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EGLISE DE NÎMES > 23 JUIN 203 > N°2 L’ACTUALITÉ DE LA VIE CATHOLIQUE DANS LE GARD www.nimes.catholique.fr ÉGLISE de Nîmes 23 juin 2013 – n°12 F AMILLE & SOCIÉTÉ : «P OURSUIVONS LE DIALOGUE Vincennes, 1er & 2 juin 2013 Convention nationale de l’Enseignement Catholique 30 ÈME ANNIVERSAIRE DES CHEMINS DE SAINT GILLES

ÉGLISE de Nîmes E NîmEs > 23 juiN 20 3 > N° 2nimes-catholique.fr/accueil/edn/edn_2013_12.pdf · Frédéric Bernard : 04 66 36 33 54 Création graphique : AMD : 04 99 51 25 25

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EglisEdENîmEs>23juiN20�3>N°�2

l’actualitédElaviEcatholiquEdaNslEgard

w w w . n i m e s . c a t h o l i q u e . f r

ÉGLISE de Nîmes23 juin 2013 – n°12

FamillE&société:«PoursuivoNslEdialoguE!»

Vincennes, 1er & 2 juin 2013

Convention nationale de l’Enseignement Catholique

30èmEaNNivErsairE

dEschEmiNs

dEsaiNtgillEs

Couverture : La délégation gardoise à la 1ère convention nationale de l’Enseignement catholique © Infocom

OuvErturE p.3Extrait de l’intervention de Mgr Dagens (convention de l’Enseignement Catholique, 1-2 juin 2013)

AGENdA/ActuALItÉS p.4-9Agenda de Mgr Robert Wattebled3ème édition de la nuit des églisesDans l’annuaire diocésainFlashcode de l’agenda diocésainVatican : développement durableFrance : nomination de Mgr Le Gal directeur des Oeuvres Pontificales Missionnaires-Profanation de la cathédrale de Nantes : Communiqué de Mgr JamesHommage à Pierre MauroyDates importantes sur eglise.catholique.frCOMECE : sommet annuel de l’Union Européenne & des Hauts dignitaires religieuxLe P. Franz Stock, figure le la réconciliation franco-allemande p. 7Relations avec l’Islam : «Religions, laïcité, libertés : vers où la France veut-elle aller ?»Voeux du délégué diocésain aux relations avec l’Islam à l’occasion du Ramadan p. 8Journées d’envoi des JMJ, 29 juin 2013Mission de France, l’école pour la mission, été 2013Fête de la St Pierre à Marguerittes, 29 juin 2013 p.9Université d’été AssomptionnistePèlerinage pour la vie & contre le suicide des jeunesDates importantes sur nimes.catholique.fr

NOuvELLES p.10«Aux Saintes», les chemins de la Foi des Gitans et des Gens du voyage...

LIrE Luc EN mAISON d’ÉvANGILE p.11-14Fiche n°8

JEuNESSE p.15-19L’Enseignement Catholique au service des jeunes et de la sociétéExtrait de l’intervention de Mgr Claude Dagens, évêque d’AngoulêmeInterview de Mgr Robert Wattebled, évêque de Nîmes :«Dans la vie & la mission de l’Eglise diocésaine, les établissements catholiques d’enseignement»Action Catholique des Enfants : «Rythmes scolaires : n’oubliez pas les enfants !»

SpIrItuALItÉ p.20-2130ème anniversaire des «Chemins de Saint Gilles»

SOcIÉtÉ p.22-25Famille & société : «Poursuivons le dialogue !»Introduction et 1ère partie : «Les enseignements positifs de ce temps de débat»

• Prochaine parution le 14 juillet 2013.Pour toute publication ou insertion, il est impératif de contacter la rédaction trois semaines avant parution.

OuvertureSommaire

INFOcOm• Service diocésain de la Communication Tél. : 06 07 12 28 73 / Fax : 04 66 28 65 81 [email protected]

Église de Nîmes• Bimensuel Inscrit à la Commission paritaire de presse sous le numéro : 0513 L 83188 - ISSN 1283.58.03

• Rédaction3 rue Guiran - BP 81455 30017 Nîmes Cedex 1 Tél. 04 66 36 33 54 / Fax 04 66 36 33 55 [email protected]

Directeur de la publication : P. Serge CauvasRédactrice en chef : Betty Delichère Comité de rédaction : Ghislaine Bourgin, Bernard Bruneel , Thierry de Seguins-Cohorn, Marcel Flory

• Mise en page et secrétariat de la rédaction : Frédéric Bernard : 04 66 36 33 54 Création graphique : AMD : 04 99 51 25 25 Impression : Imprimerie de Rudder, Avignon.

• Administration : Abonnement : 04 66 36 33 50 Abonnement annuel : 42 € Abonnement de soutien à partir de : 70 € Etranger : 44 €Règlement par chèque bancaire à l’ordre de Association diocésaine de Nîmes (mention Eglise de Nîmes). Bimensuel.

SILOË BiblicaLivres religieux

23, bd Amiral Courbet30000 Nîmes

Tél. 04 66 67 88 01Fax 04 66 21 66 65

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30, avenue du Gal de GaulleBP 41055

30130 Pont-Saint-Esprit CedexTél. 04 66 39 35 99Fax 04 66 39 35 00

6, rue Salomon Reinach 30000 Nîmes

Tél. 04 66 29 18 22 Fax 04 66 29 97 97

www.radioecclesia.com

100.8 Nîmes 106.8 Alès et Pont-Saint-Esprit

92 Le Vigan

d

d

Contrairement à ce que certains avaient prophétisé, la sécularisation n’exclut pas les religions, et en particulier l’Église catholique. Elle les oblige plutôt, elle nous oblige à nous manifester

autrement, à partir de nos sources vives et comme des forces de propositions à l’intérieur de nos sociétés en perte de repères. Au lieu de nous replier sur nous-mêmes ou de camper en dehors de la cité commune, de la res publica, il s’agit d’inscrire résolument notre foi au-dedans même de notre société sécularisée et pluraliste.

Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême,

de l’Académie française,

au cours de la Convention

de l’Enseignement catholique

(1er et 2 juin 2013)

Actualités

EglisEdENîmEs>23juiN20�3>N°�2

r Abonnement annuel : 42 € r Abonnement de soutien à partir de : 70 € r Etranger : 44 €Règlement par chèque bancaire à l’ordre de :Association diocésaine de Nîmes (mention Eglise de Nîmes).

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Eglise de Nîmes

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l’actualitédElaviEcatholiquEdaNslEgard

ÉGLISE de Nîmes

En cas de changement d’adresse, merci de nous prévenir

Agenda/Actualitésnim

es.cath

olique.

fr

g annuairediocésainNouvelle adresse du P. André VEILLEROT :9 route de Mazac 30340 ST PRIVAT DES VIEUXTél. 04 66 30 77 09

La 3ème édition de la nuit des églises qui se déroulera le samedi 6 juillet 2013 est propo-sée par Narthex la revue culturelle en ligne du service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS) de la Conférence des évêques de France.Au moment du bou-clage d’Eglise de Nîmes,

seuls trois lieux de culte se sont associés à l’évé-nement :

g 21h à Minuit

• Sanctuaire Notre Dame de Grâce :Complies, Ave Maria de Schubert, visite guidée, temps d’écou-te de la Bible et méditation, musique méditative, temps de prière à Marie, démarche de foi avec étapes. • Cathédrale St Castor g 21h à 23h

Eglise St Genest d’Arrigas :21h Accès libre : découverte curieuse21h30 Visite commentée: Tombe mérovingienne, tableaux de St Guiral , de Jeanne d’Arc (Clamens) vitraux néo-roman, Vierge polychrome, ornements, mobilier, choeur, autel reta-ble, trésorLes harmoniums.

Pour d’autre lieux de cultes Consultez

sur nimes.catholique.fr

MgrrobertWattebled g du VaTican•développeMentdurableA l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environne-ment, le 5 juin 2013, le Pape François a consacré la catéchèse de l’audience générale à la défense de la nature, mission donnée à l’homme par son Créateur. Il a exhorté à lutter contre la culture du gaspillage et du rejet au profit d’une culture de la solidarité et du dialogue, en invitant l’assemblée à réfléchir sur cette problématique : « Si une nuit d’hiver, tout près de cette place, quelqu’un meurt dans la rue, ce n’est pas une information» alors que si un réseau électro-nique saute c’est un drame ! «Si la bourse fléchit de quelques points, c’est une tragédie, mais pas que des êtres humains soient rejetés comme on jette des ordu-res... Partout de par le monde il y a des enfants qui n’ont rien à manger et on fait comme si c’était normal. Il ne peut pas en être ainsi !... Prenons tous l’engagement à respecter et protéger l’environnement et la création. Soyons attentifs à toute personne et luttons contre la culture du gaspillage et du rejet au profit d’une culture de la solidarité et du dialogue». Source : VIS 05/06/2103

g france•noMinationMgr Le Gal nommé directeur des Œuvres pontifica-les missionnairesLe 5 avril 2013, le Cardinal Fernando Filoni, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, a nommé Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires en France, pour le quinquennat 2013-2018, S.Exc. Mgr Patrick Le Gal, Evêque auxiliaire de l’Archidiocèse de Lyon.

•profanationdelaCathédraledenantes Communiqué de Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes suite aux actes de vandalisme commis dans la cathédrale Saint-Pierre dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 juin 2013.

«Dans la nuit de vendredi à samedi des personnes se sont introduites, par des échafaudages, à l’intérieur de la cathédrale de Nantes pour perpétrer volontaire-ment des actes de vandalisme et de profanation sur des autels et le sol de l’édifice.Ces actes soulèvent l’indignation de tous.Au nom de la communauté catholique, j’exprime ma tristesse la plus profonde.Notre pays garantit, par la loi, le respect des cultes, des religions et des croyances. La liberté religieuse est aussi notre bien commun. Nous faisons confiance à la justice pour mener l’enquête sur les auteurs et les circonstan-ces de cette profanation.Au-delà de l’émotion que suscitent ces actes odieux, nous appelons chacun à exercer sa responsabilité pour ne pas exacerber les tensions. Dans ce climat, les chré-tiens se refusent à entrer dans une spirale de la violen-ce.J’ai présidé une prière de réparation dans la cathédrale ce samedi après-midi. Demain, comme chaque diman-che, nous célébrerons le Christ ressuscité. Dans la foi, nous croyons que la haine est vaincue par l’Amour.»

hoMMAge à Pierre MAuroy. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille et vice-président de la c.e.f., a rendu hommage M. Pierre Mauroy, décédé vendredi 7 juin 2013 : « ... Il a suscité ici l’estime et la recon-naissance de toute une région. Chacun sait à quel point l’homme s’est dévoué et consacré à sa ville... Il a eu un destin national et international, et il s’est attaché à imaginer l’avenir, tout en étant attentif aux personnes qu’il rencontrait. Belles qualités souvent soulignées chez ce responsable politique. »

s 23 juin : Nuit des veilleurs 2013. Dans la nuit du 22 au 23 juin, plus de 250 veillées sont proposées dans toute la France sur le thème : « La nuit comme

le jour est lumière » d’après Psaume 139 (138), 12. www.nuitdesveilleurs.fr

s 24-27 juin : Semaine de l’Espérance à Bruxelles. Pour cé-lébrer le 10ème anniversaire de l’exhortation apostolique « Ecclesia in Europa». www.comece.eu/week4hopes 26 juin : congrès international sur le thème de la justice juvénile sous le patronage de Mme le Professeur Maria Falcone, soeur du Juge Falcone. Parmi les intervenants : François Zimeray, Ambas-sadeur pour les droits de l’homme, Marie Derain, Défenseure des Enfants, Jean-Louis Daumas, Directeur de la protection judiciaire de la jeunesse... www.bice.orgs 27 juin : Pourquoi les chrétiens s’engagent-ils en politi-que ? avec Chrétien en Forum.Conférence débat avec le sénateur Gé-rard Larcher, ancien ministre et le député Dominique Potier.Forum 104, 104 rue de Vaugirard, 75006 Paris, métro Saint-Placide.www.forum.cef.fr/

www.eglise.catholique.frDates importantes

mardi 25 juinConseil d’Administration de l’Œuvre Notre-Dame du Suffrage.

mercredi 26 juin• Nîmes, 14h : Rencontre de l’équipe diocésaine du diaconat.• 18h : Assemblée Générale de l’Association de gestion de la Maison diocésaine.

Jeudi 27 juin• Conseil diocésain des affaires économiques• Conseil d’Administration et Assemblée Géné-rale de l’Association diocésaine.

vendredi 28 juin• Conseil épiscopal.St Christol les Alès : Rencontre de diacres.

Samedi 29 juin• Nîmes, Maison diocésaine : Journée d’envoi des JMJ 2013.

dimanche 30 juin10h30 : Messe à Montfrin.

mardi 2 juilletRencontre à Bessèges.

vendredi 5 juilletConseil épiscopal.

du samedi 6 au mercredi 10 juilletPèlerinage diocésain à Lourdes.

Actualités

EglisEdENîmEs>23juiN20�3>N°�2

Le diocèse de Chartres célèbre du 14 au 16 juin 2013, le 50ème anniversaire du transfert de la sépulture de Franz Stock (1904-1948) en l’église Saint-Jean-Bap-tiste de Rechèvres à Chartres.

« Franz Stock est une personnalité marquante. C’est une belle figure humaine, chrétienne et de prêtre, au cœur de la période troublée, dramatique de la Se-conde Guerre mondiale. C’est un artisan de la ren-contre, un artisan de réconciliation. Il a su gagner la confiance, sans jamais la trahir, des personnes que les circonstances de la vie ont mises sur son chemin. En particulier, lorsqu’aumônier des prisons pari-siennes de Fresnes, du Cherche-Midi et de la Santé, il visite, dès 1941, tous ceux que les nazis arrêtent, ou encore lorsqu’il accompagne les condamnés jus-qu’au poteau d’exécution au Mont Valérien. Il était là, vivant l’Évangile - « J’étais en prison, et vous m’avez visité » (Matthieu 25) - , présent auprès des hommes, jusqu’au bout.En 1944, Franz Stock est lui-même fait prisonnier de

guerre. Quelques temps après, il prend la tête du « sé-minaire des barbelés », qui rassemble des étudiants en théologie allemands en captivité en France. Là, il réalise non seulement le travail du supérieur, mais il prépare aussi les jeunes hommes à être « dès demain des saints dont le monde a besoin », selon les mots de son beau discours d’adieu du séminaire qui n’a perdu ni sa force ni son actualité. Il précise d’ailleurs de quelle sainteté il s’agit, en évoquant ceux qui ont l’expérience d’une vie rude et qui peuvent témoigner d’une appartenance plus large que celle du seul État ou de la nation. Dans ce texte, il évoque un monde à la croisée des chemins avec le choix de sombrer dans la barbarie ou celui de porter le message de liber-té, de paix et d’amour. Le séminaire des barbelés a compté neuf cent cinquante séminaristes entre 1945 et 1947. Six cent trente d’entre eux furent ordonnés prêtres.»d D’après un entretien avec Mgr Michel Pansard, évêque de Chartres sur www.eglise.catholique.frd A noter la parution en librairie de : ‘‘Prier 15 jours avec le Père Frantz Stock apôtre de la réconcilliation’’, ed. Nouvelle Cité

g LE PERE FRANZ STOCK, FiguRE dE LA RéCONCiLiATiON FRANCO-ALLEmANdE

g RELATIONS AVEC L’ISLAM « Religions, laïcité, libertés : Vers où la France veut-elle aller ? »

Dans l’édito de la Lettre du Service national pour les Relations avec l’Islam (SRI) de juin 2013, P. Christophe Roucou, son directeur, s’interroge sur le bien-fondé d’une proposition de loi visant à permettre à une en-treprise d’interdire des signes religieux. Le directeur du Service national pour les Relations avec l’Islam (SRI) s’interroge sur les motivations des responsables politiques à vouloir une nouvelle loi. Il craint qu’elle ne crée « oppositions et clivages dans une société française par trop divisée » et ne donne raison « aux plus extrémistes des religieux ou des laï-ques ». Alors que certains musulmans sont « à la recherche de leur identité dans une société très sécularisée » et que certains de nos concitoyens ne supportent pas « des comportements de musulmans perçus comme provocants ou prosélytes », il invite chacun à chercher

les moyens de dépasser les peurs.Il rappelle aussi « la dimension religieuse et la liberté de son expres-sion qui n’est pas confinée à la sphère privée », comme le garantissent les conventions internationales. Le Père Roucou lance donc plusieurs appels pour « servir la cohésion de notre société » : aux politiques (pour agir sur les inégalités), aux responsables musul-mans (pour travailler à ce qui préoccupe la majorité des musulmans), aux responsables religieux (pour créer du lien entre les religions et mieux se former).« Notre foi -confiance- en Dieu n’est-elle pas la source qui nous invite à regarder l’autre frère humain aussi, avec confiance ? » conclut-il.Source : eglise.catholique.fr

EUROPEsoMMet Annuel de l’union euroPéenne et des hAuts dignitAires religieux Pour un engagement actif : la dimension sPirituelle de la citoyenneté euroPéenne

La Commission européenne entretient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les Églises et les communautés religieuses conformément au Traité de Lisbonne qui a inscrit ce dialogue dans le droit primaire (article 17 du TFUE). Ce dialogue, qui se tra-duit également à d’autres niveaux, culmine avec la rencontre annuelle de haut niveau qui est organisée avec les représentants des communautés religieu-ses.Dans le contexte de l’Année européenne des citoyens 2013, les participants ont notamment échangé sur les moyens de rapprocher l’Europe de ses citoyens et d’intensifier le dialogue avec ces derniers et les or-ganisations de la société civile.L’Eglise catholique était représentée à cette rencon-tre de haut niveau par l’archevêque Manuel Clemen-te, le Patriarche de Lisbonne, par Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire de Malines- Bruxelles et Vice-Prési-dent de la COMECE, ainsi que par Mgr Youssef Soueif, archevêque des Maronites et membre de la COMECE pour Chypre. Durant cette rencontre, ils ont présenté leur propre réflexion sur la citoyenneté européenne et ont développé les points suivants.La notion contemporaine de citoyenneté au sein de la famille des nations européennes est certes com-plexe et repose sur les diverses traditions qui coha-bitent en Europe. L’une de ces traditions fondatrices est le Christianisme et son héritage a profondément influencé notre conception de la citoyenneté, avant tout en termes de valeurs, qui sont au cœur de ce concept.

La plus importante caractéristique, selon la concep-tion chrétienne de la citoyenneté, est que les droits doivent être contrebalancés par des devoirs ; que nos droits doivent aller de pair avec nos responsa-bilités civiques. De fait, le chrétien devrait avant tout considérer ses devoirs et responsabilités et s’efforcer de créer une société inclusive, ouverte et particuliè-rement sensible à ceux dont les droits ne sont pas entièrement respectés ou à ceux qui, bien que vivant parmi nous, ne bénéficient pas des privilèges liés à la citoyenneté que nous considérons trop souvent comme acquis. Ce défi pour la conscience chrétien-ne est d’autant plus urgent en ces temps de crise économique. De même, il est urgent d’insuffler une dimension spirituelle à la notion de citoyenneté, si l’on veut permettre à l’Europe de trouver son « âme ».Les catholiques devraient considérer que la citoyen-neté “active” dans leur voisinage, dans leurs pays mais aussi en Europe ne doit pas uniquement se traduire par un engagement politique, mais aussi par un ac-tivisme dans les organisations caritatives et dans le bénévolat, entre autres. Ceci représente un aspect très important d’une citoyenneté européenne acti-ve, saine et responsable. Le réseau des organisations catholiques à travers l’Europe peut ainsi jouer un rôle important pour atteindre cet objectif.Une vingtaine de hauts dignitaires des religions chrétienne, musulmane et juive, ainsi que de la com-munauté hindoue, provenant de toute l’Europe, ont également participé à cette rencontre.Source www.comece.eu 30/05/2013

La COMECE est la Commission des Episcopats de la Communauté européenne et elle est composée de 26 évêques repré-sentant tous les États membres de l’UE. Depuis plus de trente ans, la COMECE accompagne le processus d’intégration euro-péenne et propose ses réflexions. La COMECE est désormais un partenaire des institutions de l’UE dans le dialogue prévu par l’Article 17 (3) du Traité sur le fonctionnement de l’UE.

Cette année, la rencontre annuelle de haut niveau de l’Union Européenne avec les digni-taires religieux s’est tenue le 30 mai au siège de la Commission européenne à Bruxelles. La rencontre avait pour thème «Placer les citoyens au cœur de l’Europe en période de mutation» et s’est tenue à l’invitation du Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et était coprésidée par Herman Van Rompuy, Président du Conseil euro-péen et par László Surján, Vice-Président du Parlement européen.

Actualités

EglisEdENîmEs>23juiN20�3>N°�2

dansledioCèse...• Jeudi 27 juin- Service Diocésain de la Formation : Les jeu-dis de la bibliothèque.16h-18h, Bibliothèque Théologique, Maison Diocé-saine de Nîmes. 04 66 28 65 99

• vendredi 28 juin- ACAT - Abolition de la torture :L’ACAT apelle les chrétiens à agir à l’occasion de la journée in-ternationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture.De 18h à 20h, Atrium de la maison diocésaine à Nî-mes.

• Samedi 29 juin- Pastorale des Jeunes : Journée d’Envoi aux JMJ, ‘‘Fête des disciples’’.Maison Diocésaine de Nîmes • Samedi 6 juillet- Nuit de églises. Journée d’Envoi aux JMJ, ‘‘Fête des disciples’’. Voir page 4 de présent numéro.Dans le diocèse.

• du samedi 6 au mercredi 10 juillet- Pèlerinage diocésain d’été : Lourdes une por-te pour la foi.

www. nim

es.cath

olique.

fr

La prochaine université d’été de l’UEA (Université Européenne Assomptionniste) se déroulera du 21 au 25 août 2013, à Val-pré - 1 chemin de Chalin 69130 EcullyThème : «De Vatican II à Intou-chables : Tous invités au dialo-gue ! chemin de l’homme, che-min de Dieu».

Avec Thierry Magnin, Jean-Noël Dumont, Bernard Sesboüe, Pierre Lathuilière, Elisabeth Parmentier en partenariat avec le groupe des Dombes, groupe oe-cuménique de réflexion théologique fondé en 1937 et la participation de Mgr Gérard Daucourt, évêque du diocèse de Nanterre, membre du Conseil pontifi-cal pour l’unité des chrétiens. d Participation financière selon les moyens des par-ticipants en référence à leurs revenusPlus d’informations et inscriptions : www.uea-assomption.cef.fr ou auprès du secrétariat de l’UEA [email protected]

université d’été AssoMPtionniste

Fête de lA sAint PierreMArguerittes, 29 juin 2013

15h : Ateliers sur le thème de la Provence et de la Camargue : cos-tume, coiffure, cuisine provença-le, langue et chants provençaux, décoration tables et la Camargue : chevaux, taureaux, course camar-guaise.17h30 : Spectacle provençal par la chorale «Li gent dou Bufaloun» de Manduel et le groupe «Le Cor-

don Camarguais» de Nîmes // Salle Saint Joseph18h30 : Départ de la procession de la Saint Pierre19h : Messe provençale en l’église avec la participa-tion de «Cigaloun Jounquieren»21h : Repas dansant (sur réservation auprès de M. Missud au 04 66 75 32 10)

Ce pèlerinage existe depuis l’année 2004. Il a été fondé par le P. Eric Lestage, actuellement curé de Mimizan, suite à une rencontre avec Sandrine, une jeune fille qui connaissait un chemin suicidaire et qui cherchait un pèlerinage qui pouvait l’accueillir en lien avec ce qu’elle vivait.Elle a pu se rendre alors dans les lieux où la mort n’a pas eu le dernier mot et dans les lieux du sanctuaire afin de prier...

d Contact : P. Eric [email protected] 88 46 32 86

PèlERinagEPour lA vie & Contre le suiCide des jeunes

l’ACCueil de l’évêChé serA ouvert seuleMent le MAtin du 15/07 Au 16/08 2013

info pratique

g Cette journée dont la première partie sera réservé aux jeunes s’apprêtant à les vivre les JMJ soit à Rio, soit à Lourdes sera cependant ouverte à tous à par-tir de

• 17h30, à l’église Sainte Perpétue, à Nîmes, pour la messe de l’envoi qui sera présidée par Mgr Robert Wattebled ; • 19h, pour une soirée de soutien organisée par la pastorale des jeunes au Lycée St Vincent de Paul (en-trée rue Briçonnet) avec un repas brésilien, Caravane des JMJ et pour finir un concert du tout nouveau Groupe Pop-Rock Gardois Unanym’.

La participation au repas est de 12€ .Inscription sur www.lifeingard.comou auprès du SDPJ04 66 21 31 52 / [email protected]

g FêTES dES diSCiPLESJournée d’envoi des JMJ

g lA Mission de FrAnCeL’écoLe pour La Mission

t Pour tous, cet été 2013 : Des sessions bibliques ouvertes à tous, célibataires et fa-milles :« Bible et Mer » du 22 au 26 août 2013 en Bretagne. « Bible et Montagne » du 3 au 10 août 2013 dans les Hautes-Alpes (05)

Le programme téléchargeable surwww.mission-de-france.com et disponible sur demandeTel. 01 43 24 95 95 [email protected]

g RELATiON AvEC L’iSLAm

d Contact : Service diocésain des relations avec l’IslamP. Henri Béchard04 66 21 16 [email protected]

Comme vient de le fixer le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) pour adopter une règle de calcul astronomique, le mois de Ramadan com-mencera cette année le 9 juillet pour se terminer le 8 août. Les paroisses qui souhaiteraient à cette occasion présenter leurs vœux à la communauté musulmane pourront le faire, si elles le souhai-tent, en utilisant le message proposé par le P. Henri Béchard, délégué diocésain aux relations avec l’Islam :

«Chers amis,En ce jour de l’Aïd el FITR où après un temps de jeûne, de retour à Dieu dans la prière et l’attention aux autres, les catholiques du diocèse de Nîmes engagés dans le dialogue islamo-chrétien vous redisent leur proximité et leur amitié.Avec vous, nous prions Dieu pour que, dans notre pays, se multiplient les occasions de rencontres et d’actions communes entre chrétiens et musulmans.Que, dans la foi, nous nous entraînions pour avancer sur le chemin de la compréhension, de la justice et de la fraternité au service de tous et particulièrement des personnes les plus faibles et en situation de précarité dans notre société.Que Dieu nous donne ensemble de faire tomber les murs que la peur et parfois la haine érigent dans la so-ciété français et au-delà.Que la bénédiction de Dieu descende sur vous. »

Le 08-08-2013

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Actualités

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EglisEdENîmEs>23juiN20�3>N°�2maison d’Évangile

Dossier spécial Eglise de Nîmes du 23 juin 2013 – CPP 0513 L 83188

fichen°8

Même si “on connait déjà !”, la lecture en continu permet de découvrir tel ou tel détail

qui surprend, étonne, relance notre atten-tion. Nous sommes habitués à une lec-ture spirituelle et théologique. Prenons le temps de repérer les jeux de pouvoir, les attitudes et les paroles contrastées des intervenants, différentes des autres évangiles (par ex. les dernières paroles, ch. 23, 33-49).

g LECTuRE D’EnSEMBLE

satan, le retour. Certains se souvien-nent que Satan, après les tentations,

s’était éloigné de Jésus “jusqu’au moment fixé” (4,13). Le voici revenu au début de cette

section : “Satan entra en Judas” (22,3). Il revient pour le temps de l’épreuve (mot plus juste que tentation), épreuve dans laquelle seront plongés les dis-ciples (22, 40 et 46) et Jésus (22, 42).

c’est Jésus qui mène les évê-nements, jusqu’au moment de l’arrestation (22,54). Il donne les consignes pour les prépa-ratifs du repas ; il mène les dis-cussions. Au cours du repas, il rappelle aux disciples la mis-

sion de service (22, 24-27). Cela fait penser à Jean 13, où Jésus lave les pieds des disciples. Ensuite Jésus se rend au Mont des Oliviers où ils avaient monté leur bivouac de pèlerins ; les disciples suivent. Les responsables du peuple ont fait le déplacement pour l’arrestation : à eux s’adressent les reproches de Jésus.A partir de ce moment, d’autres que Jésus mè-nent les évènements : Judas, la servante, les anciens et chefs des prêtres, Pilate, Hérode,etc. Pour Luc le peuple n’a pas de rôle actif :“Le peuple restait là à regarder” (23,35).

“il faut…, il fallait que s’accomplissent les ecritures” (22,37 ; 24,7 et 26). C’est souvent interprété comme signe du destin, de la vo-lonté de Dieu : c’était écrit ! L’Ecriture accom-plie, c’était affirmé tout au début, à Nazareth, (4, 21), de même le projet de mort (4, 29). Luc, comme les autres évangélistes, insiste sur la relation entre Jésus et l’Ecriture, non pour dire que “tout était écrit à l’avance”, mais pour si-gnifier que Jésus n’est pas “en dehors de l’Ecri-ture”, qu’il est dans la ligne de ce qu’avaient déjà écrit les prophètes. Il invite à découvrir la logique des refus, des objections faites à Jésus par les autorités. Cette histoire conflic-tuelle ne pouvait que mal se terminer. C’était prévisible, non de par la volonté de Dieu, mais de par la volonté des hommes. Les autorités et les institutions juives ont rejeté l’envoyé, comme l’affirme la parabole des vignerons homicides (20, 9-19) : contraste entre le désir

04 66 28 65 [email protected]

PASSiON ET RéSuRRECTiONSECTiON 7. Ch. 22-24 Dernière fiche

Nouvelles

Comme ils le font depuis toujours, et chaque année pour les 24 et 25 mai, manouches, gitans, roms, ont convergé des 4 coins d’Europe pour se rendre aux Saintes Maries de la mer.Avec eux, j’ai cheminé jusqu’à la mer dans cette pro-cession haute en couleurs, procession assez bruyante dans laquelle les cantiques ne sont pas très synchro-nisés…mais qu’importe, la ferveur, l’envie d’implorer les Saintes est bien là. Oui avec eux j’ai scandé : « Vive les Saintes Maries, Vive Sainte Sara ! ».Certes l’expression de notre foi revêt ici une forme différente, une forme particulière, mais n’est-elle pas aussi profonde, aussi vraie que lorsque nous prions dans le silence de nos églises ? C’est indéniable que les rites que nous pratiquons dans nos messes domi-nicales, rites bien « codés », sont rassurants.Dans ce pèlerinage du mois de mai, il ne faut pas voir que le côté festif mais l’évocation d’une foi populaire, transmise à la manière biblique ; « Ce n’est pas en reje-tant les rites populaires qu’on aide les gens à cheminer dans la foi », dit le Père Prunier, Curé des Saintes.Pour louer le Seigneur, est-il nécessaire d’être tou-jours en silence ? Lorsque je vois ces gitans que cer-tains peuvent juger ostensibles, exubérants, je me dis qu’ils expriment leur foi telle qu’ils la ressentent. « Ce qui est sacré, c’est le coeur de l’homme » et Dieu seul le connaît.

Ici, aux Saintes, beaucoup de gens viennent « pour voir », sont agnostiques, ou disent « se moquer de la religion.»Mais comment repartent-ils ? Sont-ils restés indem-nes à ces manifestations de foi ? Je pense que si nos célébrations étaient un peu moins « lisses », si l’on mêlait plus de gestuelle à la parole, un peu comme dans les célébrations d’aumônerie, peut-être que nos assemblées seraient plus étoffées. Pour moi qui ai reçu une éducation religieuse « classique » assez rigoureuse où la prière en silence (un peu difficile) avait une grande importance aux yeux de Dieu, je me rends compte qu’avec la pratique des pèlerina-ges aux Saintes ou à Lourdes, toutes les manifesta-tions de foi sont importantes aux yeux de Dieu.Pour beaucoup de gens qui ne mettent pas les pieds dans une église, ces moments de partage, de com-munion, peut-être un peu festifs au départ, ne peu-vent que les amener à réfléchir au sens de la vie, à les conduire sur le chemin de la foi…

Chantal Agne

Photo d’Annelyse Chevalier

«aux saintes», les CheMins de lA Foi des gitAns et des gens du voyAge...

Fête des Mères AveC les Plus déFAvorisés

Le dimanche 26 mai, les bénévoles de l’Ordre de Malte France du Gard ont célébré la Fête des mères autour d’un copieux goûter dans les locaux du Pain Partagé à Nîmes, en compagnie d’une cinquantaine de personnes en grande difficulté, Dans une excellente ambiance de convivialité et de fraternité, moelleux au chocolat, fram-boisiers et tartes aux pommes ont été partagés avec les invités. Au moment des adieux, une rose a été remise à toutes les mamans présentes. Thierry de Seguins-Cohorn

Les mamans sont à l’honneur

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les deux disciples, rien qui suscite leur foi : tout cela, maintenant, c’est bien fini ! Tout cela, c’est l’évocation d’une histoire passée. Leurs attitudes et leurs paroles, c’est une espérance morte.

ils sont invités à faire mémoire des écritures. Celui qui les accompagne les ouvre à l’interprétation des Écritures. Le parcours biblique commence avec Moïse et se poursuit avec les prophètes. Depuis le début de notre lecture d’Evangile, combien de fois n’avons-nous pas rappelé “la Loi et les prophètes” ? Luc a fait s’entrecroiser vie de Jésus et Écritures. Pour les deux disciples, rien de plus qu’une discussion avec un rabbi. Quand ils entrent dans l’auberge, rien ne semble avoir changé en eux, sinon le désir de conti-nuer la rencontre : “Reste avec nous !”

Le dialogue commencé, les disciples souhaitent le continuer : tout comme des catéchumènes, dis-ciples d’aujourd’hui, souhaitent continuer avec des aînés dans la foi le dialogue engagé au sujet de Jésus et des Écritures. Luc signale que “le jour commence à baisser…”, comme lors de la multiplica-tion des pains (9,12) puis viennent des expressions déjà entendues, accompagnées de gestes connus : bénir, rendre grâce, rompre le pain, le donner. C’est alors seulement que survient le temps de la décou-verte, de la re-connaissance : “ils le reconnurent à la fraction du pain”.Cette histoire de deux hommes, c’est aussi l’his-toire de celles et ceux qui deviennent disciples du Christ. En partageant leur quotidien à la lumière des Écritures, en partageant le pain entre tous, les disciples d’hier et ceux d’aujourd’hui recon-naissent que le Christ Jésus est au milieu d’eux. Alors les disciples se remettent en route, bien qu’il fasse soir ! Dans nos vies, il arrive aussi qu’il fassesoir… En nous arrêtant à l’auberge du Christ, en partageant l’Ecriture et le pain, nous reconnais-sons qu’Il est avec nous, qu’Il invite à nous relever et à continuer la route, dans sa lumière.

Pour Aller Plus loin.

Et maintenant ? Il a fallu du temps, 40 jours lit-on dans les Actes, où les disci-ples restent entre eux, dans l’attente et la prière. On imagine qu’ils ont ressassé les Écritures où il est question d’un serviteur souffrant, d’un envoyé de Dieu qui serait incompris, persécuté, alors qu’il faisait le

bien, qu’il guérissait et annonçait la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui se faisait proche, un “fils d’homme” qui apportait la paix et la réconciliation des pécheurs avec Dieu. Ils ont alors découvert en Jésus le visage du Messie de Dieu selon les Écritures. Ce n’est plus la fin d’une histoire, mais le début d’une Vie nouvelle. Ce Jésus qu’ils avaient connu vivant, qui a été cruci-fié, Dieu l’a fait Seigneur et Christ en le ressuscitant. Telle sera désormais leur conviction, la foi qu’ils pro-clameront, au souffle de l’Esprit (Actes 2).

Aujourd’hui, quand nous relisons les récits rédi-gés par Luc, nous ne pouvons pas en rester à la lecture d’une histoire au premier degré. Pour Luc, il y a plusieurs niveaux de compréhension. Ce récit de Pâques, avec deux témoins, décrit aussi l’attitude de la première communauté d’Eglise qui accède à la foi en Jésus, leur ami, Messie de Dieu. “Notre coeur n’était-il pas tout brûlant ?” a peine le pain rompu, ils reprennent la route pour annoncer la Bonne nouvelle : “christ est vivant !” et nous ?

L’évangile selon Luc semble s’arrêter au soir de Pâques.Mais Luc continue son oeuvre avec les Actes des apôtres. Il y témoigne de l’annonce de la Bonne Nouvelle de “Dieu au milieu de nous” jusque chez les païens, jusqu’aux extrémités de la terre : “C’est aux païens qu’a été envoyé ce salut de Dieu. Eux, du moins, ils écouteront !” (Ac 28,28). Pour que cela se réalise, il aura fallu que les Douze parlent en d’autres langues, hors des murs de leur maison, hors de Jéru-salem. A nous d’être témoins hors les murs, à leur suite.

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de Dieu et l’agir des vignerons. Luc fait dire à Jésus : “Jérusalem, si toi aussi, tu avais reconnu ce qui peut te donner la paix. Hélas…!” (19,42). Relisant les Écri-tures après la mort et la résurrection de Jésus, les disciples identifieront Jésus avec le serviteur d’Isaïe et bien d’autres paroles des prophètes avant Lui. (Cf. les disciples d’Emmaüs, dans le zoom).Les motifs de condamnation. Hier comme aujourd’hui, s’exercent des “jeux de pouvoir”. Motif pour Juifs, motif pour Romains, détour chez Hérode ! Par trois fois, Pilate affirme que Jésus est innocent, (23, 4, 14,22) ; par trois fois Pierre a déclaré tout ignorer de Jésus (22, 57-58.60). Luc présente encore deux vies en parallèles : Pierre et Pilate. Ici encore, le regard de Luc est bienveillant envers l’autorité romaine.

La réponse de Jésus à l’accusation : “c’est vous qui le dites !” (22,70). Ce n’est pas seulement de la pru-

dence. Jésus a parlé ouvertement. Ce n’est plus le moment de compléter ce qu’il n’aurait pas dit ! Dé-sormais, c’est le temps où d’autres parlent de lui, affirment qui il est, prennent sa défense ou l’accu-sent. Cf. les malfaiteurs sur leur croix.

La prière de Jésus et la nôtre. “Non pas ma vo-lonté, mais la tienne” (22, 42). Est-ce soumission

à la mort ? Non ! Jésus écarte la tentation de s’en sortir en abandonnant sa mission : le

salut de tous. Pendant ce combat, les dis-ciples sont endormis.

n’avons-nous pas à apprendre à priercomme Jésus : “Que ce ne soit pas mavolonté qui se fasse, mais la tienne”, c’est-à-dire, que ton nom soit sancti-

fié, que ton Règne vienne.

Les dernières paroles. (23, 33-49). Cela ressemble à une catéchèse sur

l’identité de Jésus. En filigrane, Luc évoque les psaumes (22, 31, 32, 66). Les paroles de chacun se-

raient à méditer, une à une.Jésus exprime sa re-lation au Père et de-

mande le pardon,

remet son esprit au Père… Des juifs ricanent pen-dant qu’un malfaiteur crie : “Si tu es le Messie…”, il représente l’Israël du refus. L’autre malfaiteur défend Jésus et le prie : “Souviens-toi de moi”. Ne serait-ce pas la prière du pauvre qui n’a que sa confiance à donner ? Au milieu du récit, par deux fois revien-nent les expressions “Messie” et “Roi des Juifs”. Luc ne laisse pas traîner ces mots par hasard. Qui les re-prendra à son compte ? Peut-être le centurion qui voit en Jésus un juste ? Peut-être ce malfaiteur à qui Jésus confie “aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis”. Aujourd’hui, pas demain ! Cette parole ne s’adresse-t-elle pas aussi à tous ceux qui, à la suite du malfaiteur, osent dire : “Jésus, souviens-toi de moi !”

ZOOm : LA PRimiTivE EgLiSE RELiTL’ECRiTuRE (EmmAüS, 24, 13-35)

un sabbat s’achève, qui ressemble à un jour vide, il ne se passe rien. Mais le lendemain, premier jour de la semaine, premier jour “ouvrable”, Luc y inscrit plu-sieurs récits. La Tradition chrétienne y verra le jour de Nouvelle Création, le huitième jour. Voici les femmes au tombeau, leur surprise, et la question : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? ». Voici ensuite un autre récit marqué par l’appel à faire mé-moire, appel à la relecture : les disciples d’Emmaüs. Il leur faudra du temps pour reconnaître et compren-dre Jésus, à la fraction du pain. Et nous, où et quand nous arrivet-il de le reconnaître ?

notre habitude de lire ce récit, comme une belle histoire, laisse croire que ça s’est passé tel que racon-té. Or il y a sans doute plus, car Luc aime les doubles sens. Il invite à méditer “les évènements” à la lumière des Écritures. Il provoque ses lecteurs –et pas seu-lement les deux disciples- à reconnaître la présence “invisible” de Jésus au milieu d’eux.Le récit commence par une rencontre incognito : ils ne reconnurent pas ! Sur le chemin, le dialogue s’instaure, à l’initiative de l’inconnu. Il invite à faire le récit de l’activité de Jésus et des événements. Pour

maison d’Évangile

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N’oubliez pas de faire parvenir vos questions ou vos découvertes à :«Lire Luc en Maison d’Evangile»

Pôle Annonce de la FoiMaison Diocésaine 6 rue Salomon Reinach 30000 Nî[email protected]

Et retrouvez les en ligne avec celles des autres participants sur :http://nimes.catholique.fr/maisondevan

• Document Accueillir et servir ensemble la Parole de Dieu(octobre 2008)Téléchargeable sur

> Officiel> Les documents

repères

www.nimes.catholique.fr

PRiER LA PAROLE t Sur la route d’EmmaüsRevue ‘‘Prier’’

Sur la route, ils étaient deux. Les voici trois.Jésus est avec eux qu’ils ne savent pas.Mon Dieu, mon Dieu, ton rendez-vous sera-t-il toujours en chemin ?C’est en marche que nous avons le plus de chances de te rencontrer.Tu n’es donc pas un Dieu de tout repos,Un Dieu arrivé et installé, un Dieu de trône et de maître-autel.Tu n’es donc toujours qu’un Dieu vagabond,Un Dieu d’exode et sans domicile fixe.Ta seule demeure sera donc toujours la route?Et il suffira que ces deux-là, sur la route d’Emmaüs,Veuillent t’arrêter dans une auberge, qu’ils désirent t’installer,Même provisoirement, pour que tu t’effaces de leurs yeux.Sur la route, ils étaient deux, ils se parlaient.Ils partageaient les mots de leur tristesse, les phrases de leurs regrets,Le choc de cette mort en croix qui ressemblait trop à un assassinat.Ils étaient sur la route à se parler, les voici trois,Jésus est avec eux, qu’ils ne reconnaissent pas.Mon Dieu, mon Dieu,C’est donc quand nous commençons d’oser nous parler,Lorsque nous prenons le risque de l’échange,C’est donc lorsque nous tentons de communiquerQue tu es là, au milieu de nous?Mon Dieu, c’est donc toujours Toi qui te glissesDans notre conversation, au moment où nous nous y attendons lemoins.Mon Dieu, mon Dieu, c’est donc lorsque nous acceptons d’être deuxQue nous sommes trois?

Jeunesse

l’EnsEignEmEnt cathOliqUE Au serviCe des jeunes et de lA soCiété Les 1er et 2 juin 2013, l’Enseignement catholique a tenu sa première convention, à Vin-cennes, sur le thème « Avons-nous besoin de l’Ecole catholique ? ». Cette rencontre s’est inscrite dans une démarche d’année avec la publication du nouveau Statut publié le 1er juin 2013.

La convention est une première pour les directeurs diocésains et les acteurs des communautés éducatives. 2000 per-

sonnes se sont réunies pour redéfinir et réaffirmer la place de l’Enseignement catholique. «Ils sont venus pour travailler ensemble et être fidèles à l’histoire de l’Enseignement catholique », précise M. Eric de Labar-re, Secrétaire général de l’Enseignement catholique, dans son discours d’ouverture.

Six questions ont été débattues :« Avons-nous besoin de l’école catholique pour :

• privilégier la mixité sociale,• annoncer l’Évangile,• réussir l’insertion professionnelle,• promouvoir l’engagement citoyen,• animer les territoires• développer la créativité pédagogique ? ».

De nombreux établissements étaient représentés, ainsi que plusieurs intervenants dont Mgr Claude Dagens, Evêque d’Angoulême et membre de l’Aca-démie française.

Lors du débat sur l’annonce de l’Evangile dans l’En-seignement catholique, Mgr Dagens a adressé « trois appels » : « Que l’enseignement catholique tienne sa place dans notre société en prenant davantage sa place dans l’Église ! Que l’enseignement catholique donne la priorité à l’engagement éducatif ! Que l’enseignement catholique pratique l’initiation chrétienne dans une so-ciété qui n’est plus chrétienne ! »

‘‘Nous ne sommes pas venus à cette convention pour nous congratuler, mais pour repérer nos faiblesses et envisager les manières d’y remédier et améliorer ainsi notre contribution au service éducatif.’’

La délégation gardoise à la 1ère convention nationale de l’enseignement catholique.Assis, de g. à d : Mme Chantereaux, DDEC du Gard ; MM. Favier & Monnet, enseignants en ULIS .

Debouts, de g. à d. : M. Juif, président APEL du Gard ; Mme Etienne, présidente APEL établissements gardois ; M. Chatte, Directeur DDEC du Gard ; M. Ghielens, DDEC de Lozère ; Mme Potrich, DDEC du Gard ; Mme Blaclard, présidente APEL de Lozère ; M. Mérimée, chef d’établissement ; P. Nicolas Germain.

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leserviCeestauCœurdelaMissiondel’enseigneMentCatholique

Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et Président du Conseil épiscopal pour l’Enseignement catholique à partir du 1er juillet 2013, a présidé la célébration eucharistique avec la remise officielle du nouveau statut de l’Enseignement catholique. Après avoir remercié M. Eric de Labarre, il a souhaité la bienvenue à M. Pascal Balmand, nouveau Secrétaire général de l’Enseignement catholique à partir du 1er septembre 2013. Mgr Ricard a commencé son homélie par une inter-pellation : « notre vie de foi est-elle assez nourrie ? » Puis il a rappelé que « de l’Eucharistie jaillit notre mission d’être dans le monde », et que « la dynamique profonde de l’eucharistie n’est pas d’être servi mais de servir ». Ci-tant le texte du nouveau statut, il a souligné que « servir vraiment implique toujours une conversion et une relec-ture de la mission ».Mgr Ricard a terminé son homélie par une invitation : « Laissons-nous questionner par l’Evangile qui nous invite à un véritable décentrement par rapport à nous-mêmes ».

M. de Labarre a clôturé la conven-tion proposant trois orientations issues de la réflexion :« la priorité de la lutte contre les iné-galités, une ouverture plus large et plus systématique des écoles sur le monde, et l’animation des établis-

sements et du réseau que constitue l’Enseignement ca-tholique ».Source eglise.catholique.fr

Discours et interventions de la convention à télécharger sur www.enseignement-catholique.fr

w w w.ecgard-nimes.cef.fr

s 24 rue Briçonnet - BP 14830011 NIMES Cedex 4

s Téléphone : 04 66 04 94 20Fax : 04 66 04 00 98E-mail : [email protected]

l’EnsEignEmEnt cathOliqUE Au serviCe des jeunes et de lA soCiété Les 1er et 2 juin 2013, l’Enseignement catholique a tenu sa première convention, à Vin-cennes, sur le thème « Avons-nous besoin de l’Ecole catholique ? ». Cette rencontre s’est inscrite dans une démarche d’année avec la publication du nouveau Statut publié le 1er juin 2013.

‘‘Je voudrais affirmer d’abord deux convictions qui vont inspirer mes réflexions et mes paroles.

c Première conviction : l’enseigne-ment catholique est devenu un en-semble institutionnel relativement complexe, soumis à des logiques d’ordre administratif, économique, juridique qui sont parfois très contrai-gnantes. Raison de plus pour montrer qu’en-deçà de ces logiques contrai-gnantes, l’enseignement catholique est d’abord constitué par des per-sonnes, des adultes et des jeunes, appelés à y pratiquer une sorte de confiance mutuelle, dans une société qui ne déborde pas de confiance, et cette confiance mutuelle est toujours une confiance risquée, parce qu’elle n’obtient presque jamais de résultats immédiats. À travers la vie ordinaire d’un établissement catholique d’en-seignement, il faut que l’on perçoive le premier appel de Jésus à ses disciples encore hésitants : « Venez et vous ver-rez ! » (Jean 1,39). Venez et vous ver-rez que ce qui s’accomplit dans l’en-seignement catholique passe d’abord par des personnes qui y croient, qui ne sont pas forcément catholiques à 150%, mais qui acceptent de partici-per à un travail commun d’éducation.

c seconde conviction : l’enseigne-ment catholique tout entier est ap-pelé aujourd’hui, en France, dans des conditions nouvelles, à manifester son identité, son caractère spécifique, de l’intérieur de lui-même. C’est-à-dire non pas à partir de déterminations et

encore moins de pressions qui lui se-raient extérieures, mais à partir de ce qui lui est le plus essentiel : son enga-gement éducatif inspiré et soutenu par la Tradition chrétienne. Il s’agit pour lui d’accueillir et de former, d’instruire et d’éduquer des enfants, des jeunes qui désirent avancer dans l’existence et trouver leur place dans notre so-ciété incertaine, en comprenant qu’au milieu de ces incertitudes, la confian-ce est possible et qu’elle passe par des enseignements et aussi par des rencontres, par des confrontations, et parfois aussi par des conflits, en tout cas par un travail commun et perçu comme commun.

À partir de ces deux convictions, je me sens plus libre pour vous adresser trois appels inséparables les uns des autres :

• Que l’enseignement catholique tien-ne sa place dans notre société en pre-nant davantage sa place dans l’Église !• Que l’enseignement catholique don-ne la priorité à l’engagement éducatif !• Que l’enseignement catholique pra-tique l’initiation chrétienne dans une société qui n’est plus chrétienne !

[...] Je voudrais pour finir aller un peu plus loin et vous dire ce qui me tient à cœur. Il me semble que l’en-seignement catholique en France est appelé aujourd’hui, de l’intérieur de lui-même, à vérifier ce que le philoso-phe Marcel GAUCHET nous annonce de façon insistante depuis quelques années. Contrairement à ce que cer-

tains avaient prophétisé, la séculari-sation n’exclut pas les religions, et en particulier l’Église catholique. Elle les oblige plutôt, elle nous oblige à nous manifester autrement, à partir de nos sources vives et comme des forces de propositions à l’intérieur de nos sociétés en perte de repères. Au lieu de nous replier sur nous-mêmes ou de camper en dehors de la cité com-mune, de la res publica, il s’agit d’ins-crire résolument notre foi au-dedans même de notre société sécularisée et pluraliste. Et de comprendre que no-tre foi catholique comme l’explique longuement Marcel GAUCHET, impli-que une éducation, parce qu’elle s’ap-puie sur l’étude de la Parole de Dieu, sur la réception et la mise en œuvre de l’Évangile du Christ. Autrement dit, nous sommes appelés, dans des conditions nouvelles, à participer au travail de notre humanité sur elle-même, alors qu’agissent en elle tant de processus de déshumanisation et que, sans nous enorgueillir, nous pouvons être fiers de ce que « la tra-dition chrétienne soit à mobiliser dans la crise contemporaine de l’éducation et y représente une ressource essentielle. » (Marcel GAUCHET, Un monde désen-chanté ?, 2004, p.225)

C’est dans l’enseignement catholique que ce travail de longue haleine et de grande portée peut s’accomplir de fa-çon cohérente, si nous le comprenons et si nous le voulons, avec la grâce de Dieu !’’

Dans l’intervention de Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, de l’Académie française, au cours de la Convention de l’Enseignement catholique

« Pour l’Enseignement catholique en France : des défis à relever »

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joint en pastorale scolaire agira avec le chef d’établis-sement, en accord avec les prêtres concernés (article 173).Pareillement, le directeur diocésain dispose, dans toute la mesure du possible, d’un adjoint en pasto-rale scolaire qui fait le lien entre les équipes d’ani-mation pastorale des établissements et la pastorale diocésaine (article 216)

EdN : Ce que vous dites de la dimension diocésaine et de la responsabilité pastorale permet de comprendre que l’évêque est concerné par la désignation des chefs d’établissement et des adjoints en pastorale scolaire. Mais comment peut-il exercer cette responsabilité ?

RW : Ce sont en fait les tutelles qui sont directement concernées, tutelle diocésaine ou tutelle congré-ganiste selon les établissements. C’est la tutelle qui nomme le chef d’établissement et lui donne une lettre de mission mais l’accord de l’évêque est requis (article 153). C’est le chef d’établissement qui recrute son adjoint en pastorale scolaire «après approbation de la tutelle qui s’assure de l’avis favorable de l’évêque» (article 175).

EdN : Mais n’est-ce pas l’OGEC (organisme de gestion) qui est l’employeur du chef d’établissement ?

RW : Oui. La charge de chef d’établissement est for-malisée par un contrat de travail avec l’organisme de gestion (article 155). Mais c’est bien la tutelle qui porte la responsabilité première. On retrouve là le fait qu’un établissement catholique d’enseignement ne peut être assimilé à une entreprise dirigée par des gestionnaires préoccupés de répondre à des besoins et de satisfaire une clientèle. Les établissements ca-tholiques d’enseignement sont bien des « pierres vivantes » originales dans la vie et de la mission de l’Église diocésaine.

Le 11 juin 2013

JeunesseintERviEw dE mgR RObERt wattEblEd, évêqUE dE nîmEs

dAns lA vie et lA Mission de l’eglise dioCésAine, les étAblisseMents CAtholiques d’enseigneMent

Église de Nîmes : Vous avez insisté précédemment (voir Église de Nîmes n°9 du 12 mai) sur la dimension diocé-saine de l’enseignement catholique. Elle est clairement réaffirmée dans le Statut qui vient d’être publié. Cette dimension diocésaine vous semble-t-elle suffisamment connue et perçue ?

Mgr Robert WATTEBLED : Elle est affirmée dans les textes mais, de fait, elle ne saute pas aux yeux de ceux qui ne connaissent que tel ou tel établissement, ni même aux yeux de tous les membres des commu-nautés éducatives. D’autant que si le diocèse est le «périmètre premier» de l’enseignement catholique, d’un autre point de vue, les établissements sont en relation directe avec les instances civiles et académi-ques. Quant aux élèves et à leur famille, ils connais-sent davantage le chef d’établissement que le direc-teur diocésain.

EdN : Le Statut parle de responsabilité pastorale du chef d’établissement, par exemple aux articles 145 ou 152. Comment comprendre cette expression ? S’agit-il d’une responsabilité semblable à celle des prêtres ?

RW : On aurait évidemment tort d’assimiler la charge du chef d’établissement à celle d’un curé de paroisse ! Tout comme la communauté chrétienne d’un établis-sement ne peut être considérée comme l’équivalent d’une paroisse, ne serait-ce que parce qu’elle n’a guère la possibilité de se rassembler pour célébrer le Jour du Seigneur (le dimanche) et qu’elle devient quasiment virtuelle pendant la période des vacan-ces !La responsabilité pastorale d’un directeur lui de-mande de veiller à ce que tous les aspects de la vie de l’établissement (aspects éducatif, pédagogique, administratif, relation avec le personnel, avec les fa-milles, etc) soient cohérents avec le projet d’établis-sement qui lui-même se réfère à l’Évangile. «Le chef d’établissement assume l’ensemble de ses charges dans la dynamique et à l’aune de sa responsabilité ec-clésiale ; il fait en sorte que tous les projets et les struc-

tures de l’établissement soient discernés, décidés, ac-compagnés, évalués et relus à la lumière de l’Évangile, reçu dans la tradition de l’Église particulièrement grâce à son enseignement éthique et social» (article 151).

EdN : Le chef d’établissement est-il responsable de la catéchèse ou peut-il s’en remettre à des agents pasto-raux en quelque sorte spécialisés ?

RW : La catéchèse n’est pas une «matière» parmi d’autres, proposée en option aux jeunes et aux fa-milles qui le souhaitent. La responsabilité du chef d’établissement est plus large. Il s’agit d’assurer la proposition de la foi chrétienne. Je cite l’article 149 : «Pour assurer la proposition de la foi chrétienne, dont il est le garant devant l’autorité de tutelle, il [le chef d’éta-blissement] promeut une animation pastorale, adaptée aux besoins de la communauté éducative, en cohéren-ce avec les orientations de la tutelle et la vie de l’Église diocésaine et de ses paroisses. À cette fin, il constitue une équipe d’animation pastorale qui peut comporter des professionnels et des bénévoles.»

EdN : Parmi ces personnes il peut donc y avoir des prê-tres et des animateurs laïcs ?

RW : La fonction propre des prêtres est précisée en plusieurs articles du Statut. «Pour servir la commu-nion fraternelle et fortifier les acteurs de la mission, dit par exemple l’article 53, un prêtre est envoyé à la communauté éducative, selon des modalités diverses, signifiant que le Christ, unique pasteur, lui est présent».L’adjoint en pastorale scolaire, lui, est un collabora-teur immédiat du chef d’établissement, qui l’aide à mettre en œuvre l’animation pastorale et favorise la prise en compte de la dimension pastorale dans toutes les activités de l’établissement (article 171). Il est directement associé à la mission du chef d’éta-blissement et en relation avec tous les membres de la communauté éducative.La catéchèse et les célébrations de l’initiation chré-tienne s’inscrivent dans cette mission. Pour cela, l’ad-

Le projet de loi pour la refondation de l’école a été examiné en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 3 juin dernier. Dans le même temps, des concertations ont lieu partout en

France entre les acteurs des municipa-lités, de l’éducation et des associations afin

de mettre en place la réforme des rythmes scolaires pour certains dès la rentrée prochaine. L’Action Ca-tholique des Enfants (ACE) appelle à ce que l’intérêt des enfants soit bien au premier plan de tous ces dé-bats.

Ces derniers dérivent souvent et mettent en avant des considérations d’adultes en oubliant parfois que ce sont les enfants qui sont les premiers acteurs de l’école. Mais quelle place est accordée à la parole et à l’équilibre des enfants dans toutes ces réflexions ?

A l’ACE, les enfants sont invités à s’exprimer lors de leurs rencontres. De septembre 2012 à février 2013, ils nous ont partagé leurs souhaits pour l’avenir. Écou-tons ce qu’ils nous ont dit sur l’école : ils souhaitent la « même chance pour tous » (délégués des Pays de la Loire), « que les heures de cours soient mieux réparties » (délégués de Bourgogne), qu’il y ait « plus de jeux et de sorties », « apprendre en s’amusant » (délégués de Rhône-Apes). Notons aussi la demande d’un club fripounet (8-11 ans) d’Eure-et-Loir (28) qui aimerait « qu’à l’école, ce ne soit pas toujours les adultes qui dé-cident sans demander l’avis des enfants ».

En conclusion, nous souhaitons souligner que ce sont les rythmes de l’enfant dans leur globalité qu’il faut penser, car chaque enfant a aussi le besoin, et le droit [1], de se reposer, de jouer... et de rêver.

[1] article 31 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant (CIDE)

comuniqué de presse de l’Action cAtholique des enfAnts

RythmEs scOlaiREs : n’oubliez PAs les enFAnts !

Lire aussi la première interview de Mgr Wattebled à propos des nouveaux statuts de l’Enseignement Catholique dans Eglise de Nîmes n° 9 du 12 mai 2013

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Actualités

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EglisEdENîmEs>23juiN20�3>N°�2

Dans le cadre des différentes manifes-tations organisées cette année dans le cadre du 30è anniversaire de l’asso-ciation des «Chemins de saint Gilles», à noter, outre le franc succès de la confé-rence sur «la pastorale de l’engendrement» donnée par Christian PIAN, directeur de formation à l’IPC (institut catholique de Paris), qui s’est tenue le 25 janvier à Nîmes :

• Une cérémonie aura lieu cet été en la cathédrale du Puy en Velay par un passage de témoin entre les rou-tes du Forez et de la Régordane au cours de l’envoi des pèlerins les samedi 10 août et mercredi 15 août.Cette cérémonie sera présidée par le recteur de la ca-thédrale ( CF informations à la rubrique «actualités» du site www.cheminstgilles.org)

• D’autre part un accent particulier sera mis sur «le pèlerinage d’un jour», qui commencera le vendre-di 23 août à Bouillargues, avec une conférence sur les Chemins de st Gilles au moyen-âge, par Michel Couillaud, conférencier des chemins d’Europe, et se poursuivra le samedi soir, à Saint Gilles, par un repas auquel seront conviés tous les Saint Gillois qui pour-ront, à cette occasion, bénéficier d’une projection particulière retraçant 30 ans de vie de l’association.

Programme complet sur www.cheminstgilles30.cef.fr > routes > pèlerinage d’un jour

C’est Dieu qui engendre à sa vie et Dieu seul. Ce n’est pas nous. Nous ne faisons que mettre en place des dispositifs qui permettent à Dieu de faire de nous ses fils et ses filles. L’essentiel de l’Évangile est là, devenir, chacun et chacune à sa

manière, des fils et les filles de Dieu. La pastorale d’engendrement nous invite à discerner l’action de Dieu lui-même parmi nous en évitant de prendre sa place, mais en essayant de nous mettre à l’écoute de ce qu’il fait et de sa manière d’agir. Conférence de Christophe Pian. 25 janvier 2013, Nîmes

Thème des routes 2013 :« Re-naître dans la confiance »« Naître de nouveau : bien plus radical que renaître ! (…) Pour commencer du neuf, vraiment neuf, commen-cer une nouvelle vie, il faut être libre (…), changer de direction ou de point de vue, commencer une nouvelle vie. » (E. Py-Knoerr)

Photos : www.cheminstgilles30.cef.fr

iL resTe des PLacesPour «Le PèLerinage d’un Jour» !

Renseignements :Maryvonne GALL : 06 58 12 27 05 Bernard MAZEL : 04 78 03 98 33

30 ans PlUs taRd... PAul bAlMelle invite à Poursuivre lA route

Depuis 1965 et après de mul-tiples recherches historiques, un passionné de saint Gilles,

Marcel Girault, organisait, à titre per-sonnel et avec l’accord de l’évêque du lieu des marches vers le tom-

beau du saint, et y entraî-nant des groupes de pè-lerins...

A l’arrivée des pèlerins, en août

1983, Mgr Jean Ca-dilhac annonçait sa volonté de créer une association afin de favoriser et de pérenniser les marches vers le tombeau de saint Gilles. Dans ce but, une assemblée générale de création s’est tenue le 11 novembre 1983 à Paris, dans une salle de la paroisse St Léon, en présence des «pionniers» et de nouveaux pèlerins dont j’ai eu la chance de faire partie.Marcel Girault a assuré la présidence jusqu’au 20 octobre 1985, date a laquel-le il a démissionné . C’est René KAPPLER qui lui a succédé jusqu’en 1988 ; ce qui fut une petite révolution pour l’époque puisqu’il était membre de l’Eglise Réformée.

Présidèrent ensuite successivement nos assemblées : Xavier Casal, Guy Cathebras, Christiane Mallet et Pier-re Boit. Depuis 2007, c’est au tour de Nicole Comoy d’assumer avec bonheur cette tâche.

Dans le premier bulletin de liaison de l’associa-tion, Mgr Jean Cadilhac écrivait : « La

continuité ne repose pas que sur une équipe ; elle repose sur tous

les pèlerins. Elle appelle à l’enga-gement personnel de chacun. Cet engagement ne peut être le même pour tous, mais chacun

doit se demander comment il peut rendre aux autres ce qu’un

jour il a reçu en faisant les Chemins de saint Gilles ».

C’est pourquoi aujourd’hui, 30 ans après le dé-but de l’aventure, j’invite chacun de vous, surtout

ceux qui n’ont pas marché depuis quelque temps à reprendre la route en appelant à

leur tour d’autres compagnons... Les Chemins de Saint Gilles ont besoin de vous pour partager votre expérien-ce ! Vous le savez bien : l’essentiel est

d’oser partir pour vivre la rencontre. Fai-sons-le avec confiance ! « Le Seigneur est

au départ ; Il sera a l’arrivée. » Allons, n’hé-sitons plus, partons !

Paul Balmelled’après un article publié dans le bulletin

du mois de mai 2013 des Chemins de Saint Gilles

Spiritualité

30èMe AnniversAire des «CheMins de sAint gilles»

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Actualités

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EglisEdENîmEs>23juiN20�3>N°�2Société

Après le vote de la loi ouvrant le mariage aux personnes du même sexe, le Conseil Famille et So-ciété de la Conférence des évêques de France, présidé par Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, publie un texte intitulé « Poursuivons le dialogue ! ». Son but est d’aider les communautés catho-liques à surmonter leurs différences d’approche et à approfondir le dialogue, en donnant des élé-ments de discernement et des pistes pour poursuivre la réflexion sur la famille. Le voici publié en deux temps dans la revue diocésaine. Ici, et en pages suivantes, la première partie.

FamillE Et sOciété : «Poursuivons le diAlogue !»

perspeCtivesaprèslevotedelaloiouvrantleMariageauxpersonnesdeMêMesexe

Les débats et manifestations autour de la loi ouvrant le mariage aux per-sonnes du même sexe ont été l’oc-casion de constater que ce projet de réforme a divisé la communauté na-tionale. Une incompréhension s’est installée entre partisans et adversai-res de la réforme et des divergences sont apparues sur la façon d’exprimer les désaccords. Une radicalisation est observable aujourd’hui. Cela n’est pas sans écho au sein même des commu-nautés catholiques et les responsa-bles de la pastorale des familles ont, parmi d’autres, exprimé le besoin de disposer d’éléments de discernement et de pistes de travail pour poursuivre la réflexion.

Le Conseil Famille et société de la Conférence des évêques de France propose donc ce texte pour aider les communautés catholiques à sur-monter leurs différences d’approche et à approfondir le dialogue. Si la foi chrétienne est bien une ressource qui donne sens à nos vies, alors il est

possible de s’écouter et de s’entendre pour dire en quoi elle est aujourd’hui source d’orientation et d’inspiration éthique au sein d’une société plura-liste et sécularisée.

lesenjeuxdelaréforMe

Ce texte s’inscrit dans la suite de la note publiée par le Conseil Famille et société en septembre 2012. Il faut rap-peler qu’à l’époque, aucune discussion n’était prévue ni même possible. Parce qu’il figurait dans les propositions du candidat François Hollande, le projet de loi emportait, aux yeux du gouver-nement, de facto l’adhésion de la ma-jorité des Français.

Dans sa note, le Conseil Famille et so-ciété avait choisi de se placer sur le terrain juridique et anthropologique pour favoriser le dialogue avec le plus grand nombre de personnes possible. Il y donnait un éclairage sur les raisons qui pouvaient conduire à réclamer cet-te transformation du mariage civil. Il y expliquait aussi pourquoi cette trans-formation du mariage lui semblait une réponse inadéquate à la deman-de de reconnaissance des personnes de même sexe. Il invitait le législateur

à ne pas se laisser enfermer dans une querelle de droits individuels, mais à chercher à protéger le bien commun. Il soulignait enfin que le mariage était une institution. Non réductible à l’amour entre deux personnes, elle instaurait pour la société un lien entre l’amour fidèle d’un homme et d’une femme et la naissance d’un enfant. Cette institution signifiait à tous que la vie est un don, que les deux sexes sont égaux et indispensables à la vie et que la lisibilité de la filiation est es-sentielle pour l’enfant.

Cet ensemble constituait bien l’en-jeu de la réforme et pas uniquement la question de l’égalité de traitement entre les couples de même sexe et les autres. C’est en raison de l’am-pleur de ces enjeux pour l’ensemble de la société que le texte publié en septembre 2012 demandait que soit ouvert un large débat. Il offrait aussi aux catholiques des éléments de dis-cernement pour y participer. De nom-breuses communautés catholiques s’y sont référées pour organiser des ren-contres. Entre temps le projet de loi a été examiné par l’Assemblée nationa-le et par le Sénat pour être finalement

adopté en seconde lecture, le 23 avril 2013 par l’Assemblée nationale, dans une version proche de la proposition initiale du gouvernement ouvrant le mariage et l’adoption plénière aux couples de même sexe. Après valida-tion par le Conseil constitutionnel, la loi a été promulguée par le Président de la République le 18 mai 2013.

denoMbreuxClivages

Durant toute cette période, le dé-bat recherché a bien eu lieu et les contributions des parties prenantes, y compris celles des religions ont pu être exposées. Pour autant, le senti-ment demeure que ces contributions n’ont pas été écoutées ou compri-ses. L’ampleur des manifestations publiques est pour une large part la conséquence du sentiment que des objections de caractère fondamental, dépassant le terrain religieux et tou-chant au socle de la vie commune, étaient rejetées ou ignorées. De façon générale et pour des raisons diverses, beaucoup de personnes sortent avec un sentiment de malaise de cette pé-riode de débat.

Ainsi, en forçant quelque peu le trait, certains estiment que la réforme ne modifie en rien le mariage quand ce-lui-ci reconnaît l’amour entre deux êtres, alors que d’autres pensent qu’elle vide le mariage de sa subs-tance lorsque celui-ci fait fi de la dif-férence sexuelle. Certains analysent la réforme comme un progrès à l’égard de l’égalité des droits, d’autres crai-

gnent l’effondrement de la société in-capable de reconnaître la différence comme mode d’identification humai-ne. Certains dénient à l’Eglise le droit d’intervenir dans les questions de so-ciété, d’autres auraient voulu qu’elle soit à la pointe du combat politique. Certains invoquent l’amour miséricor-dieux de Dieu pour plaider en faveur de la loi, d’autres invoquent l’amour créateur de Dieu pour s’y opposer. Certains estiment que le débat politi-que a été escamoté, d’autres estiment que le débat à l’intérieur de l’Eglise a été escamoté. Comment dépasser de telles oppositions ?

laCoMplexitédujugeMentéthique

En fait, beaucoup de personnes per-cevaient les différents aspects qui semblent s’opposer. Elles se sentaient tiraillées entre la volonté de donner tout son sens au mariage basé sur l’al-térité des sexes et la volonté de ne pas rejeter des personnes homosexuelles. Le projet de réforme les forçait à choi-sir l’un ou l’autre. Les contre-propo-sitions cherchant à concilier les deux aspects n’ont pas reçu d’écho politi-que.

Mais, au-delà de la question de la formulation politique du projet de réforme, ces clivages, vécus doulou-reusement à l’intérieur des personnes comme à l’intérieur des communau-tés chrétiennes, sont aussi révélateurs de la complexité du jugement éthi-que en situation pluraliste et invitent

à approfondir notre réflexion. Ils si-gnalent que le jugement éthique lui- même est devenu pluraliste. Chacun invoque sa conscience et on ne saisit plus s’il existe en-core des fondements com-muns pour se prononcer sur ces grandes questions où l’avenir de l’homme se dessine. Ainsi assiste-t-on à l’émergence troublante de nouvelles manières de juger les situa-tions. Dépendantes des émotions, de la narration ou du ressenti individuel, elles laissent peu de place aux argu-ments de raison. Cette donnée de fait doit être prise en compte par quicon-que veut pratiquer le dialogue : il lui faut aussi prendre en compte l’his-toire personnelle de chacun et tenter de l’y rejoindre, ce qui signifie aussi d’assumer sa propre histoire.

Cette complexité du jugement éthi-que dans une société pluraliste et sé-cularisée n’empêche pas, d’une part, de tirer les enseignements positifs de ce temps de débat et, d’autre part, de formuler des pistes de réflexion pour approfondir le dialogue.

en savoir plus surwww.penseesociale.catholique.fr

[email protected] 72 36 68 52

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Actualités

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EglisEdENîmEs>23juiN20�3>N°�2

Ces derniers mois ont montré toute l’exigence de la vie en démocratie. Ils ont servi l’émergence de probléma-tiques essentielles autour de l’intérêt supérieur de l’enfant, de l’évocation de la condition homosexuelle et du refus de l’homophobie. Ce sont des acquis positifs du débat.

1.1 Vivre l’exigence démocratique

L’exercice de la démocratie suppose d’admettre dès le départ que les di-vergences d’opinion sont légitimes. Sur cette base, les citoyens et leurs organisations peuvent exprimer li-brement leur point de vue, dans le respect des autres. Chacun mérite ainsi d’être écouté et respecté dans ses convictions profondes. Le débat doit normalement permettre d’amé-liorer un projet de façon à recueillir l’adhésion du plus grand nombre. Le mépris, la violence verbale ou physi-que n’ont pas leur place dans le jeu démocratique. Ils sont, pour les chré-tiens, antagoniques avec la liberté re-ligieuse dont ils se réclament.

Respecter la laïcité

La laïcité de l’Etat, telle qu’elle s’est approfondie en France depuis la loi de 1905 qui en définit les règles, ne fait pas obstacle à une expression des religions dans le débat public. La laï-cité de l’Etat n’implique pas une laï-cité de la société. La laïcité accueille dans l’espace public les opinions et contributions à la recherche de l’inté-rêt général, exprimées au nom d’une conviction religieuse ou spirituelle,

car elle reconnaît la richesse du plu-ralisme. L’Eglise, comme toute asso-ciation, peut faire entendre ses argu-ments ; les catholiques, comme tous les citoyens, peuvent prendre la pa-role. Bien sûr, il ne peut être question d’imposer la foi ou un point de vue religieux. La participation des catho-liques au débat public se fait à partir d’une vision de l’homme qui trouve sa source dans la raison éclairée par la foi chrétienne.

Assumer une position minoritaire

Les catholiques prennent aujourd’hui conscience que cette vision n’est plus ni connue ni partagée par tous. Même lorsqu’elle est partagée, les conséquences politiques à en tirer peuvent diverger. A l’intérieur de la communauté catholique ces diver-gences ne mettent pas en danger l’unité ecclésiale, pas plus que l’issue d’un vote démocratique ne rejette les catholiques en dehors de la commu-nauté nationale. Lors de sa dernière assemblée plénière, par la voix de son président, la Conférence des Evêques de France s’est exprimée sur la situa-tion créée par l’adoption du projet de loi et sur sa portée au regard de la co-hésion nationale. Elle a aussi invité les catholiques à se comporter comme citoyens, assumant une position mi-noritaire en démocratie.

C’est une preuve de maturité démo-cratique que d’accepter sans violence que son propre point de vue ne soit pas retenu. C’est une preuve de matu-rité sociale que de reconnaître que le

débat politique n’épuise pas le débat éthique et anthropologique sur les grandes questions du sens de l’exis-tence. On peut continuer à provoquer de multiples manières la réflexion sur nos visions du monde et leurs consé-quences pour la vie de tous et tout particulièrement des plus vulnérables d’entre nous. C’est une preuve de ma-turité spirituelle que de croire que ce ne sont pas les paroles qui importent pour exprimer une conviction, mais davantage encore le témoignage et l’engagement d’une vie au service du prochain, nourrie par la foi au Christ.

A cet égard, les communautés catho-liques auront aussi à accompagner les nombreux jeunes qui ont spontané-ment et pacifiquement pris part aux débats et aux manifestations. Il s’agit à la fois de saluer et de soutenir leur engagement tout en assurant leur for-mation, notamment dans le domaine de la doctrine sociale, pour favoriser ce témoignage à la suite du Christ.

1.2 L’intérêt supérieur de l’enfant

Un très large courant, dépassant le clivage autour du mariage ouvert aux personnes de même sexe, a exprimé le souhait que l’intérêt supérieur de l’enfant soit mieux pris en considé-ration dans le contexte de la loi sur l’ouverture du mariage, et bien plus largement dans celui des réformes en-visagées qui touchent à la vie familia-le, à la protection de l’enfance et de la jeunesse, à la vie scolaire. Ce concept d’intérêt supérieur de l’enfant est porté au niveau international par une

Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant du 20 novembre 1989, ratifiée par notre pays, et sur lesquels veille en France le Défenseur des droits. Mieux expliqué et mieux compris, ce concept aurait permis de clarifier les malentendus entre diffé-rents points de vue se réclamant du bien des enfants déjà nés ou à naître. Il aurait aussi permis à nombre de personnes, favorables au « mariage pour tous » mais hostiles à l’adoption, de réaliser le lien étroit entre l’accès au mariage et l’accès à l’adoption. La revendication de préserver une filia-tion lisible pour tous les enfants a été clairement exprimée, mais n’a pas été retenue par le législateur.Dans sa décision du 17 mai 2013, le Conseil constitutionnel a érigé « l’in-térêt de l’enfant » en exigence consti-tutionnelle. Cela renforce l’exigence que toute décision d’adoption doit être conforme à l’intérêt de l’enfant. Le Conseil a également jugé que la loi n’a ni pour objet ni pour effet de reconnaître un « droit à l’enfant ». Le rejet très net de toute instrumenta-lisation crée l’espoir que ce souci de protéger l’enfant, figure du plus fai-ble parmi nous, permettra de trou-ver une majorité pour s’opposer à un élargissement des cas autorisés pour la procréation médicalement assis-tée et à la légalisation de la gestation pour autrui.

1.3 L’accueil dans l’Eglise des per-sonnes homosexuelles

Comme le dénonçait le premier texte du Conseil Famille et Société, l’homo-phobie existe toujours dans la société et dans nos communautés catholi-ques. Les débats autour du projet de loi ont eu un double effet. D’un côté, une homophobie, jusque-là latente, s’est exprimée au grand jour avec une violence surtout verbale mais dans quelques cas aussi physique. Cela est inadmissible et doit être fer-mement condamné. Ces expressions homophobes ont blessé et troublé de nombreuses personnes. De l’autre côté, les accusations répétées et gé-néralisées d’homophobie, à l’adresse des opposants au projet de loi, ont in-justement disqualifié les motivations profondes qui les animaient.

L’accueil inconditionnel

L’homophobie, comme toute forme de discrimination, est inacceptable. Pour les communautés catholiques, l’accueil inconditionnel de toute per-sonne est premier. Toute personne, indépendamment de son parcours de vie, est d’abord un frère ou une sœur dans le Christ, un enfant de Dieu. Cet-te filiation divine transcende tous les liens humains de famille. Chaque per-sonne a droit à un accueil aimant, tel qu’il est, sans avoir à cacher tel ou tel aspect de sa personnalité. L’accueil in-conditionnel de la personne n’inclut absolument pas une approbation de tous ses actes. Cet accueil constitue cependant la condition première de toute relation, selon l’exemple donné par le Christ lui-même.

La miséricorde et la loi

Pour accueillir, les communautés chrétiennes n’ont pas à choisir en-tre la loi ou la miséricorde. C’est la miséricorde qui ouvre le chemin par lequel chaque personne rendue à sa dignité et à sa liberté, peut s’engager librement sur une voie exigeante de conversion et de croissance. Ce que la foi désigne comme loi n’est pas un diktat moral, mais le signe que, par un comportement d’humilité, la rencontre avec l’amour divin devient possible. C’est une rencontre avec le Christ qui va conduire une personne à opérer des changements dans sa vie. Tout en sachant que cela leur échappe, les communautés chrétien-nes ont à favoriser cette rencontre, à témoigner de l’action de Dieu dans la vie de chacun et à accompagner des cheminements, sans jamais juger les cœurs.De ce point de vue, le Conseil famille et société reconnaît que beaucoup peut encore être fait pour mieux ac-cueillir et accompagner les personnes homosexuelles et leurs familles. Les incompréhensions apparues à pro-pos de la loi au sein des communau-tés catholiques sont à la fois révélatri-ces de cette situation, mais peuvent aussi aboutir à une meilleure prise en considération de cette responsabilité par les communautés qui sont invi-tées à approfondir le débat sur diffé-rents points

1. les enseigneMents PositiFs de Ce teMPs de débAt

A suivre dans le prochain numéro d’Eglise de Nîmes2. de nouveaux sujets d’approfondissementune vision de l’homme...cohérente avec une vision du mariageRetrouver le sens de l’amitié

Texte intégral téléchargeable sur www.eglise.catholique.fr

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