28
ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE protegeonsnosenfants.ca

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

protegeonsnosenfants.ca

Page 2: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

Le Centre canadien de protection de l’enfance inc. (ci-après nommé « le CCPE ») est un organisme de bienfaisance canadien voué à la protection de tous les enfants.

CE RAPPORT CONTIENT DES DONNÉES PRÉLIMINAIRES ISSUES D’UNE ENQUÊTE EN LIGNE MENÉE PAR LE CENTRE CANADIEN DE PROTECTION DE L’ENFANCE INC. CES DONNÉES POURRAIENT FAIRE L’OBJET DE RAJUSTEMENTS ET DE RAFFINEMENTS DANS LE RAPPORT FINAL.

UTILISATIONS PERMISES DU PRÉSENT RAPPORT :

• Il est permis d’utiliser les données à des fins d’information.

• Il est permis de conserver électroniquement et d’imprimer une copie du présent rapport pour usage personnel.

• Il est permis de publier un lien au rapport sur un site internet qui vous appartient ou que vous administrez.

UTILISATIONS INTERDITES DU PRÉSENT RAPPORT :

• Il est interdit de publier une copie du présent rapport sur Internet, en tout ou en partie.

© 2017, Centre canadien de protection de l’enfance inc. Tous droits réservés. « CENTRE CANADIEN de PROTECTION DE L’ENFANCE » est utilisé au Canada comme marque de commerce du Centre canadien de protection de l’enfance inc.

Sauf erreurs et omissions.

AUX SURVIVANTES ET SURVIVANTS D’ABUS PÉDOSEXUELS

Si vous êtes une survivante ou un survivant d’abus pédosexuel, sachez que notre équipe met tout en œuvre pour susciter des changements positifs pour vous et pour les prochaines générations de survivantes et survivants. Nous pensons que les choses sont en voie de changer. Il est important que nous présentions au public la réalité de ce que nous observons et de ce que les survivantes et survivants nous disent ainsi que ce que nos recherches et nos solutions techniques nous permettent d’apprendre. Si vous pensez que la lecture des présentes informations et de notre rapport puisse vous être pénible ou si cette lecture vous a bouleversé, nous vous encourageons à chercher de l’aide autour de vous. Vous pourriez vous adresser à votre entourage (famille et amis) ou à des professionnels (thérapeutes, psychologues, psychiatres, services locaux de counseling et d’intervention d’urgence). L’exploitation sexuelle des enfants sur Internet est un fléau grandissant et le centre canadien de protection de l’enfance s’emploie à trouver des solutions pour prévenir ce crime et offrir de la protection et du soutien aux victimes.

2

Page 3: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

TABLE DES MATIÈRES

VUE D’ENSEMBLE 2

GROUPE DE TRAVAIL INTERNATIONAL 2

SOMMET INTERNATIONAL 3

CONCEPTION ET ADMINISTRATION DE L’ENQUÊTE 3

CE QUE LES SURVIVANTES ET SURVIVANTS NOUS ONT APPRIS 4

À PROPOS DE CE RAPPORT 7

VUE D’ENSEMBLE DES RÉSULTATS SOMMAIRES 9

TACTIQUES UTILISÉES PAR LES ABUSEURS 14

IMPACT SUR LA VICTIME 18

DÉCOUVERTE DE L’ABUS 23

CONCLUSION 26

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

11

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 4: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

« En tant que victime de cette forme d’exploitation sexuelle d’enfants plus horrible que tout, je me suis souvent sentie seule, incomprise et

impuissante. Il est temps que le monde comprenne les conséquences inimaginables que nous subissons comme victimes de la pornographie

juvénile. Nous devons nous faire entendre pour aider ceux qui cherchent à mieux comprendre et à nous aider. » – Victime d’abus pédosexuels

avec prise d’images imagery

VUE D’ENSEMBLELe Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) est un organisme caritatif national voué à la sécurité personnelle des enfants. Notre objectif est de réduire les cas de disparition et d’exploitation sexuelle d’enfants tout en sensibilisant la population canadienne aux mesures à prendre pour protéger les enfants. À travers le travail accompli par l’entremise de Cyberaide.ca (la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet), le CCPE a pu constater la prolifération constante des images et des vidéos d’abus pédosexuels en ligne.

Un nombre grandissant de victimes d’abus pédosexuels avec prise d’images parviennent à présent à l’âge adulte. Ce qu’ils peuvent nous apprendre ouvrira une fenêtre sur les difficultés particulières vécues par les victimes de ce crime. Pour mieux comprendre ce qu’il en est, le CCPE a lancé en janvier 2016 une enquête internationale auprès des survivantes et des survivants d’abus pédosexuels qui ont été enregistrés et qui ont ou auraient peut-être été diffusés sur Internet. Depuis le coup d’envoi, 128 survivantes et survivants ont participé et ont fourni de précieux renseignements sur leur expérience.

Cette enquête vise à étudier les difficultés vécues par cette population et à déterminer les changements d’ordre politique, législatif et thérapeutique à apporter pour répondre aux besoins de ces victimes. Pour atteindre cet objectif, un groupe de travail formé d’experts internationaux a été mis en place.

Une série finale de recommandations générales devrait être présentée plus tard cette année dans le but d’améliorer les modalités d’intervention auprès des victimes d’abus pédosexuels avec prise d’images. Un rapport sera également remis aux intervenants du milieu concernant les bonnes pratiques et les façons de répondre aux besoins de cette population particulière.

GROUPE DE TRAVAIL INTERNATIONAL Un groupe de travail international a été formé pour guider la préparation des questions de l’enquête et aider à formuler des recommandations générales à partir des résultats de l’enquête. Coprésidé par Lianna McDonald, directrice générale du CCPE, et Michelle Collins DeLaune, chef de l’exploitation du National Center for Missing and Exploited Children (États-Unis), le groupe de travail international se compose de psychologues, de psychiatres, de médecins, d’avocats, de cliniciens et de défenseurs des droits des enfants. D’autres intervenants (procureurs, forces de l’ordre, représentants des pouvoirs publics, etc.) ont été invités à apporter leur expertise au processus et ont participé au Sommet international, dont il sera question plus loin.

« Avec l’âge, les victimes de la pornographie juvénile réalisent souvent que les images de ce qu’elles ont subi continueront d’exister et d’être

consommées pour le reste de leur vie, et qu’elles ne peuvent pas faire grand-chose pour faire cesser ces abus. Cette pensée peut hanter les

victimes pendant des années puisque ceux qui possèdent ces images et qui les distribuent continueront de les consommer, voire de les distribuer,

indéfiniment [...] Selon une étude récente, près de 95 % des victimes de pornographie juvénile gardent des séquelles psychologiques et ne s’en

remettront probablement jamais, même si elles sont suivies durant toute leur vie. » – Binford et. coll. dans Beyond Paroline: Ensuring Meaningful

Remedies for Child Pornography Victims at Home and Abroad (2014)

22

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 5: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

SOMMET INTERNATIONALLes 5 et 6 octobre 2016, le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) a réuni pour un sommet à Ottawa des experts internationaux en matière d’abus pédosexuels en vue d’élaborer des recommandations générales pour aider le nombre grandissant de victimes d’abus avec prise d’images et diffusion sur Internet. En prévision du Sommet, les participants ont reçu les données préliminaires issues de 115 questionnaires d’enquête. Plusieurs recommandations générales ont été formulées au Sommet, et le travail se poursuit pour finaliser ces recommandations et les dévoiler dans le cadre du rapport final.

CONCEPTION ET ADMINISTRATION DE L’ENQUÊTELe CCPE a consulté plusieurs experts de domaines connexes ainsi que des victimes de ce crime durant la conception de l’enquête. Une attention particulière a été portée à la conception et aux paramètres de l’enquête, à savoir :

• Mener l’enquête par l’entremise d’Internet pour protéger l’anonymat des victimes et leur permettre de répondre aux questions à leur propre rythme, dans l’espoir d’obtenir un maximum d’informations.

• Diviser le questionnaire en sections et précéder chacune d’une description sommaire des sujets qui y sont abordés et des motifs de la collecte des informations.

• Permettre aux répondants de sauter des sections et des questions.

• Encourager les répondants à prendre des pauses en remplissant le questionnaire et leur permettre d’y revenir avec un code d’accès exclusif.

• Les questions appelant une réponse par oui ou non et les questions à choix multiple ont été réduites au minimum pour permettre aux répondants de s’exprimer comme ils l’entendent plutôt qu’en leur imposant de réduire leur expérience à un ensemble de réponses prédéfinies.

• Le questionnaire a aussi été proposé en quatre langues (anglais, néerlandais, allemand et français).

Il y avait en outre deux groupes de participants. Un premier groupe se composait de répondants avec qui le CCPE ou un membre du groupe de travail international avait une relation directe. On savait donc que les membres de ce groupe répondaient aux critères de l’enquête et pouvaient compter sur une personne de confiance dans leur entourage (thérapeute, membre de la famille, etc.). Un deuxième groupe se composait de personnes qui avaient appris l’existence de l’enquête par d’autres moyens (médias, groupe de soutien en ligne, etc.). Les membres des deux groupes ont été appelés à répondre aux mêmes questions, mais quelques questions supplémentaires ont été préalablement posées à ceux du deuxième groupe pour vérifier que leur expérience répondait bien aux critères de l’enquête.

« Sachez que les gens sont capables de faire des choses épouvantables et atroces les uns aux autres, même s’il est facile de le nier. Ne pas

être cru, c’est souvent aussi pénible que l’abus lui-même. » – Survivante, en réponse à la question « Qu’est-ce que vous aimeriez faire

comprendre aux thérapeutes »

33

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 6: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

CE QUE LES SURVIVANTES ET SURVIVANTS NOUS ONT APPRISLes survivantes et survivants qui ont participé à l’enquête ont dévoilé énormément d’information au sujet de leur expérience d’abus et des difficultés qu’ils vivent au quotidien. Nous avons notamment constaté que leurs réponses et leurs expériences présentent un degré de similitude étonnamment élevé en dépit du fait que les répondants étaient situés dans plusieurs pays et qu’ils pouvaient répondre aux questions dans leurs propres mots et avec autant ou aussi peu de détails qu’ils le souhaitaient. Bien que l’analyse de l’information se poursuive et qu’un rapport plus détaillé sera publié d’ici la fin de l’année 2017, il existe néanmoins un urgent besoin de sensibilisation aux réalités vécues par les survivantes et les survivants au quotidien. Ce rapport préliminaire vise donc à amorcer ce processus de sensibilisation et, espérons-nous, à nourrir un dialogue plus vaste et plus significatif sur les questions de fond soulevées par les données.

Nous présentons ci-dessous les grands thèmes et les solutions possibles qui ressortent clairement de l’analyse approfondie des données :

1. L’enregistrementd’unabuspédosexuelaunimpactconsidérableetpermanentsurlavictime. L’existence même de photos/vidéos d’un abus pédosexuel — sans parler du fait que l’abuseur puisse toujours les avoir en sa possession et qu’elles puissent toujours être accessibles au public — a un impact négatif énorme sur la victime. Cet impact peut perdurer jusqu’à l’âge adulte et réduire la capacité de la victime de s’en remettre et de fonctionner dans la société.

En prenant des mesures concrètes permettant d’empêcher que de nouvelles images d’abus pédosexuels deviennent accessibles au public et de réduire l’accessibilité des images déjà publiées sur Internet, il devient possible d’alléger la souffrance des survivantes et survivants ainsi que des nouvelles victimes.

« Je vois le monde comme un endroit terriblement dangereux. Très, très dangereux. Je me sens souvent comme un animal traqué. C’est

très clairement dû à l’existence des photos, parce que c’est précisément ce qui rend aussi le monde extérieur très dangereux. Auparavant,

lorsque quelqu’un disait m’avoir déjà vue quelque part, ça me faisait complètement psychoter. Je me sens mal dans un endroit où il y a

beaucoup de monde. J’ai l’impression que tout le monde pense que je suis une salope. J’ai très peur des hommes et je ne veux rien savoir de

tout ce qui touche la sexualité; c’est tabou. » – Survivante, en réponse à la question « Expliquez en quoi l’existence ou la diffusion d’images

de votre expérience d’abus pédosexuel ne vous affecte pas de la même manière que l’abus pédosexuel physique que vous avez subi ».

2. Laplupartdesvictimesontétéabuséesenbasâgeetparunmembredeleurfamille.

• Près de 60 % des survivantes et survivants ont indiqué que l’abuseur unique/primaire était un parent.

• Plus de la moitié des survivantes et survivants ont indiqué que les abus ont commencé avant l’âge de 4 ans, et de ce nombre, plus de 60 % disent qu’ils se sont poursuivis jusqu’à l’âge adulte.

• 71 % des survivantes et survivants ont déclaré avoir été abusés par plus d’une personne, parfois par plusieurs membres de leur famille.

• Les abus sexuels rapportés par de nombreux répondants choquent par leur caractère extrême et oppressant. Par exemple, plusieurs survivantes et survivants semblent avoir été victimes d’« abus organisés » (il en sera question plus loin dans ce rapport).

44

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 7: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

« Ce que j’ai vécu, c’est que la police ne m’a pas crue, mais a défendu la partie adverse. Ça a été traumatisant. Il faut commencer par

écouter la personne, sans la juger d’emblée. Malheureusement, une histoire trop difficile à croire peut quand même être conforme à

la vérité. C’est ce qu’il faut essayer de trouver avec la victime. J’avais TELLEMENT peur quand j’ai parlé à la police. Pour moi, rien ne

pouvait être pire que l’idée d’accuser mon propre père. Tellement bizarre. Tellement horriblement bizarre, parce qu’il m’avait fait les

choses les plus horribles, mais restais loyale envers lui. Tâchez de tenir compte de cela dans votre travail. » – Survivante, en réponse

à la question « Qu’est-ce que vous aimeriez faire comprendre aux agents de police ».

3. Laplupartdessurvivantesetdessurvivantsontdeladifficultéàdévoilerlesabus.Des menaces de violence physique étaient souvent proférées pour tenir les victimes au silence et les soumettre à l’obéissance. La plupart des survivantes et des survivants qui ont fini par se manifester ne l’ont pas fait lorsqu’ils étaient enfants, et celles et ceux qui l’ont fait n’ont souvent pas été crus. Il est établi par la recherche que les abus pédosexuels sont difficiles à prévenir, à détecter et à prendre en charge étant donné le secret qui les entoure, l’impuissance des victimes et les énormes difficultés que présente le processus de dévoilement. De plus, les enfants qui sont abusés en contexte familial ou organisé n’ont pas toujours une personne de confiance dans leur entourage à qui parler. Plusieurs victimes ont aussi reçu des menaces sous la forme de promesses immorales et terrifiantes d’actes excessivement violents.

Nous pouvons commencer à améliorer la façon dont les systèmes répondent aux besoins de cette population en offrant à un plus grand nombre de professionnels une formation complète et ciblée sur les diverses situations d’abus qui peuvent se présenter, les moyens de déceler et de réagir à un abus commis en contexte familial, et l’impact du traumatisme et ses manifestations chez la victime. Avec une telle formation, les intervenants seraient beaucoup mieux outillés pour déceler les situations d’abus et croire les survivants lorsqu’ils se manifestent.

Abus sexuels organisés

Tout au long de l’analyse des données, un thème inquiétant s’est dégagé : les abus sexuels organisés contre des enfants. Notre définition provisoire du terme abus sexuel organisé se présente comme suit :

« Abus sexuels commis sur des enfants par plusieurs abuseurs. La violence faite aux enfants peut prendre différentes

formes, comme la création et la diffusion d’images d’abus pédosexuels, l’échange d’enfants à des fins sexuelles ainsi que la

perpétration éventuelle d’abus d’ordre rituel ou sadique ou impliquant des actes de torture. Les abus organisés sont le plus

souvent facilités et orchestrés par les parents et la famille. Les abus de ce type sont parfois perpétrés contre la victime jusqu’à

l’âge adulte. »

Les expériences d’au moins 66 répondants (52 %) correspondent à cette définition provisoire.

« Si une personne de confiance m’avait posé la question sans détour pendant que ça se passait et surtout si cette personne m’avait dit

que je n’aurais pas d’ennuis et qu’elle me protégerait. » – Survivante, en réponse à la question : « Y a-t-il eu des moments où vous

auriez pu faire un dévoilement si quelqu’un avait dit ou fait quelque chose de différent? »

55

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 8: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

« Les images des abus que j’ai subis à l’enfance sont sur Internet et n’importe qui peut les voir. On profitera de moi à jamais. Ça ne

changera jamais. Je suis désormais une adulte, et mes photos sont toujours là. Tant qu’Internet existera, mes photos seront toujours

là. Certains sites seront fermés, mais de nouveaux sites les remplaceront d’une manière ou d’une autre. À ma connaissance, il n’y a

tout simplement aucun moyen d’effacer ces photos une fois pour toutes. Il n’y aura jamais de fin à ces abus. Je suis condamnée à vivre

sur mes gardes et à ne jamais faire pleinement confiance à qui que ce soit. C’est mon père qui m’a fait ça. Un homme qui avait la tâche

de me protéger, non de me faire du mal et d’abuser de moi. Et maintenant des milliers de personnes continuent de faire la même

chose ». – Survivante, en réponse à la question « Expliquez en quoi l’existence ou la diffusion d’images de votre expérience d’abus

pédosexuel ne vous affecte pas de la même manière que l’abus pédosexuel physique que vous avez subi ».

4. Lesbesoinsparticuliersdessurvivantesetsurvivantsd’abuspédosexuelsavecprised’imagessontmaldesservis.Les services de soutien existants ne répondent pas aux besoins particuliers des survivantes et des survivants. En plus du caractère tout à fait particulier de ce crime, les personnes qui en sont victimes en gardent des séquelles durables et souvent permanentes. Nous avons appris que ces survivantes et survivants ont énormément de difficulté à trouver et à se payer le soutien dont ils ont besoin et semblent nécessiter différents niveaux et types de soutien à différents moments de leur développement jusqu’à l’âge adulte. Les traitements à court terme et les séances de counselling post-traumatique ne permettront pas à ces survivantes et survivants de se remettre adéquatement.

Les survivantes et les survivants auraient avantage à avoir accès à des thérapeutes compétents ainsi qu’à un représentant qui les accompagneraient sur le long terme et qui veilleraient à les mettre en contact avec les services dont ils ont besoin.

Il y a un besoin urgent de réexaminer nos façons de faire en la matière. Nos interventions sont inadéquates et le modèle actuel basé sur le dévoilement par l’enfant ne convient pas. Consacrer des ressources et de la formation pour aider les forces policières, la protection de l’enfance et les autres systèmes de protection à déceler plus facilement les situations de risque permettra à ces systèmes de faire un meilleur travail de détection et d’intervention, tout en libérant les enfants de la contrainte irréaliste de devoir dévoiler pour être protégés.

« Les enfants sont extrêmement loyaux dans les situations mêmes où ils se font abuser. Il est très difficile pour ces enfants de se libérer

de l’emprise des abuseurs. Ce n’est que plus tard qu’ils prendront conscience de leur liberté. Les abuseurs exercent leur emprise sur les

enfants autant physiquement que psychologiquement. J’avais une peur morbide a) que quelqu’un finirait par le découvrir et b) que je serais

obligée de partir, ce qui était inconcevable – autant mourir puisque je pensais que ce serait encore pire ailleurs. Ils m’ont fait croire à tort

qu’ils étaient les seuls à qui je pouvais faire confiance. S’ils n’étaient pas dignes de confiance, les gens ordinaires ne pouvaient être que

d’horribles monstres. Telles étaient mes perceptions quand j’étais une enfant. » – Survivante, en réponse à la question « Qu’est-ce que

vous aimeriez faire comprendre aux enquêteurs de la protection de l’enfance? ».

66

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 9: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

À PROPOS DE CE RAPPORT

ObjetCe rapport a pour objet de présenter un sommaire des données reçues et analysées à ce jour. Étant donné l’importance des questions soulevées par l’enquête et les informations partagées par les survivantes et survivants jusqu’ici, il a été décidé que le questionnaire en ligne restera ouvert dans l’avenir prévisible. Le CCPE tient à ce que tous les survivants et survivantes qui veulent apporter leur contribution à l’enquête puissent le faire.

Interprétation des donnéesLes données, graphiques et tableaux (les « données sommaires ») qui figurent dans ce rapport reposent sur l’analyse des informations fournies par 128 victimes qui avaient répondu au questionnaire de l’enquête en date du 28 novembre 2016. Les données présentées sont sujettes à modifications dans le rapport final. Ce dernier contiendra plus de données et sera publié d’ici la fin de l’année 2017.

Tous les pourcentages étant arrondis au nombre entier le plus près, la somme des pourcentages peut parfois dépasser 100 %. Les graphiques ne présentent pas tous les réponses des 128 répondants parce que les répondants pouvaient sauter des questions, qu’ils étaient parfois inhabiles à répondre à certaines questions (p. ex. certaines questions n’étaient posées que si le répondant avait répondu oui ou non à une question précédente) et que leurs réponses ne correspondaient pas toujours à la question.

Parfois, les réponses à une question pouvaient correspondre à plusieurs catégories; dans ces cas, les graphiques ne représentent pas le nombre de répondants, mais plutôt le nombre de réponses de chaque type. Ces graphiques sont accompagnés de la mention « Plusieurs réponses permises ».

Les citations des survivantes et survivants ont été reproduites mot pour mot dans la mesure du possible, mais elles peuvent avoir été modifiées afin de les raccourcir, d’en corriger l’orthographe ou de les dépouiller de toute information nominative. Parfois, le texte reproduit est une traduction.

Questionnaires inclus dans l’analyseTous les questionnaires reçus en date du 28 novembre 2016 ont été vérifiés, et 128 ont été retenus pour analyse. Ces 128 questionnaires ont été retenus parce qu’ils contenaient suffisamment d’informations pertinentes pour permettre une analyse sérieuse. Explications :

1. Certaines questions de l’enquête étaient obligatoires, par exemple celles où les répondants devaient indiquer s’ils étaient âgés de plus de 18 ans et si l’abus sexuel qu’ils avaient subi à l’enfance avait été enregistré. Les répondants âgés de moins de 18 ans ou dont l’abus sexuel n’avait pas été enregistré ne pouvaient continuer de participer à l’enquête, et leurs questionnaires ont été exclus de l’analyse.

77

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 10: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

2. L’enquête comportait différents types de questions. Certaines questions appelaient simplement une réponse par oui ou non et d’autres étaient à choix multiple, mais la grande majorité permettaient aux répondants de répondre dans leurs propres mots et dans leur langue. Certains répondants se sont contentés de répondre seulement à certaines questions appelant une réponse par oui ou non ou à certaines questions à choix multiple, sans jamais répondre aux questions à développement. Ces questionnaires ont été exclus de l’analyse.

3. Vu la longueur du questionnaire, il était vraisemblable que les répondants ne puissent le remplir au complet en une seule session. Les répondants avaient donc la possibilité de répondre à autant de questions qu’ils le désiraient avant de prendre une pause et de reprendre plus tard où ils avaient laissé. À leur retour, les répondants avaient aussi la possibilité de modifier ou de supprimer leurs réponses précédentes s’ils le désiraient. À la dernière question, les répondants étaient appelés à cliquer sur un bouton pour indiquer que le questionnaire était « complet ». Tous les autres questionnaires ont été jugés « incomplets ».

a. Les questionnaires « complets » en date du 28 novembre 2016 ont tous été inclus dans l’analyse, sauf s’ils avaient été exclus pour la raison indiquée précédemment au point 2 ou si les informations fournies étaient inintelligibles ou ne semblaient pas authentiques.

b. Tous les questionnaires « incomplets » en date du 28 novembre 2016 ont été examinés séparément. Ceux qui contenaient des informations pertinentes en réponse à au moins quelques-unes des questions à développement (et qui semblaient refléter une tentative authentique de remplir le questionnaire au complet) ont été inclus dans les 128 questionnaires retenus pour analyse.

Limites. L’enquête a été conduite en ligne et nous tenons pour acquis que les répondants ont répondu honnêtement aux questionnaires inclus dans l’analyse. Il n’est pas impossible qu’une personne qui ne répondait pas aux critères ait pu répondre au questionnaire. Il n’est pas impossible non plus qu’une même personne puisse avoir répondu au questionnaire plus d’une fois.

Données préliminairesLes données sommaires reflètent l’analyse réalisée à ce jour et sont sujettes à modifications. Un rapport final sera publié d’ici la fin de l’année 2017. Le rapport final reposera sur une analyse plus approfondie des 128 questionnaires d’enquête ainsi que sur des consultations auprès des participants du Sommet international et d’autres experts du domaine.

« Une photo ou une vidéo, c’est censé capturer des moments qu’on veut revivre encore et encore. Quand je repense à certaines photos de mon

enfance, tout ce que je retiens c’est que j’ai dû faire pour rendre ce moment spécial et quelles autres images ont été prises. Bref, c’est comme

si je n’étais jamais vraiment “libre”, jamais libérée de mes inhibitions, jamais capable de ne pas avoir peur. C’est pour cela que je ne dors

jamais bien, que tout est compliqué et que même les choses les plus insignifiantes me dérangent. Quand je suis quelque part et que quelqu’un

me regarde, j’ai toujours peur que ce soit parce qu’il le sait ou parce qu’il me reconnaît. » – Survivante, en réponse à la question « En quoi

l’existence des images de votre expérience d’abus pédosexuel ne vous affecte pas de la même manière que l’abus proprement dit? »

88

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 11: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

Q10 Images/recordings distributed online (n=115): Q10 Images/recordings distributed online (n=115): IMAGES/ENREGISTREMENTS DIFFUSÉS SUR INTERNET (N=128)

67 %Oui

32 %Ne sait pas

1% NRP

SEXE DU RÉPONDANT (N=128)

Hommes

Femmes

84 %

12 %

1 % NRP 3 % La réponse fournie ne répond pas à la question

ÂGE ACTUEL DU RÉPONDANT (N=128)

18-19

20-29

30-39

40-49

50+

38 %

26 %

18 %

12 % 5 %

1 % NRP

PAYS DE RÉSIDENCE AU MOMENT DE L’ABUS (N=127)Plusieurs réponses permises

6 % Canada

23 % Allemagne

55 % Pays-Bas

11 % États-Unis

11 % Autre

Il ne faut pas voir dans le graphique ci-dessus une indication d’une prévalence plus ou moins élevée des abus pédosexuels dans l’un ou l’autre des pays. Ce graphique montre seulement la répartition des répondants par pays en date de l’analyse. Soulignons que les Pays-Bas et l’Allemagne, contrairement aux autres pays représentés dans l’enquête, disposent chacun d’un vaste réseau de victimes à qui les détails de l’enquête ont été communiqués.

VUE D’ENSEMBLE DES RÉSULTATS SOMMAIRES*Les résultats suivants sont basés sur une analyse de 128 questionnaires. Les répondants étaient en majorité des femmes âgées de 18 à 50 ans, et près de 70 % des répondants pensent que des images de leur abus ont été diffusées sur Internet. Les expériences d’abus rapportées ici sont survenues dans au moins cinq pays.

Principales données démographiques

* Les graphiques ne présentent pas tous les réponses des 128 répondants parce que ces derniers pouvaient sauter des questions, qu’ils étaient parfois inhabiles à répondre à certaines questions et que certains répondants n’avaient pas fini de répondre au questionnaire en date du 28 novembre 2016.

99

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 12: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

Q7 Age range when abuse stopped (n=129; one respondent reported on two di�erent abuse situations):

ÂGE ENTRE LE DÉBUT ET LA FIN DES ABUS (N=125)

Âge 0-4 (N=72)

Âge 5-11(N=40)

Âge 12-17(N=13)

ÂGE QUAND LES ABUS ONT COMMENCÉ (N=129)* ÂGE QUAND LES ABUS ONT CESSÉ (N=129)*

0-4

5-11

12-17

56 %36 %

19 %

31 % 37 %

10 % 6 % 1 % Ne sait pas 1 % La réponse

fournie ne répond pas à la question

1 % NRP

Circonstances entourant les abus et l’enregistrement des abusLes renseignements fournis dans cette section portent sur certains aspects du déroulement de l’expérience d’abus, en particulier l’existence de photos ou de vidéos de cette expérience. L’objectif était de mieux comprendre le préjudice causé par la production d’images d’abus pédosexuels. Nous pensons cependant que vos réponses nous seront très utiles pour comprendre l’impact des images d’abus pédosexuels et aider le système de justice pénale, les professionnels en santé mentale et les groupes de défense à mieux comprendre et aider les survivantes et survivants de ce crime.

*Un répondant a fait état de deux situations d’abus différentes *Un répondant a fait état de deux situations d’abus différentes

5-11

17 % 5-11

30 % 5-11

12-17

22 % 12-17

58 % 12-17

54 % 12-17

18+

50 % 18+

11 %Toujours en

situation d’abus

12 % 18+

46 % 18+

Toujours en situation d’abus

2 % NRP

N. B. : Un répondant a fait état de deux situations d’abus différentes qui ont commencé et se sont terminées à différents moments. Celles-ci sont prises en compte dans les graphiques ci-dessus.

Les détails des expériences d’abus de nombreux répondants étaient horribles. Plus de la moitié des survivants ont indiqué que les abus avaient commencé lorsqu’ils avaient 4 ans ou avant, et plus de 40 % ont déclaré être victimes d’abus à l’âge adulte. Des situations d’abus si oppressantes et prolongées soulèvent de grandes inquiétudes, en particulier lorsqu’on considère le faible nombre de dévoilements et de signalements, comme en témoigneront les données présentées plus loin.

DÉBUT DES ABUS

FIN DES ABUS

1010

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 13: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

CONDITIONS DE LOGEMENT DE LA VICTIME AU MOMENT DES ABUS (N=79)À QUEL ENDROIT LES ABUS PHYSIQUES SE SONT-ILS PRODUITS? (N=93)Plusieurs réponses permisesPlusieurs réponses permises

55 % Domicile de la victime

32 % Domicile des abuseurs secondaires

29 % Dehors

17 %

13 % Véhicule

33 % Divers lieux

34 %

33 % Parent(s) (aucun parent abuseur)

27 % Avec le ou les abuseurs (90,48 % [19] étaient un parent de l’enfant) 5 % Garde partagée/droits de visite (habitait à temps partiel avec un abuseur)

10 % Autres (n’habitaient pas avec un abuseur)

Avec le ou les abuseurs et d’autres adultes non abuseurs (parmi ces abuseurs, 88,89 % [24] étaient un parent de l’enfant)

Autres endroits mentionnés : studio/lieu spécialement aménagé (13 %), lieu de travail de l’abuseur (10 %), hôtel (9 %) et cabanon (5 %).

Exemples d’endroits classés sous « Autres » : autres bâtiments utilisés pour abuser des enfants, dont forteresses, donjons et chambres (9), zone rurale (ferme, grange, maison de campagne, halte routière, etc.) (6), édifice public (hôpital, école, église, etc.) (5), sous-sol (4), chalet (4), parc de stationnement (2), bateau, terrain de camping, piscine, cinéma, arrière-boutique d’un magasin, résidence secondaire, pub, garage.

Domicile de l’abuseur primaire (lorsque ce dernier n’habitait pas avec la victime)

« J’espère qu’on me prendra au sérieux si jamais j’ai le courage de dénoncer mon propre père à la police. [...] J’ai peur qu’on me considère

comme une menteuse. [...] Mes souvenirs sont souvent flous; je doute de mes propres perceptions et je ne suis pas certaine de la chronologie

des faits. Ce sera sa parole contre la mienne. J’espère que vous, en tant que policiers, ferez tout ce qui est humainement possible pour découvrir

la vérité. Les gens ne correspondent pas toujours à l’image qu’ils projettent et certains parents ne méritent pas le titre de parents. J’espère que

vous voudrez bien m’aider [...] » – Survivante, en réponse à la question « Qu’est-ce que vous aimeriez faire comprendre aux agents de police ».

1111

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 14: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

UN SEUL OU PLUSIEURS ABUSEURS (N=128) SEXE DE L’ABUSEUR (N=91)

56 % Plusieurs

23 % Ne sait pas

15 % Un seul

6 % Autre

Profil des abuseurs et liens avec les victimes

Le nombre de répondants qui ont été victimes de plus d’un abuseur nous a surpris. Le plus souvent, c’est un membre de la famille qui abusait directement de l’enfant ou qui faisait des arrangements pour plusieurs autres abuseurs. Nous savions déjà que la plupart des abus pédosexuels surviennent effectivement en contexte familial, mais nous avons été renversés par le nombre élevé de répondants qui ont été abusés incestueusement par plusieurs membres de leur famille élargie. On comprendra aisément qu’un enfant abusé dans un tel contexte ait peu de moyens à sa disposition pour échapper aux abus.

Parmi les répondants qui ont été abusés par plus d’un abuseur, beaucoup désigné l’une de ces personnes comme leur abuseur primaire. Les informations portant sur les victimes abusées par une seule personne (abuseur unique) et celles ayant désigné une personne comme abuseur primaire sont regroupées sous abuseur « primaire/unique » dans les tableaux qui suivent. Les informations se rapportant à tous les autres abuseurs sont regroupées sous abuseurs « secondaires ».

Lorsqu’un répondant déclarait avoir été abusé par plus d’une personne, la réponse a été classée sous « Plusieurs abuseurs » si le répondant avait déclaré que les abus dont il a fait l’objet avaient été perpétrés par plus d’une personne en même temps et sous « Autres » s’il avait déclaré avoir été victime de plusieurs abuseurs, mais à différents moments de sa vie.

20 %

80 %Mention

d’hommes seulement

Mention des deux sexes

N. B. : La question du sexe du ou des abuseurs n’a pas été posée directement aux répondants, et il n’a pas été possible de le déterminer dans 37 cas. Les seules mentions d’un abuseur de sexe féminin sont associées à des abuseurs de sexe masculin; aucune victime ne fait état d’un abus perpétré exclusivement par un abuseur de sexe féminin.

« Rien n’est impossible. Même ce qui semble inimaginable se révèle généralement vrai. À mon avis, les policiers devraient acquérir des

notions de base sur les troubles de stress post-traumatique au cours de leur formation ou un spécialiste (indépendant) en thérapie post-

traumatique devrait être présent durant les audiences. Certaines choses peuvent avoir l’air bizarres et donc sembler invraisemblables aux

agents de police qui ne savent rien des troubles de stress post-traumatique. On sait souvent mieux classer les choses quand on comprend les

conséquences ». – Survivante, en réponse à la question « Qu’est-ce que vous aimeriez faire comprendre aux agents de police ».

1212

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 15: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

CONTEXTE DANS LEQUEL L’ABUSEUR SECONDAIRE A PU ACCÉDER À LA VICTIME (N=72)

Plusieurs réponses permises

61 %

19 % Élément d’organisation

10 % Organisation par un parent/élément d’organisation

« Aspect organisé » signifie que l’accès à la victime par l’abuseur secondaire ne semble pas avoir été arrangé par un parent de la victime ou un membre de sa famille.

Les autres moyens utilisés par l’abuseur secondaire pour accéder à la victime sont : recourir à la coercition (2 %), faire en sorte que la victime soit seule ou isolée (2 %), recourir à l’alcool (1 %) ou obtenir le concours d’un parent (sans que cela fasse partie de l’aspect « organisé »).

TACTIQUES UTILISÉES PAR L’ABUSEUR PRIMAIRE/UNIQUE (N=93)Plusieurs réponses permises

53 % Amener la victime à se retrouver seule, l’isoler

35 %

10 % Coercition

8 % Conditionnement des parents ou de la famille

Les autres tactiques mentionnées sont : enlever la victime (3 %), droguer la victime (3 %) et utiliser une position d’autorité (2 %).

CONTEXTE DANS LEQUEL L’ABUSEUR PRIMAIRE/UNIQUE A PU ACCÉDER À LA VICTIME (N=93)

La grande majorité des abuseurs vivaient avec la victime ou étaient en situation de confiance vis-à-vis d’elle, comme le montre le graphique ci-dessous.

51 % La victime habitait à plein temps avec l’abuseur28 % L’abuseur (primaire) était en situation de confiance

6 %

6 % Aucun lien apparent avec la victime ou la famille de la victime

5 % Établissement d’enseignement/hôpital

LIEN DU OU DES ABUSEURS SECONDAIRES AVEC LA VICTIME (N=69)*

Les répondants ayant été victimes de plusieurs abuseurs ont été appelés à préciser leur lien avec l’abuseur primaire/principal ainsi qu’avec le ou les autres abuseurs. Le graphique ci-dessous fait état du lien du répondant avec chacun des abuseurs subséquents/secondaires.

*Tous les abuseurs sur lesquels le répondant a donné des informations, à l’exception de l’abuseur primaire.

Autres réponses données : père adoptif, beau-père ou père de famille d’accueil (4 %), connaissance de la victime (4 %), parents de famille d’accueil (1 %).

90 % Connaissances / « clients » de l’abu seur primaire

43 % Membres de la famille

13 %

12 % Mère biologique

6 % Voisin

LIEN DE L’ABUSEUR PRIMAIRE/UNIQUE AVEC LA VICTIME (EXCLUT LA CATÉGORIE « AUTRES ») (N=90)

Le graphique ci-dessous porte à la fois sur les répondants qui ont été abusés par une seule personne et ceux qui ont été abusés par plus d’une personne, mais qui ont désigné une personne comme abuseur primaire/principal.

37 % Père biologique

13 % Membre de la famille (p. ex. grand-parent, oncle, tante, cousin, cousine, frère ou sœur)12 % Les deux parents

6 % Père adoptif/beau-père

6 % Mère biologique

60.01 % (54) Parents comme abuseurs principaux

Autres réponses données : ami/connaissance de la famille (8 %), personne en situation de confiance (10 %), connaissance de la victime (4 %), voisin (2 %) et étranger (2 %).

*N. B. : Nous avons considéré qu’il s’agissait des deux parents lorsque le répondant désignait le ou les abuseurs par « parents » et que ni sa réponse ni d’autres éléments d’information fournis par le répondant ne permettaient d’établir que l’abuseur primaire était l’un des deux parents.

La victime habitait à temps partiel avec l’abuseur ou ce dernier avait des droits de visite

Organisation par un parent/élément d’organisation

Personne en situation de confiance (enseignant, religieux, conseiller, gardien/gardienne d’enfants)

Aucune tactique mentionnée (contrôle parental ou familial surtout)

« Il m’a dit que j’aurais des ennuis, que les gens me prendraient

pour une salope, et que ma mère ne m’aimerait plus. »

– Survivante

1313

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 16: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

18 %

25 % 57 %

15 %

24 % 61 %

Tactiques utilisées par les abuseurs

PRÉSENTATION DE PORNOGRAPHIE ADULTE À LA VICTIME PAR L’ABUSEUR (N=93)

PRÉSENTATION D’IMAGES DE L’ABUS À LA VICTIME PAR L’ABUSEUR (N=75)

PRÉSENTATION D’IMAGES D’ABUS PÉDOSEXUELS À LA VICTIME PAR L’ABUSEUR (N=94)

18 %

38 %

44 %

RAISONS DONNÉES À LA VICTIME PAR L’ABUSEUR POUR ENREGISTRER L’ABUS (N=60)

Plusieurs réponses permises

48 % Aucun motif invoqué

17 % Usage personnel

17 % 15 % Vendre/échanger les images

18 % Motifs multiples

Exemples de motifs classés sous « Motifs multiples » :

• la victime avait une « dette » envers l’abuseur et cela permettrait d’effacer la dette;

• utiliser les images pour montrer à la victime qu’elle avait une mauvaise conduite;

• se servir des images pour apprendre à d’autres;

• garder un « souvenir » de la victime;

• désir de faire de l’art, un film, un portrait.

Autres réponses données : conditionnement (7 %).

Oui

OuiOui Non

NonNon

Ne sait pas

Ne sait pas

Ne sait pas

Réduire la victime au silence (menace de montrer les images)

1414

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 17: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

MENACES OU CONSÉQUENCES EN CAS DÉSOBÉISSANCE (N=81)Plusieurs réponses permises

DIRECTIVES AUXQUELLES LA VICTIME DEVAIT SE SOUMETTRE DURANT L’ENREGISTREMENT (N=53)

38 % Poser/Se produire

38 % Sourire/avoir l’air d’aimer ça

36 % Porter un costume

25 % Silence

17 % Accessoires

40 % Autres

67 % Menaces de violence physique contre la victime

25 % Menaces à caractère non physique contre la victime

25 % Menaces de violence physique contre un membre de la famille

20 % Torture

14 % Menaces de violence physique contre des personnes chères à la victime (non précisées ou n’appartenant pas à sa famille)

25 % AutresDirectives non prises en compte dans le tableau ci-dessus : faire certains sons (13 %), dire certaines choses (12 %), montrer de la douleur/de l’inconfort (9 %).

N. B. : Vingt-six répondants ont déclaré avoir reçu l’ordre ou avoir été obligés de faire certaines choses pendant l’enregistrement de l’abus, sans toutefois donner plus de détails à ce sujet. Le tableau ci-dessus n’en fait donc pas état.

Mentionnons aussi que 9 répondants ont indiqué n’avoir reçu aucune directive particulière. De ce nombre, 5 ont précisé qu’ils n’ont pas eu à suivre de directives puisque leur soumission était obtenue par des moyens de contention (p. ex. la victime était ligotée ou immobilisée).

Exemples d’ordres ou d’obligations classés sous « Autres » : obéir aux ordres d’autres abuseurs/« clients », ne pas pleurer, prendre l’initiative, utiliser des objets de certaines façons (jouets sexuels, vêtements, etc.), manifester du plaisir ou de l’excitation (par des expressions faciales ou des orgasmes préalablement répétés), lire des histoires d’abus pédosexuels, se livrer à des actes de violence envers d’autres enfants.

« Il m’a menacée de nous tuer moi et ma famille. Il m’a juré que j’irais en enfer. Il m’a fait jurer sur la bible (j’étais très croyante à l’époque)

que je n’en parlerais jamais à personne. » – Survivante

« Menaces/conséquences comme quoi : [...] je me ferais torturer/assassiner; [...] quelqu’un que j’aime se ferait torturer/assassiner; [...] je

serais forcée de tuer quelqu’un que j’aime; [...] je dois trouver quelqu’un qui ferait ce que je fais; [...] quelqu’un que j’aime devra faire ce que je

fais à la place; [...] je devrai aller en prison si je ne coopère pas; [...] je finirais dans un asile ou un hôpital psychiatrique parce qu’ils diraient à

tout le monde que je suis complètement folle; [...] je serais folle de refuser; [...] isolement; [...] humiliation devant d’autres personnes; [...] je

me ferais battre; [...] Ils diraient aux autres abuseurs, qui sont encore plus méchants, que je n’ai pas obéi. » – Survivante

Toutes les déclarations précédentes ont été faites en réponse à la question « Vous exposiez-vous à des menaces ou à des conséquences si vous

refusiez de vous soumettre à votre ou vos abuseurs ou de faire ce qu’on vous demandait? »

1515

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 18: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

Parmi les autres menaces souvent citées, mentionnons : menaces de parler des images ou de les montrer à d’autres personnes (14 %); menaces de violence (ou violence réelle) envers des animaux (11 %); forcer la victime à regarder d’autres enfants se faire abuser ou dire que d’autres enfants seraient abusés si la victime refuse de coopérer (11 %).

Parmi les menaces classées sous « Autres », mentionnons :

• l’abuseur ou son parent abandonnerait la victime;

• l’abuseur se suiciderait;

• l’abuseur aurait des ennuis (p. ex. aller en prison);

• d’autres abuseurs pourraient intervenir et se montrer plus méchants/plus abusifs envers la victime;

• la victime aurait à recruter d’autres personnes qui obéiraient aux ordres.

Parmi les conséquences classées sous « Autres », mentionnons les situations où l’abuseur insulte la victime, l’humilie ou abuse d’elle émotionnellement d’une quelconque façon, l’isolement de la victime et les situations où l’abuseur refuse que la victime se fasse examiner par un médecin ou lui interdit de porter des vêtements.

Les répondants ont donné beaucoup de détails à propos des menaces qui leur ont été faites. Il ne s’agissait pas de simples menaces de punition; bien au contraire. Des promesses immorales et terrifiantes d’actes excessivement violents ont été faites. Par exemple :

• 67 % des victimes qui ont reçu des menaces déclarent qu’il s’agissait de menaces de violence physique. De ce nombre, 43 % se sont fait menacer de mort si elles n’obéissaient pas.

• 25 % des victimes qui ont reçu des menaces déclarent qu’il s’agissait de menaces de violence physique dirigées contre des membres de leur famille. Il s’agissait de menaces de mort dans 55 % des cas.

• 14 % des victimes qui ont reçu des menaces déclarent qu’il s’agissait de menaces de violence physique dirigées contre d’autres personnes de leur entourage. Il s’agissait de menaces de mort dans 45 % des cas.

20 % des victimes qui ont reçu des menaces déclarent que l’abuseur leur a fait des menaces de torture ou les a torturées. L’exemple le plus souvent donné par les victimes qui déclarent avoir été contraintes sous la torture à obéir est de s’être fait menacer de subir des décharges électriques ou d’en avoir subi (4 victimes). Vient au deuxième rang la torture par l’eau, p. ex. : suspendre la victime par les pieds au-dessus de l’eau ou lui plonger la tête sous l’eau (3 victimes). Parmi les autres exemples cités, mentionnons : étouffer la victime, l’enterrer vivante, la laisser pour morte, etc.

Il est important de souligner que les menaces de violence et de torture décrites ci-dessus ont été faites à un enfant et interprétées à travers ses yeux. Sachant cela, on comprend aisément pourquoi l’enfant a pu se sentir obligé d’obéir et, par conséquent, pourquoi il peut s’avérer extrêmement difficile pour un enfant de demander de l’aide dans pareille situation.

1616

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 19: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

L’ABUSEUR A-T-IL DIT QU’IL MONTRERAIT LES IMAGES À D’AUTRES PERSONNES? (N=72)

LA VICTIME PENSE-T-ELLE QUE L’ABUSEUR A DIFFUSÉ LES IMAGES? (N=66)

LA VICTIME CROYAIT-ELLE QUE L’ABUSEUR COMMUNIQUAIT AVEC D’AUTRES ABUSEURS? (N=86)

RAISONS DONNÉES À LA VICTIME PAR L’ABUSEUR POUR MONTRER LES IMAGES À D’AUTRES PERSONNES (N=32)

Plusieurs réponses permises

QU’EST-CE QUI FAISAIT CROIRE À LA VICTIME QUE L’ABUSEUR AVAIT DIFFUSÉ LES IMAGES? (N=37)

Plusieurs réponses permises

QU’EST-CE QUI FAISAIT CROIRE À LA VICTIME QUE L’ABUSEUR COMMUNIQUAIT AVEC D’AUTRES ABUSEURS? (N=50)

Plusieurs réponses permises

OuiNon

60 %18 %

22 %

47 % Pour en faire l’échange, la vente

31 % Pour menacer la victime (si elle parle)

22 % Pour menacer la victime (si elle n’obéit pas)

16 % Pour montrer à quel point la victime est ignoble/dépravée

6 % Pour « promouvoir » la victime auprès d’autres abuseurs sexuels

Oui

Oui

Non

Non

61 %

67 %

12 %

12 %

27 %

21 %

38 % L’abuseur a dit qu’il le ferait

27 % La victime en a été témoin

24 % Membre d’un réseau

5 % L’abuseur a reçu des demandes d’autres abuseurs

3 % L’abus a été diffusé en direct

64 % Membre d’un réseau (avait des clients/vendait souvent)

20 % L’abuseur a dit qu’il le ferait

14 % La victime a été témoin des communications

8 % La victime a été forcée de communiquer avec d’autres abuseurs

14 % Autres

Les autres réponses ont été classées sous « Autres ». Exemples de réponses classées sous « Autres » : pour trouver des « amis » à la victime; parce que la victime est belle et que d’autres paieraient pour voir les images; pour se servir des images afin d’apprendre à d’autres et pour mettre la victime dans l’embarras.

Les autres réponses ont été classées sous « Autres ». Il s’agit de cas où le répondant indique avoir supposé ou déduit des circonstances que l’abuseur avait diffusé les images ou comptait le faire.

Nous avons classé sous « Autres » les situations où le répondant a indiqué que : l’abus a été diffusé en direct; le répondant a été abusé en personne par quelqu’un avec qui l’abuseur communiquait par Internet; et parce que la victime savait que l’abuseur achetait ou vendait de la pornographie juvénile ou était motivé par l’appât du gain.

Ne sait pas

Ne sait pas

Ne sait pas

1717

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 20: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

Impact sur la victimeL’impact considérable des expériences d’abus pédosexuels sur la vie des victimes a été largement étudié, mais peu d’études ont été réalisées pour saisir l’impact supplémentaire qu’engendre l’enregistrement des abus et leur diffusion éventuelle sur Internet. Il ressort clairement des informations dévoilées par les répondants que l’enregistrement et la diffusion des abus aggravent de beaucoup le traumatisme des victimes. Les survivantes et les survivants, qui se sont exprimés surtout dans leurs propres mots – plutôt qu’en répondant à des questions dichotomiques (oui/non) ou à choix multiple –, ont été tristement cohérents dans leurs descriptions des craintes et de la vulnérabilité qui les hantent constamment à l’idée de savoir qu’il existe une trace indélébile de leur expérience d’abus. Comme l’a si bien dit l’une des survivantes qui déclare avoir été suivie et harcelée en ligne : « Ma paranoïa est légitime ». Ces survivantes et survivants doivent vivre avec le fait que leur expérience d’abus a été immortalisée et que d’autres personnes, y compris d’autres abuseurs, continuent de voir ces images.

EN QUOI L’IMPACT DE L’EXISTENCE DES IMAGES DIFFÈRE-T-IL DE L’IMPACT DE L’ABUS PHYSIQUE (N=70)

Plusieurs réponses permises

AVEZ-VOUS PEUR DE VOUS FAIRE RECONNAÎTRE PAR QUELQU’UN QUI A VU DES IMAGES VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS? (N=83)

IMPACT SUR LA VIE QUOTIDIENNE (N=77)Plusieurs réponses permises

IMPACT DE LA PEUR D’ÊTRE RECONNU (N=52)Plusieurs réponses permises

61 % La diffusion ne cesse jamais/auditoire/pérennité

41 % Peur d’être reconnu/peur de se montrer en public

34 % Impuissance vis-à-vis des images

24 % Honte et humiliation vis-à-vis des images

20 % Sentiment de se faire abuser encore et encore

39 % Insécurité/hypervigilance

38 % Affecte toutes les facettes de la vie/fait partie de mois31 % Sensibilité à l’égard des photos

30 % Déclencheurs réguliers dans le quotidien

25 % Difficulté à accomplir des tâches/à communiquer avec autrui

Oui

Non

73 %

27 %

21 % La victime craint de se faire suivre ou qu’on lui fasse du mal

21 % La victime devient méfiante chaque fois que quelqu’un lui dit qu’elle la reconnaît

17 % Honte, gêne, anxiété

62 % Autre

Autres impacts cités dans une moindre mesure : limitation des interactions sociales (15 %), piètre image de soi (15 %), limitation des sorties en public (13 %).

Exemples de réponses classées sous « Autres » : modification de l’apparence (p. ex. couleur des cheveux/style; vêtements amples/peu voyants), hypervigilance en public, présence limitée sur Internet, présence limitée en public ou grande prudence en public, sentiments de colère, méfiance, répercussions physiques liées à l’anxiété, crainte de la victime de se faire accuser d’une infraction.

N. B. : Six répondants disent que les abus physiques les ont affectés davantage ou ni plus ni moins que l’existence des images.

Autres impacts mentionnés par les répondants, mais non pris en compte dans le graphique : sentiment de se faire abuser encore et encore (20 %), insécurité générale (17 %), impression d’être constamment en danger (13%), dégoût à l’idée de savoir que d’autres personnes utilisent les images à des fins sexuelles (13%), peur de se faire juger (11 %).

Impacts mentionnés par les répondants, mais non pris en compte dans le graphique : méfiance (24 %), piètre image de soi (18 %), peu ou pas d’interactions sociales/isolement (18%), troubles du sommeil (14 %) et peur de se faire reconnaître (14 %).

Exemples de réponses classées sous « Autres » : colère, incapacité de mettre des limites, instabilité, difficulté à se maîtriser, malaises et douleurs physiques.

1818

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 21: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

VOUS EST-IL DÉJÀ ARRIVÉ QUE QUELQU’UN VOUS RECONNAISSE EN LIGNE OU EN PERSONNE APRÈS AVOIR VU DES IMAGES VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS? (N=81)

VOUS EST-IL DÉJÀ ARRIVÉ QUE QUELQU’UN VOUS PRENNE POUR CIBLE (P. EX. EN VOUS CONTACTANT, EN VOUS MENAÇANT, EN VOUS FAISANT DES PROPOSITIONS)

APRÈS AVOIR VU DES IMAGES VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS? (N=39)

PENSEZ-VOUS QUE VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS A PU AFFECTER VOS ÉTUDES OU VOTRE RÉUSSITE SCOLAIRE? (N=82)

IMPACT DE S’ÊTRE FAIT RECONNAÎTRE EN LIGNE OU EN PERSONNE (N=30)Plusieurs réponses permises

IMPACT DE S’ÊTRE FAIT PRENDRE POUR CIBLEPlusieurs réponses permises

IMPACTS NÉGATIFS (ÉTUDES/RÉUSSITE SCOLAIRE) (N = 69)Plusieurs réponses permises

Oui

Oui

Non

Non

31 %

44 %

64 %

25 %

36 %

N. B. : Les répondants ont été interrogés seulement sur l’impact de s’être fait reconnaître. Ils n’avaient pas à donner plus de précisions, à savoir par exemple qui les avait reconnus ou comment. Néanmoins, au moins 7 répondants ont indiqué que la personne qui les avait reconnus avait manifesté le désir d’abuser sexuellement d’eux.

N. B. : Les répondants ont été interrogés seulement sur l’impact de s’être fait prendre pour cible. Ils n’avaient pas à donner plus de précisions, à savoir par exemple qui les avait pris pour cible ou comment.

*Les réponses classées sous « oui » sont celles où les répondants estiment avoir dû mettre les bouchées doubles durant leurs études à cause de ce qu’ils ont vécu (certains disent s’être dissociés de leur expérience d’abus pour réussir).

57 % Aggravation du traumatisme

30 % Avances/autres abus /revictimisation

17 % Craintes/a dû se cacher

10 % Chantage/menaces

55 % Avances

30 % Chantage

20 % Isolement encore plus grand

15 % Aggravation du traumatisme

Impact négatif

Aucun impact/détailOui

88 %

4 %8 %

53 % Incapacité de finir ses études/ d’atteindre le niveau voulu

47 % Problèmes de concentration

26 % Maladies/dépressions

17 % Absentéisme élevé

10 % Retards/pause de l’école

Autres impacts cités dans une moindre mesure : Difficultés avec ses pairs (6 %), peur (4 %) et autres (11 %). Exemples de réponses classées sous « Autres » : difficultés avec les enseignants masculins et méfiance à l’égard des autres.

Ne sait pas

1919

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 22: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

PENSEZ-VOUS QUE VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS A PU AFFECTER VOTRE VIE PROFESSIONNELLE? (N=78)

PENSEZ-VOUS QUE VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS A PU AFFECTER VOTRE VIE AMICALE? (N=80)

IMPACTS NÉGATIFS (VIE PROFESSIONNELLE) (N=71)Plusieurs réponses permises

IMPACTS NÉGATIFS (VIE AMICALE) (N=73)Plusieurs réponses permises

Oui, impact négatif

Ne sait pas, aucun impact/détailOui

91 %

1 %8 %

46 % Incapacité au travail

28 % Maladies/dépressions

14 % Trop mal à l’aise socialement

11 % Conserver un emploi

7 % Peur d’être reconnu

15 % Autre

Oui

Non

7 %

93 %

60 % Confiance

47 % Incapacité de se rapprocher des gens/amitiés superficielles

12 % Sentiment d’indignité

7 % Isolement social/peur d’être en public

5 % Pas d’amis masculins

22 % Autre

*Les réponses classées sous « oui » sont celles où les répondants estiment devoir mettre les bouchées doubles au travail à cause de ce qu’ils ont vécu (certains disent s’être dissociés de leur expérience d’abus pour réussir).

Autres impacts négatifs cités : peur de se faire reconnaître (7 %), trop peu d’options par manque d’éducation (4 %), absentéisme élevé (4 %), incapacité de remplir les exigences de leur poste (3 %). Exemples de réponses classées sous « Autres » : tendance à éviter les emplois liés aux médias et occupe un emploi en deçà de ses capacités.

2020

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 23: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

EN QUOI VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS A-T-ELLE AFFECTÉ VOTRE VIE AMOUREUSE OU SEXUELLE? (N=83)

Plusieurs réponses permises

53 % Problèmes d’intimité (sexuelle/incapacité/ difficulté à se livrer à des actes sexuels)

46 % Problèmes d’intimité émotionnelle

31 % Plus de méfiance

16 % Images ou souvenirs intrusifs de l’abus durant les rapports sexuels

14 % Sentiment d’indignité

10 % Autre

Quelques répondants (8) ont aussi mentionné un degré d’inconfort élevé vis-à-vis de leur corps et de l’intimité physique non sexuelle.

N. B. : 10 % des répondants disent que l’existence des images n’affecte pas leurs sentiments par rapport à la sexualité.

Exemples de réponses classées sous « Autres » : orientation sexuelle confuse, difficulté à poser et à maintenir des limites sexuelles; refus du répondant que son partenaire voie des images de lui quand il était enfant et crainte que son partenaire puisse voir les images et avoir envie de reproduire la scène.

PENSEZ-VOUS QUE VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS A PU AFFECTER VOTRE VIE FAMILIALE? (N=70)

Plusieurs réponses permises

24 % Aucun contact avec la famille

19 % Aucun soutien de la famille

13 % Problèmes de couple

10 % Peu ou pas d’impact

6 % Impact sur le rôle parental

4 % Rapprochement avec la famille

4 % Peur pour la sécurité des enfants contre les abuseurs sur Internet

4 % Not able to parent (would like to)

3 % Peur que les enfants découvrent ce qui s’est passé

30 % Autres

Plusieurs répondants ont été abusés en contexte familial. Nous avons procédé à une analyse distincte pour vérifier s’il y avait une différence importante dans les réponses données à cette question selon que le répondant avait été abusé par un membre de sa famille ou par une personne étrangère à sa famille. L’analyse se poursuit, mais à ce stade-ci, il semble que la majorité des deux types de répondants n’ont soit aucun contact avec leur famille ou aucun soutien de leur famille. L’analyse de ces informations se poursuit.

Exemples de réponses classées sous « Autres » : refus de paraître dans les photos de famille, refus de permettre des photos d’enfants, famille ignorante de l’abus.

« L’ennemi le plus redoutable est celui que vous ne pouvez pas voir, mais vous savez qu’il est là. Les menaces de ce genre causent beaucoup

plus d’anxiété et de paranoïa parce que c’est imprévisible. C’est accablant. » – Survivante

2121

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 24: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

ÊTES-VOUS ACTUELLEMENT EN THÉRAPIE? (N=113)

AVEZ-VOUS CONSULTÉ PLUS D’UN THÉRAPEUTE? (N=113)

VOTRE THÉRAPEUTE EST-IL AU COURANT POUR LES IMAGES? (N=104)

PENSEZ-VOUS AVOIR BESOIN D’ALLER EN THÉRAPIE OU DE VOUS FAIRE SUIVRE? (N=111)

POURQUOI AVEZ-VOUS CONSULTÉ UN AUTRE THÉRAPEUTE? (N=96Plusieurs réponses permises)

L’IMPACT DES IMAGES EST-IL PRIS EN COMPTE DANS LA THÉRAPIE? (N=81)

Oui

Oui

Oui Oui

Non

Non

NonNon

36 %

11 %

16 %

49 %

64 %

89 %

84 %

51 %

OuiNon

82 %

7 %11 %

47 % Le ou les thérapeutes étaient incapables d’intervenir (ne comprenaient pas/dépassés par la situation/pas d’expertise)

22 % Thérapeute/traitement ne convenait pas

21 % Déménagement

16 % Pour aller plus loin/essayer de nouvelles thérapies

15 % Pour aller plus loin/essayer de nouvelles thérapies

18 % Autres

Autres réponses non prises en compte dans le graphique : mauvais diagnostic, transition de routine vers un nouveau service/système, le répondant était incapable de tenir le coup/n’était pas prêt, encouragé par une autre personne et parce que le thérapeute ne croyait pas la victime. Réponses classées sous « Autres » : le répondant se sentait prêt à arrêter la thérapie (4 %), raisons financières (3 %), se sentait prêt à arrêter jusqu’à ce qu’un événement déclencheur survienne (4 %) (exemples de déclencheurs : poursuite judiciaire, intervention médicale, contact avec l’abuseur, grossesse), abus par le thérapeute (2 %), la thérapeute était en contact avec l’abuseur (2 %), le thérapeute avait peur des abuseurs (2 %), refus du thérapeute de traiter la victime avant l’âge de 18 ans.

Ne sait pas

2222

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 25: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

Découverte de l’abus

QUEL ÂGE AVIEZ-VOUS AU MOMENT DU DÉVOILEMENT OU DE LA DÉCOUVERTE DE VOTRE EXPÉRIENCE D’ABUS PÉDOSEXUEL PHYSIQUE (N=129)

2 % 0-4

14 % 5-11

33 % 12-17

45 % 18+

4 % NRP

2 % Jamais

N. B. : Un répondant a fait état de deux situations d’abus différentes.

70 % des répondants ont indiqué que les images n’ont pas été découvertes en même temps que

l’abus physique (n=94)

De plus, 52 % des répondants ont indiqué que les images n’ont jamais été découvertes ou ne

savent pas si elles l’ont jamais été.

2323

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 26: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

SI LE RÉPONDANT ÉTAIT UN ENFANT, ÉTAIT-IL TOUJOURS EN SITUATION D’ABUS AU MOMENT

DU DÉVOILEMENT? (N=27)

Oui

Non

Impossible de le déterminer

Impossible de le déterminer

63 %26 %

11 %

SI LE RÉPONDANT ÉTAIT UN ADULTE AU MOMENT DU DÉVOILEMENT ET QU’IL ÉTAIT TOUJOURS EN SITUATION D’ABUS, EST-CE QUE LES ABUS ONT CESSÉ APRÈS LE

DÉVOILEMENT? (N=17)

Oui

Non

35 %

65 %

SI LE RÉPONDANT ÉTAIT UN ADULTE, ÉTAIT-IL TOUJOURS EN SITUATION D’ABUS

AU MOMENT DU DÉVOILEMENT? (N=39)

Oui

Non

28 %

64 %

8 %

COMMENT L’ABUS PHYSIQUE A-T-IL ÉTÉ DÉCOUVERT? (N=92)*

79 % Dévoilement par la victime*

12 % Découverte par quelqu’un

5 % Découverte des images

5 % Dévoilement par une autre victime du même abuseur

4 % Autre

LA VICTIME ÉTAIT-ELLE TOUJOURS EN SITUATION D’ABUS AU MOMENT DU DÉVOILEMENT? (N=73)

Oui

Non

38 %

44 %

18 %

LE RÉPONDANT ÉTAIT-IL UN ADULTE OU UN ENFANT AU MOMENT DU DÉVOILEMENT? (N=73)

37 % Enfant

53 % Adulte

10 % Impossible de le déterminer*

N. B. : Deux des répondants (sur 92) qui ont répondu à cette question ont indiqué que l’abus physique n’avait pas été découvert.

Exemples de réponses classées sous « Autres » : l’abuseur avait communiqué avec une autre personne en ligne; la victime avait donné naissance à un enfant; la victime a découvert les images à l’âge adulte.

Ne sait pas

En ce qui concerne les répondants dont l’âge au moment du dévoilement n’a pas pu être déterminé (7), les abus ont cessé avec le dévoilement dans un cas, mais il n’a pas été possible de déterminer ce qu’il en était pour les 6 autres répondants.

*Bien que 79 % des répondants ont indiqué que l’abus physique a été découvert parce qu’ils en avaient parlé à quelqu’un, il est important de souligner que les victimes n’en ont pas toutes parlé à quelqu’un lorsqu’elles étaient enfants ou pendant les faits, et que les abus ne cessaient pas toujours lorsque la victime en parlait à quelqu’un Pour comprendre le contexte entourant les dévoilements, nous avons analysé plus en profondeur les informations fournies par les répondants en réponse à cette question ainsi qu’à d’autres questions de l’enquête. Voici les résultats de cette analyse :

2424

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 27: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

POURQUOI PENSEZ-VOUS QU’AUCUNE ACCUSATION N’A ÉTÉ DÉPOSÉE? (N=24)

Exemples de réponses classées sous « Autres » : conservation inadéquate de la preuve, preuve équivoque de la part de la victime (p. ex. due à une dissociation chez la victime, à des trous de mémoire ou aux problèmes rencontrés par la victime relativement au signalement de l’infraction) et crainte de la police qu’un signalement fasse courir un trop grand danger à la victime.

33 % Manque de preuves

25 % La police ou le ministère public n’a pas donné suite à la plainte

20 % Influence/interférence

20 % Dévoilement non crédible/parole de la victime mise en doute

17 % La victime ne voulait pas aller plus loin

17 % Délai de prescription

8 % Décès de l’abuseur

21 % Autre

DES ACCUSATIONS CRIMINELLES ONT-ELLES ÉTÉ DÉPOSÉES? (N=40)

Plusieurs réponses permises

55 % 45 %

N. B. : Les répondants pouvaient seulement répondre à cette question s’ils avaient déclaré avoir fait un signalement à la police ou s’ils n’avaient pas répondu à la question sur le signalement à la police.

L’AFFAIRE A-T-ELLE ÉTÉ SIGNALÉE À LA POLICE? (N=106) POURQUOI L’AFFAIRE N’A-T-ELLE PAS ÉTÉ SIGNALÉE À LA POLICE? (N=65)Plusieurs réponses permises

63 %

37 %

40 % Peur

12 % Menaces

12 % Pas la force de le faire

12 % Pas cru/peur de ne pas être cru

12 % Absence de soutien

34 % Autre

Les autres raisons pour lesquelles l’affaire n’a pas été signalée à la police sont : refus de s’adresser au système judiciaire (11 %), décès de l’abuseur (11 %), instabilité émotionnelle/psychologique (8 %), absence de preuves (9 %), délai de prescription (8 %), diagnostic de trouble dissociatif de l’identité (6 %) et recommandation de ne pas signaler (5 %).

Exemples de réponses classées sous « Autre » : présence de plusieurs abuseurs inconnus, la victime n’habitait plus le territoire en question, la victime avait du mal à exprimer ce qu’elle a vécu, la victime craignait d’être vue comme un abuseur, la victime craignait de nuire à sa famille en ne faisant un signalement, souvenirs flous, proximité de l’abuseur et de la victime (p. ex. père abuseur), situation de l’abuseur (p. ex. vu par la victime comme une personne influente dans la communauté).

Oui

Oui

Non

Non

« Je ne vous connais pas et je ne vous fais pas confiance. Mais si je vous signalais ce qui m’est arrivé, j’aurais à vous dire des choses

humiliantes et douloureuses à mon sujet. Peut-être que vous ouvririez une enquête qui durerait des mois ou des années et qui aboutirait

éventuellement à un procès. En cas de condamnation, la sentence serait de deux ans de prison. Pensez-vous vraiment que je suis folle de

simplement fermer ma gueule? Et que ça me prendra peut-être des années pour briser le silence après tout pour quelque chose comme ça? »

– Survivante, en réponse à la question « Qu’est-ce que vous aimeriez faire comprendre aux agents de police? »

2525

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.

Page 28: ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — … · table des matiÈres vue d’ensemble 2 groupe de travail international 2 sommet international 3 conception et administration

CONCLUSIONL’utilisation malveillante du numérique accélère la propagation des images d’abus pédosexuels, contribue à banaliser la sexualisation des enfants et permet aux abuseurs du monde entier de se livrer beaucoup plus facilement à ces activités illégales. Les évolutions technologiques et le couvert de l’anonymat jouent en faveur des délinquants et au détriment de notre capacité de protéger les enfants.

Cent vingt-huit survivantes et survivants d’abus pédosexuels avec prise d’images ont bien voulu partager leurs expériences à travers cette enquête. Les informations qu’ils ont fournies permettent de mieux comprendre le quotidien difficile de ces personnes et l’impact considérable de la création et de la diffusion d’images de leur expérience d’abus pédosexuel sur leur vie.

Les précieux enseignements de l’Enquête auprès des survivantes et survivants montrent qu’il est urgent que les pays du monde entier agissent et trouvent d’autres solutions pour améliorer le sort des survivantes et survivants. Notre capacité d’adaptation sur les fronts politique, législatif et thérapeutique aura un effet déterminant sur notre aptitude à protéger les enfants à l’avenir.

Il est crucial de faire évoluer les connaissances des personnes œuvrant dans les secteurs de l’éducation, de la médecine, de l’application de la loi et de la justice pour en arriver à trouver des moyens concrets de mieux protéger les enfants contre l’exploitation et les abus sexuels. Compte tenu de l’importance de recueillir des renseignements directement des survivantes et survivants et de partager l’information avec les professionnels en mesure d’aider les enfants, nous avons décidé de garder le questionnaire d’enquête ouvert. Nous sommes déterminés à tirer des leçons des expériences vécues par les victimes et nous estimons que la voix collective des survivantes et survivants du monde entier est essentielle pour faire changer véritablement les choses.

COMMENTAIRES DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS AYANT PARTICIPÉ À L’ENQUÊTE :

« Ma participation à cette enquête me permet de donner voix non seulement à l’enfant que j’ai été, mais aussi à tous les survivants. Il s’agit ici d’une

nouvelle forme d’abus que seulement nous, les survivants, sommes vraiment capables de comprendre en ce moment. Cette enquête m’a permis

d’exprimer mes pensées et mes besoins sans crainte pour que d’autres personnes sachent comment nous aider. Cette enquête me donne de l’espoir

et du réconfort à l’idée qu’il sera peut-être un peu plus facile pour moi comme pour d’autres de tourner la page. »

« L’enquête a été très bénéfique pour moi. Elle m’a permis de dire aux gens ce que j’ai ressenti sans réels obstacles. Cela m’a aussi aidée à me

ressaisir un peu par rapport à ce que j’ai vécu. »

« Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de participer à votre enquête… J’y ai répondu difficilement, mais l’expérience aura été

bénéfique en fin de compte. »

« Vous m’avez remercié d’avoir pris le temps de répondre à l’enquête, mais je suis vraiment contente que vous l’ayez mise sur pied.

J’espère qu’elle fournira beaucoup d’information pour aider les enfants d’aujourd’hui. Je vous remercie de votre travail et je vous souhaite

beaucoup de succès. »

2626

ENQUÊTE AUPRÈS DES SURVIVANTES ET SURVIVANTS — RAPPORT PRÉLIMINAIRE

Toutes les données présentées sont préliminaires et sujettes à modifications. Consultez l’avis en deuxième de couverture pour d’autres restrictions.