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LE DEVOIR, LES SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 NOVEMBRE 2011 EDUCATION FORMATION CONTINUE Ils sont 800 les groupes qui travaillent à l’intégration et au maintien des emplois Page 2 Le cégep de Sherbrooke investit dans la géothermie Page 4 Le collège Marie-Victorin offre le programme Exploration et intégration-Inuit Page 6 CAHIER J ASSIA KETTANI L e gréage de spec- tacles est longtemps resté un métier d’au- todidacte: mise sur pied en 2009 par le collège Lionel-Groulx, la forma- tion complète en gréage est unique au Québec. Spécialiste de l’accrochage du matériel, le gréeur est celui qui organise le plafond et qui suspend les équi- pements, que ce soit pour ac- crocher des éléments de décor, d’éclairage ou de son, ou enco- re des humains. Au cirque, sur les plateaux de tournage de ci- néma ou d’émission de télé, dans les arénas ou encore dans de grands spectacles ou festi- vals, les besoins en matière de gréage sont pourtant nom- breux. Pour un métier très spé- cialisé, le collège Lionel-Groulx a donc misé sur une formation très spécialisée, qui débouche sur une attestation d’études col- légiales (AEC). Combler des lacunes Ce sont précisément les be- soins en la matière qui ont inci- té André Simard, coordonna- teur de l’AEC en gréage de spectacles et enseignant au dé- partement de théâtre du collè- ge, à lancer l’idée de la forma- tion. «Lors d’une assemblée an- nuelle d’En piste, l’association des artisans du milieu du cirque, des discussions ont abor- dé le thème du gréage. J’ai vu qu’il y avait des besoins dans le milieu et des lacunes dans l’en- seignement. Toutes les compa- gnies de cirque cherchaient des gréeurs d’expérience. Il y en avait, mais la plupart étaient autodidactes, et il n’y avait au- cune formation.» Deux ou trois ans plus tard, le collège Lionel-Groulx ac- couchait de son AEC en gréa- ge de spectacles. Le program- me, d’une durée totale de 750 heures, se veut très complet afin de répondre aux besoins de tous les milieux qui sollici- tent des gréeurs. «Même si le milieu du cirque a beaucoup de gréeurs, il ne s’agit pas du seul milieu concerné par la formation: le Centre Bell, les grands spectacles extérieurs, le cinéma avec ses effets spé- ciaux, par exemple, utilisent le gréage» , précise André Si- mard. La formation compte ainsi trois volets: un volet acrobatique, destiné au milieu du cirque, un volet «aréna» et un autre volet qui couvre tout le reste, comme le cinéma ou les plateaux de télévision. «Nous voulons montrer un as- pect complet du milieu.» Avec le milieu La formation a été conçue en collaboration avec plu- sieurs milieux professionnels. Au premier plan, le Cirque du Soleil et l’École nationale du cirque ont contribué à identi- fier les besoins de formation et à créer le programme. «Le Cirque du Soleil a beaucoup d’exigences en matière de gréa- ge et nous a aidés à stimuler le travail de ce côté. Il nous a ai- dés à monter la formation, il nous prête des locaux, et plu- sieurs formateurs travaillent au Cirque du Soleil ou à l’École nationale du cirque», poursuit André Simard. Les professionnels du Centre Bell et du Palais des congrès font aussi partie des collaborateurs qui participent aujourd’hui en tant que formateurs. Les 750 heures prévues par la formation sont réparties sur 40 semaines, de septembre à juin, surtout les soirs et les fins de semaine, et comprennent un stage de 120 heures. Du côté du contenu, la formation comporte deux aspects essen- tiels, nous explique André Si- mard. «Il y a l’aspect théorique, qui concerne la manière de procéder, les lectures de plan et l’information sur l’équipement. On apprend quels sont les diffé- rents types de câbles, par exemple, ou comment s’accro- chent les crochets.» La forma- tion compte aussi un cours d’introduction aux techniques de la scène, ainsi qu’un «bon rappel en matière de mathéma- tiques, pour tout ce qui touche aux calculs de charge». Pratique L’autre aspect de la forma- tion est d’ordre pratique. «C’est un aspect de la formation qui se rapproche des cours d’escala- de: nous utilisons le même type de câbles, mais plus gros. Nous leur montrons comment mon- ter au plafond, comment être suspendu, comment accrocher des câbles. Nous les familiari- sons avec l’équipement qu’il faut acheter.» La formation passe égale- ment par un travail pratique en laboratoire, avec du monta- ge d’équipement. En juin, les étudiants participent au spec- tacle de fin d’année de l’École nationale du cirque et complè- tent leur formation pratique avec un stage en été au sein de compagnies comme le Cirque du Soleil, l’École natio- nale de cirque, le cirque Éloi- ze, les 7 doigts de la main, APL Multimédia, le Palais des congrès, le Festival de jazz, Solothech, ou sur des pla- teaux de tournage. Au cœur de la formation, l’accent est mis avant tout sur l’aspect sécuritaire du métier. «La sécurité est très importan- te, puisque le matériel est ins- tallé au-dessus des artistes et du public.» Les questions de sécurité président également à l’organisation de la forma- tion elle-même: la formation compte une vingtaine d’étu- diants, un nombre que le col- lège ne vise pas à dépasser en raison des exigences en ma- tière d’encadrement. Expérience Pour acquérir la formation, une expérience dans le milieu ou en technique de scène est un atout. «Une formation en gréage peut venir compléter un travail en technique de scène. C’est un bon complément. Ain- si, les étudiants connaissent déjà les termes du milieu et sa- vent comment ça fonctionne», précise André Simard. Mais, avant tout, l’élément indispensable pour suivre cet- te formation est une bonne condition physique. «C’est un métier physique, avec des charges à soulever, un travail de terrain. Tous nos étudiants doivent être en bonne forme. Au moment de la sélection d’embauche, nous regardons le profil des candidats: nous fai- sons des tests pour savoir s’ils n’ont pas le vertige, s’ils ai- ment bouger. S’ils font de l’es- calade, par exemple, c’est un bon atout.» En lançant la formation, le collège Lionel-Groulx ne s’y est pas trompé: aujourd’hui, le programme accueille sa 3 e co- horte, et 80 % des diplômés ont trouvé un emploi qui corres- pond à leur formation. «C’est normal: les besoins dans le mi- lieu, on les sentait» , rappelle André Simard. Et, pour rester à la page des besoins du milieu ou des der- nières techniques, la formation s’ouvre aux contacts à l’échelle internationale, notamment la France, pour voir ce qui se fait dans le même domaine, établir des contacts avec des gréeurs d’expérience et échanger des informations. Collaboratrice du Devoir Il y a du cirque au cégep Le collège Lionel-Groulx offre une formation continue en gréage de spectacles PHOTOS COLLÈGE LIONEL-GROULX La formation compte trois volets, dont «aréna». Être en bonne condition physique et ne pas avoir le vertige sont des prérequis indispensables pour suivre cette formation. Un mélange d’escalade, de techniques de scène, de monde du spectacle et une pincée d’acrobatie: une formation continue en gréage de spectacles, qui s’adresse aux mor- dus des hautes voltiges à la lumière des projecteurs, est proposée par le collège Lionel-Groulx, en partenariat avec le Cirque du Soleil.

EDUCATION - Le Devoir...sur une attestation d’études col-légiales (AEC). ... de semaine, et comprennent un stage de 120 heures. Du côté du contenu, la formation comporte deux

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Page 1: EDUCATION - Le Devoir...sur une attestation d’études col-légiales (AEC). ... de semaine, et comprennent un stage de 120 heures. Du côté du contenu, la formation comporte deux

L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 N O V E M B R E 2 0 1 1

EDUCATIONFORMATION CONTINUE

Ils sont 800 les groupesqui travaillent à l’intégration et au maintien des emploisPage 2

Le cégep deSherbrooke investit dans la géothermiePage 4

Le collège Marie-Victorinoffre le programmeExploration etintégration-InuitPage 6

CAHIER J

A S S I A K E T T A N I

L e gréage de spec-tacles est longtempsresté un métier d’au-todidacte: mise surpied en 2009 par le

collège Lionel-Groulx, la forma-tion complète en gréage estunique au Québec. Spécialistede l’accrochage du matériel, legréeur est celui qui organise leplafond et qui suspend les équi-pements, que ce soit pour ac-crocher des éléments de décor,d’éclairage ou de son, ou enco-re des humains. Au cirque, surles plateaux de tournage de ci-néma ou d’émission de télé,dans les arénas ou encore dansde grands spectacles ou festi-vals, les besoins en matière degréage sont pour tant nom-breux. Pour un métier très spé-cialisé, le collège Lionel-Groulxa donc misé sur une formationtrès spécialisée, qui débouchesur une attestation d’études col-légiales (AEC).

Combler des lacunesCe sont précisément les be-

soins en la matière qui ont inci-té André Simard, coordonna-teur de l’AEC en gréage despectacles et enseignant au dé-partement de théâtre du collè-ge, à lancer l’idée de la forma-tion. «Lors d’une assemblée an-nuelle d’En piste, l’associationdes ar tisans du milieu ducirque, des discussions ont abor-dé le thème du gréage. J’ai vuqu’il y avait des besoins dans lemilieu et des lacunes dans l’en-seignement. Toutes les compa-gnies de cirque cherchaient desgréeurs d’expérience. Il y enavait, mais la plupart étaientautodidactes, et il n’y avait au-cune formation.»

Deux ou trois ans plus tard,le collège Lionel-Groulx ac-couchait de son AEC en gréa-ge de spectacles. Le program-me, d’une durée totale de 750heures, se veut très completafin de répondre aux besoinsde tous les milieux qui sollici-tent des gréeurs. «Même si lemilieu du cirque a beaucoupde gréeurs, il ne s’agit pas duseul milieu concerné par laformation : le Centre Bell, lesgrands spectacles extérieurs, lecinéma avec ses e f fets spé-ciaux, par exemple, utilisent legréage» , précise André Si-mard. La formation compteainsi trois volets: un voletacrobatique, destiné au milieudu cirque, un volet «aréna» etun autre volet qui couvre toutle reste, comme le cinéma oules plateaux de télévision.«Nous voulons montrer un as-pect complet du milieu.»

Avec le milieuLa formation a été conçue

en collaboration avec plu-sieurs milieux professionnels.Au premier plan, le Cirque duSoleil et l’École nationale ducirque ont contribué à identi-fier les besoins de formationet à créer le programme. «LeCirque du Soleil a beaucoupd’exigences en matière de gréa-ge et nous a aidés à stimuler letravail de ce côté. Il nous a ai-dés à monter la formation, il nous prête des locaux, et plu-sieurs formateurs travaillentau Ci r que du So l e i l ou à l’École nationale du cirque»,poursuit André Simard. Lesprofessionnels du Centre Bellet du Palais des congrès fontaussi partie des collaborateursqui participent aujourd’hui entant que formateurs.

Les 750 heures prévues parla formation sont réparties sur40 semaines, de septembre àjuin, surtout les soirs et les finsde semaine, et comprennentun stage de 120 heures. Ducôté du contenu, la formationcomporte deux aspects essen-tiels, nous explique André Si-mard. «Il y a l’aspect théorique,qui concerne la manière deprocéder, les lectures de plan etl’information sur l’équipement.On apprend quels sont les dif fé-rents types de câbles, parexemple, ou comment s’accro-chent les crochets.» La forma-tion compte aussi un coursd’introduction aux techniquesde la scène, ainsi qu’un «bonrappel en matière de mathéma-tiques, pour tout ce qui toucheaux calculs de charge».

PratiqueL’autre aspect de la forma-

tion est d’ordre pratique. «C’estun aspect de la formation quise rapproche des cours d’escala-de: nous utilisons le même typede câbles, mais plus gros. Nousleur montrons comment mon-ter au plafond, comment êtresuspendu, comment accrocherdes câbles. Nous les familiari-sons avec l’équipement qu’ilfaut acheter.»

La formation passe égale-ment par un travail pratiqueen laboratoire, avec du monta-ge d’équipement. En juin, lesétudiants participent au spec-tacle de fin d’année de l’Écolenationale du cirque et complè-tent leur formation pratiqueavec un stage en été au seinde compagnies comme leCirque du Soleil, l’École natio-nale de cirque, le cirque Éloi-ze, les 7 doigts de la main,APL Multimédia, le Palais descongrès, le Festival de jazz,Solothech, ou sur des pla-teaux de tournage.

Au cœur de la formation,l’accent est mis avant tout surl’aspect sécuritaire du métier.«La sécurité est très importan-te, puisque le matériel est ins-tallé au-dessus des ar tistes et

du public.» Les questions desécurité président égalementà l’organisation de la forma-tion elle-même: la formationcompte une vingtaine d’étu-diants, un nombre que le col-lège ne vise pas à dépasser enraison des exigences en ma-tière d’encadrement.

ExpériencePour acquérir la formation,

une expérience dans le milieuou en technique de scène estun atout. «Une formation engréage peut venir compléter untravail en technique de scène.C’est un bon complément. Ain-si, les étudiants connaissentdéjà les termes du milieu et sa-vent comment ça fonctionne»,précise André Simard.

Mais, avant tout, l’élémentindispensable pour suivre cet-te formation est une bonnecondition physique. «C’est unmétier physique, avec descharges à soulever, un travailde terrain. Tous nos étudiantsdoivent être en bonne forme.Au moment de la sélectiond’embauche, nous regardons leprofil des candidats: nous fai-sons des tests pour savoir s’ilsn’ont pas le ver tige, s’ils ai-ment bouger. S’ils font de l’es-calade, par exemple, c’est unbon atout.»

En lançant la formation, lecollège Lionel-Groulx ne s’yest pas trompé: aujourd’hui, leprogramme accueille sa 3e co-horte, et 80 % des diplômés onttrouvé un emploi qui corres-pond à leur formation. «C’estnormal: les besoins dans le mi-lieu, on les sentait», rappelleAndré Simard.

Et, pour rester à la page desbesoins du milieu ou des der-nières techniques, la formations’ouvre aux contacts à l’échelleinternationale, notamment laFrance, pour voir ce qui se faitdans le même domaine, établirdes contacts avec des gréeursd’expérience et échanger des informations.

Collaboratrice du Devoir

Il y a du cirque au cégepLe collège Lionel-Groulx offre une formation continue en gréage de spectacles

PHOTOS COLLÈGE LIONEL-GROULX

La formation compte trois volets, dont «aréna».

Être en bonne condition physique et ne pas avoir le vertige sontdes prérequis indispensables pour suivre cette formation.

Un mélange d’escalade, de techniques de scène, de mondedu spectacle et une pincée d’acrobatie: une formationcontinue en gréage de spectacles, qui s’adresse aux mor-dus des hautes voltiges à la lumière des projecteurs, estproposée par le collège Lionel-Groulx, en partenariat avecle Cirque du Soleil.

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L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 N O V E M B R E 2 0 1 1J 2

F O R M AT I O N

R É G I N A L D H A R V E Y

«L a Coalition, c’est en fait unréseau de regroupements

d’organisations tournées vers ledéveloppement de la main-d’œuvre au Québec. Dans nosquatre volets d’action se retrou-vent l’insertion et l’intégration enemploi, la défense des droits desclientèles éloignées du marché dutravail, la formation et l’éduca-tion; on s’occupe aussi du dévelop-pement local parce que nos orga-nisations sont ancrées dans leurscommunautés et, de ce fait même,travaillent à l’essor de leur envi-ronnement»: tel est le portraitde la COCDMO qu’esquisseen bref sa directrice, MylèneLeduc.

Elle signale que, dans le butde parler de la formation com-me telle, il importe de se tour-ner vers les quelque 800membres ou organismes enemployabilité qui s’en char-gent: «Ceux-ci couvrent tout leterritoire québécois et veillent audéveloppement des programmesqui sont adaptés aux personnesqui ont des difficultés d’insertionen emploi.»

Elle ouvre cette parenthèse:«Quand il est question de forma-tion au Québec, on parle de celleen milieu de travail ou qui se don-ne dans le réseau de l’éducation,mais on traite peu de celle qui estofferte dans le milieu communau-taire aux personnes qui sont éloi-gnées du marché de l’emploi.» Il ya les gens sans emploi depuisplus de deux ans, ceux quiéprouvent des problèmes decomportement ou un historiquede travail à taux précaires, il y ales personnes handicapées, lesimmigrants nouvellement arri-vés, les jeunes décrocheurs etd’autres encore, qui font touspartie de cette très large paletted’une clientèle diversifiée dontles attentes varient.

Programmes et maillageavec les employeurs

Il revient à chacune des orga-

nisations de préparer des for-mations adéquates qui corres-pondent aux besoins des gens,mais aussi à ceux des entre-prises. Pour illustrer cette façonde procéder, la directrice donnecet exemple: «Le service d’entre-tien et d’insertion Pro-Prêt situédans Rosemont–La-Petite-Patriea formé des personnes immi-grantes de deuxième générationqui n’ont pas de qualifications entant que telles; on a donc créépour celles-ci un programmeadapté de préposées à titre defemmes de chambre dans lesgrands hôtels montréalais, enprivilégiant une approche globa-le de formation.»

Elle laisse voir l’autre facet-te de cette démarche pédago-gique: «On s’est assuré que ceprogramme-là réponde aux at-tentes du marché du travail,en l’occurrence le milieu hôte-lier, qui a de la dif ficulté à re-cruter des femmes de chambre.À ce moment, on a réussi unbon mariage entre un besoinde ce marché et une clientèlequi n’aurait peut-être pas euaccès à de la formation appro-priée dans le secteur formel del’éducation. On regarde dansle milieu de travail quellessont les compétences requiseset on s’arrime avec cette réali-té pour donner une formationqui lui correspond».

PartenariatsDans certains cas, il y a des

partenaires qui sont appelés enrenfort pour offrir le program-me requis: «Mais les organismessont souvent en mesure de le fai-re eux-mêmes et ils possèdent desformateurs à l’interne. Dans lecas d’une entreprise d’insertiondans la restauration, on a des ex-perts du métier à l’intérieur decelle-ci qui sont tout à fait ca-pables de former la clientèle pourrépondre aux exigences de l’em-ploi en matière de compétencesrequises par l’employeur.»

Dans la très grande majoritédes cas, les entreprises colla-

borent avec les quelque 800groupes en cause, comme lerappor te Mylène Leduc:«Ceux-ci sont ancrés dans leurenvironnement et ils travaillenten par tenariat avec les em-ployeurs qu’ils vont rencontrer.Ils apportent un soutien et unaccompagnement non seule-ment aux individus, mais égale-ment à ceux qui peuvent par-fois rencontrer des difficultés fa-ciles à contourner avec certainstypes de clientèles; il suf fit deleur donner un petit coup depouce pour abattre les obs-tacles.» Encore là, elle y vad’un exemple: «Quand un em-ployeur embauche une personne

immigrante et que se pose uneproblématique de code culturelsans qu’il sache comment la gé-rer, il est plus facile de se tour-ner vers un organisme d’expé-rience qui connaît la solution.»

Fonctionnement et attentes

Emploi-Québec fournit auxorganismes les subventions né-cessaires à la bonne marchedes activités et la Coalition tra-vaille en étroit partenariat aveccette ressource gouvernemen-tale: «On intervient en complé-mentarité et on ne donne pas lesmêmes services, puisque, denotre côté, on s’affaire avec des

clientèles qui sont vraiment pluséloignées du secteur de l’emploi,qui se trouvent plus en marge eten situation d’exclusion.»

Les organisations seraient enmesure d’en faire encore davan-tage si elles disposaient de plusd’argent, ce dont est conscienteMylène Leduc, qui pose quandmême ce regard plutôt satisfaitsur ce qui s’accomplit à l’heureactuelle: «Présentement, onconnaît le contexte de réductiondes dépenses publiques et celanous touche également, mais nosmembres obtiennent tout de mêmedes taux de placement qui sont enmoyenne de 75 %, ce qui montreque ça fonctionne très bien.»

Elle cite une autre donnéeplutôt révélatrice des succèsconnus: «On évalue que, pourchaque dollar investi dansnotre action, le retour envers lacommunauté québécoise sechiffre à 3,7 fois sa valeur. C’estdonc un investissement pour legouvernement de verser de l’ar-gent aux organismes en em-ployabilité et aux personnessans emploi; une fois qu’ellessont sorties de l’aide sociale etqu’elles se mettent à contribuerà l’économie québécoise, on voitque c’est finalement payantpour cette dernière.»

Collaborateur du Devoir

Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre

Il y a 800 groupes qui travaillent pour l’intégrationet le maintien en emploi« Pour chaque dollar investi dans notre action, le retour envers la communauté québécoise se chiffre à 3,7 fois sa valeur »La Coalition des organismes communautaires pour le déve-loppement de la main-d’œuvre (COCDMO) fonde son actionsur la pleine reconnaissance de l’accès à la formation et dudroit au travail, pour tout un chacun. Il y a des milliers depersonnes qui gagnent le marché du travail chaque annéeavec l’appui des quelque 800 groupes qui sont membres decette association.

LACAR JACKSON REUTERS

En matière de formation de la main-d’œuvre, le milieu communautaire s’occupe d’abord des gens sans emploi depuis plus de deuxans, des personnes handicapées, des immigrants nouvellement arrivés, des jeunes décrocheurs et d’autres encore.

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T H I E R R Y H A R O U N

L es affaires se portent plutôtbien sur le plan de la forma-

tion continue, constate Guy Mi-neau. «On est en pleine croissan-ce. L’une des raisons qui expli-quent cela, c’est que nous offronsdes programmes qui sont axés surle développement des gestion-naires de personnes. Ces pro-grammes sont appelés Gestion desorganisations. Nous en avons aupremier et au deuxième cycles.On constate, par les gens du mi-lieu, qu’il y a un réel besoin pource type de formation. Les gens ontbesoin de rehausser leurs compé-tences, ce qui leur permet de gra-vir les échelons dans leur entrepri-se respective. L’autre point àconsidérer, c’est que les gens occu-pent de plus en plus de postes dits“élevés” sur le marché du travail,en raison du départ à la retraitedes baby-boomers».

Offre éclatéeGuy Mineau rappelle plus lar-

gement que l’offre de la forma-tion continue à l’Université La-val «est éclatée». En fait, laDGFC est la structure qui ac-compagne les 16 facultés dansl’of fre de ce service, en plusd’en proposer elle-même.L’offre des facultés est vaste, eneffet. Un bref survol fait par LeDevoir le démontre.

À titre d’exemple, la Facultéd’aménagement, architectureet ar ts visuels of fre les pro-grammes appelés Développe-ment culturel local et régionalou encore Édition de livresd’artistes. À la Faculté de droit,un étudiant pourrait s’intéres-ser au droit de l’entreprise etau droit international et trans-national. À la Faculté deslettres, il est question d’étudesanciennes (études grecques etétudes latines). À la Faculté demédecine, on parle d’étudessur la toxicomanie et d’étudessur les abus sexuels; sans par-ler de la Faculté de musique(culture musicale), de la Facul-

té de pharmacie (développe-ment de produits pharmaceu-tiques) et de la Faculté dethéologie (accompagnementspirituel, études bibliques ethistoire du christianisme).

Se démarquerGuy Mineau tient aussi à sou-

ligner que l’Université Laval sedémarque nettement de laconcurrence sur le plan de laformation, et ce, à plusieurségards. «On est à l’avant-garde,en cela que nos étudiants ap-

prennent dans l’action, dans leurmilieu de travail. Si, par exem-ple, quelqu’un a un emploi danstelle ou telle entreprise et qu’il dé-sire profiter de l’une de nos for-mations, nous allons donc luidonner des travaux à faire dansson milieu. On se distingue aussipar nos formules originales, par-ticulièrement en matière de dé-ploiement de nos programmes.Nous dispensons beaucoup deformations condensées. Cela setraduit par des cours qui, sur leplan de la présence, seront dis-pensés trois fois pendant deuxjours et qui sont espacés dequatre à cinq semaines. Naturel-lement, il y aura du travail à fai-re en dehors de ces journées.»

La flexibilité est aussi àl’ordre du jour, note encore M.Mineau. «Nous sommes extrê-mement flexibles. À un point telque, maintenant, nous avonsun projet-pilote qui propose des

formules hybrides, c’est-à-diredes cours qui se donnent en blocde trois fois pendant un jour, ence qui concerne les cours detrois crédits, et assortis d’activi-tés qui se font de façon autono-me et à distance.»

Hors campusLes cours de formation conti-

nue se donnent bien sûr au cam-pus de l’université, en entreprisemais aussi à l’extérieur de la ré-gion de Québec, et ce, dans onzeautres régions, soit à Montréal,en Outaouais, dans les Lauren-tides, à Laval, dans Chaudière-Appalaches, au Bas-Saint-Lau-rent, en Gaspésie–Îles-de-la-Ma-deleine, dans Lanaudière, enMontérégie, en Mauricie et surla Côte-Nord.

«En fait, précise Guy Mineau,on répond à un besoin qui est expri-mé sur le terrain. Les programmespeuvent en effet avoir une teinte ré-

gionale, et, dans chaque région, ons’informe de son créneau d’excellen-ce respectif. Nous sommes parailleurs en pourparlers avec les ac-teurs de la Côte-Nord. Notre offrede programmes aura donc unecouleur propre à cette région et lesprogrammes qu’on va délocalisersur la Côte-Nord seront davanta-ge en lien avec les enjeux de lamain-d’œuvre.»

Si le secteur de la formationcontinue se «porte très bien»,note M. Mineau, il n’en demeu-re pas moins qu’il ne faut rientenir pour acquis. «Il faut conti-nuer à faire la promotion de laformation continue. Ce n’est pasacquis. Il reste de la démystifica-tion à faire. Mais, une chose estcertaine, la formation continueest incontournable pour les en-treprises et les individus sur leplan de leur carrière.»

Collaborateur du Devoir

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F O R M AT I O N

P I E R R E V A L L É E

«L e rôle de la commissionen est un de concer ta-

tion et de collaboration entreles 48 cégeps du réseau. Celanous permet aussi de travaillerensemble sur les dossiers com-muns, explique Éléna Galar-neau, présidente de la Com-mission des affaires de la for-mation continue. On confondsouvent formation continue etformation des adultes. C’estpourquoi nous avons opté pourune définition plutôt large dela formation continue, qui est,pour nous, toute formation an-dragogique, c’est-à-dire touteformation s’adressant à desadultes.»

De plus, la formation conti-nue au cégep répond à dif fé-rents besoins. «La formationcontinue au cégep doit être enmesure de répondre à des be-soins provinciaux comme à desbesoins régionaux et locaux.Par exemple, le DEC intensifen sciences infirmières répond

à un besoin provincial, et doncplusieurs cégeps l’of frent. Parcontre, une formation en fores-terie sera of fer te uniquementpar les cégeps situés en régionforestière.»

La formation continue collé-giale cherche aussi à répondreà des besoins spécifiques ainsiqu’à ceux du marché du tra-vail. «On vient de développerune formation en stratégie d’in-tervention en développement dulangage. Cette formation s’a-dresse à des techniciens en édu-cation, à des infirmières, bref, àceux qui travaillent auprès desenfants. Cette formation leurpermet de mettre en applicationle plan d’intervention de l’ortho-phoniste. Et, comme il y a unepénurie d’orthophonistes, cetteformation leur permet de soute-nir l’orthophoniste et ainsi d’al-léger sa tâche. On a aussi misen place une formation en ges-tion de sécurité, en réponse àune demande faite par les entre-prises de ce secteur qui déplo-raient le manque de formation

des superviseurs d’équipe de sé-curité.»

Une of fre variéeAvec un mandat aussi lar-

ge, on ne s’étonnera pas quela formation continue au col-légial prenne plusieurs for-mes: diplôme d’études collé-giales (DEC) intensif ou non,attestation d’études collé-giales (AEC), ainsi que desformations plus brèves et pluspointues, tels les ateliers.«Par exemple, ici au collège deMaisonneuve, nous of fronschaque année près de 200 ate-liers en informatique et enmultimédia qui s’adressent àdes personnes qui sont déjà surle marché du travail.»

S’il y a une demande pourles DEC intensifs, c’est-à-direun DEC où l’étudiant n’a pas àsuivre les cours généraux,c’est surtout du côté des AECque se développe la formationcontinue collégiale. Les AECse multiplient et touchent tousles secteurs d’activité, de l’im-mobilier à la cueillette dechampignons forestiers enpassant par la maintenanced’éoliennes.

«Les AEC sont des forma-tions qui vont de 400 heures à1800 heures et qui sont don-nées à temps plein le jour. Laplupart des adultes qui suivent

ces formations reçoivent desprestations d’assurance-chôma-ge ou d’aide sociale, par suitede la per te de leur emploi, etvisent la réinser tion au mar-ché du travail.»

La présence desimmigrants

Parmi les adultes qui s’ins-crivent à la formation continuecollégiale, on retrouve mainte-nant un bon nombre de per-sonnes immigrantes. «Dans lagrande région de Montréal, lesimmigrants représentent 83 %des personnes inscrites à l’AECet au DEC intensif. Et ce sont,dans la plupart des cas, des per-sonnes for tement scolarisées.Par exemple, un comptablemaghrébin formé à l’universités’inscrira à un DEC intensif encomptabilité et gestion. Cela luipermet de se familiariser avecles normes comptables québé-coises, ce qui lui permet ensuitede mieux s’intégrer au marchédu travail.»

Mais, selon Mme Galarneau,les bénéfices dépassent la seuleintégration au marché du tra-vail. «Il y a d’abord l’améliora-tion du français, car tous ces étu-diants doivent réussir l’épreuveuniforme de français. Mais c’estaussi une excellente occasion dese faire un réseau de contacts.Et, comme il y a des stages en en-

treprise, la personne immigrantese familiarise aussi avec les fa-çons de faire du milieu du tra-vail au Québec. Il ne faut pas né-gliger aussi l’intégration culturel-le. Un étudiant immigrant m’adéjà raconté qu’il n’avait aucuneidée de ce qu’il allait faire au 5 à7 où il était invité. D’ailleurs, enpremier, il s’est demandé cequ’on pouvait bien faire si tôt le matin.»

Service aux entreprisesLa formation continue collé-

giale inclut aussi la formationaux entreprises. «Nous don-

nons des formations sur mesurepour les entreprises et des for-mations en entreprise. Ces for-mations s’adressent à des gensqui ont un emploi et elles pren-nent souvent la forme d’ate-liers, dont la durée varie de 7 à30 heures.»

Malheureusement, selonÉléna Galarneau, cet aspectde la formation continue col-légiale demeure trop mécon-nu. «Les employeurs et les en-treprises qui ont eu recours ànos services sont toujours trèssatisfaits. Le problème, c’estque trop entreprises ignorentque les collèges of frent ce typede formation. C’est pourquoiles cégeps se sont réunis avecles commissions scolaires et, deconcer t avec le ministère del’Éducation, nous avons misen place la Réseau nationaldes services aux entreprises duQuébec. Le but de cette asso-ciation est de nous assurer quenos actions soient concertées etcomplémentaires et de repré-senter le réseau public auprèsdes entreprises. Il n’y a aucuneraison pour laquelle les entre-prises devraient faire appel ausecteur privé pour leurs be-soins en formation quand leréseau public possède toutel’expertise nécessaire.»

Collaborateur du Devoir

La formation continue au cégep« On confond souvent formation continue et formation des adultes »

Université Laval

Dans l’action !« La formation continue est incontournable pour les entreprises et les individus »

Il y a belle lurette que les cégeps font de la formation conti-nue. Leur point de rencontre est la Commission des af fairesde la formation continue de la Fédération des cégeps. Entre-vue avec la nouvelle présidente de cette commission, ÉlénaGalarneau, aussi directrice du Service de formation continueau collège de Maisonneuve.

La formation continue est inscrite au cœur des priorités del’Université Laval. Ce volet de l’enseignement de la premièreuniversité francophone des Amériques s’adapte aux dif fé-rentes clientèles, et ce, dans une douzaine de régions admi-nistratives. Rencontre avec Guy Mineau, directeur général dela Direction générale de la formation continue (DGFC) del’Université Laval.

SOURCE UL

Guy Mineau, directeur généralde la Direction générale de laformation continue de l’Univer-sité Laval

SOURCE CAFC

Éléna Galarneau, présidentede la Commission des af fairesde la formation continue

Page 4: EDUCATION - Le Devoir...sur une attestation d’études col-légiales (AEC). ... de semaine, et comprennent un stage de 120 heures. Du côté du contenu, la formation comporte deux

R É G I N A L D H A R V E Y

A vant de décrire le long et lelarge du projet qui a valu

un Mercure au collège de Bois-de-Boulogne, sa directrice de laformation continue et des ser-vices aux entreprises, Carole

Gaudin, livre une vue d’en-semble de ses activités dans lemilieu des affaires: «Notre rôle,c’est d’of frir des formations surmesure aux entreprises de tout leQuébec. Je dirais qu’on inter-vient à l’échelle nationale parcequ’on ne cible pas seulement la

région de Montréal, mais l’en-semble du Québec, et même que,depuis quelques années, on tra-vaille avec les communautésautochtones du Grand Nord,chez les Inuits et les Cris; l’andernier, on a dispensé des pro-grammes en Californie et on setourne également vers le Nou-veau-Brunswick et quelque peudu côté de l’Ontario.»

Elle fournit des explicationssur le rayonnement obtenu parle collège: «C’est la qualité denos interventions pédagogiquesdans un créneau qui nous est as-sez unique. On travaille princi-palement sur le plan des activitésde formation en gestion des res-sources humaines, qui s’adres-sent à des gestionnaires qu’onpeut appeler de premier et dedeuxième niveaux. On appliqueune approche vraiment andrago-gique où on s’adresse directe-ment aux adultes dans les lieuxde travail; on privilégie ainsiune formation pratique plutôtque théorique.»

Des comédiens profession-nels sont appelés en renfor tpour réaliser des mises en si-tuation se rapprochant le pluspossible de la réalité des mi-lieux de travail: «On se déplace,on se rend dans les entreprises eton livre notre enseignement auxheures qui leur conviennent. Deplus, notre spécificité repose surle fait que, au cours des der-nières années, on a développédes programmes complets quinous servent à transmettre nosacquis de façon assez complèteaux mêmes endroits pendant plu-sieurs années, ce qui ne nous em-pêche pas de donner de la forma-tion ponctuelle à droite et àgauche.» Elle fournit deuxexemples révélateurs: «On est àla SAQ depuis plus de 20 ans etil en va de même de notre parte-nariat avec la Coop fédérée.»

Un partenariatindispensable

Alain Legault, conseiller pé-dagogique aux entreprises, a pi-

loté pour le collège le projetconjoint avec Olymel, duquel arésulté l’application du pro-gramme Everest couronné duprix Mercure: «Il relève vrai-ment d’une formation sur mesu-re. En fait, il émane à l’origined’une idée de la compagnie Oly-mel, qui s’est demandé quelles se-raient les compétences requisespour qu’un superviseur puissebien faire son travail. Elle nousa consultés à ce sujet et on a réa-lisé une analyse croisée pourcombiner compétences et tech-niques de savoir-faire qui de-vaient entrer en ligne de comptepour bâtir un programme adé-quat. Finalement, on a élaboréun plan de formation pour lessuperviseurs de première lignes’étendant sur 22 journées de for-mation et sur un total de 154heures; il s’échelonne sur deuxans et comprend quatre paliersd’acclimatation, d’où le terme re-lié à l’escalade, Everest, dont il aété baptisé.»

Il serait impensable et impos-sible d’élaborer un tel ensemblepédagogique sans la participa-tion étroite de l’entrepreneur:«C’est pour cette raison qu’on ob-tient de bons résultats, lanceMme Gaudin. Et M. Legault depoursuivre: «On a un comité quise rend dans l’entreprise pour fai-re de l’écoute et se livrer à des ob-servations sur place en deman-dant aux gens de se livrer à desmises en situation de ce qui sepasse chez eux; dans ce but, onutilise les services de comédiens,comme on le mentionnait précé-demment.» Bois-de-Boulognepersonnalise chacune de ses in-terventions en recourant à unedémarche de cas par cas.

Il revient à l’expérience Oly-mel: «Quand on a monté cesjournées de formation pour cettecompagnie, il y avait de son côtéun comité de consultation quiétait composé de membres de ladirection à divers paliers et aussides participants et superviseurs;on pouvait s’assurer qu’on n’étaitpas dans le champ avec ce qu’on

disait et que nos propos corres-pondaient vraiment avec leursexpériences vécues. On a déve-loppé cette formation grâce àleur écoute et c’est pourquoi onpeut prendre la parole et leurdire dès le premier cours: voiciqui vous êtes, voici vos valeurs,voici votre mission et voici d’oùon part pour monter jusqu’ausommet de l’Everest.»

Le bilan et le suivi des services

Il y a environ 125 personnesqui, sur une base volontaire,suivent le programme depuisenviron un an. Alain Legaultmesure les résultats obtenus:«L’aspect pratico-pratique faiten sorte que dès le lendemaind’une formation on peut appli-quer ce qu’on a appris la veille.Il y a des retombées immédiatesd’ordre direct et indirect quifont en sorte que le programmeest très apprécié.»

For te des succès rempor-

tés, Carole Gaudin se penchevers l’avenir: «Actuellement, cequi est clair et net, c’est qu’ondéveloppe des activités de recon-naissance des acquis et descompétences en entreprise. Onest en train de se doter d’unplan d’affaires en tenant comp-te qu’on travaille beaucoup engestion des ressources hu-maines, dans le secteur de lasanté et dans celui des approvi-sionnements, de même qu’onintervient de plus dans l’infor-matique et dans les communi-cations, avec le volet des ré-seaux sociaux, qui est le toutdernier-né. Pour l’heure, noussommes en pleine expansion eten recrutement; il y aura dansles prochaines semaines un co-ordonnateur des services auxentreprises qui se joindra ànotre équipe. On veut exploiterdavantage et dif féremmentl’offre envers la clientèle.»

Collaborateur du Devoir

L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 N O V E M B R E 2 0 1 1J 4

F O R M AT I O N

P I E R R E V A L L É E

I l y avait une bonne raison,pour le Centre de la forma-

tion continue du cégep deSherbrooke, de mettre en pla-ce une formation en géother-mie. Cette formation sera of-ferte dans le cadre d’une en-tente avec le Réseau d’éduca-tion et de formation de la Coa-lition canadienne de l’énergiegéothermique (CCÉG).

«C’est une formation qui aété développée et qui est géréepar la CCÉG, explique MichelOlney, directeur du Centre dela formation continue du cé-gep de Sherbrooke. Le cégepagit ici comme un prestatairede services. D’ailleurs, noussommes le seul cégep au Québecautorisé par la CCÉG à donnercette formation.»

Fondée en 2003, la CCÉG apour mission de favoriser lacroissance de la géothermieau Canada. «La CCÉG a aussiuniformisé les techniques et ellea établi des normes. Elle veutaussi uniformiser la formation.Elle vise à accréditer les indivi-dus et les entreprises qui œu-vrent en géothermie.» Cette ac-créditation permettra ensuitede certifier les ouvrages réali-sés et d’en assurer la qualité,ce qui renforcera la confiancedu grand public dans cettesource d’énergie.

Formation of ferteLa CCÉG a développé une

série de formations couvrant

l’ensemble des questions rela-tives à la géothermie. Le cé-gep de Sherbrooke a été auto-risé à en donner deux: la for-mation portant sur l’installa-tion de systèmes géother-miques et la formation portantsur la conception de systèmesgéothermiques pour les petitsbâtiments. «La première for-mation permettra à ceux qui lasuivent d’apprendre commentinstaller un système géother-mique, peu importe lequel. Ladeuxième formation porte plu-tôt sur la conception de sys-tèmes géothermiques pour petitsbâtiments, et, par “petits bâti-ments”, on entend générale-ment une maison ou une petiterésidence. Celui qui suit cetteformation sera en mesure deconcevoir le type de système géo-thermique qui convient à la ré-sidence en question.»

Ces deux formations s’a-dressent évidemment à tousceux qui sont intéressés par lagéothermie. «Il y a d’abordtous ceux qui, de par leur mé-tier, pourraient être intéresséspar la géothermie. Je pense iciaux plombiers, aux électriciens,aux foreurs, aux frigoristes, etc.Il y a ensuite les ingénieurs etles architectes, les propriétairesd’entreprise de construction quipourraient tirer aussi profit decette formation.» S’ajoutent àces derniers tous ceux qui pré-sentement travaillent en géo-thermie et qui voudraientsuivre cette formation afind’obtenir l’accréditation de la

CCÉG, pour ensuite certifierleurs travaux selon les normesde la CCÉG.

Contenus de laformation

Chacune de ces deux forma-tions sera donnée sur une pé-riode de trois jours à tempsplein. «Deux de ces trois jourssont plus théoriques, et on sepenche alors sur les principesfondamentaux de la géother-mie. Le troisième jour se passeen atelier et se veut plus pra-tique, puisqu’il se penchera surle fonctionnement des systèmesgéothermiques. Ici, au cégep de

Sherbrooke, nous avons fait uneentente avec un frigoriste de larégion qui installe déjà des sys-tèmes géothermiques selon lesnormes de la CCÉG, et c’estdans son atelier qu’aura lieu lajournée de formation pratique.Chaque formation se terminepar un examen, dont la réussiteest obligatoire pour obtenir l’ac-créditation de la CCÉG.»

Un bref coup d’œil sur lecontenu de ces formationssuffit pour comprendre qu’onabordera l’ensemble des ques-tions concernant la géother-mie. Par exemple, la forma-tion portant sur l’installation

des systèmes géothermiquesest divisée en huit blocs: l’in-troduction à la géothermie etaux principes scientifiques quila fondent, l’évaluation du siteet du bâtiment, la sélectiondes thermopompes, la classifi-cation des caractéristiquesdes sols et des formations ro-cheuses, la configuration del’échangeur de chaleur, lessystèmes de distribution, lesopérations post-installation,tels la mise en service et le dé-pannage, et finalement les as-pects économiques et lesavantages de la technologiegéothermique.

Dès 2012Le Centre de la formation

continue du cégep de Sher-brooke entend lancer ces for-mations en géothermie dès ledébut de l’année prochaine.«Nous sommes un peu en re-tard sur notre objectif, qui étaitd’of frir ces deux formations dèscet automne. Mais nous pré-voyons maintenant être en me-sure d’offrir la première forma-tion, soit celle portant sur l’ins-tallation des systèmes géother-miques, autour de la troisièmesemaine de janvier. On devraitensuite être en mesure de lan-cer la seconde formation, soitcelle portant sur la conceptionde systèmes géothermiques pourles petits bâtiments, un moisplus tard.»

On s’attend à offrir ces deuxformations à des cohor tesd’environ une douzaine de par-ticipants. «Notre objectif est évi-demment de donner ces forma-tions de façon régulière et doncde les répéter tout au long del’année autant de fois qu’il lefaudra et tant qu’il y aura suffi-samment de participants inté-ressés à les suivre.»

Ce qui devrait se produire,selon ce qu’en juge Michel Ol-ney, car même s’il y a eu peude publicité faite autour de cesformations en géothermie etque le lancement des forma-tions a été retardé, le Centrede la formation continue reçoitdéjà de nombreuses de-mandes de renseignement.«Nous recevons de nombreuxappels, et pas seulement de larégion de Sherbrooke. Nousavons des gens de Trois-Rivièreset même de la Côte-Nord quisont intéressés à venir à Sher-brooke pour suivre ces forma-tions. Il y a un réel engouementpour la géothermie au Québec.»

Collaborateur du Devoir

Cégep de Sherbrooke

La géothermie, c’est rentable !« Nous sommes le seul cégep au Québec autorisé par la Coalition canadienne de l’énergie géothermique à donner cette formation »

Collège de Bois-de-Boulogne

Rentable, le développement durableBois-de-Boulogne se distingue en « Formation professionnelle et technique »

La géothermie gagne en popularité. Non seulement utilise-t-onde plus en plus souvent ce mode de chauffage et de climatisa-tion dans les grands bâtiments, commerciaux comme résiden-tiels, mais, aujourd’hui, même les propriétaires ou futurs pro-priétaires d’une maison unifamiliale s’y intéressent. Le cégepde Sherbrooke y a lui aussi trouvé des avantages: pourquoi nepas alors instaurer un cours inscrit en formation continue?

SOURCE GEOTHERMIX

Foreuse servant à installer un système de chauffage géothermique dans une résidence

Le collège de Bois-de-Boulogne et l’entreprise Olymel, socié-té en commandite de la Coopérative fédérée du Québec, ontrécemment été les lauréats du prix Mercure dans la catégorie«Formation professionnelle et technique», dans le cadre d’unconcours en éducation présenté sous l’égide de la Fédérationdes chambres de commerce du Québec. Cet établissementcollégial desser t les entreprises de toutes tailles d’ici etd’ailleurs depuis 40 ans.

DAVE KAUP REUTERS

Le collège de Bois-de-Boulogne of fre des formations sur mesureaux entreprises de tout le Québec.

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L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 N O V E M B R E 2 0 1 1 J 5

F O R M AT I O N

T H I E R R Y H A R O U N

E n 2005, l’Université Laval, leministère du Conseil exécu-

tif, l’Autorité des marchés finan-ciers et la Caisse de dépôt et pla-cement du Québec mettent surpied le Collège des administra-teurs de société (CAS). Pour-quoi? «Vous savez, il y a dif fé-rentes raisons qui ont motivé cettedécision, note Bruno Dér y,

président et chef de la directiondu CAS. Il faut se rappeler que,au tournant des années 2000, ily a eu plusieurs scandales finan-ciers; pensons à ceux qui ont tou-ché Enron et World Com, on par-lait alors de délits d’initiés et demalversations. Dans ce contexte,plusieurs grandes sociétés québé-coises ainsi que le gouvernementdu Québec ont commencé à réflé-chir à l’importance des rôles et

des responsabilités [d’un conseild’administration].»

À cette réflexion s’est ajoutée,poursuit M. Déry, une autre don-ne qui, avec le temps, a mené àla création du CAS. «Il y a une di-zaine d’années, les conseils d’ad-ministration étaient souvent com-posés d’avocats et de comptables,ce qui est bien d’ailleurs. Maisavec le temps, et on le voit davan-tage aujourd’hui, la fonction d’ad-ministrateur s’est beaucoup com-plexifiée. Cela a conduit à avoirdes gens au sein d’un conseil d’ad-ministration qui doivent aussi sepréoccuper de techniques de l’in-formation, de ressources hu-maines, de gestion des risques,

d’éthique et ainsi de suite. Donc,c’est tout cela qui a mené enquelque sorte à mettre sur piednotre collège, qui se por ted’ailleurs très bien.»

Mise sur piedAinsi, depuis sa création en

mars 2005, le CAS a admis plusde 800 administrateurs dans sesdifférentes formations et plus de125 intervenants-formateurssont actifs et agissent à titre d’ex-perts au collège dans le cadredes différentes formations of-fertes. La formation phare ducollège est la Certification engouvernance de société, quimène à la désignation ASC (ad-ministrateur de société certifié),laquelle est attestée par l’Univer-sité Laval.

Cette formation comprendcinq modules d’une durée detrois jours chacun et son chemi-nement peut varier entre douzeet dix-huit mois. Certains l’ontdéjà faite en six mois, préciseBruno Déry. Les modules sontles suivants: les rôles et les res-ponsabilités des administrateurs,la stratégie et la gestion desrisques, les aspects financiers, lecontrôle et l’audit, le leadership,les communications et les res-sources humaines et, enfin, la si-mulation d’un conseil d’adminis-tration et de ses comités.

Des formations intensivesLes formations ont lieu les jeu-

dis, vendredis et samedis dansles locaux du collège, situés àMontréal et à Québec. «C’est uneformation continue de niveau uni-versitaire, rappelle Bruno Déry.

C’est une formule qui est parailleurs intensive et que l’on pour-rait qualifier de formation en “rési-dence”. En cela que ça inclut les dé-jeuners, les dîners et les soupers. Jepeux vous assurer que les étudiantschez nous sont concentrés sur lecontenu, la formation et leséchanges avec les autres. Et au sor-tir de la formation, les réactionssont très positives. Ils nous disentqu’à la suite de leur formation, ilsse sentent davantage en confiance,qu’ils posent plus de questions etosent remettre en question cer-taines pratiques, ce qui est très bienau fond. La formation qu’ils ont re-çue chez nous leur permet d’optimi-ser leur façon de travailler et, au fi-nal, tout le monde y gagne!»

Des chiffresÀ ce jour, 427 personnes ont

bénéficié de la cer tification

ASC. La moyenne d’âge desASC est de 55 ans pour lesfemmes et 57 ans pour leshommes. De plus, 62 % des ASCsont des hommes et 38 % sontdes femmes. On soulignera éga-lement que près de 900 organi-sations bénéficient de l’experti-se d’un ASC pour leur conseild’administration (39 % sont desorganismes à but non lucratif oudes organismes associatifs, 26 %sont des sociétés privées ou co-tées en Bourse, 21 % sont dessociétés d’État ou organismesgouvernementaux, 11 % sontdes sociétés parapubliques et 3 % sont des comités de retraiteou d’examen indépendant). Eten février prochain, la certifica-tion universitaire sera dispen-sée à la 28e cohorte.

À cette certification s’ajoutentquatre autres formations ponc-tuelles de deux jours qui sontoffertes en cours d’année par leCAS, soit Gouvernance desPME (une nouveauté cette an-née), Gouvernance des ser-vices financiers, Gouvernancemunicipale et Régime de retrai-te. Toutes les formations sontreconnues par le Barreau duQuébec et plusieurs ordres pro-fessionnels, tels l’Ordre des ad-ministrateurs agréés du Qué-bec, l’Ordre des comptablesagréés du Québec, l’Ordre descomptables généraux accrédi-tés du Québec, l’Ordre descomptables en management ac-crédités du Québec et l’Ordredes conseillers en ressourceshumaines agréés du Québec.

Collaborateur du Devoir

À l’Université Laval

Le Collège des administrateurs de société s’inscrit à l’enseigne de l’éthique et de la bonne gouvernance« C’est une formation continue de niveau universitaire »Le Collège des administrateurs de société (CAS) of fre aux ad-ministrateurs de société une formation unique, de haute te-nue et axée sur les meilleures pratiques de gouvernance.Sur vol de cet établissement scolaire en compagnie de songrand patron, Bruno Déry.

SOURCE CAS

Bruno Déry, président et chefde la direction du CAS

SOURCE UL

Étudiants sur le campus de l’Université Laval, à Québec

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L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 N O V E M B R E 2 0 1 1J 6

F O R M AT I O N

P I E R R E V A L L É E

«N ous avions eu vent que leministère cherchait à of-

frir une formation en interven-tion psychosociale et nous avonsdonc offert notre expertise, qui aété retenue», explique Jean-François Bellemare, coordon-nateur de la formation continueau collège Marie-Victorin.

Cela peut surprendre qui-conque ne sait pas que le collè-ge Marie-Victorin a une longueexpertise en ce qui concernel’enseignement et la formationauprès de la population inuite.«C’est en 1991 que le collègeMarie-Victorin, en collabora-tion avec la Commission scolai-re Kativik, a mis en place sonprogramme Exploration et inté-gration-Inuit, qui permet d’ac-cueillir, ici à Marie-Victorin, lesInuits intéressés par les étudessupérieures. Il s’agit d’un pro-gramme spécifiquement adaptéaux Inuits.»

Ce programme, qui a depuisreçu l’aval du ministère de l’É-ducation, combine sur une pé-riode de deux ans des cours defrançais, d’inuktitut, de cultureinuite ainsi que quelques courscomplémentaires. «Ce program-me est conçu pour permettre auxétudiants inuits de s’intégrer gra-duellement à un programme

d’enseignement collégial du sec-teur régulier.»

Interventionpsychosociale

Le programme de formationen intervention psychosocialese donne sur les lieux, c’est-à-dire dans les villages inuits duNunavik, et s’adresse aux Inuitsqui sont à l’emploi de la Régierégionale de la santé et des ser-vices sociaux Nunavik en tantqu’assistants aux travailleurssociaux. «On compte au Nuna-vik une trentaine de travailleurssociaux blancs, qui sont épauléspar au moins deux assistantsinuits, explique Michel Pri-meau, conseiller pédagogiquepour le programme de forma-tion. Non seulement ces assis-tants facilitent la communica-tion avec la population locale,dont plusieurs membres ne par-lent que l’inuktitut, mais ils ap-puient aussi les travailleurs so-ciaux dans leurs interventions.»

C’est pour mieux outiller lesassistants inuits que le pro-gramme a été conçu. «Certainsde ces assistants sont en poste de-puis plusieurs années, et la for-mation vient renforcer et peaufi-ner les connaissances apprisessur le terrain. Pour ceux qui dé-butent dans cet emploi, la forma-tion sert de base. De plus, cette

formation permet d’ajuster lescompétences aux besoins émer-gents des communautés.»

Sur trois joursLe formateur, Claude Lé-

vesque, se rend au Nunavikune semaine sur deux, saufpendant les périodes de va-cances, et rencontre dans lesvillages, en petits groupes, lesassistants inuits. Ceux-ci sont li-bérés par leur employeur, la Ré-gie régionale, afin d’aider à laformation, qui dure environtrois jours. La formation abordeune variété de sujets, allant dela psychologie de l’enfant auxstratégies d’inter vention enpassant par la connaissance dela Loi sur la protection de la jeu-nesse. «Même si la formationcontient des éléments théoriques,elle est toujours basée sur des cas

réels. La théorie est appliquée se-lon les réalités vécues par lesInuits. Le formateur est aussi làpour répondre aux diverses ques-tions des assistants inuits et agircomme coach professionnel. Ilpeut aussi adapter la formationselon des besoins immédiats.»Par ailleurs, afin de bien reflé-ter la réalité inuite, la formationest donnée uniquement en an-glais, qui est la langue secondela plus connue au Nunavik.

Le suivi se fait de façon conti-nue grâce au courriel. «Mais lesCentres d’accueil pour enfantsdu Nunavik sont en train des’équiper pour la vidéo-conféren-ce. Dès que cette dernière entre-ra en service, nous nous en servi-rons pour communiquer entemps réel.»

Depuis deux ans, cette for-mation a fait ses preuves et a

permis aux assistants inuitsd’élargir la gamme de leurs ac-tions. «Récemment, un assistantinuit ayant suivi notre formationa été chargé pour la premièrefois de la présentation d’un dos-sier à la cour.»

Pour la suite des chosesL’équipe de la formation

continue du collège Marie-Vic-torin espère, dans un secondtemps, élargir son action auNunavik et offrir d’autres for-mations professionnelles dumême genre. «Notre ambition,et on en discute présentementavec nos par tenaires, seraitd’aller en première ligne, avan-ce Jean-François Bellemare,en of frant, par exemple, uneformation similaire aux Inuitsqui travaillent dans les CLSC.Cela nous permettrait ainsi de

mettre de l’avant une approcheharmonisée.»

La formation en inter ven-tion psychosociale présente-ment of ferte, en plus d’aiderles assistants inuits et de ren-forcer leurs connaissances,cherche aussi «à faire en sorteque les compétences acquisespar les assistants inuits rejoi-gnent les normes du DEC entravail social.»

La formation en interventionpsychosociale n’est pas, pour lemoment, accréditée. «C’est uneétape qu’on aimerait bien fran-chir. Tout comme on aimeraitbien mettre en place un pro-gramme de reconnaissance descompétences. Il serait bien que laformation que nous donnonsainsi que les compétences ac-quises sur le terrain puissent ser-vir et éventuellement débouchersur un DEC.»

Car, si cette formation eninter vention psychosocialepermet d’appuyer et de ren-forcer l’action des assistantsinuits et favorise un transfertd’exper tise vers la commu-nauté, favorisant en cela l’au-tonomie de cette dernière,elle ne règle évidemment pastous les problèmes. «La finque nous souhaitons tous, c’estque ce genre de formation àl’intention des Inuits incite cer-tains de ces derniers à pour-suivre leurs études et à obtenirun DEC en travail social, afinde revenir travailler ensuiteau sein de la communautéinuite.»

Collaborateur du Devoir

Dans les villages inuits du Nunavik

Le collège Marie-Victorin offre depuis 20 ans le programme Exploration et intégration-Inuit« La théorie est appliquée selon les réalités vécues par les Inuits »

É D U C A T I O NF O R M A T I O N C O N T I N U E

C E C A H I E R S P É C I A L

E S T P U B L I É P A R L E D E V O I R

R e s p o n s a b l e N O R M A N D T H É R I A U L T

n t h e r i a u l t @ l e d evo i r. c a

2 0 5 0 , r u e d e B l e u r y, 9 e é t a g e , M o n t r é a l ( Q u é b e c ) H 3 A 3 M 9 .

T é l . : ( 51 4 ) 9 8 5 - 3 3 3 3 r e d a c t i o n @ l e d evo i r. c o m

F A I S C E Q U E D O I S

Le secteur de la formation continue du collège Marie-Victo-rin, en collaboration avec le ministère de la Santé et des Ser-vices sociaux, of fre depuis deux ans une formation profes-sionnelle au Nunavik. Il s’agit d’un programme de formationen intervention psychosociale s’adressant aux Inuits qui as-sistent les travailleurs sociaux en exercice au Nunavik.

FRANÇOIS PESANT LE DEVOIR

De jeunes Inuits du Nunavik se préparent à un match de handball.