy, la nouvelle offre lowcost de Thalys ou encore sesautocars Ouibus.

Mais les offres tarifairesn’enrayent pas le déclin destrains Intercités et des TER,dont le trafic « continue à dimi-nuer »,saufenIle-de-France,oùla fréquentation des trainsTransilien a augmenté de 7,1 %« grâce au pass à prix unique »en vigueur depuis septembre.

Ce surplus de passagers rendd’autantplusnécessairelaréno-vation du réseau francilien,auquelSNCFRéseauaconsacré300millionsd’eurosaupremiersemestre, sur 1,3 milliard dedépenses de « modernisation ».

L’ensemble des investisse-ments de la SNCF atteint 4 mil-liards d’euros, dont plus de2,8 milliards financés en pro-pre, bien au-dessus de sa capa-cité d’autofinancement de835 millions. La dette s’est donca c c r u e m é c a n i q u e m e n t .L’endettement abyssal deRéseau, grevé par la dette histo-rique de la SNCF, doit fairel’objet d’un rapport du gouver-nement, dont la remise au Par-lement est prévue en théorieavant le 4 août, date anniver-saire de la réforme ferroviairede 2014. — A. Bo.

Après des comptes 2015 passésà la paille de fer, avec des pertesrecord proches de 12 milliardsd’euros,dufaitdedépréciationsmassives, la SNCF a publié ven-dredi sa première perte semes-trielle depuis 2009, avec unrésultat net part du groupe endéficit de 159 millions d’euros.Cette fois, l’entreprise ferro-viaire est tombée dans le rouge« dufaitdesattentats,desinonda-tions et des grèves au deuxièmetrimestre », explique son com-muniqué.

Uncoûtchiffréà300millionsd’euros par Guillaume Pepy,présidentdudirectoiredeSNCFet PDG de SNCF Mobilités, citédans ce document. La SNCF anotamment eu à subir, et lesusagersavecelle,23journéesdegrève des cheminots, étalées demars à juin.

Vive concurrenceintermodaleLa poursuite des plans de per-formance qui ont permis dedégager 300 millions de gainsde productivité depuis le débutd’année, en ligne avec l’objectifannuel de 750 millions en 2016,n’auradoncpaspermisdecom-penser cette perte nette.

Pas plus qu’elle n’aura suffipour empêcher l’érosion de lamarge opérationnelle de SNCFMobil i tés , la branche dugroupe en charge notammentde l’exploitation des trains, quipasse de 7,9 % au premiersemestre 2015 à 5,5 % pour lessix premiers mois de 2016. « Laconcurrence intermodale n’ajamais été aussi vive, avec unebaisse du prix du pétrole quifavorise l’aérien et la route (dontle covoiturage), avec une forteagressivité des compagniesaériennes low cost et des sociétésdes cars longue distance qui lut-

TRANSPORTS

Le résultat net partdu groupe ressorten perte de 159 mil-lions d’euros aupremier semestre.

Attentats, inonda-tions et grèves ontplombé les comptes.

LegroupeSNCFtombedanslerouge

Maxime Amiot@Maxamiot

C’est un joli pavé dans la mare. Dansson rapport final, publié vendredi,la commission chargée, dans la fou-léeduscandaleVolkswagen,devéri-fier qu’aucun autre constructeur n’ainstallé de logiciel manipulant lestests d’homologation des véhicules,accentue la pression. Cette cellule,mise en place par la ministre duDéveloppement durable SégolèneRoyal et regroupant des représen-tants d’associations écologistes deconsommateurs et d’automobilis-

tes, a fait tester 86 modèles depuisl’automne dernier.

Son diagnostic laisse planer ledoute.«Acestade,lacommissionn’apas mis en évidence l’utilisation dedispositifs d’invalidation illégauxmaisnepeutenécarterl’hypothèse»,souligne le texte, en référence ausystème mis en place par Volkswa-gen qui permet de leurrer les testsofficiels via une programmationlogicielle. Un changement de tonsubtil, alors que Ségolène Royalrépétait encore, fin avril, « qu’aucundispositif d’invalidation permettantdetromperlescyclesd’homologationn’a été détecté ».

Depuis des mois, cette commis-sion,commed’autresenAllemagneet en Angleterre, pointe les « straté-gies de calibration » des construc-teurs. Pour protéger leurs moteurs,ceux-ci limitent l’efficacité des sys-tèmesdedépollution.Ainsi, latech-nologie de Renault tout commecelle de Volkswagen, Opel ou Fiat,ne fonctionne qu’entre 17 et35 degrés à l’admission. Ces « dispo-sitifs d’invalidation » définis par unrèglement européen de 2007, nesont légaux que s’ils préservent le

moteur d’un fort risque d’encrasse-ment ou de casse. Or les tests de lacommission sous-entendent queles constructeurs ont largementprofité de cette fenêtre réglemen-taire.

Menace du retrait ducertificat d’homologationSur les 86 modèles testés, environun tiers (de 24 à 28) sont « en ano-malie » vis-à-vis des seuils d’oxyded’azote (NOx), précise le rapport.Les constructeurs ont-ils pro-grammé leurs moteurs pourn’obéir qu’au seul test européenNEDC – lequel est très éloigné desconditionsdeconduiteréelle–pourlâcher ensuite totalement les gazsur la route ? La commission a misen place des investigations complé-mentaires via l’Ifpen. Selon nosinformations, cet organisme publica notamment testé des véhiculesVolkswagen, Renault et Fiat. Et lesmarques Opel et Nissan – Qashqai –sont également dans le radar. PSAn’estpasinquiété,maisfait toujoursl’objet, comme Renault, d’uneenquête pour tricherie éventuellede la répression des fraudes (DGC-

CRF), Les experts de Bercy devrontpour cela accéder aux logicielsembarqués ainsi qu’à leur codesource, ce qui n’est pas une minceaffaire. En attendant, « la commis-sion ne peut pas se prononcer défini-tivement ».

Les constructeurs devront entouscasprésenterun«pland’actionpermettant d’améliorer notable-ment les performances environne-mentalesdesvéhicules».Et lesinves-tigations menées par l’Ifpen sur

certains véhicules pourront débou-cher sur un « retrait de leur certificatd’homologation » selon le rapport.Renault, qui répète, comme lesautres, que ses véhiculesrespectentla loi – ils ont passé le test NEDC, leseul à faire autorité légale –, a déjàannoncéunplanderemiseàniveaup o u r s e s vé h i c u l e s l e s p l u srécents.Mais le constructeur fran-çais dont nombre de véhicules affi-chent des émissions très élevéesreste particulièrement dans leviseur des autorités.

Autres recommandationsimportantes formulées par la com-mission : la mise en place dès cetteannée en France, des tests en condi-tions réelles (RDE) alors qu’ils nesont prévus en Europe qu’en 2017.Enfin, la commission demande descontrôles d’émissions à plusieursétapesdelaviedesvéhicules,lamiseen place d’un label pour les véhicu-les Euro 6d, l’affichage des émis-sions réelles de CO2 et de polluantssurlesvéhicules,et lacréationd’uneagence européenne chargée d’har-moniserlestestsdesdifférentspays.ResteàsavoirquellesmesuresSégo-lène Royal retiendra. n

AUTOMOBILE

Chargée de vérifier sid’autres constructeursintègrent des logicielsde manipulation, lacommission a renduson rapport vendredi.

Renault estparticulièrement ciblé.

Diesel : lacommissionRoyalfaitplanerledoutesurlesconstructeurs

Changement de ton chezSégolène Royal, qui répétaitencore, fin avril, « qu’aucundispositif d’invalidation per-mettant de tromper les cyclesd’homologation n’a étédétecté ». Photo Adam Berry /AFP

Les chiffres clefs

16MILLIARDS D’EUROSLe chiffre d’affairesdu groupe au premiersemestre, en hausse de2,6 % sur un an.

44MILLIARDS D’EUROSLa dette abyssale deSNCF Réseau au 30 juin2016 (40,8 milliards un anplus tôt).

Les polluantsintégrésau malus ?

Ségolène Royal va propo-ser, dans le cadre de la loide finance 2017, d’intégrerles niveaux d'émissiond’oxyde d’azote dans lecalcul du malus automobi-le uniquement assis pourl’instant sur les niveauxd'émission de CO2

des voitures neuves

AVIS FINANCIERS

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18 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 1er août 2016 Les Echos

Christophe [email protected]

Sébastien Bazin est contraint àrevoir le pilotage de la très stratégi-que « révolution digitale » d’Accor-Hotels. A compter du 10 octobre, lePDG du champion français del’hôtellerie devra faire sans sagrossepointureenlamatière,VivekBadrinath, le directeur généraladjointencharge–depuisle1ermars2014–dumarketing,dudigital,deladistributionetdessystèmesd’infor-mation. Cet ancien responsabled’Orange,dontl’arrivéechezAccor-Hotels avait été saluée par les inves-tisseurs, retourne dans le mondedes télécoms.

Son départ surprise, annoncévendredi dernier, s’explique par lasaisie d’une belle opportunité pro-fessionnelle : Vivek Badrinath varejoindre le géant britanniqueVodafonepourprendreladirectiongénérale de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie-Pacifique.

En attendant, il a déjà eu droit àun hommage appuyé de Sébastien

Bazin. « Vivek a été un élément clefde l’architecture du plan digital et atrès largementcontribué, grâceàsonrôle au sein du comité exécutif, ausuccès de la transformation dugroupe au cours de ces dernièresannées », a notamment déclaré lePDG d’AccorHotels dans une com-munication interne.

Depuis octobre 2014 et la présen-tation du plan d’actions LeadingDigital Hospitality, le groupe aeffectivement mis les bouchéesdoubles dans la distribution et lesnouveauxservicesnumériques,etamultiplié les opérations de crois-

sance externe : Fastbooking, Wi-polo,OasisCollection,SquareBreaketOnefinestay.Lasemainedernièreencore était annoncée la prise decontrôle du spécialiste des servicesde conciergerie, John Paul.

Celaétant,VivekBadrinathseraàpied d’œuvre jusqu’à son départ,AccorHotelsayantprogramméune« journée investisseurs » le 5 octo-bre avec un volet sur le numérique.En outre, il apportera encore sonexpertise après coup, mais avec unautre statut. Alors que l’éventuelleprésence au conseil d’administra-tion d’AccorHotels de Jin Jiang, le

numéro un chinois de l’hôtellerie etson premier actionnaire (12,6 %,selon le dernier pointage officiel),pose problème, Vivek Badrinath ensera membre effectif dès le 10 octo-bre, a-t-on également appris.

Sébastien Bazin n’en a pas moinsprévenuqu’ilallait« repenserl’orga-nisation de ses fonctions » pour« assurer la poursuite d’une stratégieoffensive et ambitieuse ». Un éclate-ment des responsabilités de VivekBadrinath n’est pas exclu, d’autantque le PDG d’AccorHotels paraîtaujourd’huitotalementmaîtriser laproblématique du numérique. Cedernier devra par ailleurs arbitreren termes de RH entre profils high-tech et marketing digital mais aussientre recrutement et interne.

Pôle hôtellerie de luxeEn outre, sa réflexion intervient aumoment où AccorHotels intègre leschaînes Raffles, Fairmont et Swissô-tel. Si la constitution d’un pôle hôtel-lerie de luxe a été décidée, toutes sesimplications ne sont pas traitées.Ainsi,iln’estpasacquisquelepatrondumarketing–chapeautéparVivekBadrinath –, Grégoire Champetier,récemment parti, soit remplacé.

Enfin, si la question ne semblepas d’actualité, l’expansion de lasphère numérique du groupepourrait in fine conduire à en faireune branche spécifique, pour lereporting et une meilleure valori-sation. En effet, ces nouveauxmétiersnerépondentpasauxcritè-res de l’hôtellerie traditionnelle. Lesujet a d’ailleurs déjà fait l’objet deréflexions en interne. n

HÔTELLERIE

Le directeur généraladjoint en charge dudigital quittera Accor-Hotels en octobre.

Le PDG, SébastienBazin, va « repenserl’organisation de sesfonctions ».

NouvelleèrechezAccoravecledépartdu« monsieurDigital »

Tilly-SabcoBretagnedenouveauenredressementjudiciaire

Stanislas du Guerny— Correspondant à Rennes

LesdifficultéscontinuentchezTilly-Sabco Bretagne (TSB). L’administra-teur provisoire désigné par le tribu-nal de commerce de Brest vient dedéposerlebilandecetabattoirdevo-lailles installé à Guerlesquin (Finis-tère). Il a été placé vendredi en re-dressement judiciaire pour unepériode d’observation de six mois. Iln’est plus approvisionné depuis plu-

sieurs semaines, compte tenu desimpayés. Ses 200 salariés accumu-lentlesjournéesdechômagetechni-que et sont dans l’expectative.

Trois dépôts de bilanLa CCI de Morlaix, actionnaire deTSB à hauteur de 66 % depuisdécembre 2015, devait céder sesparts à la société britannique denégoce de viandes MS Foods. Sondirigeant, Idris Mohammed, adémissionné le 7 juillet de sa fonc-tion de président du directoire del’abattoir breton, dont il est associéminoritaire.Aprèsl’accordsigné le27 avril dernier, la société s’étaitpourtant engagée à investir 2 mil-lions d’euros, complétés par unapport en capital de 1 milliond’euros. « MS Foods n’a jamais étéen mesure de respecter ses engage-ments, indique Jean-Paul Chapa-lain, le président de la CCI de Mor-laix, ni d’apporter les garantiesfinancières demandées par la CCI »,qui a investi 1 million dans cette

entreprise en « portage tempo-raire » afin de maintenir l’emploi.

Ce dépôt de bilan de Tilly-SabcoBretagneest le troisième en dix ans.Après un premier redressementjudiciairequis’était traduit, ilyadixans, par la mise en place d’un plan

de continuation, l’abattoir a étéliquidé en décembre 2014, puis sesactifs ont été repris par un trioformé de la CCI de Morlaix, de MSFoods et du groupe Olmix – spécia-lisé dans les minéraux naturelspour l’alimentation animale –, quis’est rapidement retiré du capital.

Quelque 120 emplois ont été sup-primésaucoursdecettepériode.Lafin des aides financières européen-nes, en 2013, avait entraîné la chutedeTSB,quiadûquitterdesmarchés,notamment l’Arabie saoudite, carl’abattoir ne disposait pas des res-sources financières et commercia-les suffisantes pour les pérenniser.

Le groupement Intermarché aété il y a quelques semaines appro-chéenvuedelareprisedeTSB,maisa finalement décliné. Toujoursd’après Jean-Paul Chapalain, « desacteurs sérieux » seraient intéresséspar la reprise de TSB et « ne man-querontpasdeconcrétiserleurprojetpar la présentation d’une offre dansle cadre de la procédure ». C’est lesouhait du Conseil régional de Bre-tagne,enchargedel’agriculture. Ilya moins de deux ans, 800 emploisont été supprimés à l’abattoir deporcs Gad – repris depuis par Inter-marché – et plus de 1.000 chezDoux, qui a totalement abandonnésa division volailles fraîches. n

VOLAILLES

L’abattoir de pouletsvient une nouvelle foisde déposer le bilan.

L’actionnaire minori-taire britanniqueMS Foods, qui devaitprendre le contrôle,s’est désisté.

conjoncture brésilienne. Legroupe GPA, numéro un de ladistribution au Brésil, a accuséune perte de 160 millionsd’euros. Ses activités alimen-taires s’en tirent tout de mêmemieux que le non-alimentaire,sans compter l’e-commerce,toujours en difficulté avec unROC en déficit de 50 millionsd’euros, moins cependantqu’au premier semestre 2015.

Des bilans corrigéspour 2013-2015Les dégâts causés au sein deCnova Brésil, découverts fin2015, ont été chiffrés. L’impactnégatifsurlerésultatdugroupeGPAestévaluéà512millionsderealsentre2013et2015(environ140 millions d’euros) et l’impactsur les fonds propres s’élèveraità 304 millions de reals, selonune enquête interne. GPA s’ap-prête ainsi à corriger et à repu-blier ses bilans de 2013 à 2015.Après l’avis favorable émis parle comité d’audit, le conseild’administration devra se pen-cher sur la question qui seraensuite soumise à l’assembléegénérale des actionnaires.

Enfin,alorsqu’étaitattenduela nomination à la présidencede Monoprix d’un successeur àStéphane Maquaire, qui aannoncé son départ pour Vi-varte en février, aucune an-nonce n’a été faite. — J. T. etTh. O. (à São Paulo)

Le cours de l’action Casino ven-dredi, après la publication desrésultats du groupe pour le pre-mier semestre 2016, reflétaitassez bien le sentiment mitigédes investisseurs. Après undébut de séance dans le vert, lemarché parisien se satisfaisantsemble-t-il d’une améliorationdu résultat opérationnel cou-rant(ROC)desactivitésfrançai-ses, à + 86 millions d’euros, con-tre un déficit de 53 millions à lamême période l’an dernier, letitre a soudain plongé dans lerouge lorsque les investisseursaméricainssesontréveillés.Cesdernierssontplussensiblesauxdifficultés des activités au Bré-sil, notamment dans l’e-com-merce,particulièrementenvuepuisque Cnova est coté à NewYork (lire encadré ci-dessous).L’action a terminé en recul de4 %, à 48,45 euros.

Au total, le ROC du groupe abaissé de 2,4 % à périmètre ettauxdechangeconstants.Mais,en valeur, il ne s’établit plus qu’à317 millions d’euros, lourde-ment pénalisé par la cessiondes activités florissantes enAsie, qui y contribuaient à hau-teur de 133 millions au premiersemestre 2015. Le groupe a enrevanche confirmé son objectifsur l’année de 500 millions deROC dégagés par la France,« sous réserve de la poursuite destendances de consommation ».

Les activités de vente audétail en Amérique du Sud res-tent, elles, pénalisées par la

DISTRIBUTION

Le groupe souffrede la situationéconomique auBrésil et de la chutedes taux de change.

Il reste en croissanceen France.

Résultatsendemi-teintepourlegroupeCasino

Vivek Badrinath gérait le marketing, le digital, la distribution etles systèmes d’information depuis 2014. Photo Romuald Meigneux/Sipa

Restructuration compliquéede l’e-commerce au BrésilAucun progrès notable n’a été enregistré quantau transfert de la filiale brésilienne de Cnova à ViaVarejo, la division électroménager du groupe GPA.Une « combinaison » entre les chaînes de magasinsCasas Bahia et Ponto Frio, d’une part, et le sited’e-commerce, d’autre part, avait été évoquée enmai. « Il y a une période initiale de travail très dur,mais nous restons très confiants », a reconnu PeterEstermann, le directeur général de Via Varejo.En matière de vente en ligne, GPA est devancépar un concurrent local, B2W. Et, la semainedernière, Carrefour a relancé ses activités dansl’e-commerce après quatre ans d’interruption.Dans un premier temps, son site ne vendra que desproduits non alimentaires dans la région Sud-Est(le plus gros marché), avant d’étendre ses activitésdans le reste du pays. — Th. O. (à São Paulo)

6,3MILLIARDS D’EUROSLa dette financière netteau 30 juin, contre 8,4 mil-liards un an plus tôt, ce quiavait valu au groupe uneattaque violente de l’acti-viste Carson Block avecsa société Muddy Waters.

ArcelorMittalconfiant pour 2016ACIER — Le géant mondial de lasidérurgie ArcelorMittal s’est ditvendredi « prudemment opti-miste » pour le reste de l’année,grâce à de meilleures conditionsde marché, après un deuxièmetrimestre soutenu par des prix del’acier plus élevés et des livraisonsen hausse. A l’issue des six pre-miers mois de l’année, l’Ebitdas’élève à 2,7 milliards de dollars etArcelorMittal a maintenu sesprévisions d’un Ebitda de 4,5 mil-liards pour l’ensemble de l’année.

en brefA Rio, la « ligneOlympique » demétro inauguréeTRANSPORTS — La nouvelleligne longue de 16 kilomètres dumétro de Rio de Janeiro, qui trans-portera la « famille Olympique »durant les Jeux, a été inauguréesamedi,àsixjoursdelacérémonied’ouverture.Ellerelieralequartiertouristique d’Ipanema au centrenévralgique des JO, Barra daTijuca, avec 22.000 passagersvéhiculés par heure. Les travauxont coûté 2,66 milliards d’euros, ledouble du budget prévu.

Une collectionà 100 millionschez Sotheby’sMARCHÉ DE L’ART — La maisonde ventes aux enchères va disper-ser à New York, les 17 et 18 novem-bre prochain, la collection de Ste-ven et Ann Ames, estimée plus de1 0 0 m i l l i o n s d e d o l l a r s . U nensemble exceptionnel de pein-tures de la seconde moitié duXX e s ièc le , dont les œuvresmajeures (Richter [photo], DeKooning, Basel i tz , Kiefer…)seront exposées à Los Angeles,Hong Kong, Londres et New York.So

theb

y’s

La fin des aideseuropéennes, en 2013, acausé la chute de TSB.

Il a alors dû quitterdes marchés, commel’Arabie saoudite.

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Crédit Agricole de la Touraine et du Poitou

Résultats au 30 juin 2016

www.ca-tourainepoitou.fr

Toute une banque pour l’Indre-et-Loire et la Vienne

Le semestre a enregistré une excellente performance en conquête avec 11 200 nouveaux clients, dont 1 900 professionnels, soit unehausse de 11% comparée à juin 2015.Par ailleurs les anciens clients bénéficient de l’extension du programme de reconnaissance dela fidélité CAvant@ge qui profite désormais à 125 000 ménages et 14 000 professionnels.Près de 4 500 financements de l’habitat ont été mis en place sur le semestre pour un total de 420 M€ (+15%) et 12 800 projets ontété accompagnés en crédit à la consommation (voitures, travaux...) pour 113 M€ (+30%). L’activité des professionnels, agriculteurs,entreprises et collectivités publiques a été dense : les financements accordés progressent de 21,5% à 281 M€, dont 88 M€ réalisés surl’agriculture qui représente 12% des encours totaux.La collecte globale progresse de 1%, tirée par l’Assurance Vie dont les flux,y compris en unités de compte,ont cru de 63% par rapportau premier semestre de 2015.L’assurance de biens et de personnes,avec 215 270 contrats,progresse de 5,5 %.

Les prévisions de l’année ont été confirmées et les 870 administrateurs et 1 500 salariés resteront mobilisés pour les clients etsociétaires. Dans les moments difficiles, mais aussi pour tous leurs projets, toutes les ressources seront exploitées : le réseau de136 points de vente et la banque digitale qui se déploie avec l’application Ma Banque, utilisée par plus de 91700 clients, ou lasignature électronique (217 000 opérations réalisées depuis le début de l’année).Avec son nouveau plan TEAM 2018, le Crédit Agricole continuera à faire la différence pour la Touraine et le Poitou.

Poitiers, le 1er août 2016.

Un nouvel accroissement de la production de crédits et du nombre de clients

Le Produit Net Bancaire progresse de 8 M€ à166 M€ du fait de la bonne activité enassurances et équipement, et de l’absencede dotation à la provision épargne logementqui impacte le premier semestre 2015.La hausse de près de 9 M€ du dividendeCrédit Agricole SA (à 20 M€) a par ailleurs étéentièrement réinvestie dans le paiementd’indemnités de réaménagement de ladette pour en diminuer le coût futur.La progression des charges généralesd’exploitation reflète les investissements dansle réseau, les technologies et intègre dessuramortissements non récurrents.En matière de risques, le poids des encoursdouteux litigieux baisse de 0,15 point sur 1 anà 3,23% et le taux de provision s’élèveà 65,5%. Dans le domaine agricole, undispositif d’accompagnement a été renforcéet 11 M€ de provisions d’anticipations ont étéconstitués sur cette filière alors que lasituation des autres secteurs s’améliore.Après 18 M€ d’impôts, le résultat net social est stable à 38 M€. Le résultat net consolidé IFRS recule de 2,7% à 45 M€,après retraitementnotamment du Fonds pour Risques Bancaires Généraux et l’étalement d’indemnités payées sur le reprofilage de la dette.Le ratio de solvabilité européen s’élève à 18,2 % à fin mars, et le ratio de liquidité (LCR) à 90,5 % à fin juin. Le Certificat Coopératifd’Investissement était coté à 75,6 € à fin juin, tandis qu’une rémunération de 3,20 € par CCI a été versée en avril.

Un résultat stable, conforme à l’attendu

Juin 2015 Juin 2016 Évolution

Structure de bilan (milliards d’euros)

Encours collecte globale(bilan, assurance vie et titres)Encours collecte bilan (dépôts,épargne)Encours crédits (en 2016, réintégration de 188 M€ decrédits titrisés et auto-souscrits)

12,97,78,9

13,17,88,9

+1,0%+1,5%+ 0,6%

Comptes individuels en normes françaises (en millions d’euros)

Produit Net BancaireCharges générales d’exploitationRésultat Brut d’ExploitationRésultat net

157,883,274,537,8

165,886,978,838,2

+ 5,1%+4,4%+5,8%+0,9%

Comptes consolidés en normes IFRS (millions d’euros)

Résultat net (part du Groupe) 46,3 45,1 -2,7%

Capitaux propres 1617 1702 +5,3%

Résultats arrêtés par le Conseil d’Administration du 29 juillet 2016.Examen limité des comptes semestriels consolidés résumés en cours par les commissairesaux comptes. Retrouvez toutes les informations réglementées sur le site www.ca-tourainepoitou.fr dans l’espace « Informations réglementées ».Chargé des relations investisseurs : [email protected], 02 47 39 84 84.CCI Crédit Agricole Touraine-Poitou : Second Marché – ISIN FR0000045304

Des perspectives confirmées

Besson condamnépour contrefaçonLuc Besson et sa sociétéEuropacorp ont été condamnésen appel à verser 465.000 eurosde dommages et intérêts aucinéaste américain JohnCarpenter, à son coscénariste et àStudiocanal pour « contrefaçon »de « New York 1997 » dans le film« Lock-Out », selon un arrêt de lacour d’appel de Paris, rendupublic par BFM Business.Sh

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La direction de SFRconvoquée par legouvernementLa ministre du Travail, MyriamEl Khomri, recevra, mardi,Michel Combes, le PDG del’opérateur télécoms, ainsi queles syndicats du groupe. SFRpourrait supprimer plus du tiersde ses effectifs, soit près de 5.000postes, après l’expiration enjuillet 2017 des engagements surl’emploi pris par Patrick Drahi.D

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2.850SUPPRESSIONS DE POSTESNouvelles coupes en vue dansla division mobile de Micro-soft. Ces postes seront suppri-més dans l’année, a annoncé legroupe qui met fin à son aven-ture dans les smartphonesgrand public. Ces suppressionsviennent s’ajouter aux 1.850annoncées en mai dernier.

Nicolas Richaud@NicoRichaud

Ils ne sont plus que cinq devantFacebookenBourse :Apple,Alpha-bet (Google), Microsoft ExxonMo-bil et Amazon. Fort de ses énièmestrès bons résultats trimestriels (lireencadré), le réseau social a vu sontitre s’emballer en Bourse, jeudi,avant qu’il annonce être sous lamenaced’unredressementfiscalde3 à 5 milliards dollars. Ce qui acalmé les ardeurs de Wall Streetmaisatoutdemêmeportélacapita-lisationboursièresurdesfontsbap-tismaux à près de 356 milliards ded o l l a r s , j u s t e a u - d e s s u s d uBerkshire Hathaway de WarrenBuffet.

PourFacebook,lalunedemielsepoursuit avec la Bourse. Une idyllequi avait pourtant démarré sousdes cieux nuageux. Au-delà desratés techniques qui avaientaccompagné son introduction surle Nasdaq le 18 mai 2012, le groupeavait dû affronter le scepticisme denombreux analystes qui doutaientdesonmodèle.Le9novembredelamême année, le réseau social tou-

chait même son point bas à 41,6milliards de dollars – en moins dequatre ans, le cours a donc flambéde près de 755 % ! « En 2012, Face-book monétisait encore essentielle-ment son audience via le Web », rap-p e l l e B e n o î t F l a m a n t c h e zFourpoints IM. Sans tarder, MarkZuckerberg donne un coup devolant vers le mobile et trouve lamartingale en insérant de la publi-cité dans le fil des utilisateurs. EnBourse, leseffetssefontréellementressentir à l’été 2013 où le coursrepasse au-dessus de son niveaud’introduction (le valorisant prèsde 100 milliards de dollars) pour latoute première fois.

L’ascension ne s’interrompraplus. Janvier 2014 : le sommet des150 milliards est gravi. Celui des200milliards leseraenseptembre.Le cap des 300 milliards seraatteint en novembre 2015 et celuides 400 milliards semble déjà sedessiner à l’horizon. Jusqu’où ira leréseau social ? Dur de répondretant le groupe semble avoir encored’atouts dans sa manche. Derrièrele vaisseau amiral Facebook et son1,7 milliard d’utilisateurs actifsmensuels, la flotte WhatsApp(1 milliard), Messenger (1 mil-liard), Instagram (500 millions)pèse déjà très lourd en audience

souligne Benoît Flamant. «Ils sontdans la configuration d’Apple, quimarchait sur l’eau avec le boom dessmartphones, au début des années2010. Mais la croissance du marchépublicitaire mobile ne sera pasexponentielle et finira par ralentir.Or, pour le moment, la quasi-inté-gralité de leur revenu provient de cecanal. »

Jusqu’où irale réseau social ?Réalité virtuelle, intelligence artifi-cielle, vidéo et live streaming, « B to

B » : le groupe ne cesse d’avancerdes pions en prévision et le Face-book d’après-demain aura desatours bien différents de l’actuel.Pourl’heure,riennesembleéchap-perà lasagacitéduvisionnaireZuc-kerberg qui refusa, en 2006, uneoffre de rachat de 1 milliard de dol-larsdeYahoo!.Garetoutdemêmeàla concurrence. Fin 2013, EvanSpiegel, patron de Snapchat,l’« appli » aux messages et photoséphémères, a décliné une proposi-tion de 3 milliards de dollars d’uncertain Zuckerberg… n

RÉSEAUX SOCIAUX

Le groupe a publié desrésultats trimestrielsqui ont, de nouveau,dépassé les attentesde Wall Street.

Sa capitalisationboursière se monteaujourd’hui à prèsde 356 milliardsde dollars.

FacebooktutoielessommetsenBourse

Toujoursportéparlapub,GoogleséduitWallStreet

Facebook a beau avoir un appétitgargantuesque, cela n’empêche pas(encore) Google de croquer à plei-nes dents dans la plus grosse partdugâteaudelapublicitéenligne.Lafirme de Mountain View a enregis-tré un résultat net de près de 5 mil-liards de dollars, soit une augmen-tation de 43 % sur un an, lors dudernier trimestre au cours duquelson chiffre d’affaires est monté à21,5 milliards (+21 %).

Une hausse portée par les recet-tes publicitaires qui se sont hisséesà 19,1 milliards (+19 %). Le déploie-ment de Google vers le mobile con-tinue de se faire à bonne marche.Seuleombreautableau : lecoûtparclic – les annonceurs ne paient que

si un utilisateur clique sur la pub – aencore baissé de 7 % sur un an,aprèsunediminutionde9 %lorsdudernier trimestre.

« Investissementsfructueux »De leur côté, le cloud et surtout lePlay Store – sa boutique en ligne surAndroid – sont aussi en forte crois-sance. Ces activités ont généré unchiffred’affairesenhaussede33 %,à2,2 milliards de dollars. Des annon-ces qui ont séduit Wall Street où letitre a vécu un vendredi radieux,grimpant de 3,3 % et tutoyant labarre symbolique des 800 dollars.Un niveau encore jamais atteint parGoogle.A535milliardsdedollars, legroupe est plus que jamais ladeuxième capitalisation boursièremondiale et flirte avec son pic histo-rique (540 milliards). Ce qui le repo-sitionne à portée de fusil d’Apple(562 milliards) qu’il avait briève-ment dépassé en début d’année.Cette publication trimestrielle« reflètelesinvestissementsfructueuxque nous faisons depuis plusieursannées pour nous étendre rapide-ment dans des domaines comme lemobile et la vidéo », a souligné RuthPorat, la directrice financière. « Lesrevenus de YouTube continuentd’augmenter à une vitesse très impor-

tante,soutenusprincipalementparlapublicité vidéo », a-t-elle ajouté. Desprécisions qui ne doivent rien auhasard. Indétrônable dans la publi-cité sur le Web, Google voit Face-book lui voler dans les plumes sur lemobile et la vidéo où le réseau socialse muscle de mois en mois. Concer-nant les autres activités « autresparis », regroupant, en vrac, les pro-

jetsdevoitureautonome,delentillesde contact intelligentes, mais aussises actifs Nest ou Fiber, les revenusont grimpé à 185 millions de dollars(+150 % sur un an). En parallèle, laperte d’exploitation de ces « paris »s’est creusée à 859 millions, contre660millionssurlamêmepériodeen2015. « L’accent qu’on met sur notrecroissance à long terme ne nousdonnepasunchèqueenblancpourlesdépenses », a averti Ruth Porat. Uneprévenance appréciée à sa justevaleur par Wall Street. — Ni. Ri

INTERNET

Le groupe américain adégagé un bénéfice netde près de 5 milliardsde dollars au cours deson dernier trimestre.

A 535 milliardsde dollars, sa capitali-sation boursièreflirte avec son pichistorique.

Le titre a vécu unvendredi radieux àWall Street, grimpantde 3,3 % et tutoyantla barre symboliquedes 800 dollars.

Des bénéficesqui ont presquetriplé en un anTrès belle performance deFacebook mercredi lors dela publication de sesrésultats du deuxièmetrimestre. Après avoirfranchi la barre dumilliard de dollars debénéfices il y a six mois, lasociété a dépassé celle des2 milliards fin juin. Parrapport à la même périodel’année dernière, lesbénéfices de la société deMenlo Park ont quasimenttriplé – 186 % d’augmenta-tion ! Ces bons résultatssont dus à une hausse de59 % du chiffre d’affairessur un an, pour atteindre6,4 milliards de dollars audeuxième trimestre. Lamarge opérationnelle a,elle, augmenté de 31 % à43 %. Facebook bénéficienotamment de son virageréussi vers le mobile. Lessmartphones représententla porte d’entrée vers leréseau social pour plus de90 % des utilisateurs actifsquotidiens, un canal trèsrecherché par les annon-ceurs, avec des tarifs plusélevés à la clef : le prixmoyen d’une publicité aainsi augmenté de 9 %.Le mobile représentedésormais une part ultra-majoritaire des revenuspublicitaires du groupe :84 %, contre 76 % il y a unan. — A. M.

Derrière le vaisseauamiral Facebook,la flotte WhatsApp,Messenger, Instagrampèse déjà très lourden audience maisimpacte peules revenus.

mais impacte peu les revenus. « Cesont trois pépites encore très peum o n é t i s é e s » , n o t e G r é g o r yHachin, analyste chez Wavestone(ex-Kurt Salmon). Facebook pos-sède aussi des relais de croissancedanslespaysémergentsquicontri-buent peu, pour l’heure, au chiffred’affaires. «Hormis une crisemacro-économique, on ne voit pastrès bien ce qui pourrait fairedérailler le groupe à court terme,d’autant que sa part de marché surle secteur de la pub en ligne (web etmobile) n’est encore que de 12% »,

AVIS FINANCIERS

Les Echos Lundi 1er août 2016 // 19

HIGH-TECH&MEDIAS

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20 // HIGH-TECH & MEDIAS Lundi 1er août 2016 Les Echos

Lemarchéfrançaisdes« towercompanies »enpleinemutation

Le marché des infrastructuresréseaux n’a jamais été aussi animé.Les transactions se multiplientdepuis quelques mois. Dernière endate, l’annonce il y a quelques joursde la mise en vente de FPS Towerspar le fonds Antin InfrastructurePartners. FPS, c’est la « tower com-pany » qui monte en France. Lasociété, spécialisée dans l’héberge-mentd’équipementstélécomspourles opérateurs, a été créée fin 2012,après le rachat des pylônes deBouygues Telecom. Elle exploite2.500 pylônes et 20.000 toits terras-ses, qu’elle met à disposition desopérateurs. L’entreprise emploie90salariésetafficheunecroissanced’environ 40 % par an. Son chiffred’affaires devrait s’élever à 70 mil-lions d’euros en 2016, pour unEbitda (excédent brut d’exploita-tion) de 45 millions.

La décision d’Antin a surpris lesobservateurs. « Revendre après seu-lement trois ans et demi, c’est un peucourt pour un fonds d’infrastructu-res », remarque un bon connais-seur du secteur. Mais FPS était l’undes derniers investissements réali-

sés par Antin dans un fonds ouvertdès 2010. Surtout, le moment sem-ble propice pour revendre à un bonprix ce type d’actif. Valorisé un peuplus de 200 millions d’euros lors desa création, la société pourraitaujourd’hui être cédée pour un peuplus de 900 millions. « Il y a beau-coup de demandes pour les actifsd’infrastructures actuellement »,confirme Frédéric Zimer, le PDG deFPS,quipourraitgardersonposteàl’issuedelavente.« C’estunbusiness

assez sécurisé, avec des contrats àlong terme. Et le marché est plusséduisantqu’ilyaquelquesannées »,poursuit-il.

« Les opérateurs vont avoirbesoin d’investir »Le boom des smartphones et del ’Internet mobile a causé unaccroissement important du traficdata sur les réseaux télécoms. Poury faire face, les opérateurs ontbesoin de fréquences mais aussi denouveaux sites pour poser leursantennes.« Ilyaunepériodededen-sification des réseaux importantequi s’ouvre. Les opérateurs vontavoir besoin d’investir davantage »,estime-t-on chez TDF, qui réaliseune part croissante de son activitédans les télécoms. Mais plutôt quedéployer leurs propres pylônes, lestelcos auraient désormais ten-dance à passer par les infrastructu-res des « towerco ». « Les opéra-teurs n’ont plus assez d’argent pourinvestir seuls. C’est ce qui contribueaussi au développement de notreactivité », explique Frédéric Zimer.Dans ce contexte, l’échec de lafusion entre Orange et BouyguesTelecom est une aubaine pour FPSet les autres, car cela fait potentiel-lement plus de sites à exploiter,même si SFR et Bouygues sont entrain de mutualiser une partie deleur réseau.

L’intérêt pour ce marché s’est vulors du rachat de TDF, fin 2014, où200 fonds avaient été approchés.C’est un consortium emmené par le

canadien Brookfield qui l’avaitemporté pour 3,6 milliards d’euros.Outre les fonds, les industrielsétrangers commencent à s’y inté-resser. L’espagnol Cellnex a mis lam a i n a u d é b u t d u m o i s s u r230 pylônes de Bouygues Telecompour 80 millions d’euros. Il s’étaitaussi positionné sur le dossier Itas,en cours de rachat par TDF. Il pour-rait, enfin, faire une offre pour FPS.« Il faut une taille critique pour pesersur ce marché, quelques centaines depylônes ne suffisent pas », justifie unexpert.

Des « towerco » américaines(SBA, American Tower) pourraientjeter un œil sur le dossier. Lesgrands fonds d’infrastructuresseront évidemment intéressés.Tout comme TDF. Le groupe estcertes leader sur le marché. Un rap-prochement serait compliqué, avecbeaucoup de remèdes concurren-tiels à la clef. « Cela s’inscrirait dansle cadre d’une concentration hori-zontale. Mais il y en a eu d’autres.Tout est possible », veut croire unporte-parole. — R. G.

TÉLÉCOMS

Les transactions semultiplient dans lesecteur des infrastruc-tures réseaux, tiré parles besoins croissantsdes télécoms.

17dollarspartitreaétérelevéeà18dollars.Etletitreaterminésapremière séance à 25,50 dol-lars, en hausse de 41,7 %. Parmiles actionnaires français déjàprésents au capital (Iris Capital,Idinvest Partners, GalileoPartners), seul bpifrance adécidé de se renforcer en parti-cipant à l’opération. Au total,l’introduction en Bourse a per-mis à l’entreprise de lever94,5 millions de dollars.

« L’introduction de Talenddémontre une nouvelle fois, dansla lignée de Criteo, Dassault Sys-tèmes ou Business Objects, que l’excellence logicielle françaisepeutdébouchersurdesacteursdeclassemondiale », seréjouitLoïcRivière, délégué général de Tech In France. « Elle démontreaussi que le Nasdaq reste leGraal, accessible à peu d’élus, etque l’écosystème français a aussibesoin du renforcement des pla-ces de marché européennes »,regrette-t-il néanmoins.

Financer de futuresacquisitionsL’argent servira à financer defutures acquisitions. « On cher-chedessociétésdontlestechnolo-giespourraientnousaideràétof-fer notre gamme de produits »,explique Thomas Tuchscherer.L’introduction en Bourse vientaussi valider la réussite dumodèle économique de Talend.Surnommée le « plombier de ladata », la société édite des logi-ciels permettant d’extraire etd’analyser les données enfouiesdans les différents systèmesinformatiques, dont l’exploita-tion peut s’avérer stratégique.Elleestenconcurrenceavecdesgéants comme IBM, Informa-tica ou Oracle. Sa différenceréside néanmoins dans sonmodèle d’abonnement. Lessolutions sont gratuites, maisles fonctionnalités avancéessont payantes. Et le conceptfonctionne plutôt bien. Le chif-fre d’affaires s’est élevé à 76 mil-lions de dollars l’an dernier, etpourrait flirter avec les 100 mil-lions en 2016. n

Romain Gueugneau@romaingueugneau

C’était un jour historique pourTalend, mais aussi pour le sec-teur français de la tech. Ven-dredi, l’éditeur de logiciels a faitses premiers pas en Bourse, surle Nasdaq, la prestigieuse placede marché américaine dédiéeaux sociétés high-tech. L’équipedirigeante de Talend au grandcomplet avait fait le déplace-mentàNewYorkpourfaireson-nerlacloche,synonymed’ouver-ture des marchés. Un véritableprivilège, quand on sait que seu-les cinq entreprises françaisesont été cotées au Nasdaq à cejour.Etiln’enrestaitplusqu’une,Criteo, avant l’arrivée de Talend.

Lasociété,spécialistedeslogi-ciels de Big Data, a préférés’introduire directement à laBourse de New York plutôt quede faire un premier passage parParis. Car si l’éditeur est bel etbienfrançais,sonsiègesocialestsitué en Californie, à Redwood,où le géant Oracle a aussi sesbureaux. Un tiers des quelque560 salariés travaillent auxEtats-Unis, où Talend réalise43 % de son chiffre d’affaires.« Le choix du Nasdaq était natu-rel. Car c’est la place de marchéidéalepourlessociétéstechnologi-ques en croissance, commenteThomas Tuchscherer, le direc-teur financier. C’est aussi lemeilleurmoyend’attirerlesinves-tisseurs américains. » Plusieursgrands fonds américains ontrépondu à l’appel, dont FidelityetT.RowePriceetd’autresfondsdédiésà latech.Et ilsnesontpasles seuls. Au cours d’un « roadshow » de trois semaines,achevé jeudi,Talendarencontréenviron 150 investisseurs dumonde entier, apparemmentséduits par le potentiel de crois-sance de la société française.

La demande pour les actionsTalend s’est en effet révélée plusimportante que prévu. Consé-quence : la fourchette de prixinitiale comprise entre 15 et

LOGICIELS

Le titre de l’éditeura flambé lors de sapremière séance decotation à New York.

L’introductiona permis aufrançais de lever94,5 millionsde dollars.

TalendréussitsonentréesurleNasdaq

La société a préférés’introduiredirectement à laBourse de New Yorkplutôt que de faireun premier passagepar Paris.

Le titre Talend a terminésa première séance à25,5 dollars, en haussede 41,7 %. Photo Nasdaq studio

Un dirigeant de Publicis mis en congépour ses propos sur les femmesPUBLICITÉ — « Je ne pense pas que [le manque de femmes à despostes de responsabilité] ce soit un problème. » C’est notammentce qu’a affirmé Kevin Roberts, patron de l’agence Saatchi & Saat-chi, dans une interview au site Business Insider. Egalementmembre du directoire de Publicis, celui-ci a « a été prié de pren-dre congé de Publicis Group avec effet immédiat » en raison de la« gravité de ses propos », selon un communiqué de presse de lasociété. Il appartiendra « à la fin » au conseil de surveillance dePublicis de statuer sur son sort, y est-il précisé.

en brefPour faire face à l’accroisse-ment du trafic data sur lesréseaux télécoms, les opéra-teurs ont besoin de fréquencesmais aussi de nouveaux sitespour poser leurs antennes.Photo TDF

Plutôt que déployerleurs propres pylônes,les telcos auraientdésormais tendanceà passer par lesinfrastructuresdes « towerco ».

INTERVIEW // ARNAUD DE PUYFONTAINE Président du directoire de Vivendi

« Mediasetn’estpasleseulpartenairepourVivendi »

Propos recueillis parNicolas Madelaine

@NLMadelaine

D epuis que Vivendi a décidé,le 26 juillet, de changer lestermes de son alliance

annoncée en avril avec Mediaset etde ne plus prendre 100 % de sonbouquet payant Premium, l’acri-monie est à son comble entre lesdeux groupes, en tout cas publi-quement. Les camps italien etfrançais se menacent de poursui-tes en justice et se sont livrés à uneguerre de communiqués vendredi.Dans le « Corriere della Sera »,Marina Berlusconi, dont la famillecontrôle Mediaset, a dénoncé endes termes violents le comporte-ment de Vincent Bolloré, le prési-dent du conseil du groupe fran-çais. Dans une interview aux« Echos », Arnaud de Puyfontaine,président du directoire de Vivendi,fait le point sur la position de songroupe.

Les ponts sont-ils coupésentre Vivendi et Mediaset ?Les ponts ne sont pas coupés. Nousaurions préféré que la direction deMediaset nous communique debons « business plans » plutôt quede faire de bons mots tels que « laconfiance est à zéro », comme l’a ditMarco Giordani, directeur finan-cier de Mediaset, aux « Echos ».Côté Vivendi, nous voulons quel’accord d’alliance soit respecté.Mais le « business plan » de Media-set Premium communiqué aumoment de la signature d’avril s’estrévélé, après examen détaillé, irréa-liste. Le cabinet extérieur Deloitte

l’aconfirmé.Nousavonseudenom-breuses discussions avec la direc-tionetl’actionnairedeMediasetàcesujet depuis début mai. Contraire-ment à ce que dit Mediaset, la pro-position de Vivendi de changer ledeal n’est pas tombée du ciel.

Vous reprochez à Mediasetdes prévisions erronées surPremium, mais les prévisions,n’engagent que ceux qui lesfont. Vous saviez que lescomptes étaient mauvais…Bien sûr, dans la vie des affaires,Dieu seul sait de quoi sera fait l’ave-nir et nous avions intégré des per-tes. Mais, dans un modèle d’abon-nement comme celui de la télépayante, il est possible d’avoir unebonne idée de ce que seront lescomptes au cours des deux annéesquiviennent. Nousavonsvuquelesprévisions 2017 et 2018 de MediasetPremium n’étaient pas réalistes.Nous avons découvert chez Media-set Premium ce que nous avions euà déplorer chez Canal+ en 2013et 2014.

A quoi doit servir le nouveaufinancement par obligationsconvertibles que vousproposez ?Assurer un avenir à Mediaset Pre-mium. Nous voulons trouver lebon moyen pour que l’allianceentre nos deux groupes se réalise.Il nous est apparu après examendes données que le bouquet Pre-mium doit rester proche de Media-set. Stratégiquement et opération-nellement, son destin est lié à celuidesamaisonmère.Partout,payantet gratuit sont de plus en plus

imbriqués, dans le secteur de latélévision.

Vous voulez monter au capitalde Mediaset plutôt que dePremium. Que répondez-vousaux accusations de prise decontrôle rampante deMediaset par Vivendi ?C’est totalement erroné. Certes, siMediasetn’étaitpasunebonnemai-son, nous n’envisagerions pas d’ave-nir commun avec Vivendi. Qui saitce qui se passera dans cinq ou dixans ? L’accord envisagé peut nousaider à mieux nous connaître. Maisdire que nous avons instrumenta-lisél’accordpourréaliserunobjectiffinal qui serait la prise de contrôlede Mediaset, nous le réfutons for-mellement.

Quelles peuvent être lesconséquences des poursuitesen justice envisagéespar Mediaset ?Nous ne ferons pas de commentai-res sur notre exposition juridique.Mais nous sommes tout à faitsereins. Vivendi est un groupe quifait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait. En

revanche, nous accuser « de ne pashonorer le contrat » est inaccepta-ble. Les propos tenus dans cer-tains des communiqués de Media-set sont diffamatoires et noussommes prêts à le faire valoir enjustice. Nous avons de bons con-tacts avec les enfants de Silvio Ber-lusconi, Marina et Pier Silvio, etnousavonsl’intentiondeles main-tenir. En revanche, les commen-taires formellement faux de ladirection de Mediaset, qui nuisentà la réputation de Vivendi, doiventcesser.

Un Netflix d’Europe du Sudest-il possible sans Mediaset ?Le projet de Vivendi de créer ungroupe français leader mondialdes contenus reste d’actualité.Nous ferons tout pour trouver unesolution avec Mediaset, mais cen’est pas une condition sine quanon. Il y a d’autres acteurs en Italie.Depuis mai 2015, nous avons com-mencé un voyage au sein de Tele-com Italia qui nous permet deprendre pied dans les infrastructu-res et nous place dans une bonneposition stratégique. n

Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi.Photo Sipa

l « Les ponts ne sont pas coupés »,nuance le groupe français.l Mediaset et Vivendi se menacentde poursuites en justice.

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37 communesnouvellesÎLE-DE-FRANCE — En juillet,37 nouvelles communes, issuesdes fusions de 112 villes et villages,ont été officialisées au JO, d’aprèsl’Association des maires de France(AMF). Citons par exemple Châ-teaugiron, en Ille-et-Vilaine, quiregroupe désormais 9.414 habi-tants. L’AMF compte par ailleursde 200 à 400 projets en coursd’élaboration. H

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Travail dominical : trois villes de plusTOURISME — Le gouvernementa annoncé samedi le classementde trois nouvelles villes en zonestouristiques internationales(ZTI) : Antibes, Dijon et LaBaule. Selon la loi Macrond’août 2015, les commerces dedétail pourront ouvrir s’ils lesouhaitent tous les dimancheset le soir jusqu’à minuit. Lenombre de périmètres concer-

nés passe ainsi en France à 21,dont 13 à Paris et en régionparisienne et 5 en province(Nice, Cannes, Cagnes-sur-Mer,Saint-Laurent-du-Var et Deau-ville). La création de ces ZTIintervient sur demande desmaires et après acceptation dudossier par le ministère del’Economie. Les salariés concer-nés bénéficient d’une majora-tion de leur salaire et d’indemni-tés particulières sur lestransports notamment.

LES AÉROPORTS DE LÉGENDE// Développée sur 850 hectares, la baseaéronavale est l’une des plus importantes de France. Les militairespartagent les deux pistes avec l’aéroport civil. Ils assurent des missionsd’urgence et de protection dans le monde entier.

6/10

LabaseaériennedeLorientLann-BihouéveillesurlaFranceetlemondeStanislas du Guerny— Correspondant à Rennes

Lann-Bihoué est connudu grand public parson bagad, qui ras-semble 32 sonneursde l’armée de l’air. Lessons des cornemuses

et bombardes accompagnent régu-lièrement des manifestations d’Etatet des parades militaires en Franceet à l’étranger. Il y a quatre ans, lesmilitaires-musiciens ont mêmedéfilé le 14 juillet sur les Champs-Elysées. Mais ce bagad, formé demusiciens qui s’engagent dansl’armée pour une période de quatreans, est l’arbre qui masque la forêt.Car Lann-Bihoué est aussi, et sur-tout, l’un des plus vastes aéroportsmilitaires de l’Hexagone après celuid’Istres.

Cette base d’aéronautique navale(BAN) se déploie sur 850 hectares àl’ouest de la ville de Lorient. Trente avions militaires de défense du ter-ritoireysontbasés.« Celareprésenteun total de 2.100 personnes, dont330 civils », explique VéroniqueZopfmann, l’assistante d’Eric Jani-cot, le tout nouveau commandantde la base, particulièrement boiséeet ceinturée de hauts grillages pourla protéger des intrus. N’entre pasqui veut dans l’enceinte de cetteBAN, temple des forces aériennespour la surveillance maritime, lasûreté de la force océanique straté-gique. Ses aéronefs sont régulière-

ment appelés en Afghanistan, enIrak ou sur les terrains parmi lesplus chauds de la planète. « Chaqueannée, les avions assurent 12.000heures de vol. La BAN est opération-nelle 24 heures sur 24 », indiqueencore Véronique Zopfmann.

Les 5 flottilles disposent de leurpropre espace relié au taxiway quientoure l’ensemble de l’aéroport.Celui nommé 24 F regroupe 8 Fal-con 50, qui effectuent des missions

de sauvetage en mer, de sur -veillance des narcotrafiquants oude la pêche.

Une histoire mouvementéeLa BAN de Lann-Bihoué abriteaussi 18 appareils de type Atlanti-que2(ATL2),leseulavionenserviceau monde conçu spécialementpour la lutte anti-sous-marinearmée. Il dispose d’une autonomiede l’ordre de 14 heures et de postes

d’observation couvrant 360 degrés.Elle est également le camp de basedes trois Hawkeye, avions de« guet » (surveillance et gestion del’espace de combat) qui guident lesRafale du porte-avions « Charles-de-Gaulle ».

Lann Bihoué a vécu une longuehistoire mouvementée depuis sacréation, en 1912. Pendant le pre-mier conflit mondial, elle abritaitdeshydravionsetdesballonscaptifs

pour surveiller le trafic maritime.Après la guerre, Lann Bihoué aperdudesasuperbe.Mais lesforcesallemandes de la Seconde Guerremondiale ont rapidement compris

l’intérêt que pouvait représentercette plate-forme devenue dès 1941une base de premier plan dotée desdeux pistes toujours en service. Lesavions allemands basés à Lorientservaient à protéger les sous-ma-rins abrités dans les bunkers de laville. Des vestiges quasi indestructi-bles utilisés aujourd’hui par desentreprises de la filière nautique. Labase a été bombardée pendant lalibération puis remise en état pourl’armée de l’air française.Lann-Bihoué reste une petite villeavec centre médical, logementspour les militaires, une chapelle, uncentre de maintenance industrielle,une plate-forme de logistique pourles pièces détachées, un service depompiers. Sans oublier un restau-rant, un chenil, mais aussi une fau-connerie.« Onenesttrèsfier.Grâceàcet élevage, nous ne détruisons pasd’oiseauxquisonteffarouchésparles

faucons et n’investissent pas les pis-tes », dit encore Véronique Zopf-mann. Des accords ont été passésavec des agriculteurs voisins quicultiventprèsdutarmac,blé,orgeetmaïs sur ces immenses espacesverts.

L’aéroport civil de LorientexploitéparlaCCIduMorbihan,estégalement situé sur la base et utiliseles moyens de la tour de contrôle,ainsi que les autres services desmilitairescommeceluideluttecon-tre l’incendie. L’ aéroclub de larégiondeLorientyaaussiéludomi-cile.

MDemain : Châteauroux

Situé à l’ouest de la ville de Lorient, la vaste base aéronautique navale de Lann-Bihoué accueille 30 avionsmilitaires de défense du territoire mais partage aussi ses services avec l’aéroport civil. Photo CCI Morbihan

L’enseignedeprêt-à-porterKiabisedoted’unnouveausiège

Nicole Buyse@nicolebuyse

— Correspondante à Lille

Kiabi, numéro un français del’habillement, fondé par PatrickMulliez, va investir 72 millionsd’euros dans son nouveau siègemondial à Lezennes, tout près deLille, non loin du stade Pierre-Mau-roy. Sur 30.500 m2, ce véritablemini-centre commercial devraitêtre opérationnel au premiersemestre 2020. Il s’agit pour l’ensei-gne de prêt-à-porter homme,femme et enfant de réunir ses900 salariés dispersés sur deuxsites – d’un total de 1.500 m2 – à

Hem, et Lys-lez-Lannoy, deux villesproches. A Hem, le bâtiment, obso-lète est constitué pour un tiers dePortakabin, des bâtiments modu-laires rajoutés au fur et à mesuredes années. « Mais, surtout, les équi-pesperdaientdutempsentrelesdeuxlieux, reliés par un axe toujoursembouteillé.Aveclenouveausiègeonva gagner en agilité », souligne Phi-lippeWatel,chefdeceprojetimmo-bilier chez Etixia, la foncière deKiabi.

Début des travaux fin 2018L’enseignevaacquérirunterrainde2,8 hectares et y construire un bâti-ment avec 20.000 m2 de bureauxpour les équipes. Au rez-de-chaus-sée, un magasin de 3.000 m2 rem-placera celui installé non loin de làet 4.000 m2 accueilleront un maga-sin école, une salle de collections etun atelier de conception pour lescréateurs. Il y aura, en outre, unespace restauration et une salle deconférences de 1.500 m2, tous deuxouverts à des entreprises extérieu-res. Les travaux devraient démar-rer fin 2018. « Il n’est pas prévu de

création de postes, mais le nouveausite est configuré pour pouvoiraccueillir facilement 200 personnesde plus, car notre groupe ne fait quecroître », souligne Philippe Watel.

Avec 463 magasins, dont 110 à

l’étranger dans 13 pays, Kiabi est enpleine expansion. L’enseigne aenregistré des progressions de 5 %en 2013, 8,7 % en 2014 et 6,7 % en2015, où son chiffre d’affaires aatteint 1,662 milliard d’euros, avec

8.700 salariés. Elle a annoncé25 nouveaux magasins pour cetteannée, dont la majorité à l’étranger,avec des ouvertures pour la pre-mière fois au Portugal, en Belgique,aux Emirats ou encore en Algérie,ainsi que celle de son site Web auRoyaume-Uni.

Maisl’entreprisen’estpaslaseuledans la métropole lilloise à bouger.A l’origine, le siège de Boulanger,l’enseigned’électroménageretmul-timédia du groupe HTM, détenupar l’association familiale Mulliez,devait s’installer à la place de Kiabi.Boulanger voulait y réunir ses550 salariés dispersés, eux aussi,surdeuxsitesdelamétropole,maisy ouvrir également un magasin.Avec le développement du numéri-que, l’enseigne, qui peut désormaisprésenter ses gammes sur tablette,a décidé de stopper sa course augigantismeetrenoncéàdéménagerce magasin. Elle a opté pour lareprise d’un ancien Décathlon, àLesquin. Elle s’y est installée enoctobre dernier.

Kiloutou, loueur de matériel, alui aussi décidé de déménager son

siège de Marcq-en-Barœul près deLille, où il était resté malgré la ces-sion par son fondateur de 51 % ducapital. La société se construitactuellement un bâtiment de4.000 m2 à Villeneuve-d’Ascq uninvestissement de 10,5 millionsd’euros. Mais l’entreprise, qui vient de racheter une société en Allema-gne, après une acquisition en Espa-gne en 2015 et en Pologne en 2014,anticipe aussi ses évolutions destructures. Le groupe totaliseaujourd’hui 458 agences, dont 413en France, avec 3.900 salariés, pourun chiffre d’affaires de 447 millionsd’euros en 2015. Elle table sur520 millions en 2016. n

HAUTS-DE-FRANCE

Le numéro un françaisde l’habillement vainvestir 72 millionsd’euros près de Lille.

Un magasin écoley sera installé.

Projet d’architecte du nouveau siège mondial de Kiabi, à Lezennes.Photo Avantpropos/Architectes

463MAGASINSLe nombre de points de vente deKiabi, dont 110 à l’étranger. Pourcette année, l’enseigne prévoit25 ouvertures, essentiellementhors de l’Hexagone.

Ses aéronefs sontrégulièrement appelésen Afghanistan, enIrak ou sur les terrainsparmi les plus chaudsde la planète.

Les dates

1917-1920 : création du centreaéromaritime de Lorient.1940-1945 : occupation de labase par les Allemands.1946 : la marine récupère leterrain, Lann Bihoué devientune base d’aéronavale.1991 : arrivée des premiersappareils de typeAtlantique 2 pour la lutteanti-sous-marine armée.2010 : transfert de Nîmes àLorient du centre d’expertisede patrouille de surveillanceet d’intervention maritime.

Les Echos Lundi 1er août 2016 // 21

PME&REGIONS

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lesindices

AU SOMMET, WALL STREETHÉSITELes indices américains affichent debelles progressions sur le mois dejuillet (+2,8 %, +3,6 % et +6,6 % pourle Dow Jones, le S&P 500 et le Nas-daq), mais, perchés au sommet, ilspeinent désormais à trouver unedirection. Vendredi, les investisseursont été déçus par la croissance amé-ricaine et les résultats des géants dupétrole, mais les performances desgrands noms du secteur technologi-que ont soutenu le marché.

Edouard Lederer@EdouardLederer

Une si longue convalescence. Dansun ballet devenu habituel depuis lacrise financière, l’Autorité bancaireeuropéenne (EBA) a publié ven-dredi soir à 22 heures précises lesrésultats de ses nouveaux tests derésistance. Cette figure imposéeaux banques du Vieux Continent etdu Royaume-Uni consiste à testerleur capacité à survivre à un scéna-rio économique catastrophe (voirdétail ci-contre). A l’arrivée, les51 grandes banques visées donnentdes nouvelles contrastées.

Huit ans déjà après le déclenche-ment de l’ouragan qui a manqué deles mettre à terre, les géants bancai-res ont certes revu leur maison dusol au plafond : moins rentablesqu’à leurs années de gloire, ils sontbel et bien devenus beaucoup plussolides. En témoigne le niveau defonds propres des 51 banques del’échantillon. Selon les calculs del’EBA, leur ratio de fonds propres« durs » (mesure phare de la solva-bilité des banques) atteignait enmoyenne 13,2 % à fin 2015, unniveau nettement plus élevé qu’en2014, lors des tests précédents.

Doucher les enthousiasmesMais cela ne suffit toujours pas, niaux marchés qui les massacrent enBoursedepuisledébutdel’annéeniaux régulateurs qui maintiennentle secteur sous pression. A la paru-tion des résultats, le patron del’EBAs’estpersonnellementchargéde doucher les enthousiasmes.« Bien que nous reconnaissions lesaugmentations de capital considéra-bles réalisées jusqu’à présent, [cestress test] ne constitue pas un certi-ficat de bonne santé », a insistéAndrea Enria.

Signe d’une certaine sévérité desrégulateurs, par comparaison auxtestsde2014,« ladifférenced’impactsur les fonds propres entre les scéna-rios de base et stressés est nettementplus élevée en 2016 », relève le cabi-netKPMG.Enmoyenne,lescénarionoir coûterait 3,8 % de fonds pro-pres aux banques à fin 2018, dont leratiotomberaitainsià9,4 %.Princi-pal foyer de pertes, les créditsimpayés provoqueraient à euxseuls 349 milliards d’euros dedégâts, tandis que les risques dits« opérationnels » – mesurés icipour la première fois – saigneraientencore le secteur de 105 milliardsd’euros supplémentaires, dont71 milliards d’euros au titre d’éven-tuels problèmes de « conduite »,c’est-à-dire de litiges éventuels.

Sortie de routeDe quoi faire tousser tous ceux quiavaient pris au mot les organisa-teurs du test. Ceux-ci avaient mar-telé pendant des mois qu’il n’yaurait ni gagnants ni perdants.Techniquement, l’affirmation estexacte, puisqu’à la différence des« stress tests » habituels, aucunecible n’avait été assignée aux ban-ques en matière de fonds propres.Mais il y a tout de même quelquesperdants tout désignés.

Monte dei Paschi di Siena (MPS)a subi la sortie de route la plus spec-taculaire : dans le scénario négatifdel’EBA,labanqueitalienneverraitson ratio de fonds propres durschuter de...1.400 points de base(14 %) et passerait en territoirenégatif ! De quoi hâter la recherched’une sortie de crise pour cet éta-blissement malade de ses créancesdouteuses (voir ci-contre). Treizeautres banques souffriraient defaçon notable, car leur base defonds propres serait amputée d’au

moins 500 points de base (5 %). Onretrouve dans ce groupe les alle-mandes Deutsche Bank et Comme-rzbank. Les banques nationaliséesau cours de la crise en Irlande, auxPays-Bas et au Royaume-Uni subis-sent elles aussi de plein fouet le scé-nario catastrophe de l’EBA.

Les banques françaises ont deleur côté traversé l’épreuve sansg r a n d s d o m m a g e s , ave c e nmoyenne un impact en fonds pro-pres de 294 points de base. Celaconfirme, selon la Fédération ban-cairefrançaise(FBF),« lapertinencede leur modèle de banque univer-selle ». Dans le détail, l’écart secreuse entre les grands mutualis-tes, et les deux grandes banques deréseau (BNP Paribas et SociétéGénérale) qui terminent dans laseconde moitié du classement. n

l L’Autorité bancaire européenne a publié vendrediles résultats de l’édition 2016 de ses tests de résistance.l Si les grands groupes français traversent bien l’épreuve,Monte dei Paschi di Siena subit un échec cinglant.

Lesbanqueseuropéennestriomphentsansgloiredes« stresstests »2016

OPÉRATION VÉRITÉ POUR LES BANQUES EUROPÉENNES

« Encore beaucoup de considérationspolitiques dans les tests de l’EBA »

L’édition 2016 des “stress tests”européenssedémarquepar...cequin’y figure pas. Des « oublis » en réa-lité très politiques. Explications.

L’EBA n’a pas défini de niveaude fonds propres (« hurdlerate ») à atteindre parles banques lors de cettenouvelle campagne de tests.Pourquoi ce choix étonnant ?Je lie cela très largement à la miseen place fin 2014 de la supervisionuniquedesbanquesdelazoneeuro,assurée par la BCE. Celle-ci mèneactuellement tout un travail de con-vergence entre les anciennes prati-ques nationales. Ce processus esttrès délicat et impose hélas de factodes limites à la transparence : lesrésultats du “stress test” serontdonc bien pris en compte, maisinjectés dans une procédure d’éva-luation banque par banque quemène la BCE (« SREP » dans le jar-gon des superviseurs, NDLR), sansquedesgagnantsetdesperdantsnesoient clairement désignés. Au pas-sage, la BCE n’est pas dénuée

d’ambiguïté,puisqu’elleprécisequele fait d’atteindre ou pas un seuil de5,5 % de fonds propres dans un scé-nario de crise s’intégrera tout demême dans son appréciation desbanques. Quoi qu’il en soit, il faudraencore attendre quelques annéespour entrer dans une dynamiqueplus proche des Etats-Unis, avec unmodèle de stress-test clair et unniveau de fonds propre précis àatteindre.

Une autre critique récurrentetouche aux scénarios économi-ques retenus pour testerles banques, qui ne seraientpas réalistes…

Là aussi, il y a sans doute des consi-dérations politiques. Le scénarioéconomiquedebaseémanedesser-vicesdelaCommission,etilestcon-sidéré comme plutôt doux. Le scé-nario stressé, quant à lui, provientdu Conseil européen du risque sys-témique(CESR)et iln’estpasridicu-lement complaisant. A l’arrivée,Monte dei Paschi Di Siena est laseule banque à passer en fonds pro-pres négatifs dans le scénariostressé. Cela peut lui permettre debénéficier d’un traitement juridi-que particulier, prévu dans l’arti-cle 32 de la directive résolution : desaides d’Etat seraient éventuelle-ment mobilisables au titre d’une« recapitalisation de précaution ».Un tel schéma aurait l’avantaged’offrir un répit temporaire à lacrise du secteur bancaire italien.

Pourquoi l’EBA n’a-t-ellepas inclus les banquesgrecques ou portugaisesdans ce “stress test” ?L’EBA a choisi de se concentrer surles banques de grande taille, ce quin’est pas si grave en soi. En revan-che, les contraintes politiques et lagouvernance de cette autorité peu-vent poser question : le mode dedécision est intergouvernemental,avec ce que cela peut supposer deconsidérations nationales. J’espèretoutefois que ce n’est pas pour celaque les banques grecques et portu-gaises ne font pas partie de l’exer-cice. Cette gouvernance a surtoutcomme effet que le travail de l’EBAn’est pas institutionnalisé : le péri-mètreetlaméthodologiedes“stresstests” changent à chaque fois.Propos recueillis par E. Le.

DR

INTERVIEWNICOLAS VÉRONEconomiste chez Bruegelet au Peterson Institute

« Il faudra encoreattendre quelquesannées pour entrerdans une dynamiqueplus proche des Etats-Unis, avec un modèlede “stress-test” clair. »

De nouveaux risquesOutre le risque crédit – responsable du recul de 3,7 % du ratio de fonds propre durs, le scénario négatifdu test inclut pour la première fois le risque opérationnel, responsable dans l’exercice d’une pertede 105 milliards d’euros à horizon 2018.

Le scénario noirDans le scénario « adver-se » du stress test conçupar le Comité européen durisque systémique (CERS),l’Union européenne ver-rait son PIB se contracterde 1,2 % en 2016, de 1,3 % en2017, avant de rebondirmollement de 0,7 % en2018. Sur cette période,l’Europe des 28 entreraiten déflation (chute desprix de 0,2 % en 2018) etverrait le chômage grim-per jusqu’à 11,6 % de la po-pulation active (contre8,9 % dans le scénario debase). Ce cocktail provo-querait une hausse sensi-ble des taux auxquels lesEtats empruntent sur lesmarchés.

22 // Lundi 1er août 2016 Les Echos

FINANCE&MARCHES

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Les Echos Lundi 1er août 2016 FINANCE & MARCHES // 23

liards d’euros nets de créances dou-teuses d’ici à 2018 (11.000 dossiersenviron de clients insolvables, dontdenombreusesPME)poursedéles-ter à terme des 27 milliards inscritsau bilan de MPS. Ils seront divisésen trois tranches, dont la plus con-sistante, dite « senior » (6 milliardsd’euros), donnera naissance à desobligations garanties par l’Etat. Laseconde tranche, dite « mezza-nine » (1,6 milliard d’euros), seraprise en charge par le fondsAtlante 2, qui paiera aux investis-seurs 6 % d’intérêt. La totalité duportefeuille de prêts non perfor-mants de la banque sera cédée à33 % de sa valeur nominale. Celanécessitera une augmentation decapital jusqu’à 5 milliards d’euros,soit 5 fois plus que l’actuelle capita-lisationboursière,quis’estécrouléedepuis le début de l’année de 76 %.

PourFabrizioViola, « ceplanper-metderedonnerunfuturà labanqueet fait d’une agrégation avec un autreinstitutuneoption :elleneseraitplusnécessaire mais volontaire » .L’assemblée générale des action-naires tranchera en septembre. Leministre de l’Economie Pier CarloPadoanadéjàaccueillileplan« avecgrandesatisfaction »convaincuqu’ilpermettra à MPS de « renforcer saposition patrimoniale ».

Il faut dire que son échec affaibli-raitlegouvernement,cequeredouteMatteo Renzi qui a lié son avenirpolitiqueausuccèsd’unréférendumconstitutionnel à l’automne. « Je neveux pas que les citoyens paientaujourd’hui pour les erreurs commi-sesdanslepassépardeshommespoli-tiquesetdesbanquiers.C’estuneques-tionde justice »,a-t-ilmartelé. Il resteque si ce plan arrive à point nommépour répondre aux « stress tests », iln’est pas sûr que la recapitalisationmassive qu’il prévoit de MPS trouvepreneur. Dans ce cas, Matteo Renziaurait simplement gagné un peu detemps. n

Olivier Tosseri— Correspondant à Rome

MPSnes’attendaitpasàêtrepromumeilleur élève de la classe bancaireeuropéenne mais il juge trop sévèrele rôle de lanterne rouge assignéepar l’Autorité bancaire européenne(EBA). Le bonnet d’âne décerné àl’issue des résultats des « stresstests » rendus publics vendredi der-nier est cinglant. Monte dei Paschidi Siena est le groupe le plus fragilede l’UE parmi les 51 examinés. C’estmêmeleseulàprésenterunratiodefonds propres durs négatif de2,44 %.

Les dirigeants de la banque sien-noisecritiquentdesévaluationsauxcritères trop rigoureux qui ne pren-nent pas en compte, selon eux, les effortsderedressementengagéscesdeux dernières années. Le groupe aopéré des coupes budgétaires de 800millionsd’eurosetdepersonnelde 5.000 salariés, et ses comptes sont revenus dans le vert à hauteurde 302 millions d’euros net au pre-mier semestre 2016, soit plus de 50 millions d’euros par mois.

In extremisIl en faudra néanmoins encore pluspour parvenir à une « solutionstructurelle et définitive » promisepar l’administrateur délégué Fabri-zio Viola. Pour ce dernier, elle seraobtenue dans le cadre du marché etsans mobilisation d’argent publicgrâceauplandesauvetageannoncéin extremis par le conseil d’admi-nistration vendredi dernier, avec lesatisfecit de Bruxelles. La banqueaméricaine JP Morgan et l’italienneMediobanca accompagnerontcette opération d’assainissementqui prévoit la cession de 9,2 mil-

Chiffre d'affaires du 1 er semestre 201 6Anteuil, le 1 er août 201 6

Su rpe rfo rmance du ma rché au tomob i l e

En millions d'euros

En millions d'euros

1 Non audité2 Périmètre et taux de change constants

DELFINGEN , un équ ipementier au tomobi le mond ia l , leader dans les solu tions de protectiondes réseaux embarqués et les tubes pour transfert de flu ides.

NYSE Al ternext Paris - Code I S IN : FR 00000541 32 - Mnémonique : ALDELProcha in communiqué : 1 2/09/201 6 - Résu l ta ts semestrie l s 201 6

Contact : M. Christophe CLERC : +33 (0)3.81 .90.73.00 - www.del fingen .com

201 61 Pcc2

Chiffre d'affaires

Automobile

Marchés de spécialités

201 61

80,0

1 0,4

77,0

1 1 ,8

90,4

5,4 %

- 1 2,7 %

Croissance

Croissance Hors effetdevises

4,0 %

- 1 2,7 %

201 5

88,8 1 ,8 % 3,0 %

201 5

Chiffre d'affaires consolidé (du 1 er janvier au 30 juin)

Automobile : croissance de 5,4 % sur un marchéqui progresse de 2,3 %

• Le chiffre d’affaires publié progresse de 4,0 % au 1 er

semestre 201 6 (+ 5,4 % à pcc) alors que la production

automobile mondiale progresse de + 2,3 %.

• Le chiffre d’affaires de l’ activité protection de câblage

(70 % du total des ventes) progresse de 3,7 % (+ 5,2 % à

pcc) . L’ activité de tubes techniques pour les transferts de

fluides continue sa croissance à + 1 0,3 %.

L'activité d’assemblage de pièces mécaniques est en

retrait de - 1 ,7 %.

• L'effet des taux de change sur les ventes au 1 er semestre

est défavorable de - 1 M€.

• A taux de change constant, les ventes progressent ainsi de :

○ + 5,5 % en Europe sur un marché en croissance de + 4,5 % ;

○ + 5,9 % en Amérique du Nord sur un marché en croissance

de + 3,3 % ;

○ + 5,2 % en Asie dont + 21 % en Inde et + 1 2 % en Chine, sur

un marché en croissance de + 2,5 %.

Marchés de spécialités

• Les marchés de spécia l ités représentent 1 1 % des ventes.

Le chiffre d'affa ires publ ié est en retra it de - 1 2,7 %.

Sur la base d’une hausse de la production automobile mondialede 2 à 3 % sur l’année 201 6, DELFINGEN maintient ses objectifsd’une croissance supérieure à celle du marché grâce à sonaccélération en Asie, le développement de sa gamme deproduits de protection des réseaux embarqués et par l’ innovationdans les tubes plastiques techniques pour les transferts de fluides.

Ninon Renaud@NinonRenaud

Alors que tous les regards étaientconcentrés sur les banques italien-nesetallemandes, lesrésultatsdelatroisième série de tests de résis-tance européens menés par l’Auto-rité bancaire européenne (EBA)depuis la crise financière de 2008ont certes confirmé que Monte deiPaschi (MPS) et UniCredit font par-tie, avec Deutsche Bank et Comme-rzbank, des 12 banques les plus fra-giles au vu des scénarios appliqués,mais ils ont surtout révélé que lesétablissements qui avaient été les

plus malmenés il y a huit ansdemeurent convalescents.

Parmi ceux qui, au sortir du test,affichent un ratio de fonds propresdurs inférieur à 7 %, seuil de déclen-chement des dépréciations des obli-gations subordonnées émises parles banques pour renforcer leurscapitaux, MPS est bon dernier duclassement.Maisdeuxdesprincipa-les banques irlandaises, Allied IrishBanks (AIB) et Bank of Ireland, ontensuite obtenu les plus mauvaisrésultats. Or, ces établissementsconstituentlesrescapésd’unsecteurmisà terreparl’explosiondelabulleimmobilière en 2008. L’Etat avaitnotamment dû injecter 21 milliardsd’euros entre 2009 et 2011 pour sau-ver AIB. Alors que le gouvernementirlandais espérait la privatisationprochainedecedernier,lesmarchésrisquent d’être refroidis.

De la même façon, Banco Popu-lar, la septième banque espagnoleparlacapitalisation,futparticulière-mentactivedurant labulle immobi-lièreet,malgrédeuxaugmentationsde capital successives de 2,5 mil-liards d’euros, en 2012 et en mai der-nier, ne parvient pas à tourner lapage. Dernière victime en date :Francisco Gomez, son directeurgénéral,dontledépartaétéannoncévendredi par le groupe bancaire.Banco Popular a précisé qu’il seraitremplacé par Pedro Larena, untransfuge de Deutsche Bank.

Seule exception : l’autrichienRaiffeisen, 49e du classement, avaitplutôt bien passé la crise de 2008.C’est finalement son exposition àl’Europe centrale et orientale, enparticulier à la chute des devisesukrainienne et russe, qui a eu rai-son de sa santé. n

L’opération vérité menéepar l’Autorité bancaireeuropéenne révèle que lesbanques malades de 2008peinent à tourner la page.

Les victimes de 2008 conserventles stigmates de la crise passée

Les dirigeants de la plusfragile des banquesde l’UE espèrent quele nouveau plan pourl’assainir sera le dernier.

EnièmeoudernierplandesauvetagepourMPS ?

MPS , lanterne rouge du classe-ment de l’EBA. Photo AFP

Un sauvetage à9,2 milliards d’euros

MPS devra céder 9,2 milliardsd’euros net de créancesdouteuses d’ici à 2018.Ils seront divisés en troistranches : la première (senior)de 6 milliards d’euros donneranaissance à des obligationsgaranties par l’Etat.La deuxième de 1,6 milliardd’euros sera rachetée par lefonds Atlante 2.La troisième de 1,6 milliard(junior) sera proposée enoption aux actionnaires. Ceplan nécessitera uneaugmentation de capitaljusqu’à 5 milliards d’euros.

Vincent Collen@VincentCollen

— Correspondant à Londres

La banque britannique a surprisvendredisoirenarrivanten44e posi-tion sur 51 aux « stress tests » del’Autorité bancaire européenne. Elleaura fort à faire pour rassurer lesmarchésalorsmêmequelestestsderésistancedelaBanqued’Angleterreà la fin de l’année s’annoncent plusrudes.LepatrondeBarclays,JesSta-ley, semble déjà avoir au moinsréussi vendredi à tempérer lesinquiétudes de ses actionnaires surles conséquences du Brexit, l’actionde la banque britannique ayant clô-turé en hausse de 5,49 % à la Boursede Londres. Le résultat du scrutinprovoque certes une « incertitude »,mais le deuxième groupe bancaireduRoyaume-Uniest« bienpréparé »pour y faire face, a expliqué Jes Sta-ley. Il est impossible de savoir, pourl’instant, si les établissements basésà Londres pourront conserver lepasseporteuropéenqui leurpermetde vendre leurs services financiersdans l’ensemble de l’Union. Lesnégociationsentrelegouvernementbritannique et les 27 autres Etatsmembres n’ont pas démarré et ilpourrait s’écouler « plusieursannées » avant d’être fixé sur cettequestion.

Barclays assure disposer de« nombreuses options » dans l’hypo-thèse où ce passeport serait sup-primé, grâce à sa présence paneuro-péenne.« Noussommesprêtsetnousy travaillons », a annoncé Jes Staley.Labanquepourraitd’abordmusclerses filiales, à Dublin ou à Luxem-bourg par exemple, et desservir lereste de l’Union depuis ces villes.Deuxième possibilité, Barclays

pourrait transférer des opérationsdans des succursales – qui ne dispo-sent pas d’une licence bancaire –comme Paris ou Francfort. Legroupepourraitenfinmettreàprofitla directive européenne Mifid 2, quidoit entrer en vigueur en 2018. Cetexte prévoit un statut d’équivalencepour les pays non-membres de l’UEquiveulentaccéderaumarchéeuro-péen. Bref, Barclays envoie ce mes-sage à ses clients : malgré le Brexit,ellen’apasl’intentiondeseretirerdela banque d’investissement sur leVieux Continent.

« Pas trop pessimiste »Au Royaume-Uni, le vote en faveurdu Brexit présente d’autres défis. Leralentissement économique, s’il seconcrétise,pénaliseraBarclaysquiyréalise plus de la moitié de son chif-fred’affaires.JesStaleyadétectéune

certaine « prudence » de la part desentreprisesetdesménagesdepuisleréférendum du 23 juin : « Certainesdécisions sont mises en pause oureportées. » Il est encore « trop tôt »,néanmoins, pour dire si cette incer-titude aura des effets durables.« Maisjenesuispastroppessimiste »,a ajouté le directeur général, souli-gnant que les prêts aux PME « setenaientassezbien »,demêmequelecrédit immobilier, dont les volumesont atteint 2 milliards de livresdepuis le 23 juin, en hausse de 8 %par rapport à la même période l’andernier.Autresujetd’inquiétude, lestaux d’intérêt. Si la Banque d’Angle-terrelesbaissaitde25pointsdebasece jeudi, Barclays estime pouvoirmaintenir ses marges sur son acti-vité de crédit. Une réduction plusimportante aurait un impact« modeste ».

Le Brexit ne remet pas en ques-tion l’ambitieux programme de res-tructurationlancéparJesStaley,quis’est déjà traduit par la fermeture oulacessiondefilialesetuneréductiondeseffectifsde11.000personnes.Lescoûts de cette restructuration ontpesé sur le résultat du premiersemestre, qui a reculé de 21 %, à2 milliards de livres. Aucune sup-pression d’emploi supplémentairen’est prévue au Royaume-Uni enconséquenceduBrexit,a-t-ilprécisé.

4À NOTERSelon le « Financial Times »,l’ex-gouverneur de la Banqued’Angleterre, Mervyn King, arejoint depuis le mois d’avril labanque américaine Citigroupcomme « conseiller principal ».

Barclayspréparesabanqued’investissementpourleBrexitLa banque britanniquepourrait développer sesfiliales et succursales àDublin, Luxembourg,Francfort ou Paris en casde perte du passeporteuropéen.

« Barclays est dansune bonne positionpour essuyer toute

conséquenceéconomiquepotentielle »

du référendumen faveur du Brexit.

JES STALEYDirecteur général de Barclays

AVIS FINANCIERS

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24 // FINANCE & MARCHES Lundi 1er août 2016Les Echos

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DETTE

Isabelle Couet@icouet

C’est un rapport qui, au milieu del’été, a au moins fait réagir une per-sonne : Yanis Varoufakis, l’ancienministre des Finances grec. Aprèsla parution des 80 pages rédigéespar le bureau indépendant d’éva-luation du FMI sur la gestion de lacrise de la zone euro, l’ex-star de lapolitique a demandé sur Twitter ladémission de Poul Thomsen,l’homme du Fonds en charge desprogrammes pour la Grèce et lePortugal. « Le FMI confesse avoirimmolé la Grèce pour le compte del’Eurogroupe. » Tel est le résumé durapport fait par Yanis Varoufakis.

Modification des règlesLetravaild’investigationdubureauindépendant n’a manifestementpas été facile. Il est écrit que lesenquêteurs ont eu du mal à obtenirles documents confidentiels quiétaient nécessaires à leur analyse.On comprend pourquoi. Ils accu-sent le FMI d’avoir pris des déci-sionshâtives,encontradictionavecses propres règles au sujet de laGrèce. Ainsi, en mai 2010, le comitéde direction du Fonds donne sonfeu vert à un plan de sauvetage dupays.Desfondsvontêtre débloquéspour permettre à Athènes de faireface à la tourmente, alors que lepays perd l’accès aux marchésfinanciers. Or, le « board » aapprouvécettedécision« sanscher-cher à effectuer une restructurationde dette préventive », soulignent lesexperts, « alors même que la dettesouveraine n’était pas jugée soutena-ble avec une forte probabilité ». Etd’enfoncerleclou : lecadrepourlessauvetages exceptionnels a été res-pecté de « manière superficielle ».Pour coller à la situation, le FMI amême formellement modifié sesrègles, mais sans mener de débatsapprofondis.

Le second grief est lié au pre-mier :leFondsn’apassugardersonindépendance. « Le fonctionnementdelatroïka(BCE,Commissioneuro-péenne, FMI) a pu exercer une pres-sion politique sur les équipes techni-ques. » Dans ce cadre, le bureaud’évaluation critique les projec-tions de croissance « excessivementoptimistes » produites par le FMI.« Les leçons des précédentes crisesn’ont pas toujours servi », déplorentlesexperts.Etdeconclure :« Lages-tion de la crise de la zone euro par leFMI pose la question de la responsa-bilité et de la transparence, qui entre-tient l’idée que le Fonds a accordé untraitement spécial à l’Europe. » Uncoup dur pour l’institution.

Les auteurs du rapport invitentdonc le FMI à prendre un certainnombre de mesures pour renforcerson indépendance et sa crédibilité.Le Fonds aurait-il été immolé surl’autel de la zone euro ? n

l Le bureau indépendant d’évaluation du FMI a publié un rapport très sévère.l Décisions hâtives, pression politique, règles contournées, le FMI a perdu pied.

Crisegrecque :lerapportquiaccableleFondsmonétaire

Manifestation en juillet 2015 des opposants auxmesures d’austé-rité devant le Parlement d’Athènes. Photo Louisa Gouliamaki/AFP

Les règles du jeu pour les créanciersobligataires vont-elles changer ?Lors des soixante ans du Club deParis, le 1er juillet dernier, ChristineLagardeaappelétouslesacteursàsemobiliser pour améliorer les dispo-sitifs de faillite des Etats. La direc-trice du FMI a pointé le problème del’énorme stock de dette souverainequi ne contient aucun bouclier con-tredescréanciersagressifs.« LeClubde Paris peut jouer un rôle pour insé-rerdesclausesd’actioncollectivedanslestockdedette »,a-t-elledéclaré.« Lejeu en vaut la chandelle. » Deux peti-tes phrases qui, selon nos informa-tions,fontréférenceàdestravauxdu

G20. Les clauses d’action collective,dontlagenèseremonteaudébutdesannées 2000, sont un moyen demieuxprotégerlesEtatssurendettéscontre des créanciers du type fondsvautours, capables d’échapper àtoute initiative d’effacement dedette. Ces clauses sont insérées dansles contrats d’émission de dette obli-gataire des Etats et stipulent que, encas de difficulté du pays à rembour-ser, une restructuration votée par lamajorité des porteurs de titress’imposera à tous.

Agir sur la « vieille » detteProblème :ellesontétégénéraliséeset renforcées par un standard inter-national (Icma) seulement ces der-nières années. Donc seule la dette « nouvelle »enbénéficie.Fin2014,ledirecteur juridique du FMI insistait

déjà sur la nécessité d’agir aussi surla « vieille » dette. « Nous avons un stock d’obligations souveraines(d’une valeur de 900 milliards de dollars) qui ne contient pas les nou-velles clauses, dont une grande part ne va pas expirer avant dix ans », alertait Sean Hagan. Il expliquait qu’une parade pourrait être d’échanger les vieux contrats obli-gataires en circulation contre de nouveaux. Selon nos informations, les travaux en cours menés par un groupeduG20présidéparlaFranceet la Corée – dont les conclusions devraient être rendues en septem-bre – vont dans ce sens et tentent deconcilier l’intérêt des Etats et celui des créanciers. Des sources rappor-tent que le FMI aurait, lui, poussé pour qu’un pays émergent fasse untest grandeur nature. — I. Co.

Faillite des Etats : FMI et G20 veulents’attaquer à l’énorme stock de detteDes propositions devraientêtre faites lors du G20en septembre. En jeu : lesclauses d’action collective.

« Le contexte actuel, encoreplus difficile que l’année passée,requiert une intensification denos efforts », souligne PhilippeDonnet, qui précise les troisaxes de travail du groupe :« rationaliser et simplifier l’acti-vité, avec une forte attention à laréduction des coûts », « concen-trer les ressources sur les activi-tés les plus rentables » et « pour-suivre l’excellence techniquepour préserver les marges ». Ledirecteur général du groupeprécise également que serontprivilégiées « des activités quirequièrent moins de capital oude mobilisation de liquidités »dans le portefeuille du groupe.Dans cette logique, PhilippeDonnet a souligné que la straté-gie du Generali n’était « pasbasée sur des acquisitions »,mais, « s’il y avait un projetd’acquisition qui pouvait accélé-rer la mise en œuvre de notrestratégie [...],nousleregarderonsde façon très opportuniste ».

Concernant le Brexit, invitéincontournable de la publica-tiondesrésultats,PhilippeDon-net estime que « l’expositiondirecte à la livre sterling est trèslimitée » pour le groupe, demême que ses activités auRoyaume-Uni.— J. B.

Le troisième assureur euro-péen a signé au deuxième tri-mestre une performancesolide, « malgré des conditionsde marché extrêmement négati-ves », a estimé vendredi sonadministrateur délégué, Phi-lippe Donnet. Generali con-firme dans ce contexte lesobjectifs de son plan stratégi-que présenté il y a un an.

Dans le détail, le groupe aenregistré au premier semestreun recul de 9,9 % sur un an deson bénéfice net, qui s’établit à1,178milliardd’euros.Celarestemieuxquecequ’attendaient lesanalystes (soit 1,115 milliard) etle cours de l’assureur a terminéen hausse de 7,19 % à la Boursede Milan vendredi. La perfor-mance technique de Generaliest « solide et encourageante »,assure Philippe Donnet. De fait,le ratio combiné de la branchedommages s’élève à 92,3 %. Orplus ce ratio est inférieur à100 %, plus la rentabilité s’amé-liore. Dans la branche assuran-ce-vie, lamarge technique, fraisd’assurance déduits, augmentede 49 %. Le groupe affiche enoutre au premier semestre unbonniveauglobalderentabilitéopérationnelle, avec un taux derentabilité des capitaux pro-pres annualisé qui s’élève à12,9 %, le groupe visant plus de13 % dans son plan stratégique.

« Une intensification desefforts » nécessaireOutreunesériedecatastrophesnaturelles en mai et juin der-niers, le marché de l’assurancefaitfaceàunevolatilitédesmar-chés et à de très faibles tauxd’intérêt. Pour la branche dom-mages, les revenus liés aux pri-mes d’assurance résistent àl’environnement défavorable(+1,3 %),aucontrairedelabran-che assurance-vie (–3,5 %). Cestaux d’intérêt très bas affectentla rentabilité des placementsfinanciers de Generali.

ASSURANCE

L’assureur italien apublié ses résultatssemestriels.

Le bénéfice net esten recul de 9,9 %.

Generalitientsesobjectifsmalgrélestauxbas

Amundi dépasse les 1.000 milliardsd’euros d’encours sous gestion

Sophie Rolland@Sorolland

Le paquebot Amundi poursuit saroute, même par gros temps. Con-trairement à beaucoup de ses con-currents, lafilialeduCréditAgricolea continué à collecter au premiersemestre, « un semestre marqué parune forte volatilité notamment avantet au moment du résultat du référen-dumsurleBrexit », acommentésondirecteur général, Yves Perrier.Amundi atteint ainsi, avec un and’avance,l’objectifde1.000milliardsd’euros d’encours sous gestion qu’ils’étaitfixépour2017.Unebarrefran-chie « quasi exclusivement par crois-sance organique ».

Les 17 milliards d’euros d’actifssupplémentaires (nouvelles sous-criptions nettes des retraits)collectés au premier semestreproviennent à plus de 90 % de

l’international et en particulier desjoint-venturesnouésenAsie(Chine,Inde, Corée). En tout, la collectenette a atteint 12 milliards d’eurosdanscetterégiondumondeet2mil-liards en Italie.

Maîtrise des coûtsLe résultat, en petite hausse de 1,4 %sur un an (à 278 millions d’euros),témoigne de l’attention portée à lamaîtrisedescoûts,alorsquelapres-sion sur les frais de gestion rested’actualité. Il profite aussi très clai-rementdelabaissedel’impôtsurles

sociétés. Au niveau opérationnel, labaisse des revenus de 1,3 % (imputa-ble aux revenus financiers, les reve-nus de gestion restant stables) a étéplus que compensée par l’allége-ment de 2,3 % des charges. De quoipermettre au groupe d’améliorerson coefficient d’exploitation, à51,9 %. Confirmant les objectifs derésultats qui avaient été annoncés àl’occasion de l’introduction enBourse d’Amundi, Yves Perrier s’estdit « confiant dans le fait que legroupe sera sur une dynamique decollectepositiveausecondsemestre »,

endépitdesa« certitudequelesmar-chés resteront volatils ». En novem-bre dernier, le gestionnaire d’actifsavait indiqué viser une croissanceannuelle de son résultat net de 5 %en moyenne et une collecte de120milliardsd’eurospourlapériode2016-2018. Les fonds propres dispo-nibles de 1,5 milliard d’eurosdevraient par ailleurs permettre augroupe de poursuivre son dévelop-pement par croissance externe.« L’acquisition de Kleinwort BensonInvestors (KBI) en Irlande [8 mil-liards d’euros d’actifs sous gestion,NDLR] annoncée en mai devrait êtrefinalisée au troisième trimestre. » n

GESTION D’ACTIFS

Les résultats semes-triels témoignent de sacapacité de résistance.

La société de gestiona essentiellementcollecté en Asie.

« Le haut niveau del’activité et des

résultats d’Amundidans un contexte de

marché difficileconfirme la solidité deson “business model”

et sa très bonneefficacité

opérationnelle. »YVES PERRIER

Directeur général d’Amundi

AXA s’allieà AlibabaLegéant françaisdel’assuranceet le géantchinoisducommerceen ligneontpasséunpartenariat pour « ex-plorer conjointement lesopportunités dedistri-butiondesproduits etservices d’assuranced’AXAauseinde l’éco-systèmed’e-commerce »d’Alibaba. Lesoffresdel’assureur s’adressentégalementauxprofes-sionnels.AXAvaenoutreprofiterd’AntFi-nancial Services, filialed’Alibaba spécialiséedans les servicesfinanciers, pour « offrirdes produitsd’assurance-voyageauxvoyageurs chinois envisite à l’étranger ».

Page 25: ÉCONOMIE // LUNDI 1ER AOÛ Pourquoi lesinventeurs … · 3,50€Luxembourg 3€.Maroc 25 DH. Suisse ... voire au pénal. « La confiance est àzéro »,aconfiéaux « Echos »Marco

Les Echos Lundi 1er août 2016 FINANCE & MARCHES // 25

CAC 40

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

accor (ac) R a 37,375 37,425 + 0,52 - 6,45850181 37,465 + 7,02 41,25

fr0000120404 27/04/16 0,5 284.534.579 36,925 - 17,82 29,96 2,67air liQuiDe (ai) R a 95,88 95,39 + 0,21 - 7,97

707889 95,88 + 2,54 106,65fr0000120073 23/05/16 2,6 345.572.363 94,53 - 17,41 88,25 2,73airBus GrouP (air) R a 53,74 52,63 - 1,76 - 15,11

2116271 53,85 + 1,35 63,45nl0000235190 02/05/16 1,11 772.678.546 52,25 - 15,28 48,07 2,47arcelormittal (mtp) a 5,697 5,749 + 5,6 + 89,47 -0,6

37708717 5,888 +38,53 5,888lu0323134006 08/05/15 0,17 3.065.710.869 5,6 - 9,85 2,017aXa (cs) R a 17,97 18,23 + 2,62 - 27,74

8131314 18,44 + 2,19 24,82fr0000120628 06/05/16 1,1 2.424.228.814 17,87 - 24,03 16,11 6,03BnP PariBas (bnp) R a 43,065 44,355 + 3,5 - 15,08

4947469 44,53 +12,26 52fr0000131104 02/06/16 2,31 1.246.462.634 43,01 - 21,12 35,27 5,21BouYGues (en) R a 26,635 26,46 - 0,38 - 27,6

990613 26,74 - 0,04 38,595fr0000120503 26/04/16 1,6 345.281.992 26,38 - 21,1 24,745 6,05caP-Gemini (cap) R a 85,4 85,95 + 0,99 + 0,41

808321 85,95 + 9,46 89,01fr0000125338 30/05/16 1,35 172.181.500 85,04 - 1,74 67,7 1,57carreFour (ca) R a 22,535 22,405 + 0,02 - 15,93

3583993 22,67 + 2,03 26,74fr0000120172 23/05/16 0,7 756.235.154 22,3 - 27,44 20,9 3,12creDit aGricole (aca) R a 7,765 7,92 + 2,23 - 27,21

6755139 8,02 + 4,91 10,84fr0000045072 27/05/16 0,6 2.809.290.815 7,755 - 44,19 6,79 7,58Danone (bn) R a 69 68,88 + 1,4 + 10,6

2946522 69,27 +12,26 69,27fr0000120644 05/05/16 1,6 655.892.000 68,15 + 12,26 57,49 2,32enGie (enGi) R a 14,9 14,725 - 0,88 - 9,8

6560423 14,965 + 4,92 16,19fr0010208488 05/05/16 0,5 2.435.285.011 14,565 - 12,82 12,34 3,4essilor international (ei) R a 114 114,55 - 5,8 - 0,43

1305861 116,05 - 3,7 124,55fr0000121667 17/05/16 1,11 218.096.529 112,4 - 4,34 102,1 0,97KerinG (Ker) R a 171,15 169,9 + 6,19 + 7,57

996062 173,3 +17,21 173,3fr0000121485 04/05/16 2,5 126.279.322 168 - 1,82 136,55 1,47KlePierre (li) R a 42,32 42,825 + 1,36 + 4,48

591833 42,825 + 7,45 43,37fr0000121964 22/04/16 1,7 314.356.063 42,32 + 3,34 35,605l.V.m.H. (mc) R a 154,1 153,4 + 0,03 + 5,87

870234 154,5 +13 163,45fr0000121014 19/04/16 2,2 507.668.999 152,9 - 9,23 130,55 1,43laFarGeHolcim (lhn) a 42,01 42,64 + 2,14 - 8,85

258811 42,95 +16,38 46,28ch0012214059 17/05/16 1,5 606.909.080 41,68 - 30,83 30,33 3,52leGranD (lr) R a 49,68 49,35 - 0,41 - 5,46

748285 49,855 + 8,37 51,74fr0010307819 31/05/16 1,15 267.066.270 49,135 - 5,22 41,54 2,33l'oréal (or) R a 170,05 170,25 - 2,69 + 9,63

1337589 171,3 + 0,15 177,9fr0000120321 29/04/16 3,1 559.780.848 166,1 + 0,21 142,65 1,82micHelin (ml) R a 91,48 91,44 + 0,58 + 4,03

567108 92,07 + 8,6 97,59fr0000121261 17/05/16 2,85 182.274.289 91,16 + 3,77 77,4 3,12

noKia (noKia) a 5,17 5,136 - 0,37 - 21,231614866 5,2 + 2,64 6,987

fi0009000681 17/06/16 0,18 3.992.863.716 5,107 - 25,46 4,165 5,06oranGe (ora) R a 13,795 13,69 + 0,04 - 11,59

6837286 13,8 - 6,36 16,67fr0000133308 21/06/16 0,4 2.660.056.599 13,6 - 11,1 12,375 2,92PernoD-ricarD (ri) R a 102,1 102,2 + 0,29 - 2,85

380503 102,3 + 4,08 108,85fr0000120693 06/07/16 0,9 265.421.592 101,2 - 5,37 90 0,88PeuGeot (uG) R a 13,365 13,51 + 1,85 - 16,63

5186112 13,61 +22,1 15,98fr0000121501 02/06/11 1,1 808.615.449 13,365 - 28,37 10,08PuBlicis GrouPe (pub) R a 66,32 66,6 + 0,54 + 8,5

590676 66,6 +10,63 67,2fr0000130577 03/06/16 1,6 223.003.320 66,06 - 1,9 49,945 2,4renault (rno) R a 77,07 78,25 + 2,79 - 15,52

1103047 78,42 +14,52 91,52fr0000131906 13/05/16 2,4 295.722.284 77,02 - 13,39 63,64 3,07saFran (saf) R a 63,9 60,8 - 5,37 - 4,06

2261113 63,9 + 2,53 64,61fr0000073272 23/05/16 0,78 417.029.585 60,29 - 0,9 48,865 1,28saint-GoBain (sGo) R a 37,675 37,9 + 1,66 - 4,89

2111525 38,04 +10,24 41,175fr0000125007 06/06/16 1,24 554.898.752 35,595 - 9,72 31,47 3,27sanoFi (san) R a 76,86 76,15 - 0,18 - 3,12

3086003 76,86 + 2,49 79,13fr0000120578 10/05/16 2,93 1.288.909.699 74 - 22,3 62,5 3,85scHneiDer electric (su) R a 59,8 58,52 + 11,34

2039751 59,8 +12,93 59,81fr0000121972 05/05/16 2 591.724.108 58,2 - 6,73 45,315 3,42société Générale (Gle) R a 29,995 30,555 + 2,36 - 28,22

4573377 30,83 + 9,48 42,04fr0000130809 25/05/16 2 807.650.827 29,85 - 30,75 25 6,55soDeXo (sW) R a 104,5 104,75 + 0,34 + 16,21

218205 104,75 +11,01 104,75fr0000121220 08/02/16 2,2 153.741.139 103,45 + 22,6 81,75 2,1solVaY (solb) a 89,5 92,81 + 5,84 - 5,71

647112 92,94 +12,66 98,39be0003470755 13/05/16 1,42 105.876.416 88,91 - 20,08 70,52tecHniP (tec) R a 49,735 49,925 + 0,62 + 9,16

857840 50,76 + 4,23 54,36fr0000131708 04/05/16 2 122.336.890 49,52 - 3,28 35,11 4,01total (fp) R a 42,655 42,76 + 0,65 + 3,62

6467729 42,76 - 0,44 45,225fr0000120271 06/06/16 0,61 2.503.129.261 42,24 - 3,51 35,21 1,43uniBail-roDamco (ul) 243,5 246,15 + 1,67 + 5,01

313879 246,15 + 5,85 252,95fr0000124711 04/07/16 4,85 99.105.386 242,8 + 1,11 212,05Valeo (fr) a 45,96 45,9 + 0,38 - 3,4DiV 3 06/06/16 992719 46,29 +14,78 47,42fr0013176526 238.387.620 45,59 + 14,7 33,883 6,54Veolia enV. (vie) R a 19,87 19,86 + 0,18 - 9,17

1602401 19,93 + 3,73 22,67fr0000124141 02/05/16 0,73 563.364.823 19,6 - 1,68 18,01 3,68Vinci (DG) R a 67,6 67,89 + 1,21 + 14,8

1792093 67,89 + 8,59 68,3fr0000125486 26/04/16 1,27 595.241.521 65,84 + 20,78 55,91 1,87ViVenDi (viv) R a 17,73 17,585 - 0,14 - 11,46

3172897 17,73 + 6,54 20,315fr0000127771 26/04/16 1 1.281.746.141 17,415 - 25,93 14,87 5,69

aB science (ab) g B 13,47 13,23 - 1,64 + 8,1857072 13,47 - 2,07 19,9

fr0010557264 36.691.035 13,09 - 15,19 8,62aBc arBitraGe (abca) g B 5,98 6,07 + 1,34 + 18,32

67907 6,15 - 2,88 6,74fr0004040608 01/07/16 0,2 58.051.067 5,98 + 24,9 4,61 3,3acantHe DeV. (acan) g c 0,49 0,49 + 11,36

17572 0,49 - 7,55 0,59fr0000064602 13/07/16 0,12 147.125.260 0,49 + 13,95 0,42aéroPorts De Paris (aDp) G a 94,92 95,12 - 2,79 - 11,27

196346 96,19 - 2,82 112,2fr0010340141 31/05/16 1,91 98.960.602 91,32 - 11,93 91,32 2,01aFFine re (iml) g c 15,83 15,26 - 3,72 - 6,67

4988 15,83 - 3,96 17,6fr0000036105 04/05/16 1 10.056.071 15,26 - 8,07 14,15air France-Klm (af) G a 5,104 5,19 + 1,73 - 26,07

5281470 5,32 - 9,03 8,837fr0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 5,09 - 20,46 5,038aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 30,85 30,65 - 3,92 + 13,33

5996 31 + 8,27 32,93fr0004180537 30/06/16 0,5 20.277.690 30,21 + 9,82 21,6 1,63alPes (cie Des ) (cDa) g B 17,66 17,75 - 0,06 + 14,66

4861 17,75 + 0,06 19fr0000053324 15/03/16 0,4 24.317.726 17,66 - 0,84 13,01 2,25alstom (alo) LR a 21,99 22,015 + 0,53 - 21,84

605474 22,255 + 8,93 28,375fr0010220475 04/07/13 0,84 219.127.044 21,83 - 17,44 19,04altamir (lta) g B 10,15 10,2 + 0,59 - 8,77

13934 10,2 + 2,93 11,31fr0000053837 25/05/16 0,56 36.512.301 10,14 - 6,16 8,86 5,49altarea (alta) g a 175,75 175,25 - 0,31 - 3,16

3259 176 + 2,19 199,155fr0000033219 19/04/16 11 15.030.287 174 + 16,09 155,39alten (ate) G a 61,62 62,02 + 0,28 + 16,12

82173 62,72 +19,78 62,76fr0000071946 27/05/16 1 33.686.325 60,81 + 39,62 43,725 1,61altran tecHnoloGies (alt) G a 12,94 12,98 + 1,01 + 5,19

286226 13,12 + 9,21 13,44fr0000034639 09/05/16 0,19 175.800.265 12,74 + 21,03 9,72 1,46amunDi (amun) G a 39,3 39,095 - 0,34 - 9,65

36039 39,395 + 3,7 44,7fr0004125920 17/05/16 2,05 167.245.237 38,915 - 13,12 33,65 5,24anF immoBilier (anf) g B 22,19 21,9 - 0,46 + 5,29

3776 22,19 - 0,86 24,49fr0000063091 06/06/16 1,24 19.009.271 21,83 - 3,18 18,9aPril GrouP (apr) B 11,26 11,32 + 0,53 - 4,87

966 11,45 - 1,74 12,81fr0004037125 05/05/16 0,26 40.904.135 11,26 - 8,41 11,01 2,3arcHos (JXr) g c 1,62 1,59 - 2,45 - 11,67

101803 1,62 +10,42 2,16fr0000182479 34.876.475 1,58 - 25,7 1,03areVa (areva) a 3,94 3,91 - 27,91

17418 3,96 +24,84 5,55fr0011027143 383.204.852 3,91 - 52,89 3,05arKema (aKe) L a 75,48 76,37 + 2,02 + 18,24

260829 76,4 +12,16 76,4fr0010313833 09/06/16 1,9 75.470.173 75,03 + 15,1 48,17 2,49artPrice.com (prc) g c 10,14 10,2 + 0,69 - 23,48

17567 10,25 + 5,7 13,56fr0000074783 6.651.515 9,95 - 28,22 8,34assYstem (asY) g B 24,29 24,59 + 1,61 + 2,33

7889 24,73 +10,37 24,95fr0000074148 31/05/16 0,8 22.218.216 24,27 + 37,37 20,27 3,25atos oriGin (ato) LR a 87,19 87,67 + 0,23 + 13,2

372489 87,83 +18,99 88,05fr0000051732 02/06/16 1,1 104.759.633 86,88 + 27,41 62,32 1,26aurea (aure) c 5,15 5,18 + 0,58 - 3,72

473 5,18 + 1,37 5,64fr0000039232 27/06/16 0,1 11.691.987 5,15 - 7,99 4,48 1,93aVanQuest (avQ) g c 0,1 0,11 + 22,22eX-Ds 13/05/15 274157 0,11 0,14fr0004026714 375.318.555 0,1 0,06aVenir telecom (avt) g c 0,06 0,05 - 44,44eX-Ds 09/03/15 112480 0,06 0,08fr0000066052 21/10/11 0,05 110.501.888 0,05 - 72,22 0,03aXwaY soFtware (aXW) g B 23,55 24,5 + 4,21 + 0,41

28465 25,15 +20,1 25,15fr0011040500 05/07/16 0,4 20.798.431 23,55 + 14,06 18,6 1,63Bénéteau (ben) a 8,859 8,97 + 2,97 - 30,52

11668 8,984 + 5,5 12,96fr0000035164 03/02/16 0,06 82.789.840 8,788 - 38,5 7,77 0,67Bic (bb) G a 132,15 132,2 + 0,38 - 12,83

77412 132,25 + 4,46 152fr0000120966 30/05/16 5,9 47.934.132 130,5 - 12,13 114,3 4,46BiomérieuX (bim) G a 123,4 123,65 + 0,12 + 12,51

20967 123,7 + 3,86 130fr0010096479 07/06/16 1 39.453.740 122 + 17,09 97,17 0,81Boiron (boi) g a 83 82,9 + 11,28

2653 83 +17,76 84fr0000061129 01/06/16 1,5 19.441.713 82,27 - 12 61,01 1,81Bolloré (bol) G a 3,253 3,238 + 0,22 - 24,65

1243449 3,253 + 7,33 4,344fr0000039299 08/06/16 0,04 2.906.326.357 3,206 - 36,17 2,844 1,24BonDuelle (bon) g B 22,68 23,11 + 1,18 + 0,3

11232 23,4 + 6,74 26,16fr0000063935 06/01/16 0,43 32.000.000 22,68 - 13,38 21,15 1,86Bureau Veritas (bvi) L a 19,575 19,43 - 0,51 + 5,66

725463 19,575 + 2,8 21,045fr0006174348 19/05/16 0,51 442.000.000 19,375 - 7,17 15,87 2,63casino (co) LR a 51,2 48,45 - 4 + 14,23

1167645 52 - 1,79 55,34fr0000125585 17/05/16 3,12 112.497.686 48,085 - 27,34 34,38 6,44catana GrouP (catG) g c 0,48 0,48 - 31,43

22296 0,48 - 2,04 0,72fr0010193052 26.442.454 0,47 - 33,33 0,39ceGeDim (cGm) g B 25,9 26,14 + 0,85 - 18,31

336 26,39 - 0,42 33,35fr0000053506 01/07/11 1 13.997.173 25,9 - 34,8 21,02cFao (cfao) G a 33 33,8 + 1,2 - 3,43

5475 33,8 + 0,75 35,3fr0000060501 24/06/16 0,81 62.757.065 32,5 + 6,29 32 2,4

cHarGeurs (cri) g c 11,25 11,54 + 2,12 + 28,2283569 11,68 +18,72 12

fr0000130692 17/05/16 0,3 22.966.144 11,22 + 51,64 7,33 2,6cHristian Dior (cDi) a 162,25 161,75 - 0,03 + 3,19

63632 162,25 +12,33 172,05fr0000130403 19/04/16 1,35 181.727.048 159,6 - 12,64 133,75 0,84cic (cc) a 160 160 - 11,36action a 82 161,95 + 1,27 183,75fr0005025004 31/05/16 8,5 38.027.493 160 - 17,82 145,7 5,31cie Du camBoDGe (cbDG) a /280716 - 7,66

-10,55 9950fr0000079659 14/06/16 48 559.735 - 16,35 6301 0,68cnP assurances (cnp) GR a 13,615 13,665 + 0,81 + 9,85

471892 13,7 + 5,12 15,365fr0000120222 04/05/16 0,77 686.618.477 13,52 - 11,12 10,515 5,64colas (re) a 128 132 + 2,33 - 6,25

2858 132 + 2,33 142,4fr0000121634 25/04/16 5,45 32.654.499 128 - 0,23 121,8 4,13Dassault aV. (am) a 959,65 948,55 - 0,26 - 17,27

3920 959,95 + 5,04 1146,5fr0000121725 30/05/16 12,1 9.122.538 916,05 - 18,93 846,1 1,28Dassault sYstèmes (DsY) LR a 73,77 73,87 + 0,14 + 0,14DiV 2 16/07/14 211653 73,93 +10,22 74,36fr0000130650 02/06/16 0,47 257.244.714 73,29 + 7,2 63,5 0,64DBV tecHnoloGies (Dbv) G B 61,25 61,73 - 0,15 - 7,08

29634 62,19 + 6,93 66,66fr0010417345 24.103.749 60,98 - 22,58 38,69DericHeBourG (DbG) g B 2,835 2,908 + 0,07 - 12,3

166826 2,978 +26,32 3,333fr0000053381 16/02/16 0,05 168.082.030 2,76 - 4,12 2,1 1,72DeVoteam (Dvt) g c 45,96 45,13 - 0,02 + 34,72

5109 45,96 + 4,95 46,4fr0000073793 30/06/16 0,5 8.196.149 44 + 70,11 29,6 1,11Dir. enerGie (Dir) 28 27,15 - 3,04 + 40,67

10509 28 + 2,26 32,15fr0004191674 13/06/16 0,2 41.220.566 27 + 65,55 16,1 0,74Dms (DGm) c 1,78 1,8 + 1,7 + 9,76reGr. 1P10 48754 1,8 -98,43 1,87fr0012202497 15.581.200 1,72 - 98,43 0,16DnXcorP (DnX) g c 4,99 4,99 - 5,67

1 4,99 + 2,46 5,63fr0010436584 07/07/15 0,52 2.834.575 4,99 - 64,07 4,25 12,22eDenreD (eDen) G a 20,17 20,285 + 0,57 + 16,25

876692 20,285 +15,35 21,325fr0010908533 12/05/16 0,84 233.679.845 19,985 - 10,24 13,215 2,07eDF (eDf) LR a 11,255 11,705 + 6,41 - 13,78

4963374 12,23 +12,55 13,46fr0010242511 06/06/16 0,53 2.013.251.391 11,255 - 44,62 9,13 4,53eiFFaGe (fGr) LR a 68,98 68,73 - 0,38 + 15,45

305302 69,01 +11,21 70,17fr0000130452 17/05/16 1,5 98.082.265 68,3 + 26,76 55,65 2,18elis (elis) G a 16,6 16,15 - 2,71 + 5,97

118249 16,6 + 1,6 17,8fr0012435121 06/06/16 0,35 114.006.167 16,08 - 11,6 13,955 2,17esso (es) g B 38,9 38,81 - 0,23 - 21,09

470 38,9 - 2,98 52,2fr0000120669 08/07/13 2 12.854.578 38,23 - 38,18 36,55euler Hermes GP (ele) G a 73,73 73,99 + 0,5 - 16,48

30779 74,06 - 0,36 91,22fr0004254035 27/05/16 4,68 42.641.635 73,26 - 22,34 70,01 6,33eurazeo (rf) G a 57,04 57,17 + 0,37 - 5,47

90567 57,44 + 7,54 60,429fr0000121121 17/05/16 2,4 71.900.542 56,9 - 1,59 46,643 4,2euro DisneY (eDl) g B 1,24 1,26 + 0,8 - 2,33eX-Ds 19/01/15 90208 1,26 + 0,8 1,31fr0010540740 783.364.900 1,23 - 7,35 1,15euro ressources (eur) c 3,51 3,65 + 1,11 + 34,69

4383 3,65 - 0,27 4fr0000054678 14/06/16 0,2 62.491.281 3,51 + 72,99 2,65 5,48euroFins cereP (alecr) /280716 - 5,19

+ 0,5 104,95fr0012413771 252.237 + 0,49 95euroFins scientiFic (erf) G a 335,9 335,45 + 0,46 + 4,23

12910 337,15 + 1,79 351,8fr0000038259 29/06/16 1,23 15.995.820 333,05 + 10,64 271,25 0,43eurosic (ersc) a 41,42 41,42 + 0,05 + 8,15

1 41,42 + 4,86 44,75fr0000038200 26/04/16 2,2 29.652.786 41,42 + 8,15 37,45eurotunnel (GrouPe) (Get) LR a 9,209 9,294 + 0,95 - 18,9

1671787 9,317 - 3,09 11,815fr0010533075 24/05/16 0,22 550.000.000 9,19 - 27,93 7,7 2,37eutelsat com. (etl) LG a 17,95 17,78 - 0,92 - 35,58

1232182 18,15 + 3,52 30,275fr0010221234 16/11/15 1,09 232.774.635 17,21 - 35,43 15,19 6,13FaiVeleY transPort (leY) g B 91,4 92,52 + 0,96 - 3,1

3257 92,77 + 5,14 95,99fr0000053142 01/10/15 0,9 14.614.152 91,4 - 2,97 85,77 0,97Faurecia (eo) G a 35,075 35,29 + 1,39 - 4,65

502666 35,35 +22,26 37,37fr0000121147 01/06/16 0,65 137.882.901 34,88 - 1,93 26,635 1,84FFP (ffp) g a 67 67,69 + 1,03 - 0,46

2565 67,99 + 8,3 69,89fr0000064784 11/05/16 1,6 25.072.589 66,86 - 8,55 47,5 2,36Fin. oDet (oDet) a 775,85 779 + 2,04 - 18,42

104 779 + 8,95 960fr0000062234 14/06/16 1 6.585.990 745,5 - 26,16 550 0,13Foncière Des murs (fmu) a 27,36 27,39 + 0,11 + 3,36

2295 27,51 + 4,14 29fr0000060303 21/04/16 1,55 74.103.963 27,3 + 10,89 24,26Foncière Des réGions (fDr) G a 84,46 84,14 - 0,23 + 1,99eX-Ds 02/03/15 126138 84,77 + 6,61 85,25fr0000064578 16/05/16 4,3 68.348.799 83,88 + 5,24 68,93Foncière DéV. loG. (fDl) B 7,4 7,4 - 4,88

1 7,4 + 2,78 8,02fr0000030181 18/05/16 0,65 67.873.454 7,4 - 0,13 7,1Foncière lYonnaise (flY) a 51 50,99 + 16,39

11894 51 + 1,98 52fr0000033409 28/04/16 1,05 46.528.974 50,3 + 24,72 41,955Fonciere Paris siic (fDpa) g B 140,49 141,01 + 0,19 + 27,29nom. 6693 141,01 - 0,66 154,88fr0000034431 18/05/16 9 10.291.637 140,21 + 29,55 101,41

FromaGeries Bel (fbel) a 472,5 478,01 - 5,16 + 9,41107 478,01 - 5,34 577

fr0000121857 18/05/16 9 6.872.335 472,5 + 51,75 405 1,88Futuren (ftrn) c 0,7 0,7 + 18,64n/P reGr. 632883 0,71 - 1,41 0,71fr0011284991 222.903.366 0,7 + 12,9 0,48Geci international (Gecp) c 0,16 0,16 - 91,06

290304 0,16 + 6,67 0,44fr0000079634 01/10/01 0,1 33.941.720 0,16 - 91,06 0,14Gecina (Gfc) G a 134,75 135,3 + 1,08 + 20,7

69570 135,35 +10,4 135,35fr0010040865 04/07/16 2,5 63.260.620 133,65 + 16,74 104,6Gemalto (Gto) L 58,73 58,97 + 1,03 + 6,69

232025 58,99 + 8,34 66,87nl0000400653 24/05/16 0,4 89.893.908 58,3 - 24,06 49,035GensiGHt (siGht) c 8,06 8

2462 8,06 8,59fr0013183985 18.609.122 8 8GFi inFormatiQue (Gfi) g B 8 7,98 + 0,76 - 4,09

11803 8,11 - 6,67 8,79fr0004038099 01/07/16 0,15 66.570.771 7,93 + 26,67 7,81 1,88Gl eVents (Glo) g B 17,14 16,91 - 1,11 + 1,56

8577 17,34 +14,49 17,88fr0000066672 30/05/16 0,6 23.402.711 16,91 - 17,51 14,08 3,55GrouPe crit (cen) g B 60,49 59,99 - 0,84 + 5,36

2433 60,51 + 7,13 61,48fr0000036675 28/06/16 0,4 11.250.000 59,31 + 18,67 43,2 0,67GrouPe Flo (flo) g c 0,9 0,86 - 3,37 - 62,11

58161 0,9 2,29fr0004076891 08/07/14 0,06 40.271.427 0,81 - 64,9 0,81GrouPe PartoucHe (parp) 44,5 43,99 - 1,15 + 89,53reGr. 2071 44,5 +26,96 47,9fr0012612646 9.681.560 43,7 + 99,5 23,21Haulotte GrouP (piG) B 13,93 13,92 + 0,51 + 0,43

3758 13,93 + 4,27 16,01fr0000066755 30/05/16 0,22 31.371.274 13,75 - 21,44 12,53 1,58HaVas (hav) G a 7,592 7,536 - 0,96 - 2,85

164917 7,597 + 6,59 7,739fr0000121881 17/05/16 0,15 419.655.270 7,497 - 5,21 6,47 1,99Hermès international (rms) LRa 382,2 384,8 + 1,08 + 23,43

74170 384,8 +14,4 385,8fr0000052292 02/06/16 1,85 105.569.412 380,85 + 10,37 281,2 0,48Hi-meDia (him) c 5,9 5,92 + 1,02 + 32,14

9007 6 +26,5 8,78fr0012821890 2.886.088 5,81 - 48,92 3,61HuBwoo (hbW) g c 0,13 0,13 - 23,53

120 0,13 - 7,14 0,17fr0004052561 136.345.527 0,13 - 27,78 0,13icaDe (icaD) G a 68,85 68,94 + 0,55 + 11,37

69856 68,99 + 8,5 69,92fr0000035081 27/05/16 3,73 74.111.186 68,43 + 0,2 58,33iliaD (ilD) LR a 175,05 173,85 - 0,26 - 20,98

56277 175,05 - 3,71 238,1fr0004035913 21/06/16 0,41 58.730.538 173,05 - 18,99 170,05 0,24imerYs (nK) G a 64,16 63,44 - 0,33 - 1,52

84235 64,29 +11,03 65fr0000120859 10/05/16 1,75 79.572.491 62,91 - 8,54 50,38 2,76inGenico GrouP (inG) LR a 99,56 98,03 - 1,22 - 15,85

347360 99,56 - 6,15 115,65fr0000125346 06/05/16 1,3 61.493.241 97,53 - 10,27 86,4 1,33innate PHarma (iph) g B 10,7 10,69 + 1,14 - 21,05

234607 10,75 + 3,69 14,83fr0010331421 53.916.154 10,45 - 24,93 8,26inter ParFums (itp) g B 23,65 23,49 - 0,68 + 13,83

11989 23,65 + 3,94 24,5fr0004024222 27/04/16 0,5 35.409.418 22,9 - 2,01 17,782 2,13iPsen (ipn) G a 59,5 58,35 - 1,83 - 4,34

149856 59,5 + 7,68 61,17fr0010259150 02/06/16 0,85 83.339.682 57,75 + 1,96 45,305 1,46JacQuet metal serVice (JcQ) g B 13,8 13,75 - 0,36 - 3,85

2884 13,8 +16,03 14,3fr0000033904 05/07/16 0,4 24.028.438 13,75 - 19,12 10,02 2,91JcDecauX (Dec) G a 30,74 30,615 - 0,2 - 13,27

297781 31 + 0,34 39,78fr0000077919 24/05/16 0,56 212.303.763 30,205 - 18,11 28,07 1,83KauFman & BroaD (Kof) B 38,8 38,63 - 0,44 + 38,96

22291 39,9 +12,99 39,9fr0004007813 20/04/16 2 20.837.039 38,42 + 33,9 27,1 5,18Korian (Kori) a 31,89 31,675 - 0,64 - 5,95

59484 32 +11,14 33,6fr0010386334 29/06/16 0,6 80.178.042 31,5 - 2,54 22,84 1,89laGarDère (mmb) G a 21,545 22,845 + 7,2 - 16,96

1118941 22,85 +16,17 27,27fr0000130213 06/05/16 1,3 131.133.286 21,54 - 16,49 18,35 5,69latecoere (lat) g c 3,3 3,28 - 0,61 - 20,39eX Ds 27/8/15 95368 3,31 - 3,24 4,1fr0000032278 29/06/07 0,75 94.043.676 3,27 - 29,75 3,06laurent-Perrier (lpe) B 70,8 70,99 + 0,27 - 14,47

210 71 + 7,56 83,2fr0006864484 18/07/16 1,05 5.945.861 70,51 - 13,64 65,91 1,48le Bélier (beli) g c 38,91 39,25 + 0,87 + 24,01

934 39,36 + 2,88 41,99fr0000072399 07/06/16 0,8 6.582.120 38,89 + 19,74 27,24 2,04lectra (lss) B 15 14,82 - 0,4 + 22,48

14892 15,12 +10,02 15,66fr0000065484 04/05/16 0,3 30.938.845 14,82 + 6,54 10,76 2,02lisi (fii) g a 22,7 24,3 + 8 - 2,61

16753 24,67 + 6,37 25,39fr0000050353 05/05/16 0,39 54.023.875 22,61 - 1,66 19,04 1,61m6-métroPole tV (mmt) G a 16,24 16,275 + 0,22 + 2,75

122909 16,3 + 7,35 16,955fr0000053225 18/05/16 0,85 126.414.248 16,105 - 12,83 13,375 5,22maisons France conF. (mfc) g B 44,1 44,05 + 0,23 + 10,13

1377 44,1 + 8,5 44,2fr0004159473 07/06/16 0,64 6.937.593 43,92 + 12,66 37,1 1,45manitou (mtu) g B 14,55 14,55 - 0,55 + 3,19

16907 14,85 + 7,7 16,6fr0000038606 10/06/16 0,36 39.551.949 14,52 - 20,71 13,02 2,47marie BrizarD w & s (mbWs) B 16,71 16,06 - 5,53 - 20,5

241589 16,91 - 4,8 20,44fr0000060873 27/09/07 0,5 28.315.111 15,75 - 22,27 14,93mauna Kea (mKea) c 1,56 1,53 - 1,92 - 50,16

50282 1,57 -12,57 3,07fr0010609263 19.156.838 1,53 - 58,08 1,51mercialYs (merY) G a 20,74 20,9 + 0,77 + 12,15

113210 20,9 + 8,52 20,97fr0010241638 22/04/16 0,57 92.049.169 20,685 + 0,6 17,43mersen (mrn) g B 14,02 14,71 + 5,37 - 13,47

33775 14,87 +10,44 17,15fr0000039620 04/07/16 0,5 20.636.854 14,02 - 35,06 11,09 3,4metaBolic eXPlorer (meteX) g c 1,84 1,84 - 0,54 - 30,04

27736 1,86 + 8,88 2,99fr0004177046 23.261.500 1,82 - 51,19 1,42natiXis (Kn) LR a 3,53 3,685 + 7,59 - 29,37

10200554 3,74 + 9,12 5,255fr0000120685 27/05/16 0,35 3.137.074.580 3,458 - 45,9 2,99 9,5natureX (nrX) g B 75,5 75 - 1,19 + 5,04

3219 75,94 + 5,47 79,85fr0000054694 03/07/14 0,1 9.247.228 74,08 + 7,87 64,06netGem (ntG) g c 1,86 1,92 + 4,92 - 11,93

226843 1,96 + 1,05 2,35fr0004154060 14/06/16 0,15 41.212.222 1,85 - 20,99 1,82 7,81neXans (neX) G a 43,55 45,135 + 3,76 + 33,93

330233 45,94 +21,51 47,365fr0000044448 17/05/13 0,5 42.615.205 43,45 + 20,02 28,8neXitY (nXi) G a 47,47 47,55 + 0,32 + 16,53

125938 47,675 + 4,76 50,15fr0010112524 03/06/16 2,2 54.783.017 47,1 + 17,57 37,27 4,63nicoX (coX) B 10,41 9,62 - 8,29 + 5,6reGr. 03/12/15 749055 10,43 -21,41 13,68fr0013018124 22.869.669 9,62 - 85,89 6,32norBert Dentr. (GnD) g a 191,2 206 + 3,52 - 0,39

136 206 + 7,38 209fr0000052870 29/05/15 1,8 9.836.241 191,05 + 4,83 185,2nrJ GrouP (nrG) g B 9,39 9,43 - 0,74 - 4,46

6235 9,43 + 0,11 10fr0000121691 15/05/12 0,3 78.417.846 9,3 + 15,28 8,67numericaBle-sFr (num) G 20,665 21,13 + 2,57 - 36,93

430520 21,14 - 7,37 39,22fr0011594233 18/12/15 5,7 440.702.472 20,655 - 58,41 19,75oeneo (sbt) g B 8,29 8,29 + 10,53

20249 8,35 +10,09 8,9fr0000052680 31/07/15 0,12 61.563.075 8,25 + 20,67 6,2 1,45onXeo (onXeo) g B 3,25 3,1 - 4,62 - 17,33

126393 3,25 +21,57 4,1fr0010095596 41.470.860 3,1 - 37,25 2orPéa (orp) G a 79,59 79,05 - 0,53 + 7,14

87487 79,69 + 7,35 81,39fr0000184798 07/07/16 0,9 60.273.691 78,35 + 14,95 64,08 1,14Parrot (parro) g B 14,07 13,91 - 0,93 - 48,46

30072 14,19 +10,4 26,58fr0004038263 30.100.939 13,8 - 58,67 11,9PHarmaGest int. (pha) 26,66 26,63 - 0,11 + 24,91DiV 5 04/08/15 924 26,74 + 6,99 27,4fr0012882389 30/06/16 0,6 15.174.125 26,6 + 4,02 19,95 2,25Pierre & Vacances (vac) g B 41,7 42,45 + 1,31 + 44,14

9561 42,84 +13,62 43,89fr0000073041 19/03/12 0,7 9.801.723 41,7 + 40,1 26,42Plastic omnium (pom) G a 28,09 28,375 + 1,85 - 3,26

178795 28,455 +12,2 31,3fr0000124570 10/05/16 0,41 152.476.720 27,965 + 11,1 24,265 1,45recYleX sa (rX) c 2,14 2,11 - 0,94 - 36,83

26294 2,19 - 7,86 3,88fr0000120388 04/07/90 0,61 24.110.982 2,11 + 24,85 1,78rémY cointreau (rco) G a 77,16 78,22 + 0,67 + 18,5

119137 78,22 + 4,73 78,92fr0000130395 05/08/15 1,53 48.735.014 77,06 + 21,37 58,1 1,96

reXel (rXl) G a 12,975 13,295 + 5,94 + 8,271945947 13,545 +22,25 14,08

fr0010451203 01/07/16 0,4 302.215.263 12,915 - 5,88 8,31 3,01

ruBis (rui) G a 72,18 72,19 + 0,63 + 3,23eX-Ds 21/05/15 73823 72,19 + 5,39 74,7fr0000121253 10/06/16 2,42 43.361.565 71,35 + 9,35 59 3,35

sartorius steD. Bio. (Dim) a 64,25 63,48 - 1,23 + 7,78DiV 6 le 10/05/16 49877 64,25 + 4,58 66,55fr0013154002 92.180.190 62,82 + 34,47 50,1

saVencia (bh) B 58,21 58,2 - 2,56432 58,49 + 5,24 59,73

fr0000120107 16/05/16 1 14.032.930 58,2 + 0,34 53 1,72

scor (scr) LR a 26,1 26,135 + 0,77 - 24,27330316 26,43 - 1,88 34,06

fr0010411983 28/04/16 1,5 191.980.457 25,975 - 23,87 24,77 5,74

seB (sK) G a 119 119,1 + 0,3 + 25,949060 119,35 + 9,52 124

fr0000121709 24/05/16 1,54 50.169.049 118 + 30,76 79,9 1,29

sécHé enV. (schp) g B 31,35 31,3 - 0,64 + 7,931232 31,5 +11,75 32,98

fr0000039109 13/06/16 0,95 7.857.732 31,3 - 8,16 23,83 3,04

seQuana (seQ) c 1,75 1,75 - 57626475 1,81 -16,67 4,04

fr0011352590 65.183.351 1,73 - 62,85 1,73

sHowroomPriVé (srp) g B 19,12 18,4 - 4,42 - 7,9578876 19,15 + 2,45 21,85

fr0013006558 32.804.103 18,1 - 5,64 16,15

siPH (siph) g B 32,8 32,4 - 1,25 + 24,57551 32,81 + 5,5 37,99

fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 32,4 - 7,43 24,52

soitec (soi) g B 0,74 0,73 - 1,35 + 42,12eX-Ds 13/05/16 1243022 0,75 +37,74 0,77fr0004025062 606.230.217 0,72 + 19,68 0,385

solocal GPe (local) g B 3,207 3,399 + 6,69 - 50,38reGr. 1P30 550152 3,5 +60,41 6,995fr0012938884 38.876.564 3,207 - 58,29 2,001

somFY sa (so) a 333 337,6 + 0,63 - 3,27377 339 + 2,3 345

fr0000120495 01/06/16 5,7 7.400.000 333 + 15,22 290,05 1,69

soPra steria GP (sop) a 104 105 + 0,96 - 3,0548587 106 + 7,14 119,65

fr0000050809 05/07/16 1,7 20.476.543 103,95 + 20,12 83,59 1,62

sPie (spie) G a 17,07 17,01 + 1,34 + 0,41127185 17,1 + 6,65 18,18

fr0012757854 27/05/16 0,5 150.000.000 16,75 - 7,05 14,4 2,94

st DuPont (Dpt) g c 0,13 0,14 - 12,56530 0,14 0,17

fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,13 - 12,5 0,11

stentYs (stnt) g c 2,57 2,54 - 1,17 - 48,1845929 2,59 +10,92 5,162

fr0010949404 17.873.515 2,53 - 54,33 1,91

suez enVironnement (sev) LR a 14,465 14,515 + 0,35 - 15,91198714 14,645 + 4,92 17,465

fr0010613471 10/05/16 0,65 544.401.246 14,455 - 15,61 12,905 4,48

sworD GrouP (sWp) g B 24,02 23,85 - 0,63 - 1,852974 24,03 - 0,67 25,3

fr0004180578 04/05/16 1,02 9.426.965 23,8 + 10,16 21,8 5,03

sYnerGie (sDG) g B 29,39 29,7 + 1,02 + 11,79099 29,7 +17,58 29,86

fr0000032658 28/06/16 0,6 24.362.000 29,39 + 19,23 20,17 2,02

tarKett (tKtt) g 29,19 28,81 - 5,54 + 0,09309988 29,19 - 0,19 31,92

fr0004188670 05/07/16 0,52 63.722.696 28,61 + 45,58 20,55 1,81

tecHnicolor (tch) G a 5,655 5,626 - 0,78 - 24,791418865 5,664 + 1,9 7,541

fr0010918292 24/05/16 0,06 412.710.327 5,489 - 19,53 4,81 1,07

telePerFormance (rcf) G a 83,18 83,19 - 0,05 + 7,34176060 83,37 +10,8 84,07

fr0000051807 16/05/16 1,2 57.201.690 82,8 + 20,64 66,65 1,44

tessi (tes) g B 135,99 134,3 - 1,25 + 5,57129 135,99 + 0,19 164,5

fr0004529147 30/06/16 2 2.797.678 134,3 + 45,14 124,36 1,49

tF1 (tfi) G a 8,75 8,647 - 1,22 - 15,64333344 8,752 - 7,48 11,985

fr0000054900 22/04/16 0,8 210.758.260 8,565 - 45,87 8,373 9,25

tHales (ho) LR a 82 81,49 - 0,61 + 17,93464390 82 + 8,73 82,57

fr0000121329 30/05/16 1,01 211.704.684 80,96 + 32,48 59,77 1,24

tHermaDor GrouPe (thep) g B 83 82,69 - 0,37 - 4,951069 83,4 + 5,86 91,85

fr0000061111 07/04/16 3,2 4.499.267 81,9 + 3,43 75,58 3,87

touaX (toup) g c 9,81 9,95 + 1,53 - 0,52056 9,95 - 3,77 11,81

fr0000033003 30/12/14 0,5 7.011.547 9,8 - 33,71 7,45

tour eiFFel (eiff) B 53,96 53,97 + 0,02 - 0,06162 53,97 + 1,66 57,55

fr0000036816 28/06/16 3 9.463.846 53,96 + 5,82 47,1

transGène (tnG) B 2,66 2,64 - 0,75 + 4,3543586 2,68 + 3,13 4,4

fr0005175080 38.545.397 2,64 - 7,37 2,27

triGano (tri) g B 52,5 52,98 + 0,91 - 5,98043 53,05 + 8,64 61,97

fr0005691656 13/01/16 0,7 19.336.269 52,5 + 32,62 41,5 1,32

uBisoFt entertainment (ubi) G a 37 36,725 - 0,74 + 37,7209825 37,08 +11,97 38,88

fr0000054470 111.218.465 36,235 +107,49 18,6

Vallourec (vK) G a 3,151 3,257 + 2,58 - 36,6810322992 3,351 + 1,27 5,051

fr0000120354 04/06/15 0,81 444.638.049 3,102 - 64,55 1,917

ValneVa (vla) g B 2,4 2,35 - 2,08 - 38,16104749 2,43 +11,9 3,79

fr0004056851 74.698.099 2,34 - 40,36 1,96

Vicat (vct) G a 53,24 53,4 + 0,96 - 3,5114477 53,49 + 5,68 61,23

fr0000031775 10/05/16 1,5 44.900.000 53 - 20,12 45,42 2,81

Vilmorin & cie (rin) G a 59,37 59,26 - 0,17 - 10,481247 59,79 + 3,03 67,45

fr0000052516 15/12/15 1,57 20.833.902 59,26 - 23,04 55,8 2,65

VirBac (virp) g a 175,8 176,2 - 0,34 - 19,842846 176,9 + 8,1 223,8

fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 174,45 - 18,05 144,1

VranKen-PommerY m. (vrap) B 21,62 21,7 + 0,46 - 22,510215 21,94 - 5,49 27,99

fr0000062796 13/07/16 0,8 8.937.085 21,5 - 22,56 21,01 3,69

wenDel (mf) G a 94,07 95,47 + 1,55 - 12,8954561 95,5 + 3,99 109

fr0000121204 06/06/16 2,15 48.007.880 94,07 - 20,47 78,14 2,25

zoDiac aerosPace (Zc) LR a 20,23 20,15 - 0,4 - 8,31028245 20,26 - 2,77 24,135

fr0000125684 20/01/16 0,32 289.978.983 19,2 - 26,03 14,08 1,59

Autres Valeurs de la Zone euroGemalto (Gto) L 58,73 58,97 + 1,03 + 6,69

232025 58,99 + 8,34 66,87nl0000400653 24/05/16 0,4 89.893.908 58,3 - 24,06 49,035

ses (sesG) LR 19,5 19,595 - 0,56 - 23,38841785 19,795 + 1,55 26,64

lu0088087324 25/04/16 1,11 351.105.589 19,33 - 29,27 18,09 6,63

stmicroelectronics (stm) LR a 6,48 6,527 + 1,3 + 5,62914732 6,595 +27,8 6,595

nl0000226223 usD 20/06/16 0,05 910.970.920 6,458 - 7,13 4,485

VAleurs Zone InternatIonaleGeneral electric (Gne) 28 28,24 + 0,5 - 1,22

3930 28,51 + 3,14 30us3696041033 usD 16/06/16 0,16 9.195.657.000 27,9 + 19,16 24,08

HsBc (hsb) 5,85 5,89 + 1,03 - 19,9721513 5,91 + 6,9 7,21

Gb0005405286 usD 19/05/16 0,1 19.923.750.978 5,84 - 28,26 4,92

laFarGeHolcim ltD (lhn) a 42,01 42,64 + 2,14 - 8,85eX-Da 09/09/15 258811 42,95 +16,38 46,28ch0012214059 chf 17/05/16 1,5 606.909.080 41,68 - 30,83 30,33

maroc telecom (iam) 11,8 11,71 + 13,251075 11,81 + 6,17 12,44

ma0000011488 maD 24/05/16 5,41 879.095.340 11,7 + 7,14 10,2

rusal Plc (rusal) /280716 + 26,11reG. s +35,24 7,19us9098832093 usD 27/10/15 0,02 1.636.363.646 - 16,37 4,58

scHlumBerGer (slb) a 71,3 71,71 + 1,01 + 10,321838 71,71 + 1,36 74,59

an8068571086 usD 27/05/16 0,5 1.434.212.164 70,1 - 6,1 54,95

stallerGenes Greer (staGr) a 24,31 25 + 1,83 - 21,752788 25,3 +12,82 34,2

Gb00bZ21rf93 19.765.553 24,1 - 48,45 21,4

srD suite Valeurs françaIses srD suite Valeurs françaIses

aLa cote a changé.Vous pouvez retrouverles Bourses internationalessur http://investir.lesechos.fr

A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.frles cours fournis ce jour sont des cours de 17h00

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

euronext séAncE du 29 - 07 - 2016CaC 40 : 4439,81 (0,44 %) neXt 20 : 9403,88 (0,57 %)

CaC larGe 60 : 4904,54 (0,45 %)CaC all-tradaBle : 3454,42 (0,44 %)

Date De ProroGation : 26 août

srD Valeurs françaIses

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

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26 // FINANCE & MARCHES Lundi 1er août 2016 Les Echos

changes : cours au comptantvar. var.

cours veille année1 euro en devise bce en % en %

cours de changes croiséseur usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad

29-07-2016

cours a TerMe de l’euro contre les principales devisesusd gbp chf sek dkk jpy (100) cad29-07-2016

Taux de référence bons du trésorbtf taux btan taux prix coupon

source euroMTs

Marché obligataire

euromts indice var % 31/12 var %

indices de référence des emprunts à taux variablesmoy. tmm euribor tme tmor.mens. 1 mois 3 mois pub. priv.

source cdc ixis

moy. eonia euribor tec the thor.hebdo 1 mois 3 mois 10 pub. priv.

Taux marchés monétaires et eurodevisesmarchés monétaires

jour 1 mois 3 mois 6 mois 1 an

pays taux de référence taux en %

principaux taux directeurs

29-07-201629-07-2016

ecarts de taux avec l’allemagne6 mois 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans29-07-2016

allemagne 100,37 -0,61 -0,56 -0,46 -0,15portugal -0,37 0,76 2,37 2,75 2,95france -0,15 0,06 0,15 0,22 0,22espagne -0,25 0,45 0,69 0,93 1,17italie -0,28 0,57 0,23 1,12 1,29

parisOR (euros cPror/*cours hebdo)

29/07 28/07COURS PriMe Prec.

lingot 38600 0 3810010 florins 233,8 0,12 2355 dollars* 340 17,13 34010 dollars 660 13,69 66020 dollars 1260 8,48 12565 roubles* 0 -100 050 pesos 1449 0,1 1464,75latine 224 -0,05 226napoleon 224 -0,05 2211/2 napoleon* 130 16,01 130souverain eli i* 300 6,18 305souverain 282 -0,2 2801/2 souverain* 145,9 3,27 145,9suisse 223 -0,5 221tunisienne* 224,5 0,17 221mark* 295 6,74 295krugerrand 1280 6,62 1290lingotin 500grs 20100 4,15 20100lingotin 250grs 10000 3,63 10000lingotin 100grs 3990 3,37 4010

argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP)695,79 710,49

palladium (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 20 140 20 382Fix2 20 377 20 333

platine (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 32 687 33 265Fix2 32 943 33 107

Londres(eN dollars) 29/07 28/07

antimoine 99,65% (par tonne)6900 6900

bismuth 99,99% (par lb)4,2 4,2

cadmium 99,95% (par lb)0,7 0,7

cobalt (cathodes) 99,80% (par lb)11,55 11,55

eponge de titane 99,60% (par kg)7,95 7,95

ferro manganese (hc) (par tonne)635 635

ferro molybdene (par kg)16,9 16,9

germanium (par kg)1187,5 1187,5

selenium 99,50% (par lb)7,5 7,5

silicium (par tonne)1650 1650

MéTaux précieux MéTaux non Ferreux MéTaux sTraTégiQues produiTs péTroLiers sucre

London BuLLion MarKeT29/07 28/07

argent (eN ceNTs Par oz)Fixage 2 007 2 021

or (eN dollars Par oz)Fix 1 342 1 342

palladium (eN dollars Par oNce Troy)704 686

platine (eN dollars Par oNce Troy)1 149 1 095

neW YorKargent (eN ceNTs Par oNce)

seTTleMeNT seTTleMeNT29/07 28/07

Juil. 16 19,97 19,66sePT. 16 20,35 20,22déc. 16 20,44 20,35JaNv. 17 20,44 20,35Mars 17 20,54 20,45

or (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

29/07 28/07aouT 16 1349 1332,6déc. 16 1357,5 1342,1Fév. 17 1361,4 1345,9aouT 17 1361,4 1345,9déc. 17 1376,1 1361,2

platine (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

29/07 28/07Juil. 16 1125 1125,4ocT. 16 1150,6 1138JaNv. 17 1152,7 1143avr. 17 1154,8 1142,5Juil. 17 1156,5 1153,1

London MeTaL exchange29/07 28/07

alliage d`alumin. (en $ par tonne)

cash 1575-1580 1525-1535

3 Mois 1595-1605 1550-1560

vol. 11700 11700

aluminium (en $ par tonne)

cash 1597-1598 1583-1584

3 Mois 1602,5-1603 1592,5-1593

vol. 2312275 2318125

cuivre (en $ par tonne)

cash 4861-4862 4869-4869,5

3 Mois 4875-4876 4880-4882

sTocks 208275 214425

etain (en $ par tonne)

cash 17845-17850 17790-17795

3 Mois 17775-17825 17750-17800

vol. 5710 5710

nickel (en $ par tonne)

cash 10530-10535 10350-10360

3 Mois 10560-10580 10405-10410

vol. 374598 374652

plomb (en $ par tonne)

cash 1799-1800 1805-1806

3 Mois 1809-1811 1818-1820

vol. 187125 187150

Zinc (en $ par tonne)

cash 2190-2191 2210-2212

3 Mois 2192-2194 2212-2215

vol. 434075 435600

london daily price: 18,8 cts/lblondres (eN dollars Par ToNNe)

clôTure clôTure vol29/07 28/07

ocT. 16 526 518,6 4927déc. 16 527,4 521 1528Mars 17 526 520,4 1041Mai 17 516,1 509,6 558aouT 17 504,3 502,4 192

new york (eN ceNTs Par lb)clôTure clôTure vol29/07 28/07

ocT. 16 19,05 18,8 54587Mars 17 19,44 19,19 19996Mai 17 18,86 18,6 5910Juil. 17 18,38 18,15 3076ocT. 17 18,14 17,92 1450

blé de meunerie n°2 à paris (eN euros Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

sePT. 16 166 165,75 8747déc. 16 169,5 169,25 12238Mars 17 173 172,25 2825

blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau)seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

sePT. 16 407,75 410,25 343déc. 16 435,75 437,25 33Mars 17 460,25 462 3

mais à paris (eN euros Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

aouT 16 168,75 170 516Nov. 16 165,5 166,5 1007JaNv. 17 167,5 168,25 254

mais à chicago (eN ceNTs Parboisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

déc. 16 342,75 339,75 127267Mars 17 351,5 348,25 22655Juil. 17 362,75 359,25 7186

riZ à chicago (eN ceNTs Par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

sePT. 16 9,94 9,76 687Nov. 16 10,22 10,05 534JaNv. 17 10,43 10,34 52

avoine à chicago (eN ceNTs Par boisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

sePT. 16 200,5 197,75 588déc. 16 199,25 196,75 724Mars 17 202,5 202 20

blé fourrager à londres (eN £ Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

Nov. 16 125,7 125 152JaNv. 17 127,65 124Mars 17 130 0

new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

29/07 28/07

Jou r 112,45 115,7 112.45

uranium nymex (en $ par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

29/07 28/07

aouT 16 26,75 26,75

Nov. 16 26,85 26,85

nymex ( eN $ Par MbTu)clôTure clôTure vol

29/07 28/07aouT 16 0 2,68sePT. 16 2,86 2,86ocT. 16 2,9 2,89

powernext gas spotclôTure clôTure vol

29/07 28/07Nord da 13,86 14,67

powernext gas futuresseTTleMeNT seTTleMeNT vol

29/07 28/07aouT 2016 14,24 14,49sePT 2016 14,74 14,96ocT 2016 15,55 15,86

Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 130.57Moyenne quinze derniers jours : 205.461

londres-robusta (en $ par tonne)clôTure clôTure vol29/07 28/07

Juil. 16 1805 1806sePT. 16 1848 1813 8168Nov. 16 1871 1835 3831JaNv. 17 1888 1853 995Mars 17 1899 1865 84

new york-arabica (en cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

Juil. 16 144,65 145,7déc. 16 149,5 145,25 9831Mai 17 154,1 149,95 962Juil. 17 155,5 151,15 256

Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 27/07/Prix indicatif : 2933,98

londres (eN £ Par ToNNe)clôTure clôTure vol29/07 28/07

sePT. 16 2297 2332 10074déc. 16 2252 2283 9435Mai 17 2197 2226 1596Juil. 17 2192 2224 628sePT. 17 2186 2214 640

new york (eN $ Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

sePT. 16 2823 2852 21491déc. 16 2833 2860 14105Mars 17 2817 2845 3186Juil. 17 2800 2830 256déc. 17 2800 2820 8

rotterdam

(barges - Fob) (eN $ Par ToNNe)

gas oil 0.1% sul. 354,5 365

fuel

Fuel oil (hs 180) 235 238,5Fuel oil (hs 380) 215 215

singapour

gasoliNe 97 49,45 51,15gas oil 49,68 49,91Fuel oil (180) 216 233Fuel oil (380) 229,5 221

neW YorKcuivre (en cents par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

Juil. 16 2,19 2,19aouT 17 2,25 2,19sePT. 16 2,22 2,22 56317déc. 16 2,23 2,22 6491

nymex emissions (eN euros Par ToNNe)clôTure clôTure vol29/07 28/07

sPoT 4,7 4,7

ice (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol29/07 28/07

base 36,07 36,07 276702PoiNTe 40,77 40,77 138498

ice futures (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol29/07 28/07

base aug 16 38,46 38,5base dec 16 47,8 0PoiNTe aug 16 43,43 0PoiNTe Nov 16 56,62 0

balTic dry iNdex : 665 le 28/07//16balTic PaNaMax iNdex : 719 le 28/07//16balTic caPesize iNdex : 780 le 28/07//16balTic suPraMax iNdex : 676 le 28/07//16balTic dirTy iNTerN. TaNker :550 le 28/07//16balTic cleaN iNTerN. TaNker :466 le 28/07//16

29/07 28/07

rJ crb 181,87 180,06

reuTers coM. 2362,52 2360,44

Moodys coM. 5338,17 5336,36

or iNdusTriel 38870 38871

lMex 2403,1 2376,4

KuaLa LuMpur

etain (en dollars par tonne)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

29/07 28/07

Jou r 17900 17900

cuivre (girm):

caThodes : 4559 a coMPTer du 29/07/

autres demi produits cuivreux :

base cuivre 529,51 dePuis le 29/07

base laMiNé laiToN 1 TiTre 454,85 dePuis le 29/07

base laMiNé laiToN 70/30 461,64 dePuis le 29/07

base laMiNé laiToN 85/15 495,57 dePuis le 29/07

base laMiNé broNze 94/6 618,98 dePuis le 29/07

base laMiNé broNze 94/4 589,15 dePuis le 29/07

iNdice coTlook a : 84,85, le 29/07//16

new york (cont. n°2 - cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

Oct. 16 74,16 72,38 20Mars 17 73,91 73,17 3501Juil. 17 73,36 72,73 193

caFé

éLecTriciTé

éMission co2

uraniuM

cacao

céréaLes

indices

FreT MariTiMe

jus d’orange

gaz naTureL

coTon

chicago (eN $ Par 1000 bdFT)seTTleMeNT seTTleMeNT vol29/07 28/07

sePT. 16 318,4 326Nov. 16 327 334,1JaNv. 17 332,7 340,7

Bois

produiTs péTroLiers

londres-brent (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol29/07 28/07

Jour 42,46 42,6sePT. 16 42,46 42,6 21494JaNv. 17 45,07 44,58 22448

londres-gaZole (eN $ Par ToNNe)clôTure clôTure vol29/07 28/07

aouT 16 372 370,25 27644Nov. 16 390 388,25 11897Mars 17 408,25 406,5 1736Mai 17 414,75 413,75 1111Juil. 17 422,25 427,25 44

new york nymex wti (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol29/07 28/07

aouT 16 44,65 44,65sePT. 16 41,48 41,15 8684ocT. 16 42,2 41,85 265JaNv. 17 44,51 43,95 1JuiN 17 46,51 46

25.7.16 0,00 102,84 0,00 25.2.17 -2,01 102,18 0,74 25.7.17 -0,64 101,63 0,01

dollar us 1,1113 0,00 0,02livre sTerliNg 0,8416 -0,05 14,22FraNc suisse 1,0824 -0,35 -0,47couroNNe daNoise 7,439 0,00 -0,32couroNNe Norv. 9,411 -0,71 -2,18kuNa croaTe 7,4855 0,03 -2,03couroNNe suedoise 9,5502 -0,20 4,27dollar caNadieN 1,4572 0,00 -3,47yeN JaPoNais 114,2745 -2,01 -12,51dollar ausTralieN 1,4701 -0,39 -1,57rouble russe 73,8176 -0,12 -7,39rouPie iNdieNNe 74,5772 0,47 3,68dollar Neo-zelaNdais 1,5485 -1,06 -2,45couroNNe TcheQue 27,029 -0,04 0,03ForiNT hoNgrois 311,145 -0,18 -1,53zloTy PoloNais 4,3558 -0,18 2,16lev bulgare 1,9542 -0,02 -0,09dollar hoNg-koNg 8,6663 0,87 2,98WoN sud coreeN 1243,9975 -0,13 -2,58Peso MexicaiN 20,959 0,17 11,74real 3,6157 -0,33 -15,93dollar siNgaPour 1,5 0,05 -2,68raNd sud-aFricaiN 15,5272 -0,99 -7,60livre TurQue 3,3436 -0,04 5,37reNMibi yuaN 7,4173 0,61 5,19ruPiah 14620,8758 0,89 -2,68Peso PhiliPPiN 52,6239 0,80 3,43riNggiT Malais 4,5107 0,28 -3,44baTh ThalaNdais 38,8675 0,64 -0,66

eur 1 0,8953 1,1882 0,9239 0,1047 0,1344 0,8751 0,6863usd 1,1169 1 1,3271 1,0319 0,117 0,1501 0,9774 0,7665gbp 0,8416 0,7535 1 0,7776 0,0881 0,1131 0,7365 0,5776chf 1,0824 0,969 1,286 1 0,1133 0,1455 0,9472 0,7428sek 9,5502 8,5503 11,3472 8,8234 1 1,2837 0,0836 6,554dkk 7,439 6,6601 8,8387 6,8729 0,779 1 6,5097 5,1052jpy 1,1427 1,0231 135,7767 105,575 11,9657 0,1536 1 0,7843cad 1,4572 1,3047 1,7313 1,3463 0,1526 19,588 1,2751 1

bce taux pret marginal 0.25 %taux repO (refi) 0.00 %taux depOt -0.40 %

royaume uni taux jour le jour 0.40 %taux de base 0.50 %

usa taux jour le jour 0.40 %fOnds federaux 0.50 %2 ans 0.76 %10 ans 1.46 %

japon boj tokyo -0.03 %taux JOur le JOur -0.55 %taux repO (refi) 0.00 %10 ans -0.28 %

FraNce 248,77 0.22 233,74 6.20

1-3 aNs 172,57 0.29 172,08 16.45

5-7 aNs 238,51 0.09 230,64 3.32

10-15 aNs 296,84 0.24 270,44 9.50

Plus 15 aNs 365,43 0.63 304,48 19.27

Plus 25 aNs 386,83 0.89 307,00 24.90

eMTxi-be 240,60 0.22 227,37 5.58

14.9.16 0,4012.10.16 -0,5423.11.16 -0,57

Zone euro -0,35/-0,45-0,33/-0,43 -0,26/-0,36 -0,15/-0,30 0,03/-0,12

comptantachaT 1,1169 0,8415 1,0821 9,5491 7,4377 114,2680 1,4571veNTe 1,1170 0,8416 1,0826 9,5513 7,4402 114,2810 1,4572a 1 moisachaT -0,0011 -0,0044 -0,0017 0,0144 -0,0007 -0,3057 -0,0077veNTe -0,0015 -0,0049 -0,0015 0,0108 0,0007 -0,3366 -0,0084a 3 moisachaT -0,0041 -0,0043 -0,0010 0,0177 0,0007 -0,3348 -0,0114veNTe -0,0045 -0,0063 -0,0007 0,0140 0,0007 -0,3713 -0,0122a 6 moisachaT -0,0088 -0,0076 0,0007 0,0232 0,0036 -0,3380 -0,0169veNTe -0,0093 -0,0083 0,0006 0,0175 0,0017 -0,3880 -0,0180a 12 moisachaT -0,0179 -0,0114 0,0034 0,0296 0,0131 -0,3226 -0,0279veNTe -0,0185 -0,0122 0,0034 0,0221 0,0073 -0,3879 -0,0291

fév. 14 0,1601 0,225 0,289 2,41 2,61 2,61mars 14 0,1907 0,231 0,304 2,15 2,35 2,35avr. 14 0,2488 0,253 0,33 2,06 2,26 2,26mai 14 0,2564 0,243 0,325 1,89 2,09 2,09juin 14 0,0775 0,152 0,241 1,77 1,97 1,97juil. 14 0,0425 0,096 0,205 1,59 1,79 1,79août 14 0,0222 0,085 0,191 1,41 1,61 1,61sept. 14 0,0032 0,016 0,095 1,36 1,56 1,56oct. 14 -0,0064 0,008 0,082 1,28 1,48 1,48nov. 14 0,0011 0,01 0,081 1,18 1,38 1,38déc. 14 -0,0387 0,023 0,081 0,98 1,18 1,18fév. 15 -0,0294 0,001 0,048 0,66 0,86 0,86mars 15 -0,0474 -0,01 0,027 0,56 0,76 0,76avr. 15 -0,0751 -0,01 0,027 0,46 0,66 0,66mai 15 -0,0977 -0,049 -0,01 0,92 1,12 1,12juil. 15 -0,1178 -0,071 -0,018 1,15 1,35 1,35août 15 -0,1206 -0,087 -0,028 1,02 1,22 1,22sept. 15 -0,136 -0,105 -0,037 1,04 1,24 1,24oct. 15 -0,1387 -0,116 -0,053 0,85 1,05 1,05nov. 15 -0,1346 -0,14 -0,088 0,90 1,10 1,10déc. 15 -0,2039 -0,19 -0,126 0,97 1,17 1,17janv. 16 -0,2271 -0,221 -0,146 0,90 1,10 1,10fév. 16 -0,2404 -0,247 -0,185 0,65 0,85 0,85mars 16 -0,293 -0,31 -0,23 0,56 0,76 0,76avr. 16 -0,3376 -0,341 -0,249 0,50 0,70 0,70mai 16 -0,3378 -0,348 -0,257 0,55 0,75 0,75juin 16 -0,3326 -0,356 -0,268 0,45 0 0,65

23-06 -0,335 -0,358 -0,268 0,42 0,47 0,67 0,6724-06 -0,34 -0,358 -0,269 0,34 0,47 0,67 0,6727-06 -0,323 -0,364 -0,281 0,33 0,47 0,67 0,6728-06 -0,323 -0,364 -0,283 0,27 0,47 0,67 0,6729-06 -0,336 -0,361 -0,281 0,23 0,47 0,67 0,6730-06 -0,337 -0,364 -0,282 0,25 0,47 0,67 0,6701-07 -0,337 -0,364 -0,286 0,17 0,30 0,50 0,5004-07 -0,321 -0,363 -0,29 0,19 0,30 0,50 0,5005-07 -0,321 -0,363 -0,291 0,16 0,30 0,50 0,5006-07 -0,315 -0,363 -0,292 0,13 0,30 0,50 0,5007-07 -0,323 -0,365 -0,293 0,17 0,30 0,50 0,5008-07 -0,326 -0,366 -0,293 0,13 0,22 0,42 0,4211-07 -0,321 -0,367 -0,293 0,11 0,22 0,42 0,4212-07 -0,321 -0,367 -0,292 0,17 0,22 0,42 0,4213-07 -0,326 -0,369 -0,291 0,17 0,22 0,42 0,4214-07 -0,324 -0,371 -0,295 0,16 0,22 0,42 0,4215-07 -0,326 -0,371 -0,295 0,20 0,21 0,41 0,4118-07 -0,333 -0,371 -0,293 0,22 0,21 0,41 0,4119-07 -0,333 -0,371 -0,295 0,21 0,21 0,41 0,4120-07 -0,334 -0,371 -0,295 0,20 0,21 0,41 0,4121-07 -0,336 -0,371 -0,297 0,25 0,21 0,41 0,4122-07 -0,333 -0,37 -0,297 0,24 0,30 0,50 0,5025-07 -0,335 -0,371 -0,297 0,23 0,30 0,50 0,5026-07 -0,335 -0,371 -0,297 0,18 0,30 0,50 0,5026-07 -0,335 -0,371 -0,297 0,18 0,30 0,50 0,5028-07 -0,334 -0,371 -0,298 0,15 0,30 0,50 0,5029-07 -0,331 -0,371 -0,296 0,16 0,20 0,40 0,40

euronext//taux&changes//matières premières

Taux eT changes

MaTières preMières

fr0000076887 a.s.t. groupeg c 3,35 3,4 3,32 3,4 + 1,49 3999fr0012333284 abivaxg b 4,1 4,31 4,06 4,15 - 0,96 2787fr0000076861 acteosg c 1,12 1,12 1,1 1,11 + 3,74 1131fr0000076655 actia groupg c 5,82 5,83 5,75 5,8 - 0,34 21494be0974269012 ad capital 0,13

fr0000062978 adl partnerg c 13,53 14 13,53 13,86 2929fr0011184241 adociag b 49,75 52 49,75 51,97 + 4,17 27723fr0004152874 advenisg c 2,29 2,4 2,28 2,29 + 0,88 5326fr0000053043 advini c 36,52 36,52 36,52 36,52 + 0,06 1fr0000044612 afone c 7,41 8 7,41 8 - 1,36 2995fr0000130007 alcatel-lucentR a 3,48 3,49 3,48 3,49 729473fr0000062804 alpha mos c 0,46 0,49 0,45 0,48 + 4,35 60041fr0000039216 altareit b 176 176 176 176 + 0,58 11fr0011051598 amoebag c 26,61 27,34 26,61 27,3 + 2,98 4519fr0012789667 amplitude surg.g 2,98 2,98 2,88 2,9 - 2,03 18783fr0010481960 argang b 24,02 24,19 23,81 23,84 - 1,45 1154fr0012185536 artea c 13,29

fr0000063323 artea c 0,77

fr0000076952 artois a 4497,92

fr0011980077 ask c 1,13 1,13 1,1 1,11 - 1,77 2951fr0010478248 atari c 0,2 0,2 0,19 0,19 - 5 429517fr0011992700 ateme c 4,35 4,35 4,15 4,2 - 2,1 15055fr0004042083 au femining b 26,8 27,09 26,2 26,56 - 1,63 2652fr0000063737 aubayg c 23,24 23,3 22,96 23,07 - 0,73 10359fr0000061780 augros cp c 3,07 3,07 3,07 3,07 - 9,44 50fr0000073827 aures tech.g c 83

fr0000072621 ausyg c 54,42 54,5 54,36 54,5 + 0,26 2735fr0011800218 awoxg 2,75 2,75 2,64 2,69 - 2,18 2101fr0000064123 baccarat b 202 202 202 202 + 3,06 1mc0000031187 bains monaco b 30,9

fr0000062788 barbara bui c 13,2

fr0000035370 bastide c 20,96 21 20,96 21 + 0,38 2648fr0000074072 bigben int.g c 5,32 5,38 5,29 5,34 + 0,38 16425fr0000062150 bleecker c 77,85

fr0011592104 blueg 13,98 14,19 13,55 13,55 - 3,08 6737fr0004548873 bourbonGg a 10,5 10,65 10,5 10,58 + 0,67 18294fr0000074254 bourse direct c 1,18 1,18 1,17 1,18 - 1,67 50943fr0000061137 burelle sa a 844,99 850 835,78 835,78 - 1,09 24fr0000078958 business et dec.g c 5,75 5,75 5,5 5,69 + 1,61 718fr0010151589 cafom c 8,31 8,31 8,31 8,31 - 0,36 349fr0012969095 capelli 21,1 21,37 21,1 21,3 + 0,95 525fr0000064156 carp.de partic. c 57,85

fr0010828137 carrefour prop. c 23,65 23,65 23,6 23,6 - 0,25 26fr0000072894 castg c 3,57 3,57 3,25 3,38 - 4,52 45931fr0000064446 catering inter.g b 12,83 13,36 12,83 13,36 + 4,13 4791fr0010193979 cbo territoriag c 3,47 3,5 3,47 3,49 + 1,16 5616fr0000078339 cca intern. c 5

fr0010309096 cegerealg b 37,73 37,73 37,67 37,67 - 0,16 9fr0000124703 cegid groupg b 61,19 61,38 61,1 61,25 - 0,37 5543fr0012633360 cellnovog c 4 4,07 3,98 3,98 - 0,5 11095fr0012616852 cerenisg b 7,02 7,13 6,9 6,9 - 1,57 13047fr0000037475 cfi c 2,32

fr0013181864 cgg b 20,84 21,73 20,8 21,38 + 0,05 159784fr0000060907 chausseria sa c 12

fr0000054322 cibox inter.g c 0,1 0,11 0,09 0,11 + 10 2170932fr0000030611 cie marocaine c 18,3

fr0000060824 clayeuxg c 0,15

fr0000053399 cnimg b 87,11 88,7 87,11 88,44 + 1,01 417fr0010667147 cofaceg a 4,639 4,687 4,519 4,554 - 1,85 221959fr0004031763 coherisg c 2,13 2,14 2,06 2,1 - 0,94 3130nl0010489522 constellium 4,94 4,94 4,94 4,94 + 1,86 430fr0000065393 courtois c 99 99 99 99 1fr0000044323 cr alpes prov. c 81,17 81,17 80,4 81,17 302fr0000185506 cr atl. vendée c 98,5 98,5 98 98 - 0,51 69fr0010483768 cr brie picard. b 21,86 21,92 21,75 21,75 - 0,5 2334fr0000045213 cr ille vilaine c 72,8 73 72,26 73 + 0,28 332fr0010461053 cr languedoc c 54 54,5 54 54,47 - 0,04 545fr0000045239 cr loire hte-loire c 67,2 67,2 67,2 67,2 + 0,3 38fr0000045551 cr morbihan c 58,39 58,6 57,67 58,6 + 0,34 228fr0000185514 cr nord france b 16,15 16,15 15,9 16,05 - 0,56 2433fr0000044364 cr norm. seine c 95,6 96,4 94,73 96,4 + 0,84 438fr0000045528 cr paris idf b 82,4 82,6 82,02 82,6 + 0,13 142fr0000045346 cr rhône-alpes c 160,79 161,41 160,79 161,4 + 0,37 172fr0000045544 cr toulouse c 87,8 88,2 87,1 88,2 + 0,57 702fr0000045304 cr tour. poitou c 80,39 80,8 79,6 80,8 + 0,51 588fr0000050395 crosswood c 3,07

fr0007317813 cs-com. et syst.g c 4,39 4,49 4,39 4,49 - 0,22 3866fr0011026749 dalet c 6,75 6,8 6,54 6,8 + 0,74 2949fr0000036774 dane-elec memoryg c 0,21

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fr0000061475 eurasia fonc inv c 0,27

fr0000075343 euromedis groupeg c 5,92 5,93 5,92 5,93 + 0,17 138fr0010490920 europacorpg c 3,6 3,6 3,57 3,6 - 0,83 26276fr0012789949 europcar groupeG a 7,42 7,47 7,2 7,386- 0,12 293710fr0000064164 exacompta clairef. c 79,3

fr0004527638 exel industriesg b 76,1 76,16 75 75,45 - 0,92 1662fr0000037343 expl. prod. chim. c 529

fr0000039026 expl. prod. chim. c 525,01

fr0000062341 f.i.e.b.m. c 6

fr0000062507 f.i.e.b.m. c 102

fr0000038184 f.i.p.p. c 0,11 0,11 0,11 0,11 4840fr0000063034 fauvet-girel g c 22,51

fr0011271600 fermentalgg 2,25 2,27 2,24 2,24 - 0,44 2968fr0000062101 fermière cannes b 1270

fr0000061418 fiducial office c 27,49 27,49 27,49 27,49 1fr0000060535 fiducial re b 122,5 122,5 120,5 120,5 - 1,63 39fr0000037947 fimalac a 98,5 98,65 98,5 98,63 + 0,13 63fr0000076986 fin. moncey a 5550

fr0000035123 finatis b 45 45 44,48 44,48 - 1,16 120fr0000074759 fleury michon b 59,1 59,1 58,91 59,04 - 0,1 1858fr0000065930 foncière 7 inv. c 1,15

fr0000064362 foncière atland c 79,99 79,99 79,99 79,99 1fr0000038499 foncière euris b 38,71 38,71 38,71 38,71 + 0,91 76fr0010341032 foncière inea b 37,8 37,8 37,6 37,8 + 0,27 63fr0011277391 foncière paris nord c 0,05 0,05 0,05 0,05+ 25 15420fr0000063265 foncière r-paris c 34,97

fr0000053944 foncière volta c 4 4 4 4 + 9,89 16fr0013030152 française energie c 23,01 23,39 23 23 14fr0010588079 frey b 28,11 28,11 28,11 28,11 - 0,04 1fr0000031973 fsdv c 46,33

fr0000034894 gaumont b 48,75 49,15 48,01 48,9 + 2,6 2609fr0000053035 gea c 81,55 82,04 80,99 82,04 + 0,54 1570fr0000044471 générale santé b 13,45 13,45 13,45 13,45 - 0,37 23fr0010501692 generixg c 2,52 2,54 2,37 2,41 - 4,37 25536fr0004163111 genfitG 24,35 24,495 23,86 24,045- 1,25 82170fr0011799907 genomic visiong 4,99 4,99 4,61 4,76 - 4,8 6875fr0011790542 genticelg 1,56 1,59 1,48 1,49 - 3,25 90810fr0000061459 gérard perrier c 38,46 38,5 38,15 38,4 - 0,13 1158fr0000065971 graines voltZ c 18,7

fr0000038036 grand marnier b 8750

fr0011476928 groupe fnac 54,9 55,2 53,69 55,09 + 2,02 56980fr0000062671 groupe gorgég b 22 22 21,56 21,56 - 2 7062fr0004010338 groupe jaj c 1,2

fr0004050300 groupe openg c 18,9 18,98 18,47 18,98 + 2,6 5707fr0010214064 groupe piZZorno c 14,71 14,72 14,71 14,72 + 0,07 2fr0004155000 groupe sfpi c 2,9 2,9 2,9 2,9 1001fr0010340406 groupe vial c 0,91

fr0011726835 gttGg 25,3 25,75 25,175 25,575 + 1,11 91972fr0000032526 guerbetg b 61 62,2 59,76 60,27 - 2,79 9987fr0000066722 guillemot corp.g c 1,45 1,45 1,34 1,39 - 4,8 35082fr0004035061 guy degrenne c 0,52 0,52 0,52 0,52 1fr0000066540 herigeg c 23,25 23,25 23,17 23,17 - 0,34 2fr0000038531 hf companyg c 12,48 12,6 12,48 12,55 + 0,4 1412fr0000054231 high cog c 10,51 10,51 10,01 10,4 - 0,95 19211fr0012821916 hipay group c 11,87 11,89 11,7 11,7 - 1,43 7957fr0000065278 hopscotch groupegc 7,6 7,65 7,55 7,6 1435fr0010929125 id logisticg b 125,5 127,49 124,76 126,41 + 1,06 1561fr0000051393 idi b 25,51 25,73 25,5 25,51 - 0,04 899fr0000030827 ige + xaog c 71 71 71 71 1fr0000033243 immo. dassault b 42,1 42,49 42,1 42,4 + 0,95 209fr0000036980 immo. hôtelière c 1,29

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fr0000073298 ipsosG a 29,48 29,53 29,05 29,47 + 0,48 217583fr0000124232 ird nord pdc c 14,01 14,01 14,01 14,01 1fr0000072597 it linkg c 11,2 11,4 11,07 11,2 + 2,28 7547fr0004026151 itesoftg c 2,91 2,91 2,91 2,91 701fr0000073843 its groupg c 6,27 6,27 6,21 6,25 + 2,46 70336fr0012872141 jacques bogart c 12 12 12 12 36fr0004029411 keyrusg c 2,78 2,81 2,77 2,81 + 0,36 5900fr0000039638 la foncièreverte c 51,03

fr0000066607 lacroix sa c 16,75 17,05 16,75 17,05 + 1,79 242fr0000035263 lafuma c 19,1 19,1 19,1 19,1 + 0,11 1fr0004027068 lanson-bcc b 29,99 31 29,76 31 + 3,33 929fr0000053829 ldc a 165,78 165,79 165,7 165,75 - 0,02 212fr0000075442 ldlc.comg c 36,29 36,6 36,07 36,16 - 0,33 3134fr0004170017 le noble ageg b 31 31 30,65 30,75 - 0,81 2558fr0000075673 le tanneurg c 2,64

fr0000121295 lebon c 138,44 138,45 138,44 138,45 + 0,01 51fr0004165801 les hôtels de paris c 1,36

fr0004023208 les nx constr. b 27,75 28 27,29 27,29 - 1,62 3141fr0000033599 lexibookg c 1,44 1,48 1,44 1,48 + 2,78 138fr0004156297 linedata svicesg b 40,35 40,36 39,92 40,36 - 0,03 5113fr0000121352 locindus b 18,32

fr0013153541 maisons du monde b 18,8 19,1 18,5 19,1 + 1,6 31098fr0000030074 malteries fr-b c 265

fr0000032302 manutan inter.g b 54 54,9 54 54,66 + 0,04 2090fr0000051070 maurel & promG a 2,76 2,86 2,74 2,85 + 4,02 659223fr0011742329 mcphy energyg 4,44 4,51 4,44 4,5 + 1,35 10555fr0000061244 mecelec c 2,15 2,15 2,15 2,15 5fr0000052623 medasysg c 0,48 0,48 0,46 0,47 104565fr0000064404 média 6 c 7,65 7,65 7,65 7,65 + 1,33 1fr0010892950 medtechg 49,7 49,75 49,7 49,75 + 0,1 3143

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fr0000064180 moul. strasbourg c 787

fr0004034320 mr bricolage sa c 12,65 12,74 12,65 12,74 + 1,19 1333fr0000060196 mrm c 1,54 1,54 1,54 1,54 + 0,65 80fr0000037970 musée grévin c 80,15 80,15 80,15 80,15 - 7,28 1fr0011341205 nanobiotixg b 17,24 17,26 17,05 17,15 - 0,52 17279fr0000120560 neopostG a 25 25,28 24,53 24,84 - 0,24 109532fr0004050250 neuronesg b 20,5 20,89 20,49 20,55 - 0,73 6549fr0000064529 nsc groupe c 75,53

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fr0000038465 passat c 5,79 5,84 5,78 5,78 2959fr0011027135 patrimoine & com b 20,51 21 20,4 20,95 + 0,72 3953fr0000053514 pcas g c 10,03 10,05 9,8 9,89 - 1,3 6998fr0011950641 pixium visiong c 8,07 8,07 7,87 7,94 - 1,85 12754fr0000124570 plastic omniumG a 28,09 28,455 27,965 28,375 + 1,85 178795fr0000051377 plastivaloireg c 105,4 105,4 104 104 - 0,67 2265fr0000066441 poujoulat c 32,8 32,8 32,8 32,8 - 2,82 212fr0012432516 poxelg c 7,56 7,87 7,52 7,65 + 1,59 144923fr0000060832 precia g c 153,99 154 153,99 154 189fr0004044600 prismaflexg c 7,02 7,02 7 7 - 0,29 259fr0010380626 prologueg c 0,97 0,99 0,85 0,9 - 7,22 716238fr0000060329 psb indust. c 45,2 45,33 44,5 44,5 - 2,41 4943fr0000038242 quantelg c 3,65 3,74 3,51 3,65 - 5,44 81754fr0010211615 quotium tech. c 16,2

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actionseuronexT hors srd françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

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aLTernexT (sélection)

fr0000063307 tayninh c 1,4

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fr0011995588 voltalia b 9,7 9,7 9,68 9,7 9017fr0004036036 wavestone b 80,3 80,3 78,03 78,57 - 2,15 2463fr0011981968 worldlineG a 27,3 27,755 26,67 26,755 - 3,66 111337fr0004034072 xilam animationg c 4,87 4,87 4,75 4,75 - 2,66 3234fr0011471291 ymagisg 9,42 9,42 9,41 9,42 393

auTres valeurs de la Zone eurolu0569974404 aperam a 37,185 37,8 36,835 37,425+ 1,42 467482it0001389631 beni stabili 0,58 0,58 0,58 0,58 + 1,75 188be0974260896 celyad c 22 22 21,65 21,99 + 0,14 18755nl0010949392 cnova nv a 4,49 4,49 4,38 4,38 - 2,45 7998be0974290224 dexia c 12,58 12,885 12,58 12,88 + 1,02 895nl0006294274 euronext a 38,55 39,005 38 38,2 - 0,13 144908it0001210050 fedon c 13,9 14,5 13,9 14,5 + 6,38 2ie00bjys1g50 mainstay medical 15,51

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VaLeurs Zone internationaleus00287y1091 abbvie 59 59 59 59 + 1,55 10ch0008853209 agta record b 58,45 59,5 58,45 59,5 + 1,8 274sn0008626971 bras. ouest afr. c 756

cm0000035113 brass. cameroun b 126,86

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us19122t1097 coca cola enter. 45,57

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us3453708600 ford motor cy 11,01

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isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaisesus4567881085 infosys c 27,6

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us9098831004 rusal plc 19,91

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bmg9887p1068 Zci limited c 0,2

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Les Echos Lundi 1er août 2016 FINANCE & MARCHÉS // 27

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI),sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».

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LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD 112,14 29/07

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LU1308307815 MIR. - US SH. TERM CRD FD A USD 102,43 29/07

Pictet Asset Management34, avenue de Messine 75008 Paris

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FR0010236760 OPTIGEST EUROPE 110,49 28/07

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LU0167158327 PICTET-EUR SMT BONDS 134,29 29/07

LU0130731986 PICTET-EUROPEAN EQ. SEL. 560,73 29/07

LU0144509717 PICTET-EUROPEAN SUST. EQ. 224,88 29/07

LU0128467544 PICTET-GLOBAL EMERG.DEBT 365,13 29/07

LU0168449691 PICTET-GREATER CHINA 405,9 29/07

LU0188501257 PICTET-HEALTH 248,46 29/07

LU0070964530 PICTET-INDIAN EQ. 430,67 29/07

LU0176900511 PICTET-JAPANESE EQ. SEL. 11302,42 29/07

LU0256846139 PICTET-SECURITY 195,71 29/07

LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR. 971,84 29/07

LU0256840108 PICTET-US EQ. SEL 181,57 29/07

LU0104884860 PICTET-WATER 268,22 29/07

LU0935268721 RAM (L) SF EM MKT CORE EQ 84,98 28/07

LU0704154292 RAM (L) SF EM MKT EQ 154,69 28/07

LU0375629556 RAM (L) SF EUROPEAN EQ 379,58 28/07

LU1048876350 RAM (L) SF GB SHLDR YLD EQ 103,99 28/07

LU0705072691 RAM (L) SF L/S EM MKT EQ 118,98 22/07

LU0705071701 RAM (L) SF L/S EUROPEAN EQ 145,24 22/07

LU0375630729 RAM (L) SF NORTH AM EQ 248,87 28/07

LU1074511459 RAM (L) TF CONV EUROPE 142,3 28/07

LU0419186167 RAM (L) TF GB BD TOT RET 144,4 28/07

LU0935723782 RAM (L) TF II ASIA BD TOT RET 135,26 28/07

l’université de Paris-I. Il a rejointle département fiscal de CMSBureau Francis Lefebvre en 1997,avant d’en devenir associé en2008. Il est ancien secrétaire de laconférence des avocats du bar-reau de Paris, ancien membre duconseil de l’ordre du barreau desHauts-de-Seine et membre duconseil régional de discipline. Parailleurs, il enseigne à l’universitéde Paris-X.

Stéphane Gelin, cinquante-qua-tre ans, diplômé de l’IEP de Pariset titulaire d’un DESS en fiscalitéappliquée de l ’université deParis-V, est membre de l’IACF, del’IFA et de l’IBA. Il a rejoint ledépartement de fiscalité interna-tionale de CMS Bureau FrancisLefebvre en 2003, en qualitéd’associé. Il est également res-ponsable de la pratique fiscale auniveau du réseau CMS. Parallèle-ment, il est administrateur de labranche européenne du Charte-red Institute of Taxation et chargéd’enseignement à l’université deBourgogne.

deviennent membres du conseilde surveillance du cabinetpour trois ans.

Anne-Laure Villedieu, quaran-te-quatre ans, est titulaire d’unDEA de droit des affaires et del’économie de l’université deParis-I et d’un DEA de droit destechniques de communication del’université de Paris-II. Elle arejoint CMS Bureau Francis Lefe-bvre en 1998 et a été cooptée asso-cié en 2012. Elle est responsabledu pôle propriété intellectuelle etnouvelles technologies du cabi-net. Par ailleurs, elle est membrede l’International Association ofPrivacy Professionals (IAPP), del’International Technology LawAssociation et de l’Associationfrançaise des correspondants à laprotection des données à carac-tère personnel (AFCDP).

Jean-Philippe Bidegainberry,quarante-quatre ans, est titulairedu magistère de droit des activi-tés économiques et d’un DESS dedroit des affaires et fiscalité de

CMS BUREAU FRANCIS LEFEBVREAnne-Laure VilledieuJean-PhilippeBidegainberryStéphane Gelin

d’abord été avocate dans les cabi-nets Norr, Stiefenhofer & Lutz etO’Melveny & Myers à Munich,New York et Los Angeles. Elle aensuite exercé pendant dix-huitans chez Warner Bros et TimeWarner.Depuis2013,elleestadmi-nistratrice d’Accor.

Philippe Citerne, soixante-septans est un ancien élève de CentraleParis. Après avoir travaillé auministère des Finances, il a rejointla Société Générale, où il a succes-sivement été, entre 1997 et 2009,directeurdesétudeséconomiques,directeur financier, directeur desrelations humaines, puis adminis-trateur, directeur général adjointet directeur général délégué. Il aensuite été représentant perma-nent de la Société Générale au con-seil de surveillance. Depuis 2006, ilétait administrateur d’Accor.

ACCORHOTELSIris KnoblochPhilippe Citernesont respectivement nommésvice-présidente du conseild’administration et censeur.

Iris Knobloch, cinquante-troisans, docteur en droit diplômé del’université Ludwig-Maximilians(à Munich) et titulaire d’un masterde droit à l’université de New York,est présidente de Warner BrosEntertainment France. Elle a

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ENTREPRISES

SELECTOUR AFATLaurent Abitbolest le nouveau présidentde Selectour Afat.

Laurent Abitbol, cinquante ans, estdiplômé de l’Ecole française desattachés de presse (Efap). Aprèsavoir été agent de réservation chezMarietton en 1991, il est devenu pré-sident de la société en 2005. Depuisl’an dernier, il assure également laprésidence de Havas Voyages.

ILS SONT NÉSUN 1ER AOÛTRomain Barras, athlète, 36 ans.Hubert de Boisredon, PDGde Groupe Armor, 52 ans.Didier Couerbe, directeurgénéral du groupeAlbin Michel, 49 ansMarc-Philippe Daubresse,député du Nord,ancien ministre, 63 ans.Giancarlo Giannini, acteuret cinéaste, 74 ans.Louis Le Duff, président-fondateur du Groupe Le Duff,70 ans.Mac Lesggy, animateur etproducteur télévision, 64 ans.Sam Mendes, réalisateur, 51 ans.Serge Papin, PDG de Système U,61 ans.Damien Saez, chanteuret musicien, 39 ans.

f r

carnet

MRetrouvez chaque lundiles personnalités businessde la semaine dans notre cahier« Les Echos Business »

ÉTABLISSEMENTPUBLIC

BUSINESS FRANCESeybah Dagomaa été nommée présidentedu conseil d’administration.

Seybah Dagoma, trente-huit ans,titulaire d’un DEA de droit desaffaires et d’économie de l’univer-sité de Paris-I et d’un master enfinancement de projet et finance-ments structurés de l’ENPC, estavocateaubarreaudeParis.Elleestaussi députée de Paris depuis 2012.Elue conseillère de Paris en 2008,elle est devenue adjointe au mairede Paris, chargée de l’économiesociale et solidaire. Parallèlement,elle était présidente du conseild’administration de la SemPari-Seine.Depuis2015,elleestmembredu conseil d’administration del’Office français de protection desréfugiés et apatrides (Ofpra).

Page 28: ÉCONOMIE // LUNDI 1ER AOÛ Pourquoi lesinventeurs … · 3,50€Luxembourg 3€.Maroc 25 DH. Suisse ... voire au pénal. « La confiance est àzéro »,aconfiéaux « Echos »Marco

cribleLundi 1er août 2016

abonnement.lesechos.fr

ABONNEZ-VOUSMAINTENANT AUX ECHOS.

LES ENTREPRISES CITÉES

AB InBev 14AccorHotels 18, 27ADP 14Amundi 24Apple 19ArcelorMittal 28AvtoVAZ 16AXA 24

Barclays 23, 28Boulanger 21BUSINESS FRANCE 27

Caisse des Dépôts 14Casino 18CGN 15CMS 27Crédit Agricole 28Datsun 16EDF 15, 28Engie 14

Essilor 14, 28Eutelsat 15

Facebook 19Fiat 16

Generali 24Google 19

Hyundai 16

Kering 28Kiabi 21

L’Oréal 28

Mediaset 20Monte dei Paschidi Siena 23

Natixis 28

Nissan 16Orange 20

Predica 14

SABMiller 14Sanofi 14Selectour Afat 27

Talend 20Teads 13Tilly-Sabco Bretagne 18

Vinci 14Vivendi 20

INDEX DES AVISFINANCIERSSanofi 15Crédit agricole 17, 19Delfingen 23

` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR

EN VUE

O n connaissait son oncle AminMaalouf, ci-devant prix Gon-court et académicien français.

Ibrahim, fils d’un trompettiste libanais inventeur de la trompette à quatre pis-tons et élève de Maurice André, n’a pas tardéàsefaireunprénom.Sivoustapez« Ibrahim » dans Google, vous verrez apparaître son nom en tête devant… Ibrahimovic(Zlatan).Endécembrepro-chain, il remplira les 20.000 places de l’AccorHotels Arena de Bercy, dujamais-vupouruntrompettisteétiqueté« jazz ».En2016,ilauraalignépasmoinsde 140 concerts, dont les Vieilles Char-rueset,ce lundi1er août,JazzinMarciac.A trente-cinq ans, le lycéen d’Etampes qui rêvait d’être architecte pour recons-truire Beyrouth a fait ses gammes en accéléré. Il accumule les récompenses au rythme d’un solo échevelé de Dizzy Gillespie. Révélation aux Victoires du jazz en 2010, il est nommé artiste de

l’année en 2013. Il enquille les disques comme les triples croches jusqu’au désormais fameux « Illusions », qui reçoit une victoire de la musique en 2014.Onadelapeineà letracerentreunalbum avec Grand Corps Malade, une « improvisationgéante »auCentquatre,àParis,avecMatthieuChedid,unerelec-ture d’« Alice au pays des merveilles » avec le rappeur Oxmo Puccino, des col-laborationsavecSting,VanessaParadis,Vincent Delerm, Enrico Macias… Des trompettistes de talent, il y en a quel-ques-uns en France – Eric Le Lann, ErikTruffaz, Stéphane Belmondo, Airelle Besson, Nicolas Folmer… – mais, depuisquelques années, on a l’impression qu’iln’y en a qu’un : Ibrahim Maalouf. Les puristes lui reprochent de trahir le jazzpour une musique pop internationale. On a parfois l’impression qu’il ne sait pas dire non. Une chose est incontesta-ble : l’homme a du souffle. n

IbrahimMaalouf

CoupdeTrafalgar

Chacun voit midi à saporte.Unéditorialiste du « DailyTelegraph » espèreau moinsuneffetpositif à la calamité du Brexit : lapossibilité de stopperla « folie de grandeur franco-chinoiseenborddemer » (sic)qu’està ses yeuxl’implantationpar EDF de deux réacteurs nucléairesdans le sud-ouestde l’Angleterrepour22 milliardsd’euros. Les investisseurs de la placeparisienne n’étaientpas loindepenser exactement la même chose enapprenant, en mêmetemps que le principal intéressé,que le 10 DowningStreet se donnait jusqu’à l’automne pour déciderd’unfeu vert définitif.Le rebonddutitreEDF,vendredi (+ 6,4 %), saluait tout autantdes comptestrimestriels meilleurs queprévuque l’incroyable hypothèse de l’abandond’un chantiersusceptibled’absorber 1,5 milliard d’eurospar an de son cashpendant unedécennie.L’électricienauraitvoulu quelaseule bonne surpri-se fût laréalisation en six mois de plusde90 % du bénéfice net courantescompté pourl’ensemble de l’année2016 par les analystes,enpartie grâceau coup de pouce (600millions sur l’exercice)del’allongement de la duréede vie, à cinquante ans, d’une partie du parc nucléaire.Baisse de14 %desinvestissements, un dividende pourl’essentielenactions,cession de capa-citésdans les énergies renouvelables : lecash-flowlibre positif devait rassu-rer le marché sur latrajectoire financière.LaPremière ministre,TheresaMay, est peut-êtreen train de la dégager,maisenbouchantcette fois-cil’horizonstratégique. AWaterlooaussi, Paris s’était endormi vainqueur.

La Bourse ne voit pas d’un mauvais œilun éventuel échec d’EDF au Royaume-Uni.

Air France-KLM qui rit,ADP quipleure ? Ce chassé-croisé boursierdesvacances était inhabituel, bien quedecourte durée. La divine surprised’unbénéfice opérationnel un quart plus élevé que prévu au deuxième trimes-tre chez Air France-KLM n’a pasempêché le titrede toucher, jeudi dernier,un nouveauplus bas en quatre ans. Sonplan de volannuel devrait, selonles courtiers, faire progresser le résultat d’exploitation de lacompagnied’au moinsunquart cette année.Mais l’atterrissagebrutal n’est pas àexclu-reavecautant deventscontraires(attentats, Brexit, concurrence accrue,grèves,etc.). Larévision en baisse par le propriétaire des aéroports d’Orlyet de Roissy de son objectif debénéfice net annuel, qui devrait légèrementreculer au lieu d’augmenter d’au moins10 %,constituait l’autre face de lamême médaille, celle de la morosité du trafic international et de ses clientè-les les plus rentables(notamment japonaise et chinoise) au profitd’un tou-rismepluslowcost. ADP subit en outre le choc du coup d’Etat manqué surles rives du Bosphore à travers ses38 % pris depuis quatre ans dans l’exploi-tant de l’aéroport d’Istanbul,TAV.Sacontributionest passée dans le rougeau premier semestre.Deson côté,Air France-KLM panseles plaiesd’une grève qui aperturbé 150.000 clients. A chacun ses têtes de Turc.

TêtesdeTurcAir France-KLM et ADP subissent la désaf-fection de leurs clientèles les plus rentables.

LA SÉANCE DU 29 JUILLET 2016

LaBoursedeParisclôturesonmeilleurmoisdel’année

• La Bourse de Paris a terminéen petite hausse vendredi, mal-gréuneréuniondelaBanqueduJapon décevante et une crois-sanceaméricainedeuxfoisinfé-rieure aux attentes. L’indiceCAC 40 a pris 19,23 points à4.439,81 points dans un volumed’échanges de 3,9 milliardsd’euros. En juillet, le CAC 40 agagné 4,77 %, sa plus fortehausse mensuelle de l’année.Les pertes post-Brexit sontdésormaisquasimentintégrale-ment effacées. Parmi les autresmarchéseuropéens,Francfortagagné 0,61 % et Londres a finiquasi stable à + 0,05 %. L’Euro-stoxx 50 a pris 0,83 %.

La séance a une nouvelle foisétéaniméepardetrèsnombreu-ses publications. Kering a pro-fité (+ 6,19 %) des résultats trèssupérieurs aux attentes pour

Gucci, dont les ventes ont dé-colléde7 %audeuxièmetrimes-tre. EDF a pris 6,41 %, soutenupar des résultats supérieurs auxattentes pour le premier semes-tre.Solvay(+5,84 %)aconfirmésesobjectifs2016aprèsunepro-gression de 8 % de son Ebitdasous-jacent au deuxième tri-m e s t r e . A r c e l o r M i t t a l(+ 5,6 %) a annoncé un bénéficebrut meilleur que prévu audeuxième trimestre, à la faveurd’une hausse des prix de l’acieret des volumes.

La plus forte hausse secto-rielle a été réalisée par les ban-ques en Europe, après de bon-nes publications de Barclays(+ 5,495 %) et de Natixis ,(+7,59 %).BNPParibasagagné3,5 %, Société Générale 2,36 %et Crédit Agricole 2,23 %.

Al’inverse,Essilorasouffert(– 5,8 %) de la révision enbaisse d’un des objectifs d’acti-vité sur l’exercice en cours.Safran (– 5,37 %) a égalementdéçulemarché.L’Oréalalâché2,69 % après avoir surpris enannonçant des dépréciationsmassives sur ses marquesMagic et Clarisonic.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis MorelEdité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 43716, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00www.lessechos.frÉDITRICE Bérénice LajouanieÉDITRICE DÉLÉGUÉE Capucine Marraud des GrottesDIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier

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