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N°128 - MAI 2021 - GRATUIT EMILE GUIMET UN THÉÂTRE UN MUSÉE

EMILE GUIMET UN THÉÂTRE UN MUSÉE - La Ficelle

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N°128 - MAI 2021 - GRATUIT

EMILE GUIMETUN THÉÂTREUN MUSÉE

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Directrice de la publication Julie Bordet

Rédaction : Julie Bordet [email protected](06 14 03 75 34)

Josette Bordet [email protected](06 52 12 82 58)

Publicité Véronique Segard(06 15 78 03 03)[email protected]

La Ficelle. 94 bd de la Croix-Rousse69001 Lyon Tél. 04 78 28 16 [email protected]

Impression : IPS (Reyrieux - 01)Edité à 15 000 exemplaires

Distribution : Société Goliath, Lyon 1er

La ficelle SARLCapital : 8000 euros. Siège social :94 boulevard de la Croix-Rousse69001 Lyon. Objet social : éditionde publications de presse et desites InternetGérante : Julie Bordet. RCS : 503 200 487 RCS LYONISSN 2111-8914

Toute reproduction ou représentationintégrale ou partielle par quelque procédéque ce soit, des pages et des publicitéspubliées dans la présente publication,faite sans autorisation de l'éditeur estillicite et constitue une contrefaçon.

La ficelle en téléchargement www.laficelle.com

Les lieux de dépôt du journalfigurent sur www.laficelle.com

N°128 - Mai 2021

Les lieux où trouver La ficelle

SommaireLa ficelle se bambane

Le Théâtre deBellecour et le MuséeGuimet

La ficelle craque

Shopping fête desmères

Hommage

À la gloire du servicede santé

POUR CONSULTER D’ANCIENS NUMÉROS :WWW.LAFICELLE.COM

La ficelle recherche personnes pourprospection commerciale (étudiants,

intermittents, retraités …)

En mai, deux articles en un.Emile Guimet, fils de l’inventeur dubleu Guimet, a oeuvré pour la culture

en finançant deux bâtiments à Lyon. L’unrue de la République, c’est le théâtre deBellecour, l’autre dans le 6e arrondissement,le musée d’histoire naturelle. On retrouve la

même volonté de l’industriel-voyageur d’enseigner la musique,les langues, l’histoire des civilisations et des religions. Les deuxédifices construits en 1879 ont non seulement des similitudesarchitecturales, mais aussi une histoire riche et variée. Si lebâtiment de la rue de la République, bien encastré entre lesimmeubles, ne risque pas de disparaître, il n’en est pas de mêmepour le musée du boulevard des Belges. Son avenir est loin d’êtreassuré, la nouvelle municipalité ayant enterré le projet de 2020,celui de devenir un pôle international de la danse.Bonne lecture Julie Bordet

Édito

La boule lyonnaise « à la montée », jeutypique du quartier de la Croix-Rousse.Collection Christian Teillon

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La ficelle se bambane

THÉÂTRE DE BELLECOURET MUSÉE GUIMET

Emile Guimet, le fils de l’inventeur dubleu outremer Guimet (voir ficelle81), entreprend de nombreux voyages,

tout en développant l’usine paternelle, et sepassionne pour les objets. C’est en visitant,entre autres, le musée de Boulaq au Caire,qu’il ressent le besoin de rassembler des col-lections qu’il veut montrer, et décide deconstruire un musée, d’y installer unebibliothèque, d’enseigner les langues et

l’histoire des religions, afin de créer unevéritable institution de recherches. Ce serale musée Guimet.L’homme est collectionneur, et aussi féru demusique. Après avoir dirigé une choraledans sa jeunesse à Fleurieu sur Saône, ilcompose des oeuvres musicales et désire lesfaire interpréter par des jeunes musiciensformés dans son théâtre-école. C’est alorsqu’il décide de construire, parallèlement au

musée, un bâtiment réservé à cet effet. Cesera le théâtre de Bellecour.Nous sommes en 1879. Les deux bâtimentssont inaugurés par Jules Ferry à quelquesjours d’intervalle. Musée et théâtre sont tousdeux conçus aux goûts du commanditaireet offrent quelques similitudes architectu-rales et décoratives dans l’esprit du XIXe siè-cle : rotonde, caryatides, balustres, pilastres,agrafes, palmettes, griffons, acrotères…

Le théâtre Bellecour et le musée Guimet.

Émile Guimet, collectionneur et passionné de musique, est à l’origine de la constructionde deux édifices très représentatifs de l’architecture du XIXe siècle à Lyon : le théâtreBellecour et le musée Guimet.

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UNE ARCHITECTUREDANS L’ESPRIT DU XIXe

SIÈCLE : ROTONDE,CARYATIDES,BALUSTRES,

PILASTRES, AGRAFES,PALMETTES,GRIFFONS,

ACROTÈRES…

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LE THÉÂTRE DE BELLECOUR

Construit au 85 de la rue de la Répu-blique, le théâtre offre une entréemonumentale flanquée de deux

caryatides qui supportent une loggia, le toutsurmonté d’un lanternon. A l’intérieur, ves-tibule et salle « indienne » avec panneauxpeints, tapisseries, statues hindoues. Al’étage, une immense salle de spectacle avecun plafond peint. Dans les sous-sols sontaménagés un grand centre musical pour desélèves pensionnaires et un restaurant« égyptien », l’Assommoir. Toutes ces sallesau décor oriental séduisent les spectateursqui s’y pressent nombreux.

Les représentations sont variées. En ouver-ture, « La jeunesse de Louis XIV », suivie des« Aventures d’Emile Guimet ». Les pièces etles concerts se succèdent. On compte autourde quatre-vingts oeuvres musicales : arran-gements, création d’un opéra, chantsaccompagnés au piano par Emile Guimetlui-même ou par ses élèves. Les affiches desspectacles sont inexistantes, les informa-tions des spectacles passent par le journallocal, mais, tout en haut du lanternon, uneboule lumineuse change de couleur pourannoncer le prix des places. Ce lieu connaît un grand succès. Malheu-reusement pour les amateurs, il subit lesattaques des anarchistes. En 1882 unebombe est lancée dans le sous-sol. De l’Assommoir détruit, le feu se propage danstout le théâtre, faisant un mort et unedizaine de blessés. Cet événement marquerala fin de l’entreprise. Les spectateurs, échau-dés, boudent le théâtre et obligent Guimet àcesser les activités et à vendre l’édifice.Quelques années plus tard, en 1885, le jour-nal Le Progrès s’installe dans les locaux de

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l’ancien théâtre rebâti, à l’exception de lafaçade. Le Progrès n’a plus sa réputation à faire. Eneffet, le maître-imprimeur Jean-FrançoisChanoine, Eugène Beyssac et le journalisteFrédéric Morin, tous trois créateurs du jour-nal, ont fait paraître le 1er numéro le 12décembre 1859. L’actualité nationale etinternationale, la Bourse, les faits divers, lesprogrammes des spectacles, font sa réputa-tion. Son tirage augmente régulièrement.De 1000 exemplaires, il passe à plus de200 000 en 1913.En 1895, Léon Delaroche, homme d’affairesparisien, rachète le titre et crée le Progrès

dans sa formule moderne. Il s’installe au 85rue de la République dans l’ancien théâtre,avec l’imprimerie à l’arrière du bâtimentdonnant rue Bellecordière. Le journal aug-mente les pages, les rubriques et le nombrede parutions, et devient l’un des principauxquotidiens de la ville. L’entreprise est floris-sante. Les successeurs, neveux de Delaroche,et la famille Brémond, plus tard, continuentle développement du journal. Pendant la guerre de 1914, la censure mili-taire contraint le journal à réduire sa pagi-nation de huit pages à une seule. Mais aprèsla guerre, la diffusion reprend pour attein-dre les 260 000 exemplaires en 1939.Le 19 juin 1940, alors que Lyon est occupépar les Allemands, Le Progrès publie l’appeldu Général de Gaulle (comme le Petit Dau-phinois de Grenoble, les 2 seuls journauxfrançais à avoir osé le faire). Mais afin deconserver son indépendance, Emile Bré-mond et tout son personnel se replient àMontpellier et tirent le journal sur lespresses du Petit Méridional.Le 11 novembre 1942, alors que le gouver-nement de Vichy exige la publication detextes de propagande, le Progrès préfère sesaborder pour ne pas subir la censure. Lessalariés seront rémunérés sur les fonds pro-pres de la famille Brémond et sur les réservesdu journal pendant une année. Une grandepartie de l’équipe du Progrès est dans laRésistance. Elle assure la publication dujournal clandestin, fabrique des faussescartes d’identité, héberge des résistantscomme le chef du mouvement Combat,Henri Frenay. Ils ont combattu pour défen-dre l’information, Yves Farges, René Ley-naud, Marcel-Gabriel Rivière, et beaucoupd’autres, « soldats » de l’ombre.

Les heures sombresLa milice installe son siège dans les locauxdésertés du Progrès, transformant le lieu enexposition permanente de propagande.Fondée par le gouvernement de Vichy etdirigée par Joseph Darnand, elle est un

L’ACTUALITÉNATIONALE ET

INTERNATIONALE, LABOURSE, LES FAITS

DIVERS, LESPROGRAMMES DESSPECTACLES, FONT

SA RÉPUTATION

1er numéro du Progrès lors desa création le 12 décembre 1859par JF.Chanoine maître-imprimeur, Eugène Beyssac etle journaliste Frédéric Morin, au61 rue Impériale (République) -Collection Eric Noël

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La ficelle se bambane

En juin 1940, l’armée allemande parade envainqueur rue de la République à Lyon. Le11 novembre 1942, les Allemands arriventplace des Terreaux à 9 h 40. Pour laseconde fois, la ville est occupée. Archives Le Progrès

LA MILICE INSTALLESON SIÈGE DANS

LES LOCAUXDÉSERTÉS DU

PROGRÈS,TRANSFORMANT LELIEU EN EXPOSITION

PERMANENTE DEPROPAGANDE

Archives du Lycée Saint-Marc(réquisitionné lui aussi)

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véritable régiment de choc composé de30 000 « exécutants zélés », fascistes prêts àtorturer, sur laquelle la Gestapo peut comp-ter. Un millier d’adhérents armés dans leRhône participent aux arrestations, perqui-sitions et chasses aux résistants et aux juifs,avec comme chef local, Paul Touvier, assistépar l’aumônier, l’abbé Stéphane Vauthelin.Terreur et exactions sont permanentes dejanvier 1943 à septembre 1944, date de lalibération de Lyon.Le dimanche 3 septembre 1944, Le Progrèstitre « Lyon est libéré ». Les troupes alle-mandes poursuivent leur repli, la Gestapolyonnaise vide les lieux entraînant dans sonsillage les miliciens qui fuient de probableschâtiments.

Le 8 septembre 1944, cinq jours après la libération de Lyon, Le Progrès est autorisé àreparaître rue de la République et s’adresseaux lecteurs : « Le Progrès a tenu jusqu’à laLibération. Avec la liberté reconquise, LeProgrès reprend sa place et se remet au ser-vice de la liberté ». Beaucoup de résistantssont morts dans les camps, ou assassinés. Marcel-Gabriel Rivière, rescapé des camps,prend la direction du journal. Le hall du Pro-grès devient un lieu de rendez-vous des lec-teurs qui viennent lire les dernières nou-velles sur le tableau noir et sur les grandsécrans de télévision. On attend les auto-graphes des vedettes qui saluent du balcon.L’imprimerie, l’expédition et la rédactiondemeurant sur place assuraient l’animation

24h sur 24 tous les jours de la semaine.En 1989 le Progrès quitte définitivement le85 rue de la République et s’installe rue de laCharité, puis rue Servient. Il laisse la place àla Fnac en 1972. Bizarrement, aucuneplaque ne mentionne la présence de lamilice dans l’ancien théâtre.

SOURCES Site du Progrès : depuis 160 ans avec vous« La milice française à Lyon - CHRD Lyon » [archive],sur www.chrd.lyon.fr Guichet du savoir - BMLyon occupé – Gérard Chauvy

Septembre 1944, les F.F.I.(Forces Françaises del’Intérieur) défilentdevant le hall duProgrès, rue de laRépublique. Archives LeProgrès

“LE PROGRÈS A TENU JUSQU’À LA LIBÉRATION. AVEC LA LIBERTÉRECONQUISE, LE PROGRÈS REPREND SA PLACE ET SE REMET AU

SERVICE DE LA LIBERTÉ”

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Inauguré en 1879, le Musée Guimet d’his-toire naturelle ou musée des Religions sesitue aux abords du boulevard des Belges.

Sur un terrain triangulaire, les bâtiments,dont l’un surmonté d’une verrière, sont dis-posés autour d’une cour. Trois avant-corpsen symétrie ponctuent la façade nord, dansle style néoclassique de l’époque. A l’angle leplus visible, la rotonde. Sur un plan centré,son corps cylindrique s’élève sur trois étagesavec dôme. Trois niveaux de péristyle dontun externe composé d’une colonnade coifféed’un toit conique en zinc avec épi façon « lan-ternon ». L’architecture a une certaine élé-gance. Guimet veut créer dans ce lieu, un musée,une bibliothèque et une école de langues.Les objets qu’il rapporte fourniront la basedu pôle de recherche et d’étude. Mais la vo-lonté de Guimet de vouloir offrir aux lyon-nais un musée d’histoire des religions et descivilisations, ne suscite pas l’intérêt désiré.Les visiteurs sont rares, et la Ville de Lyon,avec à sa tête Antoine Gailleton, ne manifestepas l’envie de participer à l’entreprise. Déçu,

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La ficelle se bambane

LE MUSÉE GUIMET

Lyon Paris

Rotonde et façade nord - 1PH/2257 AML

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Corniche de la cage de l’escalier principal, état en 2005 (Didier Gourbin © RégionRhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, 2005 – ADAGP)

Rotonde d’entrée - 4FI_3475 AML

Entrée du musée

LES VISITEURS SONT RARES, ET LA VILLE DE LYON, AVEC À SATÊTE ANTOINE GAILLETON, NE MANIFESTE PAS L’ENVIE DE

PARTICIPER À L’ENTREPRISE

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La ficelle se bambane

Grande salle du musée - BM

Affiche de vente volontaire aux enchèrespubliques

Vue de l’intérieur de la patinoire - 4Fi3836 AML

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le voyageur décide alors de construire unmusée à Paris, sur les mêmes plans, pour ytransférer les collections. Des ouvriers lyon-nais appelés à Paris, furent employés à saconstruction. « Ce sont des matériaux venantde la région qui furent utilisés. Enfin, une foisétabli, le Musée Guimet reçut un personnelcomposé exclusivement de Lyonnais. Unmorceau de Lyon, avec pierres et habitants,avait émigré à Paris.»(1 ) Le musée parisiensera inauguré en 1889, dix ans après celui deLyon. Guimet met en vente le bâtiment lyonnais,sans succès. C’est une société frigorifique quiloue les locaux, dans un premier temps, puisachète l’édifice en 1901 pour le transformeren Palais des glaces avec patinoire, fabricationde glace, puis en lieu de loisirs qui deviendraCasino des Sports avec restaurant, théâtre etjardin d’hiver. L’affaire n’est pas lucrative. Lasociété dépose le bilan. C’est alors que la mu-nicipalité d’Edouard Herriot, désolée de in-différence de l’ancienne municipalité, décidede racheter le bâtiment. Des transformationssont réalisées : aménagement de la galeriecentrale, installation de vitrines, travaux decharpente et de serrurerie, agrandissementdes galeries, chauffage, éclairage, logementsdes gardiens…. Les collections peuvent êtrerapatriées (en partie).

Le nouveau Muséum d’Histoire naturellede Lyon ouvre ses portes en 1914. Les collections s’enrichissent. Antiquités d’artoriental, objets égyptiens, momies, reptiles,mammifères fossiles ou naturalisés, oiseaux,insectes, grands animaux préhistoriquesdont un mammouth et une baleine dans lagrande salle du musée. “Cette Grande Salle avu l’installation du squelette de la baleine etla réinstallation des grands animaux (mam-mouth, éléphants, cerf, ours, rhytine)”. (LouisDavid dans son Histoire du Musée).

Le squelette de baleine, trouvé en Corse en1878, mesure plus de 17 mètres et pèse 1 200kg. Il est très abîmé. Réparti dans plusieurscaisses, il attend un lieu d’accueil satisfaisant.Il rejoint le musée du boulevard des Belges en1914, mais n’est exposé au public qu’en 1954après des réparations et un laborieux mon-tage. « Malheureusement, en août 1955, unorage de grêle détruit la verrière qui s’effon-dre sur les collections. La grande salle estinondée, le parquet endommagé et les collec-tions évacuées, sauf la baleine. On la met surroulettes et on la déplace au gré des répara-tions du plancher », explique David Besson,responsable du service des collections auxmusée des Confluences. La grande salle estfermée au public. La baleine, de nouveau dé-montée, retourne dans ses caisses.Après les sept ans de fermeture du musée, lenouveau conservateur, Louis David, entre-prend plusieurs rénovations entre 1967 et1995, en créant les nouveaux espaces de

l’exposition permanente : section d’égypto-logie, monde des insectes, protection de lanature…

La baleine et le mammouth reprennentplace dans la grande salle du MuséumDécouvert rue des Trois Artichauts dans lamontée de Choulans en 1859, ce mammouthest une espèce ayant vécu au Quaternaire. Lacomplexité du montage des os et fragmentsest telle qu’il faut attendre 1872 pour qu’il soitmontré. La réputation de ce vestige, « un desplus grands et des plus complets que l’onpuisse voir en Europe, ne doit sa survie qu’auprix d’une coûteuse et délicate restauration ».(2) Cependant une polémique s’installe surl’authenticité des éléments reconstitués auniveau de la tête. Des os manquants, plus oumoins tombés en poussière, sont probable-ment imaginés et fabriqués en céramique(une quarantaine). Et en plus, les défensesauraient été montées à l’envers…. Le sque-

Collection Muséedes Confluences

Palais de Glace - 4FI/444 AML

C’EST UNE SOCIÉTÉFRIGORIFIQUE QUILOUE LES LOCAUX,DANS UN PREMIER

TEMPS, PUISACHÈTE L’ÉDIFICEEN 1901 POUR LETRANSFORMER EN

PALAIS DES GLACESAVEC PATINOIRE

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lette sera exposé au Muséum du Palais Saint-Pierre jusqu’à son installation en 1914, à laveille de la Première Guerre mondiale, dansle musée Guimet. Lors de la DeuxièmeGuerre mondiale, par mesure de précaution,on le démonta à nouveau, pour le remonterà la fin de la guerre. De nombreuses exposi-tions temporaires sont alors mises en place,et la publication de revues scientifiques sur lapréhistoire, les dinosaures, l’eau, le café,contribuent à sa réputation et attirent denombreux visiteurs. Le Muséum d’Histoirenaturelle Guimet suscite, enfin, l’intérêt qu’ilmérite jusqu’en 2007, date de sa fermeture. Les collections sont transférées en partie auMusée des Confluences.Aujourd’hui qu’en est-il du bâtiment de Gui-met ? Un projet pour la danse a été lancépour 2020, avec studios de répétition, salle despectacles, artistes en résidence. Les danseurspouvaient disposer des trois étages, dont laGrande salle sous verrière. Le service archéo-logique utilisait le rez-de-chaussée et le sous-sol. Malheureusement la nouvelle municipa-lité ne donne pas suite au projet. « Les risquestechniques et financiers se sont avérés sous-évalués par le précédent exécutif, dont lesestimations budgétaires ont glissé de 5 à 40millions d’euros », annonce le nouveau mairequi abandonne le projet de Georges Képéné-kian, lequel avait assuré l’intérim de GérardCollomb. « Il avait fallu près de dix ans pourtrouver une nouvelle vocation au musée Gui-met, fermé en 2007. A peine quelques moisauront été nécessaires au nouvel exécutiflyonnais pour mettre une croix sur l’installa-tion d’une annexe de la Maison de la Dansedans l’ancien musée d’histoire naturelle. » (3)

Sources1/ Armand Bickert - Rapport sur le «Palais de Glace».Lyon, 16 avril 1909.2/ Cédric Audibert - Musée des Confluences 3/ Françoise Sigot – Les Echos 15 octobre 2020Inventaire général du patrimoine culturel / RégionAuvergne - Rhône - Alpes : Musée Guimet

La ficelle se bambane

Le mammouth de Choulans - photo La ficelle

Le muséum en 1975 - La baleine Collection Musée des Confluences

Grande salle (vue prise de la galerie supérieure) - 1PH/747 AML

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Architecte Paul Bellemain - Sculpteur Louis BertolaA proximité de l’hôpital Edouard-Herriot, le monument, inauguré par Edouard Daladier en 1938,rend hommage au service de santé de la guerre de 14/18. Une figure allégorique de la Victoire, etdes éléments sculptés aux détails remarquables : lunettes, chaussures, brancards, malades,infirmes, chiens, bonnes soeurs…. A voir.

Hommage

À la gloire du service de santé - 1938