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Encyclopédie mondiale des munitions modernes. Armes

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Page 1: Encyclopédie mondiale des munitions modernes. Armes
Page 2: Encyclopédie mondiale des munitions modernes. Armes

Titre original : MILITARY SMALL ARMS AMMUNITION

OF THE WORLD, 1945-1980 traduit de l'anglais

par Jean-Pierre Debaeker

Sur simple demande adressée aux Editions Pygmalion/Gérard Watelet,

70, avenue de Breteuil, 75007 Paris, vous recevrez gratuitement notre catalogue

qui vous tiendra au courant de nos dernières publications.

© 1980, P. Labbett (0 1980, Lionel Leventhal Limited à Londres e 1982, Editions Pygmalion/Gérard Watelet à Paris pour l'édition en langue française

La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d'autre part, que les* éjpâlyçes et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement jœ}*atitèuiÔu de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (alinéa 1er de l'article 40).

Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, WtLierait , - donc "une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pena.

Page 3: Encyclopédie mondiale des munitions modernes. Armes

Préface Dans l'ordre chronologique, la création de la cartouche précède l'arme. C'est autour d'une cartouche choisie pour ses diverses aptitudes que l'on construit une arme. Rarement l'inverse. Sans l'amorce métallique mise au point par Prélat en 1818 et par Shaw un an plus tard, jamais Samuel Colt n'eut créé en 1836 la première arme fiable à barillet tournant. Sans l'invention préalable de sa cartouche à broche en 1836, jamais Casimir Lefaucheux n'eut construit le premier fusil et le premier revolver à cartouche métallique. Sans la cartouche métallique à percussion annulaire inventée par Flobert vers 1845, pas de revolver Smith & Wesson conçu pour ce type de munition en 1857. On pourrait ainsi poursuivre longuement la liste des inventions de cartouches qui précèdent l'arme à laquelle elles semblent après coup destinées. Ce sont les cartouches à percussion centrale inventées par Boxer et Berdan en 1865 qui permettent le grand bond du chargement par la culasse dans les années suivantes. De même, la fixation des premières poudres sans fumée par l'ingénieur Vieille en 1884 ouvre-t-elle la voie à la cartouche de petit calibre et au fusil Lebel de 1886. Plus récemment, c'est la création par les Allemands, en 1943, d'une cartouche plus courte et de moindre recul, la 7,92 mm Kurz, qui donne naissance au premier fusil d'assaut réussi, et à cette nouvelle génération d'armes automatiques. La cartouche précède nécessairement l'arme. Quand on étudie une arme

nouvelle dans un but déterminé : compétition, chasse, police, ou guerre, on commence par définir le calibre et le type de cartouche. En fin de compte, c'est la balle qui fera le travail souhaité, pour toucher une cible avec précision ou mettre un adversaire hors de combat. L'arme n'est que l'instrument destiné à mettre en mouvement le projectile de la façon la plus efficace. La connaissance et l'identification des munitions est donc le complément indispensable de celles des armes. Pourtant, si les ouvrages consacrés aux armes se multiplient, la documentation sur les cartouches reste d'une extrême pauvreté. Il faut donc se réjouir de voir publier en langue française la remarquable Encyclopédie de P. Labbett. Son intérêt s'étend bien au-delà du champ des cartouches «militaires» depuis 1945, comme le suggère le titre. Nombre de cartouches en service après 1945 ont été créées longtemps avant, qu'il s'agisse de la 9 mm parabellum mise au point en 1904, de la 7,62 mm Nagant réalisée en 1895, ou de la 7 mm Mauser adoptée pour la première fois en 1890. Or, elles ont leur place dans ce livre, à côté des plus récentes, telle la 5,45 mm du nouveau fusil d'assaut soviétique AKS 74. Le chercheur, le spécialiste ou le simple amateur d'armes a donc désormais à sa disposition un ensemble documentaire sans équivalent, et qui plus est, traduit avec une grande compétence.

Dominique Venner

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Remerciements Je tiens à témoigner ici toute ma reconnaissance aux nombreuses personnes sans l'aide desquelles il eût été difficile, voire même impossible, d'écrire ce livre. D'abord à P. J. F. Mead qui a rédigé le chapitre consacré aux emballages et les glossaires de termes étrangers, et dont les vastes connaissances dans le domaine des munitions d'armes légères ont permis d'étoffer les chapitres centraux, au moyen notamment de ses nombreux et excellents croquis de marquages de culot. A F. Brown, qui a habilement réalisé les nombreuses coupes de cartouches dont les photographies illustrent cet ouvrage. A Michaël, mon frère, qui a consacré tout son temps et ses efforts à la photographie des cartouches pour leur donner la haute qualité technique nécessaire. Enfin, j'aimerais remercier mes nombreux amis du monde entier, qui voulurent bien me dispenser librement leurs connaissances : V. Andressen, B. Bang, J. Belton, M. Beutter, J.-F. Campomar, J. Lenselink, R. Lindquist, J. Manton, P. McGechie, H. Migielski, F. Mondloc, P. Regenstreif, W. Schaltenbrand, 1. Walter, P. White, H. Woodend, W. Woodin. P.L.

Table des Abréviations ACP Automatic Colt Pistol Auto automatique CENTO Central Treaty Organization FM fusil-mitrailleur HV high velocity (très grande vitesse initiale) kgm kilogrammètre MAS Manufacture d'Armes de St-Etienne MG mitrailleuse m/s mètres par seconde NATO North Atlantic Treaty Organization (OTAN) OTAN Organisation du Traité de l'Atlantique Nord PA pistolet automatique Para Parabellum PI Perforante-incendiaire PM pistolet-mitrailleur Stgw Sturmgewehr S&W Smith & Wesson TPI traçante-perforante-incendiaire

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Table 1. PRÉSENTATION DES MUNI-

TIONS MILITAIRES D'ARMES LÉGÈRES, 10

Éléments de la cartouche à percus- sion

central, 10 Nomenclature, 13 Identification des cartouches, 13

2. ÉVOLUTION DES MUNITIONS JUSQU'EN 1939, 15

3. ÉVOLUTION DES MUNITIONS DEPUIS LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE, 16

Évolution de l'immédiat après-guerre, 17

U.S.A., 17 Royaume-Uni, 18 U.R.S.S., 19 Tchécoslovaquie, 20 Finlande, 20 France, 20 Espagne, 20 Suisse, 21 Autres munitions à étui court, 21 Évolution

des mini-calibres, 21 U.S.A., 22 Allemagne, République Fédérale, 22 Espagne, 22 Suisse, 22 Royaume-Uni, 22 U.R.S.S., 23

4. PROFILS INDIVIDUELS DE CARTOUCHES, 24

6,35 mm Browning, 24 7,62 mm Tokarev, 24 7,62 mm Revolver Nagant, 25 7,65 mm Browning, 25 7,65 mm MAS, 25 7,65 mm Parabellum, 26 .32 Smith & Wesson Revolver, 26 .357 Magnum, 26 .38 Smith et Wesson, 26 .38 Special Revolver, 27 9 mm Court/Corto/Kurz/Short, 27 9 mm Makarov, 27 9 mm Police, 28

9 mm Parabellum, 28 9 mm Steyr, 28 9 mm Largo, 29 .45 ACP, 29 .455 Revolver, 29 5,56 mm Remington, 29 6,5 mm Mauser Suédois, 30 7 mm Mauser, 30 7 mm Medium, 31 7,5 mm Fusil Suisse, 31 7,5 mm MAS, 32 .30 U.S. Carbine, 32 7,62 mm U.R.S.S. (Modèle 1943),

32 7,62 mm x 45 Tchèque, 33 7,62 mm OTAN, 33 7,62 mm Mosin-Nagant, 34 .30-06 U.S., 34 .303 British, 35 7,65 mm Mauser, 36 7,92 mm Kurz, 36 7,92 mm Mauser, 36 8 mm Lebel, 37 8 mm Siamois, 37 8 mm Mannlicher Hongrois, 38 8 mm Breda, 38 8 mm Suédois MG, 38 .50 de réglage, 39 .50 Browning, 40 12,7 mm U.R.S.S./ 12,7 mmx 108,

40 14,5 mm U.R.S.S., 41 Munitions déclassées, 42 7,5 mm Revolver Suisse, 42 8 mm Nambu Auto, 42 8 mm 1 892, 42 10,4 mm Revolver Italien, 42 9,4 mm Revolver Hollandais, 43 6,5 mm Mannlicher-Carcano, 43 6,5 mm Arisaka, 43 6,5 mm Mannlicher, 44 7,35 mm Mannlicher-Carcano, 44 7,7 mm Japonais à gorge et

à bourrelet, 44 7,7 mm Japonais à gorge, 45 7,92 mm Schwarzlose, 45 7,92 mm Long Norvégien, 45 8 mm Krag Danois, 46 11,35 mm Madsen, 46 .5 Vickers, 46 12,7 mm Breda (Italie)/

12,7 mm japonais, 47 1 5 mm BESA, 47

5. RÉPERTOIRE GÉOGRAPHIQUE DES PAYS PRODUCTEURS ET UTILISATEURS, 48

Afrique du Sud, 48

Allemagne, République Démocrati- que, 49

Allemagne, République Fédérale, 50 Arabie Saoudite, 50 Argentine, 50 Australie, 52 Autriche, 52 Belgique, 52 Birmanie, 54 Brésil, 54 Bulgarie, 54 Cambodge, 55 Cameroun, 55 Canada, 55 Chili, 55 Chine, République (avant 1950), 55 Chine, République (Formose), 56 Chine, République Populaire, 56 Colombie, 57 Corée du Nord, 57 Corée du Sud, 58 Danemark, 58 République Dominicaine, 58 Égypte, 58 Espagne, 59 Ethiopie, 61 Finlande, 61 France, 61 Grèce, 64 Haute-Volta, 64 Hongrie, 64 Inde (après la partition), 65 Indonésie, 65 Irak, 66 Iran, 66 Israël, 66 Italie, 67 Japon, 68 Liban, 68 Malaisie, 68 Maroc, 68 Mexique, 69 Népal, 69 Nigéria, 69 Norvège, 69 Nouvelle-Zélande, 69 Pakistan, 70 Pays-Bas, 70 Pérou, 71 Philippines, 71 Pologne, 71 Portugal, 72 Roumanie, 72 Royaume-Uni, 72 Singapour, 74 Soudan, 74 Suède, 75 Suisse, 76 Syrie, 77 Tchécoslovaquie, 77 Thaïlande, 79

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Turquie, 79 U.R.S.S., 79 U.S.A., 81 Venezuela, 83 Vietnam Sud, 83 Yougoslavie, 83

6. CODES-COULEUR D'IDENTIFI- CATION

Chine, République Populaire, 85 Finlande, 85 France, 85 OTAN, 85 Royaume-Uni, 85 Suède, 85 Suisse, 85 Tchécoslovaquie, 86 U.R.S.S., 86 U.S.A., 86 Codes des marquages de culot des

fabricants, depuis 1945 (Lettres), 86

Codes des marquages de culot des fabricants, depuis 1945 (Chif- fres), 88

Codes des pays communistes, 88 Codes des pays non-communistes,

89

7. EMBALLAGES, 90 Glossaire, 90 Définitions d'éléments d'assembla-

ge, 92 Autres définitions, 92

Emballages et marquages par pays, 93

Afrique du Sud, 93 Allemagne, République Démocrati-

que, 93 Allemagne, République Fédérale,

93 Argentine, 94 Autriche, 94 Belgique, 95 Bulgarie, 95 Canada, 95 Chili, 96 Chine, République Populaire,

96 Corée du Nord, 97 Corée du Sud, 97 Danemark, 98 Egypte, 99 Espagne, 100 Finlande, 101 France, 102 Hongrie, 103 Inde, 104 Israël, 104 Italie, 105 Japon, 106 NATO/CENTO, 106 Norvège, 106 Pays-Bas, 109 Pologne, 109 Portugal, 1 10 Royaume-Uni, 1 1 0 Suède, 1 1 3 Suisse, 1 1 5 Syrie, 1 1 6 Tchécoslovaquie, 117 Turquie, 1 1 9 U.R.S.S., 1 19 U.S.A., 121

Vietnam Sud, 122 Yougoslavie, 123

APPENDICE 1. ALPHABETS ET CHIFFRES NON-OCCIDENTAUX, 124

Amharique (Ethiopie), 124 Arabe, 125 Birman, 125 Chiffres chinois, 1 25 Coréen, 123 Hébreu, 125 Russe et Bulgare, 125 Serbe et Croate, 123 Siamois, 125

APPENDICE 2. TABLES DE CONVERSION, 126

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Avant-propos

Les armes, et en particulier les armes à feu, suscitent un intérêt universel. En réponse à cet intérêt, les ouvrages consacrés aux armes légères prolifèrent. La valeur intrinsèque de ces livres est fonction du travail de recherche dont ils sont l'aboutissement. Indépendamment de leur valeur documentaire, la plupart des livres consacrés aux armes légères ne font qu'effleurer le domaine des munitions que tirent les armes décrites. Ceci peut parître illogique si l'on se dit que, en l'absence de munitions, le meilleur pistolet, fusil ou pistolet-mitrailleur n'est rien de plus qu'un gourdin peu efficace - et coûteux.

La munition est non seulement aussi importante que l'arme, mais son étude est en elle-même intéressante. Elle peut se révéler particulièrement rentable dans les domaines de la lutte contre le crime et les mouvements terroristes. Sur les lieux d'un crime, on peut trouver des preuves sous forme d'étuis tirés, longtemps après que l'arme et son utilisateur ont disparu. Leur identification correcte, ainsi que celle d'échantillons de munitions, peut fournir d'importantes données aux services de police et de renseignement dans leur lutte contre les terroristes.

Nous espérons que ce simple volume pourra se révéler utile dans l'identification des munitions par calibre et par type, par origine et en se référant aux données et aux performances balistiques de la cartouche concernée. Il a fallu imposer une limite pour que

l'ensemble de ces renseignements pût être contenu dans un livre d'un format pratique ; la majeure partie de cet ouvrage ne traitera que des munitions apparues depuis 1945 ainsi que de leurs fabricants, et se limitera aux calibres inférieurs à 20 mm.

P. Labbett, 1980

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1. Présentation des munitions militaires d'armes légères Les munitions que tirent les armes militaires portatives actuelles sont presque exclusivement des cartouches à percussion centrale, bien que l'on utilise encore pour l'entraînement des munitions de petit calibre à percus- sion annulaire et que, historiquement parlant, des muni- tions à percussion annulaire furent utilisées par les armées d'un certain nombre de pays au début de l'ère de la cartouche métallique, un peu après 1860. Les actuelles munitions d'entraînement à percussion annu- laire sortant du cadre de cet ouvrage, elles n'y seront pas traitées.

ÉLÉMENTS DE LA CARTOUCHE A PERCUSSION CEN- TRALE Une cartouche à percussion centrale est constituée de quatre éléments principaux : l'étui, l'amorce, la charge et la balle. Ces quatre éléments sont décrits en détail ci-après. L'étui de la cartouche C'est l'élément principal, celui qui offre les moyens d'identification les plus détaillés. Il consiste générale- ment en un récipient métallique de forme cylindrique contenant les trois autres principaux éléments. Un grand nombre de matériaux différents peuvent entrer dans sa composition.

Les munitions d'exercice, telles que les cartouches à blanc ou les cartouches de manipulation, ont parfois un étui en matière plastique ; il est plus rare d'en trouver sur les cartouches lance-grenades. Malgré le degré de résistance qu'elles atteignent actuellement, les matières plastiques ne sont pas d'un emploi satisfaisant pour les cartouches à balle et les autres types de munitions réglementaires. Néanmoins, elles ont été utilisées sur ces types de munitions à titre expérimental.

Il existe également des munitions expérimentales « sans étui ». Sur celles-ci, l'étui est en fait constitué par le mélange propulseur que l'on a solidifié et moulé à la forme de la chambre de l'arme ; l'amorce se monte sur

Parties principales d'un étui de cartouche.

l'une des extrémités, et la balle sur l'autre. Lorsque l'on tire la cartouche, l'étui se consume entièrement.

Les munitions militaires utilisent invariablement des - étuis métalliques, ainsi d'ailleurs que la plupart des munitions d'exercice. C'est le laiton qui sert presque toujours à la fabrication des étuis ; le laiton de cartouche type contient environ 70 % de cuivre et 30 % de zinc. L'acier est également largement employé, surtout dans les pays de l'Est et en Chine. Il est néces-

Formes d'étui typiques

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saire de protéger les étuis acier contre la rouille ; cette protection prend souvent la forme d'un cuivrage ou d'un laitonnage, ou d'un laquage résistant à la chaleur et aux frottements.

Sur sa partie postérieure, l'étui de la cartouche comporte un logement destiné à recevoir l'amorce ; cette dernière contient une composition sensible qui, lorsqu'elle subit un choc violent, provoque la mise à feu de la charge propulsive contenue à l'intérieur de l'étui. L'autre extrémité de l'étui est ouverte, et c'est dans cette ouverture que se fixe la balle. Selon leurs caractéristiques de fabrication, les étuis de cartouches se répartissent en plusieurs catégories : Étui à ceinture : l'étui à gorge porte une ceinture autour du culot, juste devant la gorge d'extraction. Étui à épaulement (ou à collet rétreint) : le collet a été fortement rétreint afin de pouvoir épouser le diamètre de la balle. Étui fermé à pliures (« feuillette ») : sur les cartouches à blanc ou lance-grenades, la bouche de l'étui est souvent fermée par un sertissage qui maintient la charge en place. Ce peut être soit un sertissage court - on parle alors de sertissage à pliures -, soit un sertissage long effectué en spirale qui augmente sensiblement la longueur totale de l'étui, au-delà de la longueur prévue pour une cartouche à balle. Étui à gorge : le culot de l'étui porte une gorge qui permet de fournir une prise à l'extracteur de l'arme au moment de l'introduction de la cartouche dans la chambre, pour lui permettre d'extraire l'étui tiré après le départ du coup. Étui à bourrelet : ici, au lieu d'une gorge, la partie postérieure de l'étui possède un épais bourrelet sur lequel vient agir l'extracteur. Étui à gorge et à bourrelet : sur cet étui, le diamètre de la base est supérieur à celui du culot. Étui à culot réduit : il possède une gorge, mais le diamètre de sa base est inférieur à celui de son culot. Étui droit : étui dont les parois sont parallèles. Étui tronconique : étui dont les parois vont en se rapprochant régulièrement du culot vers la bouche.

L'amorçage L'amorce consiste en une capsule de métal mou conte- nant une composition d'amorçage très sensible. Cette capsule est placée dans un logement d'amorce pratiqué dans la base de l'étui. Ce logement lui-même commu-

nique avec l'intérieur de l'étui par un ou plusieurs évents. Lorsque le percuteur de l'arme vient frapper l'amorce, la composition d'amorçage va s'écraser sur une petite enclume, ce qui entraîne sa mise à feu ; un jet de flamme pénètre alors à l'intérieur de l'étui et provoque l'inflammation de la charge propulsive princi- pale, laquelle se transforme à son tour en gaz fortement comprimés qui expulsent la balle du collet de l'étui et la chassent par le canon de l'arme.

L'amorce elle-même est maintenue dans son loge- ment selon plusieurs méthodes différentes : Sertissage périphérique : on effectue un sertissage tout autour du logement d'amorce. Sertissage par recouvrement : le métal des bords du logement d'amorce est rabattu vers l'intérieur, par- dessus les bords de l'amorce. Sertissage au point ou en étoile : le métal des bords du logement d'amorce est rabattu sur quelques points équidistants, souvent au nombre de trois. Friction : l'amorce est maintenue par l'élasticité du métal. Montage à vis : uniquement sur certains très gros cali- bres.

Les amorçages eux-mêmes se répartissent en deux catégories, que l'on appelle le plus souvent amorçage Boxer et amorçage Berdan. L'amorçage Boxer possède un seul évent central. C'est l'amorce qui porte sa propre enclume. L'amorçage Berdan possède le plus souvent deux évents, bien que ce nombre puisse varier. Ces évents sont souvent décentrés, et la partie centrale du fond du logement d'amorce porte une protubérance en forme d'enclume. L'enclume fait ici partie intégrante de l'étui.

On peut rencontrer des amorçages modifiés, surtout sur les cartouches de gros calibre qui sont parfois pour- vues d'un tube d'amorçage. Ce tube monté sur l'évent se termine en plein milieu de l'intérieur de l'étui, ce qui permet à la charge de s'enflammer bien plus rapide- ment qu'avec des évents ordinaires. Sur certains gros calibres également, ce n'est pas le choc d'un percuteur qui cause la mise à feu de la composition d'amorçage, mais une décharge électrique causée par la fermeture d'un circuit quand le percuteur vient au contact de l'amorce.

Deux nouvelles formes d'amorçage modifié sont apparues récemment, l'une en France et l'autre en Chine. Toutes deux sont des variantes du système

j Fixation des amorces

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Types d'amorçage

Berdan où l'enclume ne fait pas partie intégrante de l'amorce. Dans l'amorçage français, on a soulevé une étroite languette de métal du fond du logement d'amor- ce, pour former une excroissance au-dessus d'un trou dans ce qui reste du fond du logement. Cette excrois- sance fait office d'enclume, et c'est l'espace vide créé en dessous qui sert d'évent. On se sert d'une amorce Berdan normale. Dans l'amorçage chinois, que nous n'avons rencontré jusqu'ici que sur des munitions de mitrailleuse lourde, le fond du logement d'amorce est percé d'un évent central de forme triangulaire ; une petite bille métallique y est fixée en force. Trop grande pour pouvoir passer par l'évent triangulaire, elle y est retenue et dépasse largement à l'intérieur du logement d'amorce. Cette partie de la bille sert d'enclume pour une amorce Berdan ordinaire.

La charge propulsive On peut diviser les poudres en deux grandes catégo- ries : les poudres à double base et les poudres à simple base. Les poudres à double base contiennent surtout deux ingrédients, la nitroglycérine et la nitrocellulose, dont les proportions respectives varient considérablement selon les fabricants. La cordite, qui fut très longtemps le mélange propulseur standard des munitions britanni- ques, contenait à l'origine 58 parts de nitroglycérine et 37 parts de nitrocellulose. Ces proportions furent modifiées par la suite pour aboutir à un autre type de cordite, la Cordite MD, dans laquelle la nitroglycérine était ramenée à 37 parts avec une augmentation correspondante de la nitrocellulose. D'autres pays, dont les États-Unis, ont également abondamment utilisé des poudres à double base. Les poudres à simple base s'utilisent de préférence dans les cartouches de fusil ; elles produisent davantage de chaleur et érodent davantage les canons. Plus la propor- tion de nitroglycérine est élevée, plus la chaleur et l'éro- sion augmentent. La nitrocellulose est l'agent propul- seur à simple base le plus répandu dans le monde ; elle ne contient pas de nitroglycérine. Selon la vitesse d'in- flammation désirée pour tel ou tel type de munition, on produit la nitrocellulose en paillettes, en grains ou en petits cylindres ressemblant assez à des macaronis, mais en beaucoup plus petit.

La poudre sphérique fut créée aux Etats-Unis, mais on la fabrique maintenant dans plusieurs autres pays. C'est une poudre à base de nitrocellulose que l'on moule en grains sphériques dans des conditions de sécurité plus

strictes encore que pour les autres poudres ; ces grains sphériques sont ensuite classés par taille. Dans la fabri- cation américaine d'origine, ils étaient enduits de nitro- glycérine pour obtenir un surcroît d'énergie. Les balles Il existe une grande variété de formes de balles pour pistolet, pistolet-mitrailleur et fusil. Les principales caractéristiques de ces balles sont les suivantes : La pointe de la balle peut être à bout plat, rond ou poin- tu ; la partie incurvée d'une balle pointue s'appelle l'ogi- ve. Il existe une forme extrême de pointe où les flancs de la balle sont droits au lieu d'être courbes. La base de la balle peut être plate ou aérodynamique. Sur une balle aérodynamique, la partie postérieure est rétrécie. Certaines balles à base plate comportent une cavité postérieure destinée à déplacer leur centre de gravité vers l'avant. Les flancs de la balle comportent le plus souvent une partie aux côtés parallèles qui prend les rayures du canon. C'est sur cette partie de la balle que vient presque toujours reposer le collet de l'étui, qui est souvent serti dans une cannelure de la balle. Dans certains calibres, il arrive parfois que la balle porte des bandes au lieu de cannelures ; c'est alors la partie en relief qui prend les rayures du canon.

Les balles militaires sont souvent de nature composi- te, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas faites en un seul métal, mais d'un certain nombre de composants diffé- rents. Elles possèdent généralement une enveloppe - la chemise - en métal (acier, cupro-nickel, tombac ou laiton) et un noyau en plomb durci ou en acier doux, bien que les matières plastiques ou le bois soient aussi parfois utilisés. L'inclusion d'un noyau en acier doux ne confère à une balle métallique aucun pouvoir perforant particulier, il en va tout autrement des noyaux en acier durci ou en carbure de tungstène.

A part les balles perforantes à noyau durci, il existe d'autres balles spéciales contenant une composition chimique destinée à produire un effet particulier : Balle tracante : une composition chimique placée dans la partie postérieure de la balle brûle pendant son trajet et matérialise la trajectoire. Balle d'observation : une composition chimique, géné- ralement placée dans la pointe, produit à l'impact un éclair ou une fumée, ou encore les deux en même temps, afin d'indiquer au tireur l'emplacement de l'im- pact. Balle explosive : une charge explosive explose soit à

Page 11: Encyclopédie mondiale des munitions modernes. Armes

l'impact soit au cours du trajet (au moyen d'un disposi- tif d'auto-destruction). Balle incendiaire : une composition pyrotechnique, souvent placée au voisinage de la pointe, s'enflamme à l'impact. Balle combinée : elle réunit les caractéristiques des précédentes, y compris la perforante, en un seul projec- tile.

Les munitions de gros calibre pour mitrailleuse ou canon peuvent parfois contenir des éléments supplé- mentaires, tels que des fusées, des gaines et des systè- mes d'auto-destruction.

La balle est fixée dans le collet de l'étui selon l'une des méthodes suivantes : Friction : la balle est maintenue par l'élasticité du métal. Dentelure : des dentelures pratiquées sur le collet de l'étui s'engagent dans une cannelure de la balle. Mise en cône : un sertissage conique maintient les bords du collet dans une cannelure de la balle. Cannelure : on pratique une cannelure dans la bouche de l'étui pour lui faire épouser la cannelure de la balle. Sertissage : les bords du collet sont rabattus et sertis dans une cannelure de la balle. Poinçonnage : trois ou quatre coups de poinçon sont donnés à travers les parois du collet de l'étui, soit dans une cannelure de la balle, soit dans son enveloppe.

NOMENCLATURE Le calibre et l'appellation d'une cartouche peuvent s'in- diquer de plusieurs façons, dont toutes ne procèdent pas de la logique. Dans certains cas, le calibre donné dans l'appellation d'une cartouche peut être purement nominal, soit qu'on l'ait choisi pour éviter de le confon- dre avec une autre cartouche de calibre semblable, soit que ce soit tout simplement l'effet du hasard. Il arrive quelquefois que l'appellation du calibre corresponde exactement au calibre réel.

Formes de balles courantes : 1, balle de pistolet, à bout rond ; 2, balle de pistolet, tronconique ; 3, balle de fusil pointue, à base plaie ; 4, balle de fusil pointue, aérodynamique ; 5, balle de fusil à pointe en flèche ; 6, balle de fusil à bout arrondi ; 7, balle lourde de mitrailleuse, ceinturée ; 8, balle perforante vue en coupe ; 9, balle traçante à godet, vue en coupe ; 10, balle traçante sans godet, vue en coupe.

Le calibre d'une cartouche, lorsqu'il est correctement énoncé dans une appellation officielle, est normalement inférieur au calibre réel de la balle. Par exemple, la cartouche de 7,62 mm OTAN possède une balle au diamètre de 7,8 mm. Le calibre donné dans l'appellation s'obtient en mesurant le diamètre intérieur du canon. Parfois cependant, et c'est le cas de la 9 mm Parabel- lum, le diamètre de la balle est exactement semblable à celui qui est donné dans son appellation.

On prend de plus en plus l'habitude de désigner une cartouche par une appellation métrique en deux parties, la première donnant le calibre, et la seconde la longueur de l'étui. Ainsi, la cartouche M 43 soviétique de 7,62 mm qui possède un étui de 38,6 mm est connue sous l'appellation de 7,62 mm x 39. Une cartouche à bourrelet peut voir son appellation terminée par la lettre « R » (Rim) ; ainsi, par exemple, la cartouche à bourrelet de la mitrailleuse russe de 12,7 mm est connue sous l'appellation de 7,62 mm x 54 R.

IDENTIFICATION DES CARTOUCHES Le meilleur moyen d'identifier une cartouche est de se reporter à l'étiquette de son emballage. Il est bien entendu impossible de procéder ainsi avec des cartou- ches isolées, et les emballages sont eux-mêmes parfois dépourvus de toute étiquette, ou bien encore leurs étiquettes ne fournissent que des renseignements incomplets. On peut facilement identifier une cartouche en mesurant la longueur de son étui et le diamètre de sa balle, puis en consultant une liste d'appellations. Pour connaître le type de balle, les pays d'origine, la date et l'usine de fabrication, il se trouve d'autres marquages sur les cartouches elles-mêmes qui fournissent souvent des éléments d'identification. Type de balle : les balles spéciales telles que les traçan- tes, perforantes, etc., s'identifient grâce à leur pointe qui est colorée selon un code-couleur en vigueur dans un pays donné. Dans certains pays, le type de balle se reconnaît à un code gravé sur la base de l'étui, ou à un cerclage d'amorce coloré, mais ceci est relativement peu courant. Pays d'origine : il peut être évident si l'on dispose d'une nomenclature métrique adéquate ; sinon, il est souvent possible d'identifier l'usine où la munition a été fabri- quée. Lieu de production : la plupart des cartouches militaires possèdent un marquage de culot : une série de signes sont frappés dans le métal de la base de l'étui. Dans ce marquage on trouve souvent un numéro d'identification d'usine ou des lettres-code. Voir plus loin dans cet ouvrage la liste de ces codes de fabrication. Si la lettre- code d'un fabricant figure dans un marquage de culot, cela ne veut pas obligatoirement dire que c'est ce fabri- cant qui a effectivement fabriqué la cartouche, bien que ce soit tout de même assez souvent le cas. Il faut cependant savoir que certaines munitions sont parfois faites « sur commande» et marquées en conséquence. Par exemple, l'usine « A », pour une raison quelconque, a fait fabriquer ses munitions par l'usine « B » qui est souvent d'une nationalité différente. Dans ce cas, l'usine «A» demandera souvent à l'usine « B » de faire figurer les marquages codés réservés à l'usine « A » sur le culot des étuis. Date : la date figure dans les marquages de culot de la plupart des cartouches militaires. On rencontre princi- palement des marquages d'année à deux ou quatre chif-

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fres, mais quelques pays utilisent trois chiffres. Parfois, les chiffres de la date sont remplacés par une lettre-co- de. Cerclage d'amorce coloré : de nombreuses cartouches militaires possèdent un cerclage d'amorce coloré. Ceci n'a le plus souvent aucune signification particulière ; il ne s'agit là que d'un vernis protégeant l'amorce contre l'humidité. Dans certains pays, cependant, le cerclage coloré est un élément d'identification de la nature de la balle ou bien il indique une cartouche à utilisation spéciale. Vernis de sertissage au collet : certaines munitions ont un vernis de sertissage coloré à cheval sur la balle et le collet de l'étui. Cet anneau de couleur n'indique généra- lement rien d'autre que la présence d'un vernis de protection contre l'humidité. Parfois, il indique que la munition a été vernie et empaquetée spécialement pour les pays tropicaux ; autrefois, également, le type de balle de certaines catégories de munitions japonaises se reconnaissait à la couleur du vernis de sertissage au collet.

Cartouches pour fusil et mitrailleuse de petit calibre en service de 1886 à 1939 0.

Appellation Appellation commune métrique Nationalité ..

6,5 mm Arisaka 6,5 mm x 50,8 japonaise, type 38 (modèle 1905)

6,5 mm Carcano 6,5 mm x 52,4 italienne (modèle 1891) 6,5 mm Mannlicher 6,5 mm x 53,6 roumaine (modèle 1893) 6,5 mm Mannlicher 6,5 mm x 53,6 hollandaise (modèle

1895) 6,5 mm Mannlicher- 6,5 mm x 53,9 grecque (modèle 1903)

Schoenauer 6,5 mm Mauser 6,5 mm x 55 suédoise (modèle 1894),

norvégienne (modèle 1896)

6,5 mm Mauser- 6,5 mm x 58 portugaise (modèle 1904) Vergueiro

7 mm Mauser 7 mm x 57 espagnole (modèle 1890) 7,35 mm Carcano 7,35 mm x 51 italienne (modèle 1938) 7,5 mm Schmidt- 7,5 mm x 55,4 suisse (modèle 1889/90)

Rubin 7,5 mm MAS 7,5 mm x 54 française (modèle 1929) 7,62 mm Mosin- 7,62 mm x 54 russe (modèle 1891 )

Nagant 7,65 mm Mauser 7,65 mm x 54 belge (modèle 1889) 7,7 mm à gorge et 7,7 mm x 57,5 japonaise, type 92

à bourrelet (modèle 1932), pour MG

7,7 mm à gorge 7,7 mm x 57,5 japonaise, type 99 (modèle 1939)

7,92 mm Mauser 7,92 mm x 57 allemande (modèle 1888) 7,92 mm 7,92 mm x 57 R hollandaise (modèle

Schwarzlose 1908), pour MG

7,92 mm Colt 7,92 mm x 61 norvégienne, adoptée en 1938, pour MG

8 mm Mannlicher 8 mm x 50,5 autrichienne (modèles 1889/90)

8 mm Siamois 8 mm x 52 siamoise, type 66 8 mm Lebel 8 mm x 50 française (modèle 1886) 8 mm Mannlicher 8 mm x 56 hongroise (modèle 1935) 8 mm Krag 8 mm x 58 danoise (modèle 1889) 8 mm Breda 8 mm x 59 italienne (modèle 1935)

pour MG 8 mm Bofors 8 mm x 63 suédoise (modèle

1932) pour MG .303 British 7,7 mm x 56 britannique, adoptée

en 1889 .30-40 Krag aucune américaine, adoptée en 1892 .30-03 U.S. aucune américaine, adoptée

en 1903 .30-06 U.S. 7,62 mm x 63 américaine, adoptée

en 1906

* Chargées uniquement à poudre sans fumée. ** Avec date de première adoption.

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2. Évolution des munitions jusqu'en 1939 Les munitions métalliques d'armes légères furent utili- sées pour la première fois par les militaires entre 1860 et 1 870 ; les nombreuses années qui suivirent les virent se développer assez lentement. Leur évolution connut deux étapes principales, dues toutes deux aux contrain- tes imposées par le genre de charge propulsive dispo- nible à l'époque et, jusqu'à un certain point, par la nature des balles utilisées.

Tout d'abord, la poudre noire qui fut le seul agent propulseur employé jusque dans les années 1880 empêcha l'emploi de fusils de petit calibre. Après 1860, tous les calibres militaires étaient compris entre 10,5 et 12,5 mm, et le calibre le plus largement répandu était le 1 1 mm, encore que chaque pays utilisât un étui de cartouche différent. La vitesse initiale moyenne d'une cartouche de 1 1 mm à poudre noire était d'environ 427 m/s. On effectua des essais pour tenter de réduire le calibre des cartouches à poudre noire, mais on ne put descendre en-dessous de 9,5 mm. Les balles que tiraient ces cartouches à poudre noire étaient en plomb durci.

La seconde étape importante se produisit au cours des années 1880 avec l'apparition de la poudre sans fumée. Cette substance propulsive, outre les avantages d'ordre tactique qu'elle offrait au tireur, permettait d'ob- tenir des vitesses plus élevées ; combinée avec l'utilisa- tion de balles chemisées, elle permit aux fusils de petit calibre à grande vitesse initiale de devenir une réalité. Les balles chemisées possédaient une enveloppe (la chemise) en acier, en cupro-nickel ou en un métal simi- laire, qui contenait un noyau en plomb durci. Cette nouvelle génération de fusils se développa surtout pendant les quinze dernières années du 198 siècle; selon leur nationalité, leur calibre était compris entre 6,5 et 8 mm. La plupart de ces cartouches se tiraient aussi bien dans le fusil que dans la mitrailleuse d'infan- terie. La vitesse initiale de ce type de cartouche allait de 670 à 760 m/s., sauf une ou deux qui atteignaient une vitesse plus élevée.

Une fois adoptées, ces cartouches de petit calibre à grande vitesse initiale demeurèrent en service, fonda- mentalement inchangées, pendant les quarante années suivantes. Entre les deux guerres, leur nombre augmen- ta - et quelques-unes disparurent - mais, dans l'ensem- ble, les modèles en service ne connurent aucune évolu- tion.

La seule et unique amélioration des cartouches de fusil, pendant cette période allant jusqu'à 1939, porta sur le perfectionnement des agents propulseurs et la production de balles de types spéciaux telles que les traçantes, les perforantes ou les incendiaires, que l'on utilisa contre les avions, par exemple. Dans l'ensemble, les considérations d'ordre tactique de cette période allant de 1900 à 1939 n'eurent aucun effet significatif sur la conception des armes légères et de leurs muni- tions.

Le vrai changement fut l'apparition entre les deux guerres d'une toute nouvelle famille de cartouches, et cela à l'échelle internationale. Il s'agissait de cartouches de gros calibre, entre 12,7 et 20 mm, utilisées dans des

mitrailleuses d'avion, des mitrailleuses anti-aériennes ou anti-tanks, ou encore dans quelques lourds fusils anti-tanks. Ce n'étaient souvent que des versions agrandies des munitions de fusil, et elles ne présen- taient aucune caractéristique vraiment spéciale, sauf que leur balle pouvait parfois être dotée de raffinements supplémentaires.

Il est à peine surprenant que la cartouche de fusil de 1939 ait été virtuellement identique à celle de 1900. Partout, sauf aux États-Unis, les fusils en service étaient encore basés sur le même principe que les modèles adoptés quarante ans auparavant ; les tactiques d'em- ploi des armes d'infanterie ayant très peu évolué durant tout ce temps, les fusils d'origine étaient encore tout à fait adaptés. Ils étaient longs, lourds, le plus souvent à répétition manuelle, et leur contenance en cartouches était très limitée ; entre les mains d'un tireur exercé, ils se révélaient efficaces jusqu'à environ un kilomètre. La plupart des mitrailleuses de 1939 étaient des modèles apparus pendant ou avant la Première Guerre Mondiale, et presque toutes tiraient la même cartouche que le fusil.

La plupart de ces cartouches de fusil, ainsi que les cartouches de gros calibre pour mitrailleuse lourde et fusil anti-tank, disparurent définitivement dans le boule- versement total de la Deuxième Guerre Mondiale. Il n'en survécut que quelques-unes après 1 945, et un tout petit nombre d'entre elles sont encore en service aujourd'hui.

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Achevé d'imprimer le 20 février 1982 sur les presses de Maury-Imprimeur S.A.

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N° d'imprimeur : B82/11063 Dépôt légal : 1er trimestre 1982

Imprimé en France

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