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EHESS Entre Paroisse et Commune. Les Catholiques de la Drôme au milieu du XIX e Siècle. (Public. du Centre André-Latreille) by Bernard DELPAL; Philippe Boutry Review by: Danièle Hervieu-Léger Archives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 68.2 (octobre-décembre 1989), pp. 229-230 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41623474 . Accessed: 15/06/2014 20:36 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.79.40 on Sun, 15 Jun 2014 20:36:03 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Entre Paroisse et Commune. Les Catholiques de la Drôme au milieu du XIXeSiècle. (Public. du Centre André-Latreille)by Bernard DELPAL; Philippe Boutry

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Entre Paroisse et Commune. Les Catholiques de la Drôme au milieu du XIX e Siècle. (Public. duCentre André-Latreille) by Bernard DELPAL; Philippe BoutryReview by: Danièle Hervieu-LégerArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 68.2 (octobre-décembre 1989), pp.229-230Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623474 .

Accessed: 15/06/2014 20:36

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BULLETIN DES OUVRAGES

Très ignorants sur le plan religieux, les Paraiyars catholiques croient à la réincarna- tion. Ils ignorent à peu près Jésus et mettent toute leur foi en Arokyai Mary, c'est-à-dire en la Vierge Marie, qui est pour eux supérieure au Christ Gardienne du village, toujours présente, elle protège de tous les maux, partageant d'ail- leurs le pouvoir surnaturel avec Maryamman, la redoutable déesse de la variole : l'une et l'autre semble être perçues localement comme des formes de la Déesse, dont la puissance déborde donc l'hindouisme. Dans leurs rap- ports avec le monde surnaturel, peuplé d'es- prits dangereux, les Paraiyars catholiques se distinguent en fait peu de leurs congénères hindous, bien des croyances étant communes aux deux groupes. Ils ont, comme eux, un ora- cle possédé par la divinité : un vieux catéchiste à travers lequel Arockyai Mary peut manifes- ter sa volonté.

Exploités, comme les intouchables hin- dous, par les castes dominantes, les Paraiyars catholiques ici décrits semblent encore plus soumis que ceux-là au système qui les op- prime : leur caractère minoritaire (en Inde) de chrétiens, le fait qu'ils ne bénéficient pas, comme les intouchables hindous, des avanta- ges réservés aux "scheduled castes", réduit leur capacité de défense. Certes, la situation des intouchables n'est plus aussi affreuse qu'il y a quelques décennies. Ils restent cependant, surtout au plus bas niveau et dans les campa- gnes, constamment humiliés et maltraités. L'ouvrage est intéressant tant par ce qu'il décrit de la vie de ces intouchables au catholi- cisme assez particulier que par les questions qu'il pose sur la situation et sur l'avenir de ces communautés chrétiennes deshéritées, que l'hindouisme verrait volontiers revenir à lui (en situation inférieure, évidemment). Certes, on ne peut pas conclure d'un seul village à toute l'Inde. On peut cependant se demander si les intouchables chrétiens, trop pauvres pour que l'Église officielle s'occupe d'eux, ne sont pas voués à retourner dans la masse hindoue où, sans être moins méprisés, ils pourraient du moins bénéficier des aides pré- vues par la Constitution indienne pour les groupes les plus défavorisés (les "backward classes") dont, curieusement, les chrétiens ne peuvent pas profiter.

André Padoux.

68.215 DELMER (Marie-Thérèse), éd. Carnets du journaliste catholique Ale- xandre Delmer (1860-1889). Bruxelles, Nau-

welaerts, 1988, tome I, 598 p. (Université de Louvain, Bibliothèque de la Revue d'histoire ecclésiastique, 73). Mémoires (1860-1863), puis Journal (1863-

1873) d'Al. Delmer (1835-1915), journaliste catholique belge, ultramontain militant, de milieu intellectuel et bourgeois, très introduit dans les milieux ecclésiastiques et politiques. Journal personnel (ce qui ne signifie pas intime) d'un observateur attentif à tout noter de ce qu'il voit, même s'il ne voit pas tout : des « éphémérides », en une époque de transfor- mation profonde dans l'économie, la culture, l'environnement, qui conduit de la formation d'un parti confessionnel affronté aux libé- raux, à la montée du socialisme et de la démocratie chrétienne. Du travail comme on l'aime à Louvain, sous la direction de R. Aubert : l'édition soigneusement annotée d'un document, précédée d'une biographie du per- sonnage en son temps, accompagnée de trois très précieux index détaillés (personnes, asso- ciations, journaux et périodiques : une cen- taine de pages en caractères fins).

Émile Poulat

68.216 DELPAL (Bernard). Entre Paroisse et Commune. Les Catholi- ques de la Drôme au milieu du XIXe Siè- cle. Valence, Ed. Peuple Libre, 1989, 297 p. Préf. de Philippe Boutry (Public, du Centre André-Latreille).

L'identification de la « civilisation parois- siale » qui a constitué pendant des siècles, la matrice réelle et symbolique du catholicisme français est une préoccupation centrale d'une histoire - aussi bien que d'une sociologie - des religions attachée à l'analyse des muta- tions d'une société religieuse confrontée à la modernité. C'est à l'étude du vacillement de cette civilisation dans la seconde moitié du XIXe siècle que s'attache le beau livre de B.D. Au milieu du XIXe siècle, un diocèse rural comme le diocèse de Valence demeure un espace social religieusement unifié, sous la conduite vigilante d'un clergé qui veille avec autorité au respect des observances. Les prati- ques de dévotions, les pèlerinages et la cé- lébration des fêtes religieuses sont au centre de la constitution des identités locales. Cette chrétienté sûre d'elle-même va, au milieu du siècle, se trouver ébranlée par des transforma- tions politiques et sociales rapides qui vont,

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

comme une onde de choc, bouleverser la vie religieuse des populations, la relation de l'ins- titution ecclésiastique aux pouvoirs civils et, plus largement le rapport de l'Église au monde nouveau qui se construit sous le signe de la modernité. L'auteur s'est prioritairement appuyé, pour suivre et mettre en scène ces mutations sur les enquêtes et visites pastorales conduites de 1840 à 1857 : cet ensemble docu- mentaire remarquablement riche lui permet de suivre avec minutie les phases à travers les- quelles l'Église, pressée par la poussée des revendications démocratiques et par une va- gue d'anticléricalisme diffus, se constitue pro- gressivement en une « forteresse assiégée ». Il faut souligner l'intérêt tout particulier que présente, pour une sociologie de la protes- tation socio-religieuse, l'analyse qu'offre B.D. de la vague d'apparitions mariales interve- nues dans les années 1848-1849, dans la même mouvance que les manifestations de la Salette (Chap. 9, Les apparitions de 1848-1849, la revanche des humiliés ?) et auxquelles l'Église a refusé son homologation. Ces apparitions ont concentré à la fois le trouble d'une société religieuse bouleversée par les mutations cultu- relles, sociales et politiques qu'elle subit et l'expression d'une revendication populaire, prenant à contre-pied les efforts de l'institu- tion pour défendre une autorité que ces muta- tions fissurent Les développements consacrés à la reprise en main du clergé diocésain et à la « romanisation », à marche forcée, de la litur- gie et des dévotions locales illustrent, de façon particulièrement bienvenue, la logique de cette stratégie de défense.

Danièle Hervieu-Léger.

68.2X1 Les Démocrates-chrétiens et l'économie sociale de marché. Paris, Economica, 1988, 235. p.

Un colloque européen, en famille, au Sénat, où universitaires, jésuites et parlementaires se partagent la vedette mais sans exclusive : ouvert par Hugues Portelli, conclu par Ray- mond Barre. Quatre parties : les Églises chré- tiennes et l'économie contemporaine ; les doc- trines économiques d'inspiration chrétienne ; les politiques économiques des démocrates- chrétiens ; l'homme et l'entreprise. Thèse cen- trale : « La démocratie chrétienne européenne s'est toujours efforcée de concevoir une théo- rie économie autonome, s'inspirant des écoles

sociales chrétiennes ». Ainsi s'est affirmé - récemment - le concept d'économie sociale de marché , s'opposant à la fois à l'économie libérale de marché, à sa critique marxiste et à sa réforme keynésienne.

C'est la première fois qu'on assiste à pareille explication-confrontation, qui tournerait court si elle s'en tenait là. Elle s'inscrit dans une attention nouvelle de l'Église catholique et des milieux chrétiens aux réalités économiques dont les manifestations vont en se multipliant, en même temps que dans une attention nou- velle des milieux économiques et financiers aux aspects éthiques de leur activité. (Arch., 67, n° 206).

Émile Poulat.

65.218 DENNES (Maryse). Le Baptême de la Russie - Mille ans de foi chrétienne - . Paris, Nouvelle Cité, 1987, 222 p.

M.D. essaie de montrer dans ce court ou- vrage comment la Russie est marquée par son baptême, comment sa christianisation l'intro- duit à la culture et lui dicte une façon parti- culière d'être dans le monde. Inspirée par la « Légende du Grand Inquisiteur », racontée par F. Dostoievsky dans Les Frères Karamazov , et fortement marquée elle-même par sa propre expérience de la différence entre les cultures occidentale et russe, elle relit l'histoire de la Russie en systématisant cette opposition et en insistant sur sa spécificité. Dans la mesure où en Occident le christianisme s'intègre à une culture préexistante, il tend dès ses origines à s'adapter de plus en plus parfaitement au monde. La Russie, en revanche, se tourne dès ses origines chrétiennes vers « ce qui n'est pas d'abord de ce monde, vers ce qui vient d'ail- leurs » (p. 21) ; elle tend à une adhésion pro- fonde à Dieu et à la Vérité Révélée. A une spiritualité monastique fondée sur l'ascèse et la contemplation correspond une mentalité populaire déjà décrite en des termes simi- laires par N. Berdiaev et P. Pascal : « L'hom- me russe devient celui des extrêmes, celui des passages abrupts, celui des plus outrageuses violences et de la plus incroyable humilité, celui du don et de la générosité alliés étran- gement à l'intolérance et à la soif d'absolu » (p. 62). Le schisme au sein de l'Église russe provoqué au XVIIe siècle par les réformes de Nikon, l'occidentalisation du pays impulsée par Pierre le Grand et l'instauration d'un

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