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ELEN LEBEL IMPACT DES POTENTIELS SYNAPTIQUES MINIATURES SUR LES NEURONES PYRAMIDAUX DU NÉOCORTEX, IN m. Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'université Laval pour l'obtention du grade de maître ès sciences (M.Sc.) Départemefit de physiologie FACULTÉ DE MÉDECINE UNIVERSITÉ LAVAL JUILLET 1997

ELEN LEBEL DES POTENTIELScollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk2/ftp04/mq25646.pdfAVANT-PROPOS La rédaction de ce mémoire a été réalisée sous la supervision du Dr. Denis Paré

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ELEN LEBEL

IMPACT DES POTENTIELS SYNAPTIQUES MINIATURES SUR LES NEURONES PYRAMIDAUX

DU NÉOCORTEX, IN m.

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l'université Laval

pour l'obtention du grade de maître ès sciences (M.Sc.)

Départemefit de physiologie FACULTÉ DE MÉDECINE

UNIVERSITÉ LAVAL

JUILLET 1997

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L'auteur a accordé une licence non exclusive permettant à la Bhiiothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la forme de microfiche/film, de reproduction sur papier ou sur format électronique.

The author retains ownership of the L'auteur conserve la propriété du copyright in this thesis. Neither the droit d'auteur qui protège cette thèse. thesis nor substantial extracts fiom it Ni la thèse ni des extraits substantiels may be printed or otherwise de celle-ci ne doivent être imprimés reproduced without the author' s ou autrement repraduits sans son permission. autorisation.

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11 a été démontré que les terminaisons axonales peuvent libérer des neurotransmetteurs sans être envahies par un potentiel d'action. Même si chaque terminaison présentait un faible taux de libération, la densité synaptique des cellules pyramidales est si grande que ce phénomène pourrait altérer leurs propriétés intégratives. Ici, nous démontrons que la libération spontanée de transmetteur est présente in vivo, que son impact est fonction du compartiment cellulaire (somatique ou dendritique); et, que sa fréquence est beaucoup plus élevée que celles rapportées dans des études in vitro. De plus, ces événements synaptiques spontanés produisent une diminution de la résistance d'entrée qui est plus importante au niveau des dendrites que du soma. Nos résultats suggèrent que, dans un cerveau intact, les neurones pyramidaux subissent un intense bombardement synaptique qui les divise en compartiments électrotoniquement distants les uns des autres.

D e ~ s Par6 Directeur de recherche

Elen Lebel Auteure du mémoire

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AVANT-PROPOS

La rédaction de ce mémoire a été réalisée sous la supervision du Dr. Denis Paré. Je le remercie pour l'aide, la disponibilité et l'enseignement qu'il m'a

prodigués tout au long de ce projet Je remercie également Mircea Steriade et Alain Destexhe pour leurs judicieux conseils, Gerald Oakson, Pierre Giguère et D e ~ s Drolet pour leur assistance informatique et technique inestimable.

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C ......................................................................................................................... R E S M II AVANT-PROPOS .................... .. .. .. ................................................................... In TABLE DES MATGRES ............................................................................. ...........IV USTE DES FIGURES ................................................................................................ VI1

................... ..............*....*.**.......................... LISTE DES ABRÉVLATIONS ... wI

................................................... .................... INTRODUC~ON GÉNÉRALE .. 1 . Anatomie du cortex cérébral

.......................................................................................... 1.1 Aires corticales 1.2 Organisation laminaire du cortex ...................................................... 1.3 Principaux types de cellules corticales ..............................................

........................... ................... 1.3.1 Les neurones pyramidaux ... 1.3.2 Les neurones non-p yramidaw ..............................................

......................................................................... 1.4 Organisation synaptique ....................................... 1.5 Origine des principales afférences corticales

...................................................... 1 S.1 Les afférences intrinsèques

................... . .............*.*.....*. 1 S.2 Les afférentes extrinsèques ... .. 1.6 Principaux neurotransmetteurs du cortex cérébral et leurs

......................................................... ....................... récepteurs ............. .................. 1.6.1 Le GABA ou Acide gamma(y)-aminobuvrique

..................................... 1.6.2 Le glutamate ......................................

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2 . Propriétés électrophysiologiques des cellules pyramidales du néocortex

...................... Propriétés physiologiques des neurones pyramidaux 11

................... .................................................... Intégra t i ~ n s ynap tique .. 13

2.2.1 Site d'initiation du potentiel d'action et distance entre celui-a et les synapses .......................................................... 13

....................... 2.2.2 Propriétés actives des cellules pyramidales 14 ....................................................................................... Impact du réseau 16

......................................................... Libération de neurotransmetteur 17 ............................................................................ Potentiels miniatures 19

CHAPITRE 1 IMPACT DES POTENTIELS SYNAPTIQUES MINIATURES

SUR LES NEURONES PYRAMIDAUX DU @OCORTEX. IN VIVO .

RÉsUMÉ ............................................................................................................ 22

...................*..*....*...... ..................*..................... INTRODUCTION .,.. 23 MATÉRIEL ET MÉTHODES

Les procédures chirurgicales .............................................................. 24 ................................................... Les procédures d'enregistrement 25

L'histologie ......................................................................................... 26

RÉSULTATS .................................................................................................. 27

.................................................................................................... DISCUSSION 32

LÉGENDES DES FIGURES ............................................................................ 36 FIGURES ............................................................................................................ 39

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CONCLUSION GÉNÉRALE .................................................................................. 46 1. Résumé des résultats obtenus lors de cette étude

1.1 Fréquence des rninis ..................................................... ................... 46

1.2 Sensibilité pharmacologique des potentiels synaptiques ................. 46 1.3 Localisation des minis ...................................................................... 47

2. Signification fonctionnelle des potentiels synap tiques miniatures sur les propriétés des neurones pyramidaux du néocortex

2.1 Dépolarisation soutenue du potentiel de membrane au niveau des dendrites .... . ... ..... .... ..,., . . . .... ........................ .... . . . . . . . . .. . . . 48

2.2 Réduction de la Rt, et de la constante d'espace (t,) ........................ .. 48

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LISTE DES FIGURES

CHAPITRE 1

Fig. 1

Fig. 2

Fig. 3

Fig. 4

Fig. 5

Fig. 7

Schéma du montage expérimental et effet de la tétrodotoxine. .................................................................................................................. 39

Distribution bimodale de la fréquence des potentiels miniatures suivant l'application de TD(. ...................................................... 40

Exemples représentatifs des enregistrements appartenant au

..................................... groupe 1 à un gain faible (A) et élevé (B). 41

Exemples représentatifs des enregistrements appartenant au

...................................... groupe 2 à un gain faible (A) et élevé (B). 42

La dialyse de la bicuculline abolit les potentiels miniatures d u groupe 1. ................................................................................................ 43

La majorité des potentiels miniatures du groupe 2 sont sensibles au NBQX. ............................................................................................. 44

Détermination des sites d'empalement des cellules pyramidales ........................ par l'injection intracellulaire de neurobiotine. .... 45

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AMPA :

Avg : B K : CaM : GABA : EEG :

LGN : NBQX :

Acide alpha@)-amino-3-hydroxy-5-méthyl-4- isoxazoleproprionique moyenne Bicuculline Calmoduline Acide garnma(y)-aminobutyrique Électroen~é~halo~ramrne Fréquence Cellules à décharge rapide ("Fast spiking") Peroxydase de raifort ("Horseradish peroxydase") Cellules à bouffées intrinsèques ("htrinsic bursting") Intra-péritonéal Intraveineux Noyau genouillé latéral du thalamus 1,2,3,4-Té trahy dro-6-nitro-2,3-dioxo-ben sulfonamide disodium

NMDA : N-méthyl- asp par ta te PBS : Solution tampon phosphate ("Phosphate buffer solution") PPSE /PPSI:Potentiel post-synap tique excitateur / inhibiteur R h : Résistance d'entrée RS : Cellules à décharge régulière ("Regular spiking") tm : Constante de temps TTX: Té trodo toxine VP: Noyau thalamique ventro-postérieur V,: Potentiel de membrane

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

Les cellules pyramidales sont les neurones les plus fortement représentés au niveau du cortex cérébral. On estime que chacun de ces neurones reçoit plusieurs milliers d'afférences d'origine corticale et sous-corticale (DeFelipe et Farifias, 1992). Comme il a été démontré que les terminaisons nerveuses libèrent des neurotransmetteurs en l'absence de potentiel d'action (Fatt et Katz, 1952), il est probable que ce phénomène modifie les propriétés intégratives des cellules pyramidales et ce, même si chacune des terminaisons axonales présente un faible taux de libération. Dans ce mémoire, nous présentons des travaux réalisés dans le but d'estimer l'impact de cette libération spontanée de transmetteur sur les propriétés physiologiques des cellules pyramidales du cortex cére3ral.

L'introduction de ce mémoire sera organisée de la façon suivante: dans un

premier temps, nous résumerons (1) l'anatomie du cortex; suivront (2) les propriétés électrophysiologiques des cellules pyramidales ainsi que leur implication dans l'intégration synaptique; et pour terminer, (3) les mécanismes de la transmission synaptique dépendante et indépendante des potentiels d'action.

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1. ANATOMIE DU CORTEX CÉRÉBRAL

1.1 Aires corticales

L'écorce cérébrale est généralement divisée en régions ou aires

cytoarchitecturalement distinctes qui peuvent être regroupées en deux

grandes classes: Des régions dites isocorticales (ou homogénétiques)

caractérisées par une organisation en six couches et d'autres, nommées

allocorticales (ou hétérocorticales) parce qu'elles ne présentent pas cette organisation, et ce, à aucun stade de leur développement (Jones, 1981). Comme les travaux présentés dans ce mémoire ont porté sur des régions

isocorticales, ce résumé portera surtout sur l'organisation de l'isocortex,

également appelé néocortex.

Le nombre d'aires corticales est variable du cortex cérébral se distinguent les unes

selon l'espèce.

des autres par

Les différentes aires

leur cytoarchitecture.

Par exemple, les aires sensorielles primaires ou koniocortex possèdent une couche IV granulaire bien développée alors que chez les aires motrices, cette

couche est beaucoup moins importante.

Les travaux présentés ici ont été effectués dans l'aire corticale 5-7, une région

corticale associative où convergent des entrées somatosensorielles et visuelles. Les aires corticales associatives sont considérées comme des régions

hautement intégratives (White, 1989).

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1.2 Organisation laminaire du cortex

Comme il a été mentionné plus haut, chacune des aires architectoniques du cortex peut être subdivisée en couches horizontales, et parfois même en sous- couches, dépendamment du type et de la densité des éléments neuronaux qui la composent (White, 1989). L'intérêt de cette organisation laminaire réside dans le fait que les afférences parvenant au cortex se terminent dans des couches particulières. De même, les cellules pyramidales situées dans des couches distinctes projettent à des régions corticales ou sous-corticales différentes. Par exemple, il existe une claire distinction entre les couches supra- et infra-granulaires: les premières (couches II et III) contiennent les somata de cellules pyramidales projetant vers les aires corticales ipsi- et contralatérales. Les somata qui projettent contralatéralement (callosaux) sont généralement plus gros et situés plus profondément que ceux projetant ipsilatéralement (White, 1989); chez les couches infra-granulaires, la couche VI contient les somata de la plupart des cellules projetant au thalamus dorsal alors que la couche V contient les somata de toutes les autres cellules corticofugales (Le. les cortico-striatales, -rubrales, -thalamiques, -bulbaires, -spinales et -teciales) (Jones, 1981).

Les six couches corticales sont nommées en Fonction du type de cellules qu'elles contiennent. Ainsi, on a la couche 1 - moléculaire ou plexiforme; la

couche II - de petites cellules pyramidales; la couche III - des cellules pyramidales de moyennes et grandes tailles; la couche IV - granulaire, et ses cellules sont étoilées; la couche V - de grandes cellules pyramidales; et la couche VI - polymorphique ou fusiforme, elle est également appelée couche mu1 tiforme.

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1.3 Principaux types de cellules corticales

Selon les auteurs, on classifie les neurones du néocortex en fonction de la forme plus ou moins pyramidale de leur soma ou bien de la présence ou non d'épines sur leurs dendrites (DeFelipe et Fariiias, 1992). On distingue deux grandes classes de cellules corticales: pyramidales et non-pyramidales.

1.3.1 Les neurones pyramidaux Les neurones pyramidaux constituent la population majoritaire du néocortex (de 60-70% selon C o m o a et Gutnick, 1990; et de 70-85% d'après DeFelipe et Fariiias, 1992). 11s possèdent une forte densité d'épines dendritiques, une

dendrite apicale prédominante, une fonction synaptique excitatrice, et un

axone qui projette en dehors du cortex autant que localement (DeFelipe et F a ~ a s , 1992).

Les cellules pyramidales possèdent une dendrite apicale orientée verticalement, qui traverse plusieurs couches du cortex. Sa localisation serait

donc favorable à l'intégration de multiples entrées synaptiques reconnues pour se ramifier à l'intérieur du cortex (White, 1989).

Typiquement, les cellules pyramidales possèdent un axone principal qui projette à l'extérieur de la région corticale où se situe leur corps cellulaire. Dans certains cas, celle-ci peut se dédoubler ou former un angle jusqu'à 43 degré avec la verticale. De plus, cet axone émet plusieurs collatérales qui se ramifient, dans le cortex, à une distance variable du corps cellulaire. Elles

peuvent monter, descendre, ou encore se propager sur de longues distances à

l'intérieur du cortex. Les terminaisons nerveuses des collatérales locales sont une source importante de terminaisons axonales dans le cortex. Les connections verticales entre les couches du cortex sont en partie responsables de la formation de colonnes fonctionnelles; quant aux connexions horizontales, elles servent de lien entre les neurones situés dans différentes colonnes. On pense que les projections des cellules pyramidales, qu'elles

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soient locales ou distantes, utilisent l'aspartate ou plus probablement le glutamate comme neurotransmetteurs (White, 1989).

1.3.2 Les neurones non-pyramidaux Les cellules non-pyramidales sont classées en deux sous-groupes: les épineuses et les non-épineuses. Les premières ont une forme étoilée, un axone court (intemeurones) et sont limités aux couches centrales du cortex, en particulier la couche IV @eFelipe et Fariiias, 1992). Ces cellules utilisent le glutamate comme neurotransmetteur. Avec leur forte densité d'épines, ces cellules étoilées rappellent les cellules pyramidales (Connors et Gumick, 1990).

Le second type de neurones non-pyramidaux sont des cellules non-épineuses; elles possèdent une morphologie variable et utilisent le GABA comme neurotransmetteur. Ces cellules peuvent être rencontrées dans toutes les aires et les couches corticales et contiennent une variété de neuropeptides. Les neurones non-épineux représentent approximativement 15-30% de la population entière de neurones corticaux ( ~ e ~ e l i ~ e et Farifias, 1992). Elles possèdent une fonction synaptique inhibitrice (GABAergique) et des axones qui ne s'arborisent que localement dans le cortex. Il s'agirait donc de neurones de circuit local.

1.4 Organisation synaptique

On reconnaît deux types morphologiques de synapses dans le cortex: les synapses asymétriques et symétriques (Colonnier, 1968). Ceux-ci correspondent respectivement, aux types 1 et II de Gray (Gray, 1959). Le trait morphologique qui distingue ces deux types de synapses est l'épaisseur plus ou moins importante de la face cytoplasmique de l'élément post-synaptique. Chez les synapses asymétriques, la densité pos t-synap tique est proéminente alors que chez les synapses symétriques, elle est très mince.

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Une caractéristique des neurones pyramidaux est que leur corps cellulaire

reçoit uniquement des synapses symétriques. De tous les neurones non- pyramidaux, seules les cellules étoilées épineuses partagent cette spécificité (Peters et Kaiserman-Abramof, 1970; White et Rock, 1980). La distribution des différents types de synapses sur les dendrites est aussi semblable chez les cellules pyramidales et les étoilées épineuses. Ainsi, les synapses présentes sur les épines (synapses axospinales) de ces neurones sont habituellement de type asymétrique alors que la plupart des synapses situées sur leurs dendrites (synapses axodendritiques) sont symétriques (White et Rock, 1980; Hersh et White, 1981).

Les principales sources de synapses asymétriques sont les neurones épineux du cortex ainsi que les afférences corticales extrinsèques. Au contraire, la

plupart des synapses symétriques sont d'origine intrinsèque et proviement de neurones non-épineux non-pyramidaux (Peters et Jones, 1984; Peters, 1987; White, 1989). Puisque les neurones épineux et les principaux systèmes

d'afférences corticales sont excitateurs (Gilbert, 1983; Jones, 1985; White, 1989) et que plusieurs neurones non-épineux non-pyramidaux sont GABAergiques, donc inhibiteurs (Houser et al., 1984), on assume généralement que les terminaisons axonales formant des synapses asymétriques sont excitatrices et

que celles formant des synapses symétriques sont inhibitrices (Colonnier, 1981).

Nous résumerons maintenant la densité relative de synapses glutamatergiques (asymétriques) et GABAergiques (symétriques) dans chacun des compartiments des cellules pyramidales (DeFelipe et Farifias, 1992).

L'obsewation de cellules pyramidales en microscopie électronique a établi que le soma et le segment initial de l'axone ne forment que des contacts synaptiques symétriques (Tones et Powell, 1970; Peters et al., 1991) et présumés GABAergiques (White, 1989; DeFelipe et FarSas, 1992). Les études quantitatives de Farifias et DeFelipe (1991a et 1991b) rapportent que la densité de synapses symétriques sur le soma de cellules pyramidales profondes est 10.6 + 3.7 par 100 alors qu'au niveau du segment initial elle est de 20-24.

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Du nombre total de synapses retrouvées sur les cellules pyramidales (i.e. 5000 à 60 000; DeFelipe et Fariiias, 1992), environ 16O/0 sont de type symétrique dont 7% se terminent sur le soma et 93% sur les dendrites (DeFelipe et Fariflas, 1992). Chez les neurones pyramidaux du néocortex, la grande majorité des synapses asymétriques sont retrouvées sur les épines dendritiques (White, 1989). Les synapses excitatrices sont exclusivement localisées dans les dendrites, avec une densité uniforme, à l'exception des segments dendritiques plus proximaux (jusqu'à 30 p du soma) qui sont dépourvus d'épines (Jones et Powell, 1969; Peters et Kaiserman-Abramof, 1970) et forment majcritairement des synapses symétriques (Jones et Powell, 1970).

On estime la densité synaptique à environ 10/100 au niveau du soma et approximativement de 20-60/100 p2 au niveau des dendrites.

1.5 Origine des principales afférences corticales

1.5.1 Les afférences intrinsèques Les afférences intrinsèques sont les synapses d'origine locales (Le. provenant du cortex). Dans plusieurs aires corticales, elles représentent près de 70°/0 de toutes les synapses présentes (Szentàgothai, 1965; Gruner et al., 1974). Les terminaisons locales des collatérales axonales des cellules pyramidales forment des synapses asymétriques excitahices. E n fait, elles sont localisées principalement sur les épines et les dendrites, mais très rarement au niveau du corps cellulaire. Les collatérales des cellules pyramidales forment également des synapses asymétriques sur des neurones pyramidaux et non- pyramidaux de différents types, incluant les cellules GABAergiques (Keller et White, 1989). Ainsi, ces connections synaptiques procurent le substrat anatomique permettant l'excitation proactive des cellules pyramidales

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corticales ainsi que les inhibitions proactives et rétroactives via leurs connections avec les neurones GABAergiques (White, 1989).

1.5.2 Les afférences extrinsèques Les afférences extrinsèques du cortex cérébral forment presque seulement des synapses excitatrices, et ce, aussi bien avec les cellules pyramidales que les non-p yramidales. La cible privilégiée de toutes les afférences corticales extrinsèques sont les épines dendntiques, ce qui n'empêche pas que des corps cellulaires et des dendrites soient également contactés par ces fibres (White, 1989).

Toutes les régions corticales reçoivent des fibres d'un ou plusieurs noyaux thalamiques. Cependant, la proportion de synapses thalamocorticales parvenant aux dendrites de différents neurones pyramidaux peut varier considérablement. Par exemple, dans les régions corticales somatosensorielles et visuelles, les entrées thalamiques originant des noyaux ventro-postérieur (VP) et genouillé latéral (LGN) comptent, respectivement, pour 28% et 20% des synapses dans la couche IV et des parties adjacentes de la couche III (où la plupart des axones thalamocorticaux projettent; LeVay et Gilbert, 1976; White, 1978). En fait, la majorité des connexions dans les aires

sensorielles corticales ne sont pas d'origine thalamique, mais plutôt d'autres régions corticales ou de régions sous-corticales non-thalamiques. En fait, les neurones pyramidaux cortico-striataux, cortico-corticaux et cortico- thalamiques reçoivent, respectivement, 0.3-0.9%, 1.5-6.8% et 6.7-20.0% de leurs synapses de fibres thalamocorticales spécifiques, alors que moins de 4%

des contacts synaptiques sur les neurones non-épineux multipolaires de la couche IV originent du thalamus (White, 1978; White et Rock, 1981).

Les fibres cortico-corticales représentent le principal type de fibres afférentes. Selon l'aire corticale et l'espèce, de 70 à 95% des synapses retrouvées sur les épines des cellules pyramidales proviement de fibres cortico-corticales. Par exemple, Cipolloni et Peters (1983) ont démontré que 95% des terminaisons callosales au cortex auditif chez le rat forment des synapses avec les épines

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dendritiques de cellules pyramidales dont le corps cellulaire se situe dans les couches II à VI (DeFelipe et Farinas, 1992).

1.6 Principaux neurotransmetteurs du cortex cérébral et leurs récepteurs

1.6.1 Le GABA ou Acide gamma-aminobutyrique L'acide gamma-aminobutyrique (GABA) est le neurotransmetteur inhibiteur le plus abondant du cortex cérébral; il est presque entièrement d'origine intrinsèque (Emson et Lindvall, 1979). Jusqu'à présent, l e GABA n'a été

localisé que dans les terminaisons formant des synapses symétriques ou encore, à l'intérieur des somata et dendrites des neurones dont les axones forment des synapses symétriques (White, 1989). Il semble que virtuellement

tous les types de neurones identifiés comme étant non-épineux non- pyramidaux sont GABAergiques (Houser & al., 1984).

Il existe deux types de récepteurs GABAergiques: GABAA et GABAB. Les récepteurs GABAA sont sélectivement perméables aux ions Cl- et leur activation entraArne une entrée d'ions Cl- au potentiel de repos. Le potentiel de renversement de ces récepteurs se situe autour de -75 mV (McCormick, 1992; Ling et Benardo, 1995).

Les récepteurs GABAB sont liés à des protéines G et leur activation module des canaux K+ provoquant ainsi une sortie d'ions Kf et une hyperpolarisation de la membrane. La conductance d'ions Kf à travers ces canaux se renverse à

un potentiel d'environ -90 à -100 mV (Cornors et al., 1988).

Un troisième type de récepteurs GABAergiques a été identifié, les récepteurs GABAC (Johnston, 1994; Ragozzino et al., 1996). Cependant, ils sont mai COMUS et semblent être confinés à des structures particulières (Johnston, 1994).

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1.6.2 Le glutamate Le glutamate est le principal neurotransmetteur excitateur du néocortex (Krnjevic, 1974). Des études électrophysiologiques in vivo et in vitro ont

démontré l'existence de connexions excitatrices entre neurones pyramidaux. De telles études in vitro ont également démontré que la transmission

synaptique entre cellules pyramidales se fait par I'intemédiaire de récepteurs

d'acides aminés excitateurs (Mason et al., 1991). De plus, de nombreuses

évidences indiquent qu'une large proportion de cellules pyramidales utilisent le glutamate comme neurotransmetteur (Conti et al., 1987 et 1989). Selon

DeFelipe et al. (1988), Conti et al. (1989), ainsi que Don et al. (1989), une des

principales sources de terminaisons axonales glutamatergiques serait le système de collatérales intracorticales originant des axones de cellules

pyramidales.

11 existe trois types de récepteurs glutamatergiques: les récepteurs

ionotropiques de type NMDA et non-NMDA; et les récepteurs

métabotropiques (i.e. qui agissent via des protéines G) (NicoUs et al., 1992).

Les récepteurs NMDA sont sensibles au voltage transmembranaire parce que ces derniers sont bloqués par des ions M ~ ~ + lorsque le potentiel de la membrane se situe près du repos. Les récepteurs-canaux NMDA sont aussi

particuliers par le fait qu'ils nécessitent au moins deux conditions pour être activés: la liaison du glutamate et la dépolarisation de la membrane

(Hammond et Tritsch, 1990). De plus, on pense que ces récepteurs n'entrent

en jeu que dans des conditions de bombardement synaptique synchronisé.

Ces canaux sont aussi perméables aux ions calcium.

Les récepteurs non-NMDA sont des récepteurs-canaux perméables aux cations monovalents. Leur conductance ne présente qu'une faible sensibilité au voltage.

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Les récepteurs glutamatergiques non-NMDA sont activés par le quisqualate

ou le kainate (Hamrnond et Tritsch, 1990). Les réponses synaptiques générées

par ces deux types de récepteurs (NMDA et non-NMDA) se renversent autour de O mV (McBain et Dingledine, 1992; Spruston et al., 1995a et 199%; Isokawa,

1996).

2. PROPRIÉTÉS ÉLECTROPHYSIOLOGIQUES DES CELLULES

PYRAMIDALES DU NÉOCORTEX

2.1 Propriétés physioiogiques des neurones pyramidaux

Au cours des années 80, on a reconnu que le fonctionnement d'un groupe neuronal dépend (1) des propriétés intrinsèques des éléments constitutifs et

(2) des particularités du réseau synaptique qui les lie (Steriade et Llinas, 1988; Llinis, 1988). Dans ce contexte, les neurones semblent non seulement

capables de répondre à des entrées synaptiques mais aussi d'exprimer leur propre activité électrique, ces deux aspects étant intimement liés. Un regard

général sur la littérature concernant les propriétés intrinsèques des neurones

mammaliens révèle que ceux-ci sont dotés d'une variété de conductances

ioniques voltage- et chémo-dépendantes leur permettant d'afficher un large éventail de réponses électriques (Llinis, 1988). En fait, chaque type de cellule

démontre un groupe particulier de conductances dont les cinétiques et la distribution modulent leur activité spontanée et façonnent leurs réponses

synaptiques. De plus, les propriétés électriques distinctes rencontrées chez les

différents types neuronaux se traduisent souvent par un patron de décharge qui leur est caractéristique.

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Des études ont montré que dans le néocortex, les propriétés intrinsèques des neurones ne sont pas homogènes (Connors et Gutnick, 1990). Parmi les neurones corticaux, Connors et Gutnick (1990) identifient trois types de cellules: ce sont les cellules (1) à décharge régulière ou "regular-spiking" (RS); (2) à bouffée intrinsèque ou "intrinsically bursting" (IB); et (3) celles à

décharge rapide ou "fast-spiking" (FS). Plus tard, Gray et McCormick (1996) identifièrent un quatrième type de cellules corticales, les "chattering cells". En réponse à des impulsions de courant dépolarisant, les cellules RS génèrent des trains de potentiels d'action dont la fréquence s'adapte fortement. Elles peuvent être pyramidales ou étoilées épineuses et, correspondent aux cellules excitatrices du cortex.

Au contraire, en réponse à des impulsions dépolarisantes, les cellules IB ont

tendance à générer des bouffées de potentiels d'action à haute fréquence. Certains neurones IB peuvent générer des bouffées rythmiques à une fréquence de 5-15 Hz (Agmon et Comors, 1989; Silva et al., 1989; Nuiiez et al., 1993). Quant aux cellules FS, elles génèrent des trains de potentiels d'action

dont la fréquence ne s'adapte que peu ou pas pendant des impulsions prolongées de courant dépolarisant. En fait, lorsqu'elles sont fortement

stimulées, elles peuvent soutenir des fréquences de décharge de plus de 500- 600 Hz pendant plusieurs centaines de millisecondes (Connors et Gutnick, 1990). Les cellules FS ont été identifiées comme étant des cellules GABAergiques dont les dendrites sont dépourvues d'épines. Elles correspondent donc aux interneurones inhibiteurs du cortex cérébral.

Puisque la majorité des cellules enregistrées lors nos travaux ont été identifiées comme étant des cellules pyramidales, le reste de cette section portera sur la physiologie de ces dernières.

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2.2 Intégration synap tique

2.2.1 Site d'initiation du potentiel d'action et distance entre celui-ci et ies synapses

Le site de genèse des potentiels d'action est controversé chez les cellules pyramidales. Des évidences in vitro récentes (Stuart et Sakmann, 1994; Colbert et Johnston, 1996) appuient les interprétations initiales de Coombs et al. (1957) selon lesquelles les potentiels d'action sont générés au niveau de l'axone ou de son segment initial chez les cellules pyramidales. Toutefois, d'autres études suggèrent que les dendrites peuvent aussi générer des potentiels d'action qui se propagent activement jusqu'au soma (Turner et al., 1991; Regehr et al., 1993).

Ces visions opposées ont des implications importantes pour le mode d'opération des cellules pyramidales. En effet, chaque synapse glutamatergique exerce un effet minime sur le potentiel des cellules pyramidales (Scanziani et al., 1992; Thomson et al., 1995). En partie, ceci

résulte du fait que la majorité des entrées synaptiques se terminent sur des segments dendritiques électrotoniquement distants du site de genèse des potentiels d'action (voir section 1.5 sur les origines des principales afférences corticales) et que les propriétés passives des dendrites filtrent ou atténuent les événements synaptiques (Spruston et al., 1994; Bekkers et Stevens, 1996). En d'autres termes, l'amplitude des potentiels synaptiques est réduite et la sommation spatiale des entrées se terminant sur des sites dendritiques dispersés s'en trouve limitée. Ceci a pour conséquence de minimiser l'impact de plusieurs synapses sur la probabilité de décharge des neurones (Jaslove, 1992; Spruston et al., 1993 et 1994). Toutefois, comme nous le verrons dans la section suivante, les dendrites des cellules pyramidales sont dotées de conductances voltage-dépendantes qui peuvent amplifier les entrées synap tiques.

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2.2.2 Propriétés actives des cellules pyramidales A la fin des années 1980, la présence de canaux calciques voltage-dépendants dans les dendrites et dans le soma a été démontrée par microfluorornétrie

(Ross et Werman, 1987; Tank et al., 1988). De même, les études

électrophysiologiques de Huguenard et al. (1989) ainsi que celles de Magee et

Johnston (1995a, 1995b) ont démontré la présence de canaux sodiques et

calciques voltagedépendants dans les dendrites apicales.

La densité des canaux Nat est similaire dans les dendrites et le soma (Magee et Johnston, 1995b). Au niveau des dendrites, elle est remarquablement

constante et ce, jusqu'à 350 du soma. Cependant, il arrive que l'on puisse

observer une légère baisse de la densité à des distances plus grandes du soma

(Stuart et Sakmann, 1994). On a démontré dans des conditions in vitro , où

l'activité synaptique spontanée est réduite, que la présence de courants Na+

persistants voltage-dépendants dans les dendrites permet aux potentiels

d'action somatiques de se propager rétrogradement dans l'arbre dendritique (Stuart et Sakmann, 1994).

Contrairement aux canaux NaC, il y a de grandes variations dans le type et la

densité des canaux ca2' entre le soma et les dendrites (Jaffe et al., 1992; Lev-

Ram et al., 1992; Eliot et Johnston, 1994; Christie et al., 1995; Dunlap et al,

1995). Selon Elliott et al. (1995), les différents sous-types de canaux ca2+

auraient, en accord avec leurs localisations sous-cellulaires différentes, des rôles distincts dans l'activation cellulaire et la transmission des signaux. Par

exemple, le sous-type L est préférentiellement localisé dans les régions

proximales avec une densité plus faible danç les dendrites distales et, a un rôle prédominant dans les courants ca2+ transitoires somatiques causés par

des trains de puissants stimuli appliqués au niveau du soma ou dans les

dendrites apicales distales. Par contre, les sous-types NI P et Q sont retrouvés au niveau des terminaisons pré-synaptiques et faiblement exprimés au niveau du soma. Ces sous-types (N, P et Q) sont essentiels pour la transmission synaptique glutamatergique (Elliott et al., 1995).

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Par ailleurs, la distribution de la concentration intracellulaire de ca2' durant des potentiels d'action ou des réponses synaptiques amples (Jaffe et al., 1992; Miyakawa et al., 1992) présente un profil de concentration en forme de M à

travers le neurone: i.e. une faible augmentation dans le soma, une très forte dans les dendrites apicales et basales proximales, et une concentration faible dans les dendrites distales. Ce profil en forme de M ne semble pas être causé par la distribution des canaux ca2+ mais plutôt par la propagation de trains de potentiels d'action dans les dendrites (Johnston et al., 1996). Selon Jaffe et al. (1992), le flux de ca2+ dans les dendrites est conduit par des potentiels d'action Na+-dépendants.

De plus, Schwindt et Crill (1995) ont démontré que les entrées synaptiques sont amplifiées par la présence de courants Na+ persistants voltage- dépendants dans les dendrites de neurones pyramidaux d u cortex. En fait,

l'activation de ces canaux dans les dendrites apicales jouerait un rôle important dans l'efficacité de la transmission synaptique puisque leur conductance amplifie le courant synaptique entrant dès que le potentiel de membrane s'approche du seuil. Ceci cause une dépolarisation additionnelle

tout au long de la dendrite où la dépolarisation est assez grande pour activer les canaux. Une partie du courant Naf dendritique atteint le soma, ce qui provoque une augmentation de l'amplitude et de la durée des potentiels post- synaptiques excitateurs ou PPSEs (Stafstrom et al., 1985; Thompson et al., 1988; Sutor et Hablitz, 1989; Hirsh et Gilbert, 1991; Cauller et Connors, 1994). Ainsi,

les propriétés de la transmission dendritique sont améliorées significativement par rapport à une dendrite passive. De plus, ces auteurs

suggèrent que les conductances Na'-persistante et NMDA constituent des mécanismes importants pour une amplification voltage-dépendante des entrées toniques excitatrices dans les dendrites apicales.

Toutefois, on remarque que les phénomènes décrits plus haut ont tous été observés dans des tranches de cerveau maintenues in vitro, préparation où l'activité synaptique spontanée est presqu'inexistante comparativement à

celle des préparations in vivo où le réseau est intact. Dans la section

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suivante, nous explorerons les conséquences possibles de ce bombardement synap tique sur les propriétés intégratives des cellules pyramidales.

2.3 Impact du réseau

La théorie unidimensionnelle de câble assume que la structure électrotonique des neurones ne subit aucun changement en réponse aux entrées synaptiques (Rall, 1959). En fait, les études conventionnelles ne tiennent pas compte du fait que les neurones font partie d'un réseau de cellules spontanément actives. Cette attitude est erronée puisqu'il a été démontré par des stimulations biophysiques que les entrées synap tiques changent significativement les propriétés intégratives des cellules pyramidales (Bemander et al., 1991).

Étant d o ~ é qu'un neurone pyramidal moyen établit environ 10 000 synapses (Larkman, 1991) et que chacune de ces entrées induit une augmentation transitoire de la conductance membranaire, on peut s'attendre à ce que le niveau d'activité global du réseau affecte les propriétés intégratives des neurones pyramidaux puisque la résistance d'entrée (R*) et la constante de temps (t,) seront affectées (Bemander et al., 1991).

L'activité synap tique peut changer significativement l'efficacité des entrées individuelles autant que la structure électrotonique d'un neurone (Holmes et Woody, 1989; Bernander et al., 1991). Les travaux de Bernander et al. (1991)

indiquent qu'en l'absence d'activité synaptique (f=O), la partie apicale distale de l'arbre dendritique située dans la couche 1 possède une distance électrotonique n'excédant pas 1.2 mais que cette distance augmente d'un facteur de 2.5 quand f=2. En d'autres termes, l'entrée dans les couches superficielles de l'arbre dendritique devient de plus en plus découplée du soma quand l'activité du réseau augmente.

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Bernander et al. (1991) ont suggeré que les grandes valeurs de Rh et t,

récemment rapportées par plusieurs équipes utilisant des techniques de patch-clamp in vitro sur des cellules pyramidales corticales ou d'hippocampe

(Andersen et al., 1990; Major et al., 1990; Spruston & Johnston, 1992) reflètent principalement le manque d'activité synaptique de fond typiquement observé dans les préparations en tranche. Ceci expliquerait également les valeurs plus négatives du potentiel de repos rencontrées dans les tranches in ~ i t r o comparativement à celles des enregistrements intracellulaires in vivo.

Parce que le bombardement çynaptique spontané induit une baisse

importante de la R , il est possible que les cellules pyramidales in vivo soient divisées en de multiples compartiments électrotoniquement distants les uns des autres. Ces différents compartiments dendritiques pourraient interagir entre eux via Leurs conductances voltage-dépendantes et générer des dynamiques fonctionnelles intrinsèques aux neurones (Yuste et Tank, 1996).

Cependant, avant d'étudier ces phénomènes, nous devons estimer plus

précisément l'impact du bruit synaptique spontané sur les propriétés électriques des cellules pyramidales.

2.4 Libération de neurotransmetteur

Dans des conditions normales, la libération de neurotransmetteur peut

s'effectuer de deux façons: (1) suite à l'invasion d'une terminaison axonale par un potentiel d'action; ou (2) indépendamment des potentiels d'action.

Les neurotransmetteurs synthétisés par un neurone sont entreposés à l'intérieur de vésicules situées dans l'élément pré-synaptique. Le terminal

pré-synaptique doit être dépolarisé pour provoquer l'ouverture de canaux membranaires ca2' voltage-dépendants. Dans des circonstances normales, la dépolarisation est causée par un potentiel d'action, i.e. par l'entrée d'ions Na+

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à l'intérieur de la cellule. Toutefois, l'effet du potentiel d'action peut être simulé par une impulsion de courant dépolarisant (Katz et Miledi, 1967). Miledi et Slater (1966) ont démontré que le ca2+ est un cofacteur essentiel à la libération du transmetteur. En effet, ces derniers ont observé qu'en l'absence

de ca2+ externe, une impulsion pré-synaptique peut atteindre le terminal sans provoquer la Libération de neurotransmetteur (Kuno, 1995). Par la suite,

il a été démontré que l'arrivée du potentiel d'action constitue le stimulus dépolarisant nécessaire à l'activation de canaux ca2+ voltage-dépendants.

Par la suite, l'exocytose du contenu vésiculaire requiert que la membrane vésiculaire et celle du terminal pré-synaptique entrent en contact et se fusionnent. Tout un cortège de molécules sont impliquées dans cette étape.

Par exemple, il a été démontré par Llinis et al. (1985) que deux protéines associées aux vésicules, la synapsine 1 et la synaptophysine, sont particulièrement importantes pour la libération du transmetteur: au repos, la synapsine I restreint la mobilité des vésicules synaptiques en les liant à de

larges filaments à l'intérieur du terminal. Le flux de ca2+ associé au potentiel d'action active la protéine kinase II calmoduline (CaM)-dépendante qui, en

retour, phosphoryle la synapsine 1. Dans ces conditions, la synapsine 1 se dissocie de la surface vésiculaire, et la vésicule devient disponible pour

l'exocytose (Kuno, 1995).

Le transmetteur libéré par le terminal pré-synaptique diffuse à travers la fente

synaptique et agit sur la cellule post synaptique. Un récepteur spécialisé pour le transmetteur sur la membrane post-synaptique devient alors le site d'interaction entre les deux cellules (Kuno, 1995).

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2.5 Potentiels miniatures

Au cours d'enregistrements effectués à la surface de fibres musculaires isolées de grenouille, Fatt et Katz (1952) ont remarqué de petits potentiels synap tiques

spontanés sensibles au curare et se produisant sans potentiels d'action pré- synaptiques. Ils décrirent ces événements comme étant de petits potentiels d'une amplitude moyenne de 0.5 mV et d'une fréquence se situant entre 0.1

et 100 Hz et interprétèrent ce phénomène comme étant une fuite du

neurotransmetteur au niveau de l'élément pré-synaptique.

Depuis, on a enregistré des potentiels miniatures in vitro dans une grande variété de préparations comme l'hippocampe (Alger et Nicoll, 1980;

Collingridge et al., 1984; Miles et Wong, 1984; Bekkers et al. 1990; Ropert et al.,

1990; McBain et Dingledine, 1992; Vautrin et al., 1992), le néocortex (Burgard

et Hablitz, 1993; Salin et Prince, 1996), le cervelet (Silver et al., 1992), le thalamus (Paulsen et Heggelund, 1994), l'axone géant du calmar (Çugimori et al., 1994), ainsi qu'au niveau de la jonction neuromusculaire chez la grenouille (Fatz & Katz, 1952). Également, ce phénomène a été observé dans

des cultures organotypiques de moelle épinière et de ganglion de la racine dorsale (Ulrich et Lüscher, 1993). In vivo, la présence des potentiels miniatures a été démontrée chez la cellule de Mauthner du poisson rouge (Kom et al., 1993).

Les mécanismes responsables de la libération spontanée de neurotransmetteurs demeurent inconnus. Cependant, il est improbable que ce phénomène résulte de l'action d'un transporteur membranaire (Schwartz, 1987; Dunlop et al., 1992; Levi et Raiteri, 1993) puisque ce mécanisme de

libération ca2+-indépendante est trop lent (une molécule à la fois). Or, l'amplitude des potentiels miniatures rapporté dans les études antérieures

indique que chacun des minis implique la libération spontanée d'un grand nombre de molécules de transmetteur. De même, il semble peu probable que ce phénomène reflète l'effet des charges de surface (Piccolino et Pignatelli, 1996) parce qu'il ne présente un effet significatif sur l'entrée du ca2+ que

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lorsque les niveaux d'ions divalents sont manipulés artificiellement par

l'expérimentateur.

A l'heure actuelle, nous pouvons seulement affirmer que les potentiels

synaptiques miniatures démontrent une faible dépendance face aux niveaux

de ca2+ extracellulaires (Fatt et Katz, 1952; Otis et Mody, 1992; Katz et al., 1995),

et que les traitements pharmacologiques ayant pour effet de diminuer ou

d'augmenter la quantité de neurotransmetteur via une libération conventionnelle ont souvent le même effet sur le taux de libération

spontanée (Thompson et Gahwiler, 1992). Il est donc probable que les minis résultent d'une libération vésiculaire de neurotransmetteur.

Cependant, de toutes les études réalisées sur les potentiels

n'existe encore aucune évidence in vivo démontrant la potentiels miniatures chez les neurones pyramidaux. Malgré

miniatures, il

présence de le fait que les

terminaisons axonales démontrent de faibles taux de libération spontanée de

transmetteur, il est probable que ce phénomène puisse altérer les propriétés intégratives des neurones pyramidaux puisque chacun d'eux reçoit plusieurs

milliers de synapses (de 5000 à 60 000; DeFelipe et Farifias, 1992). Pour cette raison, nous avons voulu étudier l'impact des potentiels synaptiques miniatures chez les neurones pyramidaux du chat, dans des conditions i n

vi.00.

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IMPACT DES POTENTIELS SYNAPTIQUES MINIATURES SUR LES NEURONES PYRAMIDAUX

DU NÉOCORTEX, IN VNO

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Les tranches de cerveau maintenues in vitro représentent une preparation de

choix pour étudier l'influence des conductances actives des dendrites sur l'intégration synaptique chez les neurones pyramidaux (Johnston et al., 1996; Yuste et Tank, 1996). Étant donné que la connectivité synaptique est réduite dans les tranches, les propriétés intégratives des neurones pyramidaux in

vitro pourraient être très différentes de celles observées in vivo (Bernander et al., 1991). Donc, pour être en mesure de déterminer dans un cerveau intact l'implication des données récoltées in vitro, il devient nécessaire d'estimer l'impact des événements synaptiques présenrs in vivo. Ici, nous démontrons pour la première fois que la libération de transmetteur indépendante des potentiels d'action est présente chez les neurones pyramidaux in vivo, et que celle-ci a un impact différent au niveau du soma et des dendrites des cellules

* pyramidales. De plus, la fréquence des événements synaptiques résistants à la tétrodotoxine (TTX) ou minis est beaucoup plus élevée in vivo que celles rapportées antérieurement in oitro. Ainsi, dans les enregistrements présumés somatiques, les mi& sont GABAergiques et ont une fréquence d'environ 9 Hz. Au contraire, dans les enregistrements présumés dendritiques, les minis se produisent à une fréquence plus elevée (-21 Hz), et la majorité sont bloqués par des antagonistes glutamatergiques non-NMDA (N-méthyl-D-aspartate). Le blocage pharmacologique des minis augmente la

résistance d'entrée de 12 à 49% dans les enregistrements présumés somatiques et dendritiques, respectivement. Ces résultats indiquent que la libération de transmet@r indépendante des potentiels d'action a un impact majeur sur les propriétés physiologiques des neurones pyramidaux in ~ i v o .

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INTRODUCTION

Au cours des dernières années, neurones pyrarnidaw ainsi que suscité un grand intérêt. Suite à

le domaine de l'imagerie et des

les conductances dendritiques actives des leur rôle dans l'intégration synaptique ont de récents développements techniques dans techniques d'enregistrement, la majorité de

ces études ont été réalisées sur des tranches de cerveau maintenues in vitro -

- -

(Johnston et al., 1996; Yuste et Tank, 1996). Toutefois, comme beaucoup de connexions synaptiques sont perdues dans les préparations en tranches, il est

- .

probable que les propriétés intégratives des neurones pyramidaux soient différentes dans un cerveau intact. Aussi, il est important d'estimer l'impact des événements synaptiques in vivo afin de pouvoir déterminer chez un cerveau intact, les conséquences des données récoltées in vitro.

Pour ce faire, nous avons réalisé des neurones pyramidawc dans le néocortex l'impact de la libération de transmetteur

enregistrements intracellulaires de de chats anesthésiés et avons estimé

résistante à la tétrodotoxine (TTX).

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Les procédures chirurgicales Des chats adultes ont été anesthésiés avec du sodium pentobarbital (Somnotol, 40 mg/kg, i.p.) et paralysés avec de la gallamine triéthiodide (33 mg/kg, i.v.). Un contrôle continu de 1'EEG a été effectué durant toute la durée des expériences; et au besoin, des doses supplémentaires de Somnotol (5-7 mg/kg, i-v.) ont été administrées pour maintenir un patron EEG synchronisé. Nous avons également injecté de la lidocaïne (2%) le long des incisions. La respiration de l'animal a été maintenue artificiellement et la concentration en CO2 gardée à une valeur de 3.7 t0.2 %. A l'aide d'un tapis chauffant, la température corporelle a été maintenue à 37-38 O C . Pour stabiliser les enregistrements, nous avons drainé la cisterna magna, suspendu le chat, et réalisé un pneumothorax bilatéral. L'os ainsi que la dure-mère recouvrant le gyms suprasylvien ont été enlevés. Par la suite, un peigne d'électrodes composé de 10 f i l s de tungstène dont les pointes sont séparées les unes des autres par une distance de 150 km, a été inséré dans le centre d u gynis, dans le plan sagittal avec uri angle de 4 5 O (Fig. 1A).

Ensuite, nous avons inséré rostralement, à une distance de = 4 mm, des électrodes et une micropipette d'injection (dont le diamètre de la pointe était de 75 pm). L'électrode d'enregistrement, positionnée à mi-chemin entre la micropipette d'injection et le peigne d'élechodes, a été descendue de 200 Pm suivant un angle de 20" à l'aide d'un manipulateur piéto-électrique. Le cortex a ensuite été recouvert d'une couche d'agar, à l'exception d'un petit canal exutoire créé par une pipette pasteur laissée en place jusqu'au durcissement de l'agar. Durant toute la session d'enregistrement, une solution (Ringer, Ringer + TTX, 50 PM; Ringer + I T X + bicuculline, 200 PM; Ringer + TTX + NBQX, 200 w) a été injectée (1.5 pL/min). Le changement de la solution de dialyse a été réalisé à l'aide d'une "Liquid switchTM"

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(BioAnalytical Systems, West Lafayette, IN). Dans d'autres expériences, nous avons, en plus de la dialyse, aspergé le cortex de TTX pendant une période de 90 minutes avant le début des enregistrements. Cette mesure avait pour but l'abolition complète de l'activité du réseau.

La solution de Ringer était composée de 126 mM de NaCL, 26 mM de NaHC03,3 mM de KC1, 1.2 mM de KH2P04, 1.3 rnM de MgS04, 2.4 mM de CaC12, 5 mM de Hepes, et 15 mM de dextrose. Les drogues utilisées pour la dialyse ont été obtenues chez les fournisseurs suivant: Sigma pour la TTX et, RB1 (Natick, MA) pour la bicuculline ainsi que le NBQX.

Les procédures d'enregistrement Les enregistrements EEG ont été réalisés à l'aide de paires d'électrodes de tungstène (0.5 MR) dont les pointes sont séparées l'une de l'autre par 1.5 mm dans l'axe vertical, avec l'électrode superficielle localisée à la surface du cerveau. Les électrodes d'enregistrement intracellulaires ont été obtenues à

partir de capillaires de verre étirés de façon à ce que le diamètre de leur pointes atteignent = 0.5 Pm (30-40 MR); elles. furent ensuite remplies de KC1 (2 M) et de Neurobiotine (14 rng/ml; Vector Labs). Les enregistrements intracellulaires ont été réalisés à l'aide d'un amplificateur à haute impédance possédant une circuiterie à pont balancé (Neurodata, NY). En général, les enregistrements intracellulaires ont pu être maintenus pendant 30-120 minutes. Les signaux intracellulaires et EEG ont été visualisés sur un oscilloscope numérique, imprimés sur un polygraphe et entreposés sur des rubans magnétoscopiques. Les analyses ont été réalisées à l'aide du programme IGOR (Wavemetrics, OR).

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L'histologie Dans le but de déterminer la morphologie et la profondeur des cellules enregistrées, nous avons réalisé des contrôles histologiques. A la fin des expériences, les animaux ont été perfusés avec 500 ml d'une solution saline (0.9% et, à - 4°C) suivie d'un litre d'une solution de paraformaldéhyde (2%)

et de glutaraldéhyde (1%) dans un tampon phosphate (PBS, pH 7.4) 0.1 M. Les cerveaux ont été entreposés dans une solution de glucose 30% pendant 12-24

heures et ensuite transférés dans du PBS. Des sections sagittales (80 p) ont été réalisées à l'aide d'un microtome. Les cellules remplies de Neurobiotine ont été visualisées en incubant les sections dans une solution contenant de l'avidine-biotine-horseradish peroxydase (avidine-biotine-peroxydase de raifort) ou HRP (ABC Elite Kit, Vector Labs). La présence de HRP a été révélée selon la méthode décrite par Horikawa et Amstrong (2988). Le rétrécissement des tissus causé par la fixation a été déterminé par la mesure post-fixation de la distance entre les traces laissées par des électrodes de tungstène insérées à

une distance de 10 mm les unes des autres pendant l'expérience.

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Des neurones pyramidaux (n=8) morphologiquement identifiés comme étant des cellules à décharge régulière ou RS (Cornors et Gutnidc, 1990), présentant un potentiel de membrane (V,) plus négatif que -60 mV et des potentiels d'action dont 1' apex dépassait I'isopo tentiel ont été enregistrés dans l'aire corticale 5-7 (Fig. 1A). Pour visualiser l'activité spontanée du réseau, des électrodes encéphalographiques (EEG) furent positionnées 10 mm caudalement, dans le gyrus suprasylvien. Dans la situation contrôle, un flux

continu d'une solution de Ringer (1.5 pL/min) était appliqué au tissu cortical

via la pipette d'éjection. Dans ces conditions, les neurones exhibaient des potentiels post-synap tiques (PPSs) de grande amplitude (5-15 mV) coüicidant avec des événements EEG négatifs (en profondeur) se répétant à une fréquence de 2-3 Hz. La substitution de la solution Ringer par une autre

contenant 50 PM de tétrodotoxine (TTX) a eu pour effet de bloquer les potentiels d'action évoqués par des impulsions de courant dépolarisant (Fig. 1B) et de supprimer les PPSs induits par des sturiulations corticales (Fig. 1C)

de même que les PPSs spontanés liés aux phénomènes EEG (Fig. ID), d'où une réduction de la variance d u signal intracellulaire (Fig. 1E) et de la moyenne des événements EEG et intracellulaires (Fig. IF). Suivant l'application de TTX, nous avons remarqué que les enregistrements intracellulaires présentaient toujours de petits (de 0.5 à 2.0 mV) événements dépolarisants résistants à la TTX (Fig. ID, de droite) n'ayant aucune relation temporelle avec l'activité EEG spontanée (Fig. 1E). Ces petits PPSs ont persisté à une fréquence constante pendant aussi longtemps que l'enregistrement a pu être maintenu (jusqu'à 2 heures).

Pour assurer un blocage complet des courants ~ a + , nous avons réalisé une application généreuse de m< (50 PM, 1 ml) sur la surface corticale couplée à

une perfusion continue de TTX (1.5 pl/min.) via la pipette d'éjection et ce,

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pendant 90 minutes. Nous avons ensuite enregistré un autre groupe de neurones (n=43) dont 26 ont pu être morphologiquement identifiés, à l'aide d'une injection intracellulaire de neurobiotine, comme étant des cellules pyramidales épineuses. Les neurones enregistrés dans ces conditions ne pouvaient décharger des potentiels d'action Na+. Ensuite, des chocs de fortes intensités (pulses de 200 psec à 1.5 mA) ont été appliqués dans les couches

corticales profondes ou superficielles mais ceux-ci ne réussirent pas à évoquer de réponses synap tiques. Cependant, on pouvait voir des petits événements résistants à la TTX dont l'amplitude augmentait avec l'hyperpolarisation de la membrane sans toutefois changer de fréquence. Ces observations, ainsi que la sensibilité de ces événements à des antagonistes des récepteurs GABAergiques ou glutamatergiques (voir plus bas), nous menèrent à les interpréter comme étant des potentiels synaptiques miniatures (minis). L'amplitude de ces présumés minis (voir plus bas) se situait à l'intérieur des

valeurs rapportées par Alger et Nicoll (1980), Mason et Nicoll (1991) ainsi que Thomson (1993) pour des PPSs miniatures enregistrés chez des neurones

pyramidaux.

Dans cet échantillon de neurones, la était bimodale (modes à 9 et 21 Hz,

distribution de la fréquence des minis Fig. 2). Pour analyser les corrélations

cellulaires de cette distribution, nous avons séparé les neurones en deux groupes, en utilisant une fréquence de 12.5 Hz comme critère de division

(Groupe 1 42.5 Hz << Groupe 2). En accord avec les résultats de Salin et Prince (1996), les variations de la fréquence des miniç n'étaient pas liées à la position laminaire des cellules puisque la proportion de neurones supra- et infra-

granulaires était similaire dans les deux groupes de neurones (test du x2, Pc 0.16). De même, leurs résistances d'entrée (R*) présentaient des écarts non- significatifs (Groupe 1,40.6 + 11.6 MR, n=23; Groupe 2, 44.2 + 15.6 MG, n=20; test de t, p>0.25; moyenne t erreur standard). Ainsi, des neurones possédant des R,s similaires pouvaient tout aussi bien exhiber des minis se produisant à de faibles ou de hautes fréquences. Des exemples typiques d'enregistrements intracellulaires appartenant aux Groupes 1 et 2 sont illustrés aux Figs. 3A et 4A. Comme on peut le voir à la Fig. 4B, les minis

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observés dans les enregistrements du Groupe 2 ne sont pas seulement plus fréquents, mais possèdent une plus grande amplitude que ceux du groupe 1 (Figs. 3B1 et 4B1; 1.70 + 0.004 mV comparativement à 0.70 -C 0.001 mV; test de

t pc0.01) et un temps de montée plus court (Figs. 3B2 et 4B2). De plus, les neurones du Groupe 2 affichent des V,s signihcativement plus dépolarisés (-

61.7 + 5.02 mV) que ceux du Groupe 1 (-69.9 + 6.03; test de t, pc0.001). Ainsi, cette différence peut être attribuée, du moins en partie, à la fréquence plus élevée des minis.

Pour déterminer la sensibilité pharmacologique des minis rencontrés chez les

enregistrements des Groupes 1 (Fig. 5) et 2 (Fig. 6), nous avons maintenu manuellement le V, à une valeur relativement constante et avons appliqué une impulsion de courant d'amplitude constante à toutes les 3-6 secondes. La

variance du signal intracellulaire a été mesurée entre chaque impulsion de courant (Fig. 5A et 6A) et la Rh , estimée à partir de l'amplitude des réponses aux impulsions de courant (Fig. 58 et 68). Après avoir obtenu une période

contrôle, la solution de TTX a été remplacée par une solution contenant de la TTX et un antagoniste GABAA, la bicuculline (200 PM), ou un antagoniste glutarnatergique non-NMDA, le NBQX (200 pM; 1,2,3,4-Tétrahydro-6-nitro-

2,3-dioxobenzo [flquinoxaline-7-sulfonamide disodium). Les minis retrouvés

chez les cellules appartenant au Groupe 1 n'ont pas été affectés par la NBQX (n=4) mais ont été abolis par la bicuculline (Fig. 5A et 5C; n=6). L'exemple de la Fig. 5B indique que la disparition des rninis GABAA produit une

augmentation de la R, de 11% (Fig. 58; moyenne, 12 + 0.5%, n=6) CO-incidant avec une diminution de la variance du signal intracellulaire (Fig. 5A).

On remarque à la Fig. 6 que la variance du signal est beaucoup plus élevée chez les enregistrements du Groupe 2 (Fig. 6A) que chez ceux du Groupe 1 (Fig. 5A; 2.01 + 0.76 mv2 comparativement à 0.16 + 0.03 mv2, à -70 mV; test de t, pc0.05). En fait, on s'aperçoit que contrairement au Groupe 1, la majorité des rninis observés chez le Groupe 2 ont pu être abolis par une application de NBQX (n=5). L'exemple de la Fig. 6C démontre que l'application de la NBQX provoque une diminution de la variance du signal intracellulaire (en

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moyenne, de 77 + 10%; n=5; Fig. 6A) et de la fréquence des minis (Fig. 6C1 versus 6C2), coüiudant avec une augmentation marquée de la Ri, (Fig. 68; moyenne, 49 r 8%; n=5). Les quelques minis résistants à la NBQX ont, par la suite, été abolis par une application de bicuculline (Fig. 6C3), provoquant ainsi une réduction de la variance du signal (Fig. 6A) et une augmentation de la R h (10% additionnel; Fig. 6B).

Puisque les enregistrements des Groupes 1 et 2 ont été obtenus chez des neurones pyramidaux morphologiquement identifiés (Groupe 1, n=12; Groupe 2, n=14), la sensibilité pharmacologique différente des rninis suggère que ces deux types d'enregistrements représentent, respectivement, des empalements somatiques et dendritiques. Cette hypothèse est basée sur des découvertes ultrastructurales antérieures indiquant que les entrées GABAergiques et glutamatergiques sont distribuées différentiellement au niveau du soma et des dendrites des neurones pyramidaux (White, 1989; DeFelipe et FariÏias, 1992). En effet, ces études ont révélé que le soma et le segment initial de l'axone des neurones pyramidaux forment exclusivement des contacts synaptiques symétriques, présumées GABAergiques (White, 1989;

DeFelipe et Farifias, 1992) alors qu'à l'opposé, la majorité (70-9596) des synapses dendritiques seraient asymétriques et, présumées glutamatergiques. De plus, la densité des synapses est plus élevée sur les dendrites que sur le soma des cellules pyramidales.

Pour vérifier si les enregistrements des Groupes 1 et 2 représentent respectivement des empalements somatiques et dendritiques, nous avons utilisé trois approches, (1) Premièrement, nous avons comparé la profondeur du soma des cellules pyramidales remplies de neurobiotine à celle du site d'empalement. Notre hypothèse prévoit que la différence entre la profondeur du soma mesurée histologiquement et le site d'empalement devrait être plus grande dans les enregistrements dendritiques (Groupe 2) que somatiques (Groupe 1) étant donné que le site d'empalement d'un dendrite peut être localisé à une distance plus ou moins grande du corps cellulaire. En accord avec notre hypothèse, les différences mesurées entre les profondeurs

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du soma et du site d'empalement des cellules du Groupe 2 (407 + 78 Pm, n=14) se sont avérées trois fois plus grandes que celles mesurées chez les cellules du Groupe 1 (130 ~ 1 9 Pm, n=12; test de t, pc0.005). (2) Deuxièmement, nous avons situé les empreintes laissées par les pipettes d'enregistrement s'approchant des neurones remplis de neurobiotine, et avons extrapolé leur trajectoire pour déterminer les sites d'empalement. Bien que rares, des évidences histologiques d'empalements dendritiques ont été obtenues (Fig. 7A). Troisièmement, de nombreux neurones pyramidaux (n=18) ont été enregistrés lors d'une même descente d'électrode (n=4), et nous avons vérifié si les soma des neurones enregistrés étaient alignés. E n accord

avec notre hypothèse, les somatas n'étaient pas alignés et la profondeur des cellules non-alignées correspondaient à celles des enregistrements présumés dendritiques (Groupe 2; Fig. 7B).

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DISCUSSION

Nos résultats suggèrent que la libération de transmetteur résistante à la TTX exerce des effets différents sur les compartiments somatiques et dendritiques des neurones pyramidaux. Ainsi, nous avons vu que chez les empalements présumés somatiques, les potentiels miniatures présentaient une fréquence de 8-10 Hz et avaient pour intermédiaire les récepteurs GABA*; leur abolition par la bicuculline provoquait une augmentation de la Ri, de 12%. Chez les empalements présumés dendritiques, les minis affichaient des fréquences beaucoup plus élevées, et leur blocage par un antagoniste non-NMDA augmentait la Ri, de 49%. Puisque la distance électrotonique entre les synapses et le site d'enregistrement est courte chez les empalements présumés somatiques, nous pouvons estimer le taux moyen de libération résistante à la TTX pour chacune des terminaisons axonales. En assumant de

50 à 350 contacts synaptiques GABAergiques par soma (DeFelipe et Faruias, 1992) et 10 Hz comme fréquence globale de minis, nous obtenons une fréquence de libération moyenne de 0.03 - 0.20 Hz par bouton.

Dans des préparations en tranches, les neurones du néocortex et de

l'hippocampe présentent des minis dont les fréquences se situent entre O et 8 Hz, soit beaucoup moins que celles observées dans nos travaux (Alger et Nicoll, 1980; Collingridge et al., 1984; Ropert et al., 1990; McBain et Dingledine, 1992; Salin et Prince, 1996). 11 est peu probable que l'utilisation du pentobarbital comme agent anesthésiant soit responsable de cette différence puisque les barbituriques augmentent l'amplitude et la durée des minis sans toutefois affecter leur fréquence (Alger et Nicoll, 1980). De plus, des cellules pyramidales (n=15) enregistrées in viiio, sous kétamine-xylazine, démontrent une variation similaire dans les fréquences des minis. Nous attribuons la fréquence plus élevée des minis observés in vivo à l'intégrité des connexions dans notre préparation.

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Nos résultats impliquent que, comparativement aux conditions in vikro, où

les neurones sont électriquement compacts, la constante d'espace d e s dendrites est beaucoup plus courte in vivo. Également, les potentiels miniatures glutamatergiques produisent une dépolarisation soutenue des dendrites qui leur permet de maintenir leur V, à des valeurs avoisinant le seuil de décharge d'un potentiel d'action. Ceci suggère qu'en l'absence de

TTX, des PPSs excitateurs synchronisés pourraient initier des potentiels d'action dendritiques locaux.

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LÉGENDES DES FIGURES

Figure 1 La microdialyse de TTX révèle Ia présence de potentiels synaptiques miniatures in oiuo. On voit en A un schéma du montage expérimental. La dialyse de la T'IX abolit les potentiels d'action évoqués par une impulsion de courant (B) de même que les événements synaptiques évoqués par des stimuli intracorticaux (C) et ceux apparaissant en relation avec des potentiels EEG de grande amplitude (D). L'écart-type du signal intracellulaire (à l'intérieur d'une épisode de 4 secondes) en fonction du temps est illustré en E. La flèche indique le de%ut de la dialyse de la ïTX. En F, on retrouve les moyennes des événements intracellulaires (n= 30) apparaissant autour des potentiels EEG a servi de

événements EEG. La pointe négative des grands référence temporelle. Les deux traces supérieures et respectivement la moyenne des signaux EEG et inférieures représentent

intracelhlaires. Les panneaux B-F ont été réalisés à partir de données obtenues chez une même cellule. Le potentiel de membrane était de -66 mV.

Figure 2 Distribution bimodale de fréquences des minis chez un

échantillon de 43 neurones pyramidaux enregistrés sans TTX.

Fimre3 Potentiels synaptiques miniatures rencontrés dans les enregistrements du Groupe 1. E n Al, le gain est faible alors qu'il est élevé en A2. Le potentiel de membrane était de -70 mV. En B, on retrouve la distribution des amplitudes (BI) et des temps de montée ("risetime" B2) des minis enregistrés dans cette cellule. La corrélation entre l'amplitude des minis du Groupe 1 et leur temps de montée est représentée en 83.

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Fieure 4 Potentiels synaptiques miniatures rencontrés dans les

enregistrements du Groupe 2. En Al, le gain est faible alors qu'il est élevé en A2. Le potentiel de membrane était de -58 mV. En B, on retrouve la distribution des amplitudes (BI) et des temps de montée ("risetirne" B2) des minis enregistrés dans cette cellule. La corrélation entre l'amplitude des

rninis du Groupe 2 et leur temps de montée est représentée en 83.

V A

minis, ce qui a pour conséquence

d'augmenter la Rh (8). En C, des

effets de la bicuculline sur les minis représentent le temps en secondes. mV. L'amplitude de l'impulsion de

Figure 5 Sensibilité pharmacologique des minis retrouvés dans les

enremstrements du Groupe 1. La dialyse de la bicuculline (BK) abolit les

de réduire la variance du signal (A) et

exemples d'enregistrements illustrent les

d'une même cellule. Les chiffres à droite Le potentiel de membrane se situait à -71 courant était de 0.1 nA.

Fimre 6 Sensibilité pharmacologique des minis retrouvés dans les

enregistrements du Groupe 2. La dialyse de la NBQX abolit la plupart des

minis, produisant ainsi une réduction de la variance du signal intracellulaire

(A) et une augmentation de la Ri, (B). Quelques minis résistèrent à

l'application de la NBQX. Ces événements ont pu, par la suite, être abolit par

une dialyse de bicuculline. En C, des exemples d'enregistrements illustrent les minis dans des conditions contrôles (Cl), 25 minutes après le début de la

dialyse de NBQX (C2) et 10 minutes après le début de la dialyse de bicuculline (C3). Le potentiel de membrane est passé de -53 mV en conditions contrôles à

-66 mV après la NBQX. L'amplitude de l'impulsion de courant était de 0.1

nA.

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Fimire 7 Détermination histologique des sites d'empalement des neurones remplis de neurobiotine. E n A, un empalement présumé dendritique. Un montage photographique (Al) montre l'empreinte laissée par l'électrode intracellulaire ainsi que Ifextrapolation de sa trajectoire (pointillés) atteignant la cellule enregistrée. En A2, reconstruction du même neurone réalisée à l'aide de cinq sections avoisinantes. Un montage

photographique (B) montre cinq neurones pyramidaux enregistrés le Long d'une même descente de l'électrode. Les pointillés indiquent la trajectoire de

la pipette rejoignant la majorité des somata (têtes de flèches). Notez qu'au

moins 2 cellules (indiquées par les flèches) ne sont pas alignées.

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Control

D ControI

TTX (400 sec)

TTX (400 sec)

TTX (480 sec)

TTX (480 sec)

O 100 200 300 400 Tirne (sec)

Control -

A Control

TTX I E

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10 20 30 Frequency (Hz)

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0 1 2 3 4 5 6 Amplitude (mV)

O 1 O 20 30 Rise t ime (msec)

' l ' I l l

10 20 30 Risetirne (mec)

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Bic 1.4-1 I

O 1 O0 200 300 400 500 fime (sec)

4 Bic 8

O 1 00 200 300 400 500 Tme (sec)

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Time (sec)

O 500 1000 1500 2000 2500 Time (sec) u

Figure 6

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Dans cette étude, nous avons mis en évidence la présence de potentiels synaptiques miniatures au niveau d u cortex cérébral chez le chat, et ce, dans des conditions in vivo. De plus, nous avons caractérisé ces événements synaptiques selon certains critères pouvant servir à leur identification: soit leur fréquence, leur nature inhibitrice ou excitahice, leur localisation somatique ou dendritique ainsi que leur impact sur les propriétés des neurones pyramidaux du néocortex.

1. RÉSUMÉ DES RÉSULTATS OBTENUS LORS DE CETTE ÉTUDE

1.1 Fréquences des m i n i s

Parmi les cellules corticales enregistrées dans nos expériences, la fréquence des potentiels synaptiques miniatures était distribuée de façon bimodale. Ainsi, un groupe de cellules affiche une fréquence moyenne de minis de 8-10 Hz (Groupe 1) et l'autre, de 18-24 Hz (Groupe 2).

1.2 Sensibilité pharmacologique des potentiels synaptiques miniatures

Les minis des enregistrements du Groupe 1 ont été entièrement abolis par la bicuculline, un antagoniste des récepteurs GABAA- Ils résultent donc de la libération spontanée de GABA. Les minis des enregistrements du Groupe 2

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sont, pour la plupart, abolis par un antagoniste des récepteurs glutamatergiques non-NMDA (la NBQX). Ils résulteraient donc d'une libération spontanée de glutamate; quant aux événements résistants, ils ont pu être abolis par une application subséquente de bicudine.

1.3 Localisation des synapses libérant du neurotransmetteur de façon spontanée

Tous les potentiels synaptiques miniatures rencontrés dans nos travaux ont été enregistrés chez des neurones pyramidaux. Les différences de fréquences et de sensibilités pharmacologiques nous ont permis de diviser les enregistrements en deux groupes distincts: un premier groupe où les minis sont sensibles à la bicucuiline et se produisent à une fréquence de 8-10 Hz. Un second groupe d'enregistrements où les minis sont majoritairement sensibles à la NBQX et se produisent à une fréquence de 18-24 Hz. Afin d'expliquer les différences caractérisant chacun des deux groupes, nous avons utilisé certaines données morphologiques indiquant que: (1) du nombre total de synapses retrouvées sur les cellules pyramidales (i.e. 5000 à 60 000; Larkrnan, 1991), environ 16% sont de type symétrique dont 7% se terminent sur le soma et 93% sur les dendrites (DeFelipe et Farifias, 1992); (2) chez les neurones pyramidaux du néocortex, la grande majorité des synapses asymétriques sont retrouvées sur les épines dendritiques (White, 1989); (3 ) il n'y a pas de synapses asymétriques localisées au niveau du soma; (4) les synapses excitatrices sont exclusivement localisées dans les dendrites, avec une densité uniforme, à l'exception des segments dendritiques plus proximaux (jusqu'à 30 p.m du soma) qui sont dépourvus d'épines (Jones et Powell, 1969; Peters et Kaiserman-Abramof, 1970) et forment majoritairement des synapses symétriques (Jones et Powell, 1970); et finalement que ( 5 ) la densité synaptique est estimée à environ 10 par 100 au niveau du soma et d'approximativement 20-30 par 100 au niveau des dendrites.

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Ces informations nous ont amené à supposer que les enregistrements des Groupes 1 et 2 représentent des enregistrements somatiques ou dendritiques de cellules pyramidales. En accord avec cette hypothèse, nous avons obtenu certaines évidences histologiques démontrant que des cellules avaient été empalées au niveau de leurs dendrites. De plus, ces cellules présentaient des

minis sensibles à la NBQX, dont la fréquence était de 18-24 Hz.

2. SIGNIFICATION FONCTIONNELLE DES POTENTIELS SYNAPTIQUES MINLATURES SUR LES PROPRIÉTÉS DES NEURONES PYRAMIDAUX DU NÉOCORTEX

2.1 Dépolarkation soutenue du potentiel de membrane au niveau des dendrites

Les potentiels synaptiques miniatures glutamatergiques (excitateurs), à cause de leur fréquence élevée, provoque une dépolarisation soutenue des dendrites. Donc, ils maintiennent le potentiel de membrane près du seuil de décharge des potentiels d'action. Ceci suggère qu'en l'absence de TTX, les

PPSs excitateurs synchronisés pourraient initier des potentiels d'action dendritiques locaux.

2.2 Réduction de la Rh et de la constante d'espace

Comme les rninis GABAA provoquent une réduction de la Rin d'environ

10% (soma et dendrites) et que les minis glutamatergiques non-NMDA la réduisent de près de 50% (dendrites), nos résultats indiquent que, comparativement aux conditions in vitro, où les neurones sont

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électriquement compacts, la constante d'espace des dendrites est beaucoup plus courte in vivo. Ainsi, les valeurs élevées de Rin et t, rapportées récemment par plusieurs équipes utilisant des techniques de patch-clamp in vitro sur des cellules pyramidales corticales ou d'hippocampe (Andersen et al., 1990; Major et al., 1990; Spruston et Johnston, 1992) pourraient simplement refléter le manque d'activité synaptique générale de fond typiquement observé dans les préparations en tranche. Ceci explique également les valeurs plus négatives du potentiel de repos remarquées dans les tranches comparativement aux enregistrements intracellulaires in oivo. En effet, le bris de nombreuses fibres afférentes au cous de la préparation des

tranches produit probablement une diminution dramatique de l'activité synap tique spontanée.

Présumément, la diminution de la résistance d'entrée produite par la

libération spontanée de neurotransmetteur qui, dans des conditions normales, est causée par l'activité du réseau, a pour conséquence de diviser

l'arbre dendritique en de multiples compartiments électrotoniquement distants les uns des autres. Ceux-ci traiteraient les entrées synaptiques de

façon relativement indépendante.

Selon Bernander et al. (1991), la réponse d'une cellule varie de façon significative selon le degré de synchronisation de ses entrées synaptiques.

Ainsi, l'activité globale du réseau pourrait contrôler l'exécution de l'intégration spatiale et temporelle de chacun des neurones (Bemander et ai., 1991).

Donc, quand les entrées synaptiques ont une fréquence nulle (f=O), même la partie distale de l'arbre dendritique apical de la couche I présente une distance électrotonique équivalente n'excédant pas 1.2, alors que la distance électrotonique augmente à 2.5 quand f=2. En d'autres mots, l'entrée dans les

couches superficielles de l'arbre devient de plus en plus découplées du soma quand l'activité du réseau augmente.

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Dans le domaine temporel, tant que f augmente, la cellule discrimine mieux les entrées synaptiques arrivant simultanément qu'elle ne le fait pour ces

mêmes entrées éparpillées dans le temps. Ainsi, la cellule agirait comme un détecteur de coüicidence dont le pouvoir de discrimination augmente en même temps que l'activité générale du réseau. De plus, la présence d'entrées synaptiques massives, telle qu'une stimulation visuelle, produira une augmentation transitoire de la conductance d'entrée dendritique, réduisant ainsi la constante de temps et augmentant la sensibilité de la cellule à la phase temporelle. Ces résultats pourraient donc avoir des implications importantes

pour la pertinence du patron temporel de l'activité neuronale dans le cortex (Gray et al., 1989; Crick et Koch, 1990).

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