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Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 60 (2012) 176–182 Article original Élaboration et validation de l’inventaire des facteurs de résilience (IFR-40) Elaboration and psychometric validation of the inventory of the resilience factors (IRF-40) J. Bekaert a,b,, G. Masclet b , R. Caron c a Hôpital maritime de Zuydcoote, 59123 Zuydcoote, France b Université de Lille III, 59653 Lille, France c Laboratoire CRPMS EA 3522 Paris VII, 75013 Paris, France Résumé Le présent article rapporte les étapes de développement et de validation d’un outil construit afin d’évaluer les facteurs de protection concourant à la résilience. Une analyse factorielle exploratoire des données a été conduite auprès de 299 participants francophones dans le but d’éprouver la structure de l’inventaire des facteurs de résilience (IFR-40). La validité convergente, la stabilité temporelle de même que la cohérence interne de l’outil ont fait l’objet d’une évaluation. Les résultats obtenus soutiennent une structure en trois dimensions (facteurs de protection personnels, familiaux et extrafamiliaux) et appuient la validité ainsi que la fidélité de l’IFR-40. Ce nouvel outil s’avère être un instrument approprié et utile tant aux cliniciens qu’aux chercheurs dans l’étude de la résilience chez les adolescents. © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Questionnaire ; Traumatisme ; Résilience ; Facteurs de protection ; Adolescent Abstract The following article reports the development procedures and the psychometric validation of the inventory of the resilience factors (IRF-40). This questionnaire has been worked out in order to evaluate the protective factors working together towards resilience. An exploratory factor analysis was conducted on 299 French participants in order to investigate the factor structure of the IRF-40. The convergent validity, the temporal stability (test-retest reliability) as well as the internal consistency have been examined. The analyses have confirmed the three-factor structure of the IRF-40 (personal protective factor, family protective factor and extrafamilial protective factor). In addition, the results have revealed that the internal consistency and validity of the questionnaire were good. Finally, the results have indicated that the IRF-40 is very stable over time, thus supporting its temporal stability. This French questionnaire proves to be an appropriate and useful tool for clinicians and researchers for the study of adolescents’ resilience. © 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Questionnaire; Traumatism; Resilience; Factors of resilience; Adolescent 1. Introduction Les traumatismes sont reconnus comme des événements bouleversant de par leur soudaineté, leur brutalité et leurs vio- lences, les capacités adaptatives des individus [1]. Bien que la palette des événements traumatogènes soit vaste et de nature variée, ces traumatismes ont des séquelles majeures sur la vie Auteur correspondant. 90, rue Albert-Mahieu, 59140 Dunkerque, France. Adresse e-mail : [email protected] (J. Bekaert). personnelle des enfants et des adolescents [2]. L’état de stress post-traumatique (ESPT) est le principal retentissement psycho- pathologique [3] résultant de la confrontation à un événement majeur durant lequel l’intégrité physique et/ou psychologique de l’individu et/ou de son entourage a été menacée ou atteinte. Chez les adolescents, se manifestent parfois des troubles dissociatifs avérés et des troubles de l’identité ou de la personnalité, plus spé- cifiquement dans les cas de traumatismes répétés ou prolongés [4]. Bien que certains adolescents soient exposés à un événement traumatique au cours de leur vie, les travaux épidémiologiques montrent que seulement certains d’entre eux manifestent un 0222-9617/$ see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.neurenf.2011.12.005

Élaboration et validation de l’inventaire des facteurs de résilience (IFR-40)

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Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 60 (2012) 176–182

Article original

Élaboration et validation de l’inventaire des facteurs de résilience (IFR-40)

Elaboration and psychometric validation of the inventory of the resilience factors (IRF-40)

J. Bekaert a,b,∗, G. Masclet b, R. Caron c

a Hôpital maritime de Zuydcoote, 59123 Zuydcoote, Franceb Université de Lille III, 59653 Lille, France

c Laboratoire CRPMS EA 3522 Paris VII, 75013 Paris, France

ésumé

Le présent article rapporte les étapes de développement et de validation d’un outil construit afin d’évaluer les facteurs de protection concourant la résilience. Une analyse factorielle exploratoire des données a été conduite auprès de 299 participants francophones dans le but d’éprouvera structure de l’inventaire des facteurs de résilience (IFR-40). La validité convergente, la stabilité temporelle de même que la cohérence internee l’outil ont fait l’objet d’une évaluation. Les résultats obtenus soutiennent une structure en trois dimensions (facteurs de protection personnels,amiliaux et extrafamiliaux) et appuient la validité ainsi que la fidélité de l’IFR-40. Ce nouvel outil s’avère être un instrument approprié et utileant aux cliniciens qu’aux chercheurs dans l’étude de la résilience chez les adolescents.

2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Questionnaire ; Traumatisme ; Résilience ; Facteurs de protection ; Adolescent

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The following article reports the development procedures and the psychometric validation of the inventory of the resilience factors (IRF-40).his questionnaire has been worked out in order to evaluate the protective factors working together towards resilience. An exploratory factornalysis was conducted on 299 French participants in order to investigate the factor structure of the IRF-40. The convergent validity, the temporaltability (test-retest reliability) as well as the internal consistency have been examined. The analyses have confirmed the three-factor structure ofhe IRF-40 (personal protective factor, family protective factor and extrafamilial protective factor). In addition, the results have revealed that thenternal consistency and validity of the questionnaire were good. Finally, the results have indicated that the IRF-40 is very stable over time, thus

upporting its temporal stability. This French questionnaire proves to be an appropriate and useful tool for clinicians and researchers for the studyf adolescents’ resilience.

2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

eywords: Questionnaire; Traumatism; Resilience; Factors of resilience; Adolescent

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. Introduction

Les traumatismes sont reconnus comme des événementsouleversant de par leur soudaineté, leur brutalité et leurs vio-

ences, les capacités adaptatives des individus [1]. Bien que laalette des événements traumatogènes soit vaste et de natureariée, ces traumatismes ont des séquelles majeures sur la vie

∗ Auteur correspondant. 90, rue Albert-Mahieu, 59140 Dunkerque, France.Adresse e-mail : [email protected] (J. Bekaert).

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ersonnelle des enfants et des adolescents [2]. L’état de stressost-traumatique (ESPT) est le principal retentissement psycho-athologique [3] résultant de la confrontation à un événementajeur durant lequel l’intégrité physique et/ou psychologique de

’individu et/ou de son entourage a été menacée ou atteinte. Chezes adolescents, se manifestent parfois des troubles dissociatifsvérés et des troubles de l’identité ou de la personnalité, plus spé-

ifiquement dans les cas de traumatismes répétés ou prolongés4]. Bien que certains adolescents soient exposés à un événementraumatique au cours de leur vie, les travaux épidémiologiques

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J. Bekaert et al. / Neuropsychiatrie de l’e

yndrôme de stress post-traumatique [5,6], suggérant queertains adolescents ne manifestent pas de pathologie ou’altération du développement. On évoque alors le terme de

résilients » pour les désigner.Ce concept de résilience est multidimensionnel et dépend

es caractéristiques intrinsèques et extrinsèques à l’individu.ecomte (2002) a donné une définition assez consensuelle de la

ésilience, décrite comme « un processus dynamique consistant bien se développer malgré des conditions de vie difficiles oues événements traumatiques, basé sur l’interaction de poten-ialités internes à l’individu et de soutiens environnementaux. . .] » [7]. L’importance de la résilience a été mise en évi-ence dans la littérature du développement de l’enfant et de’adolescent depuis plusieurs années, avec plus récemment desravaux se focalisant sur la prise en compte des critères internest externes favorisant la résilience [8,9]. Ainsi, les études portantur la résilience visent non seulement le repérage des facteurse protection mis en jeu, mais également la compréhension desifférences intra- et interindividuelles. La résilience est souventéfinie en fonction des facteurs de protection liés à l’individuui-même et à son environnement. On parle alors de variablesrotectrices ayant trait au domaine personnel, familial et socialonformément au modèle de Garmezy et Masten (1991) [10]our désigner les facteurs concourant à la résilience [11,12]. Ilst à noter que ces trois différents domaines ont une importanceariable d’un sujet à l’autre et au cours du temps. Des fac-eurs de protection nommés également facteurs de résilience ont,insi, été relevés chez les personnes résilientes qui sont décritesomme ayant des ressources personnelles telles que l’estimee soi [13], la confiance en soi [14] et l’autodiscipline [15] ;e courage et l’optimisme face à l’adversité [16], comme pos-édant des capacités cognitives supérieures à la moyenne [17],n sentiment de compétence [18], un lieu de contrôle interne,e sens de l’humour, de l‘empathie et des compétences sociales10]. D’autres facteurs de protection ont été montrés commeontribuant également à la protection des individus tels que’adaptabilité au changement [19], l’autonomie, l’indépendance,es habiletés à résoudre les problèmes [20], la capacité à donneru sens à l’événement [19] et la religion [21]. Quant au domaineamilial, sont relevés des parents chaleureux, le soutien paren-al, l’harmonie parentale, les bonnes relations parents–enfants10], la qualité du lien établi avec les parents [22], l’absence deonflits entre les parents [23], la structuration de la vie de famille24] ainsi que la cohésion et l’entente familiales. Une étude lon-itudinale a également mis en évidence que la présence d’uneelation proche et de confiance avec au moins un des parents, desègles claires et cohérentes ainsi que la présence de valeurs par-agées au sein de la famille étaient plus fréquemment associés

la résilience familiale [25]. De plus, les études rapportent quees enfants grandissant dans une habitation résidentielle marquéear la présence de solidarité, de cohésion et de peu de conflitsont plus résilients [26]. Enfin, le domaine social ou dit extra-amilial prend en compte le réseau de soutien social émanant

es pairs, des professionnels [10,27], de la famille élargie, derofesseurs, de voisins et de tout autre contact social [28]. Leoutien peut prendre diverses formes, parmi celles-ci, la présenceéconfortante, le conseil et l’information.

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e et de l’adolescence 60 (2012) 176–182 177

. Les différentes approches d’évaluation de laésilience

On distingue deux méthodes d’appréciation de la résilience :’entretien psychologique (évaluation qualitative) et les outilssychométriques (évaluation quantitative). L’entretien psycho-ogique permet une évaluation plus globale de la résilience.ependant, plusieurs inconvénients peuvent découlés de cettevaluation tels que la difficulté de standardisation et ainsi’utilisation au sein d’études comparatives ; l’impossibilité’appliquer cette méthode à grande échelle et le coût élevé.n relève également des risques de biais méthodologiques [7]

n raison des différents critères utilisés pour mesurer la rési-ience (évaluateur, méthodologie, instrument de mesure. . .). Cesernières années, des instruments psychométriques ont été éla-orés qui permettent d’appréhender plus finement la résilience.ien que ces outils psychométriques constitués d’échelles’autoévaluation réalisent une évaluation plus restrictive de laésilience, ils permettent d’obtenir une mesure standardisée etont généralement faciles à utiliser. Ils s’adressent aux adoles-ents, adultes et sont aptes à fournir de précieuses informationsur les différences interindividuelles et plus particulièrement sures facteurs de protection présents chez les adolescents ayant étéonfrontés à un traumatisme [2]. Au niveau quantitatif, il s’avèreécessaire de disposer d’un outil psychométrique qui prennen compte le domaine familial, le domaine social ainsi que lesspects plus particuliers au niveau individuel. Néanmoins, peu’outils répondant à ces caractéristiques ont été élaborés à ceour.

. Les différents instruments de mesure de la résiliencehez les adolescents

La résilience a été prouvée comme étant quantifiable au tra-ers d’échelles telles que le Connor-Davidson Resilience ScaleCD-RISC) de Connor et Davidson (2003) [29], le Resiliencecale (RS) de Wagnild et Young (1993) [30], l’Adolescent Resi-ient Scale (ARS) d‘Oshio et al. (2002) [31], la Resiliency Scalee Jew (1991) [32] ou encore le Resilience Scale For Adoles-ents (READ) de Hjemdal et al. (2006) [33]. On recense, ainsi,inq instruments de mesure de la résilience chez les adoles-ents [2]. Cependant, certains d’entre eux ont été concus pourépondre uniquement à l’évaluation des variables individuellesCD-RISC, RS, ARS) et ne prennent pas en compte les différentsypes de facteurs tels que définis par Garmezy et al. (1991) [10].’autres ne satisfont pas aux critères psychométriques néces-

aires [34]. Bien que le READ se distingue des outils actuelsuisqu’évaluant la cohésion familiale et les ressources sociales à’instar des autres instruments, il présente de nombreuses limites2]. Parmi celles-ci, citons que l’échelle a été testée uniquementur des adolescents norvégiens avec une tranche d’âge restreinteux 13–15 ans. Aucune analyse factorielle exploratoire n’a été

onduite sur l’échantillon et l’analyse confirmatoire comptabi-isait moins de six observations pour chacun des items, ce quieut représenter une limite à la présente échelle [35]. Ahernt al. (2008) rapportaient que des analyses supplémentaires ayant
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78 J. Bekaert et al. / Neuropsychiatrie de l’e

rait aux qualités psychométriques de l’outil telles que la vali-ité et la fiabilité s’avéraient nécessaires [36]. Une récente étude’adressant non pas à des adolescents mais à de jeunes adultesorvégiens âgés de 18 à 20 ans n’a pas permis de mettre à joura structure initiale de l’échelle. Il ressort de ces analyses uneersion modifiée du READ composée de 23 items. La fidélitéest-retest de cette nouvelle version n’a pas fait l’objet d’uneppréciation. Il est à noter également que la dimension nom-ée style structuré compte dorénavant trois items et que les

uteurs envisagent d’y inclure des items supplémentaires en vue’asseoir la consistance interne de l’échelle [35]. Malgré la prisen compte des dimensions sociales et familiales, certaines varia-les protectrices relevées au sein de la littérature n’apparaissentas au sein de ces deux dimensions du READ. L’importancee la qualité relationnelle de l’adolescent avec ses parents, laisponibilité des parents, le sentiment de sécurité procuré par laelation ou le soutien social émanant des adultes extérieurs auercle familial sont autant de facteurs de protection qui ne sontas évalués par cet outil psychométrique.

Nous avons, ainsi, souhaité développer un outil psychomé-rique permettant de palier aux différentes limites relevées dans’évaluation de la résilience et intégrant, de fait, les différentsomaines constitutifs de ce concept tout en satisfaisant auxritères psychométriques nécessaires.

. Développement de l’échelle et analyses préliminaires

Cette étude décrit les étapes du développement de l’IFR-40 etvalue, auprès d’adolescents, la structure factorielle, la cohé-ence interne, la qualité de ces items et la validité convergente.n y présente également des données normatives (moyennes et

carts-types), selon le sexe des participants de cet échantillon.

.1. Méthode

.1.1. Élaboration et sélection des items de l’instrumentLe développement de l’instrument a été effectué en plusieurs

tapes, similaires à celles utilisées dans plusieurs autres échelleselles que le READ et l‘ARS. Tout d’abord, les caractéristiquesropres aux personnes résilientes relevées dans les nombreuxravaux issus de la littérature ont permis de dégager un ensemblexhaustif de facteurs de protection et de générer des items per-ettant d’évaluer la résilience. Cette première étape a permis de

réer 100 items évaluant les différents types de facteurs de pro-ection (personnels, familiaux et extrafamiliaux) présents chezes individus résilients en référence au modèle de Garmezy et al.1991) [10]. Certains items ont été, ainsi, générés afin d’évalueres facteurs de protection personnels (e. g. « Je m’adapte facile-

ent aux situations lorsque des changements arrivent. »), alorsue d’autres ont été générés pour représenter les facteurs derotection familiaux (e.g. « L’un de mes parents est disponibleuand j’en ai besoin. ») et les facteurs de protection extrafa-iliaux (e.g. « Il y a quelqu’un avec qui je peux discuter de

écisions importantes qui concernent ma vie. »). L’ensemblees items a par la suite été évalué par un comité de clinicienst chercheurs spécialisés en clinique infantojuvénile (cliniqueu traumatisme, développement de l’enfant) en fonction de sa

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orrespondance sur chacun des trois facteurs (personnel, fami-ial ou extrafamilial) et de sa clarté. Les énoncés jugés nonertinents ou ambigus ont été exclus. Quarante items ayant laeilleure validité ont été retenus et soumis à un échantillon de

0 adolescents tout-venant afin de confirmer leur intelligibilité etinsi, d’évaluer leur validité de contenu. Les participants étaientnvités à encercler les items qui n’étaient pas compris. Aucun desdolescents n’a éprouvé de difficultés de compréhension. Unechelle de format Likert en cinq points, similaire à celle utili-ée dans plusieurs autres outils tels que le READ, le CD-RISC,’ARS et la Resiliency Scale, a été retenue afin de répondre àhacun des items (de 0 : « Pas du tout d’accord » à 4 : « Tout àait d’accord »). Ainsi, les scores obtenus sur l’échelle variente 0 à 160. Les items sont présentés dans le Tableau 1.

.1.2. Participants et procéduresL’IFR-40 a été administré à un échantillon de 299 adolescents

olontaires issus de la population générale, similaire à celuitilisé dans d’autres échelles comme le CD-RISC [29].’échantillon était composé de 161 filles (âge moyen = 15,43 ;T = 3,01) et de 130 garcons (âge moyen = 15,26 ; ET = 2,97).uit personnes ont omis de mentionner leur sexe. L’âge desarticipants pour l’échantillon total varie entre 11 et 19 ans (âgeoyen = 15,03 ; ET = 3,76). Il est à noter que les données concer-

ant l’âge étaient manquantes pour sept adolescents et pouruatre adolescents en ce qui concerne le niveau d‘étude. Ceux-cint été recrutés auprès de divers collèges, lycées et universités.a passation des instruments a été effectuée pendant le tempse classe. Aucune compensation ou incitatif n’a été remise auxdolescents pour leur participation.

.1.3. InstrumentsUn questionnaire d’informations générales évaluant les

aractéristiques personnelles des répondants, soit l’âge, le sexet le cycle d’études a été administré avec l’IFR-40. La versionrancaise de l’IFR-40 a été développée pour évaluer les diffé-ents domaines constitutifs de la résilience. Plus précisément,e questionnaire de 40 items explore les variables protectricesont dispose l’adolescent au niveau personnel, familial etocial.

Les questionnaires suivants ont également été administrés :

l’échelle de satisfaction de la vie développée par Diener et al.(1985) [37], se compose de cinq items de type (« Je suis satis-fait(e) de ma vie. ») qui incitent l’adolescent à porter uneévaluation globale sur sa vie. Pour chaque énoncé, le répon-dant dispose d’une échelle de Likert en sept points allantde 1 pour « fortement en désaccord » à 7 pour « fortement enaccord » ;

l’échelle de mesure des manifestations du bien-être psycho-logique (EMMBEP) de Massé et al. (1998) [38] mesurele niveau de santé psychologique à partir de la fréquenced’occurrence d’une liste de manifestations (1 : « jamais » ;

5 : « presque toujours »). Cet instrument repose sur 25 itemsmesurant l’estime de soi, l’équilibre, l’engagement social, lasociabilité, le contrôle de soi et le bonheur (exemple d’item :« J’étais bien dans ma peau, en paix avec moi-même. »).
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J. Bekaert et al. / Neuropsychiatrie de l’enfanc

Tableau 1La liste des 40 items de l’Inventaire des Facteurs de Résilience.

No Description de l’item

1 Lorsque je rencontre des difficultés graves, j’arrive à les surmonteret je peux continuer à m’épanouir

2 Mes parents réussissent à s’entendre même en cas de tension ou deproblèmes familiaux

3 Je réalise des activités avec l’un de mes parents4 J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de choses dont je peux être

fier(e)5 Je pense que je suis utile6 En général, en cas d’imprévu, j’arrive à me débrouiller seul7 Dans l’ensemble, je suis content(e) de moi-même8 L’un de mes parents me motive lorsque je dois faire quelque chose9 Je pense que mes parents sont de bons parents et qu’ils sont

compétents dans leur rôle10 Mes parents ne sont pas isolés, ils prennent du plaisir à rencontrer

d’autres personnes11 En général, je me considère comme quelqu’un qui réussit ce qu’il

entreprend12 Nous nous entendons assez bien dans ma famille13 Je m’adapte facilement aux situations lorsque des changements

arrivent14 Pour mieux comprendre les choses difficiles que je vis, je pose des

questions aux personnes qui m’entourent15 Je me plais vraiment dans ma famille16 En général, je sais m’organiser, dans la vie de tous les jours17 Je pense maîtriser ma vie18 Je suis assez sûr(e) de moi19 Je connais un(e) ami(e) qui rencontre les mêmes problèmes que moi20 Je connais au moins une personne, autres que mes parents et mes

amis, avec qui je peux parler de mes problèmes (voisin, professeur,oncle. . .)

21 Dans des situations stressantes, je me centre sur le problème et jevois comment je peux le résoudre

22 J’ai un(e) petit(e) ami(e) avec qui je me sens bien23 Je vois, souvent, le bon côté des choses24 J’ai un(e) ami(e) que je considère comme mon confident et cela

m’aide beaucoup dans les moments difficiles25 Quand je suis triste, l’un de mes parents me comprend et me

soutient26 Lorsque je suis triste, il y a au moins un adulte, qui ne fait pas partie

de ma famille, qui me donne des conseils ou des informations27 Mes amis m’aident quand je ne me sens pas bien28 Si quelque chose va mal, il y a au moins une personne qui me

viendra en aide29 Je ne me laisse pas décourager lorsque j’échoue30 Il y a quelqu’un avec qui je peux discuter de décisions importantes

qui concernent ma vie31 Je me sens en sécurité avec l’un de mes parents32 Je partage avec ma famille des valeurs morales comme par exemple

le respect33 J’ai une bonne relation avec l’un de mes parents34 Je m’entends bien avec l’un de mes parents35 Ma foi me permet de me sortir de situation difficile36 L’un de mes parents est disponible quand j’en ai besoin37 Il y a au moins une personne qui partage mes intérêts et mes

préoccupations38 J’ai l’impression de faire partie d’un groupe qui partage les mêmes

choses que moi39 Mes parents ont des projets communs pour l’ensemble de la famille

comme par exemple les vacances40 Il y a une personne fiable à qui je peux faire appel pour me

conseiller lorsque j’ai des soucis

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.2. Résultats

.2.1. Structure factorielle de l’IFR-40Compte tenu des limites citées au sein de la littérature à

’encontre de certains des outils mesurant la résilience, notam-ent celles ayant trait à l’analyse factorielle avec rotation

rthogonale [39], nous avons choisi de réaliser une analyseactorielle avec rotation oblique qui semblait plus en adéqua-ion [39] puisque présupposant l’interrelation des dimensionse l’échelle. Ainsi, nous avons soumis l’ensemble des don-ées à une analyse factorielle en composantes principalesACP, avec le logiciel SPSS 17.0) avec rotation oblique dansaquelle nous avons demandé une solution en trois facteursonformément au modèle de Garmezy et al. (1991) [10].’indice d’adéquation de l’échantillon à la factorisation estrès satisfaisant (KMO = 0,890). Le test de sphéricité de Bart-ett est significatif (p = .00). L’examen de la solution factorielleait ressortir une structure en trois facteurs composée de0 items. Les saturations factorielles sur chacun des itemse situent entre 0,31 et 0,84 (Tableau 2). Les trois facteurségagés expliquent 43,46 % de la variance et s’élève res-ectivement pour chacune des échelles à 25,77 %, 9,98 % et,71 %.

Le facteur 1 regroupe des items évaluant les facteurs de pro-ection familiaux. Ce facteur comprend 14 items qui mesurenta dimension familiale, notamment les caractéristiques ayantrait aux parents, à la relation parent–adolescent et à l’ensemblee la famille nucléaire. Le facteur 2 composé de 14 itemsassemble les items évaluant la dimension personnelle, plus spé-ifiquement les caractéristiques individuelles de l’adolescentla croyance en soi et en ses capacités; la confiance en soi;e sentiment d’utilité ; l’adaptabilité; l‘autonomie; la recherche’informations et la capacité à découvrir un sens ; la capa-ité à planifier et à s’organiser dans la vie de tous les jours ;e sens du contrôle interne ; la capacité à résoudre les pro-lèmes ; l’optimisme ; la détermination et la spiritualité) alorsue le facteur 3 comprenant 12 items réfère à la dimensionociale et rassemble des items traduisant les contacts sociaux, leoutien provenant des pairs, d’une relation amoureuse, de pro-essionnels, de personnes extérieures au cercle familial ou d‘unroupe.

.2.2. La fidélité : cohérence interne de l’IFR-40 et qualitées items

Un coefficient alpha de Cronbach a ensuite été calculé àartir des résultats obtenus à chacun des items afin d’évaluera cohérence interne du questionnaire et d’avoir un estimé dea fidélité. Le coefficient obtenu pour l’ensemble des items’élève à 0,91 pour l‘échantillon total. Les corrélations item-otal (Tableau 3) oscillent entre 0,21 (item 19) et 0,58 (item 8)t se situent au-dessus du seuil critique de 0,20 [40,41]. Seul

’item 22 présente une corrélation item-total inférieure à 0,20,ependant, le retrait de cet item n’augmente en rien la cohé-ence interne. Le coefficient alpha de Cronbach obtenu pour leacteur 1 est de 0,91, pour le facteur 2 de 0,88 et pour le facteur

de 0,77.

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Tableau 2Structure factorielle de la version de l’IFR-40 et saturations factorielles.

Item Facteur I Facteur II Facteur III M ET

9 0,841 3,48 0,81633 0,801 3,55 0,81134 0,758 3,59 0,7636 0,743 3,36 0,95731 0,716 3,47 0,91715 0,711 3,31 1,00725 0,692 2,96 1,2388 0,688 3,21 1,0212 0,68 3,23 0,9653 0,583 2,52 1,23832 0,56 3,45 0,87110 0,498 3,09 1,08639 0,451 2,85 1,4372 0,379 2,61 1,40618 0,773 2,49 1,17729 0,698 2,74 1,07517 0,67 2,96 0,9567 0,661 2,81 0,8684 0,65 2,65 0,96611 0,618 2,72 0,8376 0,59 3,03 0,79813 0,589 2,88 0,8235 0,585 2,72 1,02121 0,535 2,61 1,0081 0,525 2,67 0,91723 0,507 2,82 1,00335 0,497 1,68 1,53616 0,478 3,03 0,97227 0,701 3,11 1,11640 0,692 3,3 1,00824 0,565 2,91 1,41928 0,553 3,57 0,77630 0,542 3,32 0,99937 0,528 3,08 1,0638 0,395 2,93 1,16419 0,365 1,84 1,47826 0,36 1,97 1,43720 0,339 1,9 1,57221

4

lopdEldldvtrfrvcd

Tableau 3Les corrélations item-total.

Items Corrélation item-total Alpha deCronbacha

1 0,317 0,9082 0,486 0,9063 0,573 0,9044 0,551 0,9055 0,536 0,9056 0,326 0,9087 0,545 0,9068 0,585 0,9059 0,506 0,90610 0,531 0,90511 0,559 0,90512 0,553 0,90513 0,417 0,90714 0,407 0,90715 0,578 0,90516 0,411 0,90717 0,492 0,90618 0,443 0,90619 0,217 0,9120 0,267 0,9121 0,506 0,90622 0,137 0,91423 0,469 0,90624 0,277 0,90925 0,552 0,90526 0,421 0,90727 0,453 0,90628 0,435 0,90729 0,454 0,90630 0,379 0,90731 0,533 0,90632 0,446 0,90633 0,541 0,90634 0,507 0,90635 0,406 0,90736 0,553 0,90537 0,31 0,90838 0,415 0,90739 0,476 0,9064

pd

4.2.4. Stabilité temporelleL’évaluation de la validité temporelle de l’IFR-40 a été réa-

lisée à l’aide de deux passations séparées par un intervalle

Tableau 4Corrélations entre l’IFR-40 et les différentes mesures.

Mesures IFR-40 EMMBEP SATISF

IFR-40 1,00 0,721a 0,616a

EMMBEP 1,00 0,660a

SATISF 1,00

2 0,334 2,07 1,8174 0,312 2,68 1,22

.2.3. La validité convergente de l’IFR-40Afin d’évaluer la validité convergente de l’IFR-40 une corré-

ation a été établie entre les résultats au questionnaire et ceuxbtenus à l’échelle de mesure des manifestations du bien-êtresychologique. Quinze participants parmi les 299 ont présentées données manquantes à l’EMMBEP (score moyen = 67,05 ;T = 11,7). Une autre corrélation a également été calculée entre

’IFR-40 et l’échelle de satisfaction de la vie afin d’obtenires indices supplémentaires de la validité convergente de’instrument. Quatorze adolescents parmi les 299 ont présentées données manquantes sur l’échelle de satisfaction de laie (score moyen = 25,19; ET = 7,52). Rappelons que dans cer-ains études, des associations positives ont été trouvées entre laésilience et la bonne santé [30], le bien être [42] et la satis-action de la vie [43] et des associations négatives entre la

ésilience et la dépression [30]. Une corrélation de 0,61 est obser-ée entre l’IFR-40 et l’échelle de satisfaction de la vie et uneorrélation de 0,72 a été obtenue entre l’IFR-40 et la mesurees manifestations du bien-être psychologique. Le Tableau 4

ESr

0 0,406 0,907

a Alpha de Cronbach total lorsque l’item est supprimé.

résente les corrélations obtenues entre les différentes mesurese l’étude.

MMBEP : échelle de mesure des manifestations du bien être psychologique ;ATISF : échelle de satisfaction de la vie ; IFR-40 : inventaire des facteurs deésilience.

a Corrélation significative à 0,01.

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J. Bekaert et al. / Neuropsychiatrie de l’e

emporel de quatre semaines. Des adolescents volontaires issuse la population générale ont participé à cette étude (n = 73).’échantillon est composé de 62 filles et 11 garcons, ayant uneoyenne d’âge de 17,84 ans (ET = 0,49). Tous les participants

nt été informés de la double passation. Les moyennes obte-ues à l’IFR-40 lors de la première et la deuxième complétionont de 109,75 (ET = 20,18) et 112,21 (ET = 20,96) respecti-ement. Afin d’évaluer la stabilité temporelle des réponses à’instrument, une corrélation pour échantillon appariés a étéalculée entre les résultats à la première administration et lesésultats à la deuxième administration. Les résultats obtenusndiquent un coefficient de constance tout à fait satisfaisant de,92 (p = 0,01).

. Discussion

Cette première étude visait à évaluer les propriétés psy-hométriques de la version francaise de l’IFR-40 Les résultatsbtenus attestent que ce nouvel outil évalue de facon adéquatet rigoureuse les différents facteurs constitutifs de la résilience.ar ailleurs, les résultats de l’analyse factorielle appuient unetructure à trois dimensions et montrent que l’IFR-40 corrèleortement avec les variables pour lesquelles un lien fort a étébservé dans la littérature. Ce dernier élément permet d’établira validité convergente de l’outil. La consistance interne dehaque sous-échelle (alphas) ainsi que leur fidélité (passationest-retest) indiquent que l’outil présente également des qualitéssychométriques satisfaisantes. Effectivement, le coefficient detabilité temporelle, lequel permet d’obtenir un indice de sontilité pour évaluer les changements en contexte d’interventionsychologique, indique une bonne fidélité propre à l’ensemblee l’échelle.

Il s’avère toutefois nécessaire d’envisager de futures ana-yses pour mettre à jour ces résultats au moyen d’une analyseactorielle confirmatoire. Bien que la population de valida-ion (échantillon d’adolescents issus de la population générale)oit justifiée pour une première opération de validation, ilemble utile de mettre à l’épreuve cet outil auprès de popu-ation d’adolescents ayant été confrontés à un traumatismefin de compléter la validation de cet outil. Outre cet impé-atif de poursuivre et de finaliser la procédure de validation,es recherches doivent également permettre d’étudier la vali-ité divergente. À cet égard, des associations négatives étantelevées entre la dépression et la résilience [30], il s’avéreraitudicieux d’envisager la complétion d’une échelle de dépres-ion s’adressant aux adolescents telle que l’échelle compositee dépression (MDI-C) de Berndt et Kaiser (1999) [44] conjoin-ement à l’IFR-40 dans le but d’asseoir la validité divergente.insi, d’autres recherches visant à évaluer les propriétés psycho-étriques de l’IFR-40 demeurent nécessaires afin de confirmer

es données obtenues et de maximiser la généralisation des pro-riétés de l’instrument.

Les résultats préliminaires de cette recherche suggèrent, par

onséquent, que cet instrument soit valide, fiable et puisse êtretile aux professionnels de la santé, cliniciens et chercheurs,ésirant procéder à l’évaluation des facteurs de protectionhez les adolescents. L’IFR-40, dans cette perspective, offre

[

e et de l’adolescence 60 (2012) 176–182 181

’opportunité de disposer d’un outil standardisé apte à distin-uer de manière multidimensionnelle les adolescents au regarde leurs caractéristiques.

. Conclusion

Les facteurs de protection jouent un rôle important dans lerocessus de résilience chez les individus ayant été confrontés àn traumatisme. Ils constituent, selon plusieurs chercheurs, desariables protectrices qui se déclinent selon trois grandes dimen-ions (personnelles, familiales et sociales) et qui permettent deoduler l’effet du traumatisme. À l’heure actuelle, seul le READ

e Hjemdal et al. (2006) [33] permettait d’évaluer ces dimen-ions avec plusieurs limites. Le but du présent article était derésenter les résultats visant à développer et valider un nou-el outil permettant de palier aux différentes limites énoncées.’autres études demeurent toutefois nécessaires afin de complé-

er l’évaluation des propriétés psychométriques de l’IFR-40 telleue l’étude de la validité divergente. Il importe également dealider cet outil à l’aide d’une analyse confirmatoire. Des tra-uctions, comme celle effectuée en langue anglaise pourront, parilleurs, permettre d’augmenter l’accessibilité au questionnaire.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

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1 nfanc

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