DÉCOUVERTEENFANTS DU MONDE

2020N° 15

BOUDDHISME

MONGOLIE

OTGONBAYR EST MOINE

Un centre énergétique au coeur du désert de GOBI

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OTGONBAYR UN ENFANT DU GOBI Carte d’identité

FAIRE REVIVRE LE BOUDDHISMEAprès la répression des années 1930.

O T G O N B A Y R - M O N G O L I E

LA VIE D’UN MOINE Il devient moine à 7 ans.

S O M M A I R E

VERS LE LAMALa population va demander conseil.

NOMADES AU COEUR DES ÉLÉMENTSLa traversée du désert de Gobi

LES CHAMEAUX DE BACTRIANEDes animaux très résistants

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DANS LE TEMPLE DE SAINSHANOtgonbayr étudie les textes sacrés.

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UN CENTRE ÉNERGÉTIQUEDécouvert au milieu du désert.

LES CHAMANES

Des guérisseurs

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CARTE D’IDENTITÉPrénom:

Nom de famille:

Âge:

Habite à:

Grand frère:

Otgonbayr

En Mongolie, la majorité des personnes n’ont pas de nom de famille. Sur les passeports le nom du père sera utilisé comme nom de famille.

13 ans

Sainshan dans le désert de Gobi

Batbayi

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La famille de Otgonbayr est nomade. I l s v i vent dans une your te e t possèdent un troupeau de chameaux. Ainsi, ils se déplacent avec leur t roupeau dans la prov ince de Dornogovi, dont Sainshan est la capitale. Ils ont défini trois à quatre emplacements, suivant les conditions et les saisons. Otgonbayr a 13 ans. Cela fait maintenant 6 ans qu’il a quitté l’enseignement scolaire pour rejoindre la vie monastique. Il se consacre maintenant à l’enseignement spirituel. C’est à la fois son choix, un héritage familial et une volonté de la famille. Il s’est alors rasé la tête et porte le Kesa, la robe des moines, couleur bordeaux.

Otgonbayr a eu la chance de se rendre en Inde, à Dharamshala, et de suivre les enseignements du Dalaï-Lama. Il y est resté 5 mois. C’était un grand voyage pour lui et il en garde un souvenir exceptionnel. Il a un grand sour ire dès qu’ i l par le de son expérience.

O T G O N B A Y R E S T M O I N E

LE BOUDDHISME N’EST PAS UNE RELIGION MAIS UNE

PHILOSOPHIE. ELLE VIENT DE L’ENSEIGNEMENT DE BOUDDHA

QUI S’INTÉRESSE À LA VIE, AU BONHEUR ET À LA VÉRITÉ.

Saviez- vous ?

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La vie d’un moine bouddhiste

Otgonbayr étudie toute la journée avec une d iza ine d’aut res moines, de tout âge. Habituellement, il se réveille à 3 heures du matin pour une cérémonie spéciale qui dure environ 30 minutes. À la fin, de grands tambours ou des trompettes signalent à toute la population le début d'une nouvelle journée. De jeunes moines vont aussi souffler dans une conque, c’est un coquillage utilisé comme une trompette. Avant le lever du jour, Otgonbayr suit un rituel qui consiste à faire 108 prosternations. «  En m’abaissant ainsi devant le monde, le but est de libérer la partie de moi qui se sent séparée, ou meilleure, ou différente afin de réaliser que je suis un avec tout ce qui m’entoure. Ensuite un petit déjeuner m’est servi. » Explique-t-il.

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Dans la plupart des pays, les moines bouddhistes sont végétariens. Cela se base sur le concept de la non-violence et surtout parce que toute vie est précieuse. Les bouddhistes ne devraient pas infliger la mort ou la souffrance à n’importe quel être vivant. Ici en Mongolie, les moines sont autorisés à manger de la viande. Tout d’abord parce que la terre est inculte dans le Gobi, ensuite parce que culturellement les Mongols sont des familles d’éleveurs nomades, mais surtout parce que la viande aide à supporter les Grands Froids qui s’installent sur tout le territoire durant des mois. « Il n’est pas rare qu’il fasse -40°C. Le corps a ainsi besoin de la graisse pour pouvoir survivre » raconte Otgonbayr. Dans le temple, Otongbayr boit aussi souvent du thé au lait salé.

Après le déjeuner, Otgonbayr fait une pause dans sa petite chambre. Ensuite il étudie les textes sacrés et la méditation dans le temple. Pour lire les textes sacrés, Otgonbayr doit apprendre le tibétain. Il apprend ainsi un autre alphabet que le cyrillique qu’il utilise pour la langue mongole. Ces textes sacrés doivent lui donner la connaissance pour pouvoir comprendre la vraie réalité de la Vie et atteindre une vie de bonheur. « C’est aussi un moyen de trouver qui je suis réellement à l’intérieur. » A-t-il ajouté.

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Il existe plusieurs formes de bouddhisme. En Mongolie, c’est le bouddhisme de l'école Gelongpa, comme au Tibet. Cette école est aussi appelée, l'école des Bonnets Jaunes à cause des longs bonnets jaunes que portent les moines durant les cérémonies. Le Dalaï-Lama fait partie de cette tradition, un moine reconnu dans le monde pour sa sagesse et sa compassion. En fait la Mongolie et le Tibet sont très liés. Historiquement la Mongolie a joué un rôle important pour ce bouddhisme. Cette école estime que chaque personne peut devenir Bouddha, cela veut dire que chaque personne peut atteindre un état de sagesse, de bonheur et de compassion.

Dans le temple

de Sainshan

Otgonbayr, comme tous les bouddhistes, croient en la réincarnation ! Cela veut dire qu'une partie de nous ne meurt pas, c'est notre âme. Après la mort, cette partie revient sur terre dans un autre corps pour continuer son apprentissage de la vie. Le but de notre âme est alors d'atteindre l'illumination, la paix de notre cœur.

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Otgonbayr lit les sutras, ce sont des enseignements bouddhistes.

La lecture des textes sacrés

C’est le bonnet jaune qu’Otgonbayr porte durant les cérémonies.

Le son de la cloche apporte le calme dans la méditation. Le dorjé, le petit objet à

gauche de la cloche, est le plus important. Il signifie le diamant et représente la partie

immortelle de notre être.

La cloche et le Dorjé

Les bonnets jaunes

Ce sont des moulins qu’Otgonbayr fait toujours tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. Ces moulins laissent les textes sacrés s’envoler et diffuser

leur énergie positive. Le mantra « OM MANI PADME UM » est souvent utilisé sur les moulins. C’est une

sorte de prière pour la paix dans le monde.

Un moulin de prières

La méditation est importante. Otgonbayr médite tous les jours en plusieurs sessions de 30 minutes à une heure. La méditation c’est la concentration de son esprit sur une seule chose et faire ainsi le vide dans son esprit. On peut se concentrer sur sa respiration ou sur des mantras. Ce sont de petites phrases répétées en boucle. Cela aide à atteindre la paix du cœur. Le but étant d’être en paix à l’intérieur de soi pour que la paix puisse exister dans le monde.

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Vers le Lama

La population, y compris les enfants, v ient demander conseil au lama. Aujourd’hui d e n o m b r e u x M o n g o l s attendent leur tour. Le lama est un moine qui est c o n s i d é r é c o m m e u n professeur et un maître du bouddhisme tibétain. Il apporte des solutions en lisant des textes sacrés, en donnant des bénédictions, mais aussi en apportant une é c o u t e a t t e n t i v e a u x demandes. Les Mongols considèrent que c’est aussi le pouvoir des mots e t des sy l l abes m a g i q u e s q u i vont les aider.

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À l’intérieur du temple

Dès que l’on pénètre dans le temple, on sent une forte odeur de genévrier. La poudre de cet arbuste est brûlée afin de purifier le lieu. Plusieurs moines, vêtus de leurs habits bordeaux, sont en train de psalmodier des textes sacrés sur un ton monocorde. Les paroles se suivent et permettent aux moines d’entrer dans un état méditatif. Parfois, un moine frappe un des tambours ou un gong.

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U N C E N T R E É N E R G É T I Q U E

A U C O E U R D U D É S E R T

Au cœur du désert, il n’y a que des espaces nus, habités par le souffle du vent. La terre est brune, jaune, rouge ou ocre. Pourtant, ici à quelques dizaines de kilomètres du petit monastère de Sainshand, se trouve un des lieux les plus sacrés de Mongolie. Les Mongols expliquent que c'est un centre avec une énergie très puissante et positive, certaines personnes disent qu'il représente le centre du cosmos et qu'on peut se ressourcer aux énergies de la terre. Il est entouré de stupas blancs. C'est un lieu très paisible. Certains Mongols affirment que c’est une porte vers un royaume où chacun peut vivre dans la joie et l'harmonie. C'est aussi un lieu important pour la guérison.

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Des grottes de méditation

Non loin de là, dans un petit canyon, se trouvent des grottes. Des grottes de méditation dans lesquelles les moines restaient enfermés durant plusieurs années, sans jamais manger. Ils fermaient la porte d’une lourde pierre et recevaient uniquement un bol d’eau depuis une étroite ouverture qui donne sur le ciel.

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FAIRE REVIVRE LE BOUDDHISME Les jeunes moines font revivre le bouddhisme en Mongolie. Au début des années 1900, il y avait plus de 700 monastères dans tout le pays et presque un garçon sur trois était moine. Puis entre 1930 et 1940, presque la totalité des monastères ont été détruits par le gouvernent pour supprimer la religion. Et presque tous les moines ont dû disparaître. Ce n'est que depuis 1990 que les moines commencent à pratiquer librement le bouddhisme et à enseigner à nouveau la tradition tibétaine.

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ILS CROIENT AUSSI AUX ESPRITS Aujourd'hui, la majorité de la population est bouddhiste. Pourtant les anciennes traditions spirituelles sont toujours présentent. Les Mongols vivent en pleine nature et pour eux les arbres, les montagnes et les animaux sont sacrés. Ils considèrent que le ciel, les montagnes, et l'eau sont des esprits. Ils leur offrent ainsi des offrandes: produits laitiers, vodka, thé. L'esprit des montagnes peut être très puissant et il espère qu'il leur viendra en aide.

L E S C H A M A N S Pour les Mongols, il n'y a pas de séparation entre les différentes pratiques. Une personne peut aller rendre visite à un lama dans un temple bouddhiste puis rencontrer un chaman. Le chaman est celui qui sait communiquer avec les esprits, la nature et les ancêtres. Il utilise souvent le son des battements de tambour pour pouvoir entrer en communication avec les esprits. Pour les Mongols, le chaman est un guérisseur.

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Le village de Sainshan

La petite ville poussiéreuse de Sainshan se trouve dans le désert de Gobi. C’est le désert le plus froid au monde. Ses écarts de températures sont extrêmes. Entre l’été et l’hiver, la différence de température peut atteindre les 90°C. La terre est hostile, d’une aridité absolue, où certaines régions ne reçoivent pas de pluie durant plusieurs années. Ce désert est le territoire d’animaux très rares, comme l’ours du Gobi, le léopard des neiges, et le saïga, une sorte d’antilope. Ici, les paysages sont gigantesques, un panorama sablonneux et rocailleux. Par contre, le vent est le maître des lieux. Il peut souffler avec une puissance inimaginable.

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Province:

Superficie:

Elevation

Population:

Fondé en:

Extrêmes

Carte d’identité

Les chameaux de Bactriane

Les chameaux de Bactriane sont une espèce précieuse du désert de Gobi. La famille d’Otgonbayr les élèvent pour la laine, le lait et parfois la viande. Le lait est utilisé pour faire du ormok, du lait de chamelle fermenté, le fameux thé au lait, une vodka de lait et du fromage caillé sec. Les chameaux aident aussi pour le transport lorsque les familles nomades se déplacent. Ces animaux sont parfaitement adaptés à ce climat des extrêmes. Ils peuvent survivre jusqu’à 6 jours sans eau et 60 jours sans nourriture.

Certaines familles utilisent les excréments de chameaux pour fabriquer des couches naturelles pour les bébés. Leurs crottes sèches sont très

absorbantes. Elles sont alors placées entre deux morceaux de tissus.

La population Sainshan

Dornogovi

2’300 km2

961 mètres

24’770 personnes

1931

-36°C à 40°C

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DÉCOUVERTESLES DRAPEAUX DE PRIÈRE

SONT PLACÉS DANS LE PAYSAGE. LES MONGOLS

CROIENT AU POUVOIR DES MOTS SACRÉS. LES MOTS SONT

ALORS ACTIVÉS PAR LE SOUFFLE DU VENT.

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NOMADES AU COEUR DES ÉLÉMENTSNous sommes au pays de l’éternel ciel bleu. Après avoir roulé dans les steppes mongoles, nous choisissions de traverser le désert de Gobi. Le prochain point d’eau est à 130   km sur la carte. Ainsi, nous devons transporter beaucoup de ce précieux liquide. Les filles sont heureuses de jouer dans ce monde infini, même si leur peau subit la morsure du froid et l’intensité du soleil. Le sol est recouvert de petits soleils jaunes, qui collent sur les habits, et d’épines en étoiles, qui elles, sont sans pitié, elles pénètrent dans la peau profondément. Le vent est parfois tellement violent que nous devons nous protéger avec une bâche tendue entre nos vélos, parce qu’ici, il n’y a aucune protection naturelle. À perte de vue, ce sont des paysages immenses et vides. Enfin ils paraissent vides, mais en fait leur magie sort de l’invisible. Ces gigantesques espaces sont si puissants que Nayla répète souvent: « Quand est-ce qu’on retourne dans le désert de Gobi ? »

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Enfants du Monde

Découvertes

enfants.ylia.ch

Textes : Céline Pasche

Photos : Xavier Pasche