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ELEMENTS DE SYNTHESE SUR LA SESSION

2017 DE L'EAF

Lasynthèseréaliséesurlasessionde2016abénéficiéderetourstrèsfavorables.Elleapermisderépondreànombredequestionsqueseposentlesenseignants,elleairriguélesréflexionsd’équipeetletravailpédagogique.

Ce nouveau document qui dresse un bilan de la session 2017 ne sesubstitue pas au précédent, qui restera comme lui accessible enligne sur notre site. Il en réactualise certains points au regarddes changements constatés d’une année à l’autre. Surtout, il lecomplète.

Il s’appuie comme l’an dernier sur les bilans établis par lesprofesseurs relais mais aussi sur l’examen des fichesd’interrogationoraleetdeslotsdecopiesde17jurysréunissurundescentres.

Remarquesliminaires

Les professeurs relais ont été reconduits dans les missions quiavaientétélesleursl’andernier.Ilsonttousexpriméleplaisirdeséchangesqu’ilsontpumeneravecvous,laconfiancequis’estétablieetlaqualitédevotreaccueil.

Ils ont relayé non seulement des observations d’ordre pédagogique,maisaussitoutesvosdemandes,vosremarques,vosdifficultés.Ilsont témoigné, toujours, de votre engagement et de votreprofessionnalisme.

Nous souhaitons remercier chacun, professeurs relais etexaminateurs,tousgarantsdelaréussitedecetteépreuve.

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Lesrésultatsdel’épreuve2017

Nousvousprésentons,ici,lesrésultatsdel’épreuvepourcettesession2017.

Sériesgénérales Moyennedel'écrit Moyennedel'oralES 10,82 12,58L 11,41 12,75S 11,25 13,38

Sériestechnologiques ST2S 10,58 11,41STI2D 10,28 11,33STD2A 12,09 13,27STL 11,22 12,11STMG 10,28 11,07

Musiqueetdanse 14,44 17,00Hôtellerie 11,10 11,04

Rappeldesrésultatsdepuis2014 ECRIT ORAL

Sériesgénérales

2014 2015 2016 2017 2014 2015 2016 2017

ES 10.22

10.41

10.48

10,82

12.01 12.06 12.28 12,58

L 10.59

11.22

11.09

11,41

12.32 12.75 12.14 12,75

S 10.51

10.89

11.05

11,25

12.75 12.82 13.02 13,38

Sériestechnologiqu

es

ST2S

11.17

11.11

10.30

10,58

11.73 12 11.36 11,41

STI2D

9.87 10 10.45

10,28

10.95 11 11.76 11,33

STD2A

11.50

10.60

11.05

12,09

12.46 13.12 13.74 13,27

STL 10.12

10.57

10.89

11,22

11.17 11.49 11.45 12,11

STMG 10.19

10.15

10.35

10,28

11.02 10.64 11.35 11,07

3

Musiqueetdanse

13.38

13.64

10.64

14,44

16 11.91 14.62 17,00

Hôtellerie 10.74

10.79

10.83

11,10

12.32 11.76 12.53 11,04

La consolidation des résultats observée l’an dernier seconfirme pour l’ensemble des séries générales. Elle est plusnuancéedanslessériestechnologiques.

L’écrit

Nousnereviendronspassurtouslesexercicesdel’épreuveécrite.Cependant la réponse à la question de corpus appelle un certainnombrederemarques.

Eneffet,l’échantillonnageobservésecaractérisepardesvariablesimportantesdanslescritèresd’appréciationetleurformulation.Silamajoritédesappréciationsrendentcomptedefaçonsynthétiqueetprécise de la réponse du candidat, certains correcteurs ne mettentpas d’appréciation pour la réponse à la question (2 sur 17). Dansd’autres cas, les réponses restent très générales et se répètentd’une copie à l’autre: un examinateur note de façon presquesystématique: «trop peu de réflexion à la réponse concernant laquestionsurcorpus».Unexaminateurnotesurlaplupartdescopiesqui lui ont été confiées, pour les différents exercices: «lesattendus de l’exercice ne sont pas atteints» sans préciser quelssontcesattendus.D’autresreprochentauxcandidatsnepasdonneruneréponsecomplète.«Réponseincomplète»constitueainsiparfoisla seule appréciation. Rappelons que dans les éléments decorrection,ilestpréciséchaqueannéequ’uneréponseexhaustivenepeutêtredemandée,etqu’onnepeut«attendred’uncandidatqu’ilaborde tous les éléments de réponse proposés.» Ce qu’on peutobserver aussi dans un lot de copies, c’est que toutes lesappréciationsdel’examinateurpointentuniquementlesfaiblessesdelaréponse.

L’appréciation de la réponse à la question de corpus estindispensable; elle en cerne les réussites et les limites quipeuventapparaître.

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Au-delà de ce constat, nous voudrions attirer l’attention plusprécisément sur des éléments d’évaluation qui se retrouvent aussibiendanslaquestiondecorpusquedanslecommentaire.

Lepremierestl’exigencesystématiquedeprocédésstylistiques,enparticulierpourlaréponseàlaquestiondecorpus.

«Où sont les procédés?», note en guise d’appréciation uncorrecteur. «Vous utilisez trop peu de procédés», commente unautre.Uneexcellenteréponsereçoitainsiunenotede3,5/4aveccette remarque: «TB étude (oubli de quelques procédéstoutefois)».

Cesappréciationssuscitentréflexionpourtroisraisons:

a. Les procédés stylistiques n’apparaissent pas comme unecompétence à évaluer en soi. Rappelons le texte officiel:Uneoudeuxquestionsportantsurlecorpusetappelantdesréponses rédigées peuvent être proposées aux candidats.Elles font appel à leurs compétences de lecture et lesinvitent à établir des relations entre les différentsdocumentsetàenproposerdesinterprétations.

b. La finesse d’une analyse ne se mesure pas au nombre deprocédésquisontrelevésouàleurrareté.Etinversement,le relevé de procédés ne garantit pas la subtilité de laréponse. Une analyse, valant par l’aptitude à laconceptualisation,l’acuitédelaconfrontationpeutmêmenepasavoiràrencontrerd’élémentsstylistiques.Prenons, pour exemple, telle page d’universitaire qui commente lepersonnage de Chabannes dans La Princesse de Montpensier: «Voilàcomment l’amour conduit un homme d’une exceptionnelle qualité morale àtrahirdoublementsonmeilleurami,àlafoisparsaproprepassionetpar l’aide qu’il apporte à celle de son rival quasiment jusqu’à laconsommationdel’adultère.Etcommentl’amourenafaitunevictimedela maîtresse, de son rival et de son meilleur ami qui le croit pluscoupablequ’iln’est.»(LecturesdemadamedeLafayette,PUR,2015)Laprofondeur de vue dans cette analyse est rendue par la concision del’expression.Ellenenécessitepas,enl’occurrence,lerecoursàdesprocédés. Même le commentaire de la dernière phrase de la nouvelle demadamedeLafayette(«Ellemourutenpeudejours,danslafleurdesonâge, une des plus belles princesses du monde, et qui aurait été sansdotelaplusheureuse,silavertuetlaprudenceeussentconduittoutesses actions.») glisse sur les éléments stylistiques pour mettrel’expression en regard de la nouvelle: «La dernière phrase explicite

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l’amèreironiequiestàlabasedurécit:aumomentdesombrerdanslamort, les perfections s’accumulent dans une hypothétique idéalité dontl’œuvreentièreétaitladénégation.»

c. Le sujet donné en série S et ES (Les personnages de ces

romans sont-ils touchés de la même manière par l’universfictifqu’ilsdécouvrent?)rendaitmêmebiendélicatvoireacrobatique,forcé,doncinapproprié,lerecoursàl’analysedes figures de style. Le sujet supposait non une micro-lecture,maisunrecul,unedistanciationoùs’appréciaientune compréhension globale, un degré d’abstraction oùl’analogieprenaittoutsonsens.

L’inconvénientmêmed’unecorrectionquisollicitesystématiquement,mécaniquement, du candidat des relevés de procédés, c’est qu’elleméjugeparfoisuneréponse,puisqu’ellelalitàceseulprisme.

Elle s’éloigne aussi du sens de notre discipline où les procédésconcourentàunenjeuplushaut:s’efforcerdedécrirecommentletravail de l’écriture interroge le monde, construit le sens et,particulièrement pour la poésie, ausculter la réinvention de lalangue,sa«matérialitésensible»(BOn°9).

En revanche, on ne saurait sanctionner un candidat sous prétextequ’ils’appuietropsurdesfiguresdestyle,demêmequ’onnepeutexiger une justification explicite systématique du procédé. Uncandidat rédige son commentaire ainsi qu’on le lui a appris, etl’évaluation doit cerner en priorité ce qui est réussi. Lacentration de l’évaluation sur des aspects particuliers peut faireperdredevuelaréussiteglobale.

Ladeuxièmedérive,liéeàlaprécédente,estlereproche,parfoistrèsrapide,adresséaucandidatdeparaphraserletexte.

Ilseprésenteavecunecertainefréquencedanslecommentaire.Or,la paraphrase, et nous le disions déjà dans la synthèse de l’andernier, en tant qu’opération de reformulation, est une étapesouvent nécessaire dans le commentaire, que l’on trouve dans lesmeilleurs ouvrages. Elle engage l’analyse de laquelle elle ne peutse dissocier. Cette entrée est malheureusement parfois refusée aucandidat.

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Danslemêmeordred’idées,onseraconscientquelesregistres,euxaussi, sont un outil parmi d’autres, qui ne saurait devenir lecritèredelectureetdoncd’évaluation.

Justement le constat est qu’ils sont parfois prévalents dans lesattentes. Pourtant, pour peu que l’on revienne au Programme del’enseignement commun de français en classe de seconde et depremière (BO spécial n°9 du 30 septembre 2010) le mot registren’apparaîtqu’unefoisàproposdesréécritures:

On aborde dans cette étude les questions de genre, de registre etd’intertextualité et on travaille sur les phénomènes de citation,d’imitation,devariationetdetransposition.

Lesdéfinitionsdesépreuvesdefrançaislesmentionnentàproposdusujetd’invention:

Ellepeuts'exercerdansuncadreargumentatif:- article (éditorial, article polémique, article critique, droit de

réponse...);- lettre(correspondanceavecundestinatairedéfinidanslelibellédu

sujet, lettre destinée au courrier des lecteurs, lettre ouverte,lettre fictive d'un des personnages présents dans un des textes ducorpus,etc.);

- monologue délibératif; dialogue (y compris théâtral); discoursdevantuneassemblée;

- récitàviséeargumentative(fable,apologue...).Mais, lorsqu'elle concerne le genre narratif, elle peut s'appuyer surdesconsignesimpliquantlestransformationssuivantes:- des transpositions: changements de genre, de registre, ou de point

devue;- oudesamplifications:insertiond'unedescriptionoud'undialogue

dans un récit, poursuite d'un texte, développement d'une ellipsenarrative...

En regard, combien de fois le mot humaniste revient-il dans lesprogrammes?

Aborder les registres, et cette démarche est nécessaire, c’estétudier ce qu’un texte emprunte à un autre (tragédie, comédie,épopée,conte,satire)pourledétourner,enrichirseseffetsdecepalimpseste, créer des échos. C’est, non le faire entrer dans descases, mais entrer dans la singularité d’une œuvre et dans

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l’écriture,manierlesvariations.C’estsavoirquelesregistresnesontqu’unoutilparmid’autresquin’estpasexigible.

Lalectured’unecopieestl’engagementdanslemouvementdepenséequ’elle propose sans lui imposer a priori un filtre sélectif enparticulier.C’estlaraisonpourlaquelleilimportedelaisseraucandidatlapossibilitéd’avoirunelecturepersonnelledutexte,cequ’onluirefuseparfois,aumotifqu’ils’écartedelajustecompréhensiondutexte, ou qu’il n’est pas totalement convaincant. L’épreuve ducommentaire, dans ses principes, en appelle précisément à lasubjectivité du candidat, sollicite son expérience de lecteur. Laluirefuser,c’estaussirefuserlepropredutextelittéraire.

Lemondequeproduitletextelittérairenarratifestunmondeincomplet,même si certaines œuvres proposent des mondes plus complets que d’autres.Il serait plus juste de parler de fragments de mondes, constitués departiesdepersonnagesetdedialogues,oùdespansentiersdelaréalitéfontdéfaut.Et,pointessentiel,cesdéfaillancesdumondenetiennentpasàundéfautd’informationqueletravailderecherche,commeenhistoire,peut espérer combler un jour. (…) Le texte n’est pas lisible pour lelecteurluidonnesaformeultimeparexempleenimaginant,consciemmentouinconsciemment,unemultitudededétailsquineluisontparfournis.(…)Iln’existepasdetextelittéraireindépendantdelasubjectivitédeceluiquilelit.(…)C’estlelecteurquivientacheverl’œuvreetrefermerlemondequ’elleouvre,etillefaitchaquefoisdemanièredifférente.PierreBayard,QuiatuéRogerAckroyd,Editionsdeminuit,1998,p.127-

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L’oral

Lesdescriptifs

Les recommandations sur les descriptifs ont été largement suivies.Le nombre de descriptifs reliés ou agrafés, ou disposés dans despochettes à vue, a sensiblement augmenté, ce qui en fait un objetaisément maniable par les collègues. Le soin qui a été apporté àleurmiseenœuvredoitêtresouligné:dansleurorganisation,ilsjoignentdefaçonclairelestextesétudiésquisontdistinguésdesdocuments complémentaires ; d’un point de vue pédagogique, ils

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proposentdesproblématiquesdeséquencesclairesservantdepointd’entrée stimulant et éclairant pour les groupements et les œuvresintégrales.

Ilreste,defaçonmarginale,desdescriptifsdontl’usageestrendudélicat ou difficile ou qui prêtent à interrogation. Selon lerecensementétabliparundesprofesseursrelais:

- Ils se présentent sous forme de feuilles libres glisséesdansdespochettes.Atitred’exemple,dansundescentresdesAlpesMaritimes,surles21descriptifs,17sontbienprésentésagrafés,reliésouorganisésdansunporte-vue.Maistroisseprésententsouslaformed’unechemiseàrabatscomportantlesséquencesrangéesdansdeschemises.Etdeuxautressouslaformed’uneliassedefeuillesdansunechemiseA4,dontlemaniementestextrêmementmalaisé.

- Ils ne distinguent pas les textes des lectures analytiquesdeslecturescursives

- Ilssontincomplets:certainstextesontétéomis,oubienlescandidatsprésententundescriptifdifférentdeceluiduprofesseur, en particulier pour les documentscomplémentaires.

- Certains des documents sont difficilement lisibles ouphotocopiésàl’envers.

- De façon rare mais notable, ils comportent des erreursd’attribution (Le Radeau de la Méduse attribué à Delacroixpar exemple) qui faussent d’emblée le discours du candidatetdévaluentsaprestation.

- Un dernier cas de figure est celui de descriptifsdisproportionnés : une première séquence longue, avec denombreux textes complémentaires et une dernière séquencetrès courte, avec très peu de documents qui ne permettentplus un échange constructif dans l'entretien: cedéséquilibre affecte le respect de l’équité entre lescandidatsinterrogéssurcesséquencesdisparates.

Ces observations confirment le conseil formulé l’an dernier deconstruire le descriptif dès le début de l’année avec les élèvespour qu’ils en comprennent les enjeux, la cohérence, et s’enemparent comme d’un outil, pour qu’ils perçoivent aussi le lienentreletextequ’ilscommententetlaproblématiquedelaséquencequeparfoisilssemblentdécouvrir.Ellesappellentaussiàengagerl’entrée dans les textes le plus tôt possible, dans un projetpédagogiqueattentifàlamaîtrisedutemps.

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L’exposé

La conception des questions pour l’exposé est exigeante: elledemande, nous en avons conscience, beaucoup du temps, et il estparfoisdifficiled’évaluerlaréceptionqu’enauralecandidat.Letravailaccomplilorsdelasession2017marqueunnetprogrèsparrapport à 2016: en effet, à la suite de nos recommandations, lapartdesquestionstrèsformalistesanettementréduit.

Un professeur relais salue l’accessibilité et la subtilité desquestionsdanssoncentre.AinsisurunextraitduromandeMaylisde Kerangal, Réparer les vivants, l’examinateur propose:«Portraits croisés du médecin et des parents: comment vivent-ilsce moment de vérité?». Une telle question permet une réelleréappropriation du texte par le candidat; elle est stimulante etmontre que la littérature fait sens, qu’elle explore le réel etengage notre humanité. Elle rend honneur au texte et àl’intelligenceducandidat.Ellelégitimel’épreuve.

S’il reste encore des questions du type: «Par quels procédésd’écriture, Césaire parvient-il à traduire la laideur?»,ellesdeviennenttoutàfaitisolées.

Constatons toutefois que le caractère très limitatif de certainesquestionsenrendletraitementdifficileparlecandidat.

Ellessontaxéessurunélément:

Surunmouvementlittéraire

Sur «l’Albatros» de Baudelaire: dans quelle mesure peut-ondirequeBaudelaireromptavecleromantismedanscepoème?

La question est à la fois très ciblée et d’une grandedifficulté. Le candidat n’a pu répondre que brièvement et areçuunenotefaible.

Surunprocédélittéraire

Sur «L’épitaphe Villon»: quelles images emploient lespersonnagesdupoème?

Lecandidataparlétroisminutes.

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Surlastructuredurécit

Sur «Les animaux malades de la peste» de La Fontaine:quellessontlesstructuresdurécitetquellesvaleursontlespartiesdiscursives?

Letermediscursifpeutêtredifficileàcomprendreetsurlastructure du récit, l’examinateur a reproché au candidat dedégagerleschémanarratifaumotifqu’iln’étaitpasappropriéauniveaudulycée.

SurletextedePascalintitulé«Disproportiondel’homme»:quelestleplandutexte?

L’examinateursanctionneparunenotetrèsfaible«unexposécourtetpeuconvaincant».Maispouvait-ilenêtreautrement?Lepérimètredelaréponseestétroit.

L’entretien

En ce qui concerne l’entretien, nous souhaiterions répondre à deuxquestions.

Lapremièrenousaétéposéeenréuniond’entente,etl’examendesfiches d’interrogation la suscite aussi: peut-on interroger dansl’entretien le candidat sur d’autres séquences que celle d’oùprovientl’extrait?

Selon le texte officiel, l’examinateur oriente la réflexion ducandidatvers«l’œuvreintégraleoulegroupementd’oùletexteaété extrait», «l’objet d’étude ou les objets d’étude en relationavecletextequivientd’êtreétudié.»

Cela signifie que l’examinateur va d’abord et prioritairementinterroger le candidat sur la séquence en lien avec l’extrait surlequel a porté l’exposé. Mais il n’a pas à s’interdire d’autresrapprochements, parce qu’il n’est pas possible de cloisonner lessavoirs et qu’au contraire, le projet pédagogique conçu par leprofesseur de lettres l’amène à composer un descriptif où lesséquences se complètent, parfois se font écho. Au cours del’entretien, l’échange se développe selon une dynamique propre,authentique,quiapprochecelle,idéale,delaconversationlettrée.Il ne doit pas verser dans un excès inverse et devenir uneinterrogation qui va rebondir sur la plupart des objets d’étude,

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pourvérifiersilecandidatn’apasfaitd’impasse.Pourdonnerdesrepères précis, on s’accordera à dire que les questions del’entretien peuvent dépasser le cadre du groupement ou de l’œuvreintégrale,sansdépasseruntotaldetroisséquences.

Toutaussidélicatepourlecandidat,etréductrice,estlapratiquequiconsisteàinterrogeruncandidatsurdespointsdecours:surtouslesmouvementslittérairesduXVIèmeauXIXèmesiècleouautrecas de figure rencontré ici et là: «les différents registres»,sur les «procédés poétiques». Car les questions formellesreviennentparfoisenforcedansl’entretienaudétrimentdesautresapproches des textes, et de leurs multiples aspects. C’est limiterl’échange oral sur la littérature à une approche strictementtypologique ou technique, oublieuse des enjeux véritablementlittéraires,sensiblesetanthropologiquesdelalittérature.C’estdéroger aux attendus de l’épreuve qui précise que l’examinateur«veille à ne pas exiger du candidat la récitation pure et simpled'unequestiondecours;ilchercheaucontraire:

• àouvrirdesperspectives;• àapprofondiretàélargirlaréflexion,• à apprécier l'intérêt du candidat pour les textes qu'il a

étudiésouabordésenlecturecursive;• à tirer parti des lectures et activités personnelles du

candidat.»

S’ilévalueaussidesconnaissances,cesont«desconnaissancesducandidatsurl'œuvreoul'objetd'étude.»

Une démarche d’interrogation focalisée sur des éléments formels oudessavoirsciblésvaàl’encontredelamiseenœuvredemandéedesprogrammes.Pourexemple:

Lepersonnagederoman,duXVIIèmesiècleànosjoursBULLETINOFFICIELspécialn°9duseptembre2010

L'objectifestdemontrerauxélèvescomment,àtraverslaconstructiondespersonnages, le roman exprime une vision du monde qui varie selon lesépoques et les auteurs et dépend d'un contexte littéraire, historique etculturel,enmêmetempsqu'ellelereflète,voireledétermine.Lefaitdes'attacherauxpersonnagespermetdepartirdumodedelecturequiestlepluscourant.Onprêteuneattentionparticulièreàcequedisentles romans, aux modèles humains qu'ils proposent, aux valeurs qu'ilsdéfinissentetauxcritiquesdontilssontporteurs.Danscetteappréhensiondel'universdelafiction,onn'oublierapasqueladécouverte du sens passe non seulement par l'analyse méthodique desdifférents aspects du récit qui peuvent être mis en évidence (procédés

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narratifsetdescriptifsnotamment),maisaussiparunerelationpersonnelleautextedanslaquellel'émotion,leplaisiroul'admirationéprouvésparlelecteurjouentunrôleessentiel.

Rappelonsenfinquel’entretienn’estpasdestinéàrefairel’exposéavec le candidat. Si la première ou la deuxième question naissentspontanémentdutexte,trèsviteonparvientàuneouvertureverslaséquence. Pour tout commentaire sur l’entretien, après un exposépourtant évalué de façon flatteuse, un examinateur note: «Lesquestions ont permis d’éclaircir les points oubliés pendantl’entretien.» Cet examinateur s’est placé dans une attented’exhaustivité par rapport à l’exposé; il renonce à l’ouvertureréflexiveattenduedansl’entretien.

Lesappréciations

Lorsqu’onobserve,surl’échantillondes17jurys,lafaçondontlesfiches d’interrogation orale sont renseignées, on note une grandedisparité. La grande majorité des fiches se signalent par leurclarté et leur précision: elles permettent de percevoir la façondontl’orals’estdéroulé,etlesdifférentescompétencesévaluées.

Certains bordereaux sont toutefois extrêmement succincts. Unexaminateur note ainsi pour seule appréciation de l’exposé:«Exposéconvenable».Dansuncertainnombredecas,lesquestionsposées lors de l’entretien ne figurent pas non plus sur la fiched’interrogationalorsqu’ellesdoiventyêtrenotées.

Rappelonsquenombredecandidatsdemandentcopiedeleurbordereauet que la loi du 8 juillet 2013 impose la nécessité d’une«évaluationpositive,claire,lisible».

L’appréciation doit permettre de rendre compte de la prestation etdejustifierlanote.

Dans certains cas, l’appréciation dissone avec la note. Ou deuxappréciations presque similaires donnent lieu à des notesdifférentes.

Surlesfichesd’interrogationdumêmejuryExposé partiel et court.Quelques éléments rhétoriques.Pasdeconclusion.

3/10

Exposé trop court. Assezpertinent.Conclusionserronées.

5/10

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Exposé sans queue ni tête. Nerépond pas du tout à laquestion.

4,5/10

Sur un certain nombre de fiches d’interrogation orale, lesappréciationsdel’entretienportentseulementsurlarestitutiondeconnaissances.Or,nel’oublionspassousl’effetdelafatigueoud’une pratique répétée, le texte officiel fixe un ensemble decompétences à évaluer plus vaste. Il stipule aussi la valorisation«lesélémentsderéussiteplutôtquelesélémentsdecarence».

Parvenusautermedecettesynthèse,noussouhaitonsqu’ellepuissevous apporter non seulement des réponses techniques à vosinterrogations, mais qu’elle inscrive en filigrane une hauteconceptiondelalecture,quinepeutêtreuneseuleidentificationd’élémentsdesensetdeprocédésdontlebutseraitlefigementdusensetdescatégories.Tensionentrereconnaissanceetinattendu,lalectureestuneouverturerenouvelée,faitedereconfigurations,toujoursinachevée,toujoursplurielle.Auprofesseurlamissiondemaintenir cette double postulation où les subjectivités serencontrent, s’objectivent sans se superposer totalement, àl’examinateur de savoir lire ou entendre ce qui se dit ou s’écritdansunecopie,cequiyfaitvoix.

Si l’épreuve et sa préparation pouvaient être pour l’élève non lafin des livres, mais une authentique expérience littéraire vécuecomme un élan, nous parviendrions tous à la plus éclatante desréussites.

Lecollègedesinspecteursvousrenouvellesesremerciementsappuyéspourvotreengagementmarquétoutaulongdelasession.

Sa gratitude s’adresse aussi à tous ceux, professeurs etcoordonnateursqui,parleursquestions,leursobservationsetleursanalysesapprofondies,ontrendupossiblecettesynthèse.

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