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1 UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO DEPARTEMENT MINES MEMOIRE DE FIN D’ETUDE EN VUE D’OBTENIR LE DIPLOME D’INGENIEUR DES MINES ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION POUR LES PETITITS MINEURS APPLICATION AUX PETITES EXPLOITATIONS MINIERES DE MAHAIZA, BETAFO-ANTSIRABE Présenté par : NY ONJA JEAN FRANCK Soutenu le, 28 Mars 2003, devant le jury composé de : - Président : Pr. RANDRIANJA Roger, Chef de Département Mines - Rapporteur : Pr. RASOLOMANANA Eddy, Enseignant-Chercheur à l’ESPA - Examinateurs : Monsieur RAKOTOTAFIKA Gérard, Responsable Volet Assistance Technique aux Petites Mines, Ministère Energie et Mines Monsieur RAKOTOMANANA Dominique, Adjoint au Directeur à la Direction de l’Energie Atomique, OMNIS Monsieur ALIZERA, Chef de Département Science de la Terre à l’Université de Mahajanga Professeur RAZAKAMANANA Théodore, Chef de Département Science de la Terre à l’Université de Toliary Date de soutenance : 28 Mars 2003

ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO

DEPARTEMENT MINES

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE EN VUE D’OBTENIR LE DIPLOME D’INGENIEUR DES MINES

ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE

D’EXPLOITATION POUR LES PETITITS MINEURS

APPLICATION AUX PETITES EXPLOITATIONS MINIERES DE MAHAIZA,

BETAFO-ANTSIRABE

Présenté par : NY ONJA JEAN FRANCK Soutenu le, 28 Mars 2003, devant le jury composé de :

- Président : Pr. RANDRIANJA Roger, Chef de Département Mines

- Rapporteur : Pr. RASOLOMANANA Eddy, Enseignant-Chercheur à l’ESPA

- Examinateurs : Monsieur RAKOTOTAFIKA Gérard, Responsable Volet Assistance

Technique aux Petites Mines, Ministère Energie et Mines

Monsieur RAKOTOMANANA Dominique, Adjoint au Directeur à la

Direction de l’Energie Atomique, OMNIS

Monsieur ALIZERA, Chef de Département Science de la Terre à

l’Université de Mahajanga

Professeur RAZAKAMANANA Théodore, Chef de Département

Science de la Terre à l’Université de Toliary

Date de soutenance : 28 Mars 2003

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LISTE DES ACRONYMES PEM : Petites Exploitations Minières

PRSM : Projet de Réforme du Secteur Minier

FIMPIHAMA : Association des Petits Mineurs de Mahaiza

PRE : Permis de Recherche et d’Exploitation

AERP : Autorisation Exclusive de Réservation de Périmètre

PE : Permis d’Exploitation

PR : Permis de Recherche

ATPEM : Assistance Technique aux Petites Exploitations Minières

LCT : Lithium Césium Tantale

NYF: Niobium Yttrium Fluor

BCM : Bureau du Cadastre Minier

FTM : Foibe Taontsarin-tanin’i Madagasikara

Page 3: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

REMERCIEMENTS

Je voudrais te louer Dieu Tout Puissant pour la force et le courage que Tu m’as donnés

tout au long de mon parcours : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon

sentier » (Psaume 119 :105).

Au terme de mes études, je tiens à exprimer mes sincères remerciements ainsi que ma

profonde gratitude à :

- Monsieur le Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo ;

- Monsieur RANDRIANJA Roger, Chef du Département Mines, Professeur, qui m’a fait le

grand honneur d’avoir bien voulu diriger cette séance de soutenance en tant que président

de jury ;

- Monsieur RASOLOMANANA Eddy, Professeur, pour l’honneur que vous m’avez fait en

me guidant dans l’élaboration de ce travail que ce soit sur le terrain ou au laboratoire;

- Monsieur RAKOTOTAFIKA Gérard, Ingénieur Principal des Mines, Chef du Volet

Assistance Technique aux Petites Exploitations Minières du Ministère de l’Energie et des

Mines. Vous avez accepté, avec bienveillance, de juger ce mémoire et accordé un temps

précieux à mon égard ;

- Monsieur RAKOTOMANANA Dominique, Adjoint au Directeur de l’Energie Atomique

à l’OMNIS. Mes hommages respectueux pour les aides, les précieux conseils et le temps

que vous avez bien voulu consacrer pour juger mon travail ;

- Monsieur ALIZERA, Chef de Département Science de la Terre à l’Université de

Mahajanga, de nous avoir fait l’honneur, d’apporter ainsi votre caution à ce travail ;

- Professeur RAZAKAMANANA Théodore, Chef de Département Science de la Terre à

l’Université de Toliary, en dépit de vos nombreuses obligations, vous avez accepté, avec

bienveillance, de faire membre du jury.

Mes chaleureux remerciements vont aussi à ceux qui de près ou de loin, ont contribué

à la réalisation de ce mémoire ; à tous les Enseignants du Département Mines et à ma famille,

tout particulièrement mes parents qui m’ont toujours encouragé et épaulé durant mes années

d’études et tout au long de ce travail.

Que DIEU vous garde tous.

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SOMMAIRE

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REMERCIEMENTS Listes des tableaux

Listes figures

Listes des photos

Liste des cartes

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : LE PRSM ET L’ASSISTANCE TECHNIQUE AUX PETITS

EXPLOITANTS MINIERS

Chapitre 1 : Généralités

I.1- Définition du sujet de mémoire

I.1.1 Définition et motivation du thème

I.1.2 Les PEM à Madagascar

I.1.2.1 Définition des PEM à Madagascar

• Les différents facteurs qui influent sur la volonté du petit mineur à travailler dans

la légalité

• Condition pour renforcer et formaliser la micro-exploitation minière

• Les conditions du cadre administratif légal

I.1.2.2 Les problèmes typiques de la PEM

a) Questions sociales

b) Les contraintes économiques du secteur

c) Les problèmes environnementaux de la PEM

I.1.2.3 Les petites exploitations minières et le secteur informel

I.1.2.4 Localisation des sites d’exploitation de la petite mine à Madagascar

I.1.2.5 Les avantages et les coûts de la PEM

I.2-Présentation du PRSM, l’Association FIMPIHAMA de Mahaiza et le projet pilote

I.2.1 Le PRSM

I.2.2 L’Association des petits mineurs de Mahaiza

I.2.3 Le projet pilote de Mahaiza

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Chapitre 2 : Les pegmatites à Madagascar

II.1- Localisation des pegmatites

II.2- Origine des pegmatites

II2.1. La théorie magmatiste

II2.2. La théorie métasomatique

II.3- Minéralisation associée aux pegmatites

II.3.1. Constituant commun des pegmatites

II.3.2. Localisation de la minéralisation

II.4- Mode de gisement de pegmatites

II.5- Les pegmatites malgaches

II.5.1. Historique

II.5.2.Variétés des pegmatites

II5.2.1 Conception de André LACROIX (classification ancienne)

A- Pegmatites du groupe potassique

B- Pegmatites du groupe sodolitique

II5.2.2 Conception de P.Cerny (classification moderne)

A- Classes des pegmatites à éléments rares

B- Classe des pegmatites miarolitiques

II5.3 Classification des minéraux pegmatitiques et leur utilisation

DEUXIEME PARTIE : LE GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION

RATIONNELLE

Chapitre 1 : Projet de recherche et d’exploitation pour les PEM

I- Prospection et recherche

I.1 Généralités

I.2 Prospection

I.3 Outils et instruments de prospection

I.4 Recherches d’indices

I.5 Etude des cartes

I.6 Prospection systématique

II- Exploitation

II.1 Généralités

II.2 Séquence d’exploitation

II.3 Choix du mode et de la méthode d’exploitation

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II.3.1 Mode d’exploitation

II.3.2 Méthode d’exploitation

II.3.2.1 Méthode par tranches horizontales simultanées

II.3.2.2 Méthode par tranches horizontales successives en pleine largeur

II.3.2.3 Méthode par fosses emboîtées

II.3.2.4 Méthode mixte

II.3.3 Les différents types de permis miniers et ses caractéristiques

II.4 Description des travaux d’exploitation

II.4.1 Détermination des différentes étapes caractérisant une activité de petite

exploitation minière

II.4.2 Opération de décapage

II.4.2.1 Ratio de décapage

II.4.2.2 Epaisseur de la zone stérile

II.4.3 Extraction des minerais ou opération d’abattage

II.5 Impact sur l’environnement

III- Commercialisation

A. Valeur marchande des pierres précieuses et fines brutes

B. Valeur marchande des pierres industrielles brutes et ornementales

TROISIEME PARTIE : LE SITE PILOTE DE MAHAIZA

Chapitre 1 : Etude géologique de la région de Mahaiza

I.1 Cadre géographique

I.2 Géologie de la région

I.2.1 L’ensemble quartzite-micaschiste

I.2.2 L’ensemble gneisso-amphibolique, migmatite

I.3 Structure et tectonique de la région de Mahaiza

Chapitre 2 : Projet d’exploitation

II.1 Généralités sur la région étudiée

II.1.1 Economie locale

II.1.2 Aspects physiques

II.2 Présentation du site d’exploitation

II.2.1 Localisation du site

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II.2.2 Description du gisement

II.2.3 Evaluation des réserves

II.2.4 Nature de l’encaissant

II.3 Exploitation du gisement

II.3.1 Objectif de l’exploitation

II.3.2 Mode et méthode d’exploitation

II.3.3 Organisation de l’exploitation

II.3.4 Le volume de production

II.4 Evaluation économique de l’exploitation

II.4.1 Moyens matériels

II.4.2 Moyens personnels

II.5 Etude des impacts provoqués par l’exploitation

II.5.1 Les impacts positifs

II.5.2 Les impacts négatifs

II.6 Mesures de protection de l’environnement

Chapitre 3 : Analyse de la situation du marché des minéraux de pegmatites

III.1 Généralités

III.1.1 Etude du prix de revient

III.1.1.1 Les conditions d’exploitation

III.1.1.2 Les frais du personnel

III.1.1.3 Les frais de transport

III.1.1.4 Le frais de traitement

III.1.2 Etude de la commercialisation

III.1.2.1 Le marché potentiel

III.1.2.2 Concurrence

III.2 Consommation

III.3 L’évolution du marché

III.4 Gestion des ressources minières

Chapitre 4 : Etablissement d’un modèle type par la programmation linéaire

Application au cas du gisement d’Ampiakarana

IV.1 Introduction à la recherche opérationnelle

IV.1.1 Historique

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IV.1.2 Définition

IV.1.3 Caractéristiques des problèmes de la recherche opérationnelle

IV.1.4 Objectifs et choix des critères

IV.2 Les domaines d’application

IV.3 La Programmation Linéaire

IV.3.1 Présentation générale

IV.3.2 Forme générale d’un programme linéaire

IV.3.3 Résolution par la méthode du simplexe ou méthode de Dantzig

IV.3.4 Méthode pratique ou méthode des tableaux

IV.4 Application

Application 1 : Cas du gisement d’Ampiakarana

- Cas 1 : Minimisation de coût d’explopitation

- Cas 2 : Maximisation de bénéfice

Application 2 : Cas du gisement d’Ambohimalaza

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIES

ANNEXES

Annexe 1 : Plan type N°1 pour les PRE Annexe 2 : Modèle de demande de permis minier

Annexe 3 : Listes des carrières visitées

Annexe 4 : Plan d’Engagement Environnemental réservé au petit exploitant

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Les 50 sites d’exploitation à petite échelle à Madagascar

Tableau n°2 : Quelques aspects des inconvénients et avantages de la petite mine à Madagascar

Tableau n°3 : Classification des minéraux

Tableau n°4 : Séquence d’exploitation

Tableau n°5 : Les différents types de permis miniers et leurs caractéristiques

Tableau n°6 : Considérations environnementales avant l’exploitation

Tableau n°7 : Considérations environnementales au cours de l’exploitation

Tableau n°8 : Considérations environnementales après l’exploitation

Tableau n°9 : Valeur marchande des pierres précieuses et fines brutes

Tableau n°10 : Valeur marchande des pierres industrielles brutes et ornementales

Tableau n°11 : Moyens matériels

Tableau n°12 : Moyens personnels

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : Les différents facteurs qui influents sur la volonté du petit mineur à travailler

dans la légalité

Figure n°2 : Problèmes typiques de la PEM

Figure n°3 : Localisation des sites d’exploitation de la petite mine à Madagascar

Figure n°4 : Méthode d’exploitation par tranches horizontales simultanées

Figure n°5 : Méthode d’exploitation par tranches horizontales successives en pleine largeur

Figure n°6 : Méthode d’exploitation par fosses emboîtées

Figure n°7 : Méthode d’exploitation cyclique

Figure n°8 : Méthode d’exploitation par enlevure successive de stérile

Figure n°9 : Méthode d’exploitation mixte

Figure n°10 : Organigramme de la procédure d’obtention du permis minier

Figure n°11 : Méthode d’exploitation par tranches horizontales successives en pleine largeur

pour le gisement à flanc de coteau

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LISTE DES CARTES

Carte n°1 : Carte de la commune rurale de Mahaiza Carte n°2 : Esquisse géologique de la région de Mahaiza

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1 : Cœur de pegmatite de Tsaramanga-Mahaiza

Photo n°2 : Site d’exploitation d’Ampiakarana-Mahaiza Photo n°3 : Carrière de quartz rose d’Ampiakarana

Photo n°4 : Méthode d’exploitation artisanale du quartz rose d’Ampiakarana

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INTRODUCTION

A Madagascar, la situation actuelle de la petite exploitation minière est la plupart du

temps informelle. Les conditions de travail et de sécurité sont très mauvaises pour les mineurs ;

la dimension environnementale est négligée. De plus, la contrebande et le marché parallèle des

produits aboutissent à un manque à gagner en taxes pour l’Etat. Par ailleurs, la gestion et le

contrôle du secteur sont difficiles. Le PRSM a pour objectif principal d’identifier et de mettre

en place, à une échelle pilote, des solutions durables aux problèmes de l’exploitation artisanale.

Plus concrètement, il s’agit de la normalisation des secteurs marginaux et informels de

l’activité minière nationale ainsi que du renforcement de la capacité institutionnelle nécessaire

à sa mise en place. En d’autres termes, le projet cherche des solutions alternatives pour inciter

le petit mineur à travailler dans la légalité.

La réalisation des projets pilote comme celui de Mahaiza, d’Ankazobe nous conduira à

terme à la mise en place d’un cadre légal et formel.

Dans ce contexte, nous nous sommes intéressés à « L’élaboration d’un guide pratique

d’exploitation pour les petits mineurs – Application aux petites exploitations minières de

Mahaiza, Betafo-Antsirabe » qui a été choisi comme thème de ce mémoire. Le cadre de l’étude

retenu comme référence est celui de l’exploitation du gisement d’Ampiakarana dans le champ

pegmatitique de Mahaiza, une commune rurale de Betafo dans la région d’Antsirabe.

Le travail comporte trois grandes parties, à savoir :

• une première partie plus philosophique est axée sur la problématique générale et une

analyse sommaire du secteur petites mines malgache;

• une deuxième partie qui présente la démarche à suivre pour réaliser une exploitation

rationnelle. Une démarche qui permet aux petits mineurs de rassembler toutes les

informations nécessaires à l’exploitation proprement dite;

• une troisième et dernière partie consacrée au site pilote de Mahaiza et à l’établissement

d’un modèle type en faisant recours à une des méthodes de la Recherche

Opérationnelle, la Programmation Linéaire.

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PREMIERE PARTIE :

LE PRSM ET L’ASSISTANCE TECHNIQUE AUX PETITS EXPLOITANTS MINIERS

CHAPITRE I : GENERALITES

I.1- Définition du sujet de mémoire

I.1.1- Définition et motivation du thème Ce travail permettrait aux petits exploitants miniers de s’assurer qu’ils réalisent bien

les objectifs et les travaux conséquents dans des conditions optimales d’économie et

d’efficacité.

Quant à notre intérêt personnel, la réalisation de ce sujet nous a permis d’acquérir les

connaissances nécessaires pour mener à bien une opération d’exploitation minière dans toute

sa réalité et, en plus, nous a permis de nous familiariser avec le monde du travail

professionnel.

Ainsi, le présent document servira non seulement de manuel pratique aux petits

exploitants miniers, mais également un outil indispensable aux investisseurs du secteur minier

malgache car il contient les informations essentielles.

I.1.2- Les PEM à Madagascar I.1.2.1 Définition des PEM à Madagascar

Selon la Loi minière malgache, on appelle Petites Exploitations Minières (PEM) toutes

les exploitations minières à ciel ouvert ou, en partie, sous terre jusqu’à une profondeur de 20

mètres, qui utilisent des techniques artisanales et emploient 10 à 20 salariés au maximum,

sans transformation des minéraux sur le lieu d’extraction.

�Les différents facteurs qui influent sur la volonté du petit mineur à travailler dans la légalité :

Les petits mineurs travaillent, jusqu’à ce jour, dans l’illégalité où ils se sentent mieux,

loin des différentes contraintes imposées par l’Etat. Maintenant, avec la mise en place, par le

gouvernement d’un nouveau cadre de travail, ils ont intérêt à intégrer le milieu légal et formel

dans le sens où les conditions légales et administratives, les conditions morales, les conditions

économiques et finalement certaines conditions liées à l’entreprise leur est plus favorable. Ces

différents facteurs sont illustrés dans la figure suivante :

Page 13: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

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Figure n°1 : Les différents facteurs qui influent sur la volonté du petit mineur à travailler dans la légalité.

volonté de développer une petite

exploitation minière normalisée

facteurs légaux et administratifs: • Existence de bases légales (code minier,

règlements, directives en vigueur, etc.) cohérentes

• Existence de ressources humaines, financières et matérielles pour la fis-calisation (structures décentralisées)

• Existence de volonté politique pour mettre en place la fiscalisation (entre autres contrôles au hasard)

• Administration minière (gestion des titres miniers, etc.) transparente et efficace

facteurs moraux: • Pression et intérêt du publique, de la

communauté et des autres acteurs. • Existence d’une prise de conscience de

la clientèle sur l’origine et le mode d’extraction des produits miniers

• La production des grandes entreprises fonctionne comme exemple positif

• Refus de l’informalité par le public

facteurs économiques: • Existence des incitations directes

(appui direct, fonds financiers etc.) et indirectes (fiscales, assistance technique, etc.) pour travailler de façon légale

• Possibilité d’utiliser la légalité comme un argument de commercialisation (commerce équitable)

• Existence de solution avec avantages mutuels (« win-win ») pour la normalisation de la production

• Recettes meilleures avec la vente sur le marché formel et avec la valorisation (transformation) locale

facteurs liés à l’entreprise: • Sécurité pour l’investissement

• Connaissance de l’importance d’une production légale vis-à-vis des risques liés l’illégalité (possibilité de sanctions, chantages, etc.)

• Professionnalisme du producteur lui-même

• Capacité financière pour un investissement dans l’activité minière

• Personnel qualifié

• Disposition à la réalisation de changements dans les domaine légaux, techniques et organisationnels de l’entreprise

• Accès aux technologies minières et aux prestations de services spécialisées

• Climat favorable d’investissement

Page 14: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

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����Conditions pour renforcer et formaliser la micro-exploitation minière

Le volet normalisation cherche à intégrer le secteur de la petite exploitation minière

dans l’économie formelle par le biais de l’identification des solutions et mesures pour

améliorer leurs conditions de travail dans la légalité.

• Les petits mineurs doivent disposer de connaissances relatives aux techniques

d’exploitation minière et de préparation ou de traitement ainsi que des connaissances

relatives aux aspects juridiques, organisationnels et économiques.

• L’accès aux permis doit être facilité et le cadre légal doit être transparent et cohérent.

• L’accès libre au marché des fournitures doit exister.

• L’Etat doit développer des mesures d’encouragements substantielles pour inciter à la

légalisation et au respect de la loi

• Les institutions doivent régulariser le développement de l’exploitation minière grâce à

l’encadrement sous forme de consultations et grâce aux sanctions prises à l’encontre des

infractions contre les normes en vigueur

• L’accès aux technologies de l’exploitation minière doit être facilité, les obstacles à l’accès

au marché doivent être dégagés

• Le climat doit être favorable pour les investissements ainsi que pour les investisseurs

étrangers.

Le cadre institutionnel doit gérer le secteur d’une manière transparente et efficace

����Les conditions du cadre administratif légal

L’accès à la légalité doit être facilité pour la petite mine sans obstacles administratifs

majeurs. Cet accès facilité à la garantie de la situation légale crée un environnement favorable

qui a un effet positif sur les décisions d’investissement.

I.1.2.2 Les problèmes typiques de la PEM

Globalement, un projet intégré pour la promotion de la petite exploitation minière doit

tenir compte de tous ces aspects de manière à garantir un développement indépendant de la

petite exploitation minière. La figure ci-dessous rassemble les problèmes typiques de la petite

mine en fonction des différents environnements ou des conditions générales.

Les politiques des pays souhaitant renforcer le secteur de la petite et moyenne mine

doivent tenir compte de ces problèmes typiques et devraient adapter conformément leur cadre

institutionnel ainsi que leur base stratégique et légale.

Page 15: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

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Figure n°2 : Problèmes typiques de la PEM

Questions sociales Dans un environnement non régulé, la petite mine, et spécialement la mine artisanale,

est principalement une activité motivée par la pauvreté1, donc liée à nombre de problèmes

issus de la pauvreté. Ces problèmes prennent une grande importance lorsque les

Problèmes typiques de la PEM dans l’environnement géologique: • manque de gisement appropriés • manque d’information à propos

de ces gisements

Problèmes typiques de la PEM dans l’environnement technique: • utilisation de techniques à haute intensité de

main d’œuvre • pertes importants de richesses et de temps *

• manque de transparence et d’accessibilité du marché de l’équipement

Problèmes typiques de la PEM concernant les ressources humaines: • force de travail non qualifiée • manque de contrats écrits * • dépendances sociales * • mauvaise image sociale de la

mine • économie de subsistance * • manque de connaissance sur

– les principes économiques * – les aspects financiers et de crédit

• mentalité de parieur * • accès limité à une expertise

étrangère

Problèmes typiques de la PEM dans l’environnement marketing: • accès au marché via des

intermédiaires • barrières de marché

• régulations du marché

Problèmes typiques de la PEM dans l’environnement légal: • Climat économique non

encourageant pour l’investissement • Illégalité de la PEM * • manque de sécurité sociale • manque de stabilité légale et

politique • difficulté à la légalisation des

mines* • contradictions entre différentes lois

Problèmes typiques de la PEM dans l’environnement organisationnel: • manque d’organisation parapluie • manque de services offerts par les

Directions Gouvernementales • activité saisonnière de la PEM * • coordination ou coopération

difficile du fait de la dispersion des localités minières

Problèmes typiques de la PEM dans l’environnement financier: • difficultés de préparation d’études de

faisabilité à faibles coûts • décisions d’investissements non rentables * • manque de tenue de comptes et de calculs de

coûts * • manque de capital • taxes élevées et fardeau de royalties • accès limité aux devises étrangères • accès limité aux capitaux équitables et aux

investisseurs

PEM

Problèmes typiques de la PEM

* problème spécifique à la PEM informelle

Page 16: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

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gouvernements manquent de moyens pour contrôler le secteur qui comporte un grand nombre

d’exploitations situées dans des zones reculées. Les problèmes les plus préjudiciables liés à

cette composante du secteur PEM sont les suivants :

• le travail des enfants,

• les conditions de travail trop difficiles, voire inhumaines,

• les mauvaises opérations de ventes des petits exploitants miniers qui engendrent des

restrictions économiques au sein du groupe. Elles empêchent ainsi toute amélioration

technique de l’exploitation et créent des conditions de « survie » pour les mineurs et leurs

familles,

• les problèmes de sécurité,

• les problèmes de santé liés à l’activité,

• le manque de connaissances et de formation des mineurs.

Les contraintes économiques du secteur L’exploitation minière à petite échelle dans les pays en développement est définie, en

l’absence d’une définition standardisée, par une liste de critères subjectifs, dont certains

caractérisent ce secteur comme une activité d’artisanat et mettent en exergue la situation

économique problématique de nombreuses exploitations minières à l’heure actuelle :

• l’absence ou le faible degré de mécanisation remplacé par une forte proportion de travail

manuel difficile,

• des standards de sécurité médiocres,

• du personnel peu formé,

• le manque de personnel technique sur la carrière qui se traduit par un manque de

planification et d’organisation des activités d’extraction et de traitement.,

• l’écrémage du gisement,

• grille des salaires faibles,

• faible productivité du travail,

• périodes d’extraction non continues, résultant d’une exploitation rythmée par les travaux

agricoles ou motivés par des fluctuations de prix de la substance sur le marché

international,

• impacts environnementaux non pris en compte,

• insuffisance chronique de financement,

• Exploitation sans droits de concession provoquant des quantités de transactions illégales.

Page 17: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

7

Les problèmes environnementaux de la PEM Les causes des impacts environnementaux dans la petite mine sont à facettes

multiples. La liste suivante décrit les raisons majeures :

• Contraintes technologiques : techniques inefficaces,

• direction inefficace,

• erreurs humaines de contrôle,

• Contrainte économique : recherche de la réduction des coûts à courte vue,

• manque d’accès aux technologies et au marché de l’outillage (pièces détachées, etc.),

• manque d’information permettant de choisir les techniques les plus appropriées,

• manque de contrôle et de sanctions par rapport à l’application des lois,

• Intermittence ou absence de programmes de suivi sur le long terme.

I.1.2.3 Les petites exploitations minières et le secteur informel La différenciation classique entre monde moderne et société traditionnelle a été

remplacée par l'opposition secteur formel (ou structuré) et secteur informel (ou non-structuré).

Les caractéristiques du secteur informel sont les suivantes :

1 - facilité d'accès aux activités ;

2 - recours aux ressources locales ;

3 - propriété familiale des entreprises ;

4 - échelle restreinte des opérations ;

5 - techniques adaptées à forte intensité de main-d’œuvre ;

6 - qualifications acquises en dehors du système scolaire par l'apprentissage ;

7 - marchés échappant à tout règlement et ouverts à la concurrence.

On y observe une non-application des règles légales et administratives, l’emploi

d'aides familiaux, l’absence d'horaires ou de jours fixes de travail, l’absence de crédits

institutionnels, le caractère saisonnier des activités, une formation scolaire minimale et,

éventuellement, l’absence d'énergie mécanique ou électrique.

Une autre vision définit le secteur informel comme une réserve de main-d'œuvre dans

laquelle le secteur moderne puise la force de travail dont il a besoin. Ceci pourrait s’appliquer

au secteur minier de Madagascar où les petits mineurs sont parfois exploités par des

intermédiaires directement liés avec les marchés d’exportation.

I.1.2.4 Localisation des sites d’exploitation de la petite mine à Madagascar

Le Tableau N° 1 ci-dessous indique les 50 centres les plus importants d’activité

minière à petite échelle à Madagascar, avec les minéraux produits et les noms des sites

Page 18: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

8

individuels les plus connus. Les sites sont également visualisés par numéro sur la carte de

l’île.

N° Localité Minéraux, gemmes

1 Ambondromifehy Saphir

2 Vohémar Améthyste, cristal de roche, sphène, aigue-marine

3 Boriziny Améthyste, agate, jaspe, aigue-marine

4 Mahajanga Spessartite, aventurine, quartz

5 Mitsinjo Célestite,

6 Mananara Tourmaline, cristal de roche

7 Tsaratanana Améthyste, aigue-marine

8 Andilamena Quartz fumé, quartz rose, béryl, topaze

9 Maevatanana Epidote, jaspe

10 Kandreho Cristal de roche, amazonite

11 Ambatondrazaka Morganite, tourmaline, agate, jaspe, labradorite

12 Ankazobe Aigue-marine, chrysobéryl, épidote, diopside

13 Anjozorobe Cristal de roche

14 Tsiroanomandidy Cristal de roche, quartz rose, quartz fumé

15 Miarinarivo Diopside

16 Moramanga Quartz rose

17 Mahasolo Améthyste

18 Soavinandriana Améthyste, quartz rose, aigue-marine

19 Ambatolampy Agate

20 Vatomandry Améthyste

21 Faratsiho Topaze, diopside

22 Miandrivazo Bois silicifié

23 Ambohimanambola Orthoclase

24 Antanifotsy Rubis, saphir, zircon

25 Betafo Quartz rose, quartz fumé, cristal de roche, citrine, aigue-marine,

morganite, tourmaline, spodumène, danburite, almandine, rhodésite

26 Antsirabe Quartz rose, quartz fumé, aigue-marine, tourmaline, spodumène

(kunzite), agate, almandine, rhodésite

27 Marolambo Rhodolite

28 Morondava Chalcosine

29 Mahabo Amazonite, topaze

30 Ambovombe Rhodolite

31 Ambatofinadrahana Cristal de roche, améthyste, citrine, quartz fume, dumortiérite,

tourmaline

32 Ambositra Cristal de roche, quartz rose, aigue-marine, tourmaline, chrysobéryl,

Page 19: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

9

rhodolite, amazonite, topaze

33 Mananjary Emeraude

34 Fianarantsoa Aigue-marine, tourmaline, cristal de roche, zircon

35 Ihosy Rhodolite, calcite

36 Ranohira Rhodolite

37 Vondrozo Cristal de roche, quatz fumé, aigue-marine, tourmaline

38 Sakaraha/Ilakaka Saphir, chrysobéryl, spinelle, grenat, zircon, topaze, spodumène

39 Betroka Rhodolite, zircon, kornérupine, spinelle, saphir

40 Toliary Cordiérite

41 Betioky Rhodolite, labradorite

42 Bekily Saphir, tsavorite, grenat

43 Mahabo Topaze

44 Beraketa Opale

45 Gogogogo Rubis

46 Andranondrambo Saphir

47 Ejeda Rubis

48 Ampanihy Rhodolite, rhodonite

49 Amboasary Aigue-marine, saphir, zircon, diopside

50 Taolagnaro Rhodolite

Tableau n°1 : Les 50 sites les plus importants à petite échelle à Madagascar

Page 20: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

10

Figure n°3 : Localisation des sites d’exploitation de la petite mine à Madagascar

1

2

4

5

3

6

7 9

10 11 12

13

14 15

17 18 16

20 21 19

25 26 23 24

27

28 29 30

31 32

33 34

35

36 37

38 39 40 41

42 43

445

47 48

44 46

49 50

Localisation des sites d’exploitation de la

petite mine à Madagascar

Antsiranana

Toamasina

Mahajunga

Antananarivo

Morondava

Toliary

Fianarantsoa

Taolagnäro

8

Page 21: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

11

I.1.2.5 Les avantages et les coûts de la PEM

Même lorsque les contributions financières du secteur au gouvernement, par exemple

par les paiements de taxes et de royalties sont relativement bas fréquemment les effets

macroéconomiques sont si importants que la mine à petite échelle devrait être perçue comme

une impulsion pour le développement de zones rurales. Le Tableau n° ci-dessous montre les

coûts ou inconvénients et les avantages de la petite mine de Madagascar dans les secteurs

géologiques, sociaux, environnementaux et macroéconomiques.

Tableau n°2 : Quelques aspects des inconvénients et avantages de la petite mine à

Madagascar

Inconvénients Avantages

Inconvénients géologiques du gisement Avantages géologiques du gisement

• exploitation d’une ressource non renouvelable

• pertes à travers:

- La faible récupération de méthodes

minières (destruction des gisements due à

l’extraction seules des poches riches, etc.)

- La faible récupération des procédés de

préparation (spécialement dans les zones

d’extraction d’or, où visiblement les

méthodes efficaces de concentration de l’or,

c’est-à-dire par l’utilisation du broyage

manuel ont été oubliées)

- Le transport (casse des spécimens

minéralogiques pour collectionneurs, etc.)

• Extraction des gisements de très petites

tailles (pegmatites à pierres gemmes qui ont

un potentiel très faible pour une

mécanisation des opérations d’extraction)

• La prospection du PEM est économique et

efficiente

• possibilité de retravailler les déblais, résidus

et les piliers de remblais, etc.

conséquences pour l’environnement

• apparition de danger, d’émissions et de

destruction de :

- la terre

- le sol

- l’eau (de surface et souterraine)

- l’air

- la faune et la flore

- des sources d’énergie

- l’écosystème

Coûts sociaux avantages sociaux

• faible taux de standard de sécurité atteint • Création d’emplois (environ 200.000

Page 22: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

12

Inconvénients Avantages

(nombre élevé d’accidents dans tous types

d’opérations : alluvionnaire tout comme primaire,

or ainsi que pierres gemmes)

• risques importants de santé (maladie, accidents)

• conditions de vie médiocres (par exemple la ville

champignon d’Ilakaka)

• violation des droits communautaires locaux (par

exemple le cas de Soavinandrina, où des

mineurs non autochtones envahirent le territoire

jusqu’à ce que les autorités locales interdisent

l’extraction minière)

• Relations de dépendance complexes

(spécialement envers les monopoles des

marchands de pierres)

• Abus du travail des enfants

• changement du système de valeurs sociales et

sa résultante (très évident dans le cas

d’Ilakaka):

- alcoolisme

- prostitution

- crime

• Pas de sécurité sociale (vols et attaques comme

un problème crucial exprimé par les mineurs

d’Ilakaka, conduisant à des opérations de

commerce nocturnes, etc.)

personnes directement impliquées dans les

opérations d’extraction)

• Qualification

• Source de revenu (revenu monétaire, qui est

bien plus élevé que les revenus des autres

activités)

coûts macro-économiques avantages macro-économiques

• possibilités de conflit vis-à-vis :

- d’autres utilisateurs potentiels de la terre,

l’eau, etc.

- des grands projets miniers et les

possesseurs officiels de titres miniers

- de la conservation de la nature (parcs

nationaux, etc.)

Ils aboutissent à des poursuites judiciaires.

• contrebande (des produits et des bénéfices)

• déficits de taxes

• Coûts du contrôle du secteur (qui est

extrêmement élevé dans un pays avec plus de

4000 mines en activité et pas d’accès routier,

• mise en valeur des ressources internes

• apport de revenus

• effet d’activation sur la balance commerciale

• tampon d’emploi sur le marché durant les

périodes d’ajustement structurel et les

changement de fertilité agricole

(changement climatiques, conséquences

des cyclones, etc.)

• maintien d’une réserve potentielle de main

d’œuvre pour des opérations minières

industrielles

• contribue au développement économique

régional à travers :

Page 23: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

13

Inconvénients Avantages

etc.)

• coûts sociaux liés (santé, conflits sociaux,

spéculation, etc.)

• développement incontrôlé du à un manque de

planification (ex. développements anarchiques

dans l’extraction alluviale de pierres gemmes à

Ilakaka et Sakahara)

- la circulation de devise (produit

national)

- les activités d’investissement

- la demande en produits et services

- la mobilité

- les effets structuraux (revenu

complémentaire ou alternatif à

l’agriculture)

• empêche l’exode rural

• développement des infrastructures (par la

construction de routes, d’écoles,

d’électrification, de développement

communautaire, qui peuvent être guidés par

les activités minières à Madagascar)

• induit la création de commerce en aval

(industrie lapidaire, traitement de pierres

industrielles, joaillerie, etc. qui est devenu un

facteur économique important à

Madagascar)

• avantages comparatif des facteurs de coût

(la production à haute intensité de main

d’œuvre avec des possibilités d’emploi

importantes)

• production comparativement stable même

dans des marchés fluctuants

• contribue à la diversification des produits et

des exportations

Les principaux effets négatifs de l’exploitation minière à petite échelle, spécialement de la mine artisanale, sont liés à l’illégalité de nombreuses opérations et à la situation particulière de certains gisements alluvionnaires tels que Ilakaka, où les mineurs tendent à avoir une mentalité de parieurs et où l’activité minière est plutôt perçue comme une source d’argent rapide que comme une activité économique à long terme.

Page 24: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

14

I.2- Présentation du PRSM, l’Association FIMPIHAMA de Mahaiza et le projet pilote de Mahaiza

I.2.1- Le Projet de Réforme du Secteur Minier à Madagascar

Depuis le mois d’Avril 1999, le gouvernement malgache a entrepris un Projet de

Réforme du Secteur Minier à Madagascar (PRSM) d’une durée de vie de 3ans.Ce projet est

constitué de deux composantes principales. La première est une Unité de Coordination du

Projet, et la seconde composante regroupe quatre sous-composantes qui sont, le secteur petites

mines, le secteur cadastre, le secteur environnement, et enfin le secteur institutionnel.

L’objectif principal du PRSM est d’identifier et de mettre en place, une échelle pilote,

des solutions durables aux problèmes de l’exploitation artisanale. Plus concrètement, il s’agit

de la normalisation des secteurs marginaux et informels de l’activité minière nationale ainsi

que du renforcement de la capacité institutionnelle nécessaire à sa mise en place.

La sous-composante Petites Mines comprend un volet d’Assistance Technique aux

Petites Exploitations Minières (ATPEM) à l’intérieur duquel le stage a été effectué.

Il s’agit tout d’abord du projet pilote d’aide à l’Association des petits mineurs de Mahaiza

dans lequel nous allons élaborer un guide d’exploitation rationnelle pour les petits exploitants

miniers.

I.2.2- L’Association des petits mineurs de Mahaiza

A la fin du mois d’octobre 2002, 45 mineurs de Mahaiza, région de Betafo-Antsirabe,

décident de se réunir pour former l’Association des Mineurs de Mahaiza.

Leur principal objectif est de constituer un groupement qui pourrait les aider à obtenir

de meilleures conditions pour l’exploitation de leur carrière, et ainsi d’améliorer leurs

conditions de vie.

Ce groupement permettra de faciliter l’exercice de leur profession et de promouvoir la

solidarité. Il pourra également servir de structure de relais dans la mobilisation de toute

assistance technique et financière aux projets communautaires. Enfin, ce groupement

favorisera la concertation entre petits exploitants et permettra de développer une

compréhension des problèmes rencontrés et des solutions proposées.

Au mois de novembre 2002, le volet ATPEM du PRSM s’intéresse à la région de Mahaiza,

riche en minéralisations, pour réaliser un projet pilote en collaboration avec les petits mineurs

de cette région.

I.2.3- Le projet pilote de Mahaiza

Ce projet entrepris par ATPEM débute le 10 janvier 2001 et sera terminé le décembre 2002.

Page 25: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

15

L’objectif du projet pilote de Mahaiza est la professionnalisation des petits mineurs

par une assistance dans la mise en place et le développement d’activités de leur association.

Ensuite, le projet a pour but d’apporter une aide technique appropriée à chaque exploitation,

avec des propositions d’aménagement de site et de méthodes d’extraction, afin de faciliter une

bonne récupération des substances recherchées et permettre à l’exploitant de prendre

conscience des règles environnementales qu’il doit respecter, car la plupart des exploitants à

Madagascar entreprise par les petits mineurs sont totalement illégales (elles ne respectent pas

la loi, le code minier et les permissionnaires).

Ces opérations entraîneront des impacts positifs sur le secteur minier de Madagascar,

qui se répercuteront sur l’industrie privée et sur les institutions gouvernementales avec les

résultats suivants :

- Exploitation des petits mineurs suivant les normes ;

- Prise de conscience des mineurs du bien fondé de travailler dans la légalité ;

- Amélioration de la productivité ;

- Prise de conscience sur l’environnement ;

- Développement économique de la région de Mahaiza ;

- Développement d’activités similaires dans d’autres provinces de Madagascar ;

- Amélioration des ressources financières pour l’Etat en terme de taxes ;

- Amélioration de la gestion des ressources minières.

Page 26: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

16

CHAPITRE II : LES PEGMATITES A MADAGASCAR

II.1- Localisation des champs pegmatitiques

On peut trouver de pegmatites dans tous les massifs cristallins de Madagascar. On en

connaît depuis Vohémar jusqu’à Ampanihy. Il existe évidemment des pegmatites les plus

intéressantes qui se rassemblent dans des zones réduites, dites champs pegmatitiques.

Les champs pegmatitiques se répartissent comme suit et ce par ordre d’importance :

- Les gisements d’Ampandramaika-Malakialina au sud-est de Malaimbandy : pegmatites

très variées avec les sous-types béryl-columbite, béryl-columbite-uranium, béryl-

columbite-phosphate, Lépidolite, Ambligonite et Elbaite.

- Les gisements de Berere et Manakana dans la région de Tsaratanana : pegmatites du sous-

type béryl-columbite (Antsakoa, Analila, Ambatoharanana Sud, Imangoaka, Befilao,

Bemoka) et de quelques rares pegmatites du sous-type Lépidolite (Menazomby).

- Les gisements de la région d’Ankazobe : pegmatites du sous-type béryl-columbite et des

pegmatites du sous-type Lépidolite, de la classe miarolitique-NYF, du sous-type Allanite-

Monazite et du sous-type Monazite-Thortvéitite. Il s’agit d’Antsahalava,

Ankazotsifantatra, Ambatoharana, Bevony, Madiomby, Miakanjovato, Tsarasaotra,

Marijao, Amparafara, Amparihy, Ambohimena, Marivolanitra, Andranomiady, Bevato.

- Les gisements de la région d’Antsirabe (Vavavato, Sahatany, Vorondolo) : pegmatites du

sous-type Lépidolite, du sous-type Elbaite et du sous-type Danburite ; Quelques rares

pegmatites du sous-type béryl-columbite.

- Les gisements de la région de Betafo-Antsirabe : ils appartiennent au sous-type béryl-

columbite-uranium et au sous-type Lépidolite. Des pegmatites du sous-type béryl-

columbite-uranium produisent la fameuse Bétafite (Antanifotsy, Morafeno, Ampangabe,

Sud-Ouest de Faratsio, Ambalanihasofotsy).

- Les autres gisements, à savoir les champs pegmatitiques de : Mansoala-Andapa, Bas

Maevarano et Sofia, Andriamena, Andilamena, Lac Alaotra, Mahazoma,

Tsiroanomandidy et Lac Itasy, Betsiriry, Anjanabonoina-Vohitrakanga, Analalava,

Ambositra, Ambatofinandrahana, Sud-Est de Fianarantsoa, Ikalamavony, Irondro,

Itrongay, Isahara.

Page 27: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

17

II.2- Origine des pegmatites

Deux théories sont adoptées sur l’origine des pegmatites : ce sont la théorie

magmatiste et la théorie métasomatique. Ces deux groupes fondamentaux de théories

s’opposent actuellement mais elles admettent l’importance des fluides pegmatitiques.

II.2.1- La théorie magmatiste

Les pegmatites sont associées au magma, c’est à dire, elles ont une origine

magmatique. La formation de la pegmatite s’effectuait à partir de la cristallisation d’un fluide

séparé pendant les stades tardifs de consolidation des granites intrusifs.

Ce fluide pegmatitique serait riche en SiO2, Al2O3, Na2O, K2O, il contient également

une quantité de lithium, de béryllium, de phosphate, d’eau et des composantes volatiles.

L’injection de ce fluide dans des fissures, failles et diaclases des roches encaissantes a été

suivie d’une cristallisation à partir du noyau pegmatitique accompagné d’un fractionnement

qui a donné naissance aux structures zonées et aux variations de textures propres aux

pegmatites.

Les pegmatites auraient donc été formées par la cristallisation « in situ » à partir d’un

fluide pegmatitique, qui a rempli des chambres closes ; Et qui est accompagné ou non de

métasomatisme dans les roches encaissantes. Les conditions du système chambre close sont

tels que rien n’est associé à ce système pendant la période comprise entre la mise en place

originelle et la fin de la cristallisation.

II.2.2- La théorie métasomatique

D’après cette théorie, c’est la composition des roches encaissantes qui joue un rôle

important et conditionne celle des pegmatites.

En effet, ces pegmatites (puissance, textures, structures) résultent d’une réaction

chimique entre les encaissantes et le fluide pegmatitique envahisseur. Cette réaction n’est

valable qu’à une température favorable (élevée), c’est à dire au voisinage des masses

granitique ou encore dans les zones profondes du métamorphisme régional.

Dans ce phénomène de transformation, on peut prévoir une addition de SiO2, K2O,

Na2O et une perte d’éléments en trace comme le magnésium et le fer.

Page 28: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

18

II.3- Minéralisations associées aux pegmatites

II.3.1- Constituants communs des pegmatites

Les principaux éléments constitutifs des pegmatites sont :

- Le quartz : qui est généralement incolore, blanc laiteux, rose, citrin ou enfumé. Cette

dernière variété constitue une contre indication de la présence du béryl.

- Le feldspath : constituant un élément essentiel de la pegmatite. Il permet de classer les

pegmatites suivant la composition chimique.

- Le mica : la biotite, la muscovite, la phlogopite.

II.3.2- Localisation de la minéralisation

Les différentes zones de la pegmatite renferment chacune des minéraux de valeurs,

mais leur degré de préciosité diminue du noyau vers la zone d’éponte.

Le noyau quartzeux de la pegmatite représente la localisation des pierres gemmes ; Celles-ci

sont constituées par des petits prismes de diamètre de quelques centimètres.

D’une manière générale, les gemmes sont incluses dans le noyau quartzeux et à la

périphérie de celui-ci se trouve la minéralisation en éléments pierreux et gemmifères.

A la périphérie du noyau se trouvent d’autres minéralisations comme la columbite,

l’améthyste, le grenat, la monazite…

Pour la localisation de la minéralisation, on peut en conclure que les pierres gemmes

se localisent sur la bordure et à l’intérieur du noyau, tandis que les minéraux pierreux se

localisent dans la zone intermédiaire et la zone murale.

II.4- Mode de gisement de pegmatites

Les gisements de pegmatites se présentent sous trois formes distinctes :

- lentilles

- amas

- filons

Cette distinction est basée sur les longueurs et puissances respectives apparentes.

• Les lentilles de longueur de l’ordre de cinquantaine de mètres sont plus puissantes que les

filons de l’ordre de dizaine de mètres ; Elles occupent des positions variées dans la roche

encaissante : Concordantes, discordantes, verticales ou obliques.

• Les amas ont une longueur supérieure à 150 mètres, leur puissance est de l’ordre de la

cinquantaine de mètres, et leur hauteur atteint une centaine de mètres.

• Les lentilles et amas ont un mode de gisement ellipsoïdal

Page 29: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

19

• Les filons ont une longueur maximum de centaines de mètres et une puissance régulière

de l’ordre métrique. Ils sont, soit rectiligne, soit sinueux. Leur contact avec les roches

encaissantes est toujours franc et le plus souvent discordant.

II.5- Les pegmatites malgaches

II.5.1- Historique

La plupart des champs pegmatitiques malgaches se sont formés à la fin de l’événement

panafricain entre 480 et 525 millions d’années.

A Madagascar, les champs pegmatitiques et les granites sont plus ou moins toujours

associés dans l’espace. En effet, de grands plutons de granite rose et de plus petites masses

formées de granite blanc, à grains fins à moyens existent à proximité des principales

occurrences pegmatitiques. A distance plus ou moins grande des intrusions granitiques, les

pegmatites malgaches sont présentes dans tous les terrains qui composent le sous-bassement

cristallin, comme les micaschistes, gneiss, migmatites, quartzites. Les mouvements

géologiques ont crée la remonté nécessaire pour que les roches hôtes des pegmatites, après

érosion de surface, soient aujourd’hui à l’affleurement. La profondeur de formation

relativement faible est responsable de l’apparition de cavités miarolitiques dans de

nombreuses pegmatites malgaches. Les caractéristiques minéralogiques peu communes

s’expliquent par la grande variété de composition des magmas parents, et par des échanges

d’éléments chimiques entre les corps pegmatitiques et les roches hôtes de la cristallisation. La

profondeur de formation relativement faible est responsable de l’apparition de cavités

miarolitiques dans de nombreuses pegmatites malgaches.

II.5.2- Variétés des pegmatites

II.5.2.1- Conception de André LACROIX (classification ancienne)

D’après cette conception, les pegmatites malgaches sont classées en deux groupes

principaux.

Pegmatites du groupe potassique Généralement, ce sont des pegmatites à caractères zonées, à grande taille et sans phase

sodolithique évidente. La zone intermédiaire contient des muscovites en paillettes. Les parties

moyennes et internes de la zone intermédiaire sont constituées par des cristaux de grande

taille de perthites (quartz + feldspath mélangé ou quartz + plagioclase), de quartz et du béryl.

Le noyau de quartz est aussi de grande puissance. Il est formé essentiellement par du quartz

blanc laiteux, du quartz rose et parfois de petit empilement de lamelle de muscovite avec leur

feuillet perpendiculaire à la surface du quartz entourant le noyau.

Page 30: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

20

Du point de vue minéralogique, ce sont les béryls et la colombite qui prédominent

avec des tailles considérables pour certains cristaux. On peut rencontrer des minéraux

accessoires tels que : la monazite, l’ilménite, la bismutnite, la tourmaline noire, la triphane, les

minéraux à uranium, phosphore, terres rares et niobium.

Les pegmatites du groupe potassique peuvent être différenciées en trois types qui

contiennent du béryl : le type trois zones, le types deux zones et le type non zoné dont le plus

important est le type trois zones qui forme des dykes larges (100à 300 mètres de long et 20 à

40 mètres d’épaisseur).

** La zone I : constituant le cœur de la pegmatite, caractérisée par la présence de cristaux

géants de quartz couleur (blanche, rose, fumée) et de perthites.

Photo n°1 : Cœur de pegmatite de Tsaramanga (Mahaiza)

La zone de transition entre zone I et II est riche en cristaux de béryl de grande taille,

des minéraux à uranium, tantale, terres rares, niobium.

Exceptionnellement, entre ces deux zones apparaissent la tourmaline

lithinifère, lépidolite et ambligonite associées.

** La zone II : peu épaisse, composée de petite masse de quartz et agrégats de muscovite, de

columbite, de béryl et de perthites.

Page 31: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

21

** La zone III : qui forme les murs de pegmatites ; avec des minéraux à grains moyens et de

concentration de structure graphique : quartz (cristal de roche, citrine,…), microcline,

muscovite, grenat (spessartine), tourmaline noire, columbite, béryl à petite taille, minéraux à

niobium et tantale.

La zone extérieure est constituée de quartz à grain fin, de tourmaline noire et de muscovite.

Pegmatites du groupe sodolithique De composition chimique particulière, le groupe sodolithique est caractérisé par des

pegmatites riches en albite ainsi qu’en minéraux contenant du lithium (spodumène,

tourmaline lithinifère, lépidolite,…) .Ces pegmatites sont l’origine de toutes les gemmes

malgaches : béryl blanc, rose à césium (morganite), topaze, tourmaline lithique( rubellite),

citrine, cassitérite.

II. 5.2.2 Conception de P.CERNY ( classification moderne)

La classification moderne qui s’appui sur les pegmatites granitiques à

éléments rares est beaucoup complexe. Elle distingue deux

famille et un grand nombre de type et de sous-type. Les

deux familles LCT (présence de lithium, césium, tantale ) et

NYF (présence de Niobium, Yttrium, Fluor) sont

caractéristiques de deux signatures géochimique différentes,

liées à deux lignées granitiques différentes.

II.5.2.2.1-Classe des pegmatites à éléments rares Les pegmatites à éléments rares sont riches en minéraux à éléments en trace c’est à

dire en faible quantité dont :

- Eléments légers : lithium (Li), béryllium (Be), bore (Bo)

- Eléments alcalins : Césium (Cs ), rubidium (Rb)

- Terres rares : lanthane (La), lutétium (Lu)

- Yttrium ( Y), Niobium ( Nb), tungstène (W), Uranium (U), Thorium ( Th)

On peut les classer en trois types selon l’abondance des minéraux accessoires :

� type béryl

� type complexe

� type terres rares

� Le type béryl (LCT)

Page 32: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

22

Ce type est caractérisé par la présence du béryl bleu à vert, composé de cinq sous-type

selon la présence d’autres minéraux accessoires :

• Le sous-type béryl-columbite : pegmatites zonées (à trois zones et à deux zones) et non

zonées. Le feldspath potassique y est beaucoup plus abondant que le plagioclase et

présence de la muscovite. Les minéraux accessoires sont rares.

• Le sous-type béryl-columbite-uranium : de plus petite taille et rares ; il est caractérisé par

d’exceptionnelles concentrations en minéraux à uranium et thorium, en particulier des

oxydes et associés à des minéraux d’altération.

• Le sous-type béryl-columbite-phosphate : Minéraux à phosphate ; il contient des

concentrations significatives de minéraux à phosphates (triplite, triphyllite), en association

avec un grand nombre de minéraux primaires et d’altération.

• Le sous-type chrysobéryl : Dans le quartz du cœur de la pegmatite (principalement

miarolithique) et contient un nombre assez important de cristaux de chrysobéryl, du béryl

et de quelques rares minéraux de columbite et tantalite qui se trouvent à l’intérieur de

cavités miarolitiques ou enchâssés dans le quartz du cœur de la pegmatite. Les autres

minéraux accessoires sont rares à l’exception de la tourmaline (dans la poche) et le grenat

(dans le quartz). La biotite est dominante par rapport à la muscovite.

• Le sous-type émeraude : Riche en béryllium, dans des roches métamorphiques basiques.

Ces pegmatites ont fortement réagi avec les roches encaissantes le long du contact créant

des cristaux verts de béryls riches en chrome, les émeraudes.

� Le type complexe (LCT)

Il comprend des pegmatites riches en minéral contenant du lithium, césium, tantale et

normalement une grande quantité de bore. Les minéraux caractéristiques sont la tourmaline

polychrome à rouge, le béryl rose et la spessartine relativement pure. On a les quatre sous-

types suivants :

• Le sous-type lépidolite : Pegmatites en filons zonés à homogènes (miarolitiques ou

massive), en plusieurs mètres d’épaisseurs et jusqu’à 200 mètres de long. Les cavités

miarolitiques sont rares ou inexistantes. Les minéraux accessoires présents sont :

spodumènes, lépidolite, topaze (dans les cavités).

• Le sous-type ambligonite : très rare, il contient d’importantes concentrations

d’ambligonite massive associée à d’autres phosphates.

• Le sous-type elbaïte : Forme des dykes et des filons de petite à grande taille (

miarolitiques ou massive).

Page 33: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

23

• Le sous-type danburite : Présence de danburite de formation précoce (principalement

miarolitiques). Les minéraux associés sont des spessartines, des tourmalines et des

spodumènes en abondance. Les pegmatites de ce type apparaissent dans des marbres,

quartzites et schistes. Les cavités miarolitiques sont rares.

� Le type terres rares (NYF)

Il contient des silicates, des phosphates et des carbonates d’yttrium et terres rares. En

fonction des différents minéraux accessoires, ces pegmatites sont classées en trois sous-types.

Elles contiennent toutes de la biotite comme seul mica.

• Le sous-type allanite-monazite : Abondance d’allanite et de monazite, associé à un grand

nombre d’autres minéraux rares tels que strüvérite, fergussonite et d’autres.

• Le sous-type monazite-thorvéilite : Ayant comme minéraux accessoires la thortveitite, la

fergussonite, le xénotime et le zircon.

• Le sous-type bastnaésite : Se trouve à la périphérie d’un noyau de quartz ; il contient des

quantités significatives de ce minéral accessoire.

II.5.2.2.2 - Classe des pegmatites miarolitiques – NYF

Elles se présentent en dykes de taille moyenne à grande et des réseaux de dykes

installés dans les roches métamorphiques. En général, ces pegmatites sont caractérisées par la

présence de nombreuses cavités miarolitiques à quartz fumé, citrine, améthyste, feldspath

potassique altéré, topaze (incolore, jaune, bleue), béryl (incolore, vert, jaune, bleu).

On peut noter localement la présence de tourmaline noire, et dans quelques dykes, une

grande quantité de magnétite en cristaux importants peut être présente dans la masse de la

roche. Les autres minéraux accessoires sont très rares.

II.5.3 – Classification des minéraux pegmatitiques et leurs utilisations

Il y a beaucoup de classification d’après telle ou telles propriétés des minéraux

(propriété magnétique, électrique, composition chimique ou minéralogique,…). Toutes ces

classifications ont leurs avantages et leurs inconvénients. On va classer ces minéraux selon

leur utilisation comme :

� Pierres gemmes ;

� Pierres industrielles ;

� Pierres d’ornementations.

Page 34: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

24

CLASSIFICATION MINERAUX UTILISATION GISEMENT REMARQ UES

I] LES GEMMES .Groupes du

corindon Abrasif (poudre) Pierres précieuses très prisées

Ankaratra, Vohitany La valeur du saphir est légèrement

Rubis Gogogogo inférieur à celle du Rubis

1- Les pierres précieuses

Saphir

.Emeraude ( verte franche

ou intense) .Groupe du Béryl Principal source de

béryllium, joaillerie Tsaratanana, Dans les pegmatites

granitiques et veines hydrothermales

Béryl rose Sahatany, Morganite Anjanabonoina, Aigue-marine Tongafeno, Héliodore Ankazobe, Rare et transparente Béryl doré Mahazoma Tonalité jaune or Béryl incolore Rare 2- Les pierres semi-précieuses

. Groupe du grenat

Abrasif, pierres précieuses

Mahazoma Dans les pegmatites

Spessartite Tsilaizina Almandin pyrope Ankaditany ( Ihosy) Besosa (Ampanihy) . Groupe du

Quartz Fabrication d’appareils optiques, ornementation, joaillerie

Minéral très stable

Quartz citrin Bevitsika( Ramartina) Opale Couleur variée suivant

la position Améthyste

. Groupe de

Tourmaline Pierres semi-précieuses, utilisée

Anjanabonoina, Dans les pegmatites sodolithiques

Indigolite en radiotechnique Maharitra, Achroïte (stabilisation de Tsilazaina Tourmaline incolore Fréquence) Joaillerie . Triphane ou

Spodumène Important minerai de lithium

Dans les pegmatites sodolithiques

. Kunzite Anjanabonoina, Sahatany

Forte réfringence

.Topaze Pierres semi-précieuses

Ifempina, Mahabe Dans les pegmatites potassiques

.Saphirine Vorokafotra ( Betroka) . Cordiérite Pierres fines Ihosy, Ankaditany,

Taolanaro, Bekily Dans les gneiss et le ptynites

. Diopside Itrongay . Zircon Production des

aciers rapides et des Benenitra, Betroka, Andranodambo,

Gemmes parfois obtenues par

2- Les pierres semi-précieuses

plaques de blindages Ankaratra, Vontovorona,Tsaratana

Échauffement

Page 35: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

25

na . Chrysobéryl

( Alexandrite) Alaotra Dans les pegmatites

ou micaschistes . Scapolite Tsarasaotra Quelques variétés

précieuses . Kornérupine Itrongy . Rhodizite Antandrokomby . Damburite Sahatany (Maharitra),

Anjanabonoina,

Fasimena( Ambositra) . Orthose jaune

ferrifère Itrongay, Ampisopiso(

Ampandrandava)

.Béryllium fabrication des alliages légers .Kaolin matière première Andilana(Alaotra),

Ambatofotsy, très pur et blanc

en céramique Soavinadriana .Feldspath matière première en Ampandramaika,

Malakialina

céramique, fondants .Groupe de

quartz

Quartz industriel fabrication d'appareils

optiques et de

Quartz crapaudine de radiotechnique

Morombe, Tsivory

piézoélectrique .Groupe du

grenat

II] PIERRES INDUSTRIELLES

Grenat industriel abrasif Ianara (Ampanihy)

Grenat de pivoterie

horlogerie

Grenat de joaillerie

Besosa, Vohitany

.Apatite production des engrais

Principal constituant de l’os

artificiels et industrie

chimique .Fluorine métallurgie(fondant, Dans les pegmatites et déphosphorant), veines industrie chimique, hydrothermales en céramique, en optique(lentilles) .Les micas L’origine est Phlogopite isolant électrique Sud de Madagascar Métamorphique, ainsi Muscovite appareillage

électrique que pegmatitique

matériaux réfractaires

C’est un excellent isolant thermique pour

produits céramiques les courants électrique

Page 36: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

26

.Lépidolite en médecine, en sources principales de lithium

photographie, alliages spéciaux .Vermiculite Itasy, Alaotra sans intérêt

économique .Zircon aciers rapides,

plaques Sud-Est de Madagascar minerai de zirconium

de blindages .Corindon

industriel abrasif, générateurs appelé émeri

quantiques(laser) .Groupe de

tourmaline radiotechnique propriétés

piézoélectriques stabilisation de

fréquence

.Monazite Fort-Dauphin .Terres yttriques sous-produit rare dans

les pegmatites .Terres rares des

pegmatites

Euxénite 18 à 20 % de terres yttriques

Bastnaésite Ambatofinandrahana Fergusonite Itasy, Berere(Antsakoa,

Befilao, dans les pegmatites potassiques

Ambatoharanana) Xénotime .Autres minéraux Samarskite Ampangabeite Priorite Allanite Bétafite Betafo

Pyrochlore Manongarivo

Eudialite Ampasindava .Quartz rose pierres

d'ornementation Tongafeno, Mahaiza

Ampangabe, Andrianampy

.Quartz astérié .Quartz bleu Ibity .Quartz hyalin taillé en cabochon .Opale résinite Faratsiho Andina(Ambositra),

Kandreho, Antsangy

Maevatanana .Quartz à

inclusion

III] LES PIERRES .Perthites ornementation veinées D'ORNEMENTATI-ON

.Tourmaline

Schorlite (noire) tourmaline ferrifère Rubellite (rouge

foncé)

Page 37: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

27

Elbaïte tourmaline polychrome

.Columbite Berere, Ampandramaika, Malakialina

.Labrador chatoyant

cabochon Ankafotia (Fotadrevo)

Saririaka (Ampanihy) .Calcédoine Joaillerie, Cornaline Fabrication

d’appareils optiques Betioky, Bekily, Ampanihy, Alaotra

Prase et de crapaudines Plasure .Dumortiérite pierre

d'ornementation Riampotsy (Ambatofinandrahana)

Tableau n°3 : Tableau de classification des minéraux

Page 38: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

28

DEUXIEME PARTIE

LE GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION RATIONNELLE

POUR LES PEM

CHAPITRE I : PROJET DE RECHERCHE ET D’EXPLOITATION

POUR LES PEM

I/ PROSPECTION ET RECHERCHE

I.1- Généralités

La prospection systématique des indices de surface est primordiale. Etant donné le

degré d’érosion de notre socle, beaucoup de minéraux chimiquement stables sont passés en

alluvions (quartz, corindon, spinelle, rutile, cassitérite, apatite, monazite, zircon, topaze, béryl,

platine, etc.…).

Ces alluvions, dans certains cas peuvent constituer de véritables gisements de

minéraux utiles. Ces indices alluviaux permettent de réduire l’existence de gisements en

amont, et en remontant de situer les gisements primaires.

Les gisements primaires, lorsqu’ils affleurent ou lorsqu’ils sont en éluvions, se

reconnaissent aisément. L’état d’éluvion en plus, facilite l’estimation de la nature du gisement

et son exploitation.

Quand le gisement intact n’affleure pas, seules l’expérience, l’opiniâtreté et l’âpreté au

gain du prospecteur l’aideront à situer un gîte. Il va que ce travail demande de solides

connaissances en minéralogie, en gîtes minéraux et en géologie appliquée.

Quelquefois la découverte d’un gisement s’est fait au hasard à laide des indices trouvés par un

paysan et approfondies par un intéressé.

Pourtant la découverte d’un gisement par des personnes non-permissionnaires et qui

ne possèdent aucune notion de gîtes minéraux a toujours conduit à une exploitation

irrationnelle à la sauvette et aussi à écrémage du gisement en faisant disparaître tous les

indices permettant de retrouver le gisement.

Page 39: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

29

I.2- Prospection

C’est l’ensemble des opérations qui consistent à procéder à des investigations

superficielles en vue de la découverte des indices de substances minérales.

Pour cela, possédant une carte topographique au 1/100.000, de la région choisie, un

jeu de retombes minières au 1/100.000 sur lesquelles sont portés, sous toutes réserves des

droits des tiers, le permis PRE est mis à la disposition du public, pour la localisation des zones

minéralisées.

On doit remplir en trois exemplaires le formulaire de la prospection, qui est à tout

moment disponible auprès des Services chargés des Mines. Ce même formulaire dûment visé

par la Direction Régionale du Ministère chargé des Mines est à présenter préalablement aux

collectivités décentralisées du ressort pour enregistrement et visa ainsi qu’à toute requête.

Après les travaux de prospection, les prospecteurs sont tenus d’adresser au Ministère

chargé des Mines ou à la Direction Régionale chargée des Mines concernées un rapport

succinct relatant la description technique des travaux effectués et les investissements engagés

ainsi que le résultat obtenu.

� La prospection est libre sur tout le territoire national en dehors des :

- réserves naturelles, aires protégées…

- zones réservées selon les dispositions du Code Minier ;

- zones couvertes par des permis, des AERP, par des demandes en instance ou en cours

d’instruction.

� La déclaration de prospection :

- Durée : une année ;

- Visé par le Maire avant de commencer les opérations de prospections ;

- Les renseignements nécessaires sur le déclarant :

• Identité, qualité et domicile ;

• Pour une association, identité des représentants qui vont effectuer les opérations de

prospection et d’exploitation ;

• Une description des méthodes de la prospection.

- Présentée la déclaration de prospection au BC ou BCM en deux exemplaires.

� Travaux à faire :

• Recherche d’indices d’affleurement ;

Page 40: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

30

• Définition de la forme géométrique du gisement et son extension pour pouvoir évaluer les

réserves et de planifier l’exploitation.

� MODELE DE FICHE D’INDICE :

Etablie-le :

Par :

1) Numéro :

2) Nom :

3) Eléments principaux :

4) Morphologie (filon, stockwerk, amas, couche,…) :

5) Localisation et accès :

6) Latitude : Longitude : Altitude :

7) Cartes géographiques et géologiques n° :

8) Géologie locale (roches encaissantes) et régionale du point de vue pétrographique,

stratigraphique et structural :

9) Description de l’indice :

Longueur : Largeur : Puissance :

Direction : Pendage :

Structure du minerai (massif, disséminé, lité…) :

10) Minéralisation :

Gangue :

Minéraux primaires :

Minéraux supergènes :

11) Type et relations avec les roches encaissantes :

(sédimentaire, volcano-sédimentaire, départ acide, ségrégation, skarn,…)

12) Altération des roches encaissantes :

13) Travaux antérieurs (description sommaire et croquis) :

14) Travaux effectués (description sommaire et croquis) :

15) Autres observations :

I.3- Outils et instruments de prospection

La prospection nécessite l’emploi d’un certain nombre d’outils et d’instruments dont

le maniement ne présente pas de difficultés particulières. Les conditions locales ou une

recherche orientée vers une minéralisation précise nécessitent souvent un matériel à effectuer.

Citons quelques outils et instruments de prospection :

Page 41: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

31

. GPS : Global Positionning System: qui offre de façon précise la position de la donnée en

trois dimensions.

. Boussole : elle est utilisée à la fois pour les levées topographiques et géologiques. Il s’agit de

relever des directions et de mesurer les pendages.

. Clissimètre : qui permet de mesurer les pentes d’un terrain et les petites distances au-dessus

de 30m.

. Topofil : c’est un mesureur à fil perdu dont un compteur enregistre la longueur de fil sortant

de l’appareil lorsqu’un opérateur parcourt la distance à mesurer.

I.4- Recherches d’indices

Rappelons que selon l’article 2, au sens de la loi N°99-022 du 30 Août 1999 portant

code minier, on entend par recherche l’ensemble de travaux superficiels ou profonds exécutés

en vue de découvrir des indices, d’en établir la continuité, d’en étudier les conditions

d’exploitation et de conclure à l’existence de gisements de substances minérales exploitables.

Le but, c’est de couvrir un maximum de surfaces avec un minimum de kilomètres linéaires et

dans un minimum de temps.

Le but de la recherche d’indice est de conduire à la sélection des zones qui seront

étudiées plus en détail dans la phase ultérieure ou à la décision d’abandon de toute recherche

dans la région prospectée. Les indications qui vont suivre se rapportent à la recherche

d’indices :

� L’utilisation d’une carte de chevelu hydrographique est indispensable car la

prospection doit souvent se faire le long des rivières pour avoir les meilleures

chances de trouver des affleurements.

� La morphologie de l’environnement immédiat et la morphologie du paysage

peuvent souvent donner de bonnes indications sur la présence d’affleurements et

sur l’ossature géologique de la région. C’est ainsi qu’on peut repérer un filon, une

fracture, une barre rocheuse…

� La couleur et le type de sols peuvent donner des indications très utiles sur la

géologie et les minéralisations.

� La présence d’anciens travaux de recherches ou d’exploitations est un indice

précieux de l’existence d’un gîte.

La prospection devra vérifier les caractéristiques géométriques de l’affleurement :

dimensions, en particulier puissance s’il s’agit d’un filon, direction, pendage.

Ces travaux ne doivent pas durer plus d’une semaine, même s’ils n’ont pas permis de mettre

en évidence des données supplémentaires.

Page 42: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

32

Les résultats obtenus, même négatifs en ce qui concerne la minéralisation, doivent être

notés sur la fiche d’indice.

I.5- Etude des cartes

La mise à jour des documents est nécessaire donc différentes seront établies :

• Carte d’itinéraire avec la désignation des itinéraires, les repères de distances et l’indication

numéro d’observation renvoyant au carnet de terrain.

• Cartes d’affleurements avec indication à l’aide d’un symbole de la nature des roches, de la

direction et du pendage de la stratification et de la schistosité ; cette carte sera toujours un

document très utile aussi bien pour connaître le contexte des indices que pour être repris

par la suite lors d’un lever géologique régulier.

• Carte des minéralisations sur laquelle toutes les minéralisations anciennement et

nouvellement découvertes seront reportées.

La découverte d’un indice donnera lien à la rédaction d’une fiche.

I.6- Prospection systématique

C’est la dernière phase de la prospection au cours de laquelle doivent être recueillies

toutes les données nécessaires à l’étude de faisabilité et à l’exploitation du gisement comme la

délimitation précise de la forme du gîte et de ses parties les plus riches.

II/ EXPLOITATION

II.1- Généralités

Quand la prospection était déjà finie, avant de commencer l’exploitation, l’exploitant

doit :

• Informer les collectivités territoriales décentralisées ;

• Se présenter au Maire et déposer les copies de la carte d’identité nationale, du permis

minier, et de l’autorisation environnementale ;

• Informer les propriétaires des sols, les occupants traditionnels, les usufruitiers ;

• Demander leur autorisation écrite ou conclure un contrat avec eux ;

• Faire une déclaration d’ouverture d’exploitation au MEM.

De plus, pendant les travaux, il doit :

• Respecter la réglementation environnementale applicable au secteur minier ;

• Entreprendre seulement les travaux approuvés dans le PEE ;

• Respecter les règles d’hygiènes, de salubrité, de santé publique et de sécurité de travail ;

• Tenir régulièrement le journal de chantier, les registres (appel, extraction, laissez-passer).

Page 43: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

33

Avant de projeter une exploitation de pegmatites par exemple, la connaissance

historique du gisement est plus que nécessaire. Plus particulièrement, on s’intéresse à l’étude

géologique déjà effectuée afin d’obtenir, quoique d’une façon sommaire les indices des

pegmatites. On est obligé ensuite de connaître si le terrain est libre ou non, plus précisément,

si aucun titre minier ne l’engage. Le terrain, alors libre, on déposera auprès de

l’administration minière une demande de titre minier ; dans le cas contraire, on est obligé soit

de négocier avec le titulaire du permis, soit d’acheter le terrain proprement dit. L’on va

ensuite observer si des travaux miniers ont déjà été effectués.

Toutes ces procédures sont ainsi acquises par consultation de documents ou par des descentes

sur terrain.

En ce qui concerne la région de Mahaiza, objet de la présente étude des données sur la

reconnaissance géologique entreprise antérieurement ont permis d’identifier et d’avancer que

la région renferme une propriété minéralogique acceptable répondant aux normes requises à

l’exploitation.

II.2- Séquence d’exploitation

La séquence d’exploitation peut être résumée dans le tableau suivant :

TACHE

DEFINITION

MOYENS UTILISES

MATERIEL HUMAIN

Défrichement

Rendre propre la surface à

exploiter

- pelle

- brouettes

- angady

≤20

Décapage

Enlever le mort terrain

- pelles

- brouettes

- angady

≤20

Extraction

Remonter la couche minéralisée

- angady

- barre à mines

- pelles

≤20

Chargement et transport

Faire passer de la mine au lieu de

transformation

- pelles

- brouettes

≤20

Stockage

Placer le tout-venant sur l’aire de

stockage

- pelles

- brouettes

≤20

Tableau n° 4 : Séquence d’exploitation

Page 44: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

34

II.3-Choix du mode et de la méthode d’exploitation

Le mode et la méthode d’exploitation sont basées sur :

� le ratio de décapage

� les propriétés du minerai

� les matériels mis en œuvre

II.3.1- Mode d’exploitation

Bien que les substances exploitées dans la région de Mahaiza soient très diverses, le

mode d’exploitation, c’est à dire la manière d’accéder au gisement est commune à toutes :

exploitation à ciel ouvert. Les gisements sont tous à faible profondeur ou affleurent à la

surface.

II.3.2- Méthode d’exploitation

Les méthodes d’exploitation, c’est à dire l’agencement des travaux de décapage et

d’abattage qui déterminent le sens de progression de l’exploitation et l’orientation des travaux

par rapport au gisement, employées sont :

- La méthode par tranches horizontales simultanées ;

- La méthode par tranches horizontales successives en pleine largeur ;

- La méthode par fosses emboîtées ;

- La méthode mixte

En général, les principales opération de ces exploitations peuvent être regroupées comme

suit selon leur succession :

• Accès au gisement : c’est l’ensemble des travaux qui consiste à construire les voies

d’accès au lieu d’exploitation, la préparation du site et le décapage.

• Abattage : lorsque la substance est mise à nu, on procède à l’abattage.

• Evacuation des produits.

II.3.2.1- Méthode par tranches horizontales simultanées

Méthodes d’exploitation dans laquelle la progression de l’excavation se fait par

tranches horizontales conduites simultanément pour enlever en un seul passage la totalité de

l’épaisseur verticale à exploiter. C’est la seule méthode qui permette un remblayage continu

de l’excavation à l’arrière de l’exploitation.

Lorsque le front de remblayage suit de près le front d’abattage du minerai, on parle

d’exploitation en tranchée.

Page 45: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

35

Cette méthode est appliquée dans les gisements sub-horizontaux de grande extension.

Il peut y avoir plusieurs gradins dont les fronts sont décalés dans l’espace (avance au

décapage ou constitution de plate-forme de travail). Les gisements de cette famille

correspondent à des substances variées mais avec un bon nombre de caractères communs

suivants :

- Formations sédimentaires sub-horizontales, à faible recouvrement ;

- Minéralisation massive ou à haute teneur ;

- Taux de recouvrement faible ;

Figure n°4: Méthodes d’exploitation par tranches horizontales simultanées

II.3.2.2- Méthode par tranches horizontales successives en pleine largeur

Méthode d’exploitation dans laquelle la progression globalement verticale de

l’excavation se fait par tranches horizontales conduites successivement jusqu’au contour final,

le tranche inférieure ne démarrant que peu avant la fin de la tranche précédente. Le contour

final dessine une fosse ou entonnoir. L’enlèvement d’une tranche qui peut comporter

plusieurs gradins est assimilable à l’exploitation par tranche simultanée, mais le remblayage

est interdit jusque vers la fin de l’exploitation. C’est une méthode fréquemment utilisée pour

les gisements à flanc de couteau.

Les gisements sont en environnements sédimentaires, éruptifs ou métamorphique. Les

facteurs teneur, taux de couverture ou échelle, ne caractérisent pas cette méthode, ils varient

énormément d’une exploitation à une autre et couvrent pratiquement toute la gamme de

l’échantillon. La base est la bonne connaissance du gisement ( roche massive ou grande

Page 46: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

36

quantité de sondage ) qui permet de déterminer la fosse ultime avec précision et de conduire

le terrassement en pleine largeur.

Figure n°5 : Méthode d’exploitation par tranche horizontale successive en pleine largeur.

II.3.2.3 Méthode par fosse emboîtées

Méthode dans laquelle le terrassement est conduit de façon que l’excavation affecte à

plusieurs époques successives la forme de fosse à peu près homothétiques de plus en plus

profondes. Le point le plus bas du gisement n’est atteint en principe, qu’à la fin de

l’exploitation ; ce qui interdise toute mise en place de remblai dans l’emprise de la fosse

initiale.

Le passage d’une fosse à la suivante peut se faire selon différentes variantes : enlevures

successives lorsqu’un plan de la fosse final est accolé dès la première fosse, enlevures

cycliques lorsque la progression de l’excavation se fait par tranches inclinées sur une hauteur

limitée.

Les substances, les types de gisements sont très variés : couches massives, amas ou

couches tectonisées, filon redressé. Les facteurs teneurs, taux de couverture, échelles, ne

caractérisent pas cette méthode. Cette méthode est typique des couches puissantes, filons

redressés et amas lorsque le fond de fosse peut évoluer par rapport au projet initial ou

lorsqu’on ne veut pas réaliser une trop fort décapage en début d’exploitation.

Page 47: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

37

Figure n°6 : Exploitation par fosses emboîtées

Gradins provisoirement accolés

Figure n°7: Méthode d’exploitation cyclique

Page 48: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

38

Figure n°8: Méthode d’exploitation par enlevures de stérile successive

II.3.2.4 Méthode mixte ( fig. 9 )

Méthode combinant deux au moins des méthodes précédentes. Dans les exploitations

de grande dimension, il est courant de démarrer par fosses emboîtées strictes sensu, qui

permettent l’accès le plus rapide au minerai, et de continuer part des enlevures successives ou

cycliques selon la forme de la minéralisation et les besoins d’avance à la découverture. De

même dans les exploitations de roches massives, après un démarrage par tranches horizontales

en pleine largeur, il est possible de continuer par fosses emboîtées ou par enlevures

successives. De même encore l’exploitation par tranches horizontales simultanées d’un

gisement relativement profond peut commencer par des tranchées en pleine largeur ou par des

fosses emboîtées.

Figure n°9 : Méthode d’exploitation mixte

Page 49: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

39

II.3.3- Les différents types de permis miniers et ses caractéristiques :

Les caractéristiques des permis miniers et de l’AERP sont résumées dans le tableau suivant :

Type de permis AERP PRE PR PE Observation

Permissionnaires

Personnes

physiques ou

morales

Petits

exploitants

miniers

Petites et

moyennes

entreprises

Entreprises

minières

Droit exclusif

Prospection

Préparation

des pièces à

fournir pour

le PRE

Prospection

Recherche

Exploitation

Prospection et

recherche

Prospection et

recherche

Exploitation

Nombre de carrés

2400 16 (4 pour les

carrés contigus

ou jointifs)

1600 160 Un carré

possède 2,5km

de côté

Surface maximale 15000 km² 100km2 10000km2 1000km2 Au maximum

Durée de validité 3 mois 8 ans 10 ans 40 ans Au maximum

Durée de

renouvellement

Non

renouvelable

4 ans 5 ans 20 ans

Nombre de

renouvellement

Non

renouvelable

Une ou

plusieurs fois

Une fois Une ou plusieurs

fois

Droit miniers

Délivrance 10000 Fmg 95000 Fmg 315000 Fmg 1600000Fmg

Renouvellement - 95000Fmg

multiplié au

nombre

d’années de

rétention

315000Fmg

multiplié au

nombre

d’années de

rétention

• 1600000Fmg

pour le 1ère, 2e,

3e années

• 3200000Fmg

pour le 4e, 5e et

6e années

• 4800000Fmg

pour le 7e, 8e,

9e années

• 6400000Fmg

pour le 10e

années

Par carré et par

an

Extension - 95000 Fmg 315000 Fmg 1600000 Fmg

Page 50: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

40

Redevances

minières

2 % à la première facturation (valeur marchande)

A acquitter

auprès des

collectivités

décentralisées

concernées

Tableau n°5 : Les différents types de permis miniers et leurs caractéristiques

PR : Permis de recherche

PE : Permis d’Exploitation

PRE : Permis de Recherche et d’Exploitation réservé au petit exploitant

AERP : Autorisation Exclusive de Réservation de Périmètre

� Les procédures d’obtention du permis minier :

L’organigramme suivant présente d’une façon générale la procédure d’obtention de

permis minier :

Page 51: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

41

Retrait de formulaire de demande

Auprès du bureau du cadastre minier

Remplir le formulaire

« PRE » « PR » et « PE »

Octroi de la demande par décision de

l’autorité compétente des provinces

autonomes (dans 10 jours ouvrables et il peut

déléguer ses pouvoirs)

NON

OUI Rejet

Figure n°10 : Organigramme de la procédure d’obtention du permis minier

� les pièces à fournir pour l’obtention de l’AERP et le PRE sont :

• AERP :

- formulaire de demande ( à acheter auprès du BCM)

- photocopie de la carte d’identité nationale

Dépôt de la demande au bureau du

Cadastre Minier

Instruction de la demande au bureau du

Cadastre Minier (dans 20 jours ouvrables)

Octroi de la demande par décision de Ministre

chargé des Mines (dans 10 jours ouvrables et il

peut déléguer ses pouvoirs)

Paiement des frais d’administration

minière auprès du BCM

Délivrance de PERMIS par le BCM

Page 52: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

42

- certificat de résidence (Fonkontany)

- extrait de casier judiciaire (bulletin n°3 au tribunal)

• PRE :

- formulaire de demande, plan type n°1 (annexe), (disponible auprès du BCM)

- photocopie de la carte d’identité nationale

- certificat de résidence

- casier judiciaire

- carte professionnelle (au service des contributions directes)

- Etat 211 bis (au service des contributions directes)

- 01 carte topographique concernant les carrés demandés (échelle 1/100000, FTM ou

domaine)

- AERP dûment signé par le Maire (carré concerné)

- Plan d’engagement environnemental (au service provincial chargé de l’environnement)

� Travaux à faire :

Une fois le gisement choisi, le ratio de décapage obtenu, et les caractéristiques de la

carrière déterminées, il est temps d’établir un programme général d’exploitation.

• Choisir la méthode d’exploitation convenable au gisement (amas, filon, couche) ;

• Prévoir un lieu de décharge de stérile : iriser un endroit emmuré à quelques mètres du lieu

d’exploitation afin de protéger les déblais contre le glissement et l’érosion ;

• Calcul du ratio :

Volume du stérile [t]ou[m3]

Ratio = -----------------------------------------

Volume du gisement [t] ou [m3]

- Pour le cas de quartz rose ou pierres industrielles :

Si le Ratio < 1/2 : l’exploitation est rentable ;

Si le Ratio > 1/2 : on ne peut pas l’exploiter

- Pour les pierres fines :

Si le Ratio < 5/2 : on peut continuer l’exploitation ;

Si le Ratio > 5/2 : on l’abandonne

� Détermination du coût absolu pour l’exécution de l’exploitation :

Les dépenses de l’exploitation sont constituées par les coûts de construction, les

moyens matériels, les salaires des mains d’œuvres et le transport des produits.

Page 53: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

43

� Processus à suivre sur le point de vu environnemental pour le site minier :

Il s’agit essentiellement d’un guide pour conjuguer la vitalité des ressources minières

et l’importance de l’environnement du site à exploiter.

• Phase 1 : Avant l’exploitation :

Pour cela, il s’agit de faire l’inventaire des contraintes réglementaires existantes ou

futures affectant le site dont l’exploitation est envisagée. Les servitudes sont diverses : au titre

des documents en vue de la protection des sites et monuments, de la protection de

l’alimentation en eau potable ou des zones d’environnement protégées, des espaces boisés.

Résumé sous une forme plus explicite dans le tableau suivant :

Analyse Travaux Résultats escomptés

Milieu naturel

- dresser un bilan de santé des

écosystèmes rencontrés

- inventaire de l’état initial

Préservation de l’écosystème du

milieu général

Aspect social

Inventaires et enquêtes

Limitation des discordes entre

société et les villageois

Amélioration du niveau de vie

Géologie

- connaître la direction du

filon

- déterminer la limite et le

volume du gîte à l’aide du

puits

- déterminer les zones

préférentielles d’exploitation

Mise en évidence d’un gisement

de qualité

Mise au point du plan

d’exploitation cohérent

L’hydrogéologie

- connaître le fonctionnement

du système hydrogéologie

- protéger l’aquifère

- Déterminer si la zone sera

partiellement ou totalement

en eau ou hors d’eau

- Connaître les variations du

niveau de la nappe

phréatique

Mise en forme d’une méthode et

d’un plan d’exploitation

Limitation de la pollution des

eaux

Flores et faunes

Faire l’inventaire des différentes

espèces présentes

Tableau n°6 : Considérations environnementales avant exploitation

Page 54: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

44

• Phase 2 : Au cours de l’exploitation

Analyse Travaux effectués Objectifs

Construction

Installation de campement, de

cabane, de WC à proximité du

gisement

Exploitation

- adapter la norme

- faire les gradins en 2m de

profondeur, 1,5m de largeur

et avec une faible pente

Forme de la carrière

Sécurité de travail

Mise en tas de déblais

- transporter avec la brouette

- choisir un endroit afin d’y en

passer les déblais

- protéger à l’aide de murée de

pierres

Pour ne pas gêner l’exploitation

Pour éviter le glissement

Mesure de protection du sol

- cultiver des arbustes

- faire une petite barrage

- utilisation de la motopompe

s’il est nécessaire

Contre l’érosion et le glissement

de terrains

Eau

- les pierres se lavent à grande

eau

- curer, enlever la boue et le

sable pour maintenir une

certaine profondeur d’eau

Gérer l’eau

Sécurité de travail

- travailler en collectivité

- Equipements obligatoires :

casque, gants, bottes,

combinaison

- prévoir un chemin d’accès

pour le va et vient

Sécurité des ouvriers

Tableau n°7 : Considérations environnementales au cours d’exploitation

Page 55: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

45

• Phase 3 : après l’exploitation

Tâches Travaux à effectuer Objectifs

Remise en état du site et mesure

d’atténuation pour la

réhabilitation du site

- prévoir le type de remise en

état le mieux adapté aux

besoins de la région

- reboiser le terrain remblayé

- réparation des dommages

Respecter les règles

environnementales

Relation de bon voisinage

Demander au service de l’environnement une attestation que nous a quitté de formalité dans ce

domaine

Tableau n°8 : Considérations environnementales après exploitation

II.4- Description des travaux d’exploitation

II.4.1- Détermination des différentes étapes caractérisant une activité de petite

exploitation minière

Phase 1 : Travaux préparatoires

• Contacts avec le(s) prospecteur(s) qui se rendent dans la région

• Négociation des conditions d’exécution du marché (prix, qualité, mode de paiement…)

• Prospection et recherche préalable

• Constitution d’une équipe de travail

• Requête auprès du comité exécutif du Fokontany chargé de la délivrance du “ passeport ”

(en vue du contrôle des déplacements et des activités)

• Constitution du matériel de travail, de l’équipement et approvisionnement en vivres.

• Négociation avec les propriétaires des terrains de culture qui se trouvent aux abords du

périmètre d’exploitation (protection des cultures contre les déblais)

Phase 2 : Extraction

• Creusage, sondage, étayage et décapage

• Analyse préliminaire pour l’estimation de la qualité à partir des déblais et des premiers

produits

Page 56: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

46

• Concertation entre membres de l’équipe et prise de décision : continuer ou stopper les

travaux

• Si les travaux continuent, utiliser les techniques appropriées (extraction en sous-sol ou à

ciel ouvert)

Phase 3 : Préparation au traitement et à l’écoulement de la production

• Extraction des pierres

• Triage (qualité, quantité), égrisage

• Déplacement des produits à l’endroit convenu

• Echange de la marchandise contre son prix

• Répartition des revenus

• Abandon des lieux après exploitation

II.4.2- Opération de décapage

II.4.2.1- Ratio de décapage

C’est la quantité de stérile à enlever pour extraire une unité de minerai. Il est défini par

le rapport entre la quantité de stérile à déplacer et le poids de la substance minérale à extraire.

Volume du stérile [t]ou[m3]

Ratio = -----------------------------------------

Volume du gisement [t] ou [m3]

II.4.2.2- Epaisseur de la zone stérile

La connaissance de ce paramètre permet la mise à nu de la pierre à exploiter. Il varie

en fonction de la nature du minéral, et est compris entre 0 et 20m et même plus.

Signalons que :

Page 57: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

47

• Le bloc de quartz rose se présente souvent en surface et peut atteindre 3 à 4m de

profondeur ;

• Pour le béryl, les indices se retrouvent en surface, mais les poches minéralisées s’enfuient

entre 2 et 10m de profondeur ;

• Pour la tourmaline, cette épaisseur est assez élevée (de l’ordre de 15m) ;

• Le cristal de bonne qualité se rencontre dans les intersections des filons de pegmatites sur

une profondeur comprise entre 4 et 10m.

II.4.3- Extraction des minerais ou opération d’abattage

Vu la faible importance des gisements, les aléas de la production, l’éloignement des

gisements des voies de communication, l’exploitation est toujours restée au stade artisanale.

De plus, quand la substance à exploités est fragile, on l’abat avec des outils manuels pour ne

pas l’abîmer.

Elle se fait toujours en découverte, à l’angady, à la barre à mine à la masse, suivant

l’allongement et l’approfondissement du gisement (amas, filon, couche). L’explosif n’est pas

employé car il exige une certaine technicité, une autorisation spéciale et beaucoup de mesures

de sécurité. En plus il provoque le fendillement des gemmes. La dureté des roches qui

augmente la profondeur limite aussi l’exploitation.

II.5- Impact sur l’environnement

Une exploitation à ciel ouvert a toujours des impacts sur l’environnement ; que ce soit

sur le plan aspect du paysage, l’écosystème, la faune et la flore, la morphologie du terrain,

l’hydrogéologie ou sur le réseau hydrographique. D’autant plus que si elles se trouvent à

proximité de collectivité ; elles perturbent la vie quotidienne des populations environnantes

par le bruit, la poussière et les différentes mesures restrictives relatives à l’exploitation

qu’elles engendrent. Mais les exploitants sont tenus d’y remédier autant que faire se peut

pendant l’exploitation et après sa fermeture par des mesures appropriées.

Toutes les exploitations réduisent au mieux les nuisances de toutes sortes en gardant

une marge de productivité et de sécurité suffisante pour entretenir des relations de bon

voisinage. Tous les exploitants envisagent de réaménager les sites dès la fermeture des

exploitations.

Page 58: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

48

III/ COMMERCIALISATION

La commercialisation dépend du choix des clients, donc nous devons satisfaire leurs

besoins sur les points suivants :

• La qualité du produit : bien triée ou calibrée suivant les normes des produits (échantillons

de valeurs, articles de décoration bon marché, les pierres à tailler artisanalement, les

gemmes classiques)

• Le prix : il est fonction du prix de revient des produits et les prix de ventes des

concurrents. Pour réaliser un bénéfice, le prix de vente doit être plus élevé que le prix de

revient.

• Le mode de distribution :

Nous avons deux modes de distributions à savoir la distribution directe (en contact

direct avec le consommateur), et la distribution en gros ou détail (existence de revendeurs).

On peut pratiquer aussi une distribution mixte qui est plus intéressante, c’est à dire une vente

directe entre l’exploitant et le consommateur final.

� VALEUR MARCHANDE DE REFERENCE EN FMG

Pierres précieuses et fines brutes en Fmg/gramme

GEMMES 1er catégorie 2e catégorie 3e catégorie

PIERRES PRECIEUSES

Béryl de couleur vert

émeraude

>5g 2.000.000

De 2 à 5 g 1.000.000

De 1 à 2 g 100.000

Rubis >5g 6.000.000 De 2 à 5 g 2.000.000 De 1 à 2 g 750.000

Saphir caractéristique du

nord (bleu)

>3 g 200.000 >3 g 80.000 >3 g 40.000

De 1 à 3 g 50.000 De 1 à 3 g 20.000 De 1 à 3g 10.000

< 1 g 6.500 <1 g 3.000 <1 g 2.000

Saphir caractéristique du

nord (jaune)

>3 g 100.000 >3 g 40.000 >3 g 20.000

De 1 à 3 g 20.000 De 1 à 3 g 8.000 De 1 à 3 g 4.000

<1g 3.000 <1g 1.000 <1g 600

Saphir caractéristique du

nord (vert)

>3 g 20.000 >3 g 8.000 >3 g 4.000

De 1 à 3 g 5.000 De 1 à 3 g 2.000 De 1 à 3 g 1.000

<1 g 1.500 <1 g 700 <1 g 300

Saphir caractéristique

d’Antanifotsy

>3 g 700.000

De 1 à 3 g 25.000

<1 g 5.000

Saphir caractéristique

Page 59: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

49

d’Andranondambo >3 g 1.000.000 De 1 à 3 g 300.000 <1 g 15.000

Saphir de couleur

caractéristique d’Ilakaka

>5 g 6.000.000

De 2 à 5 g 2.000.000

De 1 à 2 g 750.000

Corindon laiteux nord >3 g 20.000 De 1 à 3 g 4.000 <1g 300

Corindon opaque nord 450.000 F/kg

Corindon rouge ou bleu

industriel

75.000 F/kg

PIERRES FINES

Chrysobéryl

caractéristique d’Ilakaka

> 1g 150.000

< 1g 15.000

Chrysobéryl œil de chat

caractéristique d’Ilakaka

>1 g 750.000

<1 g 75.000

Alexandrite >3 g 2.000.000 De 1 à 3g 500.000 < 1 g 150.000

Chrysobéryl 300.000 150.000 15.000

Béryl (bleu soutenu) 250.000 150.000 75.000

Grenat vanadium 250.000 150.000 25.000

Béryl rose 250.00 120.000 75.000

Grenat vert emeraude 175.000 120.000 25.000

Tourmaline rubellite 175.000 120.000 25.000

dioptase 60.000 40.000 25.000

Andalousite 60.000 40.000 25.000

Aigue-marine 50.000 30.000 20.000

spessartite 35.000 25.000 15.000

spinelle 25.000 15.000 5.000

tourmaline 25.000 15.000 5.000

Citrine impériale 25.000 15.000 2.500

Béryl bleu clair 25.000 15.000 2.500

damburite 20.000 12.000 2.500

kunzite 15.000 7.500 2.500

sphène 15.000 7.500 2.500

Rutile 15.000 7.500 2.500

Phénacite 15.000 7.500 2.500

Améthyste 8.000 5.000 2.500

Olivine 7.500 5.000 2.500

Kornérupine 7.500 5.000 2.500

Zircon 7.500 5.000 2.500

Tsavorite 7.500 5.000 2.500

cordiérite 7.500 5.000 2.500

Page 60: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

50

Grenat 7.500 5.000 2.500

Hessonite 7.500 5.000 2.500

diopside 5.000 2.500 2.000

scapolite 5.000 2.500 2.00

Apatite 3.500 2.500 1.500

Spectrolite 3.500 2.500 1.500

Epidote 3.500 2.500 1.500

Disthène 3.500 2.500 1.500

Fluorine 3.500 2.500 1.500

Topaze jaune 3.500 2.500 1.500

Topaze bleu 3.500 2.500 1.500

Topaze blanc 2.500 1.500 1.000

Triphane 2.500 1.500 1.000

Opale 2.500 1.500 1.000

Orthose 2.500 1.500 1.000

Cristal avec inclusion 150 75 50

Quartz rose, fumé, vert 120 75 50

Béryl vert émeraude

givrée

1.500

1.000

500

Tableau n°9 : Valeur marchande des pierres précieuses et fines brutes

Pierres industrielles brutes et ornementales en Fmg/Kg

Feldspath – colombite- opale- cipolin- marbre-

dolomie- gypse et roches équivalentes

3.000

Actinote- Apatite- Chrysoprase- quartzite bleu-

hématite- Agate- Fuschite- Dumortierite

3.000

Anhydride- Agate rouge- Agate bleu – lazulite-

calcedoine-tourmaline-rhodonite-béryllium-

grenat-cordierite

3.000

Calcite- Cornaline- Jaspe 3.000

Améthyste translucide-Girasol- Mica-Amazonite

5.000

Septaria 10.000

Quartz

1er choix 3 à 5 kg 40.000

2 ème choix 3 à 5 kg 25.000

3ème choix 3 à 5 kg 10.000

Optique extra 3 à 5 kg 100.000

Quartz standard 10 à 20 kg 100.000

Quartz standard >20 kg 200.000

Page 61: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

51

Quartz avec inclusion 50.000

Quartz fonte

10 à 20 kg 1.500

20 à 50 kg 2.000

50 à 100 kg 4.000

Quartz hématoïde rouge 6.000

Quartz fumé- Inclusion- Quartz hématoïde jaune 3.000

Quartz rose

1er choix 50.000

2ème choix 20.000

3ème choix 8.000

Tout venant 3.000

Pyrite- chalcopyrite- chalcosite- Mispickel- Staurotide- saphirine-

Rhodésite- Epidote- wolastonite et autres associations de minéraux

15.000

Tableau n°10 : Valeur marchande des pierres industrielles et ornementales brutes

Page 62: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

52

TROISIEME PARTIE :

LE SITE PILOTE DE MAHAIZA

CHAPITRE I : ETUDE GEOLOGIQUE DE LA REGION DE MAHAIZA

I.1- Cadre géographique La région de Mahaiza se trouve dans le Fivondronana de Betafo, Province Autonome

d’Antananarivo. Elle est située à 35 Kilomètres au Sud-Ouest de la ville d’Antsirabe

MAHAIZAMorafeno

Ambohimanamora

Tsarafandry

Ankilahila

Maharavo

AmbohimalazaAmbalavato

FiadananaFiantsonana

Ambodiala

Antanety

Champ de tir

MahazinaNamonoana

Mandoa

Ambohimanarivo

Antoloha

Ambondrona

MiandrarivoAmbalamarinaAmbohitrananana

Ampizarandrano

Fiantsonana

Antanety AmbalanarivoMarovoalavo

Ambohimanana

LohondryAnosiarivo

Ambatofotsy

Marotsiraka

Mahazoarivo Fenoarivo

MahabeAntanimenabe

Ankadivory

Ankafotra

Nandadiena

Antanambao

Manapa

Antsetsindrano

Iandraina

LONGOZINA

1954 2033

AMBOANKAZO

2158

2139

2201

420 430 440

670

680

690

COMMUNE RURALE DE MAHAIZA

Commune Soavina

Commune AndrembesoaCommune Andrembesoa

LEGENDEChef lieu CommuneChef lieu FokontanyPoint culminant

EgliseHopitalEcoleMarché

Ech. 1/ 100.000

Vers Betafo

VersAndrembesoa

Limite CommuneRoute carrossablePisteRivière

Carte n°1 : Carte de la commune rurale de Mahaiza

Page 63: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

53

I.2- Géologie de la région La région de Mahaiza, dans la zone Ouest, regroupe deux grands

ensembles de formations :

I.2.1- L’ensemble quartzite-micaschiste

Les quartzites sont interstratifiées dans les gneiss et micaschistes. Généralement, ils

présentent un faciès vitreux à sillimanite. Pourtant, dans les formations associées aux

micaschistes, on a à la fois des faciès gréseux et des faciès vitreux. La sillimanite est assez

rare mais est toujours présente dans chaque massif.

Les plus grands massifs de quartzites de cet ensemble schiste-quartzite sont ceux de

Beravina et de Fefaina. Les quartzites sont du type vitreux à rare muscovite et à grains plus ou

moins grossiers. En général, les quartzites vitreux sont souvent à tourmaline noire, biotite,

quelquefois à muscovite et rarement à pyroxène.

Les quartzites gréseux se distinguent facilement par leur schistosité très accusée ; les

grains très fin qui, aux coups de marteau deviennent du sable. Morphologiquement, les

quartzites de cette région dominent les points culminants et se reconnaissent de loin par des

falaises déchiquetées.

En géologie appliquée, c’est dans cette formation quartzite sont exploités les cristal de

roches. Quelquefois, les cristaux sont à inclusions : Bulles d’eau, fil d’actinote ; très souvent

on observe une interpénétration de cristaux que les autochtones dénomment « fantômes ».

La prospection est guidée par l’alignement des fracturations des roches e la présence

simultanée d’éboulis de quartz à mâchoire.

I.2.2- L’ensemble gneisso-amphibolique, migmatite

Les gneiss de cet ensemble sont à biotite ou à amphibole, avec parfois du pyroxène et

du grenat. Ils occupent la majeure de la région (Nord-Ouest de Mahaiza). Les amphibolites,

interstratifiées, se présentent soit en bancs de couleur noire à hornblende, soit en lentilles

vertes à trémolite et actinote. Ils sont parfois maculés de points rouges fourni par des cristaux

bien formés de grenat.

Les migmatites de cet ensemble ne se présentent pas à des faciès francs. Ils sont

toujours plus ou moins granitoïdes. Ce sont des migmatites à biotite et à amphiboles.

En géologie appliquée, c’est dans la série gneissique que sont exploitées les

pegmatites à substances utiles (pegmatites potassique). Ces corps pegmatitiques se découvrent

si facilement ; en effet, du fait de l’altération très intense des minéraux composants

Page 64: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

54

feldspathiques géants, et par suite de lessivage de ceux-ci, un « lavaka » se crée en mettant à

jour les minéraux payants conservés dans du quartz franc désagrégé.

I.3- Structure et tectonique de la région de Mahaiza

La structure est calquée sur la topographie : les points hauts, les massifs de quartzites,

sont des axes anticlinaux ; les dépressions sont les cuvettes synclinales.

Dans la dépression de Mahaiza-Antanetibe, nous sommes en présence d’un synclinal déversé

vers l’Est, à pendages forts (70 à80°) vers l’Ouest ; l’axe de ce synclinal peut se placer suivant

l’alignement des sills de granite syncinématique.

Le massif de Tongafeno au Sud de Mahaiza affecte le style d’un flanc anticlinal

plongeant à 60° sous les ectinites du sillon synclinal d’Ankifilona-Mandroa. Les gabbros se

situent au niveau des micaschistes.

A l’Ouest de l’axe anticlinal de Belanitra (Sud-Ouest de Mahaiza), une nouvelle

cuvette synclinale est marquée par les cipolins d’Antsentsindrano.

Le granite de Faliarivo (Sud-Ouest de Mahaiza) est aussi en position synclinal et en

concordance avec l’encaissant.

La majorité des gîtes exploités ont fait ressortir que les pegmatites apparaissent

souvent en filon incliné et sinueux plongeant vers la base de la colline. Ces filons sont zonées

et affleurent le flanc d’une colline. Ces caractéristiques sont toujours liées à la présence d’un

autre filon de pegmatites stériles.

Page 65: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

55

CHAPITRE II : PROJET D’EXPLOITATION

II.1- Généralités sur la région étudiée

II.1.1- Economie locale

On y assiste des types d’activités traditionnelles usuelles telles l’agriculture et

l’élevage.

- Agriculture : dans la zone cible, l’activité agricole constitue le moyen traditionnel de

subsistance de la majeure partie de la population, dont les cultures principales sont le riz,

le maïs, l’arachide, l’haricot, les maniocs, les pommes de terres et les fruits. Les parties

basses et les terrasses sont travaillés en rizière, champ de maïs et de verger.

- Elevage : l’élevage de bovin est le système de trésorerie.

Il va de pair avec l’activité agricole.

L’exploitation artisanale est très courante, notamment l’extraction des pierres

précieuses et du cristal de roche.

Les échanges commerciaux s’effectuent chaque vendredi sur la place du marché local.

II.1.2- Aspects physiques

II.1.2.1- Climatologie

Le climat étant une caractéristique de tout lieu de la surface terrestre. Il est tropical,

modérément aride. La hauteur moyenne annuelle des précipitations enregistrées est de 1300

mm environ, dont 1200 mm tombent entre le mois de Novembre et Mars. La température

moyenne annuelle est de + 15°C, mais en Hiver, la température nocturne tombe jusqu’à 0°C

dans les régions montagneuses.

II.1.2.2- Morphologie du relief

Le relief de la région est montagneux, très accidenté, déterminé par la nature de

formation géologique. Généralement, des arêtes linéaires de quartzites alternent avec de

dépression formée de migmatites, des gneiss et de schistes.

II.1.2.3- Réseaux hydrographiques

Le réseau hydrographique est bien développé. Bien plus que les précipitations

atmosphériques, ce sont les eaux amenées par Impongy, Mianjona et Ampitomita qui donnent

toutes ses importances à la région. Toutes ces rivières traversent la région montagneuse,

témoignée par l’abondance des chutes. Les vallées des rivières traversant les formations

quartzitiques ont une forme en V.

Page 66: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

56

II.2- Présentation du site d’exploitation

II.2.1- Localisation du site

Le gisement exploité est situé dans la commune de Mahaiza et concerne 1 carré de 2,5

Km de côté. Le permis d’exploitation a été octroyé à Monsieur Davidson R.

et géré par lui.

La carrière d’Ampiakarana se trouve à 10Km vol d’oiseau de Mahaiza. Ses coordonnées

sont :

X= 431,858

Y= 686,493

Altitude : 1393m

Administrativement, elle se trouve dans le Fonkontany Ampiakarana,

Commune de Mahaiza, Fivondronana de Betafo et Faritany

d’Antananarivo.

Photo n°2 : Site d’exploitation d’Ampiakarana- Mahaiza

Les infrastructures de l’exploitation sont composées essentiellement :

- Des campements servant d’habitation au personnel (dirigeants, ingénieur, ouvriers) ;

- Des voies d’accès au gisement ;

- De la zone de stockage ;

- Du chantier d’extraction (carrière).

II.2.2- Description du gisement

Page 67: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

57

II.2.2.1- Cadre géologique

Le filon exploité est un quartz massif de forme fuselée. L’éponte est constituée par une

mince couche, de taille centimétrique, rarement décimétrique, de feldspath potassique

(microcline), faiblement altéré ; ceci se pulvérise difficilement en poudre blanche aux

frottements des doigts.

Le cœur est également massif, moyennement fracturé, et composé uniquement de

quartz rose de qualité moyenne en terme commerciale (quartz rose chimique colorant mal

réparti).

Le contact cœur-éponte et les deux extrémités effilées, toujours quartzeux, sont laiteux

soit fumés, mais plus fracturés que le cœur du filon.

Le filon est en forme de fuseau dont l’intensité de fracturation va diminuant vers le cœur.

II.2.2.2- Détermination de la géométrie du gisement

Les valeurs caractéristiques du filon sont :

- Direction : N10°E

- Pendage : 65°E

- Inclinaison : 33°E

Seule la moitié sommitale de la partie médiane du corps filonien est mise à jour, la

deuxième moitié basale est encore ensevelie et cachée par des déblais de quartz laiteux et /ou

fumés de grande taille. L’extrémité Sud du fuseau est déjà exploitée. Par déduction de toutes

les observations, le filon pourrait atteindre une longueur d’environ 13 à 15 mètres, et une

épaisseur moyenne de 4 mètres.

Page 68: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

58

Photo n°3 : Carrière de quartz rose d’Ampiakarana

II.2.3- Evaluation des réserves

Dans le cas des substances de pegmatites, le calcul des réserves ne peut être déterminé

par de formule mathématique. En effet, ces différentes substances se répartissent

irrégulièrement dans les pegmatites (filons, lentilles, amas) et leur présence sont aléatoires.

D’après la géométrie du gisement, le volume total du corps est de 188 mètres cubes ;

la substance commercialisable (quartz rose) ne constituant que les 20% de la totalité, est alors

de 37 mètres cubes soit 98 tonnes. Les réserves exploitables sont donc 37 mètres cubes de

quartz roses.

II.2.4- Nature de l’encaissant

Tout autour de la carrière, il est masqué par de la latérite rouge argileuse très épaisse.

Pourtant, vu la compacité et l’homogénéité de cette couverture latéritique, aucune fracturation

semble ne pas affecter cet encaissant.

Page 69: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

59

II.3- Exploitation du gisement

II.3.1- Objectif de l’exploitation

Vu la potentialité minière à Madagascar en générale, eu égard au niveau actuel du

développement régional, on pense utile de mettre en place un tel projet d’exploitation qui

mène vers un développement intégré et fiable.

Normalement, trois règles dont les suivantes doivent être respectées lorsqu’on procède

à une exploitation :

• Sécurité ;

• Protection de gisement ;

• Rentabilité.

II.3.2- Mode et méthode d’exploitation

Dans le secteur Mahaiza, les minerais sont déjà en affleurement avec un pendage

négligeable des couches. Il est donc avantageux d’effectuer l’exploitation à ciel ouvert en

appliquant la méthode par tranche horizontale. La dimension d’une tranchée est d’environ 2 m

d’ouverture et 4 à 8m de profondeur. L’exploitation se fait généralement par la méthode

artisanale. En effet, les matériels utilisés sont l’angady, des barres à mines, des pelles et des

brouettes pour l’évacuation des stériles.

L’exploitation par tranchée n’est pas une extraction proprement dite, mais elle sert en

même temps de recherche sur l’étendue des gisements, c’est à dire qu’elle peut jouer le rôle

de prospection.

Elle se fait par gradin afin d’éviter des risques d’éboulement.

Photo n°4 : Méthode d’exploitation artisanale du quartz rose d’Ampiakarana

Page 70: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

60

II.3.3- Organisation de l’exploitation

La méthode d’exploitation se fait par tranchée car les gîtes sont moins profondes :

l’épaisseur de la couverture latéritique est inférieure à 10m.

Les exploitants miniers descendent surplace et emploient une main-d’œuvre intense

(tâcherons) avec des matériels rudimentaires.

CARACTERISTIQUES DE LA CARRIERE :

Nous adopterons les caractéristiques suivantes :

- La hauteur des fronts de taille : 3m

- La largeur de la plate-forme : 1,5m

- La pente moyenne de la carrière : β=30° pour éviter le risque d’éboulement

- Le profil du talus sera un peu incliné de α=45° par rapport à la verticale.

- La longueur du front de taille : à l’altitude 1393 m: 10m

Figure n°7 : Méthode d’exploitation par tranches horizontales successives en pleine largeur

pour le gisement à flanc de coteau

II.3.4 - Le volume de production

La production est très variée, elle est fonction de :

� La non continuité du travail à cause du tâcheronnage, les tâcherons interrompent

volontiers la production minière à l’époque des cultures et des récoltes (riz,…) ou

pour s’adonner temporairement à une activités plus rémunératrices.

� L’impatience des tâcherons lors de la fouille (écrémage et abandon des gîtes

profonds).

� Les fuites des produits à cause de la non surveillance du chantier.

Page 71: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

61

II.4 - Evaluation économique de l’exploitation

II.4.1- Moyens matériels

RUBRIQUES UTILISATION NOMBRE

- Appareil de détection (GPS,

boussole)

Positionnement, orientation 01

- Matériels de campements Pour camper 04

- Barres à mines Décapage, extraction 04

- Pelles Chargement 04

- Angady Décapage 10

- Brouettes Transport 04

Tableau n°11 : moyens matériels

II.4.2- Moyens personnels

PERSONNELS TECHNIQUES NOMBRE

• Agents d’encadrement :

- Ingénieur des mines

- Ingénieur géologue

01

01

• Agents d’exécutions :

- Stagiaires (main d’œuvre temporaire)

- Ouvrier sur chantier

- Cuisinier

07

05

01

Tableau n°12 : Moyens personnels

II.5- Etudes des effets d’exploitation

II.5.1- Les impacts positifs

II.5.1.1- Création d’emploi

L’exploitation fait appel à une dizaine d’ouvriers. Cette situation est une source

d’emploi rémunérateur pour la population active de la région.

Page 72: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

62

II.5.1.2- Augmentation du niveau de vie

La rémunération des paysans ouvriers assure l’augmentation de leur niveau de vie. Et

les ouvriers peuvent encore exercer un autre métier comme l’agriculture et l’élevage. La

génération de revenu au profit des habitants de la région est accueillie comme des éléments

positifs.

II.5.1.3- Moyens de communication

On doit réhabiliter les pistes permettant l’évacuation des produits locaux, c’est-à-dire

une amélioration des infrastructures routières.

II.5.1.4- Paysage

L’existence de l’exploitation engendre l’évolution paysagère. En effet, elle entraîne la

création d’un nouveau type de paysage, symbole du développement de la région.

II.5.2- Les impacts négatifs

II.5.2.1- Sur le milieu naturel

• Paysage : l’ouverture d’une carrière à ciel ouvert et l’existence de stock de quartz, de

stérile affecteront grandement la sensation visuelle, inhabituel pour les natifs de la région.

• Flore et faune : les poussières créent dans une large mesure des effets aux ressources

biologiques terrestres sur le lieu où l’on effectue les opérations d’exploitation.

II.5.2.2 - Sur le milieu humain

L’accident de travail ne survient que très rarement. Les bas de pente sont tous

aménagés en cultures saisonnières ; d’après les dires des cultivateurs, seuls les blocs de quartz

posent un problème ; les stériles latéritiques favorisant l’épaississement de la terre arable. En

effet, la terre cultivée y est fortement caillouteuse et moins productive.

II.6- Mesures de protection de l’environnement

On a utilisé les déblais quartzeux comme mur de rétention (rempart) des stériles

latéritiques (édification à la partie Sud du filon, là où aucune extension n’est prévisible).

Page 73: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

63

CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DU MARCHE

DES MINERAUX DE PEGMATITES

III.1 Généralités

L’étude de marché doit porter sur deux points principaux :

� Le prix de revient des produits ;

� Leur commercialisation.

III.1.1- Etude du prix de revient

Le prix de revient devrait englober les frais d’établissement et leur amortissement, les

frais généraux, les frais d’exploitation, les frais de traitement (transformation) et les

provisions diverses, etc.…

Nous nous contenterons de donner ici un aperçu des éléments principaux qui

participent au frais d’exploitation et qui doivent faire l’objet d’une étude préalable :

• Les méthodes d’exploitations ;

• Les frais du personnel ;

• Les frais de transport ;

• Les matériels de production.

III.1.1.1- Les conditions d’exploitation

Les méthodes d’exploitation dépendent :

- De la forme de gisement : filon, amas ou lentilles, etc.…

- De la profondeur du gisement ;

- De la nature des roches constituantes.

III.1.1.2- Les frais du personnel

Ce sont les salaires et charges sociales des ouvriers, des cadres supérieurs.

III.1.1.3- Les frais de transport

Une longue distance entre le front de taille et le lieu de stockage augmente le frais de

transport.

III.1.1.4- Le frais de traitement

Les minerais exploités devraient être traités avant leur commercialisation. Le

traitement onéreux des produits rendait le prix de revient élevé.

Page 74: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

64

III.1.2- Etude de la commercialisation

L’étude de la commercialisation envisage deux aspects :

� Le marché potentiel ;

� La concurrence.

III.1.2.1- Le marché potentiel

- Orienter la production en fonction du seuil du marché et fixé les limites du propre prix ;

- Connaître les clientèles potentielles.

III.1.2.2- Concurrence

Il faut connaître les productions, les qualités et le prix de revient des produits de

concurrents. Et ne pas oublier que dans ce domaine, la régularité et la propreté des produits

permettent le plus souvent lutter contre la concurrence même à prix légèrement supérieur.

III.2- Consommation

Les produits extraits sont tous vendus localement ou exportés. Les substances

minérales les plus recherchées sur le marché international des produits miniers sont :

• Le quartz rose ;

• Les variétés de béryl (gemmes, industriels, gemmifères, échantillons minéralogiques) ;

• Les variétés de tourmaline ;

• Les variétés de grenat (gemme, pivoterie, industriels) ;

• Le cristal de roche ;

• Le quartz piézo-électrique, de fonte et d’ornementation.

III.3- L’évolution du marché

III.3.1- Analyse des productions

Les pegmatites de Madagascar comportent de nombreuses gemmes excellentes

qualités et peuvent rivaliser avec celles de n’importe quel autre pays lors des ventes aux

enchères internationales. Les valeurs commerciales de ces gemmes dépendent de la

transparence, de la couleur, de la dureté, de l’éclat, du mode de polissage et de taillage. De ce

fait, il faut connaître la situation du commerce international de gemmes.

L’aspect important du commerce des gemmes à Madagascar est l’achat des pierres à la

population locale dont la principale activité est l’agriculture et l’élevage et qui se livre

généralement à des travaux d’exploitations de gisements pour se procurer un revenu

supplémentaire. L’achat des pierres à ces personnes est laissé entièrement aux mains

d’acheteurs privés. Les prix de départ sont très bas et le contrôle de la quantité des pierres est

presque inexistant.

Page 75: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

65

CHAPITRE 4 : APPLICATION DE LA PROGRAMMATION LINEAIRE A L’OPTIMISATION DE L’EXPLOITATION DES GISEMENTS DE MAHAIZA

Les techniques d’optimisation de la Recherche Opérationnelle sont de

plus en plus utilisées actuellement. C’est à ce titre que,

considérant le problème des exploitations des petits

gisements miniers linéarisables compte tenu des divers

paramètres de l’exploitation, nous avons utilisé la

Programmation Linéaire, dans l’optimisation des coûts

d’exploitation et/ou des bénéfices attendus, comme un outil

d’aide à la décision.

Comment gérer le personnel, les matériels ? Comment optimiser les transports des

produits des sites d’exploitation vers Mahaiza, lieu de vente ? Autant de questions qui

méritent réflexion et prise de décision adéquate.

IV.1. INTRODUCTION A LA RECHERCHE OPERATIONNELLE

IV.1.1.Historique :

Pour le grand public, la Recherche Opérationnelle est une technique récente datant au

plus de la seconde guerre mondiale. En fait, c’est bien à son application aux opérations

militaires qu’elle doit son nom (lors de la mise en marche du projet Polaris par l’US Airforce).

En réalité, elle est bien plus ancienne, car dès le XVII è siècle, B.Pascal et P. De Fermat

inventeurs de la notion d’espérance mathématique (1654), cherchaient à résoudre des

problèmes de décision dans l’incertain.

Plus récemment, Emile Borel introduirait la théorie mathématique des jeux (1921-

1925) tandis qu’Erlang fondait celles des files d’attente, qu’il utilisait à la conception des

réseaux téléphoniques (1917).

En 1936, König s’était intéressé à la Théorie des Graphes; et pendant la période de la

Deuxième Guerre Mondiale (1939-1945), L. Kantorovitch concevait et appliquait la

Programmation Linéaire à la planification.

Ainsi l’on peut légitimement se demander pourquoi l’apparition de la Recherche

Opérationnelle a été si tardive.

Il est bon d’énumérer quelques unes des principales raisons de cette naissance laborieuse :

- les modèles mathématiques qui ont, de longue date, conquis la physique et peu à peu, bien

d’autres sciences expérimentales, n’ont pas été acceptés d’emblée par les spécialistes des

sciences économiques (micro-économie, économie d’entreprise). Toutefois, dès que la

Page 76: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

66

connaissance économique fut suffisamment avancée et consentit à se parer du nom de science,

il fallut bien se rendre à l’évidence: comme dans les autres sciences expérimentales,

parvenues à une certaine maturité, le recours à la mathématique état fatal ;

- c’est seulement à notre époque que les problèmes sont devenus irrémédiablement

complexes, en raison de la taille croissante des firmes et de l’intrication extraordinaire des

liens qui les unissent entre elles;

- la théorie de la Recherche Opérationnelle ne serait rien sans les moyens de calcul, par

exemple l’ordinateur, seuls aptes à résoudre les problèmes dans la pratique. Or, les premiers

ordinateurs n’ont été commercialisés que vers 1955.

IV.1.2. Définition :

Plutôt qu’un arsenal de méthodes mathématiques adaptées à l’optimisation des

processus de production et de diffusion des produits, la Recherche Opérationnelle est

l’ensemble des méthodes et techniques rationnelles d’analyse et de synthèse des phénomènes

d’organisation utilisables pour élaborer de meilleures décisions. Autrement dit, la Recherche

Opérationnelle est l’auxiliaire de la décision humaine.Elle ne cherche pas tant à expliquer les

phénomènes qu’elle prend en compte qu’à permettre d’agir sur leur évolution.

Chaque fois que des hommes, des machines, des produits se trouvent en relations

actives, on dira qu’on a affaire à un phénomène d’organisation. Les problèmes relatifs à ces

phénomènes d’organisation se signalent tout d’abord, généralement, par leur caractère

hautement combinatoire. Pour peu que le hasard y soit mêlé et que la concurrence s’y

manifeste, les situations deviennent encore plus compliquées.

Il a été longtemps de mode de penser que les décisions, à propos des phénomènes

d’organisation qui existent dans l’Entreprise, la région...., la Nation, étaient du ressort du seul

bon sens. Or, ceci n’est pas toujours évident. D’où l’intervention de la Recherche

Opérationnelle.

Elle n’est pas le moyen d’échapper aux jugements de bon sens, bien au contraire, elle

constitue la méthode adéquate pour ramener l’attention de l’homme aux domaines où sa

raison individuelle peut s’exercer efficacement, c’est à dire au niveau des choix - une fois

résolus et explorés, par des techniques adéquates, les problèmes combinatoires, aléatoires ou

concurrentiels qui ne sont pas du ressort de l’esprit, même le mieux constitué.

IV.1.3. Caractéristiques des problèmes de la Recherche Opérationnelle :

a - L’idée essentielle à retenir est celle de l’unicité de la fonction à optimiser.

Illustration : Un entrepreneur quelconque pourrait avoir le sentiment qu’en minimisant

ses investissements, optimisant ses fabrications (productivité maximale, coût minimal )

déterminant le prix de vente le plus convenable, ..., il fera le profit maximum. Mais le

Page 77: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

67

mathématicien n’est généralement pas capable de résoudre un problème dans lequel existent,

à la fois, plusieurs fonctions à optimiser.

C’est pourquoi, dans la majorité des cas, l’entrepreneur doit se borner à indiquer les

limites (contraintes du problème) de ses investissements, dépenses en études et recherches, en

service commercial, en capacités de fabrication et de stockage, etc.... pour permettre au

chercheur opérationnel d’optimiser une seule et unique fonction, qui est la fonction

économique ou critère d’optimisation du problème. Les différentes contraintes limitent, dans

un espace à n dimensions (s’il existe n variables), une surface à l’intérieur ou à la périphérie

de laquelle se trouvent les points dont les coordonnées constituent une solution possible du

problème. Il reste alors à trouver et à utiliser des techniques de calcul permettant de choisir,

parmi cette infinité de points, celui (ou ceux) qui donne (nt) à la fonction économique sa

valeur optimale.

. Exemples de fonction économique : part de marché, chiffre d’affaires, volume de la

production, taux des investissements, coût de fabrication, etc...

. Exemples de contrainte : disponibilité de matière première, capacité de production, frais de

transport, prix de stockage, délai d’approvisionnement, d’expédition, etc...

b- On se rend compte qu’il est bien difficile d’imaginer un modèle complet du

fonctionnement d’une entreprise.

En conséquence, l’entrepreneur (ou le dirigeant) propose, souvent, au chercheur

opérationnel, de se borner à un aspect de ses préoccupations (fixation des niveaux d’activité,

optimisation de la gestion des stocks, par exemple). Dans ces conditions, il ne s’agit que

d’une sous-optimisation, qui risque de provoquer des perturbations sérieuses dans

l’environnement de l’entreprise.

Cette sous-optimisation comporte donc des dangers; avant de l’appliquer, il faut

prendre garde à ses conséquences sur les éléments qui ne figurent pas dans le modèle. Dans

tous les cas, de surcroît, les résultats ne constituent que les reflets des informations que l’on a

intégrées dans les outils.

Exemple : une optimisation des stocks chez B, qui a comme fournisseur A, et C comme client,

peut entraîner des difficultés inattendues chez ce fournisseur et ce client.

c - En Recherche Opérationnelle, l’évolution est de règle, même pour le critère de choix. Un

critère d’optimisation peut se dégrader ou être périmé lorsque du temps a passé. Cela est dû,

avant tout, à la grande flexibilité du monde économique, aux progrès de la technique, à

Page 78: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

68

l’obsolescence des produits, aux fluctuations de la législation, aux renversements de la mode,

etc...

Exemple : ce qui est bon en 2003 pourra devenir mauvais en 2004, ce qui est à conseiller en

été peut être à rejeter en hiver.

IV.1.4. Objectifs et choix des critères :

La définition des objectifs et la détermination du critère d’optimisation sont du ressort

de l’entrepreneur. En effet, si l’analyste se voit confier l’étude des politiques d’exploitation

d’une société concessionnaire de services, il ne peut décider, de lui-même, d’optimiser la

rémunération du capital, en limitant le service aux exigences du cahier des charges, ou au

contraire, d’optimiser le service au meilleur profit des usagers, en assignant au capital tel ou

tel rendement qui lui plaît.

C’est aux dirigeants (de la société) de choisir entre ces deux situations. Car le

chercheur opérationnel ne saurait non plus se substituer à l’entrepreneur, dont c’est la fonction

de décider quelle solution lui parait la plus convenable ou la plus praticable. Donc, la

Recherche Opérationnelle autorise celui-ci à décider en meilleure connaissance de cause, tout

en élevant finalement le niveau où se manifeste la liberté du choix.

IV.2. LES DOMAINES D’APPLICATION :

L’idée à retenir est que la Recherche Opérationnelle ne s’occupe pas des problèmes

dans lesquels une solution de bon sens intervient tout naturellement. Son domaine réservé est

celui des situations, dans lesquelles, le sens commun se révèle faible ou impuissant.

Ainsi, son champ d’application est très vaste et touche plusieurs domaines :

- définition des investissements les plus rentables

- optimisation du résultat généré par des moyens limités

- utilisation au mieux des ressources rares

- recherche d’un coût minimal de production

- définition de la politique de stocks

- problèmes d’affectation

- problèmes de transport

- optimisation des niveaux d’activité (ordonnancement)

- phénomènes d’attente

- usure et renouvellement des équipements

- etc .....

Page 79: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

69

IV.3. LA PROGRAMMATION LINEAIRE (P.L)

IV.3.1. Présentation générale

Elle est appelée parfois « programme à système de contraintes serrées ». C’est une

méthode parmi les plus puissantes de la Recherche Opérationnelle. Le développement qu’on

lui connaît n’a pu avoir lieu que grâce à l’utilisation de l’ordinateur (cas du présent mémoire).

Les traits généraux de la Programmation Linéaire peuvent être résumés ainsi:

- des variables réelles non négatives qui sont les inconnues du problème

- des relations linéaires entre les variables sous forme de contraintes;

- une fonction économique;

L’objectif c’est d’optimiser cette fonctionnelle linéaire (la fonction économique) dans un

domaine quelconque formé pour le système de contraintes.

IV.3.2. Forme générale d’un Programme Linéaire :

Soient n variables satisfaisant à m équations linéaires:

a11 x1 + a12 x2 + ....... + a1n xn = b1

a21 x1 + a22 x2 + ......+a2n xn = b2 (1.1)

am1 x1 + am2 x2 + ......+amn xn = bm

où les coefficients aij (i = 1, 2, ........., m; j = 1, 2, ......n) et bi (i = 1, 2, ......., m) sont des

nombres réels. Ces m contraintes délimitent un volume à l’intérieur ou à la périphérie duquel

se trouve(nt) le (ou les) point (s) dont les coordonnées satisfont aux contraintes.

Supposons qu’on se donne aussi une fonction linéaire qui constitue la fonction

économique à optimiser :

(1.2) : z = c1 x1 + c2 x2 + ......... cn xn où les coefficients cj (j = 1, 2, ....... n) sont de nombres

réels. Les variables xi sont appelées variables de décision.

Soit sous une forme condensée :

n

z = Σ cj . xj

j=1

n, m ≤

Page 80: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

70

sous les contraintes : Σ aij.xj = bi

i,j ≥

et ∀ xj ≥ 0

Remarque : Dans certains programmes, on rencontre des inéquations au lieu d’équation. Mais

on peut toujours, pour les résoudre, se ramener à des équations (forme standard). On dit que

ces programmes sont écrits sous la forme dite « canonique ».

Résoudre un Programme Linéaire, c’est trouver la valeur des variables non négatives xj,

soumises aux contraintes (1.1) et rendant optimale (maximale ou minimale suivant le cas) la

fonction z (1.2). Aux équations (1.1) et (1.2), ajoutons m nouvelles variables xn+1, xn+2, ..........,

xn+m appelées variables d’écart, toutes non négatives.

IV.3.3. Résolution par la méthode du simplexe ou méthode de Dantzig:

Dantzig développa, en 1947, une méthode systématique de résolution des P.L. L’idée

essentielle de cet algorithme consiste à calculer, à partir d’un programme possible, un autre

programme possible qui améliore la fonction objective tout en variant les xj. L’optimum est

atteint lorsqu’on ne peut plus améliorer l’objectif.

Pour simplifier : reprenons les équations (1.1) et (1.2) et limitons :

. le nombre de variable à deux (x1, x2)

. le nombre de contraintes à quatre

Ce qui implique que les variables d’écart sont au nombre de quatre.

Les équations deviennent alors :

a11 x1 + a12 x2 + x3 = b1

a21 x1 + a22 x2 + x4 = b2

(1.3) a31 x1 + a32 x2 + x5 = b3

a41 x1 + a42 x2 + x6 = b4

[Max] z = c1 x1 + c2 x2 + ox3 + ox4 + ox5 + ox6

On voit que les quatre derniers vecteurs colonnes de ces équations constituent une base

canonique de R4. Alors, on dit que les variables principales x3, x4, x5, x6 sont des variables

dans la base et variables x1 et x2 sont hors-base. Pour toutes solutions de base (extrême), ces

variables hors-bases sont nulles.

Le problème réside sur le choix de la variable parmi les variables hors-base dans les

solutions de départ qui va passer de la valeur 0 à une valeur positive. La variable choisie sera

appelée VARIABLE ENTRANTE. La valeur de cette variable sera portée à une valeur tel que

l’une des variables dans la base passera de sa valeur strictement positive à sa valeur nulle:

c’est la VARIABLE SORTANTE.

Page 81: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

71

IV.3.3.1. Choix de la variable entrante :

Ce choix consiste à sélectionner la variable affectée d’un coefficient le plus élevé de Z.

Par exemple : x1.

IV.3.3.2. Choix de la variable sortante :

Il consiste à exprimer les variables dans la base et la fonction économique en fonction

des variables hors-base.

En effet:

x3 = b1 - a11x1 - a12x2

x4 = b2 - a21x1 - a22x2

x5 = b3 - a31x1 - a32x2

x6 = b4 - a41x1 - a42x2

Z = c1x1 + c2x2

Comme la variable x2 reste hors-base (donc reste nulle) et que la variable x1 entre dans

la base (variable entrante), alors le système d’équation deviendra :

x3 = b1 - a11x1

x4 = b2 - a21x1

x5 = b3 - a31x1

x6 = b4 - a41x1

Z = c1x1

Or, ces variables dans la base sont toutes positives ou nulles

b1 - a11x1 ≥ 0 x1 ≤ b1/ a11

b2 - a21x1 ≥ 0 x1 ≤ b2/ a21

===> <===>

b3 -a31x1 ≥ 0 x1 ≤ b3/ a31

b4 - a41x1 ≥ 0 x1 ≤ b4/ a41

Z = c1x1 Z = c1x1

Aussi, la valeur maximale de x1 doit être compatible avec les contraintes. Donc, cette

valeur correspond au plus petit des rapports précédents.

On répète la même itération jusqu’à ce que les variables initialement hors-base se

trouveraient dans la base. Pendant cette itération, il y a échange de variable tel qu’une variable

« quitte » la base et une autre « entre » dans la base.

Page 82: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

72

IV.3.4. Méthode pratique ou méthode des tableaux:

Les équations (1.3) peuvent s’écrire sous-forme matricielle :

AX = B CX = Z

où A = (aij) x1 b1 C = (c1c2)

x2 b2

X2 x3 B = b3

x4 b4

x5

x6

On a la disposition suivante sous-forme des tableaux:

x1 x2 . . . .

x3 a11 a12 1 0 0 0 b1

x4 a21 a22 0 1 0 0 b2

x5 a31 a32 0 0 1 0 b3

x6 a41 a42 0 0 0 1 b4

c1 c2 0 0 0 0 Z = 0

La solution de base initiale est :

x1 = x2 = 0

x3 = b1

x4 = b2

x5 = b3

x6 = b4

Z = 0

1ère itération : Si, par exemple, c2 est le plus grand des cj et b1/a12 le plus petit positif des

rapports bi/aie, on sélectionne les vecteurs x2 et x3, respectivement pour vecteur entrant et pour

vecteur sortant. La valeur de aij correspondant constitue le pivot.

Avant d’entreprendre la seconde itération, il nous faut rendre unitaire la nouvelle

matrice de base en faisant apparaître un « 1 » et des zéros dans la colonne de x2.

La disposition des tableaux, en début de la seconde itération, sera donc la suivante :

x1 x2 x3 . . . .

x2 a11/a12 1 1/a12 0 b1/a12

Page 83: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

73

x4 (a21-a22.a11/a12) 0 (0-a22.1/a12) 0 b2-

a22b1/a12

x5 (a31-a32.a11/a12) 0 (0-a32.1/a12) 0 b3-

a32b1/a12

x6 (a41-a42.a11/a12) 0 (0-a42.1/a12) 1 b4-

a42b1/a12

(c1-c2.a11/a12) 0 (0-c2.1/a12) 0 z-b1/a12c2 = c

Le tableau de droite est le tableau des solutions:

x1 = x3 = 0

x2 = b1/a12

x4 = b2 - a22.b1/a12

x5 = b3 - a32.b1/a12

x6 = b4 - a42.b1/a12

2è itération :

On opère comme pour la première itération. Le but est de faire entrer la variable hors-

base x1 dans la base. L’itération touche à sa fin lorsque ce passage est achevé et l’on aura la

solution finale. A ce moment, tous les cj sont négatifs ou nuls (dans le cas d’une

maximisation).

Exemple : Soit à résoudre par la méthode des tableaux :

3x1 + x3 + x5 = 3

x1 + x2 + 3x4 = -12

x2 + x3 + x5 = 4

[Max] Z = 4x1 + 3x2 - x3 +2x4 + 6x5

Solution : avec l’addition des variables artificielles , il vient :

3x1 + x3 - x5 + x6 = 3 <===> 3x1 + x3 - x5 + x6 = 3

x1 + x2 - 3x4 -x7 = -12 -x1 - x2 + 3x4 + x7 = 12

x2 + x3 + x5 + x8 = 4 x2 + x3 + x5 + x8 = 4

On notera que les variables artificielles sont affectées du signe correspondant à celui du

second membre. Ainsi, dans cet exercice, on part de la solution : (x1 = x2 = x3 = x4 = x5 = 0)

x6 = 3 x7 = 12 x8 = 4

Page 84: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

74

Les autres étant nulles.

Z = 4x1 + 3x2 - x3 + 2x4 + 6x5 - Mx3 - Mx7 - Mx 8

où M est une quantité très grande et arbitraire. On verra qu’il n’est pas utile de fixer une

valeur à M.

Cj 4 4 -1 2 6 -M -M -M Z

x1 x2 x3 x4 x5 x6 x7 x8 bi

x6 3 0 1 0 -1 1 0 0 3

x7 -1 -1 0 3 0 0 1 0 12

x8 0 1 1 0 1 0 0 1 4

Comme il a été dit, au début, pour effectuer la première itération et éliminer en priorité

les variables artificielles, il nous faut faire apparaître des zéros, au-dessus de la matrice unité,

dans la ligne Cj.

Pour cela, on ajoute à chaque Cj la quantité : (a1j + a2j + ... + amj)M

et à Z la quantité : (b1 + b2 + ... + bm)

On obtient alors le tableau :

⇓ e

∆j 2M + 4 3 2M - 1 3M + 2 6 0 0 0 -Z +

19M

x1 x2 x3 x4 x5 x6 x7 x8 bi bi

x6 3 0 1 0 -1 -1 0 0 3 ∞

x7 -1 -1 0 3 0 0 1 0 12 4

x8 0 1 1 0 1 0 0 1 4 ∞

On sélectionnera le vecteur A4 pour vecteur entrant et A7 pour vecteur sortant.

⇓ e

∆j 3M +

14/3

M + 11/3 2M - 1 0 6 0 -M - 2/3 0 3 +7M - 8

x1 x2 x3 x4 x5 x6 x7 x8 bi

x6 3 0 1 0 -1 1 0 0 3

x4 -1/3 -1/3 0 1 0 0 1/3 0 4

x8 0 1 1 0 1 0 0 1 4

On sélectionnera le vecteur A1 pour vecteur entrant et A6 pour vecteur sortant.

Page 85: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

75

⇓ e

∆j 0 M + 11/3 M - 23/9 0 M + 68/9 -M - 14/9 -M - 2/3 0 3 + 4M -

38/3

x1 x2 x3 x4 x5 x6 x7 x8 bi

x1 1 0 1/3 0 -1/3 1/3 0 0 1

x4 0 -1/3 1/9 1 -1/9 1/9 1/3 0 13/3

x8 0 1 1 0 1 0 0 1 4

On sélectionnera le vecteur A5 pour vecteur entrant et A8 pour vecteur sortant.

∆j 0 -35/9 -91/9 0 0 -M-14/9 -M - 2/3 -M -

68/9

z -386/9

x1 x2 x3 x4 x5 x6 x7 x8

x1 1 1/3 2/3 0 0 1/3 0 1/3 7/3

x4 0 -2/9 2/9 1 0 1/9 1/3 1/9 43/9

x5 0 1 1 0 1 0 0 1 4

Il n’y a plus de quantité ∆j positive, l’algorithme s’arrête; la solution se lit directement sur le

tableau.

X1 = 7/3

x2 = x3 = 0

x4 = 43/9

x5 = 4

x6 = x7 = x8 = 0

W = 386/9

Remarques : Lorsqu’on a affaire à un problème dont une solution de base ne peut être mise en

évidence, on peut opérer de la façon suivante :

1- La fonction économique est transformée par l’adjonction de m variables (4

variables dans notre cas) dont on prend les coefficients égaux et très grands , de signe positif

ou négatif selon l’objectif (minimisation ou maximisation).

2- On ajoute ces variables, appelées variables artificielles, aux contraintes en les

affectant un signe correspondant à celui du second mémoire.

Page 86: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

76

3- On opère ensuite comme précédemment. Pour effectuer la première itération, on

ajoutera à la ligne des coefficients de la fonction économique des différentes lignes de la

matrice multipliées par M de façon à faire apparaître des zéros en dessous de la matrice unité.

Autrement dit, on ajoutera à chaque ci la quantité (a11 + a21 + ...... + ami) M et à Z la quantité

(b1 + b2 + ....... bm) M

Recherche d’un minimum :

On peut transformer le problème en un problème de maximisation : au lieu de chercher

[Min]Z, il suffit de chercher [Max](-Z) et la valeur de Z égale à la valeur absolue de la

solution obtenue. La sélection du vecteur entrant se fera cette fois-ci en choisissant le vecteur

dont le coefficient dans la fonction économique sera le plus négatif.

Résoudre par la méthode des tableaux :

[MIN] Z = 10x1 + 30x2,

avec les contraintes :

3x1 + 2x2 ≥ 6,

6x1 + x2 ≥ 6, xj ≥ 0,

x2 ≥ 2

Solution :

On ajoute, en plus des variables d’écart, m autres variables artificielles affectées d’un

signe + et introduites dans la fonction économique avec des coefficients positifs très grands

pour être certain que l’on ne retrouvera pas ces variables complémentaires dans la solution

correspondant au minimum. Le programme devient :

[MIN] Z = 10x1 + 30x2 + Mx6 + Mx7 + Mx8,

avec les contraintes :

3x1 + 2x2 - x3 + x6 = 6,

6x1 + x2 - x4 + x7 = 6,

x2 - x5 + x8 = 2

La solution de base est : x1 = x2 = x3 = x4 = x5 = 0 ; x6 = 6; x7 = 6; x8 = 2; Z = 0

Le tableau de départ s’écrit :

Page 87: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

77

cj (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (7) (8)

10 30 0 0 0 M M M Z

(6) 3 2 -1 0 0 1 0 0 6

(7) 6 1 0 -1 0 0 1 0 6

(8) 0 1 0 0 -1 0 0 1 2

Maintenant, dans la recherche d’un minimum, la sélection du vecteur entrant se fait en

choisissant le vecteur dont le coefficient dans la fonction économique est le plus négatif.

Pour effectuer la première itération et éliminer en priorité les variables artificielles, il nous

faut faire apparaître des zéros, au dessus de la matrice unité, dans la ligne cj. Pour cela, on

ajoute à chaque cj la quantité - (a1j + a2j + ... amj) M,

et à Z la quantité : - (b1 + b2 + ... + bm) M

On obtient le tableau :

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

(6) 3 2 -1 0 0 1 0 0 6

(7) 6 1 0 -1 0 0 1 0 6

(8) 0 1 0 0 -1 0 0 1 2

-9M + 10 0-4M +

30

3M M M 0 0 0 Z - 14M

⇑e

Nous sélectionnons A1 pour vecteur entrant et A7 pour vecteur sortant.

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)

(6) 0 3/2 -1 1/2 0 1 -1/2 0 6

(7) 1 1/6 0 -1/6 0 0 1/6 0 6

(8) 0 1 0 0 -1 0 0 1 2

∆j 0 -

5/2M+170/6

M -

M/2+10/6

M 0 3/2M-

10/6

0 Z-5M-10

Nous sélectionnons pour vecteur entrant le vecteur A2 et pour vecteur sortant le vecteur A6.

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) X

(2) 0 1 -2/3 1/3 0 2/3 -1/3 0 2

(1) 1 0 1/9 -2/9 0 -1/6 1/4 0 2/3

Page 88: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

78

(8) 0 0 2/3 -1/3 -1 -2/3 1/3 1 0 = ε

∆j 0 0 -

2/3M+170/9

M/3-70/9 M 5/3M-

170/9

2/3M+70/9 0 Z - 200/3

⇑e

Un zéro est apparu dans la colonne X, nous le remplaçons par ε, quantité positive

arbitrairement petite, de façon à appliquer le critère de sélection de Dantzig sans difficulté.

On sélectionne pour vecteur entrant le vecteur A3 et pour vecteur sortant le vecteur A8.

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) X

(2) 0 1 0 0 -1 0 0 1 2

(1) 1 0 0 -1/6 1/6 -1/18 7/136 -1/6 2/3

(3) 0 0 1 -1/2 -3/2 -1 1/2 3/2 3/2ε

∆j 0 0 0 5/3 85/3 M M-5/3 M-85/3 z-200/3

Tous les ∆j sont positifs; l’algorithme s’arrête. Le minimum est atteint. La solution se lit dans

la colonne marquée X :

x1 = 2/3; x2 = 2; x3 = x4 = x5 = x6 = x7 = x8 = 0; Z = 200/3

IV.4.APPLICATION

Application1 :Cas du gisement d’Ampiakarana

Cas 1- Minimisation de coût d’exploitation

Dans un premier temps, la minimisation de la Fonction

Economique (FE) portera sur les coûts d’exploitation.

Il s’agit d’exploiter un filon de quartz rose. Deux qualités de quartz peuvent être

obtenues: une de très bonne qualité et une autre de moins bonne. Dans un premier temps, ce

modèle considérera une production de quartz rose sans considération de qualités.

La production annuelle est de 5,4 tonnes pour 6 mois de travail, avec une réserve

exploitable de l’ordre de 98 tonnes. Les ressources requises pour l’exploitation de ces produits

en un mois sont indiques dans le tableau suivant :

Page 89: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

79

Ressources Produit Q1 Produit Q2 Disponibilité

- Nombre de Kg

- Transport

- Main d’œuvre

1

250

10

1

250

10

900

10

- Profit unitaire 8.000 3.000

- Le transport des produits abattus demande un coût de 250 Fmg par Kg ;

- La main d’œuvre demande aussi 5.000 Fmg par jour/personne ;

- Les matériels utilisés sont estimés à 500.000 Fmg.

Formulation du problème :

Appelons X1 : nombre de main d’œuvre

X2 : nombre de Kg de produit brut

Le problème est alors de minimiser les coûts d’exploitation. Soit le programme linéaire PL

(primal) :

Fonction économique (FE) : [Min Z] = 5.000*30 X1 + 250 X2

[Min Z] = 150.000 X1 + 250 X2

Contraintes techniques : X1⁄ 6

150.000 X1 + 250 X2 ⁄ 2.200.000 et X1, X2 ⁄ 0

X2 ⁄ 900

Le programme dual PL* de PL donne :

[Max Z’] = 6 Y1 + 2.200.000 Y2 + 900 Y3

et Y1 + 150.000 Y2 ≤150.000

250 Y2 + Y3 ≤ 250

Mise en forme standard du programme : soient Y1* et Y2* les variables d’écart à introduire,

Y1 + 150.000 Y2 + Y1* = 150.000

250 Y2 + Y3 + Y2* = 250

La solution de base évidente est Y1* = 150.000 et Y2* = 250

Les variables hors-base sont tous nulles : Y1=Y2=Y3=0

• Résolution de PL* à l’aide de la méthode des tableaux du simplexe :

Tableau initial :

Ci i 1 2 3 1* 2* U

Page 90: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

80

0

0

1*

2*

1 150.000 0 1 0

0 250 1 0 1

150.000

250

∆j 6 2.200.000 900 0 0 0

Tableau optimal:

Ci i 1 2 3 1* 2* U

150.000

900

2

3

0 1 0 0 0

-0.002 0 1 -0.020 1

1

0

∆j -7.17 0 0 -13.2 -900 2.200.000

La solution du programme dual est donc :

Y1=0 ; Y2=1 ; Y3=0 ; Y1*=0 et Y2*=0

Les contraintes de positivité des variables hors-base sont :

-Y1≤0 ; -Y1*≤0 et Y2*≤0

Tableau présentant les contraintes de positivité :

Max 1 2 3 1* 2* u

2

3

1

1*

2*

0 1 0 0 0

-0.002 0 1 -0.002 1

-1 0 0 0 0

0 0 0 -1 0

0 0 0 0 -1

1

0

0

0

0

∆j -7.17 0 0 -13.2 -900 2.200.000

Transposition du tableau :

Min 1 2 1* 2* 3* u

1

2

1*

2*

3*

-1 0 0 1 0

0 - 1 0 -0.002 0

0 0 -1 -0.002 0

0 0 0 1 0

0 0 0 0 1

-13.2

900

-7.17

0

0

∆j 0 0 0 0 1 2.200.000

La première ligne peut s’écrire : -X1 X2*=-13.2

X1 -X2*=13.2

Page 91: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

81

La deuxième ligne : -X2 -0.002 X2*= -900

X2 0.002X2*= 900

La troisième ligne : -X1* -0.002X2*=-7.17

X1* 0.002X2*=7.17

Le tableau optimal du primal est donc :

i 1 2 1* 2* 3* u

1

2

1*

1 0 0 -1 0

0 1 0 0.002 0

0 0 1 0.002 0

13.2

900

7.17

∆j 0 0 0 0 1 2.200.000

Tous les ∆j sont positifs, l’algorithme s’arrête. Le minimum est atteint.

La solution optimale du primal est :

Conclusion :

Le rythme de travail est de 900Kg de produit brut au minimum avec un coût minimal

d’exploitation de Z = 2.200.000 Fmg par mois. Il est donc nécessaire d’avoir 13 manœuvres

pour effectuer le travail.

On remarque aussi que, pour que l’exploitation soit rentable, il faut que les coûts

d’exploitation soient inférieurs ou égaux aux prix des produits bruts. Ces coûts comprennent

toutes les charges occasionnées depuis le décapage jusqu’au transport des produits obtenus.

Cas 2- Maximisation de bénéfice

Soient X1 : nombre de main d’œuvre

X2 : nombre de Kg de quartz rose Q1

X3 : nombre de Kg de quartz rose Q2

Soit le programme linéaire PL :

Fonction économique (FE) : [Max Z]= -5.000*30 X1 + 7750 X2 + 2750 X3

[Max Z]= -150.000 X1 + 7.750 X2 + 2.750 X3

X1= 13.2 X2= 900

X1*= 7.17 X2*=0 X3*=0 Z= 2.200.000 Fmg/mois

Page 92: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

82

Sous les contraintes : X1≤10

X2 + X3 ≤900

150.000X1 –7.750X2 - 2.750X3≤500.000

Le programme dual PL* de PL : [Min Z’]= 101Y1 + 900Y2 + 500.000Y3

sous les contraintes :

Y1 + 150.000Y2⁄150.000

Y2 – 7.750Y3⁄7.750

Y2 – 2.750Y3⁄2.750

Nous allons introduire les variables d’écart :

Y1 + 150.000Y2 – Y1’ + Y1*=150.000

Y2 – 7.750Y3 – Y2’ + Y2*=7.750

Y2 – 2.750Y3 – Y3’ + Y3*=2.750

Nous avons comme solution de base :

Y1=Y2=Y3=Y1’=Y2’=Y3’=0

Y1*=150.000 ; Y2*=7.750 ; Y3*=2.750

Résolution de PL* avec la méthode des tableaux :

Tableau initial :

Ci i 1 2 3 1* 1’ 2* 2’ 3*

3’

u

0

0

0

1*

2*

3*

1 150.000 0 -1 1 0 0 0

0

0 1 -7.750 0 0 -1 1 0

0

0 1 -2.750 0 0 0 0 -1

1

150.000

7.750

2.750

∆j 10 900 500.000 0 0 0 0 0

0

0

Page 93: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

83

Tableau optimal:

Ci i 1 2 3 1* 1’ 2* 2’ 3*

3’

u

0

0

0

2

3*

1*

0 1 -7.750 0 0 -1 0 0

0

0 0 -5.000 0 0 -1 1 1

-1

-1 0 -500.000 1 -1 -500.000 0 0

0

7.750

5.000

500.000

∆j 10 0 500.000 0 0 900 -900 0

0

6.975000

La solution du programme dual est donc:

Y1=0 ; Y2=7.750 ; Y3=0 ; Y1*=500.000 ; Y2*=0 et Y3*=5.000

Les contraintes de positivité des variables hors-base sont :

-Y1≤0 ; Y2*⁄0 ; Y3⁄0

Tableau représentant les contraintes :

Min 1 2 3 1* 2* 3* u

2

1

3

3*

1*

2*

0 1 -7.750 0 -1 0

1 0 0 0 0 0

0 0 1 0 0 0

0 0 -5.000 0 -1 1

-1 0 -500.000 1 -500.000 0

0 0 0 0 1 0

7.750

0

0

5.000

500.000

0

∆j 10 0 500.000 0 900 0 6.975.000

Transposition du tableau :

Max 1 2 3 1* 2* 3* u

1

2

3

1*

2*

3*

1 0 0 0 -1 0

0 -1 0 -1 -500.000 1

0 0 1 0 0 0

1 0 -5.000 0 -1 1

0 1 -500.000 1 -500.000 0

0 0 0 0 1 0

10

900

0

500.000

0

0

Page 94: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

84

Le tableau optimal est donc :

i 1 2 3 1* 2* 3* u

1

2

3

1 0 0 0 -1 0

0 -1 0 -1 -500.000 1

0 0 1 0 0 0

10

900

0

∆j 0 5.000 500.000 0 7.750 0 6.975.000

D’où la solution optimale du primal :

Conclusion :

Après différentes opérations, on arrive au bénéfice maximal de Z= 6.975.000 Fmg par mois.

On produira X2=900 Kg de quartz rose Q1 et X3=0 pour que le profit soit maximal.

Application 2 : Cas du gisement d’Ambohimalaza

Comme dans le cas du gisement d’Ampiakarana, on calculera tout d’abord le

programme PRIMAL et on déduira la solution optimale du DUAL

La réserve exploitable est de 200 tonnes, avec 10 mois de travail par an.

Nombre mineurs employés < 7

• Minimisation du coût d’exploitation par mois :

Soient X1 le nombre de main d’œuvre ; X2 le nombre de Kg de produit brut.

La fonction économique est :

(FE) : [Min Z]=5.000*30X1 + 250X2 = 150.000X1 + 250X2

Sous les contraintes:

X1⁄7

150.000X1 + 250X2 ⁄3.000*1.200 – 500.000

X2⁄1.200

X1=10 mains d’œuvre X2=900 Kg X3=0 Z=6.975.000 Fmg/mois

Page 95: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

85

X1,X2 ⁄0

Le programme dual PL* de PL donne :

Max Z’]= 7Y1 + 3.100.000Y2 + 1200Y3

et Y1 + 150.000Y2 ≤ 150.000

250Y2 + Y3 ≤250

Mise en forme standard du programme en introduisant les variables d’écart Y1* et Y2* :

Y1 + 150.000Y2 + Y1*=150.000

250Y2 + Y3 + Y2*=250

La solution de base initiale évidente est : Y1*=150.000 et Y2*=250

Les variables hors-base sont nulles.

Résolution de PL* par la méthode des tableaux :

Tableau initial :

Ci i 1 2 3 1* 2* u

0

0

1*

2*

1 150.000 0 1 0

250 0 1 0 1

150.000

250

∆j 7 3.100.000 1200 0 0 0

Tableau optimal :

Ci i 1 2 3 1* 2* u

150000

1200

2

3

0 1 0 0 0

250 0 1 0 1

1

250

∆j -150.000 0 0 -20.7 -1200 3.400.000

La solution du programme dual est donc :

Y1=0 ; Y2=1 ; Y3=250 ; Y1*=0 ; Y2*=0 et Z’=3.400.000

Les contraintes de positivité des variables hors-base sont :

-Y1≤0 ; -Y1*≤0 ; -Y2*≤0

Page 96: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

86

Tableau présentant les contraintes de positivité :

Max 1 2 3 1* 2* u

2

3

1

1*

2*

0 1 0 0 0

250 0 1 0 1

-1 0 0 0 0

0 0 0 -1 0

0 0 0 0 -1

1

250

0

0

0

∆j -150.000 0 0 -20.7 -1200 3.400.000

Transposition du tableau :

Min 1 2 1* 2* 3* u

1

2

1*

2*

3*

-1 0 0 1 0

0 -1 1 0 0

0 0 -1 0 0

0 0 0 1 0

0 0 0 0 1

-20.7

-1200

-500000

0

0

∆j 0 0 0 0 1 3.400.000

La première ligne nous donne : X1 -X2*=20.7

La deuxième ligne : X2 -X1*=1200

Le tableau optimal :

i 1 2 1* 2* 3* u

1

2

1*

-1 0 0 1 0

0 -1 1 0 0

0 0 -1 0 0

20.7

1200

500000

∆j 0 0 0 0 1 3.400.000

La solution optimale est donc :

X1=20 mains d’œuvre X2=1.200 Kg de produit brut Z=3.400.000 Fmg/mois

Page 97: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

87

CONCLUSION En conclusion, la recherche opérationnelle couvre un domaine très large. Il est

également remarqué que nous avons utilisé le Programme Linéaire, nous avons établi un

modèle type pour l’exploitation minière de Mahaiza ( cas du gisement d’Ampiakarana et

d’Ambohimalaza). Ce modèle nous a permis de dire que si nous avons un bon gisement et une

bonne exploitation, nous pouvons gérer les ressources minières et avoir un bon rendement.

Dans notre étude, c’est un cas particulier, mais dans tout le temps nous pouvons

adapter le même modèle.

Par ailleurs, il faut noter que le programme linéaire dépend de différents facteurs

comme la réserve exploitable, les substances à exploiter, la durée du travail et le nombre de

main d’œuvre.

Page 98: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

88

CONCLUSION

En guise de conclusion, nous pouvons dire que l’existence d’un plan intégré de gestion

du secteur minier, plus précisément de la petite exploitation minière, est nécessaire pour

l’intégration du secteur dans l’économie formelle du pays. Notre étude basée sur l’élaboration

d’un guide pratique d’exploitation rationnelle rassemblant et compilant certains éléments des

guides et/ou autres plans types élaborés par les services techniques du Ministère de l’Energie

et des Mines, a pour but d’aider les petits exploitants miniers dans la prospection,

l’exploitation et la commercialisation de leurs produits.

Le site pilote que nous avons pris en considération : le gisement de quartz rose

d’Ampiakarana, à quelques 13 kilomètres, au Nord-Ouest, de la commune rurale de Mahaiza,

respecte les contraintes, considérées sous toutes leurs dimensions, d’une exploitation à petite

échelle qui se veut rationnelle.

L’étude de la normalisation de la petite mine nous a permis, en outre, de reconsidérer

les approches abordées dans les exploitations informelles, qui entraînent bien souvent des

accidents corporels, des destructions de gisements (problème de l’écrémage) , des rentrées

d’impôts et de taxes faibles ou pratiquement nulles et pour les communes concernées et pour

l’Etat.

En d’autres termes, le projet pilote comme celui de la région de Mahaiza a contribué à

décider le petit mineur à travailler dans la légalité dans la mesure où ils ont pu acquérir à

travers une mise en pratique effective des notions théoriques et trop abstraites développés

dans les cahiers didactiques proposés par le Volet Assistance Technique du PRSM. Une

maîtrise plus évidente des techniques d’exploitation en a découlé.

Pour conclure, notre étude a donc insisté sur les différentes étapes à suivre pour une

exploitation artisanale rationnelle (bon rendement et moindre coût) et respectueuse de

l’environnement et de la sécurité du personnel. Enfin, dans le respect des réglementations

stipulées dans le Code Minier, le présent guide aide à mieux résoudre les problèmes

rencontrés et aussi à professionnaliser les petites exploitations marginales et informelles.

Page 99: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

1

ANNEXE I PLAN TYPE N° 1 POUR LES PRE

I. RE NSEIGNEMENTS GENERAUX SUR LE MANDATAIRE

I.1- Identité du demandeur

- Nom - Prénoms - Adresse élue (Lot, tél., Fax, BP) - Qualité (joindre pièce justificative) - Profession - N°, Date et Lieu de délivrance de la C.I.N - Domiciliation bancaire

I.2- Identité du mandataire éventuel

- Nom - Prénom - Adresse élue ( Lot, tel, Fax, BP) - Qualité technique ( joindre pièce justificative) - Profession ( joindre pièce justificative) - N°, Date et Lieu de délivrance de la C.I.N

Engagement du mandataire éventuel

En cas d’obtention du permis par le titulaire, je m’engage à rester en permanence, au chantier (engagement légalisé). I.3- Groupement (Personne morale de nationalité Malagasy) Dénomination Forme juridique Raison sociale Capital social Siège social ou domicile élu Pouvoir du signataire Identité du signataire Adresse du signataire ( Lot, tel, Fax, BP) II- MOTIFS DE LA DEMANDE Justification de la demande (joindre toutes pièces justificatives) Exemple : En cas de découverte de la substance au cours de la prospection entreprise (joindre déclaration de prospection dûment visée par l’autorité locale du lieu de prospection avec rapport correspondant ) Natures de(s) substance(s) Coordonnées demandées par ordre de priorité (voir formulaire de demande) III. DESCRIPTION DU PROJET III.1 Travaux d’installation ( Nature à préciser)

Page 100: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

2

III.2 Technique

- Nature des travaux à entreprendre : Recherche ou exploitation - Localisation exacte du travaux ; - Description technique détaillée des travaux et notamment description des

méthodes de recherches ou d’exploitation à réaliser ; - Approvisionnement en énergie, en eau et en air comprimé ; - Liste exhaustive des équipements, matériels logistiques, mobiliers et matériaux

de construction, leur installation et affection suivant le tableau ci-dessous ( à remplir par carré) :

RUBRIQUE Etats caractéristiques Coût unitaire

(en fmg) Nombre ou quantité

Utilisation ou Affectation

Observation

Equipement et matériel

- Pour la recherche - Pour l’exploitation

Mobiliers Matériaux de construction

Matériels divers Logistiques

III.3 Programme d’activité durant la première validité du permis ( Sur 3 ans)

a) Recherche : Chronogramme des travaux

TRAVAUX

ANNEE 1 ANNEE 2 ANNEE 3 MOIS MOIS MOIS

1 2 … … 12 1 2 … … 12 1 2 … … 12

b) Exploitation : Chronogramme de production ( par carré)

RUBRIQUE PREVISION

DE PRODUCTION

ANNEE 1 ANNEE 2 ANNEE3 MOIS MOIS MOIS

1 2 … … 12 1 2 … … 12 1 2 … … 12 Q

Utilisation à d’autres fins à préciser

V Q

v Vente Q Stock

V Q

V

c) Effectif du personnel :

RUBRIQUES Main d’œuvre Ouvriers

spécialisés Ouvriers

professionnels Hors catégorie Total

Sexe masculin Sexe féminin

TOTAL d)Programme sur l’environnement

Page 101: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

3

En cours : Après travaux miniers : présentation du programme de remise en état du site IV. PIECES A FOURNIR 1°) Pour les particuliers et personnes morales . Attestation de visite du site certifiée par l’Autorité locale . Eventuellement accord de partenariat . Certificat de régularité fiscale . Carte topographique au 1/100000 (originale) . Carte géologique (originale) Ajouter 2°) Pour les particuliers : . Certificat de résidence du demandeur . Certificat de résidence du mandataire au lieu de travail . Casier judiciaire moins de 6 mois . Photocopie de la CIN certifiée . Deux photos d’identité 4x4 3°) Pour les personnes morales : . Un exemplaire du statut avec N° d’inscription au Registre du commerce avec liste des personnes directement responsables dans le groupement en fonction à la date de la demande. Tout changement, concernant les personnes visées ci-dessus, doit être porté sans délai à la connaissance de la Direction Régionale des Mines concernée. V. SAVOIR-FAIRE DU REQUERANT ET DU MANDATAIRE Capacité technique : connaissances générales et aptitude pratique dans le domaine de recherche et d’exploitation minière (pièces justificatives à joindre) VI. CAPACITE FINANCIERE

- Domiciliation bancaire ou autres sources de financement (joindre pièces justificatives)

- Dépenses déjà réalisées (à détailler) - Dépenses réaliser (à détailler) - Sources : fonds propres Emprunt : (nom de la personne physique ou morale) (banque ou bailleur de fonds) - Dépenses d’investissement à réaliser :

RUBRIQUE PREVISION PAR CARRE

PREVISION TOTALE OBSERVATION

Fonds propres Emprunt TOTAL VII. RENSEIGNEMENTS RUBRIQUES Localisation Coordonnées

Xv Yv Substance(s) Réalisation en

cours Observations

Sur le permis en cours de validité

Sur les demandes en cours

Page 102: ELABORATION D’UN GUIDE PRATIQUE D’EXPLOITATION …

4

VIII. ENGAGEMENTS En cas d’obtention de permis, nous nous engageons à :

- Nous conformer aux obligations prévues par la Loi N° 99-022 du 30 Août 1999 portant Code Minier et ses textes d’applications ;

- Commencer la réalisation du programme d’activité dans le présent plan-type dans le délai de……………. (Mois, année) après notification ;

- Réhabiliter les terrains endommagés après l’exploitation ; - Rapatrier les devises résultant des exportations.

IX. DECLARATION Nous certifions sur l’honneur que les déclarations données ci-dessus sont exactes et complètes. Fait à ………………………….le, Signature légalisée

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5

ANNEXE 2

MODELE DE DEMANDE DE PERMIS MINIER

Nom ou Raison Sociale :………………………………………………. Prénoms :………………………………………………………………. Adresse exacte :………………………………………………………… A Monsieur Le Directeur Régional de l’Energie Et des Mines d’……………………………… Objet : Demande de Permis Monsieur Le Directeur, Nous avons l’honneur de vous demander l’octroi de permis (minier/de recherches/d’exploitation) de ………… au nom de…………………………… Nous vous transmettons ci-joints le plan-type correspondant et les pièces exigées pour complément de dossier. Voici les renseignements généraux sur le(s) permis demandé(s) établis par ordre de priorité.

Carte N° :……………… N° Xv Yv Substances Région Département Commune … Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées. Fait à……………………..,le, Signature N.B. : Demande à formuler par zone

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6

ANNEXE 3

LISTE DES CARRIERES VISITEES

Nom Localité et substance Référence carte

Nombre de carrière

Coordonnées

1- Rakotoarisoa Jean de Dieu

Ambohimalaza/Anivosaha et Samiresy Quartz rose

N49 3 S 19°58,565’ E046°53,376’ S19°58,601’

E046°52,885’ 2- Randrianarijaona Davidson

Marotsiraka/Ampiakarana Quartz rose

M49 1 S19°55,374’ E046°44,510’

3- Rakotondravelo Justin

Mahazina/Tsaramanga Quartz rose, Béryl, Tourmaline

N49 1 S19°56’33,3’’ E046°49’08,8’’

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ANNEXE 4

PLAN D’ENGAGEMENT ENVIRONNEMENTAL POUR LES OPERATIONS EN VERTU D’UN PERMIS DE RECHERCHE ET D’EXPLOITATION RESERVE AU PETIT EXPLOITANT (PEE-PRE)

A. Instructions pour compléter le PEE-PRE

1. Pour vous assurer que les opérations relèvent d’un PEE-PRE, lisez attentivement les instructions suivantes afin de compléter le formulaire du PEE-PRE.

2. Portez votre attention plus particulièrement sur les conditions d’éligibilité pour un PEE-PRE qui sont exposées dans la section B. si les opérations minières envisagées ne satisfont pas toutes les conditions d’éligibilité, les opérations considérées seront sujettes à la procédure de l’EIE telle qu’elle est décrite dans le titre III du présent Arrêté sur la Réglémentation du Secteur Minier en Matière de Protection de l’Environnement.

B. Conditions d’éligibilité pour un PEE-PRE

1. Les opérations doivent être effectuées uniquement avec les techniques

artisanales et jusqu’à une profondeur maximum de 20 mètres. Le nombre des personnes travaillant sur le périmètre ne peut pas dépasser 20. toute opération de transformation des minéraux sur le périmètre est défendue.

2. Les opérations considérées ne doivent pas utiliser des substances chimiques pour séparer le minerai de la roche, sauf s’il s’agit d’un Permis pour l’exploitation de l’or. Dans ce cas, la réglementation de l’emploi de mercure pour la séparation de l’or de la roche ou il réside doit être suivie. Autrement, seules les méthodes physiques de séparation du minerai de la roche peuvent être utilisées

3. Les opérations considérées ne doivent pas utiliser d’explosifs. 4. Aucun sondage mécanisé ne peut avoir lieu sur le périmètre. 5. Les opérations minières ne doivent pas être situées plus près que 500 mètres de

toute zone sensible, telle que définie dans l’annexe à l’Arrêté Interministériel N° 4355/97 du 13 Mai 1997.

6. Les opérations d’extraction envisagées ne doivent pas avoir lieu sur les rives d’un cours ou point d’eau.

7. Si les opérations seront situées dans une zone de concentration des opérations minières, le PEE-PRE sera évalué par un comité ad hoc d’évaluation afin de déterminer si les opérations proposées doivent faire l’objet d’une étude d’impact environnemental (EIE).

8. (A partir de la date de mise en marche du programme de stages de formation…) L’appliquant a complété le cours de formation en matière de protection de l’environnement offert par l’administration Minière dans les deux dernières années.

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FORMULAIRE DU PEE-PRE Nom de l’Applicant : Adresse : Téléphone : N° d’application pour un permis PRE : Emplacement des opérations (carte de base topographique jointe) : Méthodes de recherche et d’exploitation à utiliser : Minerais recherchés : Expérience en matière de recherche et d’exploitation minière : Mesures de réhabilitation du site à mettre en œuvre : Evaluation sommaire du coût des mesures de réhabilitation : Provision annuelle de réhabilitation : [ Lieu et date du stage de formation] : Attestation et signature : Je certifie avoir lu et compris les conditions d’éligibilité pour remplir le formulaire PEE-PRE. Je certifie que les opérations minières envisagées remplissent ces conditions d’éligibilité [ et que j’ai suivi le cours de formation à la date indiquée ci-dessus]. Je m’engage à respecter le Code de Conduite qui est incorporé par référence, sous peine d’amandes, de suspension et de fermeture des opérations de recherche et d’exploitation. Signature (légalisé), Date, Nom

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9

BIBLIOGRAPHIE [ 1 ] - Contribution à l’élaboration et à la mise en place d’un guide administratif économique et technique pour les futurs promoteurs de PME d’exploitation minière à Madagascar. Mémoire de fin d’études 1996 ESPA- RANDRIANTSOA Samuel [ 2 ]- Cours de géologie sur les pegmatites Décembre 2002- ANDRIANARIMANANA Jaobelison et RAZAFIMAHARO Prosper [ 3 ]- Guide d’exploitation minière à ciel ouvert en vue de minimiser les impacts sur l’environnement à Madagascar. Mémoire de fin d’études ESPA 1998- TSIMANIRY Eurigène. [ 4 ]- Projet d’assistance technique aux petites exploitations minières de Mahaiza Mémoire de fin de cycle CEVES/DESS ENSG 2001- Loïc ROUSSEAU. [ 5 ]- Cahier didactique pour l’artisan minier de Madagascar N° 1 à 9 – Volet Assistance Technique aux Petites Exploitations Minières- PRSM 2002. [ 6 ]- Contribution à l’exploitation du gisement de pegmatites d’Ambatondrabary Mémoire de fin d’études ESPA 1999- RALAMBOSON Herinjaka Lalaina. [ 7 ]- Guide des pierres précieuses, pierres fines et pierres ornementales Walter SCHUMANN – cinquième édition. Paris 1994. [ 8 ]- http : //www.madagascar-contacts.com/fasp/sec_mines/BDSMines [ 9 ]- La programmation linéaire comme outil de décision en organisation et en gestion d’entreprise. Mémoire de fin d’études ESPA 1997- RAKOTONDRAZANANY Fidèle [ 10 ]- Cours d’exploitation des mines Troisième et quatrième année Mines – RANDRIANARIVELO Frédéric. [ 11 ]- Aperçu sur les normes d’hygiène et de sécurité dans les exploitations à ciel ouvert : contribution d’un guide de l’exploitant. Mémoire de fin d’études ESPA 1994 – RAKOTOARIMALALA [ 12 ]- Cours de recherche opérationnelle Cinquième année Mines – RANDRIANJA Roger [ 13 ]- Etude diagnostique sur l’exploitation minière à petite échelle à Madagascar Volet ATPEM-Normalisation de la PEM. ITC / Project-consult GmbH. [ 14 ]- Code Minier. Loi n°99-022 et Décret n°2000-170 du 30 Août 1999 et 20 Février 2000.

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Auteur : NY ONJA Jean Franck

Titre : « Elaboration d’un guide pratique d’exploitation minière - Application aux petites

exploitations minières de Mahaiza, Betafo-Antsirabe. »

Nombre de pages : 93

Nombre de figures : 11

Nombre de tableaux : 12

Nombre de photos : 04

RESUME

Le présent mémoire propose les différentes étapes à suivre pour la réalisation d’une étude

relative à l’exploitation minière artisanale. Dans le cadre de la politique du gouvernement

d’essayer de professionnaliser les activités des petits mineurs, nous avons élaboré ce guide

pratique dans le but de rationaliser les opérations d’exploitation.

C’est un document venant à point pour appuyer la série de guides pratiques édités par le

Ministère de l’Energie et des Mines jusqu’à ce jour. Il vise, entre autres, à assister

techniquement les petits mineurs et à mieux considérer les différentes contraintes liées à

l’exploitation d’un gisement de pierres précieuses et/ou semi-précieuses. C’est un document

qui servira à mieux orienter leurs décisions et à mieux asseoir la gestion des ressources

minérales qu’ils exploitent.

Ce guide est surtout axé sur l’exploitation des PEM et touche tout autant la

prospection, l’exploitation que la commercialisation. Le cas des petits gisements de

Mahaiza, bien connus pour les qualités de ses minéraux semi-précieux (béryl) et/ou ses

pierres industrielles (quartz rose) a été considéré à titre d’illustration.

L’approche méthodologique adoptée dans sa rédaction a été de privilégier la

mise à disposition des petits mineurs d’une série d’informations et de renseignements

si utiles à l’exploitant mais trop souvent négligés par eux.

Mots clés : exploitation – rationnelle – pegmatite – prospection

Rapporteur : RASOLOMANANA Eddy

Adresses de l’auteur : Lot MAI 13 Bis Maibahoaka – Ivato Aéroport, Antananarivo 105