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mycine et cefotaxime). Elle decade le 17 octobre dans un tableau de detresse resp~ratoire aigue accom- pagne d'une coagulation intravas- culaire disseminee. Son Dune frere &ge de 9 ans developpe au marne moment des symptemes identiques qui disparaissent avec le traitement antiviral (amantadine. ribavirine) et antibiotique & large spectre. Une enquete du Centre de contrSle et de prevention des maladies decouvre que cette famille eleve une wngtaine de volailles dans des cages, & rinterieur meme de la maison, dans la salle de bain et les toilettes. Entre le 6 et le 12 octobre. I'ensemble de ces volailles est subitement decline, de maniere surprenante. La mare cuisine ators les volailles mortes pour toute la famille. Au total, 191 personnes ont eu un contact avec cette famille & risque, mais aucune d'entre elles n'a ete touchee. Us prelevement sanguin effectue chez la jeune fille 8 jours apres e debut des signes revele la presence d'anticorps diriges contre le virus H5N1. II s'agit du premier cas humain d'infection & H5N1 rapporte en Chine, 8 ans awes la premiere epidemie documentee & Hong Kong. Des mesures de protection sont plus que jamais envisageables dans ces pays & risque afin de limi- ter la propagation eventuelle d'une future epidemie. H. Yu, Y. Shu, Lancet 367 (07/01/06) 84-85 Acidocetose Iors d'un regime hypogluddique !1 Le cas clinique ici decrit montre qu'un episode d'acidocetose, aussi surprenant qu'il paraisse, peut aussi toucher des sujets non diabetiques. Tel est le cas, par exemple, des indi- vidus s'astreignant & un regime strict pauvre en hydrates de carbone. Le cas decrit ici est celui d'une patiente &gee de 51 ans sans aucun antecedent de diabete, ni personnel, ni familial. Depuis 4 ans, elle suit un regime pauvre en hydrates de carbone qui lui a permis de perdre 13 kg, passant de 73 kg & 59 kg. Elle continue encore ce que - ,urante. aux Etats-Unis d~crit dans le New England Journal of Medicine. pulmonaire inf#rieur gauche. La prise de sang r#v#le une hyperteucocytose ~ i 3 O00 et un h~matocrite ~ 37O/o. Les gaz du~sang montrent une atcalose respiratoire avec une hypox#mie severe. La patiente est rapidement intub~e et 1O0 mL de sang rouge, #voquant une h#morragie alv#olaire, sont aspires. L'h~matocrite chute brutalement 22 %, Un scanner thoracique montre alors des opacit~s diffuses bilat~rales. La biopsie met en evidence des vacuoles lipoides. L'~tude par microscopie #lectronique confirme la presence de silicone dans les vacuoles. Le diagnostic de pneumopathie par embolie de silicone est alors pos& Les embolies de silicone ont d~j& ete d~crites dans plusieurs ~tudes comme pouvant ~tre I'origine de pneumopathies aigu~s avec hemorra- gie alveolaire. Ces injections sont generalement prescrites clans un but esth#tique. Mais le cas d~crit ici est le premier de pronostic aussi s~v~re. Les auteurs de cet article mettent en garde contre la r~alisation de ces injections, qui ne sont pas toujours m#dicalement encadr#es. Ces gestes ne sont pas anodins et peuvent m~me #tre consid~r~s comme & haut risque, fl convient donc de s'assurer de la competence professionnelle de I'op#rateur avant realisation d'un tel acte. G. Gurvits, N. EngL J. Med. 354 (12/01/06) 211-212 regime bien que son poids se soit stabilise depuis quelques temps et est alors admise & l'hepital & quatre reprises pour des vomissements sans douleur abdominale. Aucune consommation d'alcool n'est notee. Le bilan sanguin montre un trou anionique de type acidose, une cetonurie et une hyperglycemie. Le taux d'hemoglobine glyquee est normal ainsi que celui des lactates. I 'echographie abdominale retrouve une steatose hepatique. A chaque hospitalisation, devant ce diagnos- tic d'acidocetose, une insulinothe- rapie est realisee. Les injections sont maintenues ensuite jusqu'& la normalisation de la glycemie, pendant 6 mois ou plus. Ces episodes d'acidocetose sem- blent bien dus au regime pauvre en hydrates de carbone, dont les apports sont tombes & moins de 20 grammes par jour. Lorsque I'ali- mentation de cette patiente est redevenue normalement sucree, la glycemie et les tests de tolerance au glucose se sont normalises. Aucun episode d'acidocetose ulterieur n'est survenu Iors de la reprise d'une alimentation contenant suffisam- ment d'hydrates de carbone. Differents phenomenes metabo- liques permettent d'expliquer ces episodes d'acidocetose. Le citrate genere par ia glycolyse inhibe en effet I'oxydation des acides gras, ce qui reduit la cetogenese. Les lac- tates, qui augmentent durant les periodes de jeene, peuvent induire une cetogenese hepatique. Ce type de regime pauvre en hydrates de carbones et fiche en acides gras favorise la secretion de glucagon et diminue les concentrations en insu- line. II faut enfin savoir que le taux d'acides gras peut doubler durant ce type de regime. P. Shah, W. Isley, N. Englan. J. Med. 354 (05/01/06) 97-98 C6rdbeilite VZV ~I lSn service de neurologie hospi- taller, Allemagne, mars 2005. Une femme de 66 ans est hospitalisee pour problemes d'equilibre pendant la marche, accompagnes de maux de tete et de vertiges evoluant depuis deux semaines. Aucune infection ni eruption cutanee n'est notee les semaines precedentes. Differents anomalies cliniques sont notees & rexamen neurologique. Le bilan sanguin montre un taux de leu- cocytes et une vitesse de sedi- mentation aux limites de la normale. La ponction Iombaire retrouve une pleiocytose (66.106 leucocytes/L) et un taux d'albumine evoquant un processus inflammatoire. La recherche des anticorps anti-VZV (varicelle-zona virus) et du virus Herpes simplex dans le serum reste negative. Le diagnostic de cere- bellite (inflammation du cerveiet) d'etiologie inconnue est alors pose. Trois semaines plus tard, les symp- tSmes cliniques s'aggravent et la ponction Iombaire retrouve 33.106 leucocytes/L. La recherche de I'ADN du VZV en PCR dans le liquide cephalorachidien reste nega- tive. Retrospectivement, I'analyse en PCR de la premiere ponction Iom- baire se revele positive avec 11.106 copies/l d'ADN du VZV. Le dia- gnostic de cerebellite due au VZ~ ''~ est alors pose et de I'acyclovir est donc administre pendant 10 jours. Les infections herpetiques mediees par le VZV peuvent etre & ]'origine de nombreuses complications comme encephalites, meningites, myelites. Chez les enfants, les cerebetlites aigu~s apres une vari- celle sent relativement frequentes. Cependant, les infections a.VZV de symptomatologie neurologique sans lesions cutanees apparentes sont tres rares. Uatteinte du SNC par ce virus, qu'il s'agisse d'une infection RevueFran~aise des Laboratoires, mars2006, N ~380 1 5

Embolie de silicone et pneumopathie

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Page 1: Embolie de silicone et pneumopathie

mycine et cefotaxime). Elle decade le 17 octobre dans un tableau de detresse resp~ratoire aigue accom- pagne d'une coagulation intravas- culaire disseminee. Son Dune frere &ge de 9 ans developpe au marne moment des symptemes identiques qui disparaissent avec le traitement antiviral (amantadine. ribavirine) et antibiotique & large spectre.

Une enquete du Centre de contrSle et de prevention des maladies decouvre que cette famille eleve une wngtaine de volailles dans des cages, & rinterieur meme de la maison, dans la salle de bain et les toilettes. Entre le 6 et le 12 octobre. I'ensemble de ces volailles est subitement decline, de maniere surprenante. La mare cuisine ators les volailles mortes pour toute la famille. Au total, 191 personnes ont eu un contact avec cette famille & risque, mais aucune d'entre elles n'a ete touchee.

Us prelevement sanguin effectue chez la jeune fille 8 jours apres e debut des signes revele la presence d'anticorps diriges contre le virus H5N1. II s'agit du premier cas humain d'infection & H5N1 rapporte en Chine, 8 ans awes la premiere epidemie documentee & Hong Kong. Des mesures de protection sont plus que jamais envisageables dans ces pays & risque afin de limi- ter la propagation eventuelle d'une future epidemie.

H. Yu, Y. Shu, Lancet 367 (07/01/06)

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Acidocetose Iors d'un regime hypogluddique !1 Le cas clinique ici decrit montre qu'un episode d'acidocetose, aussi surprenant qu'il paraisse, peut aussi toucher des sujets non diabetiques. Tel est le cas, par exemple, des indi- vidus s'astreignant & un regime strict pauvre en hydrates de carbone.

Le cas decrit ici est celui d'une patiente &gee de 51 ans sans aucun antecedent de diabete, ni personnel, ni familial. Depuis 4 ans, elle suit un regime pauvre en hydrates de carbone qui lui a permis de perdre 13 kg, passant de 73 kg & 59 kg. Elle continue encore ce

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Etats-Unis d~crit dans le New England Journal of Medicine.

pulmonaire inf#rieur gauche. La prise de sang r#v#le une hyperteucocytose ~ i 3 O00 et un h~matocrite ~ 37O/o. Les gaz du~sang montrent une atcalose respiratoire avec une hypox#mie severe.

La patiente est rapidement intub~e et 1 O0 mL de sang rouge, #voquant une h#morragie alv#olaire, sont aspires. L'h~matocrite chute brutalement

22 %, Un scanner thoracique montre alors des opacit~s diffuses bilat~rales. La biopsie met en evidence des vacuoles lipoides. L'~tude par microscopie #lectronique confirme la presence de silicone dans les vacuoles. Le diagnostic de pneumopathie par embolie de silicone est alors pos&

Les embolies de silicone ont d~j& ete d~crites dans plusieurs ~tudes comme pouvant ~tre I'origine de pneumopathies aigu~s avec hemorra- gie alveolaire. Ces injections sont generalement prescrites clans un but esth#tique. Mais le cas d~crit ici est le premier de pronostic aussi s~v~re. Les auteurs de cet article mettent en garde contre la r~alisation de ces injections, qui ne sont pas toujours m#dicalement encadr#es. Ces gestes ne sont pas anodins et peuvent m~me #tre consid~r~s comme & haut risque, fl convient donc de s'assurer de la competence professionnelle de I'op#rateur avant realisation d'un tel acte.

G. Gurvits, N. EngL J. Med. 354 (12/01/06)

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regime bien que son poids se soit stabilise depuis quelques temps et est alors admise & l'hepital & quatre reprises pour des vomissements sans douleur abdominale. Aucune consommation d'alcool n'est notee. Le bilan sanguin montre un trou anionique de type acidose, une cetonurie et une hyperglycemie. Le taux d'hemoglobine glyquee est normal ainsi que celui des lactates. I 'echographie abdominale retrouve une steatose hepatique. A chaque hospitalisation, devant ce diagnos- tic d'acidocetose, une insulinothe- rapie est realisee. Les injections sont maintenues ensuite jusqu'& la normalisation de la glycemie, pendant 6 mois ou plus.

Ces episodes d'acidocetose sem- blent bien dus au regime pauvre en hydrates de carbone, dont les apports sont tombes & moins de 20 grammes par jour. Lorsque I'ali- mentation de cette patiente est redevenue normalement sucree, la glycemie et les tests de tolerance au glucose se sont normalises. Aucun episode d'acidocetose ulterieur n'est survenu Iors de la reprise d'une alimentation contenant suffisam- ment d'hydrates de carbone. Differents phenomenes metabo- liques permettent d'expliquer ces episodes d'acidocetose. Le citrate genere par ia glycolyse inhibe en

effet I'oxydation des acides gras, ce qui reduit la cetogenese. Les lac- tates, qui augmentent durant les periodes de jeene, peuvent induire une cetogenese hepatique. Ce type de regime pauvre en hydrates de carbones et fiche en acides gras favorise la secretion de glucagon et diminue les concentrations en insu- line. II faut enfin savoir que le taux d'acides gras peut doubler durant ce type de regime.

P. Shah, W. Isley, N. Englan. J. Med. 354 (05/01/06)

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C6rdbeilite VZV ~I lSn service de neurologie hospi- taller, Allemagne, mars 2005. Une femme de 66 ans est hospitalisee pour problemes d'equilibre pendant la marche, accompagnes de maux de tete et de vertiges evoluant depuis deux semaines. Aucune infection ni eruption cutanee n'est notee les semaines precedentes. Differents anomalies cliniques sont notees & rexamen neurologique. Le bilan sanguin montre un taux de leu- cocytes et une vitesse de sedi- mentation aux limites de la normale.

La ponction Iombaire retrouve une pleiocytose (66.106 leucocytes/L) et un taux d'albumine evoquant un processus inflammatoire. La recherche des anticorps anti-VZV (varicelle-zona virus) et du virus Herpes simplex dans le serum reste negative. Le diagnostic de cere- bellite (inflammation du cerveiet) d'etiologie inconnue est alors pose.

Trois semaines plus tard, les symp- tSmes cliniques s'aggravent et la ponction Iombaire retrouve 33.106 leucocytes/L. La recherche de I'ADN du VZV en PCR dans le liquide cephalorachidien reste nega- tive. Retrospectivement, I'analyse en PCR de la premiere ponction Iom- baire se revele positive avec 11.106 copies/l d'ADN du VZV. Le dia- gnostic de cerebellite due au VZ~ ''~ est alors pose et de I'acyclovir est donc administre pendant 10 jours.

Les infections herpetiques mediees par le VZV peuvent etre & ]'origine de nombreuses complications comme encephalites, meningites, myelites. Chez les enfants, les cerebetlites aigu~s apres une vari- celle sent relativement frequentes. Cependant, les infections a. VZV de symptomatologie neurologique sans lesions cutanees apparentes sont tres rares. Uatteinte du SNC par ce virus, qu'il s'agisse d'une infection

Revue Fran~aise des Laboratoires, mars 2006, N ~ 380 1 5