Entrevues : Davis Acoustics • Atoll Electronique · Atoll Electronique 54 Destination séries 55 Vinyles 56 Ère classique 58 Découvertes 60 Un monde de musique 62 Nouveautés

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VOLUME 18 NUMÉRO 4 • 7,25$

AudioQuest • DR Acoustics Esoteric • McIntosh

Nikon • Oppo • Roksan Système anglais

Entrevues : Davis Acoustics • Atoll Electronique

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S E R V I C E A U X L E C T E U R S 06 Éditorial

53 Abonnez-vous

61 Application mobile gratuite

66 Beaux, bons, pas chers

B A N C S D ’ E S S A I 08 McIntosh MX122 A/V processeur MC205 Amplificateur multicanaux

14 Amplificateur intégré et lecteur CD Roksan série Blak « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous »

19 L’intégré F-03A ESOTERIC La forteresse de velours

24 DR Acoustics : Antigone Viser l’excellence

28 Audioquest : DAC DragonFly Red et casque Night Owl Carbon

32 L’évasion à l’anglaise

38 OPPO Sonica DAC • Lecteur réseau Convergence audionumérique, dites-vous !

48 Nikon D5 La photo en première classe

C H R O N I Q U E S 42 Rencontre avec Olivier Visan de Davis Acoustics La maîtrise totale de l’enceinte acoustique

52 Entretien avec Emmanuel Dubreuil Atoll Electronique

54 Destination séries

55 Vinyles

56 Ère classique

58 Découvertes

60 Un monde de musique

62 Nouveautés

64 En bref

SOMMAIRE VOLUME 18 NUMÉRO 4 • JUIN - JUILLET 2017

GUY BÉLANGERTRACES & SCARS

MCINTOSH MX122 A/V PROCESSEUR MC205 AMPLIFICATEUR MULTICANAUX

08

NIKON D548

GRAHAM AUDIO32

EDWARDS AUDIO32

EXPOSURE32

ROKSAN SÉRIE BLAK

14

ÉDITO

Éditeur et directeur de publication Michel Leroux

RédacteursDan Behrman, Michel Bérard, Pierre Dallaire, Eddie Dufour, Michel Dupuis, Charles Laplante, Jean-François Lapointe, Michel Leroux, Jan-Erik Nordoen, Bruno Ricca, Benoit Sarrazin

Direction artistique Bruno Ricca Photographes François Desaulniers, Jean-Pierre Dubé, Bruno Ricca (si mentionnés) Réviseure Ariane Bellemare Publicité 514 680-1903

POSTES CANADA : RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À L’ADRESSE SUIVANTE :Administration et AbonnementsC.P. 75, Succ. RosemontMontréal (Québec) H1X 3B6Téléphone : (514) 680-1903Télécopieur : (514) [email protected]

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Le MSI accepte volontiers tout matériel transmis par ses lecteurs ou les professionnels de l’industrie mais ne s’engage nullement à publier ni retourner, en totalité ou en partie, toute documentation ainsi reçue et cette pratique implique nécessairement de l’auteur un accord pour publication. Bien que toutes les précautions soient prises pour assurer la rigueur des renseignements, il est entendu que le MSI ne pourra se porter garant de l’intégrité des écrits de ses colla borateurs et de ses annonceurs. Toute reproduction en tout ou en partie est interdite sans autorisation écrite.

Distribution en kiosques

Le Magazine Son et Image est publié 6 fois l’an par Le Groupe Alcyon inc.

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec, 2000 Bibliothèque nationale du Canada, 2000

ISSN : 1488-5115Envoi de Poste-publications Enregistrement no 40035664

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LA RÉFÉRENCE EN DIVERTISSEMENT SON ET IMAGE

JUIN . JUILLET 2017 VOL 18 NO 4

BACH : SONATES ET PARTITAS POUR VIOLON (VOLUME 1)

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EN QUELQUES MOTS !

Au cours d’un week-end de mai, deux concerts m’ont procuré un réel plaisir d’écoute. L’un était à la salle Corona à Montréal et mettait en vedette Eric Johnson, guitariste américain

de haut niveau dont la visite, en nos terres, s’avère plutôt rare. C’était une prestation renforçant la qualité sonore et musicale d’un concert en salle, et ce, à même un fort niveau de décibels, tout étant clairement défini dont le jeu à la guitare électrique et ce rendu mélodique exceptionnel et admirablement bien soutenu par un bassiste et un batteur de haut calibre. Au retour dans l’auto, une fois le lecteur en marche, je me suis permis un CD depuis belle lurette non écouté, soit les Concertos pour clarinette K622 de Brahms et Mozart avec à la clarinette M. Anthony Michaelson, le fondateur de la firme audio britannique Musical Fidelity et musicien à ses heures. Brahms est dans un autre genre bien sûr, mais quel contraste avec le concert de début de soirée d’Eric Johnson !

Dimanche matin, à la basilique Notre-Dame de Montréal, j’étais invité avant la cérémonie dominicale à l’audition libre d’extraits de musique pour orgue au jubé, à proximité de l’orgue Casavant, Opus 26/1034 muni de quatre claviers et pédalier, de 99 jeux et de plus de 6500 tuyaux sur trois étages avec Pierre Grandmaison, organiste titulaire. Il était par la suite en présence du chœur de la basilique Notre-Dame. Ce fut un privilège et un régal pour l’oreille que d’entendre la puissance de cet instrument, le bourdon de ses très basses fréquences, le tout joué de main de maître par Pierre Grandmaison.

Une autre immersion à ne pas manquer est le spectacle Aura de Moment Factory qui, dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de Montréal, transporte les visiteurs dans un univers sonore et visuel au cœur même de la Basilique Notre-Dame. Le 375e regorge d’activités dont plusieurs ont une consonance son et image avec bien sûr la mise en lumière du pont Jacques-Cartier, l’illumination de la Biosphère et Cité Mémoire, un parcours de projections extérieures dans le Vieux-Montréal inspiré de l’histoire de Montréal en une vingtaine de tableaux nocturnes. À cela s’ajoute Montréal Avudo, un spectacle multimédia dans le Vieux-Port en hommage au fleuve Saint-Laurent avec d’étonnantes projections d’images et de scènes sur des murs d’eau agrémentées d’animations 3D et d’une musique originale enregistrée avec l’Orchestre Métropolitain et les Petits Chanteurs du Mont-Royal.

Toute l’équipe vous souhaite une agréable lecture et une bonne saison estivale à tous. À la prochaine pour le numéro août-septembre de votre magazine.

Un été montréalais en son et en images

MAGAZINE SON & IMAGE 18406

Michel LerouxÉditeur et

rédacteur en chef

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Sachant que j’aurais à passer en revue cet ensemble haut de gamme des plus costauds, je décidai de m’inscrire au gym. En fait, c’est vrai, je me suis inscrit au gym, mais

c’est plutôt une coïncidence qui toutefois m’a bien rendu service. Ce fut un plaisir de renouer avec des appareils de cette marque emblématique. C’est comme si je retrouvais un vieil ami fidèle qui garde toujours la même philosophie et les mêmes valeurs. Il y a plus de douze ans que je n’ai pas côtoyé des appareils McIntosh de façon quotidienne et ce fut très agréable d’avoir ces deux appareils pour quelques semaines. Avant de commencer l’évaluation, voici un petit survol de l’histoire de cette marque prestigieuse.

LES ANNÉES 1940’SFrank McIntosh fonda la compagnie qui porte son nom à Sil-ver Spring dans le Maryland, É.-U., en 1949, avec Gordon Gow.

LES ANNÉES 1950’SLe premier appareil à voir le jour fut le préamplificateur AE1 en 1950. En 1951, Sidney Corderman se joint à l’équipe comme directeur de la recherche et développement. S’en suit le préampli C8 et en 1954 les amplificateurs MC30 et MC60 qui ont permis à la compagnie de grandir et, en 1956, de s’établir à Binghamton, New York, É.-U, où elle est encore aujourd’hui, l’usine étant toujours en expansion. En 1957, McIntosh offre son premier syntoniseur AM/FM, ce qui l’établit comme un leader en design d’appareil radio.

LES ANNÉES 1960’S McIntosh conçoit pour ses appareils une façade de verre avec l’écriture à l’intérieur et un rétroéclairage doux qui est encore aujourd’hui la signature des appareils McIntosh. Cette façon de faire a pour avantage d’empêcher l’effacement des lettres avec l’usage. C’est aussi pendant ces années que la compagnie offrit les amplificateurs stéréo MC225, MC240 et MC 275 à lampes. Les fameuses cliniques de performance McIntosh firent aussi leur apparition chez tous les revendeurs de la marque. Rappelons qu’en 1969, le mémorable concert de Woodstock fut alimenté par des amplificateurs McIntosh.

LES ANNÉES 1970’S Des haut-parleurs s’ajoutèrent à la gamme de produits offerts ainsi que de nouveaux amplificateurs, préamplificateurs et le formidable syntoniseur MR78 qui redéfinit les standards de l’époque en la matière. Autre fait marquant, en 1974, à San Francisco, le groupe rock The Grateful Dead se produisit en concert en utilisant des amplificateurs McIntosh pour un total de plus de 28 800 watts. En 1977, Frank McIntosh se retira et Gordon Gow lui succéda.

LES ANNÉES 1980’SÀ même de nouveaux défis et de nouveaux produits, McIntosh suscite l’intérêt d’une nouvelle génération de clients. De nouveaux haut-parleurs sont proposés tels que les XRT-20 utilisant la technologie « Line Array »


EDDIE DUFOUR

McIntosh MX122 A/V processeur

MC205 Amplificateur multicanaux

MAGAZINE SON & IMAGE 184 09

qui permet d’obtenir une dispersion sonore contrôlée et uniforme. De plus, l’avènement du disque compact permet à McIntosh de se démarquer comme un leader mondial dans ce domaine.

LES ANNÉES 1990’S McIntosh étendit l’offre de produits jusqu’à l’automobile avec la même signature visuelle et sonore qui l’a rendu si populaire. Le cinéma-maison ne fait pas exception et McIntosh propose le premier système complet : processeur A/V, amplificateur six canaux, ensemble de haut-parleurs avants, central, arrières et caisson de grave tous au standard THX. Pour le 50e anniversaire de la compagnie, Sidney Corderman, un des premiers ingénieurs de McIntosh, reprit du service afin de réaliser une production limitée d’un amplificateur à lampe, le MC2000, qui fut un succès immédiat.

LES ANNÉES 2000’SLe nouveau millénaire voit McIntosh offrir des produits spécifiquement conçus pour Harley-Davidson, la Ford GT ainsi que la marque Subaru. En 2005, McIntosh offre son système de référence musical qui est présenté dans plusieurs expositions dont le CES de Las Vegas. En 2007, McIntosh nous propose sa première platine tourne-disque avec, comme tous les produits de la marque, une façade de verre munie d’un grand écran illumi-né en bleu indiquant la vitesse de ro-tation du plateau. En 2009, il fallait y penser, McIntosh nous propose son premier mini système pour célébrer le 60e anniversaire de la compagnie.

LES ANNÉES 2010’SDe nouvelles technologies font leur apparition, comme l’application pour appareils Android et IOS, ainsi qu’une panoplie de produits de dif-fusion en réseau, Bluetooth et Air Play. En 2012, McIntosh fut intronisé au panthéon de la fondation « Made In USA » et la compagnie poursuit sa contribution au développement mondial de l’audio haut de gamme.McIntosh possède aujourd’hui un ca-talogue fort bien garni de produits de différents niveaux qui offrent tous la même expérience et ce look intem-porel propre à son image de marque.

Entrons dans le vif du sujet qui aujourd’hui est la revue du préampli-ficateur et processeur ambiophonique modèle MX122 et de l’amplificateur

cinq canaux modèle MC205. Plutôt costaud, le préampli-ficateur a un poids de 14 kg et 25 kg dans son emballage, et l’amplificateur, de 44,5 kg et de 51,8 kg dans sa boîte. Ce n’est pas tout, les boîtes d’emballage sont immenses et elles sont une référence en matière de protection d’appa-reils électroniques. On doit être deux personnes pour les manipuler, à moins de s’appeler Hugo Girard. Hugo Girard est cet homme fort québécois qui remporta le concours de l’homme le plus fort au monde en 2002. L’acquéreur sera ravi de se les faire livrer, brancher et calibrer. Suite à leur cueillette, je me dirige à la maison en m’assurant que

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j’aurai de l’aide sur place pour les apporter dans ma salle d’écoute au sous-sol. Ceux qui me connaissent savent bien que je suis loin d’avoir le physique d’un Hugo Girard et même avec plusieurs années de gym, je n’en serais jamais proche. Pour moi, l’expérience de découvrir de nouveaux appareils, surtout de ce calibre, ne serait pas complète sans avoir le plaisir de les déballer quand ils sont neufs dans la boite scellée d’usine, ce qui est le cas pour ces deux produits emballés dans une boîte à l’intérieur d’une autre boîte. Le niveau de protection est excellent et il est pratiquement impossible de les endommager. Aussi, l’amplificateur MC205 est solidement fixé sur une planche de bois pour assurer une protection maximale en plus de la mousse protectrice interne.

UN PEU DE BLUESUne fois le processeur MX122 substitué à mon récepteur A/V personnel, je branche toutes les sources que j’utilise normalement, soit un lecteur Blu-ray, un décodeur Vidéotron Illico, une console de jeu PS3, une platine et bien sûr la sortie HDMI vers mon projecteur Epson et la sortie audio vers mon amplificateur pour le caisson de grave. Pour l’amplificateur MC205, j’utilise des câbles balancés XLR pour chacun des cinq canaux ainsi qu’un câble 1/8’’ pour la synchro de mise sous tension avec le processeur. J’ai hâte de mettre le tout en fonction et je me dis qu’un petit rodage ne ferait pas de tort, car les appareils sont neufs. Je sélectionne l’entrée pour l’écoute de mon décodeur Illico et je choisis la station Stingray Blues pour partir le bal.

ConnectivitéPendant cette écoute en musique d’ambiance, voici une description des branchements possibles avec le MX122. Pour les branchements vidéo, on retrouve sept entrées HDMI et deux sorties pour l’utilisation d’un projecteur et d’une télé simultanément ou en alternance. Nous pouvons aussi brancher, au besoin, un autre téléviseur dans une pièce adjacente. Trois entrées vidéo composantes et deux

sorties sont disponibles ainsi que quatre entrées composites avec deux sorties. Pour les branchements audio, nous ne sommes pas en reste, car il y a deux entrées numériques coaxiales et deux optiques, une entrée audio balancée (XLR), six entrées audio analogiques, une entrée pour un syntoniseur AM/FM, une phono pour cellule à aimant mobile ainsi qu’une entrée 7.1 canaux. Concernant les sorties audio, le MX122 dispose de sorties balancées (XLR) et (RCA) non balancées en plus de deux zones audio supplémentaires. Pour contrôler l’appareil, une entrée RS-232 permet le branchement à un système de domotique et

une entrée infra rouge pour le contrôle à partir d’une télécommande universelle avec répétiteur IR. Il y a aussi deux sorties Trigger pour synchroniser la mise en marche d’amplificateurs avec le MX122 et une sortie data pour le contrôle d’un syntoniseur ou lecteur numérique McIntosh. Finalement, le MX122 se branche au réseau internet par câble ou par deux antennes WiFi. Un câble d’alimentation électrique amovible complète le tout.

L’amplificateur MC205 se branche à même cinq entrées (RCA) non balancées ou cinq prises (XLR) balancées. Pour la mise sous tension synchronisée avec le MX122, il y a deux entrées de contrôle. Un sélecteur d’impédance pour haut-parleurs de 4 ohms ou 8 ohms se trouve à l’arrière de l’amplificateur. Un cordon d’alimentation enfichable de gros calibre est fourni, mais comme pour le MX122, il est possible, au besoin, de s’en procurer un de plus haut calibre si vous êtes perfectionniste.

LOOK INTEMPORELLe design et l’apparence du MX122 sont dans la plus pure tradition McIntosh. La façade en verre noir, ses bordures en métal argenté et ses contrôles identifiés en vert pâle sont du plus bel effet. Le format des entrées et sorties en jaune, le logo et nom du modèle en vert plus vif et l’affichage fluorescent nous indiquent le nom de la source, son mode ambiophonique et le gain du volume d’écoute. Toutes les touches sont noires, et le sélecteur de sources et le contrôle de volume sont en noir lustré avec un contour en chrome.

Un amplificateur McIntosh sans écrans afficheurs bleus ne serait pas digne de ce nom. Le MC205 en possède un pour chacun des trois canaux avant. C’est une nécessité absolue pour tout amateur de la marque d’avoir de tels écrans en façade.

CONTRÔLEEn plus de la télécommande rétroéclairée, toutes les fonctions du MX122 sont sur sa façade. Il est donc possible



d’accéder à son menu de configuration et d’y naviguer à sa guise, de choisir les modes ambiophoniques, de mettre en marche les différentes zones et de sélectionner la source d’écoute qui peut être différente de celle en présence dans la pièce principale, et ce, sans oublier la mise en marche de la pièce et son contrôle de volume.

Pour l’amplificateur, un commutateur autorise la mise de l’appareil en marche ou de le laisser en mode de déclenchement à partir du MX122. Un autre permet d’éteindre l’éclairage bleu des écrans, mais me concernant, il n’en était pas question.

Petit bémol : malgré le fait que la télécommande soit rétroéclairée, ce ne sont pas toutes les touches qui ont une écriture qui soit li-sible dans le noir. Il est donc préférable d’avoir une petite lampe d’appoint au cas où il serait nécessaire de visuali-ser toutes les fonctions de la télécommande. Elle est tou-tefois agréable d’utilisation.

APPRÉCIATIONJ’ai passé plusieurs heures à écouter cet ensemble avec toutes les sources que j’ai à ma disposition : la musique en Air Play à partir de mon iPhone, plusieurs disques vinyle,

la radio, plusieurs DVD et Blu-Ray, quelques jeux vidéo et de nombreuses émissions télévisées. Je peux vous affirmer que je n’ai jamais autant apprécié la qualité sonore de mes enceintes Klipsch THX qu’en présence de ce tandem McIntosh, même si je n’ai pu évaluer la fonction Dolby Atmos, puiqu’elle exige sept canaux au lieu des cinq de l’ampli MC205. À cette effet, il nous aurait fallu le modèle MC207 équipé de sept canaux. En fait, je suis déçu d’avoir eu à me départir de ces appareils. En plus d’avoir un look qui me plaît énormément, l’excellente performance tant au niveau de l’image que du son fut à la hauteur de mes

attentes pour des appareils de ce niveau.

Il faut savoir que pour obtenir ces résultats, il importe d’ajuster les para-mètres soit manuellement ou avec le microphone fourni à cet effet. Bien que la calibration à même le microphone et le trépied fonctionnait sans encombre, j’aurais apprécié un micro-phone de meilleure qualité pour un appareil de ce prix.

Cela n’enlève rien à l’excellent résultat que j’ai obtenu. Plus la qualité des appareils est élevée, plus il est im-

portant de les calibrer, car le potentiel de performance

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augmente exponentiellement. Il y a aussi plusieurs autres ajustements qui doivent être faits et le MX122 nous per-met de tous les optimiser. D’ailleurs, l’interface graphique du menu à l’écran est assez facile à parcourir étant, d’une certaine façon, semblable à ce que nous retrouvons, entre autres chez Denon ou Marantz.

EN MODE DVD ET BLU-RAYCela dit, l’écoute de films DVD ou Blu-Ray s’est révélée très impressionnante avec un excellent niveau de résolution sonore, une ambiance large et profonde dans les scènes panoramiques ou dans l’espace intergalactique et une justesse d’intimité lorsque la scène se déroule en espace restreint. Dans le premier Star Trek de la nouvelle génération dirigé par J.J. Abrams, jamais l’amplificateur n’a donné de signe de fatigue ou d’essoufflement. Du moindre souffle à la plus imposante explosion, ce duo McIntosh a livré la marchandise. Cet ensemble sait se faire oublier pour laisser place à la trame sonore, peu importe son contenu. J’ai aussi écouté plusieurs émissions télévisées dont la série entre les Canadiens et les Rangers, et malgré l’immense qualité de ces appareils, cela n’a pas empêché notre équipe de se faire éliminer ! Avec des produits de ce niveau, tout doit être de qualité équivalente pour en obtenir le plein potentiel. Assurément, des appareils de ce calibre doivent être utilisés avec la meilleure source sonore possible et il en va de même pour les enceintes acoustiques. Le traitement acoustique de la pièce importe tout autant.

En mode audioEn écoute audio pure, cet ensemble fait belle figure. Pour le même prix, un ensemble ampli/préampli stéréo McIntosh serait supérieur, mais le rendu ne serait pas aussi intéressant lors de projections de films. L’écoute de plusieurs de mes disques vinyles fut très agréable avec une sonorité riche et ample, toute en douceur accompagnée d’une excellente dynamique sonore. Pour preuve, l’un de mes disques préférés, A Sailboat In The Moonlight sur étiquette Concord Jazz avec Ruby Braff et Scott Hamilton, m’a de nouveau séduit au contact de cet ensemble McIntosh. Ma collection musicale sur iPhone en Air Play fut aussi très agréable d’écoute, tenant compte du niveau de compression des informations du format MP3.

TechniquesJe sais que pour certains les spécifications techniques signifient peu, mais pour ceux qui comme moi ont une formation en la matière, voici quelques données intéressantes.

Le MX122 a un niveau de distorsion de 0,005 %. Il est compatible avec les normes HDMI 2.0, HDCP 2.2, HDR, 3D et Rec.2020. Il utilise des processeurs numériques 24bit/96kHz

et il fait le suréchantillonage 4K pour les sources numériques et analogiques de moindre résolution. Chaque canal possède un égalisateur sur neuf bandes de fréquence tout en étant compatible Dolby Atmos, True HD, Digital Plus, DTS : X/HD Master. En fait, il décode tout ce qui est disponible, offrant aussi des modes ambiophoniques pour l’audio en stéréo. L’amplificateur MC205 est un mastodonte de plus de 44 kg avec sa puissance de 200 watts par canal, sous 4 ou 8 ohms, tous les canaux utilisés en même temps avec un niveau de distorsion de 0,005 %, ce qui contraste avec les récepteurs bas de gamme dont le résultat sur un canal seulement révèle un niveau de distorsion de près de 1 %, ce qui est 200 fois plus élevé. Il possède un facteur d’amortissement de 140, ce qui n’est pas le plus élevé, mais suffisant pour bien contrôler les haut-parleurs qui y sont reliés. Et au cas où par hasard la puissance dépasserait les capacités maximales de l’amplificateur, un système de protection « Power Guard » permet de le protéger en limitant la sortie pour maintenir le niveau dans une plage de puissance sécuritaire.

EN RÉSUMÉCe fut un immense plaisir de renouer avec ces produits de McIntosh. La compagnie garde le cap et propose des appareils dans la plus pure tradition de ce qui l’a rendue célèbre. La qualité de construction indéfectible, le look intemporel, la très haute performance et un réseau de revendeurs connaissant très bien leurs produits font de cette marque une référence et un incontournable pour tous ceux qui cherchent un produit de qualité et qui ne vieillit pas trop vite.

Si vous cherchez un ensemble ampli/préamplificateur processeur de qualité à tous les niveaux à la fois polyvalent et compatible avec les toutes dernières technologies audio-vidéo, je ne peux que vous recommander chaudement ce tandem McIntosh.

Nous aimons : Ce sont des McIntosh.Nous aimons moins : microphone de calibration plutôt ordinaire, télécommande perfectible.

Merci à McIntosh et à Audioshop, rue de la Montagne à Montréal, pour le prêt des appareils.

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Il y a quelques mois, Roksan a présenté les deux pre-miers appareils d’une toute nouvelle série Blak, c’est-à-dire un lecteur CD et un amplificateur intégré. La série

Blak de Roksan se définit comme étant le sommet de la gamme des produits de cette compagnie londonienne. Je dois mentionner que j’attendais avec beaucoup d’appréhen-sion ce duo haut de gamme. Dans le passé, j’ai souvent été impressionné par le rapport qualité-prix des composantes de cette marque et, surtout, de leur musicalité.

Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu Roksan, son histoire débute en 1985 lorsque deux universitaires anglais d’origine perse ont lancé la platine vinyle Xerxes. Cette

dernière est rapidement devenue un incontournable que l’on vénère encore aujourd’hui. Depuis l’automne 2016, Roksan est sous la gouverne d’une autre respectable com-pagnie anglaise, le fabricant d’enceintes acoustiques Moni-tor Audio. Avec cette acquisition, Monitor Audio est en mesure d’offrir à ses clients des solutions audio complètes et désire prendre sa place dans le lucratif marché de la domotique. Mais les amateurs de longue date des produits Roksan n’ont pas à s’inquiéter de cette prise de pouvoir, car Monitor Audio désire conserver l’indépendance créa-trice des deux entreprises de façon distincte.


BENOIT SARRAZIN

Roksan Série Blak : Amplificateur intégré • Lecteur CD

« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous »

« IL N’Y A PAS DE HASARD, IL N’Y A QUE DES RENDEZ-VOUS »Comme disait le poète Paul Éluard, « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ». Je m’explique. Lorsque j’ai reçu cet ensemble, mon regard s’est immédiatement porté sur l’inscription que l’on retrouve fièrement sur le dessus de la boîte : « Made in London ». Bref, ces composantes ne sont pas seulement fabriquées au Royaume-Uni (ou dans l’un des pays d’Asie où la fabrication d’équipement électro-nique est commune), mais on est fier de démontrer qu’ils proviennent bel et bien de la « City ». Voyez-vous, ce jour-là, je venais de découvrir que le site internet de la chaine BBC Radio 3 (la chaine de musique classique de la BBC) fai-sait l’expérience de diffuser en qualité FLAC 16/44 au lieu d’utiliser le format MP3 habituel. Deuxièmement, était-ce encore un hasard, je venais tout juste de réserver mes billets pour mon prochain séjour au pays des Beatles et de Sherlock Holmes ! Comme on peut le constater, comme thème, on ne pouvait demander mieux. Dites, pour mon prochain essai, est-ce qu’on fabrique des composantes audio aux Seychelles ?

PREMIÈRES IMPRESSIONSPremièrement, j’apprécie la dénomination de ces produits : Blak, c’est tout ! Pas de série de chiffres ou de lettres qui forment un nom digne d’un photocopieur ou d’un aspi-rateur. C’est tout simplement Blak ! Le site de Roksan est également avare en données techniques, ce qui est un peu déroutant pour des produits de cette catégorie, mais en même temps, ces caractéristiques ne veulent pas dire grand-chose lorsqu’on sait très bien qu’il n’y a que la séance d’écoute qui permet vraiment de juger un appareil. C’est pour cette raison que je ne me suis pas réellement attardé à ces caractéristiques et que j’ai simplement bran-ché la série Blak et profité d’elle.

Il y a une chose que l’on a appréciée dès le début : c’est le design classique et épuré de ces composantes qui devraient traverser le passage du temps avec grâce. Par-lant d’esthétisme, Roksan a laissé de côté le quasi obli-gatoire affichage ACL bleu au profit d’une couleur ambrée, ce qui lui permet de se démarquer des autres. Il n’y a pas que l’esthétisme qui plaît, il y a également la construc-tion qui impressionne par son sérieux. Les connecteurs


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analogiques et les bornes pour enceintes semblent, d’une certaine façon, être de certification militaire ! De ces deux composantes, c’est l’amplificateur intégré qui a principa-lement attiré mon attention. Roksan semble avoir vérita-blement concocté un appareil qui répond aux besoins de notre époque. En plus des obligatoires ports analogiques asymétriques (RCA) et symétriques (XLR), il comporte éga-lement un convertisseur DAC interne dédié à la connexion Bluetooth apTX et au port USB. De plus, pour une com-pagnie qui s’est fait connaître avec ses platines vinyle, le Roksan Blak possède bien sûr une connexion phono pour cellule à aimant mobile (MM) ou à bobine mobile au niveau de sortie élevé (2,5 mV). Oui, je sais, les puristes aiment bien avoir tous ces accessoires dans des boîtiers différents, mais personnellement, j’apprécie la convivialité d’avoir toutes ces commodités dans le même emballage.

SOURCES NUMÉRIQUESComme c’est toujours le cas, c’est avec les sources les plus prolétariennes que je débute mes essais de produits audio. C’est ainsi que j’ai mis à l’épreuve la connexion Bluetooth avec l’aide d’un iPhone. On aime bien qu’il ne soit pas né-cessaire d’être un informaticien pour jumeler le téléphone à l’amplificateur Roksan. Pour cette tâche, il ne suffit que de quelques secondes, juste assez longtemps pour se choi-sir un album à écouter dans Spotify. Comme c’est l’année des 450 ans de Monteverdi, j’en ai profité pour écouter quelques extraits d’une compilation de la Deutsche Gram-mophon qui a pour titre The Beauty of Monteverdi. Durant cette écoute, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer l’at-mosphère qu’il devait régner au Palazzo Ducale di Mantova le 24 février 1607, lorsque fut présenté pour la première fois le célèbre « Orfeo ». Défiant l’ordre établi, Monteverdi venait de présenter ce qui est le plus vieil opéra connu de l’histoire. Puis, avec la chanson « Zefiro Norma », on


perçoit le côté organique du théorbe et de la trompette naturelle. Ceci dit, il est vrai que Spotify, et surtout la connexion Bluetooth, ne permet pas d’exploiter l’amplifi-cateur Blak au maximum, autant le contenu que le conte-nant, mais dans ce cas-ci, l’expérience est plutôt réus-sie. Pour de l’écoute de musique « passive », par exemple pour accompagner un repas, c’est tout à fait approprié. En d’autres mots, si le Bluetooth n’est pas le summum de la musicalité, le Roksan Blak lui permet de s’exprimer au maximum !

Par contre, lorsqu’on passe à la connexion USB, c’est une tout autre histoire. Cette dernière permet d’ex-ploiter toutes les capa-cités du DAC interne et bien sûr, de l’ampli-fication de l’intégré Roksan. Ce DAC peut reproduire des fichiers audio 24/192 ainsi que le DSD.

Comme je le men-tionnais plus tôt, du-rant la période d’essai, la 3e chaine de la BBC diffusait en mode FLAC 16/44. À l’aide d’un Macbook Air relié avec la connexion USB, on a été en mesure d’appré-cier pleinement ce « ca-deau » de la BBC1. Du-rant cette période, nous avons écouté un concert soulignant les 500 ans de la réforme luthé-rienne avec un concert de cantates de Bach. Le résultat ? On aurait été en mesure de croire qu’il s’agissait d’un CD ou d’une transmission FM conventionnelle. L’image sonore était grande et lorsqu’une dame a toussé durant le concert, je croyais qu’il y avait quelqu’un dans la pièce avec moi ! Avec notre Radio-Canada qui ne diffuse qu’en MP3 à 128k, on ne peut que souhaiter la démocra-tisation de ce type de diffusion !

PRÉSENTER UN LECTEUR CD EN 2017, N’EST-CE PAS UN PEU RINGARD ?Il est vrai que le CD n’a plus la cote qu’il a déjà eue, mais plusieurs d’entre nous en possèdent des centaines, voire des milliers ! Après avoir écouté quelques albums CD, on en vient à se demander pourquoi le CD est-il autant le mal-aimé de l’audio. Lorsqu’on a un lecteur de cette qualité, les arguments contre ce format manquent un peu de conviction. Certes, personnellement, j’aime mieux utiliser un ordinateur qu’un CD, mais c’est surtout pour l’aspect pratique et non pas pour


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la sonorité. Un soir, j’ai voulu écouter un classique que je n’avais pas entendu depuis très longtemps, c’est-à-dire Tu-bular Bells de Mike Oldfield. À un volume très modeste (vu l’heure), le lecteur Roksan m’a permis de retrouver l’émotion que j’avais obtenue la première fois que j’ai entendu cette pièce il y a fort longtemps au café étudiant du Cégep de Saint-Laurent ! Je ne m’étais jamais attardé à ces chœurs que l’on entend dans le dernier segment de la plus célèbre des suites musicales rock. Dès le lendemain, cette expérience m’a donné le goût de réécouter un autre classique, OK Compu-ter de Radiohead (un album qui a déjà 20 ans). Lorsqu’on a écouté « No Surprise », on a pratiquement été en mesure de dessiner sur le mur la disposition des instruments. Vraiment, le CD n’est pas encore mort !

N’OUBLIONS PAS LE VINYLE !Je me suis découvert tout récemment une petite passion pour la musique soul et funk du début des années 70. Oui, je sais, je suis un peu en retard, mais pour les besoins de cet essai, j’ai eu l’opportunité d’avoir sous la main une copie vinyle (un beau pressage 180 gr) de l’album I Want You de Marvin Gaye. Je dois avouer que je ne connaissais que très peu cet album, et je craignais qu’il soit un peu empreint de la mode disco qui faisait rage à l’époque. Au contraire, dès les premières mesures de la chanson titre, on a été impressionné par la richesse des chœurs et la justesse des percussions. Taper du pied est devenu à ce moment obligatoire !

Un peu comme avec du Monteverdi, en écoutant la première face d’un bout à l’autre, j’ai eu la réflexion que les premiers auditeurs de cet album n’ont probablement pas eu la chance de l’entendre de cette façon. Vraiment, si j’apprécie la convivialité de l’écoute de fichiers numé-riques, j’ai souvent l’impression que la musique « soul » ne s’écoute vraiment qu’en vinyle !

EST-CE QU’ILS MÉRITENT UNE PLACE SUR NOTRE LISTE ?S’il est vrai que le choix est plutôt large lorsqu’on est sur le marché pour un amplificateur intégré de cette catégorie, il faut absolument mettre la série Blak sur sa liste d’appareil à considérer. L’amplificateur intégré est complet, puissant

et facile à utiliser. Sa construction est sérieuse et il saura plaire autant à l’amateur de Monteverdi que de Radiohead.

On est impressionné par la dextérité avec laquelle, il est en mesure de rendre les sources de moindre qualité intéressantes, et même performantes. Ma seule critique concerne la télécommande qui n’est pas très conviviale, mais c’est vraiment parce que je cherchais un aspect néga-tif ! En ce qui concerne le lecteur CD Blak, il permet de se réconcilier avec ce médium et de profiter au maximum de notre bibliothèque d’albums CD. Il s’acquiert de sa tâche avec brio, peu importe le genre musical. Sur ce, je vous laisse, j’ai des valises à faire ! Bonne écoute !

CARACTÉRISTIQUES DE L’AMPLIFICATEUR INTÉGRÉ ROKSAN BLAKPuissance : 2 x 150W sous 8 ΩEntrées analogiques : 3 x RCA 1 x XLREntrée numérique : 1 x USB type-B 24/192 et Bluetooth aptXEntrée phono : MM Dimensions : (H x L x P) 140 x 440 x 309mmPoids : 14 kgConsommation électrique moyenne : 480W

CARACTÉRISTIQUES DU LECTEUR CD ROKSAN BLAKSorties numériques : 3 (optique, coaxiale, XLR)Sorties analogiques : 2 (RCA, XLR)Dimensions : (H x L x P) 140 x 440 x 309mmPoids : 8 kg

On aime : performance à la hauteur des attentes.On aime moins : ergonomie perfectible.

1 Au moment d’écrire ces lignes, la BBC n’avait toujours pas annoncé si cette expérience sera répétée ou si la diffusion en FLAC deviendra courante.


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Je connais depuis quelques décennies la réputation des appareils Esoteric. C’est Madame Roberge de la boutique Audiorama qui fut la première à importer ce

produit au Canada, tout au moins à Montréal. Je n’avais cependant jamais eu l’occasion d’en faire l’écoute, mais je savais d’emblée que j’aurais affaire à un appareil de haut niveau. J’étais très heureux de pouvoir enfin explorer un de ces appareils si réputés.

Avant de passer au jargon technique détaillé, ce qui étonne de l’amplificateur intégré F-03A d’Esoteric, c’est jusqu’à quel point le terme intégré prend tout son sens. Le tout-en-un ne semble n’avoir laissé rien au hasard : amplificateur, préamplificateur, section phono pour cellule à bobine mobile (MC) ou à aimant mobile (MM), ajustements des fréquences hautes, moyennes et graves, et préamplificateur de casque d’écoute. En option, on peut y ajouter une carte DAC avec connecteurs numériques, RCA et USB 2. Cette carte supporte les formats PCM 384kHz /32-bit et 2.8, 5.6 et le DSD 11.2MHz. Tout comme la série K, la

carte OP-DAC1 D/A utilise des DACs AKM en configuration dual/mono. Tout cet arsenal se présente dans un châssis d’aluminium imposant et porte son poids à 32kg/71 livres.

Ma première impression est de me trouver en face d’une Rolls Royce tout équipée, parfaite pour un client qui ne se soucie que du confort et de la conduite assistée au maximum, par opposition à celui qui recherche une conduite sportive sans aucune assistance asservie ou électronique, comme une Porsche 911 des bonnes années. Et le prix de l’appareil, compte tenu du fait qu’on puisse se passer de toute une série de câbles secteurs et de liaison de préamplificateur phono et de DAC séparé, n’est pas si élevé qu’il n’y paraît.

EN DÉTAILDUAL/MONOLe F-03A comporte tout d’abord une section pré-amplification en configuration entièrement symétrique, ou si vous préférez balancée, qui offre une amplification pure


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MICHEL BÉRARD

L’intégré F-03A Esoteric La forteresse de velours

et puissante du signal avec une très faible impédance. La construction est en configuration dual/mono, ce qui isole entièrement le canal de droite et de gauche au travers toutes les étages de préamplification et d’amplification. Ceci se traduit par une imposante séparation et autonomie des canaux. La section phono de l’appareil est aussi conçue de la même façon.

CONTRÔLE DU VOLUME ÉLECTRONIQUE – QVCS (QUAD VOLUME CONTROL SYSTEM)Ce système de contrôle du volume se passe entièrement de câblage. Il intègre quatre réseaux de résistances contrôlant les phases positives et négatives de chaque canal. Il minimise la distance du signal au maximum et réduit la détérioration du son.

CONTRÔLE LOGIQUE SILENCIEUXToutes les lignes de contrôle ont été séparées électroniquement de la section de préamplification par

des éléments isolants intégrés dans la façade de l’appareil, éliminant ainsi une source potentielle de bruit et d’interférence.

AMPLIFICATEUR DE CASQUE INTÉGRÉLe F-03A intégre un amplificateur dédié pour casque d’écoute pouvant alimenter même ceux haut de gamme à haute impédance.

BOUTONS DE CONTRÔLE À ROULEMENT HAUTE PRÉCISIONIl suffit de faire tourner un seul potentiomètre du F-03A pour se rendre compte de la douceur et de la haute précision mécanique de leur construction. C’est très surprenant. Aucune résistance, un mouvement totalement fluide. Je tenais à le mentionner puisque je n’ai jamais expérimenté une telle douceur de mouvement sur un appareil de ce genre.


AJUSTEMENT DE LA TONALITÉOn a toujours l’impression que l’ajout de contrôles de la tonalité sur un appareil audio contribue davantage à la détérioration du son qu’à son amélioration. Ceci n’est pas le cas pour le F-03A. Il utilise quatre circuits pour chaque bande. Il est possible de changer l’emphase du signal vers les hautes ou vers les basses fréquences sans affecter la justesse et la qualité du signal. De plus, ce circuit d’ajustements peut être totalement détourné.

EN QUELQUES CHIFFRES• Le F-03A offre une puissance de 30W (8Ω) par canal

en pure classe A• Réponse en fréquences : 10Hz – 100 kHz• Rapport signal/bruit : 104 dB• Facteur d’amortissement : 370• Dimensions : 445 x 191 x 468 mm

(17 5/8’’ x 7 5/8’’ x 18 ½’’)La puissance peut sembler faible, mais livrée en pure

classe A, le F-03A ne s’essouffle pas facilement comme on le verra un peu plus loin dans le banc d’essai. La réponse en fréquence et le rapport signal/bruit dénotent des qualités impressionnantes hors du commun.

INSTALLATIONMis à part le poids de l’appareil, la mise en place se fait facilement. Quelques branchements, la mise sous tension, et le tour est joué. Il suffit ensuite de se familiariser avec les différents contrôles sur la façade. La seule remarque concerne l’indicateur de volume de l’appareil qui est traduit en dB. Cela prend un peu de temps à s’y habituer puisque la référence n’est pas indiquée par une gradation de 1 à 10, par exemple, mais en gradation de –xx dB à +xx dB.

Note importante, j’ai placé l’appareil sur une de mes plateformes Modulum qui permet à tout produit audio de livrer son plein potentiel. Sans exagérer, ces plateformes peuvent améliorer le rendement de tout système dans une proportion de 30 % et plus : c’est une des raisons pour lesquelles Ténor Audio les a adoptées tout comme Nagra pour sa nouvelle série Classique. L’appareil étant flambant neuf, je l’ai rodé 24h sur 24 pendant toute une semaine avant de commencer mes écoutes.

PREMIÈRES IMPRESSIONSSoie, délicatesse. Surprenant pour une telle forte-resse. Ce sont les deux mots qui me sont venus à l’esprit au cours de mes premières séances d’écoute. Soie par opposition à un son électronique. Une présentation naturelle et sans agressivité. Cela va totalement à l’encontre de l’apparence de l’appareil tout métallique chargé de boutons et de témoins lumineux bleus. Délicatesse ici n’est pas synonyme de faiblesse. Malgré ses 30 watts affichés, le F-03A n’avait aucun mal à contrôler mes enceintes.

L’Esoteric F-03A est assez déroutant pour un audiophile pur et dur. Il va à l’encontre de la conception que plus égale mieux. Plus d’appareils,

plus de câbles, plus d’alimentations. On se demande comment un tel produit peut rivaliser avec un ensemble constitué d’appareils séparés. Déroutant parce qu’on n’a plus à se préoccuper de chaque câble additionnel requis et de l’agencement de chaque appareil constituant son système audio. On se retrouve devant un appareil complet, fonctionnel, qui ne demande qu’à livrer sa performance musicale et forcer l’auditeur à se concentrer sur la musique plutôt que sur le système comme tel.

PREMIÈRES ÉCOUTESMes premières écoutes se sont faites à partir de CD. J’ai commencé par celui du Bobo Stenson Trio, Serenity, sur étiquette ECM. La plage 7 du premier CD intitulée « Golden Rain » me sert de plus en plus dans mes évaluations en raison de la présence du piano, de la contrebasse et de la batterie. La première chose que je recherche sur ce disque, c’est le détail, le naturel et le scintillement des cymbales. L’intégré les présente en douceur, sans exagération et avec une grande aisance. Elles flottent en haut et à gauche de l’image sonore de façon bien définie. Le piano est bien placé au centre et l’attaque des notes, même à fort volume, n’agresse aucunement. La contrebasse à son tour est aussi bien découpée dans son espace et l’attaque de chaque note est définie et bien détachée des autres. La différence notoire avec tous les autres appareils que j’ai testés tient de cette douceur ambiante, un peu comme un velours. Pas dans le sens de voile, mais plus dans le sens de


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texture. C’est un attribut enviable qui caractérise certains amplificateurs de pure classe A. Il faut aussi mentionner la scène sonore qui déborde largement de chaque côté des enceintes.

Deuxième test : on passe aux extrêmes graves avec les Sept Paroles du Christ sur étiquette Fidélio. Les 30 watts allaient-ils se décomposer ? Avec le résultat de mes premières écoutes, j’aurais été surpris. Les caractéristiques techniques de l’appareil, son facteur d’amortissement, tout laissait présager un franc succès. Et la performance était au rendez-vous, peut-être un peu moins soutenue qu’avec mon amplificateur de référence qui affiche six fois la puissance du F-03A, mais pas de façon notoire. Le prochain test cruel se retrouve sur le deuxième extrait du disque au moment où le chœur entre en jeu. Les voix sont distinctes, puissantes, sans enchevêtrement. Le rendu est encore une fois solide et sans agressivité, toujours avec cette douceur soyeuse.

Je me dois ici de faire une pause pour expliquer que

cet amplificateur intégré bourré de qualités est un passe-partout pour les amateurs de musique. Il se laisse totalement oublier. Il disparaît et laisse toute la place à la musique. On n’est pas distrait par des défauts de reproduction, soit trop agressif, pas suffisamment dynamique ou trop opaque.

Je poursuivais mes écoutes avec un style un peu plus dégourdi : Jennifer Warnes et l’album Famous Blue Raincoat. Je possède la version CD et celle en vinyle. J’allais plus tard m’en servir pour évaluer la section phono de l’intégré. En version CD, donc, la première plage « First We Take Manhattan » nous démontre clairement que les qualités de l’intégré ne se limitent pas seulement à la musique classique et jazz. Le F-03A ne donne aucun signe de ralentissement ou de faiblesse et nous livre cette performance avec toute sa dynamique et toujours avec cette aisance qui nous donne envie de poursuivre l’écoute jusqu’au bout. J’avais hâte de pouvoir évaluer la section phono. C’est souvent le parent pauvre d’amplis intégrés munis de cette fonction. C’est un grand défi, d’autant


plus que la section phono est enfouie dans une mer de circuits et transformateurs susceptibles de détériorer ce signal si faible. J’avais vraiment mes doutes. Le premier disque serait un classique de la musique classique (ça fait beaucoup de classique, je sais) : Concertos K.459 et K. 488 de Mozart interprété par Alfred Brendel avec The Academy of St. Martin-in-the-Fields, direction Neville Marriner sur étiquette Philips, paru en 1972. C’est l’époque des majestueux enregistrements analogiques. Pour ce test, l’intégré Esoteric nous fait voyager dans le temps. La restitution est nette, aérée. L’orchestre est palpable. Les transitoires du piano sont définis, les nuances bien articulées. Je ne m’attendais pas à autant d’air et d’espace autour des musiciens. C’est à mon avis un réel tour de force. Il s’agit d’un autre aspect du F-03A qui vient largement justifier son prix. Selon mon expérience, il faudrait débourser une somme assez imposante pour un préamplificateur phono externe capable de surpasser celui dont est intégré le F-03A.

N’ayant pas de cellule de ce type à ma disposition, je

ne pouvais malheureusement pas évaluer la section aimant mobile (MM) du module phono. Mais à en juger par la section bobine mobile, il est facile de supposer que les résultats soient positifs.

Je poursuivis donc mes écoutes avec de la musique de tous genres. Je revenais à la version cette fois en mode vinyle de Famous Blue Raincoat de Jennifer Warnes. Ceci me confirmait à nouveau les qualités de cette source analogique qui se révèle encore supérieure à la majorité des albums CD. La présentation est beaucoup plus aérée, la scène sonore large, profonde. Et absorbé par les prouesses techniques du F-03A, je n’ai même pas encore abordé l’aspect émotionnel. Je dois expliquer qu’au cours des semaines en présence de cet intégré Esoteric, je me concentrais davantage sur la musique et l’émotion qu’elle procure sans me soucier vraiment de tous les autres

aspects.

SOMMAIREJe suis tenté de dire depuis le début de ce banc d’essai que l’amplificateur intégré Esoteric F-03A n’est pas un produit pour les audiophiles engagés dans une recherche incessante de la perfection sonore. Ceux-ci seraient déçus. Ils auraient en leur possession un appareil complet, performant, impeccable, dans un format somme toute compact. Rien à changer, à améliorer. Ils seraient obligés de se concentrer sur la musique plutôt que sur la technique.

Je crois que cet intégré est un chef d’œuvre pour mélomanes et pour un auditeur qui se soucie avant tout de la musique et du plaisir qu’elle apporte sans avoir à se soucier de tous les aspects techniques. Un appareil complet, une qualité de fabrication irréprochable, une performance et un rapport qualité/prix du plus haut niveau. C’est le genre d’appareil qu’on achète pour l’amour de… la musique.

Nous tenons à remercier Audiophile Experts de Beloeil pour nous avoir facilité le prêt d’équipement.


LA RESTITUTION EST NETTE, AÉRÉE.

L’ORCHESTRE EST PALPABLE. LES

TRANSITOIRES DU PIANO SONT DÉFINIS,

LES NUANCES BIEN ARTICULÉES.

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S’il est un domaine rempli de détails, c’est bien celui de la haute-fidélité audio. Se constituer un système audio de qualité et chercher à l’améliorer en vue d’un

rendu sonore et musical plus performant est le lot et la quête de plus d’un audiophile. De nos jours, les appareils et sources dont sont équipées nos installations audio exigent en termes d’alimentation et de distribution électrique

ce qu’il y a de bien et de mieux, d’autant plus que ces équipements sont munis de technologies analogique et numérique qui évoluent rapidement et se complexifient, nécessitant une attention particulière. Ce contexte suscite une demande à laquelle tentent de répondre bon nombre de concepteurs et manufacturiers en ajoutant à leur folio des systèmes d’alimentation et de distribution


MICHEL LEROUX

DR Acoustics : Antigone Viser l’excellence

électrique, communément qualifiés « power bar ». Parmi les produits présentés au Salon Audio de Montréal, plusieurs ont remarqué le nouveau système d’alimentation et de distribution électrique Antigone de la firme montréalaise DR Acoustics. Ce modèle haut de gamme s’ajoute au folio de l’entreprise qui possède déjà dans ce domaine deux modèles, soit celui d’entrée White Fire et, plus haut dans la gamme, le modèle Silver Fire. Souhaitant vous le faire mieux connaître, nous avons réquisitionné l’Antigone en banc d’essai dans ces lignes.

Comme l’écrivait il y a de cela quelque temps un membre de l’équipe au sujet de l’alimentation et de la distribution électrique, « Ces dernières années ont vu éclore un marché pour les produits permettant d’assurer la protection électrique et l’amélioration des performances de nos systèmes audio. Nous avons tous vu les fameuses

publicités alarmantes concernant les problèmes et la qualité de l’alimentation électrique fournie à nos maisons. Les produits disponibles vont de la barre d’alimentation avec ou sans protection intégrée aux solutions qui régénèrent le voltage, peu importe la qualité de la source électrique. »

RÉINVENTER LE POSSIBLEDans le cercle de qualité des systèmes de répartition et d’alimentation électrique haut de gamme, la plupart rivalisent à repousser les limites de cet équipement audio. Certains utilisent des technologies afin de réguler, reconditionner, filtrer, traiter et purifier le courant, protégeant entre autres les appareils des surtensions et/ou des sous-tensions et de possibles interférences. D’autres, d’approche plus sobre, n’emploient pas de pièce ni circuit électronique, utilisant des composantes de grade audio telles que des prises électriques de qualité, du câblage interne en cuivre de haut niveau de pureté de même que du matériel amortissant aux attributs reconnus, ce à quoi DR Acoustics souscrit en plus d’une nette propension à l’égard de l’élimination des vibrations mécaniques inhérentes à la circulation du courant alternatif électrique, de la non-limitation du transfert de courant et de la réduction de bruit électromécanique et électromagnétique, le tout avec le maintien de la dynamique sonore propre aux appareils lui étant reliés. Bien que le désidérata en la matière soit considérable, voyons ce que le système Antigone de DR Acoustics est en mesure d’apporter à la haute-fidélité.

LE CONCEPT DE BASEIl s’agit d’une technologie à laquelle DR Acoustics travaille depuis le début avec ses câbles, dont les modèles Titan, Cassandra, Vulcain et Pegasus, et qui repose sur l’élimination des vibrations à l’aide des fonctions antivibratoires et de polarisation du quartz. Le quartz, étant parcouru par un courant électrique, se polarise, créant un champ électromagnétique contrant la contamination. Ce qu’il y a de particulier pour le système Antigone, c’est que les trois fils conducteurs en cuivre de grade OCC (Ohno Continuous Cast), de calibre 4 (AWG) par rapport au 10 (AWG) pour les deux autres modèles de la marque, sont ici enchâssés dans trois cylindres en carbone, des chambres antivibratoires ultra rigides et séparées, isolées l’une de l’autre et remplies de quartz et de polymères amortisseurs bénéficiant du procédé MQCI (Micro Quartz Chamber Isolation System) propre à DR Acoustics. Le premier cylindre contient le fil conducteur communément appelé « line », le deuxième le fil neutre et le troisième le « ground » de mise à terre. Un composite acrylique et de quartz s’apparentant à l’asphalte agit comme absorbant. L’idée, d’après Daniel Robidoux de DR Acoustics, « était de traiter et contrer les vibrations mécaniques tout en créant simultanément un champ électromagnétique cohérent entre les phases et de la contre-réaction. »

Assemblé à la main selon la méthode d’une borne à l’autre, de type point à point, on n’y retrouve pas de circuit imprimé et aucune pièce électronique de type inductance, condensateur, régulateur de voltage ou témoin. De même, il n’y a ni interrupteur ni disjoncteur sinon trois filtres au


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quartz départis de toute composante électronique, n’ayant aucun effet de limitation de courant et dont la fonction antivibratoire est d’éliminer les bruits électromécaniques et les interférences électromagnétiques (EMI/ERF) à partir de 450 Hz tout en bonifiant le rapport signal/bruit des appareils branchés au système Antigone. Il ne s’agit donc pas d’un conditionneur ligne ou de courant, mais bel et bien d’un appareil dédié à la gestion d’alimentation et de la distribution électrique d’un système audio et/ou vidéo. « En fait, réitère Daniel Robidoux, Antigone se révèle un produit issu de nos recherches préalablement faites avec nos câbles et assemblé à même des composantes de qualité », dont cinq duplex électriques en cuivre pur plaqué rhodium disposant de dix prises AC Furutech GTX-D-NCF cryo-Alpha 20 ampères, à notre avis les plus performantes actuellement sur le marché. Mentionnons que le câblage interne est cryogénéisé. Le câble d’alimentation suggéré entre la prise secteur et celle du système Antigone est le modèle Red Fire Ultra DR Acoustics.

CARACTÉRISTIQUESBâti à l’image d’une composante audio, ce système d’alimentation et de distribution électrique peut s’installer dans un meuble audio ou au sol. Aux dimensions de 431 mm en largeur, 406 mm de profondeur et 152 mm en hauteur, au poids de 11 kg à même un châssis en aluminium usiné (CNC) muni d’une solide plaque d’aluminium anodisé de 10 mm d’épaisseur en façade offerte, au choix, au fini noir anotisé ou argent avec l’intérieur au pourtour renforcé de tiges de métal, l’Antigone ne manque pas de panache. L’arrière regroupe, comme déjà mentionné, dix prises AC Furutech GTX-D-NCF cryo-Alpha en plus de celle d’entrée de l’unité de même marque et ampérage. Les piétements sous l’appareil sont anti-résonants. L’un des avantages de ce type de design, du fait qu’il a été pensé et réalisé à la manière d’un appareil audio s’apparentant au châssis d’un amplificateur de puissance, c’est qu’il facilite, sur sa façade arrière, la fixation solide et le maintien des prises AC des câbles, et ce, peu importe leur gabarit. D’autres marques dont Shunyata, IsoTek, Panamax et AudioQuest ont adopté ce type de configuration.

Il est préférable, selon DR Acoustics, de brancher à l’Antigone tous les appareils d’une installation, y compris l’amplificateur, dans la mesure où la consommation d’ampérage totale est moindre que 20 ampères, ce qui est le cas de 98 % des systèmes. Un modèle, le Créon (Antigone dans les tragédies grecques est nièce de Créon), une unité ayant la même technologie muni toutefois d’un seul duplex, soit deux prises AC par unité est prévu tant pour les amplis de puissance monobloc que pour les installations vidéo.

MISE EN PLACE L’équipement est composé d’une platine vinyle Acoustic Signature munie du bras de lecture de même marque TA-1000 équipé d’une cellule à bobine mobile Charisma Audio Reference One et d’un préamplificateur phono Trigon Vanguard III avec son alimentation externe Volcano III avec en alternance les amplificateurs intégrés Jadis DA88S et Brinkmann. L’évaluation s’est faite en deux temps. En premier lieu, les tests ont été réalisés avec les appareils branchés aux prises électriques standards résidentielles suivis des mêmes appareils, cette fois branchés au système d’alimentation et de distribution électrique Antigone, ce dernier branché à l’une des prises secteurs à même le câble d’alimentation DR Acoustics Red Fire Ultra.

APPRÉCIATIONLe passage d’un mode à l’autre est probant et la différence ne se fait pas attendre, comme si un voile s’immisçait en dégradant le son une fois les appareils branchés aux prises électriques standards résidentielles. Au contact de l’album Into Something ! sur Blue Note Records mettant entre autres en vedette Larry Young à l’orgue Hammond et Grant Green à la guitare, les détails et micro-informations, la dynamique, l’impact des basses fréquences et la clarté d’ensemble du contenu sonore et musical apparaissent mal desservis tout comme ces instants de silence entre les notes et les coups de cymbales lorsque les appareils du système se trouvent branchés aux prises secteur résidentielles. De sous-vitaminée, cette sensation de torpeur fait place à une reproduction animée et à une écoute plus active et engageante une fois les composantes branchées au système


d’alimentation et de distribution électrique Antigone. Ce même album n’a jamais si bien sonné qu’avec les appareils de la chaîne branchés au système Antigone. Le niveau des graves s’accroît et le médium s’adoucit tout en étant plus détaillé. Le son est franc et non voilé. L’étendue de la gamme dynamique sonore est pour le moins impressionnante.

Au tour de l’album Rhapsody in Blue de George Gershwin sur Reference Recording Mastercuts, dont l’ampleur des crêtes d’intensité de la masse orchestrale des musiciens du Saint-Louis Symphony Orchestra représente un défi de taille tant en termes de dynamique sonore qu’au niveau de la réserve de courant de l’amplificateur. À bon volume, rien ne bronche ni ne se distord, tout demeurant bien en place dans l’espace. Même si la puissance et l’intensité sonore s’avèrent plutôt élevées, l’auditeur n’en perd pas ses repères, ce qui est tout à l’honneur de la chaîne en présence tout autant que du système Antigone. Nous sommes manifestement en présence d’un excellent système d’alimentation et de distribution électrique. D’autres s’enquièrent bien de la tâche. L’Antigone le fait encore mieux.

VERDICTIl est convenu que gérer les vibrations en audio haute-fidélité améliore de manière significative le rendu sonore. En fait, la gestion des vibrations évite la dégradation du son. Cette nette propension de DR Acoustics à l’égard de l’élimination des vibrations mécaniques, entre autres à l’aide des fonctions antivibratoires et de polarisation du quartz, s’est aussi vue adapter à la circulation du courant alternatif électrique d’où émane le système d’alimentation et de distribution électrique Antigone.

À l’impossible, certains sont tenus ! Objectifs atteints et mission accomplie pour DR Acoustics, dont le système Antigone serait le produit le plus abouti. En fait, de tous les systèmes d’alimentation et de distribution électrique déjà passés en revue dans ce magazine, l’Antigone, de toute évidence, se révèle le plus accompli et performant évalué à ce jour. Bien conçu et construit, muni des composantes de qualité, son cahier de charge démontre un savoir-faire à l’enseigne de l’innovation technologique, une nouvelle norme quant à la gestion de l’alimentation et de la distribution électrique d’un système audio. Et comme

il est préférable d’améliorer son mode de distribution et d’alimentation électrique avant de penser comme tel aux câbles, l’investissement à son acquisition devrait représenter entre 15 et 20 % de la valeur d’un système audio.


Antigone. Système d’alimentation et de distribution électrique : 6995 $Fabricant-distributeur : DR Acousticswww.dracoustics.com

BANC D’ESSAI

http://www.charismaaudio.com/

Rester, c’est exister : mais voyager, c’est vivre. » Cette citation de Gustave Nadaud est tout à fait appropriée pour le mois de juin qui débute à peine. Juste à temps

pour cette période de vacances et de voyage, Audioquest nous a confié la deuxième génération de son excellent DAC portatif Dragonfly et son casque Night Owl Carbon. On le sait, rien n’est plus décevant pour l’audiophile en voyage que de se contenter d’un casque d’écoute générique et surtout de la sortie audio minifiche intégrée d’un ordinateur portable. Comme on le sait, les DAC internes standard des téléphones, des tablettes et des ordinateurs portables ne sont conçus que pour le minimum requis et pour pallier ce problème, il existe une multitude de petits convertisseurs numérique analogique (DAC) portatifs dont les DragonFly Red et Black d’Audioquest. En septembre 2013 (Son & Image volume 14 no 6), j’avais eu l’opportunité de découvrir la première génération du DragonFly. Voici que j’ai la chance de mettre à l’essai une nouvelle génération, le DragonFly Red, qui promet d’être supérieure à la précédente.

DRAGONFLY REDComme pour celui de son prédécesseur, le design du DragonFly Red est d’une grande simplicité. Ses dimensions sont similaires à celles d’une clé USB conventionnelle. À une extrémité, on retrouve un connecteur USB-A et à l’autre, une sortie mini fiche. Il comporte également un

voyant lumineux de la forme d’une libellule qui change de couleur selon le type de fichier audio : 44.1 kHz (vert), 48 kHz (bleu), 88.2 kHz (ambre) et 96 kHz (magenta). Avec ses 2,1 volts, la sortie audio du DragonFly Red prétend être assez puissante pour faire fonctionner les casques les plus énergivores. Durant le banc d’essai, AudioQuest annonçait, tant pour les modèles DragonFly Red et Black, la mise à jour v1.06 via le téléchargement de l’application


«

BENOIT SARRAZIN ET JULIE SARRAZIN (COLLABORATION SPÉCIALE)

DAC DragonFly Red et casque Night Owl Carbon d’AudioQuest

gratuite Destkop Device Manager d’AudioQuest. en plus de leur compatibilité aux fichiers Master Quality Authenticated (MQA) permettant aux propriétaires et nouveaux acquéreurs de profiter de leurs albums et chansons préférés à même la meilleure résolution audio disponible.

D’autre part, comme mentionné ci-haut, AudioQuest nous a également fourni le casque d’écoute Night Owl Carbon, un casque situé au sommet de la gamme.

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DU DRAGONFLY REDDAC asynchrone : ESS Sabre 9016 32-bits permettant une reproduction de fichiers 24/96• Sortie : 2.1 volts• Compatibilité : Mac OS, IOS, Androïd, Windows

(7, 8 et 10)

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DU CASQUE NIGHT OWL CARBON• Impédance : 25 ohms• Sensibilité : 99 db• Poids : 346 g• Finition de carbone gris métallisé• Design fermé• Transducteur : 50 mm avec un diaphragme en

Biocellulose.• Câble : 130 cm pure cuivre avec microphone

ESSAI EN DIRECT Voici peut-être le premier essai en direct (enfin, presque) réalisé dans ces pages ! J’ai pensé qu’il serait intéressant de partager mes impressions en direct, sans filtre ou presque, de cet ensemble AudioQuest. N’ayez crainte, j’avais au préalable laissé le soin à ma « millénaire » en résidence de roder l’équipement. En fin d’article, elle partagera ses impressions de cet ensemble qui, je crois, est tout à fait désigné pour cette génération qui préfère regarder la télévision sur son téléphone que sur un écran géant 4k !

10H07J’aime bien écouter le matin la WDR3, la chaîne de musique classique et jazz de la Westdeutscher Rundfunk (Diffusion de l’Allemagne de l’Ouest), un diffuseur de radio et de télévision public basé à Cologne. En plus de la programmation musicale qui est excellente, la WDR diffuse en ligne en MP3, 16bit/48kHz à 320kps. Bref, c’est une sonorité exceptionnelle pour une radio en ligne. Avec le Dragonfly Red, le « Andante Festivo » de Jean Sibelius interprété par l’orchestre de la WDR ne semble pas affecté par les limites du MP3. Les violoncelles et les contrebasses sont bien reproduits et bien situés tant dans l’espace que dans le spectre sonore.

10H16Il n’y a plus de café dans ma tasse !

10H27C’est le moment de passer à Spotify. Récemment, j’ai découvert l’album O Cara Armonia, un recueil de pièces pour guitare du compositeur espagnol Fernand Sor (1778-1839). Fait à noter, ne cherchez pas le CD de cet album, il n’est disponible qu’en ligne. Une fois de plus, malgré les limites de la source, le DAC Dragonfly Red permet d’aller chercher le maximum de subtilités et de détails. De son côté, le casque Night Owl Carbon permet d’exploiter toute la plage de fréquences. Il suffit d’écouter le premier mouvement de la « Variation sur un Thème de Mozart, op. 9 » pour découvrir toutes les nuances du jeu du guitariste Francesco Romano. Sans avoir à porter une oreille attentive, on peut entendre les doigts se déplacer sur le manche de la guitare, et même les respirations du musicien.

10H50J’achète en version 24/96 l’album de Francesco Romano. C’est vraiment dangereux pour le portefeuille ces sites-là ! 11H04Début de l’écoute de la version 24/96. Si l’écoute de la version Sportify était agréable, celle en mode 24bit/96kHz devient passionnante. Si le choc n’est pas aussi grand que l’on pourrait penser, on perçoit tout de même une ambiance plus naturelle, voire plus intime. Les respirations du guitariste sont encore plus perceptibles et si on ferme les yeux, le confort du casque AudioQuest nous donne


BANC D’ESSAI

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pratiquement l’impression d’être dans la même salle que le musicien. Petit détail, j’ai voulu utiliser le casque sans le DAC avec le Macbook Air, mais étrangement, le connecteur semble juste un peu trop court, et il est impossible de l’utiliser directement. Cela dit, lorsqu’on investit une telle somme pour un casque d’écoute, on ne devrait pas se passer d’un bon DAC. Ça serait comme vouloir économiser sur les pneus d’une Ferrari !

11H31La BBC permet de visionner en ligne un épisode de la série Doctor Who en mode « binaural ». Hélas, il faut être aux « UK » pour que ça fonctionne… Est-ce qu’il y a un hacker dans la salle ?

11H36Encore du classique, cette fois-ci avec des fichiers 24/44, la Symphonie inachevée de Schubert (D 759) par Nikolas Harnoncourt et l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Même si je demeure pour le moins attaché à la version de Carlos

Kleiber, cette interprétation se révèle très « organique » : je m’explique. À l’aide de ce duo d’Audioquest, on ressent vraiment l’aspect acoustique des instruments, on perçoit qu’ils sont fabriqués de bois et de passion !

12H01À la suite d’une publication lue sur Facebook, je découvre des extraits sur YouTube de l’émission de télévision Soul Train qui fut diffusée de 1971 à 2006. En quelques clics, on peut voir et entendre ces grands disparus de la musique soul comme Isaac Hayes et Marvin Gaye. Étonnamment, pour des séquences vidéo qui proviennent probablement de vieux enregistrements VHS, le son est, disons-le, tolérable ! Tiens, histoire de faire une comparaison, j’ai utilisé durant quelques instants les écouteurs blancs de l’iPhone sans le DAC. Urgh… Sans commentaires, mieux vaut rebrancher le tout !

13H26Hélas, même si le casque s’avère performant et très confortable, il est l’heure de mettre le terme à cette séance d’écoute. Pour conclure, je dois mentionner qu’avec le DragonFly Red, j’ai obtenu les mêmes impressions que j’avais vécues lors de l’essai de l’original en 2013, c’est-à-dire une facilité à exploiter au maximum n’importe quelle source audio. On pourrait ajouter que les améliorations sont subtiles, mais dans l’ensemble, on peut dire que le

À L’AIDE DE CE DUO D’AUDIOQUEST, ON

RESSENT VRAIMENT L’ASPECT ACOUSTIQUE

DES INSTRUMENTS, ON PERÇOIT QU’ILS SONT

FABRIQUÉS DE BOIS ET DE PASSION !


DragonFly Red possède une petite dose de caractère de plus que son prédécesseur. Il est un peu plus analytique, sans pour autant perdre de la musicalité. De son côté, le casque Night Owl Carbon s’est avéré fort confortable, car la première chose que l’on désire d’un casque de la sorte, c’est le confort. Dans ce département, il ne mérite que des éloges. On peut l’avoir sur la tête durant des heures sans difficulté. Il est léger, facile à ajuster et il isole bien l’auditeur. De plus, son emballage contient même une deuxième paire de coussinets qui n’a pas exactement la même forme afin de plaire à toutes les oreilles ! J’ajouterais qu’il est si confortable qu’il aura même passé le test de l’écoute complète de la 9e de Beethoven !

Il ne faudrait pas oublier les avantages sonores. On se doit de mentionner que le casque Night Owl Carbon possède une grande facilité à produire une image sonore très grande et surtout, une capacité à se faire oublier. Car, pour moi, les meilleures composantes audio sont celles qui laissent toute la place à la musique, celles qui ont l’humilité de disparaître et de s’effacer.

UN AUTRE POINT DE VUE (PAR JULIE)Je venais tout juste de me procurer l’album solo de Harry Styles, l’un des membres du célèbre quatuor One Direction. Nous avons encodé le CD en AIFF sur le Macbook et comparé la sonorité avec le casque que j’utilise presque toujours, c’est-à-dire les petits écouteurs blancs d’Apple. J’étais plutôt sceptique que le DragonFly Red d’AudioQuest allait faire une différence, mais j’ai joué le jeu. Avec la chanson « Sign of The Times », le DAC semble accentuer l’effet stéréophonique. Le son paraît plus large, c’est plutôt intéressant. Lorsqu’on ajoute le casque d’AudioQuest, cet effet d’espace est encore plus accentué, et il donne l’impression d’être en présence des musiciens. Drôle d’impression : le son est plus large, mais les musiciens

semblent plus près. Avec la pièce « From The Dining Table », les voix donnent l’impression d’être à la fois en unisson et dispersées. L’ajout du DAC DragonFly Red et du casque d’écoute Night Owl Carbon d’AudioQuest permet vraiment d’apprécier encore plus la richesse de la production sonore et musicale et la finesse des arrangements.

On aime : rapport qualité/prix imbattable pour le DAC Gra-gonFly Red.On aime moins : impossible d’utiliser le casque directe-ment avec un Macbook Air.


LORSQU’ON AJOUTE LE CASQUE D’AUDIOQUEST,

CET EFFET D’ESPACE EST ENCORE PLUS

ACCENTUÉ, ET IL DONNE L’IMPRESSION D’ÊTRE

EN PRÉSENCE DES MUSICIENS.

Convertisseur numérique anlogique (DAC) AudioQuest DragonFly Red : 249 $, garantie d’un an suite à l’enregistrement du numéro de série.Casque d’écoute AudioQuest Night Owl Carbon : 899 $. Garantie deux ans suite à l’enregistrement du numéro de série.Fabricant-distributeur : AudioQuest949-585-0111 / 514-808-7232www.audioquest.com

5448, boul. Saint-Laurent, Montréal (Qc) Canada H2T 1S1 (+1) 514 222-2342 – www.artetson.com – Distributeur : NATION IMPORTS www.nationimports.com

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Dans l’univers de la haute-fidélité, le Royaume-Uni a connu et connaît toujours des heures de gloire ce qui permet aux audiophiles de s’évader par leur passion

musicale. D’ailleurs, on y retrouve toujours plusieurs joyaux en ce domaine. Pour ce banc d’essai, on vous propose de découvrir un ensemble britannique constitué en majeure partie d’appareils anglais. Cet ensemble se compose d’un classique revisité et de nouveautés dont le préamplificateur phono XM3, en provenance de la firme Exposure, et la platine tourne-disque TT1SE de la société Edwards Audio.

La présentation et l’évaluation d’un ensemble d’appareils s’avèrent en tout temps un défi, d’une part pour en déterminer si le mariage proposé est heureux et d’autre part, être en

mesure de constater et d’évaluer les forces et faiblesses des produits en présence. Évidemment, nous avons fait usage d’appareils externes au système proposé afin d’analyser la constance des résultats de l’ensemble en revue.

PRÉSENTATION Exposure Electronics Ltd a vu le jour en 1974 et est actuellement établi dans le village côtier de Lancing, situé au sud du Royaume-Uni. Sur son site web, la compagnie se donne comme règle d’art d’être un concepteur et fabricant d’appareils performants sans artifices inutiles, et c’est ce qu’elle est fondamentalement. Elle se présente comme britannique de la conception jusqu’à la sortie de l’usine, à l’exception de la nouvelle série budget 1010 dorénavant


JEAN-FRANÇOIS LAPOINTE

L’évasion à l’anglaise

produite en Malaisie pour raison évidente de concurrence dans cette gamme de prix. Les produits Exposure que nous vous proposons en revue sont issus de la ligne 3010 pour l’intégré 3010S2D (4e génération) et de la nouvelle série XM en ce qui concerne le préamplificateur phono XM3. Leur design extérieur est sobre avec une présentation argentée ou noire en aluminium anodisé. L’extérieur de l’intégré me semble identique aux générations précédentes. Les caractéristiques techniques sont elles

aussi presque identiques avec ses 110 watts de puissance par canal sous une impédance de 8 ohms et la fréquence de réponse établie entre 20Hz à 20 kHz +/- 0,5 dB. Les entrées, exclusivement asymétriques (RCA), sont au nombre de six, ce qui inclut l’étage phono pour cellule à bobine mobile (MC) que nous avons sur ce modèle, offerte toutefois en option. Cette nouvelle génération du 3010 offre maintenant en option la possibilité d’y ajouter un convertisseur N/A, ce qui n’était pas le cas avec le modèle précédent.

Toujours au chapitre des nouveautés, l’appareil est muni d’une nouvelle circuiterie éprouvée au niveau de la préamplification et de nouveaux transistors bipolaires qui améliorent le rendu sonore. Évidemment, comme pour la plupart des intégrés, il y a la possibilité d’utiliser l’appareil comme préamplificateur ligne. Les sorties qui permettent la connexion simple ou la biamplification contraignent l’utilisation à des prises de type banane pour des raisons de configuration. Pour ma part, cela ne me semble pas être un problème puisque j’utilise essentiellement ce type de connecteur pour mes liaisons entre mon amplificateur et mes enceintes.

Passons au préamplificateur phono XM3. Fraichement arrivé sur le marché en 2017 et présenté en première au Salon Sound and Vision de Bristol en février, ce préamplificateur phono fait partie de la nouvelle ligne XM auquel se joint un intégré, le XM5. Ces appareils aux dimensions demi-largeur (pleine profondeur), soit de 218 mm comparativement à 440 mm pour la série 3010, sont très surprenants. Le XM3 dispose d’un imposant transformateur d’alimentation. Le signal sonore qui provient de la platine est très sensible aux interférences, ce qui explique que plusieurs concepteurs préfèrent une alimentation externe au préamplificateur pour éviter toutes formes d’interférences et de corruption du signal. Pourtant, et malgré mes craintes, rien ici n’interfère avec le signal. Le XM3 peut servir tant aux cellules à aimant mobile (MM) qu’à celles à bobine mobile (MC). Les sélecteurs d’ajustements à l’arrière de l’unité permettent une variété d’accommodements tant pour la résistance que pour le gain en volume. Fait intéressant, les entrées séparées des cellules MM et MC permettent soit l’utilisation de deux platines ou de deux bras de lecture. Les connecteurs de sortie sont asymétriques (RCA) comme on retrouve habituellement sur les préamplificateurs phono. La fréquence de réponse est de 30 Hz à 20 kHz +/- 0,25 dB. En ce qui concerne Graham Audio Limited, l’incorporation de la compagnie date de 2011, mais son

« Cet intégré PrimaLuna Dialogue Premium HP fait quasi bande à part. Il constitue l’un des excellents amplificateurs intégrés à tubes offerts sur le marché. »

Magazine Son & Image. Vol 18 No 3

BANC D’ESSAI


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histoire débute bien avant cela dans le Devon. Paul Graham, un passionné qui œuvre dans le domaine professionnel de l’audio, a décidé de mettre en valeur des enceintes de type BBC sous licences. Graham Audio ne fait pas que dans le marché de la haute-fidélité domestique. Elle a entre autres récemment développé des enceintes de scène sur demande du Royal Opera House de Londres avec pour mandat de préserver l’aspect sonore des modèles LS5/9, ce qui fut réalisé.

Parlons des enceintes deux voies LS5/9 qui équipent l’ensemble en revue. Un de mes collègues les avait déjà évaluées (volume 17 numéro 1) et en avait été ravi. Elles ont pris d’assaut le marché en 2014. Pour le développement de ce produit, Paul Graham s’est adjoint de consultants de vaste expérience comme Derek Hughes (Spendor, Stirling Broadcast) pour la recherche et développement et David Lyth (Volt Loudspeakers) pour le développement d’un transducteur de basses fréquences durable, ce qui était la faiblesse des modèles LS5/9 antérieurs au Graham. C’est dans cet esprit que la firme Volt loudspeakers a conçu les transducteurs en polypropylène d’une dimension de 200 mm spécifiquement pour les enceintes LS5/9 selon les demandes de Hughes. Les tweeters en composites de 34 mm sont des classiques du fabricant Audax, maintenant propriété de Applications Acoustiques. La puissance d’amplification recommandée par le fabricant est de 50 à 200 watts ; cependant, la fiche d’utilisateur recommande un maximum de 150 watts. Je ne saurais donc vous dire avec exactitude la puissance maximale à utiliser, mais l’intégré Exposure 3010S2D fait bien plus que le travail demandé. Au niveau des branchements, contrairement à l’amplification, les bornes des LS5/9 permettent trois

variétés d’options, soit la fiche banane, les fourches ou les fils dénudés. Finalement, les cabinets sont fabriqués en contreplaqué de merisier et ces enceintes sont disponibles en trois couleurs : merisier, bois d’ébène ou bois de rose. D’ailleurs, au déballage, une douce odeur de bois se faisait encore sentir.

Talk Electronics est établie depuis plus d’une quinzaine d’années à Surrey au sud-ouest de Londres. Elle conçoit une multitude de produits haute-fidélité sous la marque Edwards Audio qui comprend notamment intégré, préamplificateur phono, platine et enceintes. L’appareil que nous passons en revue est la platine TT1SE, à ne pas confondre avec la TT1Mk2, puisque la TT1SE est une version supérieure. En effet, elle possède un plateau d’acrylique de 18 mm (au lieu de 12 mm pour la TT1Mk2). Elle est disponible en trois couleurs laquées noire, blanc ou rouge. Le couvercle est inclus, mais les charnières m’ont semblé faibles. À mon avis, il s’agit d’un élément que le constructeur pourrait revisiter. J’ai donc opté pour une utilisation sans couvercle, ce que je fais d’ailleurs habituellement avec mes platines. La TT1SE est offerte de série avec le bras de lecture EA202, qui est ni plus ni moins un bras Rega 202, ou en option à même un bras nippon, le Jelco SA-750D dont est munie la platine Edwards TT1SE


de l’ensemble ici en revue. Côté installation, les profanes seront heureux de constater qu’il s’agit d’un appareil de type plug n’play. Les seuls ajustements sont réservés à la sélection de vitesse (33.3 ou 45 RPM) qui se fait en soulevant le plateau et en déplaçant la courroie à la vitesse souhaitée. La vitesse est extrêmement précise sans variation perceptible. Une platine simple, mais efficace que cette TT1SE britannique Edwards Audio.

Jelco (Ichikawa Jewel Co. ltd.) est un manufacturier qui n’a plus besoin de présentation pour les connaisseurs de bras de lecture. En effet, depuis 1958, il conçoit et fabrique ses produits tout en ayant déjà réalisé des bras de lecture pour diverses compagnies (OEM) dont Sumiko, Audioquest, Linn, Oracle, Ortofon, Ariston et Roksan pour ne nommer que celles-ci. Le SA 750-D (9 pouces) est basé sur un montage Linn. Il est muni d’une mise à niveau supérieure avec un porte-cellule Jelco Premium en bois de rose équipé d’une cellule Nagaoka modèle MP-500 dont l’installation s’est faite comme un jeu d’enfant.

Nagaoka Co. ltd. œuvre dans la haute-fidélité depuis plus de 70 ans. Au départ, elle était dans l’horlogerie (montres), mais son travail de précision l’a menée rapidement dans le secteur des cellules phonolectrices. Actuellement, elle dispose de six modèles cellules à aimant mobile (permalloy), dont son modèle de référence, le MP-500, que nous avons pour ce banc d’essai. Son niveau de sortie est de 3 mV et sa réponse en fréquence est de 20 Hz à 25 kHz. Sa force d’appui recommandée est de 1,3 à 1,8 gramme. Il est à noter que la pointe de cette MP-500 peut être remplacée sans nécessiter de retour de la cellule, ce qui en facilite l’utilisation et l’éventuelle mise à niveau.

SE FAMILIARISER AVEC LE SYSTÈMEPour l’intégration dans l’univers de cet ensemble, j’ai patienté un 24 heures d’abstinence d’écoute. Dès les premières notes, aucun coup, aucune décente aux abysses, ce fut tout naturel et harmonieux. J’ai même dû rebrancher mes appareils personnels considérant que je


BANC D’ESSAI

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me sentais bien dans mon univers. Était-ce bon signe ou était-ce que cet ensemble ne m’apportait rien de nouveau dans mon expérience sonore et musicale ? Rapidement, la réponse fut positive. C’était la neutralité et le rendu naturel qui m’avaient envouté. Après la première heure d’écoute, j’ai constaté comment les enceintes, peu importe que j’utilisais l’amplification du banc d’essai ou la mienne, avaient des tonalités des fréquences moyennes qui raffermissaient la présence sonore de façon à occuper l’espace avec justesse. Qui plus est, mon aire d’écoute est somme toute plutôt vaste et je ne sentais aucune fatigue à leur écoute. L’amplificateur intégré possède de la réserve au-delà du nécessaire, et ce, qu’importe le niveau sonore ou mon emplacement dans l’aire d’écoute. L’étage phono MC interne du 3010S2D fait un travail très honnête. Ceci étant dit, le préampli phono de même marque XM3 me semble donner une autre dimension à la présentation sonore, plus douce et précise à la fois. En mode de lecture aimant mobile (MM), j’ai trouvé le XM3 plus réactif, ce que j’attribue tout particulièrement à la cellule Nagaoka. Elle nous vaut une plus grande présence rythmique, ce que les amateurs de pop ou de rock apprécieront assurément. Le volet silencieux du préampli Exposure XM3 est très apprécié, l’une des qualités recherchées en matière de préamplificateur phono.

ÉCOUTEVolet musical, commençons avec mon groupe favori, The Cure. Mon choix fut plutôt simple : la journée consacrée au record store day (RSD) étant fraichement passée, j’ai opté pour l’album Acoustic Hits (Warner Music Group) jamais paru en format vinyle avant ce jour (édition d’origine CD : 2001). Malheureusement pour l’audiophile que je suis, il s’agit d’un « picture disc », ce qui n’est pas un grand gage de qualité sonore. On peut toutefois compter sur la qualité des enregistrements captés dans les défunts studios Olympic de EMI à Londres. Or, malgré mes appréhensions, l’expérience a été plus positive que prévue. En effet, l’ensemble me permet de me réconcilier avec la pièce « The Walk » pour laquelle je peux être assez critique à l’occasion. À l’origine, il s’agit d’une pièce synthpop-80’s, mais revisité « live » en version acoustique et dépouillée, comme toutes les pièces de l’album d’ailleurs. La pièce « Never Enough », qui est bien réussie sur cet album, me semble plus vivante que jamais. Évidemment sans électrification, les guitares acoustiques pourraient amener une mollesse à cet extrait. Mais l’ensemble a su nous transmettre la « vibe » et la fougue qui y sont étonnamment bien reproduits en amenant les instruments à leur pleine vivacité, ce qui ne me semblait pas présent auparavant.

Autre album récolté lors de l’événement RSD, le Lou Reed, Perfect Night Live In London (Warner Music Group), un album enregistré en concert à Londres lors du Meltdown Festival de 1997. Les succès qui y sont repris sont des versions plus guitares et légèrement revisitées, ce qui rend la plus-value à ce vinyle. L’ensemble nous projette directement dans la salle Royal Festival Hall. Le réalisme est à son comble. L’environnement sonore nous laisse prévoir ce que Reed fera avec son futur Ecstacy ; cependant, ici, l’émotion m’y parait mieux transmise au

MAIS L’ENSEMBLE A SU NOUS TRANSMETTRE

LA « VIBE » ET LA FOUGUE QUI Y SONT

ÉTONNAMMENT BIEN REPRODUITS EN

AMENANT LES INSTRUMENTS À LEUR PLEINE

VIVACITÉ


contact de cet album concert. Toujours dans la suite des parutions du RSD, encore une fois un album concert et le second au Meltdown Festival de Londres, j’ai retenu Live At Meltdown (Domino recording co.) d’Anna Calvi enregistré dans la salle Queen Elizabeth Hall en 2015. Cette rockeuse nous rappelant PJ Harvey, est accompagnée par un chœur composé de 12 choristes. L’introduction avec « Sing To Me » marie les chœurs au rock. La force de reproduction y est exemplaire. Les voix y sont très bien définies. Lorsqu’on s’attarde à la reprise de « Ghostrider », une pièce bien rock, on n’y perd rien. La rythmique de la basse est bien ressentie à la montée des solos de guitare et on aurait pu craindre une légère agression sonore, mais au contraire, une représentation harmonieuse prend place.

Passons à des enregistrements réguliers en studio. Appréciant la sonorité des synthétiseurs Moog, j’ai écouté l’album Moog ! Claude Denjean And The Moog Synthesizer (Decca) de Claude Denjean. Cet album contient uniquement des reprises instrumentales en version Moog, tels « Come Together » des Beatles, « Lay Lady Lay » de Bob Dylan ou « Sugar, Sugar » popularisé par les Archies. Sur cette dernière, l’ensemble d’appareils en revue nous permet de constater les textures que le Moog est à même de reproduire, particulièrement la ligne de basse du refrain.

Je termine le banc d’essai avec Into forever (Gondwana Records), le plus récent album (2015) du trompettiste de Manchester Matthew Halsall et son Gondwana Orchestra. Dès l’ouverture, la voix de Josephine Oniyama vient nous chercher comme si elle était présente en salle d’écoute. Les premiers coups de harpe sont reproduits avec tant de pureté qu’ils nous frissonnent le dos. Dans « Badder Weather », le chevauchement du piano et de la harpe se fusionne à merveille tout en gardant leur définition et timbre respectifs.

CONCLUSIONLa qualité d’un ensemble se définit particulièrement par le choix équilibré de ses composantes. Toutefois, il existe certains appareils qui sortent du sillon de l’équilibre en

raison de leur neutralité sonore, telles les enceintes LS5/9 de Graham Audio. Bâtir un système autour de ces enceintes, c’est le premier jalon vers une chaine hors du commun. Malgré son prix, cet investissement s’avèrera hautement apprécié et rentabilisé puisque vous ne pourrez vous départir de ces enceintes. Qui plus est, leur neutralité sonore sera une qualité qui vous permettra de les conserver et de les utiliser avec une pléiade d’appareils. Vous comprendrez que les LS5/9 constituent l’une des forces ultimes de l’ensemble. Toutefois, il ne faut pas négliger le reste du système comme le préamplificateur phono Exposure MX3 qui est un choix judicieux dans la gamme des appareils à moins de 1100 $. Son apport remarquable m’a permis de remarquer le potentiel sonore et musical des cellules que j’avais sous la main au cours de ce banc d’essai. L’intégré Exposure, tel un métronome, nous a permis, avec sa réserve de 110 watts par canal, de bien faire chanter l’ensemble. Quant aux sources analogiques, elles nous ont rappelé que la simplicité peut être un gage de qualité, sans oublier que la platine Edwards Audio s’avère disponible en différentes déclinaisons selon les préférences ou le budget de l’acquéreur. Somme toute, cet ensemble nous a permis une remarquable évasion musicale comme tout système devrait idéalement le procurer à ses auditeurs.


CE SYSTÈME NOUS PROJETTE DIRECTEMENT

DANS LA SALLE ROYAL FESTIVAL HALL. LE

RÉALISME EST À SON COMBLE.

Platine Edwards TT1SE • Bras de lecture Jelco SA-750 et câble phono Jelco Jac-502 : 1949 $ Cellule à aimant mobile Nagaoka MP-500 : 995 $ Distributeur : PSE (PS Enterprises)

Amplificateur intégré Exposure 3010S2D : 2999 $Préamplificateur phono Exposure XM3 : 1099 $Enceintes acoustiques Graham Audio LS5/9 Studio Monitor (fini cerisier) 6995 $Distributeur : Nation Importswww.nationimports.com

Équipement associéPlatine : Linn - Sondek LP12 avec alimentation externe Lingo IIBras de lecture : Alphason Designs - HR100SCellule : Audio Technica - AT33EV

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Basée à Silicon Valley en Californie, Oppo Digital, inc. propose des produits audio et vidéo dont un lecteur 4K Ultra-HD Blu-ray et plusieurs de type

HiFi, tels que des casques d’écoute et amplificateur-DAC pour écouteurs. Récemment, la firme lançait de nouveaux appareils dont un convertisseur à la fois lecteur numérique et réseau (streaming) haute résolution. Muni de la dernière génération en matière de système de conversion numérique analogique ESS Sabre 9038 PRO, s’appuyant sur la technologie HyperStream, le DAC Sonica est apte à émettre une gamme de dynamique sonore (SNR) pouvant atteindre les 140 dB.

RYTHME DE PRODUCTION SOUTENUNous avons déjà passé en revue deux appareils Oppo lancés en 2014 : le lecteur Blu-ray universel BDP-105 Darbee Edition dans le numéro Vol 16 No 4 suivi du polyvalent amplificateur de casque d’écoute/DAC Oppo HA-1 Classe A, deux produits qui avaient séduit notre journaliste assigné à ces bancs d’essai. Ces appareils étaient équipés de systèmes de conversion numérique analogique Sabre ESS 9018 qualifiés de référence à une époque somme toute pas si lointaine. Ces unités se démarquaient tant


MICHEL LEROUX

OPPO Sonica DAC • Lecteur réseau

Convergence audionumérique, dites-vous !

par leur qualité de fabrication que par l’intégration des plus récentes et performantes technologies audio-vidéo numériques.

Grâce à son rythme de production soutenu, Oppo introduit sur le marché trois nouveaux produits, soit le lecteur Blu-ray 4K Ultra-HD UDP-203, l’enceinte sans fil multipièce Sonica Wi-Fi et ce DAC lecteur numérique réseau Sonica en revue dans ces lignes. Là où ce dernier diffère des modèles précédents HA-1 et HA-2, c’est que nous ne sommes plus en présence d’un amplificateur pour casque muni d’un convertisseur, mais bel et bien d’un DAC de catégorie audiophile bonifié d’un lecteur réseau filaire ou Wi-Fi haute résolution apte à diffuser de la musique en continu (streaming).

PRÉSENTATIONDisposant d’entrées numériques coaxiale, optique et USB/DAC pouvant supporter des formats tant PCM 768 kHz/32bit que DSD 22.5792 MHz (DSD512), le DAC Sonica peut être utilisé comme convertisseur principal d’un système audio tout autant qu’un lecteur réseau haute résolution capable de lire depuis un ordinateur des fichiers audio PCM 24bit/192 kHz (FLAC, AIFF, WAV, Apple Lossless,

etc.) et ceux DSD64 au taux d’échantillonnage 64x. Étant équipé de sorties (pre-out) à niveau variable, il pourra être aussi utilisé comme préamplificateur stéréo relié à un amplificateur de puissance ou à un ampli intégré. Un tout-en-un, en fait, au goût du jour.

On pourra aussi lui faire jouer des fichiers musicaux à l’aide de ses deux ports USB avant et arrière (type A) en provenance de clés USB, d’un ordinateur (Windows 7 ou Mac OS x 10.8 Montain Lion et plus) ou d’un serveur, ces unités étant branchées sur Ethernet ou en mode sans fil Wi-Fi. Il en fera tout autant de ceux stockés ou issus de la diffusion de musique en continu (streaming) sur tablette, téléphone intelligent ou baladeur à l’aide de l’App mobile gratuite Sonica d’Oppo, d’AirPlay ou de Bluetooth. En somme, tous les formats audio actuels sont pris en charge et convertis par le DAC ESS Sabre 9038Pro. Convergence audionumérique, dites-vous ! Bien qu’il soit d’office compatible aux logiciels de lecture tels qu’iTunes ou Windows Media Player, un logiciel à caractère audiophile comme Audirvana Plus, Pure Music sous MacOS, Foobar2000 ou JRiver sous Windows sera requis pour exploiter son potentiel.

Muni d’un solide transformateur torique, la connectique du Sonica dispose de sorties analogiques symétriques (XLR) 4 Vrms et asymétriques (RCA) 2 Vrms, et d’entrés coaxiale, optique et USB (type B). Il eut été toutefois souhaitable d’y trouver une entrée symétrique AES-EBU 110 ohms (XLR), entrée qui est présente d’ailleurs sur le


BANC D’ESSAI

http://www.goerneraudio.com/

DAC/ampli casque HA-1 de même marque déjà évalué dans nos pages. Un port Ethernet RJ-45, un jeu d’entrée AUX (RCA) l’autorisant à lui relier une source analogique et un câble d’alimentation amovible complètent le tout.

Aux dimensions plus en profondeur qu’en largeur (254 mm L x 76 mm H x 360 mm P), au poids de 4,7 kg, son châssis en aluminium et façade métallisée brossée au fini noir lustré et son écran-afficheur Oled de 2,8 pouces lui procurent un look du plus bel effet. Ses potentiomètres de sélection de sources et de contrôle de volume sont agréables d’usage. Du fait que le Sonica ne possède pas de télécommande, son emplacement dans un meuble audio nécessitera qu’il soit placé à portée de main bien qu’une fois l’application Oppo Sonica téléchargée sur téléphone mobile ou tablette, elle deviendra l’outil de navigation tout désigné.

MISE EN PLACE Les sorties (RCA) reliées à l’aide de câbles de liaison Vivat de Bis Audio à l’amplificateur intégré Brinkmann, le DAC Sonica devient d’office le convertisseur du système. En mode de lecture CD, une platine audionumérique (ou si vous préférez transport) lui est relié via un câble numérique coaxial (RCA) Bis Audio Vivat. Une fois l’Oppo Sonica mis sous tension, iPhone à la main via Internet tout en suivant la procédure clairement décrite dans le manuel de l’utilisateur, rapidement, l’Appli Oppo Sonica se télécharge, son icône prenant place et rendant l’application réseau en mesure de contrôler et de reproduire le contenu musical emmagasiné à même un téléphone mobile ou tablette.

À ce stade, l’utilisateur aura le choix de paramétrer le Sonica en configuration filaire Ethernet ou Wi-Fi. Nous avons choisi le mode filaire. Il y a des fonctions utiles à considérer au besoin, soit le redémarrage par défaut des ajustements faits à l’usine et la mise à jour de son logiciel interne tant par mode réseau ou encore USB via le site Web d’Oppo Digital.

ÉCOUTEEn l’absence d’ordinateur portable, comme première écoute, j’ai opté pour un contenu musical sur clé USB. De Joe Morello, batteur du Dave Brubeck Quartet, et son album solo Standard Time, la pièce « Take Five », en fichier WAV à même le port USB (type A) en façade du Sonica Oppo, se révèle un petit joyau d’extrait fort bien enregistré démontrant l’immense talent et l’incroyable

DE L’ALBUM SOLO STANDARD TIME, LA PIÈCE

« TAKE FIVE » DE JOE MORELLO, BATTEUR DU

DAVE BRUBECK QUARTET, UN PETIT JOYAU

D’EXTRAIT FORT BIEN ENREGISTRÉ, ON

RETIENT SON SOUFFLE TELLEMENT C’EST BIEN

RENDU. NUL DOUTE QUANT AU POTENTIEL DU

SYSTÈME DE CONVERSION ESS SABRE 9038 PRO

ÉQUIPANT CE NOUVEAU CONVERTISSEUR DAC

SONICA D’OPPO.


dextérité de ce musicien. On retient son souffle tellement c’est bien rendu. L’impact de la grosse caisse et la finesse aux tambours et aux cymbales font de ce solo de batterie un incontournable bien pris en charge par le DAC Sonica d’Oppo. À cette étape, il ne reste nul doute quant au potentiel du système de conversion ESS Sabre 9038 PRO équipant ce nouveau convertisseur DAC Sonica.

En liaison Bluetooth maintenant et la version v4.1 équipant le Sonica qui, une fois pairé au téléphone mobile, permet d’entendre l’album Frank d’Amy Winehouse issu de la collection musicale qui y est stockée. La qualité sonore en mode Bluetooth s’avère somme toute agréable, voire suprenament efficace, ce qui pourra par moment agrémenter d’ambiance l’espace autour d’une bonne

table entre amis tout autant que celui bluesy à souhait, Kojo, Blues for Mike et Teju avec Melvin Rhyne, Kenny Washington et l’excellent guitariste new-yorkais Peter Bernstein.

Bien qu’on ne cesse de nous annoncer la fin de ce support physique qu’est le disque compact, il n’en demeure pas moins que ce format possède encore, à notre avis, de belles années devant lui. Relié à une platine audionumérique (transport) C.E.C. TL51X, l’album Back Trios composé de reprises originales d’airs connus de Bach avec Yo-Yo Ma, Chris Thile à la mandoline et Edgar Meyer à la contrebasse sur Nonesuch suscitent l’attention tant par la rythmique propre à ce trio que par les timbres et les harmonies émanant des instruments acoustiques. De prime abord, la sonorité que véhicule le DAC Sonica se distingue par sa douceur et son aspect soyeux, voire analogique, et ce, particulièrement au niveau du registre des moyennes et des mi-basses fréquences. L’aigu est quant à lui articulé et défini sans pour autant devenir agressif. La bande passante dans son ensemble est homogène, ne provoquant aucune fatigue auditive, et ce, même après de longues séances d’écoute. En fait, c’est l’une des meilleures prestations sonores et musicales entendues à ce jour provenant d’un convertisseur de cette catégorie de prix.

VERDICTÀ la fois moderne et performant grâce entre autres à son DAC ESS Sabre 9038 PRO, s’appuyant sur la technologie HyperStream, polyvalent et convivial d’utilisation à l’aide

de son application, le DAC Sonica permet d’accéder à sa musique préférée de plusieurs façons. Installé comme convertisseur principal, il contribuera à améliorer les sources numériques d’un système audio, via son port DAC-USB asynchrone, et les performances de tout ordinateur tout en devenant un lecteur multiplateforme haute résolution dont un « streamer » réseau de lecture de musique en continu via un ou des serveurs DLNA, AirPlay et Bluetooth. Ce DAC Sonica d’Oppo plaira à plus d’un, en particulier ceux et celles qui possèdent une vaste collection musicale numérique.

On aime : sa modernité, sa qualité de fabrication, sa haute résolution multiplateforme.On aime moins : l’absence de télécommande et d’une entrée symétrique AES/EBU.


DE PRIME ABORD, LA SONORITÉ QUE VÉHICULE

LE DAC SONICA SE DISTINGUE PAR SA DOUCEUR

ET SON ASPECT SOYEUX, VOIRE ANALOGIQUE,

ET CE, PARTICULIÈREMENT AU NIVEAU

DU REGISTRE DES MOYENNES ET DES MI-

BASSES FRÉQUENCES. L’AIGU EST QUANT À

LUI ARTICULÉ ET DÉFINI SANS POUR AUTANT

DEVENIR AGRESSIF.

HAUT-PARLEUR Rég. Spé.ASW OPUS L06 .......................... 1699 ...... 999ROKSAN TR5 ............................ 1699 ..... 1149MONITOR AUDIO GOLD GX200 .............. 4999 ..... 3299MONITOR AUDIO SILVER SRX1BL ............ 899 ...... 649DYNAUDIO FOCUS360 ..................... 5799 ..... 3499DYNAUDIO DM37 ......................... 2199 ..... 1499KEF Q500 .............................. 1199 ...... 849AMPLIFICATEUR MULTICANALPIONEER ELITE SC77 .................... 1899 ..... 1399PIONEER ELITE SC67 .................... 1999 ..... 1499AMPLI MULTI CANAUX PIONEER ELITE ATMOS SC85 ...................... 1799 ..... 1299AMPLIFICATEUR STÉRÉOPEACHTREE NOVA65SE .................... 1299 ...... 949PEACHTREE NOVA125SE ................... 1799 ..... 1399PEACHTREE NOVA220SE ................... 2399 ..... 1799PEACHTREE SONA POWER AMP ............... 999 ...... 699MARANTZ PM5005 ......................... 649 ...... 499AMPLI STEREO MARANTZ MCR610 ............ 799 ...... 499AMPLI D’ÉCOUTEURMusic Hall PH25.2 ...................... 699 ...... 399TABLE TOURNANTEMUSICHALL MODELE MMF2.2 ................ 599 ...... 399REGA RP1 ............................... 499 ...... 399DACAUDIOLAB MDAC .......................... 899 ...... 649MICROMEGA MYDAC ........................ 399 ...... 299PEACHTREE SONA DAC .................... 1499 ..... 1099PIONEER ELITE N50 ...................... 699 ...... 499LECTEUR CDMUSICHALL MODELE 15.3 CD-DAC ........... 599 ...... 449PIONEER ELITE DV46 DVD-CD-SACD ......... 449 ...... 249PIONEER ELITE DV79 DVD-CD-SACD ........ 1099 ...... 599LECTEUR BLU-RAYPioneer BDP62 .......................... 399 ...... 265Pioneer BDP85 .......................... 999 ...... 690

VILLENEUVE AUDIO VIDEO50 GAUTHIER NORD, NDP, JOLIETTE J6E 1V1450-755-1696 • [email protected]

DAC Sonica Oppo : 1099 $Distributeur : Solutions A/V1-866-558-8661www.solutionsav.ca/oppo

Chacune des enceintes Davis Acoustics que nous avons eu l’opportunité de passer en revue nous a fortement marqué. D’abord, le banc d’essai de l’enceinte Davis

MV One en 2015 nous a permis de saisir les talents d’une enceinte large bande à rendement élevé (94 dBA). Puis, en 2016, l’enceinte compacte de référence Olympia One Master nous a conquis avec son rendu des voix humaines qui est à s’y méprendre avec la réalité. Cette petite enceinte a d’ailleurs reçu des éloges dans toutes les revues de haute-fidélité qui l’ont testée, notamment Diapason qui lui a décerné sa récompense suprême, le Diapason d’Or. Au Salon Audio de Montréal cette année, Davis lançait son enceinte colonne Cézanne, sans doute une des plus belles sonorités du Salon.

À cette occasion, nous avons eu l’opportunité d’interviewer Monsieur Olivier Visan, président-directeur général de l’entreprise, pour qui tout débute par le moteur de l’enceinte acoustique : le transducteur.

MSI Lorsqu’on regarde la liste de vos revendeurs sur votre site web, Davis semble bien implanté en France, avec 67 points de vente dans votre pays ! C’est pour le moins impressionnant.

De gauche à droite, Mario Gagnon d’Atoll Electronique Canada, distributeur au pays de Davis Acoustics et de France, Olivier Visan de Davis Acoustics.MAGAZINE SON & IMAGE 18442

JAN-ERIK NORDOEN

Rencontre avec Olivier Visan de Davis Acoustics

la maîtrise totale de l’enceinte acoustique

OV Cela a dû changer depuis que vous l’avez consulté, car on travaille avec une société qui s’appelle Boulanger, qui a 130 Auditoriums en France (N.D.L.R. Boulanger est un peu l’équivalent des magasins Best-Buy, Auditorium étant un espace réservé dans le magasin à l’univers du son et le cinéma-maison). En plus des 67 magasins « traditionnels », on est autour des 200 points de vente. On est vraiment très bien représenté sur le territoire français.

MSI Il est clair alors que vous savez créer des produits qui correspondent à ce que beaucoup de Français veulent entendre. Qu’est-ce qui explique ce succès ? Qu’est-ce que le son français ?OV Par rapport au son britannique, le son français est plus expressif, l’aigu est un peu plus brillant. Il y a une différence assez notable entre le son anglais, un petit peu plus feutré, et le son français, qui est plus développé. Il y a le son allemand aussi, qui a plus de basses. Je pense que les Français aiment bien le son — que nous on appelle « français » — et ont un peu plus de mal avec d’autres sonorités.

Lorsque je suis arrivé à la tête de l’entreprise en ’98, il y avait beaucoup d’enceintes Focal, Triangle, Cabasse qui étaient assez expressives, très ouvertes. Si on avait

fait des enceintes beaucoup plus neutres, c’est sûr qu’on n’aurait jamais eu le succès que nous avons connu sur le marché français. Quand on compare une enceinte Triangle, par exemple, à une enceinte neutre, on a l’impression que cette dernière est un peu éteinte. Surtout à l’époque, il y avait ce fameux tweeter qui montait très haut en niveau, qui brillait un petit peu, qui pouvait être fatigant ou lassant à la longue, mais lorsqu’on écoutait en magasin plusieurs enceintes, l’enceinte Triangle sortait du lot parce qu’il y avait ce côté brillant que n’avait pas, par exemple, une enceinte américaine, ou britannique ou allemande. Cela explique aussi pourquoi on était contraint de faire des enceintes avec du caractère et un petit peu plus d’ouverture qu’il devait y en avoir.

Par contre, quand on monte en gamme, les différences s’amenuisent et même l’enceinte française devient assez linéaire. On n’a pas de choix : une enceinte haut de gamme doit permettre d’écouter tous types de musiques sans agressivité.

Dans le cas de l’Olympia One, je crois que c’est notre enceinte qui a la courbe de réponse la plus linéaire, la plus droite. Quand je contrôle les enceintes, sur la courbe de l’ordinateur, je peux mettre une règle et la ligne suit


RENCONTRE

la règle. Il n’y a pas de fréquences mises en avant par rapport à d’autres ; c’est très, très linéaire. C’est le son que j’apprécie de plus en plus ; j’aurais tendance à fabriquer de plus en plus des enceintes très linéaires, même dans les produits d’entrée de gamme. Maintenant qu’on a une certaine réputation, il y a des gens qui achètent nos produits sur la marque et même les enceintes colonnes premier prix dans notre catalogue tendent à devenir assez linéaires, jamais fatigantes, mais toujours plaisantes, toujours avec ce côté d’un petit peu plus d’ouverture, une joie de vivre, un côté enjoué. Et ce côté enjoué, on l’a assez facilement avec la membrane Kevlar. C’est une membrane qui a l’avantage de la rigidité par rapport à sa masse, entre autres aspects techniques, et en plus elle amène beaucoup de microdétails qui sont super importants. Même dans les nouvelles gammes, entre autres les Balthus qui viennent de sortir, on utilise le Kevlar, ce qui est vraiment l’esprit Davis. On a donc un médium qui est beau parce qu’il est détaillé. On commence à très bien connaître comment cette membrane se comporte, comment il faut la filtrer, donc c’est rendu simple pour nous de l’implanter dans plusieurs de nos modèles d’enceintes.

MSI Qu’il s’agisse d’une enceinte acoustique ou d’un autre composant audio, chaque concepteur a une idée, une image de ce qu’il veut entendre. Qu’elle est votre vision ?OV Surtout, il ne faut jamais renier ses origines. Le point de départ de l’enceinte acoustique est la fabrication du transducteur. On continue à fabriquer nos transducteurs. Ça, c’est très important, c’est le moteur de l’enceinte. Sur l’enceinte, on est capable de connaître toutes les étapes

de fabrication parfaitement. Par exemple, le 13 cm Kevlar, c’est notre moule à nous qui permet de former le Kevlar et d’avoir cette courbure de cône. On a une courbure bien spécifique qui nous appartient, les moules sont chez nos fournisseurs de membrane, on est donc propriétaire de toutes les étapes de fabrication. De A jusqu’à Z.

MSI Parlant de cette membrane de Kevlar, qu’est-ce qui fait que ce matériau restitue autant de microdétails ?OV Je ne le sais pas (rires !). On a toujours travaillé le Kevlar, on a toujours aimé la sonorité de cette membrane. Il y a Kevlar et Kevlar… il y a des tressages qui ne sont pas forcément les mêmes que ceux qu’on utilise. C’est plus à l’écoute, car cela ne se mesure pas. Ce n’est pas avec un micro de mesure et les nouveaux logiciels qu’on peut voir si le son nous plait ou pas. Il faut aussi l’écouter et le Kevlar nous a toujours plu pour la reproduction des fréquences moyennes. Je ne sais pas à quoi cela est vraiment dû, mais pour nous, la perfection, c’est là où il y a du détail, où la membrane n’est pas trop lourde. La taille de 13 cm semble particulièrement adaptée à la reproduction du registre moyen ; on l’a démocratisée parce qu’on le met aussi dans les enceintes pas trop chères. Ainsi, à même nos modèles offerts à prix abordable, les gens peuvent bénéficier de cette technologie.

Dans le même esprit, pour les gros transducteurs, nous utilisons le carbone, qui est beaucoup plus rigide et bien adapté pour les fréquences plus basses.

MSI Privilégiez-vous une marque d’amplification en particulier pour le développement de vos enceintes ?


OV Me concernant, c’est Aura, l’AuraNote V2. Je trouve que c’est un ampli extraordinaire. Par contre, on utilise d’autres modèles aussi, le Griffon Diablo, on a un Plinius 9002, et on a aussi un petit ampli Marantz pour faire les essais. On expérimente plein de composantes différentes, et ce, surtout en fonction des budgets. Tout le monde ne va pas avoir un Griffon Diablo chez soi ! Le Griffon sert uniquement quand on a des enceintes un peu plus ambitieuses. C’est un ampli très droit (linéaire). Cela nous permet de voir si l’enceinte est un petit peu exagérée ou si elle a trop de retenue. C’est un bon outil.

MSI Prévoyez-vous développer une ligne d’électroniques ?OV Non, c’est un autre métier. C’est très difficile de faire les deux. On est spécialisé dans quelque chose ; on ne peut pas tout faire.

MSI Et du côté des enceintes amplifiées ?OV On a quelques idées, on le ferait sans doute avec nos partenaires spécialisés dans l’électronique. Des travaux sont en cours…

MSI Les Olympia One au banc d’essai de 2016 nous ont fortement impressionné entre autres par leur capacité à reproduire des basses bien distinctes des médiums, sans chevauchement ou brouillage. Comment avez-vous réussi à faire des basses qui n’empiètent pas sur le médium ?OV Le fait que l’évent soit positionné à l’arrière de l’enceinte doit agir dans ce sens. Cela doit séparer quand même l’extrême grave du reste. C’est une technique que j’aime bien employer sur les enceintes bibliothèques. Il y a d’autres facteurs, bien sûr. Une enceinte, c’est un équilibre qui tient parfois à pas grand-chose. Par exemple, si on change un câblage interne ou la marque d’un condensateur cela va changer les choses. Cela ne va pas changer le rendement, ça ne va pas modifier la courbe d’impédance, mais ça va changer la sonorité. L’équilibre s’appuie sur un point très précis et lorsqu’on le trouve, on prend la photo de ce qui a fait que ça marche bien. C’est l’accumulation de plein de petits détails qui fait qu’une enceinte joue et sonne bien.

MSI Davis Acoustics, c’est combien d’employés ?OV On est 15 personnes ; ça suffit largement !

MSI Qui chez vous est le garant du « son » Davis ?OV Je ne force jamais un produit sans le faire écouter par, entre autres, nos représentants commerciaux. Parfois, je fais venir chez moi des gens qui ont des gros systèmes. Ce ne sont pas des spécialistes du côté technique, uniquement des gens qui aiment bien la musique. Je vais aussi voir des clients que je connais qui ont de très bonnes oreilles, qui peuvent aussi m’indiquer « Là il y a un problème, là c’est très bien », et après on réécoute ensemble et puis on prend une décision de faire une petite modification ou non. C’est forcément nous qui décidons de finaliser le produit. Et j’essaie forcément de faire partager l’écoute à plusieurs personnes, mes commerciaux notamment, parce qu’ils sont sur la route toute la semaine, ils voient les

produits concurrents, ils savent comment tout sonne et ils me donnent aussi leurs opinions, et j’en tiens compte, bien sûr.

J’ai une formation d’ingénieur, comme l’était mon père. Au début je me suis dit que j’allais me fier aux nouveaux logiciels qui sortent, essayer de suivre du côté logiciel, mais on s’aperçoit que cela ne fonctionne jamais. Ou alors on n’est pas forcément très loin, mais ce n’est jamais la perfection. On est obligé systématiquement de retravailler les filtres, de réécouter. Je ne pense pas qu’il y a un logiciel qui a produit une enceinte qui marchait bien ! Mais bon, j’ai aussi des logiciels qui permettent d’avoir une base de travail, de me poser un peu dessus et après, maintenant avec l’expérience, on voit très vite ce qui va et ce qui ne va pas, ce qui faut améliorer.

MSI Que pensez-vous des logiciels comme DEQX qui permettent de modifier en temps réel les paramètres de filtrage ?OV Nos logiciels y ressemblent. Mais d’abord, on essaie déjà d’avoir des bons transducteurs. Quand ils sont bons, cela simplifie énormément les choses, parfois le filtrage aussi. L’avantage qu’on a chez Davis, c’est que si je demande un transducteur complètement nouveau, je l’ai en deux jours ! Je vais dans l’atelier, je dis : « Vous mettez tel moteur


RENCONTRE

magnétique avec telle membrane, telle bobine avec une impédance particulière avec une longueur, etc., pour le moteur, je peux choisir l’épaisseur des plaques de champs, etc. ». Donc, c’est un avantage énorme par rapport à tous les fabricants d’enceintes qui doivent s’approvisionner chez un sous-traitant.

MSI On parle beaucoup de l’importance de la membrane dans le son d’un transducteur…OV Oui, et la taille puis la suspension vont avoir leur importance, la bobine aussi, le rapport entre la plaque de champs et la bobine… Tout influe, mais le plus important, c’est la membrane. C’est elle qui crée le son, c’est au moins 50 % du travail et après il faut travailler sur beaucoup de paramètres. Plus on se dirige vers une enceinte haut de gamme, plus le détail a son importance et là on se rend compte que les « spiders », l’élément de suspension intérieure qui centre et retient le cône du transducteur, jouent un rôle très important. On travaille avec des fournisseurs qui font des percées sur les « spiders » et qui nous les proposent dans les matériaux nouveaux, assurant une force de rappel plus constante, quelle que soit l’extension du cône. Aussi, les nouveaux matériaux offrent plus de transparence sonore, car le « spider » fait un bruit à l’intérieur de l’enceinte du fait que c’est un double cône qui crée une onde.

MSI Vous êtes formé en tant qu’ingénieur en matériaux, mais qu’est-ce qui vous a amené dans la musique et le son ?OV J’ai baigné dedans depuis toujours. Parce que mon père était ingénieur, j’ai vu passer plein de modèles à la maison, et en même temps, je n’étais jamais attiré par l’électronique, par l’ampli. Dans une chaine, pour moi, c’est vraiment l’enceinte qui fait rêver, plus qu’un bon amplificateur. L’enceinte me semble être le maillon le plus important. C’est quand même elle qui va donner les frontières du son, la bande passante. Si on a une enceinte qui a une bande passante très large, il nous faut un amplificateur en conséquence qui est capable de descendre très bas et de monter très haut. Si on a un gros diamètre de transducteur, alors il faut un amplificateur de puissance convenable. Si on a une enceinte avec plus ou moins de rendement, là c’est pareil, on

choisit un ampli en conséquence. L’enceinte doit être le point de départ de la chaine et on doit aimer ou non une enceinte ; celle qu’on achète, on doit créer la chaine autour d’elle. Cela me paraît normal. La source ayant moins d’influence sur le résultat final, c’est plutôt l’association ampli-enceinte qu’il faut travailler.

MSI Vous vendez aussi des composantes en kit pour fabriquer soi-même ses enceintes acoustiques. Est-ce que la qualité des composantes est la même que dans vos enceintes déjà assemblées ? Peut-on espérer

arriver au même résultat qu’avec une de vos enceintes ?OV Oui. Davis s’est vraiment fait connaître trois ou quatre ans après le début de la société grâce à un kit qui s’appelle Kristel. C’est un gros kit d’enceintes dont j’ai gardé un modèle dans mon bureau. C’est une enceinte qui ne se vendrait pas du tout sous forme assemblée parce qu’elle est trop imposante. C’est énorme, ce n’est pas très beau, mais alors, ça fonctionne. C’est une écoute extraordinaire, il y a une grave dans une charge « push-pull », donc il y a deux transducteurs de 20 cm l’un en face de l’autre — c’est le même système que les enceintes Karla. Les deux fonctionnent ensemble en inversion de phase avec une partie close et l’autre partie de basse réflexe avec l’évent. Cela permet de calculer des fréquences, c’est une charge de sixième ordre. On a un caisson de basses qui est coupé mécaniquement déjà, pas uniquement électriquement avec le filtre qu’on ajoute. Déjà mécaniquement, en fonction des longueurs d’évent et des volumes des charges, on peut définir les fréquences bien précises et là on a en plus un infragrave qui est exceptionnel. Ça descend, il y a une tenue en puissance sublime et un grave qui plait à tout le monde. Par-dessus, il y a le transducteur 20TK8, qui est relativement mythique chez nous, un 20 cm Kevlar avec un moteur magnétique très important. Il joue un peu comme une large bande. Il est filtré à hauteur de 6 dB dans le haut pour passer au transducteur d’aigu plus haut à 18 dB. Et là, on possède un kit

d’enceinte vraiment exceptionnel. À l’époque, ça coutait 11 000 francs, soit 2 000 euros, uniquement pour les transducteurs. Une fois assemblée, c’est une enceinte qui


bat les enceintes à 15 000 ou 20 000 euros (21 à 28 000 $ CDN). C’est une enceinte presque imbattable, c’est sublime, sublime, sublime. Par contre, il faut une grande pièce pour ne pas que l’évent tape contre le mur.

MSI Ce kit est-il disponible au Canada ?OV On ne vend que les transducteurs, avec les plans. Ensuite, l’acquéreur pourra aller chez un ébéniste avec les plans et par la suite chez un vendeur de composantes, comme chez Solen. C’est compliqué de donner une marque de composantes, parce que chacun a ses habitudes. En consultant les plans de l’enceinte sur le site web de Davis, on remarque qu’il s’agit d’une enceinte en trois parties. Il y a le filtrage, les découpes pour chaque caisson. Pour les caissons, c’est du MDF haute densité ; les gens recouvrent l’enceinte de ce qu’ils veulent. Ce sont les plans d’origine, je n’ai pas voulu les retoucher. On voit exactement les épaisseurs de bois qu’il faut. C’est vraiment prodigieux, c’est le son qui me plait. Les filtres ne sont pas compliqués du tout, c’est souvent le cas chez nous. Nous essayons de faire des transducteurs qui ne sont pas trop compliqués à corriger parce qu’un filtre, ça sert à couper les fréquences, mais parfois aussi à masquer des irrégularités dans le transducteur. Donc là, c’est vraiment un filtre très simple. Le tweeter a juste un 18 dB pour une coupure assez nette, et le 20TK8 (le médium) à 6 dB est muni d’un petit réseau de Zobel pour rendre plus linéaire la courbe. Dans le grave, le filtre est aussi très, très simple. Pour les graves, l’avantage d’avoir les transducteurs l’un en face de l’autre, qui fonctionnent ensemble, nous alloue la tenue en puissance. Ils se maintiennent tous les deux et à mon avis, ça doit être compliqué de les faire talonner ; en fait, je ne l’ai jamais fait, même en mettant très, très fort le volume. La charge aide justement à avoir une bonne tenue en puissance et à faire descendre les transducteurs très bas, plus bas que leur fréquence de résonance. Et c’est ça l’intérêt, ça reste, entre guillemets, que des 20 cm, mais on peut atteindre les 20 hertz, ça descend vraiment très, très bas. Actuellement, le kit se vend 2 500 euros.

Alors, cela nous a fait connaître. À l’époque, il y avait Patrick Verchere qui avait la Nouvelle Revue du Son et le magazine Prestige Audio Vidéo où il était rédacteur en chef. Au tout début, il avait écouté ce kit qu’il avait trouvé tellement extraordinaire qu’il y a eu 80 kits vendus en trois mois. Les gens nous appelaient même depuis l’Alaska à l’époque où il n’y avait pas d’internet. Les gens nous transmettaient des fax en demandant les renseignements sur ce kit. Incroyable !... Tout ça dû à la revue et à l’article de Patrick Verchere.

MSI Parmi vos modèles commerciaux, est-ce que le Karla représente toujours l’aboutissement de vos recherches ?OV Tout à fait. C’est un produit qu’on va progressivement arrêter. On fait quelques ventes par an, ce qui n’est pas énorme, c’est un produit qui a huit ans. Mais on travaille toujours sur les transducteurs et le nouveau haut de gamme de la société en est pour l’instant à ses parties constituantes. L’enceinte sera une deux voies avec un

transducteur des basses de 38 cm et un pavillon pour le tweeter avec chambre de compression. Le 38 cm est vraiment extraordinaire dans ses caractéristiques techniques et pour le tweeter, le moteur de compression est très performant. Ces transducteurs devraient être prêts pour le mois de juin ou juillet. Cela risque d’être la prochaine référence chez nous, une deux voies à peu près de 100 dB de rendement pour le grave.

MSI Et son appellation sera…OV On a décidé d’un nom, nous avons des noms de peintres ou de sculpteurs pour certains de nos modèles, et là ça risque d’être une enceinte assez volumineuse, donc on devrait peut-être l’appeler Buffet, comme le peintre, et d’autre part, cela va ressembler à un buffet (le meuble) où on met beaucoup de choses à l’intérieur. Donc, c’est un petit clin d’œil au peintre et en même temps, les gens comprendront que c’est aussi quelque chose d’assez imposant à mettre chez eux. À propos, Buffet était un peintre français presque contemporain.

Cette enceinte représente une autre philosophie du son, et nous pourrons l’associer avec un ampli pas forcément très puissant, mais musical. Là, c’est la chambre de compression qui va s’occuper des fréquences de 600 à 18 000 Hertz, donc le médium et l’aigu. On fabrique les transducteurs pour la société allemande Avant-Garde Acoustics et j’adore l’écoute de ce type d’enceintes. C’est vraiment différent du son habituel allemand. C’est très réel comme écoute, c’est direct, un peu « rentre-dedans », mais c’est aussi assez précis et plaisant.

MSI Quelles musiques écoutez-vous ?OV J’écoute de tout, vraiment de tout. Ma conjointe est pianiste et n’écoute que du classique. Avec elle, j’aime bien aller au concert. Nous allons souvent au Walt Disney Hall qui a une très bonne acoustique. Et j’écoute aussi du hard rock… des extrêmes donc ! Je n’écoute pas de musique en particulier, pas de disques spécifiques, j’écoute un petit peu de tout. On adore Michel Jonasz. Avec mon père, on l’écoutait énormément. Il a une voix sensationnelle et c’est l’album La Fabuleuse Histoire de Mister Swing, un disque bien enregistré, génial, qui a des gros coups de caisse, ça déménage quoi ! Il fait partie des disques qui reviennent régulièrement. Quand on met au point une enceinte, systématiquement, ce disque-là revient !

MSI Pour quelles raisons attribuez-vous des noms de peintres à certaines de vos enceintes (Renoir, Cézanne…) ?OV Je crois que choisir des noms de peintres pour nos enceintes est un clin d’œil au fait qu’à l’image des peintres, le métier de « metteur au point » d’enceintes consiste également à chercher à retranscrire la réalité. Il y a une analogie possible entre ces deux métiers-passions. Alors bien sur une enceinte repose sur des lois physiques établies et doit être industrialisable, mais un lien est possible.

MSI Merci Monsieur Visan du temps que vous nous avez accordé et de votre générosité dans vos réponses.


RENCONTRE

C’est de la baie d’Along, dont les 1 969 îles karstiques lui ont valu d’être inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1994, que je commence cet article.

Lieu hautement emblématique, c’est l’une des principales attractions touristiques du Vietnam. Ce pays a inspiré aux plus grands réalisateurs de célèbres films de guerre, notamment Voyage au bout de l’enfer (Michael Cimino, 1978), Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979), Platoon (Oliver Stone, 1986), Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987) et Good Morning, Vietnam (Barry Levinson, 1987). Dans un tout autre registre, ajoutons L’Amant (Jean-Jacques Annaud, 1992) et deux œuvres de Tràn Anh Hùng : L’Odeur de la papaye verte (1993) et À la verticale de l’été (2000), ce dernier avec une bande sonore envoûtante qui allie du Lou Reed et du Velvet Underground à une musique vietnamienne actuelle.

Le Vietnam est l’un des rares pays communistes qui subsistent sur la planète. Il s’étend du nord au sud sur 1 700 kilomètres et compte 93 millions d’habitants… et pas moins de 40 millions de scooters qui animent son quotidien bruyant et coloré.

PRÉSENTATION DE LA BÊTETrès impressionnant par son volume, le Nikon D5 est massif et charpenté, idéal pour les conditions extrêmes et les terrains accidentés. On ne passe pas inaperçu avec pareil boîtier. Vu son poids de 1 415 g sans objectif, mieux vaut avoir les muscles solides ou se doter d’une courroie professionnelle. Disons que j’ai opté pour la courroie, qui m’a permis de me balader plus de huit heures par jour sans

crouler sous l’effort. Une courroie large, en l’occurrence, qui passe sur l’épaule gauche et maintient le reflex sur la hanche droite, est la meilleure et la plus confortable des méthodes pour supporter un tel poids. Et paradoxalement, il est alors plus facile de dissimuler l’appareil en le masquant de la main droite, tout en étant prêt à dégainer pour prendre rapidement une série de photos.

Le format du capteur du D5 est 24 x 36 mm (full frame) et de 20,8 Mpx. Il s’agit du premier reflex Nikon à filmer en


BRUNO RICCA

Nikon D5 La photo en première classe

4K UHD. Par rapport au D4s, sorti il y a deux ans, le D5 a un module AF qui passe de 51 à 153 points et une sensibilité qui bondit de trois diaphragmes, jusqu’à 102 400 iso. C’est le concurrent direct du Canon EOS-1D X Mark II, et certainement du nouveau Sony Alpha 9 avec son exceptionnelle cadence de 20 images/seconde, soit tout près de la vitesse de la vidéo. À quand un appareil photo filmant à 25 ou 30 images/seconde permettant d’extraire des photos d’une vidéo ?

L’ART DE LA GUERREIl y a certes un parallèle à tracer entre la photographie et le tir armé, que ce soit à l’arme blanche ou automatique. Il faut tout d’abord déterminer son œil directeur, et la meilleure façon de le faire consiste à pointer l’index au bout de son bras tendu, puis à viser un point dans l’espace en fermant alternativement chaque œil. On voit alors aussitôt quel est l’œil de visée.

Le Nikon D5 permet trois modes de rafale : déclenchement unique, rafale moyenne et le mode privilégié des photographes animaliers et sportifs, soit 12 à 14 images/seconde sur 200 vues en jpeg et 60 en Raw, ce qui est la cadence de tir d’un Uzi (pistolet mitrailleur israélien). On peut faire un autre parallèle avec la méthode des snipers, qui évoque la prise de photos en basse vitesse pour éviter que tout bouge dans l’image. En voici la recette : respirer calmement et, dès que l’on veut déclencher, expirer la moitié de l’air de ses poumons, bloquer sa respiration et appuyer sur le déclencheur. La photo de rue est ainsi proche de la guérilla : rester à l’affût, déclencher et passer à un autre sujet avant que la « victime » puisse nous repérer. En voyant un photographe muni d’un long téléobjectif, on pense davantage à un fusil-mitrailleur avec silencieux qu’à un appareil familial.

ÉCRAN TACTILELe D5 est le premier appareil photo que j’utilise qui possède un écran tactile de 8 cm offrant une très confortable définition de 2 360 000 points. Et c’est très pratique quand on visualise ses photos, par exemple, puisqu’on peut passer de l’une à l’autre d’un simple mouvement de doigt, comme sur une tablette ou un téléphone. Pour agrandir l’image, il suffit de glisser deux doigts vers l’extérieur. Puis on pince vers l’intérieur pour la réduire ou voir plus de miniatures. En sélectionnant la photo, on pince en deux pressions vers l’intérieur. Deux pressions du doigt sur la même photo sélectionnée permettent de l’agrandir, ce qui simplifie et accélère la sélection.

BATTERIE Le chargeur de batterie est très professionnel. Mon Fuji X-Pro 2 peut se cacher derrière et deux batteries en même temps, tout en offrant des indications rarement vues sur un chargeur : 50 % - 2h, 80 % - 4h et 100 % - 6h. Les batteries du Nikon D5 sont tout aussi impressionnantes par leur taille, puisqu’elles peuvent cacher un appareil compact.

ERGONOMIEL’ergonomie du Nikon D5 est un modèle du genre. Tous les boutons, sélecteurs et autres roulettes sont judicieusement disposés, le pouce et l’index de la main droite étant sollicités pour changer les réglages pendant la prise de vue. Dans un mouvement circulaire de haut en bas, le pouce


BANC D’ESSAI

permet de changer la commande AF-ON, qui joue le même rôle que si on appuie sur le déclencheur à mi-course. Le sélecteur est secondaire, mais on peut aussi utiliser celui au-dessous du multi-directionnel pour choisir le point AF, le loquet de verrouillage du sélecteur de mise au point, et la commande « i » pour visualiser les réglages de prise de vue. Après quelques heures, les doigts se placent exactement au bon endroit pour mettre l’appareil à sa main. En ce qui concerne l’index, ses prérogatives sont bien sûr de mettre sous tension le D5, de déclencher, mais aussi d’actionner la commande d’enregistrement vidéo, de changer l’ISO, de modifier la correction d’exposition avec la molette de commande principale (valeur comprise entre –5 IL [sous-exposition] et +5 IL [surexposition] par incréments de 1/3 IL) et d’actionner la molette de commande secondaire. Les ergonomes ont sûrement beaucoup travaillé avec les ingénieurs pour trouver cette configuration parfaite. La poignée légèrement creusée est extraordinaire, surtout pour un appareil de ce poids, et le viseur 100 % est le meilleur que j’ai pu tester : il est lumineux, confortable et d’une taille qui laisse les viseurs électroniques des mirrorless très loin derrière. Nikon a réparti certaines touches pour rendre l’expérience encore plus facile. Sur le dessus gauche, un sélecteur en forme de trèfle permet le changement de mode, de mesure et de bracketing. En dessous, une molette permet de choisir le sélecteur du mode de déclenchement : mono vue, rafale lente qu’on peut régler entre 1 à 10 images/seconde, rafale rapide, déclenchement silencieux,

retardateur, levée du miroir et sélection rapide. Bref, les fonctions principales étant concentrées, on peut contrôler l’appareil avec deux pouces et l’index.

C’est sans compter les trois touches à l’avant gauche de la monture optique (Pv, Fn1 et Fn2), qui sont toutes programmables, par exemple testeur de profondeur de champ, mode de zone AF, mémorisation d’exposition, horizon virtuel, raccourcis vers la rafale 14 i/s, quadrillage dans le viseur. Plus encore, avec ce genre de position, on a l’impression de jouer de l’accordéon, car tout se contrôle avec l’index, le majeur et l’annulaire sans quitter le viseur.

LENTILLESJ’étais équipé de deux objectifs professionnels. Et comme le plein format (full frame) exige des lentilles optimales,


mon sac photo pesait pas moins de 15 kg. Voyons d’abord la AF-S NIKKOR 24-120 mm f/4G ED VR. Ce caillou idéal pour la photo de rue et le paysage, d’un poids de 710 g, possède un stabilisateur d’image VR qui permet de prendre des photos à vitesse relativement lente sans problème de flou. Comme il est très rapide grâce à son moteur SWM (Silent Wave Motor), j’ai pu prendre des photos à partir d’une voiture comme au cœur d’une foule. L’autofocus ayant fait merveille, les images sont nettes avec un excellent piqué et très bien exposées. Une fois que l’on a utilisé ce genre de duo (D5/NIKKOR 24-120mm), il est

difficile de revenir en arrière tant la barre est haute. Le second objectif, le AF-S NIKKOR 14-24 mm f/2.8G ED, est assez peu utile en photo de rue. Toutefois, son grand angle convient parfaitement à la photo de paysage, avec un champ angulaire de 84° à 114°, de même qu’à la photo d’architecture. Mais assurez-vous de maintenir le boîtier stable, car les perspectives peuvent fuir très facilement avec un 14 mm. Le logiciel DxO ViewPoint permet de les redresser aisément et de remettre les verticales droites. Le verre avant est tellement bombé que l’objectif intègre un cache-soleil et un protecteur de glisse. Signalons que les deux objectifs ont été d’une aide très précieuse pour les

10 701 photos prises avec le D5 au cours de mon séjour au Vietnam.

EN RÉSUMÉLe Nikon D5 est une véritable bête de course ou de guerre. Son professionnalisme, son ergonomie et sa fiche technique sont exemplaires. C’est un remarquable outil de création pour tout type de photos et tout genre de photographes. Le ticket d’entrée est certes élevé, tant pour le boîtier que les objectifs, mais il vous accompagnera très loin dans les pires conditions et les projets les plus fous. Il crée des images piquées, nettes et d’une grande puissance. Son poids peut paraître excessif, surtout avec le 14-24 mm qui fait grimper la balance à 2,5 kg, mais je peux certifier que l’on s’y habitue très vite, surtout lorsqu’on voit les photos qu’il produit. Il s’agit en fait d’un petit inconvénient pour un maximum de plaisir.


Nikon D5 : 8500 $Lentilles : AF-S NIKKOR 24-120 mm f/4G ED VR : 1500 $AF-S NIKKOR 14-24 mm f/2.8G ED : 2470 $Distributeur : Nikon Canada Inc.1-877-534-9910 • www.fr.nikon.ca

MSI Expliquez-nous vos débuts. Par quoi avez-vous commencé ?ED Au départ, nous avons commencé avec cinq modèles d’amplification : deux intégrés, un préamplificateur et deux amplificateurs de puissance. On a vite enchainé et étoffé la gamme avec des lecteurs CD, amplificateurs trois voies et cinq canaux pour culminer, après 20 ans, à une quarantaine de produits, soit une gamme complète d’électroniques dont la fameuse série de référence 400

MSI Quel est le déploiement actuel d’Atoll Electronique ?ED Atoll, c’est actuellement une équipe de 12 personnes. Il y a Stéphane et moi à la conception et à la direction de l’entreprise, suivis de deux employés à la recherche et au développement tant pour les nouveautés que pour l’amélioration des produits. Un autre est responsable du développement commercial sur le territoire français puisque nous y assumons notre distribution chez nos revendeurs, contrairement au marché de l’exportation qui est géré par des distributeurs externes. Le montage des cartes et composantes occupe presque cinq employés, toutes les soudures y sont faites à la main notamment. Le tout se complète par le personnel étant à l’assemblage final des produits.

Au niveau de la matière première, plus de 80 % provient de France, ce qui facilite les modifications et l’approvisionnement de produits. Pour le reste, une majeure partie provient aussi de l’Europe pour les mêmes motifs.

MSI Quelle est la philosophie d’Atoll Electronique ?ED La force et l’origine d’Atoll, c’est de tirer tout le potentiel sonore et musical de chaque appareil. On simplifie les méthodes tout en utilisant des composantes de grande qualité. Que ce soit un relais ou un convertisseur, on teste et revoit la fiabilité des pièces pour nous assurer d’obtenir un produit final hors du commun. Une fois cette étape réalisée, on fait abstraction de tout ce qui est superflu (gadget, bouton, etc.) pour travailler sur l’essentiel afin de conserver la pureté du signal.


JEAN-FRANÇOIS LAPOINTE

Emmanuel Dubreuil Atoll Electronique

De gauche à droite, Mario Gagnon d’Atoll Electronique Canada et de France, Emmanuel Dubreuil d’Atoll Electronique.

MSI Quelle est votre nouveauté pour le présent salon ?ED Nous avons fait le lancement au Salon de Paris en octobre 2016 de notre nouvel intégré, le IN300. Depuis, nous sommes en tournée dans les divers salons pour sa présentation.

MSI Pourquoi cet intégré puisque vous en comptiez déjà quatre dans votre production ?ED À la base, depuis environ dix ans, nous comptions sur le IN200 qui est un de nos fleurons. Nous avions aussi mis en marché notre modèle de référence, le IN400, depuis un peu plus de cinq ans et nous constations qu’il y avait un trou dans la gamme qui demandait à être comblé entre ces deux modèles tant en termes de technologie qu’en termes de prix ; on passait en fait du simple au triple entre les deux modèles. L’idée principale, c’était de pallier ce manque. On s’est servi des avancées technologiques acquises lors de la conception de l’IN400 avec une signature visuelle plus épurée. D’ailleurs, à ce niveau, on se rapproche plus du IN200.L’autre idée derrière ce produit (IN300), c’était d’avoir un amplificateur intégré tourné vers les années présentes et futures. Il est donc riche en connectiques analogiques, mais possède une carte numérique interne haut de gamme de série, avec entrées optique, coaxiale et USB autorisant la lecture de fichiers DSD.

MSI Désirez-vous élargir l’éventail de gammes déjà vaste chez Atoll ?ED On ne se refuse rien évidemment, mais les platines tourne-disque tout comme les enceintes acoustiques constituent en fait un autre métier. Il s’agit d’autres technologies qui exigent et méritent une spécialisation. On préfère se cantonner dans le secteur des électroniques puisque les avancées monopolisent l’entreprise. Par exemple, chaque cinq ans, on doit renouveler l’offre à ce niveau comme pour les appareils de musique en continu (streaming).

MSI Si on parle d’avenir, vers quels nouveaux produits la société Atoll est-elle en développement ?ED D’abord, la gamme d’amplificateurs intégrés IN50, IN80 et IN100 a maintenant 20 ans et nous sommes à sa 2e génération de production. Le renouvellement de ces produits est à venir. D’ailleurs, la facture visuelle du IN300 marque possiblement vers où la marque se dirige dans sa présentation. Il y a aussi un nouveau préamplificateur phono actuellement en développement. Il sera du format de la gamme « mini-chaîne ». Sa mise en marché est prévue dans les prochains mois.

Merci, Monsieur Dubreuil, du temps accordé à cet entretien.


ENTRETIEN

OUI, JE M’ABONNE AU MAGAZINE SON & IMAGE 6 numéros pour 39,95 $ (incluant taxes et livraison) 12 numéros pour 69,95 $ (incluant taxes et livraison)Nom : _______________________________________________________Prénom : ____________________________________________________________Adresse : _________________________________________________________________________________________________________________________ ________________________________________________________________________________________________ App. :____________________________Ville :_____________________________________________________________________________ Province :_____________________________________ Code postal :______________________________________________Téléphone : ( )_______________________________________________________MODE DE PAIEMENT Chèque ou mandat-poste inclus au nom du GROUPE ALCYON INC. Visa MasterCard No de la carte : | | | | | | | | | | | | | | | | | Date d’exp. : __________________________________________________________Signature (obligatoire) _________________________________________________

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C L A U D EL A T O U R

L’une des plus importantes franchises dans le monde de la science-fiction cinématographique et télévisuelle entre 1995 et 2010 est sans aucun doute Stargate, ou en français La Porte des étoiles.

Cette franchise comprend à ce jour un film long métrage, trois téléfilms et quatre séries télévisées distinctes qui sont toutes basées sur le concept de portes mécaniques avancées qui ouvrent un

vortex, ou trou de ver, permettant de voyager presque instantanément d’une planète à une autre dans divers systèmes solaires et même vers d’autres galaxies. Ces portes ont été installées il y a des millénaires par une civilisation très avancée, mais maintenant disparue nommée simplement « Les Anciens ».

STARGATE, LE FILMCe film réalisé par Roland Emmerich en 1994 est la pierre angulaire de l’édifice Stargate. Il s’agit d’une coproduction franco-américaine entre Canal+, Carolco Pictures et Centropolis Film productions. Le film est disponible en Amérique en DVD et Blu-ray incluant tant la version audio originale anglaise que la version française.STARGATE SG-1, LA SÉRIE. En 1997, la compagnie MGM rachète les droits de Stargate et produit un premier téléfilm, Stargate, Children of the Gods, d’une durée de 90 minutes

et qui devient l’émission pilote de la série Stargate SG-1. Notons au passage que toutes les séries télévisuelles de la franchise Stargate sont des productions américano-canadiennes et bon nombre ont été tournées à Vancouver, comme la série X-Files d’ailleurs.

Cette première série télévisuelle Stargate SG 1 a été diffusée de 1997 à 2007. Elle compte 214 épi-sodes de 42 minutes réparties sur dix saisons. La série compte aussi deux téléfilms qui viennent conclure cette immense saga, à savoir Stargate, The Ark of the Thruth d’une durée de 101 minutes et Stargate, Continuum d’une durée de 94 minutes, tous deux diffusés en 2008. La série et les trois télé-films sont disponibles en Amérique dans un coffret DVD seulement offrant l’intégral, mais seulement avec la bande audio originale anglaise et seule la saison un est doublée en français. Heureusement, la série est disponible en France dans un coffret DVD intégral offrant la bande sonore française de tous les épisodes et téléfilms.

STARGATE INFINITY La série Stargate Infinity est une série d’animation (surtout destinée aux enfants) de 26 épisodes de 26 minutes chacun diffusés lors de la saison 2002-2003.

L’intégrale de la série est disponible en Amérique en coffret DVD seulement avec bande sonore anglaise seulement. Malheureusement, la série n’est pas disponible en France avec la bande sonore française.

STARGATE ATLANTISLa série Stargate Atlantis compte 100 épisodes de 42 minutes chacun répartis sur cinq saisons dont la diffusion s’est étalée de 2004 à 2009. Un téléfilm intitulé Stargate Extinction devait clore la série en 2010 ; toutefois, la production du téléfilm fut annulée.

Pour l’Amérique, la série est disponible en inté-gralité dans un coffret DVD ou Blu-ray, avec la bande sonore originale anglaise seulement. L’intégrale est disponible en France uniquement en coffret DVD, incluant évidemment la bande sonore française.

STARGATE UNIVERSE La série Stargate Universe compte 40 épisodes de 43 minutes chacun diffusés entre 2009 et 2011. La série devait durer cinq ans, mais fut arrêtée au

CHRONIQUE DVD EUROPÉENS


DESTINATION SÉRIES

bout de deux saisons. Cet arrêt met fin à l’exploi-tation de la franchise Stargate à ce jour.

En Amérique, la série est disponible en intégrale sur coffret DVD uniquement avec la bande sonore originale anglaise. La série est aussi offerte en France avec bande sonore française.

DÉTAILS TECHNIQUES Tous les DVD provenant d’Europe offrent une image vidéo en PAL 580i et le son Dolby Stéréo ou Dolby numérique 5.1 canaux, et ce, selon les séries. Évidemment, vous devez avoir un lecteur DVD dit dézoné avec convertisseur PAL à NTSC intégré pour visionner ces coffrets. Je vous suggère d’utiliser un lecteur ayant la fonction (up-scaler) vidéo HD intégrée et sortie HDMI : la qualité de l’image et du son en sera d’autant plus excellente. Ce type de lecteur peut se trouver sur Internet.

STARGATE… LA SUITE POSSIBLE ?Plusieurs projets de films et/ou de téléséries ont été annoncés depuis 2011, puis constamment annulés

pour diverses raisons. La franchise Stargate est très intéressante et elle offre encore beaucoup de potentiel.

Faisant suite au film et à toutes les téléséries produites sur une période relativement courte de quinze ans, il était normal qu’un certain essouf-flement se soit fait ressentir et que le concept disparaisse pour un moment.

Je crois que ce n’est qu’une question de temps, surtout avec toutes les nouvelles technologies d’in-fographies et de captation du mouvement (Motion Capture) qui se perfectionnent à grande vitesse, avant que nous ne voyions resurgir de nouveaux projets autour du concept de la Porte des étoiles.

Avec les nombreuses découvertes astronomiques qui ont cours, un jour, Stargate ne sera peut-être plus de la science-fiction, mais de la science tout court. L’idée est… fascinante, comme dirait un certain Mr. Spock !

Bon visionnement et bonne écoute.


CHRONIQUE VINYLE Charles Laplante / Aux 33 tours

Artistes variés / Singles : Original Motion Picture Soundtrack Deluxe Edition

Véritable testament du grunge, la trame sonore du film grunge de Came-

ron Crowe est un document unique. En plus de nous offrir l’album sur un très bon pressage vinyle, cette réédition de Sony Legacy est bonifiée par la présence d’un CD de 18 pistes inédites dont les premières compositions solo de Chris Cornell, défunt chanteur de Soundgarden. Pour le reste, il est toujours bon de réécouter les classiques de Pearl Jam, Alice In Chains, Paul Westerberg et Smashing Pumpkins.

Slowdive / Slowdive

C’est en 1995, alors que l’In-ternet n’était qu’une rumeur, que les Britanniques de Slow-

dive ont lancé Pygmalion. D’abord mal reçu par la critique, l’album causa la séparation du quatuor mené par Neil Halstead et Rachel Goswell. Grâce à une com-binaison du Web et du passage du temps, le groupe n’a ja-mais été oublié et il nous offre 22 ans plus tard, un album de retour digne d’être considéré comme un chapitre important

de sa discographie. On y retrouve des compositions shoegaze efficaces et des passages plus expérimentaux.

Lhasa / La Llorona

Audiogram a réédité ce grand clas-sique québécois composé par la regrettée Lhasa de Sela et le gui-

tariste Yves Desrosiers en édition limitée et numérotée. La Llorona est un album d’une rare beauté et d’une fragilité hors du commun. L’étiquette de Michel Bélan-ger avait pris un grand risque en sor-tant ce disque en 1997. Le pari s’est avéré être une réussite puisque 20 ans plus tard, l’œuvre est très loin d’être tombée dans l’oubli.

Mark Lanegan / Gargoyle

Sur son 10e album solo, l’ex-chanteur des Screaming Trees continue un virage électro-rock amorcé sur Phan-

tom Radio. Si le contraste entre la voix feutrée de Lanegan et les arrangements modernes est d’abord choquant, on fini rapidement par si habituer. Une écoute répétée permettra d’apprécier davantage ce 10e effort solo de l’ombrageux rocker. L’album est également offert en édition limitée sur vinyle blanc.

PIERRE DALLAIRE


MONTEVERDI : NUIT. HISTOIRE D’AMANTS ET DE GUERRIERS RINALDO ALESSANDRINI 1 CD Naïve OP30566

Premier à systématiser la théâtralisa-tion de la musique, créateur, avec

quelques collègues, de l’opéra, Claudio Monteverdi, dont nous célébrons le 450e

anniversaire de naissance cette année, compte parmi les plus grands révolution-naires de toute l’histoire de la musique, sinon des arts en général. Fabuleux chef de chœur, claveciniste et musico-logue chevronné, Rinaldo Alessandrini et son ensemble Concerto Italiano nous ont laissé de nombreux albums mémo-rables dans Monteverdi, en particulier les « Livre II » et « Livre IV » des madri-gaux, publiés jadis sur Opus 111 et maintenant rééditées chez Naïve. Le récital qu’il propose ici représente peut-être son meilleur album Monteverdi. On y retrouve la même pureté d’interpré-tation, alliage unique de passion et de finesse. Grand alchimiste des mots et de la musique, Alessandrini a regroupé sous le thème de la nuit des madrigaux qui couvrent toute la période créatrice du compositeur. Choisies avec goût — il faut absolument lire les commentaires du chef dans le livret —, les œuvres s’enchaînent parfaitement. Le « Combat de Tancrède et Clorinde », où le cheva-lier, trompé par la nuit, confond son ennemi et sa belle, est une franche réussite qui symbolise à lui seul tout le génie musical d’Alessandrini. Admirable par son réalisme, la prise de son est en revanche un tantinet sèche et réver-bérée, sans doute en raison du petit théâtre historique choisi pour l’enregis-trement. Un très grand disque.

MONTEVERDI : VÊPRES DE LA VIERGE GIUSEPPE MALETTO 2 CD Glossa GCD922807

En transposant les principes de la polyphonie traditionnelle à un genre

nouveau, où alternent — ou s’opposent — des psaumes et des concerts sacrés, Monteverdi a opéré, avec ses « Vêpres à la Vierge » une profonde transformation dans la manière de représenter le sacré en musique. Ce chef-d’œuvre absolu publié en 1610, époque où tout semblait possible, pose également plusieurs problèmes musicologiques quant aux réelles intentions du compositeur et sur les pratiques musicales contemporaines.

Dans cette sublime version, le chef Giuseppe Maletto, ancien ténor du Concerto Italiano, a abordé les « Vêpres de la Vierge » comme un monument parfaitement achevé. L’approche de Maletto, qui s’inscrit davantage dans la veine intimiste et madrigalesque d’Alessandrini (Naïve), avec une touche un tantinet plus spirituelle, semble s’opposer au faste et à la luxuriance des versions Savall (Alia Vox) et Garrido (K617, réédité chez Accent), deux chefs qui ont inséré des chants grégoriens, pratique usuelle à l’époque, et qui misent à fond sur une certaine théâtralité de la musique. Plus puristes, les choix de Maletto, soutenus par des tempos modérés, ne nuisent jamais à l’expressivité des chanteurs et des instrumentistes, tous magnifiques. Le « Magnificat à 6 » est particulièrement bien réussi en termes d’équilibre. Cette nouvelle version jouit par ailleurs d’une splendide prise de son, transparente et parfaitement adaptée à l’approche toute en finesse du chef. Ceux qui recherchent

le luxe sonore et une incarnation plus physique du texte iront chez Savall — la référence — et Garrido, qui offrent également des prises de son d’anthologie.

BACH : SONATES ET PARTITAS POUR VIOLON (VOLUME 1) ENRICO ONOFRI Passacaille

Cofondateur, avec Giovanni Antonini et Luca Pianca, de l’ensemble baroque

Il Giardino Armonico, Enrico Onofri est l’un des violonistes les plus respectés et les plus recherchés de la scène baroque. Nous attendions donc avec beaucoup d’excitation la publication de ce disque consacré à la « 1re Sonate » ainsi qu’aux « 2e et 3e Partitas » pour violon seul de Bach. Onofri a effectué un travail ahurissant en matière d’invention dans l’articulation et de variations sur les nuances stylistiques, toujours pour illustrer avec éloquence le caractère rhétorique de la musique. Les « Partitas », dansantes et denses à la fois, sont particulièrement réussies. Certains choix, tous très bien documentés dans le fascinant livret qui accompagne le disque, susciteront les débats, mais le fait demeure que cette lecture très personnelle est extrêmement efficace. Mentionnons par exemple la rythmique à la française — les puristes dédaigneront les inégalités de tempos —, qui colle davantage au style français employé par Bach. Onofri s’est également permis d’insérer, avant la célèbre « Chaconne » de la « 2e Partita »,

un choral luthérien de 29 secondes qu’il a transcrit pour souligner qu’il s’agit bel et bien d’un tombeau écrit à la mémoire de la première femme de Bach. Plus aboutie que la version un peu étriquée de Beyer (Zig-Zag Territoires), cette version

ÈRE CLASSIQUE

exigeante pourrait curieusement plaire à ceux qui boudent les cordes en boyau. La captation a su préserver le superbe timbre de l’instrument, parfaitement situé dans l’espace sonore. En attendant un probable 2e volume, la 2e intégrale de Mullova (Onyx), demeure prioritaire.

HAYDN : LES SAISONS (EN ANGLAIS) PAUL MCCREESH 2 CD Signum SIGCD480

L’éditeur britannique Signum devait viser avant tout le public anglais avec

cette parution, consacrée à l’oratorio « Les Saisons » de Joseph Haydn, dans sa version en langue de Shakespeare. L’excellent chef Paul McCreesh propose ici sa propre traduction du texte original, écrit en allemand par le baron van

Swieten. Mentionnons que van Swieten et Haydn souhaitaient une large diffusion pour cette œuvre publiée en 1801 et qui marque le début de l’ère romantique. Fait rarissime à l’époque, trois éditions furent simultanément publiées en allemand, anglais et français. La scène musicale n’aura retenu, à quelques exceptions près, que la version originale en allemand, en raison surtout de la piètre qualité des traductions, mais aussi parce que la musique sied davantage au rythme et aux sonorités de la langue allemande. Paul McCresh nous surprend ici avec sa propre traduction du texte original, qui sauvegarde le cachet populaire souhaité par Haydn et van Swieten. L’atout principal de cette magnifique version réside toutefois dans la direction énergique et tranchante de McCreesh et l’excellence des chanteurs. Aidé, il faut le dire, par une prise de son spectaculaire,

le chef traduit avec aplomb l’esprit romantique qui plane sur cette fresque musicale sans pareil. Est-ce à dire que McCreesh dépasse les versions de Jacobs (Harmonia Mundi) et d’Harnoncourt (Deutsche Harmonia Mundi) ? Non, mais presque… et ceux qui sont allergiques à l’allemand se précipiteront !

ELGAR : SYMPHONIE NO 1 EDWARD GARDNER 1 SACD Chandos

Il est très rare que j’abdique ainsi devant des versions de références

« anciennes », mais, dans le cas de la « 1re Symphonie » d’Elgar, il y a Barnirolli et les autres, point. Le grand chef anglais demeure le modèle absolu pour la tension qu’il insuffle à cette page si poignante, ainsi que pour l’extrême virtuosité de l’orchestre. D’autres voies dignes d’intérêt sont évidemment possibles, comme cette admirable nouveauté. Edward Gardner, à la tête du BBC Symphony Orchestra, s’inscrit dans la grande tradition anglaise en proposant un luxe sonore et une certaine suavité dans les textures orchestrales, sans jamais perdre de vue le propos très intimiste et parfois déchirant de la partition. Les climats se succèdent avec une fluidité stupéfiante, ce qui permet à l’auditeur de ne jamais perdre le fil de l’interprétation malgré les contrastes qui marquent certains passages, le premier mouvement est exceptionnel à cet égard. L’urgence de Barbirolli nous manque un peu ici, mais

la qualité de l’interprétation surprend par sa rigueur et les beautés sonores qui sont déployées. Si vous cherchez une version moderne, qui perpétue la grande tradition anglaise et qui est

magnifiquement enregistrée, ce disque est pour vous. Excellent complément avec « Introduction & Allegro », enregistré en concert.

POULENC : L’ŒUVRE POUR PIANO ÉRIC LE SAGE 6 CD RCA Red Seal 88985321992

Voici une importante réédition. RCA a regroupé dans ce coffret sans

réelle concurrence et offert à petit prix, l’œuvre complète pour piano seul (3 CD), la musique de chambre pour piano (2 CD) et la musique concertante

pour piano (1 CD) de Francis Poulenc, tous des enregistrements de référence mettant en vedette le pianiste français Eric Le Sage. Au piano, seuls quelques rares récitals ont atteint les mêmes cimes, dont le fabuleux album enregistré par Alexandre Tharaud pour la défunte maison Arion. Du côté de la musique de chambre, seule l’intégrale Naxos, mettant également en vedette Tharaud, peut rivaliser par sa fraîcheur. Mais, du côté des œuvres concertantes, Le Sage supplante toute compétition. Surtout, tous ces enregistrements RCA offrent des prises de son de très grande qualité, qui reproduisent le piano avec beaucoup de naturel. Le volume 4, consacré aux concertos — magnifique accompagnement du chef Stéphane Denève —, avec une dynamique à couper le souffle, est à marquer d’une pierre blanche. Dépêchez-vous pendant qu’il en reste…


D A N B E H R M A N

ANTOINE DUFOUR BACK & FORTH 2017, CANDYRAT RECORDS

L’univers infini de la guitare acoustique contemporaine est

peuplé de constellations parmi lesquelles brillent des astres ayant pour noms Michael Hedges, Pierre Bensusan, Adrian Legg, Peter Finger pour ne citer que ceux-ci. Le Canada n’est d’ailleurs pas en reste avec des guitaristes aussi stellaires que visionnaires : Don Ross, Calum Graham et… Antoine Dufour qui vient de sortir son sixième opus, Back & Forth, chez CandyRat Records, une petite, mais excellente maison de disque américaine spécialisée dans ce genre de musique qui fait de plus en plus d’adeptes partout dans le monde.

Non content de signer comme à l’accoutumée des compositions instrumentales d’un lyrisme et d’une virtuosité remarquable, ce jeune guitariste originaire de l’Épiphanie réussit à surpasser ses efforts précédents déjà fort louables en accouchant d’un album double au concept ambitieux et inhabituel : Enregistrer onze plages totalement acoustiques sur le premier CD et répéter l’exercice sur le deuxième mis à part qu’il s’agit cette fois de versions des mêmes morceaux entièrement retravaillés par ordinateur d’où le titre Back & Forth (Va et Vient) ! Trip de musicien ou de bidouilleur,

qui sait ? Ce n’est d’ailleurs pas vraiment grave, car l’important, c’est de savoir que le résultat est carrément époustouflant !

Cette approche fort originale d’Antoine Dufour nous permet de pénétrer dans son intimité ainsi que dans son processus créatif en nous dévoilant la complexité peu commune de sa démarche artistique et technique. Loin d’être froide et binaire, son approche audacieuse regorge de richesses sonores qui sont les résultats d’un travail agréable et passionnant (c’est lui qui le dit !), mais, somme tout, colossal. Pas mal de clins d’œil sonores nostalgiques et sympathiques aux « héros de sa jeunesse », Tangerine Dream, Kraftwerke, Björk et autres. Se prêter au jeu de comparer tour à tour la version acoustique à son pendant électronique constitue une expérience amusante et fascinante. Au final, et même si le contraste est saisissant, c’est absolument et tout à fait « du Antoine Dufour » et c’est ça qui compte ! Alors chapeau et bon vent, car faut le faire quand même !

DAVID BONTEMPS GEDE NIBO 2017, DBCD-7812

Gede Nibo, Variations sur un thème de Ludovic Lamothe-Ankh est le

deuxième opus du pianiste virtuose haïtien David Bontemps basé à Montréal depuis une quinzaine d’années où il alterne sa carrière de compositeur à celle de leader de l’excellent quintette de jazz créole Makaya dont j’ai déjà eu le plaisir de chroniquer les deux albums dans les pages de ce magazine.

Résultat d’un travail de recherche assidu, ces douze variations sont inspirées de l’œuvre du compositeur haïtien Ludovic Lamothe (1882-1953) dédiée à Gede Nibo, l’un des nombreux lwa (esprit) peuplant le panthéon du vaudou haïtien dont l’attribut principal réside dans le fait qu’il assure la transition entre la vie et la mort. C’est aussi le patron-saint de ceux qui meurent de façon prématurée :

catastrophe, accident, meurtre. « Gede Nibo tiendrait son nom de ce prince d’un royaume d’Afrique de l’Ouest célébré par la légende comme étant celui qui sacrifia sa vie afin d’aller quérir dans l’au-delà le remède pouvant sauver son peuple d’une épidémie mortelle. Symbolisant le cycle mort/vie, gardien des cimetières et protecteur des enfants, cet esprit est surtout connu en Haïti pour dénoncer les travers

sociaux » dixit David Bontemps.Véritable prouesse technique basée

sur le rythme ancestral dahoméen du Banda, ces variations fort imagées, pleines de couleurs et d’émotions évocatrices proposent différentes interprétations de Gede Nibo, méringue carnavalesque très populaire depuis sa composition en 1934 où Ludovic Lamothe surnommé le Chopin Noir » remporta, grâce à elle, le Concours de Carnaval de Port-au-Prince. L’album se termine avec une composition magistrale intitulée « Ankh », hiéroglyphe égyptien symbolisant la Vie. Inspirée par le terrible tremblement de terre ayant ravagé Haïti en 2010 on ne peut que ressentir à travers le jeu et l’intensité fiévreuse des mains du pianiste, les ravages de la puissance de ce cataclysme naturel qui affecta en quelques minutes la destinée de centaines de milliers d’êtres humains.

Compositeur et pianiste du grand effort malgré sa jeunesse, David Bontemps est en voie de devenir un musicien incontournable dont les raisons d’être se résument ainsi :


Allez, quatre belles et nouvelles rondelles fertiles, mais pas trop humides histoire de célébrer

l’arrivée du « beau temps » !

Fougue, raffinement, subtilité, clarté, précision, passion, lyrisme et surtout, honnêteté. Keith Jarrett, Randy Weston, Abdullah Ibrahim et Glenn Gould, tenez-vous bien !

GUY DAVIS & FABRIZIO POGGI SONNY & BROWNIE’S LAST TRAIN 2017, M.C. RECORDS MC-0081

Toujours sympa de recevoir un nouvel album de Guy Davis, illustre fiston

de Ruby Dee & Ossie Davis, deux grands et très regrettés acteurs de cinéma et militants afro-américains de la noble cause des droits humains aux États-Unis qui en a bien besoin ces jours-ci.

Ayant grandi pendant les années ‘60 dans une maison chaleureuse de la Ville de New York où se côtoyaient les plus grands chantres du folk et du blues de l’époque, le petit Guy reçu ses premiers rudiments de guitare, banjo et d’harmonica ainsi que les histoires croustillantes les accompagnant des mains et de la bouche de grands manitous tels que Pete Seeger, Odetta et Taj Mahal parmi tant d’autres. Il fut aussi et comme beaucoup d’autres amateurs de folk et de blues, influencé par le sensationnel duo formé par Brownie Mc Ghee et Sonny Terry, ces deux inséparables syndiqués du blues qui, pendant des décennies, répandirent la bonne parole sur la planète entière tout en s’engueulant à tout bout de champ dès qu’ils n’étaient

plus sur scène !Quelques décennies et quatorze

albums plus tard, Guy Davis devenu un ambassadeur infatigable et reconnu de la Musique du diable partout dans le monde décide avec son vieil ami, l’excellent harmoniciste italien

Fabrizio Poggi, de rendre un hommage bien mérité à ces deux personnages légendaires et incontournables de la Route du blues.

Enregistré l’été dernier à Milan, cette chouette collection comprenant douze plages se veut être une véritable lettre d’amour aux deux vétérans de la musique roots américaine que furent Brownie Mc Ghee et Sonny Terry. L’album prend son envol avec « Sonny & Brownie’s Last Train », composition de Guy Davis et véritable chanson de geste émouvante relatant l’ultime voyage des deux compères dans un train imaginaire réservé pour eux seuls suivie par onze classiques du répertoire de Brownie & Sonny interprétés non pas pour rivaliser avec eux ou encore imiter les versions originales loin de là, mais plutôt à titre de relectures complètement personnelles et originales.

On peut entendre ainsi des titres bien connus tel que « Baby Please Don’t Go », « Take This Hammer », ou « The Midnight Special » qui furent interprétés non seulement par Brownie & Sonny, mais aussi par une multitude d’autres musiciens marquants tels que Leadbelly, Elizabeth Cotten, Josh White ou encore Lightnin’ Hopkins. En revanche, les interprétations offertes par Guy Davis et Fabrizio Poggi brillent par leur originalité, leur prestance et leur dynamisme dû au fait qu’ils sont tous deux d’excellents instrumentistes sans oublier, bien sûr, la voix expressive, rocailleuse et unique de Guy qui, étant aussi un grand amateur de ragtime, prend parfois la liberté de remplacer les rythmes originaux par d’autres à la surprise et au grand plaisir de ceux qui l’écoutent.

Comme le déclare Guy Davis lui-même avec humilité, « Brownie Mc Ghee et Sonny Terry sont deux musiciens dont l’œuvre ne sera jamais dépassée ou même améliorée ». C’est ce qu’on appelle avoir du respect !

GUY BÉLANGER TRACES & SCARS 2017, DISQUES BROS BROS11701

La musique à bouche tient une place prépondérante dans la musique

québécoise depuis que l’harmonica a été

inventé et nombreux sont ceux qui ont su imposer leurs styles et leurs marques de commerce sur cet instrument subtil aux possibilités infinies, mais que nombreux considèrent encore à tort comme étant insignifiant ou facile à jouer ! Des noms tels que Barath Rajakumar, Alain Lamontagne, Rick L. Blues (RIP), Jim Zeller, Carl Tremblay, Dominic Degrasse, Shawn McPherson et Dan Cabana sont éminemment respectés ou en voie de l’être par les amateurs de bonne musique d’ici et d’ailleurs.

Et puis il y a notre bien-aimé Guy Bélanger, compositeur-interprète d’immense talent et véritable gentilhomme des lamelles et du souffle qui, depuis 1974 contribue à faire avancer l’art et la cause d’un instrument, d’un son et d’une musique

de qualité extrême 100 % made in Québec ce qui n’est pas peut dire !

Traces & Scars est un titre fort à propos pour ce septième album dédié à la mémoire de Bob Walsh, son très cher ami et mentor qu’il a accompagné pendant de nombreuses années et qui nous a quitté récemment pour un monde parait-il meilleur.

Gagnant de nombreux prix dont le très convoité Maple Blues Award en 2014, Guy nous offre en toute humilité son âme, sa créativité et ses tripes sur dix plages d’inspirations différentes voguant du blues au folk en passant par le country, le tout appuyé par des musiciens et des invités de grande classe. C’est grand, c’est beau, c’est à fleur de peau et ça va vous chercher très loin !


DÉCOUVERTES

MICHEL DUPUIS

VOYAGES NOCTURNES

LA BIBLIOTHÈQUE INTERDITE Sébastien Ricard, Le Tango boréal ATMA classique ACD2 2752

Voici un opéra-tango sorti de la plume du bandonéoniste Denis

Plante. Avec ses comparses, David Jacques et Ian Simpson, respectivement guitariste/charanguiste et contrebas-siste, il a fondé Le Tango boréal qui a sa base de travail à Québec et fait fleurir un son contemporain de tango à saveur de blues. La partie vocale de cette œuvre appartient au chanteur comédien Sébastien Ricard, l’un des trois membres de Loco Locass et vu au cinéma dans la peau du chanteur Dédé Fortin des Colocs décédé tragiquement.

C’est lui qui ouvre les portes de cette bibliothèque imaginaire sans limites où seraient cachés tous les textes à l’index, écrits prohibés, poèmes inter-dits qui disent la laideur et la beauté de ce Buenos Aires des « lunfardos » de La Boca, ces bars mal famés où se rencontre la plèbe des quartiers pauvres. Gauchos désœuvrés, putains, aristos sans fortune s’y retrouvent et les couteaux volent bas pour exulter la jalousie violente des Hommes. Odeurs d’alcool et de drogue couvertes par les airs lancinants du tango et de la milon-

ga. Denis Plante nous révèle un aspect inconnu de son immense attachement au monde du tango. Non satisfait de tisser une bande sonore originale pour ce projet, il en a écrit tout le livret où se profilent les ombres de Carlos Gardel, de Borges et de Piazzolla. La voix de Ricard, comme un cri étouffé, se par-tage entre rêves érotiques et torture des prisonniers politiques où seule la mort délivre.

Une œuvre forte, écrite en français, où la beauté poétique du texte ren-contre la force musicale du tango et livre crûment cette histoire tragique de l’Argentine.

DEMI-NUIT Benjamin Deschamps Quintet MCM 025

Faire la revue de deux CD dans un même texte ? Il me fallait parler de

ces deux récentes productions de jeunes musiciens qui sont le jazz d’aujourd’hui pour demain. Je parle d’excellence tant au niveau des compositions que des qua-lités sonores. De plus, comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, on vient d’apprendre que le saxo alto Benjamin Deschamps a été élu La Révélation Jazz Radio-Canada 2017-18.

Pour Benjamin et ses comparses, c’est une belle reconnaissance publique, suivie de contrats bien sûr, qui permet d’envi-sager une belle carrière. Pour ce disque, le quintette est composé au trombone du grand Jean-Nicolas Trottier pendant que le pianiste Charles Trudel s’appuie les cordes de Sébastien Pellerin et de la ryth-mique d’Alain Bourgeois. Des pièces ins-pirées de la facture Jazz Messengers en substituant au duo trompette/sax ténor le trombone/sax alto. La triple suite « La prophétie » illustre bien cette forme tout comme cette finale « Si et seulement si » qui termine la boucle. Élève fier de l’enseignement reçu auprès de Jean Pierre Zanella, il n’a pas peur non plus de se réclamer de l’expérience acquise dans le chant populaire en Europe auprès des

Garou et cie. Ce récipiendaire du Grand Prix du Festi-Jazz 2013 de Rimouski nous guide avec brio et intelligence dans ses insomnies inspiratrices de ce CD Demi-nuit pour notre plus grand plaisir et le meilleur du jazz d’ici.

Quant à Jonathan et son trio, ils n’ont guère à rougir de cette seconde mouture après un premier titre si poétique, Au fil des feuilles qui craquent, qui avait par son sens aigu de mélodies envoûtantes attiré l’attention des médias sur eux. Or, cette fois-ci, le pianiste et ses coé-quipiers Hugo Blouin à la contrebasse et le batteur Jean-Philippe Godbout ont diamétralement changé de cap. Certes la présence du coltranien Frank Lozano y est pour quelque chose, car il s’impose de son puissant instrument, l’inspiration du pianiste et du groupe dans les chemins souvent sombres de la nuit jazz.

Je souligne que les compositions de Jonathan sont magnifiques, inspirantes, là où le musicien sait dérouler son cha-pelet de notes avec une fluidité renver-sante, propose un tas de nouvelles idées et permet à ses acolytes d’y glisser leur propos.

Jonathan Turgeon a hérité du sur-nom de « poète du jazz ». On comprend pourquoi à l’écoute de ces Rêves errants. À coucher sur votre liste d’acquisitions prochaines.

La nuit sert de couverture aux hommes. Elle offre un espace illimité de création à ceux qui s’en servent pour voyager dans ces lieux que le plein jour prohibe par sa grande lumière. Jeux interdits, moments d’intimité amoureuse, tragédies de l’ombre. Tout y est permis. Les musiques nées de la solitude, du désespoir, de la passion illustrent le fond caché de l’âme humaine. Les artistes suivants nous emmènent dans leurs voyages où domine la nuit.

UN MONDE DE MUSIQUE


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Nordost présentait récemment au récent Salon de Munich un nouveau produit de leur série QRT, le QKORE, un dispositif de mise à la terre offert sous

trois modèles distincts. Une fois installé dans un système audio, le Qkore qui vient avec un câble Nordost Qkore Wire de 2 mètres, contribue, entre autres à abaisser le niveau de bruit, augmenter la précision et la clarté des harmoniques assurant une performance musicale accrue du système auquel il est relié.

Dans le but de renforcer sa présence sur le marché nord-américain, la firme Vicoustic assigne Plurison et Audio Plus Services comme nouveaux partenaires

de distribution. Simon Côté, directeur national des ventes professionnelles audio chez Plurison et Audio Plus Services, ajoute : « Les produits Vicoustic ont une synergie étonnante avec notre gamme existante de produits haut de gamme, de sorte que notre partenariat est très naturel. Nos clients exigent des produits bien conçus combinés à une performance de pointe, ce qu’offre Vicoustic en matière de traitement acoustique et d’isolation. »

Nordost

Vicoustic assigne de nouveaux

partenaires de distribution pour

l’Amérique du Nord


Nouvelle barre de son Monitor Audio munie de deux transducteurs de 4 pouces C-CAM pour les basses et moyennes fréquences et d’un haut-parleur d’aigu

d’un pouce C-CAM. Aux dimensions de 61.6 x 5.75 x 3.6 pouces et pouvant se relier au besoin à un caisson de grave, elle a été conçue pour les téléviseurs de 70 pouces et plus. Prix : 1499 $

MONITOR AUDIO - SB-4

Denon

Entourez-vous de son, pas de câbles » : voilà l’idée de l’élégant Denon HEOS AVR, le dernier né de la gamme de produits de divertissement multipièce HEOS. Le HEOS

AVR s’inscrit dans la tradition de Denon d’innover le cinéma-maison en combinant un style aux formes modernes et la capacité de transmettre l’expérience ambiophonique, et ce, sans câbles associés aux canaux arrière. Le Denon HEOS AVR offre une sonorité 5.1 canaux à l’aide d’une barre de son. L’AVR HEOS devrait être disponible en avril au prix de 1 299 $.

«

NOUVEAUTÉS


Dynaudio lançait récemment une nouvelle version de ses haut-parleurs numériques actifs Focus XD au salon ISE (Integrated Systems Europe) à Amsterdam.

Les modèles Focus XD (20XD, 30 XD et 60 XD) sont numériques de la source à la sortie en plus de pouvoir gérer des fichiers de musique haute résolution 24-bit/192kHz. Les utilisateurs peuvent également bénéficier de leur dispositif de compensation de position (libre ou contre un mur arrière), les enceintes optimisant ainsi leur sonorité pour convenir à leur environnement. Ces haut-parleurs actifs Focus XD utilisent des amplificateurs dédiés pour chaque transducteur.

Lyngdorf, distribué au pays par Nation Imports fait son entrée dans le « surround sound » ambiophonique en présentant son tout nouveau processeur

multicanal MP-50 compatible 4K HDCP 2.2, Dolby Atmos DTS:X et Auro-3D à même 16 sorties balancées sous 12 canaux dont 4 pour haut-parleurs additionnels ou caissons de grave.

Muni de huit entrées HDMI et de deux autres de sortie, de trois entrées coaxiales et de 4 optiques, d’entrées USB et AES/EBU, d’un lecteur de musique en continu (streaming), il possède un dispositif breveté de calibration et de correction acoustique. Le MP-50 est offert au coût de 12 999 $.

Récemment, McIntosh annonçait au Salon de Munich, deux nouveaux produits dont l’amplificateur intégré MA8900 de 200 watts par canal, le premier d’une

nouvelle gamme et nouvelle génération intégrant de nom-breuses fonctionnalités dont le module audionumérique DA1, huit canaux, 32-bit DAC, six entrées numériques dont celle USB apte à accueillir des signaux 32bit/384kHz et sup-porter le format DSD256 et DXD 384kHz.

Classé Audio annonce l’arrivée de son nouveau préam-plificateur processeur Sigma SSP MkII Dolby Atmos, DTS : X 3D et HDMI 2.0, une mise à jour améliorée de la

première version et qui est maintenant configurée 5.1.2 ca-naux compatible au format 4K Ultra HD vidéo et HDCP 2.2. Les acquéreurs de la première mouture de ce préampli-pro-cesseur Sigma SSP pourront, au coût de 1 000 $ USD, faire effectuer cette mise à niveau sur leur appareil.

Le casque Diana de la firme Abyss, une division de la com-pagnie américaine JPS Labs LLC,

distribué au pays par Tri-Cell Enter-prises, intègre style et son. Offert au fini blanc arctique et chocolat, conçu pour ceux sensibles à l’esthétisme, ce casque d’écoute est à la fois élégant, confortable et léger à même des oreil-lettes de type plat.

Dynaudio

Lyngdorf

McIntosh

Classé

Abyss

Bowers & Wilkins lançait récemment sa nouvelle série de caissons de graves actifs DB Series, les plus puis-sants à avoir été fabriqués par ce fabricant britan-

nique et disposant des transducteurs à cône Aerofoil utilisés dans la série phare 800 Diamond. Ces nouveaux modèles sont formés du DB1D muni d’un haut-parleur de 12 pouces à même un amplificateur de 2000 watts, le DBDD (1000 watts) de taille moyenne et le DB3D (1000 watts) plus compact.Offerts au fini noir brillant, blanc satiné et bois de rose et disponibles en mai, ils sont proposés pour le DB1D au prix de 4 500 $ USD, le DB2D à 3 500 $ USD et le DB3D à 2 500 $ USD.

Gem-Sen a été nommé par le spécialiste français de l’électroacoustique Elipson comme distributeur canadien des produits de la marque incluant ses

platines tourne-disque. Les platines d’Elipson sont fabriquées en France et disposent de leur propre conception de bras de lecture et levier, d’un moteur exclusif, d’un contrôle de vitesse et d’une technologie brevetée d’antipatinage. Les options incluent les cellules Ortofon. Les tarifs vont de 499 $ à 899 $.

Tri-Cell Enterprises est maintenant le distributeur de la prestigieuse marque d’électronique Suisse Soulution qui propose plusieurs produits Hi-Fi dont la série 5

inspirée de la série Reference 7 formée du lecteur SACD-CD 540, du convertisseur 590 (24bit/192kHz) USB/AES-EBU (XLR) et SPDIF (RCA) de l’intégré 530, préamplificateur 520 et des amplificateurs monoblocs 501 (125W sous 8 ohms et 250W sous 4 ohms).

B&W

Gem-Sen distribue Elipson

Soulution Nature of Sound


Découvrez Montréal et ses secrets à travers l’œil du photographe Bruno Ricca (notre graphiste) et les mots de la poète Jeanne Painchaud. Au fil des

pages, des haïkus animeront les images et le rythme de la vie de cette ville magnifique. Une visite qui vous fera voir cette métropole sous un nouveau jour. Le cadeau idéal, pour petits et grands, afin de célébrer le 375e anniversaire de Montréal.

ABCMTL

Brosseau.ca de Saint Hubert, Rive-Sud, chef de file dans le domaine de la haute-fidélité, du cinéma-mai-son et de la domotique depuis maintenant 50 ans,

continue son développement et est à la recherche d’un conseiller aux ventes (temps plein ou partiel). Description : Écouter et conseiller les clients dans leurs besoins en audio, vidéo et intégration.

Offre d’emploi

Du nouveau pour Audiophonie : à compter de juin, cette boutique de Montréal offrira un service d’achat de produits en ligne via audiophonie.ca. En raison

d’un réaménagement sur place des espaces, une vente de liquidation en magasin est en cours avec escompte de 25 %, aussi applicable sur les appareils à tubes.

Audiophonie


EN BREF

Au cours de deux fins de semaine, notre chro-niqueur de la section

Un Monde de Musique, Michel Dupuis, à agit comme présen-tateur d’une série de spec-tacles de l’événement Jazz en Rafale, dont ceux de Rafael Zaldivar, François Bourassa, Alain Bédard, Félix Stüssi et les Malcommodes, Reis, Demuth, Wittgenstein du Luxembourg, Pierre de Bethman de France et du saxophoniste québécois Yannick Rieu.

Formé en 1967, ce groupe britannique, dont le légendaire succès « A Whiter Shade of Pale », est toujours considéré comme l’un des plus grands succès de la musique rock-

pop progressif, récidive avec un tout nouvel album, Novum, offert tant en CD qu’en double vinyle soulignant le 50e anni-versaire du groupe et le début d’une tournée européenne. Constitué de onze nouveaux titres interprétés par l’un des membres fondateurs de la formation, Gary Brooker, à la fois chanteur, pianiste et compositeur, entouré du solide noyau depuis le début des années 90 dont Geoff Dunn à la batterie (Jimmy Page, Dave Stewart, Van Morrison), Matt Pegg à la basse (Jethro Tull, Ian Brown), Josh Phillips à l’orgue Ham-mond (Pete Towsend, Midge Ure) et Greoff Whitehorn à la guitare (Paul Rodgers, Roger Daltrey).

Fondé en 2016, Audio MusiKraft, manufacturier qué-bécois de composantes dédiées à la haute-fidélité, annonce l’entrée sur le marché audiophile de ses

tout nouveaux produits pour platine tourne-disque. Les boitiers MusiKraft sont conçus pour la légendaire cellule phono Denon DL-103 et 103R, chaque boitier pouvant être personnalisé et offert en trois métaux différents à même une sélection de vingt-quatre différentes essences de bois. www.audiomusikraft.com

Dans le précédent numéro, le reportage portant sur l’appareil Amplitrex AT1000 Electron Tube Test Sys-tem faisait état qu’Audio d’occasion, à notre connais-

sance, était l’une des seules boutiques à posséder cet équi-pement. Précisons que Filtronique à Montréal possède aussi un Amplitrex et ce depuis dix ans, un appareil fort apprécié des usagers d’électroniques à lampes d’ici et d’ailleurs.

De gauche à droite, Rafael Zaldivar, musicien-pianiste et Michel Dupuis présentateur. Photo : Jean-Pierre Dubé

Jazz en Rafale

Procol Harum Novum

Eagle Records ER416592

Universal Music (2017)

Audio MusiKraft

Précision


Beaux, bons, pas chers...AUDIO D’OCCASION 1325, RUE ONTARIO EST, MONTRÉAL / (514) 522-2020 • WWW.AUDIO-OCCASION.QC.CA

AMPLIFICATEUR INTÉGRÉ Rég. Spé.AdcomGFA5400/GFP715démo.....................2400$.....1899$ArcamAlpha9usagé....................................................... 599$AtollIN100noir+Remoteusagé................... 1449$...... 999$AtollIN30NoirLaquéB-Stock.........................899$...... 649$AtollIN80Noirusagé...................................... 1199$...... 699$BcAcoustiqueEX888TubeNoirdémo......... 2999$.....1999$BcEX362DArgent+Phonodémo.................. 3149$..... 1799$BcAcoustiqueEX362DNoirdémo................ 2999$.....1649$CambridgeAudioMinxXIneuf.........................999$...... 699$CambridgeAudioTopazAM10neuf..................499$...... 399$CocktailaudioX12neuf....................................995$...... 799$GrahamSleeNovoAmplidecasquedémo......549$...... 439$GrahamSleeSoloUltraLinearneuf............... 1299$.....1099$LeemaTucana2Argentdémo.......................7695$....5999$Moon700IDémo(PrixSpécialenmagasin)Moon650DDémo(PrixSpécialenmagasin)MicromegaMyAmpNeufNoir/Blanc...............799$...... 599$MicromegaIA100RéusinéNoiretargent...... 1995$.....1495$MicromegaIA180réusiné..............................2795$..... 1799$RegaBrio-RNoirneuf..................................... 1099$...... 799$TeacAI-501-DANoirneuf............................... 1499$...... 999$AMPLIFICATEUR DE PUISSANCECambridgeAudioazur851Wneuf.................. 3499$....2699$ExposureIVMkIIusagé...................................................1199$Exposure2010SNoir....................................................... 799$MicromegaPW-250réusiné.......................... 2295$...... 995$MicromegaPW-400réusiné.......................... 3395$.....1995$QuadEliteMono(Paire)................................. 2398$.....1999$Quad606+Quad44Pre-Ampusagé..............................1199$Quad303usagé.............................................................. 299$PRÉAMPLIFICATEURAtollPR5.1Argentdémo...............................2500$.....1499$AtollPR200argentusagé.............................. 1099$...... 649$B&KReference5Serie2démo....................... 1199$......899$CodaFet2usagé............................................................. 799$CambridgeAudio840EArgentusagé............ 1999$...... 999$GrahamSleeEraGold5Phonodémo..............799$...... 679$

GrahamSleeGramAmp2SEneuf...................499$.......419$LinnKairnusagé.............................................................. 999$MicromegaPA20RéusinéNoiretArgent..... 2295$...... 995$MusicalFidelityA5CRusagé..........................................1499$NaimNAC112usagé.......................................................... 799$Quad44usagé................................................................. 599$RegaCursa3LineNoirdémo......................... 1795$...... 995$Simaudio350P-DPNoirB-Stock....................................1999$SherbournPT7000(cinemamaison)démo..................1499$RÉCEPTEURAdcomGFR700démo....................................................1599$CambridgeaudioCXR120neuf...................... 2999$.....1999$CambridgeaudioCXR200neuf..................... 3999$....2699$CambridgeaudioTopazSR10neuf...................649$......549$CambridgeaudioTopazSR20neuf..................799$...... 649$CambridgeAudio751Rdémonoir............... 3399$....2399$CambridgeAudio651Rdémonoir............... 2499$.....1599$MarantzSR780usagé...................................2400$...... 399$HAUT-PARLEURAtohmGT1HDBlancneuf..............................4500$....2499$BcAcoustiqueActB1.1Noirdémo....................698$...... 399$BcAcoustiqueMoscadeTitan5.6Subdémo..........................................................469$...... 299$BcAcoustiqueMoscadeTitan7.6Subdémo..........................................................649$...... 399$CambridgeaudioMinxS325(5.1)Noirneuf... 1499$......1199$DolmenDoubleSusagé.................................. 1975$...... 999$DynaudioConfidenceC1MKIIRosewoodDémoAvecDynaudioStand6.......................11000$.... 7999$DynaudioFocus260Rosewooddémo..........5800$....4599$DynaudioX34Rosewooddémo.....................4000$.....3199$DynaudioX14démo......................................... 1800$.....1349$DaliZensor1AXWalnutdémo........................ 1099$...... 799$DavisacousticsMV-OneRosewooddémo.... 8899$....6999$DavisAcousitcsVinciHDBlackdémo........... 2999$.....1999$EnergyCC-100CenterNoirusagé..................................... 99$ElacFS57.2neuf............................................ 1400$...... 999$Gale5.1(3010,3050,3080)neuf.................. 1169$...... 699$

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CambridgeAudioDacMagic+NeufSilouBk...679$...... 499$CambridgeaudioDacMagic+démo.................679$......449$CambridgeaudioNP30démoArgent..............649$...... 479$CayinI-Dac1(tube)démo............................ 840$..... 499$ChordHugoneuf............................................ 2895$....2295$MicromegaMyDacNoiroublancneuf.............399$...... 269$RegaDacneufArgent.................................... 1199$...... 699$RegaDacNeufNoir......................................... 1199$...... 799$PLATINE VINYLENumarkTT100/ShureSC35Cusagé................................. 279$OracleOrigine+OraclePH100neuf..............3400$....2999$OracleParis/Rb301/OrtofonMCdémo.......... 4299$....3299$OracleDelphiMK6/Sme345/Thalia...............16100$....11999$RegaP3/24Noirsanscelluledémo.................899$...... 699$RegaRP1UnionJack+PerformancePackdémo.................................................................799$...... 599$RegaRP3UnionFlag/Elys2démo................ 1499$......1199$TeacTN-300CherryB-Stock............................699$...... 399$TeacTN-550Démo+Ortofon2MBlue.......... 1678$.....1399$ThorensTD190/OrtofonOM5Edémo................788$...... 599$SYNTONISEURMicromegaFM10B-Stock.................................999$...... 499$QuadFM3usagé...............................................................249$QuadÉliteTunerusagé................................... 1199$...... 699$NadC446usagé.............................................................. 349$CambridgeAudioT500usagé.......................................... 199$LECTEUR BD / DVDCambridgeaudio751BDdémo........................ 1499$......849$CambridgeAudioCXUneuf............................. 1699$...... 999$KenwoodDV6050neuf................................... 600$...... 199$KenwoodDV4070usagé............................... 1299$...... 499$ACCESSOIREGradocartoucheMaster1LowOutput.......... 1200$......850$TangentDuoRougeoublanc(Radio)neuf......299$....... 199$KantoSYD4(Dock+hautparleur)neuf..........279$....... 199$KantoZED(Dock+hautparleur)neuf............. 199$....... 129$RodeNTG2Microshotgunneuf........................429$...... 299$XloReference3(bi-cablé.2X6Pieds)............2000$.....1099$

AMPLIFICATEUR INTEGRÉ Rég. Spé.UnicoNuovousagé+phononoir 3235 1750UnicoPrimousagé+phono 2535 1550Peachtreenova300usagé 3200 1750SonneteerAlabaster 3000 1950BCAcoustiqueEX-712 500 295TeacCR-H101 1000 600AccuphaseE-460 12000 8000AudioResearchVSI-60 7000 2900RÉCEPTEURIntegraDTR-40.7 1800 1200IntegraDTR-50.7 2200 1500IntegraDRX-2 1000 750IntegraDRX-3 1300 950HAUT-PARLEURSpendorA-5DarkWalnut 3200 1795TruaudioSUB-88AIn-wall 895 450KantoYU-2noirPowered 280 200DefinitiveTechProCinema800noirSystème5.1 1800 1200DefinitiveTechAW5500pairenoiroublanc 600 500DefinitiveTechSuperCube4000Subnoirdemo 1230 860DefinitiveTechSuperCube6000Subnoirdemo 1530 1050SaidiAudioMC/MMPhonoPreamp 250 150DaliZensor1walnut 595/pr 450/prDaliZensor1blackash 595/pr 450/prDaliZensor-7blackash 1700/pr 1250/prDaliOpticon-2walnut 1699/pr 1200/prDaliOpticon-6walnut 3400/pr 2400/prFostexG1300MG 3595/pr 2200/prDefinitiveTechSM55 495/pr 295/pr

CastleKnight1 495/pr 350/prKEFT301 695/pr 450/prKEFLS50Wireless 3000/pr 2500/prPLATINE VINYLETeacTN-200noir 495 350TeacTN-300noir 695 450ThorensTD-203rouge 1200 850ThorensTD-209blanc 1800 1200Pro-Jectelementalrougeusagé 395 250Tri-ArtAudiopebbles 1595 950PearAudioCaptainJohnHandy 4995 3295AcousticSignatureWOW+TA-700Arm+PS 4900 3200GoldNoteValore+GoldNoteBabele 1100 750CÂBLES HAUT-PARLEURS/INTERCONNEXIONSWireworldOasis7SPK2.5M 450 350WireworldEquinox7SPK2.5M 1000 700FurutechLinefluxRCAINT1.2M 2295 1595LECTEUR BLURAYIntegraDBS-30 750 300OPPOUDP-2054K 1780LECTEUR CD TRANSPORTAccusticArtsDrive1usagé 5100 1750TEACPD-301avecFM 700 500CONVERTISSEUR N/A (DAC)AudiomatTempo2.5usagé 5300 1800MeitnerMA-1Demo 9800 7000AMPLI/DAC POUR ÉCOUTEURSADLStride 350 250ADLA1-DSD 650 400PeachtreeShift 450 275

ÉCOUTEURSADLH118 309 195DefinitiveTechSymphony1 600 400PANNEAUX ACOUSTIQUES PRO-DESIGNDiffracteursBassCorner 2400/pr 1800/prDiffracteursMuraux 2200/pr 1600/prTUBESMatchedPair2A3-40JJ 130/ch 80/chMatchedPair2A3CShuguang 75/ch 45/chMatchedQuadEL84JJ 13/ch 8/chMatchedQuadEL34JJ 18/ch 11/chMatchedQuadEL34ElectroH 20/ch 12/chMatchedQuadKT77GoldLions 50/ch 30/chMatchedQuadECC802SGoldJJ 25/ch 15/chMatchedQuadERCC81JJ 12/ch 8/chMatchedQuad7025Prefered 24/ch 15/chMatchedQuad274BPrefered 35/ch 21/chMatchedQuadKT88-98Shuguang 40/ch 24/chMatchedPairECC83GoldLionCryogenicallyTreated 209/pr 126/prMatchedPairECC83GoldLion 201/pr 121/prMatchedPair12AX7ATungsol 209/pr 126/prMatchedPair7025WATAD 123/pr 74/prMatchedPair7025STAD 136/pr 82/prMatchedPair12AX7-TIIPSVANE 140/pr 90/prMatchedPair12AX7-T-MIIPSVANE 138/pr 83/prMatchedPair12AX7Mullard 93/pr 56/prCÂBLES NUMÉRIQUESWireworldStarlight7USB1.0M 135 95WireworldUltraviolet7HDMI1.0M 165 115

LiquidationproduitsQuébécoisSimaudioMoon-GrandeLiquidationdecablesVANDENHUL30à50%derabais-LiquidationdecablesNORDOST25%derabais-LiquidationCambridgeAudioetMordauntshort.-LiquidationdeProduitsMicromega.

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