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www.lasynthese.net 300 F CF A N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 2018 ‘’LA SYNTHESE’’ VOUS SOUHAITE BONNE ANNEE 2018 B alle P erdue Par André SELFOUR TRÊVE SOCIALE ET LUTTE SYNDICALE L a Justice ivoirienne prend, cette fois, la balle de La Synthèse. Et pour cause ! Un sondage mené par nos soins a montré que la fête de la Nativité fut très morose. Ne le demandez, surtout pas, aux tenanciers d’espaces de loisir et aux commerçants de divers produits. Manque de sérénité de la part des Ivoiriens qui ne savent pas où les différents ver- dicts pris, dans les derniers procès, vont les mener. Instructions mal menées, décisions controversées, tout mis l’un dans l’au- tre, il y a de quoi comprendre que notre justice bat de l’aile. Face au politique, il ne faut pas se voiler la face, elle perd son latin. 20 ans pour Hubert, Simone acquittée sans vrai débat, instruction bâclée pour Abéhi…Et la liste n’est pas exhaustive. Cette Justice qui se laisse phagocyter par le Politique…pour ne pas dire cogner par l’Exécutif, n’est pas faite pour nous ré- concilier durablement. Si nous avons choisi de ne rien faire de la Justice transitionnelle, il faut éviter que notre Justice soit prise pour une institution complaisante Une Justice «cognée» par la politique A mardi prochain L’Evangéliste J-P. Kouamé prévient: «2018, l’année de transition en Côte d’Ivoire» INTERVIEW EXCLUSIVE Ce qui attend les fonctionnaires Son message aux Ivoiriens FÊTE DE FIN D’ANNÉE Jean-Yves Abonga dit tout Plusieurs accidents et des morts enregistrés

enregistrés INTERVIEW EXCLUSIVE L’Evangéliste J-P. …lasynthese.net/wordpress/wp-content/uploads/2018/01/LA-SYNTHESE-083.pdfde sacrifice. Je les félicite pour leur courage et

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www.lasynthese.net300FCFAN°083

du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 2018

‘’LA SYNTHESE’’ VOUS SOUHAITE BONNE ANNEE 2018

Balle PerduePar André SELFOUR

TRÊVE SOCIALE ET LUTTESYNDICALE

La Justice ivoirienne prend, cette fois, la balle de

La Synthèse. Et pour cause ! Un sondage mené par nos

soins a montré que la fête de la Nativité fut très morose.

Ne le demandez, surtout pas, aux tenanciers d’espaces de loisir

et aux commerçants de divers produits. Manque de sérénité

de la part des Ivoiriens qui ne savent pas où les différents ver-

dicts pris, dans les derniers procès, vont les mener. Instructions

mal menées, décisions controversées, tout mis l’un dans l’au-

tre, il y a de quoi comprendre que notre justice bat de l’aile.

Face au politique, il ne faut pas se voiler la face, elle perd son

latin. 20 ans pour Hubert, Simone acquittée sans vrai débat,

instruction bâclée pour Abéhi…Et la liste n’est pas exhaustive.

Cette Justice qui se laisse phagocyter par le Politique…pour

ne pas dire cogner par l’Exécutif, n’est pas faite pour nous ré-

concilier durablement. Si nous avons choisi de ne rien faire

de la Justice transitionnelle, il faut éviter que notre Justice soit

prise pour une institution complaisante

Une Justice «cognée» par la politique

A mardi prochain

L’Evangéliste J-P. Kouamé prévient:«2018, l’année de transition en Côte d’Ivoire»

INTERVIEW EXCLUSIVE

Ce qui attend lesfonctionnaires

➢Son message aux Ivoiriens

FÊTE DE FIN D’ANNÉE

➢Jean-Yves Abonga dit tout

Plusieursaccidents etdes morts enregistrés

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Ivoiriennes, Ivoiriens, Mes chersCompatriotes, Chers Amis de la Côted’Ivoire,(…)L’année 2017 a été une année parti-culièrement difficile. Cependant,grâce à la solidité des fondamentauxde notre économie, à une action gou-vernementale dynamique et aux ef-forts de chacune et de chacun d’entrevous, elle se termine non seulementsous de bons auspices mais aussiavec beaucoup d'espoirs pour 2018.(…)Cependant, le début de l’année 2017a été marqué par de grandes difficul-tés, en particulier les mutineries ausein de l’Armée, qui ont failli mettreen péril la paix et la stabilité que nousavons eues tant de mal à reconstruire,depuis 2011. Notre objectif à présent,à travers la loi de programmation mi-litaire, est d’accélérer l’améliorationdes conditions de vie des Forces ar-mées, de restaurer la discipline ausein de l’Armée, de la moderniser etde la transformer en une Armée véri-tablement républicaine, c’est-à-direune Armée réconciliée dans ses diffé-rentes composantes. Notre Arméedoit être un service public, agissantpour la paix et le développement denotre cher pays. (…)Nous poursuivrons nos efforts d’in-vestissements dans la défense et la sé-curité tout au long de l'année 2018.

Mes chers Compatriotes,Au plan social, des mouvements so-ciaux et des grèves ont perturbé lefonctionnement de notre administra-tion. Le Gouvernement et les syndi-cats ont abouti à un accord de sortiede crise et à une trêve sociale de cinqans. La voie du dialogue et l’intérêtsupérieur de la Nation ont été privi-légiés. Je voudrais féliciter tous lesSyndicats et les Organismes qui ontpermis d’aboutir à cet accord et depréserver cette trêve sociale à ce jour.Enfin, parmi les difficultés qui ontmarqué le premier semestre 2017, labaisse des revenus des Producteursde cacao, en raison de la chute brutalede plus de 40% des cours mondiaux,a été certainement l’une des décisionsles plus douloureuses. Cette situationa entrainé la baisse du pouvoird’achat de nos Producteurs etcontraint à une réduction générale dubudget de l’Etat. Je voudrais, à nou-veau, saluer nos Parents producteursqui ont accepté de prendre leur partde sacrifice. Je les félicite pour leurcourage et leur abnégation. (…)Au cours de cette année 2017, nosPartenaires économiques et finan-ciers, bilatéraux et multilatéraux,ainsi que les Investisseurs internatio-naux, nous ont tous honorés de leurconfiance en continuant à investirmassivement dans notre économie.La mobilisation d’importantes res-sources nécessaires au financement

des priorités du Gouvernement, surles marchés internationaux et régio-naux, dans un contexte marqué parles chocs internes et externes, est unautre témoignage de cette confiancede la Communauté des Investisseurs.En vue d’améliorer nos finances pu-bliques, nous comptons accélérer lamise en œuvre cohérente et complètede la réforme fiscale à partir de 2018.(…)

Mes chers Compatriotes, ChersFrères, chères Sœurs,L’un des axes majeurs de la politiquede développement économique et so-cial du Gouvernement est la transfor-mation structurelle de notreéconomie, à travers l’intensificationdu programme de réhabilitation, deconstruction et d’équipements dansles secteurs des routes, du transport,de l’énergie et de l’eau potable.Aussi, le vaste programme de réhabi-litation et de construction de nosroutes et ouvrages devra se poursui-vre afin de rapprocher nos popula-tions, de faciliter les échanges etd’accroître la compétitivité de notreéconomie.

Après la livraison du pont de Bettiéen cette fin d’année, 2018 verra lelancement des travaux de construc-tion du 4e Pont d’Abidjan reliant lePlateau à Yopougon, ainsi que le dé-marrage des travaux des autoroutesAbidjan - San-Pedro et Tiébissou -Bouaké. Afin de résoudre l’épineusequestion de la mobilité urbaine àAbidjan, le Gouvernement a lancéplusieurs programmes pour accroîtreet moderniser les moyens de trans-port, mais aussi pour fluidifier la cir-culation dans le Grand Abidjan.Ainsi, après la livraison de 500 auto-bus neufs à la SOTRA en 2017, nouspoursuivrons nos efforts sur la pé-riode 2018 - 2020 au rythme de 500nouveaux bus par an. En outre, laflotte de 15 bateaux bus, nouvelle-ment mis en service par deux opéra-

teurs privés en 2017, sera doublée dès2018. Par ailleurs, la première lignedu métro d’Abidjan dont les travauxont été lancés le 30 novembre dernier,permettra de fluidifier la circulationet de réduire le temps de trajet entreAnyama, Abobo, le Plateau, Treich-ville et Port-Bouët. Il sera livré entre2021 et 2022. (…)

L’amélioration de la qualité de notresystème de santé se poursuivra sur lapériode 2018 - 2020, avec laconstruction de nouvelles infrastruc-tures de santé sur l’ensemble du ter-ritoire national ; il s’agit notammentd’un CHU à Abobo, de six nouveauxCentres Hospitaliers Régionaux, decinq hôpitaux Généraux, de trois hô-pitaux militaires à Daloa, Bouaké etKorhogo et de 200 établissements sa-nitaires de premier contact.

Mes chers Compatriotes, ChersJeunes,Vous êtes notre plus grand atout.Nous devons nous appuyer sur vous,sur votre énergie, votre ambition etvotre capacité à innover. Vous êtes laCôte d’Ivoire de demain. C’est pour-quoi, nous intensifierons nos effortspour faciliter votre intégration dans lemonde compétitif de l’emploi. Jevous demande d’avoir foi en votreavenir et en l’avenir de notre pays.Ne vous lancez pas à l’aventure, aupéril de vos vies ! Vous êtes mieux aupays et le pays a besoin de vous. (…)D’ici 2020, environ 133 milliards deF CFA serviront à la construction et àl’équipement de 15 nouveaux établis-sements et à la réhabilitation de 23établissements d’enseignement tech-nique et professionnel à travers lepays. Nous poursuivrons nos effortspour la mise en œuvre de l’école obli-gatoire, avec notamment l’ouverturede 3 440 nouvelles classes dans leprimaire, la construction de 40 col-lèges de proximité, de 07 lycées avecinternat pour les jeunes filles et le re-

crutement de 5 000 Instituteurs ad-joints pour l’année scolaire 2017 -2018. Au niveau de l’enseignementsupérieur, nous continuerons d’amé-liorer l’accès à un enseignement su-périeur de qualité, pour une meilleureemployabilité de nos diplômés. (…)

J’invite notre jeunesse à s’intéresserà ces technologies qui lui offrent lesmoyens de se former, de se prendreen charge et de compétir à armeségales avec les autres jeunes dumonde sur un marché du numériquequi se globalise de plus en plus. Chers Jeunes, je vous exhorte à vousinspirer de nos Jeunes sportifs : Mu-riel AHOURE et TA LOU MarieJosée, en Athlétisme ; Ruth GBAGBIet CISSE Cheick Salah au niveau duTaekwondo. C’est par leur travail etleurs efforts continus qu’ils ont réussià hisser haut le drapeau de notre cherpays. Ils sont notre fierté ! (…)

Mes chers Compatriotes, Malgré lesdifficultés rencontrées au cours dupremier semestre, cette année 2017 aété marquée par de grands évène-ments internationaux que notre paysa su brillamment organiser. C'est unréel motif de satisfaction et de fierté.La Côte d’Ivoire a abrité les 29 et 30novembre derniers, pour la premièrefois en Afrique au Sud du Sahara, le5e Sommet Union Africaine - UnionEuropéenne. Cette rencontre a vu laparticipation de près de 60 Chefsd’Etat et de Gouvernement qui sesont réunis autour du thème « Investirdans la jeunesse pour un avenir dura-ble ». Ce sommet ainsi que tous lesévènements parallèles associés, ontété, de l’avis de tous, un immensesuccès. Nous pouvons en être fiers.C’est aussi avec une grande joie etune grande fierté que la Côte d’Ivoirea abrité les 8 es Jeux de la Francopho-nie, qui se sont déroulés du 21 au 30juillet 2017. Ces jeux prestigieux ontvu la participation de 53 pays et plusde 4 000 jeunes artistes et sportifs. Jevoudrais, à nouveau, féliciter le Gou-vernement et tout le peuple ivoirienpour la réussite de ces évènementsqui ont contribué au rayonnement de

notre pays. (…)

En outre, les pays de la sous-régionnous ont témoigné, à nouveau, leurconfiance en accordant à la Côted’Ivoire le poste prestigieux de laPrésidence de la Commission de laCommunauté Economique des Etatsde l’Afrique de l’Ouest. Je resteconvaincu que tous ces succès se tra-duiront en retombées économiquesimportantes dans les années à venir.Chères Sœurs, chers Frères, Après laville de Grand-Bassam et le balafonSénoufo, le ZAOULI, danse du paysGouro, vient d’être inscrit, sur la listedu Patrimoine Mondial Immatériel del’UNESCO. Notre pays rayonne ànouveau à travers le monde sur tousles plans. Nous devons, tous, en êtrefiers ! (…)

Tous ces succès que je viens d’évo-quer n’auraient pas été possibles sansle retour de la sécurité et de la paix.La paix est notre bien le plus précieux! Nous devons tout mettre en œuvrepour la préserver. Je vous exhorte àtoujours recourir au dialogue et à laconcertation comme nous l’a ensei-gné le Président Félix Houphouët-Boigny. Cultivons la paix, gage de lacohésion sociale et de notre dévelop-pement ! (…)

A cet effet, j'ai décidé, en cette find'année et comme il est de coutume,d'accorder la grâce à 4 132 détenus dedroit commun, condamnés pour desinfractions mineures, en applicationde l'article 66 de notre Constitution.

Chers Frères, chères Sœurs,En 2018, nous continuerons à renfor-cer notre maturité démocratique et àmoderniser notre pays, notammentpar la mise en place des différentesInstitutions telles que prévues par laConstitution de la IIIe République.(..)A cet effet, nous organiserons en2018, les élections municipales, ré-gionales et sénatoriales. (…)

Je souhaite à chacune et à chacun devous, mes meilleurs vœux de Santé etde Bonheur. (…)

Bonne et heureuse année à toutes et à tous.

Que Dieu bénisse notre chère patrie.

Vive la République ! Vive la Côte d’Ivoire !

2DISCOURS DE FIN D’ANNEE 2017Ouattara satisfait, annonce degrandes mesures pour 2018

http://www.lasynthese.net N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 20182

Voici des extraits du discoursdu président Ouattara, à l’occa-sion du nouvel an.

Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a annoncé de grandesmesures pour 2018 (Ph. DR)

P O L I T I Q U E

Par DIMITRY Chrysostome

La Tasse

Cure de caniveaux, pavages des rues, embellissementsd’espaces, concerts offerts en cette fin d’année…Chaquemaire tente de sauver son mandat car surpris par Alas-

sane Ouattara. Annoncé pour 2020, le chef de l’Etat a décidéque tout (élections municipales et régionales) se jouera proba-blement dans le premier semestre de 2018. De quoi donner dessueurs froides à plusieurs élus locaux et même aux adversairesun peu distants des populations. Si cette surprise a mélangé for-cément le calcul de certains, d’autres se frottent les mains carmaires et conseillers régionaux seront plus accessibles et géné-reux

Une surprise au goût amer…du Chef

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N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 2018 http://www.lasynthese.net3

3 P O L I T I Q U E

La tenue de la premièreréunion du Comité deHaut niveau des partismembres Rassemble-ment des Houphouë-

tistes pour la Démocratie et la Paix(RHDP), en décembre 2017, montreclairement que Ouattara et Bédiéveulent boucler ce dossier avant laprésidentielle de 2020, pour éviter demauvaises surprises. Même s’ils sontsilencieux, nombreux sont ces cadresdu Rdr opposés à la proposition deBédié de voir le Rdr se fondre auPdci dans le cadre du parti unifié. «Sinous devons convenir de la créationd’un parti unifié, auquel tous les mi-litants adhèrent, nous devons, denotre point de vue, trouver des solu-tions qui soient consensuelles et ac-ceptées de tous. Pour nous, militantset responsables du RDR, l’avènementde ce parti unifié ne devrait, en aucuncas, effacer notre histoire. Le nou-veau parti doit tenir compte de toutesnos expériences et de toutes lesépreuves que nous avons traverséeset qui ont bâti notre réputation», aprévient Agbahi Félicien, cadre duRDR. Au Pdci, certains cadres digè-

rent difficilement cette volonté d’uni-fication. «Le Pdci-Rda résume en luiseul l’Houphouëtisme. Le label Pdci-Rda réaffirme la grandeur de notreparti et rassure de la qualité de l’ins-trument politique que nous avons àdisposition, pour reprendre laconstruction de la Côte d’ivoire dansla diversité des cultures et dans laconfiance retrouvée. Le Pdci-Rdarime avec modération, tolérance,dialogue, stabilité, paix et développe-ment. Cet héritage d’une histoire ex-ceptionnelle, pour toutes lesgénérations et aux valeurs univer-selles, mérite-t-il de disparaitre?Mais pour quelle espérance?», s’in-terroge Djedri N’goran, jeune cadredu Pdci. Même son de cloche au ni-veau de la jeunesse du Pdci rural:«Aujourd’hui, ce qui perturbe les mi-litants du Pdci-Rda, c’est cette affairede parti unifié. La jeunesse du Pdci-Rda n’est pas pour. Nous nous par-

lons plutôt du renforcement de l’al-liance Rhdp. C’est notre position. Onl’a signifié et le secrétaire exécutifnous a demandé de continuer le tra-vail de mobilisation de la base et lesjours à venir, nous serons sur le ter-rain, selon ses instructions pour per-mettre à nos membres de se faireidentifier et préparer sereinement lesélections à venir. Par ailleurs, le se-crétaire exécutif en chef nous a ras-surés dans les jours à venir del’engagement du parti à soutenir lajeunesse, à tous les niveaux, pour quenous soyons plus opérationnels»,soutiennent les responsables de laJpdci urbaine et rurale, en fin d’année2017, au cours d’une rencontre avecle Pr Guikahué. Outre ce fait, certainsirréductibles du parti vert blanc crai-gnent que leur mentor Bédié ne soitroulé dans la farine en 2020. Carbeaucoup soupçonnent le présidentOuattara d’œuvrer à imposer à Bédié

le duo Duncan-Gon Coulibaly. Unemanœuvre qu’on n’apprécie visible-ment pas au Pdci. «Nous attendonsde grands travaux, au niveau de larévision des listes électorales, au ni-veau de la réforme de la Commissionélectorale indépendante, et au niveau

du Pdci, de la convention qui dési-gnera l'un des nôtres pour se prépa-rer pour 2020. C'est notre feuille deroute. Et nous n'allons pas déviercette feuille de route», a prévenuJean- Louis Billon, lors d’une ren-contre avec la jeunesse du Pdci

PARTI UNIFIE ET CANDIDATURE UNIQUEOuattara et Bédié sous pression

Ouattara et Bédié manœuvrent pour unifier le Pdci et le Rdrmalgré les grincements de dents de plusieurs cadres du Rhdp.

(Ph. DR)

Mettre fin aux sons discordantsdans la case du Rhdp, accélérerle processus d’unification despartis de la mouvance présiden-tielle…Voici les deux chantiersqui attendent Ouattara et Bédiéen 2018, malgré la pression decertains irréductibles du Pdci etdes cadres du Rdr, visiblementopposés à cette idée.

Ivoiriennes et IvoiriensL'année 2017 qui s'achève dansquelques heures nous a donné biendes frayeurs à ses débuts, avec sesgrèves, ses mutineries, ses morts etla chute des cours du cacao, qui a sifortement perturbé notre économieet les revenus de nos paysans. Maisfort heureusement, elle se terminedans des conditions bien meilleures.En effet, grâce aux initiatives éclai-rées du Président Alassane Ouattara,moi-même et le gouvernement, lapaix est revenue définitivement dansnotre pays. Cette situation de paixretrouvée a permis à la Côte d’Ivoired'abriter deux évènements interna-tionaux majeurs, les Jeux de la fran-cophonie et le 5ème Sommet UnionAfricaine – Union Européenne.Notre pays a retrouvé sa place dansle concert des nations. Nos popula-tions bénéficient des retombées éco-nomiques des activitésinternationales menées par le Chefde l’Etat, car elles constituent dessources avérées de portes d’entréepour les investisseurs et pour les fi-nancements, conduisant ainsi à unmeilleur développement du secteur

privé. L’achèvement de nombreuxprojets dans les secteurs de l’éduca-tion, des infrastructures énergé-tiques et de transport, dans ledomaine de la santé et de la prise encharge sociale est un excellent indi-cateur de la bonne santé écono-mique de notre pays. L'année 2018se présente donc sous de bons aus-pices.Concernant notre parti, le PDCIRDA, je veux féliciter les déléguésdépartementaux et communauxpour le travail d'inventaire du per-sonnel politique qu'ils ont réalisé. Jeréitère ma ferme volonté de les ren-contrer très prochainement. En at-tendant, je leur demande derassembler autour d'eux, les cadreset les élus de leurs circonscriptionsrespectives pour conduire et gérerensemble et efficacement les activi-tés du Parti. Les acquis récents mon-trent à souhait la nécessité de lapaix. C'est pourquoi je voudrais re-nouveler mon appel pressant àl'union et à la cohésion qui seulespermettent le développement auquelnous aspirons tous. Apprenons tousà penser plus aux autres qu'à nous-

mêmes, en un mot, apprenons à êtreplus humbles et moins égoïstes.Militants et Militantes du PDCI etdu RHDP, 2018 sera l'année char-nière pour la consolidation de notreunion, qui nous aura valu tant devictoires. Voyez-vous, nous sommescondamnés à vivre ensemble. J’ob-serve que les échéances électoralesà venir de 2020 continuent d’occu-per toutes les pensées au point decristalliser les positions des uns etdes autres. Ces élections devenuesle refrain de toutes les chansons enCôte d'Ivoire. Je voudrais encoreune fois inviter les cadres des partismembres du RHDP à travailler aurenforcement de la confiance entrenous. C’est cette confiance qui vien-dra renforcer la cohésion que nousappelons de tous nos vœux. Le Pré-sident Alassane Ouattara et moi-même, travaillons à cela. Jevoudrais enfin souhaiter Bonne etHeureuse année 2018 à toutes et àtous et que la paix, s'installe défini-tivement dans vos foyers et dans noscœurs.

Henri Konan Bédié Président duvPDCI RDA

Message de vœux du président du Pdci

Par DIMITRY ChrysostomeComme on le dit, la fin et le début d’année engendrent des senti-ments mitigés. Tristesse d’être passé à côté de son sujet, satisfactiond’avoir mené le bon combat, mais surtout comment appréhender lanouvelle année qui nous tend les bras. Dans quelle posture se tenirpour que le nouveau soleil qui point à l’horizon nous soit favorable.Dans tous les cas de figures, pour peu responsable que l’on soit, unbilan s’impose. Vider les contentieux, interroger nos actes manqués,se plaindre du fait de n’avoir pu briser certains murs, mais aussi seréjouir, humblement, d’avoir accompli des performances, d’avoirtendu la main à un sinistré, d’avoir offert du pain à un frère, à unesœur. Quoiqu’il en soit, au crépuscule d’une année, émergent desquestionnements. Selon les réponses qu’on aura trouvées à l’issue de ce brainstor-ming, comme le dit le sage, il ne faut pas tomber dans la satisfactionbéate, ni se résigner parce qu’on n’aura pas réussi dans l’accom-plissement de nos actions. Il est vrai, le temps peut nous êtrecompté, mais il faut toujours avoir les yeux rivés sur ses ambitionset ses objectifs. Il y a 24 heures que 2018 a étendu son voile surl’humanité. Dans une lumineuse interview contenue dans notre li-vraison de cette semaine, un pasteur et théologien, parlant du de-venir de la Côte d’Ivoire, a dit ceci: «2018, est une année detransition». Propos anagogiques dont le décryptage pourra se faireplus tard mais en ce qui concerne les Ivoiriens et leurs dirigeants,2018 marque une étape importante dans la vie de la Nation. Cetteannée, en effet, signifie qu’il ne reste que deux ans, soit 730 jours,pour que le pays ne soit émergent. C’est-à-dire aux portes de l’in-dustrialisation. En effet, sous la férule d’Alassane Ouattara, prési-dent de la république, la Côte d’Ivoire a pris le pari d’émerger. Celaest une gageure, d’autant plus qu’au regard de la définition que leséconomistes donne de la notion, ce challenge, n’est aucunementune sinécure. Est considéré comme pays émergent, celui «dont lePib par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais quiconnait une croissance économique rapide, et dont le niveau de vieainsi que les structures économiques convergent ceux des pays dé-veloppés», définissent les économistes.C’est bien à l’aune de cette définition que nous pouvons jauger dela capacité de la Côte d’Ivoire à atteindre cette fatidique étape versl’industrialisation. Il faut, en tout état de cause, saluer la volontéd’Alassane Ouattara qui, dès sa prise des rênes de l’Etat, a annoncéles couleurs. Dès lors, des efforts ont été faits, des actions ont étéaccomplies et des visions ont été définies. Les institutions de Bret-ton Woods, incarnées par le Fonds monétaire international (Fmi) etla Banque mondiale (Bm) ont bien perçu les signaux émis par laCôte d’Ivoire, et ont décidé de l’accompagner dans ce titanesqueprojet. Ces institutions, en effet, n’ont de cesse de vanter les méritédu gouvernement ivoirien dont les performances, selon elles, sontexponentielles. Grande première dans l’histoire du Fmi, le Fonds aoctroyé un prêt à la Côte d’Ivoire sans que le Conseil d’adminis-tration n’ait siégé. Bien flatteurs tous ces égards à l’endroit de cepays qui sort d’une violente crise post-électorale. Il y a de quoi àespérer, selon des spécialistes. Mais il faut se dire les choses clai-rement. Toutes les performances réalisées par la Côte d’Ivoire nesont encore qu’au niveau macroéconomique. C’est-à-dire qu’ellesrépondent aux normes des institutions économiques et financièresinternationales mais ne profitent aucunement aux Ivoiriens. La plu-part d’entre eux continuant à vivre avec moins de 500 Fcfa par jour.Le maire de la commune huppée de Cocody, lors d’une remise decadeaux à des enfants, a fait une révélation de taille. «Contraire-ment à ce que l’on croit, ¾ des populations de Cocody sont dému-nies», a dit le premier magistrat de la commune présidentielle. Quedire donc de celles d’Abobo, de Yopougon, est-on tenté de s’inter-roger. Dans bien de domaines, l’émergence demeure une vue del’esprit en Côte d’Ivoire. A deux ans de 2020, date-butoir, il nousfaut tous, dirigeants et populations, bander les muscles pour y par-venir. Que 2018 nous donne les arguments pour ne pas que cetteambition ne soit un vœu pieu.

Bonne année à toutes et à tous !

EPar Charles Lambert TRA-BIditorial

2018: à deux annéesde l’émergence

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http://www.lasynthese.net N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 20184

P O L I T I Q U E

«Ce n’estpas lajus t ice .C ’ e s tu n e

condamnation sans preuves».Cette expression dépitée de Hu-bert Oulaye, ex-ministre de Lau-rent Gbagbo et baron du Frontpopulaire ivoirien (FPI), pronon-cée lors de sa condamnation, ce26 décembre, traduit un sentimentpartagé par de nombreux obser-vateurs. Au cours des cinq der-nières années, la justiceivoirienne a en effet prononcé desverdicts dont la pertinence, la jus-tesse, voire la légalité, a souventéchappé au citoyen ordinairecomme à l’observateur averti. Re-tour sur cinq verdicts controver-sés qui continuent de poser laquestion de l’indépendance de lajustice, dans un pays où celle-ci ala lourde charge de solder lescomptes d’un conflit très poli-tique.

26 DÉCEMBRE 2017

À l’issue d’un procès où lespreuves matérielles et les témoinsdirects ont fait défaut, Hubert Ou-laye, ancien ministre de la Fonc-tion publique, jadis politiquementtrès actif dans sa région natale del’ouest du pays, est condamné àvingt ans de prison ferme pour«complicité d’assassinat» de septcasques bleus de l’ex-Opérationdes Nations unies en Côted’Ivoire (Onuci). Ceux-ci ont ététués le 8 juin 2012, dans un vil-lage ivoirien situé à la frontièreavec le Liberia, lors d’une embus-cade attribuée à des mercenaireslibériens, en lien avec des mili-ciens ivoiriens favorables à Lau-rent Gbagbo. Hubert Oulaye avaitété arrêté en mai 2015, six moisaprès être revenu de son exil gha-néen. Il avait ensuite été libéré

pour raisons médicales, débutjuin 2017. Il était poursuivi avecun coaccusé, Maurice Djiré, unvillageois de 37 ans originaire deGuiglo (la ville natale de Oulaye),qui a été condamné à la mêmepeine que lui pour les même faits.Après le verdict, alors qu’HubertOulaye est ressorti libre du tribu-nal, Djiré, lui, est retourné à laMaison d’arrêt et de correctiond’Abidjan (Maca). La raison: touten condamnant les deux hommesà vingt ans de prison ferme, lacour, dans son arrêt, n’a cepen-dant pas décerné de mandat dedépôt à l’audience, de sorte que lestatu quo ante a été appliqué auxcondamnés.

14 DÉCEMBRE 2017

Le procès aux assises du magis-trat Placide Kouassi Kouassi, ac-cusé d’avoir tué, dans la nuit deNoël 2014, Habib Malick Fall, unjeune homme célèbre de Cocody(une commune huppée d’Abid-jan), s’achève par un verdict plu-tôt inattendu : trente-six mois deprison pour «coup mortel et dé-tention illégale d’armes et de mu-nitions de catégorie 5». Lemagistrat, qui avait déjà passéplus de trente-cinq mois en pri-son, devait donc être libéré peuaprès le jugement. Un verdict quisemblait confirmer la gêne desmagistrats lors de ce procès iné-dit, dans un pays où ceux-ciétaient jusque-là considérés, à tortou à raison, comme des intoucha-bles. Beaucoup d’indices laissentcroire à une enquête bâclée, cen-sée aboutir à un procès expéditif.En effet, à l’ouverture de l’au-dience, l’arme du crime avaitmystérieusement disparu dans letribunal, pour réapparaître un jourplus tard. D’autres indices ont

disparu du service hospitalier oùle jeune homme avait subi troisopérations avant de succomber àses blessures, et l’expertise mé-dico-légale faisait également dé-faut.

9 MARS 2015

L’ex-première dame, SimoneGbagbo, est condamnée à vingtans de prison ferme et dix ans deprivation de ses droits civiquespour «atteinte à l’autorité del’État, trouble à l’ordre public,participation à un mouvement in-surrectionnel». L’épouse de Lau-rent Gbagbo, partisane de la lignedure du FPI lors du règne de sonépoux, était jugée avec 79 autrespersonnes dont des officiers supé-rieurs et des hommes politiques.Tous sont des proches de l’ancienprésident, détenu à la Cour pénaleinternationale (CPI), qui ont jouéun rôle plus ou moins significatiflors de la crise post-électorale dedécembre 2010 à avril 2011.

«ON A DISTRIBUÉ DESPEINES À LA TÊTE DU

CLIENT. SUR QUOIREPOSENT CES

CONDAMNATIONS ?C’EST UNE LOTERIE».

Pascal Affi N’Guessan, présidentlégal du FPI, a pour sa part écopéde dix-huit mois de prison avecsursis. Il avait passé plus de deuxans dans une prison du nord dupays après son arrestation, finavril 2011. Quant à AboudramaneSangaré, président de la tendancedes frondeurs du FPI, et MichelGbagbo, fils de l’ex-président,issu d’un premier mariage avecune Française, chacun d’euxécope de cinq ans de prison

ferme. En dépit de leur condam-nation, ces derniers, qui compa-raissaient libres, sont rentrés chezeux après avoir passé un peu plusde deux ans en prison.«On a distribué des peines à latête du client, s’était emporté MeMathurin Djirabou, avocat de Si-mone Gbagbo et vieil habitué desprocès à caractère politique enCôte d’Ivoire. Sur quoi reposentces condamnations ? C’est uneloterie. Nous ne pouvons pasconcevoir qu’en l’état actuel dudroit, on puisse agir ainsi». Defait, aucune preuve matériellen’avait été fournie pour confon-dre les accusés, selon des organi-sations de la société civile et desjournalistes qui avaient, durantdeux mois, suivi les audiences.«La condamnation de SimoneGbagbo ne signifie pas que jus-tice a été rendue aux victimes dela crise qui a secoué la Côted’Ivoire entre 2010 et 2011»,avait ainsi dénoncé HumanRights Watch (HRW). Deux ansplus tard, l’ancienne premièredame est acquittée au terme d’unprocès pour crimes contre l’hu-manité. Annoncé comme histo-rique, celui-ci n’est pas épargnépar les critiques. Le verdict serarendu en l’absence de l’accusée etde ses conseils, qui ont décidé deboycotter les dernières semainesd’audience pour dénoncer un«procès politique». Le banc desparties civiles est lui aussi désert,les associations de défense desdroits de l’homme ayant décidéde ne pas assister aux audiences.«Comme nous le craignions etl’avions annoncé, ce procès a étéun véritable fiasco, tant sur laforme avec de nombreuses irré-gularités – que sur le fond, avecun dossier et des débats qui n’ontmalheureusement pas permis

d’établir la responsabilité indivi-duelle de l’ancienne premièredame dans les crimes commispendant la crise post-électorale»,avait ainsi écrit Dimitris Christo-poulos, le président de la Fédéra-tion internationale des ligues desdroits de l’homme (FIDH).

13 JANVIER 2015

Quatre personnes, dont ClaudeGohourou et Koné CheickOumar, accusées d’avoir dé-tourné 4 658 milliards FCFA (7,1millions d’euros) devant servir àindemniser 6 000 victimes duProbo Koala, dans l’affaire desdéchets toxiques déversés à Abid-jan en août 2006 (dix-sept mortset des dizaines de milliers d’in-toxications), sont condamnées àvingt ans de prison ferme… touten restant libres. Les quatre accusés faisaient partied’une association de défense devictimes des déchets toxiques, etla somme détournée avait été pré-levée sur les indemnités verséespar la multinationale Trafigura,affréteur du Probo Koala. À l’an-nonce de ce verdict controversé,Me Pierre Tanoh, l’avocat d’unplaignant, s’était alors emporté:«L’impunité est encore consa-crée. La décision n’est pas juridi-quement fondée, c’est unedécision politique». «Nousn’avons plus confiance en la jus-tice. Les pouvoirs se succèdentmais les comportements demeu-rent les mêmes», avait alors lancéHanon Charles Koffi, l’un desplaignants, «déçu».

6 NOVEMBRE 2013

La justice condamne quatorze an-ciens barons de la filière café-cacao à vingt ans de prison fermepour «détournements de fonds,abus de confiance, abus de bienssociaux, escroquerie, faux etusage de faux en écriture privéede banque ou commerce». LucienTapé Doh, Henri Kassi Amouzou(décédé en avril 2017), FirminKouakou, Placide Zoungrana,Angéline Kili et leurs co-accusésrepartent cependant libres à leursdomiciles. Mis en détention enjuin 2008, à la suite du scandaledu rachat douteux par la Côted’Ivoire d’une usine Nestlé auxÉtats-Unis, avant de bénéficierd’une libération provisoire, débutjanvier 2011, ces ex-barons, jadistrès proches de Laurent Gbagbo,étaient accusés d’avoir détourné370 milliards FCFA (564 millionsd’euros) entre 2002 et 2008. Eneffet, les différents audits de la fi-lière café-cacao, réalisés à la de-mande des institutions deBretton-Woods, avaient épinglédes structures dissoutes à l’avène-ment d’Alassane Ouattara et alorsdirigées par les accusés

COTE D’IVOIRE

Retour sur cinq verdicts controversés de la justice ivoirienne

Les procès de l’ancienne Première dame Simone Gbagbo et de l’ex-ministre Hubert Oulaye ontété controversés (Ph. DR)

Source: J.A.

La condamnation d'HubertOulaye, mardi 26 décembre, afait resurgir les polémiquesautour de la neutralité de lajustice ivoirienne, accuséepar certains d'être à la soldedu pouvoir politique. Ces der-nières années, plusieurs pro-cès d'assises ont vucomparaître des personnali-tés politiques de premier plan.Souvent très attendus, ils ontrégulièrement alimenté la po-lémique.

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Après la perte dupouvoir d’Etat en2011, le Front po-pulaire ivoirien(Fpi) peine à se re-

lever pour espérer titiller le ré-gime Ouattara à quelques annéesdes élections présidentielles.Dans un communiqué rendu pu-blic à la veille de la nouvelleannée, le camp Sangaré tente des’afficher comme la premièreforce d’opposition en Côted’Ivoire, ignorant Affi N’Guessanet les siens. «Le Fpi, dans sa pos-ture de lutte, de résistance et decombat permanent, contre lesinégalités sociales, les injustices

et la domination sous toutes sesformes, se tient toujours aux côtésdu peuple ivoirien. Il lui demanded’espérer et d’avoir une penséepositive pour l’avenir de la Côted’Ivoire. Car l’année 2018 seral’année des grandes mobilisa-tions, des grandes batailles, l’an-née de la victoire de la Côted’Ivoire sur ses démons», a af-firmé Koné Boubakar, secrétairegénéral et porte-parole de labranche radicale du Fpi. Cettenote confirme les inquiétudes decertains observateurs qui affir-ment que Sangaré et Affi ont at-

teint un point de non retour.«Cette sortie de Sangaré prouveque rien n’a vraiment bougémalgré les médiations. Au regarddu statu quo observé, il est évi-dent que 2018 sera mouvementau Fpi tant que chacun (Sangaré-Affi) se considère comme étant leprésident légitime du parti», pré-vient un analyste. Avant d’ajou-ter: «En politique, les choses vontvite et tout peut arriver en vued’une réconciliation mais il fau-dra que les adversaires acceptentde parler franchement des chosesqui fâchent». Si pour l’instant, la

tendance Affi se refuse de com-menter la sortie du camp Sangaré,il est désormais clair que tout oupresque oppose les deux rivaux.En effet, pour Affi N’Guessan, «ilest temps de repenser la politiquedu parti car mal vu de l’extérieurdepuis la chute de LaurentGbagbo». A en croire le député deBongouanou, seules une diplo-matie intense et une collaborationavec le régime en place peuventaider à la libération de LaurentGbagbo. «Même si cette ap-proche d’Affi N’Guessan a aboutià la libération de certains prison-

niers moins connus du grand pu-blic, il faut reconnaître que l’ex-premier ministre de Gbagbo apéché dans son approche car cedernier a visiblement sous-estiméla capacité de riposte de ses ad-versaires», observe un proche dudéputé de Bongouanou. Dans lecamp des frondeurs, en plus decontester la légitimité d’AffiN’Guessan à la tête du parti à larose, on digère difficilement lerapprochement entre Affi N’gues-san et Ouattara. «Le camp San-garé a enterré Affi N’Guessan enle désignant comme un ‘’traitre’’aux yeux des militants. Pour lesGbagbo ou rien, Affi N’Guessana été radié du parti suite aucongrès à Mama, village natal deGbagbo. De ce fait, Affi ne repré-sente plus rien», soutiennent leshommes de Sangaré. «Il faut sor-tir de la logique du "Gbagbo ourien" pour le "Gbagbo et nous".Il ne faut pas confondre le désirde la majorité des Ivoiriens, ycompris de certains militants duRDR ou du PDCI de voir Gbagbolibre avec une posture de"Gbagbo ou rien" car "Gbagboou rien" n'est pas un projet poli-tique, c'est juste un slogan», ré-plique Jean-Bonin, porte-paroledu Fpi tendance Affi

N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 2018 http://www.lasynthese.net5

5 N A T I O NPOLITIQUEUne année difficile s’ouvre pour le Fpi

La guerre Sangaré-Affi menace la survie du Front populaire ivoirien(Ph. DR)

La Fédération estu-diantine et scolairede Côte d’ivoire(Fesci) a donné leton pour la nouvelle

année 2018. Lors d’une confé-rence de presse, le vendredi 29décembre 2017, Assy Fulgence,le secrétaire général, a invité legouvernement à libérer les étu-diants pro-Gbagbo suite à la crisepost-électorale. «Nous deman-dons la libération de 17 de noscamarades étudiants incarcérésdepuis 5 ans dans les prisons dupouvoir. Aussi, nous invitons legouvernement à mettre tout enplace pour le retour des étudiants

exilés surtout qu’ils on perdu leurstatut d’étudiant après leur longexil», a souhaité Assy Fulgence.Face aux difficultés qui minentles écoles et universités, le secré-taire général de la Fesci a indiquéque 2018 sera une année de négo-ciations et de protestation si lesrevendications de la Fesciconnues par les autorités ne trou-vent pas une réponse favorable.«Notre désir n’est pas de mani-fester continuellement car nous

voulons construire une école dequalité avec le concours du gou-vernement mais quand les négo-ciations échouent, nous sommesobligés de nous faire entendrebruyamment», a affirmé AssyFulgence. Le Sécretaire généralde la Fesci a saisi cette occasionpour égrener le long chapelet desrevendications estudiantines.«Nous demandons la construc-tions de nouveaux amphis face aunombre pléthorique d’étudiants.

Aussi, nous demandons à l’Etatde réhabiliter les cités universi-taires en état de délabrement trèsavancé…». Pour Assy Fulgence,l’abandon des cités universitairesprofitent visiblement à certainespersonnes. «Ces cités en ruinesont louées par certains opéra-teurs économiques pour leur af-faires sans que cela n’interpellele pouvoir», a réagi le Sg de laFesci. S’attaquant au système Li-cence-Master-Doctorat en vi-gueur en Côte d’Ivoire, le leaderde la Fesci a affirmé : «Il faut re-penser le système LMD car la fai-sabilité pose problème surtout

avec le manque de matériels adé-quat. Ajouter à cela, on constatele manque de professeurs dansplusieurs Unités de recherches defacultés (Urf)». A en croire AssyFulgence, les campus universi-taires sont constamment les ci-bles des forces de police. «Nousexigeons l’arrêt des descentesmusclées des forces policières surle campus car en 2017, plusieursétudiants ont été humiliés et vio-lentés. La Fesci exige juste la li-berté d’expression pour uneécole dynamique», a plaidé AssyFulgence

CRISE-POSTELECTORALELa Fesci exige la libération des étudiants prisonniers

Par DIMITRY Chrysostome

La paix au Front populaireivoirien (Fpi) n’est pas pourdemain. A deux ans des élec-tions présidentielles, Sangaréet Affi semblent plus éloignerque jamais, malgré les média-tions tous azimuts sanction-nées par des échecs. Ledernier communiqué du Fpi,tendance Sangaré, fait dire àplusieurs observateurs que2018 sera une année mouve-mentée pour le parti de Lau-rent Gbagbo.

Par DIMITRY Chrysostome

2018 s’annonce déjà mouve-ment, au regard de la récentesortie du sécretaire générale dela Fédération estudiantine etscolaire de Côte d’Ivoire (Fesci).Pour ce dernier, tout dépendrade la capacité du gouvernementà régir face aux nombreux be-soins des élèves et étudiants.

Assy Fulgence, secrétaire général de la Fesci, invite le gouver-nement à faire face aux problèmes des élèves et étudiants

(Ph. DR)

CÔTE D’IVOIREAka Amichia Kouamé

indésirable dans son paysLa menace que fait peser le pouvoir d’Abidjan sur les pro-Gbagboen Côte d’Ivoire est loin de s’estomper. Outre les condamnationsdes responsables du Front populaire ivoirien (FPI) à de fortespeines de prison, des militants de base de ce parti qui ont fui laCôte d’Ivoire , au plus fort de la crise post-électorale, éprouventdes difficultés à rentrer au pays. C’est le cas du jeune Aka AmichiaKouamé, militant de base du FPI qui, depuis l’Allemagne où il s’estrefugié malgré lui, peine à retourner en Côte d’Ivoire. En effet, AkaAmichia Kouamé reçoit des menaces directes sur le danger qu’ilcourt s’il mettait les pieds en Côte d’Ivoire. Ses parents, restés aupays, s’inquiètent énormément de cette situation et interpellent legouvernement de Côte d’Ivoire sur la menace qui plane sur la viede Aka Amichia Kouamé.

GKS

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La Synthèse: Vous avez unprogramme en cette débutd’année avec pour thème :Comment posséder les clésde 2018... Pourquoi cetteorientation ?

Jean-Pierre Kouamé: Avec lesexpériences dans le Ministère deDieu, nous avons remarqué quemalgré les changements d’an-nées, la vie de plusieurs per-sonnes ne connaîtmalheureusement pas d’améliora-tion. Pis, les conditions de vie sedégradent un peu plus. Face à ceconstat, Dieu nous a fait com-prendre que chaque année vientavec des portes qu’il faut pouvoirouvrir à l’aide de clés appropriéespour pouvoir bénéficier des béné-dictions de Dieu. Car la bible dé-clare : «Dieu connaît les projetsqu’il a formés pour nous. Ce sontdes projets de bonheur et non demalheur, afin de nous donner unavenir plein d’espérance». Celasous-entend que pendant queDieu prépare des projets pour sesenfants, le diable aussi a ses pro-jets. Il faut donc la révélationpour désactiver les pièges du dia-ble au risque de connaitre des re-tards importants dansl’accomplissement de nos béné-dictions. Il faut que les Ivoirienscomprennent que le principe estle même. De la même manière onne peut entrer dans une maisonsans les clés de la porte, il en estpareil pour l’aspect spirituel.

Comment posséder donc lesclés pour une vie épanouie ?

J.P.K.: Ce thème sera longue-ment développé lors de notre pro-gramme prévu vendredi 12janvier 2018 à la Salle Polyva-lente du CSP de Cocody. Mais ceque je peux dire, c’est que leschrétiens doivent s’engager beau-coup plus dans leur vie chré-tienne, car seul Jésus estdescendu dans le séjour des mortspour récupérer les clés de la vie.Conséquence, lui seul peut nous

remettre ces clés à condition devivre sincèrement notre foi chré-tienne. Car il n’y a pas de jour oùDieu doit rester à la maison ou àl’église pendant que noussommes dans nos activités. Nousdevons faire un avec notre créa-teur si nous voulons posséder lesclés de 2018. En résumé, il fautéviter de bâtir sans Dieu danstous les aspects de notre vie, si onveut rentrer dans toute la pléni-tude de nos bénédictions.

Est-ce qu’on peut dire queles Ivoiriens peinent à possé-der les clés des différentesannées ?

J.P.K.: Faites un tour dans lesfoyers et les églises en Côted’Ivoire. Vous verrez que les Ivoi-riens ne sont pas épanouis. Beau-coup gémissent, même si certainspeuvent affirmer vivre aisément.A preuve, nos autorités politiquesparlent d’émergence car ils sontconscients qu’il faut se battrepour sortir de cette situation dif-ficile que vivent les populations.Ce projet politique montre claire-ment que l’Ivoirien n’est pas sa-tisfait. Face à ce sombre tableau,je réitère que seul une vie de vé-rité avec Jésus-Christ peut nousaider à franchir le cap.

Beaucoup de prophéties ontété dites sur la Côted’Ivoire, mais on peine tou-jours à les voir se réaliser.Qu’est-ce qui peut expliquercela ?

J.P.K.: C’est une occasion quevous me donner pour clarifier uncertain nombre de choses. Dans lelivre de Josué chapitre 5 verset14, la bible déclare que l’Angede l’Eternel a parlé à Josué dansdes circonstances où Israël étaitaux prise avec Jéricho. Dans cetteambiance de guerre, Josué a de-mandé à l’Ange de quel côté setrouve t-il. La réponse de l’Angea été surprenante. «Non je suis lechef de l’armée de l’Eternel etj’arrive maintenant». Ceux quisavent lire entre les lignes com-prendront que l’Ange affirmaitque Dieu n’est du côté de per-sonne. Aujourd’hui, des per-sonnes veulent pousser Dieu àadhérer à leur vision politique. Cequi une grosse erreur car c’est àl’homme de ce conformer au plande Dieu et non le contraire. Il fautque les Ivoiriens comprennentcela. Pour moi, une prophétiefaite et dans laquelle l’auteur a unparti pris n’est pas une prophétie; car il est difficile à Dieu de par-ler à un serviteur militant d’un

parti politique. C’est dans la neu-tralité que Dieu se révèle pouréviter que les prophéties soientbiaisées. Aujourd’hui, certainshommes de Dieu vivent del’évangile alimentaire. Ces der-niers ont décidé d’adopter le lan-gage et l’attitude d’homme quiveulent les biens de ce monde audétriment du Royaume de Dieu.Il faut qu’on comprenne que Dieuest le Dieu des Nations et non UnDieu qui se laisse embarquer pardes politiciens.

Certains Ivoiriens sont dansl’angoisse à l’avènementd’une nouvelle année. Quepouvez-vous leur dire pourcette année 2018 ?

J.P.K.: Vous prenez un élève quia échoué au BAC l’année der-nière et qui adopte les mêmes at-titudes l’année suivante, il estclair que ce dernier échouera en-core. Les mêmes causes produi-sent les mêmes effets. Noscomaptriotes doivent abordercette année avec moins de pas-sion car Dieu n’aime pas nos pas-sions. Soyons vrais en 2018surtout dans notre relation avecDieu sinon rien ne changera.L’Apôtre Paul pouvait dire : «Jesouhaite que tu prospère à touségards comme prospère l’état deton âme». Paul établit une co-re-lation entre la prospérité spiri-tuelle et matérielle. Si, en 2018,les Ivoiriens adoptent les mêmesattitudes qu’en 2017, il est clairqu’ils ne doivent pas s’attendre àdes miracles car les hommes deDieu ne sont pas des magicienspour changer des vies à coup debaguettes magiques.

Au niveau politique, la Côted’Ivoire semble toujours as-sise sur des braises avec lesélections présidentielles pré-vues pour 2020. Un ancienministre RDR, Cissé Ba-congo, a même prévenuqu’en 2018, il y aura dumouvement, se confiant àun confrère. Commentvoyez-vous 2018 au plan po-litique ?

J.P.K.: J’aimerais dire auxhommes politiques que l’hommepasse, mais la Nation reste. Leshommes ne sont que des pions surun plateau de dame. Les cœurs lesplus durs des Rois sont inclinéspar Dieu selon la bible. Souve-nez-vous que Dieu a châtié le RoiNebucadnetsar en le faisant brou-ter des herbes pour confirmer laparole qui dit: «C’est Dieu quiétablit les Rois». Il est clair que

beaucoup d’Ivoiriens et mêmedes politiques, ont la peur au ven-tre pour 2020. Mais que chacunsache que seul Dieu peut disposerde la vie de chacun de nous.Aussi, chacun doit comprendreque le fauteuil présidentiel n’estni un divan encore moins un ca-napé, c’est un fauteuil avec uneplace et ne peut s’asseoir qui veutmais celui qui a été choisi parl’Eternel. Il faut dépassionner lesdébats car on doit comprendrequ’on peut tout entreprendre pourparvenir au pouvoir mais cela nemarchera pas si on n’est pas dansle plan de Dieu.

Le chef de l’Etat, AlassaneOuattara, a reconnu lorsd’une sortie publique que2017 qui s’est achevée, a étéune année très difficile. Aquoi peut-on s’attendre encette nouvelle année ?

J.P.K.: Il faut que chacune et cha-cun de nos compatriotes revoit saposition. C’est le premier mes-sage que Dieu envoie aux Ivoi-riens en cette année 2018. Si onne craint pas Dieu, on va toutdroit dans le mûr. 2018 se pré-sente comme l’année de transi-tion en Côte d’Ivoire. Dieu a samain sur ce pays et quand Dieuaime un peuple, une Nationcomme la nôtre, il châtie forcé-ment ses enfants qui la troublentet après cette étape, viendra unepériode de grande bénédiction.Spirituellement, 2018 une annéede bénédiction pour tout ceux quis’attacheront véritablement àDieu. Il faut juste que les Ivoi-riens marchent par la foi et non

par la vue, car ce n’est pas unegrande armée qui sauve le Roi.C’est pourquoi chacun doit semettre à son poste pour attendreDieu car cette année sera untemps favorable juste pour ceuxqui décideront de vivre dans laplénitude de notre Dieu. Ce n’estpas ce que les gens disent qui estimportant ou ce que l’ennemie(Satan) dit qui est important, maisce que Dieu a affirmé. C’est pourquoi nous croyons que 2018 seral’année de ceux qui décideront demener une vie sincère avec Dieu.

Avec la réconciliation quipeine à décoller en Côted’Ivoire et la guerre de suc-cession au sommet de l’Etat,Evangéliste Kouamé, ce nesont pas là des signes que2018 sera une année difficilepour la Côte d’Ivoire ?

J.P.K.: Les hommes de foi nemarche pas par la vue mais par lafoi, comme je le disais tantôt.Nous ne voyons pas les chosesavec les yeux physiques mais plu-tôt avec les yeux spirituels. Il fautjuste que chacun se mette à sonposte comme Dieu le veut. Dansla bible, nous connaissons tousl’histoire d’Israël qui était as-siégé, et la parole de l’Eternel aretenti en ces termes : Demain ily aura de la nourriture en abon-dance et l’un des geôliers incré-dule a affirmé : ‘’si Dieu est sipuissant qu’il ouvre une fenêtredans le ciel’’. On a vu la suite.Que chaque Ivoirien se connectejuste à Dieu pour jouir des béné-dictions en cette année 2018

6INTERVIEW / JEAN-PIERRE KOUAMÉ (EVANGÉLISTE ET THÉOLOGIEN):«2018, l’année de transition en Côte d’Ivoire»Son message aux Ivoiriens

http://www.lasynthese.net N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 20186

G R A N D A N G L E

Interview réalisée par DIMITRY Chrysostome

Dans cette interview accor-dée à LA SYNTHESE,l’évangéliste Jean-PierreKouamé, président fonda-teur du Forum des servi-teurs de Dieu et actionhumanitaire et de la Missionpentecôte de la Riviera Pal-meraie, livre la pensée deDieu pour la Côte d’Ivoireen cette nouvelle année.

L’Evangéliste Jean-Pierre Kouamé demande aux Ivoiriens dedemeurer dans la foi de Dieu en cette année 2018 (Ph. DR)

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Le Ministre AmadouKone a aussi saisicette occasion pourreconnaitre et saluerle travail des pion-

niers du secteur du transport rou-tier en Côte d’Ivoire etparticulièrement ceux de la villede Bouaké. Car selon lui, ce sontceux-là qui ont tracé les sillonsfavorisant aujourd’hui la moder-nisation du secteur. «C’est dansla continuité de leurs actes que lePrésident Alassane Ouattara adécidé d’inscrire sa vision quiconsiste à poser des actionsconcrètes en faveur des transpor-

teurs», a indiqué Amadou Kone.Avant de saluer la grandeconfiance des transporteurs auchef de l’Etat. «Vous avez raisonde faire confiance et de soutenirle Président et son gouvernement,car Alassane Ouattara est unhomme de parole. En démontre cevisage reluisant qu’il a réussi àdonner à notre pays, en seule-ment quelques années de gestion.Un pays qui sortait pourtant degraves crises de près d’une dé-cennie», a rappelé le MinistreKone.Il a tenu aussi a remercié lestransporteurs qui malgré des dif-ficultés dans leur secteur ontchoisi la voie pacifique de reven-dication. Selon le Ministre, celaest un exemple à suivre car, a-t-ilajouté, c’est seulement dans lapaix que les revendications trou-vent leurs solutions. Il a ensuiterassuré les transporteurs de l’en-gagement ferme du Gouverne-ment à promouvoir lamodernisation et le professionna-lisme de leur secteur. «Nousavons pour obligation de proté-ger les vrais transporteurs. C’estpourquoi toutes les décisions quenous prenons vont dans ce sens»,a-t-il insisté. Pour terminer, le Ministre a invitéles filles et fils de Bouaké et de

toute la région du Gbêkê à s’uniret se donner la main pour redon-ner à leur localité son lustre d’an-tan.Bien avant lui, le porte- paroledes transporteurs, M. Sylla Ben-galy, séduit par le travail du Mi-nistre en seulement peu de temps,a remercié le Président de la Ré-publique pour la pertinence duchoix d’un fils de la région à latête du département des trans-ports. C’est une grande marquede confiance au Gbêkê. M. Syllaa également partagé les mesures

nouvelles prises récemment par leGouvernement concernant no-tamment la limitation de l’âge desvéhicules importés. Selon luicette mesure va fortement contri-buer à assainir le secteur en favo-risant le rajeunissement du parcautomobile national. Après lestransporteurs, le Ministre Ama-dou KONE a rencontré la jeu-nesse de Bouaké qu’il a appelé àrenoncer à la violence. Il leur aindiqué que le Président AlassaneOuattara ne ménage aucun effortpour être à l’écoute des jeunes. Et

qu’il travaille surtout à leur offrirdes emplois et à contribuer à leurépanouissement. «Bouaké a su serelever malgré tout ce qu’il avécu comme difficultés. Il esttemps de faire le deuil de ces mo-ments et penser à la reconstruc-tion de la ville», a dit le Ministrequi a profité pour inviter lesjeunes à venir massivement ce di-manche 31 décembre 2017, à laplace du carnaval, en vue de cé-lébrer le réveillon du nouvel avecun géant feu d’artifices suivi d’ungiga concert

BOUAKELes transporteurs reconnaissants à Ouattara

N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 2018 http://www.lasynthese.net7

7 G R A N D A N G L E

Les transporteurs des ré-gions du Gbêkê et du Ham-bol sont fiers du Présidentde la République, Alassaneouattara. Ils lui ont rendu àcet effet un vibrant hom-mage à travers une journéede reconnaissance et de sou-tien, ce samedi 30 décembre2017 à Bouaké. C’était enprésence du Ministre desTransports, M. AmadouKONE et de plusieurs auto-rités politiques, administra-tives et traditionnelles.

Cette rencontre avecles journalistes aété une occasionpour le conféren-cier de crier le ras-

le-bol des commerçants face auxrécurrents incendies des marchésà travers le pays. Les incendiesdes marchés d’Abengourou le 22

décembre 2017 et celui de Ya-moussoukro sont la goutted’eau qui a débordé le vase.Selon Soumahoro Farikou, avecles incendies survenus, les com-merçants sont doublement frap-pés. «Les investissements descommerçants sont partis enfumée et ils n’ont plus rien pourespérer rébondir», affirme-t-il, lamort dans l’âme, avant de signi-fier que plus d’une dizaine demarchés sont partis en fuméependant l’année 2017. A encroire le président SoumahoroFarikou, les acteurs du com-merce sont au bord de la rupture.Ils sont las de voir le feu conti-nuer de ruiner le fruit de leur la-beur. Le labeur de toute une viede sacrifices et d’effort soutenus.Face à ces désastres, les acteurs

du commerce veulent prendreleur destin en main. Les acteurs

du secteur du commerce ne peu-vent plus assister impuissants à

la mort, à grand feu, de leur en-treprises, au tarissement de leurssources de revenus. A cet effet,les autorités de la Fenacci ontl’intention de porter plaintecontre X pour incendies et des-truction de biens appartenant àautrui. Le président Farikou etses collaborateurs souhaitentqu’une enquête soit diligentée etqu’elle aille à son terme. Afinque les responsabilités soient si-tuées et les coupables répondentde leurs actes. Soumahoro Fari-kou demande une audience avecle premier ministre AmadouGon, afin de lui soumettre desébauches de solution qui permet-tront de circonscrire les éven-tuels incendies dans lesmarchés

HADA (Correspondant régional)

Par Parfait ZIO

INCENDIE DES MARCHESSoumahoro Farikou et les commerçants

exigent des enquêtes

Le Ministre des Transports, M. Amadou KONE (Ph. DR)

Soumahoro Farikou, président du Fenacci veut porter plainte(Ph. La Synthèse)

‘’Incendies des marchés enCôte d’Ivoire : ça suffit !’’.C’est le thème choisi par laFédération nationale des ac-teurs du commerce en Côted’Ivoire dirigé par Souma-horo Farikou, lors d’uneconférence de presse tenue lemercredi 27 décembre 2017.

‘’LA SYNTHESE’’ SOUHAITE BONNE ANNEE2018 A SES LECTRICES ET LECTEURS

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Quels ont été les points fortsde votre lutte pendant toutel’année 2017 ? Et quels sontles acquis ?

Jean Yves Abonga: Pendanttoute l’année 2017, nous noussommes battus pour plusieursdroits des fonctionnaires de Côted’Ivoire. Le stock d’arriérés està 249,6 milliards que l’Etat deCôte d’Ivoire nous doit. A partirde 2018, l’Etat nous versera envi-ron 37 milliards de francs Cfa etcela sur toute la période. Noussommes en négociation pour voirles modalités. L’Etat nous a ras-suré que la première partie dustock des arriérés sera réglée.Pour les pensions de retraites,nous avons obtenu cinq points.Notamment, la réintroduction ducapital décès qui avait été sup-primé par l’ordonnance. La réin-troduction de l’allocationfamiliale, la prise en compte desfamilles nombreuses pour des en-fants à l’âge entre 16 et 21 ans. Laprise en compte du dernier traite-ment indiciaire pour le calcul dela pension. La bonification indi-ciaire aussi. Concernant la libertésyndicale, nous avons obtenul’interdiction du précompte à lasource au profit des fonction-naires pour garantir leur autono-mie vis-à-vis de l’Etat. Nousavons demandé à l’Etat de Côted’Ivoire d’annuler toutes les en-traves à la liberté syndicale.Même si cela reste encore diffi-cile. Nous sommes au regret deconstater que certains chefs deservice continuent de martyriserdes leaders syndicaux. Nousavons pu obtenir l’intégration de900 employés journaliers à laFonction publique, sur les 1800,

à partir d’un concours spéciallancé en décembre 2017. Et 900autres seront recrutés en 2018. Cesont des acquis de la lutte pendanttoute cette année 2017.

Certains de vos camaradessyndicalistes estiment quevous avez trahi la lutte. Quelcommentaire faites-vous ?

J.Y.A.: Alors que pour toute lalutte au profit des fonctionnaires,j’ai risqué ma vie. Est-ce qu’à lafin, nous n’avons pas obtenu gainde cause ? Mais qu’est-ce qu’ilsveulent de plus ? Pourquoi ils serepandent dans les journauxcontre ma personne ? Je les laisseavec leur conscience. Pour moi,on avait un défi à relever. Celuide faire en sorte qu’on réussisse àorganiser les fonctionnaires danstoute leur diversité. Et cela de-mande du travail. Aujourd’hui, jeme réjouis que plusieurs d’entrenous veulent s’attirer la paternitéde la plateforme. Nous, ce n’estpas notre objectif. Nous avonstravaillé depuis 2012 dans uncadre bien formel. Cela a été unlong processus qui s’achèvemaintenant. Lorsque nous avonssuspendu le mot d’ordre de grève,nous avons entamé une tournéesans moyens pour leur expliquertoute la démarche. Moi je ne restepas dans les bureaux pour parler.Je suis allé à Bouna…après latournée, les fonctionnaires nousont dit de dire au gouvernement

de reconnaître le stock des arrié-rés et nous trouver les échéan-ciers. Donc moi je suis serein.Mais ceux qui parlent là qu’est-cequ’ils ont pu faire pour les fonc-tionnaires ?

Plusieurs leaders syndicauxaffirment que vous auriezreçu une somme importantede la part du premier minis-tre pour ‘’tuer’’ la lutte.Quel commentaire faites-vous ?

J.Y.A.: Je souhaite que ceux quiavancent ces genres de proposvous présentent les preuves. Jen’ai rien reçu de la part du gou-vernement. Lorsque vous créezune mobilisation autour d’une ac-tion, elle nait, croît, elle décline etatteint son apogée. Et on ne peutpas arrêter l’action de grève aumoment où elle décline. Lorsquevous suspendez le mot d’ordre degrève à l’apogée, au moment oùla mobilisation est forte, l’adver-saire retient que vous êtes plusfort. En tant que leaders, nousavons pris nos responsabilitéspour conduire nos revendications.C’est huit mois de revendicationsque nous avons menés. Pendantce temps, il a fallu être stratègeavec le gouvernement pour obte-nir ce que nous avons au-jourd’hui. Les réformes sur laretraite ont coûté plus de 100 mil-liards de Fcfa. Pour l’intégrationdes 1800, c’est un coût pour

l’Etat ivoirien. C’est plus 500milliards qu’on a arraché au gou-vernement. J’ai mené tous lescombats jusqu’aujourd’hui. Vouspensez que je peux prospérerdans la lutte si je prends l’argentdu gouvernement ? Je pense quec’est malsain. Ce n’est pas bien.A défaut de reconnaître ce qu’ona fait, il faut éviter de nous salir.

Récemment, des voix ce sontlevées pour dire qu’elles nese reconnaissent pas dans latrêve. Commentaire.

J.Y.A.: C’est leur opinion ! Jepense que cette trêve est pour lefonctionnaire un cadre de dia-logue avec le gouvernement, pourtrouver une solution à nos nom-breux problèmes par la voie né-gociée. En Côte d’Ivoire, nousconstatons que parfois, c’est parla violence que les choses s’ob-tiennent. Les gens ont fait croireà la société ivoirienne que pourobtenir quelque chose, il faut uti-liser la violence. Il faut plutôt pri-vilégier le dialogue. C’est pourcela que nous avons accepté denous engager dans la trêve so-ciale. Ce pour sereinement appré-cier la préoccupation destravailleurs pour y apporter dessolutions. C’est un concept nou-veau, c’est pourquoi il y a des ré-sistances. Les gens ont assimiléla signature de la trêve sociale àl’abandon de la lutte syndicale enCôte d’Ivoire. Ceux qui disent

qu’ils ne s’y reconnaissent pas, ilsn’ont pas bien compris l’esprit.J’ai conduit de nombreusesgrèves en Côte d’Ivoire. Je suisbien placé pour savoir ce quec’est qu’une trêve. Nous avonsobtenu le profil de carrière etbeaucoup d’autres choses autourde la table de négociations. Alorssi l’Etat veut négocier, nous nepouvons pas refuser de négocier.

A un moment donné de lalutte syndicale, vous avezdonné d’autres objectifs àvotre plateforme de reven-dication en faisant cam-pagne pour Soro Mamadou,pour la présidence à la MU-GEFCI. Pourquoi ce choix ?

J.Y.A.: Effectivement ! Cette his-toire a fait couler beaucoup d’en-cre. Soro Mamadou est unsyndicaliste avec qui nous avonstravaillé entre 2008 et 2011. C’estun camarade qu’on connaît trèsbien. L’une des raisons princi-pales pour lesquelles nous noussommes ralliés à lui, c’estd’abord le souci de rassemble-ment. Ce qui a permis qu’on ob-tienne beaucoup de choses avecle gouvernement en janvier 2017,c’est simplement notre unitéd’action. C’est la solidarité qui aprévalue entre les fonctionnaires.En janvier, nous avons vu desfonctionnaires, des secrétaires,des agents administratifs, des mé-decins, des huissiers, des gref-fiers… et d’autres fonctionnairesse mettre ensemble pour revendi-quer. Nous sommes tousconscients que l’union fait laforce. Alors lorsque Soro Mama-dou est venu nous voir pour sonprojet concernant la mutualité,son bilan fait était satisfaisant. Cequi nous a stimulés à l’aider. A laMUGEFCI, les fonctionnairesn’avaient plus accès facilementaux médicaments. Lorsque SoroMamadou était à la tête de laMUGEFCI, les choses ontchangé. A tel point que le taux desmutualistes a doublé. Au vu desprojets ambitieux que nousavions pour notre mutuelle, nousavons décidé de travailler aveclui. A la longue, nous avonsconstaté des irrégularités dans ledéroulement des élections. A laMUGEFCI, ce sont les fonction-naires qui choisissent les délé-gués dans chaque région. Or lecomité électoral a permis quedans tous les bureaux de vote dela Côte d’Ivoire, il y ait la mêmeliste électorale.

8TRÊVE SOCIALE ET LUTTE SYNDICALEJean-Yves Abonga (Porte-parole de la plateformede revendications) dit toutCe qui attend les fonctionnaires

http://www.lasynthese.net N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 20188

Jean-Yves Abonga, porte-parole de la plateforme…

S O C I É T É

L’année 2017 a été très déci-sive pour l’ensemble desfonctionnaires de Côted’Ivoire. Plusieurs préoccu-pations ont été au centre desdiscussions avec le gouver-nement. Ce qui a suscité lamise en place d’une plate-forme de revendications.Cette initiative continue defaire couler beaucoup d’en-cre au sein des fonction-naires. Jean-Yves Abonga,porte-parole de la plate-forme, revient sur lesgrandes actions et annoncesdes perspectives nouvelles.

Interview réalisée par Parfait ZIO

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N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 2018 http://www.lasynthese.net9

9 S O C I É T ÉCe qui veut dire que si vous êtesfonctionnaire dans une région,vous avezvotre nom inscrit sur leslistes des différentes régions élec-torales. C’était la porte ouverte àla transhumance des fonction-naires qui pouvaient allé voter oùils voulaient. Et même ils pou-vaient voter doublement. Pis, laqualité de ceux qui avaient droitaux votes n’était pas respectée.Les textes disent que ce sont ceuxqui sont à jour de leur cotisationen décembre de la dernière annéeavant l’année électorale. Donc enl’espèce, c’était en décembre2016. Pourtant, il y avait desfonctionnaires qui étaient à jourde leur cotisation en septembre2017, qui n’étaient pas sur la liste.Des fonctionnaires stagiaires sontallés voter. Alors, on avait lechoix de boycotter, contester parvoie de violence ou procéder parla voie juridique. Nous avons dé-cidé de saisir la juridiction com-pétente. Nous avons déposé uneplainte contre Mesmin Comoé.Nous attendons que la justice seprononce. Le comité électoralavait le droit de transformer cetteélection régionale en élection na-tionale. Le comité avait-il le droitde violer les textes vingt et unefois ? Pourquoi ont-ils fait cela ?Ce sont sur ces questions que lajustice devra faire la lumière.Nous avons voulu suspendre laprocédure. Le temps de délibérersur le fond. Mais le juge de référénous a fait savoir qu’il n’était pasurgent de suspendre la procédure. Et très rapidement, la justice seprononcera sur l’affaire. Nousavons le droit que nos joutes élec-torales se déroulent dans debonnes conditions et dans latransparence. Il faut faire en sorteque le guide électoral soit res-pecté. C’est ce combat que noussommes en train de mener.

Vous ne vous reconnaissezpas en Mesmin Comoé ?

J.Y.A.: Moi, je n’ai pas de pro-blème avec Mesmin Comoé. Monproblème, c’est avec le comitéélectoral qui a violé vingt- et- unefois le code électoral.

Donc Mesmin Comoé n’estpas légitime ?

J.Y.A.: Les élections qui se sontdéroulées ont été une mascaraded’élection qui ne respecte pas leguide électorale de la MUGEFCI.

Quel commentaire faites-vous sur la présence de SoroMamadou à la cérémonie depassation de charges avecMesmin Comoé ?

J.Y.A.: C’était pour faire en sortequ’il n’y ait pas de rupture dansla prestation de la Mugefci, auprofit des fonctionnaires de Côted’Ivoire. Mais cela ne veut pasdire qu’il était d’accord avec leprocessus. Nous, notre objectifn’est pas de faire souffrir lesfonctionnaires. Nous attendonsimpatiemment que la justice seprononce.

Donc la bataille est loind’être terminée ?

J.Y.A.: (Rire) Nous voulons fairerespecter les procédures électo-rales de la MUGEFCI. Si le votedes camarades s’était dérouléconformément aux procédures,sans des cas de fraudes, nous se-rions les premiers à saluer lesvainqueurs et leur apporter le sou-tien. Je vous assure que si c’estl’autre camp qui avait perdu, jesuis persuadé qu’ils n’agiraientpas comme nous. Ils seraient plusvirulents que nous.

Vous pensez que votre plate-forme de revendicationsjouit toujours de la mêmecrédibilité qu’avant ?

J.Y.A.: Je pense que la plate-forme est assez crédible aux yeuxdes fonctionnaires. Je profite pourinviter tous les ministères tech-niques à instaurer une plateformede dialogue en leur sein. C’estune instruction du premier minis-tre à tous les ministères tech-niques. C’est seulement au niveaude la Fonction publique que cecadre a vu le jour. Au niveau duministère de l’Education natio-nale et de l’Enseignement tech-nique, il y a aussi un cadre quiexiste. Il faut que tous les minis-tères face de même. C’est dans ce

cadre que se tiendront les discus-sions syndicat-gouvernement. Sicela n’existe pas, ce sera difficile.Il faut que le travailleur ait un en-droit où aller exprimer ses préoc-cupations. Il faut que lesproblèmes posés soient résolus.

Certains syndicalistes disentne pas se reconnaître dansles démarches de la plate-forme. Quel commentairefaites-vous ?

J.Y.A.: Je leur dis simplementque c’est dans l’unité que nouspouvons obtenir beaucoup dechoses. Je les appelle au rassem-blement. C’est unis que nouspourrons mieux nous défendre.Seul dans son secteur, on est fra-gile. Unis dans l’ensemble dessecteurs de la fonction publique,nous sommes plus forts. Je sou-haite qu’ils viennent afin que nosdifférents soient exprimés en in-terne pour présenter un visage uniface au gouvernement. Je rêved’une supra structure qui va ras-sembler l’ensemble des fonction-naires et travailleurs du privé. Onpeut faire comme les pays anglo-phones avec un seul syndicat parsecteur.

Les perspectives de l’annéeà venir ?

J.Y.A.: Nous avons commencé etnous continuerons notre tournéede mobilisation à Abidjan et àl’intérieur du pays. Nous nousbattrons pour que l’améliorationdes conditions de vie et de travaildes fonctionnaires soit de mise.La condition sociale des fonction-naires doit changer. Il y a beau-coup de challenges à relever pourla nouvelle année. Je traduis tousmes remerciements aux fonction-naires ivoiriens qui nous ont sou-tenus. Ceux qui ont cru en nous.Je voudrais les féliciter et leurdire merci. J’indique qu’on ga-

gnerait à conserver cette solida-rité qu’on a créée. Il y a encored’autres enjeux à relever. J’en ap-pelle à l’unité et à la solidarité. Etfaire en sorte que les outils quenous avons mis en place qui nousont permis d’obtenir gain decause soient consolidés et renfor-cés. J’appelle le gouvernement derespecter les différents engage-ments pris à travers les différentsprotocoles d’accords avec lesfonctionnaires de Côte d’Ivoire.Nous sommes prêts à respecternotre part. Merci à tous ceux quinous ont accompagnés dans lalutte. Nous souhaitons que la nou-velle année soit la meilleure pourtous les ivoiriens à tous les ni-veaux

…a rassuré les fonctionnaires (Ph. DR)

Le passage de 2017 à2018 à été rude.Comme chaqueannée, malheureu-sement, de nom-

breux accidents de la circulationont entachés les festivités de laSaint-Sylvestre. A Abidjan, cesont 21 cas d’accidents qui ontété enregistrés dans la journée du31 décembre, et 18 de 00h à 8h,soit un total de 39, selon un bilanfourni par le GSPM. L’intérieurdu pays, hélas, n’a pas été épar-gné par ce vent macabre. 14 ac-cidents de la route se sontproduits à Bouaké, Korhogo, Ya-moussoukro, et N’Zianouan.

Malheureusement des personnesont perdu la vie. A N’Zianouanon enregistre le décès d’un pas-sager parmi les 5 occupant d’unvéhicule de particulier qui a ef-fectué une sortie de route surl’autoroute du Nord, voie nordPK 144 entre le péage et le vil-lage Singrobo. La victime a suc-combé à ses blessures au coursde son évacuation à l’hôpital gé-néral de Toumodi et au CHR deyamoussoukro. Sur la routed’Alépé, deux décès ont eu lieudans un accident qui s’est pro-duit à hauteur du village Djibi.Sur la Voie Express d’Adjamé,un piéton n’a pas eu la chance devoir la nouvelle année parce quefauché par un motocycliste

Par MYNA

FETE DE FIN D’ANNEE 2017Plusieurs accidents et des morts enregistrés

Plusieurs accidents ont été enregistrés dans la nuitdu 31 décembre 2017 (Ph. DR)

SIEGE SOCIALADMINISTRATION

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É C O N O M I E

Plusieurs projets ont étéréalisés, tout au long del’année 2017. Le Chefde l’Etat a ainsi procédéà l’inauguration de

chef-d’œuvres qui font la fierté dupays. Par exemple, pour renforcerle réseau électrique ivoirien, le plusgrand barrage de l’Afrique del’Ouest a été mis en service le 2 no-vembre 2017. 56 mois de travaux,331 milliards FCFA investis, quatrekilomètres de long, 275 mégawattsde puissance, le barrage hydro-électrique de Soubré permettrad’augmenter de 10% la capacité del’énergie hydraulique. Financé à85% par la Chine, il a été aussi gé-nérateur d’emplois, contribuantainsi à l’amélioration des condi-tions de vie des populations,comme l’a signifié le PrésidentAlassane Ouattara lors de la céré-monie d’inauguration. «S’agissantdes retombées socio-économiques,ce projet a permis : - la création deprès de 3000 emplois directs et5000 emplois indirects sur les 4 ansqu’a duré la construction; l’utilisa-tion d’entreprises locales pour lesprestations et la fourniture de ma-tériaux (ciment, fer, etc.) ; l’électri-fication de 13 villages riverains auprojet, l’augmentation de la capa-cité de fourniture d’eau potabledans la ville de Soubré, la faisantpasser de 100 à 300m3/heure, laconstruction d’infrastructures debase telles que des marchés, des lo-gements, des écoles, un centre desanté, un complexe sportif, une sta-tion d’épuration, la création d’ac-tivités génératrices de revenus dansles domaines tels que la pêche,l’agriculture, la promotion du tou-risme au profit des populations, laformation de cadres ivoiriens auxmétiers en rapport avec laconstruction et aux études d’impactenvironnemental concernant lesprojets de barrages hydroélec-triques», a-t-il énuméré lors de lacérémonie d’inauguration. Selonlui, le barrage de Soubré est un pro-jet structurant qui permet de re-prendre la valorisation del’important potentiel hydroélec-trique de la Côte d’Ivoire. Faisantde la santé de ses concitoyens unepriorité, Alassane Ouattara a réaf-firmé la volonté de son gouverne-ment à œuvrer pour leur bien-êtreen prenant des mesures pour «res-

taurer le système de santé». Et c’estdans cette optique que le CHUd’Angré a été construit. CinquièmeCHU de la Côte d’Ivoire, il a étéréalisé à hauteur de 34 milliards deFCFA. «Mon ambition est de construireune Côte d’Ivoire avec une popula-tion en bonne santé, capable decontribuer efficacement à la crois-sance économique en plein essor»,a-t-il affirmé, le 15 décembre 2017,lors de l’inauguration du Centrehospitalier et universitaire d’Angré.D’une capacité d’accueil de 250lits, le CHU d’Angré est construitsur une superficie de 4,5 ha et bé-néficie d’équipements de dernièregénération, d’un centre internatio-nal d’endoscopie et de techniqueavancée en chirurgie. Trois joursaprès, c’était au tour du premierCentre National de radiothérapie etd’oncologie médicale de Côte

d’Ivoire d’être inauguré. Ce centrepermettra désormais de mieuxprendre en charge les malades ducancer. Pour ne citer que ceux-là.Au cours de ces allocutions lors deces différentes cérémonies, Alas-sane Ouattara, bien que se réjouis-sant de ce qui a été déjà réalisé, aannoncé d’autres chantiers afind’améliorer le quotidien des Ivoi-riens. Ainsi 2018 sera marqué parl’exécution de plusieurs projets.

MAINTENIR LE CAP

«De 2017 à 2020, un montant de833 milliards de francs CFA estprévu pour le financement des pro-jets de santé sur l’ensemble du ter-ritoire», a indiqué AlassaneOuattara. Le projet sanitaire dontil s’agit comprend notamment laconstruction de trois hôpitaux mili-taires à Korhogo, Bouaké et Daloa,

la construction, l’équipement, l’en-tretien et le renouvellement desCentres Hospitaliers Régionaux deDaloa, Korhogo et Yamoussoukro,la construction d’Hôpitaux géné-raux à Abobo-Nord, Abobo-Sud,Adjamé, Grand-Bassam et Yopou-gon-Attié, la construction de 12Hôpitaux à l’intérieur du pays.Concernant l’intérieur du pays, lePremier ministre Amadou Gon adonné plus de précision sur les tra-vaux prévus dans la région duTonkpi, lors du festival Nihidaley àMan, le 7 décembre 2017. Il a an-noncé la construction très pro-chaine d’un nouvel CHR avec deséquipements modernes. En plus,252 villages de la région seront trèsbientôt connectés au réseau élec-trique. Pour le réseau routier, leChef de l’Etat a annoncé que laroute YakasséAttobrou-Adzopésera achevée au cours du premiersemestre de l’année 2018, à l’occa-sion de l’inauguration du pont deBéttié, le 22 décembre dernier. Acette occasion, le Président a indi-qué que le chronogramme de mo-dernisation des infrastructuresroutières engagé par le gouverne-ment sera maintenu et amplifié.«Nous avons réussi à mettre notreéconomie sur la voie d’une crois-sance forte. Nous avons engagé unvaste programme de modernisationdes infrastructures afin de faciliterla circulation et promouvoir leséchanges commerciaux», a préciséAlassane Ouattara.Ainsi 2018 ne va pas chômer en ré-habilitation et aménagement d’in-frastructures routières, selon undocument de l’Ageroute qui ré-sume les ouvrages prévus dans lecadre du Programme national dedéveloppement (PND). Aussi, pourdésenclaver les zones de produc-

tion agricole et faciliter l’intercon-nexion avec le Ghana, l’aménage-ment et le bitumage de la routeAgnibilekro-Frontière du Ghana,qui a débuté en 2017, prendra fincette année. Toujours dans cette op-tique, sont prévus non seulementl’aménagement et le bitumage de laroute Bouna-Vonkoro-Frontière duGhana, mais aussi celle de Bon-doukou-Soko-Frontière du Ghana.Le premier, d’un coût de 18 mil-liards de Fcfa, sera exécuté en deuxans, tandis que le deuxième se feraen une année. Les populationsd’Abengourou pourront désormaisprocéder à leurs échanges commer-ciaux grâce au bitumage de laRoute Akressi-Abengourou quipermettra de désenclaver le dépar-tement et les zones frontalières.Les routes Aprompronou-Amoria-kro-Comoe et l’axe Bassawa-Pri-kro-Ouéllé sont aussi concernéespar ces travaux de bitumage etd’aménagement. Pour faciliter leséchanges des biens et des per-sonnes entre les régions du Woro-dougou et du Tonkpi, l’axeSifié-Man sera rénové et bitumé.Au nord du pays, ce sont les tron-çons Séguéla-Touba, Samatiguila-Minignan-Frontière de la Guinée,Korhogo-M'Bengueniéllé, Dianra-Boundiali qui seront concernés parces travaux. Le département deNassian pourra enfin pousser unouf de soulagement parce que bien-tôt désenclaver grâce au bitumagede la voie Nassian-Kotouba. Cestravaux qui coûteront 33,6 milliardsde FCFA, débuteront en 2018 ets’achèveront en 2020. Tous ces tra-vaux, s’ils sont bien exécutés, pour-ront contribuer au développementet à l’amélioration du bien-être despopulations. Cependant, il revientaux autorités impliquées de veillerau sérieux, au professionnalisme,de ceux qui exécuteront ces ou-vrages pour éviter la dégradationprématurée de ces infrastructuresroutières à la moindre intempérie,comme ce fut le cas en 2017

INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES2017: année de grands travaux

Le chronogramme de modernisation des infrastructures rou-tières engagé par le gouvernement sera maintenu et amplifié

(Ph. DR)

Par MYNA

Constructions, réhabilita-tions, bitumage, aménage-ment…..L’année 2017 a étémarquée par des chantierstous azimuts, tant à Abidjanqu’à l’intérieur du pays.2018 n’échappera pas à cettedonne, à en croire le Chef del’Etat qui a annoncé plu-sieurs projets.

«Vous allezb i e n t ô tvoir denouvellesp r o m o -

tions immobilières émerger danstoutes les périphéries d’Abidjan età l’intérieur du pays. Après 2017qui a été une année d’ajustement et

de corrections, 2018 sera uneannée d’actions pour le ministèrede la Construction, du logement, del’assainissement et de l’urba-nisme», a indiqué le ministre, lorsde la cérémonie de remise de clés à4003 acquéreurs «Akwaba» à

Ebimpé, dans la communed’Anyama.Le ministre Isaac Dé a aussi an-noncé la prise de mesures pour ac-célérer le paiement des soldes auxdétenteurs des droits coutumiers etd’usage d’Ebimpé et de Songon,

dès début 2018. Il a, par ailleurs, in-vité les souscripteurs qui n’ont pasencore reçu leurs clefs de faireconfiance au gouvernement. LePremier ministre Amadou GonCoulibaly a indiqué que des mai-sons seront remises dans les moiset années à venir aux acquéreurs.«Tous les souscripteurs au pro-gramme de logements sociaux etéconomiques seront servis dans lesmois et années à venir», a annoncéAmadou Gon, lors de la cérémonie. Selon le Premier ministre, pourpermettre à un plus grand nombred’Ivoiriens de prendre part au pro-jet et de "rendre supportables lesmensualités de remboursement auniveau des prêts», le taux d’intérêtdes crédits des souscripteurs auxlogements sociaux et économiquessera plafonné à 5,5%, en janvier2018

LOGEMENTS SOCIAUX2018 sera une année d’actions

Des maisons seront remises dans les mois et années à venir aux acquéreurs, selon le Premier ministre (Ph. DR)

Par MYNA

Le Ministre de la Construc-tion, du logement, de l’assai-nissement et de l’urbanisme,Isaac Dé, a annoncé que2018 sera « une année d’ac-tion » pour l’institution qu’ildirige et annoncé une révo-lution dans le secteur del’immobilier.

Page 11: enregistrés INTERVIEW EXCLUSIVE L’Evangéliste J-P. …lasynthese.net/wordpress/wp-content/uploads/2018/01/LA-SYNTHESE-083.pdfde sacrifice. Je les félicite pour leur courage et

FOOTBALL, LA GROSSE DÉCEPTION

Le 24 janvier 2017 La Côted’Ivoire sortait au premier tour dela Can. Le pays a mal défendu auGabon son titre de champion acquisen 2015, en Guinée-Equatoriale.Les Eléphants ont été battus (0-1)et éliminés par le Maroc, le 24 jan-vier 2017. Le 29 janvier 2017, lesélectionneur des Eléphants, Mi-chel Dussuyer démissionne. L'en-traîneur français a présenté sadémission. Les Eléphants ont étééliminés dès la phase des pouleslors de la CAN 2017, alors qu'ilsétaient tenants du titre. Le sélec-tionneur Français n’a fait qu’un anet demi à la tête de la sélection ivoi-rienne. Le 21 mars 2017, le patronde la maison de verre trouve unsuccesseur à Michel Dessuyer.Marc Wilmot est nommé pour luisuccéder. Plus de deux mois aprèsla démission volontaire du Fran-çais, Michel Dussuyer, la Fédéra-tion ivoirienne de football (Fif),malgré des dossiers d’appel à can-didature réceptionnés, c’est finale-ment Marc Wilmots qui a éténommé nouveau sélectionneur dela Côte d’Ivoire. Le 4 juin marqueun début très salé de Wilmots avecles Eléphants en amical. Marc Wil-mots a effectué un mauvais départsur le banc des Eléphants de Côted’Ivoire pour son premier match.C’était en amical contre les Pays-Bas à Rotterdam. Les Oranje hol-landais se sont nettement imposéspar 5 buts à 0. Le 10 juin 2017, lesEléphants essuient une Secondehumiliation avec Wilmots et sesEléphants à Bouaké. Un autre re-vers de la Côte d’Ivoire après celuide Rotterdam contre la Hollande, le4 juin. Marc Wilmots, le sélection-neur controversé et ses poulainsavaient été battus à Bouaké (2-3)par la Guinée, le samedi 10 juin.C’était en match aller de la phasede groupe des éliminatoires de laCAN 2019, au Cameroun. Sur leplan national, l’ Asec devient cham-pion, six ans, après. Il fallait le 17juin 2017 pour voir l’Asec Mimo-sas championne de Côte d’Ivoire,six ans après son dernier sacre. Unsacre obtenu grâce à l’attaquant in-ternational burkinabé, AristideBancé, meilleur joueur et meilleurbuteur avec 13 réalisations duchampionnat de Côte d’Ivoire.Bonne nouvelle pour les EléphantsA’. Le 19 août 2017, Kamara Ibra-him et les Eléphants A’ se qualifientà Abidjan pour le CHAN 2018.Pour la seconde année de suite, les

Eléphants A’ ont réussi à se quali-fier pour le Championnat d’Afriquedes Nations (CHAN) 2018 auMaroc. C’était le samedi 19 août2017 à Abidjan, contre le Mena duNiger. 2-1 pour le Niger à l’aller et1-0 pour la Côte d’Ivoire au retour.Les Eléphants essuieront une autredéfaite le 4 septembre 2017 austade de la paix de Bouaké, face auGabon. Trois jours seulement aprèsla large victoire (0-3) des Eléphantsà Libreville contre les Panthères duGabon, en éliminatoires de la coupedu Monde 2018, la Côte d’Ivoire agâché une belle occasion de se rap-procher du Mondial 2018. En effet,les Ivoiriens ont été défaits àBouaké, le mardi 4 septembre, à lasurprise générale par le Gabon (1-2), lors de la 4e journée de la pouleC des éliminatoires de la zoneAfrique du mondial. Le comble,c’est la défaite de Gervinho et sescoéquipiers face au Maroc au stadeFélix Houphouët-Boigny d’Abid-jan, synonyme d’élimination aumondial Russe 2018. Le 11 no-vembre 2017 restera, sans doute,une date inoubliable pour le foot-ball ivoirien. En effet, c’est ce jour-là que le Maroc a privé la Côted’Ivoire d’une 4ème participationhistorique pour un pays d’Afrique,à une phase finale de coupe duMonde de football. Les Lions del’Atlas sont venus à Abidjan, austade Houphouët-Boigny, humilierles Eléphants de Côte d’Ivoire de-vant leur public. Ce fut une grossedéception. D’autres disciplinessportives ont marqué l’année 2017par leurs performances des athlètes.Par contre certains continuent detraverser des crises.

HONNEUR AU TAEKWONDO

L’année a été fructueuse pour lestaekwondoïns. Cissé Cheick Sallaha remporté la médaille d'or, dans sacatégorie lors de la finale desGrands prix de Taekwondo quis’est tenue le 2 décembre dernier au

palais des sports de Treichville.Lors du Grand prix 2017 de Rabat,du 22 au 23 septembre, au Maroc,Cheick SallahCissé Junior (-80 kg)est encore monté sur la plus hautemarche du podium. Dans le moisd’octobre 2017, au Grand prix deLondres, le champion olympique ahissé très haut le drapeau ivoirienen s’offrant la médaille d’or, lors decette compétition.

ATHLÉTISME, LE BON SPRINT

Le 11 août 2017, la sprinteuseMarie-Josée Ta Lou a remporté sadeuxième médaille d’argent durantces Championnats du monde 2017d’athlétisme. Performance excep-tionnelle de Marie-Josée Ta Lou àLondres aux Mondiaux d’athlé-tisme 2017. L’Ivoirienne s’est ad-jugée la médaille d’argent du 100m féminin en 10 s 86. Le 22 juillet207, dans la principauté de Mo-naco, l’Ivoirienne Marie-Josée TaLou a remporté la finale du 200mètres, dans le cadre de la 11èétape de la ligue de diamant 2017(IAAF Diamond League 2017). Le25 juillet 2017, lors des 8ès jeux dela francophonie à Abidjan, aux re-lais 4x100m féminin, Marie-JoséeTa-Lou et ses coéquipières ont misle feu au stade Félix Houphouët-Boigny en s’offrant la médailled’or.

LA BOXE DANS LE CAFOUILLAGE

Depuis novembre 2017, plus rienne va à la Fédération ivoirienne deboxe. Un bras de fer est engagéentre plusieurs dirigeants de clubset le général Gaoussou, présidentde la Fib. Mécontents, ils réclamentsa démission. Au Sports paralym-piques plus rien ne bouge. Après lesjeux olympiques 2016, c’est le sta-tuquo total à la fédération dessports paralympiques de Côted’Ivoire dirigé par Trazié Serge Pa-côme. Depuis lors, cette fédération

est divisée. Certains présidents declub, mécontents de la gestion deTrazié Serge, réclament son départà la tête de l’instance fédérale. AuMaracana, les Eléphants maraca-niers dans la catégorie des vétérans,ont remporté la coupe d’Afrique auMali. Le président la fédération,Bleu Charlemagne, a aussi reçu laconfiance des clubs. Il a été réélu ànouveau pour un mandat de 4 ans.Le Cyclisme roule au super. Aprèsune brillante saison, les clubs ontréitéré leur confiance au présidentAllah Kouamé. Il a été réélu pourun autre mandat de quatre ans. AuVolley-ball, la fédération est prati-quement dans la tourmente. La fé-dération ivoirienne de volley-balldirigée par Koné Sanga est depuislors, fracturée par une dissidence.

HANDBALL: LE PRÉSIDENT FAIT

L’UNANIMITÉ

Le président de la Fédération ivoi-rienne d’handball, le colonel Ou-rega à la fin de son mandat, estréclamé par tous les clubs

BASKETBALL, LA DÉCHIRURE TOTALE

Après l’élimination des Eléphantsbasketteurs à l’Afrobasket 2017, lafédération ivoirienne de basketballse retrouve dans le dur. Le cham-pionnat national est boycotté parles clubs.

PARI RÉUSSI AUX JEUXDE LA FRANCOPHONIE

La Côte d’Ivoire organisait du 21au 31 juillet 2017, les 8èmes jeuxde la francophonie. La Côted'Ivoire a été classée 6ème entermes de médailles. Le pays anon seulement réussi le pari de l’or-ganisation des VIIIes Jeux, mais arelevé le défi dans les compétitions.Les Ivoiriens, qui ont remporté 19médailles dont 15 pour les compé-titions sportives, ont réalisé leurmeilleure performance dans l’his-toire des jeux de la francophonie.Avant cette édition, le meilleur ré-sultat des Ivoiriens avait été réaliséen 2005 au Niger. Les Ivoiriensétaient revenus de Niamey avec 11médailles. La Côte d’Ivoire a pubénéficier de plusieurs infrastruc-tures sportives

Par Parfait ZIO

En 2017, le sport ivoirien, àtravers ses différentes disci-plines, a connu des fortunesdiverses. Bilan

11 S P O R T

Les Eléphants de Côte d’Ivoire éliminés pour le mondial Russie 2018. (Ph. DR)

N°083 du Mardi 02 au Lundi 15 Janvier 2018 http://www.lasynthese.net9

RETRO SPORT 2017Déception et espoir

CRISE A LA FEDERATIONIVOIRIENNE DE FOOTBALL

L’ASEC et 41 clubs exigentune AG à Sidi Diallo

Voici la pétition que 42 clubs sur 81, donc plus de lamoitié, ont déposée au siège de la Fédération Ivoi-rienne de Football à Treichville, vendredi 29 décembre2017. Ils exigent une Assemblée Générale Extraordi-naire au locataire des lieux, le Président Sidy Diallo.

L'huissier commis pour le dépôt du "papier" était accompagné d'unbon nombre de dirigeants de club avec à leur tête le nouveau Présidentde la Conférence des Présidents de club, Armand Gohourou. Le Di-recteur Exécutif (Dex), de la FIF, Sam Etiassé, a réceptionné et signéle document dont nous vous proposons ci-dessous.

P.Z.

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Racontez-nous votre parcoursJJ DU STYLE: Je n'ai pas suivi uncursus particulier dans le domaine dela mode. Je suis un autodidacte qui,depuis sa plus tendre enfance, s'ins-pire de différents horizons pour créer.Toutefois, j'ai tenu à suivre une for-mation de mode au sein de l’écoleVANESSA RUIZ à Paris, pendant la-quelle j’ai acquis des connaissancessur le modélisme du moulage et per-fectionné mes méthodes et tech-niques de travail. Grace à cetteformation, j’ai pu améliorer mescréations et de mieux définir monunivers. À ce jour, j’ai créé quatrecollections que sont : Braguette Tété,Africafutur, WazalRock, Ova. Toutesces collections m'ont valu une nomi-nation au BEFFTA AWARDS à Lon-dres, en 2016. Cette récompense a étépour moi un moment de grande joie.Mon parcours, m’a donné l’envied'écrire, de raconter un peu mon his-toire. Cependant, il me fallait le faired'une façon originale. J'ai voulu que

mon récit parle de ma marque, de cequ'elle véhicule comme image, de sesorigines. C'est pourquoi j'ai pris la dé-cision de lancer ma bande dessinée"La légende de Wazal". Cette der-nière raconte l'histoire d'un roi, quidoit préserver son peuple.

Quel est le concept de Wazal ?En quelle année a-t-il a vu lejour ?

JJ.S.: Pour tout vous dire, mamarque Wazal a été inspirée du célè-bre parc naturel de WAZA, situé dansl'extrême Nord du Cameroun. Elle aété créée en 2005. Tout d’abord, jesouhaitais me démarquer, montrer madétermination, tout en reflétant labeauté du parc. Pour se faire, j'aiajouté le "L" qui signifie "Lion".Comme vous le savez, le lion est unanimal à la fois féroce et très beau ;un roi qui incarne le respect, la no-blesse et l’autorité. Ensuite, j'aitrouvé qu’associer la lettre "L" aunom du parc, était le reflet idéal demon identité de marque. Enfin, j’aivoulu représenter ma culture, en par-

lant des richesses culturelles du Ca-meroun, du don que mon père m'alégué et de la royauté ; autant de va-leurs que vous retrouvez dans mesœuvres.

Pensez-vous que la mode afri-caine peut avoir une place im-portante dans ce milieu où lamode occidentale est souve-raine?

JJ.S.: La mode africaine existe de-puis la nuit des temps sur les po-diums, puisque les grands stylisteseuropéens s’en inspirent depuis long-temps. Le souci est que cette moden’est pas assez valorisée dans beau-coup de pays, mais aujourd’hui grâceaux Wax, on a pu valoriser la modeafricaine.

Au-delà des ciseaux et de laplume, vous vous essayez àl’écriture dont ''la légende deWazal'', comment réussissez-vous à concilier les deux?

JJ.S.: Un styliste est un passionné,un visionnaire. A travers ses créa-

tions, il marque son temps, raconteson histoire à travers ses collections,son inspiration. Un écrivain est au-tant créatif et passionné. Il peut, à tra-vers ses écrits, transmettre desémotions. L’écriture est aussi de l’art.Tout comme dans la mode, les codes,les styles, le public, etc… évoluentavec le temps et en fonction de la so-ciété. Les artistes /créateurs doiventprendre des risques, afin de se démar-quer de la concurrence de plus enplus accrue. Au départ, le styliste etl'écrivain ont les mêmes objectifs : ra-conter une histoire. L'un transmet sonhistoire visuellement et l'autre parécrit. Être les deux à la fois est uneforce car les deux activités sont com-plémentaires. On ne peut pas toutfaire comprendre par un simple visu,aussi beau soit-il. Et inversement,l'écriture ne suffit pas toujours à faireressentir, ce que l'on souhaite à tra-vers les yeux de l'autre.

Vos vêtements Wazal ont étéarborés par des célébritéscomme Singuila, Al Peco,Lalcko et bien d’autres encore,comment ont-ils découvert voscréations ?

JJ.S.: Au début, nous allions vête-

ments à la main, dans des expositionset défilés, je suis quelqu'un de déter-miné, je passe ma vie à oser, j'y allaisleur proposer mes créations. Certainsaimaient, d'autres pas, mais, j'arrivaisà avoir ce que je voulais.

Quels sont vos rapports avecles autres créateurs africains?

JJ.S.: Mes rapports avec les autrescréateurs africains sont bons. Chaque créateur à un style particulier et jerespecte beaucoup les autres.

Quels sont vos projets à court,moyen et long terme?

JJ.S.: Je travaille sur la créationd'une usine de fabrication au Came-roun pour répondre aux exigences dema clientèle. Je me suis associé àtrois stylistes : Louis Fame, DrissFame et Nuvi Création.

Vos conseils à la jeunesse afri-caine confrontée aujourd’huiau fléau de l’immigration clan-destine.

JJ.S.: Je souhaite que les jeunes quis’adonnent à ce genre de choses arrê-tent de rêver et de dire que le paradisse trouve ailleurs. Il faut qu’ils re-troussent leurs manches pour créerleur ‘’paradis’’ sur place et qu’ilsprennent conscience du potentiel deleur pays, afin de viser au développe-ment des secteurs non encore explo-rés pour enfin transformer leurpassion en profit

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INTERVIEW: MODE / JJ DU STYLE (STYLISTE ET ÉCRIVAIN):‘’Le Paradis se trouve chez soi’’

C U L T U R E

Entretien réalisé par GM KOUASSI

JJ DU STYLE, à l’état civilAYISSI NGA Joseph-Marie estun styliste-créateur de vête-ments. Concepteur de lamarque ‘’WAZAL’’, une lignede Vêtements portés par cer-taines célébrités comme Sin-guila, Alpeco, Wayne Beckford,Romaric Koffi et Lalcko, est unnom connu de la mode pari-sienne. Il s’est confié à la Syn-thèse.

JJ DU STYLE encourage les jeunes à créer leur propre‘’paradis’’ dans leurs pays (Ph.DR)

Succédant ainsi à Béné-dicte Bolou de RadioYopougon, lauréate del’édition précédente,Koné Pargassoro, en

plus d’être le meilleur des meilleurs,a également raflé les prix sectorielsdu meilleur journaliste de la télévi-sion et du meilleur reportage. KonéPargassoro était en concurrencedans la rubrique ‘’Super PrixEbony’’ avec Carlos Kouandé,vainqueur du prix de la meilleureenquête et l’Ebony de la radio et Eli-sée Yao de soir Info, lauréate du prixde la meilleure interview ainsi quede l’Ebony de la presse écrite. Auniveau des autres prix sectoriels,

Maryam Angèle Sonia Coulibaly,rédactrice en chef de la rédaction in-ternationale à l’Agence ivoiriennede presse (AIP), a été désignée meil-leure journaliste d’agence de presse,le meilleur journaliste du prix Sifcaa été à Attoungbré Joseph de LGInfos. Le prix de la meilleure pro-duction en économie est revenu àArsène Yapi du Journal de l’Econo-mie. En ce qui concerne le prix dela lutte contre le travail des enfants,le trophée a été remis à Bledson Ma-thieu de Fraternité Matin. Quant au

prix de la lutte contre l’immigrationclandestine, il a été attribué à Ya-couba Sangaré du journal Le Pa-triote. Katy Touré de RTI1 s’est vuedécernée le prix de meilleur journa-liste sportif. Ange Armel N’GuessanKouadio de Radio Côte d’Ivoires’est adjugé le prix du meilleur jour-naliste du prix Bolloré. Le meilleurjournaliste culturel est Michel Zigréde RTI1 et enfin le meilleur journa-liste pour la promotion des droits del’homme est Delphine Gbla deRTI1

Par GMK

MÉDIAKoné Pargassoro remporte le Super Prix Ebony 2017

Le super prix Ebony 2017,consacrant Koné Pargassoro,journaliste à RTI2 comme lemeilleur journaliste de Côted’Ivoire sur l’année civile encours, a été célébré le vendredi29 décembre 2017, au palais descongrès de l’hôtel Ivoire.

Ala faveur de sa céré-monie de fête an-nuelle , le Ministère«Chemin du ciel» etson berger Papa

Florient (à l’état civil FlorientLahui Yobo) ont invité à Port-Bouët, le peuple de Dieu à célébrerdans un premier temps le groupemusical du Ministère (Onction su-prême) qui, a été lauréat d’unconcours Gospel à l’institut Fran-çais d’Abidjan, ensuite à manifestersa gratitude en honorant le prési-dent-fondateur de cette église, PapaFlorient qui fêtait également ce jourlà son anniversaire de naissance etenfin à rendre un culte de réjouis-sance pour marquer 7 années de vo-cation du ministère.Cette manifestation à 3 volets aréuni, non loin de l’aéroport FélixHouphouët-Boigny, le samedi 30décembre 2017, de nombreusespersonnes appartenant à plusieursconfessions religieuses.L’objectif de cette cérémonie estd’amener les chrétiens à aimer Dieuet le thème choisi cette année est :’’La puissance en action’’.C’est pourquoi, selon un des char-gés de communication, DésiréDagui, ‘’il ne faut pas aller àl’église par contrainte et pour faireplaisir à quelqu’un’’.D’après lui, le chrétien appartientau monde ne peut s’y soustraire

mais, le plus important est de savoirfaire la part des choses.C’est pour cela, à travers cette ma-nifestation, différentes sortes d’ar-tistes comme Petit Sacko,Marabout d’Afrique, N’guess bonsens ect…hormis les chantres chré-tiens étaient invités.Pour Adou Peguy, numéro 2 du mi-nistère, cette cérémonie démontreque Dieu est présent en Coted’Ivoire et est avec son serviteurPapa Florient.Une projection de film-témoi-gnages de guérisons miraculeusesopérées par Papa Florient a été pro-posée à l’assistance. Pour rappel, leberger Papa Florient a démarré sonministère à Port-Bouët en mai2010

RELIGIONLe Ministère «Chemindu ciel» fête ses 7 ans

de vocationPar GMK

Papa Florient, président-fondateur de l’église LeMinistère "Chemin du

ciel" (Ph.DR)

Koné Pargassoro, journaliste à RTI2, meilleur journaliste duSuper Prix Ebony 2017 (Ph.DR)