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lionel-poiraudeau
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Après la sculpture et les crnets de voyage , je vous propose un aperçu de quelques inédits exhumés des tiroirs ... Comme dans les livres publiés, il s'agit depoésie et de collaboration avec les uns et les autres ...un travail de passerelle avec leurs richesses ...
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Dans la loge de LysistrataMise en scène : Yan DénécéTextes : Elpée
Pour accompagner une Mise en scène
de Yan Dénécé Textes : Elpée - Juin 2008 -
Dans les loges de
LYSISTRATA
Elpée Les Inédits en poésie
contact : [email protected]
PIERRES
AIKI
Ce recueil réunit des extraits de ‘LYSISTRATA’ écrits lors des répétitions de la pièce mise en scène par Yann Dénécé, de ‘AIKI’ , écrits lors des entrainements au dojo d’aïkido de Quimper, et de ‘PIERRES’ , éc’rits pour une suite de composi-
tions de Hervé Lesvenan
Ce qui réunit ces textes est la chance de pouvoir être pésent au moment de la création des gestes et/ou des oeuvres . Les sportifs ou artistes qui ont accep-té ma présence répétée les ont nourris de leurs propres apprentissages, de leur propre passion , de leurs propres efforts à chercher l’accompli . Les textes parlent tous d’être et de création mais les teintes et les nuances en sortent
différentes . Je les remercie tous profondément ...
Masques
Choisir un masqueà la scène videpour que les yeuxquittent le sol
Comment ferait ce corpscet oiseau ramassétout petit, tout serrépour retrouver son vol
parcourir une viereconnaître, explorerl’océan des possiblesqui découvre et recouvretous les bois flottéssur les grèvesde la scène à renaître ?
Au fond des masquesles yeux brûlentet se rient des maréess’embrasent aux tempêtesme cherchent en mon voyagepour ne plus perdre leur quête
Ton masque ! On veut voir ton masque !La beauté que tu cherchescet absolu du vraidans nos regards qui s’échangent .
Croisés à l’aube
Sur les sentiers qui parcourentles décors en jachèrechaque matinje croise et je saluedes yeuxmaquillés, habillésd’époques disparueset d’ailleurs en voyaged’êtres qu’on essaiequ’on étire et pétriten les roulant sur les planches
C’est un coin d’océanqu’on retrouve aux maréesqui s’enchaînent et pourtantjamais ne sontle tein que l’on croyaitles voix qu’on fredonnait
Dans ces yeux que l’on croiseun acteur en partanceune eau vive en cascadesau lit des incidences
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Farce
«- The price is rightToday you win a brand new car ! - Fais le nous ‘vendeuse sexy’ !»
Simon l’Athénien git dans un coindans son sommeilun forro brésilienmonte et s’approcheSimon se lèvedoucement ses hanchespalpent la danse
«- Madame la Mort est demandéeau cabinet 23 ! !»
Lessivé le doute Nettoyée la scèneemportéedans le roulisdes hanchescomme une toile qu’on déchire
force de farce folleenfle et efface
comme vapeursde chaleur sur l’asphalteun terrain viergeun terrain vagueau retour du silencepeut à nouveau porterdes méharées de miragesdes nouvelles d’imagesque l’on n’attendait plus
Corps
«Je veux que tu trouvesdans ton corpsquelque chosede féminin»
Mais ne le crie pastrop fortsinon je ne l’entendraipas
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Par delà le masque
Quand le fardse patined’une blessure intimed’un amour disparuqui revient à l’oreille
c’est qu’un masqueest fragileet quand bien même on veillec’est à la fleurde la peauqu’on le porteet l’anime
Entre le brillant des yeuxet les rives du jeudes ricochets colorentd’un cardinal de velourscette mémoire qui s’obstine
Pages -texte
Au fil des joursles pages-textes’écornents’enroulentet se flétrissentsur les gradins alentours
Le métal éclatéd’un vieux marteau uséle billot tailladéracorniqu’on replace en premierlorsque le jour se lève
On y tailleon y forgeet pourtant il demeure
une voix milénaire
malaxée dans la sueurde nos doigtsdans le fardde nos yeuxun tronc qui reverditentre les graffiti
La révolte de la couleur
«- Tu peux arrêterde nous donnerles pulsations ?Il faut qu’on les trouvetout seuls .»
La couleur se rebiffeMarre d’être étiréeétrilléeétripéeempruntéeempêtréerépétéePENETREE !!
de ce regard qui jugel’instant dans son nidet qui ne sait lui-mêmes’il mèneoù on l’emmène !
Sophie in the blue
Sophie is in the blueSophie on ne sait où
Lampito a refranchila ligne de son frontet les éclats des voixne couvrent plus les bombesles bulles qui refluentpar les trappes entrouvertes
Sophie is in the snowen Gaspésie boréaleoù les aurores drapentles nuits de ses amours
Son visage est posé sur le cirque de toileModigliani penché sur la scène déserteet ses yeux dérobés aux crânes qui l’entourent
s’échappent . Elle a repris son âme et ne te répond pas .
Strymodoreje me perdsau champ de bataillede ton masque
Toi, tu te doresdans le soleildans le jardin de cactéestu récites les psaumes d’Aristophane qui raille
le bois que tu choisiss’est vrillé aux annéescomme en scène ton échineun très ancien figuierqui contourne la pierreun maître d’armes aux ordresune roche arrondieaux hurlants des tempêteset qui demand encoreque l’on crieque l’on rit
Yes Sir!pour enflammer la torcheYes Sir!boire aux garces des ports
Strymodore
«Entrée pourriesortie pourrievie pourrie !»
Ton oeil parfois me prendcomme un oiseau s’inviteet parfois je trébuche devant luidans la crevasse qui l’empoignele tire, le soulèvel’emporte à la bastonau terrain vagueau sommet de ton crâne
Happy Cock
Ton coeur pétilleun citron dans la bièreau soleiltellement grosqu’il descend faireripaille dans la bedaine de ton vrai corps
La peau sans rideaux joues des grosgénéreusetu rebondisà grandes claquesde la cour au jardint’empiffres de nos rirescomme groseilles aux gradins
«-Texte ? S’il vous plaît ..?»Il t’échappe et le rebondt’emporte
Quand la crisenous giffletu t’arrondis tu glissesOn dirait qu’elle te griseTu en fais une pâtepour dammer le cheminà grands tape-culssur le sable
«- It’s 5 o’cloc’kIt’s time for teaIt’s 5 o’cloc’kI need a pee !»
De serments tu fais bullesqui grimpent dans le verreet qui nous pètent au nez
Happy cock 2
«-C’est tellement beau un homme quise transforme»
à enfièvrerles neigesviergesde l’hiver
Te voilà Pynésiasruse et douceurincandescentes langues de lavedu désir
Le mateur en scène
«-Qu’est-ce qui vous prendde vous mêlerde la guerre et de la paix?Je ne vous ai riendemandé !»
Tu mates et tu mêlestu démêles et ré-emmêlesdes imagesqui te parlents’affranchissent et s’éclipsentte prennent par la mainpour entrer dans le jeu
«-J’ai besoin d’autres images !Quelqu’un d’autrepour jouer l’idée ?»
Il faut qu’elle se confie
que la couleur te touchepar delà les gradinsaux recoins des tenturesde ce cirque de toilequi vagabonde en tes sens
Au trou de la serruretu matestu coupes , tu supprimestu peins dans le silence
et il faut qu’il te soit propre«- Fermez lacette petite trappe , là-bas !»
Il te manque quelqu’unune poule qu’on mimeles perles de Myrrhineune bascule à la scène
du trou de la tenturetu pénètres tes couleurset dans le jeu de l’acteurtu t’immiscescomplicet’emportesavortesréconfortes
La chance avancesous ses masques
On dirait que parfoistu pénètres et t’en vas
que ce chantier des âmesce complot de femmesce césame polygammete surprendet t’offre comme grainesdans le jus de l’ététon ouvrage avancé
Au trou dans la tentureun rirequi s’échappe
La cour de récré
Dans la cour de récréles enfants sont aux gradinsles musiciens au beffroi
un jeu d’enfantque l’on chanteaux mémoires qui s’en vont
c’est la fête finalecar demain ...l’écheveau dans la dansele dosage précisqui dilue les frontières
c’est la musique qui soudec’est l’intention qui vibrel’éclosion d’une imageun général qui claudiquela peluche qu’on assassinele silence qui sursauteune voix qui veloutel’émissaire qu’on émasculela force qu’on serine
Le vent jouedans les cuivresun oiseau arpente les calebasses
comme un tempo à l’esquisseun devenir à l’instantune langue communeà l’exit, aux prémices
Dans les loges de
LYSISTRATA
Remerciements à Yan Dénécé et à toute la troupe, qui m’ont permis d’assister en spectateur-éponge à leur travail de mise en place de Lysistrata . Inoubliables élans de coeur dans les bouillonnements de la création .
à l’Archipel- Juin 2008 -
Maha,une toile ouvertedevant toi
sandales de boisalignées en silenceau long du tapis vierge
là où commencent reviennent aussitous les sentiersrépétésde tes gestes .../...
comme voix qui s’étendton corps s’accorde
aux vents des profondeurs
AIKI
‘AIKI’ est une suite de textes écrite lors
des séances d’ entrainements au dojo d’aïkido
de Quimper à la demande de Philippe Corre ,son responsable qui souhaitait
ouvrir la pratique
de l’aïkido aux arts créatifs
IV
Car dans le froiddes questionsqui s’affrontenttu sens ta forceà reconnaîtreces quelques loisde cohérancedans le chaosd’ocre et de couleurs
Ce ritueljour après jouréprouvéen préambuleà la rencontre
Animer en toila flamme sûred’un équilibrequi te porteet qui éclairetous ces repèresque tu sais
Lever des sensà l’inconnuqui t’accompagnedans la naissance
VI KOTE-GAESHI
Le sentiers’ouvreet tu lui prendsle bras
Tout est possiblene raidis pas
A le touchertu crois sentirla pierreà tes pieds émoussée
Le poidsdu mondedans le sillagede vos doigts
Tu devines pourtantcette sèvequi frémitdans le litde vos assises
Tu reconnaisles ondes vivesles lignes, les riséesqui s’avancentcomme jusantsur vos ancragesen mouvance
XI
IRIMI-NAGE
Soudain plus rien
Rien à saisirRien à vaincre
Que le vide qui glisse
le tranchantfugitif
qui te cherche
siffle aiguiseavive
Sauf
l’instinct que l’action est ailleurs
Esquive
Recréerl’axeà l’action
Bougeravec tes habitudes
Réglerton mouvementpour trouverla rencontre
Par delàle vide
quelque chosequelqu’un
Une matièreà créerà prendredans tes mainsune matièreà saisirpour te redonnersens
XIII
Ton front baissépour ne garderdans le départque la mémoirede tes ancrageset le sol en symbole
un quelque part en bagagepour le temps du voyage
Me sera-t-il donnéd’avoir assez saluétout ce bonheurd’aprendre
pour prolonger sans peinel’harmonie du reflux
sentir confusémenttout ce qu’on abandonneaux grèves qui dessinentl’imprécis de nos êtres
Ne pas partirtrop vitequand nos mers se retirent
la marque de nos courses sur le papier de pierreles débris sur le sableles hirondelles en fêtesur les coulures séchéesdes rencontres oubliées
M’allonger sur ce lit de mémoire
Plier la hakamaavec le soin qu’on auraità replier le jourtant on voudrait qu’il serve
Et puis saluertout ce qu’on doit
chausser le coeur tranquilleles sandales de boisalignées en silenceau long du tapis mûr
PIERRESPIERRES
est une suite de textes écrite sur la musique de Hervé Lesve-nan, compositeur
Quimpérois Un extrait a été
publié avec le CD,SPIRALE,
inclus dans le livret d’accompa-
gnement
.../...Parmi les laminairesde toutes nos présencesà courir en tous sensje ne voyais qu’hierdans nos rides croisées
A bien te regarderje redécouvre en moice pouvoir , cete forcede tisser à mains nuesles fibres de la mer
A bien te regarderje redécouvre en moile vivant dans la pierretout ce qui m’a quittéces braises au fond de moicette vie qui rougeoit
Le vivant dans la pierrecette force à mains nuesà tisser ma présence
fibres de toi mêléesaux trames de mes partances
je vais partir encoreentreprendre et grandirfibres de toi mêléesà l’incessante naissancede cette vie qui croît
A bien te regarderje te découvre en moi
le mouvement de tes doigtsces quelques mots de toique je n’oublierai pas
Je veux que ma présencesoit beauté généreuseun corail étendudans la mouvance des jours
ricochés de nuancesquand les coeurs se font lourds -Elpée-
Décembre 2004pour Corail, compositiond’Hervé Lesvenan
CORAIL (extrait)
‘PIERRES’ est une suite
de textes écrite pour une suite de compositions de Hervé Lesvenan
Hervé a eu l’ama-bilité de publier
quelques extraits dans le livret
d’accompagnement du CD enregistré à l’occasion de
ce projet .
ARCOBALENO
Pssstt !! Shsh !!
Une enfant court dans la musiqueson pas clapottesur le granit
elle se cachepuis te regarde
Elle promène une main frêlesur les racines des arches
secoue les pans de l’orguequi se déploiedans ton silence
chat caché dans les teintesqui chatoient sur la pierre
On dirait
qu’elle tire les ailesd’un grand oiseau de long vol
dans le recueillement qui précède aux irréversibles partances
Shsh !!
On dirait que son riredans les piliers de la nefamarre ce qu’elle peut
tandis que l’oiseau rassemblele maigre bagage d’une âme
quelques fragments de lumièrepour cotoyer la pluie
les cadences hauturières
quelques notes d’hierpour éclairer la nuit
un désir qui cimente
l’élan de lâcher prisequand passera la brise
Auriane rit
La lumière s’aviveles ailes s’ouvrent
Un rire désormaispour seul ancragedans le long cours
pour donner au voyagel’horizon d’un retour
PIERRE DE LUNE (extrait)
Sylvia, je n’entends pasSylvia, je n’entends riende tous ces cris muetsqui s’envolent en bandesbattent comme pluiesur la fenêtre du traindécrochentl’un après l’autrese perdentdans le sillage
Lui
Je saisc’était avant les pluiesavant la nuit d’automneavant que tu labouresces terres noires en toiavant que dans le ventne crépite le sel
Sylvia le selc’est chaque hiver qui mord la pierrede mes îles
tant de brûluresdans ces braises d’aimertant de viestant d’étéstant de gestes à faire terre
Lui
elle
Ta paume dans ma main nous nous trouvons enfin
Les écrits restent, les pages se froissentC’était le temps d’avantd’autres amours , d’autres courantsj’étais jumelle sans parent
toutes les plaies s’estompentles plus intimes nocesles plus intimes divorces
les écrits restent, s’éclairent
Dans la transparence permisede nos peaux jointes, promisesles jours allongentla lumière
une langue sur la peau de la terre .../...
elle