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En route vers la Gold Cup / Le nouveau BélO

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2 5 juin 2013No 872

La chanteuse guadeloupéenne Stevy Mahy sera en concert à Garden Studio le vendredi 7 juin 2013 à partir de 7 h p.m. Partie à la conquête du public haïtien depuis au début de l’année 2012, Stevy Mahy est un peu devenue une des nôtres et c’est toujours un plaisir de la revoir.

Admission : 1000 gourdes

‘’Kaskèt sou tèt’’ au club One 6

Kaskèt sou tèt, un des rendez-vous incontournables des fans de Bebi ! Pour cette troisième édition, la bande à Ti Djo Zenny sera accompagnée du jeune groupe K-Zino. Une affiche bien promet-teuse. Et surtout, n’hésitez pas à afficher vos véritables couleurs en réclamant à l’entrée une “Kaskèt” frappée du logo de Kreyòl La, de K-Zino, du club One 6 ou encore de Therapy Entertainment, insti-gateur de la soirée.

Admission : 600 gourdes

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

18 360FANS

AGENDA DE Préparé par Daphney Valsaint MALANDRE

Découvrez chaque semaine les coins branchés, les restos en vogue et les meilleures affiches de la ville avec en prime les recommandations de votre magazine préféré ! N’hésitez pas non plus à nous faire parvenir vos affiches à l’adresse e-mail suivante : [email protected]

Mercredi 5 juin 2013

Zion Vibrations à The BackYard

Amateurs de reggae ? Enfin un rendez-vous fait sur mesure pour vous ! Retrouvez tous les mercredis le groupe Yizra’el et Kiko Tru Rasta secondés de Mr Smoke pour une soirée 100% reggae. Pour plus d’infos, appelez au 3900-0029.

Admission: 400 gourdes

Happy hour à La Réserve

Profitez du happy hour du Restau-rant la Réserve, avec un menu spécial et Dj Rocksteady derrière la console pour l’animation musicale à partir de 6 h pm. Du bon temps garanti !

Jeudi 6 juin 2013

Jedi Mizik à l’Institut fran-çais en Haïti

« Jedi Mizik », le rendez-vous musi-que hebdomadaire de l’Institut français, reçoit Lion Soul cette semaine. Ne ratez pas l’occasion de découvrir ou de revoir sur scène ce jeune groupe.

Admission : gratuite

Thirsty Thursday à Royal Oasis

L’été est bel et bien là ! La preuve, les rendez-vous estivaux sont déjà lancés. A partir de ce jeudi 6 juin, Royal Oasis sera, de 7 h p.m. à 11 h p.m., le point de ren-contre des party people ! Au programme, de la musique avec Dj KO, hookah, shots gratuits, entre autres. Gardy Girault sera l’invité de ce jeudi. Et aussi, pensez à vous munir de vos pièces d’identité. Ils pourraient bien être sérieux concernant la restriction d’âge !

Admission : Gratuit pour les dames âgées de 18 et plus

US $10 pour les hommes de 21 ans et plus

Vendredi 7 juin 2013

Stevy Mahy à Garden Studio

Les adeptes d’instuments à percus-sion et de rythmes du monde auront un nouveau point de ralliement à compter du 7 juillet prochain jusqu’au 6 octobre. Les dimanches Tam-Tam présentés sur la Place St-Pierre à Pétion-Ville vien-dront animer ce carrefour fraîchement revitalisé de 2 h de l’après-midi à 8 h du soir. Cette fête hebdomadaire gratuite accueillera percussionnistes, danseurs et curieux de toutes sortes.

Inspiré du concept original implanté à Montréal depuis plus de vingt ans, Junior Moschino Rémy de Arts-Musicolor, qui s’est établi en Haïti depuis plusieurs mois, est l’initiateur de cette activité, en collaboration avec VaMa et Taino-L.

L’édition pétion-villoise des diman-

ches Tam-Tam se déroulera du 7 juillet au 6 octobre 2013. Grand public, danseurs, artistes, chanteurs d’occasion et percus-sionnistes de tous styles sont invités à prendre part à cette célébration de la vie et de la musique. Moyen de communi-cation ancré dans la culture haïtienne, le tambour a toujours été au centre de l’expression culturelle des peuples créo-les. C’est donc dans cet esprit de convi-vialité et de partage que la place Saint-Pierre accueillera la première édition des dimanches Tam-Tam. Les organisateurs veulent conserver l’aspect improvisé de l’événement qui fait l’unicité de la version montréalaise. Aucun programme officiel ni de têtes d’affiches, les gens se rencontrent et animent la place par leurs

rythmes et présences dans un mouve-ment solidaire et festif.

Les dimanches Tam-Tam veulent accueillir familles, touristes, curieux et amoureux de rythmes du monde qui tous ensemble réunis créeront un spec-tacle unique et inspirant.

Plus de 50 000 personnes sont atten-dues pour les 4 mois d’activité

La mairie de Pétion-Ville accueille chaleureusement cette initiative et a donné son accord pour l’utilisation de la place publique de Saint-Pierre.

REMY JEAN JUNIOR (JR MOSCHINO)

Président Co-fondateurL’EQUIPE MUSICOLOR INC.

HAITI JET-SKY

DIMANCHES TAM-TAM SUR LA PLACE ST-PIERRE À PÉTION-VILLECet été, les familles sont invitées à la première édition des dimanches TAM-TAM à la place St-Pierre, une belle activité gratuite de percusssions et de danse... pour offrir un environnement rempli de découvertes !

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35 juin 2013No 872

1.- Heavenly Father (BIC featuring Doc Filah)

Le texte est fort : “Pa gen mwèl nan zo zonbi” ; il a mis l’accent sur nos choix spirituels. Je l’ai interprété avec toute la force de mon âme.

2. - Silans konn pale (Majik Click)Cette chanson est unique, magique

3. - The six sence (Common)Dans cette chanson gravée sur l’al-

bum “Like water 4 chocolate”, Common Sense prouve qu’il est un poète. C’est du hip-hop à l’état pur.

4. - Bastard (The Swarm of Killah Bees)

Placée sur l’album “The Swarm of Killah Bees”, cette chanson demeure un classique selon ceux qui connaissent le bon rap.

5.- Evening Falls (Enya)Cette chanson nous invite à découvrir

la discographie d’Enya depuis “Water-

La playlistde Doc FilahLe prolifique rappeur de BPC, voix de Majik Click et méde-cin diplômé, suit lentement mais sûrement le sentier du rap kreyòl. Après des participations sur des projets de ses amis tels BIC, Fantom…, Doc prépare une seconde vidéo pour annon-cer son album sur lequel l’on retrouvera les voix de quelques célébrités de la musique haïtienne. En attendant ses projets, sachez que Doc Filah est un mordu du bon son qui peut écou-ter à longueur de journée les musiques que voici, parmi tant d’autres.

mark”, “Memories of Trees”, “Paint the sky with stars”, etc. Sensibilité, vibration... Le mariage avec l’harmonie pour offrir l’odeur d’une nuit étoilée à délecter.

6.- “Moonlight Melodic (Planet Asia)

Elle est la révélation de “Planet Asia”. J’invite les mélomanes à la télécharger sur le net. Le jumelage du rap avec le jazz rappelle la vibration de The Roots avec Black T dans “Push up your lighter”.

7.- The Child in us (Enigma)Cette chanson me ramène chaque

jour à l’innocence.

8.- Aux Antilles (Tabou Combo)Ce tube de Tabou Combo a une odeur

d’été, elle me rappelle les années 90. A l’époque, enfant, je commençais à cerner le sens de la nature tropicale à travers une chanson de chez nous.

9.-Adrienne (musique de Tropi-cana, version Gazzman Couleur)

Mizik sa komanse lontan, li t ap tann

Gazzman pou l fini...

10.- I have a dream (ABBA)Chaque personne a un rêve. Les

miens sont nombreux. Cette chanson me donne l’envie de les énumérer. Mais

je ne le pourrai pas, de même que je ne pourrai cesser d’écouter cette chanson.

Plésius Junior Louis (JPL 109)[email protected]

Squady et ses albumsBien que son groupe « C-Projects »

fait pâle figure depuis un bail, le rap-peur Marcelin Langlois alias Squady ne chôme pas pour autant. Pour res-pecter son engagement de préserver l’héritage de Master Dji, l’artiste nous confie qu’il bosse comme un taré sur deux albums ! D’abord, Squady a signé un contrat avec « Shakaitutu » pour son album solo ; il nous confie aussi qu’il a accepté de faire un autre album avec un rappeur dénommé « Jerry Bomb », ex membre du groupe « 5 Kòb Penich ».

De ce projet baptisé « 2 Fuckers », un track éponyme est déjà sorti et est en rotation sur beaucoup de stations de la capitale. Squady promet que sauf des impon-dérables, son clip sera en rotation dans deux semaines.

Si tout se passe comme prévu, le disque « 2 Fuckers » sera en signature pour les grandes vacances. Il contien-dra dix morceaux qui seront tous vidéoclipés et sera presque dédicacé aux fils de la rue. En revanche, le premier album solo du rappeur sera dans les bacs en décembre pro-chain. Jusqu’à date, les thématiques retenues pour ce laser de douze

tracks sont majoritairement le social et le sentimental.

Sa «Project Boyz» fè, se li l ap wè

« Sa w fè, se li w wè » est le titre retenu pour le premier album que la forma-tion rap Projects Boyz compte délivrer pour l’été. Fondé le 19 décembre 2003 à West Palm Beach, le groupe compte sept membres dont : Yoner Anescar a.k.a Black Neldy, Pierre Cius alias Don P, Succene Anescar dit Ice Man, Exverno Jeune dénommé Ejay Jeune, Fedler St. Ford a.k.a Shiny Man, Erven Anescar alias Young E et Asnel François dit Master Fa. Au début, ces artistes rappaient unique-ment dans la langue de Shakespeare, mais chaque année, ils se donnaient comme devoir de sortir une méringue carnavalesque dans leur vernaculaire, en créole. Leur premier track, « Sa k pase », bénéficia de la collaboration de RockFam Lame-a et du rappeur Squady C-Projects. Ils ont ensuite enchainé avec le track vidéoclipé « Tu peux mettre » qui se veut une adaptation du feu Coupé Cloué. Sur la table de leur répertoire on retrouve deux mixtapes : « Life in da projects » et « Projects Boyz Hit ». Project Boyz se livre à corps perdu dans la préparation de son album et se dit disponible aux coor-

données suivantes : (+509) 3934-3519, (561) 752-6443, (+509) 3664-5935, www.projectboyzmusic.com, facebook.com/projectboyz et [email protected].

2 Mastè veut un managerIls sont deux, Mercure Jacksonn

A.K.A Snool James et Laine Ronaldo alias Seigneur respect, à fonder le groupe «2 Mastè» en 2011 dans la commune de Carrefour, plus précisément à Thor 63. Depuis cette date, ces deux rappeurs brûlent du désir ardent de se faire un nom et d’imposer leur touche dans le rap créole puisqu’ils végètent dans la musique depuis 2007. Leur premier track, « Soldier », traite des fils du pays qui de-viennent tous des soldats face aux som-bres couleurs du tableau quotidien que nous présente la vie. Malgré les nom-breuses opportunités que ses membres pourraient bénéficier, « 2 Mastè » reste un groupe indépendant. La bande a déjà accouché de deux vidéos et a livré des prestations dans diverses activités socio-culturelles. Avec leurs maigres moyens, les deux membres de « 2 Mastè » se sacrifient pour l’enregistrement de leur premier laser. Toutefois, ils rêvent d’avoir un manager afin de pouvoir guider leurs

DANS LE RAPprojets au port du concret.

S.A.L. aimerait redorer le blason du rap

Après la sortie du clip, « Nou ka Pow Pow », le groupe S.A.L. Chèf Rebèl est quasi absent du petit écran. Mais, selon les dires des membres du groupe, S.A.L ne cesse de livrer des prestations hebdomadaires à différen-tes occasions sans jamais négliger leur album. Pour leur mixtape « Pè ak Res-pè », ils soutiennent que le feedback a été positif et que chacun des tracks de ce projet fait son petit bonhomme de chemin. Prévu pour le mois de novembre, le premier opus du groupe portera le titre de « Pè ak Respè » et comportera 18 tracks recentrés autour du social, du ghetto, de la morale, etc. Des clips seront en préparation mais aucun des titres de l’album n’a encore été retenu pour cela. Tenant compte de leur détermination et du contenu de leur album, les six rappeurs aime-raient redorer le blason du rap haïtien qui fait du surplace. Ils demandent aux fans de se tenir prêts pour la sortie de ce disque qui risque de faire tache d’huile dans le milieu du rap kreyòl.

Wendy Simon

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4 5 juin 2013No 872

J’ai encore été à Livres en fo-lie cette année. Je m’y suis rendu après la mi-journée, à l’heure où les auteurs laissent lire sur leur visage la déception ou la satisfaction. J’ai parcouru des stands placés en ordre alphabétique d’auteur, où lecteurs, supporteurs visualisent. Je me suis aussi promené sur tout le périmè-tre du parc de la Canne à sucre, et, sous prétexte de prendre en pho-tos ceux qui viennent se faire voir. J’ai observé bien d’autres dans les lignes des guichets et une quantité intéressante avec leur sachet remis à l’achat. Les cent cinquante gourdes réclamés à l’entrée n’ont pas pu dé-courager la grande foule. D’ailleurs, bon nombre de gens ici payent au triple des soirées d’une nullité exas-pérante, et combien heureux sont-ils, surtout ceux, encore mineurs, à qui les parents accordent la permis-sion de se rendre en pleine journée à une activité non dépravante, truffée d’intellectuels.

Plusieurs de nos artistes étaient là ! Ils n’avaient pas le micro de Dj Klasik, mais ils se trouvaient der-rière la table à signer des œuvres littéraires. Bicha, Miu que j’ai failli ne pas reconnaître, Jean Jean Roo-sevelt et Luck Mervil signaient et se

Livres, folies et observations personnelles

faisaient prendre en photos. A Livres en folie, ils ont encore été ces stars auxquelles le public à tendance à s’approcher. Mais ni eux ni aucune autre personne ne pouvaient me donner une estimation sur le nombre de livres vendus. Les auteurs contac-tés à cet effet m’ont déclaré, chacun avec une expression de visage qui

que quelqu’un lui vienne en aide. Et j’ai observé, plus de quinze

minutes durant cette pause que j’ai pris aux côtés d’une jolie demoi-selle qu’aucune personne n’était passée voir un certain auteur qui m’avait grimacé : « Oui, ça va jusqu’à maintenant. » C’est ça, Livres en folie, en déduis-je dans un soupir. Des auteurs qui signent pour une longue file, se retrouvant à court de bouquins dans les trois heures qui suivent et d’autres qui se fatiguent à regarder leurs confrères signer, ou à observer les passants.

J’ai jeté de temps à autres des coups d’oeil vers le stand de Myria Charles, dite Sister M, chanteuse, chroniqueuse à Ticket, Magik 9 et Le Nouvelliste ; elle a compilé ses textes pour son premier livre. Et, de vous à moi, elle n’a relevé la tête que pour demander aux lecteurs : « A qui est-ce que je signe celui-ci ? » A Livres en folie, les lecteurs cherchent un visage pour un nom et non le contraire.

Les lecteurs aiment la proximité, voudrais-je expliquer aux jaloux ; ils s’investissent rarement dans le livre d’un auteur sur qui ils tombent au hasard le jour de la Fête-Dieu. Et puis, Dieu est trop occupé à fêter pour penser à vous offrir trente lecteurs en cadeau le jour de son anniversaire !

Aussi important que soit cet événement autour du livre, il ne peut être l’unique centre d’intérêt de la production littéraire en Haïti. Com-bien d’auteurs qui, deux mois plus tôt, ont été dans des écoles, dans des clubs littéraires, à des émissions spécialisées, pour promouvoir leurs oeuvres ? Combien de ceux qui étaient au Parc de la canne à sucre vont réaliser des ventes-signatu-res même pour des petits groupes durant les jours, les semaines ou les mois à venir ? Moi, je vous dis que la plupart d’entre eux rentreront dans leur coquille. Et avec toute la pa-tience que j’ai, je les attendrai gaie-ment l’an prochain à Livres en folie, comme chaque année d’ailleurs, je lirai sur leur visage un autre tome de la déception.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109)[email protected]

soutenait (ou démentait) ce qu’il affirmait : « Je suis satisfait(e) ! »

A l’impossible nul n’est tenu, dit-on; mon ami caricaturiste, Teddy Keser Mombrun, auteur de la série Alain Possible, m’a fait savoir que ses mains lui faisaient mal à force de signer. Il m’a même demandé en blaguant s’il n’y a pas de possibilité

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55 juin 2013No 872

C’est un Harry Luc (manager de l’artiste) apparemment sous pression qui me rappelle pour me demander où je suis, car Bélo m’attend. J’ai pres-que oublié que Jean Belony Murat est le genre d’homme discipliné qui vend jusqu’ici une image presque irréprocha-ble de sa personnalité. Il surveille ses tenues, ses sorties et calcule les résultats de ses actions. Ce n’est point le genre à agir pour agir, mais il le fait à chaque fois dans une intention définie.

Même son absence sur les affiches d’ici et d’ailleurs est calculée ! Bélo, comme il me le dit dans cet entretien qui ressemble beaucoup plus à un dialogue de retrouvailles amicale, est en train de réparer certaines erreurs commises dès le lancement de sa carrière : « Je ne cours plus après la popularité, me dit-il. Je suis plus branché entreprenariat. Produire des albums, des vidéos ne sont que des actualités passagères ; je veux m’investir dans du concret, dans ce qui est stable.

Je veux exister en dehors du système. » L’artiste entend par là pouvoir créer ses propres activités, être capable de se programmer en dehors des ententes commerciales avec une quelconque partie : « Je veux créer des activités rémunératrices, non pas des choses pour me rendre populaire, car depuis 2008, j’ai une autre vision, je ne m’assieds pas sur des valeurs artificielles. »

S’investir dans BélO« Etre populaire en Haïti n’est pas

toujours synonyme de prospérité, conti-nue l’artiste. Il faut savoir jouer avec la popularité pour en tirer des bénéfices. Je veux avoir un fondement solide qui pourrait résister aux vents et aux marées. Pour en arriver là, je m’investis dans BélO, je crée des partenariats avec des gens fiables tels Berthony de Havanah Guitar Night, Steve et Herby Azor de Brothers Dread autour de Ayiti Deploge, pour ne citer que ceux-là. J’ai campé HandzUp Group qui actuellement me supporte. J’ai aussi des amis ! Tout ceci est par ce que j’ai fini par comprendre que l’artiste doit pouvoir vivre sans un hit, sans les rentrées de sa dernière performance. C’est avec cette logique que fonctionne l’orchestre Tropicana, par exemple, il faut s’institutionnaliser. »

A HandzUp Group, où son manager et ami Harry Luc est l’un des principaux moteurs, Bélo essaye une nouvelle straté-gie, assurer son avenir à travers d’autres talents : « Nous avons des engagements formels avec Rodyoume Dieujuste pour sortir son album ; il y a aussi Geldy avec qui nous bossons. Nous n’avons pas beaucoup de moyens financiers, mais beaucoup de volonté. Notre détermina-tion à aboutir à nos objectifs surplombe tout. Les gens ne doivent pas penser que les bénéfices qu’HandzUp Group attend sont d’ordres financiers. Par exemple, une fois que je remerciais Fabrice Rouzier pour son soutien combien inestimable à ma carrière, lors d’une tournée à l’étran-ger, il m’a dit que c’est à lui de me remer-cier, car c’est grâce à moi qu’il est venu performer dans ce pays. Voilà une forme

Le Nouveau

Bélo

Jean Belony Murat est loin de ceux qui courtisent promo-teurs et commanditaires pour qu’ils prêtent attention à ses activités artistiques. Il est en revanche l’un de ses vision-naires, de ces gens soucieux qui se stabilisent dans le temps en anticipant sur l’ave-nir. C’est un jeune chanteur célèbre, qui endosse sa veste d’entrepreneur et ses erreurs dans le passé pour s’assurer un lendemain sans trop de contraintes désagréables. Dialogue avec ce nouveau personnage et de ses grands projets.

de bénéfice à laquelle il faut s’attendre aussi. »

« Il n’existe pas de marché en Haïti, il faut être là et savoir se débrouiller ! »

Le même homme, de nouvelles visions

« En 2008, on a fait le plan d’une grande campagne de promotion autour de mon album, mais les circonstances socio-économiques ont tout fait bas-culer. Donc, si on s’adonne à faire des études de marche, on n’en finira jamais. Il faut être sur le vif, sur le terrain. Les prévisions qui ont été faites à l’époque de Jah Nesta ne sont pas les mêmes aux époques de Barikad Crew ou Wanito ; et d’ailleurs, à bien regarder, il n’existe pas de marché en Haïti. Il faut être là et savoir se débrouiller. C’est ce qui explique mon acharnement à la mise en place d’une structure stable et autonome autour de BélO. Je veux pouvoir continuer à faire la musique que j’aime. J’ai toujours pro-posé ‘’Ma musique’’ aux mélomanes.

On ne peut pas plaire à tout le monde, ni se laisser guider par les capri-ces d’un tiers. L’avantage que j’ai sous cet angle, c’est que je n’ai pas un investisseur qui me dicte ma conduite musicale. Je travaille certes pour le public, mais charité bien ordonnée commence par soi-même. Je soulignerai qu’il est bon des fois de faire preuve d’égoïsme, à l’ins-tar du roi Henri Christophe. Quand tes rêves sont différents de ceux des autres, il faut te donner toi-même les moyens de réussir au détriment de tous. »

L’artiste, qui recevra jeudi soir une distinction à Carrefour, confirme vouloir une autosuffisance : « Je me bats pour une autosuffisance qui me permettra de mieux négocier, d’avoir plus d’atouts en main. Je sais qu’avec le temps les rêves deviennent plus grands, mais pour l’instant je travaille avec les moyens du bord.»

La plus grande arme de Bélo est HandzUp Group, une jeune institution à travers laquelle il réalise depuis plus de cinq ans le Festival de Saint-Marc qui a connu un autre succès en avril dernier ;

aussi Festival Vilaj La qui sera en septem-bre à sa deuxième édition à la Croix-des-Bouquets ; sans oublier la Caravane de la Francophonie avec l’OIF, qui a permis au chanteur de rassembler autour de lui Jean Jean Roosevelt, BIC et d’autres artistes de la musique alternative invités cette année. « Actuellement, je cherche des contrats pour HandzUp, c’est une entreprise qui m’aide beaucoup. Avec les autres membres de cette structure, je travaille assidûment sur la mise sur pied d’un centre culturel à la Croix-des-Bouquets. Ce sera dans la maison où j’ai vu le jour, mes parents viennent de me la léguer. Ce centre sera doté d’une bibliothèque pour laquelle j’ai déjà quel-ques partenaires, d’une scène ouverte et d’une salle de cinéma au début. Les jeu-nes en ont grandement besoin là-bas. »

Reconnaître ses défauts, et tra-vailler à son amélioration

Beaucoup de musiciens se plaignent de l’attitude de Bélo jugé la plupart du temps comme un personnage rigide, pla-tonique. Quelque chose que l’artiste re-connaît et assume. « J’ai peur de tomber dans la facilité, mais je n’ai pas peur des reproches, quoique j’essaye d’en avoir le moins possible. C’est pourquoi je suis exi-geant. J’évite de jouer en playback, soit je suis avec le band ou avec ma guitare. Je veille à ma réputation surtout quand mes concurrents sont Angelique Kidjo, Richard Bona, Asa, Ayo, John Mayer, Blick Bassy, Salif Krita, Tracy Chapman.

Ma plus grande satisfaction c’est que je suis resté moi-même en dépit de tout. J’ai identifié mes faiblesses, j’en ai plein. Si dès le départ j’avais pu analy-ser les choses, je n’aurais jamais autant de faiblesses aujourd’hui. Je sais que je suis têtu et obstiné, mais je m’efforce de m’améliorer. »

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) [email protected]

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Mercredi 5 juin 20136

« Nous sommes menacés de délogement à l’hôtel et nous ne savons pas où nous allons trouver les moyens pour payer le

per diem des joueurs parce que l’Etat ne nous a rien donné encore sur le budget de préparation de la Gold Cup et nous sommes à bout de souffle ». Une nouvelle fois les responsables au niveau de la fédération haïtienne de football ont crié leur pauvreté sur les toits pour porter le gouvernement à leur venir en aide.

La sélection nationale haïtienne de football s’apprête à affronter l’Es-pagne au Sun Life Stadium de Miami le 8 juin prochain et l’Italie à Rio de Janeiro le 11. Alors que l’on croyait tout OK, les responsables de la Fé-dération ont crié une nouvelle fois leur dénuement financier juste avant d’affronter l’Espagne en amical. « Nous avons estimé qu’il fallait nous

Football / match amical

Haïti - Espagne :En route vers la Gold Cup

rendre à Miami depuis le 1er juin afin de permettre à l’entraîneur d’avoir le temps de trouver une certaine har-monisation entre les joueurs venant du dehors et ceux venant d’Haïti. Et tenant compte du fait qu’on ne nous a donné que 26 billets Port-au-Prince - Miami, nous avons dû compenser la différence pour faire entrer les sé-lectionnés qui évoluent en Turquie, France, Roumanie, Argentine...nous avons dû gratter nos fonds de tiroir afin que l’équipe soit à Miami », se plaint Yves Jean-Bart.

« Les organisateurs de la rencon-tre ne vont nous prendre en charge qu’à partir du 6 soit deux jours avant le match, ce qui fait que nous devons payer les jours passés à l’hôtel et sur-tout trouver le per diem des joueurs afin de les mettre en confiance vu que nous préparons la Gold Cup » continue-t-il.

« Nous avons déposé un budget au ministère des sports depuis le passage du ministre Roosevelt, nous avons rencontré la ministre des Sports de tutelle qui nous a signifié ne pas disposer de moyens dans son budget. Nous avons adressé une correspon-dance au premier ministre pour solli-citer de l’aide afin de continuer notre préparation de la Gold Cup mais on ne nous a jamais répondu. Les deux matches que nous allons jouer entrent dans le cadre de la préparation de la Gold Cup et l’aide de l’Etat que nous sollicitons devraient justement nous permettre de préparer cette compé-tition », a-t-il conclu.

« La ministre des Sports, Mme Magalie Racine, n’aurait pourtant pas été officiellement informé du départ de la sélection lorsqu’elle est partie et encore moins été sollicitée quant aux besoins de cette sélection

pour le moment », avons-nous appris d’une source proche du Ministère des Sports.

Selon cette source, « la Ministre aurait reconnu ne pas disposer de fonds pour couvrir le budget de la Gold Cup mais serait disposée à faire les démarches nécessaires pour voir comment répondre aux besoins de la sélection nationale. Toutefois, elle n’a pas eu les échanges souhaités avec les responsables de la Fédération pour pouvoir l’accompagner comme elle le souhaiterait. »

Une délégation haïtienne com-posée de 26 personnes dont 20 sé-lectionnés est arrivée à Miami depuis dimanche où elle se prépare à croiser le fer avec deux formations de niveau mondial. Le 8 juin elle affronte l’Espa-gne d’Iniesta et d’Iker Casillas au Sun Life Stadium avec l’ambition de faire mieux que Porto-Rico

Monuma Constant Junior Frandy Montrevil Jean Marc Aalexandre

Peguero Jean Philippe Jean Gary Rubin Jeff Louis Charles Hérold Junior

Peterson Joseph Wild Donald Guerrier Judelain Avesca Kervens Lafrance

Kervens Belfort Fils

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Mercredi 5 juin 2013 7

l’année dernière. (Porto Rico avait marqué contre l’Espagne et n’avait perdu que 1-2 face aux

champions d’Europe et du Monde). Le 11 c’est l’Italie de Mario Ba-

lotelli, finaliste malheureux de l’Euro 2012, qui se dressera sur la route d’Haïti avec la motivation d’éviter la surprise de 1974 (En 1974 une longue ouverture de Philippe Vorbe pour Emmanuel Sanon avait permis à ce dernier d’effacer Dino Zoff d’un coup de reins et d’ouvrir le score en faveur d’Haïti à Munich. Haïti avait encaissé 4 buts par la suite mais avait eu le temps de faire peur à l’Italie).

Plusieurs joueurs non retenus auraient souhaité être de la partie, même sur le banc des remplaçants pour pouvoir au moins croiser le che-min d’une idole au détour d’un ves-tiaire. Certains observateurs estiment

que des joueurs comme, Mackendy Duverger, Geraldy Joseph, Jean-Ro-bert Jean, Jean Dany Maurice, Amy André et Wedson Anselme auraient dû être du nombre des 20 joueurs re-tenus. La raison est simple, si aucune chaîne de télévision haïtienne n’est prête à mettre les 60 000 dollars US sur la table pour acquérir les droits de retransmission de cette rencontre, les joueurs qui disputeront cette rencon-tre sont assurés qu’ils seront sous les projecteurs du monde entier pendant ces deux rencontres. Et à une période où les recruteurs sont à la recherche de joueurs, ce n’est pas Dominique Jean Zéphirin qui ferait l’impasse sur la possibilité d’être vue par tous les recruteurs du monde.

Enock Néré/[email protected] [email protected]

Les autorités de la Confédération d’Amérique du Nord, Centrale et Caraïbes de Football (Concacaf) et les représentants des 24 équipes

devant disputer la phase de poule de la Ligue des Champions de la Concacaf, s’étaient réunis le lundi 3 juin en cours à Miami, et ce, avec pour objectif principal de réaliser le tirage au sort de l’édition 2013-2014. Ainsi, le représentant du football haïtien, le Valencia FC (Léo-gâne) aura fort à faire pour se défaire de ses adversaires du groupe 3, tels : Cruz Azul FC du Mexique et Herediano FC du Costa- Rica).

Trois représentants d’Haïti, Guston Jean-Louis, Gétro Ferdinand et Ernst « Nono » Jean-Baptiste ont pris part à deux journées de travail. A l’issu du tirage au sort, l’équipe championne d’Haïti n’aura pas la partie facile. Elle aura à affronter les Mexicains de Cruz Azul, deux fois vice-champions de la Concacaf et les Costariciens de Herediano.

Réagissant aux micros de nos confrères de radio Galaxie, le président du Valencia FC s’est montré plutôt optimiste à l’idée de jouer à fond ses chances en vue de s’adjuger l’unique billet donnant accès aux ¼ de finales. « Dans cette phase, il serait illusoire de penser que nous puis-sions avoir des adversaires faciles. C’est le foot, l’on va jouer, et ce, pour gagner et créer pourquoi pas? la grande surprise de cette compétition », a martelé Guston Jean-Louis.

Il en a profité pour parler de renforce-ment de son équipe peu avant le coup d’envoi de la phase de groupe. « Il est évident, le Valencia FC sera renforcé avec des joueurs haïtiens de talent, voire des étrangers. C’est une obligation pour nous de briller dans cette compétition. J’en profite pour sonner la sonnette d’alarmes et j’espère que ce cri va servir de motivation aux instances privées et étatiques du pays en vue de prêter main

forte à Valencia », a ajouté l’homme fort de l’équipe occupant la première place du championnat national de D1.

Selon ses dires, les matches de la phase de poule auront lieu en août pour finir en octobre. Une seule équipe sera qualifiée par groupe. Les vainqueurs disputeront la deuxième phase soit les ¼ de finales qui débuteront en mars 2014 pour prendre fin en avril.

Le fait marquant de l’édition 2013-2014 n’est autre que l’absence de Monterrey du Mexique. Ce dernier avait remporté les trois dernières éditions de cette compétition.

Signalons que c’est au stade Sylvio Ca-tor que l’équipe du Valencia FC disputera ses deux matches de poule.

Composition des groupes de la ligue des champions de la Concacaf 2012-2013

Group 1: Arabe Unido (Panama), Houston Dynamo (USA), DirecTV W Connection (Trinidad & Tobago)

Group 2: Olimpia (Honduras), Sport-ing Kansas City (USA), Real Esteli (Nica-ragua)

Group 3: Herediano FC (Costa Rica), Cruz Azul FC (Mexico), Valencia FC (Haiti)

Group 4: Club America (Mexico), Alajuelense (Costa Rica), Sporting San Miguelito (Panama)

Group 5: San Jose Earthquakes (USA), Montreal Impact (Canada), Guatemala #2 (Guatemala)

Group 6: Comunicaciones (Guate-mala), Toluca (Mexico), Caledonia AIA (Trinidad & Tobago)

Group 7: Club Tijuana (Mexico), Victoria (Honduras), Luis Angel Firpo (El Salvador)

Group 8: LA Galaxy (USA), Isidro Metapan (El Salvador), Cartagines (Costa Rica)

Légupeterson Alexandre /[email protected]

ligue des champions de la concacaF

Le Valencia dans le groupe 3Haïti - Espagne :

Toujours la même chanson

Olrich Saurel Jean Eudes Maurice

Le promoteur de boxe interna-tionale Jacques Deshamps fils annonce l’arrivée en Haïti de l’ex champion WBA des poids

mouche le Mexicain Edgar Sosa ce mercredi 5 juin 2013 à 5 : 25 pm par le vol de la American Airlines en pro-venance de Mexico City via Miami.

Edgar Sosa, champion WBC Silver des poids mouche, actuel # 1 mon-dial, vainqueur de son dernier combat face à l’ex champion du monde WBA et WBO mi-mouche son compatriote Giovani Segura le 18 mai dernier au Mexique contre qui il a conservé son titre dee champion WBC Silver.

Lors de son séjour en Haïti, Sosa profitera pour s’entretenir avec son manager, l’Haïtien Jacques Deshamps fils, de son prochain combat et de plan d’avenir.

A rappeler que Sosa avait disputé deux combats en Haïti le 12 décem-bre 2005 face à celui qui était classé No 5 mondial WBA, le Dominicain Domingo Guillen qu’il avait battu par KO au 6e round.

Le second, c’était face à l’ancien champion du monde le Vénézué-lien Noel Arambulet le 2 septembre 2006 qu’il avait battu par décision technique au 10e round au Karibe Convention Center, combat qui pré-cède son championnat du monde face au Philipino-Américain Brian Viloria contre qui il remporta son 1er titre mondial WBC mi-mouche aux point sà la 12e reprise, le 14 avril 2007 à San Antonio au Texas.

Sosa a défendu son titre plus de 10 fois avec succès.

boxe internationale

Le champion mexicain Edgar Sosa attendu en Haïti ce 5 juin

Le champion mexicain Edgar Sosa ( à gauche) plus habile gagne aux points face à Giovani Segura dans un duel de titans.

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8 5 juin 2013No 872

A une réunion ce matin (je ne vous dirai pas laquelle, pour des raisons socio-religioso-politiques), j’ai eu l’opportunité de réfléchir sur cette coïncidence qui fait qu’au moment même où l’on pense à un adage ou un proverbe, une autre situation peut survenir pour confirmer ou infirmer la portée ou la véracité de la chose.

La scène se joue partout où il y a de l’oxygène. Je peux confirmer que je n’en ai jamais été acteur, mais je vous assure qu’être spectateur n’est pas toujours un cadeau.

Ne croyez pas que je viens vous en-tretenir d’une nouvelle mise en scène ou d’un nouveau sujet non. Comme je vous le dis toujours, les scènes de cette rubri-que sont comme l’histoire du monde ; les sujets se suivent, se ressemblent et s’assemblent, diffèrent, interpellent, cho-quent, éduquent ou énervent, etc. C’est le cas de dire : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ».

Oh, oh ! coïncidence ! C’est exac-tement le proverbe qui m’était venu à l’esprit ce grand matin lorsque j’ai dû res-ter devant la porte d’entrée de l’espace où se déroulait ladite réunion, l’endroit étant déjà bondé. Stoïque, au lieu de me plaindre du soleil qui dardait ses rayons sur ma belle peau déjà bronzée, et étant d’humeur poétique, je réfléchissais aux différents bienfaits de cet astre et aussi à la dualité de ses effets : il fait bronzer tout comme il peut brûler ; il est bon contre la jaunisse tout comme il peut vous kankanner et vous décaler ; le soleil peut même tuer, pourtant c’est grâce à lui que le proverbe qui dit que microbe ne tue pas l’Haïtien n’est pas mensonger.

La fatigue physique et mentale, le

stress, la morosité, les maux de tête etc. sont des exemples de désagréments que beaucoup connaissent et qui contribuent à rendre le quotidien plus difficile à vivre. De bonnes bouffées d’oxygène et des rayons de soleil (à l’aube particulière-ment) sont en principe un bon stimula-teur pour le moral, et une source de bien au corps et à l’esprit.

Mais vous le savez déjà, rien n’est absolu, et on ne peut définitivement rien prendre pour acquis. Ce matin donc, j’étais bien heureuse de faire provision de prières, d’air pur et de soleil, quand soudainement j’ai eu le souffle coupé. Naturellement, vous allez penser, compte tenu de l’endroit où la scène se déroulait et de l’ambiance qui y régnait, que j’ai été témoin d’une apparition d’une entité céleste quelconque qui m’eut valu cette coupure de souffle. Eh bien ne pensez pas ! Vous vous tromperiez ‘malment’ !

Imaginez votre esprit en extase, vous êtes vraiment trempé dans un délice d’oraisons, et un malhonnête – pardon, un fidèle - s’amène, et vient faire ses actions de grâce ou ses requêtes juste devant vous, comme s’il n’y avait pas assez d’espace entre les arbres bordant l’espace de rencontre (que je n’ose tou-jours pas citer). Il lève les bras au ciel, et encore un peu le ciel va vous ouvrir les bras…

Vous savez que je suis charitable de nature. De plus, compte tenu du lieu et de ce que je suis venue y faire, je ne saurais permettre à des pensées mé-chantes de monter à ma tête, mais…. c’est vraiment plaindre dans cœur. C’est comme si cet individu (pas de sexisme, cette personne si vous préférez) avait fait des exercices physiques intenses la veille et s’était écroulé de sommeil, puis le

DE VOUS À MOI

Cocktail explosif

Dans nos librairiesCette semaine à la librairie La Pléiade« Figures d’Haïti : 35 poètes pour notre temps », Jacques Rancourt (coll. Miroirs de la Caraïbe)

Voici trente-cinq figures haïtiennes de la modernité, trente-cinq poètes qui ont su, à des degrés divers, accoucher de leur propre prix pour faire coïncider un regard personnel sur le monde avec une pratique originale de l’écriture, qui ont su capter et s’approprier les avancées et les interrogations de la poésie du XXe siècle.

Écriture de combat, profond humanisme, appel au vaudou comme recours au créole, incursions surréalistes, approches mystique et philosophique, questionnement du lan-gage, d’humour, déploiement de sensibilité ou maniement du discours amoureux : autant de démarches qui se conjuguent et s’entrecroisent, et qui, en moins d’un siècle, ont fait de cette poésie l’une des plus vives, des plus fécondes du monde francophone.

Jacques Rancourt, poète québécois vivant à Paris, a publié, depuis le milieu des années soixante-dix, de nombreux essais et anthologies consacrés à la poésie de langue française.

Ce livre est en vente cette semaine à la librairie La Pléiade au prix de 575 gourdes.

Librairie La Pléiade, angle des rues Grégoire et MoïsePétion Ville, Haïti

dormir l’avait trompé et comme il voulait absolument venir fraterniser et ‘orai-sonner’, il a sauté du lit, a mis à la hâte ses vêtements de la veille et est venu, sûrement en courant, dans ce lieu ouvert à tous, et a absorbé toutes les bouffées d’oxygène environnantes. Et le soleil n’a pas arrangé les choses…

Il y a une pratique dans certains lieux de culte que je n’aime vraiment pas et à laquelle je refuse d’adhérer pour plein de raisons. Mon attitude laisse malheureu-sement la fausse impression que je suis hautaine ou complexée, mais je plaiderai la légitime défense. Cette pratique veut que, au cours d’un service, l’officiant demande à chaque personne de l’assem-blée de se tourner vers son voisin (ou sa voisine), de lui donner une accolade et de lui dire qu’on l’aime de l’amour du ciel (et de ses occupants).

Le geste en soi est une bonne chose, à condition qu’il soit sans danger. Je pense sincèrement que ce serait vrai-ment malvenu d’exposer sa vie dans les bras de quelqu’un, surtout si l’officiant fait répéter un tas de phrases en faisant durer plus longuement l’accolade, et cha-que expression d’amour est une torture et un kalôt pour les narines…

Une fois j’ai même fait la remarque à un ‘frère’, gentiment mais sérieusement, que le commandement qui dit ‘tu ne tueras point’ ne précisait certes pas de quelles façons, mais qu’il était vraiment en passe de se rendre coupable de vio-lation. Il s’est excusé et m’a dit que pour ne pas arriver au service en retard, il avait dû reporter les ablutions matinales pour après la bénédiction…

Je sais, c’est moi qui vais être traitée de mauvaise langue, mais vos oreilles et vos yeux n’ont pas la faculté de respirer, je ne vous bouffe donc pas votre oxygè-ne. Ah ! Entretemps, il fait complètement jour, et je pense que certaines personnes ont l’art de faire mentir les proverbes… il y a quelque chose de nouveau sous le soleil… De vous à moi, pareil mélange (sueur, poussière, odeurs corporelles-haleine-aisselles, etc.) est carrément explosif : c’est un kamikaze.

Sister M*