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Elèves aux comportements perturbateurs dans la classe : de la difficulté au trouble. CRDP mercredi 10 décembre 2014 9h-12h --------13h30-16h30 [email protected] Psychologue scolaire, psychologue clinicien, docteur en psychologie, maître de conférences à l’Université de Lorraine/ESPE de Lorraine Olivier Mayette, Enseignant spécialisé, coordonnateur pédagogique en ITEP, formateur pour l’ ESPE de Lorraine et la DS- DEN ASH de Meurthe-&-Moselle

Elèves aux comportements perturbateurs dans la … · Quantité de neurones (lobe pariétal = infos somatosensorielles) diminue chez l’ado et les lobes frontaux (en rose, processus

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Elèves aux comportements perturbateurs dans la classe : de

la difficulté au trouble.CRDP mercredi 10 décembre 2014

9h-12h --------13h30-16h30

[email protected] scolaire, psychologue clinicien, docteur en

psychologie,

maître de conférences à l’Université de Lorraine/ESPE de Lorraine

Olivier Mayette, Enseignant spécialisé, coordonnateur pédagogique en ITEP, formateur pour l’ ESPE de Lorraine et la DS-

DEN ASH de Meurthe-&-Moselle

Introduction : quelques repères sur l’adolescence

I. Qu'est-ce que l'adolescence ?-Période de mutations profondes

-Complexe du homard, syndrome insulaire

-Aspects neurologiques

-Eléments statistiques

II. Dans le contexte scolaire d’apprentissage

-Apprentissage et vulnérabilité : conséquences et rôle de

l’angoisse

-Impuissance apprise

-Lorsque l’élève est perturbé affectivement (incidence sur le

langage et la mémoire, refoulement)

-Effet pygmalion

II. Dans le contexte scolaire d’apprentissage (suite)

Pause

Echanges avec la salle à partir des questions recueillies

-Faut-il développer l’intelligence émotionnelle? Le QE, c’est

quoi? Comment?

III. Analyse d’extraits vidéos

sélectionnés

«Entre les murs » Extrait 1 : la rentrée de classeExtrait 2 : le conflit avec S

« La fracture »Extrait 3 : conflit autour de la religion

« Ecrire pour exister »Extrait 4 : le jeu de la ligne

Par groupe, analyse de 2 extraits vidéos sélectionnés

« Visionner puis analyser ce qui se

produit dans l’interaction, comment celle-ci

évolue, ce qui vous semble adapté, inadapté avec

discussion sur la posture de l’enseignant et ce qui

aurait pu être fait. »

Conclusion

Objectif : en faire une

présentation argumentée au

groupe (à 15h30 en amphi).

Introduction : quelques repères sur l’adolescence

I. Qu'est-ce que l'adolescence ?-Période de mutations profondes

-Complexe du homard, syndrome insulaire

-Aspects neurologiques

-Eléments statistiques

Introduction : quelques repères en

bref12-18 ans (collège, lycée)

-Ce qui domine: rupture avec le rythme de l’école

élémentaire. Saut vers une plus grande « autonomie ». Les

transformations du corps liées à ses potentialités

sexuelles nouvelles. Période de profonds remaniements

identitaires qui rejoue tout ce qui s’est mal joué pendant

la prime enfance. Capacité de conceptualisation de plus en

plus abstraite. Recherche de modèles identificatoires hors du

contexte familial. L’amour d’un partenaire choisi hors de la

famille. Des projets et des idéaux sociaux. Le goût de

l’effort et du dépassement de soi.

- Psychique : période de rupture avec l’enfance, période

d’incertitude et d’angoisse profondes. Vacillements

narcissiques et grande vulnérabilité (mauvaise rencontre,

drogues, prises de risques…)

I. Qu'est-ce que l'adolescenceet que recouvre le trouble du comportement chez l'adolescent au collège ?

La question est éminemment complexe :

- un grand nombre de facteurs ont une incidence sur le développement de l'adolescent.

Des facteurs physiologiques (transformation du corps, capacité à procréer), psychologiques, sociaux et économiques.Ex : facteurs sociologiques alarmants : 79 % d'augmentation de la proportion des mineurs mis en cause dans les actes délinquants entre 1992 et 2001 (chiffres du ministère de l'intérieur en 2004, confirmé par différentes sources). Depuis une quinzaine d'années il y a une désagrégation importante des repères et du cadre familial mis à mal.

Nouveau peuple scolaire

• Develay et Lévine, comme d’autres qui s’interrogentsur les particularismes des enfants et adosd’aujourd’hui, parlent de « nouveau peuple scolaire »(2003). Ils définissent trois catégories:

• ceux qui établissent des frontières suffisamment solides entre leur vie scolaire et leur vie personnelle

• ceux trop envahis par leurs problèmes non résolus de filiation et de territorialité,

• ceux qui ne parviennent que partiellement à mettre ses conflits à l’écart.

Point de vue psychologique

Que se passe-t-il dans la tête de l'ado?

Comment se perçoit-il lui-même?

Comment perçoit-il son environnement (les autres ados, les adultes)?

La scène scolaire: une micro-société

• Le triangle pédagogique (Houssaye) est une vision, certes précieuse, mais parcellaire

• Ce qui se « joue » sur la scène scolaire se joue devant les pairs

• Et l’enseignant n’échappe pas à cette pression du groupe…

L'adolescence est

un passage délicat, tourmenté et créatif

qui va de l'enfance à la maturité.

• A la fois un moment créatif, une période féconde

• et d'autre part, un moment de rupture et de changement.

2 images pour bien comprendre ce qui se joue :- Le syndrome insulaire- Le complexe du homard

Philippe JEAMMET* (2005) et la métaphore du syndrome insulaire.

L'adolescent doit faire face à 2 angoisses fondamentales :

- la peur d'être abandonné

- et la peur d'être sous influence.

C'est-à-dire que l'adolescent • se plaint de l'isolement

• et s’irrite quand l'isolement est rompu.

* Jeammet, P. (2005). De l'âge de raison à l'adolescence : quelles turbulences à découvrir ? Paris: Erès.

C’est l’aspect paradoxal qui pose problème. • Il a besoin de l'autre, de son appui • et réclame son indépendance.

Il a besoin absolument de pouvoir compter sur les autres et veut qu'on le laisse tranquille, vivre sa vie, faire ses propres choix etc.

La classe : contenant psychique ?

• La « dépendance à l’extérieur » est une faiblessepour le jeune , mais une chance pour l’enseignant: elle re-donne tout son sens au concept dedispositif pédagogique.

• La classe peut amplifier… ou pacifier les troublesdes élèves.

• Accueillir les élèves c’est leur garantir un cadrebienveillant où l’expérimentation et l’erreur sontpossibles.

• Un cadre moins menaçant rend moins utiles lesrésistances et oppositions.

Une autre image : « le complexe du homard » (Françoise Dolto, 1989*) .

Pour grandir le homard doit quitter son ancienne carapace rigide et protectrice. Pendant un certain temps, il se trouve sans protection car sa nouvelle carapace encore molle ne le protège pas de l'extérieur.

• il n'est plus véritablement un enfant et il n'est pas encore un adulte.

Il doit se construire une nouvelle identité dans un corps qui se transforme radicalement et doit gérer ses pulsions sexuelles et agressives.

* Dolto, F. (1989). Paroles pour adolescents ou le complexe du homard. Paris: éd. Hatier (1989)

Paradoxe ou contradiction :

il a besoin de se séparer de ses parents et de trouver son autonomie

et dans le même temps, il a un besoin impérieux de compter sur eux, de compter pour eux, pour se construire.

Cette contradiction génère une violence intérieure. J'ai besoin d'être protégé par ceux qui comptent pour moi et je veux mon autonomie. Autrement dit, ce dont j'ai besoin me menace.

Si j'ai besoin de l'autre, c'est un pouvoir que je donne à l'autre.

Le rôle de l'adulte va être d'amortir les soubresauts de cette contradiction.

Tout ce qui n'a pas été résolu dans la prime enfance, entre zéro et six ans rejaillit, se rejoue avec une intensité souvent décuplée à l'adolescence :

la relation à ses proches, à ses origines, aux modèles parentaux, le rapport à soi et à son corps, le rapport au savoir et au désir.

L'adolescent doit se séparer des parents et trouver d'autres modèles identificatoires d'adultes. Il va prendre ceci chez l'un, cela chez l'autre.

L’enseignant est un adulte

• Tout adulte a anthropologiquement un devoir d’éducationenvers les nouvelles générations.

• Le recrutement et la formation des enseignants(particulièrement du 2nd degré) reposent sur lesconnaissances disciplinaires.

• Ministère de l’Instruction Publique ou Ministère del’Education Nationale ?

• Si la transmission des connaissances est le but, les aspectséducatifs du métier, loin de constituer des « à-côtés » dumétier constituent le moyen sine qua non d’atteindre cebut avec les plus fragiles, mais pas seulement.

• Un enseignant qui nie sa responsabilité éducative d’adultese décrédibilise aux yeux des élèves.

Mais pour se séparer il faut déjà avoir été bien attaché. Se détacher sans

« s’arracher ». → Cela se passe d’autant mieux que l’adolescent lorsqu’il était enfant a fait l’expérience d’une « dépendance saine ».

Il faut qu'il perçoive qu'il compte aux yeux des proches et d’adultes (auxquels il s’identifie), qu'il se sente valorisé.→ Notion de « sécurité interne »

Du jugement scolaire

• « L’élève en difficulté devient un élève difficile. L’indiscipline est une manière de survivre psychologiquement à la brutalité symbolique de la violence scolaire. »

Eirick PRAIRAT,

Questions de discipline à l’école et ailleurs…

• Il s’agit de prendre conscience que le jugement scolaireest toujours un jugement sur la personne.

• Se méfier des « prophéties auto-réalisatrices ».

• Croire au postulat d’éducabilité des élèves (Meirieu).

Introduction : quelques repères sur l’adolescence

I. Qu'est-ce que l'adolescence ?-Période de mutations profondes

-Complexe du homard, syndrome insulaire

-Aspects neurologiques

-Eléments statistiques

II. Dans le contexte scolaire d’apprentissage

-Apprentissage et vulnérabilité : conséquences et rôle de

l’angoisse

-Impuissance apprise

-Lorsque l’élève est perturbé affectivement (incidence sur le

langage et la mémoire, refoulement, cas de David B)

-Effet pygmalion

-Faut-il développer l’intelligence émotionnelle? Le QE, c’est

quoi? Comment?

L’adolescence : un grand remodelage

du cerveau. Transformation neurologique

à l’adolescence.Georgieff, N. (Univ de Lyon 1, 2013, Cerveau et psycho n° 15,

pp20-25) : La puberté est

« un moment qui implique des transformations

biologiques, corporelles, cérébrales et

psychologiques commandées par un programme

génétique. L’expression de ce programme sur les

comportements et la vie mentale varie beaucoup

selon le contexte socioculturel… (influences de

l’environnement, famille, TV, copains, école, les

traces de son histoire, ses liens avec autrui…)»

→ implique une lecture neurologique et psychologique

Travaux neuroscientifiques (notion d’épigénétique)

Erik Kandel (prix Nobel de médecine en 2000). « …l’altération des gênes n’explique pas l’ensemble de la variabilité des troubles…les facteurs sociaux et développementaux exercent des actions sur le cerveau qui modifient l’expression des gènes(principe 3)

et les modifications d’expression génétique produites par l’apprentissage induisent des changements dans les formes et les connexions neuronales. Ces changements sont probablement responsables de l’initiation et du maintien d’anomalies du comportement qui sont induites par les contingences sociales(principe 5) (cité par Mazet, Stoleru, 2003, pp 6-7).

Travaux en imagerie montrent ces 10 dernières

années 2 grands types de transformations

cérébrales à un rythme accéléré :

1)Une maturation et une myélinisation tardive :

augmente la capacité et la vitesse de traitement

de l’information cérébrale dans ces circuits.

2)Une synaptogénèse. Apparition de nombreuses

connexions entre neurones. Puis, en surnombre,

cette phase est suivie par une phase d’élagage

neuronale (de disparition de synapses et de mort

cellulaire).

Quantité de neurones (lobe pariétal = infos somatosensorielles) diminue chez l’ado

et les lobes frontaux (en rose, processus cognitifs et émotionnels)

augmentent . Le cortex orbito-frontal (régulation des comportements sociaux)

se réorganise : l’ado deviendrait responsable, acquerrait un sens moral, la capacité

à se mettre à la place des autres lors des conflits (Georgieff, 2013)

Il s’agit d’un remodelage identique à celui chez le

bébé qui aboutit vers 4-5 ans à une première

organisation des voies et connexions cérébrales.

Le mécanisme est le même. Chez l’adolescent ce

processus se terminerait vers 21 ans.

Sont conservées et renforcées les connexions

sollicitées via les interactions avec

l’environnement.

Diminution de la substance grise chez

l’adolescent au profit de la substance blanche

(myélinisation).

Correspond à une sélection des neurones et circuits

les plus actifs (opération de tri = perte). En

contrepartie, développement de la substance

blanche (myéline) qui augmente la vitesse des

connexions et leur fiabilité.

Université de Californie (UCLA, 1999), Georgieff, 2013, l’essentiel, cerveau et

psycho, n15.

A mesure que l’adolescent grandit, les régions sous-

corticales (stratium, thalamus, …) s’activent moins

et le cortex (où se développent les capacités

de contrôle) prend le relais comme chez

l’adulte.

La régulation des émotions diffère selon le sexe (Martinot, Unité 1000 imagerie et psychiatrie, INSERM-CEA,

2011). L’amygdale s’active davantage chez les

garçons, alors que chez les filles l’activation des

structures émotionnelles est plus diffuse et

bilatérale (dans les deux hémisphères).

Une modification de la microstructure de la substance

blanche d’adolescents de 14 ans qui relie les

régions émotionnelles favoriserait la vulnérabilité

aux troubles de l’humeur (Paillère, Unité 1000 imagerie

et psychiatrie, INSERM-CEA, 2013).

Université de Californie (UCLA, 1999), Georgieff, 2013, l’essentiel, cerveau et

psycho, n15.

Introduction : quelques repères sur l’adolescence

I. Qu'est-ce que l'adolescence ?-Période de mutations profondes

-Complexe du homard, syndrome insulaire

-Aspect neurologiques

-Eléments statistiques

Eléments statistiques

6 millions d'adolescents entre 11 et 18 ans en France :

• 5 millions vivent leur adolescence sous la

forme d'un deuil de l'enfance.

• Ce n’est pas parce que ça réussit que

c’est simple.

Pour 1 million d’ados environ : l'adolescence

génère une souffrance intense avec des

comportements dangereux •Comportement dépressif, isolement.

•Tentative de suicide.

•Poly addiction (alcool, tabac, cannabis).

•Consommation de drogues dures.

•Défonce alcoolique répétée du samedi soir.

•Pornographie envahissante via Internet.

•Anorexie, boulimie en augmentation importante.

•Décrochage scolaire et absentéisme qui installe l'errance, la

drogue et les actes délictueux. Le décrochage scolaire est un

signe grave. Fugue.

•Vandalisme. Violence contre les autres et contre soi-même.

•Cyberdépendance.

150 000 développent des troubles mentaux graves

Des repères pour les enseignants

• Un acte violent : un délit (peut-être) & unsymptôme (sûrement).

• Les enseignants ne sont pas des thérapeutes :Fernand OURY rappelait que vouloir faire de lathérapie en classe reviendrait à peu près àpratiquer « une opération à cœur ouvert dans ungrenier. »

• Mais, ils sont pour autant confrontés + /-directement à ces conduites pathologiques.

• Ils en sont, c’est ainsi, des témoins privilégiés :c’est une lourde responsabilité.

I. Qu'est-ce que l'adolescence ?-Période de mutations profondes

-Complexe du homard, syndrome insulaire

-Aspect neurologiques

-Eléments statistiques

II. Dans le contexte scolaire d’apprentissage

-Apprentissage et vulnérabilité : conséquences et

rôle de l’angoisse

-Lorsque l’élève est perturbé affectivement (incidence

sur le langage et la mémoire, refoulement)

-Effet pygmalion

-Faut-il développer l’intelligence émotionnelle? Le QE, c’est

quoi? Comment?

• Les études récentes en neuro-imagerie (Ledoux, 1998, Lotstra, 2002) permettent d’observer au niveau cérébral l’effet inhibiteur de l’angoisse

sur le cortex préfrontal « débranché » par

l’action de l’amygdale qui sécrète les hormones du stress. Or le cortex préfrontal est le lieu où s’élabore la pensée, le langage. Il est le siège de plusieurs fonctions cognitives

essentielles : l’anticipation,

la planification,

la capacité d’abstraction,

la mémoire de travail.

Le plaisir

activateur du système nerveux centralqui provoque un état de tension cérébrale qui sous-tend l’attention, l'intention, l'anticipation. Le plaisir rend actif.

Hormones sécrétées : la dopamine la molécule naturelle du plaisir et du désir,

la sérotonine qui régule l’humeur et

les endomorphines qui ont un effet euphorisant et entretiennent le plaisir.

Le plaisir crée une dynamique de

développement des synapses → apprentissage.

L’élève face à la difficulté

1. Doute

2. Incertitude

3. Insécurité

4. Mal-être

Renoncement

Echec

Insatisfaction

Persévérance

Réussite

Satisfaction Dan

s l

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ble

Au

-delà

de la

Zo

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rustra

tion

tolé

rab

le

Surcharge de stress →angoisse

Stress mobilisateur → pas angoisse ou

acceptable

Centre de transfert pour les neurosciences et l’apprentissage Anna Katharina BRAUN, (2005)

L’individu apprend lui-même des situations qui le confrontent au stress et en tire une expérience. Ainsi, les chercheurs impliqués dans les travaux du Centre de transfert pour les neurosciences et l’apprentissage à ULM (Allemagne), tels que Anna-Katharina Braun (2005) ont pu établir que « des processus inconscients déterminent si nous sommes prêts à absorber de nouvelles informations. Dans le tréfonds de nos circonvolutions cérébrales, le système limbique compare chaque nouvelle situation à un équivalent passé pour évaluer si elle est profitable, source de plaisir ou au contraire désavantageuse, source de douleur. La réaction physique directement liée à ce souvenir détermine si nous répétons ou évitons une situation donnée. ».

Lorsque le sentiment de vulnérabilité conduit au

renoncement et alimente la spirale de l’échec

Angoisse

REN

ON

CEM

EN

TFu

sib

le c

on

tre

l’an

gois

se

Echec

dopamine

adrénalineIn

certitu

de

Angoisse,

stress

Plaisir de la recherche

par anticipation de la

réussite

Mémorisation des situations d'apprentissage au cours desquelles les temps

d'attente se sont soldés par des issues insatisfaisantes et dénarcissisantes.

Renforcement (association doute – incertitude – insécurité – angoisse –

déplaisir – renoncement = échec/apprentissage). La répétition aboutit à de

l’impuissance apprise (Seligman, 1975). « Plus il échoue, moins il comprend. »

Fonction étayante de l’enseignant

temps

déséquilibre

In

séc

ur

ité

Si le contexte d’apprentissage se révèle répétitivement

trop anxiogène, l’individu réagit au contexte avant que

l’angoisse ne survienne. Dans ces cas les plus graves, une

« hypersensibilité et hypervigilance au contexte anxiogène » neutralise la pensée

avant même d’entrer dans la phase de vulnérabilité inhérente à l’apprentissage.

Angoisse

REN

ON

CEM

EN

T

Echec

dopamine

adrénalineIn

certitu

de

Angoisse,

stress

Plaisir de la recherche

par anticipation de la réussite

Fonction étayante de l’enseignant

temps

déséquilibre

In

séc

ur

itéPensée figée ou inhibition de la pensée

avant même l’émergence de l’angoisse ou

du stress (réflexe conditionné.)

Disjoncteur / contexte anxiogène

Lorsque le sentiment de vulnérabilité est contrecarré par l’attrait du

défi et le plaisir de la découverte et de la connaissance

Angoisse

Po

ur

su

ite

Réussite

Satisfaction

Plaisir

dopamine

adrénalineIn

certitu

de

Angoisse,

stress

Plaisir de la recherche

par anticipation de la

réussite

Mémorisation des situations d’apprentissage au cours desquelles

les temps d’attente se sont soldés par des issues bénéfiques et

narcissisantes.

Renforcement.

Fonction étayante de l’enseignant

temps

compensation

In

séc

ur

ité

Figure 1: schéma de l’inhibition de la pensée

traumatisme

refoulement

oubli

symptôme remémoration

guérison.

échec partiel du

refoulement

« je ne veux rien en

savoir » cependant …

réactivations

des faits oubliés

« ce que je veux ignorer me

revient ou risque de me revenir

par associations d’idées,

associations de pensées…»

alors…

inhibition de la

pensée

« je cesse de penser, car

c’est une menace de

déplaisir »

symptôme :

c’est un message

qui s’inscrit en lieu

et place d’un

effacement

échec scolaire par

inhibition du

déroulement de la

pensée et de

l’intelligence

« Quand cela va mal » langage et mémoire sont entravés car ils sont une menace de déplaisir et de souffrance.

Eventuellement

Vidéo : l’obsession de l’excellence (Stéphane

Bentura, 1h08mn, 2012)

Extraits :

- stress-phobie : de 16mn42 à 19mn 20

- modèle finlandais 47’ à 53’ (notes après la

3ième seulement).

Angoisse / performance

Un adolescent qui va mal est un adolescent

angoissé. L’angoisse peut être ancienne, avoir

pour origine un trauma non-élaboré (deuil,

rupture, agressions morales, sexuelles, évènement de vie

violent, abandon, accident, hold-up, prise d'otage, incendie,

tremblement de terre, inondation, guerre etc.) qui a suscité une

peur intense, un sentiment d'impuissance ou d'horreur.

Le facteur le plus déterminant est la gravité de

l'événement vécu et surtout perçu*)*Ce qui fait trauma c’est moins la violence de la situation que

l’impréparation du psychisme à cette situation. Face à un même

évènement 10 à 15% développent un stress post traumatique. → Trouble : pensée figée, engourdissement, anesthésie émotionnelle,

isolement social

*Ce qui fait trauma c’est moins la

violence de la situation que

l’impréparation du psychisme à cette

situation. Face à un même évènement 10

à 15% développent un stress post

traumatique. Celui-ci peut se manifester

sur des modes très différents.→ Trouble avec pensée figée, engourdissement,

anesthésie émotionnelle, isolement social, révolte,

hyperactivité, agressivité

→ Disponibilité intellectuelle presque tj très altérée.

L’impuissance apprise (Seligman, 1965, 1970,

1975)

Expérience en deux phases :

la première durant laquelle l’animal est soumis à des

chocs électriques inévitables répétés (l’animal ne

trouve pas de solution)

une deuxième où l’animal reçoit des chocs électriques

mais peut s’échapper.

Seligman parle d’impuissance apprise ou de résignation

acquise lorsque l’individu finit par renoncer face à une

situation où il pense que son action ne va rien changer.

Même lorsque la situation change (et qu’une solution est

possible) le comportement de l’enfant ne change plus (même

si ce comportement est inapproprié). Un résultat positif

éventuel, finit par être attribué au hasard. L’enfant ne fait plus

le lien entre son action et le résultat. La résignation apprise

entrave le processus d’apprentissage.

L’élément fondamental de cette

découverte montre que la résignation

n’est pas – comme on l’interprète

souvent – un trait de caractère, encore

moins la marque du destin, mais le

résultat d’un apprentissage.

I. Qu'est-ce que l'adolescence ?-Période de mutations profondes

-Complexe du homard, syndrome insulaire

-Aspect neurologiques

-Eléments statistiques

II. Dans le contexte scolaire d’apprentissage

-Apprentissage et vulnérabilité : conséquences et rôle de

l’angoisse

-Impuissance apprise

-Lorsque l’élève est perturbé affectivement (incidence sur

le langage et la mémoire, refoulement)

-Effet pygmalion

-Faut-il développer l’intelligence émotionnelle? Le QE, c’est

quoi? Comment?

Schéma de l’inhibition de la pensée

• traumatisme (vécu ou perçu)

• refoulement • oubli

• symptôme • remémoration • guérison.

échec partiel du

refoulement

« je ne veux rien en

savoir » cependant …

réactivations

des faits oubliés

« ce que je veux ignorer me

revient ou risque de me revenir

par associations d’idées,

associations de pensées…»

alors…

inhibition de la

pensée

« je cesse de penser, car

c’est une menace de

déplaisir »

symptôme :

c’est un message

qui s’inscrit en lieu

et place d’un

effacement

échec scolaire par

inhibition du

déroulement de la

pensée et de

l’intelligence

Aspects psychoaffectifs (effet Pygmalion,

exister dans la relation, empathie)

Rosenthal, R., Jacobson, E. (1968, trad fr 1971).

Pygmalion à l’école. Paris : Casterman

Exp 1 : Evolution du Q IDes psychologues font passer des tests à des classes. Ils cataloguent les enfants comme

« bons » ou « mauvais » élèves du point de vue des compétences scolaires. Mais les

classements sont volontairement communiqués au hasard aux enseignants. Les vrais

résultats sont conservés secret. Les psychologues livrent de faux résultats aux

enseignants, de manière aléatoire. Six mois plus tard, les élèves pour lesquels une

prédiction de « bons élèves » a été faite ont évolués significativement plus vite que les

élèves pour lesquels une prédiction d’échec avait été suggérée.

→Mise en valeur de l’effet des prédictions inconscientes sur la réussite des élèves : le

regard porté sur l’élève exerce un effet significatif sur les résultats obtenus. Des

« jugements » inconscients peuvent être projetés entre deux personnes que les

personnes peuvent saisir sur un mode identificatoire.

Les intelligences multiples (Gardner)

• Tests de QI ou tests des performances scolaires…

• Intelligences: verbo-linguistique, logico-maths… mais aussi corpo-kinesthésique, musicale, spatiale, inter et intra-personnelle !

• Et si la pression scolaire , disproportionnée, devenait contre-productive ?

I. Qu'est-ce que l'adolescence ?-Période de mutations profondes

-Complexe du homard, syndrome insulaire

-Aspect neurologiques

-Eléments statistiques

II. Dans le contexte scolaire d’apprentissage

-Apprentissage et vulnérabilité : conséquences et rôle de

l’angoisse

-Impuissance apprise

-Lorsque l’élève est perturbé affectivement (incidence sur le

langage et la mémoire, refoulement, cas de David B)

-Effet pygmalion

-Faut-il développer l’intelligence émotionnelle? Le QE,

c’est quoi? Comment?

L’intelligence émotionnelle?

• Testons notre QE

TESTEZ VOTRE QUOTIENT EMOTIONNEL

Sciences et Avenir déc2010 p 62-63

L’intelligence émotionnelle?-Mayer, J. D., Salovey, P., Capuso, A. (2000). Models of emotionals intelligence, in

Steinberg (eds), Hand book of intelligence, Cambridge, UK, -Cambridge University

Press.

- Goleman, D. (1997). L’intelligence émotionnelle, Paris: Robert Laffont.

• On pense couramment que le QI est l’ensemble des capacités mentales qui permettent de prédire le succès d’un individu.• Selon certains auteurs, moins de 20% de cette réussite (position sociale, salaire, vie sociale,…) pourrait être attribuée au QI (intelligence abstraite et logique).• L’intelligence émotionnelle (compréhension et gestion des émotions) serait impliquée pour une part plus importante.

• Mayer et al (2000) définissent un quotient

émotionnel (QE) avec 4 fonctions essentielles :

• L’aptitude à identifier son état émotionnel et celui des

autres

• L’aptitude à comprendre le déroulement naturel des

émotions (tout comme un fou et un cavalier se déplacent

selon des règles différentes sur un échiquier, la peur et la

colère évoluent différemment dans le temps.)

• L’aptitude à raisonner sur ses propres émotions et

celles des autres.

• L’aptitude à gérer ses émotions et celles des autres.

13/12/2014 61

Il serait intéressant de mesurer les effets d’une pratique

régulière de la relaxation sur le stress lui-même mais

aussi sur les capacités d’auto-régulation (capacité de

l’élève à porter un regard juste sur ses émotions et les

incidences sur ses performances, gérer son stress).

Parutions récentes sur la « pleine conscience »

permettraient de dégager ou de penser des applications à

l’école au travers d’exercices très simples et réguliers,

mais dont les effets bénéfiques ne sont pas encore mesurés

scientifiquement à l’école.

Emotion et cognition semblent indissociables à l’école.

C’est un levier sur lequel nous pouvons jouer en

introduisant des activités qui exercent cette compétence

(SNEL Eline, 2010).

« Visionner puis analyser ce

qui se produit dans

l’interaction, comment celle-ci

évolue, ce qui vous semble

adapté, inadapté avec

discussion sur la posture de

l’enseignant et ce qui aurait

pu être fait. »

Objectif : en faire une présentation argumentée

au groupe (à 15h00 en amphi).

VII. Après-midi. Analyse par petits groupes de

deux extraits vidéos sélectionnés

Atelier 1 Salle 109 «Entre les murs » Extrait 1 : la rentrée de classe (2’)

Extrait 2 : le conflit avec S (4’50)

Atelier 2 Salle 114

« La fracture » Extrait 3 : conflit autour de la religion (2’)

« Ecrire pour exister » Extrait 4 : le jeu de la ligne (4’30)

Atelier 3 Salle 115

«Entre les murs » Extrait 1 : la rentrée de classe (2’)

Extrait 2 : le conflit avec S (4’50)

Atelier 4 salle 117« La fracture » Extrait 3 : conflit autour de la religion (2’)

« Ecrire pour exister » Extrait 4 : le jeu de la ligne (4’30)

Atelier 5 salle 125«Entre les murs » Extrait 1 : la rentrée de classe (2’)

Extrait 2 : le conflit avec S (4’50)

Atelier 6 Salle 126« La fracture » Extrait 3 : conflit autour de la religion (2’)

« Ecrire pour exister » Extrait 4 : le jeu de la ligne (4’30)

Dans le film « Entre les murs »,

film français réalisé par Laurent Cantet, sorti en 2008. Il s'agit d'une adaptation du roman homonyme de François Bégaudeau, lequel a joué le rôle principal du film. Ce film a reçu la Palme d'or (à l'unanimité du jury présidé par Sean Penn) lors du Festival de Cannes 2008.

La Fracture (2010), téléfilm dramatique français , réalisé par Alain Tasma, qui est

une adaptation du roman de Thierry Jonquet, intitulé «Ils sont votre

épouvante et vous êtes leur crainte».

Il retrace le parcours d'une jeune professeure (ANNA Kagan), remplaçante en histoire-géographie, dans un collège

difficile à Certigny ,de la banlieue parisienne.

VIDEO : « La fracture » (2mn) extrait dans lequel le professeur parle de l’Europe et de la religion.

Erin Gruwell, enseignante novice de 23 ans, a choisi comme premier poste un

lycée difficile de Long Beach. Ses élèves l'ignorent superbement et se

regroupent en clans, prêts à s'affronter au moindre

prétexte.

Libérer la parole: le dispositif pédagogiqueinstitutionnalisé contre le débordement des affects

• Pédagogie: trois pôles (Meirieu)– Axiologique (valeurs)

– Scientifique (références théoriques)

– Praxéologique (outils pédagogiques)

• Il ne suffit pas de vouloir sincèrement favoriserl’expression des jeunes (valeurs) pour que cettelibération de la parole pédagogique

• Recours au dispositif pédagogique, règles des 4 L:des Lois, des Lieux, des Limites, pour construire leLangage – Oury)

Retour / satisfaction

Points –

Points +

Autres attentes

« On communique, on éduque, on enseigne

avec ce que l’on sait, certes,

mais on communique, on éduque et enseigne

surtout et plus sûrement

avec ce que l’on est.

La relation d’apprentissage et la relation

d’autorité sont deux facettes d’une même

relation: elles dépendent surtout et plus

sûrement

de sa manière de faire exister l’autre dans la

relation. »

« On n’enseigne pas ce que l’on sait ou ce

que l’on croit savoir. On enseigne et on ne

peut enseigner que ce que l’on est. »

Jean Jaurès.

« C’est le regard de l’autre qui me

constitue » Lacan

« Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils

devraient être,

vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont

capables d’être. »

Johann Wolfgang von Goethe