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Effets histopathologiques de l'ingestion de plantes de milieux ouverts sur le foie de la souris de laboratoire JEAN-MARIE BERGERON ET LOUISE JODOIN Departement de biologie, Faculte des sciences, Universite de Sherbrooke, Sherbrooke (QuP.), Canada J1K 2RI Resu le 26 aoQt 1982 BERGERON, J.-M., et L. JODOIN. 1983. Effets histopathologiques de I'ingestion de plantes de milieux ouverts sur le foie de la souris de laboratoire. Can. J. Zool. 61: 2 147-2 154. Suite aux travaux de Bergeron et Goulet et Bergeron et Jodoin traitant des effets des produits secondaires de plantes sur le poids corporel et le poids de divers organes de la souris de laboratoire, nous avons effectue des examens histopathologiques du foie des memes animaux. Parmi les groupes expkrimentaux nourris pendant 6 jours de melanges de moulee commerciale et de plantes moulues, nous avons relevC des necroses centro- et ~Crilobulaires chez les animaux nourris de GlCcome lierre (Glecoma hederacea), d'ErigCron hispide (Erigeron strigosus), de Stellaire graminoi'de (Stellaria graminea), de Trefle agraire (Trifolium agrarium) et de Jonc Cpars (Juncus effusus). Outre ces cas extremes, nous avons identifie des cas d'hkmorragie, de pycnose, d'infiltration de cellules mononuclCCes, de congestion et de vacuolisation. BERGERON, J.-M., and L. JODOIN. 1983. Effets histopathologiques de l'ingestion de plantes de milieux ouverts sur le foie de la souris de laboratoire. Can. J. Zool. 61: 2 147-2 154. In previous studies, Bergeron and Goulet and Bergeron and Jodoin examined the effects of plant secondary products on the body weight and on the weight of different organs in laboratory mice; we made a histopathological study of the liver of the same animals. Within experimental groups kept on commercial feed and on shredded plants for 6 days, mice fed on ground ivy (Glecoma hederacea), strigose fleabane (Erigeron strigosus), lesser starwort (Stellaria graminea), hop-clover (Trifolium agrarium), and common rush (Juncus effusus) suffered centro- and peri-lobular necrosis. Apart from these extreme cases, other ailments were identified: hemorrhages, pycnosis, mononucleated cell infiltrations, congestion, and vacuole formation. [Translated by the Journal] Introduction Materiel et methodes Les plantes contiennent certains composes secon- daires pouvant influencer la physiologie des animaux. Kingsbury (1964) et Farnsworth et al. (1975) ont trace la voie metabolique de quelques-uns de ces produits mis a l'epreuve chez diverses espkces animales elevees en laboratoire. Certains travaux faits sur la souris de laboratoire (Bergeron et Goulet 1980; Bergeron et Jodoin 1982; Neff et al. 1982) se sont principalement attardes a verifier l'effet des produits secondaires des plantes sur les fluctuations de poids corporels ou de poids de certains organes. Le foie et les reins qui sont des organes de desintoxication ou de filtration primaires, dont la pathologie cellulaire est bien connue en toxi- cologie, representent les organes les plus etudies. Nos experiences anterieures sur la souris de laboratoire (Bergeron et Goulet 1980; Bergeron et Jodoin 1982) ont montre que plusieurs diktes a base de plantes moulues causaient une diminution significative du poids du foie et une augmentation de celui des reins d'animaux traites. Certaines diktes a base de Glecome lierre et d'Aster a ombelles (Aster urnbellatus) avaient meme provoque la mort de souris aprks seulement 3 jours de traitement. 11 etait donc necessaire de faire l'examen histopathologi- que d'un de ces organes, notamment le foie, afin de Puisqu'il existe plus d'hCpatotoxines identifikes que de nCphrotoxines (Bull et al. 1968) et que l'oxydation des composCs toxiques des plantes s'effectue, en majeure partie, par des oxydases non spkcifiques, IocalisCes dans le foie (Levin 1976), nous nous sommes surtout attardCs a Ctudier les effets provoquCs par les dietes expkrimentales sur le foie de la souris de laboratoire' dont le poids moyen au dCpart Ctait de 9,5 ~r: 1,42 g. Ces dietes Ctaient composCesen parties Cgales en poids de lantes moulues et moulCe commerciale moulue pour P rongeurs de telle sorte que les animaux ne puissent pas choisir aucune particule de nourriture. Les plantes Ctaient cueillies a l'anthese, sCchCes a l'aire libre pendant une semaine, moulues et tamiskes. Cette Ctude histopathologique fait suite a des experiences impliquant des souris de laboratoire femelles irnmatures nourries pendant six jours d'une variCtC de 41 dietes. Tous les animaux Ctaient sacrifiCs par inhalation de vapeurs d'Cther et par dislocation cervicale,' ceci Ctant suivi immkdiatement d'une nkcropsie. Le foie Ctait ensuite fix6 dans la formaline 10% ou dans la liqueur de Bouin, puis enrobC a la paraffine, coup6 a 7 km et color6 a I'hCmatoxyline-phloxine-safranine (HPS). Un examen microscopique d'ensemble Ctait effectuC a '~ouche COBS-CD- 1 (CR) BR des Fermes et Laboratoires canadiens d'Clevage LtCe, Charles River, St-Constant (QuC. ). 2~ab Chow de Purina. Stoch 500 1. verifier la concordance existant entre les changements elon on les normes du Conseil canadien de la protection des de poids et la presence de lesions causees par les diktes. animaux (Anonyme 1 9 8 0 ~ ) . Can. J. Zool. Downloaded from www.nrcresearchpress.com by STANFORD UNIV. on 11/19/14 For personal use only.

Effets histopathologiques de l'ingestion de plantes de milieux ouverts sur le foie de la souris de laboratoire

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Page 1: Effets histopathologiques de l'ingestion de plantes de milieux ouverts sur le foie de la souris de laboratoire

Effets histopathologiques de l'ingestion de plantes de milieux ouverts sur le foie de la souris de laboratoire

JEAN-MARIE BERGERON ET LOUISE JODOIN Departement de biologie, Faculte des sciences, Universite de Sherbrooke, Sherbrooke (QuP.), Canada J1K 2RI

Resu le 26 aoQt 1982

BERGERON, J.-M., et L. JODOIN. 1983. Effets histopathologiques de I'ingestion de plantes de milieux ouverts sur le foie de la souris de laboratoire. Can. J. Zool. 61: 2 147-2 154.

Suite aux travaux de Bergeron et Goulet et Bergeron et Jodoin traitant des effets des produits secondaires de plantes sur le poids corporel et le poids de divers organes de la souris de laboratoire, nous avons effectue des examens histopathologiques du foie des memes animaux. Parmi les groupes expkrimentaux nourris pendant 6 jours de melanges de moulee commerciale et de plantes moulues, nous avons relevC des necroses centro- et ~Crilobulaires chez les animaux nourris de GlCcome lierre (Glecoma hederacea), d'ErigCron hispide (Erigeron strigosus), de Stellaire graminoi'de (Stellaria graminea), de Trefle agraire (Trifolium agrarium) et de Jonc Cpars (Juncus effusus). Outre ces cas extremes, nous avons identifie des cas d'hkmorragie, de pycnose, d'infiltration de cellules mononuclCCes, de congestion et de vacuolisation.

BERGERON, J.-M., and L. JODOIN. 1983. Effets histopathologiques de l'ingestion de plantes de milieux ouverts sur le foie de la souris de laboratoire. Can. J. Zool. 61: 2 147-2 154.

In previous studies, Bergeron and Goulet and Bergeron and Jodoin examined the effects of plant secondary products on the body weight and on the weight of different organs in laboratory mice; we made a histopathological study of the liver of the same animals. Within experimental groups kept on commercial feed and on shredded plants for 6 days, mice fed on ground ivy (Glecoma hederacea), strigose fleabane (Erigeron strigosus), lesser starwort (Stellaria graminea), hop-clover (Trifolium agrarium), and common rush (Juncus effusus) suffered centro- and peri-lobular necrosis. Apart from these extreme cases, other ailments were identified: hemorrhages, pycnosis, mononucleated cell infiltrations, congestion, and vacuole formation.

[Translated by the Journal]

Introduction Materiel et methodes Les plantes contiennent certains composes secon-

daires pouvant influencer la physiologie des animaux. Kingsbury (1964) et Farnsworth et al. (1975) ont trace la voie metabolique de quelques-uns de ces produits mis a l'epreuve chez diverses espkces animales elevees en laboratoire. Certains travaux faits sur la souris de laboratoire (Bergeron et Goulet 1980; Bergeron et Jodoin 1982; Neff et al. 1982) se sont principalement attardes a verifier l'effet des produits secondaires des plantes sur les fluctuations de poids corporels ou de poids de certains organes. Le foie et les reins qui sont des organes de desintoxication ou de filtration primaires, dont la pathologie cellulaire est bien connue en toxi- cologie, representent les organes les plus etudies. Nos experiences anterieures sur la souris de laboratoire (Bergeron et Goulet 1980; Bergeron et Jodoin 1982) ont montre que plusieurs diktes a base de plantes moulues causaient une diminution significative du poids du foie et une augmentation de celui des reins d'animaux traites. Certaines diktes a base de Glecome lierre et d'Aster a ombelles (Aster urnbellatus) avaient meme provoque la mort de souris aprks seulement 3 jours de traitement. 11 etait donc necessaire de faire l'examen histopathologi- que d'un de ces organes, notamment le foie, afin de

Puisqu'il existe plus d'hCpatotoxines identifikes que de nCphrotoxines (Bull et al. 1968) et que l'oxydation des composCs toxiques des plantes s'effectue, en majeure partie, par des oxydases non spkcifiques, IocalisCes dans le foie (Levin 1976), nous nous sommes surtout attardCs a Ctudier les effets provoquCs par les dietes expkrimentales sur le foie de la souris de laboratoire' dont le poids moyen au dCpart Ctait de 9,5 ~r: 1,42 g. Ces dietes Ctaient composCes en parties Cgales en poids de lantes moulues et moulCe commerciale moulue pour P rongeurs de telle sorte que les animaux ne puissent pas choisir aucune particule de nourriture. Les plantes Ctaient cueillies a l'anthese, sCchCes a l'aire libre pendant une semaine, moulues et tamiskes.

Cette Ctude histopathologique fait suite a des experiences impliquant des souris de laboratoire femelles irnmatures nourries pendant six jours d'une variCtC de 41 dietes. Tous les animaux Ctaient sacrifiCs par inhalation de vapeurs d'Cther et par dislocation cervicale,' ceci Ctant suivi immkdiatement d'une nkcropsie. Le foie Ctait ensuite fix6 dans la formaline 10% ou dans la liqueur de Bouin, puis enrobC a la paraffine, coup6 a 7 km et color6 a I'hCmatoxyline-phloxine-safranine (HPS). Un examen microscopique d'ensemble Ctait effectuC a

'~ouche COBS-CD- 1 (CR) BR des Fermes et Laboratoires canadiens d'Clevage LtCe, Charles River, St-Constant (QuC. ).

2 ~ a b Chow de Purina. Stoch 500 1. verifier la concordance existant entre les changements elon on les normes du Conseil canadien de la protection des de poids et la presence de lesions causees par les diktes. animaux (Anonyme 1 9 8 0 ~ ) .

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TABLEAU 1 . Regroupement des diktes et de leurs principes actifs connus selon leurs effets sur le foie de la souris de laboratoire

Nombre d'individus

Diktes atteints Principes actifs RCfCrences

Effets irrkversibles

Achillea millefolium PrCsence d'alcaloi'des Willaman et Schubert 196 1 ; Willaman et Li 1970

Farnsworth et al. 1975 Kingsbury 1964 Kingsbury 1964 Willaman et Schubert 196 1 ; Willaman et Li

1970; Wall et al. 1961 Nelson et al. 198 1 ; Benson et Seiber 1978 Kingsbury 1964; Olson 1978 Kingsbury 1964 Kingsbury 1964 Wall et al. 1961; Willaman et Li 1970 Kingsbury 1964 Willaman et Schubert 1961 ; Wall et al.

1959 Fong et al. 1972 Willaman et Li 1970; Willaman et Schubert

196 1 Kingsbury 1964 Farnsworth et al. 1975 Culvenor et al. 1978 -

Kingsbury 1964 Willaman et Li 1970 Willaman et Li 1970 Wall et al. 1961 Kingsbury 1964 Everist 1978; James 1978 Fong et al. 1972; Smolenski et al. 1974 Farnsworth et al. 1975 -

ActivitC d' infertilit6 H6te du champignon "claviceps" RCsines Alcaloldes (nicotine)

Agrostis alba Asclepias syriaca

Glycosides cardiaques Absorbeur secondaire de sClCnium PrCsence de phytotoxines Concentrateur de nitrates PrCsence d'alcaloi'des Concentrateur de nitrates PrCsence d'alcaloi'des

Aster simplex Bidens frondosa

Cirsium arvense

Erigeron strigosus Festuca elatior

Aucun PrCsence d'alcaloi'des

Festuca rubra PrCsence d'alcaloi'des ActivitC aestrogknique H6te de nkmatodes

Galium mollugo Glecoma hederacea

-

Huiles irritantes PrCsence d'alcaloi'des PrCsence d'alcaloi'des Aucun H6te du champignon "claviceps" Accumulateur d'oxalates Aucun Dicoumarin -

Juncus efSusus Muhlenbergia frondosa Poa annua Rumex crispus Stellaria graminea Trifolium agrarium Veronica serpyllifolia

Effets rkversibles

PrCsence de neurotoxines Production de germacranolides

et de guai'anolides -

-

Aucun Glycoside cyanogCnCtique -

H6te du champignon "claviceps" -

-

PrCsence d'alcaloi'des Aucun Dicoumarin Dicoumarin ActivitC aestrogknique

Centaurea nigra Cordy 1978 Herz 1978

Cerastium vulgatum Erigeron philadelphicus Fragaria virginiana Glyceria striata Luzula campestris Poa palustris Polygonum sagittatum Potentilla norvegica Prunella vulgaris Scirpus atrovirens Trifolium hybridum Tr$olium pratense

-

-

Wall et al. 1961 Kingsbury 1964 -

Kingsbury 1964 -

-

Willaman et Li 1970 Smolenski et al. 1974 Farnsworth et al. 1975 Farnsworth et al. 1975 Farnsworth et al. 1975

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TABLEAU 1 (suite)

Nombre d'individus

Diktes atteints Principes actifs References

Trifolium repens

Aster umbellatus Galium palustre Hierochloe odorata Leontodon autumnalis Medicago lupulina Onoclea sensibilis Polygonum persicaria Rumex acetosella Solidago graminifolia

Dicoumarin, isoflavonoi'des Potentiel cyanogknique Activite aestrogenique

Peu ou pas d'effets

Absorbeur secondaire de sCl6nium

Aucun Accumulateur d'oxalates Aucun

Kingsbury 1978 Conn 1978 Farnsworth et al. 1975

Kingsbury 1964 -

- Wall et al. 1959 -

Wall et al. 196 1 Everist 1978; James 1978 Fong et al. 1972; Smolenski et al. 1974

faible grossissement ( 100 X ) tandis que les observations particulikres ayant trait a l'organisation cellulaire etaient faites a moyen (400 x ) et fort grossissement (1000 x ).

De plus, neuf espkces de plantes ont 6tC choisies afin de permettre la determination des valeurs calorifiques et pro- tCiques selon les methodes standards et 1'AOAC (Anonyme 1980b) de faqon a prkciser certaines contraintes nutritionnelles qui auraient pu &re impliquCes dans le choix des souris envers certaines diktes.

Resultats Les composks secondaires reconnus comme agents de

dkfense antiherbivores sont dkfinitivement tres rkpandus parmi les plantes qui ont kt6 utiliskes dans les dietes. En effet, 23 dietes sur 41 ont des principes actifs reconnus (tableau I). Les principaux composks secondaires, notamment les alcaloi'des et certains groupes de glyco- sides, sont neutralisks par voie hkpatique (Kingsbury 1964). Ainsi, la lksion la plus commune d'intoxication aux produits secondaires des plantes est la nkcrose de coagulation (Smith et al. 1972) consistant en un phkno- mene irreversible de destruction cellulaire. La distribu- tion de cette lksion peut &re focale, zonke ou massive puis, selon qu'elle affecte 25, 50 ou a peu pres 100% du lobule hkpatique, elle est classee comme lkgere, modkrke ou skvere. Apres 6 jours de traitement, nous avons relevk dans le foie de souris traitkes, des cas de pycnose et d' infiltration de parenchyme hepatique par des cellules mononuclkkes, des cas de nkcrose parfois accompagnks de rkaction inflammatoire ainsi que deux cas de neoplasie pseudo-tumorale. Nous avons kgale- ment not6 certaines conditions anormales, mais rkver- sibles des hkpatocytes comme l'hypertrophie cellulaire, l'oedeme, la vacuolisation du cytoplasme et la dilatation

des sinusoi'des centrolobulaires. De par leurs effets, nos observations microscopiques nous ont permis de distin- guer trois groupes de plantes parmi les 41 dietes. Un premier groupe est associe a des effets irreversibles de destruction cellulaire, comme la pycnose et les nkcroses centro- et pkrilobulaires. Les cas les plus intkressants ont kt6 trouves chez les souris nourries de Glkcome lierre oh trois cas de nkcrose centrolobulaire skvere (fig. l a ) et deux cas de necrose pkrilobulaire modkree ont kt6 observks. Le traitement a 1'Erigkron hispide a provoquk un cas de nkoplasie pseudo-tumorale (fig. 1 b), et quelques cas de nkcrose pkrilobulaire accompagnk de rkaction inflammatoire (fig. 1 c) , de zones d'aedkme (fig. I d ) et d'hkpatocytes hypertro- phies. Les souris traitkes au Jonc epars ont montre un cas de nkoplasie pseudo-tumorale, de pycnose et de nkcrose focale lkgere. Les dietes a base de Trefle agraire et de Fetuque klevke (Festuca elatior) ont causk quelques cas de nkcroses perilobulaires skveres accompagnks de rkaction inflammatoire. En tout, 18 dietes differentes ont causk des lksions de types nkcrotiques ou pycnoti- ques (fig. 1 f ) ou les deux a la fois. De ces 18 dietes, 13 possedent des principes actifs reconnus, rkpartis princi- palement en alcaloi'des et en glycosides.

Bon nombre de dietes n'ont occasionnk que des rkactions mineures aux animaux traitks. Celles-ci sont representkes par le deuxieme groupe de plantes qui ont provoquk plusieurs anomalies histologiques rkversibles dans le foie des animaux, comme l'aedeme (fig. 1 4 , l'hypertrophie cellulaire (fig. 1 e), la dkgknkrescence vacuolaire et la dilatation des sinusoi'des centrolobu- laires. I1 est a noter que ce groupe de plantes est reprksentk par sept especes qui possedent des principes

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actifs reconnus, et autant qui n'en possedent pas. Le troisieme groupe de dietes rassemble les plantes qui n'ont cause qu'un seul type d'anomalie mineure ou pas d'anomalie du tout comme ce fut le cas avec le Leontodon automnal (Leontodon autumnalis) et la Verge d'or graminifoliee (Solidago graminifolia). 11 est important de noter qu'aucune de ces neuf especes ne contient d'alcaloldes reconnus, et que trois especes seulement parmi ces dernikres ne contiennent que des elements pouvant interferer dans le processus normal de digestion (Rhoades et Cates 1976).

Nous avions montre dans nos travaux precedents (Bergeron et Jodoin 1982) que tous les animaux traites avaient accuse une baisse significative ( P < 0'05) du poids du foie, la perte la plus importante etant celle provoquee par 1'Erigeron hispide. De plus, les animaux traites avaient accuse une perte significative ( P < 0'05) du poids corporel pendant la periode de traitement. Nous avons alors compare par une analyse de variance unifactorielle les differences entre quantites de nourri- ture mangees par les traites et les temoins (tableau 2). L' ingestion moyenne de nourriture peut facilement etre etablie a 2,96g par animal par jour. En se basant sur certaines valeurs energetiques de dietes ou tout simple- ment sur la moyenne de 4,08kcal/g (1 kcal = 4,1868 kJ) etablie par Golley (1960) pour les herbacees, nous constatons une ingestion energetique de beaucoup superieure a leurs besoins reels quotidiens, de 9'3 kcall jour pour une souris de 20 g (Wood et Nishimura 1968). Parmi les dietes qui se detachent de l'ensemble, nous remarquons celles a base de Glecome lierre et d'Aster a ombelles qui avaient provoque la mort d'animaux en 3 et 4 jours de traitement et qui ont ete consommees en tres faible quantite, et celles a base de Renouee sagittee (Polygonurn sagittaturn) et de Muhlenbergie feuillee (Muhlenbergia frondosa) qui ont ete les plus consom- mees. De plus, le besoin quotidien en proteines digesti- b l e ~ pour une souris adulte est fixee a 12% et bien que les taux de proteines brutes des dietes aient ete inferieurs a celui de la moulee commerciale pour rongeurs et que certains groupes aient pu souffrir d'une legere deficience proteique, les dietes experimentales analysees fournis- saient un minimum de 15% de proteines brutes.

Discussion Meme si cette etude s'attarde surtout a faire ressortir

les aspects qualitatifs d'une serie de dietes donnees a des souris de laboratoire, il reste que beaucoup de traite-

ments a base de plantes de milieux ouverts ont cause des lesions hepatiques de severit6 variable independamment de la duree d'intoxication. En effet, nous avons pu remarquer un regroupement assez important de plantes renfermant des composes secondaires reconnus, parmi lesquels plusieurs ont cause des effets irreversibles aux souris traitees. L'etude de Bergeron et Jodoin (1982) sur les variations de poids corporels et de poids d'organes nous avait permis d'anticiper de tels resultats. Par exemple, le Glecome lierre qui avait entrain6 une perte considerable de poids du foie et la mort des souris traitees, a aussi cause des necroses centro- et perilo- bulaires de ces memes sujets. L'Erigeron hispide qui avait occasionne la plus grande perte du poids du foie a aussi ete a l'origine de necroses doublees de reaction inflammatoire. Pour bon nombre d'individus, il ne s'agit que de changements morphologiques en phase initiale. Ceci indique que plusieurs produits secondaires des plantes agissent tres lentement et a doses repetees.

Bien que nous ne connaissions pas la nature exacte des principes actifs impliques, nous savons qu'ils peuvent etre divises en deux groupes selon les composes antiherbivores presents. Le premier groupe, habituelle- ment present en assez faible concentration (moins de 2% du poids sec) dans les tissus ephemeres des plantes herbacees et ligneuses, a des effets physiologiques prononces. Ce groupe comprend les alcaloides, les glycosides cyanogeniques , les acides amines non pro- teiques, les glycosides cardiaques et plusieurs autres substances toxiques. Les composes du deuxieme groupe sont presents dans les tissus matures des plantes vivaces ligneuses dans des concentrations pouvant atteindre jusqu'a 60% du poids sec, et comprennent les agents reducteurs de digestibilite comme les tannins et les resines pheniques (Feeny 1975). Les effets des com- poses secondaires sur le poids des organes et la physiologie des animaux qui en ingerent, commencent a etre connus (Kingsbury 1964; Bull et al. 1978; Bergeron et Goulet 1980; Bergeron et Jodoin 1982; Neff et al. 1982). Alors que beaucoup d'alcaloldes produisent des effets similaires sur le foie (Bull et al. 1968), les glycosides peuvent agir differemment. De fortes doses d'alcaloldes causent des lesions necrotiques aigiies et des lesions vasculaires au foie, alors que de plus faibles doses causent une lesion progressive au foie qui se caracterise par une megalocytose ainsi qu'une lesion pulmonaire progressive (McLean 1970). Alors que certains de ces phenomenes peuvent se produire tres

FIG. 1. Microphotographies montrant les effets sur le foie de differentes dietes a base de plantes moulues. (a) NCcrose centrolubulaire sCvkre observCe chez une souris mourante apres 3 jours de traitement au GlCcome lierre (140X). ( b ) NCoplasie pseudo-tumorale aprks traitement a 1'ErigCron hispide (140X). (c) NCcrose de coagulation avec reaction inflammatoire aprks traitement au Trkfle agraire. (d) Foyers d'oedkme de stade primaire de dCgCnCrescence cellulaire (140X). (e) Hypertrophie cellulaire non zonCe, observCe apres traitement ii 1'ErigCron hispide (225 x ) . ( f ) Zones pCriportales de pycnose observCes apres traitement au Gaillet (140 X ).

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TABLEAU 2. Classification des diktes, Ctablie en fonction de la quantitC de nourriture mangCe quotidiennement et presentation de quelques valeurs calorifiques et protCiques connues

QuantitC mangCe (g par animal

Diktes par jour) SNK"

Valeurs Entree calorifiques CnergCtique ProtCines des diktes par jour brutes (kcal /g) (kcal) (%I

Glecoma hederacea Aster umbellatus Luzula campestris Erigeron philadelphicus Poa palustris Hierochloe odorata Juncus eflusus Erigeron strigosus Onoclea sensibilis Polygonum persicaria Cerastium vulgatum Achillea millefolium Cirsium arvense ~Cmoin Solidago graminifolia Galium mollugo Stellaria graminea Poa annua Asclepias syriaca Festuca rubra Agrostis alba Veronica serpyllifolia Potentilla norvegica Trifolium pratense Leontodon autumnalis Centaurea nigra Prunella vulgaris Galium palustre Rumex acetosella Trifolium repens Glyceria striata Fragaria virginiana Festuca elatior Trifolium hybridum Scirpus atrovirens Medicago lupulina Rumex crispus Aster simplex Bidens frondosa Trifolium agrarium Polygonum sagittatum Muhlenbergia frondosa

"L'kpreuve Student-Newrnan-Keuls; toutes les valeurs reliees par un rntrne trait ne sont pas significativernent differentes a 5%. bDibte contrble: 100% rnoulee cornrnerciale pour Rongeurs, Purina Lab Chow, Stock 5 0 0 1 .

rapidement chez les bovins, ils peuvent prendre differentes dietes peut expliquer les resultats d'intensitk plusieurs mois avant d'apparabre chez les lapins, les rats variable que nous avons obtenus. Ces rksultats pour- et les souris de laboratoire (Hooper 1978). Le degrk de raient representer les stades antkrieurs au developpe- toxicite varie considkrablement entre les alcaloides ment d'une necrose et s'inskrer dans un modele de contenus dans les plantes (McLean 1970)' de sorte que dCgknCrescence cellulaire. D'autre part, ces composks l'utilisation de la mkme quantitk de plantes dans secondaires sont reconnus pour donner un gofit amer aux

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plantes qui en contiennent, ce qui pourrait influencer le choix des herbivores qui s'en nourrissent; de ce fait, elles ne seraient absorbees qu'en tres petites quantites a la fois et causeraient ainsi une intoxication chronique et progressive chez les animaux qui en consomment (Bull et al. 1968; McLean 1970).

Joslyn et Glick (1969) ont deja montre chez le rat que la diminution de la quantite de nourriture ingeree ne peut pas expliquer les pertes de poids corporel de leurs experiences de sorte qu'ils ont impute ces pertes aux concentrations de toxines des plantes impliquees. Nos experiences ont montr6 que les diktes experimentales possedaient amplement de valeur energetique pouvant satisfaire aux exigences des souris, mais qu'un facteur incontr8lable est venu parfois reduire les quantites de nourriture ingurgitees. Cette observation est double- ment confirmee par le fait qu'en ayant des diktes legerement deficientes en proteines par rapport aux temoins, les animaux auraient dfi augmenter leur con- sommation journaliere de nourriture afin de compenser (Evans 1973) et non pas la reduire. 11 faut donc en conclure que les dietes les moins consommees posse- daient des produits secondaires detectables par les souris. Ainsi, les faibles quantites de nourriture man- gees chez certaines dietes, de meme que les effets observes sur l'histologie du foie nous portent a croire qu'une forte proportion de plantes de milieux ouverts possedent des produits de defense antiherbivores effi- caces dont certains causent des effets irreversibles a la physiologie des utilisateurs.

Remerciements Nous desirons remercier M. D. Turgeon, histopatho-

logiste du Laboratoire de Pathologie animale du Minis- tere de 1' Agriculture, des Pecheries et de 1'Alimentation du Quebec ainsi que M. Morin, histopathologiste de 1'Ecole de Medecine Veterinaire de 1'Universite de Montreal, pour nous avoir assistes et conseilles lors de l'examen des tissus. Ce travail a ete realisable &ice a l'aide financikre du Conseil National de ~eche rghes en Sciences Naturelles et en Genie du Canada a l'interieur d'un Programme de developpement regional et d'une subvention de Developpement interne de 1'Universite de S herbrooke .

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