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Emploi et formation en géosciences État des lieux des formations universitaires en France Proposition de création d’une école BRGM juillet 2009 Jacques Varet Rapport établi en réponse à la mission confiée par Madame Valérie PECRESSE, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (novembre 2008-juin 2009)

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  • Emploi et formation en géosciences État des lieux des formations universitaires en France

    Proposition de création d’une école BRGM

    juillet 2009

    Jacques Varet

    Rapport établi en réponse à la mission confiée par Madame Valérie PECRESSE,

    Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (novembre 2008-juin 2009)

  • Mots clés : Géosciences, Emploi, Formation. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Varet J. (2009) – Emploi et formation en géosciences. État des lieux des formations universitaires en France. Proposition de création d’une école BRGM. Rapport final BRGM/RP-57587-FR. 70 p., 25 fig., 12 tabl., 14 ann. (volume séparé). © BRGM, 2009, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

  • Emploi et formation en géosciences

    3

    Sommaire

    Résumé et conclusion de l’étude .........................................................................................7

    Introduction ..........................................................................................................................11

    1. L’emploi en géosciences : nouvelle prospective compte tenu des effets de la crise ..................................................................................................................................11

    1.1. Les métiers des géosciences et leur évolution ...........................................................11

    1.2. Démographie des personnels employés en géosciences ..........................................13

    1.3. Nouvel élan pour les géosciences, tiré par les pays miniers depuis 2006 .................13

    1.4. Le marché de l’emploi en géosciences reste soutenu malgré la crise .......................14 1.4.1. À l’international : analyse d’articles parus dans la presse spécialisée entre

    mai 2008 et juin 2009 ........................................................................................14 1.4.2. L’initiative européenne sur les matières premières ..........................................16 1.4.3. Actualisation des données sur l’emploi en géosciences en France (enquête

    APEC pour le BRGM)........................................................................................17

    1.5. Les nouveaux métiers des géosciences.....................................................................21

    1.6. Évolution de l’emploi en géosciences : une reprise inévitable, des perspectives attrayantes pour les jeunes.........................................................................................22

    1.7. Il faut accompagner cette reprise ...............................................................................23

    2. État des formations supérieures en géosciences en France, par traitement d’une enquête touchant l’ensemble des formations universitaires ...........................24

    2.1. Dépouillement du questionnaire (réponses reçues au 30 juin 2009)..........................24

    2.2. Qualité de l’information...............................................................................................25

    2.3. Disciplines enseignées en licence (L1+L2+L3) ..........................................................25

    2.4. Enseignement pour l’ensemble Licence et Mastère (L1+L2+L3+M1+M2) .................32

    2.5. Les mastères par spécialité ........................................................................................36

    2.6. Les écoles...................................................................................................................41

    2.7. Emplois .......................................................................................................................42

    2.8. Remarques conclusives concernant l’offre de formation en géosciences ..................43

  • Emploi et formation en géosciences

    4

    3. L’école BRGM : objectif, missions, projets de décret et d’arrêté, modèle pédagogique et économique et calendrier de mise en place......................................44

    3.1. Raison d’être d’une École nationale d’applications des géosciences (ENAG) au sein du BRGM ............................................................................................................44

    3.2. La démarche suivie au cours de la mission................................................................45

    3.3. Volet juridique : décret et arrêté..................................................................................45

    3.4. Dossier pédagogique..................................................................................................49 3.4.1. Présentation générale : la vocation de l’ENAG.................................................49 3.4.2. Le mastère spécialisé .......................................................................................50

    3.5. Organisation de l’ENAG..............................................................................................55 3.5.1. Organisation de la 1ère année de fonctionnement (août 2009 – août 2010) ....56 3.5.2. Organigramme..................................................................................................57

    3.6. Éléments financiers ....................................................................................................57 3.6.1. Perspectives .....................................................................................................57 3.6.2. Localisation et investissement ..........................................................................58 3.6.3. Modèle économique .........................................................................................60 3.6.4. Frais d’inscription..............................................................................................61

    Conclusions..........................................................................................................................65

    Liste des figures

    Fig. 1 : Répartition des géologues par secteur d’activité professionnelle en 2006 en France (secteur public en bleu)...........................................................................................................12

    Fig. 2 : Corrélation entre nombre d’étudiants formés en géosciences aux États-Unis et cours du brut. Dans les années 90, les métiers de l’environnement assurent une relative reprise de la demande. .......................................................................................................................13

    Fig. 3 : Reprise de la croissance des dépenses d’exploration minière au cours des dernières années après un creux en 2002. Depuis 2006, elles dépassent le double du maxima des années 90.........................................................................................................................14

    Fig. 4 : Évolution quantitative (en vert : environnement ; en rouge : énergie et ressources minérales ; en violet : nouveaux métiers) et qualitative des métiers des géosciences entre 1970 et 2020, montrant l’explosion de la demande dans les 20 prochaines années (source : J. Varet, rapport emplois géosciences, 2008, cité en annexe 10)..............22

    Fig. 5 : Cartographie des réponses reçues au questionnaire, niveau Licence (L) et Mastère (M : nombre de mastères).......................................................................................................24

    Fig. 6 : Temps consacré aux géosciences sur les 3 ans de licence dans les universités françaises ; en rouge, la moyenne. L’étudiant français aura consacré en moyenne 1 200 heures de formation aux Géosciences à l’issue de ce cycle. .......................................25

    Fig. 7 : Disciplines enseignées au niveau L1+L2+L3 classées par nombre d’universités les enseignant...............................................................................................................................26

  • Emploi et formation en géosciences

    5

    Fig. 8 : Exemple de profil de l’université Aix-Marseille en géosciences au niveau Licence : comparaison avec la moyenne nationale (en rouge). On observe par rapport à celle-ci des majeures (géologie pétrolière, stratigraphie, géostatistique), des mineures (cartographie), voire des absences (ex. géophysique)...........................................................28

    Fig. 9 : Exemples de graphes donnant le nombre d’heures enseignées en sédimentologie (a) et paléontologie (b) pour chaque université au niveau Licence, en comparaison avec la moyenne nationale (en rouge). ...............................................................................................29

    Fig. 10 : Exemples de profils de 3 universités (a : Nancy ; b : Orléans ; c : Nice) permettant de comparer, en nombre d’heures, les enseignements effectués par disciplines au niveau Licence avec la moyenne nationale........................................................................................31

    Fig. 11 : Temps consacré (en jours) aux stages de terrain en Licence selon les universités ; en rouge : la moyenne nationale..................................................................................................31

    Fig. 12 : Classement des universités au niveau L+M par discipline, avec indication du nombre d’universités enseignant la discipline. L’ordre des disciplines est toujours le même qu’en licence. ..........................................................................................................................33

    Fig. 13 : Exemple de graphe présentant le profil par mastère (ici Bordeaux 3GCE) au niveau L+M, permettant de comparer l’enseignement délivré à ce niveau avec la moyenne nationale (en rouge). ...............................................................................................................35

    Fig. 14 : Répartition des heures d’enseignements par discipline (ici : tectonique/géodynamique) en fonction du mastère concerné après L+M. ........................................................................35

    Fig. 15 : Exemple de graphe obtenu au niveau mastère pour chaque université : profil en nombre d’heures enseignées comparées à la moyenne nationale (en rouge).......................36

    Fig. 16 : Représentation du nombre d’heures enseignées par spécialité ou parcours de mastères permettant de visualiser les choix très contrastés effectués par les universités au niveau des mastères. Ici, la géophysique ; en rouge, la moyenne nationale. ...................36

    Fig. 17 : Deux graphes utilisés pour représenter chacune des orientations « métiers » des mastères, avec la discipline de spécialisation (a) et l’ensemble des disciplines qui y concourent (b). ........................................................................................................................38

    Fig. 18 : Graphe de représentation des spécialités des mastères ; ici la paléontologie (nombre d’heures enseignées en mastère)...........................................................................................39

    Fig. 19 : Cartographie des spécialités des mastères en fonction, soit de l’analyse du volume horaire résultant du questionnaire, soit du titre du mastère donné par l’Université concernée. ..............................................................................................................................41

    Fig. 20 : Exemple de graphe réalisé pour les écoles : heures d’enseignement par discipline comparées à la moyenne (en rouge) ; ici la géologie générale. .............................................41

    Fig. 21 : Exemples de traitements réalisés pour les écoles : profils pédagogiques en nombre d’heures par discipline comparées à la moyenne nationale. ..................................................42

    Fig. 22 : Citations des débouchés par domaine de spécialité des mastères. Les débouchés dans les entreprises dominent pour les secteurs énergie-hydrocarbures et ressources minérales-matériaux, ainsi que pour la géophysique. Ils sont plus équilibrés avec administration-recherche dans les domaines eau, environnement et aménagement. ..........43

    Fig. 23 : Évolution du nombre d’étudiants.............................................................................................58 Fig. 24 : Répartition des heures d’enseignement en fonction des différents statuts (ENAG,

    BRGM, Extérieurs). .................................................................................................................60 Fig. 25 : Évolution du budget annuel. ...................................................................................................61

  • Emploi et formation en géosciences

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    Liste des tableaux

    Tabl. 1 : Profil recherché en géosciences dans l’industrie et les services. ........................................23 

    Tabl. 2 : Tableau donnant, par université, le nombre d’heures enseignées pour chaque discipline, classées par ordre d’importance moyenne. Le chiffre indique le nombre d’heures enseignées. En bistre les disciplines apparaissant comme non enseignées dans l’université....................................................................................................................27 

    Tabl. 3 : Enseignements effectués au titre des « autres disciplines des géosciences », indiquées par ordre alphabétique et selon les universités. ..................................................32 

    Tabl. 4 : Nombre d’heures enseignées par discipline dans chaque université à bac + 5 (total L+M). En bistre discipline apparemment non enseignée dans l’université. .........................34 

    Tabl. 5 : Critères de sélection des différents domaines. ....................................................................37 

    Tabl. 6 : Récapitulatif du choix des mastères des Universités françaises. ........................................40 

    Tabl. 7 : Organigramme proposé pour l’ENAG. .................................................................................57 

    Tabl. 8 : Evaluation du coût immobilier de l’installation de l’École. ....................................................59 

    Tabl. 9 : Evaluation du coût immobilier d’un « campus Géosciences Orléans ». ..............................59 

    Tabl. 10 : Budget prévisionnel de fonctionnement (les données sont exprimées en k€ et HT). .........61 

    Tabl. 11 : Coûts d’inscription à l’Ecole..................................................................................................62 

    Tabl. 12 : Modes de prises en charge possibles des frais d’inscription et de la vie des étudiants de l’ENAG.............................................................................................................................64 

    Liste des annexes (volume séparé)

    Annexe 1 : Lettre de mission de Mme V. Pécresse

    Annexe 2 : L’initiative européenne sur les matières premières minérales

    Annexe 3 : Composition et comptes rendus des réunions du Comité de Pilotage national (17/12/2008 ; 15/01/2009 ; 18/02/2009 ; 29/06/2009)

    Annexe 4 : Lettre des services concernés du ministère (J.F. Stéphan et M. Tardy) pour la mise en place du comité de pilotage et l’envoi du questionnaire sur les formations LM en géosciences

    Annexe 5 : Exploitation de l’enquête nationale sur l’enseignement des géosciences en France

    Annexe 6 : ENAG. Dossier pédagogique, fiches de poste, dossier de candidature

    Annexe 7 : L’École dans le contrat État-BRGM

    Annexe 8 : Groupe de travail du MEEDDAT sur les ressources minérales stratégiques

    Annexe 9 : Rapport du CAS prospective 2025

    Annexe 10 : Bibliographie

    Annexe 11 : Démarches engagées : contacts avec industriels, les bailleurs publics et les services concernés du MEEDDAT

    Annexe 12 : Note sur l’engagement des collectivités locales (lettres et proposition de soutien)

    Annexe 13 : Éléments de benchmarking international

    Annexe 14 : Liste des abréviations

  • Emploi et formation en géosciences

    7

    Résumé et conclusion de l’étude

    • Prospective de l’emploi en géosciences

    Le rapport de prospective de l’emploi en géosciences qui a suscité la mission avait été établi pour l’essentiel avant la crise qui frappe aujourd’hui l’économie mondiale. Cette crise entraîne notamment une baisse des cours des matières premières minérales et énergétiques. Elle pourrait aussi provoquer un ralentissement des investissements dans les nouveaux projets concernant la recherche ou l’exploitation des matières premières métalliques. Néanmoins, outre le fait que les « plans de relance », notamment américain et européen, prennent en compte la dimension énergétique et environnementale, et visent à stimuler les politiques de développement durable (avec des conséquences sur certains métaux stratégiques), plusieurs éléments confirment le besoin accru en spécialistes des géosciences pour les décennies à venir.

    La croissance des prix des matières premières minérales n’a pas résulté d’un phénomène de spéculation financière, mais d’une véritable pénurie physique, due à la faiblesse des investissements en exploration-production pendant une vingtaine d’années au cours desquelles les compagnies concernées ont suivi des stratégies de rachat et de concentration plutôt que de recherche et d’exploration nouvelles. Alors que la vive reprise des travaux d’exploration observée en 2006-2008 s’est tassée, le différé actuel, sous l’effet de la crise, de certains investissements aura pour effet d’augmenter encore la flambée des cours lors de la reprise.

    L’offre d’emplois en géosciences résulte d’abord de la nécessité de remplacer les géologues et ingénieurs recrutés massivement dans les années 70-80. Or nous commençons seulement à aborder le début de la période au cours de laquelle ces cadres vont commencer à partir à la retraite. Même si elle est différée par un recours massif aux consultants seniors et aux retraités, cette offre ira croissante et culminera en 2020, voire en 2030, selon l’efficacité des politiques de rallongement de la durée du travail envisagées.

    La concentration des entreprises au plan mondial, et la concurrence acharnée que livrent les « entrants », avec des méthodes souvent différentes de celles des compagnies établies (comme l’absence de référence à la Responsabilité Sociale et Environnementale des Entreprises) entraînent un besoin accru de cadres formés non seulement à la connaissance scientifique des gisements, à l’ingénierie et à l’économie, mais aussi aux dimensions sociales, environnementales, culturelles et juridiques de la question des ressources minérales. Et ceci s’observe, tant dans les entreprises que dans les services publics, dans les pays producteurs ou importateurs et dans les organisations multilatérales.

    Enfin, si le marché de la formation doit être considéré au niveau mondial, notamment dans l’espace francophone, il faut aussi tenir compte du contexte national et européen. La prise de conscience très récente du caractère stratégique de la maîtrise des filières de production des métaux devra se traduire par de nouvelles politiques industrielles et diplomatiques. Elles devront s’appuyer sur des spécialistes et des formations de haut niveau.

    Ainsi les besoins en géosciences sont-ils avérés pour une période d’au moins 20 ans sur les métiers actuels des ressources minérales, les « nouveaux métiers » issus des politiques climatiques et de développement durable venant s’y ajouter. De fait on vérifie que, malgré la crise, la pénurie reste grande et les salaires de recrutement élevés pour les personnels bien formés.

  • Emploi et formation en géosciences

    8

    • État des formations supérieures en géosciences en France, propositions concernant leur évolution possible

    L’enquête conçue et réalisée sous la houlette du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à l’occasion de la mission, portant sur l’ensemble des formations en géosciences (niveaux L&M), a fourni une information nouvelle et particulièrement utile, aussi bien pour les employeurs publics et privés que pour les formateurs et les étudiants eux-mêmes. L’exercice a en effet permis :

    · de mettre en évidence l’existence de fait d’un socle commun (au niveau L et L+M) de disciplines que l’on peut qualifier « de base », et dont il conviendrait que les parties concernées (étudiants, formateurs, employeurs) puissent s’assurer qu’elles sont bien enseignées dans chaque centre, à un niveau quantitatif et qualitatif suffisant pour faciliter les mouvements, notamment pour les choix des spécialités au niveau M ;

    · d’identifier des spécialités pour un certain nombre d’universités et d’écoles, notamment en M2 (et dans quelques cas dès le L3), permettant de dessiner une « coloration » préférentielle des centres de formations en géosciences.

    Il est clair cependant que cette première enquête, bien que précise et contrôlée par un processus d’aller et retour avec les responsables des centres, devra être complétée et actualisée dans ses prochaines éditions :

    · il sera en particulier nécessaire d’inclure les données sur les flux et les débouchés qui, malgré leur caractère crucial, n’ont pu être réunis au cours de cette mission. Sur ce point, l’information disponible apparaît hétérogène et souvent lacunaire. C’est un enjeu sensible qui mériterait une action spécifique. Plus généralement, le suivi professionnel des étudiants et le lien aux employeurs seront à approfondir ;

    · plusieurs programmes d’enseignements sont actuellement en cours de révision, et cette étude influera certainement sur les choix d’orientations futurs. Il est en conséquence indispensable de se doter des moyens d’établir une fonction de veille pour actualiser l’exercice et le compléter par des mises à jour périodiques de la vision prospective et stratégique des emplois et métiers des géosciences.

    Enfin, il faut préciser que l’enquête n’a pas détaillé le contenu des formations délivrées par le CESMAT (Centre d’Études Supérieures des Matières Premières), qui fédère l’offre de formations courtes (6 à 9 mois) des Ecoles des mines s’adressant à une clientèle étrangère. Cette offre sera néanmoins prise en compte dans les propositions qui suivent.

    • Création d’une école de spécialité BRGM

    Pour répondre aux besoins identifiés et compte tenu de l’offre existante en France aujourd’hui, ainsi que du benchmarking que nous avons pu réaliser au niveau mondial, nous proposons de créer une école de spécialité sur le modèle existant pour deux autres EPIC, à savoir le CEA avec l’INSTN et l’IFP avec l’ENSPM. Comme ses consœurs, cette « école BRGM » qu’il a été proposé d’appeler ENAG (École nationale d’applications des géosciences) aura pour missions de :

    · mettre en œuvre une formation de niveau mastère spécialisé sur 18 mois dans les domaines dans lesquels le besoin se fait sentir au niveau mondial, européen et national ;

    · développer l’offre de formation permanente dans les domaines de compétences du BRGM s’adressant aux entreprises et aux services publics ;

  • Emploi et formation en géosciences

    9

    · consolider l’offre de formation spécialisée pour les cadres étrangers des services publics et des entreprises, en se situant en complémentarité notamment avec le CESMAT et le CIFEG ;

    · répondre aux besoins de formations identifiés au niveau européen dans le cadre de la stratégie européenne des ressources minérales naissante ;

    · participer à la veille et à la prospective concernant l’évolution des métiers, des emplois et des formations en géosciences ;

    · contribuer à un meilleur suivi des stages étudiants et des thèses accueillis au BRGM.

    Il est proposé d’assurer le démarrage des premières formations de type « mastère spécialisé » dès l’automne 2009 (soit pour 18 mois de formation, une première promotion sortant au printemps 2011). Cette première promotion, de taille modeste (15 étudiants) permettrait de roder le dispositif dont la montée en puissance serait ensuite adaptée à la demande en se donnant la possibilité d’atteindre des promotions annuelles de 120 étudiants en 2012 (sortie 2014). L’ENAG pourrait alors disposer à cette échéance de nouveaux locaux adaptés pour des promotions de cette taille, ceci grâce à une construction nouvelle ou une rénovation qui devrait être décidée en 2009 dans le cadre de la révision du CPER et du plan de relance régional bénéficiant du soutien unanime des collectivités locales concernées (ville d’Orléans, Conseil Général du Loiret, Conseil Régional du Centre)1.

    Enfin, le contenu pédagogique du cursus de formation du mastère spécialisé a pu être défini avec précision en s’appuyant sur les compétences propres aux BRGM et celles des centres universitaires ayant manifesté leur intérêt, dont l’Université d’Orléans. Il s’appuiera en conséquence sur les ressources disponibles à Orléans (BRGM, OSUC et Polytech’Orléans) et dans les meilleurs établissements d’enseignement supérieur nationaux. Il fera également appel aux meilleurs spécialistes européens (notamment en mobilisant le réseau Eurogeosurveys) et visera une insertion rapide dans le réseau EMMEP. Il pourra enfin bénéficier du Studium, association orléanaise en charge d’accueillir des professeurs et chercheurs étrangers de haut niveau en Région Centre.

    CONCLUSION

    Les principales propositions de ce rapport sont les suivantes :

    • Se préparer à répondre à une demande soutenue de spécialistes en ressources minérales au niveau mondial

    Le marché de l’emploi dans le domaine des géosciences devrait connaître une forte tension durant les vingt prochaines années. Les entreprises vont devoir faire face à des départs en retraite massifs de cadres recrutés entre le début des années 70 et la fin des années 80, alors que l’activité minière atteignait des sommets. Après les chocs pétroliers successifs, le secteur a cessé toute embauche et les filières de formation se sont réorientées sur d’autres métiers. Désormais, le maintien des compétences nécessaires aux entreprises et aux organismes publics n’est plus assuré, faute d’une relève apte à reprendre les commandes. Des initiatives fortes sont à prendre sans plus tarder dans ce domaine.

    1 Voir lettres de soutien des collectivités, annexe 12.

  • Emploi et formation en géosciences

    10

    • Mettre en place une prospective actualisée de l’emploi et un observatoire permanent des formations en géosciences en France

    La France dispose d’une large palette de formations supérieures en géosciences, répartie dans plus d’une vingtaine d’universités, délivrant 62 mastères, et complétée par 11 mastères préparés dans quatre écoles ou instituts. Afin d’optimiser l’efficacité de ce dispositif, il est proposé la création d’un observatoire permanent des formations et un suivi de l’évolution de l’offre d’emploi en géosciences, permettant à tous les centres concernés d’adapter leurs choix pédagogiques.

    • Mobiliser les capacités du BRGM dans le domaine de la formation aux applications des géosciences

    La création d’une école de spécialité implantée au sein du BRGM et délivrant une formation de niveau mastère (diplôme à Bac +6, enseignement sur 18 mois) s’inscrit dans l’esprit de la lettre de mission de Madame la Ministre. L’École nationale d’applications des géosciences (ENAG) pourrait ouvrir ses portes dès 2009. Inscrite dans le contrat État-BRGM 2009-2012, l’ENAG contribuera à l’initiative « matières premières » de la Commission Européenne et permettra de former, à l’international, des cadres de haut niveau pour les entreprises et les services publics. Elle répondra aussi à la nouvelle politique gouvernementale concernant les matières premières stratégiques.

  • Emploi et formation en géosciences

    11

    INTRODUCTION

    À la suite de l’étude publiée en juin 20082 sur l’analyse des métiers des géosciences et de leur évolution ces 40 dernières années, Madame Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a souhaité prolonger ce travail, dans une lettre de mission adressée le 30 octobre 2008 à Jacques Varet3.

    Ce travail, mené sous l’égide d’un comité de pilotage national4, répond aux demandes du ministère selon les trois axes de travail définis dans la lettre de mission. Il reprend et actualise l’étude sur l’emploi dans le domaine des géosciences, dresse un état des lieux des formations en géosciences et propose la création d’un nouvel établissement, l’École nationale d’applications des géosciences.

    1. L’EMPLOI EN GÉOSCIENCES : NOUVELLE PROSPECTIVE COMPTE TENU DES EFFETS DE LA CRISE

    Les pays occidentaux, dont la France, ont de plus en plus de mal à attirer les jeunes vers les formations scientifiques. Au sortir de l’enseignement secondaire toujours plus nombreux sont ceux qui privilégient les filières commerciales, financières ou de communication, malgré les efforts remarquables déployés ces dernières années par les enseignants et les chercheurs dès le primaire. Même les écoles d’ingénieurs les plus prestigieuses amènent les diplômés plutôt vers les carrières de la banque ou des assurances que vers les secteurs de la production de base, dont la mine ou l’énergie. Dans l’ensemble des sciences, si la biologie continue à attirer, bien au-delà des débouchés réels, les géosciences n’ont guère bénéficié de signaux positifs : elles souffrent d’un manque d’attrait, voire d’une image négative. Cette situation se retrouve dans les grands pays engagés dans les industries de base, énergie et ressources minérales notamment. Mais fort heureusement, en France et en Europe, le secteur de l’environnement a maintenu une demande soutenue en géosciences (eau souterraine, pollutions, déchets, risques naturels et industriels…).

    1.1. Les métiers des géosciences et leur évolution

    Les géosciences concourent notamment à la connaissance et à l’utilisation des ressources de la Terre, ainsi qu’à la protection contre les risques. On peut distinguer en leur sein les sciences géologiques (géologie, géophysique, géochimie…), les sciences de l’ingénieur spécialisées (ingénierie de réservoir, ingénierie minière…), sans oublier les disciplines fondamentales (mathématiques, informatique, physique, chimie, biologie…) et de l’ingénierie (mécanique, hydraulique, électronique, économie…) qui apportent également leur contribution. Nous avons regroupé les spécialités appartenant au domaine des sciences géologiques et de l’ingénierie spécialisée en 6 groupes :

    · ressources naturelles, mines, matériaux, métallogénie, minéralurgie ;

    2 Prospective de l’emploi dans le domaine des géosciences à l’horizon 2020, J. Varet, BRGM, juin 2008. 3 Lettre de Mission de Madame V. Pécresse à Jacques Varet, 30 octobre 2008, annexe 1. 4 Dont la composition et les recommandations sont précisées en annexe 3.

  • Emploi et formation en géosciences

    12

    · énergie, hydrocarbures, pétrole, bassins sédimentaires ; · eau, hydrogéologie, littoral, côtes ; · aménagement, risques naturels, géotechnique ; · environnement, pollutions, déchets, stockages ; · géophysique.

    À l’origine, les géosciences ont trouvé leurs premières applications dans les secteurs de l’industrie extractive : mines, carrières, pétrole et gaz, eau souterraine. Puis elles se sont diversifiées dans le secteur des infrastructures : grands linéaires, fondations des constructions, travaux souterrains. Les métiers de l’environnement (traitement des sols pollués, décharges et déchets, stockages souterrains…) ont connu un développement plus récent.

    En France, 4 catégories de métiers peuvent être ainsi distinguées : industrie extractive (pétrole et mine), géotechnique (urbaine et linéaires), environnement (y compris eau souterraine) et enseignement et recherche. Les deux premières appartiennent aujourd’hui majoritairement au secteur privé, alors que la composante publique domine dans les deux dernières (fig. 1).

    Nombre & Pourcentage de Géologues

    Hydogéologues fonction publique; 100; 2%

    Pars, Musées; 150; 2%

    BRGM; 300; 5%

    IRD,IFREMER,MNHN; 140; 2%

    CNRST; 600; 10%

    Divers; 200; 3%

    Pétrole, Hydrocarbures; 1400; 23%

    Mines, Cariières; 300; 5%

    Enseignement supérieur , Recherche; 900; 15%

    Bureaux d'Etude; 1500; 25%

    Equipement, ANDRA,CEA,IRSN,SNCF,...;

    290; 5%

    Ecoles d'Ingénieurs; 170; 3%

    Fig. 1 : Répartition des géologues par secteur d’activité professionnelle en 2006 en France

    (secteur public en bleu).

  • Emploi et formation en géosciences

    13

    1.2. Démographie des personnels employés en géosciences

    Corrélation Nombre étudiants en Géosciences US et Indicateurs économiques

    1970

    1972

    1974

    1976

    1978

    1980

    1982

    1984

    1986

    1988

    1990

    1992

    1994

    1996

    1998

    2000

    2002

    2004

    2006

    2008

    Nombre d' étudiants en Géosciences Cours du pétrole

    Fig. 2 : Corrélation entre nombre d’étudiants formés en géosciences aux États-Unis et cours du brut. Dans les années 90, les métiers de l’environnement assurent une relative reprise de la demande.

    La démographie des personnels employés dans les géosciences est caractéristique de l’histoire économique des secteurs précités. La figure 2 montre la corrélation entre les prix des hydrocarbures et le nombre des emplois en géosciences aux États-Unis. La situation est comparable dans les autres pays. Les personnels recrutés dans les années 70 dans les secteurs des ressources minérales et énergétiques arriveront en 2010 en fin de carrière. La vague des recrutements s’étant poursuivie jusqu’à la fin des années 80, avant d’atteindre et de maintenir un niveau très bas pour une nouvelle période de 20 ans, il faut s’attendre à des départs à la retraite importants dans les vingt prochaines années 5 6 .

    1.3. Nouvel élan pour les géosciences, tiré par les pays miniers depuis 2006

    Répondant à la croissance des cours des métaux, les budgets de l’exploration minière sont repartis en croissance à partir de 2004, croissance qui se poursuit en 2008 et même en 2009 malgré la crise (fig. 3). Elle se localise dans les pays miniers ou dans les pays à forte industrie multinationale minière.

    5 5 200 « Géologues » sont employés aux Etats-Unis : 58 % des membres de la « Society of Mining Engineers »

    ont plus de 50 ans, ce qui va se traduire par des départs à un rythme de 4 à 5 % par an durant les dix prochaines années, nécessitant ~ 225 diplômés par an pour maintenir le nombre actuel de professionnels.

    6 De la même façon, le Canada perdra 65 % de ses géologues dans les dix prochaines années. Selon le recensement de l’année 2000 les professionnels de l’industrie des minéraux et des métaux ont la moyenne d’âge la plus élevée de l’ensemble des industries canadiennes.

  • Emploi et formation en géosciences

    14

    Fig. 3 : Reprise de la croissance des dépenses d’exploration minière au cours des dernières années

    après un creux en 2002. Depuis 2006, elles dépassent le double du maxima des années 90.

    1.4. Le marché de l’emploi en géosciences reste soutenu malgré la crise

    1.4.1. À l’international : analyse d’articles parus dans la presse spécialisée entre mai 2008 et juin 2009

    Le rapport publié en juin 2008 soulignait -tout en prenant en compte l’effet de la flambée des prix des métaux sur la relance des politiques d’exploration minière- que le marché de l’emploi en géosciences n’était pas seulement lié à cette conjoncture, mais résultait de phénomènes de fond :

    · le premier dû au fait que les matières premières minérales s’inscrivent dans des cycles de long terme (de l’ordre de 20 à 30 ans)7 et que l’on est en train d’amorcer un nouveau cycle ;

    · le second tenant au fait que les compagnies minières, ayant beaucoup embauché dans les années 70-80 verraient leurs cadres partir à la retraite dans la période 2010-2025, et que l’on était au début d’une période de renouvellement de cette génération.

    Dans l’ensemble, les publications récentes (revues scientifiques, journaux spécialisés et grande presse) confirment l’analyse de tendance au maintien de la demande énoncée en mai 20088. Rapports et publications soulignent en outre l’importance de voir émerger une politique européenne, la nécessité de sortir de la « malédiction des matières premières » par de nouvelles pratiques de bonne gouvernance assises sur des compétences humaines à créer. Les agences multilatérales font le même constat.

    Ainsi, la revue Explorer d’avril 2008 publie-t-elle, sous le titre « Geologist pay reflects demand », des données sur l’évolution des salaires, en croissance régulière sur la période 2001-2008 :

    7 Le marché des matières premières est cyclique : la demande augmente, la production ne suit pas et les prix augmentent. Pour faire face au manque, les investissements se mettent en place. La mise en production des nouveaux gisements, qui va demander une dizaine d’années, aboutit à une surcapacité et les prix baissent.

    8 Annexe 10 : bibliographie.

  • Emploi et formation en géosciences

    15

    · de 60 000 en 2001 à 83 000 $ par an en 2008 pour les débutants ; · de 89 000 en 2001 à 120 000 $ par an au-delà de 10 années d’expérience ; · de 117 000 en 2001 à 163 000 $ par an au-delà de 25 années d’expérience.

    L’article souligne la nécessité, pour les entreprises, d’anticiper les départs à la retraite. Le système de formation ne parvenant pas à répondre à l’offre, les embauches se font au niveau des mastères, mais aussi dès le niveau « bachelor » (licence). Le déficit de candidats s’observe « dans toutes les catégories », souligne l’enquête annuelle de l’AAPG, basée sur les seuls salaires américains. Des systèmes de bonus pour prolonger les carrières des seniors sont mis en place afin de compenser le déficit.

    Dans la même période, The Arizona Republic publie un article intitulé « New geology graduates see gold », décrivant l’exemple d’un diplômé de mastère canadien de 24 ans recruté à 100 000 $ par an. Il est noté que les salaires annuels des débutants sont passés de 62 500 $ canadiens en 2004 à 90 000 $ canadiens (91 654 $ US) en 2008, et atteignent 115 000 $ canadiens (avec un MBA de géologie de Harvard). Le déficit au Canada est massif : 1 200 diplômés de l’université en géologie pour une demande de 9 000 postes par an ! Et compte tenu des départs, l’augmentation prévue de la demande est de 22 % par an jusqu’en 2016. Teck Cominco, le second producteur de zinc du monde, estime que la moitié de ses employés en Colombie Britannique partira à la retraite dans les 5 ans. Ce que confirme Barrick (Toronto) : « les compagnies ont sous-investi dans les ressources humaines en exploration pendant 20 ans ». La célèbre « Colorado School of Mines » à Golden apprend à ses étudiants à gérer des offres multiples.

    Lors de congrès de l’Union Géophysique américaine, une communication intitulée « Tracking the health of the geoscience workforce », montre que 68 départements de géologie ont été reconfigurés ou fermés entre 1996 et 2005, de sorte que le système de formation n’est plus en mesure de répondre au moment où le bureau des statistiques du travail prévoit une croissance de 19 % par an pour les emplois en géosciences jusqu’en 2016. La nécessité d’organiser un système de veille sur l’emploi en géosciences pour aider les centres de formations (américains) à mieux anticiper la demande y est soulignée.

    Geoscience currents n° 16 du 9 octobre 2008, publié par l’American Geological Institute (AGI) compare les profils démographiques dans plusieurs secteurs des géosciences, avec un pic à 40 ans pour les hydrogéologues tandis qu’il se situe à 50-55 ans dans les professions minières et pétrolières. Le nombre de jeunes de près de 30 ans recrutés ces dernières années n’atteint pas la moitié du nombre de ceux qui approchent l’âge de la retraite.

    Science titre fin 2008 son Job Market : « In the geosciences, business is booming ». De moins en moins d’étudiants atteignent le niveau du mastère, les entreprises recrutant dès le niveau licence (bachelor), tandis que les salaires augmentent pour les personnes d’expérience (139 000 $/an à plus de 20 ans d’expérience). Il souligne la difficulté découlant de la baisse du nombre d’enseignants en géosciences, passés de 13 554 en 1999 à 12 354 en 2008, et la nécessité de consolider le système public (universités et services géologiques) pour être en mesure de renouveler les capacités.

    Le Monde Economie du 8 décembre 2008 note que, malgré la crise, le secteur minier australien, moins bénéficiaire, se prépare néanmoins à la reprise : « lorsque la demande reprendra, les prix des matières premières pourraient atteindre de nouveaux sommets ». C’est aussi l’inquiétude de l’AIE concernant le pétrole : si les cours sont bas et fluctuants à

  • Emploi et formation en géosciences

    16

    court terme, du fait de la baisse de la demande, la reprise sera très vive vue la faible marge entre demande et production.

    Concernant le charbon, E. Marris montre au même moment dans Nature, sous le titre « Old fuels new wealth », que malgré la crise et l’essor des renouvelables, le boom de l’offre d’emplois se maintiendra. L’article « Careers and recruitment » souligne le déficit dû au sous-recrutement de ces 20 dernières années, alors que la génération du baby boom atteint l’âge de la retraite. Parmi bien d’autres témoignages, un responsable de British Petroleum, assure que « les recrutements ne sont pas affectés par le climat actuel ». L’auteur souligne le caractère innovant des métiers, qui doivent répondre à de nouveaux besoins. Ainsi, du fait de la grande mobilité internationale de ces carrières, les géologues sont contraints de se doter de capacités en matière de responsabilité sociale et environnementale des entreprises.

    Sous le titre « Uranium appauvri », le journal Le Monde du 5 janvier 2009 montre que le cours de ce métal, après avoir grimpé comme les autres, a diminué de moitié entre octobre 2007 et décembre 2008. Malgré cela, la production des mines ne couvre que 55% des besoins qui pourraient augmenter de 18% d’ici 2013 et bien davantage à l’horizon 2020. « Après 20 ans de sous-investissements, la prospection et l’exploitation minières ont repris », affirme J.M. Bezat.

    Geoscience currents N° 18 du 15 janvier 2009 traite de l’évolution des Ph.D en géosciences. Cette nouvelle note de l’AGI montre que les docteurs se dirigent plus volontiers vers la recherche académique que vers l’industrie, laquelle recrute préférentiellement au niveau mastère, voire au niveau bachelor. Les trois quarts des étudiants en géosciences trouvant du travail dans l’industrie privée en moins de trois mois, cela se traduit par un déficit de doctorants.

    À la fin du premier semestre 2009, si les groupes miniers sont encore en difficulté, suppriment beaucoup d'emplois et ferment des mines, les efforts en exploration restent soutenus. En effet :

    · les cours des métaux de base sont tous revenus à un niveau équivalent à l'avant-crise (cf. les cours du nickel, du cuivre...), portés par la demande chinoise ;

    · les chinois ont plus que jamais besoin de matières et investissent tous-azimuts ; · certains minerais ont particulièrement le vent en poupe : uranium, lithium...

    Ainsi les Echos du 28 mai précisent que les groupes miniers australiens investissent dans de nouveaux projets ; les entreprises extractives réduisent la voilure tout en tentant de préserver leur programme de croissance organique en exploration. Le même journal précise le 3 juin que le nickel est au plus haut depuis le 3 octobre 2008, et que BHP Biliton prévoit d'ouvrir une nouvelle mine d'uranium dans l'Ouest de l'Australie.

    1.4.2. L’initiative européenne sur les matières premières

    Face à la montée de la Chine dans un paysage dominé traditionnellement par l’axe Amérique du Nord - Afrique du Sud - Australie, l’Europe commence à voir émerger, à la demande de l’industrie des pays du Nord, la préoccupation des matières premières minérales au niveau communautaire. La DG Entreprises a pris ainsi en novembre 2009 une

  • Emploi et formation en géosciences

    17

    initiative9 qui s’est traduite ainsi dans la Conclusion du Conseil du 28 mai dernier : compte tenu de la forte dépendance de l’économie européenne, il est nécessaire,

    · d’entreprendre des actions immédiates, cohérentes et coordonnées concernant plusieurs politiques, industrielles, commerciales, et réglementaires notamment ;

    · de prendre des mesures pour améliorer l’accès des pays européens aux ressources minérales non-énergétiques notamment ;

    · d’identifier les ressources minérales critiques pour l’industrie européenne ; la commission en établira la liste qui devra être acceptée avant la fin 2009 ;

    · de développer les meilleures pratiques pour l’extraction et la production durable des matières premières en Europe ;

    · de stimuler la R&D pour améliorer la performance des usages et le recyclage et réduire la dépendance ;

    · d’améliorer l’accès aux ressources de pays tiers et la gestion durable dans ces pays ; · de développer une « diplomatie des matières premières » et la coopération pour le

    développement dans les pays pauvres.

    À cet effet, des mesures seront proposées par la commission avant la fin 2010.

    La Commission souligne les besoins de formation dans ce domaine, tant en Europe que dans les pays ACP, et M. Carvalho, rapporteur à la DG Entreprise, salue, lors du colloque sur les matières premières organisé à Prague par la présidence Tchèque, l’initiative française de création d’une Ecole répondant à ces besoins.

    En France, le récent rapport du CAS10 sur les ressources rares souligne les risques de tensions sur les ressources minérales, tandis que le directeur de cabinet de M. Borloo a lancé en juin 2009 une réflexion sur les ressources minérales stratégiques11.

    1.4.3. Actualisation des données sur l’emploi en géosciences en France (enquête APEC pour le BRGM)

    Pour compléter notre analyse à l’international, une étude a été commandée à l’APEC sur l’évolution des offres d’emploi en France dans le domaine des géosciences (février 2009, actualisée en juillet 2009). Les mots-clés définis pour cerner les métiers des géosciences sont : géologie, géologue, géologue minier, géophysique, géophysicien, géotechnicien, géologue d'exploration, gîtologue, hydrogéologue, sédimentologie, sciences de la terre, géomécanique, géomatique, géochimie. L’étude a porté sur :

    · l’évolution des offres d’emploi des métiers des géosciences pour les années 2006, 2007, 2008 ;

    · les secteurs pourvoyeurs d’offres ; · les profils recherchés (débutant/expérimenté) ; · les salaires proposés.

    9 Annexe 2. 10 Voir annexe 9. 11 Voir annexe 10 (documents généraux : article 4).

  • Emploi et formation en géosciences

    18

    On observe une croissance soutenue de la diffusion d’offres dans les géosciences depuis 2006 et une résistance malgré la crise début 2009 :

    Évolution

    2006 2007 2008 07/06 08/07

    Offres métiers Géosciences 219 275 359 +26 % +31 %

    Total offres APEC 180 851 229 569 301 359 +27 % +31 %

    · le nombre d’offres diffusées par l’APEC dans les métiers des géosciences continue de

    connaître une croissance forte ; · la croissance de l’ensemble des offres est à imputer à la bonne tenue du marché au

    cours des 3 premiers trimestres de l’année 2008 : dès le mois de novembre, le nombre d’offres diffusées accusait une baisse de 12 % par rapport au mois de novembre 2007. Cette évolution est à mettre en parallèle avec l’incertitude relative au ralentissement économique ;

    · seules les offres dans la fonction Recherche et Développement ont continué de croître au mois de novembre 2008.

    Parmi les profils recherchés dans les métiers des géosciences, la fonction recherche et développement est en tête :

    · l’essentiel des offres diffusées concerne des compétences dans les fonctions recherche, études techniques ou projet et affaires : 309 offres ont été diffusées en 2008, soit une hausse de 36% par rapport à 2007 ;

    · les services techniques arrivent en seconde position, avec 17 postes offerts dans l’année 2008.

    2006 2007 2008

    DIRECTION GENERALE 2 0 0

    PRODUCTION 14 15 8

    SERVICES TECHNIQUES 29 16 17

    RECHERCHE, DEVELOPPEMENT 162 228 309

    MARKETING, COMMERCIAL 8 8 7

    INFORMATIQUE 3 7 15

    ENSEIGNEMENT 1 1 3

    Ensemble métiers géosciences 219 275 359

    Les entreprises recherchent en priorité des cadres confirmés (7 offres sur 10). Une incertitude demeure dans la définition du profil recherché dans un quart des cas. La part des postes pour débutant reste mineure, bien qu’en évolution.

  • Emploi et formation en géosciences

    19

    Structure

    2006 2007 2008

    Débutant 3 % 5 % 7 %

    Tout niveau 27 % 18 % 24 %

    Confirmé 70 % 77 % 68 %

    Total 100 % 100 % 100 %

    75 % des offres proviennent d’entreprises des secteurs Ingénierie, Recherche et Développement et Analyses, Inspections techniques. Dans l’industrie, ce sont les secteurs de la construction et de la fabrication de produits minéraux non métalliques qui sont les principaux pourvoyeurs de postes. Parmi les postes les plus fréquemment demandés on trouve : adjoint responsable de centre de profit (construction : ingénieur géologue demandé), ingénieur d'affaires technico-commercial (construction : géotechnicien demandé), ingénieur d'affaires géotechnicien (construction), ingénieur commercial génie chimique (fabrication de briques, tuiles : géologue demandé), chef de projet (bâtiment). Le secteur de l’extraction minière est aussi présent avec les intitulés tels que : adjoint chef de centre minier (exploitation carrière de sable), ingénieur d’exploration (carrière quartz), directeur d'exploitation de mine, responsable environnement (exploitation minière). L’intérim a proposé, via l’APEC, un nombre d’offres en croissance sur ces trois dernières années.

    Les salaires des métiers des géosciences varient de 27 à 50 k€. Dans les postes de la fonction recherche et développement (cœur de cible des métiers des géosciences), les fourchettes de salaires pour l’année 2008 sont :

    · pour les débutants : de 27,5 k€ (Recherche, études techniques) à 30,2 k€ (Projets et affaires) ;

    · pour les confirmés : de 45 k€ (Recherche, études techniques) à 50 k€ (Projets et affaires) ;

    · les salaires médians sont de 35 k€ (Recherche, études techniques) et de 35,5 k€ (Projets et affaires). Entre 2006 et 2008, les salaires médians annuels ont augmenté de 6 % pour les postes en Recherche, études techniques et de 8,6 % pour les postes Projets et affaires.

    (en k€) Médiane

    2006 Médiane

    2007 Médiane

    2008

    Recherche, études techniques 33 35 35

    Projets et affaires 32,7 32,5 35,5

    Cette étude a été actualisée en juillet 2009, pour mesurer l’impact de la crise économique globale sur le marché de l’emploi en géosciences.

    Si la croissance des recrutements a été temporairement stoppée, les métiers des géosciences résistent bien mieux à la crise que la moyenne.

  • Emploi et formation en géosciences

    20

    Évolution

    2006 2007 2008 Jan-Mai 2008 Jan-Mai

    2009 07/06 08/07 J-M09/ J-M08

    Offres métiers Géosciences 219 275 359 153 142 26 % 31 % -7 %

    Total offres R&D 24 655 30 474 49 645 21 358 16 741 24 % 63 % -22 %

    Total offres APEC 180 851 229 569 301 359 135 877 94 146 27 % 31 % -31 %

    Au cours des 5 premiers mois de l’année 2009, le volume d’offres dans les métiers des géosciences est en baisse de 7 % par rapport à la même période de 2008. Cependant, cette baisse doit être relativisée au regard de la forte chute des offres dans les métiers de la fonction R&D (-22 %) et pour l’ensemble des offres APEC (-31 %).

    a) Les profils recherchés dans les métiers des géosciences : la fonction Recherche et Développement reste en tête

    L’essentiel des offres diffusées concerne toujours les fonctions Recherche, Etudes techniques ou Projets et affaires : 116 offres ont été diffusées entre janvier et mai 2009, soit une baisse de 11 % par rapport à la même période en 2008.

    b) Sept offres sur dix sont destinées aux cadres confirmés

    La part des offres destinée aux cadres confirmés est en croissance par rapport à janvier-mai 2008 (+5 points de pourcentage).

    Cette progression se fait au détriment des offres « tout niveau » : on a en effet pu constater que, durant les périodes de forte croissance conjuguées à un tarissement des compétences sur le marché de l’emploi, les entreprises ont tendance à se reporter sur des profils moins expérimentés à défaut de trouver le profil adéquat. Dans le courant du premier semestre 2009, les profils recherchés sont mieux ciblés.

    Structure

    Janvier-Mai 2008 Janvier-Mai 2009

    Débutant 5 % 11 %

    Tout niveau 30 % 19 %

    Confirmé 65 % 70 %

    Total 100 % 100 %

  • Emploi et formation en géosciences

    21

    c) Des niveaux de salaire en accord avec l’évolution des profils recherchés

    en K€ 1er décile Médiane 9ème décile Moyenne

    Janvier-mai 08 25 35 46,9 36,5

    Janvier-mai 09 30 37,5 55 39,5

    Dans les métiers des géosciences, les fourchettes de salaire pour le premier semestre 2009 sont en hausse par rapport au premier semestre 2008.

    Cette évolution est à mettre en parallèle avec l’élévation des compétences recherchées (davantage d’expérimentés), mais aussi avec le fait que le marché de l’emploi dans les métiers des géosciences résiste bien, comparé à d’autres fonctions.

    1.5. Les nouveaux métiers des géosciences

    En plus de ces éléments émanant de la demande actuelle du marché, il faut aussi prendre en considération les nouveaux métiers émergents, qui ne manqueront pas de se développer du fait des politiques publiques (climat notamment) ou des changements technologiques (spatial, TIC…) en cours et à venir. Il est possible d’affirmer que les géosciences connaîtront dans les 20 prochaines années des développements, notamment dans les champs suivants :

    · l’éco-conception de l’industrie extractive, qui devra inventer des systèmes à faible impact écologique (voire zéro impact, cf. hydrobiominéralurgie…) alors que les teneurs des minerais et ressources énergétiques vont aller en décroissant ;

    · le stockage géologique du CO2, répondant à des règles de sûreté solidement établies et reconnues du public ;

    · les stockages de déchets nucléaires superficiels et profonds, dans les pays qui vont s’équiper en centrales nucléaires ;

    · la géothermie, tant superficielle – avec pompes à chaleur – que profonde, pour la production de chaleur et d’électricité, et le stockage géologique de l’énergie ;

    · les applications spatiales des géosciences, notamment pour l’aménagement et la prévention des risques (télémesure, interférométrie, multispectral…) ;

    · les applications des technologies de l’information pour la gestion des bases de données, la modélisation spatiale et temporelle, l’interopérabilité des données, et la visualisation (réalité virtuelle augmentée).

    Il est évidemment difficile de chiffrer les emplois correspondants, ou plus précisément d’assurer le calendrier de montée en charge de ces métiers, qui dépendront de la mise en œuvre des politiques climatiques (enjeu du « post-Kyoto » et de l’évolution du prix de l’énergie de référence, i.e. du pétrole). Mais il ne fait pas de doute que ces besoins émergents aujourd’hui se consolideront dans les 20 ans qui viennent. Ils feront appel à des spécialités qui correspondent pour l’essentiel à celles déjà sollicitées pour l’exploration et la production minière et pétrolière (géologie de terrain, géophysique et géochimie appliquée), ainsi que les métiers de la géotechnique, de l’hydrogéologie et de l’informatique géologique, qui devront prendre en compte les connaissances les plus avancées.

  • Emploi et formation en géosciences

    22

    1.6. Évolution de l’emploi en géosciences : une reprise inévitable, des perspectives attrayantes pour les jeunes

    Le diagnostic de l’emploi en géosciences pour les 20 prochaines années reste le suivant (fig. 4) :

    · offre d’emplois croissante et soutenue au niveau mondial pour l’exploration minière et pétrolière, dans les compagnies multinationales et plus encore les compagnies nationales et les sociétés de services ;

    · poursuite des forts besoins de ces dernières années dans les métiers de la géologie pour l’aménagement (géotechnique notamment), l’industrie extractive (matériaux, minéraux industriels, granulats…), l’hydrogéologie, les sols pollués et les déchets, l’après-mine, les risques naturels et plus généralement au service des politiques de développement durable (bureaux d’études, collectivités, entreprises) ;

    · nouvelles compétences recherchées accompagnant l’exploitation de ressources minérales et énergétiques plus difficiles, avec qui plus est une prise en compte de l’environnement (exploitation éco-responsable) de la conception à la mise en œuvre des projets ;

    · nouveaux métiers liés aux contraintes climatiques ou aux émergences technologiques : stockage géologique du CO2, géothermie superficielle ou profonde, traitement des données spatiales et intégration de données multi-sources dans des modèles de prévision et des outils de visualisation (réalité augmentée).

    Emplois géosciences

    1970 2020

    1985

    19952005

    Environnementaménagement

    Pétrole & gazMine & carrière

    Nouvx. MétiersCO2, Gth, Sto…

    Fig. 4 : Évolution quantitative (en vert : environnement ; en rouge : énergie et ressources minérales ;

    en violet : nouveaux métiers) et qualitative des métiers des géosciences entre 1970 et 2020, montrant l’explosion de la demande dans les 20 prochaines années (source : J. Varet, rapport emplois

    géosciences, 2008, cité en annexe 10).

  • Emploi et formation en géosciences

    23

    > Mobilité géographique (multinationales/nationales) > Adaptabilité culturelle (éloignement des pays et des sites) > Maîtrise de l’anglais et apprentissage langues locales > Connaissances de géologie de terrain (d’autant plus nécessaire que gisements de

    + en + cachés) > Maîtrise des outils de modélisation (géologique, transferts…) > Capacité d’interprétation de données multi-sources (ex: aéroporté, géophysique,

    spatial, sémantique, Sensor Web...) > Capacité d’interprétation des données de chantier > Management d’équipes de chantiers > Dialogue géologue – ingénieur > Expérience de gestion de projet (démarche qualité) > Capacité d’intégration de la dimension économique

    Tabl. 1 : Profil recherché en géosciences dans l’industrie et les services.

    En termes de perspectives d’emplois et de formation, il s’agit pour le moins de doubler les capacités dédiées au secteur de l’exploration-production de matières premières minérales et énergétiques, aujourd’hui saturées, sans entamer les capacités existantes dans les autres applications des géosciences.

    Des emplois locaux dans les champs de l’environnement et de l’aménagement continueront à exister, mais pour le plus grand nombre, compte tenu de la forte internationalisation de ces métiers, les candidats devront faire preuve des aptitudes ou aspirations résumées sur le tableau 1.

    1.7. Il faut accompagner cette reprise

    L’ampleur des besoins mondiaux au cours des prochaines années rend nécessaire de mettre en œuvre des programmes volontaristes, incluant :

    · une information du public et notamment des élèves des collèges et des lycées, sur les perspectives ouvertes en terme d’emplois en géosciences avec, corrélativement, une adaptation des programmes ;

    · une adaptation de l’enseignement supérieur : à côté des petits centres de province répondant principalement à une demande locale, il faudra favoriser quelques centres de niveau international couplant enseignement, recherche et partenariats socio-économiques (industrie pétrolière et minière ; opérateurs de l’eau et de l’environnement…) ;

    · un renforcement des partenariats et des échanges européens et internationaux ; · la mise en place d’une politique d’accueil d’étudiants et de stagiaires étrangers ; · l’identification de programmes français, européens et internationaux de développement

    des capacités des pays ACP dans le domaine des ressources minérales et énergétiques, prenant notamment appui sur le CESMAT ;

  • Emploi et formation en géosciences

    24

    · une implication plus forte du BRGM dans une fonction de veille et de prospective sur les emplois et les métiers, et la structuration d’un pôle de formation de spécialité à forte visibilité internationale, en partenariat avec les entreprises, les services géologiques et les agences de développement, sur le modèle « IFP School ».

    2. ÉTAT DES FORMATIONS SUPÉRIEURES EN GÉOSCIENCES EN FRANCE, PAR TRAITEMENT D’UNE ENQUÊTE TOUCHANT L’ENSEMBLE DES FORMATIONS UNIVERSITAIRES

    2.1. Dépouillement du questionnaire (réponses reçues au 30 juin 2009)

    Le questionnaire, envoyé aux responsables de centres enseignant les géosciences dans les Universités et les Écoles, a fait l’objet de deux aller-et-retours, le premier en janvier-février 2009, et le second en mai 200912.

    En février 2009, le nombre de réponses reçues des universités concernait 18 licences et 45 mastères. Après un premier dépouillement et traitement statistique des résultats, un retour était organisé en mars vers les correspondants. Fin mai 2009, après relance, 33 Universités avaient répondu, délivrant autant de licences et 63 spécialités ou parcours de mastères, non compris ceux délivrés par les Écoles.

    Pour les Écoles, le nombre de spécialités recensées est de 11 sur les 4 Écoles ou Instituts répertoriés (LaSalle-Beauvais, ENSG, Mines Paris, EOST Strasbourg), sachant que certaines d’entre elles sont partagées avec des universités.

    La répartition géographique des réponses des Universités est synthétisée dans la figure 5.

    Fig. 5 : Cartographie des réponses reçues au questionnaire,

    niveau Licence (L) et Mastère (M : nombre de mastères).

    12 Le questionnaire et ses résultats sont décrits en annexe 5.

  • Emploi et formation en géosciences

    25

    2.2. Qualité de l’information

    Après une relance en mars, les questionnaires sont revenus corrigés des Universités avec pour certains des modifications très importantes des informations fournies.

    Les retours très tardifs de certaines Universités et le temps imparti pour la réalisation de ce document n’ont pas permis une exploitation totalement exhaustive des informations fournies, en particulier celles concernant les disciplines spécifiques (en géosciences et hors-géosciences) enseignées par certaines Universités. Ces données pourront faire l’objet de suppléments d’investigation et d’étude pour en tirer toutes les informations contenues, notamment pour ce qui concerne les choix de sous-disciplines et de spécialisations locales.

    Certaines Universités ont ajouté leurs propres lignes de disciplines, rendant difficile leur intégration dans une compilation globale.

    Il faut néanmoins souligner que ces difficultés n’ont eu qu’une incidence à la marge sur les enseignements tirés de l’analyse de l’ensemble des questionnaires.

    2.3. Disciplines enseignées en licence (L1+L2+L3)

    Une première information concerne le volume des géosciences dans l’enseignement de la licence représenté dans la figure 6.

    Total Géosciences

    0

    200

    400

    600

    800

    1000

    1200

    1400

    1600

    1800

    AIX M

    ARSE

    ILLE1

    ANGE

    RS

    AVIGN

    ON

    BESA

    NCON

    BORD

    EAUXBR

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    EN

    CERG

    Y

    CHAM

    BERY

    CLER

    MONTDIJ

    ON

    GREN

    OBLE

    LaRO

    CHEL

    LELILLE

    LIMOG

    ESLYON

    MONT

    PELL

    IERNA

    NCY

    NANT

    ESNICE

    ORLE

    ANS

    ORSA

    Y

    PM CU

    RIE

    PARIS

    Dide

    rotPAU

    PERP

    IGNAN

    POITI

    ERS

    RENN

    ES

    ROUE

    N

    TOUL

    OUSE

    Versa

    illes S

    tQuen

    tinMo

    yenne

    après L1+L2+L3

    Fig. 6 : Temps consacré aux géosciences sur les 3 ans de licence dans les universités françaises ;

    en rouge, la moyenne. L’étudiant français aura consacré en moyenne 1 200 heures de formation aux Géosciences à l’issue de ce cycle.

    On constate que le temps d’enseignement consacré aux géosciences est en moyenne de 1 200 heures sur les 3 années de licence, non compris les enseignements de terrain.

    Remarque : ces valeurs moyennes ne tiennent pas compte des Écoles avec ou sans préparation intégrée ; ces dernières y consacrent un temps inférieur.

  • Emploi et formation en géosciences

    26

    Néanmoins, si le temps consacré aux Géosciences peut varier d’un facteur 4 en fonction des spécificités locales, 28 établissements sur 31 dispensent plus de 800 h en Géosciences.

    Les disciplines ont été scindées en trois groupes : · les disciplines générales lorsqu’elles sont enseignées dans au moins 20 Universités.

    Elles sont au nombre de 13. On constate qu’il s’agit dans tous les cas de disciplines fondamentales. On peut donc considérer qu’il existe de facto une sorte de tronc commun à tous les établissements ;

    · les disciplines appliquées (ressources minérales, géologie pétrolière, risques naturels, géotechnique…) apparaissent entre la 20ème et la 25ème position, soit dans une douzaine d’universités. À l’exception notable de l’hydrogéologie, qui se range en antépénultième position. La catégorie « Autres disciplines des Géosciences » apparaît dans plus de 20 Universités. Elle a été classée en dernière position des disciplines générales ;

    · les disciplines dites « particulières » lorsqu’elles sont enseignées dans moins de 20 Universités : il s’agit aussi bien de disciplines fondamentales que de disciplines « outils » (radio-chronologie, SIG, géostatistique…) ou des domaines appliqués précités.

    Nombre d'Universités enseignant la discipline

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    Sédim

    entol

    ogie

    Tecto

    nique

    /Géo

    dyna

    miqu

    e

    Géolo

    gie gé

    néral

    e

    Pétro

    logie

    Géoc

    himie

    Carto

    graph

    ie

    Strati

    graph

    ie

    Paléo

    ntolog

    ie

    Miné

    ralog

    ie

    Géop

    hysiq

    ue

    Hydro

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    gie

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    altér

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    s disc

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    Géolo

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    logie

    Radio

    chron

    ologie

    et Th

    ermoc

    hrono

    logie

    Hydro

    logie

    SIG

    Modé

    lisatio

    n en g

    éosc

    ience

    s

    Ress

    ource

    s miné

    rales

    Géolo

    gie pé

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    re

    Géos

    tatist

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    Géote

    chniq

    ue

    Volca

    nolog

    ie

    Téléd

    étecti

    on

    Géoth

    ermie

    Stoc

    kage

    des d

    éche

    ts, du

    CO2

    Glac

    iolog

    ie

    Fig. 7 : Disciplines enseignées au niveau L1+L2+L3 classées par nombre d’universités les enseignant.

    Comme on l’observe dans le tableau 2, on trouve des disciplines fondamentales apparaissant comme non enseignées dans les réponses au questionnaire de certaines universités, à l’exception de la tectonique/géodynamique et de la pétrologie, qui sont enseignées partout. L’absence de certaines disciplines générales dans le tableau est plus probablement le reflet d’un affichage sous d’autres rubriques que d’un manque réel. Cela est à vérifier au cas par cas.

    On constate aussi que le temps consacré à l’enseignement de chaque discipline est très variable selon les universités, point sur lequel nous reviendrons plus précisément. Autre observation : les disciplines dites particulières, enseignées dans moins d’universités, correspondent généralement à un nombre d’heures enseignées plus faible.

  • Emploi et formation en géosciences

    27

    Disciplines générales Disciplines particulièresTableau des disciplines enseiugnées après L1+L2+L3

    Sédi

    men

    tolo

    gie

    Tect

    oniq

    ue/G

    éody

    nam

    ique

    Géo

    logi

    e gé

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    Pétr

    olog

    ie

    Géo

    chim

    ie

    Car

    togr

    aphi

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    tigra

    phie

    Palé

    onto

    logi

    e

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    éral

    ogie

    Géo

    phys

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    Hyd

    rogé

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    Th

    erm

    ochr

    onol

    ogie

    Hyd

    rolo

    gie

    SIG

    Mod

    élis

    atio

    n en

    osci

    ence

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    Res

    sour

    ces

    min

    éral

    es

    Géo

    logi

    e pé

    trol

    ière

    Géo

    stat

    istiq

    ues

    Ris

    ques

    nat

    urel

    s

    Géo

    tech

    niqu

    e

    Volc

    anol

    ogie

    Télé

    déte

    ctio

    n

    Géo

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    CO

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    Gla

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    Tabl. 2 : Tableau donnant, par université, le nombre d’heures enseignées pour chaque discipline, classées par ordre d’importance moyenne. Le chiffre indique le nombre d’heures enseignées.

    En bistre les disciplines apparaissant comme non enseignées dans l’université.

    Pour chacune des Universités, un profil permettant de comparer son enseignement en géosciences à la moyenne nationale, du type de celui présenté ci-après (fig. 8), a été réalisé. L’ensemble est présenté en annexe 5A, par ordre alphabétique des universités. Ces profils permettent d’évaluer la « typicité » de l’enseignement en géosciences au niveau licence, et éventuellement de pointer certaines lacunes (sous réserve des biais évoqués ci-dessus).

  • Emploi et formation en géosciences

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    0

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    40

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    100

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    Sédim

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    AIX MARSEILLE1 MoyenneProfil après L1+L2+L3

    Disciplines générales

    Fig. 8 : Exemple de profil de l’université Aix-Marseille en géosciences au niveau Licence :

    comparaison avec la moyenne nationale (en rouge). On observe par rapport à celle-ci des majeures (géologie pétrolière, stratigraphie, géostatistique), des mineures (cartographie), voire des absences

    (ex. géophysique).

    Pour chacune de ces disciplines, le nombre d’heure enseignées a été répertorié, par ordre du nombre d’Universités enseignant celle-ci ; un graphe du type de celui présenté pour la sédimentologie a été réalisé (fig. 9a). L’ensemble est présenté en annexe 5A.

    Ce mode de représentation permet de mesurer, pour chaque université, son écart à la moyenne nationale (soit en termes de volumes horaires, soit en termes d’affichage). Dans chaque cas, on constate une importante dispersion, les valeurs variant souvent du simple au double, la moitié des universités se situant souvent à plus ou moins 10 % de la moyenne.

    On constate que certaines de ces disciplines sont très particulières et l’écart est alors important. Mais même des disciplines générales comme la paléontologie ou la sédimentologie peuvent ne pas avoir été vues au cours de la licence dans certaines universités.

    On peut de même discerner des orientations particulières de certaines universités au niveau de la licence à partir des disciplines particulières enseignées.

    Si certaines universités peuvent être considérées au niveau licence comme généralistes, voire « fondamentalistes », d’autres, par des disciplines spécifiques, montrent une spécialisation précoce (fig. 10 : Nancy, Orléans, Nice).

  • Emploi et formation en géosciences

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    Sédimentologie

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    AIX M

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    ROUE

    N

    TOUL

    OUSE

    VERS

    AILL

    ES S

    tQUE

    NTIN

    Moye

    nne

    après L1+L2+L3

    Fig. 9 : Exemples de graphes donnant le nombre d’heures enseignées en sédimentologie (a) et paléontologie (b) pour chaque université au niveau Licence, en comparaison avec la moyenne

    nationale (en rouge).

  • Emploi et formation en géosciences

    30

    a

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    200

    Sédim

    entol

    ogie

    Tecto

    nique

    /Géo

    dyna

    miqu

    e

    Géolo

    gie gé

    néral

    e

    Pétro

    logie

    Géoc

    himie

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    graph

    ie

    Strati

    graph

    ie

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    ie

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    altér

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    ces d

    e la T

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    gie ré

    giona

    le

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    orpho

    logie

    Radio

    chron

    ologie

    et Th

    ermoc

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    logie

    Hydro

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    Modé

    lisati

    on en

    géos

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    es

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    gie pé

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    Géos

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    es na

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    Géote

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    Téléd

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    on

    Géoth

    ermie

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    éche

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    CO2

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    ie

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    NANCY MoyenneProfil après L1+L2+L3

    Disciplines générales

    b

    0

    20

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    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    200

    Sédim

    entol

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    Tecto

    nique

    /Géo

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    e

    Géolo

    gie gé

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    e

    Pétro

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    himie

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    graph

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    Miné

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    Géop

    hysiq

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    gie

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    orpho

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    Géote

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    ie

    Heu

    res

    ORLEANS MoyenneProfil après L1+L2+L3

    Disciplines générales

  • Emploi et formation en géosciences

    31

    c

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    200

    Sédim

    entol

    ogie

    Tecto

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    /Géo

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    e

    Géolo

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    Géolo

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    le

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    logie

    SIG

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    n en g

    éosc

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    Ress

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    Géos

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    Géote

    chniq

    ue

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    ie

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    Géoth

    ermie

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    éche

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    Glac

    iolog

    ie

    Heu

    res

    NICE MoyenneProfil après L1+L2+L3

    Disciplines générales

    Fig. 10 : Exemples de profils de 3 universités (a : Nancy ; b : Orléans ; c : Nice) permettant de

    comparer, en nombre d’heures, les enseignements effectués par disciplines au niveau Licence avec la moyenne nationale.

    On observe que les stages de terrain durant la licence sont en moyenne de 23 jours sur 3 ans (soit un peu plus d’une semaine pleine par an) et varient entre 3 jours au minimum et 50 jours maximum répartis sur les 3 années, mais plus particulièrement en L2 et L3 (fig. 11).

    Stages de terrain en L1+L2+L3 en jours

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    AIX M

    ARSE

    ILLE1

    ANGE

    RS

    AVIG

    NON

    BESA

    NCON

    BORD

    EAUX

    BRES

    TCA

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    CERG

    Y

    CHAM

    BERY

    CLER

    MONT

    DIJO

    N

    GREN

    OBLE

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    LELIL

    LE

    LIMOG

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    ON

    MONT

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    Y

    NANT

    ESNI

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    ORLE

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    PM C

    URIE

    Paris

    Dide

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    PERP

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    POITI

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    RENN

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    ROUE

    N

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    STRA

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    RG

    TOUL

    OUSE

    VERS

    AILL

    ES

    Moye

    nne

    Fig. 11 : Temps consacré (en jours) aux stages de terrain en Licence selon les universités ;

    en rouge : la moyenne nationale.

  • Emploi et formation en géosciences

    32

    Certaines universités ont recours à des enseignements non répertoriés dans le questionnaire et qui apparaissent sous le vocable « autres disciplines des géosciences ». Ces enseignements peuvent représenter un volume horaire important dans certaines universités (Bordeaux, Dijon, Nantes, Perpignan, Toulouse). Il est intéressant d’en identifier la nature, résumée dans le tableau 3.

    AUTRES DISCIPLINES DES GEOSCIENCES

    Aérologie ToulouseChangements climatiques actuels et passées DijonChimie minérale ToulouseClimatologie NantesCosmochimie NantesCristallographie NantesEnveloppes fluides - Climatologie BordeauxEnvironnement CaenFossiles PoitiersGénie civil CaenGéochim