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En attendant Godot
Samuel Beckett / La Nuit surprise par le Jour REVUE DE PRESSE 2017
Distribution Estragon : Cyril Bothorel Vladimir : Yann-Joël Collin Lucky : Pascal Collin Pozzo : Christian Esnay Le garçon : Elie Collin Mise en scène : Yann-Joël Collin Collaborateur artistique : Thierry Grapotte Régie générale : Matthieu Lecompte Production & diffusion : Clémentine Marin | 06 86 18 28 00 | [email protected] Chargé d’administration: Yvon Parnet| 01 47 00 00 74 | [email protected]
Production : La Nuit surprise par le Jour avec l’aide à la production DRAC Ile-de-France et le soutien du Théâtre de la Cité internationale. La compagnie La Nuit surprise par le Jour est conventionnée par la DRAC Ile-de-France/ Ministère de la Culture et de la Communication.
Date : 23/29 NOV 15Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 270168
Page de l'article : p.41
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THEATRE 9000906400509Tous droits réservés à l'éditeur
Theâtre En attendant Godot / Yann-Joël CollinDu 7 au 22 décembre au Théâtre de la Cité internationaleA-t-on vraiment encore envie d attendre Godotpuisque e est couru il ne viendra pas A quoi bon ?Et si soudain on arrêtait d attendre ? Si on vivait en-semble cette experience en se racontant comme unetentative joyeuse et désespérée de vivre 'wwwtheatredelacite com5 x 2 places a gagner pour le 12/12 a 19h
Date : 21 DEC 15
Pays : FrancePériodicité : Quotidien ParisOJD : 38184
Page de l'article : p.16Journaliste : Jean-PierreLéonardini
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THEATRE 2388146400501Tous droits réservés à l'éditeur
l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l lLATHÉÂTREDE JEAN PIERRELÉONARDIM
Un Godot résolumentinattendu
De la surprise à I acceptation sans quesoit levée l'emgme dè son sens, lapiece de Beckett hn attendant Godot
(créée en 1953 au Theatre dè Babvlone parRoger Blin), devenue le plus irréfutable classique moderne, subit sans fin la question enscene Dernier examen pratique en date parYann Joël ( ollin, qui anime la compagnieLa nuit surprise par le |our Sa réalisations'avère d'emblée stimulante, au seul \u durien régnant en scene, sauf une plante en potlongue comme un jour sans pain pour signifier,devant d'amples rideaux noirs, l'arbre lameuxou se pendre si la ficelle dont on dispose n'étaitpas aussi mince Rien ce n'est pas vrai II \a toujours de I humain finement clownesquebien sur, avec \ ladtrmr (Yann Joël Collin)flanque d'Fstragon (Cyril Bothorel) Plustard Pozzo (Christian Esnay) tenant la bride
courte a LuclryT'humour ni't^iflp (Pascal Collm'feraLnumuur présure, uri tour de maen Sa forme nege.avantdere
venir déconfitpince-SanS-rire, ayant perdu de sa
i .-i ^ superbe, vautresubtile maniere surple dos comme
dejouer-déjoner un 111secte las** * Lucky posant alors
le tragique. au chei al humainphilosophe empeche, a\ ant que
n'arrive des rangs du public le Garc.cn (EheCol l in ) , si ce n'est lui c'est donc son frereprétendu emissaire de CodotOn ne se lasse pas de ce dialogue ressasse
dont Beckett, si taiseux, par bonheur n'aj amais foui ni les cles La réalisation de \ annToei Collin \autpar sa franchise d'attaque, laconnivence établie d entree de jeu, de plainpied avec les spectateurs On est donc la, nousaussi dans l'attente de ce qui va se passeï,qu on connaisse ou non l'histoire, face a euxqui puent des pieds, bouffent un radis, dormentà la dure et se racontent leur vie pleine detrous Chapeau melon de rigueur certes, maîsavec des baskets, belle idée celle la d'actualisation persifleuse Par dessus tout l'humourpréside, en sa forme pince sans rire, subtilemanieie mme de lien déjouer dejouei letragique à l'œuvre si l'on y regarde de prèsUne respiration nem e rythme le paicourseffectue dans le plus sul respect des indicationssourcilleuses de Beckett, et l'on rit, oui l'onrit, sans doute parce qu'on en a MI d'autiesdes -veltes et des pas mures dans la \ie horsscene, obscène, ou ça meurt pour de bon sansqu'on sache pourquoi Pardon, je m égareC'est la faute a ce spectacle littéralement traternel ou Ton se reconnaît comme si c'étaitla premieie fois
Jusquau 22 decembre au Theatre de la G reinternat onale 17 boulevard Jourdan75014 Paris Tel b Herrero 0143135050www îheatredelacite com
Date : 17 DEC 15
Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 93149
Journaliste : Didier Méreuze
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A la recherche de Mr. Godot
Abbés Zahmani [Estragon], à droite, et Charlie Nelson [Vladimir) partagent une formidable complicité sur scène.
Date : 17 DEC 15
Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 93149
Journaliste : Didier Méreuze
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) Deux mises en scènecélèbrent Samuel Beckett à Paris,plus que jamais a l'honneurdu théâtre
EN ATTENDANT GODOTde Samuel BeckettTheâtre des Bouffes du Nord [I]Theâtre de la Cite internationale [2]
«Je vais fermer boutique Autant finir enbeauté » C'est par ces mots que Jean-MarieSerreau accueillit Roger Blin, en 1952 Lepremier, grand « révélateur » d'auteurs enFrance (Bertolt Brecht, Aimé Césaire, KatebYacine, Michel Vmaver ), était alors ledirecteur du Théâtre de Babylone, le se-cond, jeune metteur en scene, se proposaitd'y créer l'année suivante deux actes d'uninconnu, dont personne ne voulait et qu'ilsavait être un chef-d'œuvre En attendantGodot, de Samuel Beckett
Créée le 3 janvier 1953, la pièce tint l'af-fiche près d'un an Depuis, elle est repré-sentée tous les jours partout dans le mondeEn ce moment, deux mises en scène ensont proposées à Paris l'une aux Bouffesdu Nord, l'autre au théâtre de la Cité inter-nationale La première est signée JeanPierre Vincent Installée dans l'espacemagnifique conçu par Jean-Paul Chambas,aussi respectueux des exigences de Beckett(juste une route, un sol de sable et l'arbrecélèbre) que d'une poésie prégnante dansle choix de ses tons, de ses formes et d'unciel au bleu changeant, elle se révèle exem-plaire de fidélité à l'esprit et à la lettre de
l'œuvre et de l'écrivain Rarement n'auraete aussi parfaitement traduite cette his-toire sans histoire des deux fameux « clo-chards », Vladimir et Estragon, en attentetoujours recommencée du non moinsfameux Godot - et qui, seule, les raccrocheà la vie, leur procure une existence
Tous les thèmes « beckettiens » del'homme aux prises avec l'absurdité de sondestin et de sa misère, son angoisse d'être et
sa volonté à toutprix d'être, son dé-nuement et sa solitude face a lacruauté du mondeet a sa tyrannie ac-ceptée y sontévidemment Iraités De même quela question sansréponse du «pour-quoi » de l'exis-tence, dans ununivers sans but,
au temps qui s'écoule a vide, aux jours quise succèdent, toujours semblables, sans fin
Cependant, jouant avec science destemps et des silences, faisant son miel dela banalité d'un langage familier ponctued'expressions populaires et de sentencesqui pourraient être de bistrot, Jean PierreVincent ne se contente pas de mettre enexergue la profondeur et l'actualité decette œuvre en nos temps de crises moraies et existentielles II le fait avec uneapparente légèreté, sur un mode relevantmoins du cirque que du burlesque amé-
Extraverti, forten gueule, seulà se croire raisonnableet maître des situationsquand il n'est queleur esclave. CharlieNelson est un Vladimirdérisoire et émouvantque l'on n'oublie pas.
ncain Voire du music-hall d'entre-deux-guerres, quand danse Estragon, quandchante Vladimir
Petit, rabougri, mine de chien battu, effrayé de tout, torture par ses chaussurestrop petites et ses cors trop grands, AbbésZahmam est un Estragon ridicule et bou-leversant Plus extraverti, fort en gueule,seul a se croire raisonnable et maître dessituations quand il n'est que leur esclave,Charlie Nelson est un Vladimir dérisoire etémouvant que l'on n'oublie pas En perma-nence sur le fil, fabuleusement complices,les deux comédiens se renvoient delicieu-sement la balle dans un jeu de duettistes,à la manière, jusque dans les mimiques, deLaurel (Estragon) et Hardy (Vladimir) Clo-chards même pas célestes, frères d'unehumanité en attente Maîs de quoi?
A leurs côtés, Frédéric Leigdens et AlainRimoux forment l'attelage terrible Lucky-Pozzo Le premier, au jeu totalement in-térieur, immobile, impassible, d'unepâleur fantomatique, impressionne, ha-gard, enfermé dans sa douleur et l'accep-tation de sa servitude Le second epouvante dans ses habits de tyran bourgeoismaîs impérialement cynique et veule,« pire des humains » satisfait de lui-mêmequi exploite et humilie son frere, l'homme,sans même en retirer un plaisir II nefaut pas oublier Gael Kamilmdi, l'enfantnoir inattendu, toujours identique et ja-mais pareil Dépêche par l'invisible Godot,a la fin de chaque acte, c'est à lui que re-vient d'annoncer « II ne viendra pas cesoir, maîs sûrement demain »
Date : 17 DEC 15
Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 93149
Journaliste : Didier Méreuze
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La seconde mise en scène est proposéepar Yann-Joël Collin. Dans un espaceépuré - ni ciel, ni terre, juste une chaiseet un arbrisseau en pot sur le plateau -,Beckett y est résolument revisité aux cou-leurs du XXIe siècle. Les comédiens por-tent des jeans, chaussent des baskets,parlent à la bonne franquette sur le tondu quotidien. Ils s'adressent directementau public, s'assoient dans ses rangs,comme s'il s'agissait de le rendre complice,de le mettre dans la confidence. De luifaire « vivre », précise Yann-Joël Collindans le programme, cette réalité de « l'at-tente », et d'« inventer le texte comme pourcombler cette attente ».
Le parti pris est intéressant. Il n'est pastotalement convaincant. Paradoxalementune distance se crée entre le public et lespersonnages aux liens qui se distendentdans le même mouvement. À commencerpar ceux qui devraient unir Estragon (Cy-ril Bothorel) et Vladimir (Yann-Joël Col-lin lui-même). Pascal Collin (Lucky) etChristian Esnay (Pozzo) tirent mieux leurépingle du jeu.
Faut-il s'en formaliser? Comme philo-sophe Vladimir : « Ça fait passer le temps. »Avant de rétorquer à Estragon - qui luioppose « II serait passé sans ça. » - « Ouimais moins vite. »
DIDIER MÉREUZE
[I] 20 h 30. Jusqu'au 27 décembre.RENS.: 01.46.07.34.50.et www bouffesdunord.com(2] 19 heures ou 20 heures. Jusqu'au 22 décembre.
EXTRAITSBECKETTET SON «GODOT»Sur « Godot »• Lettre à Michel Polac[autour du 23 janvier1952]:«Je ne sais pas dans quelesprit j'ai écrit. Je ne sais pasplus sur les personnages quece qu'ils disent, ce qu'ils font,ce qui leur arrive... Je nesais pas qui est Codât; Je nesais même pas s'il existe.»
Sur le rire (jaune]• Lettre à CarlheinzCaspari (25 juillet 1955):«Le côté force me sembleindispensable. [...] Idle malheur est le combledu grotesque et tout acteest clownesque. En rire doncet en faire rire, du malheuret de l'acte, mais pas toutle temps, ce serait trop beau,et toujours plutôt jaune.»Extraits des Années Codât.Lettres de Samuel Beckett(794M956JÉd. Gallimard, 2015,760 p., 54 €.
Date : 14 DEC 15
Pays : FrancePériodicité : Quotidien ParisOJD : 314312
Page de l'article : p.37-38Journaliste : Étienne Sorin /Léna Lutaud
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« En attendantGodot »Toujoursdans les tempsQuand il écrit sa pièce, en 1948,Beckett ne connaît rien au théâtre.Ce sera un succès. En 2015,ce texte à part continue de fasciner
rs en scene.
En attendant Godot,au Theâtre des Bouffes
du Nord. Avec AbbésZahmani (à gauche)
et Charlie Nelson.
Date : 14 DEC 15
Pays : FrancePériodicité : Quotidien ParisOJD : 314312
Page de l'article : p.37-38Journaliste : Étienne Sorin /Léna Lutaud
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eckett^s ̂ rn \> ̂ m? &sans attendreTHÉÂTRE Trois mises en scènev d'« En attendant Godot »
ÉTIENNE SORINesorm(â>lef igaro.fr
Tne catastrophe » C'est ainsique Samuel Beckett accueille la nouvellequand il apprend en 1969 qu'il a ete choisipour le prix Nobel de litterature L'écri-vain irlandais (1906-1989) ne visitera pasStockholm Son editeur, Jerôme Lindon,ira a sa place « Tout ce succes ' Je me de-mande hi ce n'est pas la (a preuve que je nesuis pas compris » Ce succes forcementsuspect a ses yeux, il le doit en grandepartie a En attendant Godot, traduit etjoue dans le monde entier Une piece qu'iljuge mauvaise, mais le seul manuscritqu'il refusera toujours dc vendre Tl n'estpas a un paradoxe pres
Beckett écrit Godot en français entre1948 et 1949 II a 42 ans, vit dans le Paristriste de l'après-guerre, qui n'a plus riende commun avec celui qu'il a connu en1939 Beckett ne connaît rien au theâtreII est romancier Ecrire une piece est pourlui une récréation Surtout celle-ci« Deux personnages qui attendent un troi-sieme qu'ils appellent Godot »
II met un point final a son texte en 1950C'est le début d'une creation théâtraledont la genèse est un roman StephanieChevara en a fait une jolie piece, Naissan-ce d'un chef-d'œuvre, qui vient d'êtiejouée au Theâtre de Bellcvillc et qui méri-terait de tourner Elle met en scenel'auteur assistant a La Sonate des spectresde Strindberg joue par le jeune comédienet metteur en scene Roger Blin C'est auTheâtre de la Gaîte et la salle est videSans doute, pour Beckett, une preuve dutalent de Blin Suzanne, sa compagne,
sont présentées au^— même moment. RetourT ^ sur une oeuvre
iconoclastey .^j'/m devenue un
classique.
porte En attendant Godot a Blin Le met-teur en scene sent des la premiere lecturequ'il tient un texte a part «J'étais faitcomme un rat » II n'est pas au bout de sespeines « J'étais persuade qu'avec Godotnous allions déranger beaucoup de mondeet qu'on ne pourrait plus écrire le theâtrecomme avant » II a raison D'ailleuis,personne n'en veut En 1953, Blin parvient a mettre en scene Godot au Theatrede Bab} loue, dirige par Jean-MarieSerreau «MSainuelBeckettràRogerBKnne cherchent a atteindre legrand public lisont raison, attaque Jean-Baptiste Jeenerdans sa critique du Figaro Cette restric-tion admise, En attendant Godot est uneœuvre étonnante, aux limites du supporta-ble et sans doute eût elle enchante AntoninArtaud » Anouilh aura, a la une duFigaro en 1953, une formule célèbre pourdécrire le theâtre de Beckett « C'est (esPensées de Pascal jouées par les Fratelh-ra » C'estKafkajoueparLaureletHardy
Tirer l'angoisse vers le comiqueLes chapeaux melon, l'arbre dont lesbranches sont trop fragiles pour se pen-dre, la corde autour du cou de Lucky, tenuen laisse par Pozzo En 2015, les metteursen scene qui montent Godot n'invententrien Ils mettent l'accent sul" tel ou tel aspeel du texte Même quand Jean Lam-bert-wild confie les rôles de Vladimir etEstragon a des acteurs noirs, il ne fait pasla revolution II ne cherche pas non plus ataire rire a tout prix, alors que la tendanceest plutôt a tirer l'angoisse, le desespoir deBeckett vers le comique Aux Bouffes duNord, Jean-Pierre Vincent joue a fond lacarte du burlesque Abbés Zahmani en Es-tragon ct Charlie Nelson en Vladimir enfont des tonnes Leurs clowneries ont le
Samuel Beckett en 1964CAVDSCN VIAGNJM PHOTOS
mérite dc ne pas transformer les vaga-bonds en philosophes Au risque de n'enfaire que de pénibles bouffons
Yann-Joël Collin, lui, ne craint pas unecertaine abstraction II n'intellectualise pasBeckett, mais son trait est plus fin Dans lapetite salle du Theatre de la Cite interna-tionale, sur un plateau sans decor, son ar-bre est en pot, transportable On ressent cepassage du temps qui ne passe pas puisqu'ilne se passe rien On entend ce langage faitdc mots qui ne veulent rien dire puisqueson auteur lui-même ne croît plus au lan-gage Une vision fidèle a l'avertissement deBeckett « fe n 'ai rien a dire mais je suis leseul a savoir a quel point je n'ai neil a dire etça je suis oblig e de le dire. » •Au Bouffes du Nord (Paris X*), jusqu'au27 decembre. Tel. : 0146 07 34 50.Au Theâtre de la Cite internationale(Paris XIV=), jusqu'au 22 decembreTel. : 01 4313 SO 50. La mise en scenede Jean Lambert-wild est en tournee.Rens sur www.lambert-wild com
Date : 14 DEC 15
Pays : FrancePériodicité : Quotidien ParisOJD : 314312
Page de l'article : p.37-38Journaliste : Étienne Sorin /Léna Lutaud
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THEATRE 4164436400509Tous droits réservés à l'éditeur
En attendant Godât, mis en scenepar Jean Lambert-wild (en haut),
en tournee, et l'adaptationde Yann-Joël Collin, au Theâtre
de la Cite Internationale (ci-contre).
Date : DEC 15/JAN 16
Pays : FrancePériodicité : MensuelOJD : 47105
Page de l'article : p.12
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En attendant GodotParis (14e)Une relecture radicale, interactive etcomique de la pièce de Beckett parYann-Joel CollinDu O7 au 22/12. Theâtre de la Citéinternationale 17, boulevard Jourdanwww.theatredelacite.com2O places pour le 11/12 à 2Oh etpour le 12/12 à 19h à retirer surwww.philomag.com/godotEn partenariat avecPhilosophie magazine
OblomovParis (15e)Donan Russel adapte pour la scenele chef-d'œuvre d'Ivan Gontcharovavec une vivacite qui contraste avecla paresse existentielle de l'antihérosdu romanDuOlau13/12. Le Montfort TheâtreParc Georges-Brassens, 106, rueBrancion www.lemonfort.fr2O places pour les OS et O6/12à 2Oh à retirer surwww-phUornagxom/oblomovEn partenariat avecPhilosophie magazine
« En attendant Godot » de Samuel Beckett
Du 5 mars au 1 mai 2017
N O T R E A V I S : U N E R É U S S I T E - S É L E C T I O N A V R I L 2 0 1 7 -
Et c’est parti pour deux heures d’attente avec Vladimir et Estragon, les célèbres
vagabonds en quête du mystérieux Godot. Une adaptation réussie, qui convie le spectateur à ce fameux rendez-vous manqué.
“ Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent.
La pièce en bref
Deux amis - Vladimir et Estragon - attendent la venue d’un certain Godot. Chaque soir, près d’un arbre, ils attendent celui qui ne viendra sans doute jamais. Que faire alors ? Il faut bien
tuer le temps, en attendant Godot ! Pour se distraire, Vladimir et Estragon discutent,
philosophent, se chamaillent et se réconcilient. Ils font également la rencontre de Pozzo et
son esclave Lucky, encore plus barrés qu’eux. Tant mieux, avec eux, le temps passe plus vite !
Qu’on soit bien d’accord : Godot n’est pas Dieu. Beckett est formel là-dessus : « Si j'avais
voulu faire entendre cela, je l'aurais appelé Dieu, pas Godot ». Nul ne connaît Godot, c’est là tout le charme de la pièce. C’est la quintessence de l’absurde. C’est une allégorie qui
porte l’espoir d’un jour meilleur, d’un lendemain qui chante. C’est aussi l’attente, magistralement interprétée par des comédiens aussi tragiques que grotesques. Saluons
l’effrayant Pozzo et l’inclassable Lucky (aussi glauque qu’un acteur de Twin Peaks). La
palme revient à Vladimir et Estragon, deux marginaux clownesques, ensemble pour le
meilleur et surtout pour le pire. On pense à Laurel et Hardy et aux vieux couples incapables
de se quitter « - C’est mieux si on se quitte – Tu dis ça à chaque fois et tu reviens ». Ils ne
réinventent certes pas les répliques mais les clament avec force et conviction. Leur
singularité réside dans leurs mouvements et leurs mimiques, leur façon d’occuper l’espace sans se restreindre à la scène. Ils prennent en effet le public à partie, et l’incluent dans cette
infernale attente. Les acteurs deviennent spectateurs. Et la réciproque est vraie.
Jeanne De Bascher Critique
Fan de théâtre (et de leur bar)
EN ATTENDANT GODOT Théâtre de Belleville
94 rue du Faubourg du Temple - 75011 Paris - 01 48 06 72 34
Jusqu’au 1er mai
Le lundi à 20h00 et le dimanche à 17h00
Si ce n’était leur chapeau melon, on pourrait presque oublier que ce sont des personnages.
L’angoissé Estragon et Vladimir, plus bonhomme, tous deux et chaussés de vieilles baskets, s’assoient au milieu des spectateurs, ils jouent de la promiscuité avec eux et les prennent régulièrement à partie, n’hésitant pas à les fixer intensément du regard, à leur chuchoter des remarques et à les interpeller sur leurs attitudes. Le parti-pris de l’acteur-metteur en scène Yann-Joël Collin est fort et intéressant. C’est du théâtre très direct, parfois brutal et dérangeant, qui met le corps au premier plan et qui parvient à renouveler notre manière de percevoir cette pièce devenue (malgré elle sans doute) un classique du répertoire. Les pieds nus et la barbe hirsute de Vladimir, le ventre bedonnant d’Estragon, la nervosité sarkozyste de Pozzo et la moue triste de Lucky en clown blanc : c’est d’abord et surtout par son physique que chacun s’impose sur la scène.
Le résultat est ambivalent : puisque, de fait, la connivence est bloquée et que l’échange avec la salle tourne court, mais puisque cette absence de vraie réponse n’arrête pas les protagonistes, on à l’impression d’un faux dialogue, d’une incommunicabilité humaine fondamentale rendue encore plus évidente. C’est l’un des thèmes de la pièce bien sûr, mais ne prend-il pas ici le pas sur les autres, et notamment sur la subtile poésie faite de légèreté et de nuance qui se dégage du texte ? Le risque est celui de rendre la situation sur scène finalement plus artificielle qu’à l’origine, à l’inverse de l’effet escompté. Il n’est pas sûr que ce danger ait été ici écarté.
Frédéric Manzini
En attendant Godot De Samuel Beckett Mise en scène : Yann-Joël Collin Collaborateur artistique : Thierry Grapotte Régie lumière : Matthieu Lecompte
