40
- Hebdomadaire 3261 - 27 mai 2011 3 france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique Mouvement Mondial des Mères La cause des mères pages 8 à 10 ISSN 0015-9506 Bioéthique L ’appel des députés page 11 La sainte patronne des cosmonautes 8 e centenaire de sainte Alpais pages 16-17

france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

- Hebdomadaire n° 3261 - 27 mai 2011 3 €franc

e-ca

thol

ique

.frfra

nce-

cath

oliq

ue.fr FRANCE

- - HebdomadaireHebdomadaire n°n° 3261 3261 - - 27 mai 27 mai 2011 2011 33 €€

FRANCEFRANCECatholique

Mouvement Mondial des Mères

La causedes mères pages 8 à 10

ISSN

001

5-95

06

BioéthiqueL’appel

des députés page 11

La sainte patronnedes cosmonautes

8e centenairede sainte Alpais

pages 16-17

Page 2: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

BRÈVES

2 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

FRANCECARNEt ROSE : En dépit du silence de l’Élysée, diverses rumeurs ont confirmé la gros-sesse de Carla Bruni-Sarkozy.SéChERESSE : L’usage de l’eau était limité le 22 mai dans 42 départements.BOîtES NOiRES : Le Bureau d’enquêtes et d’analyses est parvenu pendant le week-end du 15 mai à recueillir toutes les données contenues dans les deux boîtes noires du vol Rio-Paris ; un rapport sera publié au début de l’été.hiStOiRE : Des manuscrits inédits de Robespierre ont été acquis le 18 mai par l’État français pour 979 400 euros.MédECiNE : Le directeur de l’Assurance-maladie a dévoilé le 17 mai que les dépasse-ments d’honoraires médicaux avaient représenté en 2010 2,5 milliards d’euros sur un total de 20,9 milliards d’ho-noraires.JuStiCE : Le Sénat a adopté le 19 mai le projet de loi sur l’introduction de jurés popu-laires en correctionnelle.La cour d’appel de Versailles a confirmé le 19 mai la faute inexcusable de Renault dans le suicide d’un ingénieur en 2006.La Cour de cassation a rejeté le 20 mai les questions de constitutionnalité qui sont à l’origine de la suspension du procès de Jacques Chirac ; ce procès devrait reprendre début septembre.ROutE : F. Fillon a été cha-huté le 17 mai par les députés UMP à propos des nouvelles mesures de sécurité et de la suppression des panneaux annonçant les radars.Six personnes ont été tuées en avril en île-de-France par des conducteurs sans permis.

GOlF : Pour la première fois, la France a été désignée comme pays hôte de la Ryder Cup 2018, grand duel entre les golfeurs américains et euro-péens.tENNiS : Le Tournoi de Roland-Garros a débuté le 22 mai.FOOtBAll : Neuf villes ont été désignées le 20 mai pour accueillir l’Euro 2016 ; le coût des constructions ou rénova-tions de stades s’élèvera à 1,7 milliard d’euros.Lille a décroché le 21 mai le 3e titre de Champion de France de son histoire, réali-sant ainsi un doublé Coupe–Championnat.CiNéMA : La Palme d'or du festival de Cannes a été attri-buée à Tree of Life de Terrence Malick.

MONdEFMi : Le Conseil d’administra-tion s’est réuni dès le 16 mai pour envisager la succession de D. Strauss-Kahn à la tête de l’institution. Le nom de Christine Lagarde a été pro-noncé comme candidate de l’Union européenne.EuROpE : Le gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, a été désigné le 17 mai à l’unanimité par les ministres des Finances de la zone euro pour succéder à J.-C. Trichet le 1er novembre prochain.SOudAN: L'armée du Nord-Soudan s'est emparée de la ville d'Abyei le 21 mai, sur la frontière avec le Sud, obli-geant plusieurs milliers d'ha-bitants à fuir et fixant ainsi par la force une frontière qui était restée en suspens dans les accords de paix.pROChE-ORiENt : Après les violences qui ont marqué le 15 mai la commémoration

de la « Nakba » (exode des Palestiniens après la créa-tion de l’État d’Israël), l’ar-mée israélienne a maintenu le bouclage de la Cisjordanie. Le Premier ministre israélien a rejeté le 20 mai la proposition du président Obama de créer un État palestinien dans les frontières de 1967.AFGhANiStAN : Un 58e soldat français a été tué le 18 mai par une explosion acciden-telle ; quatre autres ont été blessés.liByE : Le président Obama a estimé le 18 mai que l’in-tervention de l’OTAN avait sauvé des milliers de vies ; la nuit suivante, des avions ont coulé huit navires de guerre de Kadhafi dans les ports de Tripoli, Al Khums et Sirte.Quatre Français accusés d’es-pionnage pour le compte de Kadhafi ont été libérés le 21 mai et reconduits en Égypte où ils ont été pris en charge par les autorités consulaires.tERRORiSME : Al-Qaida a choisi le 19 mai l'un de ses cadres historiques, l’Égyptien Saïf al-Adel, pour assurer temporairement la direction du mouvement après la dis-parition de Ben Laden.étAtS-uNiS : La dette de l’État fédéral s’est approchée le 16 mai de la limite auto-risée par le Congrès (environ 15 000 milliards de dollars) alors que la croissance s’est nettement ralentie au cours du 1er trimestre 2011.BElGiquE : Le chef du parti socialiste francophone, Elio Di Rupo, a été chargé le 16 mai par le roi Albert II de former un nouveau gouvernement.SyRiE : L’opposition a lancé un appel à la grève générale pour le 18 mai ; au moins 44 personnes auraient été tuées par les forces de sécurité.

Les États-Unis ont décidé de sanctionner directement le président Bachar Al-Assad et six autres dignitaires du régime.tChéquiE : 40 000 personnes ont manifesté le 21 mai à Prague pour protester contre la réforme des retraites et des systèmes fiscaux et sociaux prévue par le gouvernement.GRANdE-BREtAGNE : Un rap-port des services d’inspection des centrales nucléaires a donné le 18 mai son feu vert au gouvernement pour pour-suivre ses projets de construc-tion de nouvelles centrales ; cette position contraste avec celles du Japon, de l’Alle-magne et de l’Italie.ESpAGNE : à l’approche des élections municipales, des milliers de jeunes ont mani-festé dans les grandes villes pour dénoncer le chômage et la cure d’austérité attendue ; malgré l’interdiction de mani-fester, la contestation a pris de l’ampleur le 21 mai.CôtE d’iVOiRE : Le président Sarkozy a assisté le 21 mai à l’intronisation du président ivoirien Ouattara ; la France gardera une présence mili-taire permanente dans le pays.iSlANdE : L’espace aérien islandais a été fermé le 22 mai en raison de l’éruption d’un volcan.MédECiNE : Une société espa-gnole a lancé le 19 mai un test sanguin qui évalue l’âge réel du corps d’un patient, offrant ainsi un indicateur de son espérance de vie.Un Américain paralysé des deux jambes après un acci-dent de voiture a pu se relever et faire bouger ses membres grâce à une stimulation élec-trique de la moelle épinière.

J.L.

Page 3: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

NOUS NE POUVIONS éluder la semaine dernière l'affaire Dominique Strauss-Kahn. Et comme nos confrères d'ailleurs, il nous fallait trou-ver la bonne mesure entre l'accusation brute, telle qu'elle était lancée par le procureur de

New York, et la présomption d'innocence qui doit jouer pour tout inculpé qui n'a pas encore été jugé. C'était pourtant l'accusation qui prévalait face à l'énormité du scandale et la brutalité des faits présu-més. Et puis, en dépit d'une défense qui affirme pouvoir démontrer l'innocence de DSK, comment ne pas être sensible à la plainte, à la détresse et à la digni-té de cette jeune femme dont il est plus que téméraire de prétendre qu'elle aurait donné un faux témoignage ?

Bien sûr, c'est la morale qui est en cause dans ce scandale dès lors qu'il s'agit de transgressions extrêmement graves, reprochées à une personnalité détenant un poste de responsabilité internationale et aspirant à la présidence française. La honte, proclamée à la une d'un grand hebdomadaire français, désigne l'ampleur de la faute, que rien ne saurait excuser, si elle est avérée. Pourtant, du point de vue évangélique, la seule indigna-tion ne saurait convenir car, si l'aveu s'impose dans ce qu'il a de terrible, ce n'est pas le lynchage du pécheur qui nous est demandé, mais la prière pour son repentir et même une fraternité douloureuse et suppliante au « Dieu de tendresse et de pitié ».

Le contrôle judiciaire qui a été imposé à DSK lui ménage la possibilité de se rendre à la synagogue pour prier. Cette ouverture singulière de la justice américaine pourrait bien être la reconnaissance discrète qu'il y a un ordre supérieur aux procédures judiciaires. La faute de David était atroce mais c'est le sublime miserere qui offre au roi criminel la grâce d'un pardon qui n'appar-tient pas aux hommes. « Contre toi, toi seul, j'ai péché… Ne me repousse pas loin de ta face. » (Psaume 51). ■

SOMMAIRE

ACTUALITÉ 4 MÉDIAS / DSK Qui sait quoi ?

5 IRLANDE / GRANDE-BRETAGNE Une réconciliation

6 ÉGYPTE Les coptes déçus de la révolution

8 SOCIÉTÉ La cause des mères

11 BIOÉTHIQUE L'appel des députés

IDÉES 12 JEAN-MIGUEL GARRIGUES Maritain à Toulouse

14 L'Esprit-Saint dans la Trinité

ESPRIT 16 ANNIVERSAIRE Sainte Alpais

18 LECTURES Ascension

19 AED Laïcité

20 AED Malaisie

21 AED Chine

23 ECCLÉSIA ISF : l'impôt du cœur

24 LECTURES 6e dimanche de Pâques

MAGAZINE 26 OPINIONS De JFK à DSK La femme de ménage Les mentalités vont changer

28 HISTOIRE La transmission

30 TAPISSERIES Renaissance italienne

33 CINÉMA « The tree of life », « La conquête » « La défense Lincoln »

34 THÉÂTRE « Histoire d'une âme »

35 TÉLÉVISION « Mamma Mia ! » « L'empreinte », « Tutelles » « Au cœur de la chimie nazie »

36 TÉLÉVISION Votre début de soirée

38 BLOC-NOTES Vie associative et d’Église

COUVERTURE : © Armand Hekimian / MMM

La justice des hommes

ÉDITORIAL

FRANCECatholique N°3261 27 MAI 2011 3

par Gérard LECLERC

Écoutez la chronique de Gérard Leclerc,

chaque semaine sur :Connaissez-vous les 5 webradios de Radio Espérance :

Enseignement, Grégorien, Musique sacrée, Louange, Parole de Dieu ?

Page 4: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

ACTUALITÉ

4 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

par Alice TULLE

Nous en savons peu sur l’affaire qui mobilise les médias du monde entier : Dominique

Strauss-Kahn a été inculpé par un tribunal américain pour plusieurs crimes sexuels. Pour le reste, les sources proches de l’enquête ne lais-sent filtrer que les nouvelles vraies ou fausses qui convien-nent à leur stratégie.

Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner les explications nécessaires à leur compré-hension — par exemple sur le système judiciaire améri-cain. Mais ce journalisme « à l’anglo-saxonne », qui est la référence théorique de la presse française, ne fonc-tionne ni en Angleterre ni aux États-Unis où les jour-nalistes ne sont pas moins à la recherche du sensationnel. L’objectivité toujours procla-mée n’est pas moins douteuse en France. Il faut se souvenir de la manière dont Dominique Baudis, ancien maire de Tou louse, avait été accablé de ru meurs diffamatoires alors qu’il était innocent.

L’inculpation qui frappe Dominique Strauss-Kahn est

une affaire infiniment plus grave, car la plainte d’une femme de chambre a été retenue par la justice. Mais ce scandale n’impliquait pas un tel traitement de l’informa-tion : les journaux télévisés ont été entièrement consa-crés à l’affaire, « le reste de l’actualité » étant expé-

dié en quelques mots, des rumeurs venant de la presse américaine de bas étage ont été présentées comme des informations, les images de DSK au tribunal ont été diffusées dans le mépris de la loi française — qui interdit également de commander et de commenter des sondages sur la culpabilité de préve-nus. Comme toujours, il y eut

d’innombrables échanges de propos sans intérêt avec des correspondants placés à un carrefour ou devant un immeuble où il ne se passait rien.

Surtout, l’affaire DSK a donné lieu à un grand étalage d’autocritiques ou d’auto-justifications sur la conni-

vence entre les principaux responsables des médias et les hommes politiques. Au fil des confidences faites lors de dîners ou de moments de détente, une compli-cité effective se noue qui implique silence et complai-sances que certains regret-tent aujourd’hui. C’est ainsi que de précédentes affaires de mœurs qui mettaient en

cause l’ancien directeur du FMI, auraient été cachées ou présentées sous un jour trompeur.

Étrangement, les journa-listes passent aux aveux puis se disculpent comme si leur public pouvait être complice. Ces dévoreurs de sondages ne prêtent pas attention aux enquêtes qui, depuis trente ans, attestent que les jour-nalistes sont disqualifiés dans notre pays. Toutes les théo-ries du complot procèdent d’une double accusation : le véritable pouvoir est caché ; les journalistes nous mentent ou se laissent abuser.

Il leur sera difficile de re trouver la confiance de lecteurs et d’auditeurs qui sont aussi des citoyens. Les grands médias pourraient commencer par traiter l’in-formation dans son ensemble — et de manière hiérarchi-sée. Dans la semaine du 16 au 22 mai, nous avons appris subrepticement que l’agence Fitch avait abaissé de trois crans la note de la Grèce, ce qui signifie que le pays s’achemine vers un défaut de paiement. De même, « l’af-faire » nous a fait négliger le mouvement de protestation des jeunes Espagnols qui occupent massivement les places publiques en raison de l’aggravation de la crise sociale. Pourtant ces deux événements auront sûre-ment des conséquences aussi importantes que l’inculpation d’un candidat potentiel à la présidence. n

STRAUSS-KAHN

Ce scandale n'impliquait pas un tel traitement de l'information(

Il n’y a rien à révéler sur l’affaire Strauss-Kahn, mais son traitement médiatique en dit long sur les relations entre les pouvoirs dans la société française.

Qui sait quoi ?

Page 5: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

ACTUALITÉEUROPE par Yves LA MARCK

Une réconciliation

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 5

Il restait encore deux ennemis invétérés au sein de l’Union euro-péenne : l’Irlande et la Grande-Bretagne.

Multiséculaires puisque le différend date au moins de la rupture de la monarchie britannique avec Rome lorsque Henri VIII s’est déclaré chef de l’Église d’Angleterre et d’Irlande en 1545. La grande bataille qui fonde l’hostilité entre les deux nations, la bataille de la Boyne de 1690, opposait en réalité les deux prétendants à la couronne britannique, le Stuart, Jacques II, réfu-gié en Irlande et Guillaume d’Orange qui venait d’être appelé de Hollande à prendre la succession à Londres parce que protestant.

Ce n’est donc pas tant un combat de deux nations ou de deux États, mais de deux religions, de deux systèmes, de deux sociétés. Si l’Irlande devenait moins « papiste » et si la Grande-Bretagne suppri-mait les interdits pesant sur les catholiques — le dernier étant l’accession au trône, le roi ou la reine étant tou jours chef d’Église —, si l’anglicanisme se rappro-chait de Rome, les enjeux s’apaiseraient. Finalement, les Irlandais se redécouvrent « britanniques », à leur grand étonnement et à celui encore

plus grand des Anglais. Huit cents ans de vie entièrement commune sous une seule couronne, du XIIe siècle à 1921, avec la même langue, même dite plus pure à Dublin, ne s’oublient pas après moins d’un siècle de républicanisme gaélique.

Le Royaume-Uni ne fut décrété tel qu’après l’acte d’Union de 1800 avec l’Ir-lande (en raison notamment de la menace napoléo-nienne). Avec l’Écosse, l’acte d’Union datait de 1707 (en raison, comme en Irlande à la même époque, de la menace jacobite [la dynastie des Stuart]). La régionalisation

a autonomisé l’Écosse, qui pense désormais à son réfé-rendum sur l’indépendance. Si le Royaume-Uni devenait une sorte de confédération lâche, une Union personnelle souple, le lien avec l’Irlande, sous forme d’une relation spéciale, s’intégrerait sans

difficulté dans cette nébu-leuse.

L’Irlande a été le mauvais élève de l’Union européenne avec ses deux référendums. Déjà elle disait tout haut ce que l’on pensait à Londres. La City lui en sera reconnais-sante en se rappelant à sa mémoire, que tous ses œufs ne sont pas dans le même

panier, qu’il y a encore une livre sterling et des banques crédibles dans la capitale britannique. Londres n’est pas à soi seul une alternative à l’Europe pour l’Irlande mais les deux ensemble se sentent moins seuls à Bruxelles.

La reine Élisabeth a, comme d‘habitude, été exem-plaire, parfaite, tout sourire, sertie de vert erin, s’incli-nant à la japonaise, mais aussi légèrement voûtée, à 84 ans, elle avait quelque chose du pape Benoît XVI. Pas de repentance, mais une profonde sympathie (le terme anglais de sympathy est plus fort qu’en français) pour toutes les victimes de « nos îles », les siens (dont son cousin Lord Mountbatten), les Irlandais de la Première Guerre mondiale (« it’s a long way to Tipperary », un petit bled au cœur de l’Irlande rurale), les premiers combat-tants de l’indépendance.

Obama devrait aussi bien-tôt faire le pèlerinage irlan-dais dans un petit bourg de l’intérieur où la famille de sa mère a quelques anciennes origines. C’est une obliga-tion vis-à-vis de la commu-nauté américaine d’origine irlandaise (estimée à 10% de la population). Mais celle-ci paraît plus lointaine par rapport au temps des Kennedy. Celle de la grande île voisine en est d’autant plus proche. n

L'Irlande a été le mauvais élève de l'Union européenne avec ses deux référendums )

La visite de la Reine Élisabeth II en Irlande, du 17 au 20 mai 2011 — une première depuis cent ans —, scelle le rapprochement anglo-irlandais.

Page 6: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

ACTUALITÉ

6 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

par Tristan LIEUCOUR (au Caire)

Tout avait commencé comme dans un conte de fées. Les jeunes de la place El Tahrir résistaient courageusement au régime du président Moubarak.

Ils se singularisaient par leurs slogans de communion au-delà des frontières confessionnelles. Les observateurs inter-loqués notaient qu’aucune des innom-brables banderoles brandies par les révolutionnaires n’évoquait le Prophète ou la religion. Comme si les revendi-cations des frères musulmans, depuis vingt ans la principale opposition au pouvoir égyptien, étaient obsolètes et ne concernaient pas les cadets.

Depuis la démission de Moubarak le 11 février dernier, la place El Tahrir (la Révolution) est devenue chaque ven-dredi, jour de congé, un vaste forum de débats. Systématiquement des prêtres coptes y prennent la parole comme une composante incontournable du pays. Les coptes et les musulmans semblaient fraterniser volontiers, et les murs du Caire se sont couverts de tags repré-sentant la communion du croissant et de la croix sur fond de couleurs natio-nales. Lors du référendum de mars sur un éventuel changement de la Constitution, beaucoup de chrétiens se sont exprimés et se sont rendus aux urnes pour la première fois de leur vie. Cependant la réforme a été largement repoussée. Or la Constitution postule dès l’article 2 que la législation égyp-tienne « s’inspire » de la charia…

Depuis un mois, les espérances des chrétiens se sont refroidies. Comme

s’il y avait un décalage entre les rêves des jeunes révolutionnaires, inspirés par le style de démocratie occidentale et ouverts à des perspectives plus laïques, et le petit peuple très attaché à l’iden-tité musulmane.

Il y a d’abord eu le 8 mars des affron te ments sanglants dans les quar-tiers populaires au pied du Moqattam où s’entassent les chiffonniers. Des émeutiers musulmans ont attaqué les maisons des chrétiens pour les piller et chasser leurs habitants. En avril, à Qela, un vaste mouvement de protesta-tion s’est levé contre le gouverneur de l’État, seul gouverneur copte du pays. Le Conseil suprême des Forces armées qui gouverne le pays en attendant les élections législatives de septembre et les élections présidentielles de décembre a cédé à la revendication populaire en suspendant le gouverneur pour trois mois. Mais c’est surtout le drame d’Im-babah, survenu le 7 mai, qui inquiète la communauté chrétienne comme un révélateur de mauvais augure. Dans ce quartier populaire, deux églises chré-tiennes ont été prises d’assaut et incen-diées par des musulmans exaltés. Les coptes orthodoxes et catholiques ont tenté de s’interposer. Le sinistre bilan fait état de 12 morts, dont le neveu d’un évêque catholique qui a été poignar-dé, et 240 blessés. Parmi les agitateurs arrêtés, 27 hommes, qui par Internet avaient appelé à brûler les églises et qui ont jeté des cocktails Molotov, appar-tiennent au mouvement salafiste… On a déjà dit ici comment un petit millier

de coptes, qui faisaient un sit-in devant la télévision nationale ont été agressés par des jeunes musulmans d'un quartier voisin, qui leur jetaient des cocktails Molotov dans la nuit du 14 au 15 mai…

Le gouvernement s ’est enga-gé à réparer les églises à ses frais, à dédommager les familles des morts et des blessés. Ahmed El Tayyeb, le grand imam de la mosquée d’Al Azhar, a rédi-gé une déclaration commune avec des dignitaires coptes pour condamner la violence contre les églises et les heurts interconfessionnels.

La communauté copte est cepen-dant traumatisée. Beaucoup imagi-naient que la révolution permettrait de tourner la page meurtrière des atten-tats contre les églises. Le souvenir des 21 morts tués par l’explosion d’une bombe dans une église d’Alexandrie le 1er janvier 2011 revient à la mémoire. Des familles envisagent de quitter le pays. Mais peu en ont les moyens. Depuis la révolution, les touristes évi-tent l’Égypte. Or le tourisme représente une activité économique importante. Il fait vivre beaucoup de gens modestes. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté et le chômage dans l’hôtel-lerie et sur les sites touristiques frappe d'abord les petits revenus. Si une part de la violence vient du désœuvrement et de la faim, la menace islamiste hante les esprits.

Jusqu’à maintenant les frères musul-mans semblent politiquement plutôt sur la réserve. Ils n’envisagent de présenter des candidats aux élections législatives que dans la moitié des circonscriptions. Mais on n’ignore pas qu’ils ont suscité une branche indépendante à leur parti, Al Wassad al Jadid, le nouveau centre, qui s’affiche plus laïque, plus jeune et qui revendique le courant de sympathie et de renouveau de la révolution. Or

ÉGYPTE

Les frères musulmans semblent politiquement plutôt sur la réserve(

Quatre mois après le déclenchement de la révolution, les chrétiens d’Égypte ont perdu leurs illusions.

Les coptes déçus de la révolution

Page 7: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 7

les élections se tiendront juste après le Ramadan, période où le petit peuple est particulièrement sensible aux lar-gesses sociales que les frères musul-mans sont seuls à pouvoir offrir grâce à leur réseau d’assistance.

Dans les prochains mois, les chré-tiens d’Égypte vont observer avec anxié-té le positionnement de l’armée qui, jusqu’à maintenant, affiche plutôt une option d’inspiration laïque. Le gouverne-ment militaire a promis de publier, avant les élections législatives de septembre, des décrets assurant l’égalité des droits de tout citoyen, sans faire acception de la religion. à l’heure actuelle, l’iden-tité confessionnelle des Égyptiens est inscrite sur leurs papiers d'identité. Les chrétiens se plaignent de la discrimina-tion à l’embauche dans de nombreuses entreprises et dans la fonction publique.

Le gouvernement s’est également engagé à rouvrir 37 églises fermées

sous des prétextes divers par le régime précédent. Les chrétiens, sceptiques, attendent de voir la réalisation de ces promesses. En Égypte on ne parle pas de laïcité, tant la religion imprègne la vie sociale, pour les musulmans comme pour les coptes. Les jeunes révolution-naires rêvent eux d’un État « civil ». Le directeur du journal chrétien Watani déclare : « Plaider pour un État civil implique avant tout de faire abstraction de la religion des citoyens ».

Les autres inconnues des mois à venir concernent la gouvernance du pays. Pour l'instant c'est l'Armée qui annonce et prépare les élections législa-tives, constitutionnelles puis, enfin, pré-sidentielles… Avec des problèmes logis-tiques énormes. On ne sait pas encore par exemple si les Égyptiens de l'étranger

auront la possibilité de voter. Personne ne sait si des figures charismatiques pourront émerger de la coalition des jeunes révolutionnaires. Dans un pays où 70 % de la population a moins de 25 ans, ces éventuels leaders disposeraient d’un énorme potentiel électoral. Enfin le mouvement salafiste, courant extrémiste inspiré et financé par le wahabisme d’Arabie saoudite, revendique toujours la « purification » de la société de ses éléments polythéistes, parmi lesquels il inclut les chrétiens. Il ne représente qu’une faible frange de la population. Mais il dispose d’une grande capacité de nuisance et de provocation dans un pays largement illettré, rendu encore plus fragile par la dissolution des forces de police, par la crise économique et par l’incertitude politique. n

Pour l'instant c'est l'Armée qui annonce et prépare les élections )

Les coptes déçus de la révolutionSymbole d'unité, place El Tahrir.

Page 8: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

actualité

8 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

par Catherine COUPLAN

les françaises, comme les autres Européennes, disent que deve­nir mère est une expérience qui les transforme profondément, change leurs priorités, leur

manière d’aborder le monde. à cause de cette vision spécifique elles veulent être entendues en temps que mères aussi et non plus seulement en temps que femmes...

L’enquête réalisée par le MMM, selon une méthodologie stricte validée par des sociologues et les Institutions européennes, montre que les mères françaises ayant répondu à l’enquête ont plus d’enfants que celles qui répondent dans les autres pays par­ticipants (3,2 en moyenne en France contre 2,6 en moyenne dans les autres pays européens). Elles sont plus nom­breuses (45%) que la moyenne euro­péenne (32%) à s’occuper de leur famille à temps plein (21% des autres Françaises ayant répondu ont un emploi à temps­plein et 27% à temps partiel). Les Françaises semblent tou­tefois plus satisfaites de l’utilisation de leur temps (comme les Finlandaises et les Luxembourgeoises), que les autres Européennes : 36% de Françaises sont très satisfaites contre 26% ailleurs en Europe, 51% ont des revendications et 14% de mères françaises sont dans l’insatisfaction totale… Alors qu’en

Espagne, Italie, ou Hongrie, on compte 1 mère sur 3 vraiment insatisfaite de l'utilisation de son temps !

Quel que soit le pays, la grande majorité des mères souhaite à la fois être active sur le marché de l’emploi et avoir du temps pour leurs enfants sur­tout quand ils sont en âge pré­scolaire, car la préférence des mères dans leur emploi du temps est liée à l’âge et au nombre d’enfant.

Quand les enfants sont en âge pré­scolaire, la grande majorité des mères (environ 70%) préfère s’en occuper à temps plein. Quand les enfants sont en âge scolaire (6 à 18 ans), les mères pré­fèrent le travail à temps partiel. Quand ils ont plus de 18 ans, elles souhaitent travailler à plein temps (environ 55%).

Le nombre d’enfants est un autre facteur important dans l’emploi du temps des mères. Le seuil où le chan­gement dans l’utilisation du temps est le plus visible se situe au passage de 2 à 3 enfants.

En France et en Europe les mères reconnaissent les mêmes priorités quant au bien­être de leur famille : elles met­tent l’accent sur des relations saines (sans violence, mais amour, respect et tolérance) et sur la nécessité d’avoir du temps pour répondre aux besoins de leur famille. Les mères expriment une frus­tration de ne pas être reconnues par

la société comme un groupe spécifique distinct des femmes en général – avec des responsabilités et besoins différents et un rôle important de cohésion sociale.

à la fin de l’enquête, les mères avaient la possibilité d’écrire un mes­sage aux décideurs politiques mettant l’accent sur leurs recommandations. Sur les 7500 messages européens, un tiers provenait de France. Ils représen­tent les préoccupations des mères de l’Hexagone en écho avec toutes les mères d’Europe car il y a une grande cohésion d’idées parmi ces messages. Trois thèmes principaux s’en dégagent :

Plus que dans les autres pays, les Françaises demandent la reconnais­sance du parent­au­foyer à temps par­tiel ou à temps plein. Plus d’un tiers des mentions spontanées sont liées au choix entre pouvoir s’occuper de son enfant soi­même ou de le faire garder. Elles suggèrent des solutions finan­cières qui rendraient ce choix possible, comme une allocation temporaire et la reconnaissance du travail familial dans le calcul des pensions.

Les mamans françaises souhaitent que le gouvernement français prenne des mesures qui les aident à mieux contrôler et à améliorer l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale (1 message sur 5 est lié à ce thème contre 1 sur 2 en Espagne) : ­ En accordant la priorité au temps consacré à leurs enfants (notamment ceux à l’âge pré­scolaire) ;­ En proposant des solutions de garde plus souples, y compris les garderies d’entreprises sur les lieux de travail ;­ En offrant une plus grande flexibilité dans les horaires de travail, s’accordant davantage aux horaires scolaires et aux périodes de vacances ;­ En proposant davantage de possibili­tés d’emploi à temps partiel ;

ENQuÊtE

Les femmes françaises demandentla reconnaissance du parent au foyer(

à l'occasion de la fête des mères, la délégation européenne du Mouvement mondial des mères (MMM Europe) publie les résultats d'une enquête d'opinion reposant sur 11 000 réponses de mères, reçues depuis 16 pays européens, dont 3000 mamans françaises qui expriment ce qu'elles attendent des politiques.

lacausedesmères

D.R.

Page 9: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 9

­ En mettant en avant les entreprises favorables aux familles (« family frien­dly ») ;­ En augmentant la durée du congé de maternité et du congé parental.

Voici quelques revendications pré­cises formulées à l'attention des hommes (et femmes) politiques :

« Payez les mères au foyer pour qu'elles restent au foyer et s'occupent de leurs enfants, plutôt que des nou­nous sans formation ni conscience pro­fessionnelle. »

« Le salaire de la femme au foyer évitera l'échec scolaire, la délinquance et pas mal de divorces… Nous avons fait ce choix malgré des difficultés financières, mais nos enfants sont gagnants. »

« Encouragez les entreprises à embaucher des mamans sur le temps scolaire, le travail sera mieux fait dans certains cas car rationnalisé (moins de perte de temps) et les mamans seront moins épuisées, car une fois rentrées à maison c’est une deuxième journée de travail qui s’annonce ! »

« Sanctionnez durement les délits sexuels et la violence (sans remise de

peine), mais sanctionnez aussi les fa­milles qui n'éduquent pas leurs enfant. »

« Donnez le choix aux parents et particulièrement à la mère de tra­vailler ou de ne pas travailler sans être pénalisée par une baisse des moyens pour une meilleure qualité de la vie de famille, une meilleure éducation des enfants et une société plus stable. »

Et voici des recommandations faites aux chefs d’entreprise :

« Ne pas croire qu'une femme enceinte est une femme malade. Cessez de payer les hommes mieux qu'une femme dès qu'elle devient maman. »

« Ne soyez pas sexiste et encou­ragez le travail à mi­temps et/ou à domicile (avec les outils informatiques actuels, c'est possible pour bien des métiers), et la flexibilité des horaires, pour permettre aux parents de passer plus de temps avec leurs enfants. »

« Je trouve qu'il est essentiel dans la société de rendre la dignité et la valeur au travail de mère. Il n'y a rien de plus

important pour l'humanité que d'éle­ver les enfants afin qu'ils deviennent les adultes responsables et équilibrés de demain. Les mères sont dévalorisées par le fait que leur activité n'a pas de poids économique. Le travail énorme que représente la mise au monde et l'encadrement des enfants devrait être pris en compte par les statistiques, et encore plus, rémunéré. Les années de vie consacrées (même avec joie) à l'éduca­tion des enfants doivent être prises en compte lors de la retraite. »

« J'ai élevé 5 enfants, 4 travaillent (ingénieurs) et contribuent au paie­ment des retraites et autres charges sociales en France, leurs études et frais divers annexes ont représenté de vrais sacrifices financiers... pour cette rai­son, je n'ai pas de logement à moi... Si mon mari décède, je ne toucherai que la moitié de sa retraite, et jamais ne sera pris en compte le fait que j'ai conduit 5 enfants à des professions qui contribuent à la croissance écono­mique du pays... j'ajoute qu'ayant tou­

« Ne pas croire qu'une femme enceinte est une femme malade » )

lacausedesmères

D.R.

Page 10: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

10 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

jours accompagné mon mari en poste à l'étranger, je n'ai pas pu travailler et nous n'avons jamais touché d'alloca­tions familiales !!! Pourquoi, ce que nous faisons de nos enfants n'est­il jamais pris en compte ? »

« Allouez un congé de maternité plus long par exemple : un an… comme au Québec ou au Danemark partageable entre le père et la mère. Encouragez les entreprises et les hommes qui font le choix de prendre un congé paren­tal. Assurez­vous que les horaires des cadres qui ont des enfants permettent plus de présence dans leurs familles lorsque c'est nécessaire. »

« Permettez aux indépendants de prendre un congé de maternité – offrez leur un soutien financier décent”.

« Rendez leur s mamans aux enfants ! et leurs rôles aux papas et mamans : les enfants ont besoin de se construire entourés de leur père et mère, premiers éducateurs. Cessez d'empiéter sur le rôle des parents si vous voulez avoir des générations futures qui tiennent debout. »

« Respectez notre rythme. Respectez la condition de la femme enceinte le

temps de sa grossesse...n'écourtez pas les congés maternité, respectez la fra­gilité des petits êtres pour leur équilibre et notre avenir… »

…plus de 2200 citations de cet ordre figurent dans le rapport complet !

Profil des mères françaises ayant répondu : 90% mariées, remariées ou en ménage, 7% divorcées, 2% céliba­taires et 1% veuves. 89% ont entre 26 et 55 ans. 91% ont fait des études supérieures. 18% sont cadres ; 21% employées ou indépendantes ; 12% sont

en congé de maternité ou parentalité. 32% sont mères au foyer. 77% vivent en banlieue et 23% à la campagne. 10% sont issues de l’immigration.

Anne­Claire de Liedekerke, prési­dente du MMM Europe, ajoute : « Si à l’occasion de la fête des mères chacun réfléchit à l’importance de ce que fait la mère pour ses enfants et pour sa famille, mesure combien c’est un vrai « travail » essentiel pour la société tout entière, et porte sur les mamans un regard d’admiration et de reconnais­sance, quel cadeau ! L’objectif de cette enquête est de faire entendre la voix des mères : elles nous ont dit avoir besoin de ce regard. ». n

Les enfants ont besoin de se construire entourés de leur père et mère(

Le MMMLe Mouvement Mondial des Mères (MMM), est sous l’actuelle présidence de Florence von erb, basée à New York. Il fut créé en 1947. Le MMM attire l’attention de la société et des décideurs politiques sur le rôle essentiel des mères dans la promotion de la paix et sur leur contribution aux progrès économique, social et culturel. MMM est une ONG internationale, apolitique et non confessionnelle qui bénéficie d’un statut consultatif général à l’ONU. Le réseau MMM fédère des associations dans 40 pays et représente plus de 6 millions de mères dans le monde. MMM dispose de bureaux de représentation à Bruxelles, New York et Paris pour faire entendre la voix des mères et de leurs associations membres à tous les niveaux des institutions internationales. Le secrétariat général du MMM est à Paris.La délégation européenne du MMM (MMM europe) a pour mission de faire entendre la voix des mères auprès des décideurs politiques et des institutions européennes Le MMM reconnaît aussi le rôle des pères comme essentiel dans l’éducation des enfants et soutient les mesures visant à en- courager les pères à participer activement aux travaux de soin et à l’éducation de leurs enfants.

© AR

MAN

D H

EkIM

IAN

Page 11: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 11

L’enjeu des lois de bioéthique consiste à rechercher le bon équilibre entre le respect de la dignité humaine et les aspirations de la science. Nous nous éloignons aujourd’hui de cet objectif, en raison des graves trans-gressions introduites par le Sénat et qui, pour la plupart

d’entre elles, viennent d’être avalisées contre toute attente par la commission spéciale de l’Assemblée nationale. La plus grave de toutes ces transgressions concerne la levée du principe d’inter-diction de la recherche sur l’embryon humain.

En 2004, c’est la « finalité thérapeutique » qui avait été invoquée pour justifier, à titre expérimental et pour cinq ans seulement, des dérogations à l’interdiction de la recherche sur l’embryon. Cette recherche implique l’utilisation des embryons surnuméraires issus de la fécondation in vitro, puis un prélè-vement de cellules embryonnaires et donc la destruction de l’embryon. Or, les perspectives thérapeutiques de ce mode de recherche se révèlent décevantes. Les avancées thérapeutiques sont venues d’ailleurs : des cellules souches prélevées au stade adulte et reprogrammées pour devenir pluripotentes, c’est-à-dire capables de produire tous les types de cellules du corps humain. Leur pertinence en matière de modélisation des pathologies et de criblage moléculaire est désormais établie. À l’inverse des cel-lules embryonnaires, l’obtention de ces cellules ne passe pas par la destruction d’un embryon et ne suscite donc aucune réserve éthique.

Pourquoi alors cet intense lobbying en faveur du maintien à tout prix de la recherche sur l’embryon humain, si elle ne mène qu’à une impasse scientifique ? Au-delà des motifs idéologiques, les intérêts financiers qui sont en jeu derrière cet acharnement ne doivent pas être occultés. Le lobby des grandes entreprises du médicament (Leem) n’a cessé de chercher à influencer discrète-ment gouvernement et législateur en faveur d’une suppression du principe d’interdiction. Le Leem indiquait clairement, dans un document de novembre 2010, que « les industriels du médica-ment s’engagent aux côtés des chercheurs pour une révision de la législation sur la recherche sur les cellules embryonnaires ». Plusieurs responsables d’industries biotechnologiques ont souli-gné les avantages que présente pour les firmes pharmaceutiques la recherche sur l’embryon humain, du fait qu’il est gratuit et que ses cellules peuvent être utilisées directement comme modèle humain. Pour l’industrie, l’embryon humain permet de supprimer l’étape longue et coûteuse du modèle animal, d’éviter l’achat de cellules animales et de réduire significativement le coût et la durée des essais nécessaires à la modélisation des nou-velles molécules.

On voit ainsi s’ouvrir, dès lors que le principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon humain serait remplacé par une autorisation, un champ potentiel très large de conflits d’intérêts

majeurs devant lesquels le législateur ne peut se voiler la face.Il serait en outre totalement inacceptable de voir le

Parlement français ouvrir largement le champ de l’expérimenta-tion sur l’embryon humain, au moment même où l’Union euro-péenne manifeste la ferme volonté de tout faire pour protéger les embryons ani maux. La directive du 22 septembre 2010 fixe comme objectif aux États membres le remplacement total des procédures appliquées à des animaux vivants à des fins scienti-fiques par des approches alternatives, le texte visant aussi bien les animaux nés que « leurs formes embryonnaires et fœ tales ». Peut-on raisonnablement et moralement accepter que l’embryon animal bénéficie à terme d’une protection supérieure à l’em-bryon humain ? Voilà qui constituerait une inversion de valeurs sans précédent.

Notre attachement envers le principe d’interdiction n’est nullement un signe de méfiance à l’égard des chercheurs. Nombre d’entre eux partagent d’ailleurs notre inquiétude devant de tels risques. Mais notre responsabilité de législateurs est de définir un cadre juridique qui prenne en compte les risques de dérives auxquels la recherche est exposée et qui garantisse contre toute utilisation ou manipulation de la vie humaine. Si le principe de la dignité de la personne humaine n’est plus au cœur de notre projet de loi, alors il ne mérite plus son nom et il ne fera que couvrir une dérive vers une éthique de circonstance. C’est pourquoi nous demandons solennellement au gouverne-ment, comme à nos col lègues députés, de rétablir le principe d’interdiction de l’expérimentation sur l’embryon humain. n

Ndlr : l'examen en deuxième lecture du projet de loi à l'Assem-blée nationale était prévu pour le 25 mai 2011. Le 23 mai, le cardi-nal Vingt-Trois a, au nom de la Conférence des évêques de France, convoqué la presse pour faire une déclaration extrêmement ferme et solennelle, dont beaucoup d'arguments sont les mêmes que ceux de la déclaration des députés ci-dessus et qui se conclut ainsi : « Le res-pect inconditionnel de l'être humain vaut mieux que des démissions peu réfléchies et peu courageuses qui font reculer notre civilisation en la poussant vers des choix extrêmes. »

Les 58 premiers signataires : Brigitte Barèges, Sylvia Bassot, Marc Bernier, Véronique Besse, Jean-Marie Binetruy, Étienne Blanc, Bruno Bourg-Broc, Chantal Bourragué, Patrice Calméjane, Bernard Carayon, Philippe Cochet, Georges Colombier, Louis Cosyns, Charles de Courson, Marie-Christine Dalloz, Jean-Pierre Decool, Richard Dell’Agnola, Nicolas Dhuicq, Michel Diefenbacher, Jean Dionis du Séjour, Marianne Dubois, Jean-Pierre Dupont, Jean-Michel Ferrand, André Flajolet, Jean-Claude Flory, Marie-Louise Fort, Jean-Paul Garraud, Claude Gatignol, Hervé Gaymard, Bernard Gérard, Philippe Gosselin, Michel Grall, Antoine Herth, Laure de La Raudière, Céleste Lett, Lionnel Luca, Daniel Mach, Hervé Mariton, Christian Ménard, Philippe Meunier, Jacques Myard, Jean-Marc Nesme, Jean-Pierre Nicolas, Françoise de Panafieu, Nicolas Perruchot, Étienne Pinte, Jacques Remiller, François Rochebloine, Dominique Souchet, Éric Straumann, Dominique Tian, Christian Vanneste, Isabelle Vasseur, Patrice Verchère, René-Paul Victoria, Philippe Vigier, François-Xavier Villain, Michel Voisin.

BIOÉTHIQUE

L'appel des députés par Dominique SOUCHETdéputé de Vendée

Page 12: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

n Vous êtes chargé d’organiser les JournéesMaritain de Toulouse. Qui a été à l’origine decetteinitiativeetpourquoi?

Jean-Miguel Garrigues : C’est notre Père prieur, le fr. Augustin Laffay qui a eu l’initia-tive et il m’a chargé de mettre en œuvre celles de mai 2011. Cet historien de l’Eglise trouvait anormal que la mémoire des douze dernières années toulousaines de la vie de Maritain puisse s’effacer avec le temps. Comme prieur de notre couvent de Rangueil, il voulait que nous, Dominicains de Toulouse, nous revisitions avec d’autres amis de Maritain la pensée de ce grand philosophe chrétien en la confrontant aux grandes interrogations de notre société.

n Jacques Maritain, en disciple fidèle de saintThomas d’Aquin, a joué un rôle considérableauprès de laProvince dominicaine de Toulouseet a marqué durablement l’enseignement quiy a été transmis jusqu’à son décès en 1973. àce moment, du reste, le philosophe habitait àcôtéducouventdeRangueil,danslaFraternitéd’études des Petits Frères de Jésus. Il y rési-dait depuis 1961, après lamort de son épouseRaïssa, survenue en 1960. Il est même entrédanscettecongrégationen1970etdonnaitdesconférences aux Petits Frères que la Revue thomiste,alorsdirigéeparlecherPèreMarie-Vincent Leroy, publiait régulièrement. CetteprésencedelapenséedeJacquesMaritainest-elleencorevivanteaujourd'huidansl’enseigne-mentphilosophiqueetthéologiquedispenséauxjeunesFrèresdominicains?

La brillante génération, qui — autour du fr. Serge-Thomas Bonino — a pris courageuse-ment la direction de la Revue Thomiste depuis vingt ans à la suite du P. Leroy, a d’abord voulu assurer aux nouvelles générations la transmission authentique de la pensée de saint Thomas par une recherche fondamentale dans la ligne à la fois historique et spécula-tive d’un Étienne Gilson et de notre frère le P. Jean-Pierre Torrell.

Ces bases étant garanties, en premier lieu au bénéfice de nos jeunes frères étudiants dominicains, des frères dont je suis peu-vent aujourd’hui faire redécouvrir à travers Maritain une version ad extra du thomisme, tournée vers l'apostolat de la culture et de l'histoire, complémentaire de l’indispensable recherche fondamentale. C’est ainsi que les Journées Maritain entendent faire découvrir comment celui-ci a éclairé les questions que pose le devenir du monde et de l'Église à partir des principes et de la sagesse de saint Thomas.

IDÉeseNTReTIeN AVeC JeAN-MIguel gARRIgues

12 FRANCECatholique n°326127 mai 2011

Propos recueillis par Yves FLOUCAT

L'Institut catholique et le Couvent des dominicains de Toulouse ont confié au Père Jean-Miguel Garrigues, membre de l’Académie pontificale de théologie, l'organisation de journées consacrées au philosophe Jacques Maritain les 28 et 29 mai.

D.R.

Fairedécouvrir à travers

Maritain une version ad extra du

thomisme

Maritain à Toulouse

Jean-Miguel Garrigues.

Page 13: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

FRANCECatholique n°326127mai 201113

D.R.

n On sait que Jacques et Raïssa Maritain ontaimé organiser pendant longtemps, dans leurmaisondeMeudon, des réunions amicales. LesJournées toulousaines s'inspireront-elles unpeudecetesprit?S’agit-ildeconstitueroudereconstitueruneamitié intellectuelle autourdel’œuvredeMaritain?

Tel est en effet notre désir. Aussi n’avons-nous pas voulu organiser un colloque aca-démique, mais inviter tous ceux qu'intéresse que la figure de Maritain (et plus largement des Maritain et de leur ami Charles Journet) à se retrouver pour partager dans l’amitié deux journées de recherche de vérité et de sagesse. Les temps de rencontre et d’échange nous ont semblé aussi importants que les conférences. Nous espérons à travers ces Journées toucher, avec ceux que rassemble déjà dans le souvenir et la reconnaissance la piété filiale, ceux qui sont intéressés par la personne et l'œuvre de Maritain ou qui sont susceptibles de l'être, surtout dans les générations plus jeunes.

n LesJournéesdevraientnormalementsedéroulertous les deux ans. Cette année, elles ont unobjet bien précis et qui estmême d’actualité :La grâce et le mal chez les ministres de l’Église sainte à la lumière de J. Maritain et de C. Journet. L'association de ces deuxnomsest-ellesignificative?Lessujetsévoqués— vous devez vous-même traiter des positionsde Jacques Maritain sur « la guerre sainte »aumomentdelaguerreciviled'Espagne—sonttrès variés, mais ils nous reconduisent tousà la célèbre distinction que Jacques Maritainétablissait, dans son dernier livre publié deson vivant sur L'Église du Christ, entre la« Personne » de l'Église et son « personnel ».Cettedistinctionquiconstituaitlesous-titredesonouvrageaparfoisétémalcomprise.QuellesignificationMaritainentendait-illuidonner?

En parlant du « personnel » de l’Église, Maritain ne prétendait pas reléguer les prêtres à un rang purement fonctionnel. Il voulait surtout rappeler que ceux-ci ne peuvent exer-

Partager dans l'amitié deux journées de

recherche de vérité et de

sagesse

Maritain à Toulouse

Maritain en novembre 1961.

Page 14: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

cer leur ministère de manière féconde, qu’en servant, d’abord par leur propre sainteté, la sainteté de l’Église dans sa personne mystique d’Épouse du Christ « sans tache ni ride » (Ép 5,27).

En effet, « sa structure est complètement ordonnée à la sainteté des membres du Christ. Et la sainteté s’apprécie en fonction du "grand mystère" (Ép 5,32) dans lequel l’Épouse répond par l’amour au don de l’Époux » (1). Aussi, quand les membres de la hiérarchie sacerdo-tale commettent des fautes ou des péchés dans l’exercice de leur ministère, ils trahissent la personne sainte de l’Église et abusent de leur autorité. Voilà le fondement de ce qui m’apparaît être chez Maritain un anticlérica-lisme de bon aloi.

n D’une manière plus large, je constate que,aujourd'hui, l’œuvre de Maritain est surtoutétudiée par des historiens. Certains, qui ontsoutenud’importantesthèsessur lephilosophe,serontd’ailleursprésentsences28et29mai;je pense à Philippe Chenaux, FlorianMichel ouMichelFourcade.Neserait-ilpassouhaitable—etleschosessont-ellesdéjàenmarche?—quedes philosophes et des théologiens, s’inspirantlibrementdesécritsduphilosophe,manifestentpar leurs travaux la fécondité et l’actualité decette pensée ? Le danger n’est-il pas toujoursprésent que l’on s’en tienne à un pur commen-taire explicatif de l’œuvre du philosophe ? Untel commentaire est assurément nécessairedans la mesure où cette œuvre est désormaistroppeuconnue,maisneconviendrait-il pas, àl’exemple de Maritain lui-même, en s’inspirantdesesproprestravauxetdansunemêmefidé-lité à l’œuvre de saint Thomas d’Aquin, d’allerde l’avant dans la recherche philosophique etthéologique ? Ces Journées, qui vont sans nuldouteréactiverlamémoiredeJacquesMaritain,pourraient-ellesàleurmanièreycontribuer?

Il faut tout faire pour qu’il en soit ainsi. Je compte personnellement beaucoup sur l’échange et la collaboration avec des laïcs qui, comme ceux que vous venez de mention-ner, sont animés par une ardente recherche de vérité. J’espère beaucoup que ces Journées transmettront aux nouvelles générations de laïcs et de clercs le goût pour une telle ami-tié spirituelle dans l’échange intellectuel et l’amour de la sagesse. n

14 FRANCECatholique n°326127 mai 2011

Ce n’est qu’un symptôme, mais révélateur : dans la prestigieuse collection de théologie Cogitatio fidei qui paraît aux éditions du Cerf, parmi les quinze études publiées récemment, six concernent l’Esprit-Saint. Le dernier volume

n’est pas le moins passionnant. Jean-Miguel Garrigues rassemble des articles paru depuis la déclaration de Jean-Paul II du 8 septembre 1995 sur le Filioque. C’est l’apparition du Renouveau charismatique qui avait été l’occasion pour le cardinal Congar de publier en 1979 son ouvrage Je crois en l’Esprit-Saint. C’est aujourd’hui le dialogue avec l’orthodoxie qui stimule la réflexion dogmatique dans l’Église catholique. Le père Garrigues s’inscrit d’ailleurs dans une nouvelle école de théologie qui réunit d’autres dominicains francophones passionnés par le mystère trinitaire : Camille de Belloy, Jean-Yves Brachet, Emmanuel Durand fondent leur recherche sur la double tradition patristique et scholastique. Jean-Miguel Garrigues est à la fois un lecteur immergé dans l’œuvre de Thomas d’Aquin et un connaisseur reconnu de Maxime le Confesseur, dont il souligne que l’œuvre théologique est un pont entre la tradition alexandrine et la tradition romaine. Cette double culture permet au père Garrigues de comparer les interprétations différentes de l’Orient et de l’Occident en ce qui concerne le rapport de l’Esprit-Saint avec le Père et le Fils. Le père Garrigues montre avec nuance ce que le débat sur la formule « l’Esprit-Saint procède du Père et du Fils » doit aux polémiques des IXe, Xe et XIe siècles entre Rome et Byzance. « En Occident, le filioquisme polémique qui avait affecté même de grands docteurs médiévaux comme saint Anselme, crut voir sa théologie dogmatisée en entendant le deuxième concile de Lyon confesser que le Saint-Esprit procède éternellement du Père et du Fils comme d’un seul principe. De même en Orient, on ne doutait pas que la thèse antifilioquiste constituait l’alpha et l’oméga de la théologie trinitaire des Pères, qu’il suffisait de répéter inlassablement dans la polémique avec les Latins. Chaque côté justifiait son parti pris passionnel et

THÉOlOgIe

Contempler le mystère de l’esprit -saint dans la Trinité

Page 15: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

FRANCECatholique n°326127mai 201115

Desorientations audacieuses sur le rôle

des femmes dans l'Église

son conformisme intellectuel en se heurtant à ceux de l’autre. » Il ne nie pas pour autant que la question pose un grave problème sur l’identité des Personnes dans la Trinité et sur leurs missions. Il libère l’Esprit-Saint des écheveaux « filioquistes » et « antifilioquistes » pour remonter à la source commune des premiers conciles et des Pères. Il rappelle que le Catéchisme a dépassé la polémique pour réaffirmer clairement que « le Père est la source de toute divinité », faisant ainsi droit à la revendication orthodoxe de la « monarchie du Père ». Le père Garrigues élargit le débat en montrant que le Père n’agit pas comme cause préexistante de la divinité des autres Personnes de la Trinité, mais en relation. « Dans l’ordre trinitaire, l’origine de l’Esprit implique la distinction-communion du Père et du Fils. C’est là que réside le fondement révélé du Filioque. » Il révèle combien la conception orientale de périchorèse dans la Trinité est riche d’enseignement : au-delà des débats faussés sur l’antériorité de nature et de temps du Père ou du Fils par rapport à l’Esprit, la relation d’amour du Père et du Fils se réfère au don qui est l’Esprit. « Cette doctrine de la périchorèse, Thomas d’Aquin la connaît et la reçoit. Elle postule la présence de chaque personne trinitaire dans les deux autres. » On ne peut pas penser le Père et le Fils dans leur relation symétrique en faisant abstraction de leur communion dans l’amour au Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est bien le sceau de la Trinité. L’Esprit-Saint procède bien du Père et du Fils, mais au cœur d’une relation d’amour radical. Ainsi, pour saint Thomas, il y a connexion simultanée dans la communion trinitaire. Le père Garrigues ajoute : « la parole de Jésus Je suis dans le Père et le Père est en moi ne doit-elle pas être comprise comme impliquant le parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde ? »Les dégagements dogmatiques proposés par le père Garrigues sur la question essentielle de la Personne divine sont extrêmement stimulante. Comme dans toute théologie exigeante et rigoureuse, ils aident le lecteur à approfondir sa propre contemplation du mystère de Dieu. Deux chapitres concernant l’analyse par Thomas d’Aquin des rapports dans la Trinité sont certes ardus. Ils ouvrent cependant

une fenêtre étonnante sur l’originalité de l’homme. « Le mystère des différences des personnes trinitaires dans les actes de connaissance et d’amour se reflète mieux dans une âme humaine, plus complexe parce que ontologiquement inférieure, que dans un pur esprit angélique ». Ce constat justifie l’autorité de l’Église dans l’expertise anthropologique contemporaine. Avec un peu d’humour, le père Garrigues rappelle que nos distinctions des Personnes, de leur mode de procession, d’action et de relation sont maladroites et impropres à scruter le cœur de mystère divin. Ce mystère insondable est « paradoxal » pour l’intelligence humaine, même quand elle possède l’acuité et l’aide de l’Esprit-Saint comme chez Thomas d’Aquin, théologien et mystique : « Pour la tradition patristique, l’apophase consiste dans le paradoxe des deux mystères centraux de la Révélation : la Trinité, un seul Dieu en trois personnes, et l’Incarnation, une seule personne en deux natures. C’est ce que dit Jean Damascène : Nous croyons en une seule essence, une divinité, en trois hypostases parfaites, unies sans confusion, distinguées sans séparation, bien que cela soit paradoxal… »Si le théologien se contentait de démêler l’embrouillamini des conceptions successives, son traité paraîtrait un peu trop technique. Mais le père Garrigues montre les implications œcuméniques, liturgiques, ecclésiologiques, sacramentaires et pastorales de ces débats. À la lumière de ses conclusions sur les rapports de l’Esprit-Saint avec le Père et le Fils, il propose des orientations audacieuses sur le rôle des femmes dans l’Église, sur la pratique de l’Eucharistie et sur l’organisation de la diplomatie vaticane !Il est réconfortant de voir combien le progrès dans le développement du dogme ne cesse d’approfondir, de clarifications en dialogues, l’approche du mystère splendide de Dieu qui se manifeste aux hommes. C’est aussi un sujet de fierté de mesurer le sérieux et la bonne volonté que les théologiens catholiques déploient pour résoudre le drame des malentendus entre chrétiens. n

Jean-Miguel Garrigues, Le Saint-Esprit, sceau de la Trinité, Cerf, Cogitatio fidei 276, 246 p., 25 €.

Contempler le mystère de l’esprit -saint dans la Trinité

par le Père Philippe VERDIN

Page 16: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Que savons-nous des saints, et comment le savons-nous ? Pour sainte Alpais nous avons d’abord un témoin de pierre ! L’actuelle église de Cudot, en

effet, a été construite du vivant d’Al-pais, au XIIe siècle, autour de sa logette, transformée en cellule ! Cet édifice roman subsiste, restauré à la fin du XIXe siècle au moment de la canonisation ; on peut l’apercevoir de l’autoroute A6, entre la sortie de Courtenay et celle de Joigny, à 300 mètres vers le sud.

Cette église a été construite à la demande de l’archevêque de Sens, Guillaume de Champagne. Il avait enquê-té sur cette mystérieuse lépreuse : elle ne mangeait ni ne buvait, mais recevait l’Eucharistie une fois par semaine.

Le plus ancien témoignage écrit nous est donné par un moine prémon-tré d’Auxerre, Robert Abolanz, dans sa chronique de saint Marien : « L’an 1180 : il y a actuellement dans le Séno nais au village de Cudot une jeune fille connue et de grand renom. Rien d’étonnant à cette célébrité : chez elle resplendit une admirable merveille ! à cette jeune fille il a été donné par faveur divine de vivre de vie corporelle sans avoir besoin d’aliment corporel ; et voici dix ans environ qu’elle est privilégiée d’une telle condition par la grâce de Dieu. »

Fille de paysans, Alpais naît vers 1150-1155, à l’époque du roi Louis VII.

Elle travaille aux champs avec ses frères après la mort de son père. Mais la maladie fait décliner ses forces, elle garde les moutons. Puis on la découvre lépreuse. La voici reléguée dans une petite logette où ses proches viennent lui porter à manger. Un jour ses frères décident de ne plus lui donner à man-ger pour la laisser mourir, et en persua-dent la mère.

Alpais, abandonnée de tous, crie vers le Seigneur. Selon un moine du prieuré cistercien des Écharlis, tout proche, cette prière fut faite le

Samedi saint 1169 : « Principe de toute pitié, source de toute bonté, pardon-nez à une malheureuse. Compassion immense, regardez mon malheur… ne m’abandonnez pas à ceux qui deman-dent ma mort… ressuscitez la vie d’une pauvre abandonnée demi-morte… »

« Belle comme une gerbe des plus beaux lys », Notre-Dame apparaît à la lépreuse, elle la soulève de ses bras, la revêt de sa lumière et l’imprègne de son parfum.

Le dimanche de Pâques ses frères et sa mère, pris de remords, reviennent la visiter et lui donner à manger : ils sont d’abord saisis par ce parfum et décou-vrent avec stupéfaction que ses plaies ont disparu. Elle demeure extrêmement maigre, avec le corps fané, mais son visage est redevenu frais, regard vif.

Alpais reste cependant paraly-sée ; elle ne mange plus. Par la suite au cours de trois extases, elle recou-vrera l’usage de son bras et de sa main droite.

Durant les quarante années qu’elle vivra désormais, elle ne prendra aucune nourriture, sauf la communion.

Elle a de fréquentes extases pendant lesquelles elle apparaît comme en som-meil, presque morte. Mais quand elle se réveille, elle peut décrire ses visions.

Les paysans des environs, puis les moines viennent la visiter à Cudot. Une source jaillit, qui donne des guérisons ; elle existe encore près du village actuel. à une heure de marche se trouve donc un prieuré de Cisterciens, Les Echarlis, et les moines qui fréquentent la recluse la font connaître dans leur ordre : des Abbés viennent par la suite en pèleri-nage à Cudot et consultent Alpais.

L’archevêque de Sens décide une enquête : il envoie des Dames qui sur-veilleront nuit et jour Alpais pendant un mois. Elles confirment la vérité du

YONNE

ESPRIT

16 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

( Elle était élevée au-dessus de la Terre qu’elle voyait comme une boule

Alpais, la petite bergère lépreuse de Cudot, en Bourgogne, qui vécut au XIIe siècle, a été canonisée en 1874 . Elle est devenue au XXIe siècle la sainte patronne des cosmonautes, comme ceux avec lesquels Benoît XVI a dialogué en direct le 21 mai dernier...

8e centenaire de sainte Alpais

D.R.

Page 17: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

jeûne. Alors l’archevêque, ce Guillaume de Champagne, beau-frère du roi Louis VII, vient lui-même faire visite à la pauvre jeune fille ; c’est à ce moment qu’il décide de la construction d’une cellule à la place de la hutte, et de l’église attenante.

De nombreuses visions d’Alpais nous ont été rapportées, spécialement par « le moine des Écharlis », et par Robert d’Auxerre.

Elles constituent une évangélisa-tion. Beaucoup de gens étaient atti-rés à Cudot par les merveilles qu’on disait de « la petite lépreuse de Dieu » (Jean Larcena). Ils répandaient ensuite le contenu de ces visions, exhorta-tions et enseignements par oral, et quelques-uns par écrit, grâce à quoi nous pouvons encore aujourd’hui les connaître. La reine de France, mère de Philippe Auguste et bien d’autres grands s’étaient déplacés à Cudot pour entendre ces récits, demander des conseils.

On imagine que la prédication d’Alpais se répandait dans le monde de son temps : fustigeant les vices de l’époque, notamment la cupidité et l’avarice, les défauts du clergé, corri-geant les moines… La petite malade percluse, couchée dans sa cellule au côté de l’église d’un village perdu, était devenue une évangélisatrice dont les paroles portaient très loin, un héraut de Dieu.

« Ces récits, simples comme des images d’Épinal, précis, colorés, frap-paient l’esprit du populaire plus que des discours scolastiques », écrit le poète catholique Jean Larcena (1901-1967).

Encore aujourd’hui on peut les lire avec charme, et être stimulé dans l’es-pérance par ses visions de l’enfer, du purgatoire et du paradis. Mais aussi,

par les descriptions de l’union à Dieu, du don de l’Esprit Saint, des proces-sions de saints et d’anges qui viennent nous chercher, elle nous convainc que la vie éternelle, ce n’est pas seulement pour après la mort : comme le dit Saint Jean, c’est maintenant, quand nous rencontrons Jésus.

Alpais a montré et montre que dès maintenant l’on peut vivre avec Dieu.

La lépreuse couchée de la cellule de Cudot est honorée aujourd’hui du titre de Patronne du Cosmos. Pourquoi ? Parce que dans ses extases il arrivait à Alpais de voyager en divers lieux. Parfois elle était élevée au-dessus de la Terre qu’elle voyait comme une boule, ou un œuf suspendu au milieu d’une mer d’azur, ou encore un globe au milieu d’une vallée de ténèbres.

Les contemporains ont noté très fidèlement ces visions. Pourtant elles leur paraissaient plus étranges qu’à nous, car ce n’était pas leur cosmolo-gie : quatre cents ans avant Copernic, pour eux la terre était plate.

Ces visions du monde et de la terre réjouissent les cosmonautes aujourd’hui, et tous ceux qui s’intéres-sent aux merveilles de l’univers.

En 1971 une médaille de sainte Alpais a été frappée par la Monnaie de Paris, œuvre de Magdeleine Mocquot, avec l’inscription « Sainte Alpais de Cudot, 1150-1211, mystique de l’espace cosmique ». n

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 17

par Hervé Marie Catta8e centenaire de sainte Alpais

Programme de fête1er juin 2011 :• 20h30 : Concert avec l’ensemble Obsidienne, suivi d’un feu d’artifice ;

2 juin 2011 :Marche avec les jeunes ;• 10h30 : Messe présidée par Mgr Yves Patenôtre, procession à la fontaine, vin d’honneur ;• 12h30 : Repas tiré du sac sous chapiteau ;• 15h : Diaporama sur la vie de sainte Alpais, exposition à la salle des fêtes « Cudot et sainte Alpais au fil des siècles » ; Animation pour les jeunes ; Temps d’adoration, confessions ;• 17h30 : Vêpres.Tél. : 03.86.63.94.50 / [email protected]

D.R.

D.R.

D.R.

Page 18: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Ascension

Que nous dit l’Ascension du mystère du christ ? Nous sommes tentés de n’y voir que le retour du Fils au Père et la fin de sa présence charnelle. Et nous envions alors les témoins qui l’ont vu — et regrettons, le cas échéant, que le Ressuscité ne soit pas resté bien vivant à Jérusalem, où nous

pourrions tous aller le voir… Or, cette tentation et cette envie nous mentent.

Affirmons, tout d’abord, que l’Ascension n’est pas l’événement par lequel Jésus prendrait congé de son humanité, comme si cette humanité, revêtue au jour de l’Incarnation, n’était qu’un vêtement dont le Christ, revenant au Père, se serait dépouillé comme d’un vêtement de travail désormais inutile. Non. En Jésus assis à la droite du Père, Dieu veut être homme pour l’éternité. Il ne cessera jamais d’être homme. Le mystère de l’Incarnation n’est pas celui d’un événement dont l’Ascension marquerait la clôture.

Jésus homme et Dieu dans la gloire du Père, cela veut dire alors que l’homme, tout homme, a sa place préparée dans la gloire : Jésus n’a-t-il pas dit à ses disciples qu’il partait pour leur « préparer une place » ? Au jour de l’Ascension, la prière du célébrant le souligne : « Il nous a précédés dans la gloire auprès de toi ». La fête de l’Ascension, dès lors, est à la fois mémoire d’un passé et promesse d’un avenir. De même que nous avons vocation à ressusciter d’entre les morts, de même nous avons vocation à occuper la place que le Christ nous a préparée auprès du Père. Jésus n’est pas premier et unique ressuscité. De même, il n’est pas premier et unique de ceux qui habitent le Royaume en chair et en os. Et puisque nous tous, au premier chef les baptisés qui formons son corps ecclésial, lui sommes unis par un lien qui ne peut être défait. Le mystère de l’Ascension doit nous combler de joie. Il dilate toutes les espérances que nous pourrions avoir. L’éternité n’est pas pour notre âme et notre âme seule. Elle est pour nous tout entiers, corps et âme.

Affirmons, ensuite, que le mystère de l’Ascension est celui du Christ encore plus présent. Dans les jours de sa mission, peu nombreux sont ceux qui l’ont vu et entendu. Depuis son Ascension, en revanche, sa présence

revêt les traits d’une présence garantie à tous. Parce qu’il est « loin », le Christ peut se rendre proche. Parce que nous ne voyons pas son visage, nous bénéficions de sa présence en sa Parole et de sa présence en ses sacrements. Le Ressuscité est toujours et partout avec nous. Et ce « toujours et partout » n’est possible que depuis le jour de son Ascension. Peu nombreux sont ceux qui se sont prosternés devant lui pendant les jours de son ministère. Tous aujourd’hui le peuvent : c’est pourquoi certains théologiens ont vu dans l’Ascension la « source » des mystères liturgiques. Jésus part, mais il donne son Esprit. L’Esprit, dans la célébration des sacrements, est celui qui nous donne le Christ. Le Christ est désormais partout. Et partout pour faire de ses frères d’autres « christs ».

Pères JYL et de VORGES

Jésus toujoursplus présent

lectures

18 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

© h

ttp:

//ca

tech

ese.

free

.fr

est

un

e pu

blic

atio

n d

e l'

asso

ciat

ion

eph

eta,

20

rue

de c

lair

efo

nta

ine

7812

0 ra

Mbo

uil

let

Page 19: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Publi-Partenariat

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 19

Page 20: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

20 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

Page 21: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 21

Page 22: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

22 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

Page 23: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

­

FRANCECatholique n°3261­27­mai 2011­23

DÉDUCTIONS FISCALES Le Père de Romanet lance un appel à des donateurs, au patri moine supérieur à 1,3 million d'euros (au lieu de 790 000 euros précédemment), et qui pourront déduire de leur prochain chèque d'im pôt sur la fortune 75% d'un don fait à une fondation reconnue.En ce qui concerne la participation à l'augmentation au capital d'une PME, les récents aménagements de la loi TEPA ont ramené à 50% de la somme investie, la déduction possible du chèque d'ISF. Pour ceux qui ne sont pas concernés par l'ISF, la réduction d'impôt sur le revenu sera de 22% (au lieu de 25% l'an passé) des participations prises en 2011 (dans les conditions habituelles). Pour ce qui est de l'actuelle augmentation de capital lancée par la Société de Presse France Catholique — et dont la clôture est ce 30 mai — elle est devenu plus difficile car la plupart de nos actionnaires soumis à l'ISF l'étaient aux tranches les plus basses et y échappent désormais. Ajou­tons diverses petites mesures pour nous compliquer la vie, ainsi l'exigence d'une preuve de domicile de moins de trois mois. Enfin ne nous plaignons pas. Il reste la possibilité pour tous ceux qui paient des impôts sur le revenu de pré­voir un don à l'ADCC, association de sou tien à la presse et donc habilitée à fournir des reçus fiscaux ouvrant la voie à une déduction de 66% des dons faits dans l'année (en 2010 pour la déclaration à remplir ces jours­ci — en 2011 pour celle que nous remplirons l'année prochaine) dans les limites habituelles… à tous merci et bravo pour votre générosité. Y compris à ceux qui ne paient pas d'impôts et qui nous soutiennent par leur abonnement ou « tout simplement » par leur prière dont nous mesurons chaque jour l' efficacité.

NIGERIA Selon un rapport de Human Rights Watch (16 mai), les af fron tements ayant suivi les élections présidentielles du mois dernier au Nigeria ont provoqué, dans le Nord du pays, la mort de plus

de 800 personnes en trois jours dans des conflits mettant aux prises des ethnies chrétiennes et des ethnies islamisées.

MGR DE MAZENOD Les 21 et 22 mai, au Sanctuaire du Divin Amour à Rome, se sont déroulées les célébrations du 150e anniversaire de la mort de saint Eugène de Mazenod, évêque de Marseille et fondateur

des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (OMI), canonisé en 1995.

SOUDAN

La proclamation de l'indépendance du Sud aura lieu le 9 juillet mais la situa­tion des chrétiens au Nord et différents problèmes de frontières restent inquié­tants.

ISF : l'impôt du cœur

àtravers la loi TEPA une collaboration intelligente s’est créée entre l’État et les personnes désireuses de donner leur ISF pour une cause qui leur tient à cœur. C’est sans doute l’une des rares situations où une personne privée et les pouvoirs publics peuvent se donner

ainsi la main pour venir en aide aux plus défavorisés. Grâce à cette loi, l’État donne à ceux qui ont un patrimoine la possibilité d’être généreux pour des causes qui leur sont chères, profi-tons-en. Mon expérience de prêtre catholique aux États-Unis durant huit ans m’a permis de mesurer combien le don fait partie intégrante de la culture nord-américaine. Les Américains « donnent » beaucoup plus que nos concitoyens français à revenu égal. Or, il ne s’agit pas là d’une moindre générosité dans notre pays mais, d’un fonctionnement différent de nos socié-tés. Les Français savent aussi en bien des circonstances répondre positivement aux appels aux dons. Les différentes catastrophes survenues dans le monde et les collectes pour les orga-nismes caritatifs de première urgence le montrent à l’évidence. Mais contrairement aux États-Unis la dimension de défiscalisation des dons n’est pas encore pleinement intégrée par tous.

Au-delà des drames humanitaires immédiats, le fonctionnement de certaines institutions de long terme dépend essentiellement de la générosité des personnes privées. C’est le cas no-tamment de la fondation Apprentis d’Auteuil qui se trouve sur la paroisse dont j’ai la charge.

Pour la fondation Apprentis d’Auteuil, ces dons ont permis un réel investissement dans des projets innovants pour faire face aux nouvelles détresses telles que le décrochage scolaire, la violence, la maternité précoce et agir en prévention par l’aide à la parentalité, l’insertion sociale et professionnelle de jeunes adultes désorientés… Autant d’actions engagées qui ont vocation à s’étendre encore, tant les besoins sont importants ! Nous avons tous conscience de la gravité de la situation et des menaces qui pèsent sur nos équilibres sociaux. Ne laissons pas une partie de notre jeunesse sans espérance. C’est l’équilibre de notre société qui en dépend. Pour les organismes d’insertion, cette loi TEPA et les dons qu’elle permet de recueillir parti-cipent à la conduite et l’accompagnement des jeunes vers un emploi stable et constructif et favorise l’employabilité dans les entreprises. Ne nous le cachons-pas, les moyens financiers publics consacrés à la protection de l’enfance ont atteint leurs limites. La crise actuelle nous invite à nous interroger sur le sens – ou le déficit de sens – d’une société qui s’enferme dans un modèle par trop individualiste.

Aujourd’hui, le dispositif ISF de la loi TEPA est, pour ceux qui sont concernés, un moyen de peser et d’agir. En créant un outil simple et efficace, la loi a donné la liberté à chacun de choisir la destination de son impôt, d’en faire l’outil d’expression de son engagement respon-sable. Vous êtes nombreux à vouloir agir auprès des plus défavorisés d’entre-nous. Vous êtes aussi très sollicités par les appels à dons. Mais, vous avez là une opportunité de faire valoir votre générosité, de poser un acte solidaire pour une cause qui nous concerne tous et influe directement sur le fonctionnement de notre société humaine.

En 2010, vous étiez 140 000 personnes sur les 520 000 qui s’acquittent de l’ISF à avoir choisi de faire des dons. Cette année, j'espère qu'elles seront encore nombreuses pour ré-pondre positivement à la réforme de la fiscalité du patrimoine en faisant résolument cap sur la Solidarité.

Père Antoine de ROMANET, curé de N.-D. d’Auteuil

Page 24: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Ce qui est curieux dans les déclarations de Jésus, quand il envisage le moment où il ne sera plus là, physiquement, parmi nous, c’est qu’il ne

considère pas qu’il sera vraiment parti. Dans l’ultime apparition que nous relate saint Matthieu, il déclare : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde », et, dans saint Jean, il y a cette affirmation étonnante que nous lisons ce dimanche : « D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous vous me verrez vivant et vous vivrez aussi ». On comprend la question de Jude : « Comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et pas au monde ? »

Certes, nous disons bien aux gens qui nous quittent parce qu’ils vont mourir : « Tu seras toujours dans mon cœur », et, pour une part, c’est vrai, il y a des êtres chers avec lesquels on vit encore quand ils ne sont plus là. Mais c’est souvent dangereux, nous n’avons pas à vivre toujours avec les morts, nous avons à tracer notre route en assumant le deuil de ceux qui ne sont plus là, notre fidélité à eux est de vivre pour Celui qui les a fait vivre et qui est maintenant, nous l’espérons, leur bonheur pour toujours.

Ce que nous dit Jésus n’est visi-blement pas de cet ordre. Il ne nous engage pas à vivre tournés vers le

passé, si beau soit-il. C’est lui qui dit dans une autre formule d’allure énigmatique : « Je m’en vais et je viens à vous » (Jean 14,28). C’est lui notre avenir, c’est lui qui nous attend non seulement en Galilée, mais dans toutes les terres encore inconnues de nous où il nous envoie. Il n’est pas derrière, il est devant.

Voir Jésus vivant, c’est faire l’ex-périence que cette puissance de vie et de provocation qui était en lui, et qui a frappé tant de témoins de son existence terrestre, n’est pas du passé, qu’il est là sur la rive, à peine discernable encore dans la brume du matin, mais toujours aussi audacieux et inattendu. Là où les meilleurs souvenirs se décolorent peu à peu et deviennent comme ces vieilles photographies qui jaunissent dans nos albums, il a à peine commencé à nous réveiller du long sommeil de notre oubli, que déjà nous ne pouvons plus douter que c’est Lui. Tant de découvertes sont encore devant nous.

D’ailleurs il ajoute : « et vous vivrez aussi ». Au contact de Jésus vivant, pas moyen de rester prisonnier de son passé et content de sa médiocrité repue. Il ravive en nous ce qui peut-être déjà avait faire frémir nos cœurs à l’aurore d’un premier amour. À un moment précis, nous a été donnée peut-être cette certitude qu’on pourrait tout lâcher, pour une seule chose, pour

un seul être, qu’on pourrait ramasser tout ce qu’on a, tout ce qu’on est, dans un seul et unique départ. Mais la vie ordinaire nous a bien souvent rattrapés et on nous a laissé croire que ça n’existait pas, qu’il fallait nous en tenir aux choses concrètes, aux plaisirs accessibles, aux lendemains raisonnables. Alors nous n’avons vécu qu’à tempérament, attendant les vacances pour retrouver un peu de liberté, mais constatant vite que l’horizon n’avait pas changé… Peut-être la retraite…

Et puis voilà qu’avec Lui, tout recommence à trente ans, quarante ou plus. Quand Il est venu dans notre vie, nous avons réappris d’un coup l’humilité que comporte tout véritable amour : pourquoi s’est-Il penché sur moi ? Pourquoi a-t-Il pris tant de peine pour moi ? Comment se fait-il qu’Il me donne, alors que j’ai si peu à Lui donner ? Et, tout doucement, nous avons commencé à répondre.

« Vous vivrez ! » C’est ça. n

Dimanche 29 maiPremière Lecture : Actes 8.5-8.14-17Psaume 66.1-7, 16, 20Deuxième Lecture : 1·Pierre 3.15-18Évangile : Jean 14.15-21.

leCtures

24 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

6e semaine de pâques

14. 15 « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. 16 Moi, de mon côté, je demanderai au Père de vous donner un autre Protecteur qui sera pour toujours avec vous. 17 C’est l’Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaissez, puisqu’il est avec vous et demeure en vous.18 Je ne vous laisserai pas comme des orphelins, puisque je reviens vers vous. 19 Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez, puisque je suis vivant et que vous aussi vous vivrez. 20 Ce jour-là vous saurez que je suis dans mon Père, et vous en moi, et moi en vous. 21 Celui qui a reçu mes commandements et qui les garde, voilà celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père. Moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. » [...]

6e dimanChe de pâques (année a)

© LA

BIB

LE D

ES P

EUPL

ES/ É

D. D

U JU

BILÉ

Vous me verrez vivantpar le Père Michel Gitton

par le Père Michel GittonJeudi de l’AscensionDébut de la Neuvaine du Saint-Esprit

VIe Dimanche de Pâques1. Jésus qui continue ses miracles par les mains de ses disciples (lecture des Actes des Apôtres).➤ Adorons le Médecin des corps et des âmes.Point spi : Partageons la joie que nous avons reçue.2. Jésus que nous pouvons reconnaître dans notre cœur comme le « seul saint » (lecture de la première lettre de saint Pierre Apôtre).➤ Adorons le Saint qui nous révèle sa sainteté.Point spi : Rendons compte de l’espérance qui est en nous.

Page 25: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 25

3. Jésus qui nous permet de le retrouver vivant et qui se laisse voir par nous (évangile selon Saint Jean).➤ Adorons l’Ami qui ne nous laisse pas orphelins.Point spi : Prouvons-Lui que nous L’aimons en restant fidèles à Ses commandements.

Lundi : Discours après la Cène, suite (Jean 15, 26 - 16, 4)1. « Il me rendra témoignage », Jésus qui ne doute pas une seconde de l’accord complet de l’Esprit, qui prolongera, approfondira, fera pénétrer Ses paroles dans le cœur des disciples.➤ Adorons le Fils de qui procède l’Esprit dans une totale union à son Père.Point spi : Faisons confiance à l’Esprit habitant dans le cœur de nos frères chrétiens.2. « Vous aussi, vous me rendrez témoi-gnage », Jésus qui n’a pas de doute sur Ses apôtres, qui leur fait confiance, qui sait que malgré leurs lacunes, ils poursuivront Son œuvre.➤ Adorons le Maître qui a longuement formé ses disciples, qui les a pris avec Lui « dès le commencement ».Point spi : Répondons à l’attente de Jésus : témoignons, partageons notre joie.3. « Ils vous traiteront ainsi », Jésus qui prévoit la persécution de ses amis, qui ne peut leur épargner cette identification avec lui, ils prendront les coups qui Lui sont destinés, comme Il a porté nos blessures.➤ Adorons le Témoins fidèle qui est passé avant nous, qui a versé son sang et maintenant nous entraîne.Point spi : ne nous scandalisons pas des refus et des persécutions.

Mardi : Fête de la visitation1. Marie qui correspond si bien au désir - non exprimé ! - de son Fils, et qui devine ce don sans reprise qui en Lui aspire à se transmettre.➤ Adorons le Fils qui nous dirige secrè-tement.Point spi : Apprenons à discerner les voies de Dieu par ses appels intérieurs.2. Marie qui participe à la rencontre cachée du Verbe et du précurseur, en s’effaçant pour laisser agir l’Esprit.➤ Adorons l’époux enfant qui vient à la rencontre de l’homme.Point spi : Laissons-nous saisir par la joie de la venue de l’époux.3. Marie qui s’émerveille du don de Dieu, qui se croit sans mérite et accueille la grâce comme imméritée.

➤ Adorons le Très-Haut qui nous permet de communier à ses pensées.Point spi : Recevons notre petitesse comme une grâce.

Mercredi : Discours après la Cène, suite (Jean 16, 12-15) + vigile de l’Ascension1. « J’ai encore beaucoup à vous dire ». Nous ne sommes qu’au début, Jésus a des trésors pour nous, un monde de découvertes à faire.➤ Adorons le Dieu inépuisable, tou-jours neuf, avec qui nous irons « de commencement en commencement ».Point spi : Restons accessible à de nouveaux développements de notre vie chrétienne.2. « Quand il viendra, Lui … ». Jésus qui fait la passe à l’Esprit, qui prépare son entrée en scène, qui nous le fait désirer.➤ Adorons le Fils de qui procède, conjointement avec le Père, l’Esprit Saint - Le Fils qui dans une extase d’amour avec le Père, laisse jaillir l’Esprit.Point spi : invoquons souvent l’Esprit, ne supposons pas trop vite que nous sommes spontanément dans la lumière.3. « Il recevra ce qui m’appartient » (ou : « il prendra de mon bien »). Jésus qui s’abandonne sans réserve à l’œuvre de l’Esprit, qui n’a rien voulu bâtir de son côté, qui laisse l’Esprit disposer de son travail.➤ Adorons le Fils qui ne garde rien pour lui, qui se donne tout entier dans la procession du Saint Esprit, qui n’a rien à lui.Point spi : n’arrêtons jamais notre lecture de l’Evangile à un déchiffrage historique, voyons toujours Jésus « dans l’Esprit ».

Jeudi : Ascension (année A)1. Jésus qui associe ses amis à son bonheur (commencement des Actes des Apôtres).➤ Adorons notre Ami qui connaît au-jourd’hui le bonheur total.Point spi : ne bâtissons pas pour cette terre seulement.2. Jésus qui nous fait bénéficiaires de sa maîtrise sur les puissances invisibles (lecture de la lettre de Saint Paul aux Ephésiens).➤ Adorons le Dieu fort qui nous met dans son cortège triomphal.Point spi : Sachons discerner les ennemis qui nous menacent et confions-nous à Jésus.3. Jésus qui nous assure de sa présence et de son soutien définitif (évangile selon saint Matthieu).➤ Adorons le Tout puissant qui tient les clefs de l’histoire.

Point spi : Regardons avec confiance l’ave–nir qui s’ouvre devant nous.

Vendredi : 1er jour de la Neuvaine (Jean 16, 20-23)1. « Vous serez attristés, mais votre tristesse se changera en joie ». Jésus qui sait que nous ne serons pas épargnés par l’épreuve de son éloignement et de son silence, qui sait que le monde refermera vite la porte qu’il a ouverte.➤ Adorons Jésus, notre Joie, notre vraie joie dans les larmes, Joie inépuisable du Père.Point spi : ne cultivons pas la tristesse, refusons de nous enfermer en nous-même.2. « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira ». Jésus tellement sûr d’échapper à la mort et à l’oubli.➤ Adorons celui qui a trompé la mort et qui revient pour notre joie.Point spi : Attendons le moment de sa visite.3. « Ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien », ou plutôt : nous aurons tout de suite la réponse, tant Il devancera nos désirs.➤ Adorons celui qui est si intimement lié à notre vie, qu’il sait nos questions les plus secrètes.Point spi : En attendant, posons nos questions sans crainte.

Samedi : 2e jour de la Neuvaine (Jean 16, 23-28)1. « Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit complète ». Jésus tout heureux de nous combler de ses dons, qui sourit de notre joie.➤ Adorons celui qui nous a été donné sans réserve par le Père, qui est lui-même tout don, toute générosité.Point spi : ne pratiquons pas la prière de demande comme un forcing, mais faisons monter notre prière comme une demande confiante.2. « Je ne vous parlerai plus en paraboles ». Jésus qui est sûr de progresser avec nous, de nous faire découvrir peu à peu ses pensées profondes.➤ Adorons la simplicité du Verbe, la parole toute simple qui illumine les cœurs.Point spi : ne soyons pas compliqués par principe, cherchons la simplicité.3. « Le Père vous aime parce que vous m’avez aimé ». Jésus tellement sûr de nous avoir mis en relation avec le Père, sûr de Lui et de nous.➤ Adorons Celui qui partage avec nous l’amour reçu du Père, qui donne tout sans compter.Point spi : Faisons confiance à ce capital de prière accumulé depuis le début. n

Page 26: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

OPINIONSDe JFK à DSK

Pardonnez-moi, mais je trouve les Américains plutôt gonflés. Non, je ne veux pas remettre en cause ici leur justice, leurs méthodes, une certaine brutalité, ne serait-ce que celle de leurs prisons. Les médias sont pleins de récriminations à ce sujet et on peut toujours discuter des mérites comparés de nos systèmes judiciaires. Non, ce que je trouve pour le moins curieux, c'est la façon dont ils sont en train de nous faire la morale. Certes, nous avons quelques raisons de ne pas nous sentir très fiers en ce moment. Mais prétendre que nous aurions toutes les faiblesses pour les frasques de nos politiques, au nom du respect de la vie privée, alors que les États-Unis seraient un modèle de vigilance pour garantir les bonnes mœurs, je trouve cela fort de café !

On peut toujours disserter de la différence des menta-lités entre Latins et Anglo-Saxons, entre catholiques et protestants ou encore des effets d'une civilisation puritaine. Mais il y a aussi les faits présents et passés, et même l'histoire telle qu'elle s'est écrite. Souvenons-nous du président John Fitzgerald Kennedy, l'icône des États-Unis pour les années d'après-guerre, révérée autant par les Américains que par les Européens. Tout un imagi-naire de légende ! Eh bien, on trouve chez Kennedy tous les traits que l'on dénonce aujourd'hui, et notamment le goût de la richesse et la mani-pulation des femmes. C'était à un point tel que le prési-dent était sous la surveillance constante des services secrets et du tout-puissant et redou-

table John Edgar Hoover, dont l'existence est un véritable roman. Un roman noir.

On me dira que Kennedy fut le seul président catho-lique de l'histoire des États-Unis, mais l'univers auquel il appartenait était typique-ment américain. Son style de vie le mettait en danger et compromettait la sécurité des États-Unis. C'est pour cela qu'il était sous surveillance constante, afin qu'il soit protégé de lui-même et que soit protégé l'intérêt de la nation. C'est notre pauvre humanité péche-resse qui explique comment les mêmes faits peuvent se reproduire, du JFK d'hier au DSK d'aujourd'hui. Cela rela-tivise certaines polémiques sans rien excuser, chers amis d'Outre-Atlantique !

Gérard LecLercChronique lue le 19 mai

sur Radio Notre-Dame

PS : Invitée de Radio Notre Dame, mon amie Frigide Barjot a fait à cet éditorial une objection tout à fait justifiée. Depuis Kennedy, la vigilance américaine s'est considérable-ment renforcée à l'égard des frasques des hommes poli-tique. L'exemple de Clinton est le plus emblématique de cette censure qui n'accorde plus rien aux détenteurs de l'autorité ou aux candidats aux responsabi-lités. Dont acte ! Cependant, peut-on dire pour autant que les États-Unis seraient devenus un modèle de vertu, en face d'une Europe corrompue ? J'en doute fortement. Reste que le séisme actuel est l'occa-sion d'un sérieux examen qui a d'ailleurs déjà commencé, notamment chez les journa-listes.

La femmede ménage

Depuis quelques jours je ne supporte plus le ton des flashs répétitifs qui parlent de « la femme de ménage ». Pourquoi ? Parce que nos mémoires collectives fran-çaises restent fortement marquées par les aléas du passé.

D’ailleurs depuis un certain temps déjà nous évitions cette expression, dans la conversa-tion ordinaire. C’est un mot affectivement et sociale-ment chargé : de condescen-dance, de pénibilité, de bas niveau, de service des riches, de femmes seules, d’em-ployées sans voix, taillables et corvéables à souhait, de petits salaires… Une femme de ménage, pensez donc ! Et face à un puissant, la disqua-lification est complète ! Car enfin, soyons sérieux : le témoignage d’une femme de ménage est-il vraiment crédible ? A-t-elle bien inter-prété tout ce qu’elle a vu ? ne s’est-elle pas méprise ? n’a-t-elle pas pris ses désirs pour des réalités ? Et puis, finalement, n’était-elle pas

consentante ? Où habite-elle ? Ah ! Dans le Bronx, et elle est seule avec son enfant ? OK, n’en dites pas plus.

Notre société française est profondément machiste. Cabriole et gaudriole riment grassement en français courant. Et tout le monde s’en satisfait : la vie privée de nos concitoyens « ne nous regarde pas ».

Cette semaine un de mes amis m’explique : « Je suis affolé par le comportement de mon fils de quinze ans, avec les femmes ». Cela t’étonne ? Comment as-tu traité ta première copine à qui tu as imposé cinq avortements ? Comment traites-tu la mère de ton fils, que tu humilies depuis quinze ans par tes frasques extraconjugales connues, supportées ? Qui est avec ton fils lorsqu’il regarde les émis-sions de sexe, pour mettre des mots sur les images, sur les sensations et donner des balises et du sens ?

Ma grande connivence avec certaines familles de banlieue notamment, que je côtoie depuis cinq généra-tions, m’a convaincu que les violences aux femmes — dans

26 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

Page 27: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

notre société française — sont largement tues, occultées, sous-estimées. D’ailleurs ces questions sont marginale-ment abordées dans l’enceinte scolaire et dans les centres sociaux où elles sont reçues par de grandes rigolades qui disqualifient les éducateurs courageux qui tentent le débat. Pourquoi ? parce que nous avons un consensus social incertain là-dessus. Sous nos airs dégagés, nous restons une société machiste dans laquelle la parole des femmes est d’abord soupçon-née, contestée avant d’être entendue et validée. Un vrai travail éducatif n’a jamais été tenté sur ces sujets ; il ferait trop vite apparaître nos clivages d’adultes.

Aussi je comprends mieux pourquoi je rencontre de plus en plus de « tribus de femmes » qui vivent entre elles, élevant seules leurs enfants, éliminant progressi-vement la figure de l’homme pour lequel elles n’ont plus de respect.

Vraiment, nous n’avons aucune leçon à donner à quelque pays que ce soit. Plus, nous devrions regarder autour de nous : l’Espagne qui fait un effort considérable depuis quelques années pour élimi-ner les violences conjugales et laisser monter la parole des femmes ; l’île Maurice où 20% des couples utilisent des méthodes de régulation des naissances basées sur l’at-tention mutuelle, la parole des partenaires, le respect des rythmes de chacun. Autre philosophie que celle de la contraception d’urgence que l’on présente à nos jeunesses comme LE dernier progrès.

Nicolas cAPeLLeFrère des Écoles chrétiennes

Les mentalitésvont changer

À l’inverse de la rete-nue manifestée par les plus hautes autorités de l’État, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin n’a pas hésité, le 21 mai, à tirer des enseignements politiques de l’affaire Dominique Strauss-Kahn. Pour lui, il y aura « un avant et un après DSK » et il faut s’attendre à ce que « le retour de la morale » se trouve « au cœur de la campagne » présidentielle. Celui qui est toujours apparu comme un représentant de la France profonde a insisté sur « le respect des lois, le respect des personnes », mais aussi « le respect de notre part d'hu-manité », ne craignant pas de préciser : « Nous ne sommes pas des saints », mais « nous devons mettre nos actions en cohérence avec nos pensées ».

Il a même avancé ce que peu de responsables osent dire aujourd’hui : « Nous atten-dons des puissants qu'ils soient exemplaires ».

Au-de là de l ’ a spect purement médiatique, cet événement constitue pour les Français un tremble-ment de terre, réintroduisant des clivages inattendus qui marquent une évolution de l'opinion publique et de ses ressorts. Les images d'un puis-sant menotté — même par derrière — et le vertige de ce que représentent financière-ment sa défense et son assi-gnation à résidence donnent à réfléchir au citoyen de base, qui se rend de plus en plus compte de l'existence d’une sorte de monde parallèle où vivent des gens autant donneurs de leçons que se considérant au-delà des lois, comme ce fut déjà le cas avec Roman Polanski.

C’est dans ce contexte que certains hommes poli-tiques ou commentateurs se sont retrouvés en complet déphasage. Ainsi Robert Badinter a tonné contre « une mise à mort médiatique » mais sa féministe d'épouse est restée fort silencieuse. Or, s'il y a un coupable présumé, il y aussi une victime présumée, qui mérite également des attentions. D’où, d’ailleurs, la montée au créneau d’un certain nombre d’associations dénonçant le « sexisme », le « machisme » et, tout simple-ment, l’absence de sollicitude pour la femme de chambre.

On est donc en train de dépasser à la fois le stade des frasques privées des hommes politiques pour lesquelles la tradition gauloise s’est toujours montrée indul-gente et la règle instaurée depuis quelques décennies qui veut que les journalistes n’en parlent pas lorsqu’ils les connaissent — ce que leur reproche durement une bonne partie de la presse étrangère.

Il n’est donc aucunement exagéré de penser que, dans la conscience des Français et dans leur regard sur les responsables politiques, on va vraiment constater un avant et un après Dsk. Découvrant que l’aimable séducteur qu’on a tenté de leur présenter comme une victime pouvait bien être un multirécidiviste avec lequel une femme devait éviter de se trouver seule, ils se sont sentis atteints dans leurs conceptions de l’honneur et du comportement de l’homme public. Cela apparaît d’autant plus grave que d’autres pour-raient souffrir de ce renouveau d’exigence morale.

Jean-Gabriel DELACOURAgence Acip

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 27

Page 28: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Existe-t-il un sujet plus crucial pour nos sociétés ? Certes les questions politiques, sociales, économiques conditionnent la vie quotidienne et elles font la

« une » de l’actualité médiatique. Mais pour ce qui relève du moyen et du long terme, il y a des évolutions qui modifient les caractères, l’identité d’une civilisation. Le rapport du citoyen à la religion fait partie de ces éléments qui définissent notre organisation sociale. Dans notre pays, des changements institution-nels, préparés par la Révolution française et réalisés par la sépa-ration des Églises et de l’État, ont modifié la relation entre « Dieu et César » en installant une laïcité « à la française ». D’autres modifica-tions plus récentes concernent les modes de vie avec la société de consom-mation ou les retombées de Mai 1968. Les membres du Carrefour d’histoire religieuse se posent donc la question de la transmission religieuse en terme de rupture et/ou de continuité.

Depuis 1992, à Bruxelles, un jour-naliste, Jean-Yves Riou, et deux pro-fesseurs d’histoire religieuse contem-poraine, Yves-Marie Hilaire et Gérard Cholvy, ont lancé ces universités d’été ayant pour objet « la promotion de l’his-toire religieuse dans une double pers-pective : scientifique et européenne ». Le Carrefour est un espace de recherche à caractère scientifique, ouvert sur les questions religieuses, sur un héritage

assumé et appréhendé grâce à ce que Pierre Nora appelle le « regard inté-rieur ». Il s’efforce de proposer des pro-blématiques et des exposés qui puissent intéresser les journalistes et un public plus large. Il veille à donner la priorité aux jeunes chercheurs dans les commu-

nications qui sont l’objet d’une édition faisant suite à la session.

Ces universités d’été, organisées par des historiens professionnels, rassem-blent un public varié : étudiants, ensei-gnants, journalistes, prêtres, religieux, retraités, soucieux de se cultiver et de débattre avec les intervenants : au cours de la session, l’échange est une donnée essentielle.

Chaque année un nouveau thème est abordé dans une ville différente : La religion face à la guerre et la paix à Caen en 2008, Les identités religieuses à Belley en 2009, Juifs et chrétiens à travers l’histoire à Lyon en 2010 pour les dernières éditions. Pour celle de juillet

2011, le conseil d’administration a porté son choix sur le thème de « La transmis-sion religieuse : entre continuité et rup-ture », au centre d’accueil de La Molle à Montauban. Le professeur de droit Christine Mengès le Pape est la respon-sable scientifique de cette session.

Dès le samedi 9 juillet prochain, après l’accueil par les autorités reli-gieuses et l’ouverture de la session par le président et la responsable scienti-fique, une première séquence est prévue

sur « la transmission religieuse à travers l’histoire » : Régis Burnet va traiter de l’évangélisation chez les premiers chrétiens, Pascale de Lajartre de l’art et de la trans-mission religieuse sur le thème de la création au XIIIe siècle, Paul Mironneau présente le Livre des oraisons de Gaston Fébus ou les dialogues de conscience d’un grand seigneur au XIVe siècle, Phi-lippe Martin évoque le rapport du catholique au livre à l’époque moderne, Monique Luirard traite

de la manière de donner les exercices spirituels d’Ignace de Loyola et Christine Mengès Le Pape fait une présentation de la littérature du premier XVIIIe siècle ou l’annonce d’un bonheur terrestre. Catherine Masson évoque la naissance des Facultés catholiques de Lille à la fin du XIXe siècle et Frédéric-Pierre Chanut traite d’une réponse « laïque » à la crise de la transmission du message religieux au Québec. La soirée est, comme de coutume, consacrée à la présentation des derniers ouvrages importants en matière d’histoire religieuse.

Le lendemain, dimanche 10 juillet, sont abordées les méthodes de trans-mission à l’époque contemporaine avec une communication de Christian Sorrel consacrée aux discours sur la crise de la transmission et d’Yves-Marie Hilaire

CARREFOUR D’histOiRE REligiEUsE

histOiRE

28 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

( Un héritage assumé et appréhendé grâce à ce que Pierre Nora appelle « le regard intérieur »

La 20e Université d’été - Carrefour d’histoire religieuse a lieu à Montauban du 9 au 13 juillet sur le thème « La transmission religieuse : entre rupture et continuité ».

par Brunor BÉTHOUART

la transmission

Montauban.

Page 29: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

relatif à la prise de conscience de la crise de la culture religieuse au cours des années 1980. Dominique Foyer traite de l’expérience catéchétique représen-tée par l’IFAC (Institut de formation d’animateurs en catéchèse à Lille), Anne Ruolt des écoles du dimanche et Sylvie Bernay des cours Alpha tandis que Joël Sebban va évoquer la transmission dans la religion juive et Michel Younés la transmission dans le monde musulman. Jean-François Galinier-Pallerola propose une synthèse sur l’Église et la transmis-sion religieuse. La soirée est consacrée à un débat sur « Transmission religieuse et enseignement du fait religieux » : Isabelle Saint-Martin et Michel Four cade échan-gent sur le sujet avant que l’assistance ne réagisse aux propos de l’un et de l’autre.

Le lundi 11 juillet, une séquence montal banaise va permettre d’évo-quer grâce à Philippe Nélidoff, Germain Sicard, Renaud Silly, Pierre Del Marco d’autres aspects de la question : une visite guidée de Montauban en après-midi précédera une soirée musicale à la cathédrale. La dernière demi-journée est consacrée à la transmission dans les milieux sociaux et le monde de l’en-fance avec les interventions de Jean-Pierre Moisset sur le Père Jacques Loew et l’évangélisation du monde ouvrier, Bernard Giroux sur la foi transmise par les jécistes, Sarah Teinturier sur les enseignants des écoles privées catho-liques dans l’entre-deux-guerres, entre « vocation » et professionnalisation. Les dernières communications vont concer-ner la transmission dans les médias avec François Ars qui traite de l’image et du théâtre en Bretagne, Paul Airiau sur le renouveau de l’annonce par la parole au temps des médias de masse, Corine Bonafoux sur la catéchèse par Internet et Philippe Rocher sur la Bible au ciné-ma. Le président clôturera cette session par les conclusions suivies de l’Assem-blée générale du CHR. n

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 29

par Louis MOLLARET

Pour toute inscription, prendre contact avec la trésorière Catherine Masson,

26 rue de Roubaix, 59242 Templeuve ; [email protected] ;

tél. : 03.20.79.24.04 - 06.22.31.55.67.

n CoMpostelle,l’appel du CheMinHors-série de l’hebdomadaire "Pèlerin", printemps 2011, 52 p., 7 €.

Une présentation renou-velée et attrayante pour ce « marronnier » annuel du Pèlerin. On regrettera que toutes les erreurs des pré-cédents numéros n’aient pas été corrigées. Certaines sont involontaires et sans doute inévitables. Les autres sont délibérées. Comme l’abbé Bernès, le Pèlerin préfère l’imaginaire à l’histoire.

n le CheMin CisterCienen Bourgogne de Cîteaux à pontigny, par les abbayes,d'Hubert Bonal,éd. Rando, 2011, 80 p., 12,90 €.

Enfin un guide d’un iti-néraire culturel permettant de marcher une dizaine de jours entre de hauts lieux de la spiritualité chré-tienne. Il intéressera tous les marcheurs qui n’ont pas le temps de consacrer plu-sieurs semaines à parcourir les chemins. Il est possible d’espérer qu’il contribue-ra à délester le GR 65 de tous ceux qui « font Compostelle » du Puy à Conques.

n les Mythesde l’apôtre JaCquesOfelia Rey-Castelao, traduit de l’espagnol « Los mitos del apóstol Santiago », par Pablo Nogueira,éd. Cairn, 2011, 140 p., 20 €.

L’édition espagnole de cet ouvrage est parue en 2006, mais il conserve toute son actualité car les idées exprimées par l’auteur, professeur d’histoire moderne à l’université de Santiago ne sont

généralement pas exposées en France. Familière des archives de la cathé-drale, ayant consacré sa thèse de doc-torat au Voto de Santiago, la rede-

vance imposée par le roi Ramire aux régions libérées par la Reconquista, Ofelia Rey-Castelao était bien placée pour raconter l’his-toire de Compostelle. Elle le fait sans céder aux cli-chés et aux schémas habi-tuels, analysant sans com-plaisance les divers aspects de cette histoire. Ils sont

répartis en dix-huit chapitres dont certains abordent des aspects fort peu traités en France. Chacun des cha-pitres illustre un aspect du mythe glo-bal enveloppant la tradition de la pré-sence de l’apôtre Jacques en Espagne. Ofelia Rey-Castelao invite donc à un double parcours entre les traditions et

les légendes de saint Jacques. Cette démarche confère à cet ouvrage un intérêt particulier très inhabituel dans la litté-rature d’origine espagnole consacrée à saint Jacques. Il faut cependant souligner que l’édition espagnole de ce livre a bénéficié du concours du Consortio de Santiago, l’or-ganisme officiel de gestion des activités jacquaires de la

capitale galicienne. Bien que ce livre ait été critiqué par les tenants des positions traditionnelles, ce soutien montre la qualité de la démarche de

l’auteur et des positions qu’elle exprime. Ce livre n’est pas une publication réservée aux spécialistes. Il est écrit pour informer un large public et faire com-prendre des réalités com-plexes souvent déformées. D’une lecture aisée car les divers chapitres peuvent être lus en fonction des

intérêts de chacun, il intéressera tous ceux qui veulent sortir des sentiers battus et s’ouvrir à la réflexion. n

Compostelle

Page 30: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Grandiose est le mot qui vient à l’es-prit en contemplant les tapisseries exposées à la Galerie des Gobelins. L’une d’entre elles – La Bataille de Constantin – se déploie sur plus de

9 m de longueur et 4 m de hauteur. « L’éclat de la Renaissance italienne » regroupe une vingtaine de tapisseries, françaises ou flamandes, tissées d’après les modèles de trois grands maîtres de la Renaissance : Raphaël, Giovanni da Udine et Giulio Romano, connu en

France sous le nom de Jules Romain. Quelques pièces datent du XVIe siècle, les autres du XVIIe. La plupart proviennent de la collection du roi Louis XIV. Les tissages du XVIe siècle des collections royales, presque tous brûlés sous la Révolution, furent heureusement pro-longés par d’autres tissages réalisés au XVIIe par les Gobelins. Toutes les tapisseries présen-tées appartiennent aux collections du Mobilier national. Certaines œuvres ont été conçues dès l’origine pour être des tapisseries. D’autres sont

des copies de tableaux ou de fresques.

Le nombre important de tissages effectués au XVIIe siècle montre à quel point l’influence de la Renaissance s’est prolongée à travers les pièces tissées pour le roi et la Cour. En « copiant » Raphaël en tapisserie, il

expositionstApisseRies

L’éclatde la Renaissance italienne

La Galerie des Gobelins illustre l’influence de la Renaissance italienne à travers les tissages réalisés d’après trois grands maîtres.

30 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

par Alain SoLAri

PaRI

s, M

obI

LIER

naT

Ion

aL ©

L. P

ERQ

UIs

Tenture des Fruits de la Guerre,le Char du triomphe,

d’après Jules Romain,Paris, Manufacture des Gobelins,

tissage autour de 1685.

Tenture des Fruits de la GuerreLe dîner du général

d'après Jules Romain,Paris, Manufacture

des Gobelins,tissage autour de 1685-1686.

Tenture des Fruits de la Guerre,récompense et Châtiment,d’après Jules Romain,Paris, Manufacture des Gobelins,tissage autour de 1685.

PaRI

s, M

obI

LIER

naT

Ion

aL ©

L. P

ERQ

UIs

PaRIs, MobILIER naTIonaL © L. PERQUIs

Page 31: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 31

s’agissait non seulement de faire connaître en France une œuvre majeure, mais aussi d’of-frir des modèles aux jeunes artistes de l’école française. L’exposition présente Raphaël (1483-1520) sous trois aspects : l’auteur de cartons de tapisseries ; le peintre ; l’atelier. au début du XVIe siècle, Léon X commande à Raphaël une dizaine de cartons de tapisserie pour la partie basse des murs de la Chapelle sixtine. De nombreux tissages ont été exécutés par la suite dans diverses manufactures (bruxelles, Mortlake, les Gobelins…). Quatre tapisseries extraites de la Tenture des Actes des Apôtres, tissées au XVIIe siècle dans les ateliers parisiens, sont présentées dans l’exposition. Un tissage de la Messe de Bolsène et deux tapisseries de la Bataille de Constantin rendent hommage au peintre. La victoire de Constantin sur son rival Maxence, qui se noie dans le Tibre, symbolise celle du christianisme sur le monde païen. C’est l’une des spécificités de la Manufacture des Gobelins que d’avoir tissé, dans la seconde moi-tié du XVIIe, les créations de Raphaël pour les Chambres du Vatican.

L’atelier de Raphaël est illustré à travers Giovanni da Udine (1487-1564) et Jules Romain (1499-1546). Le premier, attaché à Raphaël dès la fin des années 1510, passe d’une peinture d’histoire grandiose à des compositions plus décoratives. Il introduit dans le décor des Loges du Vatican des motifs de grotesques redécou-verts grâce aux fouilles de la Maison dorée de néron à Rome. Les deux tapisseries exposées qui appartenaient à la tenture du Triomphe des dieux furent tissées à bruxelles vers 1560-1570. Elles présentent un vocabulaire ornemental foisonnant d’éléments végétaux et d’animaux

L’éclatde la Renaissance italienne

PaRI

s, M

obI

LIER

naT

Ion

aL ©

P. s

ébER

TPa

RIs,

Mo

bILI

ER n

aTIo

naL

© P

. séb

ERT

Tenture du Triomphe des dieuxd’après Giovanni da Udine,

Le triomphe de Minerve, détailBruxelles, atelier de F. Geubels

tissage du 3e quart du XVIe siècle.

Tenture du Triomphe des dieux, d’après Giovanni da Udine, Le triomphe de Minerve, détail.

PaRI

s, M

obI

LIER

naT

Ion

aL ©

P. s

ébER

T

Tenture du Triomphe des dieuxd’après Giovanni da Udine,

Le triomphe de VénusBruxelles, atelier de F. Geubels

tissage du 3e quart du XVIe siècle

Page 32: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

mythiques (centaures, griffons…). autre élève de Raphaël, Jules Romain est aussi l’auteur de cartons de tapisseries qui furent tissées à bruxelles au XVIe siècle, puis aux Gobelins un siècle plus tard. L’exposition présente quatre tissages de la Tenture des Fructus Belli ou Fruits de la guerre, réalisés aux Gobelins vers 1688-1689. La tenture d’origine fut livrée à Ferrante Gonzague, frère cadet du duc de Mantoue, vers 1540. Paradoxalement, le militaire y exprime un certain dégoût de la guerre, renonce à illustrer ses faits d’armes, laissant la gloire des batailles à son empereur, Charles Quint. Quant à l’His-toire de Scipion, commandée par François Ier à un marchand établi à bruxelles, elle est illus-trée par trois tapisseries, fidèles copies réali-sées au XVIIe siècle par les Gobelins. Là encore, les dimensions, l’inventivité déployée dans la composition, l’expression des personnages don-nent aux œuvres un caractère monumental que l’on retrouve tout au long de l’exposition. ■

Chantalpetit à la chapelleSaint-Louis des Gobelinsà travers la peinture, le dessin, la sculpture, les installations ou les vidéos, Chantalpetit crée une œuvre protéiforme. L’artiste poursuit sa dernière série, Le festin des dieux, commencée en 2004 et régulièrement remaniée depuis. Une nouvelle séquence, intitulée Le festin des dieux 1/3 (retable et sculpture) est installée dans la chapelle Saint-Louis, construite en 1723

pour les lissiers des Gobelins.Chantalpetit est née à Agadir en 1951. Elle passe son enfance entre le Maroc, l’Algérie, l’Angleterre et la France où sa famille s’éta-blit définitivement à partir de 1966. Entre 1970 et 1973, elle suit parallèlement les cours des Beaux-Arts, des Arts décoratifs et de l’ESAG à Paris. à partir de 1974, tout en poursuivant son travail pictural et graphique, elle rejoint un groupe de théâtre. Elle quitte le théâtre en 1979 pour se consacrer à la peinture. ■

Exposition présentée à la Galerie des Gobelins, 42 av. des Gobelins, 75013 Paris, jusqu’au 24 juillet, dans le cadre des visites des manufactures, ou sur rendez-vous en appelant au 01.44.08.52.04. www.mobiliernational.fr

32 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

«L’éclat de la Renaissance italienne, tis-sages d’après Raphaël, Giovanni da Udine, Jules Romain», à la Galerie des Gobelins, 42 av. des Gobelins, 75013 Paris, jusqu’au 24 juillet, tous les jours (11h-18h), sauf le lundi. (Fermeture de la billetterie à 17h30.)www.mobiliernational.fr

PaRI

s, M

obI

LIER

naT

Ion

aL ©

L. P

ERQ

UIs

Tenture des Loges du Vatican d’après Raphaël et Jules Romain,aile droite de La Bataille de Constantin,Paris, Manufacture des Gobelins, tissage autour de 1740.

Page 33: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Si certains considèrent le cinéma comme une simple entreprise de divertissement, ainsi qu'une

in dustrie, d'autres, même s'ils ne sont pas les plus nombreux, le considèrent comme un art majeur. Le cinéaste américain Terrence Malick est de ceux-là, et il en apporte une époustouflante démonstration avec ce film, préparé, mûri et médité pendant des années, qui est du pur cinéma.

Après des images de toute beauté, sur une musique sublime, le film raconte la vie d’une famille américaine ordinaire, dans les années 50. Au Texas, M. O’Brien, qui rêvait d’être pianiste concertiste, se résigne à son métier de cadre dans une grande entreprise. Il élève ses trois garçons avec tendresse, mais aussi avec grande fermeté, car il veut leur apprendre à se battre pour se faire une place au soleil. Sa femme, douce et aimante, est un rayon de soleil, de tendresse et d'amour dans la vie des enfants. Mais l’aîné, Jack, a de plus en plus de mal à supporter l’auto-ritarisme de ce père qui lui fait un peu peur. Bientôt, une tragédie va boule-verser la famille. Des an nées plus tard, Jack, devenu un architecte en vue, se souvient de son enfance, de sa mère et de son frère décédé. Ce long et magnifique poè me cinématographique est une œuvre à part, qui ne ressemble à rien de connu. Avec des images splendides (réalisées après avoir pris conseil auprès des plus

grands scientifiques) et des musiques grandioses (Ligeti, Berlioz, Preisner, Desplat, etc.), Terrence Malick raconte la naissance du monde, depuis le big bang, la vie familiale, la mort, etc., mais toujours sous le regard de Dieu. C’est dans l’immensité de cet univers magni-fique qu’il inscrit l’histoire de cette famille ordinaire, frappée par un drame. Véritable opéra d’images et de mu – siques, cette œuvre bouleverse par sa beauté, son originalité et sa réelle pro fondeur. Mais, pour goûter cette longue méditation sur la nature humaine, il faut se laisser emporter par ce flot ininterrompu de scènes éton-nantes, ponctuées d'interrogations

spirituelles, qui risque de rebuter par sa longueur et son absence d’histoire linéaire. Car le cinéaste ne s'intéresse pas à ce qui fait le cœur de tous les autres films, l'histoire, il préfère capter ces instants d'émotion, qui tissent la trame des souvenirs. L’interprétation est éblouissante, en particulier celle du jeune Hunter McCracken, qui possède une justesse de jeu étonnante pour un comédien amateur. « Où étais-tu quand j’ai créé le monde ? » (Job 38.5). Après ces premiers mots du film, le cinéaste oppose nature et grâce, tandis que le héros, Jack de – venu adulte, interroge le ciel sans cesse. Cette quête, qui est celle de tous les hommes, depuis la nuit des temps, accompagne les images sublimes de ce beau poème filmique et spirituel. Un somptueux chef-d'œuvre ! ■

The tree of life. Drame américain (2011) de Terrence Malick, avec Brad Pitt (M. O’Brien), Sean Penn (Jack), Jessica Chastain (Madame O’Brien), Hunter McCracken (Jack jeune), Laramie Eppler (R. L.), Tye Sheridan (Steve), Fiona Shaw (la grand-mère) (2h18). (Adolescents.) Sortie le 17 mai 2011.

La conquêteLa conquête du pouvoir par Nicolas Sarkozy. Xavier Durringer a fait preuve d’au-dace en faisant un film sur le président de la République en exercice. Il a réussi une œuvre fascinante sur la comédie du pou – voir, avec des dialogues très bien écrits et des répliques fort drôles. Avec Denis Podalydès, impressionnant de ressemblance, non pas physique, mais gestuelle et auditive, il tenait le comédien idéal. Bernard Le Coq est épatant en Chirac, et Samuel Labarthe, impressionnant de ressemblance avec Dominique de Villepin. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Nicolas Sarkozy n’est pas trop abîmé par cette charge contre les ma gouilles des hommes politiques pour conquérir le pouvoir, en raison de sa fragilité sentimentale. On ne peut en dire autant de Cécilia Sarkozy et du duo Chirac/Villepin. Entre cynisme et égocentrisme, les uns et les autres ne montrent pas le meilleur d'eux-mêmes. Il reste que la vision de cet homme de pouvoir dévasté par le départ de sa femme est émouvante.

Comédie dramatique française (2011) de Xavier Durringer, avec Denis Podalydès (Nicolas Sarko-zy), Florence Pernel (Cécilia), Bernard Le Coq (Jac ques Chirac), Samuel Labarthe (D. de Villepin) (1h45). (Adolescents.) Sortie le 18 mai 2011.

La défense LincolnMichael Haller, avocat à Los Angeles, a installé son bureau dans sa voiture. Porté par l’interprétation tendue de l’excellent Matthew McConaughey, ce film offre une plongée saisissante dans les subtilités du système judiciaire américain. Les dialogues sont parfaitement écrits, la réalisation est efficace, et le suspense haletant. Une réussite ! Le héros n’a pas une activité toujours recommandable, mais, quand il le faut, il sait redevenir un avocat intègre.

Thriller américain (2011) de Brad Furman, d’après Michael Connelly, avec Matthew McConaughey (Mick Haller), Marisa Tomei (Maggie McPherson), Ryan Philippe (1h58). (Grands adolescents.) Sortie le 25 mai 2011.

CINÉMA

Cette œuvre vertigineusea recueilli la palme d'or du festival de Cannes.

Un sublime poèmepar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

« Où étais-tu quandj’ai créé le monde ? »    (Job 38.5)(

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 33

The Tree of LIfe

Page 34: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

« Sainte thérèSe de LiSieux, hiStoire d'une âme »

musique grégorienne, le rideau de scène entr'ouvert et laissant apparaître une religieuse assise, immobile, tête baissée et mains croisées sur les genoux, le tout faiblement et bru-

talement éclairé : l'ambiance est posée dès avant que la pièce ne commence. Car elle reste ainsi, silencieuse, tout le temps que le public arrive et encore un peu après le début de la pièce. Enfin elle s'adresse aux spectateurs, comme si elle était Thérèse morte voulant leur raconter sa vie, mais avec des mots contemporains, ce qui évite le style ampoulé d'Histoire d'une âme. L'interpellation directe n'est jamais très loin, par exemple quand elle explique que depuis qu'elle est morte elle passe son temps à faire du bien sur la terre mais que nous l'épuisons parfois…

Le personnage est d'une sincérité remar-quable, qui aide à faire passer un message aus-tère. Le jeu est très illustratif. Un moment, on craint le dérapage, quand elle imite jusqu'à la caricature ses interlocuteurs ou ceux de ses proches (médecin, nonnes, elle enfant…), mais elle l'évite. De même, l'insistance sur le carac-tère sentimental de l'interprétation ne tombe jamais dans le sirupeux.

Il faut bien avouer par contre (mais pou-vait-elle faire autrement sans trahir le mes-sage ?) que certains mots s'adressent clairement à un public ayant une réelle culture chrétienne. Qu'évoquent en effet « eucharistie », « mystère divin », les citations de la liturgie de la messe ou des phrases telles que « Je prie Marie d'avoir enfin pitié de moi » pour un spectateur qui n'est pas tombé dans le bénitier bébé et qui viendrait par curiosité ou ouverture d'esprit (et prendrait, par exemple, le mot de « pitié » dans son sens dévoyé mais si répandu de « mépris ») ? à travers ce fait se pose la question de la mission qui doit parvenir à dire le mystère chrétien fidèlement mais sans jargonner, à moins qu'on ne fasse fi des spectateurs n'appartenant pas au club.

Ceci étant dit, cette pièce offre aussi de bonnes occasions de réflexion pour tous, en par-ticulier sur la clôture du Carmel qui, loin d'être une prison, offre le luxe du « désert… habité par le silence… [qui est] nourriture de l'esprit ». à une époque où, depuis Charles de Foucauld, le désert est perçu comme un refuge et un absolu, voilà de quoi éclairer sur la richesse de la vie religieuse. « J'apprends à aimer sans juger pour aimer dans le don pur », de même, remet les pendules à l'heure dans une société gangrenée par les procès d'in-tention. Et « je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de faillir » en dit plus sur la foi que toutes les théolo-gies sur notre vie éternelle déjà commencée mais pas encore vécue en plénitude ici-bas.

On a donc ici un spectacle bien joué, qui a su éviter les pièges classiques des pièces clai-rement religieuses, même s'il s'adresse à un public au moins intellectuellement bienveillant à défaut d'être complètement initié. n

théâtre

« Sainte Thérèse de Lisieux, histoire d'une

âme »,de et mis en scènepar Michel Pascal.

Avec Eva Hernandez,tous les jours (19h),

sauf dimanche et lundi, dimanche (15h),jusqu'au 3 juillet,

au théâtre des Mathurins, 36 rue des Mathurins,

75008 Paris, tél. : 01.42.65.90.00.

Monter une pièce sur un saint est sans doute l'une des tâches les plus difficiles qui soient. Il faut en effet rester fidèle à un message qui a été énoncé, la plupart du temps, dans le vocabulaire d'une époque ancienne et d'un milieu particulièrement riche en références théologiques. Cette « Sainte thérèse » a su trouver un moyen terme entre la fidélité absolue qui eût été indigeste et la trahison qui aurait résulté d'un aggiornamento trop poussé.

par Pierre François

actualisationpartielle

34 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

De bonnes occasionsde réflexion pour tous©

MIC

hEL

Pas

CaL

Page 35: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Avant de devenir un film musical, Mamma Mia ! fut un spectacle qui connut sa première représen­

tation à Londres en 1999 et a, depuis, été joué dans 170 villes et rencontra un succès planétaire. Le spectacle s’ar­ticule autour des chansons du célèbre groupe suédois ABBA. L’adaptation cinématographique a su préserver l’énergie et la bonne humeur qui ont contribué au succès de la pièce.

Donna tient un hôtel dans la petite île grecque paradisiaque de Kalokairi. Sa fille, Sophie, s’apprête à épouser son fiancé, Sky. Les préparatifs du mariage vont bon train. Sophie, qui a découvert le journal intime de sa mère, apprend ainsi l’existence de trois hommes que celle­ci a connus vingt ans auparavant,

et l’un d’eux pourrait donc être son père. Elle décide de les inviter tous les trois à son mariage, sans, naturelle­ment, que sa mère le sache… Cette charmante comédie musi­cale n’apporte sans doute rien de nou–veau au genre dont elle se réclame, mais se révèle fort plaisante et distille une énergie très appréciable. L’intrigue ménage un savoureux suspense senti­mental et les entraînantes chansons d’ABBA s’enchaînent sans temps mort. Les décors sont somptueux et la distri­bution se révèle des plus séduisantes. Meryl Streep, qui avait déjà joué dans une comédie musicale (The Last Show du regretté Robert Altman) est particu­lièrement pétillante.

] Notre héroïne n’est pas un exemple de vertu, mais le dénouement est digne des traditionnelles comédies romantiques et l’histoire est traitée avec beaucoup d’humour. ■

Mamma Mia ! Comédie musicale américaine (2008) de Phillida Lloyd, avec Meryl Streep (Donna), Pierce Brosnan (Sam), Colin Firth (Harry), Stellan Skarsgard (Bill), Julie Walters (Rosie), Dominic Cooper (Sky), Amanda Seyfried (Sophie), Christine Baranski (Tanya) (1h40). Diffusé le jeudi 2 juin, sur M6, à 20h45.

L’empreinte

Alors qu’elle va chercher son fils de dix ans à un goûter d’anniversaire, Elsa aperçoit une petite fille, et cette vision la bouleverse. Cette image l’obsède, et elle est persuadée que cette enfant est sa fille. Safy Nebbou signe une œuvre bien maîtrisée, oscillant entre thriller et drame familial. S’inspirant de faits authentiques,il attise la curiosité tout au long du récit.Il réussit, grâce à une mise en scène habile, à faire partager l’intimité et les émotionsde son héroïne. La qualité du film tient beaucoup aussi au jeu nuancé deCatherine Frot et de Sandrine Bonnaire.] Cette œuvre, qui peut dérouter et mettre mal à l’aise par moments, est d’une belle profondeur humaine et illustre avec brio, sans porter de jugement, toute la complexité et la force de l’instinct et du sentiment maternels.Drame français (2007) de Safy Nebbou, avec Catherine Frot (Elsa Valentin), Sandrine Bonnaire (Claire Vigneaux), Wladimir Yordanoff (Bernard Vigneaux), Michel Aumont (1h30). Diffusion le dimanche 29 mai, sur France 2, à 20h35.

Hors-série « Tutelles :Nos parents spoliés ? »Elle a toute sa tête, 1700 euros de retraite par mois et un capital de près d’un million d’euros. Mais Arlette, 78 ans, est sous tutelle et elle mange à la soupe populaire ! On regarde, le cœur serré, cette remarquable enquête qui, de témoignage en témoignage, lève le voile sur certains scan-dales des organismes de tutelle. C’est d’au-tant plus scandaleux que l’État ne fait pas son travail de contrôle, faute de moyens. Fort heureusement, le documentaire se termine sur une note très positive, avec une tutrice qui exerce son métier avec sérieux et cœur... comme cela devrait toujours être !Documentaire français (2011) de Alexandra Riguet (1h30). Diffusion le mercredi 1er juin, sur France 3, à 20h35.

TÉLÉVISION

Les mercredis de l’histoire« Un espion au cœur de la chimie nazie »

Enquête sur l’histoire du Zyklon B et sur les étranges relations entre industriels allemands et américains. Cette histoire du gaz qui causa la mort de millions de personnes dans les camps d’extermination nazis est très intéressante, mais surprenante. Qui aurait pu imagi-ner les liens étroits, durant la guerre, entre les entreprises

chimiques allemandes et américaines ? Le réalisateur en conclut que les Américains ont su, très tôt, à quoi servait ce gaz. C’est possible, mais cela reste une hypothèse. Diffuser des secrets de fabrication parce que des accords avaient été passés entre les entreprises, en 1927, est une chose, en déduire qu’on disait aux Américains que c’était pour exterminer des êtres humains en est une autre. Et l’auraient-ils cru ? Le génocide juif paraissait si monstrueux que les esprits n’étaient peut-être pas prêts à accepter ce fait inqualifiable.Documentaire allemand (2011) de Scott Christianson et Egmont R.Koch (0h52). Diffusion le mercredi 1er juin, sur Arte, à 20h40.

Les nombreux amateursdes chansons d’ABBAseront comblés par cette sympathique comédie musicale.

Mamma Mia ! par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Les entraînantes chansons d’ABBA s’enchaînentsans temps mort(

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 35

DR

Arch

iv B

ASF

Page 36: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

TF120.35 Ligue des Champions «FC Barcelone/Manchester United (finale)».23.10 New York section criminel­le. Série avec Vincent D’Onofrio 2.France 220.35 Chère maman. Divertisse­ment présenté par Patrick Sabatier.22.50 On n’est pas cou­ché. Magazine présenté par Laurent Ruquier.01.55 Retour à Roland­Garros.France 320.35 Le secret des baleines J. Téléfilm avec Veronica Ferres, Christophe Lam­bert, Mario Adorf, Alicia Von Rittberg, Fritz Karl (3h). __] Malgré des paysages superbes et des baleines qui le sont tout autant, on a du mal à s’intéresser à ce thriller écologique, car il y a beaucoup de longueurs.Arte20.40 L’aventure humaine «La fabuleuse histoire de la science (5 et 6/6)». Documentaire.22.20 Pâtée pour chat A. Téléfilm en VO avec Roger Casamajor, Jordi Vilches, Maria Almudéver (1h26). _] Cette comédie espagnole ne fait pas rire, tant elle est lourde et sans intérêt. En prime, l’homo­sexualité est banalisée et il y a une scène très suggestive.23.50 Metropolis.M620.45 Hawaii 5­0 : «Ke Kinohi», «He Kane Hewa’Ole», «Ohana». Série avec Alex O’Loughlin 2.23.15 The unit «Commando d’éli­te». Série avec Dennis Haysbert 2.Canal +

20.50 Hors du temps GA. Fantas­tique (2007) de Robert Schentke, avec Rachel McAdams, Eric Bana (1h44). __] L’amour roman­tique qui se joue des difficultés est le thème de ce film fantastique, dont il faut accepter le postulat de départ pour goûter tout le sel. On peut se prendre au jeu, tout comme on peut trouver la situation aussi invraisemblable que gratuite. KTO20.50 VIP «Yasmina Khadra». Ren­contre avec un écrivain algérien.21.45 Concert «Messe de mariage d’Henri IV et Marie de Médicis».

TF120.45 La maison du bonheur J. Comédie (2005) de et avec Dany Boon, et avec Michèle Laroque, Daniel Prévost (1h40). __] Amusant et plein de bons senti­ments, mais très outrancier.22.40 Les experts. Série 2.France 2

20.35 L’empreinte GA. Drame (2007) de Safy Nebbou, avec Catherine Frot, Sandrine Bonnaire, Wladimir Yordanoff (1h30). (Voir notre analyse page 35.)22.10 Faites entrer l’accusé «Le lord assassiné». Magazine présenté par Christophe Hondelatte.France 3

20.35 Commissaire Brunetti, enquêtes à Venise «Le cantique des innocents» GA. Téléfilm avec Uwe Kockisch. __ Assez prenant, avec de superbes vues de Venise.22.50 Jeunes, seules, sans tra­vail et déjà mères. Documentaire.00.45 L’ange exterminateur GA. Comédie dramatique en NB et VO (1962) de Luis Bunuel, avec Enri–que Rambal (1h35). ___] Un film étrange, insolite et très envoû­tant, au pessimisme profond.ArtePour une valse de Vienne20.40 Mayerling GA. Drame (1968) de Terence Young, avec Omar Sharif, Catherine Deneuve (2h10). __] Somptueux, mais trop long.22.55 À chacun son bal. 00.25 Valses de Vienne. Concert.M620.45 Capital «Argent de la famille : Comment bien préparer l’été !». Magazine de Guy Lagache.22.45 Enquête exclusive «Polyga­mie : Au cœur de l’interdit» 3.Canal +20.55 Football «Multiplex».KTO20.40 La foi prise au mot «Bible et écologie». 21.45 Pour tout l’amour du monde.22.45 Les mardis des Bernardins «Pourquoi croire malgré les blessures ?».

TF120.45 Camping Paradis «L’oncle d’Amérique» GA. Téléfilm avec Laurent Ournac, Barbara Probst, Olivier Saladin. _] Médiocre et banalisant l’homosexualité22.35 New York, unité spéciale. Série avec Christopher Meloni 3.01.05 Au Field de la nuit. Maga­zine avec Joann Sfar, Jean­Chris­

tophe Rufin, Léa Drucker, Marc Lévy, Hubert Artus, F. Évrard.France 220.35 The closer : «Le vrai responsable», «Conduite à risques» GA. Série avec Kyra Sedgwick, J. K. Simmons 2.

__ Le premier épisode est pre­nant et très émouvant.22.10 Mots croisés. Magazine présenté par Yves Calvi.France 320.35 À table ! «Le grand jeu». Divertissement présenté par Cyril Féraud.23.00 Ce soir (ou jamais). Maga­zine présenté par Frédéric Taddéï.00.30 La case de l’oncle Doc «La leçon de cathédrale». ArteParadis sous surveillance

20.40 Mon oncle T. Comédie (1958) de et avec Jacques Tati, et avec Jean­Pierre Zola, Adrienne Servantie (1h50). ___ Un film plein de charme et de poésie.22.30 À l’abri derrière les grilles J. _ Assez ennuyeux.23.55 L’homme qui fait chanter les tambours «Martin Grubinger». 01.45 Le vertige du progrès. Drame muet et en NB (1929) de Carl Ludwig (1h28).M620.45 Maison à vendre. Magazine présenté par Stéphane Plaza.23.55 C’est du propre ! Canal +20.50 Hard (1, 2 et 3/12) Ø. Série avec Natacha Lindinger, François Vincentelli 4. _]] Une plongée glauque dans le monde du porno.KTO20.40 A. J. Auxerre, deviens ce que tu es. 21.45 La vie des diocèses «Mgr Pascal Delannoy : Diocèse de Saint­Denis».22.15 Églises de France «Saint­Germain­des­Prés».22.25 L’esprit des lettres.

TF120.45 Dr. House : «Vies secrètes», «La diabolique», «Le grand mal» . Série avec Hugh Laurie. 23.20 Appels d’urgence «Marseille en état d’urgence». Magazine pré­senté par Carole Rousseau.02.20 Nowhere in Africa A/Ø. Comédie dramatique (2002) de Caroline Link, avec Juliane Köhler, Merab Ninidze (2h21). __]] Très bien fait, mais illustré d’images complaisantes.France 220.35 On a tout révisé. Magazine présenté par Laurent Ruquier.22.40 La grande traque «Génocide du Rwanda : Des tueurs parmi nous ?». Documentaire présenté par Nicolas Poincaré 3.France 320.35 Il ne faut jurer de rien A. Comédie (2005) de Éric Civanyan, avec Gérard Jugnot, Jean Dujardin, Mélanie Doutey (1h35). _] Cette adaptation très libre d’Alfred de Musset est très décevante, sans finesse, bruyante et vulgaire.22.45 Ce soir (ou jamais). Maga­zine présenté par Frédéric Taddéï.ArteRetraités, les nouveaux pauvres ?20.40 Travailler jusque dans la tombe J. _ Intéressant, mais pas très nouveau.21.35 La retraite volée «La misère du troisième âge en Angleterre». 22.30 Twin Peaks (8, 9 et 10/22) GA. Série avec Kyle MacLachlan. __ On connaît enfin l’identité de l’assassin et la série verse de plus en plus dans le fantastique.M620.45 X Factor. Divertissement avec Christophe Willem, Veronic DiCaire, Olivier Schultheis, Henry Padovani, James Blunt et Jessy J.Canal +

20.50 Une exécution ordinaire J. Drame (2009) de Marc Dugain, avec André Dussollier, Marina Hands (1h41). __ Très prenant et bien interprété.KTO20.50 Conclusion du mois de Marie, en direct de Rome. 21.30 Les mardis des Bernardins «Le profit est­il le seul moteur de l’entreprise ?», avec Olivier Fave­reau, Augustin de Romanet.22.25 VIP «Yasmina Khadra».

Samedi 28 mai Dimanche 29 mai Lundi 30 mai Mardi 31 mai

Émissions religieuses : 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses boud­dhis tes», «Islam», «Judaïca», «Source de vie», «Pré­sence protestante» ­ 10h45 Messe en l’église Saint­François­Xavier, à Rivière­des­pluies à La Réunion ­ 11h40 Le jour du Seigneur «L’âme de La Réunion».

tÉLÉviSion

36 FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011

DR

DR

DR

Fran

ce 3

­ M

artin

Men

ke

Page 37: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

sur France 2Jeudi 2 juin à 22h50Infrarouge «Mère Teresa, la folie de Dieu» JEn partant des écrits intimes de Mère Teresa, la réalisatrice de ce documentaire a enquêté sur son œuvre.__] Curieux mélange ! Entre des témoignages magnifiques et des images qui le sont tout autant, la réalisatrice semble pri­vilégier ceux qui n’ont que des critiques à exprimer, sans jamais approfondir son enquête (en par­ticulier sur le financement). Il reste que le témoignage d’une ancienne novice est magnifique.

TF120.45 Esprits criminels : «Le prix à payer», «Instincts maternels», «Tuer le père». Série avec J. Mantegna 2.23.15 Flashforward (8, 9 et 10/24) GA. Série avec Joseph Fiennes 2. __ Très prenant.France 220.35 Pas de toit sans moi J. Téléfilm avec Antoine Duléry, Aïssa Maïga, Bernadette Lafont, Sophie Mounicot. __] L’histoire est un peu facile et très politiquement correcte, mais assez amusante, malgré des longueurs.22.10 Face aux Français… «Conversations inédites». Magazine présenté par Guillaume Durand.France 3

20.35 Hors­série «Tutelles : Nos pa –rents spoliés ?» J. Documentaire sui­vi d’un débat animé par S. Étienne. (Voir notre analyse page 35.)22.55 Ce soir (ou jamais). Arte20.40 Les mercredis de l’histoire «Un espion au cœur de la chimie nazie : Zyklon B, les Américains savaient­ils ?» J. (Voir notre analyse page 35.)21.35 Les mercredis de l’histoire «Le système Octogon» J. _ Intéres­sant, mais peu clair et très sarcas­tique.22.45 Débat.23.25 Le dessous des cartes «L’empreinte écologique». 23.40 Demi­lune. Drame en VO (2006) de Bahman Ghobadi, avec Ismail Ghaffari, G. Farahani (1h47).M620.45 Pékin Express, la route des grands fauves «Sorcellerie et magie noire». Divertissement pré­senté par Stéphane Rotenberg.22.50 Enquête exclusive «Vivre à Karachi, la ville la plus dangereuse du monde».Canal +20.50 Immigration «Aux frontières du droit». Documentaire.KTO20.40 Comme un grain de sénevé (4/6) «Le Royaume de Dieu est au milieu de vous». 21.45 Un cœur qui écoute «Mater­nité, Anne­Dauphine Julliand». 22.10 Églises de France «Saint­Louis­en­l’Île». 22.20 La foi prise au mot «Bible et écologie».

TF120.35 Football «Qualifications Euro 2012 : Biélorussie/France».23.55 Confessions intimes.France 2

20.35 Un soupçon d’innocence GA. Téléfilm avec Pascale Arbillot, Mélusine Mayance, Carole Franck, Victoire Belezy 2. __] Il y a trop de longueurs dans cette his­toire originale et prenante.22.05 Avocats et associés «In nomine patris» GA. Série. _ La série s’est arrêtée avec cet épisode très décevant.23.05 Le partage de midi GA. Té–léfilm d’après P. Claudel, avec Ma–rina Hands, Éric Ruf, Hervé Pierre. __] Le beau texte de Claudel et l’excellente interprétation des comédiens du Français sont gâchés par des décors sordides.France 320.35 Thalassa. Magazine présen­té par Georges Pernoud.22.55 Vie privée, vie publique. Magazine de Mireille Dumas.00.10 Toute la musique qu’ils aiment «L’Enlèvement au sérail, depuis l’Opéra de Rennes».Arte20.40 Ayla A. Téléfilm avec Pegah Ferydoni, Mehdi Moinzadeh (1h23). __] Cette histoire prenante sou­ligne la terrible situation des fem–mes turques en Allemagne (crimes d’honneur). Une scène sensuelle.22.05 À la recherche de la mémoire «Eric Kandel, la passion d’une vie». Documentaire.23.40 Grand format «Sur les gratte­ciel de New York». M620.45 Bones : «En pleine tempête», «Séisme», «Première enquête», «Perdu dans l’espace». Série 2.Canal +20.55 Crazy night GA. Comédie (2009) de S. Levy, avec Steve Carell, Tina Fey, Mark Wahlberg (1h25). _ Outrancier et peu amusant.KTO20.40 Soirée AED : «Roumanie, au service d’une maison», «La Rouma­nie, face au soleil».21.45 La famille en questions «Nos enfants face à l’actualité ?».22.15 Églises de France «Saint­Roch». 22.30 A. J. Auxerre, deviens ce que tu es. Documentaire.

TF120.45 Julie Lescaut «La mariée du Pont Neuf GA. Téléfilm avec Véro­nique Genest, J.­C. Chagachbanian. __ Bien fait et prenant.22.25 Julie Lescaut «Défendre jusqu’au bout». Téléfilm avec Véro­nique Genest, Jennifer Lauret.France 220.35 Carnet de voyage d’Envoyé spécial : «Tunisie : Un tourisme en révolution», «Mes vacances en car­go», «Petites graines de star». 22.45 Infrarouge «Mère Teresa, la folie de Dieu» J. (Voir notre analyse ci­contre.)23.40 Infrarouge «Et Dieu dans tout ça ?». Documentaire.France 3

20.35 Danse avec les loups GA. Western (1990) de et avec Kevin Costner, et avec Mary McDonnel (2h53). ___] Des paysages magnifiques, des scènes d’antholo­gie (la chasse au bison) et une belle histoire d’amitié et d’amour tissent la trame de cette belle œuvre. Mais c’est trop long, et il y a des vio­lences et une scène suggestive.Arte20.40 Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants A/Ø. Comé­die (2004) de et avec Yvan Attal, et avec Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat (1h40). __]] Maîtrisé et plein d’humour, mais illustré de scènes très suggestives.22.20 Bashung «Faisons envie».M620.45 Mamma mia ! J. Comédie musicale (2008) de Phillida Lloyd, avec Meryl Streep, Pierce Brosnan, Colin Firth, Stellan Skarsgard (1h40). (Voir notre analyse page 35.)22.40 Le phénomène ABBA. 23.50 ABBA «Live at Wembley».Canal +20.50 Desperate housewives (15 et 16/24) GA. Série. __ On découvre un des secrets de Gaby dans ces épisodes très émouvants.KTO18.30 Messe de l’Ascension, en direct de Notre­Dame.20.40 Hors­série «La dépendance», avec Roselyne Bachelot, le père Vincent Leclercq, Jérôme Pellissier.21.45 Églises du monde «Décou­verte des catholiques du monde».22.15 Concert «Messe de mariage d’Henri IV et Marie de Médicis».

Mercredi 1er juin Jeudi 2 juin vendredi 3 juin

T : ToutpublicJ : AdolescentsGA: GrandsadolescentsA : AdultesØ : Œuvre(ouscène)nocive_: Elémentpositif]: Elémentnégatif

Repères

tÉLÉviSion

FRANCECatholique n°3261 27 mai 2011 37

RaDioSRadio Notre-DameSamedi 28 mai7h49 Le billet de Tugdual Derville.Lundi 30 mai au vendredi 3 juin7h06, 8h15, 11h06 La chronique de Gérard Leclerc.Mardi 31 mai16h Parole et Musique «Le chant chrétien antique», avec Iégor Rez-nikoff.22h écoute dans la nuit «Frère Luc, moine et martyr à Tibhirine. En hommage aux sept moines trap-pistes assassinés et à l’occasion du 15e anniversaire de leur mort», avec Michaël Lonsdale (acteur, rôle de frère Luc dans le film Des hommes et des dieux), Pierre Laurent (neveu de frère Luc), Christophe Henning (écrivain, journaliste) et Michelle Barsky, (infirmière, amie de Tibhirine et témoin de l’impact du film).Mercredi 1er juin7h30 Le Grand Témoin «Gilbert Collard (avocat et écrivain qui a plaidé dans plusieurs affaires médiatisées)».Jeudi 2 juin22h écoute dans la nuit «De quoi est composé l’univers que Jésus quitte à l’Ascension ?», avec le Père André-Marie (bénédictin, potier, poète). Vendredi 3 juin22h écoute dans la nuit «Saint Antoine de Padoue : Un bibliste méconnu», avec Frère Bernard-Marie (t.o. Franciscain, docteur en théologie).France CultureDimanche 29 mai10h Messe. «Sixième Dimanche de Pâques», depuis l’église Saint-Germain, 15 rue Saint-Georges, 35000 Rennes. Prédicateur : Père étienne Lorta.Jeudi 2 juin10h Messe. «Ascension», depuis l’église Notre-Dame de Saint-Jacut-de-la-Mer, bd du Rougeret, 22750 Saint-Jacut-de-la-Mer.

Marie BIZIEN

DR

Fran

ce 2

­ D

elan

te T

V

DR

Page 38: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Paris✔ Sur le thème "Résurrection 2011", sous le parrainage de Mgr Michel Aupetit, une expo-sition de peintures, sculptures, icônes, dessins, se tient à l'Espace Brémontier, 5 rue Brémontier, 75017 Paris, ✆ 01.40.62.63.75, jusqu'au 8 juin (12h-18h), sauf les samedis et dimanches. À cette occasion, le 7 juin (20h30), une conférence est prévue de Brunor (chanteur, dessinateur, auteur de livres et de bandes dessinées «Les Indices Pensables»).Hauts-de-Seine✔ Le Séminaire St-Sulpice, 33 rue du Général Leclerc, 92130 Issy-les-Moulineaux, prévoit une journée "portes ouvertes" le 28 mai : (14h) visites du séminaire, expositions, projections, activi-tés pour les jeunes et les enfants, prière, (15h) conférence "Jean-Paul II et les prêtres", (16h30)

concert de la Schola,

(17h) table ronde "Famille et voca-tion", (18h30) vêpres, (19h) repas partagé, (20h30) veillée de prière. Louange et adoration avec le père Daniel-Ange. ✆ 01.46.62. 13.96, www.sulpissy.infoLot-et-Garonne✔ Avec le Foyer de Charité Notre-Dame de Lacépède, 47450 Colayrac-Saint-Cirq, ✆ 05.53. 66.86.05, fax 05.53.66.10.02 [email protected], des activités sont proposées : une retraite, petite école de prière pour les enfants de 8 à 12 ans, «Ta Parole, Seigneur, un délice pour mon cœur», du 1er au 5 juin (14h) ; une récollection «Avec Marthe Robin, la vie mariale au quoti-dien, ou la vie dans l’Esprit !», du 10 au 12 juin, avec le Père Dominique Bostyn ; une retraite «Seigneur apprends-nous à prier», L’oraison, une école de vie avec Jésus, du 20 au 26 juin, avec le Père Descouvemont Pierre (écri-vain, Cambrai) ; une retraite du 4 au 10 juillet «Guide nos pas au chemin de la paix», à Saint-

Savin, avec marche en montagne dans les Pyrénées, avec le Père Dominique Bostyn.Oise✔ Une session d’été EEChO est prévue du 27 au 31 août, à Troussures (près de Beauvais), sur le thème "Mémoire et trans-mission". 4 jours d’ateliers pra-tiques pour apprendre à mémo-riser et transmettre oralement et de manière vivante l’Évangile, à l’école des Apôtres. Intervenants : Père Frédéric Guigain, Jean-François Froger, Pierre Perrier. Tarif : 250 € (hébergement - sauf draps - repas et formation), avec la Communauté St-Jean du lieu. 150 € (étudiants et chômeurs). Inscription : (à l'intention de Samuel) [email protected] ou ✆ 09.52.66.08.06.Seine-Maritime✔ À l'occasion des Fêtes Jeanne d’Arc à Rouen, la disputatio (controverse publique) aura lieu le 27 mai dans la nef de la cathé-drale de Rouen (20h) entre Sœur Véronique Margron (théologienne) et

Eric Fassin (sociologue), sur le thème «Homme, femme, quelle diffé-rence ?». Par ailleurs, Mgr Bernard Housset, (évêque de La Rochelle et Saintes et Président du Conseil pour la Solidarité de la Conférence des Evêques de France) et Mgr Jean-Charles Descubes (archevêque de Rouen) célébreront la messe solennelle en l’église Sainte-Jeanne d’Arc, le 28 mai (9h30). Mgr Bernard Housset prononcera le panégyrique de sainte Jeanne d’Arc le 28 mai (17h) dans la cathédrale.Val-de-Marne✔ À l'invitation de l'Association familiale catholique de Saint-Maur-des-Fossés, 69 rue du Pont de Créteil, 94100 Saint-Maur-des-Fossés, ✆ 01.55.96.29.40, une conférence sur les Chrétiens d’Orient «Les chrétiens persécu-tés dans un Moyen-Orient à la croisée des chemins», par le Père Pascal Gollnisch (Directeur Général de l’Œuvre d’Orient), aura lieu le mardi 31 mai (20h30), à la Mairie de Saint-Maur-des-Fossés, Place Charles de Gaulle.

BLOC-NOTES

(*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Le pré-ciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entrepri-ses. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement.

❒ Je souscris un premier abonnement à FRANCE CATHOLIQUE :1 an = 76 € (au lieu de 110) (*)(**)

❒ Je reçois (avec un premier abonnement uniquement), en cadeau le CD du fi lm « Qui a envie d'être aimé ? », la bande originale du fi lm composée par Jean-Michel Bernard.❒ J'abonne un ami, un prêtre, une communauté…1 an = 76 € et je reçois le cadeau(**), qui m'est envoyé(****)

Adresse où France Catholique doit être envoyé :❒ Mme ❒ Mlle ❒ M. ❒ Père ❒ Sœur

NOM/prénom : ...........................................................................................

Adresse : .....................................................................................................

....................................................................................................................

Code postal : ...............Ville : ......................................................................

FRANCEFRANCEFRANCEFRANCE

À retourner, à "France Catholique", 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson

❒ Je souhaite recevoir 5 numéros de FRANCE CATHOLIQUE gratuitement et sans engagement (*****)

Je joins mon règlement par :❒ chèque bancaire à l'ordre de FRANCE CATHOLIQUE

❒ carte bleue : numéro de carte :

Date d'expiration :Les 3 derniers chiffres au dos de la carte(à côté de votre signature) :Votre téléphone : ..............................................Votre adresse internet : .....................................❒ carte bleuepar téléphone, appelez-le 01.46.30.37.38

Signature :

CatholiqueFRANCEFRANCEFRANCEFRANCECatholiqueCatholiqueFRANCECatholiqueFRANCEFRANCEFRANCEFRANCECatholiqueFRANCEFRANCEFRANCECatholiqueHEBDOMADAIRE

À retourner, à "France Catholique", 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson

Avec un premier abonnement, en cadeau,le CD du fi lm « Qui a envie d'être aimé ? », la bande originale du fi lm composée par Jean-Michel Bernard. "Paris Symphonic Orchestra"(Éditions Jade) [Le CD peut être commandé seul, par courrier, au prix de 15 € franco, chèque à l’ordre de France Catholique, 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis Robinson.]

Abonnez-vous !

Offrez unabonnement !

76 €pour un an

(au lieude 110 €)

concert de la Schola, Cadeau

Page 39: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner

Retraites "Icônes"✔ Des retraites "Icônes", pour débutants et initiés, sont propo-sées par Astride Hild. Une aven-ture inédite sur les sentiers de l'Amour pour y découvrir, aux méandres de nos vies, les mer-veilles et les grâces divines... un voyage dans les profondeurs de notre âme, pour y rencontrer Celui qui fait route avec nous... : du 1er au 7 juillet, à l'Abbaye de Maredsous (Belgique) «Montre-nous ton Visage d'Amour» en peignant l’icône de la Sainte Face (Mandylion) ; du 16 au 22 juillet, à l'Abbaye de Scourmont (Belgique, près de Chimay) «Chemin de guérison intérieure» en peignant l’icône l’Archange St Raphaël ; du 24 au 30 juillet, à l'Abbaye d’Orval (Belgique) «Si tu savais le Don de Dieu» en peignant l’icône de Jésus et de la Samaritaine au puits ; du 4 au 10 août, à l'Abbaye de Maigrauge (Suisse, à Fribourg) «Sur les pentes du Mont Thabor» en peignant l’icône du Christ Transfiguré ; du 20 au 26 août, à l'Abbaye Notre-Dame de Cîteaux (France, près de Dijon) «Prier avec Marie, notre Mère» en peignant l’icône de la Vierge et l'Enfant. Rens./insc. : [email protected]èlerinages✔ Marie-Gabrielle Leblanc, historienne d'art et journa-liste, propose un pèlerinage et voyage culturel très com-

plet en Pologne : hauts-lieux historiques comme Cracovie, Gdansk ; illustres sanctuaires de pèlerinage (Czestochowa, Divine Miséricorde, Kalwaria) ; lieux de mémoire (Auschwitz) ; lieux de Jean-Paul II à Cracovie, Wadowice, église Arka à Nowa Huta ; curiosités comme les mines de sel sculptées de Wieliczka, découverte très rare de Zakopane et les églises baroques en bois avec des retables gothiques. Mais aussi les musées et chefs-d’œuvre de l’art, à Gdansk (Jugement der-nier de Memling), Varsovie (art du Moyen Age, collection d’art copte unique en Europe). Rencontres avec des artistes chrétiens actuels, religieux, témoins. du 27 juin au 8 juillet au départ de Paris (1800 €), avec le Père Arnaud Toury. Rens. ✆ 01.48.07.05.84, [email protected] Les Blouses Roses✔ Tricoter un bonnet et gagner un week-end, avec le concours Tricothon®. Les bonnets seront vendus au profit de l’associa-tion Les Blouses Roses, dont les bénévoles organisent des ateliers créatifs dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Rendez-vous chez votre marchand de laine, pour y retirerez le bulletin de participation. Vous aurez à cœur de créer jusqu'au 30 juin.

Pour passer un communiqué,contactez : [email protected]

fax 01.46.30.04.64 ou inscrivez-le sur :www.france-catholique.fr

ABONNEMENTS À FRANCE CATHOLIQUEFrance, 6 mois : 58 €/ 1 an (47 numéros) : 110 € / Étranger, 1 an : 122 €. Abon nement sou tien : 250 €. Pour la Bel gique, virements à l'ordre de E. Ker khove, chaus sée de Dottignies 50 7730 Es taimpuis, tél. 056. 330585, compte ban caire : 275.0512. 029.11.Pour les autres pays, procédez par virements postaux internationaux sur notre compte chèques postal [IBAN / FR46 2004 1010 1243 5535 5X03 353 | BIC : PSSTFRPPSCE], ou bien par mandats in ternationaux à l'ordre de la SPFC ou par chèques bancaires libellés en euros et pa yables en France ou par chèques ban caires domiciliés à l'étranger mo yen nant une surtaxe de 18 €, ou par carte bancaire via le site internet www.france-catholique.fr ou par téléphone : 01 46 30 37 38. Le journal ne rem bourse pas les abonnements interrompus du fait de l'abonné / Ne paraît pas en août.

PETITES ANNONCESTarif : la ligne de 35 lettres : 6 €. Domiciliation : 9 €. Commu niqué dans le bloc-notes, forfait : 20 €

➥ Ingénieur, multinationales, cherche appartement, 2 pièces, cuisine, salle de bains. Paris 13e, 14e ou 15e. Tél. : 06.27.02.37.76.➥ Cherche à acheter maison ou appartement mini-mum 100 m2 dans Versailles. Philippe Delorme, tél. : 06.20.32.08.28. [email protected]

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1011 C 85771 valable jusqu'au 31 octobre 2011

CNIL : 677840560, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson

Téléphone : 09.75.69.14.92 - 01.46.30.37.38 - Fax : 01.46.30.04.64Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 X

édité par la Société de Presse France Catholique,s.a. au capital de 900.000 euros. - 41838214900015 R.C.S. Nanterre - APE 5814Z

Président : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (✆ 06. 08.77.55.08) - Éditorialiste : Gérard Le clerc - Rédaction : Tugdual Derville - Ludovic Lécuru - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven.

Imprimé par IPPAC-Imprimerie de Champagne, ZI les Franchises, 52200 LangresLes documents envoyés spontanément ne sont pas retournés.

France Catholique et Ecclésia sont des marques déposées à l'Inpi.

http://www.france-catholique.fr

FRANCECatholique N°3261 27 MAI 2011 39

Pour les abonnements par chèque, virement ou prélèvement,pour un changement d'adresse ou pour toute autre question relative à

votre abonnement en cours, il vous faut joindre :Téléphone : 01.40.94.22.22

[lundi au jeudi 9h-13h et 14h-18h et vendredi 9h-13h et 14h-17h]Fax : 01.40.94.22.32 - courriel : [email protected]

En revanche, pour un abonnement par carte bleue,le téléphone est : 01.46.30.37.38.

SERVICE ABONNEMENTS

France CatholiqueTous les points de ventes sur la France sont sur :

trouverlapresse.com

SARL

Travaux d'électricité

CIA Brunotél. : 06.60.76.49.02

http://[email protected]

Éditions Jade, 14 rue Guynemer, 75006 Paris, tél. 01.45.48.38.00, fax 01.45.48.34.31, [email protected]

Les éditions Jade présentent le CD « La règle de Saint Benoît »par Michaël Lonsdaleselon une traduction de Dom Marc-François Lacan

Chant grégorien par les moines de Notre-Dame de Ganagobie dans leur abbaye. Composée au VIe siècle par Benoît de Nurcie, la Règle est l'un des chefs-d'œuvre de la spiritualité occiden-tale. Prière, travail, silence, accueil de tous : loin d'être l'écho d'un monde lointain, ce chemin d'équilibre et d'harmonie reste d'une actualité stupéfi ante, à la mesure des interrogations et des angoisses de notre temps. Cet enregistrement a remporté le Grand Prix International de l'Académie Charles Cros.Lire la Règle de saint Benoît, c'est écouter la tradition monastique dont il n'a voulu être que l'héritier. Au VIe siècle, alors qu'il vivait en ermite à Subiaco, Dieu lui envoie des disciples. Docile, il devient celui qui les guide dans la vie communautaire à Subiaco, puis au Mont Cassin. C'est là qu'il écrira sa Règle, fruit de son expérience. Quinze siècles après sa mort, elle est source de vie dans l'Église pour tous ceux qui désirent suivre l'Évangile. Le privilège d'écouter l'un des plus beaux messages d'amour jamais écrits, message de sagesse, d'humanité et d'équilibre spirituel.

Page 40: france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique · Dans ces conditions, le véritable service que peuvent rendre les grands médias est de rapporter les faits et de donner